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 Jean-Yves HENRY

Retrouve ton poids de forme !

D’abord comprendre les mécanismes qui génèrent la prise de poids.

Puis identifier les obstacles qui s’opposent à la normalisation de celui-ci.

Enfin proposer – selon le cas – des solutions simples et efficaces, au sein d’une motivation sans faille.

Faculté Francophone de Médecine Intégrée –1

Retrouve ton poids de forme !

D’abord comprendre les mécanismes qui génèrent la prise de poids. Puis identifier les obstacles qui s’opposent à la normalisation de celui-ci. Enfin proposer – selon le cas – des solutions simples et efficaces, au sein d’une motivation sans faille.

Jean-Yves HENRY

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

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Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est toujours impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux qui soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques, au carrefour de la santé et de la nutrition.

  Remerciements :

Nous voudrions ici manifester notre reconnaissance à tous les confrères amis, professeurs et collaborateurs qui nous ont aidé à formuler nos hypothèses de travail et à valider nos théories. Nous avons aussi une pensée pour les nombreux patients qui ont validé ces conseils. Ce livre leur est dédié, car par leurs judicieuses questions et observations, ils m’ont permis d’affiner et de faire évoluer la méthode que je vous propose aujourd’hui.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays

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Table des matières

Avant propos 6 Première partie …

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Pourquoi ce surpoids ?, L’IMC 9

Les outils que vous pouvez utiliser

Un mètre de couturière 20 Une balance impédancemétrique

Les bilans de biologie fonctionnelle 22 Balance de cuisine et cahier alimentaire 27

L’exercice physique 28

Les régimes « classiques » 29 Cétose et diète protéinée 30 Les abords philosophiques 32 Le jeûne

Les contraintes métaboliques

Le nécessaire déficit calorique 35 La régulation glucidique 40

L’index glycémique 44 La balance protéique 45

Les solutions pratiques

Le « régime diabétique » 48 Les phases de la « diète protéinée » 50

Mais quel est votre poids idéal ? 10 Les problèmes métaboliques 14 Les différents types de surpoids 16

 La motivation

Le poids mental

Le perso-régime

Les histoires de vie Les Weight Watchers

55 57 60

61 –4

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10 Chapitre 11

Chapitres 12 Conclusion Bibliographie

L’homéopathie diathésique 63 Les patients « poumon » 69 Les patients « foie » 70 Les patients « rein » 71 Les patients « coeur» 72 Les patients « rate-pancréas» 74

Seconde partie … 62

Evolution

Le syndrome métabolique

Cas de l’enfant et de la femme Les sportifs

Les aides informatiques

Les remèdes classiques

La chirurgie bariatrique

Cas cliniques

75 76

80 84

85

86 89

92 95 97

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Avant-propos

« L’obésité est une maladie chronique qui dépasse la malnutrition dans

les pays développés ». M. Larocque

Aujourd’hui, il n’y a pas un journal grand public qui n’ait sa rubrique « Nutrition ». La consommation de produits diététiques a d’ailleurs été multipliée par 100 en vingt ans ! Vivre « mince et heureux » … sur la voie étroite de la minceur, les guides sont nombreux, distribuant des conseils sans cesse améliorés, mais qui se contredisent souvent les uns les autres ! De vrais solutions existent pourtant, sans se priver du « plaisir de manger », mais à condition d’éviter les écueils qui font encore trébucher la majorité des candidats à la perte de poids.

Que vous soyez patient ou praticien, ce petit ouvrage a pour but de vous éclairer sur les avancées les plus récentes de la nutrition et de mettre à votre disposition les nouveaux outils appliqués à la réduction du surpoids.

Lors de la formation médicale universitaire, le problème des troubles alimentaires est évoqué en deux ou trois journées de cours (on y parle surtout de biochimie). On évoque à peine les différences de vécu des obèses, des anorexiques et des boulimiques. Le problème du surpoids était pudiquement éludé derrière l’affirmation qui consiste à dire que « pour maigrir, il suffit de réduire sa ration alimentaire … »! Or, le surpoids constitue actuellement une véritable « épidémie » dans tous les pays développés (de 20 à 30% de la population), sans que les classiques, qui proposent des solutions qui pourtant semblent logiques, ne puissent afficher de succès notables (environ 10% seulement de normalisation à long terme des obèses pris en charge).

Pourtant le problème est capital : le surpoids est une maladie chronique qui, en plus du préjudice esthétique, augmente la morbidité métabolique et cardio-vasculaire : ces patients présentent trois fois plus de

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dyslipidémies, quatre fois plus d’hypertension artérielle et neuf fois plus de diabète gras que les sujets de corpulence normale.

L’histoire a commencé pour moi lorsqu’en 1987, j’ai reçu un coup de téléphone d’un confrère canadien de passage en Europe. Celui-ci, direct, me demanda comment je m’y prenais pour faire maigrir mes patients ?. Ma réponse le fit sourire : « Vous êtes très mauvais, annonça-t-il objectivement, venez donc à notre réunion dans quelques jours et vous verrez comment il faut faire! ». C’est ainsi que la curiosité me fit rencontrer ce canadien sûr de lui, à une soirée de présentation de la « diète protéinée ». Ce premier contact me laissa halluciné : les cassettes vidéos qui étaient présentées montraient de petites cliniques de jour, recevant quotidiennement des patients obèses (de 160 jusqu’à 300 kg.). On leur fournissait (sous surveillance diététique, biologique et psychologique) une alimentation très basses calories (environ 600 Kcal./jour) hyper protéinée et l’on observait une perte de poids rapide qui pouvait atteindre jusqu’à 200 Kg en un an ! Il est bien clair que chez les sujets de 300 kilos en ayant perdu 200, le régime se terminait par une chirurgie cutanée, tant l’excès de peau était important par endroits !

C’était tellement différent de tout ce que j’avais entendu jusqu’à présent et qui ne marchait de toute évidence pas, que je voulus essayer. Mes patients en cétose (c’est à dire sans sucres, farineux ou fruits) prenaient docilement les sachets de protéines proposés et perdaient de la masse grasse sans trop d’effort. A l’arrêt du traitement, pour peu qu’ils se montrent raisonnables, ils ne regrossissaient pas ! C’était incroyablement facile et efficace …

Puis survinrent quelques difficultés qui m’obligèrent à améliorer mon approche, tant sur le plan de l’appréciation biologique des contre- indications (réelles ou relatives), que des résistances psychologiques (évaluation et maintien de la motivation). J’ai eu alors l’occasion de travailler de nombreuses années au sein de diverses équipes médicales en France, puis en Suisse, et de profiter de l’expérience de confrères éminents comme le biologiste T. TRANCHANT, l’obésiologue canadien M. LAROCQUE, le physiologiste français A. BOULIER et de beaucoup d’autres … Mais également d’approfondir ma réflexion personnelle grâce à l’abord

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psychologique de Françoise COLLIN, comme d’en découvrir des aspects biologiques méconnus avec les bilans de MyBioBox.

Ces dernières années, la connaissance scientifique des troubles de l’alimentation a subi des révolutions successives, grâce aux outils diététiques, psychologiques, biologiques, biophysiques et informatiques que nous avons à présent, à disposition. Les résultats des suivis de ce type de personnes en surpoids dépassent à présent 80% de réussite (et maintient sur quatre années à un poids physiologique comme l’indique une récente étude de cohorte nord-américaine).

C’est cette expérience clinique que je souhaite transmettre à mes confrères praticiens, afin qu’ils puissent approfondir la question, mais aussi simplifier leurs conseils pour un meilleur résultat auprès de leurs patient(e)s. Avant de vous lancer dans l’aventure d’une perte (rapide et durable) de poids, vous devez comprendre les différents aspects du problème, afin d’agir le plus simplement et le plus physiologiquement possible.

Ce livre est organisé en deux parties :

— La première est constituée de conseils pratiques pour les patients. La méthode proposée est quasiment « sans échec », c’est à dire que si le patient suit ces conseils, la gestion de son poids ne sera plus un problème ! Cette partie est néamoins assez détaillée, car le patient doit comprendre quels sont les mécanismes du surpoids et les causes d’échecs des régimes précédents.

— La seconde est plus technique. Elle rassemble les éléments de réflexion sur la situation de surpoids qui doivent permettre à un professionnel de mieux comprendre le contexte et d’aborder sereinement les difficultés éventuelles qu’il est susceptible de rencontrer dans l’aventure d’une perte pondérale. Si cela ne fonctionne pas, c’est que des erreurs d’appréciation ou de suivi ont été commises, ou que des co-morbidités n’ont pas été prises en compte : votre praticien doit revoir sa copie !

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1er partie : ce que le patient doit savoir

Pourquoi ce surpoids ?

Alors que notre société véhicule depuis cinquante ans des modèles sociaux et culturels où les idéaux de minceur et de forme physique tiennent une large place, la prévalence de l’obésité et des troubles du comportement alimentaire ne cessent d’augmenter. Son impact sur la santé est sous-estimé, son coût pour la collectivité sous-évalué. De plus, le surpoids augmente significativement un grand nombre de pathologies (HTA, néphropathies, risques chirurgicaux, cancer, etc ….).

Le surpoids, qui se définit par un « indice de masse corporelle » (IMC, ou BMI en anglais), touche un adulte sur cinq dans notre pays.

IMC = Poids (en Kg.) / Taille2 (en m.)

Cet indice est considéré comme correct en Europe entre 20 et 25 (50% des européens). A partir de 25 on parle de « surpoids » (25% des sujets environ), à partir de 30 on parle d’obésité vraie (7% des sujets). Les « obésités morbides » dépassent 40 (3%). A l’inverse, la « minceur » est à 19 et la « maigreur » à 17 (les mannequins sont à 18 environ). 15% des européens ont un IMC inférieur à 20… De nombreuses femmes se sentent « grosses », or si leur IMC est normal, les professionnels parlent d’une « distorsion de l’image du corps » …

En France, 10% de la population a un IMC > à 35

Aux USA c’est 35% de la population, avec 7% d’augmentation en 10 ans ! 1 000 décès par jour et 7% du budget de la santé.

Statistiquement, on observe deux groupes opposés de « gros » dans la société occidentale : les femmes obèses (// dépression) en bas de l’échelle sociale (les femmes minces font plus fréquemment des mariages

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ascendants) et les hommes gros dans les groupes plus favorisés (le bourgeois bedonnant ?) !

Mais quel est votre poids idéal ?

C’est un concept relativement vague, car il n’a pas de définition précise. Il est possible de déterminer un « poids idéal théorique » pour une population donnée, par le biais d’études statistiques effectuées sur un échantillon représentatif de cette population. Ce chiffre correspond alors au poids moyen de cette population, il n’a donc pas vraiment de valeur pour une population différente (par exemple le poids idéal théorique d’une population de type asiatique n’est pas le même que celui d’une population de type anglo-saxonne).

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 On utilise en fait plutôt une « fourchette de poids », autour d’un poids moyen que nous qualifierons de « poids idéal théorique ». Celui-ci varie d’un individu à l’autre en fonction de sa taille, de son sexe, de son âge, de sa morphologie, de l’importance de sa musculature et de nombreux

 autres facteurs !

De nombreuses formules mathématiques ont été mises au point pour essayer de déterminer le « poids idéal théorique » d’un individu en fonction de divers paramètres, dont le principal est sa taille. Le calcul du poids idéal par la formule de Lorentz, que nous vous proposons ici, prend en compte la différence entre hommes et femmes. Comme les autres formules, il n’a de valeur que si vous avez entre 18 et 65 ans, si vous n’êtes pas enceinte et que vous n’êtes pas un athlète… Ce qui donne en pratique :

 Taille … Hommes :

• 1,60 …

• 1,65 …

• 1,70 …

• 1,75 …

• 1,80 …

• 1,85 …

• 1,90 …

Femmes :

• 1,55 …

• 1,60 …

• 1,65 …

• 1,70 …

• 1,75 …

• 1,80 …

• 1,85 …

Poids idéal

57,500 Kg 61,250 65 68,750 72,500 76,250 80

53 Kg 56 59 62 65 68

71

Or, les médecins considèrent à présent que l’obésité est un symptôme adaptatif multifactoriel dans son déterminisme, sa présentation et son évolution. Les causes de la dysrégulation pondérale sont donc multiples. Le rôle de l’hérédité ainsi que le rapport à l’environnement (la sédentarité, l’abondance alimentaire, le stress, etc …) peuvent perturber

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cette régulation. Il s’ensuit une cascade d’anomalies métaboliques, humorales et comportementales qui interagissent pour pérenniser le trouble. La masse graisseuse (aux fonctions hormonales encore mal connues) augmente la résistance du sujet à l’insuline, ce qui induit un hyper-insulinisme qui augmente la faim et facilite la prise de poids !

Aux USA !

La pratique clinique quotidienne des « histoires pondérales » retracées de ces patients démontre cette problématique, avec un comportement alimentaire qui peut prendre trois aspects :

— l’hyperphagie prandiale (durant les repas), par augmentation chronique de la sensation de faim,

— les prises extra-prandiales (grignotage), sans véritable sensation de faim,

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— le comportement restrictif, avec épisodes de goinfrerie et sensation de « perte de contrôle ».

Il existe d’ailleurs une extrême personnalisation des goûts et des aversions alimentaires, en qualité, en quantité et en rythme des repas !

Il est aussi intéressant de rechercher les bénéfices secondaires liés à l’obésité. Celle-ci peut en effet être utilisée dans le système relationnel du patient : refus de la sexualité, autopunition, entretien d’un mode de pensée magique, immature, permettant une projection dans un avenir idéalisé : « Quand j’aurai maigri … » (on ne peut en effectivement changer que si on s’imagine autrement : l’obèse se rêve mince, mais il ne se voit pas mince). L’ensemble de ces bénéfices explique sans doute le fait que le taux de suicide des obèses soit plus faible que dans la population générale. La contrainte représentée par le régime hypocalorique peut être supérieure à celle de l’excès pondéral. Les cycles successifs alternant restrictions et excès alimentaires vont renforcer les sentiments d’échec et d’impuissance du sujet vis-à-vis de ses possibilités de contrôle pondéral.

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Le problème métabolique

Le surpoids est un problème alimentaire bien sûr, mais aussi psychologique et hormonal !

1/ au niveau des manifestations, l’élément métabolique qui sous-tend tous les surpoids est bien sûr un trouble de la régulation glycémique du pancréas (selon ma statistique personnelle) – ils sont induits par un hyper-insulinisme qui débouchera à terme sur un diabète de type 2.

Les rares patients pour lesquels le pancréas n’est pas en cause sont des cas d’hypothyroïdie frustre, c’est à dire non encore dépistée. D’ailleurs, attention au fluor, largement répendu dans nos dentifrices, qui est un agent anti-thyroïdien (c’est un halogène – comme l’iode dont il prend la place) qui participe à l’explosion actuelle des pathologies thyroïdiennes.

2/ au niveau des causes, on doit chercher au niveau :

àhéréditaire: il faut rechercher systématiquement les antécédents familiaux (le diabète, surtout si le poids de naissance est supérieur à 4 kg., ou que la maman a pris 20 kg. pendant sa grossesse),

à hormonales, surtout médicamenteuse : hormonothérapies diverses, neuroleptiques … qui se révèlent diabétogènes chez les sujets prédisposés. Le poids, le cholestérol et les triglycérides augmentent d’ailleurs sous corticoïdes et oestro-progestatifs

àpsychologique (phases de stress, d’anxiété et/ou de dépression). En Médecine traditionnelle chinoise : sucres = Rate-Pancréas = mémoire / idées fixes, mais aussi « volume des chairs ». Celle-ci considère d’ailleurs qu’il existe deux autres façons de « se sucrer » : la peur (MTC = Rein) et la colère (MTC = Foie), qui par la décharge d’adrénaline déclenchée, modifient l’équilibre insulinique.

3/ au niveau des conséquences. Bien sûr, l’état des fonctions organiques d’assimilation, d’exonération (constipation, usage de laxatifs …) et

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d’épuration (troubles des règles et problèmes urinaires) est variable selon les individus et même d’une saison à l’autre, mais ces phénomènes sont secondaires par rapport à la dysfonction pancréatique.

Les drogues légales (alcool, tabac, excitants ou tranquillisants …), les inutiles « gélules amaigrissantes » (contenant diurétiques, amphétamines, extraits thyroïdiens …) aggravent rapidement le problème. Il faut même se méfier de certaines eaux minérales très chargées en sels bicarbonatés calciques (ex. : Contrexéville) ou sodiques (ex.: Badoit) qui après avoir provoqué une réaction de diurèse (salutaire) de 3 à 5 jours, surchargent la fonction rénale et peuvent entraîner des prises de poids (eau = 60% du poids du corps)!

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Les différents types de surpoids

L’excès alimentaire et le manque d’exercice sont certes des facteurs essentiels de l’obésité, mais les dysrégulations psychologiques, hormonales et métaboliques (dans lesquels l’insuline joue un rôle essentiel !) sont à prendre en compte pour chaque cas. Afin d’aller plus avant dans la compréhension de ces mécanismes, nous devons comprendre que la graisse se dépose sur le corps en fonction du dérèglement qui la provoque signant la perte d’harmonie.

PhotoShop fait des choses étonnantes !

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Ainsi, tout excès de graisse a une histoire dont il est important de restituer les épisodes: date et circonstance d’apparition (stress, opération chirurgicale, infections chroniques ou polyvaccinations, prise médicamenteuse, puberté, grossesse, ménopause ou andropause), comme l’évolution du problème et antécédents familiaux d’obésité.

L’obésité est-elle héréditaire ?. Il existe des familles où presque tous les membres sont obèses. Le surpoids s’exprime d’autant plus facilement qu’il y a antécédent familial diabétique + surabondance et déséquilibre alimentaire chronique.

Ainsi, l’alimentation « moderne », riche en sucres rapides, en graisses saturées, avec un rapport défavorable en acides gras Oméga 6/3(tendance inflammatoire et résistance à l’insuline), trop de sel, d’alcool, de gluten et de produits laitiers … vont entrainer un état inflammatoire intestinal chronique, avec excès de perméabilité intestinale. Ce phénomène, observé avec une fréquence croissante ces 30 dernières années, va évoluer vers des intolérances alimentaires multiples (allergie semi-retardée de type 3) s’exprimant par des dyspepsies, une insulino-résistance, des dermites sèches et des états rhumatismaux qui font le lit d’affections auto-immunes graves ou d’un cancer (d’ailleurs, leur fréquence augmente avec l’IMC !).

Les médicaments ont souvent un rôle prépondérant: toutes les hormones interviennent, mais aussi les anti-inflammatoires (aspirine, AINS et cortisone), certains psychotropes, le fluor (hypothyroïdien), les anti-histaminiques et les statines (qui réduisent la synthèse du cholestérol) … Les prébiotiques, la détoxication hépatique et l’éviction des agents perturbant la flore intestinale (avec pour conséquence dysbiose ou candidose) peuvent se révèler essentiels dans certains cas.

Les quatre types de graisses observés sont :

1 – La graisse abdominale profonde (Terrain Vasculaire – Coeur) est l’élément clef du syndrome métabolique (20% de la population de 50 à 60 ans !) qui regroupe sept affections de survenue progressive = surpoids / diabète NID / HTA / hyperlipémie / goutte / microalbuminurie /

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thrombopathies. A ces pathologies classiques s’ajoute toujours une fatigue et un ballonnement digestif précoce. L’évolution est athérogène (mortalité cardiovasculaire x par 5 !).

Les médicaments classiques de ces différentes affections sont peu efficaces : seule la réduction du surpoids par un régime diabétique a prouvé son efficacité, en tenant compte des intolérances alimentaires éventuelles. On pourra le compléter de phase de diète protéiné (10 jours par mois semble une durée optimale) surtout pour des raisons psychologiques. Un traitement physiologique de protection vasculaire est conseillé.

2 – La graisse abdominale superficielle ou « graisse nerveuse » (Terrain Intoxiqué – Foie) est très répendue actuellement. Elle prédomine sur le devant de l’abdomen, de la région épigastrique au pubis. Elle est souple et froide. C’est la conséquence d’une vie de stress (adrénaline = hypoglycémie). On observe chez ces sujets des pulsions sucrées lors des périodes d’anxiété, une fatigue constante, des épisodes dépressifs et un ballonnement abdominal.

La diététique devra être celle d’un régime de dystonie : sans sucres rapides, ni alcool ou excitants. Une barre protéinée enrichie au tryptophane pourra avoir un très bon effet.

3 – les cellulites localisées (Terrain Dystonique – Poumon), sur les membres (cuisses et bras) et la partie inférieure de l’abdomen (culotte de cheval). Ces patientes (obésité « gynoïde », car femmes essentiellement) ont des troubles de la lipolyse par mauvaise régulation thyroïdienne, ovarienne et veineuse. L’aspect typique est la « peau d’orange », capiton qui peut évoluer jusqu’à des nodules graisseux de la taille d’une noisette, puis d’une lipodystrophie résistante, violacée par endroit, que seule la liposuccion pourra vaincre. Ce problème est souvent héréditaire et parfois précédé d’engelures dans la petite enfance, elle apparaît à la puberté et évolue lentement en fonction des traitements hormonaux. Elle peut s’accompagner de varicosités.

La restriction calorique ne l’améliore pas, on veillera cependant à proscrire les sucres rapides, l’alcool et le tabac (aux effets vasculaires).

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L’hyperlordose est fréquente, ainsi que les troubles de l’appui plantaire qui devront être corrigés (semelles proprioceptives, ostéopathie, gymnastique appropriée). Certaines plantes ont des effets objectifs, ainsi : les « vasculaires » (ex.: Centella asiatica, Ginkgo biloba ou Melilotus off.), les plantes activant la lipolyse (ex.: Citrus aurantium ou les algues …). Il faudra bien sûr régulariser les troubles hormonaux (hyper oestrogénie – relative – du syndrome prémenstruel, des mastoses ou de l’endométriose) et proscrire les « pilules ». Une supplémentation en acides gras Oméga-3 et anti-oxydants est indispensable. Les sels de Schüssler (ex.: Calcarea fluor., Natrum mur., Kalium sulf., Ferrum phos. et Silicea …) ont aussi un bon effet.

4 – la graisse du haut du corps (Terrain Déminéralisé – Rein), obésité plus masculine (« androïde »), est induite par l’excès de cortisol. On la trouve sur le visage, le cou et le thorax. Le bassin, le ventre et les membres sont épargnés. Localement, on observe une transpiration au moindre effort. La prise de poids est progressive et calquée sur les excès alimentaires, souvent induits par des périodes de stress (ex.: les repas d’affaires ?).

La gestion du stress (d’où l’intérêt du bilan des neuro-transmetteurs), l’arrêt des abus alimentaires (éthylisme mondain?), ainsi qu’un programme de sport régulier s’avèreront essentiels.

Si le surpoids est un phénomène de société de plus en plus répandu, nous avons à présent tous les outils pour une écoute dirigée, une exploration complète du phénomène et des solutions physiologiques adaptés à un suivi qui devra se prolonger parfois plusieurs années.

— 19

Les outils que nous pouvons utiliser

1/ Un mètre de couturière

Matériel simple et peu coûteux, mais important, car un rapport :

« tour de taille (TT) / tour de hanches (TH) » supérieur à 1 (la « bouée ») évoque l’hyperinsulinisme qui entraînera fatigue et accès boulimiques ! On parle alors de :

* Morphotype GYNOIDE, lorsque le tour de hanche reste important. Il faut en tenir compte, car cela fausse (un peu) la mesure impédance- métrique. Au trouble pancréatique s’ajoute souvent d’autres dysfonctions (thyroïde ou ovarienne).

* Morphotype ANDROIDE, lorsque le tour de taille est important (rapport TT/TH > à 1 = la « bouée »). Au trouble pancréatique peut alors s’ajoute d’autres dysfonctions (surrénalienne).

2/ une balance impédancemétrique

La « balance impédancemétrique » qu’utilise votre médecin, ou celle (un peu plus simple) qui vous est proposée à un prix raisonnable (200 Frs / 150 Euros environ) dans les rayons de votre supermarché. Certaines sont même maintenant connectées à votre smartphone !

La « masse maigre » (MM) comprend =

• 25% d’eau extra cellulaire (dont le sang et la lymphe)

• 37% d’eau intra cellulaire

• 16% de protéines (attention, car si l’on perd 5% de ses protéines

= 3 kg : risque mortel !)

• 6% du poids correspond aux minéraux du corps.

La « masse grasse » (MG) normalement comprise entre 15 à 30 % … variable bien sûr selon l’âge et le sexe. Chez certains obèses, elle peut dépasser 50% ! Répartition de la MG :

• membres inférieurs = 38%

• tronc = 49%

• membres supérieurs 13%

  — 20

 La balance impédancemétrique qui fait une pesée verticale est donc assez fiable (près de 40% de la MG examinée) et en tout cas un bien meilleur système que les appareils à double poignées qui explorent uniquement la ceinture thoracique.

On observe parfois quelques difficultés liées à la méthode verticale de mesure impédancemétrique :

• la peau sèche (humidifier les pieds) ou trop de corne aux talons,

• le contact des cuisses (ou genoux) : intercalez une feuille de

papier,

• les jeunes enfants (normes peu fiables).

• chez la femme enceinte, les patients fébriles, et les dialysés, les

mesures sont fausses !

Notez que :

A – Durant une « diète protéinée », on considère que la supplémentation est suffisante si la perte de protéines est inférieure à 25% de la perte de poids. Dans le cas contraire, vérifiez quantité (et qualité) des protéines réellement absorbées, augmentez-la si besoin.

— 21

B – Les résultats paradoxaux observés chez les patientes anorexiques : hyper lipidémie et MG normale = la perte de MM prédomine (donc à supplémenter aussi en protéines !)

Sur le graphe de cette patiente, on voit bien que la perte de poids (courbe bleue) évolue de 117 kg. à 89 kg. avec des hauts et des bas. Par contre, la baisse de MG est régulière (batonnets roses), de 47,1 à 43,4%.

3/ Des bilans de biologie fonctionnelle

Quatre types de bilans peuvent être proposés selon le cas :

A – La pratique d’un BNS12 (Bilan Nutrition – Santé) qui objectivera les régulations sériques, offrant en quelques tests un reflet évocateur de l’état métabolique et immunitaire, du stress oxydatif et du rapport Oméga6/3) = https://medecine-integree.com/le-bns-presentation-pour- les-patients/

Chez les patients en surpoids, on observera le plus souvent des résultats en augmentation, surtout les facteurs :

— Inflammatoires : sub-aigus (Alpha1 et 2) ou chronique (Bêta et Gamma)

    — 22

— Lipidiques : tests au Calcium (graisses alimentaires) et/ou Manganèse (graisses endogènes – surtout le cholestérol)

— Hormonaux : tests à l’Iode et au Zinc (équilibre stéroïdien)

— de sécheresse et de souffrance tissulaire : Albumines et Euglobulines

De plus, ce BNS propose des corrections organiques spécifiques. Les vitamines, certains acides gras et les oligoéléments peuvent se révèler assez efficaces sur ce type de dérèglements (ex. : Zinc et Chrome dans le diabète gras, le Sélénium dans les hyperlipémies, le Manganèse-Cuivre et l’Iode dans les troubles thyroïdiens, le Magnésium et le Lithium dans les dysneurotonies, les Silicates dans les inflammations chroniques, le fer + cuivre + Manganèse dans les anémies) … mais il faudra vous méfier des plantes prises en «drainage» (gélules ou teintures), celles-ci ayant souvent (de par la quantité de phythormones apportée) un effet métabolique remarquable dans le mauvais sens !

B – un profil d’activité des 6 principaux neurotransmetteurs, qui objectivera les causes neurologiques d’un état d’angoisse, de dépression,

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de troubles du sommeil, etc… = https://medecine-integree.com/profil- dactivite-des-neurotransmetteurs/

C – parfois complété d’un IMUPRO Screen, évaluation des principales intolérances alimentaires (qui se retrouve chez environ 1/3 des patients obèses, surtout : laitages, gluten, œuf, fruits à coques, fruits exotiques … = https://medecine-integree.com/bilan-des-intolerances-alimentaires/

Ce type de troubles entretient une dysbiose digestive, un engorgement hépatique avec des symptômes digestifs, cutanés, tendo-musculaires et nerveux invalidants. L’éviction des aliments en cause améliorera spectaculairement l’état clinique en trois semaines seulement.

D – Un profil hormonal salivaire, pour préciser, si nécessaire, les équilibres hormonaux.

Les quantités d’hormones sont infimes (les dosages sont donc techniques et chers) et les fluctuations sont la règle : les hospitaliers leur préfèrent souvent des « épreuves dynamiques » qui standardisent les valeurs obtenues.

Il existe depuis peu des tests salivaires d’évaluation des équilibres hormonaux (Radio-immune assay), utilisés surtout par les praticiens faisant des traitements « anti-âge ». Ces mesures seraient (pr. Ellison – Harward) un bon reflet des hormones biologiquement actives (dans la salive, hormone libre à 90%, dont le taux n’est pas dépendant du débit salivaire) = https://medecine-integree.com/bilan-hormonal-salivaire/

Ce profil explore en effet le fraction libre (bio-disponible = 1 à 5%) que reçoivent les organes utilisateurs (cf. problème des «modificateurs endocriniens » !) :

   –

– –

surrénales = cortisol (très corrélé au niveau de stress), DHEA (forme de réserve des hormones stéroïdiennes : niveau adaptatif) et testostérone … parfois perturbée (andropause / hirsutisme …)

ovaires = oestrogènes et progestérone … qui varient selon le cycle (syndrome prémenstruel et mastose ?)

testicules = testostérone (hypertrophie prostatique // surpoids)

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 Rapports étudiés :

Cortisol / Testostérone … apprécier le surentrainement des athlètes Œstrogène / Progestérone … équilibre pré ménopausique Oestrogène / Testostérone … les acnés résistantes

Le terme « dominance en oestrogènes » a été utilisé pour la première fois en 1995 par J. R. LEE. Cette situation s’observe très fréquemment chez les femmes entre 30 et 40 ans, donc longtemps avant la ménopause. Elle n’ovulent pas et donc ne fabriquent pas de corps jaune et ne produisent pas de progestérone : il en résulte un syndrome prémenstruel important, une tendance à l’augmentation de la masse graisseuse et à la rétention d’eau et de sels (rétention d’eau, oedèmes, gonflement des

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seins, sautes d’humeur, perte de la libido …). La prise de poids (résistance à l’insuline) est concentrée sur les hanches et le bas-ventre, avec un risque accru de cancer du sein.

La correction doit se faire avec de faibles quantités d’hormones naturelles (ou des phythormones correctement choisies), du zinc, du sélénium, du chrome et des vitamines A/C/D et E.

On peut aussi demander une iodémie salivaire = T3 active (les dysthyroïdies étant fréquentes depuis la fluorisation eaux + dentifrices).

Autre intérêt : le prélèvement peut-être effectué par le patient lui-même. Il voyage sans trop de problème (tube spécial).

4/ Parallèlement, un bilan biologique classique peut être indispensable = https://medecine-integree.com/bilan-du-diabete/

• une glycémie à jeun (si l’on soupçonne un diabète avéré : fréquent

désir de sucre, antécédent familial…), reflet de l’insulino-sécrétion (normalement inférieure à 1,26 g./l soit 6,95 mmol/l). Si le patient a un diabète gras (type 2) connu, on complètera l’exploration par une glycémie post-prandiale (normalement inférieure à 2 g./l, soit 11,1 mmol/l)

• et par le taux d’hémoglobine glycée (HbA1c normalement inférieure à 6%), marqueur qui mémorise les pics hyperglycémiques des trois derniers mois : une valeur supérieure à 8% impose de revoir le traitement du patient.

• Les test de HOMA et QUICKI qui sont des facteurs d’insulino- sensibilité peuvent être demandé.

• un dosage du cholestérol et des triglycérides, s’il existe un trouble lipidique. L’augmentation de ceux-ci précède souvent l’apparition du

   • L’hyperglycémie provoquée (HGP) est un examen conçu dans le but de mettre en évidence cette dynamique: à jeun on avale une solution avec 60 gr. de glucose pur = l’évolution de la glycémie est celle d’une sinusoïde amortie. Chez le diabétique, le taux monte énormément et met beaucoup de temps à descendre ou à remonter (intolérance au glucose). On fait des prélèvements toutes les 30 minutes durant 3h 30.

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trouble glycémique. Ces troubles se régulent spontanément avec la

normalisation du poids : le traitement hypolipémiant est inutile !

• un dosage de la créatinine et de l’acide urique pour vérifier la fonction rénale (qui sera plus sollicitée en cas de supplémentation

protéinée),

• un dosage de la TSH, si les signes cliniques évoquent une

hypothyroïdie (surtout chez les femmes après la ménopause),

• et un dosage urinaire des sucres, des protéines et de l’acétone (examen de dépistage et de suivi du surpoids simplissime et parfois

indispensable).

5/ une balance de cuisine (pour peser certaines rations), les sachets protéinés d’un fabriquant de confiance et les conseils d’un praticien ami (pour l’objectivité des choix et l’accompagnement personnalisé au changement de vos habitudes alimentaires). Celui-ci va vous encourager à réaliser un cahier alimentaire.

En matière de régime, le médecin (la naturopathe ou diététicienne) conseille de commencer – deux semaines au moins – par la rédaction d’un cahier alimentaire, base d’appréciation des habitudes individuelles. Car, il y a ce que l’on mange et ce que l’on croit manger : vous demanderez au patient d’écrire, au fur et à mesure, tout ce qu’il porte à sa bouche (avec les quantités approximatives en portions (ex.: un morceau de sucre = 5 grammes, une portion de camembert : 1/8 = 30 grammes, 1⁄4 de baguette = 60 gr. de pain, nombre de biscuits, de morceaux de pain, de chocolat, les boissons …).

Notez tout, précisez les horaires et circonstances des repas : à la cantine, en famille, devant la télévision … A la fin des repas, êtes-vous rassasié ? Pourquoi mangez-vous sans faim ? : « Parce que c’est l’heure, vous êtes fatigué, énervé, en colère, vous vous ennuyez … ». Notez les périodes de fringales : un plan alimentaire correctement suivi peut être « oublié » une à plusieurs fois par semaine, lors d’un épisode de pression émotionnelle trop forte, etc … Complétez l’enquête avec les différents exercices physiques effectués au cours de la semaine (type de sport, durée, fréquence …).

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L’exercice physique

Il importe aussi de rappeler à la personne qui désire retrouver sa ligne et son tonus, que quelques efforts physiques restent nécessaires … Ainsi, nous l’encourageons à pratiquer une activité physique qui lui plaise (jogging, vélo ou natation …) 20 minutes, trois fois par semaine, au minimum. Outre ses effets bénéfiques sur le plan métabolique et cardiovasculaire, elle participera à améliorer l’opinion qu’elle peut avoir d’elle-même (une façon d’alimenter son narcissisme : « Je suis quelqu’un de bien, j’ai mérité de m’occuper de moi »), ainsi qu’à réintégrer son vécu corporel (correction des troubles de l’image de son corps).

Ne comptez cependant pas trop sur l’exercice physique pour perdre du poids, en effet, il faut faire 9 heures de jogging pour brûler 1 Kg. de graisse !

Intérêt de l’exercice physique en cours de régime : il favorise la cétose !

N’oubliez pas que le traitement du surpoids s’organise au sein d’une prise en charge longue, où il est important d’entretenir sa motivation qui doit s’inscrire dans une démarche de santé globale.

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Les régimes « classiques »

« Il n’y a pas d’obèse hypophage » M. Laroque

On peut grossièrement diviser les doctrines « régimes » en trois camps …

1/ Les « classiques » qui diabolisent les calories, avec comme conséquence un rejet des matières grasses (car ce sont elles qui apportent le plus de calories par gramme). C’est la doctrine de nombre de diététiciens universitaires. Mais, si le calcul des calories ingérées est essentiel dans un régime amaigrissant, ce n’est qu’un des paramètres du problème.

Si le régime est trop restrictif, la chute de poids, nette en début correspond essentiellement à l’élimination d’eau. Le manque relatif de glycogène provoque – par contre – très vite une sensation de faim, de fatigue et d’angoisse que tous les habitués des régimes connaissent bien. Si le régime est peu restrictif, il est mieux supporté, mais la perte de poids est alors minime (quelques centaines de grammes par semaine) et le sujet se lasse vite !

2/ Ceux au contraire, qui considèrent que l’hyperinsulinisme sous-tend la plupart des obésités et que ce sont les glucides qui doivent être sévèrement réduits. La cétose est alors recherchée, car elle coupe l’appétit et dynamise le patient.

A-

Aujourd’hui, le régime cétogène s’est démocratisé, aussi appelé régime Atkins, il se pratique à tout bout de

champ, mais de façon plus cool.

   Le régime cétogène consistait, à l’origine, à ne manger que des

 graisses. Imaginez : beurre, huiles, gras de viande, margarine, crème

 fraîche, et on recommence !

 Il consiste en fait surtout à réduire la part de glucides, autrement dit d’arrêter les céréales, les pâtes, les pommes de terre, le lait et bien sûr

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 toutes les sucreries. Un tel régime n’élimine toutefois pas les glucides, qui restent présents dans les légumes, les fruits, et même, quoiqu’en

 faible quantité, dans la viande et le poisson.

Le régime cétogène possède l’immense avantage de ne pas imposer de restriction calorique. Théoriquement, vous avez donc le droit de manger autant que vous voulez, tant que vous évitez les aliments interdits.

En pratique, manger de grandes quantités d’aliments gras et protéinés est difficile car écœurant. Les gens qui suivent rigoureusement le régime cétogène ont donc bel et bien tendance à réduire leurs apports caloriques, et donc à maigrir.

B – La diète protéinée est un régime cétogène sans graisses ! Utilisé pour des pertes de poids rapide, sur de courtes périodes, il souffre de la mauvaise publicité faite aux protéines. Cette mauvaise réputation date pour l’essentiel d’une campagne menée dans les années 2010 contre les méfaits desrégimes Montignac puis Dukan(protéines exclusivement, sans graisses, ni glucides).

  Une intense campagne de dénigrement menée par des confrères sans doute jaloux de la réussite financière du Dr. Dukan, a entraîné le discrédit des protéines, accusées de provoquer des blocages des reins.

 existerait un lien entre consommation de protéines animales et cancer,

De plus, il

  ainsi que maladies cardiovasculaires ?

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Cependant, une nouvelle étude menée par une équipe iranienne, portant sur la consommation de protéines et le risque de mortalité toutes causes confondues, montre que la consommation totale de protéines est associée à une réduction de 6 % de la mortalité. Les protéines végétale seules sont encore plus efficaces, ce qui réjouira végans et végétariens : elles sont associées à une réduction de la mortalité de 8 % et une réduction de la mortalité cardiovasculaire de 12 %. Ces bienfaits proviendraient de la fermentation bactérienne des protéines végétales,qui pourrait participer à la baisse de la production de métabolites potentiellement toxiques, comme les ammoniums, les phénols ou les sulfures.

La plupart du temps efficace, régime cétogène et diète protéinée fonctionnent bien au début (attention néanmoins aux contre- indications !), mais mal lorsqu’ils l’arrêtent et essayent de reprendre une alimentation normale : de nombreux patients retrouvent vite leur déséquilibre glucidique, donc les fringales et prise de poids, sur fond de problématique psychologique antérieure.

 3/ Les abords « philosophiques », qui préconisent soit :

— une restriction de certains aliments fortement protéinés (végétariens, végétaliens, végans …),

— soit l’interdiction de certaines associations alimentaires (OSHAWA, SHELTON …),

— soit limitant les modes de choix et de présentation des aliments (crudivorisme, KOUSMINE …).

Ces régimes souvent « auto-prescrits » ne limitent que peu les quantités, ils restreignent les choix. Leur gros avantage est de réduire l’appétit, leur risque est de favoriser des carences ou une hyperlipémie préexistante.

4/ La pratique du jeûne remonte aux origines de l’humanité. On le retrouve dans les cultures de toutes les grandes sociétés traditionnelles, à travers toutes les époques. Bouddhistes, maîtres yogis, moines, cénobites du désert, soufistes (mystiques islamiques), juifs (jeûne du Yom

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Kippour) pratiquent tous le jeûne pour favoriser les expériences mystiques. Le jeûne a des vertus étonnantes :

• de par la cétose = jeûner permet de perdre du poids et de mieux contrôler l’appétit (cétose), affute les fonctions cognitives et apaise la dépression (les corps cétoniques sont psychostimulants) et combat le diabète gras (pancréas au repos).

• par la mise au repos d’éventuelles intolérances alimentaires = jeûner améliore les défenses immunitaires et régénère la peau (plus d’irritations)

• Jeûner crée un choc psychologique pour les obèses qui se sentent alors bien sans manger !

https://www.arte.tv/fr/videos/043980-000-A/le-jeune-une-nouvelle- therapie/

Il existe différents types de jeûne :

1. le jeûne « hydrique » où l’on ne consomme que de l’eau,

2. des jeûnes dits « modifiés », où l’on maintient une alimentation

liquide, à base de jus de fruits ou de légumes en général (apport représentant en général moins de 250 calories par jour). La cure « soupe au choux » a ainsi eu les faveurs de la presse il y a quelques années.

3. le « jeûne Buchinger » : protocole de descente et de remonté alimentaire, bouillons de légumes et jus de pomme (en cas de marche).

4. le jeunes « intermitent » : on ne mange pas de 20h à 12h (très prisé par certains sportifs).

NB. Cependant, le jeûne est contre-indiqué en cas de :

• Addictions lourdes

• Affection coronarienne avancée, artériosclérose cérébrale

• Amaigrissement extrême, anorexie

• Diabète insulino-dépendant ou hyperthyroïdie décompensée

• Décollement de rétine

• Epilepsie

• Grossesse ou allaitement

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• Insuffisance hépatique ou rénale

• Maladie d’Alzheimer ou Scléroses en plaques

• Maladies tumorales (cancers)

• Présence d’un stimulateur cardiaque ou d’un organe greffé

• Psychose

• Ulcère de l’estomac ou du duodénum.

En cas de doute, il est fortement conseillé de consulter votre médecin traitant. De plus, ne vous faites pas d’illusions, comme vous avez été carencé en protéines durant cette période, c’est un yoyo pondéral qui vous attend dans les semaines qui vont suivre !

Très à la mode actuellement :

A – « Jeûne et randonnée »

L’expérience de notre amie Laurence COULY (association Olivae):

« Adepte du jeûne associé à la Randonnée depuis 10 ans maintenant. J’essaye d’inscrire cette pratique dans mon hygiène de vie au minimum 1 fois /an pendant 1 à 2 semaines. Outre la sensation de nettoyage profond de l’organisme et le fait de brûler ses réserves de graisses accumulées, le jeûne apporte un apaisement mental et une meilleure connaissance de soi et nous permet d’accéder à des réserves d’énergies insoupçonnables ! Il redéfinit souvent notre rapport à la nourriture et nous permet de faire la différence entre « envies » et faim. Le fait d’associer le jeûne à la randonnée permet en outre de maintenir la tonicité de ma masse musculaire.

B – Les « monodiètes »

Il s’agit d’un jeûne partiel

Les aliments les plus populaires utilisés dans ces diètes sont — 33

 qui consiste à ne manger qu’un seul aliment

 durant une période prédéfinie. Il est rare qu’une monodiète se poursuive au delà de quelques jours en raison de son caractère très restrictif. Plus qu’une perte de poids, la « détox monodiète » est sensée entraîner une

 détoxification des organes du corps. Il s’agit d’un régime controversé.

 Les aliments consommés dans ces régimes détox monodiète sont en général des végétaux ou des céréales riches en micronutriments et en

 antioxydants.

des fruits : pomme, raisin, cerises, pêche, melon … mais aussi des farineux : carotte, riz complet, quinoa …

.

À noter que l’eau, les tisanes et le thé sont également à volonté durant cette période de détox monodiète.

.

Problèmes induits :

  • Apport en protéines extrêmement faible : reprise de poids systématique

• Difficile à tenir car très monotone et sentiment de faim fréquent

• Perte d’eau majoritairement

• Incompatible avec une vie sociale

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Les contraintes métaboliques incontournables

« Au cours de son existence, l’homme mange de 75 000 à 100 000 fois et

consacre à cet exercice de 13 à 17 années de sa vie éveillée » (Léo Moulin). Il existe des contraintes métaboliques, à bien connaître avant d’envisager

une stratégie de perte de poids durable.

Comme dans un « jeu de rôle », il vous faudra passer à travers trois portes, contraintes physiologiques obligatoires, clefs du succès. Vous comprendrez alors pourquoi la plupart de vos tentatives d’amaigrissement antérieures ont échoué (vos patients en surpoids ont déjà essayé la plupart des régimes !).

Voici les trois « portes » à franchir vers minceur et bonne santé … que vous choisissiez la « voie rapide » (VLCD, hyper protéinée), ou la « voie classique » (hypocalorique, normo glucidique), ou que vous alterniez les deux méthodes.

Première porte : le nécessaire déficit calorique

1/ Combien de calories ?:

a – Le « métabolisme de base »

C’est la quantité d’énergie dont votre corps à besoin pour subvenir simplement à son entretien : on parle plutôt à présent de « dépense

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énergétique de repos » (DER). Celle-ci varie autour de 1500 Kcal par jour, selon la taille et l’exercice physique effectuée quotidiennement.

B – Le nombre de calories réellement ingérées. On peut en avoir une idée en utilisant la formule simple :

KCalories ingérées par jour = 30 x poids du corps

• Soit pour une personne de 50 Kg = 1500 Kcal.

• Soit pour une personne de 75 Kg = 2250 Kcal.

• Soit pour une personne de 100 Kg = 3000 Kcal.

2/ Où sont ces calories ?… le système « 4 / 9 / 4 / 7 / 0 »

L’énergie délivrée par les différents types d’aliments se calcule comme suit :

A – GLUCIDES (encore appelés « hydrates de carbone »)= 4 Kcalories par gramme. Cette catégorie comprend trois types d’aliments :

• les sucreries = confiture, miel, sirops, sodas, bonbons, chocolats, gâteaux et fruits (et leurs jus) …

• les farineux = pâtes, pain, semoule, riz, pommes de terre, maïs, carottes (farineux sucré), lentilles, haricots blancs, petits pois, pois chiches, châtaignes, fèves …

• les laitages = ainsi le lait, qui même écrémé, contient beaucoup de sucre.

B – LIPIDES = 9 Kcalories par gramme (graisses, quelle que soit leur origine).

Il n’est pas question de supprimer complètement les graisses, car certaines de celles-ci sont indispensables à la vie cellulaire et ne peuvent être synthétisées par l’organisme : elles doivent donc être apportées par l’alimentation. En outre, se sont elles qui apporte du goût aux aliments.

Les graisses du corps remplissent quatre fonctions physiologiques essentielles :

• A – elles constituent la trame des membranes cellulaires (structure – Yin en MTC),

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• B – les lipoprotéines plasmatiques véhiculent les vitamines liposolubles (sang – Xue en MTC),

• C – elles stockent l’énergie (Qi pour les chinois),

• D – elles sont les précurseurs des prostaglandines, messagers

cellulaires de l’hémostase et des réactions inflammatoires (fonction – Yang en MTC).

Les corps gras alimentaires peuvent être divisés en quatre familles :

1. les acides gras saturés (AGS), origine : viandes, crème, margarine (base : huile de palme, coco) … qui induisent un risque cardio-

vasculaire accru.

2. les acides gras mono-insaturés (ou « oméga 9 »), origine : Olive,

arachide, sésame …

3. les acides gras insaturés (ou « oméga 6 »), origine : Bourrache,

Onagre, Soja, Tournesol, Noix …

4. les acides gras poly-insaturés (« oméga 3 »), origine : Colza, Lin et

huiles de poissons, aux indispensables fonctions anti-agrégantes.

En fait, chaque végétal comporte un mélange (en proportions variables) des quatre types d’huiles :

• Coprah (coco)

• Arachide

• Sésame

• Olive

• Soja

• Tournesol

• Noix

• Lin

Saturés w9 95% 5 20 50 16,5 42 16 74 16 24 12 22 9 17 11 25

w6 w3 0 0 30 0

41 0,5 10 0 53 7 65 1 60 14 15 49

Retenez une règle simple pour savoir si une graisse est plus ou moins saturée : à température ordinaire, elle est d’autant plus saturée qu’elle sera solide !

L’équilibre entre les différents acides gras est donc nécessaire au maintien de la bonne santé. Ainsi la meilleure huile de table pour les salades semble être le mélange Olive + Colza + Noix.

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L’apparition de traitements de plus en plus puissants (et inutiles) pour « baisser le cholestérol », ainsi que la récente introduction de molécules destinées à « faire maigrir » en bloquant l’absorption des acides gras digestifs vont remettre ces questions à l’ordre du jour.

C – PROTEINES = 4 Kcalories par gramme (nombreuses dans la viande, le poisson, les œufs, les laitages, les fabacées …), mais attention, il y a le problème de l’aminogramme, car tous les acides aminés n’ont pas la même valeur, comme nous l’expliquons plus loin …

D – L’ALCOOL = 7 Kcalories par cm3 (quel que soit la boisson). Plus la boisson est alcoolisée, plus la quantité de calories absorbée est importante :

E – Les FIBRES = 0 calories (cellulose), qui, si elles participent activement à divers niveaux au travail de la digestion, ne sont pas absorbées.

Il est alors facile de comprendre que pour perdre 1 Kg. de graisse, quel que soit la durée et le type de régime, il vous faudra réduire de votre

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alimentation d’environ 9000 Kcalories… Vous pouvez donc choisir de vous passer préférentiellement de :

• 4,5 Kg de viande (200 cal./100 gr.)

• 2,2 Kg de charcuterie, de Gruyère, de frites

• 2,2 Kg de sucre ou 12 litres de jus de raisin

• 1,6 Kg de chocolat

L’effort portera donc surtout sur les graisses, mais également sur l’alcool, aliments grands pourvoyeurs de calories. Circonstance aggravante pour les graisses : celles-ci ne diminuent pas la sensation de faim !

En pratique … Cette vérité théorique sera soumise dans la pratique à trois facteurs qui vont en limiter considérablement la portée :

1/ il s’avère tout à fait difficile pour le patient de classer les aliments en « glucides / lipides / protides », car chaque type d’aliments contient des proportions variables de ces trois constituants de base … Ainsi le « bon steak », qui nous semble riche en protéines, n’en contient guère plus de 25 % d’acides aminés, alors qu’il est assez riche en graisses et qu’il contient aussi des proportions non négligeables de glucides et de fibres. A noter que la viande rouge est quatre fois moins grasse que la charcuterie, donc deux fois moins calorique.

Les préparations culinaires incorporent des graisses aux autres aliments, ainsi 100 grammes de frites (petite portion) contiennent 20% de graisses

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= 420 calories. Certaines sucreries contiennent beaucoup de graisses et sont donc très caloriques :

• Chocolat = 60% de sucre + 35 % de gras

• Pâtisseries = 75% de sucres + 15 % de gras

2/ Le problème du glycogène : notre corps est constitué de plus de 60% d’eau. Chaque excès alimentaire va être emmagasiné sous forme de glycogène, or il faut 3 grammes d’eau pour solubiliser 1 gr. de glycogène. Si vous faites un excès de 500 gr. de sucre, vous grossirez de 500 gr. + 3 fois 500 gr. d’eau = 2 Kg ! Ceci explique les à-coups de la balance, après un seul repas trop copieux ! Les pertes de poids très rapides, comme le retard au décrochage pondéral sont à imputer à ce phénomène qui devient maximal lorsqu’il existe une hérédité diabétique (cas des résistances à l’insuline).

3/ Le pronostic d’amaigrissement est estimé en comptant le nombre de calories consommées (aliments), puis en soustrayant ce chiffre du montant de l’énergie dépensée par le corps (métabolisme de base + exercice). Avec un déficit journalier de 1000 calories, les « experts » espéraient faire perdre un kilogramme par semaine.

Pour obtenir ce résultat facilement, il est clair que ce déficit peut être obtenu plus facilement par la suppression des graisses.

Une personne obèse aura donc tendance à perdre plus vite du poids qu’un patient en surpoids léger (gradient « absorbé / brulé » plus faible).

Si vous perdez plus, c’est de l’eau (tenir compte aussi des variations normales selon les phases du cycle menstruel). Attention, certains médicaments (ex.: les anti-inflammatoires stéroïdiens ou non) favorisent cette rétention liquidienne.

Seconde porte : la régulation glucidique

Les sucres (encore appelés « glucides » ou « hydrates de carbone ») ont un rôle capital au sein du métabolisme, car tous les nutriments peuvent être transformés en sucres. Cette transformation effectuée par le corps a

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pour but soit la combustion (ils sont alors brûlés pour fournir de l’énergie), soit pour alimenter la voie des graisses (stockage et fonction digestive ou hormonale), selon le schéma classique :

Sucres —> triglycérides —> cholestérol

—> acides biliaires ou hormones stéroïdiennes

Il faut savoir par exemple que les 2/3 des molécules du cholestérol circulant sont synthétisées à partir des sucres et un tiers seulement à partir des graisses alimentaires (cf. expérience des sucres marqués).

C’est l’école américaine (Pr. BLACKBURN, il y a 25 ans déjà) qui a le mieux étudié le phénomène de satiété, vis a vis de la quantité de glucides ingérés. Quatre situations vont alors s’observer :

1/ ** Moins de 50 grammes de glucides/jour = la « diète protéinée » … parfaite (s’il n’y a pas de contre-indication médicale (voir plus loin).

De nombreux confrères ont une bonne pratique de la « diète protéiné » (DP), indiquée lorsqu’une perte rapide de poids est souhaitée. Cette méthode physiologique de réduction de la masse graisseuse est dans la majorité des cas tout à fait satisfaisante, car maigrir signifie attaquer la masse graisseuse, et pour ce faire, il faut mettre le pancréas au repos, donc supprimer en priorité les hydrates de carbone. Ces hydrates de carbones ont de plus un double « effet pervers » : ils se transforment préférentiellement en graisses et ils augmentent dans le même temps l’appétit !

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La base de la méthode repose donc sur la cétose qui s’installe dès le troisième jour et va défatiguer le patient (l’acétone est psychotonique) et contribuer à réduire son appétit (l’acétone est anorexigène). La diète protéinée consiste en un régime de quatre sachets-repas par jour (minimum, il en faudra cinq ou six en cas de surpoids important, pour limiter les fringales), accompagnés d’une grosse salade composée (assaisonnée avec un peu d’huile d’olive, ou de paraffine si constipation). Tous les sachets de protéines contiennent la même quantité de protéines, tirées (pour la plupart des laboratoires) du soja, de l’oeuf et de la caséine du lait, seul le parfum et la consistance du produit (solide ou liquide) changent.

Durant cette phase, dès que les mauvaises habitudes (tentations) seront oubliées par le quasi-jeune imposé, on peut alors continuer avec trois sachets/jour et un repas « nouvelle cuisine », c’est à dire très goûteux (poisson ou viandes aux herbes, en grillades ou papillotes, pâté de légumes à fibres, etc …) mais toujours sans alcool, sucres ou farineux. Sont ainsi autorisés :

A/ à volonté (moins de 3,5 % de glucides) : Asperge, Aubergine, Brocolis, Céleri branche, Champignon, Choux (vert, chinois, fleur), Concombre, Cornichon, Courgette, Cresson, Endive, Epinard, Fenouil, Oseille, Poivrons, Radis, Salades, germes de Soja.

B/ à volonté (mais sans excès, car 4 à 6% de glucides) : Bette, Cardon, Choux (rouge, de Bruxelles), Courge, Haricot vert, Navets, Poireau, Pissenlit, Salsifis, Tomates.

C/ attention, car considéré comme « légumes verts », mais en fait aliments à fibres assez sucrés: Artichaut, Avocats, Betterave, Cœur de palmier, Oignons et Potiron !

L’assaisonnement se fera avec : sel, moutarde, épices et aromates, vinaigre, un peu de jus de citron et d’huile (d’Olive, de Colza ou de Noix). Possibilité d’une noisette de beurre allégé (20 gr. maximum).

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En cas d’invitation exceptionnelle pendant cette période, composez un menu éliminant au maximum les hydrates de carbone et choisissez de préférence :

• entrées … crevettes, tapas à l’espagnole (fruits de mer à l’huile), salade crudité peu assaisonnée (ex.: radis sans beurre),

• plat principal … viande ou poisson grillé avec quelques légumes verts frais,

• dessert … petite portion de fromage (30 gr. maximum), mais sans pain, ou un yaourt ou fromage blanc sans sucre (mais édulcorant possible),

• boissons … eau minérale peu minéralisée (gazeuse ou non).

En cas de fringale, plutôt que de « craquer » pour une tablette de chocolat ou un baba au rhum, proposez la « technique Tupperware », c’est à dire que vous ferez préparer à l’avance et tenir au frais une petite quantité de radis roses salés, avec un peu de beurre, des concombres en tranches avec un peu d’huile d’olive, des champignons de Paris crus en lamelles avec un jus de citron …

Cette phase de cétose (qui représente un apport de 8 à 900 Kcal./j.) va permettre une perte de masse grasse de 1 kg environ par semaine (sans doute plus en poids au début, mais peut-être un peu moins si la patiente est en seconde partie de son cycle ou sous pilule). Ainsi, si vous souhaitez perdre 20 kg, il vous faudra environ trois mois.

Personnellement je déconseille de vous mettre en cétose plus de 10 jours par mois. Mais vous pouvez renouveller chaque mois. Entre les phases de cétose, vous suivrez 20 jours de « régime diabétique » (voir plus loin).

Attention, la cétose n’est indiquée que pour des « obèses bien portants ». Elle est déconseillée chez l’enfant et la femme enceinte (phase de croissance), durant l’allaitement et comporte en outre trois contre- indications principales :

1. les insuffisances de la fonction rénale (prise de diurétiques, antécédents de glomérulo-néphrite, à contrôler éventuellement par un dosage de la créatinine) et la goutte (en cas de doute, un dosage de l’acide urique est souhaitable, car les sachets protéinés apportent beaucoup de purines).

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2. les « endocrinopathies », c’est à dire toutes les dysfonctions endocrines non stabilisées. Parmi celles-ci, le diabète maigre insulinodépendant (mais ils sont rarement gros) ou l’hypothyroïdie frustre (goitre ?) à contrôler par un dosage de la TSH). Le diabète gras est une bonne indication de la diète protéinée.

3. et les troubles mentaux (patients incapables de suivre un régime correctement, quel qu’il soit !).

Certaines maladies contre-indiquent les régimes amaigrissants, ainsi les affections graves évolutives (ex.: HIV, hépatite chronique évoluant vers la cirrhose …), de plus, il faut savoir que l’amaigrissement peut révéler une lithiase biliaire (risque multiplié par 15 selon une étude du Pr. Weinsier, USA).

A l’hôpital, on surveille les patients en cétose en testant dans leurs urines du matin la présence d’acétone. Si celle-ci est absente, c’est que le patient a mangé en cachette des aliments sucrés (gateaux, bonbons …) !

2/ ** Entre 50 et 100 gr. de glucides / jour = les régimes restrictifs à la mode …. Fatigue et fringales sont au rendez-vous ! Ce phénomène est à la base de la plupart des échecs précoces des régimes restrictifs.

N.B. : ainsi vous devez savoir que un verre de coca = un verre de jus d’orange = un verre de lait = un verre de bière = 5 à 35 gr. de glucides (150 cal.). Un “ hot-dog ” = 80% de graisses et de sucres !

3/ ** Au moins 100 grammes de glucides (lents) par jour (mais pas plus de 200) et répartis dans la journée … c’est le « régime diabétique » classique (1200 à 1600 Kcal/ j.)

Méthode plus lente = perte de 200 grammes de MG par semaine, fastidieuse au début (pesée des différents nutriments), mais indispensable :

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1. Lorsque que l’on se trouve en face d’une contre-indication de la diète protéinée.

2. En rééducation alimentaire (durant au moins trois semaines) à la fin d’une période de diète protéinée.

4/ ** Une alimentation comportant plus de 200 grammes de glucides par jour interdit pratiquement toute réduction de la masse grasse (défendue par l’hyperfonction pancréatique).

L’index glycémique

La notion de « sucres lents » et de « sucres rapides » a eu un énorme succès dans le public ! Il serait plus correct de parler de sucres simples (goût sucré) et de glucides complexes (amylacés). Chez le sujet sain, tous les aliments glucidiques provoquent une hausse sensiblement identique de la glycémie (mais ceci n’est plus vrai chez le diabétique). L’index glycémique rend compte de la vitesse d’absorption (l’effet hyperglycémiant est donc inversement proportionnel à la capacité de rassasier durablement). Il est environ de :

• 130 % pour le glucose et le miel,

• 100 % pour le pain blanc, les biscottes, la purée de p. de terre et

le raisin,

• 95 % pour le pain complet ou de seigle,

• 85 % les bananes, le riz et les pommes de terre,

• 70 % pour les pâtes et les oranges,

• 55 % pour le lait, le yaourt et les pommes,

• 40 % pour les haricots blancs, les lentilles et le fructose…

(d’après L. Monnier).

Mais là aussi, ce barème (très mathématique) ne sert pas beaucoup en pratique, car ce qui modifie surtout l’effet hyperglycémiant, c’est la quantité ingérée, le mode de cuisson de l’aliment et la co-ingestion d’autres nutriments (les graisses ou les protéines qui ralentissent le passage digestif) !

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Troisième porte : la balance protéïque

Alors que les glucides et les lipides servent essentiellement de source d’énergie, les protéines alimentaires – peu caloriques – sont indispensables à l’organisme pour fournir les acides aminés nécessaires à la synthèse de ses propres protéines. Les apports recommandés varient en fonction de l’âge (croissance, grossesse, allaitement …) et des sources alimentaires. L’organisme possède une réserve de 70 grammes environ d’acides aminés libres circulants.

Dans les pays en voie de développement, la maladie de carence chronique en protéines est connue sous le nom de « Kwashiorkor » et se manifeste par un retard de croissance, des oedèmes et une grande vulnérabilité aux infections.

Une cause très fréquente d’échecs répétés de divers « régimes à la mode » est leur faible teneur en protéines. Celles-ci étant indispensables au bon fonctionnement de vos organes, elles sont alors prélevées sur le stock à disposition : les muscles. Puis, dès que vous vous réalimentez, votre masse musculaire se reconstitue : les kilos sont vite repris, induisant un phénomène de « YoYo pondéral » !

Pour ne pas perdre de volume musculaire, vous devez manger un minimum de 1,2 grammes de protéines par Kg. de poids idéal et par jour, soit environ :

70 gr. (femme de 165 cm) 95 gr (homme de 185 cm).

Or, pour absorber 80 grammes de protéines (acides aminés), vous pouvez choisir de manger (si vous ne preniez qu’un seul aliment protéiné):

• 600 grammes de poisson maigre

• 480 grammes de viande maigre

• 440 grammes d’œuf (8 œufs moyens)

• 400 gr. de lentilles, pois, haricots secs

• 320 grammes de jambon cuit (non gras)

• 240 grammes de thon au naturel

• 200 grammes de fromage allégé

• 120 grammes de viande séchée (ex.: Grisons)

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Heureusement, vous faites un mix de tous ceux-ci, en petites quantités.

La difficulté provient :

1/ de ce que beaucoup d’aliments riches en protéines contiennent des graisses cachées (ex.: charcuterie, fromages gras, soja …), ou des sucres (laitages, lentilles, riz complet …).

2/ de leur « valeur biologique » : les protéines sont constituées d’une vingtaine d’acides aminés, dont huit sont dit « essentiels » (AAE), car ils ne peuvent être synthétisés par le corps. La proportion de ces AAE est un facteur limitant pour une utilisation satisfaisante. En d’autres termes, le taux bas d’un seul de ces AAE retentit sur le niveau d’utilisation de tous les autres ! C’est en particulier le problème des protéines d’origine végétale, pauvres en Lysine, Méthionine et Tryptophane.

3/ de leur association : le mélange de deux protéines de valeur biologique « médiocre » peut les améliorer considérablement (ex.: céréales et lait). L’exemple le plus frappant est la « fejoada », plat national brésilien : celui-ci associe un riz complet (10% de protéines, pauvre en Lysine, mais riche en AA soufrés) aux haricots rouges (20% de protéines, riche en Lysine et pauvre en AA soufrés)!

NB. Doser l’urée urinaire est une façon simple de calculer les apports protéiques quotidiens.

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Les solutions pratiques

Vous avez donc compris que les choses sont simples : si vous n’avez pas de problème thyroïdien, c’est votre pancréas qui vous joue des tours (impacté par différentes causes évoquées plus haut) !

Si vous désirer réussir à éliminer ce surpoids, il vous faut « passer les trois portes des contraintes métaboliques », deux chemins s’offrent alors à vous :

1/ Le « Régime diabétique » qui passe par un régime varié (vous ne vous lassez pas), mais certains aliments seront pesés et répartis au cours de la journée :

• en calories (1200 à 1500 cal./jour)

• en hydrates de carbone (100 à 150 gr./jour)

• et riche en protéines.

C’est pour moi la base de la normalisation physiologique de surpoids et du diabète. J’ai pris pour habitude de commencer la perte de poids avec ce régime, qui ne désocialise pas (le patient mange avec les autres) et me permet d’apprécier la motivation et l’organisation (courses, menus). Les phases de 10 jours par mois de cétose ne seront utilisées que plus tard, en cas d’échec de la motivation ou si une perte importante de poids est nécessaire.

Principe : on évite les pics d’hyper et d’hypoglycémies au cours de chaque journée. Ce changement des habitudes alimentaires permet en outre d’éviter les phases de fatigue et fringales.

1/ Faire quatre petits repas. Ne sautez pas de repas, vous serez fatigué(e) et vous aurez bien plus faim au repas suivant. Si fringale, prendre un aliment protéiné en plus (qui peut être une barre ou un flan protéiné, par exemple marque Eurodiet)

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2/ Eviter les aliments sucrés (bonbons, gâteaux, crêpes, miel, confitures, chocolat …). Pour les fruits (qui sont sucrés), on se limite à deux fruits par jour. Pas de soda ou limonade.

3/ On ne prend de féculents que deux fois par jour, c’est à dire à choisir :

• 120 gr. de pomme de terre, de riz, de pates ou de semoule,

maïs,

• ou 200 grammes de carottes, lentilles, petits pois, pois chiches

ou haricots blancs …

• ou 50 gr. de pain (complet si possible ou deux biscottes).

4/ Prendre une protéine à chaque repas, c’est-à-dire que l’on choisira : viandes, poissons (et crustacés), œufs, ou laitages (yaourt ou fromage – maxi 50 grammes/jour), champignons, Tofu ou fruits à coque (9% de protéines – mais en quantité limitée).

5/ Les légumes sont libres : asperges, aubergines, brocolis, champignons, chou, concombre, courge, cresson, endives, haricots verts, navets, poireau, poivrons, radis, salades, tomates, etc …

Ce qui se résume pour vous à poser deux questions à chaque fois que vous passez à table :

1. Je prends un farineux (pesé) ou un fruit (volume d’un verre)?

2. Quelle protéine je mange avec ?

En pratique (exemple pouvant être modifié) :

  Matin …

Midi …

17 h …

Thé, café ou tisane sans sucre

50 gr. de pain, une noix de beurre

Une protéine (jambon, de saumon, un œuf …)

ou boisson protéinée, pratique en cas de déplacement

150 gr. environ de bœuf, veau, volaille, lapin, porc, agneau, poissons ou fruits de mer

Légumes verts, graines germées …

Une portion de féculents (voir plus haut)

Une protéine lactée (yaourt, fromage blanc ou 30 gr. de fromage) ou une boisson/barre protéinée

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Soir …

Un fruit (volume d’un verre = 2 abricots, 3 prunes, une pomme, une grappe de raisin)

Une soupe de légumes (ou salades et légumes crus)

Une protéine (ou 250 gr. de Tofu)

Un fruit (que l’on peut échanger avec le pain du matin ou la céréale de midi)

Assaisonnements : poivre, moutarde, épices, aromates, vinaigre, jus de citron, huile d’Olive, de Colza ou Noix. Un peu de beurre. Les poissons, viandes et volailles sont à cuire sans matières grasses : rôtir, pocher, en papillotes, vapeur, court-bouillon …

— Attention aux excès de SEL caché (qui favorise l’absorption du sucre = diabétogène) = moins de 7 grammes par jour !

— Attention aussi au FRUCTOSE (sucre des fruits et miel, sirop d’agave ou de maïs) qui a un indice glycémique meilleur que le saccharose, mais va perturber l’insulinémie en engorgeant les récepteurs Glut1.

— Attention aux édulcorants, comme le Xylitol qui altèrera le microbiote, ou l’ASPARTAM, mélange de deux acides aminés sucrés, qui ne supporte pas la cuisson ! De toutes façons, l’objectif est de se deshabituer du goût sucré +++

Objectif réalisable de ce régime, avec une bonne motivation : perte de 1 à 3 kg. par mois, sans risque de Yoyo. Cette nouvelle façon de manger devra être parfois maintenue indéfiniment, sous peine de récidive pondérale …

Rappeler au patient qu’un exercice physique régulier (30 minutes, 3 fois par semaine) est hypoglycémiant et protecteur cardio-vasculaire.

2/ La Cétose ou « Very Low Calories Diet », qui fera la chasse :

• aux calories (moins de 800 calories/jour)

• et aux hydrates de carbones (on cherche à obtenir une cétose : il

faut donc se limiter à moins de 50 grammes/ jour),

• tout en supplémentant en protéines de haute valeur biologique.

Durant cette phase, vous devrez absorber 1,5 gr. de protéines

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par Kg. de poids corporel idéal (4 sachets = 80 grammes de protéines environ).

De nombreux praticiens ont tendance à privilégier cette méthode pour commencer. En effet, durant cette phase de «jeune protéiné», les patients abandonnent leurs mauvaises habitudes alimentaires et sont surpris de constater qu’en arrêtant de manger, ils n’ont plus faim (dès le 3ème jour), n’ont plus de gène digestive et se sentent en forme !

Les phases de cétose ne devraient cependant ne pas dépasser 10 jours par mois. Elles sont très efficaces (perte de 3 à 4 kg. environ en 10 jours) à condition, bien entendu, que vous ne présentiez pas de contre- indication à la méthode. Chaque phase de 10 jours s’articulera alors avec une période de 20 jours de « régime diabétique » (voir plus haut).

Certains praticiens proposent à leurs patients des périodes de cétose plus longues. Mais, celles-ci « sèchent » les patients, ce qui va entrainer des crampes et de la constipation. De plus, elles nécessitent un suivi biologique (en particulier ionogramme, taux d’urée et d’acide urique).

Ces cétoses longues sont possibles grâce à l’utilisation de produits de qualité biologique, supplémentés en vitamines, oligo-éléments et acides gras essentiels, qui respectent parfaitement la physiologie. Le patient sera d’ailleurs le premier à le remarquer, se sentant « en pleine forme » durant la prise de la supplémentation.

Une centaine de goûts et de nombreuses formes alimentaires vous sont proposées par les fabricants, ce qui permet de rompre la monotonie. Elles sont laissées au choix du patient : toutes ont à peu près les mêmes paramètres nutritionnels, c’est à dire 18 gr. d’acides aminés par sachet, peu de glucides et de lipides (2 à 3 gr. environ). Dans leurs gammes, vous trouverez :

• des potages : bisque de homard, poisson, poulet, asperges, céleri vert, cèpes, légumes, poireau, potiron, cresson, pois au bacon, tomate… Ceux-ci peuvent être améliorés : quelques champignons de Paris dans la soupe aux cèpes, des pointes d’asperges dans la soupe aux asperges, la soupe de tomates

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peut être servie froide en gaspacho avec un peu de concombre

râpé.

• des boissons chaudes : chocolat ou café …

• des boissons lactées, sorte de Yolait, de préparation

instantanée. Goût café, chocolat et vanille …

• des omelettes : champignons, fromage, fines herbes ou bacon. A

préparer à la poêle ou au four à micro-ondes.

• des purées : pomme de terre ou brocolis, ainsi qu’une terrine de

légumes.

• des entremets fruités : ananas-passion, pêche-abricot, poire-

banane, pomme-cassis fraise, cerise … Que l’on peut améliorer avec une pincée de cannelle ou quelques gouttes de fleur d’oranger. On peut aussi les préparer en sorbetière pour obtenir un sorbet délicieusement parfumé.

• des entremets classiques : café, caramel, chocolat, praliné ou vanille… L’on peut rajouter une cuillérée de café instantané pour corser le goût café, ainsi qu’une gousse de vanille pour corser le goût vanille.

• des mousses (à préparer au batteur électrique) : caramel, chocolat et citron …

• des crèmes : crème opéra ou crème brûlée

• des flans : chocolat, café ou vanille. C’est cette forme que je

conseille d’utiliser en cas de fringale : préparez à l’avance quelques flans (un sachet = 3 flans dans des pots de yaourt recyclés pour l’occasion) que vous garderez au frigo, au cas où …

• des jus de fruits : orange, pamplemousse, fruits de la passion ou pomme-cassis …

• des crêpes : arome fromage, bacon ou grand Marnier …

• des gâteaux (mais attention, un peu plus sucrés, 8 à 12 gr. par sachet de 40 gr., il ne faudra pas en abuser durant la cétose) : brownie chocolat, cake aux pépites de chocolat, de fraises ou

d’orange …

• des barres (même restriction que pour les gâteaux) : abricot-

orange, chocolat, praliné vanille-caramel, fruits rouges, raisin,

amande, chocolat-noix de coco …

• du pain bio, sous forme de farine ou de « petits pains » livrables à

domicile.

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• des pâtes … à noter que celles-ci, comme le pain, les barres et les gâteaux ne sont protéinés qu’à 50% (contrairement aux autres produits qui dépassent tous 80% chez les bons fournisseurs) : il convient donc de ne pas en abuser lors de la cétose, le risque de dépasser la dose de 50 gr. de glucide/jour étant dès lors augmenté.

• un lait à teneur réduite en lactose, en boîtes de 40 sachets de 12 grammes (soit 180 cc de lait reconstitué par sachet), fort utile pour améliorer la préparation de nombreux compléments hyperprotéinés exposé ci-dessus.

Des difficultés pratiques cependant peuvent être rencontrées :

A/ La préparation des sachets nécessite une eau tiède (pas trop froide, ni trop chaude) et de les battre au fouet (ou avec un shaker). Trop battus, ils donneront une mousse (peu agréable), pas assez battus, vous obtiendrez des grumeaux (indigestes).

B/ L’intolérance aux laitages se rencontre parfois, cependant ces personnes peuvent utiliser certains sachets qui ne contiennent pas de protéines de lait (voir les bons de commande).

C/ La gamme varie, en fonction des trouvailles gustatives des fabricants, des commandes du public (les saveurs peu demandées sont retirées) et des pays (l’enregistrement en Suisse par exemple demandant parfois « un certain temps »): des patients sont ainsi parfois dépités de ne pouvoir se procurer toutes les saveurs souhaitées.

D/ Certains fabricants proposent les meilleures saveurs du marché … mais il faut savoir que celles-ci sont obtenues avec une forte proportion de gelatine, qui ne contient malheureusement aucun AAE, ce qui va donc favoriser la fonte musculaire !

E/ Certains praticiens confondent parfois ce type de produits de haute valeur biologique (80 à 90 % d’acides aminés, comme Eurodiet® ou Insudiet®) avec les « substituts de repas » (ex.: Slimfast ®) protéinés à 30% ou les produits vendus en pharmacie (ex.: Modifast ® ou Protical ®) protéinés à 50-55 %, qui n’autorisent pas une cétose véritable.

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En Europe, vous pouvez utiliser les sachets et barres EURODIET, à commander par internet = www.eurodiet.com très pratiques si l’on doit sauter un repas.

Autre difficulté parfois rencontrée : la réticence de certaines diététicien- nes refusant de s’intéresser à la cétose (préjugé ?!), soit parce qu’elles en ont vu des échecs (régime mal indiqué et/ou mal suivi), soit qu’elles aient confusément le sentiment que cette approche trop « facile » leur enlève le pain de la bouche ? Il est alors capital de lever quelques idées reçues sur la diète protéinée :

* « Les protéines, c’est mauvais pour les reins ! ». En l’absence d’insuf- fisance rénale, l’apport de 80 gr. de protéines par jour ne pose aucun problème.

* « Le jeûne est dangereux pour le coeur ! ». C’est l’absence de protéines qui est dangereuse pour le coeur : la supplémentation protéinée protège votre coeur.

* « La Diète Protéinée doit se faire en clinique ou à l’hôpital ! » Elle peut être suivie dans la vie de tous les jours, c’est un de ses avantages. La perte de poids se fait essentiellement au détriment de la masse grasse et sans aucun médicament.

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La motivation

La prise de conscience du mal-être de la situation actuelle et la mise en place d’une véritable « dynamique du changement » sont la clef du succès à long terme. En pratique, nous sommes confrontés à deux types de situations fort différentes :

– Des personnes en surpoids récent, de 5 à 10 kg. environ, apparu à l’occasion d’un trouble de l’adaptation (MTC = Rate-pancréas) émotionnel (perte d’emploi, divorce …) ou hormonal (puberté, hormonothérapie, ménopause …), pour lesquelles le suivi diététique et biologique simple proposé dans cet ouvrage aura un excellent effet.

– Des patients chroniquement (plus de trois ans) obèses (plus de 15 kg de surpoids), qui en plus du régime précédent, ne devront pas faire l’économie d’un soutien psychologique. Le suivi diététique, pourtant très efficace, devra d’ailleurs être adapté aux avancées (et reculs) de la motivation, confrontée sans cesse à la résistance au changement.

Pour maigrir, il faut de la détermination, l’envie et le plaisir de retrouver un corps sympathique … mais aussi un praticien qui saura appuyer votre démarche et vous guider vers le succès.

En général, les gens ne change pas d’idées ou d’habitudes. Ils ne le font que quand ils y sont obligés par des évènements physiques ou psychologiques insupportables. Par exemple, la présomption d’un syndrome métabolique doit fairnte mettre en avant l’intérêt vital de la normalisation du poids.

Causes psychologiques du problème ? :

GOURMANDISE = « j’aime ça ! Manière d’être au monde, jouissance : être gourmand, c’est savoir aimer !

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GASTRONOMIE … différence entre besoin et désir, le gourmet est un gourmand de moments.

Lors de la première consultation, après avoir soigneusement noté l’histoire de votre patient, n’oubliez pas de lui poser les questions-clefs : * Pourquoi pensez-vous avoir un problème de poids ?

* Pourquoi voulez-vous maigrir et depuis quand ? (c’est important pour vous, pour votre état de santé ou pour l’entourage ?)

* Quel poids voulez-vous atteindre ? (l’avez-vous déjà atteint, en avez- vous la visualisation ?)

On ne devient pas obèse sans raisons et chaque cas est individuel, mais … nous allons essayer d’approfondir les relations :

Evènement ⇔ émotions ⇔ pulsions ⇔ nourriture

Comprendre la dynamique du lien entre angoisse et compulsion, car les crises peuvent avoir lieu :

à Pendant la montée de l’angoisse

à Lorsque l’angoisse dépasse un seuil de tolérance

à Lorsqu’une angoisse (même faible) persiste trop longtemps (on

parle alors de spasmophile ?)

Il est important d’observer les différents comportements personnels et sociaux sur lesquels le surpoids du patient se développe. Le surpoids puis l’obésité sont toujours la conséquence d’un trouble des conduites alimentaires, dont la cause est un processus psychologique proche de l’addiction, avec déni du réel (comme les alcooliques ou les dépendants du tabac). Le praticien doit alors savoir prendre le temps d’écouter …

Les mécanismes de défense sont puissants. La résistance au changement peut prendre différentes formes :

— la négation : « Je ne suis pas si gros que ça »,

— l’évitement : « Mon médecin m’a dit que je suis en bonne santé »,

— la manipulation : « Je ne mange pas plus que vous et j’engraisse, c’est injuste !».

Si le surpoids est récent, considérez que les agressions physiologiques et psychologiques entraînent des modifications du comportement

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alimentaire qui signent une adaptation comportementale (qui n’est pas une maladie) … Attention de ne pas vouloir supprimer arbitrairement cette adaptation !

Les différentes solutions :

Si vous avez beaucoup de poids à perdre, comment faire en pratique me dites-vous ? D’abord trouver un thérapeute qui va vous « tenir la main ». Après , diverses écoles existent :

A/ Le « Poids mental »

L’approche cognitivo-comportementale développée par M. LAROCQUE et son équipe nord-américaine a beaucoup de succès actuellement. Elle s’articule autour de l’évaluation périodique chiffrée de la motivation, à travers les habitudes alimentaires, les pensées et attitudes erronées des patients obèses. Cette approche fonctionnelle peut être effectuée périodiquement dans leurs centres spécialisés (pour ce faire voir : http://www.mla.ca ).

Deux brefs questionnaires informatiques (une soixantaine de questions) mettent en avant les causes actuelles des pertes d’équilibre alimentaire : mauvaises attitudes, habitudes et manque d’estime de soi, ainsi que les barrages psychologiques : vide affectif, existence d’une culpabilité et de difficultés à subir les privations de la vie et les échecs, d’où accès de colère, besoins d’alcool ou de drogue.

L’approche cognitivo-comportementale se divise en deux temps :

1 – la restructuration cognitive : chercher avec le patient ce qui se passe entre un événement précis et l’émotion qu’il induit = repérez les pensées négatives (je suis nul, moche …)

Identifiez les distorsions cognitives, fréquentes chez les obèses, surtout lorsque les TCA sont associés à angoisse et dépression : « tout ou rien » (sans nuance), maximalisation du négatif, conclusions hâtives (deux carrés de chocolat me font grossir !), généralisation (j’ai pris un Kg et je ne vais plus m’arrêter), personnalisation (je rate toujours parce que je suis grosse), abstraction sélective (se focalise sur un détail hors du

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contexte)…

Recherchez les schémas cognitifs, règles de vie rigides et systématiques, favorisant la diminution de l’estime de soi, l’indécision, le pessimisme (jusqu’au désespoir). Ils se repèrent par les formules « il faut que » et « je dois », à remplacer par “Je m’autorise à …” … Développez les capacités d’adaptation : modifiez ses convictions si elles ne correspondent pas à la réalité. Positivez les remises en question.

2 – La restructuration comportementale : le carnet alimentaire permet l’auto-observation du patient. Objectif : restructurer l’alimentation en 3 repas traditionnels (hypo caloriques + cétose ou normoglucidique) + collations protéiques pour éviter hypoglycémie et frustration.

Mettre en évidence les déclencheurs (ce qui provoque chez lui ces troubles compulsifs alimentaires = TCA):

Rapport direct : La faim

Voir manger Aliments interdits Préparation repas

Cherchez des comportements alternatifs : Plaisir immédiat :

Sortir de la maison Prendre un bain Téléphoner à un ami Se reposer, dormir

Rapport indirect :

Le stress

La solitude

Les contraintes Sentiment d’impuissance

Plaisir différé :

Voir des amis

Aller au cinéma

Partir en voyage Réfléchir aux projets …

  Le quotidien s’apprend, l’exceptionnel se gère !

Le praticien doit soutenir son engagement vers le but : il « propose une cure d’épanouissement, pas d’amaigrissement », et revoir régulièrement son patient : une fois par semaine au début si nécessaire, une visite mensuelle même au bout de cinq ans. Il doit aussi être un bon support pour les moments difficiles, en suggérant des alternatives :

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Son but doit être personnel (pas imposé), réaliste, avec un échéancier souple … Ne pas dramatiser les phases d’échec: « Nos erreurs constituent d’excellentes opportunités pour nous améliorer » (M. LAROCQUE).

Le changement des habitudes passe par celui des attitudes (pensées) :

1 – identifiez les « pensées irréalistes » (injustice, humiliation, sentiment de rejet …)

2 – ne proposez qu’un changement (simple et réaliste) à la fois

3 – Identifier les « saboteurs » (qui essaye plus ou moins consciemment de faire échouer le régime) et les motivations de leurs différentes actions (tentations, discours), ainsi que pourquoi le patient leur cède facilement. …

4 – complimentez chaque nouveau comportement (pas le poids !)

5 – choisir une récompense qui signifie quelque chose (habit, voyage, coiffure …)

6 – recherchez les blocages émotionnels => perte de contrôle et dérives alimentaires

7 – apprenez-lui à accepter les choses que l’on ne peut pas changer.

Révéler le cercle vicieux du trouble compulsif alimentaire :

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àmanque d’estime de soi, vide affectif, culpabilité ou difficulté à subir les privations de la vie et les échecs,

àPréoccupation focalisée sur le poids et l’apparence physique, àRégime restrictif inadapté d’où besoins de sucré, avec crises de grignotage ou compulsions.

B/ Le « Perso-régime »

Approche structurelle développée par Alain GOLAY au centre universitaire de Genève. Elle s’appuie sur un test de personnalité (Persona) qui va évaluer vos relations émotionnelles et de pouvoir. Ce test débouche sur un classement en quatre types de personnalités qui auront chacune des tendances différentes aux erreurs alimentaires et une facilité variable à suivre tel ou tel type de régime. Comme cette classification est proche de l’abord diathésique de l’homéopathie diathésique, nous la développerons plus loin.

Quelles sont les principales causes des émotions ?

• Recherche d’amour et d’approbation, tout le monde doit

m’aimer, mise en place des limites ? = patient « poumon » pour

la MTC

• Manque de tolérance à la privation (qui fait partie de la vie) =

patient « foie » pour la MTC

• Performance et perfectionisme, pouvoir régler les problèmes de

tout le monde, ne suporte pas la critique = patient « rein» pour

la MTC

• Manque d’autonomie et de responsabilisation : « c’est pas ma

faute, je n’ai jamais eu de chance » = patient « cœur » pour la MTC

C/ La méthode des « Histoires de vie »

C’est l’approche psychologique qui a notre préférence. Il s’agit pour le patient de raconter son histoire (il peut l’écrire) avec les dates des différents évènements forts qu’il a vécu. Le but du travail est la mise en

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évidence d’occurrences (situations qui se répètent) et de lui en faire découvrir les raisons cachées (sens de ce qu’il veut vraiment).

Cette méthode permet de prendre de la distance, par les mots, vis à vis de ses émotions. Il cesse d’être perdu (il a une histoire, il ne la subit plus) et va pouvoir exister en harmonie avec lui-même, dans un contexte historique et social. Là, plus encore que d’habitude, il faudra veiller à organiser votre consultation en trois phases :

Cette pratique didactique (thérapie de changement) permet d’évacuer les anciennes représentations comme des conduites d’échec (sabotages) et d’élaborer un projet, c’est à dire de le recentrer sur un objectif. Accepter les choses que l’on ne peut pas changer. Les propositions adoptées tiennent alors, car elles ont un sens pour eux, elles s’inscrivent dans leur histoire. Elle permet en outre d’articuler les outils

de l’approche cognitive, utilisés ponctuellement …

D/ Pour les boulimiques et les hyperphages, il existe des groupes d’entraide type « Weight Watchers » (basés sur le modèle des Alcooliques anonymes), proposent un soutien psychologique (un rien culpabilisant) et un régime de type « diabète gras », pesé, afin de réguler la prise calorique. Les résultats varient en fonction des animateurs (culpabilisants?) et de la dynamique crée dans le groupe (support affectif, nouveau réseau de connaissances …)

E/ La «cohérence cardiaque» … peut aussi être utilisée, c’est une méthode de bio-feedback (que nous ne développerons pas ici) qui vise à une détente et une meilleure gestion émotionnelle.

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2ème partie : ce que le praticien doit apprendre

Cette approche psychologique et nutritionnelle est associée dans notre pratique :

1/ à la classification homéopathique que nous développons plus loin, la prise des remèdes autorisant une réduction rapide des résistances,

2/ au profil biologique BNS, utilisé d’abord comme outil de médiation lors de la discussion :

— il délimite les espaces respectifs du soignant et du soigné, évitant ainsi les « prises de pouvoir » (cf. appropriation narcissique du praticien, déni et manipulations du patient),

— il va recentrer le sujet sur son symptôme : le trouble du comportement alimentaire comme les désordres métaboliques qui constituent autant de difficultés à surmonter,

— il objectivera les solutions abordables du projet thérapeutique, sans risque de « dérapage ».

Le praticien pourra dès lors proposer au patient d’expérimenter les solutions qui lui permettront d’aboutir à une perte confortable de masse grasse, ainsi qu’au maintien à long terme de l’équilibre obtenu.

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L’homéopathie diathésique : portraits cliniques

Que propose l’homéopathie diathésique (méthode psychosomatique par excellence) à ce sujet ?. D’abord un cadre de réflexion relatif aux rôles des différents facteurs impliqués dans l’installation et le maintien du surpoids. Puis, au fur et à mesure des consultations, une correction du déséquilibre des espaces alimentaire, endocrinien, immunitaire et psychologique, les régulations de ces différents facteurs étant intimement intriquées.

Causes (psycho./métabolique/immunitaire) Tentative d’adaptation (comportement aliment.) Manifestations (cliniques/biologiques)

Notre approche sera centrée sur la compréhension des interactions des cinq grandes fonctions métaboliques du corps :

 Pôle vasculaire

(Cœur) circulation/chaleur

 Pôle métabolique

(Foie) synthèse détoxication

Pôle conjonctif

(Rein) eau/minéralisation

Pôle lymphoïde

(Rate-Pancréas) volume des chairs

Pôle cutanéo-muqueux

(Poumon-Colon) limites du corps

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1/ évaluation des rôles des différents nutriments sur ces cinq grandes polarités organiques :

 Lipides

Ac. gras saturés Oméga 9/6/3

Protéines

(dont ac. aminés essentiels)

Glucides

désir de sucres ++ index glycémique ?

Vitamines :

Groupe B = énergie Groupe ACE = anti-oxydant

Eau et Sels minéraux (Ca / K / Na ..)

 2/ évaluation des désadaptations endocriniennes sur les mêmes polarités. Nombreuses sont les prises de poids rapides d’origine iatrogène, nos confrères allopathes utilisant largement les composés hormonaux pour leurs effets anti-inflammatoire, contraceptif, anti- ostéoporotique …

Hypothyroïdie

(goitre et dysfonction iatrogène)

  Androgènes

(ex sportifs ?)

Surrénales

(adrénaline/cortisone)

Prédiabète

(génétique/iatrogène) ou tr. hypophysaire (ex. : post ACTH)

Œstrogène / Progestérone (puberté/pilule/grossesse/ ménopause/THS/DHEA…)

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3/ évaluation des dysfonctions immunitaires, en nous basant surtout sur l’importance relative des cinq groupes du Protidogramme (les BNS sont les seuls profils biologiques réalisés en milieu colloïdal, c’est à dire dans les conditions fonctionnelles des tissus vivants).

L’aspect biologique le plus souvent rencontré chez les obèses (IMC > 30) est celui de la « hyalinose » (hyper Bêta + Gamma) qui signe la polymérisation du « réseau de Jerne » (bloc d’anti-corps circulants), qui se densifie en fonction du nombre d’antigènes rencontrés (rôle des toxines, des polyvaccinations et/ou des infections chroniques). La conséquence au niveau capillaire et conjonctif est une hypoxie avec tentative de réduction du réseau … puis une micro-angiopathie.

Alpha 1

Hyper = ph. inflammatoires aigus Hypo = tendance anémique

  Bêta

Hyper = engorgement

Hypo =

paresse hépatique

Albumines

Hyper = volonté forte Hypo = souffrance tissulaire vraie

Gamma (AC)

Hyper = engorgement lymphoïde

Hypo = risque allergique

Hyper = inflammation subaiguë, cut. muqueuse Hypo = vide d’énergie (fatigue)

Alpha 2

Il est dommage que l’approche sérologique ne soit pas, à notre connaissance, mieux exploitée par les classiques, car elle se révèle particulièrement performante pour évaluer les risques du surpoids en terme de morbidité.

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4/ une évaluation des différents niveaux de souffrance psychologique, afin d’éclairer l’histoire du patient et d’améliorer spécifiquement son adaptation aux différentes contraintes psychologiques qu’il subit encore.

En clientèle, on observe essentiellement des patients à prédisposition génétique : pré diabète (hérédité, poids de naissance élevé) ou hypothyroïdie (goitre) associée à d’autres pathologies métaboliques (goutte)… qui, à la faveur d’un traumatisme psychologique désorganisateur (puberté, mariage, séparation, dépression, deuil, perte d’emploi, etc …) vont développer des troubles du comportement alimentaire déséquilibrant sévèrement et durablement leur bilan énergétique.

   Angoisses et Préjugés Narcissime non alimenté

 Emotionnel

(le stress) Oralité non gérée

Dépression

Performances ?

volonté ?

Peurs (adrénaline)

Solutions pratiques

pensées réalistes = distinguer l’essentiel de l’accessoire,

ou au contraire : soucis, idées fixes

et tr. de mémoire

Identité

vécu fusionnel pérénisé idéal à préserver ?

Au cours de ces « poussées pondérales », l’alimentation devient anarchique, alors que l’on observe une réduction de l’activité physique. Le temps passé devant la télévision est un bon indicateur : le sujet passif est sous perfusion d’images bloquant fortement son imaginaire et sa réflexion. Il anesthésie en outre le « risque » de prise de conscience de la

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situation par l’absorption de pop-corn (sucre) ou de chips (féculent + graisse) …

Le « Profil des neuro-transmetteurs » permet de quantifier les tensions et de supplémenter éventuellement les déficits.

Dopamine

La joie

 Nor-Adrénaline

Les envies

Adénaline

Tension nerveuse

GABA

Sédative/mémoire

Glutamine

Excitant

Sérotonine

La détente

Les obésités anciennes, après différents épisodes de “Yo-Yo”, deviennent résistantes aux régimes restrictifs (cf. les troubles immunitaires vus plus haut). Ces patients expriment alors une souffrance psychologique spécifique (regards, quolibets …) intimement associée au handicap médico-social. Le soutien psychologique est alors indispensable, et il ne faut pas en attendre des miracles, car ce type d’obésité, en deçà du handicap objectif, témoigne d’un conflit intra-psychique qui résiste d’autant mieux qu’il constitue une défense psychologique réussie ! Un des avantages du traitement homéopathique est de faciliter la prise de conscience en limitant les résistances.

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 Fig. Les 25 groupes de remèdes homéopathiques dans les 5 éléments

L’homéopathie diathésique permet une vision synthétique et une recherche rapide des remèdes, solutions aux dysfonctions qui sous- tendent les situations d’obésité pathologique. Comme il s’agit d’une situation chronique, on peut d’emblée éliminer les remèdes aigus (Ignatia amara, Nux vomica, Opium …), qui peuvent aider ponctuellement le patient, mais auront peu d’effets durables. …

Si la prise de poids a commencé brutalement après une infection ou une vaccination, on aura toujours intérêt à commencer le traitement par le Stock-nosode correspondant (déblocage du pôle rate-pancréas). Nous avons ainsi pu noter l’installation de notables surpoids après des vaccinations anti-Fièvre jaune (+ 30 kg en trois mois !), anti-Hépatite B (ayant révélé un diabète), etc …

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Dans le répertoire de Kent, nous trouvons les symptômes : « obésité » (50 remèdes), « appétit constant » (5 remèdes) et « appétit augmenté, après les repas vous avez encore faim » (10 remèdes). Dans le plus récent répertoire de Barthel sur le symptôme « obésité » on trouve (tome 2) 115 remèdes et dans « obésité chez l’enfant » : 9 remèdes.

Une douzaine de remèdes couvrent en fait plus de 80% des cas rencontrés en clinique : il suffit de poser quelques questions-clefs pour choisir celui qui, donné en dilution élevée, permettra de débloquer une situation métabolique et psychologique souvent dramatisée. Attention, il n’y a pas de posologie en homéopathie ! Observez les changements et ne redonner le remède que si les symptômes réapparaissent: pas de posologie en homéopathie !

Tuberculinisme (pôle POUMON)

Une relation à la mère particulière : interrogez-les sur le modèle présenté par les parents. Souvent, c’est un trouble du « narcissisme primaire »: par défaut de la différentiation (soi et l’autre c’est pareil, c’est fusionné, indifférencié !). Pour exister, il faut maintenir à tout prix cette fusion, quitte à « absorber » l’autre (le monde extérieur) pour ne faire qu’un avec lui, ce faisant, il satisfaisait son oralité pour remplir un vide structurel ! Et de plus, l’image du corps est dévalorisée.

« Fusionner avec l’autre » = recherche d’amour et d’approbation (ces patients narcissiques ont constamment besoin du regard des autres … Selon le test Persona : « Facilitants » – sociabilité manifeste = veut faire partager son régime aux autres !

Les patients « tuberculiniques » sont en général minces (car la gestion d’un émotionnel fragile consomme beaucoup d’énergie), mais cette règle souffre trois exceptions (problème d’incorporation excessive pour « être complet »):

ANTIMONIUM CRUDUM (as) … réactif BNS24 = Arsenic

Timide et eczémateux … »le glouton bourru »

C’est le seul tuberculinique de la matière médicale qui supporte mal le regard de l’autre !

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LACHESIS (ge) … réactif BNS24 = Cadmium

Les revanches à prendre … « et qui va payer la facture » (remède de frustrations, de ménopause et d’alcoolisme)

PULSATILLA (si)

La « femme-enfant » … « et moi, et moi et moi ! » A tendance hypo ou dysthyroïdienne.

Psore (pôle FOIE) :

— L’oralité : la relation au monde est limitée à l’incorporation (façon de se l’approprier) et à l’auto-érotisme (se faire du bien à soi). Quand ils ont la bouche pleine, ils ont tout, tout de suite, tout seul, tout ensemble … » (conduite proche de l’addiction, d’autant que c’est un plaisir solitaire) ! Victimes de ces manifestations d’oralité excessive (« absorber l’autre » pour être à la fois complet, repu, satisfait), les sujets obèses sont particulièrement susceptibles aux conflits émotionnels, aux frustrations,

Porter à sa bouche, c’est « absorber l’autre », car il n’existe qu’à l’intérieur de moi ! A rapprocher de la « dévoration amoureuse » (du baiser par exemple). Donc patients compulsifs, intolérants à la privation.

Selon le test Persona : « Promouvants » – recherche le plaisir = veut un régime « nouveau »!

SULFUR (s) et son satellite NUX VOMICA … réactif BNS = Manganèse L’ogre de la matière médicale ?. La vie doit être facile : « bon et beaucoup » (supporter sportif exubérant et/ou chasseur alcoolique ?). L’accès hypoglycémique à 11h.

FERRUM (fe) : obésité chez l’enfant frileux MANGANUM (mn) : obésité + arthralgies

— L’analité (MTC = VB) : perfectionnisme, façon de garder pour soi … problématique du don (garder pour soi afin de rester entier). Cas de certaines SEPIA, boulimiques qui se font vomir (NB. peut être relié parfois à un refus du forçage de la petite enfance).

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Luèse (pôle REIN)

La génitalité : mise en action du monde. Trouble du « stade phallique »: la surcompensation sociale (importance des statuts et des rôles, pour masquer le manque de confiance et d’estime de soi ?). … cas des chefs cuisiniers obèses, qui « transforment » la nourriture ! « Dominer l’autre » : recherche de performance, ambition de puissance. Un double aspect :

– Phase paranoïde (je suis bon, les autres mauvais) = perfectionnisme + peu de confiance dans les autres –> épuisement.

– Phase dépressive (je suis mauvais, les autres sont bons) = patient passif, manque de but, dramatisation –> manque d’autonomie.

Mais toujours « soi ou l’autre » (il doit apprendre que l’autre peut exister sans que celui-ci mettre en danger son existence !)

Selon le test persona : « Controlants »- réalisation = veut un régime « efficace » !

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AURUM (au) … réactif BNS24 = Or

Il a toujours raison : « l’ordre règne à Santiago »

Le pléthorique frileux, psychorigide : critiqué, il se considère offensé (PDG à éthylique mondain ?).

CAPSICUM (au)

La « boulimie des transplantés » (nostalgique et déprimé, suite au stress de la perte des repères).

LYCOPODIUM (al) … réactif BNS = Ammonium

La « pancheta del commandatore » (jusqu’à un aspect pseudoascitique ?) : diabète, goutte, hypercholestérolémie et lithiase rénale. Jaloux, à table : « C’est toujours meilleur dans l’assiette du voisin »!

BERBERIS (al) : obèse lithiasique ou goutteux.

ARGENTUM NITRICUM (ag) … réactif BNS24 = Argent

Hypochondriaque désorganisé -> incapacité de choisir (choix = perte) polyphagie de stress avec boulimie de sucres (choix = rate) et gastralgies.

GRAPHITES (ch)

L’anémie graisseuse : « grosse, grasse, grise », suite d’échec souvent, donc dépressive, migraineuse, constipée et eczémateuse …

Sycose (pôle CŒUR) :

Confusion des statuts et des rôles, pour masquer le manque de confiance et d’estime de soi ?). Balance négative de l’image de soi sur soi, de l’autre sur soi, de soi sur l’autre (cf. adolescents et personnes âgées). D’où passage à la chronicité et perénisation des mécanismes de défense (MTC = Cœur). On observe alors des patients inadaptés (par remise en question des statuts et des rôles sociaux) qui se complaisent qu’avec les « autres que soi » (cf. le « bon gros », ex.: le chanteur Carlos).

« Soi envahi par l’autre » -> obésité-rempart » = renforcement d’une limite corporelle car mauvaise image de soi (narcissisme pas alimenté = ados, vieux et cas chroniques), manque d’autonomie et de responsabilisation.

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Le patient angoissé, plein de préjugés, est obsédé par le jugement des autres.

Selon le test persona : « Analysants » – sécurité d’abord = veut un régime « éprouvé » !

Psore

SULFUR

Luèse

AURUM LYCOPODIUM CAPSICUM GRAPHITES

L’adaptation

BARYTA CARB.

Tuberculinisme

ANTIMONIUM CRUD. LACHESIS PULSATILLA

Sycose

CALCAREA CARB. MEDORRHINUM THUYA OCC.

 CALCAREA CARB. (ca) … réactif BNS = Calcium

Peurs et préjugés, asthénique et revendicatrice : « non, non et non ! ». Nombreuses phases d’hypoglycémie => boulimie + culpabilité (solution : arrêt des sucres rapides et prise d’une protéine toutes les 3 heures).

« Parce que nous sommes exclus et donc condamnés à désirer un mieux- être, une vie différente, sans espoir de l’obtenir, la médecine et la société voudrait nous priver, par le jeux de régimes et de soins coercitifs, de notre seul plaisir : la gourmandise ! ». Calcarea carbonica, qui a le sentiment d’être victime d’un jeu familial et social, elle prend le pouvoir sur son entourage proche, en compensation.

NATRUM MURIATICUM (na) : rétention d’eau avec maigreur de la partie supérieure du corps et masses cellulitiques du bassin et des cuisses. NATRUM SULFURICUM (na) : dépression et asthénie (patient « baromètre »), après une corticothérapie ?.

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THUYA OCC. (na)

Prise de poids et cellulite (ménopause ?), sueurs profuses et obsessions…. suite d’infection chronique (urogénitale ?), de polyvaccination, d’hormono, de chimio ou de corticothérapie ? « Ce n’est pas ma faute! »

ANACARDIUM (am) : le colèreux indécis, qui s’apaise en mangeant. KALIUM CARBONICUM (ka) : l’obèse en insuffisance cardio-respiratoire.

MEDORRHINUM (Nosode du pôle coeur)

Il souffre (arthralgies) et grossi après des « gélules amaigrissantes » …. aux diurétiques et extraits thyroïdiens (+ agitation) !

L’adaptation (pôle RATE-PANCREAS) :

Les obèses présentent en outre un défaut d’élaboration, c’est à dire d’imagerie mentale. Ils font dans leurs actes ce qu’ils ne peuvent faire dans leur tête (MTC = Rate).

Troubles variés du comportement alimentaire (la rate mémorise les comportements en MTC), à type de boulimie compulsive (cf. relation

⇔ nourriture). Le sucre fausse le choix entre ce qui est essentiel et nécessaire par rapport à ce qui est superfétatoire et donc néfaste.

BARYTA CARBONICA (ba)

Pan-hypoendocrinie progressive (ralentissemnt hormonal général), engorgement lymphoïde, retard de croissance (enfant) et ralentissement mental (vieillard) : « le coup de vieux ? »

L’homéopathie diathésique (et son outil biologique, le BNS) propose une approche pratique et précise qui éclaire l’histoire du malade et permet de hiérarchiser les différentes dysfonctions qui se cachent derrière les symptômes dont il se plaint. Servez-vous des éléments biologiques pour valoriser la clinique (le symptôme surpoids n’est jamais seul), en recadrant le problème (causes, manifestations actuelles et projet futur), pour l’inscrire dans une dynamique du changement visant à un plus d’autonomie …

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Evolution du surpoids

Les gens en équilibre pondéral ne mangent que lorsqu’ils ont faim !

Le tissu adipeux est un organe de stockage de l’énergie, mais c’est aussi une glande endocrine qui parle sans arrêt à notre cerveau via l’hypophyse.

Pour illustrer la complexité de certains facteurs, il faut mentionner la maladie de Whipple. C’est une infection bactérienne du cerveau qui peut engendrer un diabète et une obésité subite et surprenante (jusquà 15 kg. en un mois). Ces troubles disparaissent rapidement après la prise d’antibiotiques !

Les adipocytes sont sensibles à de nombreuses hormones et neuropeptides afin d’assurer leur rôle dans les réactions d’adaptation :

– La leptine est l’hormone de la satiété … c’est une adipokine qui agit sur le cycle de l’insuline au niveau des adipocytes. Elle ouvre (ou coupe) la faim et semble également jouer un rôle dans la biologie de la reproduction (fécondité). Elle

– L’adiponectine réduit l’augmentation de masse grasse, par oxydation musculaire des acides gras libres.

– La résistine qui augmente avec la masse grasse abdominale, favorisant la résistance à l’insuline.

– Le TNF-Alpha et l’Interleukine-6 qui limitent l’entrée des acides gras dans le tissu adipeux.

– Des facteurs angiogéniques, des prostaglandines et de l’angiotensinogène (HTA)

Normalement, la lipogénèse et la lipolyse sont en équilibre. Cet équilibre peut être perturbé par :

— les neurotransmetteurs : les Alpha-adrénergiques inhibant la lipolyse (Adénosine, Prostaglandines, peptide Y) et la Béta-adrénergiques (Adrénaline) la favorisant au contraire.

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— les hormones sexuelles (le tissu adipeux intervient dans la conversion des androgènes en oestrogènes), il est également très sensible aux autres hormones :

– l’insuline et les oestrogènes, qui freinent la lipolyse et le cortisol, qui stimule la sécrétion d’insuline

– l’hormone de croissance et les hormones thyroïdiennes favorisent la lipolyse.

— des facteurs inflammatoires : le diabète de type 2 et ses complications de micro-angiopathie diabétique sont de véritables maladies auto- immunes, avec production d’anticorps anti-récepteurs à l’insuline et anti- vaisseaux. Un tiers des diabétiques meurent insuffisants rénaux, la moitié meurent aveugles. Celles-ci sont invalidantes et réduisent en moyenne l’espérance de vie de ces patients de 6 ans !

Le syndrome métabolique

1. le plus important est l’intolérance au glucose (hyperinsulinisme + insulinorésistance qui s’observe communément dans le diabète type 2) : glycémie à jeun entre 6 et 7 mmol/l, glycémie post-prandiale (2 heures) entre 8 et 11 mmol/litre,

2. il inclut une hyperlipidémie postprandiale (Triglycérides >1,7 mmol/l et cholestérol LDL élevé),

3. une obésité abdominale (tour de taille > à 0,80 pour une femme, > à 0,95 pour un homme et/ou un IMC > à 30),

4. une hypertension artérielle (> à 160/90),

5. une microalbuminurie (>20 mg/min.), qui peut évoluer vers la

néphroangiosclérose

6. et parfois, une hyper-uricémie et même une goutte clinique,

arthropathie inflammatoire la plus fréquente chez l’homme,

favorisée par le vin blanc et la bière surtout (risque x 2,5),

7. et/ou une hyper coagulabilité (par augmentation de l’agrégation

plaquettaire et diminution de la fibrinolyse).

 Le syndrome métabolique (SM) est une entité nosologique qui regroupe les maladies de surcharge. Parmi les 7 critères définissant le syndrome métabolique,

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Le syndrome métabolique est en partie d’origine génétique (diabète familial, surpoids à la naissance ?) et en partie environnementale (polyphagie de stress, tabagisme et sédentarité). L’association de ces différents facteurs de risque, individuellement peu importants, fait que, globalement, ces patients courent un risque cardiovasculaire très élevé. Toutes les études démontrent que le SM prédispose fortement au développement de l’athérosclérose (infarctus du myocarde, insuffisance rénale, acident vasculaire cérébral, rétinopathie …) et des stéatoses. La probabilité d’évènement cardio-vasculaire des SM est multipliée par 3 !

Les BNS hyperfloculants sont caractéristiques de cette situation qui, sans être urgente, devra être prise au sérieux sur un plan immunitaire (anti- oxydants et Oméga3) et diététique.

Caractérisé par une stéatose hépatique menant à la cirrhose, le syndrome NASH (Non Alcoolic Steato Hepatitis) a été décrit il y a 20 ans chez des femmes ménopausées présentant un SM (stress oxydatif + acides gras = peroxydation lipidique –-> stéatose puis fibrose hépatique).

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Les romains avaient remarqué que le foie des oies pouvait augmenter considérablement de volume : ils se mirent donc à gaver celles-ci de figues séchées, d’où l’origine du mot foie : « figatum ». Le problème devient préoccupant en raison de la fréquence du SM : c’est à présent la première cause d’anomalies des tests hépatiques !

En effet, inutile de se lancer dans la spirale des biguanides + hypolipémiants + urico-éliminateurs + antivitamines K et autres hypotenseurs : il suffit de perdre le poids en excès pour que l’ensemble de ces dysfonctions se régularise !

Ainsi, les études ont démontré qu’une perte de poids de 10 % du poids corporel entraîne une diminution de 30 % du tissu adipeux viscéral. D’autres études ont montré qu’un régime alimentaire équilibré avec moins de 20 % de graisses saturées, une augmentation des fibres alimentaires, associées à une activité physique modérée, permettait de prévenir l’apparition de la plupart des diabètes de type 2.

Les aliments sont en cause sont : les SUCRES (donc les alcools et les farineux) qui devront être supprimés (périodes de cétose – si pas de contre-indication) ou pesées (phases de « régime diabétique ») et les GRAISSES ANIMALES (acides gras saturés, très caloriques) qui devront être réduites et remplacées (en partie) par des acides gras poly insaturés (première pression à froid). Le meilleur traitement du SM est donc le changement de l’hygiène de vie et des habitudes alimentaires !

   On s’attend à ce que la prévalence du SM s’accroisse considérablement dans les prochaines décades (Rapport 1997, page 47, WHO, Geneva). Le surpoids, qui progresse parallèlement au diabète de type 2, s’élève à plus de 5% par année dans tous les pays développés. Si en Europe, il atteint environ 20% de la population (c’est à dire au moins une personne sur cinq dans votre cabinet), il est maintenant plus de 40% des seniors aux USA !

Les causes en sont multiples : le changement des habitudes alimentaires (un européen consomme aujourd’hui six fois plus d’aliments sucrés que son ancêtre, il y a seulement un siècle) et la sédentarité arrivant au premier plan. Les conséquences en sont dramatiques, avec une morbidité

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nettement augmentée dans les domaines: vasculaire, rhumatismal, infectieux et même tumoral. A tel point que les assurances incluent à présent des surprimes pour les gros(ses) !

La médecine universitaire était en échec devant ce phénomène, car les résultats des meilleures études hospitalières n’arrivaient pas à dépasser 10% de maintien de la perte de poids à quatre ans. C’est à dire que presque tous les patients rechutent et rentrent dans le cycle infernal du « yoyo » pondéral, malgré les bons conseils que les plus grands spécialistes peuvent leur prodiguer (voir par exemple les reportages : « J’ai décidé de maigrir » sur M6 !).

  Contrairement à ce qu’affirme certains laboratoires, évitez les gélules et teintures de plantes en « drainage » : celles-ci ont une tendance à bloquer les émonctoires (« le Yin en excès exclue le Yang » – cf. So Wen), favorisant une rétention d’eau (cellulite) qui risque de vous faire prendre

   plus de 5 Kg par mois !

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Cas particuliers de l’enfant et de la femme

L’enfant

Lewis Carrol, amoureux des enfants, avait placé Alice « sous le double signe du mot et de la nourriture : le puits dans lequel elle tombe si lentement est tapissé de livres et d’armoires à confitures ». Le désir des petits enfants est d’avoir la bouche pleine de l’objet aimé, le vide de la bouche symbolise l’angoisse du manque affectif, corrélatif du manque-à- être. Le « j’aime ça » introduit la notion de jugement de valeur, le positionne par rapport au désir de l’autre d’abord, au sien ensuite. L’oral est premier, l’intrication pulsionnelle prend la suite …

« Mange ! » … Chez l’enfant, la prévalence de l’obésité est en nette augmentation (10 à 12 % des enfants de 6 à 12 ans, soit le double des années quatre-vingt). On admet qu’il y a obésité quand le poids mesuré est supérieur de 20% au poids attendu pour la taille.

La courbe de croissance (carnet de santé) permet de reconstituer la cinétique du dépassement de poids. On y juxtaposera les évènements familiaux : naissance d’un collatéral, décès, séparation, entrée à l’école, changement de mode de garde … et on précisera l’existence d’une obésité familiale (sur 3 générations), d’un diabète gras ou d’une hypothyroïdie (goitre).

L’examen clinique devra être soigneux afin d’éliminer une cause organique (hyper-corticisme, insuffisance hypophysaire, syndrome de Prader-Willi …). Les habitudes alimentaires seront passées au crible (rythme, contenu, lieu et ambiance des repas) et l’on s’enquièrera de ses activités physiques présentes et passées.

Aucun conseil restrictif ne sera donné (malgré une demande souvent pressante) avant l’étude du cahier alimentaire (on tiendra compte des vacances scolaires, source fréquente de changements d’habitudes).

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La seconde consultation, après la période convenue de transcription des habitudes alimentaires spontanées, est celle qui confronte l’enfant et ses parents à leur demande. Il est important de féliciter l’enfant pour la part active prise dans cet historique précieux qui va permettre l’établissement d’une diététique adaptée. Il faut aussi déculpabiliser tous les acteurs d’un programme à long terme, aux objectifs raisonnables :

1/ des apports caloriques normaux pour l’âge (besoins de la croissance), ce qui limitera de plus un comportement compensatoire pathologique. On évitera les édulcorants : il s’agit de déshabituer l’enfant du goût sucré. 2/ des apports répartis en quatre repas quotidiens, en insistant sur le complément protéiné qui sera pris au petit déjeuner. On insistera aussi sur la nécessité de supprimer le grignotage (souvent machinal, quand l’enfant est seul à la maison ou qu’il regarde la télévision).

3/ la prise d’un légume vert par jour (au moins) et sur la suppression de toute boisson sucrée (Soda et Coca-Cola® demeureront interdits !).

Si les premiers résultats sont encourageants, on pourra aller plus loin en passant à un régime hypocalorique (mais jamais moins de 75% des apports normaux pour l’âge) et en conseillant une activité physique pour améliorer son image corporelle.

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Les remèdes homéopathiques ont un effet particulièrement net chez l’enfant. Dans certains cas, il faudra alterner ceux-ci (en fonction bien sûr des signes cliniques présentés). Ainsi, chez les enfants obèses présentant une Trisomie 21, on utilisera souvent Baryta carbonica, Pulsatilla et/ou Thuya occ.

A noter que la prévalence de l’asthme est deux fois plus importante chez les enfants en surpoids. D’autre part, toutes les études démontrent que les enfants obèses qui ne corrigent pas leurs habitudes alimentaires, deviennent des adultes obèses diabétiques.

Cas particulier de l’adolescent boulimique :

C’est un comportement pathologique fréquent à l’adolescence, qui apparaît dès 12 ans chez les filles (1,1% de la population), mais que l’on rencontre aussi chez les garçons (0,2%). Il se caractérise par des périodes d’absorption brève, mais compulsive de nourriture (au moins deux fois par semaine, avec sensation de perte de contrôle). S’y associe des comportements compensatoires récurrents : vomissements provoqués, abus de laxatifs, période de jeûne, exercice physique excessif. Ils présentent en outre des troubles fonctionnels à type de céphalées, gastralgies, dorsalgies, troubles du sommeil et symptômes anxio- dépressifs.

Cette situation coïncide généralement avec une crise des relations intrafamiliales, notamment avec la fratrie, des séparations ou des pertes (décès ou divorce des parents), ou encore des ruptures sentimentales personnelles. Les études sur les conduites alimentaires montrent que le passage de la boulimie à l’anorexie mentale est assez fréquent. Dans les deux cas, il est souligné des failles précoces du développement, accentuées par l’expérience de l’adolescence. Un suivi psychothérapique long est indispensable.

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Cas particulier de certaines femmes

Les besoins nutritionnels des femmes varient en fonction des périodes de

leur vie :

A l’adolescence, on observe trois sujets principaux de préoccupation : l’obésité, l’anémie ferriprive (40% des jeunes des zones urbaines, favorisée par des règles abondantes) et des troubles du comportement alimentaire (boulimie et/ou anorexie). D’une façon générale, les adolescentes gagnent à être supplémentées en vit. B6, C, D et E, en folates, en Calcium (constitution du capital osseux) et en Fer.

A l’âge adulte, l’état nutritionnel est susceptible d’influer sur la fonction ovarienne (sensibilité à l’augmentation et à la réduction de masse grasse). Pour procréer, les besoins en vitamines A et D, en folates (indispensable pour la fermeture du tube neural), en Calcium et en Fer, sont également plus élevés.

Chez la femme âgée, on observe fréquemment (25% des plus de 65 ans, 45% des plus de 85) une malnutrition chronique avec pour conséquence une fonte musculaire, une ostéoporose et un déficit cognitif. L’apport de vitamines B6, D, et E, de Calcium, d’Iode et de Sélénium, ainsi que de protéines (intérêt d’une supplémentation régulière) s’avère alors indispensable.

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Les sportifs

« Le suivi des sportifs est aussi difficile que celui des obèses ! » Pr. A. Boulier.

L’équilibre alimentaire joue un rôle prépondérant dans les performances sportives. La ration calorique nécessaire sera variable, selon le sport pratiqué, pouvant atteindre jusqu’a 3500 Kcal./jour. Les sucres à index glycémique élevé et les viandes grasses devront être réduits au profit des protéines (poissons, fruits de mer, œufs) …

Deux compléments hyper protéinés par jour sont conseillés, et toujours un le matin (les acides aminés essentiels augmentent le tonus neurovégétatif), avec des sucres à index glycémique bas (céréales et légumineuses), des fibres et des huiles mono (Olive) ou poly-insaturées (Colza, Noix, Sésame) consommées crues (sur les salades).

Durant la période d’entraînement, il est important de boire au moins 1,5 litres d’eau peu minéralisée par jour (ex.: Volvic), plus si la perte hydrique est importante. Vous devez saler normalement les plats et prendre du Magnésium et Potassium si vous êtes sujet aux crampes.

Le jour d’une compétition, les repas (quatre à cinq) seront calculés pour ne pas gêner l’effort. Les barres hyper protéinées sont particulièrement adaptées aux épreuves prolongées.

Récupération après l’épreuve = boire 1/3 de litre d’eau faiblement gazeuse (ex.: Vitteloise, Salvetat, Hydroxydase …).

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Les aides informatiques

L’existence de bases de données concernant les composants en calories, hydrates de carbone, protéines et nutriments divers, de presque tous les aliments proposés (cuits ou crus), autorise de concevoir le calcul « automatique » du menu idéal pour chaque problème personnel.

En fait, si quelques programmes existent (ex.: Nutristat), ils sont surtout à usage professionnel (bilan alimentaire et gestion des fiches patients) et restent « classiques », c’est à dire qu’ils intègrent peu (ou mal) les outils efficaces que sont l’impédancemétrie et la supplémentation protéinée.

Nous disposons tous à présent d’un smart-phone et de nombreuse application sont disponibles, comme

– les compteurs de calories : YAZIO ou FAT SECRET …

– journal de poids : LIFESUM, My Daily Bits

– accompagnateur de jeûne : BODYFAST : Jeune intermitant, KETO

MANAGER

– calculateur d’exercice : PODOMETRE, Vélo stationnaire

– Hypnose : Perdre du poids

– Coach minceur : DROID INFINITY

Car le patient a besoin d’aide au quotidien. Celui-ci, durant les différentes phases de sa restriction calorique, a beaucoup de mal à se maintenir dans la fourchette autorisée : il oscille alors entre malaises hypoglycémiques, accès boulimiques et prise de poids, d’où le fameux « yoyo » pondéral évoqué par ces personnes. De plus, chacun a des goûts alimentaires spécifiques et se lasse rapidement des programmes imposés.

Si l’informatique peut fournir une aide chiffrée qui objectivera les progrès et les difficultés, le contact régulier du patient et de son praticien, pour faire le point, reste essentiel et l’informatique ne doit jamais être ressentie comme un outil froid en position d’obstacle entre le dialogue du praticien et de son patient.

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Les remèdes proposés

Les amphétamines (Ordinator® …)

Nous ne ferons que rappeler l’usage immodéré des « coupe-faims », apanage des traitements du surpoids d’il y a trente ans : ce sont des dérivés des amphétamines (eux-mêmes proches de la cocaïne), dont l’abus a malheureusement conduit de nombreux patients à l’hôpital psychiatrique pour des états d’hyperexcitation ou de dépression. Pire encore, ceux-ci étaient parfois associés à des extraits thyroïdiens et à des diurétiques qui – s’ils donnaient des effets spectaculaires au niveau du poids (perte de masse musculaire et d’eau) – favorisait des rebonds tout aussi étonnants !

Les Sérotoninergiques (Isoméride® ou Redux®)

Leur effet antidépresseur les a fait utiliser pour réduire le grignotage, les trois premiers mois d’un régime. Nous le déconseillons à cause du risque (rare il est vrai) d’induction d’une HTA pulmonaire. Par contre, les compléments alimentaires contenant du Tryptophane (son acide aminé précurseur) sont efficaces, si le taux de ce neurotransmetteur est bas aux analyses.

La Sibutramine (Sibutral®/ Réductil®)

Inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine), classe thérapeutique voisine des précédents, mais mieux supportée, elle permet de renforcer la sensation de satiété. Elle a surtout fait ses preuves pour limiter la reprise de poids à la fin d’un régime.

L’Orlistat (Xenical®)

Ce remède (cher) inhibe les lipases intestinales, ce qui réduit de 30% la digestion des graisses. Le résultat escompté est de moins 5% du poids à 3 mois, pour plafonner à environ 10% du poids de départ à 6 mois. Nous le déconseillons pour les diarrhées huileuses qu’il ne manquera pas de provoquer au premier écart.

La Medformine (Glucophage®)

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Ce biguanide présente un intérêt certain chez les patients souffrant d’un diabète gras, en réduisant les hypoglycémies et les épisodes de fringale. Celui-ci a parfois des effets secondaires, digestifs (diarrhée) surtout.

L’avenir thérapeutique ? : La découverte d’une hormone : la leptine, sécrétée par les adipocytes, aux effets satiétogènes, semblait ouvrir une formidable voie thérapeutique pour le traitement du surpoids. Les souris dépourvues de leptine sont hyperphagiques, un traitement d’un seul mois leur fait perdre 40% de poids ! Or les résultats du premier essai contrôlé d’administration de leptine recombinante à des obèses ont été décevants, car seules les fortes doses ont eu un effet (modéré) sur les prises alimentaires.

Du côté des « médecines douces », de nombreuses plantes sont proposées. Malheureusement, presque toutes ont un effet faible, nul ou contraire car beaucoup contiennent des phythormones qui font grossir ! Citons parmi celles-ci :

– Le Konjac, mucilagineux, qui en gonflant dans l’estomac peut augmenter la sensation de satiété,

– Les plantes diurétiques (ex.: Piloselle, Solidago …) qui jouant sur le volume d’eau donnent l’impression d’une perte de poids (aussitôt reprise !)

– Les plantes à effet hormonal (ex.: le Fucus, riche en iode) qui aura un effet stimulant thyroïdien.

Les plantes proposées par le BNS peuvent se révéler intéressantes, car choisies sur des critères biologiques, elles compensent assez spécifiquement et en micro-dose (10 gouttes maxi de TM/jour) les phénomènes qui accompagnent la prise de poids. Parmi celles-ci, citons quelques hypoglycémiantes (Arctium lappa, Juniperus communis …), quelques hypolipémiantes (Lonicera caprifolium …) et des psycho- sédatives (Melissa off., Passiflora, Valeriana …).

Notons aussi l’effet sasiétogène et détoxifiant de la SPIRULINE, cyanobactérie de forme cylindrique et hélicoïdale, longue d’un demi- millimètre. Cette poudre verte, au léger goût de champignon, contient plus de protéines, de fer, de vit. A et d’acide gamma-linoléique que tout autre aliment. Il en existe 1500 espèces, qui vivent dans les eaux

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saumâtres (pH de 8 à 11) et chaudes (de 25 à 40°). Ce sont des procaryotes (pas de noyau distinct), condiment traditionnel dans plusieurs endroits du monde (lac Tchad, Mexique …). Elle contient :

– tous les acides aminés essentiels (65% de protéines contre 35% au soja et 22% à la viande maigre) et les bases puriques (ADN et ARN),

– de nombreuses vitamines, surtout : A, B1, B2, B3 (PP), B12, E et K,

– de nombreux minéraux : Calcium, Potassium, Phosphore, Fer, Magnésium, et oligo-éléments : Chrome, Cuivre, Manganèse et Zinc, traces de Sélénium,

– des acides gras, surtout : linoléique et gamma-linoléique (w 6 = pré- prostaglandines PGE2),

– des pigments : bleu (phytocyanine), vert (chlorophylle) et rouge (béta- carotène),

– des enzymes (la SOD), quelques glucides (22%) et des fibres (8 gr./100 gr.).

Ses propriétés antioxydantes et de nutriment réparateur l’ont fait utiliser dans :

– Les pathologies de surcharge = perte de poids (- 1,4 kg/mois),

amélioration des pics hyperglycémiques et baisse du cholestérol (-6%

de cholestérol LDL) cf. évaluation de la FDA en 1986. Baisse des HTA.

– Chélateur des métaux lourds (restaure l’épuration rénale du Cadmium, du Plomb et du Mercure) et correcteur de l’anémie

(richesse en fer) : fumeurs, femmes sous pilule, sportifs …

– Stimulant de l’immunité.

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La « chirurgie bariatrique »

 La chirurgie bariatrique est pour le patient obèse en échec thérapeutique

(IMC supérieur à 40 kg/m2 ou un IMC situé entre 35 et 40 associé à au moins une complication) une alternative qui donne de bons résultats.

  Elle consiste à restreindre les apports de calorie et/ou à faire en sorte que ces calories ne soient pas assimilées par l’organisme. Cette chirurgie comporte des risques. Ils sont liés au geste chirurgicale, à l’anesthésie générale et plus généralement aux pathologies associées à l’obésité qui peuvent favoriser la survenue de complications. Un délai de réflexion est souhaitable et ce n’est qu’au terme d’un long parcours de consultations de spécialistes et après mûre réflexion qu’une solution chirurgicale peut

 être adoptée.

Il est proposé aux patients obèses divers types d’interventions …

Il existe deux grands types de techniques chirurgicales :

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1/ les techniques dites restrictives pures comme la gastrectomie longitudinale (sleeve). En 2014, la sleeve représentait près de 60% des procédures de chirurgie de l’obésité, elle consiste àretirer environ 2/3 de l’estomac, partie contenant les cellules qui secrètent l’hormone stimulant l’appétit, la ghréline.

2/ Les techniques mixtes dites restrictives et « mal-absorptives » comme le bypass ou dérivation biliopancréatique qui consiste à court-circuiter une grande partie de l’estomac et à le réduire en une petite poche gastrique, pour diminuer la quantité d’aliments ingérés et leur assimilation par l’organisme. Les aliments vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle. On observe 50% d’échecs à 5 ans, de plus ces opérations se sont avérées dangereuses, car la réduction porte aussi sur l’absorption de fer, de sels minéraux et de vitamines,

  3/ La gastroplastie : obstacle mécanique à l’introduction de nourriture

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 Il s’agit d’une technique totalement réversible. Elle se fait aujourd’hui quasiment toujours par coelioscopie, ce qui permet une récupération plus rapide. Enfin, l’anneau mis autour de l’estomac à un diamètre ajustable, ce qui permet, en théorie, au médecin de contrôler la perte de

 poids.

 La perte de poids est souvent incomplète (50 à 60% de l’excèdent, après 12 mois) et la reprise de poids est possible par distorsion diététique : alimentation liquide ou molle très calorique ! De plus, dans 3% des cas, il faut réintervenir sur l’anneau (glissement ou incorporation).

 Cet anneau doit être conservé à priori à vie ; son retrait entraînant quasiment toujours une reprise de poids (la cause n’a pas été traitéee). De ce fait, il nécessite une surveillance étroite et rigoureuse à laquelle trop de patients ont du mal à se résoudre. A partir d’une perte de plus de 20 kilos, les carences en vitamines et oligo-éléments sont quasiment

 constantes et doivent être corrigées.

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Cas cliniques

Cas clinique n°1

Madame Sylvie B. a 42 ans, elle est professeur d’histoire, mariée sans enfant (une GEU en 2001). Elle est en surpoids depuis la puberté (type obésité-rempart) et avoue 100 kg pour 1,70m. Ce surpoids s’est aggravé depuis les traitements hormonaux d’une FIV (2003) et se complique à présent de douleurs tendino-musculaires périodiques.

Elle a suivit le programme WW depuis 3 mois (pour une perte de 3 kg.) mais fait des écarts car « La bouffe, c’est mon seul espace de liberté ». L’interrogatoire relève un abus sexuel ancien par un voisin et une culpabilité latente : « Je ne sais plus écouter mon corps ».

Elle a du mal à exprimer ses émotions et a donc des colères faciles. Elle reconnaît n’être « motivée pour rien », avoir peur de l’échec, ne plus se

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supporter… Ce tableau évoque Calcarea carb. en homéopathie. Le bilan biologique classique effectué est normal (bien qu’un peu lipidique : “foie gras” = douleurs tendino-musculaires).

Cette patiente nécessite une prise en charge psychothérapique pour l’aider à retrouver une certaine confiance en elle. La mise d’un “régime diabétique” au long cours, avec la prise d’un supplément hyper-protéinée à la demande, pour limiter les accès boulimiques aura un excellent effet.

Cas clinique n°2

Madame Nicole J… est âgée de 64 ans, divorcée et en invalidité, elle consulte pour de multiples problèmes: des douleurs tendino-musculaires généralisées, des vertiges (elle me dit que « l’oreille interne a basculé » ?!), une hernie hiatale sur une constipation chronique, une insomnie de surmenage (se réveille 4 à 5 fois par nuit) …

Tous les traitements classiques et alternatifs ont échoués! En fait, je remarque qu’elle fait 75 kg pour 1,55m, que sa tante est diabétique et qu’elle a pris beaucoup d’AINS (toxiques de la rate-pancréas).

La biologie est rassurante (simple phénomène d’acidité locale = hyper Alpha 1 + hypo Alb., qui explique fatigue et douleurs). Je lui propose un de suivre le “régime diabétique” et lui donne successivement Antimonium crud., Baryta carb. et Thuya occ.

Après divers aléas (dont l’intervention d’un ostéo pour des cervico- dorsalgies tenaces), elle atteint le poids souhaité de 60 kg au bout de six mois, se dit très contente et gère de meilleure humeur les soucis résiduels.

Cas clinique n°3

Madame Monique C… a 55 ans. Elle est infirmière et naturopathe, célibataire sans enfant. Elle se plaint de problèmes de sommeil « épouvantables » et de bouffées de chaleur. Elle fait 80 kg pour 1,62 cm, avec une nette localisation gynoïde. Sa mère souffrait de diabète gras.

Elle se dit intéressée par la méthode qu’elle a vu fonctionner chez une patiente. Elle explore donc successivement des phases de cétose au sein

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du régime diabétique. Après 5 mois, elle a perdu 10 kg. et repris ski et fitness.

Cas clinique n°4

Cas publié en mars 2006 dans le Lancet : « Femme obèse de 40 ans est admise pour dyspnée sévère dans un hôpital de New-York. Depuis 5 jours, elle se plaint de nausées et de vomissements. Elle explique suivre depuis un mois un régime Atkins. La biologie confirme l’acido-cétose, lié à la deshydratation (induite par les vomissements d’une pancréatite à minima).

Le syndrome cède sous perfusion de dextrose et bicarbonate. Elle sort le quatrième jour et se confirme asymptomatique 6 mois après ».

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Conclusion

L’enkystement des préjugés médicaux, c’est ce que dénonçait déjà Claude Bernard dans sa fameuse « Introduction à l’étude de la médecine expérimentale ». Malheureusement, en ce qui concerne le surpoids, nous en sommes toujours là !

Trop manger, ne pas assez manger, fumer, trop boire ou aimer le chocolat ou passer des heures devant un jeux vidéo, ou sur une table de musculation … est à présent considéré comme une addiction ! Sommes- nous tous des drogués ? Le problème du surpoids est complexe, car c’est un symptôme adaptatif à respecter dans un premier temps. Il est à présent possible d’en comprendre les mécanismes et de réfléchir à des solutions simples et efficaces, comme celles qui vous ont été proposés dans ce petit livre.

Or, les changements ne sont pas toujours simples à gérer … le patient découvre qu‘en échappant à la spirale de l’addiction alimentaire, il peut être confrontée à des pensées douloureuses, à des tendances régressives, à la fragilité de son sentiment d’identité, à l’incapacité de se donner des projets, mais aussi surtout à des besoins affectifs, à des désirs sexuels et à la révolte violente que suscite l’insatisfaction de ceux-ci !

Il faudra donc repérer les blocages de motivation, première cause des abandons, qui peuvent survenir :

• Au début.

• Après une perte de 10kg.

• Près du poids désiré.

Comment s’expriment-ils ?

• Par un changement d’attitude soudain, avec reprise de poids

rapide, sans cause consciente,

• Par un abandon sans avertissement, après le début du régime

ou un rendez-vous manqué : n’hésitez pas à retéléphoner !

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• Avec agressivité, méfiance (1er réflexe de survie) ou culpabilité, honte (second réflexe de survie).

Les causes les plus fréquentes sont liées à un trouble de la perception de la réalité (sentiment de rejet dès l’enfance, échecs scolaires, ruptures, problèmes financiers …) :

• La perte de contact avec son corps : il ne se voit pas si gros que ça ! Ex. : cas du PDG performant.

• Un blocage sexuel : le risque d’être convoitée ?

• La peur de la maladie (ex. : après un cancer), d’avoir les traits

tirés …

La conduite à tenir est simple : « Nous formons une équipe ensemble ». posez des questions pertinentes, être à l’écoute et aider de façon simple (n’hésitez pas à revenir constamment sur les fondamentaux et la perception des bénéfices). Complimentez chaque nouveau comportement : la confiance s’acquière par des succès répétés.

« Nous sommes une nouvelle personne chaque jour !» M. Larocque

N’oubliez pas que le traitement de l’obésité s’organise au sein d’une prise en charge longue, où il est important d’entretenir sa motivation, qui doit s’inscrire dans une démarche de santé globale.

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Les « classiques » ….

Bibliographie

JACOTOT B. et LE PARCO J.C. « Nutrition et alimentation » (Masson 2000). APFELBAUM M., FORRAT C., NILLUS P. « Diététique et nutrition » (Masson). « Les protéines dans tous leurs états » (Réalisation CIDIL, 1998).

FRICKER J. « Maigrir en grande forme » (ed. Odile Jacob).

GOLAY Alain « Le Perso Régime » (ed. Payot)

MENAT Eric « Dictionnaire pratique de la diététique » (ed. Grancher). BURCKEL André « Régime crétois et vitamines » (ed. Laurens).

De LORGERIL M. « Cholestérol et prévention cardio-vasculaire : l’arbre qui cache la forêt ? » (Nutr. Metab.Cardiovasc. Dis.2000,10:216-222). STANFORD D. et FRELY R. « Mémento calories » (éditions Marabout, 2000). « The fat-gram guide to restaurant food » J.C. Piscatella (ed. Workmann, 1998).

« Nutristat, logiciel médical pour une gestion saine du surpoids » Laboratoire Roche.

« Surpoids : penser au syndrome métabolique » … Nutrition, le quotidien du médecin avril 2004

LANZMANN-PETITHORY D. « La diététique de la longévité » … (éd. Odile jacob)

MORON Jacques « La clef du poids » Robert Laffont 1974

L’école américaine et ses élèves ….

MARTINEAU J. Marie « Le jeûne protéiné » … (éd. Québecor)

LAROCQUE M. « Maigrir par la motivation  » (ed. Distribution codirect inc.). LAROCQUE M. « L’art de maigrir grâce au Poids Mental » (ed. Quebecor). LAROCQUE M. et Gougeon R. « Primary care treatment of obesity : strategy for long-term weight maintenance » (American journal of bariatric medicine vol. 14, 1999)

LAROCQUE M. « La gestion des troubles du comportement alimentaire et du poids » (AMIRECA)

 — 97

 CHANAL Guy « Maigrir de 37 Kilos à 2 » (ed. Harmoxel). LAFOREST-LEDERER Martine « Le plaisir de cuisiner pour rester mince » (ed. Harmoxel).

PANIZZA Didier « Stratégie pour maigrir » Marco Pietter éditeur, 2013 (Belgique)

RUEFF Dominique « L’immuno-nutrition » (F.X. De Guibert, 2007)

Les références internet ….

« The incredible internet guide to diets and nutrition » M. Dauphinais (National book Network).

« http://www.table des calories.com »

« Tableau des calories » Anne Noel (ed. SAEP 1988) et site : « http://www.saep.fr »

Le site du « poids mental » de M. Larocque et son équipe : « http://mla.ca/poidsmental »

Les médecines complémentaires : http://www.medecine-integree.com

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Les dangers du sucre : https://www.cosmico.fr/2020/01/22/danger- sucre-gout-amer-diabete-maladies-cardiovasculaires/

L’abord psychologique …

HARRUS-REVIDI Gisèle « Psychanalyse de la gourmandise » (ed. Payot, 1994)

PINEAU G. et JOBERT G. « Histoire de vie » (2 tomes, ed. l’Harmattan 1989). LAINE Alex « Faire de sa vie une histoire » (ed. DDB, paris 1998).

WAYSFE B. « Abords psychologiques de l’obèse » (La presse médicale Mars 2000/29/n°10).

SCHMIDT U. et TREASURE J. « La boulimie, s’en sortir repas après repas » (ed. Estem).

CHILDRE Doc et MARTIN Howard « L’intelligence intuitive du cœur » introduction à la cohérance cardiaque (ed. Ariane)

L’abord homéopathique …

HENRY Françoise et J.Yves « Vade-mecum d’homéopathie diathésique » (2 tomes, ed. IMH 2009).

LAMOTHE « Remèdes homéopathiques des obésités de l’enfant » (Homéopathie 4 – 1988).

HAHNEMANN S. « Organon de l’art de guérir » (édition française de 1824) HAHNEMANN S. « Les maladies chroniques » (Maisonneuve)

KENT J.T. « La science et l’art de l’homéopathie » (Maisonneuve) KOLLITSCH P. « Matière médicale thérapeutique » (Maloine 1955)

L’outil de biologie fonctionnelle …

HENSHAW G. R. « The serum reactivity test » (Exposition Press, 1980) WUHRMANN F. et WUNDERLY Ch. « Les protéines du sang humain » (collection de l’institut Pasteur, Flammarion, 1961)

SANDOR G. « Séméiologie biologique des protéines sériques » (Maloine, Paris 1975)

GIRAUDET P., FAURE A. et FROT J.C. « La réaction inflammatoire » (Vigot, 1984)

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4ème de couverture :

« Les vices de la chair, parmi lesquels on compte la gourmandise, la luxure, la concupiscence et la superbe, sont engendrés par le ventre » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, article 3).

La bouche est le premier lieu d’échange entre soi et le monde et elle en portera jusqu’au bout le poids et la logique, jouissance et culpabilité confondues. Sa genèse se situe dans le « mam-mam » (mère – manger) : je te mange parce que je t’aime ! L’oralité constitue les premières expériences sensorielles fondamentales, décrites sur un plan tactile et affectif. La « cuisine-de-ma-mère », c’est une sorte de désir amoureux sans cesse recrée ! Trois repas par jour = décharges pulsionnelles (satisfaction). Mais l’aliment peut être dévoré parfois, ou émietté, rejeté, fécalisé …

J. Yves HENRY s’est trouvé confronté, comme beaucoup de praticiens, au problème complexe du surpoids de certains de ses patients. Il a eu la chance de rencontrer plusieurs praticiens nord-américains spécialisés dans le domaine – là bas, on parle d’obésité à partir de 160 kg. jusqu’à jusqu’à 300 kg et on les suit quotidiennement en clinique de jour – d’expérimenter leurs méthodes, de l’adapter aux habitudes européennes et d’en vérifier le bien fondé par un suivi biologique au long cours.

Les régimes « qui marchent » ne sont pas nombreux, mais le problème essentiel reste la motivation et son maintien dans le temps, au sein des « histoires de vie » de chacun.

Devant les résultats obtenus à l’aide de moyens simples, logiques et économiques au service de la régulation du poids, nombre des étudiants et confrères utilisateurs du site www.medecine-integree.com, lui ont demandé de présenter son expérience en un petit ouvrage pratique qui pourra aussi servir à éclairer les difficultés et efforts de leurs patients.

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LE CANCER

Causes, formes et traitements adjuvants

Le cancer

Causes, formes et traitements adjuvants

 Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées

 finissent parfois par former une masse qu’on appelle tumeur maligne.

 Les cancers rassemblent un ensemble de pathologies très diverses de formes et de conséquences, tout en partageant cependant un ensemble typique de

 caractéristiques, quel que soit le cancer concerné.

Jean-Yves HENRY

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est toujours impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

Remerciements :

Je voudrais ici manifester notre reconnaissance aux confrères amis, professeurs et collaborateurs qui m’ont aidé à formuler nos hypothèses de travail et à valider ces théories. Ce livre est aussi dédié à mes patients, car par leurs judicieuses questions et observations, ils m’ont permis d’affiner, de faire connaître et évoluer les méthodes que je vous propose aujourd’hui.

 Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs cen- taines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et para- médicaux qui soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques, au carrefour de la santé et de la nutrition.

ISBN : 978-2-9701333-8-4

© Jean-Yves Henry, 2021.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Table des matières

Avant-propos ……………………………………………………………………………………. 7

I. La recherche des causes …………………………………………………………………. 11 Le point de vue des allopathes ………………………………………………………….. 11 Le point de vue des psychologues ……………………………………………………… 12 Le point de vue des praticiens homéopathes ………………………………………. 16 Les bilans de dépistage ……………………………………………………………………… 19 Annonce d’un cancer ……………………………………………………………………….. 20 Le centre anti-cancéreux ………………………………………………………………….. 22

II. Les différents types de cancer ……………………………………………………….. 25 Les traitements classiques au CAC ……………………………………………………… 37 Immunothérapie des cancers ……………………………………………………………. 46 Les soins palliatifs ……………………………………………………………………………. 48

III. Les approches alimentaires ………………………………………………………….. 51 Alimentation et prévention du cancer ………………………………………………… 51 Le traitement métabolique des cancers ……………………………………………… 56

IV. Le cancer déclaré ………………………………………………………………………… 61 Accompagner les traitements lourds ………………………………………………….. 61 Soins complémentaires des cancers évolués ……………………………………….. 66

Les alcaloïdes de M. Beljanski ……………………………………………………….. 66

Le brocolis ………………………………………………………………………………….. 70 La viscum-thérapie …………………………………………………………………………… 70

V. La phytothérapie ………………………………………………………………………….. 75

VI. Cancer et homéopathie ……………………………………………………………….. 81 L’homéopathie en tant que traitement adjuvant …………………………………. 91

5

VII. Les approches « historiques » ……………………………………………………… 93 Le versant diagnostic ……………………………………………………………………….. 93 Le versant thérapeutique …………………………………………………………………. 93

VIII. Exemples cliniques ……………………………………………………………………. 97 Conclusion ……………………………………………………………………………………. 105 Bibliographie …………………………………………………………………………………. 107

Voir un très beau film Nos étoiles contraires de J. Boone (2014)

Avant-propos

  « J’ai perdu mes bajoues, j’ai perdu ma bedaine,

 Et ce, d’une façon si nette, si soudaine,

 Qu’on me suppose un mal qui ne pardonne pas,

 Qui se rit d’Esculape et le laisse baba. »

 (G. Brassens, Poèmes et chansons).

 Le cancer est une affection chronique caractérisée par la perte des régulations tissulaires normales, avec croissance anarchique, défaut de différentiation, donc une capacité anormale d’envahissement des tissus voisins et de métastases. La variété empêche de parler « du cancer », pas plus qu’on ne peut parler de « la maladie infectieuse ».

Il y a de grandes différences entre les cancers de l’enfant et ceux de l’adulte, de l’homme ou de la femme, de leur siège (superficiel ou profond), du tissu à partir duquel il se développe. 90% des tumeurs se constituent sur un revêtement : peau, muqueuse (respiratoire, digestive ou génitale) ou épithélium glandulaire.

Le cancer n’est pas une maladie comme les autres, d’abord parce que dans les pays occidentaux, il est à l’origine d’un quart des décès (un taux en augmentation avec l’âge de la population), mais surtout parce que c’est la première cause de décès entre 40 et 65 ans, en faisant perdre le plus d’années de vie, loin devant les maladies cardio-vasculaires. Cette affection inquiète par son évolution souterraine, occulte, mais aussi par le caractère probabiliste de l’évolution et la gravité des séquelles après traitement. La surveillance indispensable, d’un tri- mestre à l’autre, maintient au dessus de la tête du malade, suspendus comme une épée de Damoclès, les risques de récidive ou/et de complications tardives du traitement.

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 Un peu d’histoire…

Nous avons peu de données concernant l’Antiquité, si ce n’est des ostéosarcomes des premiers hommes et des momies égyptiennes. Certains papyrus médicaux consacrent des chapitres aux tumeurs, qu’ils préconisent d’extirper au fer rouge ! Hippocrate est plus précis : c’est à lui que nous devons le mot (Karkinos), car la tumeur apparaît « comme un crabe sortant du sable ». C’est aussi son école qui préconisera « d’exciser complètement le cancer en une fois, jusqu’aux racines, pour peu que la tumeur soit de petite taille et dans une partie du corps qui puisse souffrir l’amputation », alors que dans les autres cas « Noli me tangere ! » (ne me touchez pas) prévaudra longtemps.

 Les choses changeront peu en 23 siècles, avant l’utilisation du microscope (milieu du 19e). La première partie du 20e siècle vit l’utilisation de la radiothérapie (Marie

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 Curie), alors que la seconde connu l’expansion de chimiothérapies de plus en plus sophistiquées (une cinquantaine de produits à présent), puis plus récemment l’hormonothérapie (cancer du sein et de la prostate) et l’immunothérapie (implants de monocytes reprogrammés) ont pris leur essor.

 Les cancers sont en nette augmentation dans l’ensemble des pays industrialisés (20% des décès contre 5% en 1909). En réalité, cette augmentation est due au vieillissement de la population, la fréquence du cancer augmentant avec l’âge (10 fois plus élevée à 70 ans qu’à 45). L’incidence des cancers varie aussi avec le sexe, l’ethnie et les facteurs d’environnement. Les cancers ne sont ni contagieux, ni héréditaires, comme certaines anciennes théories ont essayé de le démontrer.

    Dans certaines situations historiques ou culturelles, les médecines naturelles ont été utilisées seules pour le traitement des cancers, avec quelques résultats que nous vous exposons. Mais disons le tout net, notre propos n’est pas de se substituer aux traitements classiques de la tumeur, mais plutôt d’optimiser les défenses du corps et de minimiser les effets des traitements lourds. Ceux qui

 proposent d’arrêter un traitement anti-tumoral classique font erreur.

I. La recherche des causes Le point de vue des allopathes

  Plusieurs théories ont été élaborées relativement au développement des tumeurs :

1/ La théorie de l’irritation de Virchow et de l’hyper-régénaration de Fischer- Wasels : les irritations chroniques altèrent l’équilibre tissulaire et provoquent la métaplasie (malrégénération). Exemples : cancer de l’estomac suite à un ulcère gastrique récidivant, cancer du foie sur cirrhose, cancer du poumon sur bronchite chronique…

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 2/ La théorie de la mutation cellulaire de Borst et Bovari : l’altération de l’ADN cellulaire permet à la tumeur de se développer. Le rôle des radiations ionisantes (exemple : leucémies), des carcinogènes chimiques (exemples : amiante, cadmium, chrome, goudrons…), des virus oncogènes (exemples : EBV, papilloma virus…), des parasites (bilharziose et K de la vessie), des prédispositions héréditaires (exemple : polypose intestinale) est ainsi expliqué.

3/ Une révolution s’est faite jour dans la compréhension du mécanisme de « tolérance immunitaire » dont bénéficie le cancer auprès de son hôte. Le Pr. Polly Matzinger (université de San Diego, Etats-Unis) a démontré que cette tolérance repose sur le fait qu’il n’y a pas d’activation des cellules dendritiques (« chiens de garde » du SRE), car ces tissus sont en croissance rapide et ne meurent pas, donc pas d’explosion cellulaire, pas d’ions H+ = pas de réponse immunitaire ! Pour traiter le cancer, il faut donc activer les cellules dendritiques par d’autres moyens, par exemple :

• abcès de fixation (ex. : BCG thérapie, vaccin Friedmann)

• protéines de choc thermique, l’IL2 …

• viscotoxines du Gui (VAF-Iskador), les métaux de Vernes …

 On admet à présent qu’un cancer peut apparaître dans n’importe quel tissu ou organe et à tout âge, leur cause reste inconnue dans 85% des cas. La majorité des cancers détectés à un stade précoce sont à présent potentiellement curables, les organes ectodermiques ou encapsulés ont des pronostics plus favorables. Le pro- nostic conditionne le choix thérapeutique, car un fort degré de dédifférenciation, un envahissement ganglionnaire ou une métastase sont de mauvais pronostic

 (10% des cancers sont révélés par une métastase !).

Le point de vue des psychologues

Loi de Hamer : « Pour faire un cancer, il faut et il suffit :

1. d’une vie de peurs et/ou de tristesses prolongées (= dramatisation),

2. d’une tendance à l’auto-accusation (= culpabilisation),

3. d’une solitude affective (ou sensation de rejet) ».

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 On peut être à juste titre critique vis-à-vis de l’approche du Dr. Hamer, mais il faut bien reconnaître que dans un certain nombre de cas, sa formule s’applique parfaitement !

Ce point de vue semble assez bien correspondre avec les observations de la médecine traditionnelle chinoise :

 Cancer = « Sécheresse » (REIN, psychorigidité/dépression)

 + « Feu » (CŒUR, souffrance tissulaire, néovascularisation)

 + « Vent » (FOIE, élément psychologique déstabilisant).

  Quel est « le sens » du cancer ? … C’est le « non-sens » !

Que veut dire « avoir un cancer » ? Chaque épreuve (événement plus ou moins grave de notre vie) représente un choc affectif (événement traumatique) + un choc organique (car l’organe mémorise la surcharge d’informations). Il s’en suit une répression (refoulement / non reconnaissance) des désirs (pulsions) par une trop forte pression des interdits (du Surmoi post-œdipien : « Non, je ne craquerai pas ! » ) qui peut entrainer une dysfonction immunitaire importante … On ne peut que constater que le profil psychologique (dépressif) de ces malades va de pair avec une immuno-dépression : les endorphines et les interleukines sont cousines ! Ce qui nous a fait dire dans notre précédent ouvrage (Répertoire de

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 médecine intégrée) que « dramatisation et culpabilisation sont les deux mamelles du cancer ».

 La capacité à vivre « l’épreuve de réalité » (reconnaître que l’on sait) passe par un travail de deuil (reconnaissance de la perte de ce qui a été, n’est plus et ne sera jamais plus), est le processus indispensable à un nouvel investissement. L’accepter pour l’intégrer à son histoire, afin de réinvestir un futur possible (sur- vivre = réorganisation à un niveau différent) … Si l’adaptation est impossible (ex. : dénégation), on observera la persistance et l’aggravation des symptômes jusqu’à

 la rupture !

  Si, accroché à un ancien mode de fonctionnement, l’histoire de votre patient n’a plus de sens, il y aura délire, c’est-à-dire des cellules (cancéreuses) dans tous les sens ! Ceci est particulièrement vrai pour certaines femmes par perte du sen- timent d’utilité (ex. : perte d’un enfant = cancer du sein) et certains hommes par perte du pouvoir (ex. : fantasme de puissance = cancer de la prostate)!

Tout travail psychologique avec ces malades visera d’abord à donner du sens à ce qui n’en a pas eu jusqu’à ce jour, ce dont témoigne la pathologie. On ne peut plus nier la réalité de ce qui veut s’exprimer : la maladie vous met face à ce que vous voulez fuir, dompter, méconnaître… W. Reich (1897-1957), élève de S. Freud, considérait d’ailleurs que « Le cancer est une stagnation du flux de l’énergie

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 vitale, liée à un échec de l’existence, provoqué par la répression ou le refoulement des passions ».

Le soutien psychologique d’un praticien à l’écoute des souffrances et angoisses du patient est alors essentiel à ce stade. Il faudra expliquer et dédramatiser le discours hospitalier. Dans le cas d’une évolution terminale, l’action psychologique devra évoluer parallèlement aux soins palliatifs.

  Certains s’intéresseront à la « méthode Simenton » qui propose de « Réveiller en chacun son médecin intérieur » ! Leshan et Simenton proposent dans une « psy- chothérapie de choc » (individuelle et en groupe) de rendre le malade conscient des pulsions négatives qui jalonnent le cours de son existence (ex. : mauvaise qualité des rapports avec autrui), puis de libérer leurs pulsions positives, de redécouvrir leur « moi-vrai ». Le programme se déroule en plusieurs temps :

 • expérimenter la relaxation (temps de reprise de souffle)

• recherche du stress primordial (il faut sortir de l’impasse du « pourquoi » et du « pourquoi moi »)

• temps de re-décision : veut-on vraiment revivre ?

• imaginer sa guérison physique, le retour à la vie normale

• expérimenter l’imagerie mentale (originalité de la méthode : on agit sur le corps +)

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On appelle « Syndrome de Lazare » les situations où le malade ïcomme perdu guérit. Sa réapparition inattendue suscite parmi ses proches des réactions (embarras après un deuil anticipé) qui l’atteignent aussi.

Le point de vue des praticiens homéopathes

« Quand vous avez supprimé vos eczémas par des pommades, vos maux de tête et vos douleurs par des cachets, vos pertes par des irrigations diverses, vos ulcérations par des cautérisations, des injections ou des rayons X, vos soucis et chagrins par des tranquillisants ou euphorisants, vous aboutissez à un état « révolutionnaire », qui quand il n’est plus réversible se manifeste alors sous forme d’un cancer ou d’affections incurables du système nerveux ou circulatoire. » P. Chavanon.

Le niveau des régulations du fonctionnement corporel va aller en se réduisant avec l’âge, en fonction de la somme des contraintes subies (psychologiques, nu- tritionnelles, microbiennes, traumatiques…) au fil du temps. C’est H. Reckeweg, homéopathe allemand, qui dans les années 50 a modernisé les travaux de S. Hahnemann (les 3 diathèses) en 6 phases :

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Ces trois premières phases correspondent à des affections bruyantes, mais récupérant sans séquelle. Les trois phases suivantes correspondent à une désadaptation hormonale et psychologique nette, avec des lésions organiques évidentes. Nous aurons donc, au cours de notre vie, un parcours pathologique qui évoluera (plus ou moins vite) selon différents paliers :

Phases 1 + 2 = phases humorales (symptômes humides – réversibles), pathologies de stagnation / inflammation aiguë … maladies aiguës, en « ite », caractérisées par des glaires et la fièvre.

Phases 3 = maladies allergiques (IgE) 5 = une par pôle organique : o Rhume des foins … allergie du foie

o Migraine … allergie du cœur (spasme vasculaire)

o Urticaire … allergie de la rate-pancréas

o Asthme … allergie du poumon o Eczéma … allergie du rein

Ou sous forme de maladies de surcharge, comme le diabète gras (mécanisme princept des obésités), l’hyper cholestérolémie, jusqu’au syndrome métabolique…

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Phases 4 = Acidose locale sur sécheresse tissulaire : le patient est fatigué, irri- table, raide, il va se plaindre de douleurs chroniques, de lithiases, de fissures et d’ulcérations cutanéo-muqueuses (ex. : fissure annale, ulcère gastrique…). Le passage en phase 4 est lié à une inflammation chronique de bas grade dont il faut chercher la cause : infections chroniques (hépatites, lyme, chlamydias…) ou des intolérances alimentaires (IgG – surtout gluten, lait, œuf…)

Phases 5 + 6 = Maladies auto-immunes, puis cancer, qui sont des maladies inflammatoires chroniques froides, destructrices.

Si une correction spécifique n’est pas mise en place au moment des phases 3 ou 4, au bout de quelque temps, l’inflammation débouchera sur des lésions orga- niques graves, dans un processus évolutif de maladie auto-immune (phase 5) ou de cancer (phase 6) …

A ces stades lésionnels, la vie du patient est en jeu et les thérapeutiques allopathiques puissantes utilisées peuvent compliquer un tableau clinique de « feu destructeur d’organe », combattu par :

L’eau … les corticoïdes

Les poisons … immuno-supresseurs ou chimio. Un contre-feu … chirurgie ou radiothérapie

A tous les stades, une thérapeutique physiologique bien conduite peut permettre une amélioration, alors les symptômes de phases moins graves peuvent alors réapparaître !

 L’homéopathie considère le cancer comme « l’aboutissement d’une dysrythmie polydiathésique » (stade 6 de dédifférenciation de H.H. Reckeweg), dont la tumeur n’est que l’expression proliférative. Le patient s’est trouvé poussé vers ce stade 6 (de gravité extrême) par un ensemble de « suppressions » : allergies diverses (désensibilisées ?) ou états inflammatoires et infectieux chroniques (traités par des antibiotiques et corticoïdes), qui conduisent à un dérèglement considérable des équilibres immunitaires. Les symptômes manquants sont alors remplacés par la fatigue, la mauvaise odeur des éliminations (cf. Hydrastis, Psorinum, Thuya occ…) et une anxiété obsessionnelle (soucis et craintes pour sa santé), véritable « tumeur mentale ». Celle-ci s’accompagne souvent de rancœurs

 (ressentiments, frustrations) et de perte d’espoir (démotivation).

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 Les bilans de dépistage

Le problème des bilans de dépistage systématique se pose. A priori, dépister un cancer débutant, au stade infra-clinique, simplifie le traitement et améliore no- tablement les chances de guérison. Les français reçoivent donc périodiquement des courriers d’incitation à faire pratiquer une mammographie ou/et une re- cherche de sang dans les selles. Une étude américaine des années 80 a pourtant montré que sur des populations randommisées, la pratique de bilans de santé réguliers n’apportait pas d’avantages significatifs sur le groupe sans surveillance, mais qui consultait dès que le patient observait un symptôme anormal.

 En ce qui concerne la mammographie, c’est même l’inverse que l’on observe : depuis la mise en place de ces campagnes de dépistage en France pour les femmes de 50 à 75 ans, le nombre de cancers du sein a augmenté notablement. La dernière synthèse officielle des études comparatives sur l’efficacité du dé- pistage par mammographie émanant du réseau Cochrane (un groupe d’experts indépendants) conclut ainsi : « Si un décès par cancer du sein est évitable par le dépistage chez 2000 femmes suivies pendant 10 ans, on allonge la survie d’une femme, mais au prix de 10 traitements pour des cancers qui n’auraient probable- ment jamais évolué entraînant autant de surtraitements. »

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 Annonce d’un cancer

Espérons que cela ne vous arrive jamais… Mais nous sommes en droit de nous demander « quand » ça pourrait nous arriver ! Car plus de 400 000 nouveaux cas sont recensés en France par année et 160 000 décès… C’est près du tiers de tous les décès annuels en France. Chacun de nous se laisse aller à son imagination… « Je m’en fiche, je vais vivre ma meilleure vie, refuser les traitements, et profiter du temps qu’il me reste ». Ou au contraire : « Je vais mettre mes affaires en ordre et suivre à la lettre les consignes de mon oncologue. Et me préparer, qui sait, à faire mes adieux ».

  En vérité personne ne sait ce qu’une telle nouvelle déclenchera chez lui, ce jour- là. Sauf vous madame, et vous monsieur, si vous l’avez vécu vous-même. Nous connaissons tous au moins une personne dans notre famille proche qui se bat contre un cancer.

L’annonce du diagnostic de cancer est immédiatement suivie d’une sidération et d’une incapacité à écouter la suite des explications prodiguées par le médecin. Elle représente un temps important que nous n’avons pas le droit de manquer, en essayant de respecter quatre grandes règles :

  1. veiller à la façon dont le diagnostic lui est annoncé (évitez téléphone ou courrier !)

2. ne jamais mentir au patient (même s’il faut parfois « adapter l’information »),

3. ne pas se réfugier derrière des termes techniques ou statistiques qui n’ont pas de sens pour lui, dans ces moments là,

4. ne pas le saturer de détails lors de cette première consultation (il est incapable de tout entendre).

 Ce jour arrivera peut-être, je me permets de vous faire cette recommandation : considérez bien, pour espérer guérir, les outils de la médecine universitaire (qui vont s’attaquer à la tumeur) en même temps que ceux de la médecine naturelle (qui va renforcer votre immunité et réguler votre métabolisme).

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  Certains jusqu’au-boutistes rejettent la chimiothérapie, l’hormonothérapie, la radiothérapie… De l’autre côté, des médecins orthodoxes ne croient pas aux thérapies du cancer par les plantes ou la psycho-oncologie. Ce sont des querelles absurdes. Face à une maladie aussi perverse que le cancer, personne ne connaît à l’avance les « bonnes » thérapies qui vont vous aider.

Ne pas en essayer plusieurs (conventionnelles comme alternatives) serait une perte de chances. Certains grands médecins français ont compris cela. Voici quelques points importants qu’il faut retenir :

• Les chimiothérapies précédées par des jeûnes deviennent de plus en plus ré- pandues, efficaces pour certains car leur faisant porter moins d’effets secondaires (nausées, fatigue…) ;

• Il existe des cliniques où on soigne le cancer différemment avec des résultats étonnants, en pratiquant de la chimiothérapie, mais aussi en même temps des thérapies par les plantes ;

• Au chapitre prévention, l’alimentation devient valorisée par nos autorités sanitaires elles-mêmes qui lui attribuent 20 à 25% des cancers actuels ;

• Le renforcement de l’immunité, préventivement ou en accompagnement, est une des armes les plus prometteuses contre le cancer.

   L’accompagnement par un praticien qualifié et humain nous semble indispen- sable pour surmonter ces moments difficiles et mettre en place les conditions

 d’un nouveau départ dans la vie.

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Le centre anti-cancéreux

 Les services spécialisés ont des outils et des objectifs que vous devez connaître.

L’apparition de marqueurs biologiques assez spécifiques est d’un grand intérêt pour évaluer le potentiel évolutif, la réponse à la thérapeutique et les éventuelles récidives. Ces marqueurs tumoraux, sont des substances protéiques dont la

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 présence dans le sérum est liée à l’existence d’une tumeur maligne. Le marqueur idéal se doit d’être :

1. spécifique d’un seul type de cancer et détectable à un stade précoce,

2. son augmentation sera le reflet de la masse tumorale.

Certains marqueurs (imparfaits) sont bien connus :

• ACE (Antigène Carcino-Embryonnaire), pour les polypes et cancer du colon

• CA (pour Cancer Antigen) 15.3 pour le cancer du sein métastatique (normalement inférieur à 25 U/ml.)

• CA 125 pour le cancer de l’ovaire (et adénocarcinomes)

• CA 19.9 pour les cancers pancréatiques (et tube digestif) … etc.

     La découverte récente d’un récepteur tissulaire de la FSH a fait naître de nombreux espoirs, car cet agent de la croissance tissulaire est positif pour plus

 de 10 cancers différents.

 Pour les médecins qui en ont la pratique, le typage lymphocytaire représente

l’examen de choix pour le suivi du terrain cancéreux (cf. CAC de Villejuif). On peut y observer :

 3. une désadaptation progressive des défenses spécifiques = baisse des rapports T8C/T8S et T4/T8,

4. une augmentation des défenses anti-tumorales non-spécifiques

= lymphocytes NK et TK (NB. un rapport NK/TK inférieur à 1 évoque une métastase),

5. un état inflammatoire permanent = T3DR, VS et Ferritine augmentés.

Le système de cotation TNM prend en compte :

1. l’extension locale de la tumeur primitive

2. l’absence ou la présence d’envahissement ganglionnaire

3. l’absence ou la présence de métastase à distance.

• grade 1 = bien différencié (donc probablement peu invasif) 23

   Ainsi, un cancer du sein classé « T3N2MO » signifie que la tumeur est supérieure à 5 cm, qu’il existe une adénopathie axillaire palpable et fixée et que l’examen clinique ne permet pas de déceler de métastase à distance.

On complète ce code anatomique d’une appréciation de la différentiation tissulaire :

• grade 2 et 3 = moyennement différencié

• grade 4 = indifférencié (probablement à fort potentiel métastatique)

 On peut aussi préciser la vitesse de l’envahissement tumoral en calculant l’index mitotique (% de cellules cancéreuses en phase de mitose, ou (plus précis) leur « temps de doublement potentiel », indice intéressant pour quantifier la proli- fération tumorale et mieux adapter le traitement, en particulier la radiothérapie.

 II. Les différents types de cancer

 Le cancer du SEIN

Première cause de mortalité par cancer chez la femme (25% des cancers féminins, une sur dix a eu ou aura un cancer du sein et plus la femme est jeune, plus le pronostic est mauvais). Il peut exister une prédisposition familiale, son incidence diminue avec l’allaitement. Signe révélateur : présence d’un nodule sensible, la rétraction de la peau ou du mamelon. Diagnostiqué tôt, la guérison à 5 ans atteint 90% des formes opérables sans envahissement ganglionnaire.

Les localisations métastatiques sont par ordre de fréquence décroissante : l’os, le foie, le poumon et le cerveau. Ces adénocarcinomes plus ou moins infiltrants ont pour marqueurs le CA 15.3 (AG de membrane) et l’ACE (si stade avancé).

Traitement classique (mastectomie de moins en moins mutilante + radio ou chimiothérapie) et hormonothérapie anti-œstogénique (si récepteurs tumoraux

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 positifs). Attention cependant, le Tamoxifène (ou ses dérivés) augmente à terme le risque de cancer de l’utérus !

Le cancer du col de l’UTERUS

Il représente 14% des cancers de la femme, sa survie à 5 ans est de 79%. Son incidence augmente avec le nombre de grossesses et de partenaires sexuels (rôle oncogène des Papova virus). Les signes cliniques révélateurs sont : métrorragies et leucorrhées. Frottis classé de P1 à P5, à compléter par une biopsie en cas de doute. Risque d’extension vaginale (T2), utérine (T3) et à la vessie et rectum (T4). Marqueur épidermoïde : le SCC (glycoprotéine).

NB. La maternité diminue le risque de cancer gynécologique et mammaire, par contre grossesse et cancer ne font pas bon ménage : on choisira alors un protocole thérapeutique qui n’expose pas le fœtus à un risque excessif.

Le cancer de l’OVAIRE

Il représente 20% des tumeurs de la femme et de mauvais pronostic car pro- fondément situé, il se développe insidieusement et dissémine facilement sur le péritoine, entraînant ascite et métastases hépatiques. Peu de signes cliniques sont révélateurs : c’est « le tueur silencieux »… sensation de gonflement et douleurs abdominales inhabituelles, puis atteinte de l’état général. L’échographie et la laparotomie sont des temps indispensables pour affirmer le diagnostic (existence de métastases péritonéales en « taches de bougies » ?). Ses marqueurs sérique sont le CA 125 et l’ACE, parfois le dosage des hormones stéroïdiennes, si la clinique est évocatrice.

 Le traitement de ses formes métastatiques a vu sa médiane de survie (25% au stade 3 et 10% au stade 4) augmentée de 50% depuis l’emploi précoce de l’asso-

 ciation Taxol + Cisplatine, avec une bonne tolérance clinique.

 Le cancer de la PROSTATE

Si les adénomes sont frequents (2/3 des hommes âgés), le cancer prostatique est responsable de 10% des cancers chez l’homme. Avec plus de 50 000 nouveaux cas par an en France. Il s’agit le plus souvent d’un cancer d’évolution lente (survie à 5 ans = 87%). Il peut être totalement silencieux ou responsable de troubles urinaires (difficulté à uriner, envies plus fréquentes quand la tumeur a atteint un certain volume), de troubles de l’érection ou d’une sensation de lourdeur dans le bas-ventre. Des douleurs osseuses s’il existe des métastases.

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 L’agressivité de ce cancer est déterminée principalement par trois facteurs :

• l’extension du cancer (localisé dans la prostate, étendu aux ganglions lymphatiques ou dans d’autres organes, surtout os et cerveau)

• l’agressivité des cellules cancéreuses vues au microscope (score de Gleason)

• le taux de PSA (Antigène Prostatique Spécifique) dans le sang, qui peut être un indice d’évolutivité (normalement inférieur à 10 UI). Le taux des PAP (phosphatase acide prostatique) peut aussi être utilisé.

Autrefois, l’intervention chirurgicale et la radiothérapie étaient la règle… Or, à l’étude épidémiologique, les résultats à long terme de ces méthodes se sont avérées décevantes. En 2012, les auteurs concluent dans le célèbre New England Journal of Medicine que la prostatectomie est dangereuse et ne modifie pas la survie.

— Il repose sur un vieux dogme médical remis en cause depuis quelques années, qui associe un taux de testostérone élevé à une augmentation des risques du cancer de la prostate.

  Au stade métastasé d’un cancer de la prostate, le patient reçoit classiquement un traitement hormonal. Il s’agit d’une technique visant à baisser au maximum le taux de testostérone du patient. Ce traitement œstrogénique (antagoniste LH, anti-androgène et/ou œstrogènes) est problématique à deux égards :

— Il affaiblit la forme physique et morale des malades (impuissance, bouffées de chaleur et gynécomastie).

   Or, la production naturelle de testostérone est à son niveau le plus bas après 60 ans… précisément au moment où les cancers de la prostate, eux, explosent. En restant logique, on aurait tendance à conclure de cette observation que moins de

  testostérone provoquerait, en réalité, plus de cancers de la prostate…

 En résumé : baisser artificiellement les taux de testostérone chez des cancéreux de la prostate est de plus en plus contesté si l’on prend le critère du gain d’espérance de vie du patient, dégrade de manière incontestable la qualité de

  vie du même patient. Cela devrait suffire à susciter une remise en question sé- rieuse. Au sein du corps médical, mais aussi au plus haut niveau de nos autorités de santé !

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Celle-ci est parfois remplacée par un traitement médical de

 Curcuma (traitement traditionnel en Inde), Thé vert ou/et jus de Grenade.

phytothérapie :

  Le cancer du TESTICULE

Première cause de décès chez l’homme de 30 à 35 ans. On distingue les tumeurs germinales (vers l’âge de 20 ans) et les séminomes (après 40 ans) qui, traités par radiothérapie après exérèse, guérissent dans 95% des cas. Signes cliniques révélateurs : le gros testicule, parfois une gynécomastie (par sécrétion d’HCG). Marqueurs sériques : HCG, AFP (alpha fœtoprotéine), éventuellement l’ACE et la LDH-1.

 Le cancer du REIN

Il représente 3% des tumeurs malignes de l’adulte et concerne plus particulière- ment les hommes après 50 ans. La triade Classique : « hématurie + douleur du flanc + masse lombaire » a laissé la place aux progrès de l’imagerie, à tel point qu’une fois sur deux, c’est le diagnostic fortuit d’une tumeur asymptomatique. La néphrectomie élargie en a été longtemps le traitement de référence, lorsque la tumeur est encore localisée (survie à 3 ans de 95% pour les tumeurs inférieures à 3,5 cm). Dans 10% des cas, on déplore une localisation métastatique d’emblée, à traiter par l’association interféron alpha + interleukine (20% de réponses), en raison de la chimio-résistance spontanée des cellules tumorales du rein. Les formes familiales présentent une mutation du gène VHL (bras court du chromosome 3) ce qui pourrait jeter les bases d’un vaccin autologue (?).

 Le cancer de la VESSIE

Carcinome urothélial (80% des cas), carcinome épidermoïde (5%, après infection bilharzienne) ou tumeur développée sur polype, c’est un cancer assez peu fréquent (3% des cancers), mais le plus souvent rencontré de l’arbre urinaire, plus fréquent chez l’homme après 60 ans (tabac ?). Signes cliniques révélateurs : hématurie, troubles mictionnels, hémorroïdes. Marqueurs sériques : TPA (tissue polypeptide antigen) et ACE.

Les cancers du TUBE DIGESTIF

(21% des cancers chez la femme, 26% chez l’homme)

 * Œsophage : cancer épidermoïde de mauvais pronostic (35% à 5 ans si chirurgie complète). Signe clinique révélateur : la dysphagie. Marqueur sérique : SCC

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 * Estomac : adénocarcinome de mauvais pronostic (30% de survie à 5 ans si chi- rurgie complète, plus d’hommes que de femmes). Signes cliniques révélateurs : nausées, perte d’appétit, hématémèse. Pas de marqueur sérique fiable.

* Tumeurs carcinoïdes de l’intestin grêle. Multitudes de petits nodules sous- muqueux d’évolution lente, qui se révèlent par :

  — Une occlusion intermittente ou/et des épisodes diarrhéïques

— Des métastases hépatiques fréquentes,

— Des bouffées de chaleur et/ou des crises douloureuses abdominales, induites par la sécrétion de sérotonine (à traiter par le Désernil, Octréotide ou Lanréotide).

*

 Le diagnostic biologique repose sur le dosage de deux marqueurs : Chromo- granine A (sérique) et 5 HIAA (urinaire). Aucune chimiothérapie n’a fait la preuve de son efficacité.

 Cancer COLO-RECTAL :

 98% des cancers intestinaux, première cause de décès par cancer en Europe, surtout après 75 ans. Polypes, RCH et maladie de Crohn sont des facteurs prédisposants. Signes cliniques révélateurs : troubles du transit, présence de sang dans les selles. Marqueurs sériques : CA 19.9 et ACE. Dans le cancer du rectum, la récidive locale est fréquente (25%), réduite par la radiothérapie préopératoire.

  Image typique en « trognon de pomme »

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 NB. La colostomie est une intervention qui se pratique « par moitié » : l’hémi colectomie (droite ou gauche) avec abouchement rectal permet de respecter la

 physiologie digestive tout en assurant un nettoyage ganglionnaire optimal.

 Cancer du PANCREAS

L’adénocarcinome est de diagnostic difficile, car c’est un petit organe profond. Malgré la duodéno-pancréatectomie, l’interféron alpha + le cis-platine et le 5FU, la survie à 5 ans reste faible (10%) ! Signes cliniques révélateurs : douleurs épigastriques, amaigrissement et ictère. Marqueurs sériques : enzymes pancréatiques (amylase et lipase), CA 19.9 et ACE.

 Cancer primitif du FOIE ou hépatocarcinome

  En relation avec le virus de l’hépatite B, l’évolution est rapide. Signes cliniques révélateurs : douleurs de l’hypochondre droit, amaigrissement, ictère, parfois nodule palpable. Le traitement actuel est la greffe du foie. Echographie : nodule hypo ou hyper échogène. Marqueurs sériques : AFP (alpha fœtoprotéine) et

 Ferritine, enzymes hépatiques.

Cancers secondaires du FOIE

 Les métastases hépatiques ne peuvent bénéficier d’une exérèse que dans 10% des cas (survie de 30% des patients à 5 ans). Les autres cas (nodules multiples) seront traités par chimiothérapie systémique ou locale (5 à 10% de survie à 5 ans).

 Les cancers primitifs du POUMON

Premier cancer de l’homme dans les pays développés, très lié au tabagisme (3% des cancers chez la femme, 18% chez l’homme), de gravité extrême. Trois formes cellulaires :

• le carcinome épidermoïde (70%), d’évolution d’abord loco-régionale

• le cancer anaplasique à petite cellules (15%), très invasif et métastatique

• l’adénocarcinome (15%), plus féminin.

Les cancers secondaires du poumon ont un aspect typique en « laché de ballons »

 Signes cliniques révélateurs : infection broncho-pulmonaire récidivante, hémo- ptisie, altération de l’état général. Marqueurs sériques : SCC (carcinome épider- moïde) et NSE (Neuron specific enolase : cancer à petite cellules), Calcitonine.

 Les cancers de la TETE et du COU

En Europe, ces cancers épidermoïdes sont dominés par la responsabilité de l’alcool et du tabac en temps que facteur irritatif local : ils touchent surtout les

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 hommes de 50 à 70 ans (3% des cancers chez la femme, 10% chez l’homme). Localisations : rhino-pharynx (20%), oro-pharynx (25%), langue (20%) larynx (35%). Signes cliniques révélateurs : troubles de la respiration, de la déglutition, de la phonation. Marqueur sérique : SCC (squamous cell carcinoma).

* K de la langue (le traitement classique est chirurgical, complété d’Iridium ou de curage ganglionnaire = 60% de survie à 5 ans)

 * Le pronostic du cancer limité de la corde vocale est excellent puisque

 le pourcentage de guérison est d’environ 90%.

 * le K. du larynx et de la gorge est la 4ème cause de décès par cancer chez l’homme. Il s’agit d’un homme plus de 9 fois sur 10, âgé entre 50 et 70 ans. Le traitement classique est chirurgical : laryngectomie, complété de radiothérapie et de curage ganglionnaire. Il se solde par une trachéotomie permanente et une

 rééducation vocale = 60% de survie à 5 ans)

 * Le cancer du sinus piriforme (situé à côté du larynx) est de mauvais pronostic

 (30% de survie à 5 ans) en raison de récidives et de métastases.

 Le cancer de la THYROÏDE

Le cancer de la thyroïde est un cancer rare (1,3%), qui se développe souvent sur un goitre (30%), il touche deux fois plus de femmes que d’hommes. Signes cliniques révélateurs : nodule thyroïdien isolé et dur. Scintigraphie au PerTechnétate : nodule froid. Marqueurs sériques : dosage de …

• la Thyroglobuline : détection des récidives (après thyroïdectomie) si cancer différenciés (plus fréquents = 70%)

• la Calcitonine et ACE (si cancer médullaire sécrétant, rare et de pronostic sévère).

 Traitement par chirurgie et à l’iode 131 radioactif (si résidus tumoraux et métastases). Survie à 5 ans = 86%

 Les cancers de la PEAU

Fréquents (10% des cancers chez la femme, 11% chez l’homme) et ce d’autant plus que la portion de peau a été exposée au soleil (grande fréquence chez les sujets à peau claire et les albinos) ou à des agents irritants (goudrons…) durant la vie du patient. Toute lésion qui dure plus de trois semaines doit amener à consulter. On distingue deux formes principales :

1/ Epithéliomas basocellulaires (de malignité locale) et spinocellulaires (un peu plus invasifs). La « maladie de Bowen » en est souvent la forme annonciatrice (croûte épaisse).

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 Nous disposons d’une chimiothérapie de contact avec l’Aldara 5% crème (sachets à usage unique – 3 applications par semaine) qui fonctionne pour de petites lésions mal placées. Attention, car ce produit a des effets secondaires importants

 (bourdonnements d’oreilles, céphalées, gastralgies, insomnie…).

 2/ Mélanomes, c’est le risque tardif des coups de soleil, surtout sur les peaux claires et aux zones exposées (cf. doublement tous les 10 ans, d’où le slogan : « Pour sauver votre peau, montrez-la ! »). Il est de pronostic redoutable au stade métastatique, mais les perspectives thérapeutiques sont en plein développement

  (thalidomide, interféron, thérapie cellulaire…).

  Ci-dessus, cancer de la peau après abus de cabine UV de bronzage !

 Les cancers du tissu LYMPHOIDE

(3% des cancers chez la femme, 4% chez l’homme)

 1/ La maladie de Hodgkin (ou myélome multiple de l’adulte jeune, aujourd’hui curable à 85% des cas, mais dont les patients présentent une surmortalité à long terne : leucémies et tumeurs solides). Plastocytose médulaire = gammapathie monoclonale (protéinurie de Bence-Jones = chaînes légères). Signes cliniques révélateurs : douleurs osseuses, asthénie et sensibilité aux infections. Marqueurs sériques : ferritine, TPA, ACE et et Béta 2 microglobuline.

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  2/ Le lymphome non hodgkinien (sujet âgé). Parfois viro-induit (cf. lymphome de Burkitt et CMV, le virus HTCV au Japon…). Signes cliniques révélateurs : tumeur parfois visible, adénopathies, hépato et splénomégalie, altération de l’état général. Marqueurs sériques : VS, Ferritine, ACE et Bêta 2 microglobuline. Très sensibles à la radio et chimiothérapie, la greffe est utilisée en cas de rechute.

3/ les leucémies (qui représentent 30% des maladies malignes de l’enfant) :

–> Leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) qui affecte les lymphocytes immatures, entraînant anémie, granulopénie et thrombopénie. Après un « traitement d’in- duction », on obtient une récupération en 15 jours (10×10 cellules à 10×7) puis on effectue une greffe de moelle d’un parent. Risque de rechute neuro-méningée grave. 75% des enfants guérissent, 40% des adultes.

–> Leucémie aiguë myéloblastique (LAM) ou pro-myélocytaire qui affecte les granulocytes, aux résultats moins bons (cf. risque hémorragique).

–> Leucémie lymphoïde chronique (LLC) qui affecte les lymphocytes B. Pathologie du sujet âgé, d’évolution lente. Signes cliniques révélateurs : asthénie, adéno- pathies multiples, splénomégalie. Marqueurs sériques : hémogramme et myélo- gramme, Ferritine, ACE et Béta 2 microglobuline. Survie = 10 ans sans traitement, complications infectieuses et auto-immunes. Risque de transformation aiguë.

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 –> Leucémie myéloïde chronique (LMC) assez rare, sujets âgés, affection à granu- locytes porteurs du chromosome philadelphie (translocation 9/22). Très grosse rate et risque de transformation aiguë (50% de survie à 5 ans).

Citons aussi pour mémoire (syndromes myéloprolifératifs plus rares) :

–> la maladie de Waldenström (proche des leucémies et des myélomes), qui peut se manifester par des hématuries ou des pneumonies …

–> la maladie de Vaquez (polyglobulie qui peut évoluer en leucémie), dont les symptômes principaux sont l’érythrémie, une splénomégalie et des douleurs des extrémités …

–> la trombocytémie essentielle et la splénomégalie myéloïde (fibrose de la moelle).

      Les SARCOMES

Tumeurs malignes des os (ostéosarcomes, surtout le genou à l’adolescence, avec 70% de guérison – ou des gens âgés, complication d’une maladie de Paget) et des tissus mous (ex.: Leiomyosacome = tumeur d’un muscle lisse). Les chondromes et les angiosarcomes sont des tumeurs rares de faible malignité.

Les tumeurs du TISSU NERVEUX

A/ Tumeurs primitives qui au niveau de l’encéphale se manifestent parfois par des crises d’épilepsie, des troubles de la parole, une surdité unilatérale… L’IRM apportera les précisions topographiques indispensables, d’autant que radiothérapie et chimiothérapie ont une efficacité limitée sur le tissu cérébral.

• Le Neurinome (10% des cas), du nerf VIII en particulier

• Les Gliomes (40% des cas) dont l’Astrocytome, de malignité locale et le Glioblastome, la plus aggressive des tumeurs primitives du cerveau

• L’adénome hypophysaire (souvent révélé par un syndrome aménorrhée- galactorhée)

• Le Craniopharyngiome (hypophyse post.) ou le Méningiome (20% des cas)

• Le Neuroblastome, à marqueur urinaire : dosage de l’acide Homovanillique (HVA).

      B/ des métastases, qui s’aggravent généralement assez vite !

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 Les TUMEURS RARES et/ou à symptomatologie inusité

Il existe de nombreux développements tumoraux dont les symptômes sont tout à fait surprenants. Exemples :

• Tumeurs carcinoïdes, d’évolution lente, sécrétant de la sérotonine (ce qui provoque des crises douloureuses)

• Tumeurs mixtes (ex. : cancer des glandes salivaires)

• Thymone (tumeur du médiastin)

• Kaposi, sarcome de la peau et des muqueuses, chez les sujets infectés par le virus herpès, apparaissant lors d’une immuno-dépression (ex. : HIV)

• Mésothéliome, tumeur de la plèvre liée à l’exposition à l’amiante (actuel- lement 5000 cas/an en France !)

• Maladie de Pajet du sein : adénocarcinome de l’aréole = sorte d’eczéma unilatéral

• Cancer de l’œil

  Les syndromes paranéoplasiques (SPN) sont rares (moins de 1% des cancers). Ce sont essentiellement des atteintes auto-immunes (IgG membranaires ou cellul- aires – importants pour leur action sur l’évolution du cancer) du système nerveux central et périphérique qui accompagnent la présence d’une tumeur souvent de petite taille (quelques millimètres, parfois détectables au PET-Scan). Ils pré- sentent souvent une riche symptomatologie inflammatoire, vasculaire ou neuro- logique … fréquents dans l’Acanthosis nigricans et les K digestifs. On distingue :

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 1/ des neuropathies sensitives périphériques (par atteinte des ganglions ra- chidiens), essentiellement induits par des cancers du poumon (à petites cellules) : syndrome de Lambert-Eaton (SLE) représente, avec le botulisme (on peut utiliser le nosode Botulinum), le modèle des dysfonctionnements de la jonction neuromusculaire de type présynaptique, par opposition aux désordres de type postsynaptiques dont le type le plus répandu est la myasthénie.

2/ des encéphalites, marquées par des mouvements anormaux, jusqu’à la crise épileptique, une amnésie ou des troubles psychiatriques, essentiellement induits par des tumeurs de l’ovaire ou du testicule,

3/des encéphalomyélites par atteinte diffuse des structures centrales ou périphériques, induites par les cancers du sein ou du thymus. En dehors de l’éradication de la tumeur, les traitements des SPN restent décevants et les lésions neuronales constituées sont irréversibles.

Les tumeurs spécifiques à l’ENFANT

Les cancers de l’enfant sont cent fois moins fréquents que chez l’adulte (1% des cancers), mais ils évoluent plus vite. Les causes n’en sont pas élucidées, 5% seulement des cas ayant une corrélation héréditaire.

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 • Les leucémies (30% des cas) et la maladie de Hodgkin … voir plus haut

• Les tumeurs cérébrales (20% des cas), ex.: neuroblastome ou méduloblastome (toit du 4ème ventricule)

• Le néphroblastome, (10% des cas, mais 90% de guérisons)

• Les tumeurs osseuses, ex. : ostéosarcomes et sarcome d’Ewing : radiosensible mais métastasiant

• Les tératomes malins (ovaire ou testicule), le rétinoblastome (tumeur de l’œil), les rhabdomyosarcomes …

 Avoir un frère ou une sœur atteint d’un cancer, c’est pour un enfant avoir sa vie bouleversée. Les sentiments sont forts et contradictoires : tristesse, sentiment de responsabilité, jalousie et agressivité refoulée (l’enfant malade étant vécu comme le « préféré » !).

 Les traitements classiques en « Centre Anti Cancéreux »

« Il y a un temps pour s’acharner et un temps pour laisser la nature faire son œuvre. Parfois, nous ne pouvons rien faire d’autre que patienter. La patience n’est pas synonyme de passivité, mais demande de lâcher prise et d’avoir foi en nos objectifs. Nous faisons notre possible, et nous savons que la vie remplira sa part du contrat. Aujourd’hui, je cesse de m’inquiéter inutilement. Je pense et je passe à autre chose quand je ne peux rien changer à la situation. Combien démunis sont ceux qui n’ont pas de patience ! A-t-on déjà vu des blessures guérir autrementquelentement?» WilliamShakespeare.

 Le traitement qui sera proposé dépendra de la localisation et du stade de la maladie, différentes combinaisons étant possibles: chirurgie (qui passera en tissu sain avec évidemment ganglionnaire si nécessaire) et/ou radiothérapie (lorsque la tumeur est localisée), chimiothérapie, hormonothérapie (qui supprime l’acti- vation hormonale qui entretient la prolifération) et/ou immunothérapie (lorsque l’extension ne permet plus l’exclusion tumorale). Ces interventions sont guidées par les progrès des méthodes de localisation tumorale : échographie, fibroscopie, scintigraphie isotopique, scanner et IRM.

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Après une conférence de consensus (entre les médecins des différentes spécia- lités), on vous proposera de « rentrer dans un protocole », choisi pour avoir les meilleures chances de succès chez des patients dans des cas proches du vôtre.

La cancérologie universitaire modifie périodiquement ces protocoles, au vu des résultats obtenus dans les hôpitaux du monde entier. Elle a cependant traversé des crises de légitimité : ainsi un cancérologue renommé comme le Pr. G. MATHE,

, s’étant initié à la MTC durant sa retraite, n’a-t-il pas déclaré que s’il avait un cancer, il refuserait certains traitements classiques !

 initiateur de la cancérologie moderne en France et de la recherche sur le cancer

 en Europe (EORTC)

  Métastase osseuse d’un cancer du rein

 La radiothérapie est utile lorsqu’un foyer est localisé (peau, séminome, prostate) ou dans les lymphomes (Hodgkin, LLA) ou à titre palliatif : métastases osseuses (réduit les douleurs et le risque fracturaire) ou cérébrales. Elle utilise à présent des rayonnements de haute énergie (des rayons gamma jusqu’au particules lourdes), la technique des « feux croisés » et du calcul par ordinateur des iso- doses délivrées aux tissus profonds.

La « radiochirurgie » (Gammaknife) est par exemple une technique qui par stéréo- taxie traitera les lésions intra-craniennes. L’unité utilisée est le Gray (= 100 rads

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 ou 100 Kjoules/kg). Un traitement délivrera de 3 à 60 Grays en 4 à 6 semaines (n.b. irradiation naturelle = 4 milliGrays/an). Une nouveauté semble avoir beau- coup de succès dans plusieurs centres : la radiothérapie per-opératoire… Les aplasies médullaires, les nécroses ou les fibroses douloureuses ainsi que les lym- phœdèmes, en constituent des complications classiques.

 La « curiethérapie » est une variante utilisée sur les organes difficilement acces- sibles (base de langue, col utérin, rectum…). Elle utilise des fils d’Iridium 192

  (période 72 jours).

  La chimiothérapie est en progrès (surtout par l’utilisation séquentielle de plusieurs agents cytotoxiques, selon les phases des mitoses cellulaires, lors du doublement de la quantité d’ADN). Exemples de produits classiquement utilisés selon la ciné- tique cellulaire =

« G0 » phase de repos (surtout les cellules normales)

« G1 » phase précédant la synthèse de l’ADN (12 heures à quelques jours)… l’ADN se déroule

« S » phase de synthèse de l’ADN (2 à 4 heures) : on délivre alors les antimeatbolites : antagonistes de l’acide folique (Méthotrexate), de la pyrimidine (5FU) ou agents alkylants (Caryolysine, Cyclophosphamide, Endoxan…)

« G2 » phase tétraploïde (2 à 4 heures) : on délivre alors les antibiotiques inter- calants : Streptomyces (Bléomycine)

« M » mitose : les antimitotiques… Alcaloïdes végétaux : Vinca major (Vinblastine, Vinorelbine), Podophyllotoxine, Taxol (Taxus baccata), Etoposide (Mandragore) et Colchicine.

C’est un peu comme de vouloir bombarder des camions sur une autoroute : la meilleure méthode consiste à y intaller un feu rouge (on bloque toutes les cellules

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 dans une phase de mitose particulière), puis de faire passer brutalement le feu au vert : toutes les voitures se précipitent, c’est le moment de lâcher les bombes ! On utilisera donc le poison de la phase suivante, au moment où un maximum de cellules tumorales y entrent.

Cinq classes de produits sont utilisées :

1. Agents alkylants (inhibent l’ADN) : cisplatine, cyclophosphamide

2. Antimétabolites : méthotrexate, 5-Fluoro-Uracyl,

3. Alcaloïdes de la pervenche (lymphomes) : vincablastine, vincacristine

4. Antibiotiques cytotoxiques (leucémies) : bléomycine

5. Hormones et antagonistes hormonaux (sein, prostate) : tamoxifène

 Certains remèdes (Cis-platine, interférons, hormones) ne présentent pas de spé- cificité de phase.

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 La chimiothérapie utilise aussi parfois des pro-drogues : molécules activées par un enzyme dans l’organisme (ex.: la Leurimicine, le Carbo-platine) … ou la « photo-chimiothérapie », c’est-à-dire l’illumination locale (bouche / œsophage / peau…) de petites tumeurs préalablement marquées par une substance photo-

 sensibilisante (dérivée de l’hématoporphyrine).

 De nouveaux produits sont toujours essayés, comme actuellement le « Votrient » dont le principe actif toxique est le pazopanib (inhibiteur des protéines impliquées

 dans la croissance et la dissémination des cellules néoplasiques).

 Les cancers hormono-dépendants (ex. 2/3 des cancers du sein peuvent bénéficier d’un traitement ciblant ces récepteurs œstrogéniques). On utilise ainsi, selon des protocoles variables :

1. antiœstrogène (Tamoxifène)

2. inhibiteur d’aromatase stéroïdien ou non (en post-ménopause)

3. analogue de la GnRH

  Les traitements radio et chimiothérapiques puissants ont des limites naturelles : la neutropénie fébrile, la thrombopénie, des mucites ou diarrhées, des compli- cations hépato-rénales, parfois même des leuco-encéphalites ! De plus, ces trai-

  tements sont tératogènes.

 Le problème se complique quand la phase immunodépression (agranulocytose et risque de reprise tumorale rapide) se complique d’une surinfection ou de la réactivation d’une virose chronique (ex. : Herpès, CMV). Les aplasies médullaires peuvent être limitées par l’utilisation de facteurs de croissance comme le G-CSF

 ou GM-CSF.

  La limite des méthodes classiques est admise dès 1974 par le Pr. Mathé : « Lorsqu’un patient est en phase perceptible de la maladie, il porte en lui environ un kilogramme de cellules tumorales (soit 10 puissance 12). Une rémission apparem- ment complète peut être obtenue par une chimiothérapie. Mais le patient est encore porteur d’une maladie résiduelle qui peut se limiter à un gramme de cellules (soit 10 puissance 9) disséminées dans l’organisme ». C’est sur ce reliquat cellulaire que vont s’exercer l’hormonothérapie et l’immunothérapie (classique ou non),

 ce qui fera la différence entre guérison et récidive !

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  Le but des méthodes classiques (chirurgie/chimio/radiothérapie) est d’inter- rompre la croissance exponantielle de la tumeur afin de ramener le volume tumoral à un point tel que le système réticulo-endothélial puisse accomplir le

      nettoyage final.

   Mais ces chimiothérapies « modernes » ont un revers : nous observons de nom- breuses rechutes tumorales précoces. En effet, le tissu lymphoïde ayant supporté des doses toxiques fortes, l’immuno-dépression induite ouvre la porte aux récidives !

  Avenir de la chimiothérapie :

 la génétique ouvre l’ère des traitements sur mesure »

Tel est le titre alléchant d’un article du périodique Science et vie n° 1022, novembre 2002. On y apprend que : « L’étude du profil génétique des malades va permettre de proposer des traitements « à la carte », gage de plus d’efficacité et de moins d’effets indésirables. C’est une révolution qui est en marche, même si certains obstacles subsistent… »

En effet, les scientifiques estiment actuellement que les médicaments modernes sont, en moyenne, efficaces à seulement 30% sur l’ensemble des personnes qui les prennent, avec une fourchette de 10 à 80% selon les produits et les patients. En outre, ces prescriptions entraînent 18% d’effets indésirables (près de 45% pour l’Isoniaside) et 10% des hospitalisations ont une cause iatrogène !

« Médicaments :

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C’est le généticien, G. Lenoir, qui l’affirme : « En administrant, grâce à l’infor- mation génétique, un traitement adapté à chaque patient, la médecine inaugure une nouvelle ère, aussi importante que le passage du boulier à l’ordinateur ! » Ph. Amouyel, directeur de l’unité 508 de l’INSERM, confirme : « Tenir compte du profil génétique des patients lors de la mise au point et de la prescription d’un traitement permet d’améliorer son efficacité et de limiter les effets secondaires. Les variations individuelles, appelées polymorphismes, se répartissent sur l’en- semble de la molécule d’ADN qui constitue notre patrimoine héréditaire. Ce sont ces variations qui expliquent les différences d’activité biochimique de nombreuses protéines, comme par exemple les cytochromes P450, qui interviennent dans le métabolisme rénal et hépatique des produits actifs composant les médicaments. »

Cette « médecine du futur » sera donc assez simple : on commencera par pré- lever chez le patient un échantillon de sang (ou de tumeur en cas de cancer) afin d’y détecter les gènes interagissants avec le médicament pressenti. Ce « profil génétique » permettra de prédire la tolérance à la molécule, son efficacité ou les effets secondaires qu’elle risque d’entraîner. Actuellement une dizaine de ces protocoles thérapeutiques sont appliqués en Europe, essentiellement dans le domaine du cancer. Ainsi fonctionnent certaines chimiothérapies :

– Herceptin et l’oncogène HER2 (cancer du sein) – Le 5-FU et le gène DPD (cancer du colon).

D’autres substances comme le Glivec (leucémie myéloïde chronique), les Taxanes (cancer du sein et de l’ovaire) bénéficient actuellement de recherches sous l’égide du ministère de la santé, d’Ipsogen (société de biotechnologies) et de la Ligue contre le cancer.

On s’acheminerait donc vers une progressive généralisation des « traitements à la carte », comme le suggère la constitution par treize gros laboratoires et quatre centres de recherche publics d’un consortium international visant à établir un catalogue du polymorphisme des nucléotides (SNP). On nous pronostique que la prise en charge individualisée des patients deviendra progressivement effective… Cependant, comme le remarque Ph. Froguel du CNRS : « Les laboratoires sont tiraillés entre la volonté d’aller vers ces médicaments plus efficaces, moins risqués pour les malades et la crainte d’une trop grande segmentation du marché. Adapter une molécule à un profil génétique, cela revient à diminuer le nombre de prescription, c’est-à-dire sa rentabilité ! » Les laboratoires tenteront certaine- ment de négocier à la hausse le prix de ces traitements lorsqu’ils se généra-

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liseront, et cela même si la dépense de recherche est moindre (meilleur ciblage des patients, essais thérapeutiques avec moins de malades…).

La très officielle revue Prescrire rappelle que beaucoup de médicaments pré- tendument « anti-cancer » n’ont pas d’effets positifs permettant de compenser les dangers pour les patients. La revue mentionne le défibrotide (Defitelio®), le mifamurtide (Mepact®), le nintédanib (Vargatef®), l’olaparib (Lynparza®), le panobinostat (Farydak®), la trabectédine (Yondelis®), le vandétanib (Caprelsa®), la vinflunine (Javlor®), tous utilisés en cancérologie…

Une approche chimiothérapique originale

  Le Dr. Philippe Lagarde, cancérologue niçois, a fait parler de lui ces dernières années, en prônant des formules originales de micro-chimiothérapie continue, en lieu et place des doses brèves et puissantes, classiquement utilisées… Il in-

 sistait aussi sur l’importance de :

 1/ protéger les organes nobles pendant les traitements agressifs

 2/ mettre en place, dès que possible, une immuno-stimulation ciblée.

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 Après des années de procédures diverses, celui-ci a dû jeter l’éponge en France et a donc dirigé des années durant un des plus grands centres anticancéreux

 privés d’Europe, en Italie !

 Adjuvants classiques utilisés à présent :

1/ Différentes formes d’immunothérapie ont été essayé, avec des succès certains (voir chapitre spécifique)

2/ Les rétinoïdes (proches de la vitamine A) qui favorisent la différentiation cellulaire représentent une voie de traitement prometteuse des cancers de la peau et des leucémies aiguës pro-myélocytaires (au prix de quelques effets secondaires).

3/ Les agents limitant la prolifération vasculaire (néovascularisation péri-tumorale) : l’Avastin (ou le MVASI) sont des médicaments à base dumêmeanticorps monoclonal, le bévacizumab, anticorps anti-VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor). Il se lie au VEGF, facteur clé de la vasculogenèse et de l’angiogenèse. La neutralisation de l’activité biologique du VEGF fait régresser les vaisseaux tumoraux et inhibe la formation de nouveaux vaisseaux tumoraux, inhibant ainsi la croissance tumorale. Ils sont indiqués dans le traitement de plusieurs cancers (colorectal, sein, rein, poumon, gynécologiques). Mais ceux-ci ont des effets indé- sirables : saignements de nez, insuffisance rénale… effet secondaire poten- tiellement grave de ce médicament dont l’utilité réelle fait d’ailleurs débat ! Un équivalent naturel, extrait du cartilage de requin, a parfois donné des résultats intéressants.

4/ Le Dichloracétate (DCA), molécule non toxique qui agit sur la mitochondrie et limite donc la croissance du tissu tumoral (qui fonctionne par transformation du glucose en pyruvate, puis en acide lactique). Des essais sont en cours dans les glioblastomes (tumeurs cérébrales très agressives), avec des résultats encou- rageants (Michelakis et coll. dans Science Translational Medicine, 12 mai 2010).

5/ A noter le rôle adjuvant des biphosphonates (Clastoban) administrés en IV ou per os, qui inhibent la fonction ostéoclastique et réduisent donc le risque de fracture des métastases osseuses, surtout des cancers du sein et des myélomes, comme des hypercalcémies malignes. Au prix cependant d’une complication rare mais redoutable : la nécrose maxillaire !

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 Attention à l’hypercalcémie tumorale (> à 2,6 mmol/l) des cancers de la thyroïde ou des métastases osseuses, qui peut entraîner des troubles digestifs, une asthénie avec confusion mentale et des troubles cardiaques graves.

Attention aussi aux crises de goutte induites par des lyses tumorales massives !

Exemple de traitement chimiothérapique pour un myélome : 12 semaines, pour subir ensuite une autogreffe et séjour en chambre stérile.

• 2compriméslesoirencontinudeThalidomide

• 2injectionsdeVelcadeparsemaineàl’hôpitallesmardisetvendredis

(2 semaines d’injections et 1 semaine de repos)

• 1comprimélematindeneofordex40,pendantlessemainesd’injection

• 1injectionparjourinnohep

• 1comprimématinetsoirdezelitrex500

• 2comprimésamoxicillinematinetsoir

  Immunothérapie des cancers

Des découvertes fortuites…

En 1924, W. Coley, cancérologue américain observe le cas d’un patient qui souffre à la fois d’un sarcome des os gravissime et d’une infection, la scarlatine. A la fin de son épisode infectieux, le malade guérit de son sarcome, sans traitement spécifique, et ne rechuta plus jamais !

 Dans les années 1930, le Pr. A. Vernes, directeur de l’institut prophylactique de Paris, observe que certains patients atteints de cancer et de tuberculose voyaient leur cancer régresser à chaque poussée évolutive de leur tuberculose. Il dé- veloppe alors une immunothérapie basée sur la prise cyclique de sels de métaux

 lourds (palladium…) et d’agents physiologiques (sélénium…).

 (Voir chapitre « Approches historiques »)

 La théorie du danger développée par Polly Matzinger (2013)

Pendant de nombreuses années, les recherches en immunologie ont été centrées sur la réponse immunitaire adaptative et la plupart des immunologistes consi-

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 déraient que sa fonction principale était de faire la distinction entre « soi et non soi ». Plus récemment, plusieurs équipes ont proposé que la fonction principale du système immunitaire est en réalité d’éliminer les agents pathogènes. Or, c’est le système immunitaire inné, longtemps négligé, qui joue un rôle essentiel dans l’induction d’une réponse contre les micro-organismes. Ce système réagit préco- cement aux infections, voire instantanément, puis il induit et oriente la réponse du système adaptatif. Plusieurs théories ont été élaborées pour expliquer com- ment les systèmes (inné et adaptatif) collaborent dans la réponse immunitaire et la tolérance.

Apparaissent alors des armes thérapeutiques nouvelles :

1/ L’immunothérapie passive :

Par les cytokines qui possèdent la propriété d’activer le système immunitaire. Les premiers essais cliniques de ces produits, fruits de l’immunologie et du génie génétique sont :

   • L’interféron Alpha : LLC et Leucémie à trileucocytes, myélome après chimio. (20% sensibles), Kaposi

• L’interLeukine 2 (qui active les T8C) : le cancer du rein (30%), mélanomes (20%)… mais pas ses rechutes !

• LesACmonoclonauxantiiL6(indispensablesàlaproliférationtissulaire):dans le myélome multiple, le cancer du rein et le Kaposi.

• Des substances inhibant l’angiogénèse (néovascularisation) et les métallo- protéinases (dissémination).

 2/ L’immunothérapie adoptive :

a – Les greffes de moelle osseuse ont commencé en 1957 (chercheurs irradiés). L’action immunitaire des cellules du greffon contre les cellules cancéreuses est maximale (leucémies, aplasies médullaires). Une meilleure connaissance du HLA précise le choix des donneurs de l’entourage familial depuis 1970. Depuis les méthodes de tri cellulaire, les auto-greffes se développent.

b – la thérapie cellulaire utilise des « tumor infiltrated lymphocytes », cellules des ganglions envahis cultivés durant 6 semaines puis réinjectés avec de l’iL2 (très efficace si tumeur de petit volume), ou des cellules dendritiques surexprimant l’ACE, afin que les lymphocytes cytotoxiques du patient soient activés. Les pre- miers résultats sont prometteurs, de l’ordre de 50% à 5 ans pour des tumeurs inopérables ou métastatiques.

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 3/ L’immunothérapie active : non spécifique (ex.: instillations de BCG dans les tumeurs de la vessie) ou spécifique = les « vaccins anti-cancers » qui ont été jusqu’à présent relativement décevants et restent encore réservés à des centres ultra-spécialisés. Chez la souris, on a fait régressé des mélanomes infiltrants (implants de cellules dendritiques reprogrammées + peptides du « signal du danger »). Certains de ceux-ci ont pu obtenir un effet vaccinal en injectant un AG (ex.: virus canarypox) associé à des cellules tumorales.

Une récente étude (Clinical Cancer Research, Nov. 2010) de R. Barth et coll. fait état des bons résultats de cellules dentritiques mélangées à des protéines spécifiques à la tumeur. Ce « vaccin » a stimulé une réponse antitumorale des lymphocytes T dans 60% des cas. Sur 26 patients souffrant de métastases hépatiques d’un cancer colique, ce vaccin personnalisé a permis d’obtenir 63% de survie à 5 ans 1/2, alors que seulement 18% de survivants chez ceux qui n’avaient pas eu cette réponse.

Les soins palliatifs

Les Centres Anti Cancéreux développent depuis quelques années des “unités de soins palliatifs”, où l’accompagnement du malade peut s’organiser. Elisabeth Kübler-Ross (psychanalyste suisse) a systématisé dès 1969, les étapes que traverse la personne malade jusqu’à la mort : dénégation, puis colère, marchan- dage (prise de conscience graduelle), dépression, enfin acceptation (et aug- mentation de la conscience de soi et des contacts avec autrui).

Le « projet de soins » consiste pour l’équipe médicale en une réduction des douleurs et des troubles métaboliques et fonctionnels induits par la tumeur, mais surtout en une aide psychologique qui va permettre au malade d’éviter la solitude, de l’aider à vivre en lui donnant l’occasion d’exprimer ses sentiments, ses difficultés, ses désirs et ses espoirs.

Le patient cancéreux ne meurt jamais de son cancer, mais d’une des complications secondaires de celui-ci :

   — Cachexie ou compression d’un organe de voisinage (rein, cortex, etc.)

— Embolie (attention à l’utilisation des H.E. qui peuvent être thrombogènes).

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 Les thromboses veineuses devront d’ailleurs être une préoccupation constante chez le patient cancéreux, d’autant que leur prise en charge est difficile (hormo- nothérapie, chimiothérapie, accès veineux central…). L’héparine reste la base du traitement, en dehors d’une insuffisance rénale, traitement parfois complétée par la pose d’un filtre sur la veine cave.

III. Les approches alimentaires

 Alimentation et prévention du cancer

 L’influence de l’alimentation sur la survenue des cancers est, depuis plusieurs années, un sujet très médiatisé. Les rapports entre alimentation et cancers sont de deux niveaux : l’existence éventuelle de substances cancérigènes dans les

 denrées alimentaires et le rôle de l’alimentation dans leur prévention.

 Aujourd’hui, les recherches portent essentiellement sur le rôle protecteur que certains aliments auraient vis-à-vis du cancer. Les diverses hypothèses sur ce rôle protecteur ont parfois été mises en avant pour justifier la prise de compléments alimentaires afin de prévenir les cancers. Malheureusement, la réalité est plus

 nuancée.

 En ce qui concerne les cancers favorisés par un certain type d’alimentation … Le tube digestif est l’organe le plus en contact avec les aliments : on observe davantage de cancers du côlon (gros intestin) et moins de cancers de l’estomac qu’autrefois. Cette évolution est probablement due aux changements de nos habitudes alimentaires : l’amélioration des techniques de conservation des ali- ments, à la diminution de la consommation des aliments en saumure et à la moindre quantité d’alcool absorbée.

  Quant aux effets de l’alimentation sur la prévention des cancers, on voit de plus en plus souvent fleurir dans la presse des affirmations souvent catégoriques sur les vertus supposées de tel ou tel produit. La recherche d’aliments capables de protéger des cancers remonte à la fin des années 1970. En étudiant la fréquence de certains cancers, on a constaté de fortes disparités entre les pays, d’où l’hypothèse d’un rôle des habitudes alimentaires. Malheureusement, la quête d’aliments miracles a suscité plus de questions que de réponses et le rôle de l’alimentation dans la prévention du cancer reste encore assez obscur. Ainsi les Mormons, dont l’alimentation est riche en céréales, pauvre en viandes et

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 dépourvue d’alcool et de caféine, sont significativement moins atteints de

 cancers du sein ou du côlon que le reste des Nord-Américains.

 De nombreuses études épidémiologiques ont suivi, qui semblent indiquer un rôle de l’alimentation, en particulier dans la survenue du cancer du sein (lié à une alimentation riche en graisses) et de celui du côlon (lié à un apport insuffisant en fibres). Néanmoins, les habitudes alimentaires étant souvent le reflet d’une hygiène de vie plus globale, il était nécessaire de distinguer le rôle des aliments de celui des autres facteurs potentiels, tels que l’activité physique, l’usage du

 tabac ou la qualité de l’environnement, etc.

  Parallèlement, un travail de laboratoire fut mené sur des cultures de cellules ou sur des animaux pour essayer d’isoler, à partir des aliments, des substances qui préviendraient le cancer. Ces recherches ont permis d’identifier un nombre considérable de molécules potentiellement protectrices : par exemple les vitamines C et E, les caroténoïdes ou les isothiocyanates (présents en grande quantité dans les choux et le cresson). Certaines études ont alors mesuré les

 effets d’une alimentation enrichie en telle ou telle de ces substances.

 Malheureusement, ces études ont donné des résultats discordants et soulèvent davantage de questions que de réponses. Par exemple, il semble désormais établi qu’une alimentation riche en graisses ne favorise pas directement l’apparition du cancer du sein. En revanche, l’excès de poids est un facteur de risque pour ce cancer après la ménopause, et une alimentation riche en matières grasses

 contribue à cet excès.

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 De la même manière, l’effet des fibres alimentaires réduisant la survenue de cancer du côlon reste probable, mais incertain. Si une vaste étude européenne a montré qu’un apport quotidien de 35 g de fibres (équivalent à sept fruits ou légumes, ou à six tranches de pain complet) réduisait de 40% le risque de développer ce type de cancer, plusieurs études américaines du même type n’ont pas révélé d’effet majeur. Néanmoins, le rapport publié en 2007 par le Fonds mondial de recherche contre le cancer considère comme probable l’effet pro- tecteur des fruits, des légumes et des autres aliments riches en fibres, vis-à-vis des cancers du tube digestif. De la même manière, il semble que les produits laitiers et le calcium aient un effet similaire sur les cancers du côlon et du rectum

 (mais augmenteraient le risque du cancer de la prostate ?).

 Le rapport du Fonds mondial cite également un effet protecteur probable des aliments riches en sélénium et en lycopène (un pigment caroténoïde présent en grande quantité dans les tomates) vis-à-vis du cancer de la prostate.

Les études portant sur les vitamines C et E et sur le bêta-carotène (pro-vitamine A) n’ont pas confirmé leur rôle dans la prévention du cancer du côlon. Une étude finlandaise a même montré un risque augmenté de cancer du poumon chez des fumeurs recevant des compléments de bêta-carotène. L’étude Suvimax a montré une augmentation du risque de cancer de la peau chez les femmes prenant du bêta-carotène !

Aujourd’hui, d’autres études de ce type sont en cours : par exemple, on étudie les éventuels effets d’une alimentation pauvre en matières grasses et riche en fruits, légumes et céréales sur les cancers féminins. Les chercheurs s’orientent davantage sur le rôle des quantités de nourriture ingérées et des déséquilibres alimentaires, plutôt que sur les effets protecteurs de tel ou tel aliment.

La recherche de substances capables de lutter contre les cancers déjà existants continue. Les isothiocyanates des choux et les curcuminoïdes (extraits du curcuma, une épice qui donne sa couleur jaune au curry) font l’objet de nom- breuses études afin de mieux comprendre leurs mécanismes d’action et leur usage potentiel.

En 2007, le Fonds mondial de recherche contre le cancer a émis diverses recom- mandations pour se protéger du cancer. Il recommande :

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 1/ D’être aussi mince que possible, dans la limite de la fourchette de poids normale (IMC compris entre 21 et 23). Les courbes de poids des enfants et des adolescents devraient être surveillées pour que, à 21 ans, ceux-ci soient dans la zone inférieure de la fourchette de poids normale.

2/ Attention aux aliments très gras ou très sucrés, ainsi qu’aux boissons sucrées ou alcoolisées. De plus, un apport excessif en acides gras saturés, issus des viandes, du beurre ou des fromages, pourrait augmenter le risque de cancer du colon.

Donc, pour se protéger du cancer, il est préférable de limiter sa consommation d’aliments très riches en énergie (gras ou très sucrés, apportant plus de 250 kcal pour 100 g) et, en particulier, de boissons sucrées (sodas, sirops, jus de fruits, etc.). De plus, il est préférable d’éviter autant que possible les plats préparés et la restauration rapide, souvent très riches en calories, gras et sel.

3/ De consommer principalement des aliments d’origine végétale (légumes frais et fruits) qui sont riches en nutriments et en fibres. Ils pourraient protéger de nombreux cancers. Il est préférable de consommer au moins cinq portions (400 gr. minimum) de légumes frais et de fruits par jour, en variant leurs couleurs (rouge, jaune, vert, orange, etc.) et en n’oubliant ni l’ail, ni l’oignon, ni les produits à base de tomate. Les légumes féculents (pomme de terre, manioc, etc.) ne doivent pas prendre la place des légumes non féculents. Les céréales comme le blé ou le riz, ainsi que les légumes secs (haricots, lentilles, pois, etc.) devraient être consommés tels quels plutôt que transformés sous forme de farines, pauvres en fibres.

4/ De limiter la consommation de viande rouge (bœuf, porc, agneau, chevreau) et éviter la charcuterie qui sont considérées comme des causes probables de certains cancers (côlon, rectum). Il est conseillé de consommer moins de 500 g de viande rouge par semaine dont une part minime ou nulle de charcuterie. Il est également préférable de modérer sa consommation de grillades au barbecue qui peuvent être riches en composés cancérigènes (graisses Trans).

5/ De boire de l’alcool modérément, voire… pas du tout !

La consommation d’alcool est le principal facteur de risque de cancer lié à l’alimentation en France. Les recommandations en termes de prévention des

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 cancers sont plus strictes que les recommandations générales : pas plus de deux verres par jour pour les hommes, un pour les femmes. Cette recommandation tient compte des effets protecteurs de l’alcool contre les maladies cardio- vasculaires (?) en réalité, le risque de cancer est augmenté quelle que soit la quantité d’alcool consommée.

6/ De limiter sa consommation de sel dans les aliments

Le sel et les aliments conservés par salaison sont une des causes du cancer de l’estomac. Pour se protéger, il est préférable d’éviter les aliments salés et con- servés par le sel et de veiller à ne pas consommer plus de 6 g de sel (2,4 g de sodium) par jour. Attention en particulier aux plats préparés, aux fromages et au pain qui contribuent pour une grande part à nos apports de sel.

 Quelle place pour les compléments alimentaires dans la prévention du cancer ? Les preuves scientifiques montrent que les compléments alimentaires peuvent aussi bien prévenir que favoriser certains cancers, selon les dosages ou l’état de santé de la personne qui les prend (cas des caroténoïdes). Le Fonds mondial de recherche contre le cancer déconseille donc l’usage des compléments alime- ntaires dans le but de prévenir les cancers ! Dans le doute, mieux vaut adopter une alimentation équilibrée que de prendre des compléments alimentaires aux effets indésirables encore mal definis à long terme.

 7/ Dans une approche plus globale, l’activité physique pourrait jouer un rôle dans la prévention de certains cancers. De plus, en aidant les fumeurs à arrêter, elle contribue à réduire la fréquence des cancers liés au tabac (poumon, bronches, bouche, gorge, etc.). Les recommandations du Fonds mondial sont de pratiquer une activité physique modérée (comparable à de la marche énergique) pendant au moins 30 mn par jour puis, une fois en forme, de pratiquer une activité spor- tive pendant 30 mn par jour (ou augmenter la durée de l’activité physique mo- dérée à 60 mn par jour). Les activités sédentaires comme regarder la télévision

 devraient être limitées.

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 Le traitement métabolique des cancers

« Nous n’avons compris ni le cancer ni l’Alzheimer parce que nous ne comprenons pas ce qu’est la vie. Ce n’est qu’au prix d’une relecture des mécanismes simples delaviequenoussauveronslesmalades.» L.SCHWARTZ

  On sait, depuis les travaux du Pr. Otto Warburg (1883-1970), que la cellule cancé- reuse consomme une quantité accrue de glucose et produit un excès d’acide lactique. Il déclare en 1956 : « Les cellules cancéreuses sont issues de cellules normales dont la respiration cellulaire a été lésée de façon irréversible. Nos cellules peuvent soit oxyder et donc brûler (catabolisme), soit réduire et donc synthétiser (anabolisme). » Warburg pensait que la cellule tumorale « réduisait » et donc grossissait. Pour lui, la mitochondrie, centrale énergétique cellulaire, qui brûle le sucre, sorte de fioul tissulaire, était défaillante.

 Si la médecine universitaire a peu à offrir en dehors de l’approche standard (couper, empoisonner, brûler ?), de nouvelles données suggèrent que la cétose nutritionnelle (alimentation pauvre en sucres) pourrait aider à traiter la plupart des cancers. Avant les anomalies génétiques nucléaires qui provoquent le cancer, il y aurait d’abord une altération des mitochondries.

 Pour Laurent SCHWARTZ et Jean-Paul BRIGHELLI, le changement de perspective a été de percevoir le cancer comme une maladie proche du diabète. Ils ont établi, grâce à un biochimiste, Maurice Israël, une liste d’une centaine d’enzymes dont l’activation ou l’inactivation pouvaient expliquer la « fermentation cancéreuse ». Puis, consultant la pharmacopée, Ils ont établi une liste de molécules susceptibles de corriger ces anomalies.

Au terme d’une première phase d’expérimentation animale, deux molécules simples, l’acide lipoïque et l’hydroxycitrate, étaient, chez la souris, plus efficaces que la chimiothérapie anticancéreuse. Toutes les souches (cancer de vessie, de poumon ou mélanome) répondaient de la même façon au traitement métabo- lique. Cette apparente universalité était de bon augure et suggèrait qu’ils avaient touché un mécanisme important.

 C’est l’intendance qui fait la force des armées et son défaut explique les déroutes ! Il faut donc couper les vivres au cancer. Sans un afflux de nourriture,

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 bien supérieur à celui des tissus normaux, elle ne peut survivre. Encore faut-il

 couper toutes les voies métaboliques !

 1/ Le régime cétogène consiste en fait surtout à réduire la part de glucides de l’alimentation (moins de 50 gr./jour), autrement dit d’arrêter les céréales, les

 pâtes, les pommes de terre, le lait, les fruits et bien sûr toutes les sucreries.

 Attention cependant, la cétose comporte trois contre-indications principales :

1. les insuffisances de la fonction rénale (prise de diurétiques, antécédents de glomérulo-néphrite, à contrôler éventuellement par un dosage de la créatinine)

et la goutte (en cas de doute, un dosage de l’acide urique est souhaitable.

2. les « endocrinopathies », c’est-à-dire toutes les dysfonctions endocrines non

stabilisées.

3. et les troubles mentaux (patients incapables de suivre un régime correctement,

quel qu’il soit !).

2/ L’acide lipoïque permet de lever le blocage qui empêche la cellule tumorale de digérer le glucose. En langage technique, c’est un cofacteur de la pyruvate déshydrogénase.

    L’acide lipoïque est une vieille molécule, prescrite dans plusieurs pays européens pour traiter les troubles neurologiques conséquences du diabète ou de la chimio- thérapie anticancéreuse. Son efficacité est largement démontrée et les effets secondaires sont limités. L’acide lipoïque n’est pas présent dans l’arsenal phar-

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 maceutique français, probablement car son faible prix ne justifie pas, aux yeux des fabricants, l’investissement…

3/ L’hydroxycitrate, bloque la synthèse des lipides de la membrane et force la cellule à brûler. En langage technique, c’est un inhibiteur de la citrate lyase. C’est un complément alimentaire qui est vendu dans les parapharmacies et qui est censé aider à maigrir. Cet hydroxycitrate est un cousin de l’acide citrique qui rend le citron amer et donne son goût au Coca-Cola.

 4/ Toujours chez la souris, l’addition d’une troisième drogue, l’octéotide, arrête la croissance, celle d’une quatrième, un extrait de poivre, poison de la mito- chondrie, la capsaicine, faisait régresser le cancer. Tout ceci est sans toxicité évidente. Voilà une piste nouvelle. Est-elle la bonne ? Le fait que chez la souris, trois ou quatre molécules (et non une centaine) suffisent à arrêter la croissance tumorale suggère que le cancer résulte d’un faible nombre d’anomalies enzy- matiques.

 Popularisé auprès du grand public par le Dr. L. Schwarz, le protocole « métabo- lique », associé au régime cétogène, vise à favoriser une fonction mitochondriale normale (production d’énergie) en apportant aux cellules des actifs qui concourent à l’efficacité du cycle de Krebs : acide lipoïque (R-lipoate de sodium)

 et acide hydroxycitrique (hydroxycitrate).

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 Tout fut publié dans des revues Internationales… et bien sûr vous trouverez de multiples references sur la toile, comme par exemple :

• https://www.helloasso.com/associations/association-l-espoir-metabolique Association de malades : http://www.cancer-et-metabolisme.fr/

• https://www.youtube.com/results?search_query=guy+tenenbaum

En résumé :

      L’approche métabolique du cancer, qui fait appel à un simple régime alimentaire et à une association de compléments alimentaires peu toxiques, mobilise un nombre croissant de chercheurs et de médecins. Après de nombreux travaux chez l’animal, le moment est venu de chiffrer les résultats des études cliniques effectuées. Mais, hormis en Allemagne, les financements manquent, car les pou-

 voirs publics et les laboratoires s’en désintéressent…

Les praticiens utilisateurs que nous avons consultés sont dans l’ensemble d’accord sur le bon effet de stabilisation de la croissance tumorale de cette double approche. Certains l’associent même à une chimiothérapie orale ou à d’autres méthodes avec des résultats probants.

 Adjuvants métaboliques utilisés :

• Acide alpha lipoïque : sous forme orale de 800 mg matin et 800 mg soir . Le « sodium R – lipoate » peut remplacer l’acide alpha lipoïque. Les doses sont les mêmes.

• Hydroxy citrate : 500 mg matin, midi et soir . Les gélules d’extrait de Garcinia cambogia ne contenant le plus souvent que 60% d’ hydroxy citrate (bien lire la composition), il est donc nécessaire de prendre dans ces cas 800 mg de gélules, trois fois par jour.

Ces produits sont à présent disponibles chez le laboratoire NUTRIXEAL : https://www.nutrixeal.fr/protocole-metabolique

ou lab. ORONALYS : www.oronalys.com

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 IV. Le cancer déclaré

 Accompagner les traitements lourds

  Le goût est modifié chez 50% des patients atteints de cancer (déjà signalé par Hippocrate !) : la bouche devient amère, l’odorat diminue. Les aliments riches en protéines sont moins recherchés (dégout des viandes, poissons ou œufs) ou au contraire ce sont les céréales (pain, riz) ! De plus, la chimiothérapie est au cours des cancers responsable de saveurs fantômes (par rejet de métabolites médica-

 menteux dans la salive).

  Cancer du sein évolué : image “historique” que l’on n’observe plus guère !

Principe de base de l’intervention d’un praticien en médecine naturelle : l’im- portance d’une stratégie cohérente dont l’aboutissement doit être la restau- ration de la santé (et non seulement l’éradication de la tumeur) :

• Ne jamais s’opposer au traitement classique de la tumeur (et de ses méta- stases) par un centre anticancéreux compétent (d’autant que vos doutes vont

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 majorer les craintes de votre patient). En gardant en mémoire que les échecs sont nombreux (50% tous cancers confondus), quel que soient l’ordre ou l’association des méthodes employées.

• Si le patient déclare refuser les thérapeutiques classiques et s’en remettre à vous… méfiez-vous ! Il peut tout à fait changer d’avis si la situation empire et alors se retourner contre vous (avec l’aide d’un patron hospitalier au besoin !).

Nous avons même eu des cas où c’est la famille du patient décédé qui a attaqué au pénal le praticien pour une « perte de chance » de guérison par refus d’un traitement classique (alors que le praticien en cause n’avait que suggéré une alternative !). Vous pouvez tout à fait continuer à prendre en charge ce type de malade, mais demandez-lui sa signature au bas d’un document dans lequel il persiste dans son refus de thérapeutique classique, malgré les bons conseils que vous lui avez donnés.

• Le traitement naturel visera à harmoniser les tensions métaboliques, comme le vécu psychologique du patient. Là, plus encore que d’habitude, il faudra veiller à organiser votre consultation en trois phases :

   1. son histoire (psychothérapie faite ?)

2. son état actuel (compétences, environnement familial ?)

3. son projet (pour les 10 prochaines années ?)

  Le cancer est une pathologie chronique grave qui entraîne des traitements lourds dont les répercussions psychologiques et sociales peuvent être considérables. Ces perturbations, qui affectent 40% des malades, sous forme de réactions anxieuses et/ou dépressives, peuvent entraîner une augmentation des souffrances et une mauvaise observance du traitement. C’est pourquoi les résultats attendus doivent être évalués non seulement en termes de durée de survie, mais aussi en

  termes de qualité de la vie.

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 En l’informant et en le soutenant durant ces différentes étapes, le praticien cherchera à rendre au patient un sentiment de maîtrise et de contrôle de la situation. Les problèmes affectifs devront être abordés, ainsi que les préoccu- pations de réinsertion familiale et sociale. Il est démontré que l’évolution tumo- rale est meilleure chez les patients « battants » (25% de métastases) que chez les

 « déprimés/résignés » (65% de métastases).

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 Si le sujet est suffisamment disponible et motivé, on pourra lui conseiller l’art- thérapie. Méthode utilisant la peinture, la musique, la danse, le théâtre et les arts plastiques, à présent largement utilisée pour aider au développement d’un projet existentiel. Le potentiel créatif du malade se révèle en mettant en évidence les aspects positifs de sa structure psychique et les modifications de sa vision du monde au décours des traitements.

Pendant une radio ou chimiothérapie, on aura intérêt à soutenir les organes sains (alternez les produits selon les besoins), exemples de remèdes de nutrithérapie :

ANTIOXYDIUM … contribue à :

   • unmétabolismeénergétiquenormal(VitamineC)enréduisantlafatigue

• protégerlescellulescontrelestressoxydatif(Vit.C,E,SéléniumetZinc)

• maintiendetissusconjonctifsnormaux(Cuivre,Manganèse)

• maintiend’unefonctionmusculairenormale(VitamineD3)

• àunmétabolismeénergétiquenormal(VitB1,B2,B3,B5,B6,B8)

• aubonfonctionnementhépatique(Orthosiphon,Desmodium)

• àlasynthèsenormaledesacidesaminés(VitB9).

• renforcerlesystèmeimmunitaireetdedéfensedel’organisme

• une activité mentale et cognitive optimale

• des fonctions psychologiques normales.

 Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour au repas le matin ou midi

BROMELIUM … est à base de Bromélaïne, de Boswelia, de Prêle, de MSM et de Vitamine D3. Il contribue au :

 La vitamine D réduit le risque de métastase dans les cancers du sein, par inhibition du gène ID1 : tout déficit devra être corrigé.

DETOXIUM … est un complément alimentaire à base d’Orthosiphon, de Desmodium et de Chrysantellum. Il contribue :

  ENERGIUM … est un complément alimentaire à base de Magnésium, d’Eleuthérocoque, de Rhodiola et de Ginseng Rouge Il contribue à :

  La Sérothérapie (Anti-corps agissant sur les cellules souches, lab. IMMOV) ont aussi un excellent effet, à condition de ne jamais stimuler l’organe porteur de la

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 tumeur. Leur posologie est simple : une gélule par jour pendant 8 jours, puis 3 gélules par semaine (cure de 20 gélules).

• IMM.OV«Digestion-Foie»=HEPATIMA…FoieetVB

• IMM.OV«Circulation»=KARDIMA…Cœur,vaisseaux

• IMM.OV«Immunité»=IMUNIMA…Rate,thymus,surrénales • IMM.OV«Articulaire»=ARTIMA…Os,cartilage,parathyroïdes

 Le DNA-PKASE Inhibat (lab. Texinfine), extrait de chicorée et de vanille, favorise l’élimination des tissus tumoraux endommagés par la chimiothérapie.

La Spiruline est un bon stimulant de l’immunité = effet protecteur du béta- carotène + effet cytostatique de la Phytocyanine, TNF alpha stimulante. A utiliser également durant les chimiothérapies (Cis-platine) et radiothérapies (radio- protection), pour ses effets détoxiquants et de réduction de la perte en globules blancs.

  Chimiothérapie : l’effet jeûne …

Le fait de jeûner pendant deux jours avant une chimiothérapie pourrait protéger les cellules saines de l’organisme, sans diminuer l’efficacité du traitement (hôpital Gaslini, à Gênes – Italie), les cellules saines soumises au jeûne se mettent en sommeil, ce qui les rend résistantes aux agressions. Les cellules cancéreuses continuent à proliférer et restent vulnérables à la chimiothérapie.

Certains cancérologues savent que l’ail peut réduire l’effet des traitements de chimiothérapie à base de tamoxifène (Nolvadex®, Tamizam®, Tamoplex®, Tamoxifen®) et à base de dacarbazine (Dacarbazine®, Medac®) et doit, pour cette raison, être évité par les malades. Au contraire, l’ail augmenterait en outre la toxicité des chimiothérapies à base de docetaxel (Docetaxel®, Taxotère®, Tevadocel®), ainsi que des traitements anticancéreux suivants : dacarbazine, campthotécines, cyclophosphamide, inhibiteurs de l’EGFR, taxanes, vinca- alcaloïdes et épipodophyllotoxines.

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 Soins complémentaires des cancers évolués

 Si vis vitam para mortem.

 « Si tu veux vivre, prépare-toi à mourir » (S. Freud)

 L’étude américaine des « cliniques de Tijuana » est à ce niveau démonstrative : les autorités sanitaires des Etats-Unis demandèrent dans les années 1980 une évaluation comparative en terme de survie sur deux lots de patients à diagnostic tumoral comparable, l’un étant pris en charge dans les hôpitaux universitaires US et bénéficiant des plus modernes protocoles de traitement, l’autre (dont l’acteur Steve Mac Queen !) ayant décidé d’abandonner le circuit classique et de passer la frontière pour bénéficier de traitements « naturels » dans les cliniques mexi- caines spécialisées. Après plusieurs années d’études, quelle ne fut pas la surprise des officiels : les deux lots de malades présentaient des résultats sensiblement

 équivalents !

 Ralentir la progression tumorale

1/ Les « alcaloïdes de Beljanski » (Pr. M. BELJANSKI 1924-1998)

Qui était Mirko Beljanski ? Il est arrivé à Paris juste après la guerre pour obtenir une licence et un doctorat à la Sorbonne. Par la suite, il a rejoint l’Institut Pasteur et le CNRS, où il est devenu maître de recherche. Après l’Institut Pasteur, où il est resté jusqu’en 1978, il est allé à l’Université de Pharmacodynamie jusqu’en 1988, l’âge de sa retraite.

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 Dans les conditions normales, la cellule doit dupliquer son génome ADN, trans- crire des gènes en ARN et traduire ces ARN en protéines conformes. Il existe une différence entre les ADN des cellules saines et ceux des cellules cancéreuses dont les brins sont ouverts en permanence et ne fonctionnent plus de façon coordonnée. Quelques substances se sont révélées actives sur l’ouverture excessive des brins d’ADN, sans toxicité pour les cellules normales.

Pour M. BELJANSKI et son équipe, la cancérogenèse doit être combattue sur trois fronts :

 • arrêterlamultiplicationdescellulescancéreuses,sansaffecterlescellules normales (VR/PP40)

• restaurerlesdéfensesgénéralesetlocalesdel’organisme(ARN/NA) • corrigerlesdysfonctionnementsenzymatiquessecondaires(GB).

  Ces remèdes ont été choisis grâce au « test d’activité ribonucléasique » (Oncotest), ils ont la propriété de freiner considérablement le développement tumoral par « verrouillage des brins d’ADN » :

 L’ALSTONINE est un alcaloïde inhibiteur de la réplication de l’ADN tumoral, cyto- statique des tumeurs solides, qui peut être employé parallèlement à la chimio- thérapie classique. Il est extrait actuellement de :

« Rovol V® » … (RAUWOLFIA SERPENTINA) … lab. Natural source (Etats-Unis)

« Petite Pervenche » (VINCA MINOR) … lab. Oronat (Luxembourg)

« VR » … la Verge d’Or (SOLIDAGO VIRGA AUREA) … lab. Phyt’Herbs (Suisse)

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  La FLAVOPEREINE est un alcaloïde inhibiteur de la transcriptase inverse, donc antiviral et cytostatique, même sur des localisations cérébrales (passe la barrière méningée). Il est extrait actuellement de :

« PAO V® » … Pao Peirera (GEISSOSPERMUM VELLOSII) … lab. Natural source (Etats-Unis) … espèce protégée, de plus en plus difficile à trouver !

« PP 40 » … Frangipanier (PLUMERIA RUBRA) … lab. Phyt’Herbs (Suisse) « PAO 40 » … ASPIDOSPERMA SUBINCANUM … lab. B3 Labs (Espagne) Dose moyenne = 3 à 6 gelules/jour

Le « NA », NARINGINE est extrait de l’orange amère (CITRUS VULGARIS), remède spécifique des atteintes cutanéo-muqueuses, comme les polyposes et ulcères. Dose moyenne = 3 gelules/jour

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 L’« ARN ribosomial » ou « ANX » ou « RealBuild », est un stimulant des poly- nucléaires et des plaquettes préparé à partir de fragments d’ARN de levure alimentaire. Il limite les effets délétères des traitements lourds. C’est un bon protecteur en cours des radios et chimiothérapies (une dose par semaine).

Dose moyenne = 1 à 3 sachet/semaine.

Le « GB » ou « GK 10 » ou « Ginko V® », extrait de GINGKO BILOBA, est cicatrisant et antifibrosant (protecteur de la moelle osseuse en cours de radiothérapie). Dose moyenne = 3 gelules/jour

 Ces remèdes, un temps interdits en France à la vente pharmaceutique, ont à présent une AMM européenne et sont proposés par un laboratoire américain (Natural source) et plusieurs autres laboratoires (belges, suisses et espagnols – sensiblement moins chers, mais vérifiez les concentrations de produits actifs), les patients commandent par internet ou bulletin donné par leur thérapeute et sont livrés par la poste.

Attention, ces alcaloïdes ont un effet stimulant (comme le café) sur le système digestif (gargouillis) et le cœur (palpitations) : il faut donc augmenter la dose progressivement et la réduire (un peu) si ces effets secondaires deviennent désagréables.

NB. Les alcaloïdes de Beljanski (cytostatiques) ne doivent pas être combinés avec les viscotoxines du Gui (Viscum / Iskador) qui sont plus immunostimulants et auront surtout intérêt à être prescrits après éradication de la masse tumorale, afin d’éviter une récidive.

 Enfin, il y a eu l’affaire du cancer de la prostate du président François Mitterrand, révélé par une métastase dès sa première élection, et que F. Mitterrand a décidé de traiter avec les produits « Beljanski »… il a donc fini son deuxième mandat ! Or les sociétés pharmaceutiques n’ont aucun avantage à investir dans les re- mèdes naturels, puisqu’elles ne peuvent pas les breveter. Si les propriétaires d’actions de firmes pharmaceutiques veulent voir un retour sur leur investissement, les sociétés pharmaceutiques ne développent que des molécules qu’elles peu-

 vent breveter, évidemment.

 Programme d’utilisation de ces alcaloïdes en fonction du type de tumeurs :

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— arcomes (osseux, lymphosarcomes, Rabdomyosarcomes), lymphomes et myelomes, tumeurs intra-craniennes … Flavopereine + GB + ARN

— Cancers des voies respiratoires :

– Adénocarcinome, épidermoïde, mésothélium … Flavop. + GB + ARN + NA

– Petite cellules, ORL et stomato — Rein : Adénocarcinome Néphroblastome

— Vessie / prostate / testicule : — Ovaires / utérus /sein :

— Peau (tous types) :

— Estomac / Pancréas / Colon : — Rectum (épidermoïde) :

— Foie / VB :

Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN Flavop. + GB + ARN

+ Alstonine + Alstonine + NA

+ Alstonine + Alstonine + Alstonine

+ NA

  2/ Dans cette gamme de produits émergeants, il faut noter le CRICIBRO (extrait de brocolis). Le Brocolis (« brocco » signifie branche en latin) est riche en « Indole-3-Carbinol » (I-3-C). Ce composé indolé se transforme in vivo en une série de métabolites actifs dans le cancer du sein, avec la faculté, comme de nombreuses études récentes semblent le montrer, de pouvoir remplacer l’action du Tamoxifène comme inhibiteur des cellules cancéreuses (ER+) exprimant des récepteurs à estrogènes. Cet effet s’est confirmé sur les cultures de cellules cancéreuses prostatiques. Les essais cliniques ont aussi mis en évidence l’action du I-3-C dans les lésions à papillomavirus, bloquant leur expression tumorale (pour une prise moyenne de 400 mg/jour). Cf. Alternative Medicine Review,

 volume 6, n°6, 2001, pages 580 à 589.

La viscum-thérapie

 Une immunostimulation antitumorale puissante !

 R. Steiner attira l’attention sur le fait que les tumeurs cancéreuses sont la marque d’une défaillance globale des forces formatrices de l’organisme. Il utilisa, avec la doctoresse Ita Wegman dès 1922, le gui dans le traitement du cancer (première

 et seule immunothérapie disponible à l’époque !).

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  De nombreuses études ont depuis lors été effectuées dans les centres hospi- taliers universitaires, surtout dans le cadre de soins palliatifs : le VAF (viscum album fermenté ou ISKADOR) ne modifie bien sûr pas le pronostic de ces malades, mais augmente en moyenne de 50% leur durée de survie, tout en améliorant les conditions de celle-ci. En Allemagne ce médicament est très

 couramment utilisé en cancérologie.

  Le Gui, lauranthacée, plante dioïque primitive est un épiphyte (pas de racines = s’isole de la terre) hémiparasite des arbres, de symétrie radiaire parfaite, qui fleurit l’hiver (à contre-saison, comme le Houx et l’Hellébore). Pour le biochimiste, il con-

 tient des alcaloïdes, saponosides et viscotoxines : sub-

 stances à la fois cytostatiques et immuno-stimulantes.

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 Il est utilisé après fermentation et ultracentrifugation (Iscador en Allemagne et en Suisse) et classé en différentes sortes, selon l’arbre qui le porte. Ainsi on distingue :

• VAF Quercus (le gui du chène) …

• VAF Mali (le gui du pommier) …

• VAF Abiestis (le gui du sapin) …

• VAF Pini (le gui du pin) …

et lymphomes (+ Hg)

• VAF Ulmi (le gui de l’orme) …

tumeurs de l’homme

tumeurs de la femme jeune

tumeurs ORL

tumeurs de la femme ménopausée, leucémies

tumeurs bronchiques (+ Hg)

 Utilisé selon les indications de R. Steiner en séries de 7 injections, tous les 2 à 3 jours (selon la gravité du cas et l’état général du patient), en variant les concen- trations :

1. 0,1 microgramme / 1 microg / 10 microg = poussée de multiples verrues

2. 10 microgr / 0,1 milligramme / 1 mgr = carcinome in situ, ou

immunostimulation après exérèse

3. 0,1 milligramme / 1 mgr. / 10 mgr = envahissement ganglionnaire

4. 1 milligramme / 10 mgr / 20 mgr = métastases multiples.

 Notre expérience le confirme comme ayant un effet dynamisant et euphorisant notable, surtout dans les concentrations faibles (10 microgr / 0,1 milligramme / 1 mgr), les injections plus concentrées (10 mgr/20 mgr) fatiguant plus les malades (réactions thermiques parfois nettes) ont moins ma faveur. La biologie classique objective une augmentation nette des lymphocytes NK et des éosinophiles.

On choisit un gui de feuillu ou de conifère et on peut l’associer à des métaux en D6, selon l’âge, le sexe du patient et l’organe atteint :

• Argentum…

• Mercuriusvivus… • Cuprum …

tumeursdureinetdusystèmeuro-génital tumeursdel’intestinetdusystèmelymphoïde tumeurs du foie, de la VB, de l’estomac

  72

  Il faut envisager de 3 à 6 ans de traitement, en augmentant peu à peu la durée des pauses thérapeutiques entre les cycles. Le VAF ne doit pas être utilisé en cas d’hypertension intracrânienne ou de fièvre (plus de 38°).

 Dans le cas de tumeurs intra-craniennes, on se limitera à la forme orale en D3.

 Les tumeurs liquides (leucémies…) sont peu sensibles à la viscum thérapie.

 Le bon effet du traitement est classiquement suivi en Suisse à la « Lucas clinic » et à la « Ita Wegman clinic » par l’harmonisation des images des cristallisations sensibles (moins de vacuoles) et par l’amélioration du rapport Cuivre/Fer sérique.

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 Le laboratoire allemand Heel propose également un cycle de Viscum (+ Mercurius iodatus D10) injectable en sous-cut., en trois concentrations :

• Lundi…Viscumcompositummedium(1/2ampoule)

• Mardi…Viscumcompositummedium(1D/10D/30D/200D)

• Mercredi…Viscumcompositumforte(1/2ampoule)

• Jeudi…Viscumcompositummedium

• Vendredi…Viscumcompositummedium

• Samedi…Viscumcompositumforte(uneampoule:TM/1D/10D/30D/200D)

 A noter deux effets moins connus, mais tout aussi appréciables de la Viscum thérapie :

1/ hypotenseur et rajeunissant du système vasculaire (à utiliser alors en concen- trations faibles uniquement).

2/ anti convulsivant / épileptique (démontré sur les teintures de bourgeons de Gui par P. Henry en 1960).

V. La phytothérapie

 Dès 1977, le National Cancer Institute (Etats-Unis) a démontré qu’environ 3 000 plantes avaient des effets anticancéreux reproductibles. Certaines sont d’ailleurs devenues des anticancéreux classiques (Taxol, Vincablastine…). Mais comment les choisir, sachant que chaque patient est particulier (fragilités, type de cancer, évolution…) ?

Les Bilans Nutrition-Santé (BNS24)

Disons le tout net, le BNS n’est pas un examen de dépistage du cancer. En fait, la tumeur ne représente au mieux que 0,01% du poids du corps. Le reste de l’organisation cellulaire dysfonctionne, car elle l’a laissé se développer. Ce sont ces 99,99% qui nous intéressent, car si les thérapeutiques universitaires excellent à diagnostiquer et traiter la tumeur, bien peu de choses sont faites pour comprendre et optimiser le fonctionnement du reste de l’organisme. Pourtant, une telle approche s’avère essentielle quand on souhaite quitter l’approche « tactique » du traitement tumoral pour passer à un niveau « stratégique » du soin de l’individu. En effet, tous les historiens vous diront que l’on peut perdre la guerre en gagnant toutes les batailles !

Le BNS, examen dynamique effectué dans les conditions du vivant (phase

liquide), permet d’objectiver et de quantifier :

– L’état de sécheresse des tissus (Albumines et Euglobulines basses)

– L’état inflammatoire, aigu (hyper Apha1 + 2) ou chronique (hyper Bêta +

Gamma) ou au contraire des carences.

– Le niveau du stress oxydatif (euglobulines)

– Des troubles hormonaux et métaboliques divers.

     Pour les praticiens qui ne connaissent pas la méthode, sachez que la valeur zéro constitue l’idéal statistique et que les valeurs situées entre -1e et +1e ne sont pas vraiment significatives. Plus on s’éloigne de la norme, plus le paramètre (quantité de protéines ou état des régulations) est rare, donc significatif.

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 Si BNS n’est pas un examen de dépistage du cancer, il nous montre parfois l’in- flammation vasculaire péri-tumorale. Il peut aussi nous renseigner :

1/ sur les insuffisances et fragilités qui ont fait le lit du cancer, pour pouvoir les compenser le plus spécifiquement possible,

2/ après une thérapie lourde (radio ou chimio), il met en évidence les souffrances des tissus sains (effondrement de la majorité des paramètres = immunodépression – qui peut durer plusieurs années), ainsi que l’engorgement de certains émonctoires.

BNS24 assez typique d’un patient cancéreux :

— facteurs propres à la présence tumorale = hyper Alpha1 + Cuivre / stress oxydatif (Euglobulines) / Magnésium bas (douleurs chroniques)

— facteurs propres au terrain du patient = Arsenic + Alpha2 (tension nerveuse) + Bêta basses (insuffisance hépatique)

  Pré-cancer = facteurs constitutionnels x facteurs généraux x facteurs locaux

 A. facteurs constitutionnels = Certaines affections héréditaires rares prédisposent au cancer : la polypose rectocolique, la maladie de Recklinghausen (cf. le film

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 « Elephant Man »), le syndrome de Li et Fraumeni, etc. La génétique moderne a

 ainsi identifié un certain nombre de gènes prédisposant au cancer du sein.

 B. facteurs généraux = le BNS24 prend en compte l’environnement psycholo- gique et des contraintes induites sur le plan endocrinien et somatique. Régulation de l’activité biologique par les sels et les plantes. A ce stade, on peut considérer qu’un malade suffisamment drainé (auto et exo-intoxications, dont Kalium muriaticum sera un des remèdes principaux), débloqué (neuralthérapie des cicatrices et soins des foyers dentaires ++) et dynamisé (verbalisation des chocs affectifs) doit pouvoir éviter cette somatisation tissulaire brutale.

Les tumeurs n’ont pas de marqueurs spécifiques sur les BNS, d’autant plus qu’il faut faire la part entre les différentes images des contraintes biologiques qui se superposent :

 • l’aspectfonctionnelpréexistantduterraindumalade,

• l’élémentinflammatoirevasculairepéri-tumoral(néo-vascularisation), • lesdifférentsélémentsthérapeutiques(iatrogènes?).

 Surveillez néanmoins les paramètres suivants :

– Cuprum (l’Acétate de Cuivre acide du Pr. A. Vernes) : celui-ci est bas dans les états précancéreux, puis s’élève (avec les globulines Alpha 1) aux premiers rangs des tests, quand la tumeur s’organise et que se développe une néo-vasculari- sation !

– C’est aussi Zincum (les métalloprotéinases, qui signent l’ouverture des mem- branes), Aurum (-> Conium/Asterias ?) ou Cadmium (cf. la pathogénésie de Cadmium sulf.) qui s’élèvent le plus fréquemment dans les cancers invasifs.

NB. Les tumeurs des organes fermés (prostate, cerveau…) s’expriment peu sur les BNS, tant qu’ils n’ont pas franchi les limites anatomiques de leurs enveloppes (capsule, méninges…). Autre cause d’erreur: lorsque l’évolution se fait vers une issue fatale, les BNS ont tendance à se normaliser un temps, car les réactions inflammatoires de l’organisme s’atténuent en même temps que les défenses s’effondrent.

Les prescriptions de correction proposées par l’ordinateur, en fonction du BNS sont également intéressantes, on y retrouve des remèdes :

De carcinomes in-situ : Viscum album (pb) … cf. VAF / Iskador anthroposophique

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 Certaines plantes proposées par le programme doivent nous faire suspecter un cancer, car elles contiennent des antimitotiques, ainsi :

• Chelidonium majus (ph) … classiquement utilisé sur les verrues • Vinca rosea (na) … (cf. le VR de Beljanki / la Vinorelbine)

• Taxus baccata (hg) … le sein et l’ovaire (cf. le Taxol)

• Agrimonia eupatoria (mg) … le sein

• Allium sativum (as) … la vessie (utilisé en perfusion au Japon !) • Calendula off. (hg) … les myélomes, les tumeurs cérébrales

• Daucus carota (al) … le sein et la peau

• Glycyrrhiza glabra (s) … le tube digestif*

• Marrubium vulgare (sn) … le poumon

• Ornithogalum umbel. (ag) … l’estomac et le duodénum

• Sedum acre (as) … irritation ou fissure ano-rectale

• Solidago virga aurea (s) … Rein et voies urinaires

• Gingko biloba … les fibroses radiques

• Arbutus unedo (al) … draineur général du terrain K, selon Rouy

* Nous connaissons le bon effet de la racine, étonnamment sucrée, de GLYCYRRHIZA GLABRA (s), la Réglisse, utilisée surtout en tant qu’anti-inflammatoire digestif. De nom- breuses spécialités allopathiques l’incorporent d’ailleurs dans leurs composés gastriques anti-acides. Elle est utilisée en MTC comme grand « remède des glaires », présent dans un nombre considérable de leurs formules complexes.

Vous avez vous-même, sans doute, apprécié dans votre jeunesse les « Coco », « Zan » et autres « Antésite ». Nous avons remarqué que l’ordinateur choisissait assez systématique- ment cette fabacée (dont certaines sont toxiques) dans les situations tumorales ou post- tumorales. Une équipe de chercheurs nord-américains (State University of New Jersey, http://www. rutgers.edu) vient d’extraire de la racine de Réglisse une molécule, la ß- hydroxy-DHP (ou BHP) qui s’est avérée capable – in vitro – de bloquer la croissance de tumeurs cancéreuses mammaires et prostatiques (respectivement les plus fréquentes chez la femme et chez l’homme).

 D’autres plantes réduisent les inflammations chroniques, qui « font le lit du cancer », exemples :

 Enfin, deux plantes vasculaires nous paraissent précieuses, car sans effet anti- cancéreux connu, elles bloquent néanmoins durablement la capacité métastatique (effet anti-néovascularisation ?) :

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• Thea chinensis (s)** … contient de l’epigallocatechine qui bloque le VEGF clé d’initiation de l’angiogenese.

De polyposes (cf. pathogénésies) :

• Teucrium marum (na) … le nez et les sinus

• Teucrium scorodonia (si) … le col utérin

• Thuya occ., Sabina (na) … Polypose ano-rectale

De lésions précancéreuses (cf. pathogénésies) :

• MaladiedeReclus(sein):Phytolacca,Thuyaocc….

• Cervicitechronique(utérus):Hydrocotyl,Kreosotum,Psoraleabitum.(hg)…

• Laryngite chronique du fumeur : Rumex crispus (am), Mentha piperita …

• Œsophagite/Ulcusgastrique:Condurango(au),Ornithogalum(ag),

Iris versicolor (ph) …

Cette biologie propose en correction spécifique une phytothérapie ciblée micro- dosée semble agir sur les cellules souches ce qui améliore les régulations du milieu intérieur (dès la 3e semaine). Ces plantes, riches en vitamines, acides gras essentiels, phythormones et anti-oxydants, dans des rapports idéaux, constituent un traitement physiologique et bon marché.

NB.1 La phytothérapie est un traitement d’ensembles organiques complexes par des ensembles végétaux complexes. Seul l’ordinateur se révèle capable d’in-

** La BHP appartient à la classe des polyphénols, molécules antioxydantes que l’on trouve aussi en quantité dans le vin et le thé. THEA CHINENSIS (s), le thé vert, est d’ailleurs connu (et utilisé depuis quelques années) pour ses effets anti-métastatiques. Il semble, pour ces scientifiques, que le mécanisme d’action ultra-spécifique de cette petite molécule, soit à chercher au niveau d’une inhibition protéique des promoteurs de la croissance cellulaire anormale. Des études in vivo, sur des modèles animaux, ainsi que des essais humains sont actuellement en cours de réalisation aux Etats-Unis. C’est encourageant, ceci dit, méfiez- vous quand même, avant de prescrire la Réglisse au long cours, de ses propriétés nettement hypertensives !

  C. facteurs locaux = le choix de l’ordinateur nous mênera à utilisez, en fonction

  de la clinique des remèdes spécifiques des états sycotiques pré-tumoraux :

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tégrer l’ensemble des valeurs biologiques pour fournir une résultante significative fiable !

NB.2 Pour approfondir cette méthode, vous pouvez lire La médecine demain ? qui en présente les règles et avantages. Et si vous souhaitez réaliser un BNS24, contactez le laboratoire : www.mybiobox.com

NB.4 Evitez d’utiliser les huiles essentielles, qui peuvent se révéler thrombogènes ! Préférez les hydrolats.

  NB.3 Une étude publiée en 2015 a montré qu’un complexe traditionnel à base de plantes chinoises nommée « Yang Zheng Xiao Ji » pourrait stopper les métastases du cancer.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4533180

VI. Cancer et homéopathie

Un vieil égyptologue disait : « L’orthodoxie n’est que la plus puissante des hérésies. »

 S’il y a un domaine où les homéopathes restent prudents, c’est bien celui du cancer. Les seuls auteurs qui ont publié sur le sujet l’ont fait il y a un siècle, lorsque les traitements allopathiques des tumeurs n’existaient pas et que les diagnostics restaient aléatoires.

1/ Le « sirop pour le cancer » (formule simplifiée) du Dr. Eli G. JONES (médecin homéopathe américain du début du 20e siècle):

 • Scrofularianodosa(si)1D

• Phytolaccadecandra(k)2D

• Juniperus communis (ch1) 3D aa QSP 60 cc

Il insistait sur le bon effet adjuvant des traitements locaux et préconisait d’utiliser :

• Pommadedepénétrationsuperficielle:Galegaoff.TMdansunepommadeau chlorure de Zinc

• Pommadedepénétrationprofonde:Sanguinariaoff.TM+Santalum1DHdans une pommade au chlorure de Zinc

• Cataplasme (pour les tumeurs indurées) : Ulmus campestris + Linum usit. + Lobelia infl. + Laurus nobilis + Hamamelis.

Attention, rien à voir avec la « pommade noire » (black salve / Cansema), à base de kréosote, qui provoque des lésions cutanées graves !

  2/ Arthur Hill GRIMMER (Etats-Unis, 1874-1967) préconise lui les différents sels de Cadmium (métal toxique, cancérigène) en dilutions jusqu’à la XMK, avec – semble-t-il – des résultats étonnants (The Collected Works of Arthur Hill Grimmer, 890 pages, Published by Hahnemann International Institute for Homeopathic Documentation, 1996) : “In the last two years since my study and application of the Cadmium salts, my losses have been greatly reduced. I believe

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 that any advanced case of carcinoma will need Cadmium in some form, dependent on the symptoms of the individual, before a cure can be effected.”

3/ Les remèdes homéopathiques correspondent à des tableaux cliniques précis. Ils constituent une correction de terrain, mais ils sont (la plupart du temps) insuffisants à eux seuls pour régler le problème tumoral (en effet, le cancer n’est plus sensible aux cytokines, car ses récepteurs cellulaires mutés ne sont plus fonctionnels !). Quelques expériences de laboratoire ont été effectuées pour évaluer la longévité de souris cancéreuses sous traitement homéopathique. Des remèdes comme Arsenicum album 30 DH (espérance de vie + 33%), Kalium muriaticum 6D (espérance de vie + 38%) et Zincum metal. 6 D, 12 D, 30 D et 200 DH (espérance de vie + 55%), ont prouvé statistiquement leur bon effet.

4/ C’est donc avec un grand intérêt que nous avons pris connaissance du travail de A.U. Ramakrishnan qui présente son expérience d’homéopathe de plus de 40 ans, en Inde, avec des méthodes innovantes qui semblent logiques, car dans le cas du cancer, l’individualité du patient cède le pas à la spécificité de la maladie.

Le Dr. Ramakrishnan a soigné 15 000 patients, grâce à un protocole homéo- pathique qu’il a mis au point, avec des taux de réussite impressionnants. Il a bénéficié de la guidance de son père, homéopathe estimé, et d’un contexte national porteur, puisque l’Inde est le seul pays au monde où plus de 100 millions de personnes utilisent couramment l’homéopathie, même pour les maladies graves, alors qu’en Europe maintenant c’est exceptionnel.

 82

 Comment des remèdes si dilués peuvent-ils s’opposer efficacement à la crois- sance tumorale ? Certes pas par empoissonnemet cellulaire, comme le fait la chimio-thérapie, mais plutôt par une modification subtile du terrain, qui va de ce fait mieux se défendre et la tumeur trouver un environnement moins favorable

 à sa progression continue.

 Trois innovations caractérisent sa démarche :

1/ La méthode du plussing, sorte de « perfusion du remède homéopathique » : le patient prend, chaque jour de la semaine, pendant deux heures trente, une dizaine de cuillérées à café du remède choisi (donc, une dose tous les 1⁄4 d’heure). En outre, on redilue et dynamise la dose restante du remède un peu plus chaque jour. Lorsque le cas sera stabilisé, on pourra passer à la méthode (Plussing simplifié) des doses fractionnées : 4 prises par jour, tous les jours ou (split dose method) un jour par semaine.

2/ L’alternance (chaque semaine) d’un nosode et d’un remède spécifique de la tumeur et du patient. Les nosodes utilisés sont :

– CARCINOSINUM (nosode d’une tumeur du sein) … si antécédents familiaux de cancer + certaines localisations (sein, cordes vocales, thyroïde, abdomen…)

– SCIRRHINUM (nosode d’une tumeur du foie) … si dureté tumorale (comme de la pierre) + certaines localisations (foie, poumon, rectum, prostate, leucémie…)

3/ La dilution de 200 CH (nosodes et remèdes), qui pourra ultérieurement être passée en M et XMK lorsque le cas sera stabilisé. Le remède constitutionnel du patient reprend alors tout son intérêt à ce stade.

Les remèdes « large spectre » les plus couramment utilisés (par lui) dans le cancer sont :

– CONIUM MACULATUM … sur la notion de dureté tumorale et de localisation (œsophage, estomac, sein, foie, prostate, métastases osseuses …)

– THUYA OCCIDENTALIS … sur la notion d’excroissances et de localisation (colon, vessie, rectum, ovaires et métastases ganglionnaires …)

– ARSENICUM ALBUM … douleurs (quelque soit la localisation et le stade, cf. Boericke)

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 Mais on pourra aussi choisir, selon le tableau clinique et les symptômes person- nalisés du patient :

– HECLA LAVA (si) … cancer des os

– SYMPHYTUM (si) … métastases osseuses et leucémies

– PULSATILLA (si) … cancers féminins

– PHOSPHORUS ou SANGUINARIA … hémorragies

– et d’autres remèdes en fonction du cas (voir plus bas)

Les résultats statistiques de ces traitements, à 5 ans, sont présentés avec deux chiffres : le premier considère les patients pris au stade débutant de leur maladie, le second à un stade plus tardif, incluant déjà une complication (extension loco- régionale ou métastase), suivi des remèdes les plus fréquemment utilisés :

Bouche = 85% 60% Cerveau = 70% 25% Colon = 40% 20% Foie = 30% 15% Larynx = 70% 30% Œsophage / estomac = 55% 25% Pancréas = 75% 45% Poumon = 60% 20% Prostate = 80% 40% Rectum = 80% 40% Sein = 80% 30% Thyroïde = 70% 30% Vessie = 70% 30%

  Le Dr. A.U. Ramakrishnan est médecin honoraire du président de l’Inde. Formé en Inde, puis à l’hôpital Homéopathique Royal de Londres. Il est membre du Conseil Consultatif Scientifique pour le Comité de Recherche en Médecine Indienne

 et en Homéopathie, Gouvernement de l’Inde, New Delhi.

 Règles générales d’application :

 Dans les premiers stades du cancer, si la tumeur a été opérée ou est encore petite, non fixée et sans ganglions ou entourage touché, le traitement debu- tera par un remède specifique d’organe et un nosode alternant les deux de

 façon hebdomadaire par la plussing method.

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 L’evolution est suivie chaque semaine, en deux à quatre mois on doit obtenir

 une reduction de taille et une amélioration de l’état général.

 La procédure est poursuivie tant qu’il y a amélioration, ou que les resultats

 sont obtenus.

 Une fois que l’état critique est surmonté et que la maladie est contrôlée par la chirurgie ou l’homéopathie ou une combinaison des deux, les deux remèdes

 sont administrés moins souvent et par la split dose method.

 Parce qu’on ne peut pas savoir si le cancer est complétement éradiqué ou s’il

 peut revenir, il faut suivre au moins un an ou deux.

  

 Remarques :

1/ La dilution de 200 CH et ces nosodes ne se trouvent pas en France, il faut passer par l’Allemagne, la Suisse ou :

FREEMAN’S HOMEOPATHIC PHARMACY

18-20 Main St, Busby, Clarkston, Glasgow G76 8DU

tel 00 44 141 644 1165 fax 00 44 141 644 5735

Commandez un tube granules 7 grammes de chaque reméde en 200 CH

Prix de revient 14€ tous frais inclus, pour au moins 6 mois de traitement

Faxer l’ordonnance avec nom et adresse du patient ainsi que son N° carte bleue, date expiration et derniers chiffres au dos au dessus de la signature

Expédition dans les 3 jours !

Ces remèdes sont à diluer dans une eau minérale peu minéralisée (Charrier, Roucous, Volvic…). On dilue trois granules du reméde dans onze cuilléres d’eau minerale :

Le patient prend une cuillére toutes les quinze minutes

Entre chaque prise, l’eau est secouée (dynamisée)

Le patient prend dix cuillères en deux heures et demie environ, et garde la

dernière au frigo pour le lendemain

Le lendemain, on ajoute dix cuillères d’eau minérale

Le même processus continue toute la semaine et on reprend de même avec

le remède suivant.

2/ Il est clair qu’un tel traitement à cette échelle n’a été possible qu’en Inde… Le % des résultats est tout à fait encourageant (lire les intéressants cas cliniques

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 présentés plus loin) surtout dans les formes évoluées où les traitements classiques n’atteignent ces pourcentages qu’au prix de traitements lourds et invalidants.

3/ Les répertoires homéopathiques reprennent l’indication de ces remèdes par localisations organiques :

— Le cancer du SEIN Trois « remèdes clefs » :

 • Asterias rubens (au) … induration des seins et rétraction du mamelon, douleurs nocturnes (+ à gauche).

• Conium maculatum (au) … seins flétris (squirrhe) // ralentissement physique et psychologique.

• Phytolacca decandra (k) … plénitude, adénopathie axillaire, cancer du sein après allaitement.

 Mais on peut aussi être amené à utiliser, en haute dilution, en fonction de la symptomatologie : Bellis perennis (hg), Bufo (cu), Calcarea fluorica (induration, veines du thorax saillantes), Carbo animalis (ulcéré), Chimaphilla omb. (al)

 douleur vive + mamelon rétracté, Graphites, Hydrastis (k), Silicea …

 — Le cancer du col de l’UTERUS Trois « remèdes clefs » :

• Helonias (mg) … bearing down avec dépression …

• Hydrastis canadensis (k) … amaigrissement, asthénie, dépression indolente

• Thuya occidentalis (na) … idées fixes et taches brunes éparses

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 Mais on peut aussi être amené à utiliser, en haute dilution, en fonction de la symptomatologie : AURUM MURIATICUM NATRONATUM, Carbo animalis (ch2), Conium maculatum (au), Kreosotum (ac) brûlures et caillots fétides, Lapis albus (avec hypertrophie ggl.), Murex purpur. (mg) avec hystérie, Sepia, Thuya occ…

— Le cancer de l’OVAIRE

Remèdes proposés par le répertoire de Kent : AURUM MURIATICUM NATRONATUM, Baryta iodata, Conium maculatum (au), LACHESIS (ge) de l’ovaire gauche, douleurs > règles, LILIUM TIGRINUM (mg) de l’ovaire droit, VIBURNUM PRUNIFOLIUM (mg) si antécédents de dysménorrhée …

— Cancer du VAGIN : NITRICUM ACIDUM …

— Le cancer de la PROSTATE

Remèdes proposés par le répertoire de Kent : SABAL SERULATA, LYCOPODIUM, Aurum, Iodum, Plumbum, Selenium (s), et :

Thuya occ. (na) … si les PSA entre 4 et 7 Conium (au)… si PSA > 7

— Le cancer du TESTICULE

  Remèdes proposés par le répertoire de Kent : Arsenicum, Aurum, Spongia (io)

 douleurs névralgiques des cordons spermatiques …

 — Le cancer de la VESSIE

  Remèdes proposés par le répertoire de Kent :

TEREBINTHINA (mn),

Calcarea

 carb., Conium (au), Galium aparine, Graphites, Lycopodium, Thuya occ. …

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— Les cancers de l’ŒSOPHAGE et de l’ESTOMAC

CADMIUM SULFURICUM

, HYDRASTIS (k) ORNITHOGALUM (ag) cancer du pylore,

Silicea, Thuya occ. (na) …

LYCOPODIUM (al) Aloe (ténesme), Alumina, Arsenicum album, Cadmium sulf. (vomissements et cachexie), Carbo veg. (flatulence), Colocynthis, Euphorbium (hg), Paeonia (suintement fétide), Sanguinaria canadensis (ph), Scrofularia nodosa (si), Sedum telephium (ac),

Sepia, Spigelia (sigmoïde) …

  Remèdes proposés par le répertoire de Kent :

(réactif

  des BNS24)

inappétence, éructations fétides, vomissements,

 nitricum, Arsenicum album (agitation), Bismuthum (vomissements), Carbo animalis,

Aceticum acidum (cachexie), Argentum

   Carbolicum acidum, Causticum

(am)

, Colocynthis (pylore), Condurango (au)

 œsophage, avec ulcérations aux coins de la bouche, Kalium bichromicum, Kreosotum (ac), Lycopodium (al) ictère, Sulfuricum acidum (hématémèse),

  — Le cancer du COLON

 Remèdes proposés par le répertoire de Kent :

 — Le cancer du RECTUM : ALOE (s), NITRICUM ACIDUM, Hura braziliensis, Ruta (si), Sulfur, Lachesis, Thuya occ. …

 — Le cancer du PANCREAS :

Remèdes proposés par le répertoire de Kent : BARYTA IODATA avec anémie, CADMIUM SULFURICUM, CEANOTHUS, HYDRASTIS (k) … cancer du pancréas et des ganglions mésentériques, Aceticum acidum, Carbo animalis (ch2), Arsenicum alb. / Hydrastis, Iodum, Iris versicolor (ph), Phosphorus…

 — Le cancer primitif du FOIE ou hépatocarcinome

Remèdes proposés par le répertoire de Kent : CEANOTHUS, CHELIDONIUM MAJUS (ph) … cancer du foie et de la VB, LYCOPODIUM (al) ictère, Cadmium sulf. (vomissements et cachexie), Iodoform (lobe gauche), Phosphorus, Natrum sulfuricum, Hydrastis, …

  — Les cancers (primitifs ou secondaires) du POUMON : LYCOPODIUM (al), KALIUM BICHROMICUM, Argentum nitricum, Lachesis …

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 — Les cancers ORL

  *Kdeslèvres=

NITRICUM ACIDUM,

Thuya occ. (après vaccin?), Condurango (au),

 Conium (au), Hydrastis (k), Kreosotum (ac), Arsenicum iodatum …

  AURUM MURIATICUM (ulcéré)

AURUM MURIATICUM (leucoplasies)

* K des parotides (adénocarcinomes) : PHYTOLACCA (k)

* K. du larynx et de la gorge: ARGENTUM NITRICUM, PHOSPHORUS ou

SANGUINARIA (ph) ulcères hémorragiques, LACHESIS (ge) des cordes vocales.

BARYTA CARBONICA,

* Remèdes du K de la thyroïde : SPONGIA (io), IODUM, Lachesis, Thuya occ.

*Kdelalangue:

Sempervivum tectorium (ac), Muriaticum acid. (à un stade avancé)…

, Galium aparine, Kalium cyanatum,

  * K de la cavité buccale : HYDRASTIS (k) sécrétions jaunes, épaisses, transpiration,

Aurum muriaticum, Nitricum acidum

  * K de la mâchoire :

, Arundo donax (si),

 Heckla lava (tumeur osseuse), Hydrastis, Nitricum ac. (ganglions sous-max.) …

   Arsenicum alb., Carbo animalis, Kalium bichromicum, Ledum pal. (al), Nitricum

 acid., Tarentula (ge), Thuya occ. …

  * Remèdes des adénopathies ganglionnaires cervicales :

 Baryta iodata (amygdales), Anantherum (hg), Cistus canadensis (au) …

  — Les cancers de la PEAU

 1/ Epithéliomas basocellulaires

  Remèdes proposés par le répertoire de Kent : Argentum nitricum, Arsenicum iodatum (ulcéré et douloureux) ou Ars. bromatum, Bufo (cu), Conium, Fuligo ligni (ch1), Galium aparine (ac), Kalium arsenicosum (fissuraire), Kreosotum (ac),

 Lycopodium, Sedum acre (ac), Sepia, Silicea, Titanium (ag) …

 2/ Mélanomes

   Remèdes proposés par le répertoire de Kent :

++ (A. Rouy)

 contrôlé par les BNS dans plusieurs cas de mélanomes malins, Arsenicum album, Phytolacca (k), Carduus marianus (mg), Causticum, Calcarea arsenicosa, Argentum nitricum, Euphorbium (hg), Lachesis, Phosphoricum acidum, Hydrocotyle asiat.,

 Kalium sulf., Sulfur …

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AURUM METALLICUM

 — Les cancers du tissu LYMPHOIDE : lymphomes et leucémies

 Remèdes proposés par le répertoire de Kent : CHINA (as), Calcarea carb., Calcarea phos., Calcarea sulf., Ferrum picricum (l’anémie des cancers), Kalium phos., Natrum sulf., Picricum acid., Arsenicum alb., Carbo veg., Crotalus (ge), Natrum ars., Natrum phos., Benzol (ch1), CEANOTHUS avec splénomégalie.

Lymphome Hodgkinien : Aurum iodatum, Iodum, Spongia, Scrophularia nodosa, Thuya …

La maladie de Vaquez (polyglobulie qui peut évoluer en leucémie), bénéficiera de…

 • Sulfurhydrogenisatum

• LachesisouCenchrisouElaps(ge)

• CarbovegetabilisouBenzinumnitricum

— Les SARCOMES, ostéoblastomes, métastases osseuses …

 Remèdes symptomatiques : Cuprum metal. (cu) douleurs des extrémités, Pulsatilla (si) coloration de la peau, Digitalis (as) troubles cardiaques…

 Remèdes proposés par le répertoire de Kent : HEKLA LAVA, SYMPHYTUM, Baryta carb., Calcarea fluorica, Euphorbium (hg), Iodum, Phosphorus (des yeux), avec la complexe « Galium-heel » (Argentum, Aurum, Calcarea fluor., Clematis, Galium, Phosphorus, Sedum acre, Thuya occ. …).

 — Les tumeurs du TISSU NERVEUX

Remèdes proposés par le répertoire de Kent : AETHUSA CYNAPIUM (ca) tumeurs cérébrales de l’enfant (si intolérance au lait), BARYTA CARBONICA (avec déficit cognitif), PLUMBUM IODATUM, ZINCUM SULFURICUM …

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L’homéopathie en tant que traitement adjuvant

Ponctuellement, on pourra ajouter, en cas de nausées et vomissements :

• anticipés:Gelsemium,Ignatiaamara,Valeriana…

• immédiats:Nuxvomica,Ipeca,Tabacum(am),Cocculus(am),Antimonium

crudum (as), Sepia, Veratrum (as) … ou les complexes « Vomitusheel »

(Apomorphinum comp. en Suisse), « Spascupreel » …

• retardés(après48heures)quipeuventêtreliésàuntroublebiologique

(hypercalcémie des métastases osseuses, hyperuricémie = syndrome de lyse des hémopathies), ou mécanique (occlusion, hypertension intracrânienne ..).

Remèdes complexes à utiliser dans le cancer (lab. Heel) =

• « Molybdan compositum » (comprimés) … la régulation minérale

• « Galium-Heel » et « Glyoxal comp. » … la relance immunitaire

• « Ginseng compositum » … asthénie et surcharge toxinique

• «Procainumcompositum»…douleurschroniques(injectable–médecinseulement)

A ce stade d’immuno-déficience, on pourra utiliser la formule (cf. travaux du Dr. Lefoll): « Aceticum compositum », intéressante sur la fatigue et les douleurs :

   Homéopathie complexiste lab. Reckeweg : R17 Cobralactin (Lacticum acidum 4D, Naja tripudians 8D, Scrophularia nodosa 2D)

Cuprum aceticum

Tri brome-aceticum acidum Tri chlore-aceticum acidum Tri fluor-aceticum acidum

6 DH 6 DH 6 DH 6 DH

  Pendant et après, on pourra aussi penser :

• La chirurgie = Traumeel ou « Arnica compositum » en CHU

• Laradiothérapie=Radiumbromatum200K+Causticumcomp.(lab.Heel)

(Arnica/Arsenicum/Causticum/ Sulfur) car risques de fibrose secondaire !

• Lachimiothérapie=Arsenicumalb.200K+Colchicumcomp.(lab.Heel:

Colchicum/Conium/Galium/Podophylum/Hydrastis)

• Leseffetssecondairesdel’hormonothérapie=CHU:«Sulfurcomp.»et

« Natrum comp. »

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• Devantunétatveineuxlimite,onpourrautiliserlescomplexessuivants: Aesculus-Heel, Hamamelis-homaccord ou Traumeel.

• Améliorées par le froid : Apis mel., Bufo (cu), Carboneum sulf. (ch2), Euphorbium (hg) …

• Aggravéesparlefroid:Arsenicumalb.,Carbolicumacid.(cachexieetdouleurs brûlantes)

• Métastasesosseuses:«Aurum(D30)+Silicea(D20)»amp.Inj.(lab.Weleda), avec Symphytum 1 DH (ca) 25 gouttes/jour.

En conseil téléphonique : « Sédatif PC » (lab. Boiron), avec, si peur de mourir : Aconit napelus 30 CH.

 « Ah ! Perce-moi cent fois de ton aiguille fine,

et je te bénirai cent fois, sainte morphine » (Jules Verne, mort en 1905)

Décongestionner et traiter la douleur des cancers : On utilisera, en fonction de la symptomatologie :

 Au stade terminal, Carbo vegetabilis (phase hypoxique) et alternez nos formules complexes d’homéopathie (voir sur www.medecine-integree.com, la rubrique CHU) = « Lachesis comp. », « Acidum comp. » et « Camphora comp. » selon la symptomatologie.

VII. Les approches « historiques »

Le versant diagnostic

* La « cristallisation sensible ». Le suivi des cancers est la véritable indication de cette technique anthroposophique datant de 1923, qui donne un bon pour- centage de vrais positifs aux mains d’un praticien expérimenté, mais c’est une méthode purement qualitative qui exige des bonnes conditions de stabilité et de séchage des plaques.

* Le « test d’Heitan », examen datant de 1946, proche du précédent (mais simple frottis sans adjonction de sel métallique, à lire au binoculaire à fond noir), aussi subjectif, qui explore les forces de cohésion du colloïde sérique, donc le niveau inflammatoire du milieu. Examen repris et développé par le Dr. Lagarge sous le nom de test d’Heitan-Lagarge.

* La « cancérométrie » de Vernes (première méthode quantitative apparue dans les années 1930) permettait – dans une certaine mesure – d’apprécier la vitesse de croissance tumorale, ainsi que le niveau des défenses immunitaires. Malheu- reusement, ces tests manquent de fiabilité et de spécificité, surtout dans le cas des tumeurs liquides et les cancers hormono-dépendants. La méthode se pratiquait à Paris, au laboratoire du Dr. Augusti.

* Citons aussi pour mémoire : la « bioélectronique » de Vincent (cf. zone des thromboses et des cancers), la « méthode des instants favorables » d’Emile Pinel, « l’hémotest » de Mattei …

Le versant thérapeutique

— Les « métaux de Vernes » (Pr. A. Vernes 1879 – 1976) ont été développés en France, dès les années 1930, parallèlement à la cancérométrie : ensemble de

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quinze métaux et métalloïdes (Carbone colloïdal, Praséodyme, Iridium, Chrome, Palladium…) utilisés en séquences (et répétés en fonction des résultats de la cancérométrie), l’efficacité de chacun décroissant au bout d’une dizaine de jours. Donc, première chimiothérapie, mais méthode lourde à gérer dans le temps.

Nous nous sommes intéressés à la méthode, car elle semble avoir un double mode d’action :

— cytostatique par effet toxique sur les tissus en croissance anarchique (les métaux lourds)

— immuno-stimulante par marquage des cellules tumorales, favorisant ainsi leur phagocytose par les défenses naturelles de l’organisme, car les tumeurs expriment peu leur HLA (cancers immuno-invisibles).

Nous avons donc mis au point un protocole d’évaluation biologique selon la technique des BNS (floculation directe du remède dans le sérum du patient cancéreux) et observé avec surprise que ces quinze remèdes étaient corrélés à un très petit nombre de tests, permettant de choisir ceux-ci sur l’aspect du BNS :

A utiliser avec tests acides (Alpha globulines) hyperfloculants = Osmium / Palladium / Praséodyme / Rhodium / Sélénium …

A utiliser avec tests basiques (Gamma globulines) hyperfloculants = Aurum / Carbone coll. / Plumbum / Uranium.

Nous avons essayé cette méthode sur quelques patients. Elle nous a donné satisfaction, de par son efficacité et son coût réduit. Néanmoins, certains remèdes étant compliqués à obtenir, nous n’avons pas continué dans cette direction.

— Les « abcès de fixation » (à rapprocher de la BCG-thérapie utilisée par les classiques dans le K de la vessie) par le « vaccin Friedmann » (Bacille tuberculeux de tortue) ou le « vaccin de Maruyama » (anti lépreux).

— La Syndrolysine, remède préparé à partir de la « gale du hêtre » (champignon) en injections sous-cut. tous les 3 à 6 jours, à doses progressives, selon l’urgence du cas (était préparée par la pharmacie Desplans, à Morges). On peut rapprocher de ce remède végétal le « Tchaga » parasite du bouleau, largement utilisé en URSS.

— « L’immunothérapie à dose infinitésimale » des docteurs M. Jenaer et B. Marichal (depuis 1990). Basée sur l’usage de dilutions d’acides nucléiques (ADN, ARN),

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d’interleukines et autres agents immunitaires, est également utilisés en virologie et dans les auto-immunités. Nous n’utilisons pas cette méthode qui nous paraît chère, compliquée et pas toujours efficace.

— Les « Physiatrons » de Solomides (décédé en 1979) sont des aldéhydes (savons) « doppés », utilisables per os (DH8, DH9), par voie rectale (CH5, CH6, CH10) et par voie IV (CH3, CH7, CH15). Méthode qui a eu une brève heure de gloire, mais actuellement tombée en désuétude.

— Les « plantes du Dr Tubéry ». Extraits de « Gnidia kraussania » (LK) et « Securicaca longipedonculata » (SL), plantes africaines aux effets immuno-modulants. Nous possédons une expérimentation BNS de la TM de SL dont l’effet biologique est intermédiaire entre Arnica mont. (hg) et Thuya occ. (na).

— Le « Carzodelan » (Dr. Gaschler 1938), association de trois enzymes (lipase, protéase et amylase), ampoules de 2 cc, injectées 2 à 6 fois/semaine a un bon effet antalgique et anti-inflammatoire dans les cancers évolués.

— Le Germanium (S. Jurasunas), oligo-élément qui stimuleraient l’immunité (il serait présent dans l’eau de Lourdes ?!). Mais le surdosage provoque classique- ment des lésions nerveuses et rénales.

— L’autolyse, ou jeûne thérapeutique, préconisé par H.M. Shelton, qui fait réfé- rence à 50 ans d’expériences (incluant des verrues, kystes, fibromes…) lors de jeûnes de 20 à 30 jours, ou de semi-jeûne à base de fruits et légumes crus (600gr./jour maximum).

— L’hypnose selon le Dr R.G. Hamer. Traumatisé par un cancer qu’il attribue à la mort accidentelle de son fils, il énonce en 1984 sa « loi d’airain du cancer » selon laquelle existe une triade « psychisme/cerveau/organes » désynchronisée par un choc ou conflit aigu vécu dans l’isolement.

— La « machine de Priore », le Diapulse, etc. C’est-à-dire les ondes électro- magnétiques pulsées qui ont un effet décongestionnant et dans le cas de tumeurs solides, de réduction du nombre des mitoses. La limite de ces traitements (fort développés à l’époque de l’URSS) est un redémarrage brutal de la croissance tumorale dès l’arrêt du traitement suspensif quotidien.

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 Des recherches originales sont toujours en cours :

Une étude australienne dirigée par la Drs. Ciara Duffy, a démontré l’efficacité du venin d’abeille contre le cancer du sein agressif qui jusqu’à présent répond mal au traitement classique. Les essais sont encore au stade de l’expérimentation animale, mais montrent des résultats très encourageants, en particulier couplés à la chimiothérapie.

 1 – Réduction significative de la viabilité des cellules cancéreuses du sein

 La mélittine qui est le composant principale du venin d’abeille, est capable d’al- térer la membrane plasmique des cellules cancéreuses qui finissent par mourir. Il est, par ailleurs, capable de bloquer la croissance et la reproduction des cellules

 cancéreuses, stoppant alors la propagation de la maladie.

2-

 Potentialisation des effets de la chimiothérapie

 La mélittine a pu potentialiser les effets de certaines chimiothérapies en formant des trous dans les membranes des cellules cancéreuses, augmentant ainsi la mort cellulaire. « Nous avons vu que la mélittine peut être utilisée avec des chimio-

  thérapies comme le

docétaxel

pour traiter des types de cancer du sein hautement

  agressifs, détaille la Drs Duffy. La combinaison de la mélittine et du docétaxel a

 été extrêmement efficace pour réduire la croissance tumorale chez les souris. »

 Référence : Honeybee venum kills breast cancer cells. Harry Perkins institute of

  medical research. Revue NATURE 2020.

  NB. Le venin d’abeille intègre par ailleurs 300 différents composants environ, dont le phospholipase A2, qui ont de manière générale des propriétés pro- inflammatoires. Ces propriétés induisent le développement et l’augmentation de l’afflux sanguin. Une phase dite aiguë qui est réparatrice et essentielle pour la guérison d’une maladie chronique. Le venin d’abeilles se compose également de 3% d’huiles essentielles aux propriétés médicinales.

Bien évidemment, certaines personnes sont réellement allergiques et dévelop- pent des œdèmes de Quincke qui peuvent être mortels. Ils ne sont que 7 sur 1 000. Le venin d’abeille comme tous les médicaments peut être allergisant !

VIII. Exemples cliniques

Cas clinique 1. L’histoire commence en février 2006, lorsque je reçois en consul- tation madame T., charmante esthéticienne de 45 ans, qui vient de se marier… Celle-ci m’apprend qu’elle a réussi à convaincre son compagnon de l’utilité de la cérémonie, car il est atteint d’un cancer évolué du hile du foie, inopérable et dont le pronostic vital n’est que de quelques semaines. Il commence à présenter un ictère important et elle me demande si je peux intervenir pour le soulager un peu…

Monsieur T. (1,79m, 80 Kg) se présente donc la semaine suivante avec ses examens de laboratoire et une IRM tout à fait parlante. Il a le teint cuivré, des troubles digestifs et un prurit classique. Le BNS est démonstratif de la gravité de la situation :

  97

Le coefficient d’homéostasie est descendu à 44% ! Vu l’urgence de la situation et le mauvais état hépatique, je lui prescris donc deux alcaloïdes de Beljanski, en gélules.

Je l’avais presque oublié, lorsqu’il revient me consulter un an après, pour une légère gêne sous costale droite : « Tout s’est bien passé, me dit-il, tellement bien qu’au bout de trois mois, j’ai arrêté votre traitement et recommencé à me faire des bonnes bouffes, bien arrosées, avec les copains » !

Bien sûr, ses paramètres biologiques classiques ont de nouveau divergé :

TRANSAMINASES S.G.O.T. . TRANSAMINASES S.G.P.T. . GAMMA-GLUTAMYL TRANSP.

219 *UI/l 395 *UI/l 325 *UI/l

(normale 10 à 34) (10 à 44)

(11 à 50)

Un nouveau traitement naturel est mis en place, avec le même bon effet… Je le reverrais de temps à autre, à l’occasion d’une baisse de forme, pendant cinq années durant lesquelles il a repris une activité professionnelle, sans oublier les fêtes périodiques qui lui permettent de « décompresser ». L’apparition d’une ascite signera une phase d’aggravation terminale de sa maladie.

Cas clinique 2. Madame Marie-Françoise COL. est une charmante historienne, née 1930, mince et aux yeux vifs. Elle consulte une première fois en août 2002, car elle présente une volumineuse tumeur abdominale, récidive (après chirurgie) d’un adénocarcinome ovarien infiltrant (elle a fermement refusé toute chimio- thérapie). L’envahissement est aussi pelvien, puisque le col utérin saigne et que le cul de sac vaginal gauche est tuméfié. Un frottis vaginal confirme la prolifé- ration au sein d’une muqueuse atrophique. Un premier BNS24 est effectué : il est assez perturbé avec un paramètre Zincum élevé, dû à l’activation des métallo- protéinases liée à l’envahissement tumoral. GLYCYRRHIZA GLABRA, anti-inflam- matoire à polarité digestive améliore rapidement la défense abdominale. La mise en place de séquences de remèdes immunostimulants du lab. Heel et d’un traite- ment cytostatique à base d’alcaloïdes du Pr. M. Beljanski permet de stabiliser l’évolution.

Elle revient en janvier 2003, son état général est bon, son volume tumoral a régressé, mais les pertes vaginales persistent, sans douleurs. Un second BNS est

  98

effectué, assez semblable, mais avec de moindres déviations. Le paramètre Ammonium est alors très bas (Causticum est son remède de fond). La Réglisse étant de nouveau proposée, le même traitement est reconduit. Nous la revoyons en août, avec quelques problèmes de constipation terminale douloureuse, sans doute induits par une fibrosclérose péritumorale. Un troisième BNS est effectué, qui objective une montée du paramètre Arsenicum (douleurs brûlantes et tension nerveuse), ainsi que Magnesium (douleurs crampoides sur vide d’énergie). Elle nous raconte avoir été récemment consulté le professeur qui l’avait opérée trois ans auparavent : celui ci, éberlué de la stabilisation obtenue, lui a dit qu’il croyait voir en elle une « extra-terrestre » ! La situation se compliquera l’année suivante par une fistule recto-vaginale douloureuse, qui l’amènera à demander son admission en soins paliatifs où elle décèdera trois mois plus tard, entourée de sa famille.

Cas clinique 3. Patient ayant présenté 6 mélanomes successivements opérés…

      Il n’a rien d’objectivable actuellement au niveau cutané. On remarque sur son BNS l’aspect hyper Alpha 1 et Cuivre qui signe la présence inflammatoire accom- pagnant la plupart des cancers. Le marqueur Arsenicum élevé signe la tension

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 nerveuse sur fond d’insécurité (cf. pathogénésie). Donc, patient à surveiller attentivement…

Cas clinique 4. BNS d’une patiente souffrant d’un mélanome multi-métastatique. Les traitements classiques peu efficaces ont été arrêtés. On observe une perturbation d’ensemble avec augmentation conjointe des Alpha 1 et des paramètres Cuivre et Ammonium (inflammation et néovascularisation).

Cas clinique 5. Monsieur Gérard R. est un sympathique papy de 82 ans, avec un diabète gras négligé et une arthrose du genou qui le fait souffrir. Il consulte pour la pose d’une prothèse quand on lui découvre des nodules sur le foie et les poumons ! Il va bien et le cancer primitif n’est pas identifié. Le cancérologue n’est pas très chaud pour intervenir, les effets secondaires de la chimio risquant d’être pires que le bénéfice attendu. Un premier traitement avec Arbutus unedo et Solidago virga aurea est institué. Le printemps et l’été se passent bien. A

   Les paramètres Aurum et Cadmium sulf. sont également élevés et ont été utilisés sous forme de remèdes homéopathiques, en association avec les plantes pro- posées, ce qui a permis d’obtenir une certaine amélioration de son état clinique.

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l’automne il commence à se plaindre d’une gêne respiratoire, on lui propose alors un BNS qui objective :

— une baisse des Albumines et Alpha1 (sécheresse et insuffisance de sang)

— une inflammation chronique (hyper Bêta + Gamma), cause de l’arthrite

— un stress oxydatif net (Les 3 euglobulines élevés)

— une importante augmentation des graisses circulantes, conséquence du diabète.

Le traitement est modifié avec Marrubium vulgare (sn), à la double polarité respiratoire et diabétique et deux plantes hépatiques : Curcuma et Chelidonium. L’état respiratoire s’améliore, il continue à faire son jardin comme avant, en râlant contre son genou. Nous attaquons sa seconde année de rémission …

Cas clinique 6. Monsieur J. Marie S… est un auteur autrefois célèbre de 85 ans. Il est limité dans sa mobilité et compréhension par une polypathologie vasculaire, conséquence d’un alcoolo-tabagisme ancien. Le BNS effectué pour la mise en place d’un traitement anti-scléreux révèle un aspect tumoral typique. Les re- cherches para-cliniques mettent alors en évidence un cancer de la prostate et du cerveau. Les plantes indiquées par le bilan (Arbutus unedo et Thea chinensis) et les sels utilisés vont lui permettre de récupérer une certaine autonomie durant trois années, avant qu’une nécrose des orteils n’handicape définitivement son autonomie.

 101

 Puis, ses urines deviennent

Cas cliniques indiens avec traitement homéopathique seul :

Cas 7. Homme 52 ans qui présente une recidive d’un cancer de la prostate après resection transurethrale puis radiotherapie. Tumeur 6 cm et 4 gros ganglions objectivés dans la région présacrée

Semaine 1: Conium 200 CH plussing méthode

Semaine 2 : Scirrhinum 200 CH plussing method Semaine 3 à 12 : idem semaines 1-2

Contrôle scanner : disparition des ganglions Mois 4-10 : idem semaines 1-2

Contrôle : aucune trace de tumeur

Puis Conium et Scirrhinum 1M en alternant chaque mois split méthode.

Cas 8. Femme 32 ans avec une tumeur de 2 cm au sein gauche, dans le quadrant supero externe, mobile, pas de ganglions axillaires palpables. Biopsie : adenocar- cinome stade I. La patiente refuse la tumorectomie. Ses antécédents familliaux comporte de nombreux cancer.

Semaine 1: Conium 200 CH plussing méthode

Semaine 2 : Carcinosinum 200 CH plussing méthode

Semaine 3 à 5 : idem semaines 1-2

Contrôle clinique : Tumeur paraît plus petite

Semaine 6-25 : idem 1-5

Disparition complete de la tumeur

La patiente reçoit alors des doses de Conium 1M et Carcinosinum 1M, en alternance chaque mois, split dose méthode.

Après 18 mois, on arrête tous les traitements et la patiente va bien depuis.

Cas 9. Garçon de 8 ans qui présente une recidive d’un gliome du lobe parietal stade III. Il souffre de maux de tête et de nausées. Il a été opéré dix mois aupa- ravant, puis a eu six mois de chimiotherapie. Un scan récent montre une récidive

malodorantes et brunâtres. Le nouveau BNS24

 effectué objective l’aggravation (hyper Alpha1 + Cuivre) et l’on doit changer la

 prescription pour Solidago virga aurea.

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du gliome au même endroit. L’enfant paraît un peu ralenti et a des difficultés de compréhension.

Semaine 1 : Baryta carbonica 200 CH plussing méthode

Semaine 2 : Carcinosinum 200 CH plussing méthode

Semaines 3-12 : idem. Le scanner montre que la tumeur n’a pas grossi Mois4-6:idem. Scanner:tumeurdiminuede50%

Mois 7-12: idem, mais dilution 1M. Scanner : tumeur pratiquement disparue Mois 13-16 : idem . Scanner : disparition totale

Puis les deux remèdes sont donnés une fois par mois par split dose méthode.

Cas 10. Homme de 53 ans, macheur de tabac, leucoplasie (lésions précancéreuses) des deux joues

Mois 1 : AURUM MURIATICUM 200c deux fois par mois, split dose méthode Mois 2 et 3 : idem mois 1. La leucoplasie est guérie à 75%

Mois 4 à 6 : idem mois 1. La leucoplasie a complètement disparu.

Conclusion

D’abord et avant tout, respecter le parcours de soins : l’approche universitaire va s’appliquer à réduire le volume tumoral jusqu’à le rendre indétectable, puis espérer que l’immunité naturelle finisse le nettoyage. Le patient est enrolé dans un « protocole » qui sera ensuite évalué et éventuellement changé, si les résultats tardent à apparaître. C’est une démarche logique, efficace et abondamment documentée.

Le cancer est une maladie chronique et dans ce parcours de vie, le patient est rarement satisfait ! Il soulève une foule de questions que l’institution hospitalo- universitaire va le plus souvent esquiver… « Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Comment limiter les effets secondaires des traitements lourds ? Etes-vous sûr que je suis guéri ? Y a-t-il d’autres options ? Pourquoi ai-je rechuté ?… »

Entre les phases thérapeutiques lourdes, il se passe du temps… Les méthodes et traitements que nous exposons ici n’ont jamais prétendu à eux seuls « guérir le cancer ». Elles posent simplement la question de l’environnement tissulaire de celui-ci. Restaurer l’écologie de l’individu nous paraît essentiel à une guérison véritable et ces méthodes physiologiques correctement préconisées peuvent être des adjuvants puissants. Elles permettent aussi de redonner un rôle actif au patient.

En pratique, elles trouveront surtout leur place, durant :

— les traitements classiques, en gommant leurs effets délétères,

— les phases de rémission, durant lesquelles les défenses devront être optimisées, — quand les traitements classiques ont échoué, en proposant une alternative qui parfois fonctionne au delà de nos espérances et au minimum une amélioration des conditions de leur fin de vie.

Nous avons tous vécus de belles histoires de patients qui, rentrés chez eux pour mourir, ont encore profité de l’existence durant des années ! Quand les choses tournent moins bien, il faudra accompagner et écouter ce qu’a à nous dire ce

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patient en fin de vie, avec qui nous avons sympathisé, au fil des mois, en essayant d’expliquer et de dédramatiser cette terrible maladie qui lui a rongé le corps et l’esprit.

Les classiques

Bibliographie

TUBIANA M. Le cancer, hier, aujourd’hui, demain (ed. O. Jacob, 1995)

ROITT I, BROSTOFF J. et MALE D. Immunologie fondamentale et appliquée (Medsi, 1989)

Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique Oncologie (ed. Sidem)

HOERNI B. Les cancers de A à Z (ed. Frison-Roche, 2001)

MATHE G. et KENIS Y. La chimiothérapie des cancers (L’expansion scientifique, 1974)

Marqueurs tumoraux, Laboratoire Cerba (1988)

Use of

Alternative Medicine for Cancer and Its Impact on Survival

VAUCHER Laurent et al., « Testostérone et prostate », Rev Med Suisse, 2011, volume 7. 2399-2403

Site internet pour en savoir plus : www.fnclcc.fr, rubrique Comprendre le cancer

Les approches différentes… homéopathie

COMPTON BURNETT J. La guérison des tumeurs par les remèdes (Angleterre) JONES Eli G. Le cancer : causes, symptômes et traitement (Etats-Unis, 1878) CLEMENT R. Homotoxicologie, cours n°12 : les maladies dégénératives (lab. Heel)

MASTER F.J. Homeopathy in cancer (B. Jain publiher 1989)

FOUR Agnès. Génèse du cancer (2002)

RECKEWEG H.H. Thérapie de routine, lab. Heel 76532 Baden-Baden

Carcinosinum

FOUBISTER D. M. The carcinosin drug picture (B. Jain publishers, Inde) 107

 Dossier cancer, Stock , Paris (1977)

 SKYLER B. Johnson, HENRY S. PARK, Cary P. GROSS, James B. YU. J Natl.

 , Cancer Inst (2018).

 RAMAKRISHNAN A.U. et COULTER C.R. Une approche homéopathique du cancer

 (ed. Narayana 2001 / éd. française 2011).

PELLETIER Andrée Carcinosinum (cahiers de biothérapie n° 101, 1989)

HENRY F. et J.Y. Vade-mecum d’homéopathie (tome 1, chapitre « Désadaptation »)

Les approches différentes… biologie

MISTIAEN A. La cancérométrie (Revue Etudes n° 35, 1988)

JANET J.LetraitementdescancersparlaméthodedeVernes(ed.Bio-Nat.1979) Cancer : les tests parallèles de dépistage, L’impatient, n°95, octobre 1985 PINEL E. Vie et mort, la relativité en biologie (ed. Maloine 1978)

Les approches différentes… métabolique

SHELTON H.M. Tumeurs et cancers (ed. Courrier du livre, 1964) LETAILLANDIER M. Nutrition et cancer (Le quotidien du médecin, oct. 2001)

Les approches différentes… Viscum

Directives thérapeutiques, traitement au V.A.F., Institut Hiscia (lab. Weleda) BAUDINO S. Extrait de Gui, leurs propriétés inhibitrices sur quelques systèmes végétaux, Thèse de doctorat en biologie végétale (Université de Paris 6, juin 1985)

Utilisation d’Iscador (VAF) dans le traitement du cancer : études prospectives randomisées, Alternative Therapies in Health and Medecine (vol. 7, n°3, juin 2001)

Clinique anthroposophique spécialisée en viscumthérapie : LUKAS KLINIK Brachmattstrasse 19, CH-Arlesheim tel : 061 72 33 33

Les approches différentes… Beljanski

NAVROKI T. La phytothérapie moderne à votre service (Phyt’Herbs group limited)

 SCHWARTZ Laurent et BRIGHELLI Jean-Paul, Cancer : guérir tous les malades ?

 (Hugo & Compagnie, 2013)

 CHRISTOFFERSON Travis, Tripping Over the Truth : The Return of the Metabolic Theory of Cancer Illuminates a New and Hopeful Path to a Cure (« La vérité dévoilée : le retour de la théorie métabolique du cancer éclaire une voie nouvelle et prometteuse vers un remède »)

 Si vous allez sur le site de la fondation Beljanski : https://www.beljanski.info/,

 vous trouverez la liste de toutes ses publications.

108

Les approches différentes… thérapeutique

SERVAN-SCHREIBER David, Guérir sans médicaments, ni psychanalyse (Robert LAFFONT, 2003)

JENAER M. et MARICHAL B. Une immunothérapie prédictive et préventive (1990) SOLOMIDES J. La physiatrie et les physiatrons synthétiques (1978)

JALLUT Olivier, Médecines parallèles et cancer (ed. L’horizon chimérique, 1992). CHABOCHE F. X. Dossier Sérocytols (ed. Opta)

LAGARDE Ph. Ce que l’on vous cache sur le cancer (Favre, Lausanne 1981)

Les approches différentes… psychologie et divers

MICHEL F.B. Cancer : à qui la faute ? (ed. Gallimard, 1987)

SIMENTON C. Guérir envers et contre tout (ed. Epi)

WOESTELANDT B. De l’homme cancer à l’homme dieu (Dervy-livres 1986) RUEFF D. Choisir la vie (ed. Le hameau 1984)

ZORN F. Mars (ed. Gallimard 1979)

SOLJENITSYNE A. Le pavillon des cancéreux (ed. Julliard, 1968).

GILLE E. Le crabe sur la banquette arrière (ed. Le Mercure de France, 1994) KÜBLER-ROSS E. Les derniers instants de la vie (Labor et Fides, Genève, 1975)

L’outil de biologie fonctionnelle

HENSHAW G. R. The serum reactivity test (Exposition Press, 1980)

WUHRMANN F. et WUNDERLY Ch. Les protéines du sang humain (collection de l’institut Pasteur, Flammarion, 1961)

SANDOR G. Séméiologie biologique des protéines sériques (Maloine, Paris, 1975) GIRAUDET P., FAURE A. et FROT J.C. La réaction inflammatoire (Vigot, 1984)

— Le pavillon des cancéreux d’Alexandre SOLJENITSYNE (Julliard, 1968) — Le passage de Suzanne BERNARD (Le temps des cerises, 2007)

 LAMBRICHS L.L. Le livre de Pierre – Psychisme et cancer (Seuil)

 COLLIERE Marie-Françoise, Promouvoir la vie, de la pratique des femmes

 soignantes aux soins infirmiers et Soigner… le premier art de la vie (Masson)

 Nous vous conseillons de lire, pour une approche philosophique de cette maladie si particulière, deux livres « merveilleux » :

Imprimé en France en mai 2021 Dépôt légal : mai 2021

Tel.: 07 71 56 34 51

www.medecine-integree.com

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Angoisse, dépression et

burn-out !

Solution = psychologie, homéopathie et micro nutrition

Un problème grandissant …

La souffrance psychologique (plus ou moins somatisée) est passée au premier plan

des demandes médicales (d’ailleurs la France est championne du monde de la

consommation des psychotropes !)

Celle-ci est à l’interface de nombreuses régulations :

Au niveau du corps :

—> système rapide = ortho et para sympathique

—> système lent des régulations hormonales (maintien de la stimulation)

Au niveau du cortex :

—> système rapide = SN Central (réactions en fonction de la subjectivité)

—> système lent des neuro-transmetteurs (maintien de la stimulation)

Au cours de vos consultations, vous êtes attentifs au discours

de vos patients. Celui-ci laisse transparaître leurs prises de

positions, qui sont tout à fait révélatrices de leur fragilité,

problématique diathésique (fragilité) de construction de leur

personnalité.

Grandir, c’est traverser (plus ou moins bien) divers niveaux

de frustration, du bébé et de l’enfant, jusqu’au vécu de

l’adulte ou de la personne âgée.

Construction de la subjectivité (vision du monde)

Quel est votre niveau de souffrance psychologique ?

Les différentes étapes de la construction de la subjectivité

La première année …

Tuberculinisme

Indifférenciation

Narcissisme primaire

Fusion Soi/Alter

Retrouver l’un … Dyade mère/enfant

Paradis perdu = fantasme de puissance

pôle « Métal » pour la MTC

Remèdes : Phosphorus (refus de grandir : il s’amuse de tout, mais

aimez-moi !), Arsenicum album (sans défense dans un monde hostile,

il s’agite), Antimonium crudum (activité orale), Lachesis (agressivité,

qu’est-ce qui résiste ?), Tarentula (kleptomane), Silicea (isolement),

Pulsatilla (fusionnelle : émotionnelle immature), Zincum (drogué) …

Comment ça s’est passé avec maman ??

LA FUSION

LA DEFUSION

L’insécurité du vécu d’abandon !

Pour ceux qui ne maitrisent pas

(encore) l’homéopathie et/ou la

MTC, sachez que l’approche

diathésique est un concept

fédérateur, véritable

révolution, tant au niveau de la

compréhension des symptômes

que des logiques unifiant les

différentes pratiques

médicales. Regardez le schéma

ci-contre qui résume les

polarités organiques des 25

familles de remèdes

homéopathiques et des 5

éléments de la Médecine

Traditionnelle Chinoise …

Le stade Narcissique : gérer la frustration et le manque

SEROTONINE … Le contrôle réfléchi des pulsions ! Polarité POUMON …

La sérotonine contrôle l’appétit alimentaire et sexuel (inhibiteur de la Dopamine).

Elle régule nos pulsions, nos circuits d’évitement et induit le sommeil. Elle nous

permet d’accéder à l’équilibre émotionnel, à la « zénitude », au bonheur d’être

Soi en harmonie avec le monde extérieur. L’intestin fabrique près de 90 % de

la sérotonine, ce qui explique qu’une inflammation digestive ou un simple désordre

de la flore a une incidence sur l’humeur. Améliore l’intolérance à la frustration,

les addictions compensatoires, la difficulté à relativiser …

.

Ce neuromédiateur sédatif est l’aboutissement du cycle :

1. Tryptophane (acide aminé) + Fer et vitamine B3 –> Le 5 –

Hydroxytryptophane

2. Le 5 – HydroxyTryptophane –> Sérotonine

3. Sérotonine + Magnésium –> Mélatonine

Le stade Narcissique : gérer la frustration et le manque

Deux façons d’en corriger le manque :

1/ augmenter la synthèse avec les vitamines, oligo-éléments et a.a. précurseur

ex.: SERENIUM … est un complément à base de protéines de soja et de

tryptophane. Il contribue à des fonctions psychologiques normales (Vitamines

B1, B3, B6, B9, B12) – le burn-out !

2/ réduire la dégradation (inhibiteurs de la recapture) : solution allopathique

Dans le cas de la Sérotonine : Deroxat, Divarius, Paxil, Zoloft, Prozac,

Seropram, Celexa, Seroplex, Cipralex, Priligy, Floxyfral ou encore du Norset)

NB. L’hypertension artérielle est un effet secondaire possible de ces médicaments !

Mais aussi l’Ecstasy (drogue du plaisir, dérivée du LSD – lève les inhibitions).

La sérotonine est le

précurseur de

la MELATONINE (anti-

oxydant protecteur des

neurones). Celle-ci est

transformée par

acétylation en « 6-

methoxy-harmalan »

(excitante, proche des

hormones

hallucinogènes !), puis par

une nouvelle acéthylation

en VALENTONINE,

hormone du sommeil,

sécrétée de 22h à 6h du

matin.

Remèdes : Sulfur (le tout : confond qualitatif et quantitatif, fantasmes de possession), Ferrum

compulsif, Cuprum tétanisé, Manganum passif,

Sepia (l’objet : craint la dépendance, donc lutte sans cesse pour son indépendance, idéal de

moyens) …

Nosode (chronicité) = Psorinum (dépressif frileux qui ne contrôle plus rien : échec de la

maîtrise et sentiment de culpabilité permanent).

Evolution possible vers les « attaques de panique » !

L’oralité (2ème année) … « bon et beaucoup »

2ème étape de la construction de la subjectivité

Psore/Oralité

Narcissisme

secondaire

Remplacer l’être par

l’avoir

Ambivalence

Amour/haine

Auto/hétéroérotisme

Découverte de l’autre ?

→Moi/non Moi

Manifestations orales :

Comportement alimentaire

Tuberculinisme

Indifférenciation

Narcissisme primaire

Fusion Soi/Alter

L’analité : « je contrôle ! »

La 3ème étape de la construction (2ème année)

L’analité (problématique intermédiaire entre la Psore/Foie et

la Luèse/Rein) : le « bâton fécal » symbolise la problématique

de toute puissance lié à la maîtrise du corps et la difficulté à

gérer le don et la perte.

Trois remèdes homéo présentent au plus haut point cette

problématique phobique : Sepia (la « poussiérite ! »), Argentum

nitricum (claustrophobe, agoraphobe et hypo-chondriaque) et

Lycopodium (la peur de ne pas être important ?).

Evolution possible vers la névrose phobique et obsessionnelle (TOC)

Analité

Différencier la partie et le tout

Tout garder ? tout lâcher ?

Maîtrise du Don et de la perte (= gestion de l’autre ?…)

Oralité/Analité : gérer le désir et la perte !

NOR-ADRENALINE … Polarité FOIE (émotions et libido) …

C’est l’accélérateur, dynamisant les capacités d’apprentissage, les circuits du plaisir

et de la récompense, permettant de forger une bonne estime de Soi, indépendante du

regard de l’autre. Elle permet l’apprentissage et la socialisation. Elle efface la fatigue,

libère les graisses mises en réserve, stimule l’hormone de croissance et le système

immunitaire.

Pathologie :

• Augmenté : agitation motrice (elle est augmenté par la prise de caféine)

• Basse : lassitude, repli sur soi, démotivation, baisse libido, sommeil agité

Ce neuromédiateur stimulant fait parti du cycle :

Tyrosine –> L-DOPA –> Dopamine –> Noradrénaline –> Adrénaline

Trois façons de corriger les manques :

1/ augmenter la synthèse avec les vitamines, oligo-éléments et a.a. précurseur : Tyrosine

— ENERGIUM … L-Tyrosine + Magnésium, Eleuthérocoque, Rhodiola, Ginseng rouge et

Gingembre + vitamines B1, B3 et B6

— IODIUM … L-Tyrosine + Magnésium, Fucus, Sélénium et Zinc

2/ Augmenter la sensibilité de ses récepteurs corticaux :

— ZENIUM … Milleperthuis + vit. A, B1, B2, B3, B6, B12 et E

3/ réduire la dégradation (inhibiteurs de la recapture) : solution allopathique

Dans le cas de la Nor-Adrénaline : la majorité des antidépresseurs tricycliques ont des

propriétés d’inhibition de la recapture de la noradrénaline : Laroxyl, un des plus sédatifs

— Le CYMBALTA (Duloxétine) est un inhibiteur de la recapture de la Sérotonine et de la

Noradrénaline.

— Le Prolanolol présenté comme pilule « contre le chagrin d’amour », rebaptisé « pilule de

l’oubli » est utilisée lors des suivis psychothérapeutiques.

— Certaines drogues excitantes (comme le Captagon – drogue des terroristes) favorisent au

contraire son relargage rapide !

— Des taux trop élevés de Nor-adrénaline et de Dopamine (son métabolite), ont été observés

dans les épisodes délirants.

Remèdes du pôle Rein : Aurum (l’idéal du but, maîtrise et domination),

Argentum (problématique du choix : hyperactif dispersé), Lycopodium

(problématique du don), Graphites (problématique de l’échec : passif, indécis),

Carbo veget. (problématique de l’épuisement).

Nosode = Luesinum (le prix de tous les excès … pas de limites : il envahit

l’espace des autres)… remède de tous les dictateurs (PMD) !

Stade phallique « besoin de personne ! »

La 4ème étape de la construction (3ème année)

Luèse/Phallique

Œdipe

Idéal du Moi/Moi Idéal

Puissance/autorité/

Pouvoir

L’autre n’existe que si je le tiens en mon pouvoir

(dans mon espace) voir le monde en termes d’espace

et de différenciation car c’est lui ou moi !

Rapport à l’autre mis en acte

→ si l’autre existe, comment le gérer ?

Pulsion sexuelle/motivation/vouloir vivre

« J’existe si je l’ai » et son corollaire :

« si je ne l’ai pas, je ne vis pas »

—> Complexe de castration

Phallique : « moi tout seul ! »

Polarité REIN (Volonté et agressivité) …

ADRENALINE (ou Epinephrine) … le STRESSEUR pour l’adaptation immédiate !

Met en tension le système nerveux sympathique : augmentation du pouls, de la TA, ce qui

augmentera le flux sanguin (offre accrue d’oxygène) et la distribution du glucose à

travers le corps. Augmentation aussi des contractions musculaires …

Pathologie : souffrance morale, culpabilité / Précurseur = la Tyrosine

Il évolue avec le CORTISOL … quand « l’adaptation rapide » est infructueuse, sa baisse

signe la dépression !

NB. l’augmentation du Cortisol se suspecte par l’augmentation des albumines sur le BNS

et peut se vérifier par le dosage hormonal salivaire.

Ce neuromédiateur stimulant est l’aboutissement du cycle :

Tyrosine –> L-DOPA –> Dopamine –> Noradrénaline –> Adrénaline

Phallique : « c’est eux ou moi ! »

Le tempérament « autoritaire » …

MAG-ZENIUM … est à base de bisglycinate de magnésium, de taurine (contrôle la gestion

du stress) + Vitamines B1 et B6. Il contribue:

• à un métabolisme énergétique normal (Vit. B1, B6 et Magnésium) : réduit la fatigue

• à des fonctions psychologiques normales (Vit. B1, B6 et Magnésium)

au fonctionnement normal du système nerveux (Vit. B1, B6 et Magnésium)

Les alcaloïdes ont surtout des effets excitants ou paralysants. Ceux-ci sont responsables

de la toxicité des plantes qui les renferment :

• dépresseurs SNC = morphine, codéine excitants SNC = strychnine, caféine

• paralysants sympathiques = ergotamine excitants sympathiques = éphédrine

• paralysants parasympathiques = hyoscyamine excitants parasympathiques = pilocarpine

• ganglioplégiques = nicotine (tabac) hypotenseurs = réserpine (Rauwolfia)

• anesthésiques locaux = cocaïne antispasmodiques = papavérine

• autres = quinine, yohimbine, émétine, chocolat …

Remèdes de la Rate-pancréas : Mercurius (chef de bande, instable

et dispersé), Arnica (tout le traumatise), Baryta carb. (le débile),

Plumbum (le papy lubrique), Aceticum acidum (le confus),

Fluoricum acidum (Casanova), Stannum (le fanfaron épuisé) …

L’oedipe « autorisé ou interdit ? »

La 5ème étape de la construction (4/5ème année)

Adaptation

Surmoi

Latence

Rencontre avec la différence des

sexes /des générations

La différence des sexes et des générations :

de l’Oedipe et quelques conséquences …

C’est la « crise oedipienne » qui va faire de nous des être

vivants dotés d’une capacité de ne pas faire tout et

n’importe quoi. Elle désigne la mise en travail de cette

question de l’identité, dans la découverte de la différence

des sexes et des générations (on est un homme ou une

femme, jeune ou vieux), de la découverte dans le cours de la

vie de cette question structurale et fondamentale qui est

celle de notre identité (savoir « qui l’on est vraiment ») et

ce que l’on a le droit de réaliser (utile ou pas ?)

La dimension temporelle de la vie humaine impose le besoin de

donner sens à cette existence, d’en comprendre le déroulement. A

cet effet, il va se construire une histoire, voire se « raconter » des

choses et en particulier concernant sa naissance et ceux qui l’ont

engendré. En même temps, il devra s’expliquer la différence dont

cette naissance témoigne et cette altérité (il est né d’une différence

des sexes et des générations). Le complexe d’Oedipe lui permet de

se représenter la place qu’il occupe au monde et de se raconter

l’histoire de ses origines, tandis que le complexe de castration est

chargé de lui donner une théorie de la différence. Ces « histoires »

vont lui permettre, tout simplement, de vivre sa propre différence,

c’est-à-dire d’exister.

La différence des sexes et des générations :

de l’Oedipe et quelques conséquences (2) …

Le Surmoi post oedipien discrimine ce qu’on peut faire en actes,

en pensées, en paroles. : ça transforme l’impossible en interdit

C’est structurant car si « ça ferme », « ça ouvre » aussi

puisque tout ce qui n’est pas interdit est autorisé (= possible).

Cela fixe les règles. Ça créer des liens et ça donne du sens

Ça transforme le savoir en connaissance et la connaissance en outil

à penser. (le surmoi c’est la « rate-pancréas » en médecine

chinoise, c’est le disque dur interne qui gère l’inné et les acquis)

Ça donne sa propre grille de lecture du monde …

Le « Surmoi post oedipien »

La distinction :

névrose –psychose – pathologies du narcissisme

L’organisation oedipienne → l’œdipe définit des limites et

indique que celles-ci doivent être fantasmatiquement

atteintes pour permettre au sujet de s’en libérer → 3

destins sont possibles :

■ 1 – destin des sujets qui n’ont pas pu arriver à « mettre en crise » l’Oedipe

donc à s’en libérer (pas de « boite ») => psychose

■ 2 – destin des sujets qui ont compris la crise mais ont reculé = ils

s’autorisent à sortir de la « boite », c’est l’évitement => pathologies du

narcissisme (ou « état limite »)

■ 3 – manière dont l’enfant va arriver à s’organiser plus ou moins bien, plus ou

moins mal => névrose (peur de sortir de la « boite »)

« La constitution psychique du sujet est en relation

permanente avec la construction qu’il se fait de sa

propre histoire. Naissant, vivant et pensant, sachant

qu’il est né et qu’il doit mourir, l’homme est contraint

de donner sens au caractère illogique de cette

existence éphémère. Cela le conduit à renvoyer la

question de la temporalité sur sa propre vie et donc

à penser en permanence plus ou moins bien, sa

propre histoire. » Jean Ménéchal

Du sens de la vie …

dans l’expression du remède

GLUTAMATE … L’acide glutamique constitue le neurotransmetteur excitant le

plus important. La concentration en glutamate est environ 1000 fois supérieure à

celles de la noradrénaline et de la dopamine. Le glutamate joue un rôle important

au niveau de l’apprentissage, de la mémoire et de la motricité.

Le glutamate est un produit de dégradation des acides aminés qui fait intervenir

les transaminases GOT et la GPT (foie). Une carence en glutamine provoque un

ralentissement du travail cellulaire et une diminution des performances.

— La N-Acétyl-Cystéine (NAC) augmente la concentration de glutamate, ce qui

restaure la plasticité des synapses. En psychiatrie, elle est testée dans le cadre

de traitements contre la dépression et les troubles bipolaires.

— Le Lamictal inhibe la libération du glutamate dans le cerveau (utilisé surtout

comme anti-épileptique)

Améliorer l’adaptation …

Quand le travail que

l’on vous demande est

exténuant et n’a plus

de sens … Car on ne

vous a pas appris à en

identifier les causes,

ni à en assurer le

suivi psychologique !

GABA (l’acide gamma-aminobutyrique) … le RELAXANT : sédatif (maintient sous contrôle),

facilite la réflexion et la mémorisation. Ralentit le rythme cardiaque / prévient les

convulsions, les spasmes …

Si carence = anxiété et difficulté d’endormissement

La synthèse endogène de GABA s’effectue à partir du glutamate par l’intermédiaire de la

glutamate decarboxylase.

La L-théanine (N-éthyl-l-glutamine) acide alpha aminé non essentiel, est biosynthétisé dans

les racines de l’arbre à thé. La réponse au stress cognitif multitâche était réduit de façon

significative une heure après l’administration de la boisson par apport au placebo. La réponse

salivaire de cortisol au stress a été réduite pendant 3 heures suivant la prise de LT.

Remèdes allopathiques activateurs = anti-épileptiques / benzodiazépines / Lyrica, aux

nombreux effets secondaires : vertiges, bouche sèche, somnolence, troubles de la vision … !

Les neuromédiateurs du pôle Rate-pancréas

(Cortex, mémorisation et réponses logiques)

les benzodiazépines

ne sont utiles qu’à

titre temporaire :

Ativan

Dalmane

Halcion

Imovane

Mogadon

Rivotril

Seresta

Tranxene

Valium

Xanax …

Remèdes du stade identitaire (Coeur) : archétypes de la pérennisation

à l’âge adulte de comportements infantiles =

■ Fusionnel perdu -> Natrum muriaticum (deuil non fait, désespoir

intériorisée -> mélancolie),

L’identité sociale

de la latence (7 ans) à l’adolescence (12 ans) …

Sycose

Projection de

« l’adaptation »

→Adolescence

→Vieillesse

Réactivation du narcissisme : identité remise en cause

(image de Soi négativée → pb de relation de Soi/Soi et

de Soi/Autrui)

Adolescence : fantasme de puissance non investie dans

un rôle … « vide de l’esprit »… pas de jugement

personnel stéréotype, support du préjugé…

C’est aussi le problème de la « retraite » : vivre sur ses

acquis… se fermer à toute création, à toute idée

nouvelle… vieillissement

Décompensation fonctionnelle chez le sujet âgé.

■ Oralité -> Calcarea carbonica (la peur de manquer, les préjugés : la

passivité) et ses passages à l’acte : Hepar sulfur (ca) le pyromane,

Hyosciamus (ca) l’exhibitionniste …

■ Analité -> Causticum (raide et révolté par l’injustice, critique jusqu’au

cynisme),

■ Phallique -> Iodum (hyperactivité destructrice),

■ Surmoi -> Kalium bromatum (adolescent acnéique, angoissé et

tripatouilleur = phobique agité en évitement permanent).

Evolution possible vers la névrose hystérique (machisme chez l’homme)

Construire son identité (Shen) par les expériences

vécues dont on a su tirer les leçons !

DOPAMINE … La MOTIVATION !

La Dopamine est fabriquée le matin vers 8h, c’est le starter de la journée, assurant la motricité,

motivation, le dynamisme matinal, une bonne mémoire, la curiosité, la capacité à élaborer des projets, à

faire face aux difficultés et surtout un sommeil récupérateur. Les comportements d’exploration, de

vigilance, la recherche du plaisir, l’excitation, l’euphorie.

Pathologie :

• Elevé = augmentation de l’initiative, de l’agressivité et activité sexuelle

• Bas = lassitude, indifférence, repli sur soi, sommeil agité

Les données actuelles suggèrent une dysrégulation du système dopaminergique dans la

schizophrénie

Remèdes allopathiques activateurs = L-DOPA (traitement du Parkinson) et les Amphétamines

(Ritaline pour le THADA) …

NB. La principale substance active du tabac est la nicotine. Or la nicotine est un puissant

stimulant de la dopamine.

La Sycose, polarité CŒUR (idéal ?) …

Le but étant que cette élaboration vous explique pourquoi

certains patients ne sont pas réceptifs à telle

thérapeutique, non adaptée à une problématique à laquelle ils

n’ont pas accès, du fait de leur histoire.

Tout le monde ne joue pas avec les mêmes règles, ni même au

même jeu. En effet le poker de la vie distribue donne des

cartes différentes aux uns et aux autres.

Introduction à la symptomatologie

Ce qui n’arrive pas à se penser Symptômes psychiques

A s’élaborer, à se dépasser. Symptômes physiques

ETRE MALADE ?

AVOIR UNE MALADIE ?

FAIRE UNE MALADIE ?

■ Les troubles fonctionnels sont des mécanismes liés aux troubles du

refoulement qui ne parvient pas à accomplir sa tache en raison de l’intensité

du conflit entre désirs/interdits. Ce qui aurait du être refoulé dans

l’inconscient se manifeste sous formes de troubles corporels (paralysies,

anesthésies, algies diverses, nausées, troubles digestifs, certaines

migraines) mais sans fondement organique. C’est ce qu’on appelle le

déplacement.

■ Le sujet ne trouve que la voie de sont corps pour gérer ses conflits, son

ambivalence pulsionnelle. Ces troubles trouvent leur source dans l’histoire

psycho sexuelle infantile et dans la vie affective de l’individu. A priori,

quand ces conflits sont identifiés et le sens des symptômes accepté par le

patient, les symptômes cessent.

Que va signifier en médecine le principe du refoulement …

■ Névrose (symptômes fonctionnels)

■ Deux situations franches :

■ remèdes de l’absence de symbolisation (Calcarea carbonica et autres

remèdes de la Sycose )

■ remèdes ayant développé des mécanismes de défense (en particulier

« mentalisation », rigidification) tel que Aurum, Lycopodium (pour se

protéger d’affects débordants et non symbolisés) …

■ Attention : les remèdes de Psore sont partagés entre la difficulté des

gestions des désirs et la tentative de mentalisation. → remèdes

« écartelés », comme Sepia (qui exprime l’ambivalence), alors que Sulfur

est du pulsionnel « pur » !!

Conséquences de ce principe du refoulement sur :

– le principe thérapeutique

– le mode d’action des remèdes

– le résultat de vos interventions thérapeutiques.

Tableau des principales affections :

Troubles fonctionnels

Sphère urinaire Cystites, polyuries émotionnelles, certaines énurésies

Neurologie

Migraines, torticolis spasmodiques, crampes des écrivains, tics

Sphère cutanée Eczéma, urticaire, verrues, herpès, acné

Sphère respiratoire

Si le poumon est une

manifestation et non une

cause des symptômes

exprimés

Asthme, rhinite allergique

Sphère génitale Dysfonctionnement organique, impuissance, éjaculation précoce

Sphère gynécologique

Aménorrhée, certaines stérilités, avortement spontané

Sphère digestive Coliques spasmodiques, dyskinésies biliaires

Tout ce qui est du domaine de l’adaptation : n’oubliez pas

que le névrose – état « normal » de l’homme occidental – est

une adaptation psycho-sociale plus ou moins réussie qui

génère plus ou moins de symptômes, améliorables par la micro-

nutrition et l’homéopathie ou la MTC.

La plupart de ces symptômes sont caractéristiques d’une

diathèse particulière (trouble de la construction de la

subjectivité). On est dans le fonctionnel

Ce qu’on peut traiter en homéopathie, micro

nutrition et psychothérapie …

Les troubles lésionnels …

■ Le sujet échoue à lier psychiquement des excitations ou à subjectiver des

éléments ou des événements de son histoire présente. C’est l’exemple du

sujet vieillissant, qui a toujours des pulsions infantiles (les pulsions n’ont

pas d’âge), mais qui n’arrive pas à se mettre dans la peau adulte vieillissant,

à l’intégrer dans son histoire, à l’accepter, à la comprendre.

■ Le trouble lésionnel échappe aux lois, règles, mécanismes du refoulement :

c’est une décharge dans le soma de troubles non psychisés (alors que dans

le trouble fonctionnel, les conflits psychiques existent bel et bien et

s’incarnent dans le corps). Le conflit n’a même pas eu la possibilité de

s’organiser. Les pulsions sont présentes, elles ne rencontrent pas l’interdit

posé par le surmoi, elles ne rencontrent que l’impossibilité physique de la

réalisation, le non-sens de l’impossible. Or, seul l’interdit est gérable !

■ Pathologie du narcissisme = symptômes lésionnels

■ remèdes du Tuberculinisme (Poumon) = identité

personnelle, pas de culpabilité

ou de la Sycose (Coeur), si la capacité adaptative de la

rate est dépassée = remèdes de culpabilisation

(impossibilité d’accorder une juste place aux évènements,

de relativiser) … faible identité sociale = angoisses et

préjugés !

Pas de refoulement ?!

Troubles lésionnels

Cardiaque et vasculaire Affections coronariennes, hypertension artérielle

Sphère digestive Ulcère, recto colite hémérragique

Sphère rhumatismale Goutte, polyarthrite rhumatoïde

Sphère endocrinienne Diabète, obésité, maigreurs, anorexie mentale, endométriose

Ophtalmologique Strabisme

Neurologie Tremblements, paralysies, vertiges de Ménière

Respiratoire Polypose nasale

Tout ce qui est structurel (lésionnel), ainsi les psychopathologies graves

doivent être réservées aux professionnels, car ce sont des cas relevant

de situations où la vie du patient (ex.: anorexie mentale) et de son

entourage (ex.: perversion) est en danger…

En particulier certains remèdes de la Sycose et du Tuberculinisme (état

limite), car on ne peut remplacer un élément défaillant (entraine un

trouble identitaire majeur)!

Le BNS est alors l’examen qui permettra de quantifier les désordres

immunitaires et métaboliques sous-jacents et de les compenser assez

spécifiquement.

Ce qu’on ne traite pas (ou mal) en micro-

nutrition, homéopathie et psychothérapie

Dans tous les cas …

■ Tous les symptômes ne doivent pas être supprimés !

■ Bien différencier ce qui relève de la simple gène (support

d’un « mal être » général), ou d’une atteinte durable qui

risque d’évoluer vers des troubles lésionnels.

■ Repérer également les troubles associés à la prise de

substance illicites, de médicaments ou simplement de

désordres ou intolérances alimentaires …

■ Parfois se contenter d’un simple « soutien psychologique »

(afin de limiter la désorganisation progressive).

•La question va se poser de

savoir : « Jusqu’où pouvez-

vous prendre vos patients en

charge ? »

•Peut-on tout soigner en

psychothérapie ?

• Quelle peut être la part de

l’homéopathie, de la MTC et

de la micro-nutrition dans la

stratégie thérapeutique ?

• Définition avec le thérapeute

des objectifs : qu’est ce que

le patient désire changer ?

Part respective des traitements en médecine

naturelle et en psychothérapie ?

■ Le conflit s’organise autour du mécanisme du refoulement c’est-à-dire

que le patient ne parvient pas à concilier les pulsions et les interdits

issus du surmoi post oedipien … car le symptôme névrotique est une

sorte de compromis entre les désirs et les interdits

■ Obligatoirement : mise en place d’une instance psychique permettant la

capacité de refoulement, par acceptation des différences (sexes et

générations)

■ Principe thérapeutique : la thérapie est donc une approche historique

du sujet, de son enfance. Elle nécessite un réel désir de «changer».

Elle induit des bouleversements dans la vie psycho sociale des patients.

Les résultats dépassent parfois les demandes, on explore l’inconscient

■ Outil principal : la parole Indication : les névroses

LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE s’intéresse aux conflits

intrapsychiques qui se manifestent sous forme de troubles

corporels, mais sans fondement organique

■ Principe thérapeutique : les mécanismes d’apprentissage caractérisent

l’ensemble des êtres vivants. Dans certains cas, ces formes

d’apprentissage jouent un rôle causal direct dans l’étiologie du syndrome,

dans d’autres cas, ces mécanismes ne jouent pas un rôle causal mais

influencent l’expression phénotypique du syndrome

■ Voies d’accès : l’accent est mis sur les causes actuelles du

comportement qui pose problème et non sur les causes inconscientes. La

TCC permet de remplacer progressivement les opinions et les croyances

négatives et erronées par l’apprentissage de nouveaux comportements.

■ Outil principal : les apprentissages (l’étayage comportemental)

■ Indications : phobies, troubles obsessionnels compulsifs, obsessions,

surpoids, troubles de la personnalité, stress post traumatique, patients

borderline.

LA THERAPIE COGNITIVE COMPORTEMENTALE (TCC)

s’intéresse à la partie visible et actuelle du trouble, celle qui

provoque une souffrance. Cette situation porte une atteinte bien

réelle à l’organisme

LA THERAPIE COGNITIVE COMPORTEMENTALE (TCC)

L’Intervention

Psychodynamique

Brève (IPB)

Comment gérer son existence ?!

« Voir clair

dans ses actes

… et marcher

dans la vie avec

espérance ! »

R. Descarte.

Les NEUROTRANSMETTEURS ont des polarités de fonctions organiques

marquées. L’étude de ceux-ci sur 3 axes en simplifie la lecture :

1. er axe = Adrénaline (Surrénale – adaptation au stress aigu) – Noradrénaline

(Foie – capacité d’action)

2. ème axe = Dopamine (Coeur – idéal) – Sérotonine (Poumon – identité/

sensibilité)

3. ème axe (Rate-pancréas) = Glutamate (excitateur) – GABA (sédatif)

Cela va nous permettre de mieux comprendre le mécanisme de ces régulations,

mais aussi d’avoir un argument biologique face au médecin contrôleur de la SS.

Un bilan biologique de la fragilité nerveuse ?

Les mesures

sont

effectuées

sur les urines

par LC-MS/

MS et HPLC-

ECD, qui sont

de très bonnes

techniques de

laboratoire.

Un stress chronique conduit à une consommation permanente

d’hormones de stress et des neurotransmetteurs jusqu’à

l’épuisement des réserves neuronales. Cet état s’accompagne

généralement de symptômes majeurs d’épuisement physique

et psychique et nécessite diverses mesures thérapeutiques.

Celles-ci comprennent en fonction des symptômes, des

techniques de relaxation, la psychothérapie, du sport et un

traitement de substitution visant à restaurer leurs réserves

en neurotransmetteurs et hormones de stress.

Anxiété, Dépression ou Burn-out ?

Dans les situations de stress (situation de combat ou de fuite), il y a d’abord une tentative

de contrôle avec :

1/ sécrétion d’adrénaline qui augmente la fréquence cardiaque, la pression artérielle,

l’activité mentale. L’augmentation du cortisol sanguin est le reflet de l’échec de cette

tentative de contrôle (confirmé par une augmentation des Albumines sur le BNS).

2/ La noradrénaline provoque également une augmentation de la pression artérielle et

stimule ensemble avec la dopamine la performance, la concentration, la motivation et la

motricité. Les deux neurotransmetteurs inhibent également l’immunité cellulaire et

diminuent ainsi la défense anti-infectieuse.

3/ La sérotonine compense le stress, elle règle la pression artérielle, la motilité intestinale,

décontracte, améliore l’humeur, règle le sommeil, est anxiolytique et anti-dépressive et a un

effet positif sur de nombreuses fonctions cérébrales. La sérotonine intervient également

dans la régulation de la sensation de douleur, de l’appétit et de la température corporelle.

La sérotonine est convertie en mélatonine qui joue un rôle clé dans la régulation du sommeil.

Anxiété, Dépression ou Burn-out ?

NB. Nous ne dosons pas l’Acétylcholine, qui est aussi un neuromédiateur

périphérique et a une action trop globale : baissé dans la SLA et Alzheimer

Le dosage des neurotransmetteurs permet de mettre en évidence des troubles de l’axe neuro-

endocrinien afin de pouvoir traiter de façon ciblée et précoce les symptômes d’un stress

chronique.

—> dans l’anxiété simple, la NorAdrénaline est élevée, alors que Dopamine et GABA sont

abaissées. Si l’activité dopaminergique est abaissée, cela dénote une baisse de

motivation (comportement de repli sur soi, une lassitude face à la routine du quotidien avec

progressive indifférence), une fatigue matinale, des fringales à 11h ou 18h, un sommeil agité

non récupérateur…

—> dans la dépression, c’est surtout l’activité Dopaminergique et la Noradrénaline qui sont

abaissées, d’ailleurs, à ce stade le taux de cortisol (hormone de stress qui s’élève lors des

tentatives d’adaptation infructueuses) est bas (avec un sentiment de culpabilité ++).

—> alors que dans le cas du Burn-out, la Sérotonine, l’Adrénaline et la Dopamine qui sont

effondrées : c’est une faillite du système d’adaptation, avec une colère paradoxale et une

désorientation. Adrénaline basse : état d’anxiété permanente avec sentiment

d’insécurité, souffrance morale, perte de capacité à se faire plaisir, indifférence

affective, besoin accru de reconnaissance, recherche de récompense (addictions ?)… des

difficultés à l’apprentissage, à l’attention, au soutien de l’effort cognitif

Anxiété, Dépression ou Burn-out ?

Les enfants aussi :

la phobie scolaire ?

un symptôme qui

nécessite un

diagnostic précis ++

Ils ne correspondent pas une névrose spécifique, ce sont des « troubles de l’humeur

réactionnels transitoires ». Trouble névrotique opposée à la notion de mélancolie qui est

psychotique et délirante. Ces phases dépressives surviennent après une expérience vécue

comme une frustration (deuil, rupture, échec). Ils surviennent toujours dans des

situations qui réactualisent un sentiment d’insécurité (qui est toujours plus ou moins

refoulé et que jusque là, le sujet avait réussi à compenser).

C’est une maladie fréquente : 5% de la population, 15% des hospitalisés, 4 fois plus de

femmes, plus souvent entre 20/35 ans ou après 55 ans.

Le sujet est pris dans d’engrenage : frustration, agressivité, culpabilité, crainte de

perdre l’estime et l’affection d’autrui. Les sujets ayant souffert une carence dans la

première relation maternelle, présentant un sentiment permanent d’insécurité dans la

relation avec les autres sont les plus susceptibles de faire une dépression de ce type en

cas d’expérience traumatisante, stressante.

Les états DEPRESSIFS …

Selon l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au travail en 2009, le Burn-out est

aujourd’hui la première cause d’absence prolongée et 3 millions de français actifs seraient

menacés de Burn-Out. L’individu épuisé oriente ses efforts dans les mauvaises directions,

d’une façon disproportionnée par rapport aux résultats. Il n’est pas entendu, ni soutenu par

sa hiérarchie ou ses collègues. Il y a confusion entre valeur personnelle et performance,

ce qui rend dépendant du regard de l’autre.

Le stade d’alerte ou « pré-Burn-Out », suspecté cliniquement, peut être confirmé par la

biologie. La correction des carences et quelques prises de conscience comportementales

permettent alors d’éviter de passer au stade du Burn-Out complet, imposant l’arrêt de

travail. Cet état correspond à une chute des niveaux de Dopamine et d’Adrénaline

NB. si l’activité dopaminergique est abaissée, cela dénote une baisse de motivation

(comportement de repli sur soi, une lassitude face à la routine du quotidien avec

progressive indifférence), une fatigue matinale, des fringales à 11h ou 18h, un sommeil agité

non récupérateur…

Anxiété, Dépression ou Burn-out ?

Sur le plan cognitif, on observe des troubles de l’attention, de la capacité à former une

pensée, des troubles de la mémoire avec difficulté à trouver ses mots. Au total, un

ralentissement cognitif avec manque d’initiative, démotivation sur perte de confiance en soi.

Il convient de rechercher un apport trop limité en ses acides aminés précurseurs (une

supplémentation micronutritionnelle peut être indiquée) ou une maladie de Parkinson.

Adrénaline basse : état d’anxiété permanente avec sentiment d’insécurité, souffrance

morale, perte de capacité à se faire plaisir, indifférence affective, besoin accru de

reconnaissance, recherche de récompense (addictions ?)… des difficultés à l’apprentissage,

à l’attention, au soutien de l’effort cognitif.

Selon l’OMS : « Le « Burn-Out » se caractérise par un sentiment de fatigue intense, de

perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». C’est un

épuisement moral et/ou physique le plus souvent professionnel. Il peut aussi se

rencontrer aussi chez les personnes victimes d’un harcèlement moral.

Sérotonine basse : Difficultés d’endormissement, impatience, intolérance aux

frustrations, agressivité qui débute vers 17h, migraines aggravées lors des règles,

syndrome prémenstruel, addictions compensatoires (alimentaires, alcool, jeux, sport en

excès, drogues …).

Le dosage des neurotransmetteurs nous permet de conclure que c’est bien la conjonction

des trois qui est en cause, car nous sommes inégaux face à la gestion des agents

stressants. Elle permet également de dépister (quantification) le stade de pré-Burn-Out,

pauvre en signes annonciateurs en dehors de la fatigue matinale.

Le Burn-Out associe la chute de la sérotonine après celles de la

dopamine et de l’adrénaline. Le « rempart » qui évite de basculer

vers le Burn-Out est un bon taux de sérotonine.

Cas clinique 1 : J.P. M. est un

retraité plutôt dépressif,

tant il était investi dans son

travail libéral ..

Le BNT montre la nette

baisse conjointe de la

Dopamine + Noradrénaline

et Adrénaline. Une

supplémentation par la

tyrosine va s’avérer décisif :

ENERGIUM + ZENIUM puis

ANTI-AGIUM (pour ses

problèmes de mémoire)

Cas clinique 2 : Fred V. est un ancien commercial qui s’est

reconverti dans l’élevage des chèvres. Il est épuisé :

« Tout doit être planifié ! » et a présenté des épisodes

de TOC et de coliques … Arsenicum album 30CH une

dose et SERENIUM à 17h, vont éviter le « burn-out » !

Cas clinique 3 : Mme Anne S. est professeur d’université,

divorcée, Lachesis très active car investie dans la recherche.

Elle est diabétique et épuisée … La baisse de la Noradrénaline

et de la Sérotonine signe le Burn-out, pour le moment

compensée par une adaptation permanente (GABA).

VITAMINIUM (chrome) et SERENIUM vont l’aider à passer

un cap difficile …

Cas clinique 4 : Joël est un jeune naturopathe suisse, musicien

et écologiste pratiquant. Ce grand Phosphorus, malgré une vie

bien remplie, ne se sent pas heureux et facilement démotivé.

Tous les neurotransmetteurs sont bas ! Une éviction

alimentaire ciblée et le traitement de supplémentation auront

un excellent effet ++

Cas clinique 5 : Daniel R. est un professeur de dessin à la

retraite, acteur amateur talentueux. Il souffre de douleurs

articulaires et digestives, toujours en relation avec des stress

émotionnels. La répertorisation suggère PULSATILLA, qui

l’améliore rapidement. Le BNT met en évidence un décrochage

entre la Dopamine basse et Nor-Adrénaline/Adrénaline

(élevées), ce qui est paradoxal …

Cas clinique 6 : Katia D. est une femme (trop) mince de 55 ans qui vit

à Malte avec sa mère. Nous communiquons par SMS durant des mois

car j’essaye de comprendre le sens de son histoire … Le caractère

structuré de ses phobies et ses plaintes incessantes m’orientent

vers un diagnostic de psychose.

Le BNT met en évidence une augmentation globale des 6 neuro-

transmetteurs testés, aspect de l’on observe dans les états

maniaques …

Le Bore-Out est un syndrome d’épuisement professionnel dû à l’ennui

provoqué par le manque de travail ou l’absence de tâches intéressantes

à effectuer, engendrant une démotivation.

Le Brown-Out est un syndrome d’épuisement du salarié par l’absurdité

de son travail. Derrière le brown-out, il y a la question de la perte du

sens au travail.

Aspects cliniques typiques :

Dopamine – Sérot. / Nor-adré. – Adrén. / Glutam. – GABA

Addictions – – –

Anorexie ment. – –

Amour + +

Hystérie + – – –

TDAHA – + –

Dépression –

Autisme –

Schizophrénie + –

Alzheimer – – – – – –

Parkinson – +

Accès maniaque + +

On peut augmenter l’affinité des récepteurs pour :

—> la Dopamine : les feuilles d’olivier (OLIVUM : www.evergreenlife.it) et

le pois mascate (Dolichos prurians), fabacée riche en L-Dopa, son

précurseur.

Traditionnellement, le pois mascate ou « haricot pourpre » était utilisé en médecine

ayurvédique pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson et les troubles de

la libido. Des études montrent que le pois mascate accroît la sensation de bien-être,

améliore la vivacité d’esprit chez les déprimés ralentis et apathiques. Il serait aussi

efficace dans le syndrome des jambes sans repos.

—> le GABA par des préparations à base de Passiflore et de Valériane

(surtout en cas de troubles du sommeil).

— Le Kudzu peut vous aider à reprendre votre santé en main, soutenir vos

efforts et arrêter naturellement le tabac, l’alcool ou les autres drogues.

Les plantes « adaptogènes » …

—> La Nor-adrénaline : le Millepertuis (cf. ZENIUM)

—> Le GABA : Melisse et Passiflore

—> La sérotonine : le Safran (Crocus sativus), Rhodiola rosea et Griffonia

(nombreuses spécialités de micro-nutrition)

NB. Si la flore intestinale est perturbée (inflammation digestive, constipation

chronique), les nutriments sont mal assimilés et la Sérotonine sera fabriquée en

quantité moindre. De plus, celui-ci fermentera et donnera mal au ventre … Si la

sérotonine est basse à l’analyse, il peut s’agir d’un problème intestinal, de

perméabilité (intolérances) ou de dysbiose. Donc il faut rétablir une flore convenable

avec des pré et probiotiques.

Les carences en micronutriments, oligo-éléments, acides gras oméga 3, limitent les

réactions enzymatiques qui permettent la fabrication de ces neurotransmetteurs.

Les plantes « adaptogènes » (2)…

La micro-nutrition en complément … améliorer la

biosynthèse des neurotransmetteurs

Fatigue = VITAMINIUM

Troubles mémoriels = ANTI-AGIUM

Anémie (d’apport ou de pertes) = FERRO-MAX

Problème hépatique (alcool ?) = DETOXIUM-PLUS

Intolérances alimentaires = ENTEROPROTECT

Alimentation moderne ou/et troubles des règles =

SYNERGIUM OMEGA3

La nutrition … améliorer la biosynthèse des

neurotransmetteurs

Dans tous les cas, la nutrition devra être optimisée pendant 2 à 3 mois avec soit :

— un apport en TYROSINE : œuf, produits laitiers, banane, avocat (à prendre le matin)

— un apport en GLUTAMINE (nécessite 4 gr./jour) : viandes et légumineuses

— un apport en TRYPTOPHANE : viandes, fabacées, produits laitiers, riz complet, chocolat,

banane, amande (à prendre l’après-midi).

— un apport en Nor-ADRENALINE : les OMEGA 3 (pris au repas du soir – améliorent la

fluidité membranaire), antiOxydants et le Magnésium (favorisent le stockage des

neurotransmetteurs).

Les fabacées sont riche en tryptophane (précurseur de la Sérotonine et Mélatonine) :

Alfalfa … la Luzerne Stimulant général et dépuratif

Glycyrrhiza glabra … la Réglisse (attention si HTA) tonique, antalgique et

antispasmodique digestif

Griffonia … légumineuse africaine

Melilotus officinalis … le Mélilot Vasculaire (ménopause)

Robinia pseudo-acacia … antispasmodique digestif

Spartium junceum … le Genêt d’Espagne, hypotenseur et antiscléreux.

La chrononutrition … optimiser la synthèse des

neurotransmetteurs

La nutrition et le respect de notre horloge biologique sont au

cœur du problème. L’absence de petit déjeuner (ou un petit

déjeuner exclusivement sucré) sont sources de carence en

Tyrosine, puis de Dopamine. L’absence de collation à 17h,

limite l’apport de Tryptophane et donc la synthèse de

Sérotonine. Paradoxalement, les apports sucrés (biscuits,

fruits, chocolat) vont favoriser cette synthèse de Sérotonine

alors qu’ils freinent la synthèse de la dopamine au petit

déjeuner. On comprend mieux ces « fringales »

compensatoires de chocolat au goûter ou devant la télé !

La nutrition (2) … améliorer la biosynthèse des

neurotransmetteurs

La consommation de sucre provoque une hausse des niveaux de

dopamine (la molécule qui contrôle les circuits de récompense et de

plaisir du cerveau) comparable à celle que connaît le cerveau en

réaction à différentes substances addictives, telles que le tabac, la

cocaïne ou la morphine. Avec le temps, ces niveaux de dopamine

baissent, ce qui pousse la personne à consommer davantage de

sucre. Ainsi s’installe la dépendance.

Des chercheurs en neurosciences de l’université du Queensland, en

Australie, ont testé sur des animaux le traitement de la dépendance

au sucre au moyen de molécules ordinairement employées pour

lutter contre la dépendance à la nicotine… avec succès.

Bibliographie :

MAC LEAN P. D. et GUYOT Roland « Le cerveau tri-unique » (Laffont, 1990)

SERVAN-SCHREIBER David « Guérir sans médicaments, ni psychanalyse » (Robert LAFFONT, 2003)

De LORGERIL M. et SALEN P. »Le pouvoir des Oméga-3  » (Alpen, 2007)

Ch. ANDRE et MUZO « Petites angoisses et grosses phobies » (Ed. Seuil, 2002)

Analyse Transactionnelle:

1. « Que dites-vous après avoir dit bonjour » E. Berne (ed. Tchou)

2. « L’analyse transactionnelle » J.M. Vergnaud / P. Blin (ed. « les éditions d’organisation »)

3. « Le triple moi » G. Jaoui (ed. Robert Laffont)

4. « Des scénarios et des hommes » C. M. Steiner (ed. Epi)

La TCC : « Les thérapies cognitives, comment agir sur nos pensées » J. Cottraux (ed. Retz, 2001)

« L’IPB, Un modèle de consultation thérapeutique de l’adulte » J.N. Despland, L. Michel et Y. De Roten, (Ed. Elsevier)

Les thérapies courtes :

6. « Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson » Jay Haley (ed. Epi, 1984)

7. « Changements, paradoxes et psychothérapie » P. Watzlawick / J. Weakland / R. Fisch (ed. Point)

8. « Les thérapies brèves » D. Megglé (ed. Retz 1990)

Le livre de la micro nutrition :

Bibliographie homéopathique :

■ Whitmont E.C. « Psyche and substance » (ed. North atlantic books).

Le remède homéopathique, comme solution symbolique des

problématiques de vie non résolues ++

■ HENRY Françoise « Quand Freud rencontre Hahnemann » (2007)

Un ouvrage complet et extrêmement précis +++

■ BARBANCEY Jacqueline « Pratique homéopathique en psycho-

pathologie » (Ediprim, 1977)

■ ZIEGEL G. « De la psychiatrie à l’homéopathie » (Similia)

• HENRY J.Yves « Précis d’homéopathie diathèsique » (FFMI, 2014)

• HENRY J.Yves « C’est dans la tête, docteur ? » (FFMI, 2022)

A

bientôt

 Jean-Yves HENRY

et Catherine CATTAERT

Solutions des douleurs aiguës et chroniques

Faculté Francophone de Médecine Intégrée –1

Solutions des douleurs aiguës et chroniques

D’abord comprendre les mécanismes qui génèrent et entretiennent les douleurs chroniques.

Puis identifier les obstacles qui s’opposent à la disparition de celles-ci.

Enfin proposer – selon le cas – des solutions simples et efficaces.

Jean-Yves HENRY & Catherine CATTAERT

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

–2

Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est toujours impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux qui soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques, au carrefour de la santé et de la nutrition.

Catherine CATTAERT est pharmacienne d’industrie, spécialisée en cosmétologie. Après avoir élevé ses enfants, elle reprend des études de Médecine Traditionnelle Chinoise, participe à la création de la FFMI et termine une spécialité d’acupuncture en publiant un mémoire comparatif des principes de la MTC et de l’homéopathie.

  Remerciements :

Nous voudrions ici manifester notre reconnaissance aux confrères amis, professeurs et collaborateurs qui nous ont aidé à formuler nos hypothèses de travail et à valider ces théories. Ce livre est aussi dédié à mes patients, car par leurs judicieuses questions et observations, ils m’ont permis d’affiner, de faire connaître et évoluer les méthodes que je vous propose aujourd’hui.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays

–3

Table des matières

Avant-propos 6

Première partie … la médecine académique 7 Douleurs organiques 8 Douleurs neuropathiques 11 Les soins palliatifs 12

Biologie des douleurs aiguës 13 Les médicaments de la douleur 14

Seconde partie : les douleurs aiguës La médecine chinoise

Le syndrome « Bi » 17 La méthode d’équilibrage des méridiens 21 La chromatothérapie 34

La médecine manuelle

Les dermalgies réflexes 39 Méthode de Jones 40 Les techniques manuelles de régulation 43

  L’homéopathie en urgence (CHU)

Troisième partie : les douleurs chroniques La neuralthérapie

Théorie de l’hormone somatotrope Théorie du potentiel de membrane Théorie de la structure de la cicatrice Théorie du système de régulation Théorie du contrôle de porte

La perturbance

Indications et Contre-indications Traitements en neuralthérapie

La biologie fonctionnelle Les BNS

La micro-nutrition

44

47

52

53

54

55

57

62

64

65

72 73

 –4

Les BNT 77 Les BIA 80

L’auriculothérapie 82 L’homéopathie 90

Quatrième partie : exemples cliniques

La fibromyalgie 95 Céphalées 99 Les migraines 104 Cas cliniques 109

Conclusion 114 Bibliographie 115

 –5

Avant-propos

La douleur aiguë, comme la fièvre, est un symptôme d’alerte qui va apparaître lors de plus de cent affections différentes.

Les douleurs chroniques touchent plus de 10 millions de français. Elles sont d’intensité variables, durables et invalidentes. Leurs localisations est souvent métamériques (c’est à dire rapportées à la même « tranche vertébrale » du corps), c’est à dire décalée de son origine. Exemple : une douleur brûlante de la pointe de la langue, alors que l’origine est liée à un pincement d’un disque cervical! En pratique, on observe que «les douleurs antérieures ont une origine postérieure et vice versa … »

Trois mécanismes pathologiques sont le plus souvent en cause : tendino- musculaire, vasculaire ou neurologiques, mécanismes que l’on peut d’ailleurs trouver associés chez certains patients âgés. Les causes et les conséquences psychologiques sont aussi à prendre en compte !

 –6

Première partie … la médecine académique

La douleur … pour les classiques

Par son polymorphisme et ses retentissements, variables d’un sujet à l’autre, de nombreuses inconnues entachent encore nos connaissances à propos des phénomènes douloureux. La douleur n’est en effet ni mesurable, ni prévisible, ni proportionnelle à l’intensité du stimulus.

1/ à quoi sert-elle ? Il s’agit bien sûr d’un signal d’alarme du système nerveux, mais la sensibilité est variable selon l’affection (ex.: la Sclérose en plaques est indolore) et selon la personnalité du sujet (cf. seuil douloureux abaissé dans la fibromyalgie).

2/ qu’est-ce qui la provoque ? On distingue 4 catégories d’affections douloureuses, qui représentent chacune environ 25 % des cas de douleurs chroniques, que nous allons étudier en deux groupes distincts.

3/ difficulté de quantification ? : à l’hôpital, on se sert d’une « échelle de 1 à 10 » pour essayer de l’évaluer. En fait son intensité est variable avec la structure affective du sujet qui souffre.

 –7

Les quatre catégories d’affections douloureuses : Les douleurs « organiques »

è Les agressions externes (ex.: coup de marteau, fraise du dentiste, etc…) via les récepteurs de la peau, des tendons ou des muqueuses, elle revêt un caractère d’alarme, donc un mode de défense et de protection de l’organisme.

Schéma d’un arc réflexe, la décision motrice de retrait s’organisant dans la moelle épinière, l’information corticale n’est que secondaire.

è Les évènements internes (ex.: rhumatismes, dysfonction- nement organique important) via les fascias. Ces douleurs sont de localisation décalée par projection métamérique.

La localisation de la zone douloureuse est souvent évocatrice, ainsi :

   Zones 1 et 2 = Cœur: ceux qui ont des problèmes de santé avec le cœur éprouvent souvent des douleurs dans la poitrine, tandis que pour

 –8

d’autres, la douleur est présente dans la main gauche ou sur le haut du dos. La douleur peut également être ressentie dans le cou.

Zones 2 et 3 = Poumons et le diaphragme : problèmes pulmonaires peuvent se manifester des douleurs dans le cou et le haut des épaules.

Zones 3 et 4 = foie et vésicule : le premier singe est la douleur dans le cou et les épaules hautes, surtout si la douleur se produit fréquemment sur le côté droit où ils sont présents. Aussi la douleur peut être présente dans les épaules.

Zones 4 et 5 = Estomac et du pancréas : des douleurs abdominales et des maux de dos en particulier dans la zone où l’estomac et du pancréas est présenté et il est toujours un signal clair que quelque chose ne va pas avec l’une de ces deux organes. Environ 50% des personnes qui ont une pancréatite chronique ont une douleur dans le dos.

Zone 5 = Intestin grêle : vous ressentez une douleur dans la région autour du nombril.

Zone 6 = Gros intestin et le caecum: les douleurs du caecum se perçoivent sur la partie droite du cadre côlique.

Zone 7 = Reins : des problèmes de reins sont difficiles à diagnostiquer parce que la douleur se produit dans tout le bas du dos, le bas du ventre, le bassin et les cuisses.

Zone 8 = La vessie : les douleurs causées par les problèmes de vessie se manifestent dans le bassin inférieur.

Zone 9 = l’inflammation des ovaires provoque des douleurs à l’avant de l’abdomen, des deux côtés. Si elle vient de kystes, la douleur est intense, comme un coup de poignard.

 –9

 Toujours écouter le patient et palper !

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 Les douleurs « neuropathiques »

è Les douleurs neurologiques, aberrantes, incompréhen- sibles, qui peuvent durer indéfiniment (ex.: douleur d’un membre fantôme, élongation du plexus brachial, neuro- algodystrophie, algies post zona ou après radiothérapie).

« J’ai mal, mais je m’informe et je fais confiance »

Le calme et l’optimisme élèvent la tolérance à la douleur. La confiance dans l’équipe soignante et dans l’avenir sont des facteurs qui limitent la douleur et facilitent le bon déroulement des soins.

è Les douleurs psychologiques, liées au problème général des troubles de la perception (ex.: névroses obsessionnelles ou hystériques algogènes, sans substratum anatomique).

Les douleurs chez les personnes âgées sont autant physiques (maladies dégénératives, comme l’arthrose) que morales (tristesse, colère ou dépression masquée) : la personne commence à se négliger, à négliger son intérieur, elle perd du poids, elle parle de suicide …

   — 11

 Les soins palliatifs

Contre la souffrance inutile des maladies incurables avancées, cette nouvelle spécialité (USP, unité de soins palliatifs) vise à soulager les douleurs physiques, en prenant en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Ils ont pour but de réduire les symptômes pénibles, en maintenant l’autonomie et la communication avec ses proches.

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Biologie des douleurs aiguës

Des paramètres biologiques classiques sont utilisés pour évaluer la douleur aux urgences. Ceux-ci ont un objectif principal : le triage (orientation adéquate des patients) :

– Le dosage de la TROPONINE … permet d’identifier les syndromes coronariens aigus atypiques, son élévation a une valeur pronostique,

– Le dosage des D-DIMERES … qui s’élève dans les thrombo- phlébites emboligènes,

– Le dosage du BNP (Brain Natriuretic peptide) … qui s’élève dans l’insuffisance cardiaque aiguë (diagnostic différentiel des dyspnées),

– Le dosage de la PCT (Procalcitonine) … qui s’élève dans les infections bactériennes ou parasitaires sévères avec une valeur pronostique.

  En ce qui concerne les douleurs chroniques, c’est plus compliqué, car les dérèglements peuvent être multiples,car les êtres vivants sont

 dessystèmes auto-régulésqui échangent avec le milieu extérieur de l’énergie (aliments, eau, oxygène) et des informations (sensorielles, psychoaffectives, intellectuelles). Les modes de régulation sont nombreux et peuvent schématiquement être représentés de la façon suivante :

 1. Système nerveux central

2. Système Nerveux Sympathique

3. Système Endocrinien

4. Système Réticulo-Endothélial (différents types d’inflammation)

5. Tissus : récepteurs – stockage – élimination

.

Ces régulations sont caractérisées par une très grande résistance et une extrême sensibilité … les peptides, amines et hormones qui en assurent l’équilibre sont présents dans le milieu intérieur à des concentrations minimes, de l’ordre de 3 à 7 CH !

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Le système nerveux central est composé de structures hiérarchisées :

1. les noyaux du sous-cortex (le cerveau « reptilien »),

2. le lobe limbique (le cerveau « affectif »),

3. les hémisphères corticaux (idéation et mémoire),

4. le cervelet (intégration « temps et espace »),

5. le tronc cérébral et la moelle épinière (contrôle de la douleur et

de la motricité).

 .

En dehors de ces régulations nerveuses, le cerveau est baigné dans des sécrétions spécifiques, les endorphines, dont on commence à apprécier le rôle essentiel (DOPA, GABA, Sérotonine …). Le SNC a de plus un effet direct sur l’hypophyse (antérieur et postérieure), positif (déclenchement de la sécrétion des « releasing-factors ») mais aussi négatif, car la rétroaction (feed-back) des hormones sécrétées sur l’hypophyse se fait non pas directement, mais par son intermédiaire.

Nous étudierons plus loin les « bilans de biologie fonctionnelle » qui peuvent éclairer ces différents types de dérèglements.

  Médicaments de la douleur

.

Si vous consultez pour le mal de dos, vous avez 90 % de chances qu’on vous prescrive des médicaments antidouleurs. Simples à prescrire, ce sont les mêmes médicaments que l’on propose aux gens qui ont mal à la tête, mal au pied, ou en fait à tout endroit du corps. Ils bloquent le signal de la douleur au niveau des nerfs ou/et du cerveau. Mais ils ne traitent pas la cause à l’endroit où vous avez mal ! Pire, leur efficacité baisse avec le temps.

Niveau 1 – Antalgiques non morphiniques (effet périphérique) :

* les anesthésiques locaux (xylocaïne = dentaire ++)

* l’aspirine et le paracétamol = anti-prostaglandines (à l’effet antalgique périphérique)

* les anti-inflammatoires, avec risques d’un blocage lymphoïde (gastralgies, prise de poids, complications cardiaques et immunologiques)

* les corticoïdes, si l’inflammation est chronique.

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* ne pas oublier l’alcool qui réduit le niveau de la douleur (2 verres de rhum = réduction 50% !).

Votre seule solution est alors depasser à des médicaments plus puissants: les médicaments à base d’opium (morphine, codéine, ou de produits de la catégorie de drogues dures comme « l’héroïne »). Malheureusement c’est la même chose : efficaces au départ, ils perdent leur force en quelques mois. Votre corps s’habitue !

Niveau 2 et 3 – les opiacés (= endorphine), à effet central : codéine (faible), morphine et dérivés (fort) par voie orale ou IV : la « pompe à morphine» (avec ordonnance sécurisée et leurs contre-indications : respiratoires, digestives, neurologiques et rénales).

En cas d’échec, les centres anti-douleurs des hôpitaux vous proposeront alors peut-être une méthode physique d’intervention sur les nerfs:

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alcoolisation, section, neurostimulation ou électrostimulation transcutanée ?

Or, les pièges diagnostics sont nombreux :

—> Une douleur des « épaules » ou des « hanches » peut émaner de structures péri-articulaires (ex.: polymyosite, polyarthrite rhizomélique, etc …)

—> Une douleur des « mains » d’origine nerveuse peut être confondue avec des douleurs articulaires (ex.: syndrome du canal carpien)

—> Des médicaments peuvent provoquer des douleurs diffuses : fibrates et STATINES, cyclosporine, D-penicillamine, Bêta-bloquants, biphos- phonates, etc …

Les douleurs « hétérogènes » répondent aux psychotropes :

* antidépresseurs tricycliques (sédatifs, ex.: Laroxyl)

* anxiolytiques (benzodiazépines, ex.: Valium)

* bêta-bloquants (benzothiazépines !), pour certaines migraines * les myorelaxants en cas de contractures

* anti-épileptiques (ex.: Tégrétol = névralgie trijumeau)

* le Lyrica 75 mg … nouvelle molécule pro GABA, aux nombreux effets secondaires : vertiges, bouche sèche, somnolence, troubles de la vision … !

Par ailleurs, ces remèdes ne font rien ou presque rien contre le mal de dos chronique sur le long terme ! C’est alors le désespoir parce que plus aucun médicament ne marche pour vous !

Que vous reste-t-il alors ?

àLes applications froides : goutte, tendinite, déchirure musculaire … àLes applications chaudes : arthrite, céphalées …

àLa kinésithérapie : masser, soulager, remuscler +++

à Le thermalisme et la thalassothérapie : exploiter les bienfaits de l’eau et des sels minéraux ou boues qu’elle contient

àLa relaxation, le training autogène, le biofeedback, la sophrologie ou l’hypnose clinique peuvent aussi avoir un bon effet.

Et bien sûr les techniques que nous allons explorer à présent avec vous …

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Seconde partie : les douleurs aiguës La médecine chinoise

La douleur en MTC : le syndrome « Bi »

DOULEURS … La MTC, qui réfléchit depuis 30 siècles aux douleurs aiguês et chroniques, nous fournit un autre cadre de compréhension des phénomènes qui les sous-tendent :

Douleurs = syndrome « Bi », c’est à dire plénitude locale sur obstruction

Cette plénitude localisée (aggravée à la pression) est la conséquence d’une « perte de communication », au sein de la circulation des énergies. NB. L’existence d’une paresthésie signe au contraire une insuffisance localisée (donc améliorée à la pression locale) !

Causes du syndrome « Bi » = Facteurs externes + Déséquilibres internes La survenue brutale évoque une origine externe.

L’apparition progressive indique plutôt une origine interne.

àLes causes externes sont à identifier, ce sont essentiellement les « trois démons » de la MTC =

Le FROID (ou les traumatismes) = frilosité, raideurs (dérouillage matinal +++), douleur unilatérale intense, avec présence de GLAIRES ?

NB. Le Froid en surface se développe volontiers sur la Sécheresse en profondeur (cf. homéo = Causticum), exemple : « rhizarthrose du pouce » à la ménopause = Froid (microtraumatismes) sur Sécheresse (par carence hormonale).

L’HUMIDITE (allergies ou oedèmes) = gonflement, douleur de localisation fixe et lourdeur de la zone. Sur insuffisance de COEUR et REIN ?

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NB. L’Humidité et la Chaleur s’associent aussi volontiers (l’un en profondeur et l’autre en surface (cf. homéo = Natrum sulfuricum).

Le VENT (Feng = soucis ou empoisonnement) = douleurs erratiques, suite d’efforts, d’émotions, de changement de temps, sur insuffisance de Qi et/ou de SANG

àLes fragilités internes concernent des problèmes d’eau, de sang, d’énergie, de yang ou de lymphe.

Un syndrome « Bi » (douloureux) peut évoluer rapidement et se manifester sous forme de :

GLAIRES = obstruction des liquides organiques : douleurs en « coup de couteau », phénomène favorisé par l’insuffisance d’énergie (Qi) (amélioré au repos) ou de Sang (tendance anémique),

CHALEUR = zones chaudes, rouges et gonflées.

NB. Bien différentier ces inflammations (chaleurs)/douleurs de type : Plénitude (cf. homéo = Belladonna, Lachesis …).Visage rouge, transpiration, soif d’eau froide, patient agité et irritable, langue avec enduit jaune, forte fièvre avec pouls rapide et fort.

Insuffisance (cf. homéo = Ferrum phos., Bryonia, Sepia …). Pommettes rouges mais face pâle, bouche sèche, mais boit par petites quantités, fébricule en fin de journée, patient anxieux, langue rouge et sèche, pouls filant.

La manifestation se localisera alors sur l’organe le plus fragile :

— FOIE = tendons … douleurs et raideurs (entorses, péri-arthrite scapulo- humérale, torticolis …)

— COEUR = stase de sang … phlébites

— RATE (volume des muscles) … faiblesses + acidité (ex. : crise de goutte) — POUMON (Qi) = prurit … avec sensation de froid et transpiration des extrémités (vide de Wei Qi)

— REIN (sécheresse) = déformations … arthrites et polyarthrites (ex.: Polyarthrite, Spondylarthrite …)

Modalités :

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— Pire le jour : vide de Qi (cf. homéo = Calcarea phos. …), de Yang (sédentarité) ou excès d’Humidité (sucres, alcool)

— Pire la nuit (stagnation ++) : sur vide de Sang ou Glaires (cf. homéo = Mezereum (hg) …)

— Pire après le travail : vide de Qi ou de Sang (cf. homéo = China (as), Sepia (mg) …)

— Pire après activité sexuelle : vide de Rein (cf. homéo = Argentum, Lycopodium …)

— Pire après un repas : Humidité, Glaires ou Chaleur sur Estomac (cf. homéo = Antimonium crudum (as), Iris versicolor (ph), Nux vomica (s)…)

Pour la MTC rétablir une circulation correcte du sang et de l’énergie fait disparaître la douleur !

* Manifestations aiguës et chaleur = la MTC préconise 3 façons de traiter la plénitude d’un méridien :

1 – faire saigner le point Ting (extrémité du méridien)

2 – disperser son viscère : poncturer son point Lo

3 – poncturer le méridien opposé en midi-minuit, points Ashi

* Manifestations chroniques et froides = Moxas (chaleur) sur les points locaux. Massages, diététique et phytothérapie.

Conseils diététiques :

1. VENT = évitez les aliments irritants (rhubarbe, champignons …)

2. FROID = évitez les légumes crus et les boissons froides

3. HUMIDITE (et glaires) = évitez le lait et les fromages

4. FOIE (tendino-musculaire) = si plénitude ou vide évitez les

aliments acides (citron, vinaigre…)

5. CHALEUR (inflammatoire) = évitez l’alcool et les épices

Phytothérapie : De nombreuses plantes ont un remarquable effet sur ce syndrome, car en nourrisant la structure (Yin), elles relancent la fonction (Yang) et sont d’ailleurs utilisés classiquement dans la pharmacopée occidentale et chinoise :

• Asparagus off. (ca) … chasse le vent, fortifie le Yin des reins

• Cinnamomum (si) … chasse le vent, fortifie le Yang des reins

• Cochlearia off. (hg) … nourrit le Yin du rein et du foie

(reminéralisante)

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• Fraxinus exelsior (na) … évacue l’humidité et la chaleur

• Gentiana lutea (ka) … tonifie le sang, disperse le vent et

l’humidité

• Glycyrrhiza glabra (s) … élimine la chaleur et tonifie le Qi

• Oriza sativa (zn) … chasse le vent et la chaleur

• Paeonia (s) … nourrit et fait circuler le sang

• Pinus sylvestris (ca) … répare les tendons

• Scutellaria galericulata (io) élimine la chaleur et l’humidité

• Symphytum off. (ca) … reminéralisante (fractures, arthrose)

• Vanilla planifolia (mg) … sécheresse et stagnation

NB. Les lettres entre parenthèses indiquent à quelle famille de remèdes homéopathiques chaque plante est rattachée, exemple : Paeonia (s), remède du groupe du Soufre, clef du fonctionnement du foie, cf. Homéopathie diathésique.

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Les plantes à essences, ex.: Myrrha (au), Olibanum (ag), Thymus serpyllum (cu), Salvia (si) … apportent beaucoup d’énergie, elles activent la circulation du sang, en éliminant les stases. Les formes « pour le bain » du Sapin, de la Lavande et du Romarin (lab. Weleda) sont particulièrement agréables et pratiques.

La méthode d’équilibrage des méridiens

C’est une méthode simple et efficace pour disperser les douleurs aiguës, qu’elles soient musculo-ligamentaires (entorse, lombalgies, cervicalgies…) ou autres (céphalées, digestives…).

En Médecine Chinoise, la douleur est « Zhi Tong Bu Tong, Zhi Tong Bu Tong », ce qui signifie : « Ce qui fait mal ne circule pas et ce qui circule ne fait pas mal ». Donc le principe est de rétablir la bonne circulation dans les méridiens concernés, et ainsi d’arrêter la douleur.

Cette approche simple s’appuie sur les méridiens (et non la théorie des Wu Xing 五行 – les 5 éléments). Le diagnostic et le traitement se font en fonction des méridiens concernés et de liens systémiques entre les méridiens. La méthode se fait en 3 temps :

1. Diagnostic du méridien touché

2. Déterminer les méridiens à traiter 3. Choix des points.

1/ Diagnostic du méridien touché

1/ Anamnèse = on demande au patient de localiser sa (ou ses) douleur(s) et on repère les méridiens qui pourraient être impactés.

Observation = on observe les changements de couleur, la transpiration, les signes de stases de sang, déformations, oedèmes, et on repère les méridiens impliqués.

Palpation = celle-ci permet de reproduire des douleurs, et de sentir si on est dans un état de plénitude (aggravé par la pression locale) ou de vide au niveau du méridien.

Suite à ces étapes, on peut déterminer un méridien touché (ou plusieurs).

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2/ Déterminer les méridiens à traiter

Dès lors, on va disperser cette stagnation-plénitude-douleur en agissant à distance, sur les méridiens connectés plutôt que sur le ou les méridiens impactés directement. En effet, la douleur est le signe que la circulation d’énergie n’est pas correcte à cet endroit, donc dans le méridien concerné. On va ramener de l’énergie via des méridiens qui fonctionnent correctement et lui sont liés via différents systèmes :

Système 1 – Via le même grand méridien (les 6 niveaux) : par exemple le Poumon (main) appartient à la couche de méridien Tae Yin. La Rate également (mais au pied). Si le méridien touché est celui de main, on puncturera éventuellement celui du pied correspondant. Et on le fera de façon controlatérale. Le tout pour augmenter l’effet de levier (plus le point est loin de la zone à traiter, plus on a un effet de levier sur le méridien). Au méridien Du Mai (ventral) correspond le Ren Mai (dorsal) et réciproquement.

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 Système 2 : Via le grand méridien associé : au méridien Tae Yin, on associera le méridien Tae Yang. S’appuyant sur l’effet de levier, on traitera pour un méridien du Poumon impacté (donc au Tae Yin de main) le méridien Tae Yang de pied correspondant, celui de la Vessie.

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 Système 3 : Via la relation Biao/Li (superficie, profondeur) : au sein d’un pôle, dans le modèle Zang Fu (organes et entrailles), les méridiens sont reliés entre eux par une relation Biao / Li. Ainsi le Poumon est lié au Gros Intestin. On puncturera ici le méridien controlatéral.

Système 4 : Via la relation midi-minuit : la circulation du Qi dans les méridiens suivent un rythme journalier régulier avec des plages maximales d’environ 2 heures, et des plages minimales de 2 heures également. Par exemple, pour le méridien du Poumon, le Qi est maximal entre 3h et 5h du matin. Il est alors minimal entre 15h et 17h, heure à laquelle le Qi est maximal dans le méridien de la Vessie. Si le méridien du Poumon est concerné, on puncturera donc le méridien de la Vessie.

Les méridiens suivants sont en relation Midi-Minuit :

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Poumon – Vessie

Gros Intestin – Reins Estomac – Maître du Coeur

Rate – Triple Réchauffeur Coeur – Vésicule Biliaire Intestin Grêle – Foie

Système 5 : Via le cycle de circulation de l’énergie Yong : dans la description des méridiens classiques, le Qi circule au cours de la journée dans le méridien du Poumon, puis du Gros Intestin, puis de l’Estomac… selon le cycle de l’énergie Yong. A la fin, il circule dans le méridien du Foie avant de revenir dans le méridien du Poumon. On puncture ici le méridien adjacent de même nature (Yin ou Yang). Ainsi le Qi du méridien du Poumon alimente celui du méridien du Gros Intestin, et est alimenté par celui du Foie (Jue Yin). Donc si le méridien du Poumon est concerné, alors on puncturera le méridien du Foie (de nature Yin, comme celui auquel appartient le méridien du Poumon). La puncture se fera ici aussi de façon controlatérale.

Poumon -> GI -> Estomac -> Rate -> Coeur -> Intestin Grêle -> Vessie -> Rein -> MC – > TR -> VB -> Foie -> Poumon (en italique, méridiens Yin ; normal, méridiens Yang)

On remarquera que parfois plusieurs systèmes peuvent aboutir à une même correspondance. Pour simplifier votre recherche, voici le tableau des correspondances de chaque méridien :

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 Si la douleur est unilatérale, on va privilégier les systèmes impairs : 1, 3 et 5 du coté opposé à la douleur. Si elle est bilatérale ou centrale, on va privilégier les systèmes paires : 2 et 4.

3. Choix des points

Les points à poncturer appartiendront aux méridiens identifiés dans les 5 systèmes décrits précédemment. Les zones à poncturer sont déterminées par la projection de la zone affectée selon 2 méthodes :

A/ Le miroir : les membres inférieurs et supérieurs peuvent être vus — 26

comme miroirs l’un de l’autre. Ainsi, le bras est le miroir de la jambe.

Les 2 membres sont composés de trois articulations (proximales, médianes et distales).

Pour le membre supérieur, il s’agit de l’épaule, le coude et le poignet. Pour le membre inférieur, il s’agit de la hanche, du genou et de la cheville.

Le coude et le genou représentent les milieux de ces miroirs (représenté par une ligne rouge sur les schémas suivants).

On associera ainsi toutes les zones des membres de façon directe (ex. : épaule et hanche, poignet et cheville) ou de façon inversée symétri- quement par rapport au milieu (épaule et cheville, poignet et hanche).

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B/ L’image : on associe ici le membre (supérieur ou inférieur) avec le une région du corps :

— Le tronc : le milieu (nombril) est associé au centre (coude ou genou). Et comme précédemment, on peut faire ces associations de façon directe ou inversée.

— La tête : le milieu associé au centre (coude ou genou) est la région médiane du visage (yeux).

— On peut également associer le rachis vertébral et le crâne : le milieu associé à L2 est le point DM20 (Bai Hui), le vertex.

On va donc poncturer en priorité les points présents entre coude & doigts et entre genoux & orteils, c’est à dire la zone où se trouvent les points de commande ou points Shu Antiques des méridiens. Ces zones sont plus facilement accessibles (le patient n’a pas besoin de se déshabiller entièrement).

Les associations miroir et image sont détaillées dans les quelques exemples ci-dessous :

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Associations Tronc / Membre supérieur : Nombril (L2) – Coude

Bas Ventre et lombaires basses – Avant Bras Thorax et Diaphragme – Bras

Sacrum, Vessie – Poignet

Coccyx, Organes Génitaux – Main

Cervicales – Epaules Mâchoires – Haut de l’épaule

Associations Tronc / Membre Inférieur : Nombril (L2) – Genou

Bas Ventre et lombaires basses – Jambe Thorax et Diaphragme – Cuisse

Sacrum, Vessie – Cheville

Coccyx, Organes Génitaux – Pied Cervicales – Hanche

Mâchoires – Haut de la hanche

Associations Tête – Membre Supérieur Yeux – Coude

Nez – Avant-bras

Front – Bras

Bouche – Poignet Menton – Mains

Sommet du crâne- Epaule

Associations Tête – Membre Inférieur Yeux – Genou

Nez – Jambe

Front – Cuisse

Bouche – Cheville et pieds Menton – Orteils

Sommet du crâne- Hanche

Associations Crâne – Rachis

Il s’agit du crâne qui reprend l’image de la colonne : la ligne des cheveux au niveau du front reproduisant les premières vertèbres cervicales, jusqu’à la bas du crâne qui correspond au coccyx.

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On poncturera les points Ashi (sensibles) trouvés sur les méridiens traitants, à distance de la zone affectée (qu’ils soient sur un point classique ou non). Si on en a trouvé beaucoup, on se concentrera sur les plus douloureux.

L’effet doit être rapide : la douleur doit cesser quasiment instantanément. On fait mobiliser le membre pour vérifier que la douleur a diminué. Si ce n’est pas le cas, vérifiez si vos autres points Ashi restent douloureux et le cas échéant, poncturez-les.

Si la douleur s’est « déplacée », cela signifie que le blocage principal a été levé, il faut ensuite traiter un blocage secondaire en procédant de la même manière, en traquant la douleur jusqu’à ce qu’elle cède complètement ou presque. Deux à trois traitements dans la même semaine peuvent être nécessaire pour lever les blocages si la douleur est ancienne.

On peut choisir de poncturer sur chaque membre des points de même polarité, en les alternant. Ex : Yin en haut à gauche, Yang en haut à droite, Yin en bas à droite, Yang en bas à gauche. La localisation de la douleur oriente ce choix. Cela permet de relancer la circulation d’énergie dans le corps.

Exemple 1 :

Chez un patient qui présente une douleur à la cheville droite coté externe, lors de mouvements. Cette douleur est située le long du méridien VB (Shao Yang).

En appliquant cette méthode, les méridiens traités vont être : TR à gauche (Shao Yang) selon les systèmes 1 et 5

C à droite (Shao Yin) selon les systèmes 2 et 4

F à gauche (Jue Yin) selon le système 3

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 On cherche alors sur ces méridiens-cibles, les points douloureux sur la cheville ou le poignet, qui est la projection de la cheville en miroir direct.

Dans ce cas sont douloureux :

4 TR à gauche + 4 Foie à gauche + 7 Coeur à droite.

On peut également poncturer le point Tsing ou Jing de VB (44Vb) à droite afin de lever l’obstruction du méridien affecté.

Exemple 2 :

Chez un patient qui présente une douleur à l’épaule droite, lors de mouvements. Cette douleur est située le long du méridien GI (couche Yang Ming).

En appliquant cette méthode, on a comme possibilités de poncturer : Estomac à Gauche (Couches Yang Ming)

Foie à Gauche ou à Droite (Balance Yang Ming – Jue Yin) Poumon à Gauche (Biao Li Poumon/Gros Intestin)

Rein à Gauche ou à Droite (midi-minuit Gros Intestin/Reins)

Estomac à Gauche (le Yang le plus contigu du Yang Ming du GI) .

On cherche alors sur ces méridiens-cibles, les points douloureux en appliquant les différents miroirs. Dans ce cas sont trouvés et puncturés :

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41 Est à gauche + 4 Foie à droite + 9 Poumon à gauche + 3 Rein à droite.

On remarque que la cheville et le poignet sont en miroir inversé avec l’épaule, le coude et le genou qui représente le centre du miroir. Le thérapeute peut également ajouter le 1 GI (Ting à faire saigner), pour relancer la circulation du Qi dans le méridien.

Pour les praticiens qui n’apprécient pas de « piquer », il reste la solution traditionnelle du massage des points à la « piece de monnaie » : le gua sha, ou aux doigts : le Tui Na.

Solutions modernes : l’irradiation laser (sous contrôle du RAC – pouls de Nogier) ou de l’aromapuncture, qui consiste à déposer sur le point à traiter une goutte d’HE correctement choisie et de masser doucement :

HE de Sariette VS/IG HE de Basilic VB/TR HE de Pin sylvestre GI/Est

HE de Menthe Rein/Coeur HE de Lavande Foie/ MC

HE de Genévrier P/Rt-Pancréas

Cette méthode offre l’avantage de l’efficacité en traitant les syndromes Bi, comme les blocages sur les méridiens. En revanche, il faut bien être conscient qu’on ne traite pas forcément la cause. Pour ce faire, une approche neuralthérapique et les BNS devront être utilisés (développés plus loin).

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La chromatothérapie De la couleur avant toute chose ?

La chromatothérapie repose sur la faculté qu’a notre corps de réagir aux impulsions de différentes longueurs d’ondes de la lumière visible. Ainsi, pour ces praticiens, chaque couleur correspond à un effet spécifique.

 Les Chromathérapies (ou Chromothérapies) sont des pratiques théra- peutiques basées sur l’utilisation de rayonnements colorés (c’est à dire dans le spectre de la lumière visible, situe entre 400 et 800 nanomètres de longueur d’ondes). La plus ancienne de celles-ci a été évoquée, il y a

 3000 ans dans le NEIKING SO WEN.

  La « Chromatothérapie® », dernière en date, est la méthode préconisée par le dr. Christian AGRAPART (psychiatre et acupuncteur français), approche basée sur son expérience des effets de l’irradiation colorée cutanée, qu’il met en parallèle avec les six « contraintes externes » de la tradition chinoise :

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Niveau de l’atteinte énergie : gérée par : corrigée par :

TAE YANG …… Froid ………… Vessie + IG ……. ROUGE

SHAO YANG .. Chaleur …….. VB + TR ……….. VIOLET (bleu + rouge) YANG MING .. Sécheresse …GI + Estomac .. BLEU

TAE YIN …….. Humidité ……. Poumon + Rate …… VERT

TSUE YIN …… « Vent » ………. Foie + MC …………. JAUNE

SHAO YIN ……. Feu ……… Rein + Cœur … ORANGE (jaune + rouge)

   Pour neutraliser une lésion due au froid (par exemple une engelure), il suffit d’appeler l’énergie chaleur pour que le trouble disparaisse rapidement. Dans cet exemple, il est inutile de faire un raisonnement compliqué : il suffit de comprendre que nous avons à faire à une pathologie de type « froid » et d’appliquer sur la zone atteinte le rayonnement rouge qui convient.

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 Sachant que le froid neutralise le feu, que l’humidité neutralise la sécheresse et réciproquement, il est alors facile de traiter ce déséquilibre en appelant l’énergie manquante, chaque couleur de base maîtrisant une énergie.

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La projection des rayonnements colorés peut se faire à trois niveaux :

• au niveau des yeux, quand la pathologie est globale (température, coup de chaleur, énervement, agressivité, angoisse, anxiété, dépression, troubles du sommeil.),

• au niveau d’une zone malade (traumatisme, brûlure, rhumatisme d’une articulation, etc…),

• au niveau des points d’acupuncture.

     Elle s’effectue par séquences d’irradiation : 4 minutes de la couleur principale (ex.: rouge) suivie de 50 secondes de la couleur complé- mentaire (ex.: vert qui renforce l’effet du rouge), puis de 20 minutes

 d’obscurité.

 Actions thérapeutiques :

Les pathologies de « FEU » : traitées par la couleur ORANGE traite les BRULURES (y compris le troisième degré, dans lesquels l’effet curatif est supérieur aux thérapies classiques actuelles, tant au niveau de la douleur que de la cicatrisation), douleurs vives (aggravée par la pression, la

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chaleur, le soleil, ex. : le zona), les maladies en « ites » (sinusites, otites, bronchites, cystites, abcès, suppurations etc.) …

  Les pathologies de « FROID » : traitées par la couleur ROUGE traite les TRAUMATISMES (accidents articulaires et musculaires, traumatismes crâniens, cicatrices algiques, paralysie …). Douleurs sourdes (aggravées par le froid, les courants d’air, la nuit), l’arthrose (non sensible aux AINS), les engelures (pénétration du froid), les stagnations (phlébites) et toutes les maladies de l’hiver : « Docteur, j’ai pris froid », rhume, angine, grippe, toux …

Les pathologies « d’HUMIDITE » : traitées par la couleur VERTE traite les ALLERGIES (asthme, oedème de Quincke..), les oedèmes (piqûres d’insectes, hydarthrose …), les transpirations excessives, diarrhée liquidienne …

Les pathologies de « SECHERESSE » : traitées par la couleur BLEU traite l’ARTHROSE (destruction de cartilages), douleurs aggravées par l’immobilité, déshydratation (déficit hormonal), peau sèche (rides) …

   2 applications particulières :

 Les traitements préopératoires et le choc anaphylactique : en appliquant du VIOLET (froid + sec = acidité) sur la zone à opérer 24 heures avant l’intervention, le patient n’a que peu de douleurs postopératoires et la cicatrisation en est accélérée (méthode de feu notre ami Eric HARDER).

Les maladies psychiques : chaque énergie en insuffisance (chaleur, froid, humidité, sécheresse) correspond à un déséquilibre psychique précis (ex.: dépression hivernale = froid). La thérapie sera appliquée au niveau oculaire ou sur les points d’acupuncture.

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Les « dermalgies reflexes »

Le dr. Henri Jarricot (1903-1989), médecin lyonnais, ostéopathe et acupuncteur, travailla sur le concept des dermalgies réflexes. Il découvrit et définit précisément des zones fixes (sensibles et cellulitiques – par congestion réflexe – induration du derme) de la surface cutanée, en lien avec la souffrance des viscères sous-jacents par le biais du système nerveux sympathique. Ces zones réflexes se travaillent avec la technique bien connue aujourd’hui du «palper-rouler».

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Ces dermalgies se projettent dans le tissu sous-cutané, un ou deux métamères au dessous de la lésion vertébrale (ou articulaire), et dans l’axe de la dysfonction : une lésion antérolatérale droite donnera une dermalgie de même type.

La recherche des différentes dermalgies-réflexes constitue une méthode clinique diagnostique d’une grande précision, elle est en particulier utilisée lors des corrections ostéopathiques de la « méthode de Jones ». Il collabora également avec le dr. Paul Nogier sur le développement de l’auriculothérapie au GLEM (Groupe Lyonnais d’Études Médicales).

 La méthode de Jones

Confronté à plusieurs patients souffrants d’arthrite hyper algique, ne pouvant donc utiliser les méthodes classiques de manipulations, sous peine de les aggraver immédiatement, L.H. JONES décida de les aider à soulager leurs douleurs en leur apprenant à trouver et à se maintenir dans une attitude antalgique. Quelle ne fut pas sa surprise de les voir au bout de quelques minutes soulager ces douleurs – mêmes anciennes – parfois définitivement ! Ayant vérifié le phénomène à de nombreux niveaux, il l’appela «Relâchement spontané par positionnement» et entreprit de le théoriser :

1/ C’est le raccourcissement rapide des tendons et fascias qui est vécu comme traumatique pour l’organisme. Celui-ci bloque alors l’articulation par voie réflexe.

2/ Il y a alors création d’une « dermalgie réflexe », qui se situe dans l’axe de la lésion (par rapport à l’axe vertical du corps). La recherche de cette dermalgie va aider le praticien qui devra « enrouler » le patient sur celle- ci, dans le but de réduire au maximum la tension sur la partie lésée du système articulaire. Cette position se révèle alors être laposition antalgique idéale.

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3/ Quand celle-ci est trouvée, il suffit d’y maintenir le patient 90 secondes (le temps que le moto-neurone réflexe se décharge) pour que le blocage articulaire se dénoue de lui-même. On aura alors soin de ramener doucement et sans effort le patient dans une position neutre. On pourra alors retester la dermalgie qui, dans la plupart des cas aura complètement disparu.

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   Nous vous conseillons son livre :

« Strain and Counterstrain »

, fort bien

 illustré, expliquant la recherche des dermalgies et les différentes

 positions d’enroulement. Son exegète francophone

J. J. DEBROUX « Relachement myofascial spontané et tender points » l’a complété.

   Des praticiens, ayant découvert la simplicité et l’absence de danger de la méthode, en ont fait un enseignement structuré qui se présente comme une méthode alternative à l’ostéopathie et qu’ils ont appelé

 « Orthobionomie ».

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Autres techniques manuelles de régulation

 Les massages et thérapies manuelles, agissant sur la restriction de mobilité, font partie des premiers moyens que les hommes ont utilisés pour se soigner. Il existe donc de par le monde, de nombreuses techniques et manœuvres (plus ou moins efficaces), pour soulager de multiples symptômes, voire pathologies. En Occident, les « rebouteux », ou « rhabilleurs » de nos campagnes en ont été les héritiers.

Les progrès de la médecine, de la chirurgie et de l’imagerie médicale, ont permis relativement récemment (XIX° siècle), la création des concepts et méthodes de l’ostéopathie, de la chiropraxie, et de l’étiopathie, de comprendre le pourquoi et comment de l’efficacité de bon nombre de ces manipulations.

Nous n’oublions pas les méthodes manuelles originales de Françoise Maiziéres (méthode qui a évolué en RPG), de Thérèse Bertherat (l’antigymnastique), de Jean Moneyron (le décordage) ou de Marie-Lise Labonté (le massage reflexe) et tant d’autres. Toutes ces méthodes sont destinées à provoquer, par des manœuvres précises, de l’autorégulation neuro et tendino-musculaire chez le patient qui souffre.

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 L’homéopathie en urgence

Pour un abord pratique de l’homéopathie dans ces circonstances particulières (les douleurs aiguës), nous recommandons d’utiliser les formules des Complexes Homéopathiques d’Urgence (CHU) en 30K (Pharmacie des Bergues – Genève) ou 5CH (Boiron – France) :

  —> Arnica comp. : le « contre-coup »

Cette association concerne tous les types de traumatismes, car chaque constituant possède un tropisme particulier sur un élément du système locomoteur :

• Arnica (hg) … traumatisme des tissus mous avec ecchymoses, courbatures

• Hypericum (hg) … lésion des nerfs, douleurs vives, aggravées par le toucher et les secousses

• Natrum sulfuricum … œdème lésionnel, douleurs articulaires ou péri-articulaires, aggravées par l’humidité et améliorées par le temps sec.

• Ruta (si) … lésion des tendons et du périoste (ex.: entorse, arrachements ligamentaires …)

• Symphytum (ca) … lésions osseuses, suites de fractures.

—> Magnesium comp. : spasmes et douleurs (sur insuffisance)

Magnesia bromatum + Magnesia iodatum + Magnesia mur. + Magnesia phosph. + Magnesia sulfurica + Mag. fluor. + Magnesia silicata

Le magnésium est indispensable à la vie, on le trouve dans le noyau et dans les structures chargées du métabolisme glucidique. Clef de l’énergie, les sels de magnésium ont dans leurs pathogénésies des symptômes d’hyperexcitabilité psychique, sensorielle et neuromusculaire. Utile surtout quand la douleur est améliorée par la pression locale.

—> Chelidonium comp. : les spasmes digestifs Belladonna + Chelidonium + Oxalis aa 30K

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Antispasmodique général (complète bien « Magnesia comp. »), colique hépatique ou néphrétique ++ (NB. il existe une forme injectable proche de cette formule CHU, au lab. Weleda : n°506)

—> Viburnum comp. : les dysménorrhées

Actea racemosa (s) + Chamomilla (na) + Viburnum prunifolium (mg) aa 30K (complète bien « Magnesia comp. » et « Natrum comp. »)

—> Verbascum comp. : le trijumeau

Chamomilla + Hypericum + Mezereum + Symphytum + Verbascum aa 30K

Association des « cinq remèdes de l’étage moyen de la face ». Ceux-ci couvrent l’ensemble des problèmes douloureux dans le territoire du trijumeau (effet « Tégrétol-like », associé à « Magnesia comp. » si cette douleur est améliorée par la pression locale).

—> Robinia comp. : les gastralgies

Argentum nitricum + Arsenicum alb. + Robinia pseudo acacia aa 30K Association de trois remèdes des douleurs gastriques, en attendant le BNS et l’application de mesures hygièno -diététiques (alcool et tabac ++)

Douleurs développées sur un état anxio-dépressif sous-jacent, on pourra ajouter, selon le cas :

—> Ignatia comp. : l’hystérie (après déception ?)

Arnica montana + Chamomilla (na) + Ignatia amara (na) aa 30K

En cas de coma hystérique ou de crise tétanique grave, on peut utiliser en aiguë cette association de remèdes à l’effet sédatif immédiat (pour les allopathes : effet « Equanil-like »).

—> Staphysagria comp. : le « Non-dit » (somatisation)

 —> Chamomilla comp. : la migraine

Chamomilla (na) + Ferrum phos. + Silicea

Crise de migraine vraie (complète bien « Magnesia comp. » dans une situation d’insuffisance – c’est à dire amélioré par la pression locale, ou « Lachesis comp. » si plénitude).

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• Arnica montana (hg) … suite de surmenage physique ou moral, irritabilité, insomnie ou agitation

• Natrum muriaticum … tristesse morale, tendance aux pleurs, rumine ses ennuis, amaigrissement

• Staphysagria (na) … nervosité concentrée et retenue, fatigue et dépression, susceptibilité, rancune. En résumé (signifie « Ras le bol ! »), pour les allopathes : effet « Valium-like » !

—> Phosphoricum comp. : l’épuisement

Arnica montana + Cocculus (am)+ Phosphoricum acidum

Association de remèdes destinés aux asthéniques dépressifs, « au bout du rouleau », avec perte du sommeil et désintérêt de tout (sorte d’effet « Anafranil-like »).

  La posologie en est simple : trois granules, une à deux fois par jour. On renouvelle la prise quand les symptômes réapparaissent.

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Troisième partie : les douleurs chroniques

La neuralthérapie

Histoire et neurophysiologie

Au début du 20ème siècle, les docteurs LERICHE et FONTAINE avaient décrit la disparition paradoxale de douleurs suite à des infiltrations anesthésiques. Leur conclusion était : « La réponse réflexe peut se faire à distance et produire un état douloureux que l’on ne songe pas à rattacher à une cicatrice éloignée. »

La neuralthérapie s’est constituée à partir de trois observations princeps de Ferdinand HUNEKE, chirurgien allemand :

1. En 1925, Ferdinand HUNEKE jugule instantanément une crise migraineuse chez sa soeur, crise accompagnée de nausées, de vomisse- ments et d’un syndrome dépressif – évoluant depuis plusieurs années – par une injection intraveineuse d’un produit qui n’avait eu, jusqu’alors, que des effets partiels. Il constate avoir utilisé, par mégarde, la forme médicamenteuse réservée aux intramusculaires, laquelle comporte de la procaïne. De cette erreur, il déduit la possibilité d’une action particulière de la procaïne en intra-veineux, renouvelle le traitement et obtient une guérison qui se maintient.

Des lors il poursuit, avec son frère Walter, l’application de la procaïne par voie intra-veineuse, en dépit des règles généralement admises. Pensant que l’action s’effectuait par voie humorale, Ferdinand et Walter HUNEKE élargirent le champ d’action de ce traitement, en injectant de la procaïne localement, dans des zones douloureuses, par voies sous-cutanée et intramusculaire. Ils publient en 1928, sous le titre « Aspects méconnus des effets à distance de l’anesthésie locale » les résultats de leur expérience clinique, redécouvrant ainsi l’anesthésie curative locale, décrite par SPIESS en 1906 et qui avaient sombré dans l’oubli. En effet, l’injection

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d’anesthésiques locaux a donné lieu à diverses recherches cliniques durant le 20ème siècle (effets neurovégétatifs, effets de rajeunissement, et prévention des troubles du rythme cardiaque).

2. En 1933, une autre observation permit de déceler un facteur essentiel de ce processus thérapeutique. Lors du traitement de crises migraineuses, chez une infirmière où les injections intraveineuses de procaïne ne donnaient guère de résultats, Ferdinand HUNEKE injecte par maladresse de la procaïne autour de la veine. La encore, la patiente est immédiatement soulagée. La guérison est stabilisée par la répétition du même geste. Ferdinand HUNEKE abandonne alors sa conception humorale pour estimer que les effets immédiats obtenus sont à mettre au compte des riches innervations neurovégétatives du tissu vasculaire, – ce qui justifie Ie terme de « neuralthérapie » qui sera donné ulté- rieurement à la méthode.

Dans cette perspective d’infiltrations de zones richement innervées, Ferdinand et Walter HUNEKE recherchèrent, outre l’action générale et locale précédente, une action de proximité sur des récepteurs ou des centres nerveux, par des infiltrations liées a la topographie des troubles présentes par les patients. Cette notion de proximité sera ensuite

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étendue avec la recherche de zones péri-vasculaires (artérielles comme veineuses), de zones péri-articulaires, de troncs nerveux en relation avec le territoire affecté. Enfin, la notion de proximité et de relations nerveuses est étendue à tout le métamère, d’où la dénomination de « neuralthérapie segmentaire » donnée alors à cet aspect de la méthode.

3. En 1941, Ferdinand HUNEKE constate avec stupéfaction la dis- parition instantanée de la douleur tenace d’une capsulite rétractile de l’épaule droite, datant de trois ans, avec récupération quasi-immédiate de la mobilité articulaire, à la suite de l’infiltration anesthésique d’une ancienne cicatrice d’ostéomyélite du tibia gauche dont cette patiente avait souffert vingt ans auparavant et qui s’était récemment enflammée. HUNEKE avait fait ce geste dans un but curatif local, ayant remarque l’action anti-inflammatoire de la procaïne. « Cet événement fut tellement impressionnant, écrit-il, qu’il n’y eut plus de doute pour moi. Je me trouvais en présence d’une connaissance entièrement nouvelle qui me mettait sur la piste d’une règle jusque la ignorée dans le domaine de la pathologie focale ».

Les docteurs Ferdinand et Walter HUNEKE, énoncèrent donc, à la suite de ces expériences, les postulats suivants :

« On appelle « champ perturbateur » toute zone du corps qui a subi une modification telle qu’elle crée dans le système nerveux des influx perturbants …

– toute affection chronique peut être sous la dépendance d’un champ perturbateur,

– tout endroit du corps peut devenir le siège d’un champ perturbateur et induire des troubles trophiques ou algiques à distance,

– l’injection d’un anesthésique local au voisinage d’un champ perturbateur supprime instantanément les troubles qui en résultent. »

A – Le champ perturbateur

La notion de « champ perturbateur » est intimement liée au phénomène instantané. Ne sont considérés comme « champs perturbateurs » que les zones dont le traitement ponctuel (par injection d’anesthésique en particulier) provoque la disparition de troubles à distance par un phénomène instantané qui doit répondre aux cinq règles suivantes :

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1. Le phénomène doit être de survenue rapide, encore que le phénomène n’a pas toujours cette soudaineté spectaculaire, qu’il peut apparaître dans les heures qui suivent, ou même progressivement.

2. Le phénomène doit être intense. On a pu parler d’effet total, en émettant cette simple réserve: « dans la mesure où cela est anatomiquement possible ».

3. II doit être durable, avec un soulagement durant au moins huit heures pour les foyers dentaires et vingt heures pour les autres actions locales.

4. Ce phénomène doit être en outre reproductible, la répétition de l’action théra-peutique permettant d’obtenir des effets qualitativement semblables.

5. Enfin, ces effets doivent être cumulatifs, et avoir une durée de plus en plus grande.

Ainsi, un événement pathologique local ne devra être considéré comme perturbateur que lorsque son traitement ponctuel provoquera un phénomène curatif instantané, intense, durable, reproductible et cumulatif.

On a tenté d’objectiver la nature de ce « champ perturbateur ».

* Les caractères subjectifs sont variables : une zone réactogène peut être douloureuse (ex: un abcès), mais le plus souvent indolore et asymptomatique, ce qui la rend difficile à détecter.

* Les caractères objectifs sont également variés : la température (étudiée par thermographie) peut être normale, abaissée (cicatrices anciennes) ou augmentée. La résistance électrique peut être aussi normale, abaissée ou augmentée.

Aucun critère décisif n’a pu être retenu, d’ou impossibilité devant une altération locale, cliniquement ou radiologiquement objectivable (amygdales chroniquement infectées, granulome dentaire, etc.), de prévoir si la lésion constatée constitue un « champ perturbateur » : seul le succès thérapeutique du traitement local pourra établir la relation de cause a effet et faire la preuve de l’effet perturbateur local. Tout ce qui est « anormal » au niveau des tissus peut constituer une zone réactogène !

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C’est à présent une méthode bien connue dans les pays de langues allemande et espagnole, malheureusement encore ignorée dans la plupart des pays francophones. Il s’agit en fait d’une minutieuse étude de l’arc réflexe « douleur – inflammation – douleur » qui se chronicise dans certaines circonstances biologiques, en présence d’un «foyer perturbateur », épine irritative que l’on va trouver souvent loin de la zone douloureuse (soin dentaire, cicatrice ancienne prothèse, etc…).

Cette méthode de traitement des douleurs chroniques repose donc sur deux bases essentielles :

1/ la recherche d’une épine irritative locale, appellée « champ perturbateur ». L’explication de ces « phénomènes neuralthérapiques », responsables de nombreuses « guérisons miraculeuses », repose sur diverses théories, qui ne s’excluent pas et que nous allons développer plus loin.

2/ la mise en évidence d’un trouble global des régulations :

La désadaptation va se manifester dans une circonstance biologique particulière : une SECHERESSE des tissus (induite par un déséquilibre hormonal et thalamo-hypophysaire) qui se manifestera localement par une ACIDOSE LOCALISEE, état inflammatoire tissulaire chronique algique.

 Dans ces circonstances, le patient est irritable, fatiguable et peut présenter des fissures ou des ulcérations.

C’est un peu “l’histoire du chalutier qui rentre au port”: à marée haute, tout se passe bien, alors qu’à marée basse, les cailloux qui émergent vont malmener sa coque ! Nous avons tous des micro-champs perturbateurs, mais dans un contexte d’hydratation correcte des tissus (c’est à dire avec une bonne imprégnation hormonale) ceux-ci ne se manifesteront pas. Si les régulations dysfonctionnent, une inflammation froide va s’installer et les champs perturbateurs s’activeront avec les conséquences que nous allons explorer.

 Ces perturbations impliquent trois types de médiateurs = endorphines (cortex) / hormones (tissus) / interleukines (immunitaire) :

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classiquement, on connaît d’ailleurs bien le rôle des ions potassium, de l’histamine, des prostaglandines ….

Depuis longtemps, ces dérèglements ont été évoquées par la Théorie de l’hormone somatotrope : la STH serait épuisée par la tentative de correction des cicatrices et des foyers, ce qui induirait un épuisement de l’ACTH (anti-inflammatoire) et des hormones stéroïdiennes, avec fatigue, troubles des règles …. Ce qui cadre bien avec nos observations de sécheresse tissulaire !

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UNE EPINE IRRITATIVE TISSULAIRE

On retrouve la présence d’un foyer perturbateur (épine irritative) dans 50% des affections algiques et inflammatoires aiguës ou chroniques résistantes. Exemples : cécité ou surdité progressive, névralgies occipito- pariétales, névralgies du trijumeau, migraines invalidantes, asthme, tachycardie paroxystique, périarthrite scapulo-humérale, tennis-elbow, canal carpien, algo-neurodystrophie, fibromyalgie, arthralgies, (ex.: lombalgies, cruralgies, sciatalgies …), entorses récidivantes, dysménorrhée, cystite ou prostatite chroniques …

A ce niveau, on se réfèrera à la Théorie du potentiel de membrane

Une cicatrice toxique induira la chute du potentiel de membrane (sécheresse aggravée = fin de la turgescence cellulaire). L’injection de Procaïne augmentera ce potentiel de membrane, ce qui rétablira l’équilibre cellulaire par :

1. Action directe sur la pompe à Sodium = turgescence cellulaire

2. Indirecte sur la sécrétion des médiateurs neuro-déstabilisants.

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Ce qui a pour effet de bloquer la transduction responsable de la déstabi- lisation nerveuse, donc des perturbations à distance.

 Théorie de la structure histologique de la cicatrice

Selon Kellner, les structures histologiques des cicatrices toxiques sont de type lympho-plasmocytaires, donc de type inflammatoire chronique. Cette théorie est récente et liée à la meilleure compréhension de l’immuno-physiologie de l’espace extra-cellulaire. La « matrice extra- cellulaire » (comme l’appellent les anglo-saxons) est un organe encore peu connu des études médicales, alors que son volume est imposant (20% du poids du corps !) et son rôle est essentiel dans la physiologie des régulations. C’est une espace développé embryologiquement à partir du mésenchyme, constitué de cellules de support : fibrocytes, myofibrocytes et adipocytes, ainsi que de nombreuses protéines :

—> de structure (collagène, fibrilline, fibronectine et élastine), dont la déficience innée donne le « syndrome de Marfan », alors que les atteintes acquises donnent le scorbut et les collagénoses …

—> et de fonction : les protéoglycanes (muco-polysaccarides) qui s’organisent en forme de petits peignes ramifiés autour des parois cellulaires, où elles jouent un rôle d’adhésion cellulaire et de régulation de la diffusion des substances vers les membranes basales (avec l’âge, elles se chargent de sucre) et les métalloprotéinases molécules soufrées et activées par l’ion zinc, qui dépolymérisent les membranes basales et se retrouvent en grand nombre dans des affections comme les polyarthrites et les cancers invasifs.

  L’injection locale de procaïne stimule fortement la lyse des leucocytes au niveau des capillaires terminaux. On retrouve donc une augmentation de l’apport des métabolites dans le milieu intérieur (péri-lésionnel).Cet apport relancerait le processus tissulaire d’adaptation et contribuerait à transformer les zones réactogènes chroniques en zones réactionnelles plus aiguës, mais non perturbantes.

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 Pathologie Normalité

Les lasers (information électro-magnétique) et les ondes magnétiques pulsées amènent aussi de l’énergie au niveau cellulaire, ce qui arrête le stade lympho-plasmocytaire (chronique) pour ré-accéder directement au stade granulocytaire (plus active) des processus de cicatrisation.

   La théorie du « Système de base des régulations » de A. Pischinger

L’espace extra cellulaire, intermédiaire entre le flux sanguin et les structures tissulaires, est un lieu d’échanges (matière, énergie et informations), mais aussi la plaque tournante des régulations nerveuses, hormonales et humorales du corps, décrit par le Pr. A. PISCHINGER (de Vienne) comme « système de base des bio régulations ». Cet espace où s’exerce l’homéostasie peut aussi être le siège de foyers d’inflammation

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chronique (champs perturbateurs), qui se révèlent par un syndrome algique à distance (fondement de la réflexion et des traitements à la procaïne proposés par la Neuralthérapie).

Ce qui est intéressant dans le modèle de PISCHINGER, c’est que face à un stimulus, la biorégulation s’exerce selon deux phases successives :

1 – le « choc » : stade réactionnel simple, réaction orthosympathique acidosique, d’inflammation exsudative,

2 – « l’anti-choc » : stade d’épuisement, réaction parasympathique alcalinisante, phase chronique proliférative.

Or, dans l’évaluation des dysfonctions biologiques d’une couche tissulaire, on observera ces stades successifs, dues aux régulations tissulaires qui, sous la contrainte, vont s’adapter dans le temps selon la forme d’une sinusoïde amortie … En fait, si le choc est trop fort, ou que la contrainte dure trop longtemps, le retour à la norme ne se fait pas !

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Théorie du « Contrôle de porte » ou « Théorie du contrôle à l’entrée ».

Les expériences des neurophysiologistes WALL et SWETT ont mis en évidence qu’une douleur sévère est diminuée ou abolie par une sti- mulation des nerfs périphériques correspondants, par des intensités faibles, ne mettant en jeu que les grosses fibres du tact fin. Par contre, une stimulation plus forte a, en général, un effet contraire !

Ces constatations ont permis à MELZAC, CASEY et WALL, de proposer, en 1965, une théorie, qu’ils ont appelé « Gate Control Theory », ou « Théorie du contrôle à l’entrée ». Ils émettent l’hypothèse que les fibres AB (tact fin) ont un effet stimulateur sur les petits neurones de la zone gélatineuse de Rolando dont l’action sur les cellules constituant les faisceaux spino-thalamiques serait inhibitrice ; par contre, les fibres AD (tact diffus) et C (sensations vagues, thermo-algésiques et viscérales) auraient un effet inhibiteur sur ces inter-neurones inhibiteurs, et leur excitation faciliterait, de ce fait, le passage des influx par les voies spino- thalamiques et la perception des sensations fortes, douloureuses, thermo-algésiques et viscérales.

FILTRE PRIMAIRE

La première intégration nerveuse se fait dans la corne postérieure de la moelle épinière, au niveau de la substance gélatineuse de Rolando. Cette zone est constituée de petits neurones à prolongements courts. Les études au microscope électronique ont montré que les prolongements de ces neurones font relais avec les cellules nerveuses des faisceaux spino- thalamiques et qu’ils reçoivent eux-mêmes des ramifications provenant des fibres AB, AD et C dans la zone 1 et 2 de Rexed.

 La transmission synaptique obéit à la «loi du tout ou rien». Les potentiels synaptiques provoqués par chaque influx rapprochés dans le temps s’additionnent: la sommation des effets de l’influx est susceptible de provoquer l’excitation du neurone-cible.

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 Cette facilitation du passage synaptique peut être réalisée par un train d’influx véhiculé par le neurone afférent dans un « système univoque » (un seul neurone est articulé avec un autre neurone par câblage direct : c’est la sommation temporelle.

Elle peut être aussi réalisée, dans un « système convergent », par l’excitation quasi-simultanée du neurone-cible par plusieurs neurones afférents porteurs d’influx unitairement inefficaces : c’est la sommation spatiale.

Par contre, si un seul influx afférent est suffisant pour provoquer un potentiel synaptique, toute convergence d’autres influx simultanés seront sans effet supplémentaire : on dit qu’il y a occlusion.

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  Une stimulation toxique anodine, mais persistante, peut bloquer les

 filtres ! Sans régulation, le système nerveux va faire dégénérer une affection anodine (exemple: un granulome dentaire) en catastrophe viscérale (exemple : une sciatique paralysante). Il suffit de refermer une seule de ces portespourrompre le cercle vicieuxet qu’en quelques minutes (phénomène instantané), les douleurs et l’inflammation cèdent !

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FILTRE SPINAL SECONDAIRE

Il est constitué par les formations réticulées. Les neurones courts, à dendrites et axones ramifiés, qui constituent ces formations, ne peuvent être excités que par des influx répétitifs. Ces neurones sont interconnectés entre eux selon un vaste réseau polysynaptique d’une incroyable complexité. Les influx de toutes provenances qui convergent sur les formations réticulées s’y « mélangent » et perdent en partie ou en totalité, leurs caractéristiques topographiques et qualitatives : ils provoquent la « mise en tension » locale ou globale des formations reticulés, dont l’influence se projette sur la quasi-totalité des systèmes de commande – médullaires (filtre primaire) et supérieurs – et modulent la réception des sensations et la réponse de l’organisme.

A ce niveau, l’élément diagnostic essentiel est la dermalgie réflexe. Celle- ci se projette dans le tissu sous-cutané, un ou deux métamères au dessous de la lésion vertébrale (ou articulaire), et dans l’axe de la dysfonction : une lésion antérolatérale droite donnera une dermalgie de même type.

C’est à ce niveau qu’agit l’ostéopathie : l’information fournie au système nerveux par la manipulation, via les tensions ostéo-articulaire, quand elle est bien orientée, a la capacité de refermer le filtre spinal secondaire.

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FILTRE SOUS-CORTICAL TERTIAIRE

C’est au sein du tronc cérébral que s’opère un nouveau tri des informations ascendantes. Laboucle mémoriellese révèle en être le phénomène le plus notable. Lorsque des neurones sont interconnectés en série de façon à former une boucle, l’influx projeté dans cette formation a tendance à persister (à continuer à « boucler la boucle ») si le temps de révolution est supérieur au temps réfractaire pendant lequel les neurones sont inexcitables. Il s’établit ainsi un cercle vicieux d’où des messages perturbateurs peuvent partir, même après que la stimulation initiale ait cessé. Certaines études ont d’ailleurs montré que la procaïne a un effet pharmacologique en inhibitant la mono-amine-oxydase (IMAO).

L’injection IV d’un millilitre de procaïne en flash : « choc humoral à la procaïne », déprogramme les boucles : l’amélioration est dans certains cas d’une surprenante rapidité. Ce choc peut induire un vertige et est parfois accompagné d’une crise de logorrhée, d’un besoin de se confier, voire d’une prise de conscience d’événements antérieurs …

Evidemment, il faudra effectuer ce geste en clinique, même si les chocs à la procaïne restent rares (1/300 000), mais toujours possibles !

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Les technique de manipulation de l’atlas effectuées par les chiropracteurs visent le même effet. A me pas renouveller trop souvent SVP !

Bien moins risquée et plus précise, l’auriculothérapie va permettre d’agir précisément sur ce filtre, tant au niveau diagnostic (métamère de localisation du foyer perturbateur), que thérapeutique.

Les réflexothérapies (pieds et visage) ont un effet comparable et permettent parfois un diagnostic fin des dysfonctions métamériques, comme des stimulations fonctionnelles efficaces.

Le dr. Albert ROTHS, suite aux travaux statistiques de J. Orsatelli, a systématisé des « résonances dentaires » relations dent-organe : https://www.energetiquedentaire.fr/

Cas clinique : J’ai personnellement eu un cas de cystite récidivante chez une dame agée. Elle portait un appareil dentaire avec un crochet mal positionné irritant la loge d’une canine absente. Or les canines du bas ont une relation privilégiée avec la vessie. Le meulage du crochet a réglé définitivement le problème !

La perturbance désigne l’ensemble des réactions non compensées par un contrôle en retour, suscité dans l’organisme par un facteur d’agression. Les grands systèmes de régulation participent à ces réactions qui peuvent se chroniciser. La neuro-perturbance suit les voies centripètes pour gagner le Système nerveux central, déclenchant un phénomène adaptatif.

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Indications et contre-indications de la neuralthérapie

En aigu, on peut traiter des troubles nerveux (migraines, névralgies, spasmes de toutes sortes : crise d’angor, d’asthme …), des affections inflammatoires (tendinite, gastrite, pancréatite …), des épisodes infectieux par décongestion (otite, cystite, zona …).

En chronique, les douleurs arthrosiques, ORL et gynécologiques sont des indications majeures, mais on a aussi observé des effets sur l’asthénie et les dysneurotonies … Pour la recherche du FP, on peut commencer par tester les zones suspectes proches, du coté homolatéral (70% des cas).

La neuralthérapie n’est pas indiquée dans les affections lésionnelles chroniques (cirrhose du foie, poliomyélite …), ainsi que dans les psychoses. Dans ces cas, elle peut agir sur la douleur, mais à titre symptomatique et transitoire.

La seule contre-indication vraie, à part les très rares allergies à la procaïne, est d’ordre psychosomatique : les NEVROSES de CONVERSION, où l’intervention sur le corps du praticien va renforcer le trouble du vécu corporel. C’est le cas de la fibromyalgie, comme nous allons le voir plus loin.

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Neuralthérapie : la thérapeutique

On peut donc distinguer plusieurs techniques d’application de la neural- thérapie :

—> la « neuralthérapie focale » qui consiste au traitement localisé des champs perturbateurs (épines irritatives). Elle agit donc sur le filtre primaire. Cette méthode largement diffusée dans les pays de langue germanique et hispanique est malheureusement peu connue chez les Francophones, oubliée au profit de la « mésothérapie » du dr. PISTOR (sorte de « Neuralthérapie à l’aveugle » !).

Les soins dentaires et la chromatothérapie du dr. AGRAPART agissent aussi à ce niveau.

—> la « neuralthérapie segmentaire » ou topographique (métamérique) agit au niveau du filtre secondaire, exemples :

      • Crise d’asthme sur irritation du ganglion stellaire, que l’on peut faire céder au laser ou en traitant une 1ère cote en ostéopathie,

• Mastodynie et dysfonctions D4/D5,

• Hernie hiatale et dysfonctions D6/D7 … etc.

 —> la « neuralthérapie humorale » qui consiste en une injection IV de 1 cc de Procaïnate de caféine (Xyloneural), agit en déprogramment les « boucles mémorielles » au niveau du tronc cérébral … Filtre tertiaire.

L’auriculothérapie du dr. NOGIER en est un équivalent élégant, mais elle fonctionnera d’autant mieux que le foyer aura été traité dans un premier temps et qu’une éventuelle lésion vertébrale aura été résolue.

L’expérience prouve quedans 50% des foyers, c’est un problème dentaire (désordre occlusal, granulome, carie irritante, chicot, obturation

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canalaire incomplète ou dépassante, dent incluse, électrogalvanisme buccal, maladie parodontale, résection apicale, furcation, sinusite …), d’où l’intérêt de toujours examiner la bouche et de demander un cliché panoramique en cas de doute.

Ci-dessous un cliché « historique » de plusieurs implants réalisés avec des vis à bois ?!

Dans les autres cas, nous allons surtout trouver :

* des cicatrices toxiques, cutanées superficielles, muqueuses (ex. : amygdales), ou profondes (déchirure ligamentaire, hystérectomie, épisiotomie, césarienne). Dans ces cas profonds, la cicatrice est souvent réalisée à angle droit de la cicatrice superficielle.

* des foyers inflammatoires ou infectieux profonds (sinus, annexes utérines, stérilet cuivre …) ou d’un corps étranger (ex. : verrue cornée, matériel d’ostéosynthèse !).

On observe aussi parfois des troubles inflammatoires neuro-induits qui deviennent secondairement des foyers perturbateurs, c’est le cas par exemple des discopathies rachidiennes qui se chronicisent.

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 Schéma ci-dessus : les différents niveaux de commandes sympathiques (ortho et para) bien connues des organes, aux différents niveaux métamériques.

Protocole à utiliser (dans l’ordre SVP) :

1/ S’appuyer sur l’histoire du patient (date d’apparition des troubles et problèmes concomitants) et chercher les foyers … bilan FOCAL de l’état dentaire et des cicatrices, dans le but de neutraliser les zones réactogènes … 1er porte.

2/ Tester les ganglions sympathiques (cervicaux supérieurs, ganglions stellaires, ganglions semi-lunaires et plexus honteux) et le système nerveux périphérique, par les biais des douleurs à la pression et des dermalgies reflexes …bilan METAMERIQUE, solutions mécaniques … 2ème porte.

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3/ Déprogrammer les BOUCLES MEMORIELLES : choc humoral (en clinique, par un médecin SVP) ou méthode réflexe (cf. auriculomédecine, développée plus loin)… 3ème porte.

4/ Correction du terrain biologique (bilan BNS indispensable, avec éventuellement BNT ou IMUPROScreen), afin de compenser sécheresse et inflammation.

Les moyens de diagnostic des champs perturbateurs :

1. Les « tests au froid » sur la dent ou au « palper-roulé des lèvres » (en regard des foyers dentaires)

2. Les dermalgies reflexes (développé par Jaricot)

3. L’auriculothérapie (avec la prise du pouls reflexe – appelé RAC

ou VAS), sur l’oreille et le corps, voir chapitre correspondant.

4. Les moyens électromagnétiques : photographie Kirlian ou thermographie de régulation (méthodes historiques), appareils Amsat, Mora (belge), Prognos (russe) etc … Mais ces matériels sont chers et leurs résultats peu reproductibles: aucune

publication sérieuse n’a encore validé ces méthodes !

  Les outils de traitement :

En ce qui concerne la pratique des infiltrations de procaïne, impression- nante pour le néophyte, elles se révèlent en fait simples, indolores et sans danger réel, pour qui a un minimum de prudence et de connaissances anatomiques.

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Seule une faute technique peut causer une infection locale : il convient de désinfecter soigneusement la peau au lieu d’injection. Pour être sûr de ne pas injecter dans un vaisseau, il est nécessaire de procéder à une aspiration préalable. Les non-médecins utiliseront un gel vecteur (Emla ou xylocaïne) avec un doitier.

Le praticien prudent préfèrera un soft laser rouge de 200 ou 300 milliwatts, d’environ 100 euros pour le materiel chinois (méthode simple et très efficace), qui donnent aussi de bons résultats, même si parfois il faut plusieurs séances (de 30 à 180 secondes par séance).

Si le foyer est profond, on s’aidera d’un tube à essai (plastique ou verre) afin de repousser au maximum les tissus mous et placer le rayon au plus

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près de la cible organique visée, car l’information électro-magnétique ne pénètre pas très profond (1 à 2 cm).

Un miroir dentaire peut aussi être utilisé pour renvoyer le rayon sur une zone difficile à atteindre. Certains modèles (malheureusement chers) sont équipés d’une fibre optique assez pratique.

Les champs électro-magnétiques pulsées sont intéressants pour revi- taliser les foyers profonds et les zones larges. Les cadences lentes sont plus sédatives (spasmes, douleurs), les cadences rapides plus stimulantes (infections, plaies). La MIL-THERAPIE est sans doute un des appareils les plus modernes de cette classe : https://www.medinat.fr/blog/187/la-mil- therapie

Les ultrasons (materiel surtout utilisés par les kinésithérapeutes) se révélent également efficaces, mais peu pratiques dans les zones non planes : https://www.revitive.fr/revitive-ultrason/

Le materiel de chromatothérapie avec ses 6 couleurs de base (couleurs = plages de fréquences : de 4,6 a 7,3 Hz), est fourni par la société du dr. Agrapar: https://www.chromatotherapie.com/materiel/

Quelle est la modalité d’action de la procaïne, du laser et des champs magnétiques pulsés ?

La vie n’est pas uniquement matière, mais aussi énergie. Chaque cellule est une minuscule pile au Potassium avec un potentiel de 40-90 millivolts. Le potentiel s’effondre à chaque irritation : depolarisation. Normalement la cellule le rétablit immédiatement : repolarisation. L’énergie est fournie par le métabolisme de I’oxygène et du sucre (ATP). Après des irritations trop fortes ou leur sommation (chimique, physique, traumatique) la cellule n’est plus capable de se repolariser par ses propres moyens. Une telle cellule dépolarisée de manière permanente, donc malade, n’est plus raccordée au réseau d’informations générales. Il lui est impossible d’assumer sa fonction. De plus, elle émet des impulsions perturbatrices = un champ perturbateur s’installe !

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Tout individu dont les régulations sont affaiblies réagira défavo- rablement à l’action d’un champ perturbateur. L’agent neuralthérapique (procaïne par exemple) mis au contact du champ perturbateur, possède un potentiel propre élevé. Ainsi il repolarisera et stabilisera le potentiel de membrane cellulaire. De ce fait, la fonction déficiente se trouve normalisée et la cellule s’insère à nouveau dans tous les circuits du système neurovégétatif (nerveux, humoral, cellulaire, hormonal).

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 La biologie fonctionnelle

1/ Les Bilans Nutrition-Santé (BNS)

Le BNS, examen dynamique effectué dans les conditions du vivant (phase liquide), permet d’objectiver et de quantifier :

– L’état de sécheresse des tissus (Albumines et Euglobulines basses)

– L’état inflammatoire, aigu (hyper Apha1 + 2) ou chronique (hyper Bêta + Gamma)

– Le niveau du stress oxydatif

– Des troubles hormonaux et métaboliques divers.

La micro-inflammation et la désadaptation hormonale vont se manifester une SECHERESSE DES TISSUS (induite par le déséquilibre hormonal et thalamo-hypophysaire) qui va se manifester en aigu par une ACIDOSE LOCALISEE, état inflammatoire tissulaire. C’est un état qui correspond au stade 4, dit « d’imprégnation », des 6 phases de Reckeweg.

• Cartilago D6

• Allium cepa bulbus D15

• Aurum met. D10

• Betula folium D5

• Formica D15

• Stannum met. D8 aa QSP

    L’algo-neuro-dystrophie est le tableau aigu typique de ces phénomènes inflammatoires sur sécheresse tissulaire, développés après un traumatisme ou une chirurgie par exemple. La plante salvatrice de ce phénomène est Oenothera biennis (l’Onagre) TM 10 à 15 gouttes/jour, riche en acides gras Oméga 3 et 6 (pré-prostaglandines). On peut y ajouter le complexe Weleda :

 Tenir compte aussi des « blocages médicamenteux et vaccinaux » (sorte de cicatrice immunitaire)… Ce sont les bilans biologiques BNS qui

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mettront en évidence le type de blocage et fourniront la solution adaptée.

 Certaines plantes proposées par le BNS vont corriger rapidement cette tendance à la sécheresse, ainsi par exemple : Salvia off. ou Vanilla planifolia TM jusqu’à 15 gouttes/jour.

Pour faire un BNS ou un Profil des neurotransmetteurs, contactez:

www.mybiobox.com

La micronutrition propose des solutions simples à cette situation tissulaire. Nous utilisons ainsi quatre formules du laboratoire Physionat, qui ont un excellent rapport qualité/prix :

• à l’équilibre électrolytique (Magnésium), au métabolisme acido-basique normal (Zinc) et d’une ossature normale (Vitamine D3)

• à la formation normale de tissus conjonctifs (Manganèse) et à leur maintien (Cuivre)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (Cuivre, Manganèse, Zinc)

• au fonctionnement normal du système immunitaire (Cuivre, Sélénium,

Zinc, Vitamine D3).

— Pour limiter l’inflammation et protéger les structures tissulaires :

• à une fonction cardiaque normale (EPA / DHA)

• à des fonctions psychologiques normales (Vit. B3, B6, B9 et B12)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (Vit. E et Zinc)

— Pour réduire le niveau du stress oxydatif (Euglobulines perturbées) :

 — Pour augmenter le seuil de la douleur et réduire la fatigue : MAG ZENIUM… est à base de bisglycinate, magnésium, taurine, Vitamines B1 et B6.

 — Pour tamponer rapidement l’acidité du milieu intérieur : MINERALIUM complément alimentaire qui contribue :

 OMEGA-3 SYNERGIUM… est riche en acides gras poly-insaturés. il contribue :

à l’équilibre normal du cerveau et de la vision (DHA)

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ANTIOXYDIUM… A base d’Acerola (vit. C), de Grenade, de Zinc, de Sélénium, de Glutathion et de vit. E. Il contribue à :

 • un métabolisme énergétique normal (Vitamine C) en réduisant la fatigue

• protéger les cellules contre le stress oxydatif (Vit. C, E, Sélénium et Zinc)

— Pour corriger le trouble hormonal à la base de la sécheresse tissulaire : HORMONIUM (sticks) … Vitamines A, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, C, E, D3, K2, Calcium, Chrome, Magnésium, Molybdène, Sélénium, Zinc, Choline, Cystéine, Glutathion, Lysine, Plantes = Curcuma, Fucus, Soja et Trèfle rouge.

Etude de profils types de patients algiques (objet d’une thèse en médecine – Marseille 1986) :

Dans le cadre d’une thèse en médecine, nous avons sélectionné, dans la banque de données des BNS, un grand nombre de profils de patients présentant tous un « mot-clef clinique » particulier (sans préjuger des mécanismes physio-pathologiques sous-jacents) :

1 – « lombo-sciatiques », pour les douleurs de type ostéo-articulaires,

2 – « céphalées-migraines », pour les douleurs d’ordre psycho-affectives, 3 – « gastrite et colite », pour l’étude des douleurs digestives.

Nous nous sommes également penchés sur trois affections réputées non- douloureuses :

4 – la SEP

5 – la spasmophilie-tétanie

6 – l’obésité

Qu’observons-nous sur l’ensemble des profils ? :

Ces trois premiers groupes de patients sont majoritairement caractérisés par un aspect typique dans l’aigu, dont nous avons parlé plus haut : hypo Albumines / hyper Alpha 1 (car présence d’enzymes pro-inflammatoires, d’origine hépatique).

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Dans de tels cas, les conseils hygiéno-diététiques sont primordiaux. Il faudra bien sûr les appuyer par une cure d’antioxydants si les Euglobulines sont perturbées.

Celles-ci vont de plus nous orienter vers le type de contrainte externe qui

  domine le tableau clinique :

– Eu Alpha bas … FROID/traumatisme – EuBêta bas … CHALEUR/infection

– EuGamma bas … SÉCHERESSE

Eu Alpha haut … FEU/vasculaire EuBêta haut … VENT/soucis EuG.haut…HUMIDITE/ oedème

Dans certains cas, la pathologie est plus chronique : elle s’exprime alors par un profil hyperfloculant, avec activation du système lymphocytaire (anticorps et complément) = hyper Bêta + Gamma et Zinc (activateur des metallo-protéinases).

Le test Magnesia (cf. son réactif Magnesia phosphorica = à la pathogénésie de douleurs fulgurantes ou crampoïdes / coliques abdominales) est le plus caractéristique des phénomènes douloureux. Il s’observe tant en hyper (douleurs actuelles) qu’en hypo-floculation marquée (phénomène ancien ou chronique).

L’étude en focalisation iso-électrique (IEF) des différentes glyco et lipo- protéines floculées par ce réactif, le plus significatif de la douleur (Magnesia phos.) met en évidence leur richesse en protéines grasses, et plus particulièrement en phospholipides. Ces phospholipides sont impliquées physiologiquement dans :

– le maintien de la structure des membranes cellulaires

– le métabolisme des triglycérides et des prostaglandines, Selon le schéma suivant :

Phospholipides membranaires –> ac. arachidonique –> (ou) : Thromboxane (TXA2) aggrégant / vaso-constricteur Prostacyclines (PGL2) anti-aggrégant / vaso-dilatateur

Parmi les divers réactifs utilisés pour les tests dynamiques des BNS, nombreux sont ceux qui possèdent, dans leurs pathogénésies homéopathiques, des symptômes douloureux, ainsi :

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BNS12 :

Acidum (Benzoïcum acidum) … accès goutteux, cystalgies, brûlures des muqueuses

Ammonium (Ammonium bromatum) … raideurs (Causticum)

Manganum (Mn sulf.) … douleurs congestives ou neuro-vasculaire (migraines, arthralgies …)

Zincum … dans les douleurs génitales (patiente Sepia ?)

BNS24 (marqueurs suplémentaires) :

Argentum nitricum … céphalées « en chapeau trop serré », gastralgies Arsenicum album … douleurs brûlantes améliorées par la chaleur Cadmium … gastralgies (Zincum -> Venins), les douleurs du cancer Carbolicum acidum … angine / douleurs inflammatoires ou pruriantes Celui-ci c’est en outre révélé un bon marqueur des douleurs de type psychogène (dans un contexte paranoïdes – hyper, ou dépressif – hypo ?) Cuprum … crampes, inflammation des cancers

Kalium bichromicum … douleurs congestives (inflammations oculaires, laryngées, …

Mercurius … congestions / raideurs (-> Rhus tox.) et suppurations

Etude statistique des différentes populations de ces sujets douloureux : Le croisement deux à deux des six populations permet de déterminer des Khi2 (indice de corrélation). Ainsi, on observe que :

– Les patients à douleurs digestives et ostéo-articulaires sont proches (Khi2 = 23), ce qui nous fait évoquer une problématique d’intolérances alimentaires comme cause de ces inflammations/douleurs?

– Les patients du groupe céphalées-migraines sont un peu différents (Khi2 = 105 et 120)

– les trois autres groupes sont assez éloignés : SEP (Khi2= 60 /125 et150), Obésité (Khi2= 95/145 et200), Tétanie (Khi2= 233 /350 et360).

Que propose pratiquement ces BNS pour corriger les troubles des régulations ainsi mises en évidence ? Selon les groupes de patients, une certaine préférence est donnée par le choix informatique aux remèdes suivants :

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1 – lombo-sciatiques :

Plantes = Equisetum / Pinus mont. / Cedrus lib. / Melissa

HE = Girofle clou / Estragon / Oranger amer / Menthe poivrée

2 – céphalées-migraines :

Plantes = Petasites / Ulmus / Lonicera nigra / Ligustrum vulg. HE = Armoise / Laurier noble / Oranger amer / Lemongrass

3 – gastrite et colite :

Robinia / Colombo / Cinnamonum / Arctium lappa / Glycyrrhiza HE = Girofle clou / Estragon / Citron / Gingembre

Cette phytothérapie ciblée micro-dosée semble agir sur les cellules souches ce qui améliore les régulations du milieu intérieur (dès la 3ème semaine). Ces plantes, riches en vitamines, acides gras essentiels, phythormones et anti-oxydants, dans des rapports idéaux, constituent un traitement physiologique et bon marché.

NB. La phytothérapie est un traitement d’ensembles organiques complexes par des ensembles végétaux complexes. Seul l’ordinateur se révèle capable d’intégrer l’ensemble des valeurs biologiques pour fournir une résultante significative fiable !

2/ Le Bilan des neuro-transmetteurs (BNT)

Notre humeur, nos comportements, nos pensées, nos émotions sont largement influencées par des peptides agissant au niveau du cerveau. On appelle ces molécules des Neuromédiateurs ou «Neuro- transmetteurs ». Ainsi dans les situations de stress, il y a d’abord une tentative de contrôle avec sécrétion d’adrénaline (situation de combat ou de fuite). L’augmentation du cortisol sanguin est le reflet de l’échec de cette tentative de contrôle (confirmé par une augmentation des Albumines sur le BNS).

 Nous connaissons une dizaine de neuromédiateurs, dont nous utilisons les précurseurs, activateurs ou inhibiteurs de la recapture. Ce système

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d’adaptation central a ses corolaires hormonaux et immunitaires à l’étage sérique et tissulaire (cf. les résultats du BNS). Leur synthèse se fait par cascade enzymatique :

 • Tyrosine –> L-DOPA –> Dopamine –> Noradrénaline –> Adrénaline

• Tryptophane + Fer et vitamine B3 –> Sérotonine –> Mélatonine

• L-Théanine –> Glutamine –> GABA

1. er axe = Adrénaline (Surrénale – adaptation au stress aigu) – Noradrénaline (Foie – capacité d’action)

2. ème axe = Dopamine (Coeur – idéal) – Sérotonine (Poumon – identité/sensibilité)

3. ème axe (rate-pancréas) = Glutamate (excitateur) – GABA (sédatif)

Tableau de présentation hippocratique de ces résultats

 Ces NEUROTRANSMETTEURS (dont les métabolites sont dosables dans les urines du matin) ont des polarités de fonctions organiques marquées. L’étude de ceux-ci sur3 axesopposant leurs actions, en simplifie la lecture :

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 Les effets du stress se manifestent plus ou moins nettement par de l’anxiété chronique, de la dépression ou un Burn-out. Ce fond psychologique est essentiel dans la facilitation de l’installation et du maintien des douleurs chroniques. Une correction physiologique aura – là

 aussi un rôle essentiel dans le rétablissement des régulations perturbées.

 Il existe deux méthodes de corrections des Neurotransmetteurs :

 1 – Allopathie = on utilise des molécules qui ralentissent la dégradation de

 certains, ce sont des « inhibiteurs de la recapture », ainsi pour :

 Nor-adrénaline … Antidépresseurs tricycliques, certains neuroleptiques

 La Dopamine … Amphétamines

 La Sérotonine … Prozac, Ectasy

 Le GABA … anti-épileptiques, benzodiazépines, Lyrica

 2 – Approche naturelle = on utilise des acides aminés précurseurs :

• Tyrosine –> L-DOPA –> Dopamine –> Noradrénaline –> Adrénaline

• Tryptophane –> Sérotonine –> Mélatonine

• L-Théanine –> GABA

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Ou des psychotropes naturels, ainsi :

• Milleperthuis –> Noradrénaline

• Pois mascate –> Dopamine

• Griffonia –> Sérotonine

• Kudzu –> GABA et Sérotonine

3/ Le bilan des intolérances alimentaires

Le tube digestif joue un rôle de « barrière perméable » : il laisse passer les nutriments (aliments digérés) permettant les apports nutritionnels journaliers indispensables à la vie. Ce phénomène met en relation permanente notre système immunitaire et les fragments alimentaires digérés. La plupart de ces fragments alimentaires traversant la barrière du tube digestif sont acceptés, « tolérés » par notre organisme et notre système immunitaire.

Les phénomènes d’intolérances alimentaires sont des réactions inappropriées dues à une rupture d’équilibre, un défaut d’adaptation de l’homéostasie. Ces mécanismes s’accompagnent quasi systématiquement d’un trouble de la perméabilité intestinale, elles correspondent à une hypersensibilité de type 3, c’est à dire retardée, dans la classification de Gell et Coombs.

 C’est la taille des protéines qui va favoriser le déclenchement de la réaction (lait et gluten – selon pr. Seignalet – étant les pires). L’état de muqueuse digestive joue aussi un rôle : évitez l’aspirine, les AINS et l’alcool !

• digestifs : prurit du palais (avec œdème des lèvres = syndrome oral de Lessof), aphtose, nausées et vomissements, Pyrosis, ballonnements, flatulences, colique vésiculaire, colite aiguë, constipation / diarrhée…

• mais aussi de manifestations ORL, comme une rhinite, un asthme, des sinusites, une sécheresse oculaire …

Ces réactions sont responsables de symptômes dysfonctionnels et algiques polymorphes :

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• ou cutanéo-muqueux : dermite de contact, eczéma, psoriasis, acné, troubles de ongles et des cheveux

• des troubles locomoteurs : crampes musculaires, fibromyalgie, des arthrites …

• des troubles cognitifs : céphalées, asthénie, somnolence, hyperactivité, anxio-dépressif …

• des pathologies dysmétaboliques : crise d’urticaire, des dérèglements thyroïdiens, voir même un choc anaphylactique !

La mesure sérique des IgG spécifiques (tests IMUPRO 20, 40 ou 100), permet d’avoir une bonne appréciation de ces hypersensibiltés alimentaires.

  Au delà de cinq allergènes fortement positifs (le plus souvent: lait, gluten et oeuf), c’est le signe d’une perméabilité forte (le « leaky gut » = intestin poreux) qui ne pourra se corriger que par l’exclusion des aliments en cause, la correction de la dysbiose (réduction des sucres) et d’une inflammation hépatique induite (cf. BNS), puis par l’apport de glutamine

 et ce sur 2 ans minimum !

ENTERO-PROTECT… contient des acides aminés (L-Glutamine, Glutathion, L-Taurine, L-Méthionine) qui contribuent au :

  • maintien de muqueuses normales (vitamines A, B2, B3, B8)

• fonctionnement du système immunitaire (vitamines A, B6, C, D3)

• métabolisme énergétique (vitamines B1, B3, B5, B6, B8, C, magnésium)

• métabolisme normal des macronutriments (Vitamine B8, Chrome)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (vitamines B2, C, E)

1 gélule /jour le soir au coucher

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 L’Auriculothérapie

Méthode de diagnostic et de soins utilisant le pavillon de l’oreille, enseignée en France par le dr. Paul NOGIER (1970). Elle entre dans le cadre des thérapeutiques réflexes : une action localisée sur un territoire particulier de l’oreille peut permettre la rupture d’une boucle informative au niveau du filtre nerveux thalamique et faire ainsi disparaître douleur, spasme et inflammation dans le territoire correspondant du corps du sujet traité.

Depuis l’antiquité, on retrouve des pratiques pouvant être identifiées comme de l’auriculothérapie : les égyptiens calmaient déjà certaines douleurs par la stimulation de points du pavillon. Au 17 ème siècle un médecin portugais rapporte le bon effet de cautérisations de l’oreille dans les sciatiques … De tels faits ne sont pas étonnants si l’on considère le corps humain comme unhologramme polarisé. Or dans un hologramme « chaque partie contient le tout ». Ce fait est particu- lièrement évident au niveau des organes des sens, où la tradition a

développé de multiples approches réflexes :

 1. Oeil … l’iridologie

2. Oreille … l’auriculopuncture

3. Nez … la naso-sympathicothérapie

4. Bouche … la somatotopie gengivo-dentaire

5. Tact … la chiromancie, mais aussi la réflexothérapie podale.

 On se trouve donc en présence, au niveau du pavillon de l’oreille, d’une véritable cartographie réflexe des zones métamériques du corps humain.

Première cartographie de l’oreille proposée par P. Nogier :

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  Le diagnostic peut y être effectué, sans formation préalable, grâce à deux moyens de détection :

— le simple contact = un « palpeur à pression » va révéler un point plus sensible

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 — électrique = un petit potentiomètre mettra en évidence un point de faible résistivité, car si chaque point du corps a sa correspondance auriculaire, celle-ci ne peut être mise en évidence que lorsqu’elle perd son équilibre physiologique.

— Le docteur NOGIER (et ses disciples) ont rapidement introduit l’utilisation d’un réflexe neurovégétatif (appelé RAC, puis VAS), perceptible au niveau des tuniques vasculaires, comme outil d’évaluation de la capacité d’une zone du corps de s’opposer à une contrainte

  calibrée. Plus la zone stimulée est désorganisée, plus le réflexe d’alerte neurovégétatif va durer, jusqu’a 20 pulsations dans les cas extrêmes.

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 Ce réflexe est facilement perceptible, s’exprimant par un aspect « tranchant » de l’onde vasculaire sur l’endothélium des vaisseaux (d’ailleurs objectivé par effet doppler). La seule difficulté consistant à calibrer la contrainte au niveau cutané (une simple pointe peut suffire par sa charge magnétique) et à la présenter rythmiquement aux différentes zones du corps (ou de l’oreille) pour obtenir un comparatif fiable.

Rappel de l’innervation du pavillon auditif :

— Le plexus cervical supérieur (branche auriculaire et mastoïdienne), qui innerve la partie cachée de l’oreille et sa bordure externe et le lobule,partie qui correspond, au point de vue somatotopique, à des localisations ectodermiques,

— Le trijumeau (nerf auriculo temporal), qui innerve lecorps de l’hélix (partie moyenne et sup.), partie qui correspond a des localisations mésodermiques,

— Le nerf pneumogastrique (ou Vague), qui assure l’innervation de la conque,partie qui correspond au point de vue somatotopique a des localisations endodermiques.

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 La conque est séparée en deux par la racine de l’hélix :

1. l’hémi-conque supérieure présente les points-réflexes des organes abdominaux,

2. l’hémi-conque inférieure présente les points-réflexes des organes thoraciques et des membres.

Dans cette configuration, l’oreille est divise en quatre cadrans :

1. un cadran antérieur (tragus) qui correspond à la zone céphalique corticale,

2. un cadran inférieur (antétragus et lobule) qui correspond a la zone cervico-faciale,

3. un cadran postérieur (anthélix) qui correspond à la zone dorso- thoracique,

4. un cadran supérieur (hélix) qui correspond a la zone lombo- sacrée.

          L’organisation métamérique s’articule radialement autour du point 0 (racine de l’hélix), centre de l’oreille.

Les trois niveaux organiques sont d’ailleurs anatomiquement définis par trois diaphragmes (tente du cervelet, diaphragme thoracique et diaphragme pelvien), reliés par le ligament postérieur du rachis.

Les praticiens habitués seront peut-être surpris de cette somatotopie, différente des trois classiques proposées par Nogier (Phi 1, 2 et 3). Il s’agit de phi 4, dont Nogier parlait parfois, mais qu’il n’a jamais explicitement décrite !

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 Les zones charnières sont particulièrement intéressantes :

1. racine hélix / tragus : plexus pelvien / rhinencéphale

2. échancrure tragus / antétragus : ganglions sympathiques

cervicaux supérieurs

3. charnière antétragus / antelix : ganglions stellaires

4. charnière antélix / hélix : ganglions semi-lunaires

  L’examen rapide des quatre cadrans (au niveau de l’avant-mur de la conque), vous permettra de mettre en évidence en quelques secondes

les « métamères à problème ». Vous quitterez alors

pour rechercher sur le corps ce qui peut correspondre

irritatif (cicatrice toxique, irritation dentaire, dysfonction

souffrance organique vraie …) qu’il faudra traiter localement sur le corps (++), avant de revenir sur l’oreille pour une stimulation visant à agir sur ces phénomènes au niveau du « contrôle de porte » du tronc cérébral.

le pavillon à un foyer vertébrale,

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  En pratique, il est bon de se limiter à stimuler trois points d’oreille seulement, selon la formule suivante :

1 – un point de l’avant-mur (plexus sympathique para-vertébral),

2 – un point du métamère (sur l’axe du point 0 –> point de la bordure) correspondant au tissu qui souffre : dans la conque, si l’organe est endodermique, à l’extérieur de l’avant-mur si celui-ci est mésodermique (ex: articulaire) ou sur l’hélix si le problème est ectodermique (ex: brûlure cutanée),

3 – point 0’ à la limite antérieure du tragus (somatotopie corps calleux / hypophyse) qui semble agir favorablement sur les dyslatéralités (idem EMDR).

  Certains points d’oreille ont des fonctions remarquables :

PMS point « maître sensoriel » ou « point de l’oeil », au centre du lobule, c’est l’endroit où la tradition accroche les boucles d’oreille.

PMD point « maître des dents », à la frontière lobule / hélix, signalé en détection, il impose de tester les racines dentaires en bouche

Chen-Men point chinois, dans la fossette naviculaire, à utiliser en cas de dysfonction sacro-iliaque ou de coxarthrose.

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 Sur l’oreille, vous pouvez choisir d’utiliser :

–> Le massage (par bâtonnet de verre). Si contracture importante stimuler plutôt la face postérieure (crânienne) de l’oreille

–> Les aiguilles d’acupuncture (temps d’application à choisir selon les réponses du pouls),

–> Les aiguilles semi permanentes (si douleurs et contractures tenaces), –> Les courants de faible intensité (ex: diascope),

–> La cautérisation (ex: fer à microsoudures !),

–> L’irradiation par laser athermique (stimulation électromagnétique), celle-ci pourra être visible (ex: hélium-néon) ou infra-rouge (ex: arséniate de galium, 10 a 30 mW), continue ou pulsée, avec ou sans fibre optique.

Après plus de dix ans d’utilisation intensive, il nous est possible de vous proposer un protocole simplifié pour l’utilisation des 7 « fréquences de Nogier ». Les cinq premières sont croissantes (A, B, C, D et E), les fréquences F et G proposés par ces machines n’étant que des harmoniques basses de moindre intérêt.

        1. Fréquence A … ANTALGIQUE car tendino-musculaire (polarité Foie)

2. Fréquence B … ANTI-INFLAMMATOIRE car vaso-moteur (polarité Coeur)

3. Fréquence C … ANTI-HEMORRAGIQUE (polarité Rate-pancréas)

4. Fréquence D … IMMUNO-STIMULANTE (polarité Poumon-GI)

5. Fréquence E … RECONSTRUCTRICE car conjonctive (polarité

Rein)

 — 89

 Le « décalage » de ces fréquences, que l’on peut obtenir avec certains appareils, correspondrait à des situations de :

• – 1, 2 ou 3 … plénitude (< par la saveur du pôle organique correspondant)

• + 1, 2 ou 3 … insuffisance (> par la saveur du pôle organique)

Bien d’autres types de tests (anneaux-tests) et de stimulations (couleurs, sonde magnétique) ont été proposés par P. Nogier et son équipe. Ces protocoles sont confus et – à notre avis – n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.

 — 90

L’homéopathie

Le traitement des douleurs chroniques constitue une des plus grandes difficultés de l’homéopathie, car le remède n’agit pas directement sur le phénomène douloureux, mais sur les mécanismes de régulation physiologiques qui la sous-tendent, d’où le grand nombre de possibilités thérapeutiques. C’est au niveau des signes psychiques et des comportements, c’est à dire de l’attitude devant la douleur, que se trouvent les caractéristiques utilisables, car le phénomène douloureux a toujours un impact révélateur de la personnalité.

  Les répertoires, de celui de BOGER (simple, par mots-clefs cliniques) à KENT (64 000 symptômes !) ou SCHROYENS (Synthesis – le plus moderne) comprennent un incroyable nombre de rubriques sur les douleurs, avec une triple entrée :

—> des caractéristiques générales : brûlante, constante, coupante, crampoïde, cuisante, élancements, écharde, erratique, déchirante, lourde, mordante, névralgique, paralysante, paroxystique, perçante, piquante, pulsative, soudaine, soubresauts, sourde, spasmodique, tiraillante … (précisions parfois dignes du dr. Knock !).

Ex.: Raideur (stiffness) comprend 100 remèdes, dont au 3ème degré = Actea racem., Berberis, Causticum, Ledum, Nux vom., Rhus tox., Sepia, Silicea, Sulfur …

—> des localisations organiques :

— Tète, « céphalées en général » = 200 remèdes environ …

— Rachis, ex. : « sensation de dos cassé » 3ème degré = Eupatorium perf., Phosphorus … et 20 autres remèdes !

— Muscles (3ème degré) : Antimonium crud., Belladonna, Cham., Cocculus, Cyclamen, Graphites, Platina, Pulsatilla, Rhododendron, Valeriana et cent autres remèdes …

— Os (« dans les … ») : Sabina (3ème degré) et 50 autres remèdes

— Génital, extrémités, etc …

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—> des modalités (pour chaque localisation) : après un traumatisme, assis, couché, à l’inspiration, en montant les escaliers, avec faiblesse, avec éruption, en écrivant, pendant la miction, avant les règles, après le coït … amélioré au grand air, par le mouvement, le repos, la pression …

De même que la dynamique particulière de ces douleurs :

 Selon son type (cf. le répertoire de Kent) :

— brûlures internes … Cantharis (ca), Sulfur, Phosphorus

— rage de dent … Chamomilla (na), Plantago

— pulsative … Belladonna (ca), Glonoïn (s), Ferrum phos., Lachesis — aiguille de glace … Agaricus (pb), Secale cornutum (pb)

— écharde … Nitricum acidum

— erratiques … Pulsatilla, Kalium sulf. …

Selon les modalités : — très localisée …

Phosphorus … brûlante, améliorées par le froid

Kalium bichromicum … piquante, ponctuelle (couverte par une pièce de monnaie)

Ignatia amara (na) … le clou au vertex

— améliorée plié en avant … Colocynthis (mg) latéralité gauche — améliorée penché en arrière … Dioscorea (mg)

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 Nous avons même des remèdes « Hypersensibles » (3ème degré) : Belladonna (ca), Chamomilla (na), China (as), Hepar sulfur (ca), Lachesis (ge), Nux vom. (s) …

« La douleur fait pleurer » : Coffea (s), Mezereum (hg), Platina (au), Pulsatilla (si) …

Citons au contraire quelques remèdes curieusement (et anormalement) hypo-esthésiques : Hyosciamus, Stramonium (les solanées), Opium …

Actea racemosa (s) … les idées se chevauchent dans le désordre, dysménorrhée et dorsalgies crampoïdes en décharges électriques (insuffisance de sang) : « Qu’est-ce que je disais donc …? »

Aconit napelus (s) … état d’anxiété intense (vide d’eau du rein), comme à l’approche d’une catastrophe : « Au secours, je vais mourir ! »

Arsenicum alb. … agité et anxieux, désespéré et épuisé par ses douleurs brûlantes améliorées par la chaleur locale : « Est-ce grave docteur ? » Aurum … taciturne et mélancolique, ses douleurs sont nocturnes et profondes : « Plutôt la mort ! »

Belladonna (ca) … malade fébrile, douleur congestive battante, toute secousse est redoutée, amélioré par le froid : « Laissez-moi en paix ! » Bryonia (ph) … sujet calme, immobilisé par le phénomène douloureux, comprimant fortement la région atteinte. La douleur est apparue progressivement, lancinante, piquante, améliorée au repos : « Je ne bougerai pas, fichez-moi la paix ! »

Chamomilla (na) … agitation, plaintes bruyantes, cris et colère, névralgie dentaire (// Plantago), amélioré par le mouvement passif : « C’est insupportable ! »

China (as) … hyper esthésique pâle et anémié : « Je suis vidé ! »

Cocculus (am) … épuisé nerveux (travail intellectuel ou veilles prolongées) et vertigineux : « Je ne tiens pas debout ! »

Colocynthis (cu) … spasmes violents, améliorés à la pression : « Ca me fait chier ! »

Coffea (s) … il donne l’impression de tout comprendre, d’être bien informé : « Je m’explique très bien mes douleurs ! »

Cyclamen (na) … effacée et scrupuleuse, migraines et dysménorrhée: « Ne

 Là encore, c’est l’histoire du patient et la physiopathologie qui vont nous guider le plus précisément…

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vous dérangez surtout pas pour moi ! »

Gelsemium (mn) … obnubilé, confus et abruti par la douleur, sa voix et ses gestes sont faibles et tremblants, céphalées hypertensives ou migraineuses, névralgies diverses : « Je n’y comprends rien ! »

Hepar sulfur (ca) … hargneux et vindicatif, il cherche une mauvaise querelle à son médecin : « A qui la faute ? »

Ignatia amara (na) … inquiet, bavard, animé, sollicite les visites (qui lui font oublier ses douleurs) : « Faites-moi penser à autre chose ».

Kalium carb. … cardiaque épuisé, asthme ou dyspnée au moindre effort, douleur lancinante : « J’ai trop souffert »

Lachesis (ge) … agitation bavarde mélée d’agressivité, douleurs congestives et constrictives : « Laissez moi vous dire encore… » Lycopodium (al) … fait une description technique de son cas, scrupule de la tâche accomplie : « Souffrir ne sert à rien ! »

Nux vomica (s) … râle contre les conséquences de ses excès (hygiène de vie contestable ?!) : « Il est inadmissible de souffrir comme cela ! »

Platina (au) … une riche symptomatologie, veut être soignée par « un patron » célèbre, douleurs en anneau : « Pourvu que cela ne se voit pas ! » Psorinum … frileux, dépressif, prurit et douleurs chroniques, sur une triste sérénité : « Je suis incurable !!! ».

Pulsatilla (si) … résignée, elle pleure, douleurs erratiques améliorées par la consolation, la promenade : « Embrassez-moi, j’ai mal »

Rhus tox. (hg) … ne peut rester en place, car le mouvement continu le calme, douleurs tiraillantes : « Lève-toi et marche ? »

Sepia (mg) … jadis courageuse, la voilà triste, abattue, découragée, migraines et douleurs lombo- sciatiques : « La vie, quel poids ! »

Silicea … sensation de fragilité et faiblesse générale des patients déminéralisés : « Vivement seule au lit ».

Stannum … le « mangeur d’aspirine », épuisé et moralement déprimé, il s’agite et fanfaronne encore parfois !

Staphysagria (na) … malade réticent et compliqué, cystalgies… « Si je pouvais tout vous dire … »

Sulfur … douleurs variables à type de brûlures erratiques et alternantes, améliorées par le froid (vasoconstriction) : « Je suis un cas complexe, mais demain ça ira mieux ! »

Thuya occ. (na) … douleurs fixes, tenaces et résistantes aux traitements : « J’ai un cancer ! »

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 Quatrième partie : exemples cliniques La fibromyalgie

  La « fibromyalgie » est un syndrome musculo-squelettique douloureux et chronique, sans cause évidente. Elle est caractérisée par des douleurs tendino-musculaires diffuses accompagnées de troubles du sommeil et de fatigue, dont l’impact sur l’activité professionnelle et même sur les

   gestes de la vie quotidienne n’est pas négligeable.

Les personnes atteintes de la fibromyalgie ne présentent pas toutes les mêmes symptômes, ni le même degré d’intensité. La plupart des fibromyalgiques éprouvent des variations à la fois journalières et saisonnières de leurs symptômes. Ceux-ci sont généralement aggravés pendant les périodes de temps humide et froid, au début et à la fin de la journée, durant les périodes de stress, etc…

La fibromyalgie touche 3 à 5 % de la population et 85% sont des femmes. Elle peut se développer à la suite d’un stress physique (ex.: accident, surmenage, maladie, etc.) ou psychologique (ex.: deuil, divorce, etc.). Elle peut aussi s’installer graduellement sur plusieurs années, parfois même depuis l’enfance. Critères de diagnostic médical (l’American College of Rheumatology de 1990) :

 1. Histoire de douleurs diffuses : douleur du côté droit et du côté gauche du corps, en dessous et au-dessus de la taille et douleur du squelette axial (rachis, paroi thoracique antérieure)

2. Douleurs chroniques évoluant depuis plus de 3 mois

3. Douleur à la palpation digitale de 11 au moins des 18 « points de Yunus » suivants : sous occipitaux / rachis cervical inférieur / bord supérieur du trapèze / jonction chondrocostale des 2ème côtes / insertion du sus-épineux au niveau du bord interne de l’épine de l’omoplate / épicondyle / grand trochanter / quadrant

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supéro-externe de la fesse / en-dessous de l’interligne interne du genou (patte d’oie).

On considère actuellement que les points peuvent varier d’un jour à l’autre et d’un sujet à l’autre, notamment selon le degré d’anxiété ou de fatigue : il convient mieux de parler de « zones ».

  On peut aussi utiliser l’auto-questionnaire FIRST (Fibromyalgia Rapid Screening Tool) qui a une spécificité de 90% chez les patients souffrants de douleurs diffuses depuis plus de trois mois. NB. La fibromyalgie a de nombreux diagnostics différentiels, comme par exemple la spondylarthrite !

 C’est un tableau fonctionnel algique (contractures d’effort), asthénique et dépressif = une « névrose hystérique » qui s’exprime à travers le corps, puis devient rapidement chronique et invalidante (parfois associé à un syndrome sec de Gougerot-Sjoren), qui touche préférentiellement les femmes, parfois lors d’une hystérectomie ou après la ménopause : vide

   — 96

 de yin ou d’eau du Rein –> insuffisance de Yin du Foie –> Yang tendino-

 musculaire (explication MTC).

A cette fragilité intrinsèque s’ajoute le plus souvent une épine irritative dentaireou/et temporo-mandibulaire (foyer apical, un trouble de l’occlusion …) qu’il conviendra de rechercher et de corriger avec soin.

Les classiques parlent d’un « trouble de la gestion de la douleur », devant l’absence de signes radiologiques, biologiques ou génétiques. Ils se contentent de proposer des antalgiques avant l’effort, des anti- dépresseurs et de la balnéothérapie chaude. Une prise en charge psychologique est indispensable.

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La fibromyalgie n’a pas d’image biologique spécifique, le BNS est le plus souvent hypo-floculant, la sécheresse domine (hypoAlb.) et les paramètres du pôle foie sont volontiers dissociés (hyper Alpha1, Cuivre, Mg).

Principaux remèdes homéopathiques que nous utilisons :

• Syndrome Tendino-Musculaire sur « vide de sang » (tendance anémique) = Actea racemosa (s), Ferrum phos., Sepia (mg), Gelsemium (mn)

• Syndrome Tendino-Musculaire sur « vide d’eau » (le patient a soif) = Causticum ou Ammonium mur., Lycopodium (al) …

• Remèdes de l’insomnie et d’agitation nerveuse :

 Avena sativa D1, Coffea D4, Eschscholzia californica D2, Humulus lupulus D2, Ignatia amara D6, Passiflora incarnata D2, Valeriana TM, Zincum valerianicum D6 …

Phytothérapie : Brassica napus oleifera 1 D (le colza), crucifère riche en AGPI Oméga 3), dont la pathogénésie récente (J. Sherr) est tout à fait évocatrice.

  — 98

 Céphalées

Vaste problème où le diagnostic physiopathologique et le choix théra- peutique est difficile, compte tenu du grand nombre de syndromes et de remèdes susceptibles d’être retenus. Pourtant domaine privilégié des médecines naturelles par leurs capacités de régulation spécifique des neuromédiateurs (Sérotonine, Nor-Adrénaline, Histamine …).

 1 – Céphalées émotionnelles : les céphalées de tension (fronto- occipitales surtout) sont parfois chroniques. La cause est à rapporter aux chocs émotionnels, les soucis (ruminations) et le surmenage qui « nouent le Qi du Poumon et favorise le Yang du Foie » dit la MTC.

Argentum nitricum… céphalées « en chapeau trop serré », phobie de hauteur (faux vertige), patient speedé, améliorée par le froid.

 • Arsenicum album … anxiété permanente sur fond d’agitation et d’épuisement.

d’insécurité,

• Ignatia amara (na) … hypersensible décu(e), céphalée en vertex »

• Le vin rouge et l’alcool

• Le chocolat ou les aliments gras

• Les boissons caféinées …

« clou au

 Contexte de surmenage = Cocculus (am), Kalium phos., Zincum …

 2 – Céphalées des erreurs alimentaires : observez la langue, interrogez sur le transit digestif et sur les aliments absorbés qui peuvent les déclencher. Les plus courants comprennent :

 Certaines personnes utilisent même un journal alimentaire pour suivre les déclencheurs potentiels. Un bilan IMUPRO permettra de lever le doute.

 • Antimonium crudum (as) … céphalées après un repas trop copieux

• Benzoïcum acidum (ac) … céphalées alternant avec douleurs articulaires

(goutte ?), aggravées la nuit

• Chelidonium (ph) … céphalée sus-orbitaire avec sensation de froid.

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La localisation est souvent évocatrice du trouble sous-jacent :

 — 100

• Nux vomica (s) … abus d’excitants (migraine du week-end ?) constipation et hémorroïdes

• Gelsemium (mn) … diplopie avec obnubilation

• Gingko biloba (na) … sus-orbitaire gauche, avec troubles de la vue,

amélioré le froid

• Kalium phos. … épuisement du travail intellectuel

• Prunus spinosa (ph) … sensation d’éclatement de l’œil, tiré en avant,

amélioré en serrant les dents

• Spigelia antelm. (cu) … céphalée sus-orbitaire gauche, palpitations,

verminose

• Zincum … céphalée occipitale ou orbitaire avec troubles de la vue, et

hypersensibilité chez les étudiants surmenés

• Actea racemosa (s) … l’intensité augmente avec les règles (car elles révèlent un « vide de sang du foie »).

• Aurum … « syndrome subjectif » longtemps après « coup du lapin »

• Calcarea phosphorica … l’enfant a grandi trop vite, douleurs épiphysaires

ou dorsales

• Paris quadrifolia (ge) … de l’occiput à l’œil gauche, sensation d’œil tiré en

arrière.

• Aconit (s) … congestion céphalique brutale, sans sueurs, aggravée à la lumière et la chaleur (type coup de soleil)

• Belladonna (ca) … céphalée pulsatile, sueurs, mydriase, photophobie

• Eupatorium perfoliatum (ca) … avec myalgies et toux sèche.

 3 – Céphalées des traumatismes : « Stagnation de Sang » en un point particulier, qui peut être réactivée par une cause secondaire, parfois longtemps après = Natrum sulfuricum.

.

4 – Céphalées de fatigue oculaire (problème de lunettes ?), céphalée frontale en barre au-dessus des yeux :

   .

5 – Céphalées de dysfonction cervicale = Testez aux doigts (le patient en décubitus dorsal) les apophyses transverses de C3 : toute asymétrie nette signe une dysfonction C1-C2 qui mérite d’être corrigée.

  .

6 – céphalées des maladies fébriles =

  — 101

• Gelsemium (mn) … céphalée générale ou occipitale, avec sensation de lourdeur de la tête et des paupières, diplopie, obnubilation, tremblements …

• Aurum metallicum … patient autoritaire, parfois déprimé, céphalée améliorée par le froid

• Glonoïnum (s) … poussée hypertensive ou bouffées de chaleur, sorte de Belladonna aggravée.

• Strontium carbonicum(ba) … même symptômes qu’Aurum, mais amélioré par la chaleur, contexte d’artérite distale.

• Ferrum metal … céphalée congestive avec odontalgie.

1. Vertex … « Vide de Qi ou de Sang du Foie », donc amélioré par le repos, en s’allongeant. Douleur sourde : Apis mel. (hg), Cactus grand. (zn), Ignatia amara (na) …

2. Temporale … « Yang ou Feu du Foie » (cf. méridien VB), céphalées battantes, unilatérales. Ex.: Lac caninum (na) … migraine à bascule, aggravée par le bruit et la lumière

3. Occiput … « vide de Rein » (méridien Vessie) : Bryonia alba (ph),

Iris versicolor (ph) améliorée à l’air frais, Lachnanthes (hg), Niccolum (fe), Petroleum (ch1) …

4. Front … « GI ou Estomac, humidité ou glaires » (lourdeur, vertiges)

5. Toute la tête … « Rein insuffisant » : céphalées sourdes, dépression et sensation de vide.

1. le « Vent » (contrainte émotionnelle) affecte surtout la partie haute du corps, une « invasion du Vent » donne des céphalées

.

7 – céphalées vasculaires (périodiques, intermittentes) dans un contexte d’hypertension artérielle =

  .

8 – Céphalée d’origine dentaire (ATM mal ajustée, granulome, dent incluse, polymétallisme … ?)

   La localisation est souvent évocatrice du trouble sous-jacent :

  Modalités :

— La survenue brutale évoque une origine externe :

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aiguës, changeant de place, sensation de pression. Combiné au « Froid » (traumatisme), il provoque une raideur du cou et des épaules, ex. : Actea racemosa (s)

2. « l’Humidité » affecte plutôt les parties basses du corps. « l’humidité obscurcie les sens » : tête dans du coton, catarrhe, sinusite, ex.:Cyclamen(na) … céphalée frontale cataméniale, avec troubles visuels ou vertiges

3. la « Chaleur » : céphalées des maladies fébriles, ex. : Aconit (s), Belladonna (ca), Ferrum phos., Gelsemium (mn) …

• Pire le jour (vide de Qi, de Yang ou Humidité) = Calcarea phos.,

• Pire la nuit (stagnation sur vide de Sang ou de Yin) =

China (as) … < par le moindre effleurement, > par la pression forte.

Ferrum phos. … congestion, pulsations, anémié et hypotendu

• Pire après le travail (vide de Qi ou de Sang) = Sepia (mg) …

• Pire après activité sexuelle (vide de Rein) = Lycopodium (al) …

• Pire après un repas (Humidité ou chaleur sur l’Estomac) = Antimonium

crudum (as), Iris versicolor (ph), Nux vomica (s) …

• Si aggravé à la pression locale = c’est une plénitude

(stase de sang –> céphalée intense « comme un clou »)

• Si amélioré à la pression locale = c’est un « vide » :

« vide de Yang du Rein » = avec sensation de froid

« vide de Yin du Rein » = avec sensation de chaleur

« vide de Qi de Rate » = avec glaires : vision brouillée et vertiges, ex.: Iris versicolor (ph) … céphalées qui commencent par trouble visuel. Kalium bichromicum … douleur sus orbitaire droite, améliorée par la pression locale. Mezereum (hg) …

.

— L’apparition progressive indique plutôt une origine interne :

  — 103

 Les migraines

Hémicrânie battante : c’est une affection allergique de caractère familial, ayant des facteurs déclenchant nombreux (chocolat, alcool, variations hormonales, stress …) qui provoquent une libération de vasoconstricteurs dans le territoire de la carotide externe.

C’est une maladie bénigne mais handicapante, en raison de la fréquence des crises et de leur durée, qui touche 3 % de la population européenne et 3 femmes pour 1 homme, dont les crises sont parfois précédées d’auras durant quelques minutes (visuelles, vertiges, paresthésies …). On observe quelques formes infantiles, à type de crises frontales brèves et de douleurs abdominales associées. Quelques faits chiffrés :

— 35% des patients souffrent d’une forme invalidante de la maladie, — 50% s’automédiquent de façon inadaptée,

— 10% seulement utilisent les triptans

— 65% des patients se disent insatisfaits du résultat thérapeutique

 Le déclenchement des crises aux règles (20% des migraines), l’amélioration (relative) pendant la grossesse et après la ménopause et l’effet de la contraception orale, suggèrent l’influence des fluctuations hormonales sur la migraine.

 On considère que la maladie devient grave et chronique quand elle atteint le sujet plus de 15 jours par mois.

Les répercussions familiales et professionnelles sont importantes : 70% des patients sont anxieux, insomniaques et/ou dépressifs.Les crises durent de 4 à 72 heures (sans traitement), avec nausées (et vomissements) et photophobie. L’activité physique majore la douleur, le sommeil est généralement réparateur.

  Pharmacologie : les « antimigraineux »

Classiquement traitée par la prescription simultanée d’un AINS et, à la 2 ème heure, si l’efficacité du premier insuffisante, d’unTriptan (antagoniste de la Sérotonine, qui inhibe l’inflammation et la vaso- dilatation = Imigrane/Zomig/ Naramig/Relpax®) qui donne + de 50% de

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bons résultats. Le paracétamol ou l’aspirine soulagent certains patients. Les opiacés sont peu actifs.

  Un « traitement de fond » est envisagé quand les crises sont fréquentes (+ de 6 par mois) : on peut alors utiliser : la DHE (dérivé de l’Ergot de seigle) par voie orale, les antidépresseurs (amitriptyline), les bêta- bloquants (surtout si hypertendu). La Méthilsergide (Desernil) est efficace, mais doit être réservée aux migraines sévères et pas être associé

 aux Triptans.

 Ces antidouleurs soulagent sur le moment, mais ce ne sont que des cache-misères. Ils ne font rien pour guérir vos migraines. Certains sont contre-indiqués en cas de risque cardiovasculaire, d’autres sont corrosifs sur la muqueuse digestive et toxique sur le foie. Pire, les médecins se sont rendus compte qu’au-delà de 8 jours de traitement par mois, la dépendance aux médicaments devient une nouvelle source de maux de tête !

Aucun examen complémentaire n’est nécessaire dans les formes typiques. En cas de doute, on pratique une IRM. On connaît le rôle essentiel de la Sérotonine et des hormones sexuelles dans la maladie. Une récente étude a mis en évidence des perturbations du rythme des sécrétions hormonales hypophysaires (prolactine, cortisol et mélatonine).

Pour la MTC, le mécanisme est un phénomène allergique hépato- vasculaire. Recherchez d’autres manifestations allergiques (rhume des foins, eczéma, urticaire …). Trois polycrests homéopathiques dominent le problème : Sepia, Sulfur et Lachesis

Bien préciser la localisation et le type de douleur, assez évocatrice du diagnostic dysfonctionnel. Deux modes pathologiques dominants :

    • Les migraines vraies, sur le territoire du méridien VB :

– « chaleur par stagnation », exemples :

Arsenicum alb. … agitation sur vide d’énergie et vécu d’insécurité Cyclamen (na) … migraine cataméniale avec troubles visuels ou vertiges Lac caninum(na) … migraines à bascule (elles passent d’un côté à l’autre), aggravée par le bruit et la lumière

  — 105

 Lachesis … migraines ménopausique ou éthyl

Lilium tigrinum(mg) … migraine avec précordialgies et congestion utérine, patiente anxieuse et irritable –> phobique hystérisée (problème sexuel et/ou religieux ?)

Sanguinaria canad. (ph) … migraine pulsatile surtout droite, périodique, avec nausées aggravée par le bruit, la lumière et les odeurs (nourriture) Staphysagria(na) … migraine avec sensation «d’engourdissement du cerveau », patiente hypersensible refoulé.

Turnera damiana (na) … améliorée par les applications chaudes.

  • Les migraines ophtalmiques qui constituent un cas particulier (Yang en excès localisé = manifestation à la face, toujours le même œil). Il est intéressant de tester (palpation) les points d’acupuncture de l’œil :

– 1 vessie (angle interne) + 10 vessie (point post. d’appel)

– 1 VB (angle externe) + 20 VB (point postérieur d’appel)

– 1 Estomac (pt. inférieur) + 6 Estomac (point post. d’appel)

  NB. veuillez à éliminer un diagnostic organique (ex.: glaucome, exoph- talmie, zona …) qui nécessiterait une exploration spécialisée.

Diagnostic différentiel des migraines :

– la céphalée de la maladie de Horton … biopsie de l’artère temporale – les céphalées de tension (voir plus haut) qui ont une durée variable, de 30 minutes à 7 jours. Elles sont bilatérales, constrictives, elles ne sont pas accompagnées de nausées, permettent l’activité et ne sont pas aggravées par le mouvement.

Traitement des migraines par les oligo-éléments :

Cobalt = traitement de la crise : 1 ampoule toutes les heures.

Manganèse + Cobalt + Soufre : traitement de fond, en alternant les prises .

Traitement des migraines par l’anthroposophie :

– en chronique … Ferrum sider. D10 + Silicea D20 + Sulfur D6, alterné avec Aurum D10

– en aigu … Antimonium met. D8 + Chamomilla D3 + Tabacum D10

Les échecs … sont constitués de patient(e)s avec des céphalées (ou migraines) qui sont anciennes, invalidantes. Ils sont la plupart du temps

     — 106

polymédicamentées. Après avoir éliminé les troubles précédemment exposés, vous devrez :

1 / toujours rechercher un « champ perturbateur » (c’est à dire une épine irritative) négligée …

  2 / demandez un BNS afin de mettre en évidence un trouble caché des équilibres du milieu intérieur (ex.: anergie, acidose localisée, dyslipémie

 ou hyalinose …) qui font le lit des céphalées/migraines récidivantes.

 Les laboratoires homéopathiques ont tous essayé de mettre au point des complexes couvrant le plus possible de cas de céphalées et migraines. Vous comprenez qu’en dehors d’un diagnostic précis et du choix du remède homéopatique spécifique, c’est « mission impossible » … mais le marché est tel que ceux-ci s’y sont quand même risqués :

 .

 Lab. Boiron … triche avec sonCéphyl, qui contient un antalgique classique !

  Lab. Reckeweg (Allemagne) … R « 16 » CIMISAN (Actea racem. D4, Gelsemium D2, Iris vers. D2, Sanguinaria D2, Spigellia D4)

  Lab. Heel (Allemagne) … propose des complexes qui permettent un conseil téléphonique ciblé :

  GELSEMIUM HOMACCORD … migraine occipitale, névralgie cervico- brachiale (Actea racemosa D2-D10-D30-D200, Gelsemium D2-D10-D30- D200, Rhus tox.D3-D10-D30 -D200 gouttes, inj.)

HORMHEEL (gouttes) … complexe d’équilibration hormonale (Cyclamen, Erigeron, Ignatia amara, Moschus, Pulsatilla, Sepia, Thlaspi b.p., Viburnum …)

SPIGELON (comprimés, gouttes, inj.) … céphalées chroniques (Belladonna D3, Bryonia D3, Gelsemium D3, Melilotus D3, Natrum carb. D3, Silicea D12, Spigelia D12, Thuya oc. D12).

Lorsque nous interrogeons la banque de données des BNS, au chapitre « céphalées et migraines », nous découvrons que ces symptômes sont fortement corrélés avec :

 1. des signes de décompensation psychologique = asthénie, dépression, insomnie,

2. les pathologies allergiques précédemment étudiées = rhume des foins, asthme, eczéma,

3. des maladies vasculaires normalement céphalalgiques = l’HTA ++

 — 107

  Dans le cas ci-dessus, on observe un effondrement des paramètres de structure (dont Bêta = Foie) et de fonction, typique des affections allergiques chroniques.

Les plantes proposées par la base de données des BNS qui se sont révélés les plus efficaces sont :

• Raphanus sativus niger (na) 1D … remède de décongestion hépato – vésiculaire

• Solanum lycopersicum (ca) 1D … si migraine vasculaire battante (type Belladonna)

• Thea chinensis(s) 1D … vasculaire, anti-oxydante et psychotonique (précurseur GABA).

• Petasites off. … la racine de grande camomille

 Certains sels des BNS se sont révélés efficaces dans les migraines vraies, ainsi l’association : Silicea + Ferrum muriaticum + Natrum selenicum 6 DH aa …

— 108

 Cas cliniques

Cas clinique 1

Monique est une dentiste en surpoids, qui consulte pour des raideurs et douleurs lombaires. Le BNS révèle un terrain intoxiqué (donc avec une sensibilité tendino-musculaire exacerbée), un phénomène de stress oxydatif intense (les 3 Euglobulines sont élevées), d’un passage en phase acide (hyper Alpha 1 – inflammation / hypo Albumines – sécheresse) et de plus de tests (hyper Am + Mn + Ca) évoquant un diabète débutant qui se signale par une hypercholestérolémie !

Dans un tel cas, les conseils hygiéno-diététiques sont primordiaux. Il faudra bien sûr les appuyer par une cure d’antioxydants et d’Oméga3. Une plante hypoglycémiante et hypolipémiante aura bien sûr un excellent effet : Arctium lappa (la Bardane) TM 15 gouttes/jour.

  — 109

Cas clinique 2

Une femme de 37 ans, qui a pour seul antécédent une appendicectomie, consulte pour des douleurs apparues progressivement, à type de brûlures et de « muscles noués ». Le tableau se complète d’une fatigabilité au moindre effort. Il n ’y a pas de dérouillage matinal, les antalgiques et les anti-inflammatoires n’ont eu que peu d ’effet. A présent, elle se plaint d’insomnie et de dépression. 13 des 18 « points de Yunus » sont douloureux à la pression, alors que les examens biologiques classiques sont normaux : on peut donc conclure à une fibromyalgie.

Cas clinique 3

Mr. L … Jean-Luc est un sympathique ostéopathe de 39 ans. Il est mince et sec et se plaint de douleurs diffuses des petites articulations des doigts.

   — 110

Le BNS est globalement hypo, ce qui est typique des sujets dystoniques. Or le « calcul des terrains » proposé par le BNS fait apparaitre une évolution nette vers la DEMINERALISATION. La plante choisie parmi les six proposées est Symphytum off. (la Consoude), une des plus reminéralisantes de la pharmacopée.

Cas clinique 4

Un homme de 59 ans vient consulter pour des douleurs musculaires apparues il y a 4 ou 5 mois. Ce patient dit n’avoir aucun antécédent médical. Il paraît en excellent état général, pratique le jogging : après 2 à 3 kilomètres, même à rythme modéré, il ressent des douleurs qui affectent les cuisses et les mollets et qui s’estompent à l’arrêt de l’effort : il craint d’avoir une artérite, comme son père. L’examen vasculaire et neurologique est normal.

Son BNS est très hypofloculant : on apprend alors qu’il reçoit depuis 6 mois un traitement hypolipémiant (alors que son taux de cholestérol initial était peu élevé) … A l’arrêt de ce traitement toxique et inutile, les douleurs disparaîtront en quinze jours !

Cas clinique 5

Femme menue, hypersensible, célibataire de 50 ans, infirmière de bloc opératoire. Un interrogatoire simple permet de la classer en terrain DYSTONIQUE (Poumon).

Une sciatalgie droite l’empoisonne depuis quelques jours, sans que rien (médicaments ou manipulations) ne l’améliore vraiment. Un bref testing des dents met en évidence un foyer sous un bridge inférieur gauche : le dentiste interrogé confirme. Dès que la dent est traitée, la douleur lombo-sciatique disparaît (phénomène bien connu en neuralthérapie) !

Elle était passé en phase ACIDE par la présence d’une épine irritative sur une sécheresse tissulaire nette, induite par une ménopause précoce (elle se plaint d’ailleurs de quelques bouffées de chaleur), ce qui nous incite à lui proposer un complexe de ménopause, améliorant son moral, sa peau et la souplesse articulaire.

  — 111

Cas clinique 6

Sympathique confrère vétérinaire, qui ces derniers quinze jours a vu apparaître, suite de soucis, un bouton de fièvre à la lèvre (herpès ?), une fatigue avec irritabilité et une hémorragie hémorroïdaire qui l’ont inquiété. A présent tous ces symptômes ont disparu.

Il semble que cet ami, soit passé à travers une brève phase ACIDE, dont il est à présent sorti … mais attention à la récidive : un IMUPRO révèle une forte intolérance au GLUTEN, le régime d’exclusion s’impose, ainsi qu’un traitement adapté à son terrain INTOXIQUÉ (foie) de base.

Cas clinique 7

Mère de famille enveloppée (surpoids abdominal + diabète familial + HTA = syndrome métabolique), anxieuse, le BNS révèle un terrain VASCULAIRE. Elle a du mal à perdre du poids, car elle est en psychothérapie et la réactivation de situations familiales et conjugales peu satisfaisantes la bousculent quelque peu.

Sa plainte actuelle est minime : elle a un œdème rougeâtre et brulant de la paupière supérieure droite. Nous discutons quelques minutes et je lui conseille simplement de ne rien faire et d’observer le phénomène (trois méridiens arrivent à l’œil : Vessie, VB et Estomac, tous peuvent être impliqués dans son vécu affectif). Dès le soir, la gène disparaît. Il faudra lui faire admettre qu’un régime améliorerait sa silhouette, mais aussi beaucoup des phénomènes congestifs dont elle se plaint d’habitude.

Cas clinique 8

Une femme de 62 ans, enveloppée, consulte car, depuis trois mois, elle a mal « partout », nuit et jour et a maigri de 5 Kg (sans régime). Les douleurs sont « osseuses », à type de brûlures, majorées par la toux ou les éternuements …

Ce type de douleurs (avec radiculalgies thoraciques) évoque un processus malin : métastase, myélome ou lymphome. La VS est à 98 mm, le BNS est hyperfloculant en Gamma. La découverte d’un pic monoclonal confirme

   — 112

le diagnostic de myélome multiple. CALENDULA OFF. TM soulagera un temps cette patiente.

Aspect d’hyper gammaglobulinémie massive (cf. pic monoclonal en Gamma !) au dépend des autres groupes protéiques.

 — 113

Conclusion

L’enkystement des préjugés médicaux, c’est ce que dénonçait déjà Claude Bernard dans sa fameuse « Introduction à l’étude de la médecine expérimentale ». Malheureusement, nous en sommes toujours là !

La neuralthérapie est encore largement méconnue dans les pays francophones et c’est bien dommage, car c’est elle qui permet de comprendre le mécanisme des différentes dysfonctions qui sous-tendent les douleurs chroniques et d’organiser la stratégie des interventions salvatrices.

Il en est de même pour le BNS qui se révèle un outil biologique qui va vous permettre :

—> d’objectiver les points faibles des régulations. En comprenant ce qui est en jeu, le patient calme ses angoisses et comprend l’intérêt du changement des mauvaises habitudes,

—> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant parfois des antécédents lourds et des traitements complexes),

—> de recadrer les différentes interventions dans une stratégie

cohérente.

Au fil des consultations, vous serez amenés à repenser l’équilibre de votre patient : calmer ses douleurs, l’aider à retrouver la fonction et à apprivoiser les soucis du quotidien … parfois, nos ambitions vont être limitées par la plasticité mentale (cf. l’âge biologique !) et les déformations acquises, l’espacement des consultations de surveillance, le suivi relatif du traitement (d’où l’intérêt de proposer peu de produits, mais ciblés), le manque de pratique d’activités sportives et psychostimulantes …

— 114

Bibliographie

Les classiques …

« Vaincre la douleur » Sélection du Reader’s Digest 1999 … www.observatoiredeladouleur.com … gestes pratiques, reportages congrès, bases de données

SERVAN-SCHREIBER David « Guérir sans médicaments, ni psychanalyse  » (Robert LAFFONT, 2003)

La neuralthérapie …

DOSCH M. « Introduction à la neuralthérapie avec les anesthésiques locaux » Haug Verlag 1983

DOSCH M. « Atlas des techniques de neuralthérapie » Haug Verlag 1994 RICHAND P., PELZ G., De WINTER E. «Aspects actuels de la neuralthérapie » EMI 1983

RICHAND P., et BOULNOIS J.Louis « Les rayonnements laser en thérapeu- tique médicale » (les cahiers de Biothérapie Juin 1982)

Matériel : « Xyloneural » (lignocaïne) lab. Grebo Fiebberbrunn (Autriche)

MIL-THERAPIE : commercial@physioquanta.com

Test de vitalité pulpaire : CRYOPULPE (lab. Biodica, 92160 Antony)

L’outil de biologie fonctionnelle …

HENSHAW G. R. « The serum reactivity test » (Exposition Press, 1980) WUHRMANN F. et WUNDERLY Ch. « Les protéines du sang humain » (collection de l’institut Pasteur, Flammarion, 1961)

SANDOR G. « Séméiologie biologique des protéines sériques » (Maloine, Paris 1975)

GIRAUDET P., FAURE A. et FROT J.C. « La réaction inflammatoire » (Vigot, 1984)

RECKEWEG H.H « Thérapie de routine  » lab. Heel 76532 Baden-Baden BUSSI-DEGREMONT D. « Essai d’objectivation des phénomènes douloureux dans les colloïdes sériques » thèse de doctorat en médecine de (Marseille 1986)

RUEFF Dominique : « L’immuno-nutrition » (F.X. De Guibert, 2007)

     — 115

Les reflexothérapies …

BRUNEAU GIMBERT D. « Allo Reflexo bobo » (ed. Circulo virtoso, 2013)

La méthode de Jones …

JONES L.H. « Strain and Counterstrain » The cranial academy (USA 1981) DEBROUX J.J. « Relachement myofascial spontané et tender points » (ed. Frison-Roche 1998)

Auriculothérapie …

Annales du premier symposium international d’auriculothérapie et d’Auriculomédecine, Mai 1994 GLEM

NOGIER P. « Traité d’Auriculothérapie » Maisonneuve (1969)

NOGIER P. « De l’Auriculothérapie à l’Auricolomédecine » Maisonneuve (1981)

NOGIER P. « L’homme dans l’oreille » Maisonneuve

NOGIER Raphael « Introduction pratique à l’auriculomédecine : la photo- perception cutanée » (Haug, 1993)

BOURDIOL R.J. « L’auriculo-somatotopie » Maisonneuve (1981)

TURGEON Madeleine « Le révélateur » (cartographie mobile, 2006, madelturgeon@sympatico.ca )

P. NOGIER et R.J. BOURDIOL « Loci auriculo medicinae » deux planches (Maisonneuve 1975)

Albert ROTHS et E. KIENER « Acupuncture dentaire, auriculothérapie, reflexothérapie facio-buccale » (Trédaniel, 1989).

KOVACS René « L’Auriculomédecine en consultation journalière » Maloine (1983)

VULLIEZ Chantal « Précis pratique de Laserthérapie » Roger Jollois (1994) LECLERC B. « Précis d’auriculothérapie » (2 tomes)

Revue d’Auriculomédecine, de 1975 à 1984 (37 numéros)

ROUXEVILLE Yves « Acupuncture auriculaire personnalisée » (Sauromps médical, 2000)

GUARRASI Sébastien: « Effets ressentis après une technique de Jones, dite de détente des muscles masticateurs, chez des sujets atteints de fibromyalgie », juin 2008 Ecole suisse d’ostéopathie, mémoire de fin d’études

   — 116

SEDATELEC (matériel spécifique proposé) Tel. 04 72 66 33 22

Chromathothérapie …

1. « Traité de couleur thérapie pratique » (Trédaniel, 2014)

2. « L’oracle des couleurs Arc-en-ciel » (Trédaniel, 2014)

 L’école de Chromathérapie de Pierre VAN OBBERGHEN en Belgique est réputée (lumencure) : www.color-institute.com/

  GOETHE J.W. « Traité des couleurs » (Triades)

SCHLEMMER Andrée « Vivre mieux et guérir par les couleurs » (Albin Michel)

BOURDIN Dominique « Le Langage secret des couleurs » (Grancher)

EDDE Gérard « Les Couleurs pour votre santé » (édition Dangles)

DI SABATINO Roland « Ces couleurs qui nous guérissent « (Presses Pocket)

PAGNAMENTA Neeresh F. « Mon enfant et la chromothérapie » (La Quinta, 1998)

AGRAPART Ch. et Michèle «Guide thérapeutique des couleurs» (ed. Dangles)

AGRAPART Christian « Chromatothérapie des points d’acupuncture » (ed. CEREC)

 La MTC …

AUTEROCHE B. « La topographie des méridiens » TAN Richard Teh-Fu « Acupuncture 1 2 3 », 2007

Clinique …

MERGUI André « Prisonnier de la Fibromyalgie ou maladie de la fatigue chronique, l’espoir retrouvé ! » (ed. Diagnostic et traitement, décembre 2001).

 — 117

4ème de couverture :

J. Yves HENRY a eu la chance de découvrir, dès les années 70, la neuralthérapie avec RICHAND P., PELZ G., De WINTER E. et l’auriculothérapie avec P. NOGIER et R. KOVACS. Il a complété cette approche par diverses techniques manuelles. Dès lors les résultats probants sur des phénomènes douloureux résistants se sont succédés.

Catherine CATTAERT se sert quotidiennement de la méthode du dr. Tan pour « chasser les douleurs » de façon simple et rapide. La médecine chinoise lui a offert un cadre conceptuel qui éclaire les mécanismes cliniques des douleurs aiguës et chroniques. De plus la MTC éclaire le choix des remèdes homéopathiques correspondants, dans une logique diathésique.

Les travaux de biologie sérique (BNS – www.mybiobox.com) leur ont permis de mieux explorer les déséquilibres du milieu intérieur, qui président à l’apparition et au maintien des douleurs chroniques. En outre, le choix informatique d’une plante destinée à compenser au plus près les troubles objectivés, leur a fait découvrir des propriétés antalgiques oubliées.

Devant les résultats obtenus à l’aide de ces moyens simples, logiques et économiques au service de la réduction de la douleur, nombre de leurs élèves et confrères utilisateurs du site www.medecine-integree.com, leur ont demandé de présenter son expérience dans ce petit ouvrage pratique qui pourra servir à éclairer leurs options thérapeutiques.

  118

Compléments alimentaires

et alicaments

Jean-Yves HENRY

Hervé CASTEL

Faculté Francophone de Médecine Intégrée

 1

Compléments alimentaires

et alicaments

Eléments indispensables de bonne santé

Outils des praticiens naturopathes

Jean-Yves HENRY

Hervé CASTEL

Faculté Francophone de Médecine Intégrée

www.medecine-integree.com

 2

J. Yves HENRY et Hervé CASTEL sont tous deux médecins généralistes, homéopathes

et acupuncteurs. Ils se connaissent depuis longtemps et ont toujours plaisir à

échanger leurs expériences.

Jean-Yves HENRY s’est très tôt impliqué dans divers travaux de recherches et

développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au

diagnostic et au choix thérapeutique. Il a été inspiré dans son intérêt des

compléments alimentaires par les précurseurs allemands de l’homotoxicologie qui

associaient remèdes homéopathiques, vitamines, sels minéraux et organothérapie

dans une logique de correction des dégradations progressives des régulations.

Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines

de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux.

Ceux-ci soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il

s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques,

au carrefour de la santé et de la nutrition.

Hervé CASTEL a été inspiré dans son intérêt des compléments alimentaires par les

travaux de l’école américaine de médecine orthomoléculaire. Il est ainsi devenu un

pionnier en micro-nutrition et un expert reconnu en biologie du sport de haut niveau

et de la performance en compétition. Consultant pour des équipes de 1ère division

en football (notamment l’équipe de France, et en GB d’Arsenal et de Liverpool), de

rugby, cyclisme, tennis, ski et d’équitation. Il est membre ‘d’Equall’ (Académie

Européenne de la Qualité de Vie et de la Médecine de la Longévité). Il est chargé

d’enseignement à la faculté de Bobigny.

Remerciements :

Aux confrères amis, professeurs et collaborateurs qui nous ont aidés à formuler nos

hypothèses de travail et à valider ces théories. Ce livre est aussi dédié à nos patients,

qui par leurs judicieuses questions et observations, nous ont permis d’affiner, de faire

connaître et évoluer les méthodes que nous vous proposons aujourd’hui.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays

 3

Ouvrages disponibles via FFMI :

Biologie fonctionnelle :

« La médecine demain ? » Françoise et J.Y. Henry 170 pages

Traductions :

« Le test de réactivité sérique » traduction de G. Henshaw 125 pages

« L’esprit et la matière » traduction de E.C. Whitmont (1982) 220 pages

L’homéopathie diathésique :

« Le précis d’homéopathie diathésique » J.Y. Henry et C. Cattaert 160 pages

Les rapports entre homéopathie, MTC et pathologies organiques

« Les gaz en homéopathie » J.Y. Henry 65 pages

« Quand Freud rencontre Hahnemann » Françoise Collin-Henry 240 pages

« Matière médicale diathésique » Françoise et J.Y. Henry 308 pages

« Répertoire de médecine intégrée » F. et J.Y. Henry 382 pages

Les posters didactiques : Poster 1 = Homéopathie et MTC

Poster 2 = Les 3 abords de la MMH Poster 3 = Genèse de la subjectivité

Clinique :

« L’art de la consultation » J.Y. Henry 110 pages

« Retrouve ton poids de forme » J.Y. Henry 110 pages

« Solutions des douleurs aiguës et chroniques » J.Y. Henry et C. Cattaert 110 p.

« Le cancer, causes, formes et traitements adjuvants » J.Y. Henry 110 pages

« Les huiles essentielles » J.Y. Henry 100 pages

« Comprendre et se débarrasser des allergies et intolérances alimentaires » J.Y.H.

« Les stratégies anti-âge » J.Y. Henry 155 pages

« Les maladies auto-immunes et neuro-dégénératives » J.Y. Henry 132 pages

« La médecine anthroposophique au 21 ème siècle » 100 pages

« C’est du chinois ! La MTC pour les praticiens » J.Y. Henry et C. Cattaert 120 p.

« L’homéopathie facile : les remèdes complexes » J.Y. Henry 100 pages

« C’est dans la tête, docteur ? » J.Y. Henry 140 pages

« Organo et sérothérapie » J.Y. Henry 75 pages

 4

Table des matières

Avant-propos … 7

Chapitre 1 Quelques définitions 10

Première partie … Evaluer la nature du trouble

Chapitre 2 Etablir un diagnostic fonctionnel précis 16

Le questionnaire symptomatique 18

Le bilan IOMET 21

Chapitre 3 Les outils biologiques d’évaluation

BNS 24

BNT 29

Intolérances alimentaires 40

Autres bilans 43

Seconde partie … Définir un axe de traitement

Chapitre 4 Les régimes alimentaires 45

Les acides gras 62

Les laits et substituts 79

Chapitre 5 Les compléments classiques

Les vitamines 83

Les oligo-éléments 86

Les diathèses de Ménétrier 89

La lithothérapie 95

Le plasma de Quinton 96

L’argile 97

Les acides aminés 100

Spiruline et micro-algues 102

Chapitre 6 La gemmothérapie 108

 5

Chapitre 7 Les champignons 126

Troisième partie … Eviter les erreurs

Chapitre 8 Reconnaitre les effets secondaires allopathiques 131

Les compléments à utiliser avec précautions 132

Chapitre 9 La pratique naturopathique 137

Les contre-indications du « drainage » 139

L’équilibre acido-basique 140

Microbiote : pro ou prébiotiques ? 142

Chapitre 10 Une gamme de compléments alimentaires 151

Chapitre 11 Cas cliniques 153

Bibliographie 159

 6

Avant-propos

L’histoire des alicaments a commencé dans les années 1950, lorsque l’agriculture

intensive, d’abord américaine, puis européenne, a augmenté considérablement ses

rendements au prix de sélection génétique, d’engrais et de pesticides, mais au

détriment de leur qualité. Les légumes et les fruits frais que l’on mange aujourd’hui

n’ont plus la même richesse nutritionnelle qu’avant.

Dans le sillage de Mac Donald, les habitudes alimentaires ont aussi changé !

Selon Santé publique France, plus de 80 % des Français ne consomment pas assez de

fibres et d’oméga-3 et mangent trop de sucres, de graisses saturées et de sel. De

nombreux cas de diabète, d’hypertension, de dépression seraient donc aggravés par

le manque de nutriments de qualité et par la consommation d’aliments néfastes à la

santé. De plus ces méthodes de l’industrie alimentaire ont favorisé l’émergence

d’intolérances multiples (gluten, laits, oeufs …) à la base de pathologies chroniques

nouvelles. Je vous rappelle que les deux plats les plus consommés au monde sont le

burger et la pizza !

D’un autre coté, la médecine universitaire, sous la poussée de l’EBV (Evidence Based

Medicine = médecine des preuves) s’est progressivement spécialisée, découpant

l’humain en de multiples spécialités et se livrant à la toute puissance chimique et

financière de Big Pharma, qui a tôt fait d’évacuer les approches humanistes et

naturelles de la maladie, comme l’homéopathie, la phytothérapie et la MTC.

Si les infections ont reculé devant les antibiotiques, les troubles endocriniens devant

les hormones de synthèse, les troubles nerveux devant les psychotropes, de

nouveaux symptômes sont apparus, liés à des carences ou à des intoxications

progressives …

Les praticiens de médecine naturelle se sont spécialisées dans la prise en charge des

affections fonctionnelles et/ou liées au vieillissement. De petits laboratoires de

 7

nutrition et de phytothérapie se sont développés et proposent des concentrés d’actifs

en même temps que des formations simples et gratuites.

La démarche de certains n’est cependant pas exempte de critiques : plutôt que de

s’attaquer aux causes du problème : pollution, rythme de vie, intoxications diverses

(alcool et tabac en tête) et alimentation moderne (excès de sucres, de sel et de

mauvaises graisses), il est beaucoup plus lucratif de vendre des « contre-poisons »…

Si les pharmacies représentent toujours 50% des parts de marché des compléments

alimentaires, ces produits sont très présents dans les magasins bio et en commande

directe via internet. Le marché est entrainé par les conseils des médecins et de

nombreux paramédicaux, naturopathes en tête, qui en ont fait un outil de conseil

courant.

 8

La France dénombre environ 6000 naturopathes en activité. Actuellement, plus de 70

écoles forment des praticiens en un, deux ou trois ans (selon la densité des cours et

des programmes). Le contrôle des parcours de chacun étant effectué par des

syndicats professionnels (SPN, OMNES) et plus récemment par des mutuelles qui leur

proposent un remboursement des consultations (ex.: Cosmico). En Suisse, 6000

praticiens également (pour une population 8 fois moindre !), la profession y est

organisée, avec un diplôme fédéral (validant environ 1000 heures de formation en 5

ans), les consultations étant remboursées par la plupart des caisses maladies (en

fonction des couvertures choisies).

Au niveau de notre pratique, nous voyons arriver chaque jour des patients avec des

prescriptions multiples. Celles-ci nous frappent toujours par deux constantes :

1 – Il y a souvent une association (pas toujours pertinente) d’anti-oxydants, d’Oméga 3

et de probiotiques.

2 – L’ordonnance contient en outre plusieurs autres composants qui nous font bien

comprendre qu’aucun axe de traitement n’a été défini et que le praticien égaré mise

sur une « détox tous azimuts » pour améliorer la situation.

Outre le prix – non négligeable – de ces produits, il est clair qu’un apport non ciblé ne

pourra que faire perdre du temps – et de l’argent – au patient.

Nous avons rédigé ce livre pour faire le point des pratiques et des produits qui sont

proposés aux praticiens et aux patients. Certains sont utiles et donnent parfois des

résultats spectaculaires, d’autres sont souvent inutiles, enfin certains sont toxiques et

ne devraient pas être proposés, ni utilisés.

Cet exposé ne prétend pas être complet, mais vise surtout à vous faire profiter de

notre expérience dans la pratique des soins physiologiques de terrain.

 9

Chapitre 1

Quelques définitions

Que sont les alicaments ?

Prendre soin de sa santé et se nourrir convenablement sont des arguments

plébiscités par nos contemporains, déroutés et déçus par une médecine minutée, aux

effets secondaires puissants. Mais que sont les alicaments exactement ? D’où

viennent-ils et quelles vertus ont-ils pour la santé ?

Le terme « alicament » est la contraction des deux mots : « aliment » et

« médicament ». Il désigne donc des aliments ayant des vertus physiologiques. La

définition que l’on trouve habituellement est la suivante : « Aliment dont la

composition explicitement formulée implique un effet actif sur la santé du

consommateur ».

Les alicaments sont des aliments ayant un bénéfice pour la santé, en plus de leur

valeur nutritive. Ils sont régulièrement mis en avant, afin de lutter contre certaines

maladies métaboliques, ou encore pour des stratégies minceur ou détoxication.

On peut ainsi observer quatre types d’alicaments :

— Ceux qui sont naturellement riches ou pauvres en certains éléments (sucres,

lipides, minéraux, fibres ..), exemples :

• Des fruits riches en vitamines, des légumes riches en fibres

• Des huiles végétales riches en Oméga 3 et 6

• La levure maltée, riche en fibres, protéines et vitamines.

• Algues marines et micro-algues d’eau douce …

— Ceux qui sont transformés, enrichis ou appauvris en certains éléments. Ainsi,

notamment :

• Des aliments et boissons fermentés, riches en pré-biotiques

• Les laits et yaourts enrichis en pro-biotiques ou en Calcium

• Les œufs ou les pâtes, également enrichies en Omega-3

• Des aliments allégées (écrémés, sans sucre ou sans cholestérol)

 10

• Des margarines enrichies en phytostérols et Oméga 3

Ces aliments peuvent apporter différents bienfaits à l’organisme, comme un meilleur

transit, une plus longue période de sensation de satiété dans le cadre d’un régime, un

renforcement du système immunitaire, etc… Mais d’autres vertus peuvent être

trouvées dans les alicaments, comme atténuer les bouffées de chaleur des femmes

ménopausées. Ils peuvent également ralentir un problème d’ostéoporose, voire,

même, favoriser la libido, préparer la peau au soleil, aider à perdre quelques kilos ou

encore chasser les idées noires… Enfin, au niveau de la beauté, certains d’entre eux

contribuent à l’embellissement de la peau, ou encore effacent les rides.

Différences entre « Alicaments » et « Compléments alimentaires »

On prête aux deux des fonctions similaires, la différence étant que les compléments

alimentaires sont principalement vendus en unitaires ou en mélanges dans le

commerce sous forme de comprimés, ampoules, gélules, sachets ou pastilles et ne

sont pas assimilés à l’alimentation classique, comme le sont les alicaments.

Des études montrent qu’en France plus de 25% des femmes et environ 15% des

hommes prennent de manière assez habituelle des compléments alimentaires. Ils le

font souvent sans avis médical, « au hasard », dans le but de combler d’éventuelles

carences ou donner un petit « coup de fouet » à leur organisme. D’après

l’observatoire de l’année 2020 du SYNADIET, le marché des compléments

alimentaires a connu une croissance de 20% par an pour atteindre 5 milliards d’euros

de chiffre d’affaires en Europe.

Avant d’enrichir votre alimentation, il convient d’évaluer correctement vos besoins,

d’autant que certaines vitamines accumulées peuvent être problématiques à plus ou

moins long terme. Ainsi les vitamines A et D peuvent occasionner nausées, perte

d’appétit et de poids, ou même des anomalies sanguines ou des troubles rénaux. Les

omega-3 en trop grande quantité peuvent perturber le transit digestif ou fluidifier le

sang en excès.

 11

Ce sont bien entendu des risques rares, mais qui existent néanmoins et qu’il faut

connaître. Une consommation raisonnée n’apporte pas de soucis particuliers. Il

convient simplement de ne pas dépasser la dose journalière recommandée (AJR) et

tenir hors de portée des jeunes enfants.

En fait, qu’est-ce qu’un complément alimentaire ?

Selon la directive 2002/46/CE du Parlement européen, transposée par le décret

n°2006-352 du 20 mars 2006, les compléments alimentaires sont « Les denrées

alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui

constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un

effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés… »

Il existe de nos jours de nombreux compléments alimentaires. Ceux-ci doivent être

déclarés auprès de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la

répression des fraudes, qui examine leur composition pour délivrer les autorisations.

Le complément alimentaire n’est pas un médicament, il ne peut, par définition,

revendiquer aucun effet thérapeutique. Par ailleurs, les allégations nutritionnelles et

de santé, susceptibles d’être indiquées sur les produits, sont strictement encadrées

par la réglementation européenne.

Quelles sont les vertus des compléments alimentaires ?

Fruits d’études scientifiques validées par l’AFSSA, les alicaments ont une efficacité

prouvée sur certains troubles et permettent de protéger le corps dans le cadre de

pathologies chroniques comme l’hypertension artérielle, les troubles cardio-

vasculaires ou encore de certains troubles urinaires.

Les études se sont multipliées ces dernières années pour valider cette approche.

Signalons en particulier l’étude de cohorte SHEEP en Suède et SU.VI.MAX en France.

Celle-ci, débutée en octobre 1994, est en train de suivre 13 000 volontaires âgés de

35 à 60 ans. Les études animales sont également parlantes : les scientifiques

allongent la vie de souris (+ 20%) en contrôlant l’alimentation, en réduisant l’apport

 12

calorique ou en surrexprimant (par génie génétique) une enzyme anti-oxydante dans

leurs mitochondries. Formulée pour la première fois en 1956 par HARMAN, la théorie

du vieillissement par les radicaux libres, se trouvait ainsi validée.

Les compléments alimentaires peuvent ainsi revendiquer, par l’amélioration des

apports nutritionnels quotidiens, une augmentation du pouvoir à affronter la saison

froide, ou de mieux digérer, avoir des cheveux soyeux et brillants, des ongles forts, de

mincir ou encore supporter les désagréments de la ménopause, ou de la grossesse

par exemple.

Il est cependant conseillé d’apprendre à les connaître et de savoir, avant d’en

consommer, desquels on a réellement besoin. Car, à chaque organisme, à chaque

situation, ses propres compléments alimentaires. C’est le but de cet ouvrage.

Comment faire la différence entre aliments aux bienfaits prouvés pour votre santé et

les « modes » des stratégies marketing pour vous vendre des produits à prix d’or ?

Les « superaliments » sont à la mode ! Certains sont devenus une arnaque à grande

échelle … Même l’industrie agro-alimentaire s’y est mise, empochant des

milliards avec des produits chers, qui bien souvent ne vous apportent quasiment

aucun bénéfice … et peuvent même se révéler toxiques !

Comment s’y retrouver ? Dans ce livre, nous allons essayer de remettre les choses à

leur place. Pour les utiliser efficacement :

—> apprenez à affiner votre diagnostic fonctionnel, pour que vous puissiez définir

une stratégie de supplémentation simple et cohérente.

—> évitez les idées fausses et les produits inutiles ou potentiellement dangereux.

Nous vous conseillons, bien sûr, la lecture de cinq de nos précédents livres, qui sont

une introduction ou un complément aux sujets traités ici :

1/ « L’art du diagnostic » avec ses différents niveaux : nosologique, fonctionnel,

psycho-émotionnel et homéopathique.

2/ « La médecine demain ? », qui présente la méthode des BNS

 13

3/ « Les stratégies anti-âge » dans lequel nous avons déjà développé :

—> Les différents outils d’évaluation biologique du terrain,

—> Les effets délétères de certains remèdes allopathiques,

—> La micro-nutrition : les sels biochimiques, les acides aminés …

—> Les 38 « fleurs de Bach », une phytothérapie diluée à visée émotionnelle.

Nous reprendrons cependant certains de ces sujets dans cet ouvrage qui se veut plus

détaillé.

4/ Nous ne parlerons pas non plus des huiles essentielles et des eaux florales, car

déjà développées dans : « Les huiles essentielles » FFMI 2021

5/ « L’organothérapie – sérothérapie », qui fait le point de ces traitements de

stimulation organique directe (nous mettons en avant la gamme du lab. IMMOV), a

été développé dans cet ouvrage spécifique.

Nous envisagerons à chaque chapitre les différents types de compléments

alimentaires proposés, au sein d’une gamme simple et efficace (laboratoire

Physionat), associations réalisées par H. Castel dans une optique ciblée.

 14

Première partie … Evaluer la nature du trouble

 15

Chapitre 2

Etablir un diagnostic fonctionnel précis

Comment s’y retrouver dans tous les alicaments et compléments alimentaires

proposés dans le commerce ? Mais surtout de quoi avons-nous besoin ? Cela passe

par un diagnostic fonctionnel (niveau organique et type de troubles) qui s’appuiera à

l’occasion sur des examens de biologie spécifique.

L’interrogatoire est un moment essentiel de la consultation. Quelques questions

simples permettent d’évaluer le type de problème et son origine supposée, car les

symptômes cliniques à valoriser sont au croisement …

* des contraintes psychologiques actuelles et anciennes (historicité),

* des contraintes physiologiques actuelles et anciennes (sommation),

* du potentiel du génome (les fragilités familiales).

Les troubles dans l’espace des organes

fig. 1 – les terrains 4 (+ 2) hippocratiques (axes chaleur/froid – humidité/sécheresse)

 16

Quels sont les organes les plus impactés par ces contraintes ou fragilités ? Pour ce

faire, nous systématiserons nos recherches dans le cadre des quatre polarités

hippocratiques, d’ailleurs proches des cinq éléments (pôles énergétiques) chinois.

Patient intoxiqué = Foie/VB … éléments Soufre et Magnésium

Patient dystonique = Poumon/GI … éléments Phosphore et Zinc

Patient lymphoïde = Rate-Pancréas … éléments Calcium et Chrome

Patient acide = Estomac/hypophyse … éléments Sodium

Patient déminéralisé = Rein/Vessie … éléments Potassium et Iode

Patient vasculaire = Cœur/IG … éléments Or et Silice

fig. 2 – les terrains 4 (+ 2) hippocratiques et leurs organes-clefs

Les symptômes évolueront :

de gauche à droite : pathologies de chaleur (inflammatoire) / froid (scléreux)

de haut en bas : tissus humides (oedème) ou secs

 17

Quels sont les symptômes qui amènent les patients à consulter ?

Essentiellement une dizaine de troubles fonctionnels où l’allopathie n’a que des

résultats partiels :

La fatigue Les troubles du sommeil

Les céphalées et migraines Les troubles du transit digestif

Le surpoids Les déséquilibres hormonaux

Les déficits immunitaires Les troubles de la mémoire et de la concentration

Les problèmes de peau Les états anxio-dépressifs …

Faire le point de la situation actuelle de la santé de votre patient et de la dynamique

des évènements (l’évolution à prévoir) nous parait essentiel, d’autant que pour agir

efficacement sur les différents processus en cause, nous devons en comprendre les

mécanismes somatiques.

Le questionnaire symptomatique

Les symptômes cliniques ont une forte valeur d’orientation du niveau et du type de

souffrance tissulaire. Ils sont ici regroupés par catégories (ex.: manifestations

allergiques, intoxications) ou par polarité organique (symptômes rattachés aux

dysfonctions hépatiques, cardiaques …). Nous demandons à nos patients de ne les

cocher que si c’est évident : si vous pouvez dire « ça c’est moi ! », si vous hésitez ou si

le symptôme est ancien, ne le sélectionnez pas.

Terrain INTOXIQUE … Foie / VB

□ Emotif : timidité, déception … □ Coléreux

□ Frileux (mais amélioré par le mouvement) □ Anémié (Ferritine basse ?)

□ Crampes / Spasmes □ Tendinite / Périarthrite / dérouillage matinal

□ Conjonctivite (œil rouge) □ Hémorroïdes (sortent/saignent)

Terrain DYSTONIQUE … Poumon / Colon

□ Tristesse : mélancolie, pleure … □ Fatigué (aggravé par l’exercice physique)

 18

□ Infections muqueuses : ORL répété (angines/otites/sinusites …) / Bronchites

□ Dermatologie : Acné vulgaire / Furoncle / Mycose / Vitiligo …

□ Constipation (> à 2 jours) □ Varices / Cellulite (stagnation)

Terrain LYMPHOIDE … Rate-Pancréas

□ Anorexie / Boulimie / Régime en cours □ Langue et haleine chargées

□ Troubles de mémoire notables □ Obsessions / idées fixes

□ Tics /Tremblements □ Diarrhée (plus de 6 selles/jour)

□ Lipomes / Verrues multiples □ Mastose

Terrain ACIDE … Estomac / Hypophyse

□ Douleurs (chroniques ou répétées) □ Cystites (répétées)

□ Aphte / Gingivite / Parodontose  □ Aérophagie / Gastralgie / Ulcère

□ Fistule, fissure anale, ulcère variqueux □ Herpès (récurrent) / Psoriasis (actuel)

□ Hématomes faciles / Purpura □ Accès goutteux (hyper uricémie)

Terrain VASCULAIRE … Coeur / Vaisseaux / IG

□ Anxiété forte / Angoisses sans cause

□ Difficulté à s’endormir □ Réveil précoce (3 ou 4h du matin)

□ Sommeil globalement perturbé □ Bouffées de chaleur

□ Problème Thyroïdien : nodule simple / goitre

□ Maladie de Basedow □ Maladie de Hashimoto ?

□ Troubles du rythme cardiaque □ Hyper Tension (traitée ou non)

Terrain DEMINERALISE … Rein / Vessie / Os / Luèse

□ Dépression : envie de rien … □ Impuissance / Frigidité

□ Vertiges (vrais / syndrome de Ménière) □ Bourdonnements d’oreilles

□ Lithiase rénale (calcul) □ Adénome prostatique / Fibrome utérin

□ Chute de cheveux (importante) □ Ostéoporose

□ Arthrite/Arthrose : cervicale, dorsale, lombaire, sciatique, hanche, genoux

Intoxications :

□ Tabac (> à 10 cigarettes/jour) □ Alcool (> à ½ litre vin/jour)

□ Tranquillisants / Somnifères / Antidépresseurs / Neuroleptiques

 19

□ Anti-inflammatoire ou Corticothérapie (en cours ou récente)

□ Hypolipémiant / Immunosuppresseur / Chimiothérapie / Radiothérapie

□ Vaccins récents (< à 10 ans) : B.C.G. / Hépatite B / F. jaune / Typhoïde

Si vous êtes une FEMME :

□ Pilule contraceptive ou traitement hormonal substitutif (ménopause) en cours

□ Dysménorrhée □ Leucorrhées / Bartholinites

□ Hystérectomie □ IVG / Fausse couche

Saveurs nettement recherchées :

□ Acide (citron pur, vinaigre, cornichon, etc.) = polarité foie/vésicule

□ Amer (café, etc.) = polarité coeur/vaisseaux

□ Sucré = polarité pancréas/rate

□ Piquant (poivre, moutarde, tabasco, etc.) = polarité poumon/colon

□ Salé = polarité rein/vessie

Allergies (manifestation principale) :

□ Pollinose – rhume des foins (foie) □ Migraine (coeur)

□ Urticaire ou œdème de Quincke (rate) □ Asthme (poumon)

□ Eczéma (rein) □ Intolérances alimentaires

Antécédents familiaux :

□ Hypercholestérolémie (Foie) □ Hypertension artérielle (Coeur)

□ Diabète (Pancréas) □ Goutte (Rein)

□ Rhumatismes

Il est rare qu’un seul pôle organique soit impacté. Mais on observe presque à chaque

fois que les symptômes dont se plaint le patient se localisent sur un ou deux pôles

organiques particuliers, sur lesquels il faudra se pencher …

 20

Le bilan IOMET

Le laboratoire Nutergia a eu l’idée, afin de faciliter l’évaluation du terrain de chaque

patient, de proposer aussi un questionnaire symptomatique de 81 questions qui

évaluent l’état fonctionnel et de les classer en 7 terrains, qui chacun nécessiterait une

correction spécifique de complexes de micro nutrition du même laboratoire, étalé sur

6 mois.

fig. 3 – Exemple de résultat d’un bilan IOMET

Le bilan Iomet classant les symptômes du patient en 7 terrains est très proche de

notre classification hippocratique (vue plus haut – le terrain « dystonique » est

simplement dédoublé). Il ne coûte qu’une dizaine d’euros, mais est malheureusement

sujet à interprétation, du patient (validité du questionnaire) et du praticien

(valorisation des résultats). De plus, son algorithme de calcul reste secret …

 21

7 terrains =

• Le terrain « Intoxiqué » provoqué par une accumulation de toxines = Oligo-

élément Zinc + Ergydétox

• Le terrain « Baso-colitique » en lien avec un déséquilibre de la flore intestinale

= Oligoélément Molybdène + Ergyphilus / Ergyprotect

• Le terrain « Carencé en Acides Gras Polyinsaturés » dû à une carence

récurrente en acides gras essentiels = Oligoéléments Mn-Cuivre + Synerbiol

• Le terrain « Hypoglycémique » dérivé d’un déséquilibre dans la gestion des

sucres = Oligoélément Chrome + Biocébé

• Le terrain « Acide-déminéralisé » résultant d’une mauvaise métabolisation

des acides = Oligoéléments Zinc-Silice + Ergymag / Ergybase

• Le terrain « Neurodystonique » dérivant entre autres des conditions

stressantes de la vie = Oligoélément Magnésium + Ergystress Activ /

Ergystress Seren

• Le terrain « Oxydé-Dénaturés », terrain propice aux radicaux libres et

manquant d’anti-oxydants = Oligoélément Sélenium + Bi-Orthox.

fig. 4 – Principe de traitement après un bilan IOMET

 22

Le traitement de correction va s’organiser en deux phases :

• La phase de « détoxination » qui permet de “nettoyer” les cellules (stimuler

les émonctoires, neutraliser les toxines, restaurer l’équilibre intestinal …)

• La phase de « reminéralisation » qui comble les carences et relancer le

métabolisme cellulaire (renforcer l’immunité, optimiser les échanges

cellulaires …)

Ces produits se retrouvent aussi dans d’autres gammes de micro-nutrition, comme

celles des laboratoires : PHYSIONAT, LESCUYER, VITAMINOR, PILEGE, BURGERSTEIN en

Suisse, etc …

 23

Chapitre 3

Les outils biologiques d’évaluation

A ce niveau de réflexion, on comprendra que le patient qui n’est pas « malade », doit

être évalué avec des outils biologiques particuliers, la biologie classique s’étant

essentiellement développée autour de la nécessité de diagnostic médical

(nosologique) et du suivi de ces « maladies ».

Ne pouvant s’appuyer sur des symptômes typiques, les praticiens de l’approche

fonctionnelle vont donc mettre en avant d’autres bilans biologiques destinés à tester

la robustesse des régulations humorales. Nous avons présenté succinctement dix de

ces méthodes dans notre ouvrage « Les stratégies anti-âge », Nous ne reviendrons

que sur les trois approches qui nous paraissent les plus pertinentes : le BNS, le BNT et

les tests IMUPRO.

Les Bilans Nutrition-Santé (BNS 12)

Les recherches de FFMI ont visé depuis plus de 30 ans à la mise au point de ce

« scanner biologique » simple, tests reconstituant une image cohérente du

fonctionnement du patient à partir de la confrontation d’un petit nombre de données

biologiques (quantitatives et qualitatives).

Il comprend deux parties :

—> Six tests quantitatifs (protidogramme et euglobulines) destinés à

objectiver et à hiérarchiser les troubles immunitaires et le type de stress oxydatif. Car

toutes les pathologies chroniques sont sous la dépendance :

— D’une insuffisance de liquides ou de fonctions vitales (aspect hypo) =

hypo albumines = vide d’eau des tissus (sécheresse)

 24

hypo Alpha 1 = vide de sang (tendance anémique)

hypo Alpha 2 = vide d’énergie (fatigue)

hypo Bêta = insuffisance hépatique

hypo Gamma (Rate) = tendance allergique

fig. 5 – les terrains 4 (+ 2) hippocratiques et leurs marqueurs biologiques

— D’une inflammation ou engorgement (aspect hyper) =

hyper Albumines = stress nerveux (cortisol)

Hyper Alpha 1 = inflammation tendino-musculaire

hyper Alpha 2 = inflammation cutanée-muqueuse

hyper Bêta = engorgement hépatique

hyper gamma = présence de glaires (lymphe / anti-corps)

Bien sûr, on tiendra compte des associations :

• L’état inflammatoire aigu (hyper Alpha1 + 2)

• La souffrance vasculaire (hyper Alpha2 + Bêta)

• L’acidose tissulaire (hypo Albumines et hyper Alpha 1)

 25

• La tendance auto-immune (hyper Bêta + Gamma + EuGamma)

• Le terrain cancéreux (hyper Alpha1 + hyper Cuivre)

—> Six tests qualitatifs objectivant la sensibilité aux principaux sels

(polycrests homéopathiques : Iode, Zinc, Calcium …) par le biais de tests de

provocation (ce ne sont pas des dosages). Ceux-ci vont nous permettre d’évoquer un

trouble des régulations organiques correspondantes.

Les résultats des BNS sont donnés en écart-types. Cette méthode statistique permet

de comparer les valeurs de paramètres de nature différente et de les classer par

déviation croissante pour hiérarchiser les troubles.

Le BNS 12 se révèle un outil biologique précieux qui va nous permettre :

—> d’objectiver les points faibles des régulations du patient,

—> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant parfois des

antécédents lourds et des traitements complexes),

—> de proposer des solutions, par le calcul, à partir de bases de données

expérimentales d’une centaine de plantes.

Cette biologie de terrain a donc un volet thérapeutique, elle propose en correction

spécifique :

—> Des pistes d’organothérapie/sérothérapie et de supplémentation minérale

—> Six plantes, phytothérapie ciblée micro-dosée, qui agit sur les régulations du

milieu intérieur (perceptible dès la troisième semaine). Ces plantes, riches en

vitamines, acides gras essentiels, phythormones et anti-oxydants, dans des rapports

idéaux, constituent un traitement physiologique et bon marché.

—> Trois « Fleurs de Bach » qui correspondent à des problématiques psychologiques

qu’il faudra vérifier. Elles seront utilisées lors de tensions émotionnelles trop fortes.

—> Trois HE, dont on pourra choisir une en fonction des situations de blocage (NB. ne

jamais mélanger les HE !)

NB. Pour approfondir cette méthode, vous pouvez lire « La médecine demain ? » qui

en détaille les règles, avantages et limites.

 26

Faire le point de la situation actuelle de la santé de votre patient et de la dynamique

des évènements (l’évolution à prévoir) nous parait essentiel, d’autant que pour agir

efficacement sur les différents processus en cause, vous devez en comprendre les

mécanismes.

Autre intérêt de cette méthode protidologique d’évaluation du terrain, liée au

génome (ADN —> ARN —> Protéines) : les résultats sont stables dans le temps et il

suffit la plupart du temps d’un BNS par an pour avoir un bon suivi des évènements.

Avec les BNS, on peut se servir des complexes suivants :

ANTI AGIUM … Traitement anti-âge polyvalent (très efficace quand les paramètres du

BNS sont bas : chronicité et fatigue nerveuse) à base de Bacopa, de phosphati-

dylsérine, de L-carnosine, de glutathion réduit (ac. glutamique + cystéine et glycine),

de Zinc et de coenzyme Q10. Il contribue à :

• aider à la fonction cognitive et à la concentration intellectuelle (Bacopa + Zinc)

• des fonctions vasculaires et psychologiques protégées (vit. B1, B3, B6, B9, B12, C)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (vitamines B2, C, sélénium, zinc)

Boîte de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour, le matin et/ou soir.

NB. bonne synergie avec VITALIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire

ANTIOXYDIUM … en cas de stress oxydatif (inflammation et douleurs = Euglobulines

trop hautes ou trop basses) … A base d’Acerola, de Grenade, de Zinc, de Sélénium, de

Glutathion et de vit. E. Contribue à :

• un métabolisme énergétique normal (Vitamine C) en réduisant la fatigue

• protéger les cellules contre la souffrance oxydation (Vit. C, E, Sélénium et Zinc)

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour au repas le matin ou midi

BROMELIUM … si congestion et oedème … est à base de Bromélaïne (Ananas), de

Boswelia, de Bambou (silice), de MSM (composé soufré) et de Vitamine D3. Il

contribue au :

• maintien de tissus conjonctifs normaux (Cuivre, Manganèse)

• fonctionnement du système immunitaire (effet cortisone-like de la vit. D3)

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule par jour loin du repas …

 27

CURCUMIUM … dans les phases inflammatoires de type hyper Alpha 1 et 2 : le

curcuma, le Boswelia, le gingembre et le romarin contribuent au maintien et à la

santé des tendons et articulations, à l’immunité macrocytaire. Complète bien l’effet

du précédent complexe.

DETOXIUM … en cas de profil BNS hyperfloculant lipidique (foie engorgé). C’est un

complément alimentaire à base d’Orthosiphon, de Desmodium et de Chrysantellum.

Il contribue :

• à un métabolisme énergétique normal (Vit B1, B2, B3, B5, B6, B8)

• au bon fonctionnement hépatique et rénal (Orthosiphon, Desmodium)

• Evite la formation des calculs rein et Vésicule biliaire (Chrysantellum)

• à la synthèse normale des acides aminés (Vit B9).

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule /jour au repas

NB. bonne synergie avec HEPATIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire

HORMONIUM … en cas de sécheresse tissulaire (hypo Albumines) et de troubles des

fonctions hormonales. Contient : vitamines A, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, C, E,

D3, K2, Calcium, Chrome, Magnésium, Molybdène, Sélénium, Zinc, Choline, Cystéine,

Glutathion, Lysine, Plantes = Curcuma, Fucus, Soja et Trèfle rouge.

Indications : déficit (vrais ou relatifs) hormonaux : syndrome pré-menstruel /

ménopause, sécheresse cutanéo-muqueuse, etc…

IMMUNIUM … Stimulation du système immunitaire, en cas d’infections récidivantes,

à base d’Echinacea angustifolia, Acerola, Astragale racine, Uncaria tomentosa écorce,

Zinc, Manganèse, Sélénium, Vitamine D3 + 5 Vitamines du groupe B.

NB. bonne synergie avec IMUNIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire

SYNERGIUM Q10 … Régulateur cardio-vasculaire à base d’Aubépine, d’acide Alpha-

lipoïque et de Coenzyme Q10. Il contribue :

• à une fonction cardiaque normale (Vit. B2), HTA, troubles du rythme …

• à un métabolisme énergétique normal (Vit. B1, B3, B6 et Magnésium)

• au fonctionnement normal du système nerveux (Vit. B1, B2, B3, B6 et Mg.)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (Vit. E, B2 et Zinc).

Boite de 30 gélules Consommation : 1 gélule/jour le soir au repas

 28

NB. bonne synergie avec KARDIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire

Le bilan des neuro-transmetteurs (BNT)

Notre humeur, nos comportements, nos pensées, nos émotions sont largement

influencés par des peptides agissant au niveau du cerveau. On appelle ces molécules

des «Neuro-transmetteurs». Ainsi dans les situations de stress, il y a d’abord une

tentative de contrôle avec sécrétion d’adrénaline (situation de combat ou de fuite).

L’augmentation du cortisol sanguin est le reflet de l’échec de cette tentative de

contrôle (confirmé par une augmentation des Albumines sur le BNS).

« Le stress est l’aboutissement de l’ensemble des bouleversements hormonaux et

neurobiologiques provoqués par tout élément capable de menacer l’intégrité

physique ou psychique de l’individu » Hans SELYE en 1950.

En dehors de ces régulations nerveuses, le cerveau est baigné dans des sécrétions

spécifiques, les endorphines, dont on commence à apprécier le rôle essentiel (DOPA,

GABA, Sérotonine…). Le système nerveux central a, de plus, un effet direct sur

 29

l’hypophyse (antérieure et postérieure), positif (déclenchement de la sécrétion des

« releasing-factors »), mais aussi négatif, par la rétroaction (feed-back) des hormones

sur l’hypophyse.

Nous connaissons une dizaine de neuromédiateurs, dont nous utilisons les pré-

curseurs, activateurs ou inhibiteurs de la recapture. Ce système d’adaptation central a

ses corolaires hormonaux et immunitaires à l’étage sérique et tissulaire (cf. les

résultats du BNS).

Ces NEUROTRANSMETTEURS (dont les métabolites sont dosables dans les urines du

matin) ont des polarités de fonctions organiques marquées. L’étude de ceux-ci sur

trois axes aux actions opposées ou complémentaires, en simplifie la lecture :

1er axe = Adrénaline (Rein/Surrénale – adaptation au stress aigu) – Nor-adrénaline

(Foie – capacité d’action)

2eme axe = Dopamine (Cœur – idéal) – Sérotonine (Poumon – identité/sensibilité)

3eme axe (rate-pancréas) = Glutamate (excitateur) – GABA (sédatif)

Les effets du stress chronique se manifestent plus ou moins nettement par de

l’anxiété chronique, de la dépression ou un Burn-out. Ce fond psychologique est

essentiel dans la facilitation de l’installation et du maintien des douleurs, de la fatigue

et du sommeil. Une correction physiologique aura là aussi un rôle essentiel dans le

rétablissement des régulations perturbées.

Questionnaire d’orientation des Neuro-Transmetteurs :

Traitements en cours (entourez) :

Anxiolytiques / Antidépresseurs / Somnifères / Neuroleptiques / L.DOPA / Autres …

(précisez) ……………………………………………………………………………………………………………..

Questionnaire :

Cotation = 0 (symptôme absent) / 1 ((symptôme modéré) / 2 (symptôme gênant) /

 30

DOPAMINE

Vous sentez-vous moins motivé(e) ? 0 1 2

Portez-vous moins d’intérêt à vos occupations ? 0 1 2

Avez-vous tendance à vous replier sur vous ? 0 1 2

Etes-vous moins attiré(e) par vos hobbies ? 0 1 2

Recherchez-vous moins les contacts avec vos amie(e) ? 0 1 2

Avez-vous des problèmes de concentration ? 0 1 2

Vous sentez-vous l’esprit moins créatif ? 0 1 2

Avez-vous des difficultés à faire de nouveaux projets ? 0 1 2

Votre sommeil est-il agité, non reposant, insatisfaisant ? 0 1 2

Vous sentez-vous fatigué(e) 0 1 2

NOR-ADRENALINE

Vous sentez-vous déprimé(e) ? 0 1 2

Souffrez-vous moralement ? 0 1 2

Avez-vous l’impression de fonctionner au ralenti ? 0 1 2

Ressentez-vous moins de désir ? 0 1 2

Avez-vous des difficultés à prendre du plaisir ? 0 1 2

Ressentez-vous une baisse d’appétit sexuel ? 0 1 2

Avez-vous des difficultés avec votre mémoire ? 0 1 2

Avez-vous des difficultés pour apprendre ? 0 1 2

Vous sentez-vous mal aimé(e) ? 0 1 2

Etes-vous fatigué(e) moralement ? 0 1 2

SEROTONINE

Vous sentez-vous irritable ? 0 1 2

Vous sentez-vous impatient(e) ? 0 1 2

Avez-vous des difficultés à supporter les contraintes ? 0 1 2

Vous sentez-vous agressif (ve) ? 0 1 2

Vous sentez-vous incompris(e) ? 0 1 2

Etes-vous attiré(e) par le sucré en fin de journée ? 0 1 2

Vous sentez-vous dépendante d’activité répétitives (tabac, alcool, grignotage, sport

intensif …)? 0 1 2

 31

Avez-vous des difficultés à vous endormir ? 0 1 2

Etes-vous particulièrement sensible au stress ? 0 1 2

Vous sentez-vous d’humeur changeante ? 0 1 2

MELATONINE

Avez-vous tendance à vous endormir après minuit ? 0 1 2

Vous endormez-vous plutôt que prévu ? 0 1 2

Vous sentez-vous déprimé(e) ? 0 1 2

Avez-vous fréquemment des infections ? 0 1 2

Vous sentez-vous dérangé(e) sur le plan digestifs ? 0 1 2

Avez-vous des douleurs un peu partout ? 0 1 2

Avez-vous un travail posté ? vous sentez-vous fatigué(e) ? 0 1 2

Etes-vous dérangé(e) après un long voyages en avion ? 0 1 2

Souffrez-vous de problèmes circulatoires ? Oedèmes, fourmillements ?

0 1 2

Détaillons les effets des six neuromédiateurs étudiés par le BNT :

Premier axe :

La NOR-ADRENALINE (polarité Foie – envies) … est plus psychoactive que

l’Adrénaline. C’est l’accélérateur, dynamisant les capacités d’apprentissage, les circuits

du plaisir et de la récompense, permettant de forger une bonne estime de Soi,

indépendante du regard de l’autre.

Pathologie =

• Baisse : lassitude, repli sur soi, indifférence, démotivation, baisse de la

libido, sommeil agité, cauchemars …

• Augmenté : agitation motrice (elle est augmenté par la prise de caféine).

Des taux trop élevés de Noradrénaline et de Dopamine, ont été observés

dans les épisodes délirants.

L’ADRENALINE ou Epinephrine (polarité Rein – volonté) … L’hormone du

stress, pour l’adaptation immédiate ! Met en tension le système nerveux

 32

sympathique : augmentation du pouls, de la TA, ce qui augmentera le flux sanguin

(offre accrue d’oxygène) et la distribution du glucose à travers le corps.

Pathologie = Adrénaline basse : état d’anxiété permanente avec sentiment

d’insécurité, souffrance morale, perte de capacité à se faire plaisir, indifférence

affective, besoin accru de reconnaissance, recherche de récompense (addictions ?)

… des difficultés à l’apprentissage, à l’attention, au soutien de l’effort cognitif.

Deuxième axe :

La DOPAMINE (polarité Coeur – motivation) … Elle est fabriquée le matin

vers 8h, c’est le starter de la journée, assurant la motivation, le dynamisme matinal,

une bonne mémoire, la curiosité, la capacité à élaborer des projets, à faire face aux

difficultés et surtout un sommeil récupérateur. Les comportements d’exploration, de

vigilance, la recherche du plaisir, l’excitation, l’euphorie.

Pathologie = si l’activité dopaminergique est abaissée, cela dénote une baisse de

motivation (comportement de repli sur soi, une lassitude face à la routine du

quotidien avec progressive indifférence), une fatigue matinale, des fringales à 11h ou

18h, un sommeil agité non récupérateur… Beaucoup d’enfants souffrant de TDAH ont

un déficit en Dopamine.

La SEROTONINE (polarité Poumon – équilibre émotionnel) … La prudence :

le contrôle réfléchi des pulsions ! La sérotonine contrôle l’appétit alimentaire et

sexuel (inhibiteur de la Dopamine). Elle régule nos circuits d’évitement et induit le

sommeil. Elle nous permet d’accéder à la « zénitude », au bonheur d’être Soi en

harmonie avec le monde extérieur. Améliore l’intolérance à la frustration,

les addictions compensatoires, la difficulté à relativiser.

L’intestin fabrique près de 90 % de la sérotonine, ce qui explique qu’une inflammation

digestive, une constipation chronique, limitent l’assimilation du tryptophane et

augmentent sa dégradation, ce qui favorise la baisse de la sérotonine.

 33

Fig. 6 – les terrains 4 (+ 2) hippocratiques et leurs neurotransmetteurs

Il peut – en plus – y avoir un vol du tryptophane (précurseur de la sérotonine) par des

enzymes IDO (indoléamine 2, 3-dioxygénase) qui le transforment en kynurenine, ces

enzymes sont activées par l’inflammation. Cela entrainera aussi une baisse de la

sérotonine et de la mélatonine.

Pathologie : Sa baisse risque d’entrainer agressivité et pulsions sexuelles, jusqu’au

meurtre et au suicide ! La sérotonine joue aussi un rôle majeur dans la coagulation

sanguine, la venue du sommeil (mélatonine), la sensibilité aux migraines.

La sérotonine est le précurseur de la MELATONINE (anti-oxydant protecteur des

neurones). Celle-ci est transformée par acétylation en « 6-methoxy-harmalan »

(excitante, proche des hormones hallucinogènes !), puis par une nouvelle

acéthylation en VALENTONINE, hormone du sommeil, sécrétée de 22h à 6h du matin.

Troisième axe :

Le GLUTAMATE … EXCITANT (mais précurseur du GABA)

 34

Le glutamate (acide glutamique) constitue le neurotransmetteur excitant le plus

important quantitativement. La glutamine est le fournisseur d’énergie le plus

remarquable pour les cellules immunitaires et intestinales.

Une carence en glutamine provoque un ralentissement du travail cellulaire et une

diminution des performances. Elle se constate chez de nombreux patients présentant

des états d’épuisement et des troubles des fonctions cérébrales. Agitation, insomnie

et manque de concentration sont liés à cette carence.

Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) … RELAXANT, sédatif (maintien

sous contrôle), facilite la réflexion et la mémorisation.

Le GABA constitue, à l’opposée du glutamate, le neurotransmetteur inhibiteur le plus

important du système nerveux central. La synthèse endogène de GABA s’effectue à

partir du glutamate par l’intermédiaire de la glutamate decarboxylase.

Il ralentit le rythme cardiaque / prévient les convulsions, les spasmes — Si carence =

anxiété et difficultés d’endormissement.

Il existe trois méthodes de corrections des Neurotransmetteurs :

1 – Allopathie = on utilise des molécules qui ralentissent la dégradation de certains, ce

sont des « inhibiteurs de la recapture », ainsi pour :

La NOR-ADRENALINE (envies) … Antidépresseurs tricycliques (Laroxyl)

La DOPAMINE (motivation) … Amphétamines

La SEROTONINE (équilibre émotionnel) … Prozac, Ecstasy

Le GABA (relaxant) … anti-épileptiques, benzodiazépines, Lyrica …

2 – Approche naturelle = on utilise des acides aminés précurseurs :

—> Tyrosine –> L-DOPA –> Dopamine –> Nor-adrénaline –> Adrénaline

Il y a un grand nombre d’aliments qui augmentent la Tyrosine (à prendre le matin) :

• Les amandes, les bananes ou la pastèque, l’avocat

 35

• Le boeuf ou le poulet, les oeufs

• Le chocolat, le café ou le thé vert

• Un yaourt ou un verre de lait (bio)

• ou 100 grammes de pain = 0,2 grammes de tyrosine.

D’ou l’importance d’un petit déjeuner riche en proteines le matin.

Il faudrait 15 grammes de protéines le matin pour avoir suffisamment de Dopamine !

Il existe de nombreuses spécialités « dynamisantes » riches en Tyrosine (+ vitamines

B6 + B9 + B12), exemples =

• barres EURODIET : un sachet hyperprotéiné = 1 gramme de Tyrosine

• Lab. Nutergia = ERGYSTRESS Activ – ERGYSTRESCYL

• Lab. Physionat = ENERGIUM et IODIUM

ENERGIUM … complément alimentaire à base de L-Tyrosine, de Magnésium,

d’Eleuthérocoque, de Rhodiola, de Gingembre et de Ginseng Rouge + vit. B1+B3+B6.

Il contribue à :

• renforcer le système immunitaire et de défense de l’organisme

• une activité mentale et cognitive optimale (le coup de pompe !)

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour le matin au repas

IODIUM … complément alimentaire avec L-Tyrosine, Fucus, Q10, qui contribue :

• à un métabolisme énergétique normal (Iode, Magnésium, Zinc),

• au fonctionnement du système nerveux et cognitif (Iode, Magnésium et zinc)

• au maintien d’une peau normale (Iode, Zinc)

• à la production normale d’hormones thyroïdiennes (Iode, Sélénium)

Boite de 30 gélules : 1 gélule / jour. à prendre le soir.

Contre-indiqué en cas d’hyperthyroïdie.

—> Tryptophane –> Sérotonine –> Mélatonine —> Valantonine

Le Tryptophane (+ vitamines B3 / B6 / B12 / C, Mg / Fer et Zinc ) a un pic à 16h. On le

trouve surtout dans les viandes (gibier, poulet ou canard), l’avoine et la ricotta, les

bananes, l’avocat, les fabacées, produits laitiers (fromages), riz complet, chocolat,

banane, amande (à prendre l’après-midi).

 36

Complément alimentaire, exemple = SERENIUM (lab. Physionat)…

C’est un complément à base de protéines de soja et de tryptophane, qui contribue :

• à des fonctions psychologiques normales (Vitamines B1, B3, B6, B9, B12)

• à réduire la fatigue et l’addiction au sucre (Vitamines B2, B3, B6, B9, B12)

Consommation / jour recommandée : 1 stick dilué dans une boisson ou une compote

vers 18 h.

NB. La prise d’un comprimé d’aspirine le soir facilite l’absorption du Tryptophane par

les cellules nerveuses, donc calme et permet un meilleur sommeil. On améliorera

encore les choses en consommant poissons et/ou des légumineuses au repas du soir.

—> un apport en GLUTAMINE est possible (4 grammes/jour). Comme des

concentrations trop importantes en glutamate peuvent être neurotoxiques, un

contrôle des taux urinaires est nécessaire sous traitement. Il convient de réserver les

apports importants en Glutamate aux sportifs de haut niveau.

Le glutamate est un acide aminé naturel que l’on trouve dans tous les aliments, en

particulier ceux riches en protéines comme les produits laitiers, la viande et de

nombreux légumes. Certains aliments comme les champignons et les tomates,

possèdent des taux élevés de glutamate naturel. Le corps humain produit également

cet acide aminé, dont le rôle pour l’organisme est essentiel. Ainsi, le lait maternel

contient une forte dose de glutamate (dix fois plus de que le lait de vache).

— La NAC, N-Acétyl-Cystéine augmente la concentration de glutamate, ce qui

restaure la plasticité des synapses. En psychiatrie, elle est testée dans le cadre de

traitements contre la dépression et les troubles bipolaires. Elle diminuerait les

symptômes de la schizophrénie. Son efficacité est envisagée dans l’autisme, le

« craving » (dans la dépendance à la cocaïne), les troubles obsessionnels compulsifs

et le tabagisme. On pense qu’elle agit en modulant les récepteurs NMDA-glutamate

et/ou en augmentant le glutathion. Cette molécule est vendue comme complément

alimentaire et protecteur du foie. Il est aussi utilisé contre la toux (mucolytique).

 37

Fig. 7 : Vitamines (niacin = vit. B3 / folates = vit. B9 / SAMe = Adénosine Méthionine)

et micro-éléments nécessaires au métabolisme des neurotransmetteurs.

— MAG ZENIUM… est à base de magnésium, taurine, vitamines B1, B6 et C.

La Taurine a un effet antagoniste au glutamate. Il contribue:

• à un métabolisme énergétique normal (Vit. B1, B6 et Magnésium)

• au fonctionnement normal du système nerveux (Vit. B1, B6 et Magnésium)

Boite de 30 gélules. Consommation 1 gélule / jour le matin ou le soir

NB. bonne synergie avec NEURIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire

 38

—> GABA 750 mg (Vitall+) ou son précurseur, la L-Théanine (acide aminé

non essentiel sédatif, extrait du thé). Associés à l’acide folique, la vitamine B12 et la

vitamine B6 qui aident à maintenir les capacités intellectuelles.

SUNTHEANINE (lab. Nutrixéal) = 200 mg. de L-théanine par gélule, 2 gélules par jour

Le LTO3 du lab. herb-e-concept, rassemble L-Théanine + Scutellaire + Oméga3

Les carences en acides aminés précurseurs, vitamines, oligo-éléments, acides gras

oméga 3, limitent les réactions enzymatiques qui permettent la fabrication de ces

neurotransmetteurs. Ces erreurs alimentaires provoquent les carences d’apport en

neurotransmetteurs qui ne remplissent plus leur rôle adaptogène.

Ainsi un apport en :

— OMEGA 3 (pris au repas du soir – améliore la fluidité membranaire),

— en Fer – nécessaire au métabolisme des neurotransmetteurs,

— et en Magnésium favorise le stockage et l’activation des neurotransmetteurs.

FERO MAX : est un complément alimentaire qui apporte du bisglycinate de Fer (qui

est un des meilleurs transporteurs et a une excellente biodisponibilité) et des

cofacteurs métaboliques indispensables :

• la Vitamine C accroît l’absorption de fer, le cuivre contribue au transport

normal du fer dans l’organisme,

• la Vitamine B1 contribue au métabolisme normal du fer.

• la contribution du fer à la formation normale de globules rouges et

d’hémoglobine est complétée par les Vitamines B2, B6, B9 et B12.

Les Vitamines B1 et B3 contribuent également à un métabolisme énergétique normal.

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour au repas le matin

OMEGA-3 SYNERGIUM … est riche en acides gras poly-insaturés (Onagre + huiles de

poissons). il contribue :

• à l’équilibre normal du cerveau et de la vision (DHA)

• à une fonction cardiaque normale (EPA / DHA)

• Il participe à la formation des globules rouges (Vitamines B6, B9 et B12)

• Il contribue à des fonctions psychologiques normales (Vit. B3, B6, B9 et B12)

 39

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (Vit. E et Zinc)

Boite de 60 mini capsules. Consommation : 2 capsules / jour aux repas

3 – Des plantes aux effets psychotoniques, qui augmentent la sensibilité des

récepteurs tissulaires à ces neurotransmetteurs, ainsi :

• Milleperthuis, Rhodiola –> Noradrénaline

• ENERGIUM (lab. Physionat) = Rhodiola + Tyrosine + Mg (vu plus haut)

• ZENIUM (lab. Physionat) = Millepertuis + Vit. A, B1, B3, B6, B9 et B12

• Pois Mascate, Olivier –> Dopamine

• Crocus sativus, Griffonia –> Sérotonine

• Passiflore et Valeriane (surtout en cas de troubles du sommeil) –> GABA

• Kudzu –> GABA et Sérotonine

L’évaluation des intolérances alimentaires (IMUPRO)

Le tube digestif joue un rôle de « barrière perméable » : il laisse passer les nu-

triments (aliments digérés) permettant les apports nutritionnels journaliers indis-

pensables à la vie. Ce phénomène met en relation permanente notre système

immunitaire et les fragments alimentaires digérés. La plupart de ces fragments

alimentaires traversant la barrière du tube digestif sont acceptés, « tolérés » par

notre organisme et notre système immunitaire.

On observe cependant parfois des réactions d’intolérance, liées aux IgG 1, 2 et 3, qui

sont responsables de symptômes dysfonctionnels et algiques polymorphes :

* digestifs : prurit du palais (avec œdème des lèvres = syndrome oral de Lessof),

aphtose, nausées et vomissements, pyrosis, ballonnements, flatulences, colique

vésiculaire, colite aiguë, constipation / diarrhée…

 40

* mais aussi de manifestations ORL, comme une rhinite, un asthme, des sinusites,

une sécheresse oculaire… ou cutanéo-muqueuses : dermite de contact, eczéma,

psoriasis, acné, troubles des ongles et des cheveux

* des troubles locomoteurs : crampes musculaires, fibromyalgie, des péri-arthrites…

* des troubles cognitifs : céphalées, asthénie, somnolence, hyperactivité, état anxio-

dépressif…

* des pathologies dysmétaboliques : crise d’urticaire, des dérèglements thyroïdiens,

voir même un choc anaphylactique !

La mesure sérique des IgG alimentaires spécifiques (tests IMUPRO 22, 40, 80 ou 250 –

selon le nombre des aliments testés), permet d’avoir une bonne appréciation de ces

hypersensibiltés alimentaires. Ces inflammations digestives de bas grade apparaissent

lors des phases d’acidoses localisées sur sécheresse tissulaire, avec fatigue et

douleurs chroniques. qui ont des conséquences multiples (baisse des

neurotransmetteurs) et font évoluer le patient vers les affections plus graves. Quand

 41

celles-ci sont importantes, une éviction durable des aliments en cause s’impose (les

plus fréquemment rencontrés sont les protéines du gluten, du lait et des oeufs).

Comment soigner une hyperperméabilité intestinale ?

Au delà de cinq allergènes fortement positifs, c’est le signe d’une perméabilité forte

(le « leaky gut » = intestin poreux) qui ne pourra se corriger que par :

1/ l’exclusion des aliments en cause, sur 1 an minimum !

2/ la correction de la dysbiose (réduction des sucres et de l’alcool)

3/ et de l’inflammation hépatique induite (cf. BNS),

4/ puis par l’apport de L-glutamine (cicatrisant de la muqueuse).

ENTERO-PROTECT (lab. Physionat) … contient des acides aminés (L-Glutamine,

Glutathion, L-Taurine, L-Méthionine) qui contribuent :

• au maintien de muqueuses normales (vitamines A, B2, B3, B8)

• au fonctionnement normal du système immunitaire (vitamines A, B6, C, D3)

• à un métabolisme énergétique normal (vitamines B1, B3, B5, B6, B8, C, mg)

• au métabolisme normal des macronutriments (Vitamine B8, Chrome)

Deux gélules à 18 heures ou au coucher.

 42

Autres bilans

Il existe d’autres examens qui prétendent guider une prescription physiologique, ainsi

les dosages oligo-élémentaires. Nous avons rapidement délaissé ces méthodes

proposant un dosage des oligo-éléments dans :

— le sang (sérum ou globules rouges), — les urines,

— les selles (copro-métallogramme) — ou les cheveux,

car ce type d’examens ne laisse entrevoir qu’un aspect très parcellaire d’une situation

métabolique complexe. En effet, on sait que les taux varient dans le temps et selon le

compartiment biologique étudié !

Seule est réellement intéressante l’analyse des toxiques dans les cheveux pour

l’appréciation – dans les trois mois précédent l’examen – de l’exposition à certains

poisons, notamment les métaux lourds toxiques comme l’Arsenic, le Cadmium, le

Mercure, le Plomb…

Le dosage à ces niveaux des oligo-éléments physiologiques est par contre aléatoire.

En outre, ces méthodes sont dans la pratique limitées, car les traitements des excès

par leurs antagonistes théoriques ou leurs chélateurs se révèlent décevants !

 43

Seconde partie … Définir un axe de traitement

 44

Chapitre 4

Les régimes alimentaires

Le choix de conseils alimentaires adaptés est le socle de la pratique naturopathique.

Un des aspects dont on parle peu est la dynamique du changement créé par la

sensation de mieux-être qui se développe rapidement, après la mise en place d’un

régime adapté.

Les demandes principales des patients en cabinet sont de différents ordres :

1/ la perte de poids (sans fatigue ni fringale)

2/ la détoxification (justifiée ou non ?)

3/ les intolérances alimentaires (vraies ou pas ?)

4/ les régimes d’accompagnement de pathologies particulières

Pour être physiologique, un régime alimentaire doit prendre en compte quatre

impératifs physiologiques incontournables :

1/ La porte des calories … pour perdre du poids

La moyenne des calories absorbées par jour correspond au poids x 30, c’est à dire que

si vous penser : 50 kg. = 1500 KCal./jour

100 kg. = 3000 KCal.Jour

150 kg. = 4500 KCal.Jour

Tous les aliments n’apportent pas le même nombre de calories :

Glucides = 4 KCal./gramme

Lipides = 9 KCal./gramme (et tous ne se valent pas)

Protéines = 4 KCal./gramme

Alcool = 7 KCal./gramme

2/ La porte des glucides … pour éviter fatigue et fringales

 45

Le « yoyo glycérique » observé au cours de la journée, en fonction

des aliments ingérés, induit fatigue et fringales qui sont la cause

fréquente des échecs des régimes amaigrissants.

3/ La porte des protéines … pour préserver les muscles et organes nobles

Le « yoyo protéique » se déclenche après tous les régimes

carencés en protéines (en moyenne 1,2 gr./kg de poids idéal/jour,

avec une moyenne 80 gr. d’acides aminés par jour).

NB. Les sportifs de haut niveaux ont besoin de 2 gr./Kg/J.

Le patient après sa phase de jeune ou régime en carence protéique, mangera plus

pour reconstituer la masse musculaire perdue.

4/ Les besoins hydriques … 25 à 35 ml/Kg/jour

soit environ 1litre / 1000 calories ingérées

Mais parmi tous les régimes proposés dans la littérature, lesquels sont véritablement

adaptés ? Il faut bien sûr tenir compte du problème rencontré.

Eléments diagnostics :

1/ L’hyper-insulinisme est la clef de toutes les obésités (si l’on exclue les

hypothyroïdies). Le régime est essentiel, seule prescription efficace : l’oligoélément

chrome qui réduit les fringales en améliorant la gestion cellulaire des sucres.

Les traitements classiques du diabète de type 2, biguanides, etc … sont réservés aux

pathologies déclarées et ne fonctionneront bien que si le régime est correctement

suivi.

Une balance impédancemétrique, calculant l’IMC et le % de masse grasse est un bon

outil d’objectivation du problème et de motivation lors du suivi.

2/ Les intolérances alimentaires sont fréquentes : 3% des enfants pour les laitages et

ces problèmes augmentent avec l’âge et la sécheresse tissulaire.

A – Les choix philosophiques

 46

Le végétarisme

Le végétarisme est une façon de s’alimenter. Les végétariens ne mangent ni viande ni

poisson. Ce type de régime alimentaire exclut seulement la consommation d’êtres

vivants (boeuf, porc, poulet, poisson, crevettes, gélatine animale, etc.). Néanmoins,

les végétariens se nourrissent de produits dérivés des animaux, tel que le fromage,

les oeufs et le lait. Ce régime est excellent par l’augmentation des fibres

(constipation) et des vitamines (fatigue). Les gens qui choisissent d’être végétariens le

font essentiellement pour des raisons d’éthique. Pour avoir un aminogramme correct

(équilibre des 8 acides aminés essentiels), il faudra associer assez systématiquement

les céréales complètes et les fabacées, car les uns sont pauvres en méthionine et les

autres pauvres en lysine. Leur combinaison permet d’harmoniser l’aminogramme et

de proposer des galettes végétariennes à la place des steaks.

Le végétalisme

Contrairement au végétarisme, les végétaliens ne consomment rien qui provient des

animaux. Ils basent leur alimentation à partir de protéines végétales, légumes, noix et

fruits. Souvent, les gens qui choisissent le régime végétalien le font pour améliorer

leur santé, pour réduire leur impact environnemental et pour éviter d’utiliser des

animaux à des fins alimentaires. Enfin, il est important de ne pas confondre le

végétalisme avec le véganisme.

Le véganisme

Les personnes qui appliquent le véganisme sont des végétaliens qui n’utilisent pas de

produits animaux ni leur dérivés (ex.: le miel) pour, certes, cuisiner, mais aussi pour se

vêtir, nettoyer, se maquiller, etc… De plus, puisque les véganes veulent éviter toute

utilisation et abus des animaux, elles évitent aussi de faire des activités dans

lesquelles les animaux pourraient être sollicités (tour de poney, aller à l’aquarium ou

au zoo, etc …).

Ces deux derniers régimes ont un risque de carence en fer et en vitamine B12

(éléments surtout de source animale). Les adeptes de ces régimes doivent surveiller

leurs apports et peuvent se supplémenter si les taux sont bas.

 47

Le régime macrobiotique de Georges Ohsawa et Michio Kushi

Plus qu’un régime, la macrobiotique est un mode de vie. Basé sur le principe

extrême-oriental d’équilibre global entre le yin et le yang, dont l’alimentation – proche

du végétalisme – est le premier vecteur. Il va finalement être récupéré par les

mouvements de la contre-culture hippie et New-Age et associé à leurs dérives !

B – Le régime « diabétique »

Adapté aux patients en phase lymphoïde, intoxiqués ou vasculaires.

Le diabète gras est l’évolution d’un hyperinsulinisme … C’est une affection de plus en

plus fréquente, à auto-anticorps anti-récepteurs tissulaires à l’insuline, avec surpoids

abdominal, hyper-cholestérolémie (qui précède généralement le trouble glycérique)

et dysbiose. Le trouble évolue dans certains cas vers le syndrome métabolique (HTA,

goutte …), mais à terme toujours vers un syndrome de dégradation vasculaire : la

micro-angiopathie diabétique.

La base de la régulation de l’hyper-insulinisme va s’effectuer avec ce régime

spécifique, visant à réduire le surpoids, en limitant le yoyo glycémique.

Le principe de ce régime se résume à faire 4 petits repas + limiter l’apport de sucre à

chaque repas (fruit ou farineux) + de toujours y associer une protéine (limite les

phases hypo). Les légumes sont libres.

Ce régime est assez proche de celui préconisé par la méthode Weight Watchers,

groupe de soutien psychologique à la perte de poids, d’origine américaine, mais à

présent utilisée dans le monde entier.

On aura intérêt alors à supplémenter le patient en :

– Zinc : favorise la production d’insuline et son action

– Chrome : aide à réguler les fluctuations des taux de sucre

– Manganèse : module l’action physiologique de l’insuline

– Vitamines B1/B2/B3 et B8 : modulent le métabolisme des sucres

 48

– Fibres alimentaires (ex. avoine ou fénugrec) qui réduisent les à-coups glycériques, la

constipation et favorisent une flore anti-inflammatoire.

Des sels (mis en évidence par les BNS de ces patients) sont spécifiques de la

dysfonction glycémique, ainsi : Natrum aceticum + Natrum bromatum + Natrum

selenicum 6 DH.

Une plante, choisie selon le cas (sur le BNS si possible), par exemple : Arctium lappa

(la Bardane), 10 gouttes de TM par jour, aura un bon effet car immunomodulante, elle

va limiter la production des anticorps anti-récepteurs et sera hypoglycémiante.

Une épice, la Cannelle, est particulièrement efficace : prendre ¼ à ½ cuillère à café par

jour. De mème une herbe tropicale, le Lemongrass, est très efficace pour les

complications vasculaires du diabète.

NB. Les Noirs américains (génétiquement exposés au diabète de type 2) végétaliens

ont une incidence de diabète réduite de 70%.

Dérivés du « régime diabétique », qui limite les apports de glucides (sucreries, fruits

et farineux), on trouve les « régimes hyperprotéinés »:

— Le régime hypocalorique hyperprotéiné (ou « jeune protéiné »), avec sachets (ex.

marques : Insudiet, Eurodiet …). Ce régime facilite la mise en cétose (la faim est

coupée) et réduit la perte musculaire, les carences vitaminiques et en acides gras

(fatigue). Très efficace (avec 4 à 5 sachets par jour), il permet une perte de poids

rapide, mais fatigue les reins (risque de crise de goutte) à la longue. On peut

néanmoins le conseiller sans danger pour des phases de 8 à 10 jours par mois, à la fin

desquels le patient en surpoids se remettra au régime diabétique. Les deux premiers

jours sont un peu difficiles (faim et fatigue des glycémies basses), mais dès le

troisième jour, la cétose s’active : le sujet n’a plus faim et retrouve de l’énergie.

NB. Ces sachets ou barres protéinés, assez chers (environ 5 euros l’une), sont de

véritables alicaments, à base de lait, oeuf et soja (attention aux intolérances !),

enrichis en vitamines et acides gras essentiels, de goûts et de textures tout à fait

 49

acceptables. Ils permettent une alimentation sans carence, même sur de longues

périodes. Ainsi, au Canada par exemple, des patients de 300 Kg peuvent perdre 200

kg en une année, en ne mangeant que des sachets – sous surveillance médicale stricte

bien sûr.

La diète protéinée permet de perdre rapidement du poids (4 kg environ en 10 jours).

Une étude a été effectuée sur 207 personnes souffrant d’obésité morbide et

hospitalisées pendant un jeûne protéiné, dans le but de perdre du poids. Les résultats

indiquent que le jeûne protéiné (durée moyenne de 47 jours) a été efficace pour faire

perdre du poids (- 28,2 kg en moyenne). Cependant, parmi les 121 sujets ayant

participé aux visites de suivi, 50 % avaient repris leur poids initial après 2 à 3 ans, et

plus de 90 %, après 7 ans.

Comme le démontre le dr. Maurice Larocque, spécialiste canadien de l’obésité

mondialement connu, les résultats à long terme s’obtiennent en associant des phases

de jeûne protéiné en complément du régime diabétique régulièrement suivi, des

modifications du style de vie, adoptant de saines habitudes alimentaires et l’exercice

physique nécessaire. Ses résultats sont éloquents : 82% de maintien de la perte de

poids à 4 ans !

— Le « régime Atkins », ou « diète cétogène » consiste en une alimentation

composée majoritairement de protéines et de lipides. Le but étant de pousser

l’organisme à utiliser d’autres voies que les glucides pour produire de l’énergie et

pour perdre du poids rapidement. Il va provoquer une mauvaise haleine due aux

corps cétoniques sécrétés par le brûlage des graisses à l’origine de l’amaigrissement.

C’est un régime que nous déconseillons, car il a été observé des problèmes

cardiaques et des acidoses métaboliques, avec dyspnée, dans les régimes atkins

prolongés.

C – Le régime hypotoxique

Adapté aux patients secs, en phase acide, dystoniques ou déminéralisés. Ils visent à

optimiser le processus digestif.

 50

Le régime dissocié a été proposé par l’américain H. M. Shelton (1895-1985). Il vise à

optimiser la digestion et autorise à manger de tout ou presque, mais pas au même

moment. Il recommande de ne pas consommer ensemble certains aliments ou vise à

une saturation rapide de l’appétit par la consommation exclusive d’un seul produit.

Il observe que chaque aliment possède un temps de digestion spécifique, un milieu

acido-basique particulier nécessaire à sa digestion et une assimilation des nutriments

différente selon les organes (estomac, duodénum, intestin, etc.) et les aliments. Ainsi,

en ingérant uniquement une catégorie d’aliments similaires, l’énergie dépensée pour

la digestion et l’assimilation des nutriments est optimisée : moins d’énergie dépensée

à digérer donc plus d’énergie pour les autres activités physiques, organiques et

intellectuelles.

En pratique, Shelton recommande de consommer des aliments riches en protéines

avec des légumes, des légumes avec des féculents, mais jamais les féculents et les

protéines en même temps. Les fruits doivent être consommés seuls dans un estomac

vide, donc en repas à aliment unique ou à distance des repas.

Plus récemment M. Montignac qui se base sur les travaux du Professeur Rapin, a

relancé ce régime en l’associant à une approche hypocalorique, dans le but d’une

perte de poids.

Le « régime Seignalet », est un régime alimentaire promu par le Dr Jean Seignalet

(1936-2003), qui estimait qu’il avait une action préventive ou bénéfique dans un

grand nombre de maladies.

Son régime repose sur une approche qualitative de la diététique : il écarte des

aliments qu’il considère potentiellement nocifs pour l’organisme humain, les aliments

cuits à haute température, mais aussi le gluten et les produits laitiers, et privilégie les

aliments biologiques.

 51

Ce régime est à rapprocher du régime paléolithique (sans laitages ni céréales) et peut

être comparé au régime Kousmine (qui privilégie l’apport en protéines végétales et

réduit la consommation de viandes, de produits laitiers et d’œufs).

Les mécanismes d’action anti-inflammatoire, proposés par l’auteur, ont ainsi mis en

évidence une extinction de 50% des polyarthrites chez les patients suivis au long

cours.

Ces dernières années ont apporté une confirmation et affiné la connaissance de ce

problème fondamental par les résultats personnalisés des tests IMUPRO. Si les laits et

le gluten sont très souvent en cause, on a pu objectiver le rôle pro-inflammatoire de

nombreux autres aliments, selon les patients.

 52

D – Le régime crétois

Adapté aux patients déminéralisés ou vasculaires.

Le « régime méditerranéen », également appelé régime crétois est une pratique

alimentaire traditionnelle dans plusieurs pays de la mer Méditerranée caractérisée

par la consommation en abondance de fruits, légumes, légumineuses,

céréales, herbes aromatiques et d’huile d’olive extra-vierge, une consommation

modérée de produits laitiers d’origine variée (chèvre et brebis essentiellement),

d’œufs et de vin (modérée) et d’infusions, une consommation limitée de poissons et

occasionnelle de viandes. Il permet en particulier :

— un bon apport en acides gras essentiels qui auront des effets anti-inflammatoires

(cutanés, vasculaires, nerveux).

— augmentation des fibres (constipation) et des vitamines (fatigue).

Les études … Une alimentation de type crétois apporte davantage de protection

cardiovasculaire. Elle permet de réduire de 30% la survenue d’un évènement

cardiovasculaire.

— on estime que les fruits et légumes en quantité procurent une excellente source

d’antioxydants qui contribuent à protéger contre les maladies du vieillissement.

D’ailleurs, 4 études ont montré que les personnes qui suivent un régime méditer-

ranéen ont une espérance de vie prolongée de 2 à 3 années.

— les femmes qui suivaient un régime méditerranéen auraient plus de facilité à avoir

des enfants. En effet, il contribue à maintenir un équilibre hormonal propice à la

reproduction.

— une étude menée pendant 4 ans sur plus de 2 200 habitants de New York (n’ayant

aucune maladie neurologique), semble montrer une diminution sensible de la

maladie d’Alzheimer, d’autant plus forte que le régime alimentaire est plus proche du

régime méditerranéen, avec une diminution du risque de 39 à 40 %.

— Enfin, le régime méditerranéen permettrait de réduire le risque de dépression.

Ceci s’explique par divers facteurs : les fruits et légumes ont un contenu élevé en

antioxydants et une alimentation riche en folates ou en poisson diminue le risque de

dépression.

 53

Le « régime Okinawa » est un équivalent oriental du régime crétois. Il est basé sur la

longévité et la santé des habitants de l’île d’Okinawa (Japon).

E – Le jeûne

Le jeûne est sans doute l’une des plus anciennes approches d’autoguérison. Dans la

nature, les animaux cessent instinctivement de manger quand ils sont malades ou

blessés.

Le jeûne complet consiste à s’abstenir de tout aliment (solide et liquide), à l’exception

de l’eau, pendant une période plus ou moins longue dans le but de « reposer,

détoxiquer et régénérer » l’organisme. De tout temps, il a également été associé à

des pratiques spirituelles ou religieuses. Il procurerait en outre un sentiment de clarté

d’esprit, d’exaltation (phénomène induit par la cétose).

D’un point de vue médical, la période de jeûne commence à partir de la sixième

heure après le dernier repas, avant, le corps utilise le glucose sanguin ou le glycogène

du foie comme sources d’énergies, jusqu’à épuisement des ressources.

Dès la deuxième journée, les sources de glucose sont principalement les acides

aminés (molécules entrant dans la composition des protéines) et des corps

cétoniques, qui sont des substances issues de la dégradation des graisses dans

l’organisme. Le cerveau utilise ces substances en lieu et place du glucose. Les corps

cétoniques vont inhiber le centre de l’appétit et faire disparaitre la sensation de faim.

Côté désagréable : la mauvaise haleine (halitose) que ce jeûne occasionne !

Durant les 3 semaines qui vont suivre, le patient observera plusieurs choses :

– un certain état de bien être, induit par la cétose qui est psychotonique

– un mise au repos des affections inflammatoires (rhumatismales en

particulier), car la digestion est un phénomène inflammatoire, d’autant que

les phénomènes d’intolérances alimentaires s’éteignent.

Après trois semaines, les dangers du jeûne apparaissent plus évidents, la masse

grasse ayant été consommée, la matière maigre (les muscles) ayant fondu, le

 54

métabolisme va s’attaquer aux organes nobles ! Au bout de cinq semaines (cas des

grèves de la faim), il y a un risque de lésions irréversibles.

Le jeûne est dangereux pour les personnes malades ou ayant une santé fragile. Si le

corps est déjà en état de stress, le jeûne ne fait que renforcer cet état. L’organisme va

consommer de la masse protéique, c’est-à-dire s’attaquer directement aux muscles

de l’individu fragilisé. C’est pour cette raison que le jeûne est particulièrement

néfaste pour les personnes minces, les femmes enceintes et les personnes âgées.

Si votre objectif est de maigrir, le jeûne n’est pas la solution. Certes, se priver

d’alimentation va mécaniquement engendrer une perte de poids au début, mais

l’organisme va mettre en place des stratégies de compensation, qui auront pour

conséquence une reprise rapide de poids après la période de jeûne. Celui-ci pourra

même être supérieur au poids précédant le jeûne (yoyo protéique) !

Un certain nombre de recherches ont été réalisées pour déterminer l’efficacité et

l’innocuité du jeûne complet, seul ou associé à un autre traitement. Elles ont fait état

de résultats positifs dans le traitement de divers problèmes :

— Une étude d’observation publiée en 2005 a évalué la faisabilité et l’efficacité de

l’intégration d’une thérapie par le jeûne auprès de 2121 patients souffrant d’un

syndrome de douleurs chroniques (arthrite rhumatoïde, maladie inflammatoire de

l’intestin, douleur reliée au système locomoteur, syndrome de l’intestin irritable,

maladie pulmonaire, migraine, céphalée, etc.). Tous les patients ont reçu durant le

jeûne des traitements d’acupuncture, d’hydrothérapie, pratiqué diverses approches

corps-esprit et assisté à des cours sur la nutrition et les habitudes de vie. Il leur était

en outre proposé de participer à un jeûne modifié de 7 jours. La consommation

exclusive de 2 litres de liquide par jour (eau minérale, jus de fruits, thé, bouillon de

légumes) fournissait au total 350 calories. À leur sortie de l’hôpital, les patients ayant

jeûné ont rapporté une diminution de leur symptôme principal significativement plus

grande que celle des autres patients. Aucun effet secondaire sérieux ne fut rapporté.

— Deux autres essais ayant comme objectif d’évaluer l’efficacité d’un jeûne

médicalement supervisé dans le traitement de l’hypertension, ont été publiés. Dans

 55

les 2 cas, les patients ont consommé uniquement des fruits et des légumes pendant 2

à 3 jours, puis seulement de l’eau pendant les 10 à 11 jours suivants. Ils ont complété

le programme par une diète végétarienne de 6 à 7 jours. Les 174 patients du premier

essai avaient une pression sanguine élevée et ne prenaient pas de médicaments. Les

68 patients du second essai n’avaient qu’une pression sanguine limite. Les résultats

des 2 études indiquent une diminution statistiquement significative de la pression

sanguine. De plus, 89 % des sujets de la première étude et 82 % de ceux de la

seconde présentaient des valeurs normales de pression à la fin de l’intervention.

— Divers équipes médicales ont mis en évidence l’intérêt du jeune pour potentialiser

les cures de chimiothérapie : moins d’effets secondaires et meilleure efficacité. Jeûne

à commencer 48 heures avant.

Pour déterminer la durée et le type de jeûne que vous pouvez suivre sans risque,

vous devez vous rendre dans un établissement spécialisé ou chez des spécialistes

formés aux jeûnes. Ces professionnels se renseigneront sur votre état mental et

certains facteurs biologiques : âge, sexe, poids, force vitale, degré d’intoxication et

gravité des affections.

Le jeûne partiel ?

— Les monodiètes sont des diètes restreintes comprenant des jus de fruits, de

légumes et certains autres nutriments (céréales, pousses, infusions, bouillons,

suppléments alimentaires, etc…). Ces cures, qui se veulent souvent thérapeutiques,

peuvent être adaptées aux besoins particuliers des jeûneurs et varient selon

l’approche des intervenants.

— Le jeûne intermittent est une forme de restriction de l’alimentation sur des

périodes de temps (MyFasting) qui consiste à consommer des aliments pendant une

fenêtre de 8 heures et à ne rien manger (jeûner) pendant le reste de la journée.

Méthode 16/8, en sautant le repas du soir ou le petit-déjeuner. N’oublions pas qu’à la

base, le jeûne intermittent était surtout suivi pour des raisons religieuses comme le

ramadan par exemple.

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Ce type de jeûne ne précise pas quels aliments il faut manger, mais plutôt quand il

faut les manger (chronobiologie alimentaire). Ainsi, il ne s’agit pas d’un régime au

sens conventionnel du terme. Les méthodes de jeûne intermittent courantes

impliquent des jeûnes quotidiens de 16 heures ou un jeûne de 24 heures, deux fois

par semaine. Il est recommandé de commencer par la méthode 16/8, puis de passer

peut-être plus tard à des jeûnes plus longs. Pendant les périodes de jeûnes, il est

important de bien s’hydrater en consommant des boissons non sucrées comme le

thé, et au moins deux litres d’eau par jour.

Le jeûne intermittent ne présente pas que des bienfaits. Des effets indésirables

s’observent ! En tout premier lieu, l’hypoglycémie qui induit un état de somnolence,

des difficultés d’endormissement, un peu d’irritabilité. Le bât blesse aussi par un

possible stockage des graisses et cela va à l’encontre de l’effet recherché (cf.

expérience des souris en jeûne intermittent qui grossissent plus que les souris en

alimentation libre !). De plus, ce type de jeûne n’est pas conseillé aux anorexiques et

aux personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire.

Les régimes de prescription médicale

Le régime de la goutte

La goutte est une maladie métabolique complexe, qui évolue avec des phases aiguës

(les « crises de goutte ») et des périodes chroniques d’hyper uricémie.

Les causes en sont multiples, car l’excès d’acide urique peut provenir d’un trouble du

métabolisme, d’une maladie sous-jacente (insuffisance rénale en particulier), de la

consommation de certains médicaments (par exemple les diurétiques ou la

chimiothérapie) ou du régime alimentaire (régime riche en protéines, ou

consommation d’alcool). Les excès (alimentaires ou alcooliques) sont souvent à

l’origine d’une crise de goutte. L’alcool (bière, vin blanc) diminue l’excrétion de l’acide

urique dans l’urine. S’il est pris de façon excessive, il peut déclencher une crise. On

conseille aux personnes qui souffrent de goutte d’éviter l’alcool ou au moins d’en

diminuer la consommation.

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1/ Durant la crise (quelques jours) … Aliments à privilégier: lait (fromage, beurre),

fruits (jus de fruits), tous les légumes, œufs, fruits secs (amandes), pain et céréales

(pâtes), miel et confitures. Eaux de boisson (alcalines bicarbonatées) = Vals, Vittel ou

Vichy

2/ Après la crise (c’est une maladie métabolique chronique) …

« La goutte est la maladie des pécheurs et des chasseurs » !

Il est nécessaire de limiter les aliments riches en acide urique :

• les viandes blanches (la volaille, les abats et le gibier)

• les abats (cervelle, ris de veau, langue, tripes, rognons)

• les poissons (sardines, maquereaux …), les crustacés, mollusques …

• certains légumes diurétiques (asperges, épinards, oseille …)

Il faut en outre augmenter la diurèse : apport en eau abondant (deux litres par jour),

favorisant ainsi l’élimination de l’acide urique. Si lithiase = Capvern ou Evian

Régime sans résidus

Trois jours avant votre coloscopie, ne mangez que des aliments à faible teneur en

fibres, tels que des pains et céréales à base de farine blanche raffinée, du riz blanc,

des craquelins nature, des céréales à faible teneur en fibres (y compris du riz soufflé,

de la crème de blé, des flocons de maïs). Les légumes sont donc à proscrire (aucun, ni

cuits, ni crus). Les fruits, uniquement cuits et de préférence la pomme, la poire, ou la

pêche. Pour les viandes, elles doivent être faibles en matières grasses (jambon,

viande séchée,…). Pour les poissons et le œufs, il n’y a aucune restriction spécifique.

Régime sans sel

Le sel (NaCl) est indispensable à notre organisme qui en contient 100 grammes

environ. Nous avons besoin de 4 à 5 gr. par jour. Or nous en mangeons en moyenne

10 gr./jour : sel de cuisson et d’assaisonnement, ainsi que plats préparés et aliments

conservés (ex. saucisse, viandes séchées, charcuterie, gruyère, morue salée …).

Toute rétention de sel entraine une rétention d’eau, donc des oedèmes. On prescrit

donc :

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—> un régime sans sel strict (moins de 1 gr. de sel par jour), en cas d’insuffisance

cardiaque aiguë, d’ascite, de glomérulonéphrites.

—> un régime sans sel large (moins de 3 gr. de sel par jour) : HTA (gravidique en

particulier), pendant la prise de corticoïdes.

Les régimes de l’insuffisance rénale …

Les conseils sont à personnaliser par le médecin néphrologue, car les problèmes sont

multiples ! Ainsi, avant la phase de dialyse il faudra surtout réduire les apports en

protéines et en potassium …

Les régimes inutiles

Le régime hypocholestérolémiant

Ce régime vise à normaliser les apports de cet important métabolite. Cet espoir est

illusoire, car les 2/3 du cholestérol sanguin est synthétisé à partir des sucres

alimentaires ! On remarque d’ailleurs que le cholestérol monte bien avant l’apparition

biologique du diabète … Donc, si vous voulez normaliser ces deux métabolites,

vérifiez les fonctions du foie (lieu de synthèse et d’épuration) et mettez en place un

régime diabétique.

Le régime acido-basique

Celui-ci vise à respecter le « pH » de notre organisme. Celui-ci doit être compris entre

7 et 7,5 pour permettre de garantir le bon fonctionnement du corps. Ce régime

alimentaire a été mis en avant en raison des travers de l’alimentation moderne. En

effet, celle-ci conduit à une consommation exagérée de produits transformés et

industriels. En outre, la pollution, le stress et l’activité physique intense ont pour effet

d’abaisser le pH sanguin (acidose). Le régime acido-basique aiderait à le restaurer et à

préserver notre santé.

Ces affirmations sont illusoires : les systèmes tampons du corps sont puissants et les

compartiments échangent sans cesse les ions H+ en fonction des besoins. Pour faire

 59

simple, les aliments végétaux sont majoritairement basifiants, alors que les viandes

(ions NH3+) sont acidifiantes … donc théoriquement à réduire dans cette optique.

Les régimes de perte de poids rapide, sur de courtes durées :

Le régime de l’hôtesse de l’air, ou régime Natman, est une méthode de perte de

poids express à la mode qui ne dure que quatre jours. Durant ces quelques jours, le

programme alimentaire n’autorise la consommation que de protéines maigres, de

légumes verts et de fruits peu sucrés. Ce régime hypoglucidique court promet une

perte de poids de 2 à 4 kg en 4 jours. En fait, ces kg perdus sont surtout dus à une

perte d’eau … le poids sera repris la semaine suivante !

Le régime mayo clinic (historique) est proche du précédent, mais sur 14 jours.

C’est un régime contraignant qui consiste à supprimer tous les sucres, les matières

grasses, les féculents, les légumes secs, les laitages. Un fruit et deux œufs (pour

limiter la fonte musculaire) à chaque repas sont autorisés, mais l’apport calorique ne

doit pas dépasser 1 000 kcalories par jour. Mécanisme proche du régime diabétique,

mais contraignant. Le risque : fringales, fatigue, carences, sans oublier une reprise de

kilos assurée …

Le régime citron

Le régime citron ou plutôt « cure détox au citron » est un régime prisé par certaines

stars qui prétend débarrasser le corps des toxines et de quelques kilos superflus. Il

consiste à ne boire, pendant environ une semaine, que du jus de citron mélangé à du

sirop d’érable et du poivre de Cayenne (saveurs stimulant le foie, la rate-pancréas et

le poumon). Comme tous les régimes hydriques, le régime citron prolongé provoque

des carences et une perte de masse musculaire… la reprise des kilos est inévitable.

Proche, on peut citer le « régime soupe au chou » sur une semaine, mais là aussi, pas

de protéines : donc perte musculaire et yoyo pondéral.

 60

Le régime groupes sanguins

Il est basé sur un postulat sans fondement. L’équipe scientifique qui a étudié les liens

précis entre groupe sanguin et régime alimentaire a analysé le poids, le taux de

lipides dans le sang et la glycémie des différents participants. Ensuite, ils ont classé

ces résultats selon le groupe sanguin. Leurs conclusions sont formelles : « nous avons

constaté que le groupe sanguin n’a engendré aucune différence », explique l’auteur

principal de la recherche Neal Barnard. « Alors que le régime basé sur le groupe

sanguin affirme qu’une alimentation végétarienne est meilleure pour les personnes du

groupe A, et moins bonne pour celles du groupe B, il s’avère qu’elle est bénéfique pour

tout le monde, quel que soit le groupe sanguin. » Ces chercheurs ajoutent en outre

qu’il n’y a aucune preuve qu’un régime riche en viande soit bon pour quiconque.

 61

Les acides gras

Les huiles végétales

Leur usage a traversé le temps et elles sont aujourd’hui omniprésentes dans notre vie

quotidienne. On les emploie avant tout pour cuisiner, car elles sont essentielles à

notre santé. Elles proviennent pour la plupart des « oléagineux », c’est à dire des

plantes, fruits ou graines qui les produisent après avoir été broyés.

A la différence des matières grasses d’origine animale (beurre, crèmes, lard …) les

huiles végétales ne contiennent pas de cholestérol et peu d’acides gras saturés (sauf

palme et coprah). En outre, elles sont riches en vitamine E et en polyphénols

(antioxydants).

Chaque huile présente des caractéristiques nutritionnelles particulières. On peut les

alterner ou les mélanger. Combiner les huiles permet aussi de baisser les coûts, car

les huiles les plus goûteuses (olives, noix, noisette, sésame, amande …) sont aussi les

plus onéreuses !

1. Les huiles saturées (palme et coprah – noix de coco) sont surtout utilisées

dans la cuisson des produits industriels (margarines, chips …)

2. Les huiles mono-insaturées (arachide, tournesol, noisette et olive)

supportent la cuisson jusqu’à 180°

3. Les huiles insaturées (noix, soja, colza, pépins de raisin …) sont à réserver

aux salades, tartares, crudités … Elles interviennent dans la synthèse des

prostaglandines (PGE1 – anti-inflammatoire).

Pour préserver leur goût et leurs bienfaits, refermez bien les bouteilles et conservez-

les à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Le maquis des appellations …

Que veulent dire les mots, les mentions, les désignations figurant sur les étiquettes ?

Que laisse supposer leur absence ? Essayons d’y voir plus clair, car seul le décret du

11 mars 1980 régit les dénominations des huiles végétales en France :

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Une « huile de… (nom de la graine ou du fruit) » est une huile d’une seule variété de

graine ou de fruit ayant subi un traitement de raffinage en une ou plusieurs étapes

(hautes températures, utilisation de solvants, d’acides ou de soude, sans précision sur

l’étiquette évidemment !).

Une « huile vierge de… (nom de la graine ou du fruit) » est une huile d’une seule

variété de graine ou de fruit obtenue uniquement par des procédés mécaniques

(pression par vis sans fin à vitesse lente, centrifugeuse…) et n’ayant subi aucun

traitement chimique, ni raffinage (aucune utilisation de solvant).

Cas de l’huile d’olive. La dénomination la plus répandue est l’huile d’olive vierge

extra. Elle présente des caractéristiques semblables au vin : origine, terroir, goût,

saveur, couleur, flaveur … Ainsi, on parle d’huile d’olive douce, fruitée, ardente,

piquante… Sur l’étiquetage, seuls les attributs positifs peuvent apparaître : fruitée,

amère, piquante …

L’huile de coco a été propulsée au rang de superaliment avec la médiatisation

du régime cétogène, régime à la mode sans glucides et riche en graisses, présenté (à

tort) comme la solution à beaucoup de problèmes… Pourtant, l’huile de coco,

contient plus de 90% de graisses saturées, bien davantage que le beurre ! Pour Jean-

Paul Curtay, la mode de l’huile de coco est aberrante. Afin de rétablir la vérité, il a

fouillé dans la littérature scientifique et a établi que l’huile de coco ralentit votre

métabolisme et vous fait plus facilement grossir (alors que certaines huiles la

remplacent avantageusement).

OLIVE (Olea europaea)

L’olivier est une oléacée à feuilles persistantes, pouvant faire entre 3 et 15 mètres de

haut, originaire d’Asie centrale, où la fabrication de l’huile a commencé il y a 6000

ans. L’huile est extraite par pressage, elle varie selon les crus du jaune au vert clair,

avec des saveurs plus ou moins fortes. Elle est très digeste (stimule la fonction

vésiculaire) et, riche en oméga 9, elle se mélange bien aux huiles riches en oméga 3,

qu’elle préserve de l’oxydation. L’huile d’olive, c’est :

• 73 % d’acides gras mono-insaturés (oméga 9)

 63

• 13,8 % d’acides gras saturés

• 9,7 % d’acides gras oméga-6 (polyinsaturés)

• 0,76 % d’acides gras oméga-3 (polyinsaturés)

• 75 % des apports journaliers recommandés en vitamine E et K

L’huile d’olive est l’une des meilleures huiles pour les cuissons jusqu’à 180°C.

Fig. 8 : Le rapport Oméga 6/3 et ses conséquences organiques

ARACHIDE (Arachis hypogaea)

Fabacée originaire d’Amérique sud et centrale. Ces fruits (les cacahuètes) se

développent sous terre. Liquide huileux, limpide, sans saveur particulière si elle a été

raffinée. Bon marché et riche en acides gras mono-insaturés, elle est essentiellement

utilisée pour les fritures. NB. Peut être allergisante.

CARTHAME (Carthamus)

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Chardon (astéracée) originaire d’Inde. Pressage des graines à froid indispensable

(beaucoup d’Oméga 3 et 6). Liquide huileux fluide et peu gras, couleur jaune ou

ambrée, saveur de noisette. Bonne huile alimentaire (salades) qui peut être

également utilisée en cosmétique pour sa haute teneur en vitamine E.

Oméga 3 et 6 = 78 % Oméga 9 = 13 % Saturés = 9 %

COLZA (Brassica napus oleifera)

Le Colza ou Canola, est une crucifère herbacée originaire de l’Europe de

l’Est. Pressage des graines à froid indispensable (mélange équilibré d’Oméga 3, 6 et

9). Liquide huileux, visqueux, jaune ambré. Bonne huile alimentaire (salades) qui peut

être également utilisée en massages.

Oméga 3 et 6 = 28 % Oméga 9 = 64 % Saturés = 8 %

MAÏS (Zea maïs)

Graminée géante américaine. L’huile est extraite des grains par pressage. C’est un

liquide huileux, visqueux mais peu gras, jaune clair à ambré. Saveur prononcée à goût

de maïs. Peut être utilisée pour la cuisson (jusqu’à 180°). Utilisée en massages

(nourrit et hydrate la peau).

Oméga 3 et 6 = 53 % Oméga 9 = 34 % Saturés = 13 %

NOIX (Juglans regia)

Fruit du Noyer (Juglandacée), bel arbre originaire du proche orient et qui peut vivre

plus de 200 ans. L’huile est extraite par pressage. Liquide huileux assez gras, jaune

doré, au goût prononcé. Hypolipémiante, riche en oméga 3, en vitamines B6, E et K,

en polyphénols (antioxydants) et en phytostérols, elle s’utilise à froid. L’huile de noix

contient surtout des graisses polyinsaturées – notamment des acides gras oméga-3

(contrairement à l’huile d’olive). Aperçu de la composition de l’huile de noix :

• Acides gras polyinsaturés

◦ 54 % linoléique (oméga-6)

◦ 15 % alpha-linoléique (oméga-3)

• Acides gras monoinsaturés

◦ 23 % oléique (oméga-9)

• Acides gras saturés

◦ 5 % palmitique

 65

◦ 3 % stéarique

L’huile de noix rancit facilement, notamment au contact de la lumière. Dans un

placard sombre, elle se conservera jusqu’à 12 mois. Notez que l’huile de noix n’est

PAS une huile de cuisson qui risquerait de la dénaturer et de lui faire perdre ses

propriétés.

PEPINS de RAISINS (Vitis vinifera)

Plante grimpante (vitacée) des sols pauvres, originaire d’Asie mineure. L’huile est

extraite des graines par pressage, elle est très fluide et de couleur vert clair. Son goût

est fruité. Attention, elle s’oxyde très rapidement.

Oméga 3 et 6 = 65 % Oméga 9 = 23 % Saturés = 12 %

SESAME (Sesamum indicum)

Le sésame est une plante herbacée de la famille des pédaliacées, originaire des

tropiques. L’huile est extraite par pressage, elle est très fluide et de couleur jaune

clair. Elle a une légère saveur de noisette grillée. Ne jamais la faire chauffer. NB. risque

d’allergie. À noter la même composition et répartition des acides gras que l’huile

d’Argan = mêmes propriétés !

Oméga 3 et 6 = 41 % Oméga 9 = 43 % Saturés = 16 %

TOURNESOL (Helianthus annus)

Astéracée bien connue, originaire d’Amérique. Les graines sont issues du cœur de la

fleur (capitule). L’huile est extraite par pressage, elle est légèrement visqueuse. De

couleur dorée, raffinée, elle est inodore. Riche en acides gras insaturés, elle résiste

moins à la chaleur que l’arachide ou l’olive.

Oméga 3 et 6 = 65 % Oméga 9 = 24 % Saturés = 11 %

NB. Le « Tournesol oléique » est un hybride du tournesol essentiellement riche en

acide oléique. Cette caractéristique lui confère une meilleure stabilité à la chaleur.

Elle est conseillée pour la cuisson.

L’HUILE DE PALME (Elaeis guineensis)

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Extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile, c’est l’huile

végétale la plus consommée au monde (25 %). Ingrédient traditionnel des cuisines

d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie, elle est désormais surtout utilisée

par l’industrie agro-alimentaire. La moitié des aliments transformés en contiennent,

car elle leur confère du moelleux et facilite leur conservation. Mais l’huile de palme

est surtout préférée pour son faible coût de production. Le rendement à l’hectare du

palmier à l’huile est en effet dix fois plus élevé que celui du soja : 100 kg de fruits

donnent environ 22 kg d’huile. L’huile de palme brute est le produit végétal le plus

riche en β-carotène, ce qui lui donne une teinte jaune orangé à rouge selon sa

concentration en caroténoïdes. La cuisson détruit ces molécules : elle devient

 67

blanche après avoir bouilli plusieurs minutes. Sa richesse en acides gras saturés la

rend semi-solide à température ambiante, son point de fusion se situe entre 35 et

42 °C.

Les huiles d’exception :

AMANDE DOUCE (Prunus amygdalus dulcis)

Rosacée, les amandes douces (qui se trouvent dans le fruit) sont récoltées dans toute

l’Europe. Pour être de bonne qualité, l’huile doit provenir de la première pression à

froid (chère). Assez fluide, elle a une couleur jaune pâle. Peut être utilisée en cuisine,

mais ne jamais la chauffer. C’est un bon laxatif et vermifuge. Elle a une action anti-

inflammatoire sur la peau (assouplissante et régénérante).

ARGAN (Argania spinosa)

L’arganier (sapotacée) est un arbre du Maroc. Ses amandes donnent par pressage une

huile fine jaune ou vert clair à l’arôme de noisette. C’est une huile antioxydante qui

assure une bonne protection des peaux sèches (rides, acné, eczéma), des cheveux et

peut s’utiliser en massage pour soulager les rhumatismes (anti-inflammatoire). Il

existe une variété dite « de table » que l’on peut consommer sans la faire chauffer.

AVOCAT (Persea gratissima)

L’huile s’obtient par pressage du noyau et de la pulpe. C’est une huile épaisse jaune

foncée ou vert vif. Sa saveur est celle de l’avocat. On l’utilise surtout en usage externe

car elle est adoucissante, régénérante et hydratante (coups de soleil, vergetures). Aux

USA, c’est aussi une huile de cuisine qui peut remplacer l’huile d’olive. L’huile

d’avocat, comme l’huile d’olive, est riche en acides gras mono-insaturés (environ 80 %

des acides gras). Le contenu en acide palmitoléique est en revanche une spécificité de

l’huile d’avocat ainsi que son contenu plus important en acide alpha-linolénique

(oméga-3) dont la présence rééquilibre favorablement le rapport oméga-3/oméga-6.

Elle est aussi connue pour sa teneur exceptionnelle en composés insaponifiables : 5 %

(1 % au plus pour les autres huiles) : vitamine E (antioxydant naturel des huiles

végétales), phytostérols, caroténoïdes.

BOURRACHE (Borrago officinalis)

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Borraginacée méditerranéenne. Ce sont les graines qui donnent une huile fluide d’un

beau jaune d’or par pressage à froid. On l’utilise en usage externe (antirides, acné …)

ou en capsules pour ses propriétés antioxydantes (peau sèche, syndrome

prémenstruel, ongles cassants).

Oméga 3 et 6 = 62 % Oméga 9 = 21 % Saturés = 17 %

L’huile de CALOPHYLLE (Calophyllum iophyllum)

Le Tamaru est un grand arbre que l’on trouve à Madagascar et dans toute l’Océanie.

L’huile s’obtient par pressage à froid (de préférence) des amandes contenues dans les

noix. Elle est assez grasse et visqueuse, jaune verdâtre, de goût agréable. Elle s’utilise

en applications ou massages, pour ses vertus cicatrisantes, anti-inflammatoires,

désinfectantes (coups de soleil, varices et varicosités, mycoses …).

.

L’huile de CAMELINE (Camelina sativa)

La Cameline, appelée aussi « Lin bâtard », est une plante herbacée annuelle de la

famille des crucifères, commune en France, mais rare dans les régions

méditerranéennes. Elle fut largement cultivée pour son huile au début de l’âge de fer

(500 av. JC) pour perdre de l’importance au moyen-âge. Aujourd’hui c’est l’acide

alpha-linolénique contenu dans son huile (30 à 42%) qui relance l’intérêt de cette

plante.

L’huile de CUMIN NOIR (Nigella sativa)

Renonculacée égyptienne annuelle. Les graines pressées donnent une huile fluide

jaune (ou brun clair), à l’odeur épicée très agréable. Celle-ci est cicatrisante et

nourrissante pour la peau (coup de soleil, acné, mycose, psoriasis …) et les cheveux.

Elle s’utilise aussi par voie interne pour ses propriétés immunostimulantes (asthme et

maladies pulmonaires). Tenir à l’abri de la lumière et de la chaleur.

L’huile de GERME de BLE (Triticum vulgare)

Monocotylédone (poacée) bien connue. Pressage à froid du germe, au cœur de la

graine. Huile visqueuse et assez épaisse, jaune orangée, à saveur de noisette. L’usage

culinaire est possible mais rare. L’application externe est la règle, action anti-

inflammatoire importante (riche en vitamines A, B, D, E, K et phosphore) puissant

antiride, très nourrissante.

 69

Oméga 3 et 6 = 63 % Oméga 9 = 19 % Saturés = 18 %

L’huile de JOJOBA (Simmondsia chinensis)

Le Jojoba est originaire du Mexique. Le pressage à froid des graines donne une huile

assez visqueuse, jaune clair, d’arôme neutre. Celle-ci s’utilise uniquement en usage

externe, elle est adoucissante, régénérante. Elle équilibre l’acidité de la peau et la

protège des UV. On l’utilise aussi comme bain capillaire avant le shampooing.

L’huile de LIN (Linum)

Tandis que l’huile d’olive est propre au bassin méditerranéen, l’huile de Lin a

constitué, pour les populations plus septentrionales d’Europe, une des sources

principales de matières grasses végétales, tout comme l’huile de colza et l’huile de

chanvre. L’AFSSA recommande des mentions d’étiquetage de l’huile de lin pour une

information adéquate aux consommateurs: « ne pas chauffer, conserver à l’abri de la

chaleur, ne pas conserver plus de 3 mois après ouverture, ne convient pas aux

enfants de moins de 3 ans ».

L’huile de NOISETTE (Corylus avellana)

Huile appréciée pour son goût exceptionnel. Apport important en acide oléique 80%.

A consommer crue exclusivement.

Oméga 3 et 6 = 9 % Oméga 9 = 82 % Saturés = 9 %

L’huile de NOYAU d’ABRICOT (Prunus armenica)

L’abricotier (rosacée) est un petit arbre fruitier originaire d’Asie centrale et de Chine.

On l’obtient par pressage à froid de l’amande, qui se trouve dans le noyau. Huile

fluide et douce, jaune à orange clair, très légèrement épicée. Celle-ci s’utilise

uniquement en usage externe, elle est adoucissante, nourrissante et anti-rougeurs.

Très riche en vitamine A, elle protège du soleil et peut servir d’huile bronzante.

L’huile d’ONAGRE (Oenothera biennis)

La « primevère du soir » est une oenothéracée originaire d’Amérique. Le pressage à

froid des graines donne un liquide huileux mais assez fluide, jaune clair. Riche en

vitamine E, c’est un puissant régulateur du système hormonal (syndrome

prémenstruel). Huile fragile, sensible à la lumière, la chaleur et l’oxygène.

 70

Oméga 3 et 6 = 79 % Oméga 9 = 12 % Saturés = 9 %

« L’huile d’onagre est à la femme ce que l’huile de courge est à l’homme ! » M. Dubray

L’huile de PEPINS de COURGE (Cucurbita pepo)

Cucurbitacée américaine. Le pressage à froid des pépins donne une huile assez fluide

d’un beau vert émeraude, au léger gout de noisette. Pas d’utilisation cosmétique. Par

voie générale, elle est digestive (vermifuge) et décongestionnante prostatique. Peut

s’utiliser en cuisine, ne jamais chauffer.

Oméga 3 et 6 = 54 % Oméga 9 = 28 % Saturés = 18 %

L’huile de RICIN (Ricinus communis)

Euphorbiacée. Le pressage à froid des graines donne un liquide visqueux, presque

collant, qui a besoin, pour être utilisée en massage d’être mélangée à une huile plus

fluide (Amande douce par exemple). Elle revitalise les cheveux secs ou fragilisée,

active la pousse des ongles et a un bon effet anticellulite (draine la rétention d’eau).

Elle n’est pas comestible (car purgative).

L’huile de ROSE MUSQUEE (Rosa rubiginosa)

Variété chilienne d’églantier (rosacée). Le pressage à froid des graines donne un

liquide visqueux, de couleur rouge ou jaune orangé. C’est une véritable « huile de

beauté », cicatrisante, antiride efficace, qui nourrit, hydrate et protège la peau du

visage et du corps (couperose, psoriasis, vergetures …). Uniquement usage externe.

L’huile de COTON (Gossypium herbaceum)

L’huile de coton est extraite à partir des graines qui renferment près de 40 % d’huile.

Elle est utilisée pour l’apprêt des cuirs, la fabrication de savons, de matières

lubrifiantes, de glycérine ou de compositions imperméabilisantes et comme base

pour les crèmes cosmétiques. Sa forte proportion en acide linoléique lui confère

également un avantage nutritionnel : c’est une excellente huile de table. Elle sert

aussi à la fabrication de margarines et de graisses composées.

L’huile de MELON du Kalahari (Citrullus lanatus)

On nomme ce melon (cucurbitacée) qui pousse en Namibie : « pastèque sauvage ».

Sa chair juteuse est de couleur jaune pâle ou vert clair. A l’état sauvage il a un goût

 71

amer. Mais ses graines dont on extrait l’huile (50%), en font toute la richesse. L’huile

est traditionnellement utilisée comme une crème hydratante pour protéger la peau

du soleil, et pour assurer un teint sans défaut. Elle régule l’hydratation de la peau et

la production de sébum. Son effet « non gras » en fait une excellente huile de

massage. Les graines contiennent de la vitamine C et B2, de minéraux, de la

riboflavine, des matières grasses, des glucides et des protéines. L’huile contient

essentiellement des acides gras insaturés (oméga 6 et 9) et des antioxydants.

.

L’huile de NEEM ou Margousier (Azadirachta indica)

C’est un arbre sacré indien aux nombreuses vertus. L’amande que l’on extrait du

noyau est transformée en « Huile de Neem ». C’est cette huile que les agriculteurs

utilisent comme fertilisant, pesticide et insecticide.

L’huile de SACHA INCHI (Plukenetia volubilis)

Cacahuète des Indes (en anglais, on la désigne sous les noms de Sacha Peanut,

Mountain Peanut ou Inca-Peanut). C’est une euphorbiacée cultivée en Amazonie

entre 200 et 1500 m d’altitude. Ses fruits sont des cosses vertes à six lobes (environ 5

à 7 cm de diamètre). L’extraction à froid de cette huile se fait au Pérou, dans la ville

de Tarapoto, région de San Martin. Elle contient :

Oméga 3 = 48% Oméga 6 = 36% Oméga 9 = 9%

Des protéines = 27%, de l’iode, des vitamines A et E (170 mg/l).

Outre ses qualités alimentaires (à ne pas chauffer !), l’huile de Sacha inchi possède un

toucher sec. C’est une très bonne huile de massage.

.

L’huile d’ŒILLETTE ou huile de graines de pavot (Papaver somniferum)

Elle est extraite d’une variété de pavot appelé œillette. Cette huile est comestible en

assaisonnement. Elle fut introduite en culture intensive en Allemagne et en France à

la fin du 19 ème siècle pour la production d’huile. Il existe différentes qualités d’huile

d’œillette:

— l’huile blanche est obtenue après une première pression à froid ou par faible

chauffage. Cette huile est très peu colorée, possède une odeur d’amande et est

réservée à un usage alimentaire.

 72

— l’huile de seconde pression à chaud dite « huile de pavot » est employée pour la

peinture à l’huile (avec l’huile de lin et l’huile de térébenthine), car elle est très

siccative.

L’huile de PIGNON DE PIN (Pinus pinea).

Le Pin parasol est un résineux en forme de parasol, pouvant atteindre jusqu’à 30

mètres de hauteur. On le rencontre dans les pinèdes sauvages des pays

méditerranéens, ainsi qu’en Chine, en Corée et aux Etats-Unis. Le fruit est un cône

ovoïde globuleux, de couleur rouge-brun appelé pomme de pin. Au bout de trois ans,

lorsque ses écailles s’ouvrent, il libère des graines ailées et comestibles à coque

solide: les pignons de pin. Celles-ci contiennent un noyau oléagineux, ressemblant à

un grain de riz. L’huile est de couleur jaune clair et de saveur douce, très riche en

acides gras polyinsaturés (Oméga 6), qui en font une huile nutritive et énergétique.

Riche en phosphore, en vitamine B1 et en fer, elle constitue un apport essentiel dans

l’effort intellectuel. Elle a une action bénéfique sur le système respiratoire : la toux,

les bronchites chroniques, l’asthme et les ulcères.

L’huile de pignon de pin est subtile et légèrement sucrée. Elle s’accorde bien avec

l’avocat, associée à un jus de citron, ou encore en filet sur des poissons grillés. Elle est

idéale pour émulsionner les nages de crustacés, les sauces diverses (et plus

 73

particulièrement les sauces au vin), les potages tels que les minestrones et surtout

pour préparer le pesto (sauce au pistou).

L’huile de CHANVRE (Cannabis sativa)

C’est une huile non grasse, de couleur vert sombre, elle développe une odeur

agréable, qui pénètre la peau très rapidement. Proche de l’huile de Bourrache, elle

conjugue des propriétés intéressantes en cosmétique : hydratante, raffermissante et

réparatrice. L’huile de Chanvre contient un des taux les plus élevés en acides gras

essentiels: 76% d’acide linoléique, alpha linolénique et acide gamma linolénique

(AGL). Elle contient également les vitamines A, B1, B3, B4, B6.

Fabrication de savon et de beurre de chanvre. Si l’on excepte l’huile de lin, l’huile de

chanvre, avec ses 75% d’acides gras polyinsaturés, est la plus riche en Oméga 3/

Oméga 6, acides gras essentiels qui en plus sont dans un rapport de 1 pour 4, voisin

de l’équilibre parfait qui convient à nos organismes humains.

L’huile de SOJA

C’est une excellente huile alimentaire, contenant une proportion équilibrée d’acides

gras insaturés, très sensibles à la température. Sa composition moyenne est la

suivante:

• Acides gras saturés : 15 %

• Oméga-3 : 9 % Oméga-6 : 53 % Oméga-9 : 23 %

L’huile de MACADAMIA (Macadamia ternifoliz)

Cette huile offre un agréable goût de noisette et une haute teneur en acides gras

mono-insaturés (palmitoléique et oléique).

Oméga 3 et 6 = 75 % Oméga 9 = 10 % Saturés = 15 %

L’huile de CHARDON MARIE (Carduus marianus ou Silybum marianum)

Huile surtout utilisée en Allemagne. On y trouve de la sylimarine qui lui confère la

propriété régénérante des cellules hépatiques !

Les huiles rares (utilisées surtout en cosmétique) :

 74

L’huile d’ALOES (Aloe vera)

On utilise cette huile seulement en application sur la peau, en petite quantité. Il est

préférable de se servir du gel d’aloès comparativement à l’huile: il est moins cher,

plus facile à trouver et se conserve mieux. Surtout, il a sensiblement les mêmes

propriétés que l’huile.

L’huile de BAOBAB (Adansonia digitata)

Bombacacées (grand arbre d’Afrique et Madagascar). La pulpe du fruit renferme des

petites graines qui une fois pressées donnent une huile rare et très précieuse, car un

arbre donne en moyenne chaque année seulement 1 litre d’huile. Très appréciée en

Afrique pour les préparations culinaires lors des fêtes traditionnelles, l’huile de

Baobab est utilisée dans la pharmacopée sénégalaise pour ses propriétés anti-

allergiques et anti-inflammatoires.

En première pression à froid, elle est jaune à jaune foncé.

• Acides gras essentiels poly-insaturés oméga-6 (30%)

• Acides gras mono-insaturés (AGMI) : acide oléique (34%),

• Acides gras saturés (AGS) : acide palmitique (24%)

En cosmétique, cette huile très émolliente (pénètre rapidement la peau) et

adoucissante est particulièrement efficace pour les peaux sèches, tiraillées et

gercées. Son application est recommandée aux femmes enceintes pour éviter les

vergetures. Réputée pour être cicatrisante et régénérante, elle est conseillée pour le

soin des brûlures. C’est également un excellent soin capillaire pour cheveux secs et

frisés ou crépus.

L’huile de JUJUBE (Ziziphus spina Christ)

A partir du noyau broyé du Jujubier de Palestine … Le genre jujubier est répandu sur

une grande partie de notre petite planète. Il se décline en de nombreuses espèces,

variétés et cultivars comportant de nombreuses caractéristiques communes, dont la

plupart liées aux vertus médicinales et alimentaires de ses fruits.

L’huile de PEPINS DE CASSIS (Ribes nigrum)

L’huile de Pépin de Cassis, fluide, incolore et inodore, est riche en acides gras Oméga

6 tout comme les huiles d’Onagre et de Bourrache, mais contrairement à ces

dernières, elle contient aussi de l’acide stéaridonique (oméga 3). Il faut de plus noter

 75

la présence d’alpha tocophérol ou vitamine E, actif contre les radicaux libres, qui

redonne résistance et élasticité à la membrane cellulaire.

L’huile de Pépins de FRAMBOISE (Rubus idaeus)

C’est une huile riche en carotène (pro vit. A) et en vitamine E. Elle a donc une action

anti-âge et redonne à la peau toute sa tonicité. Elle est très nutritive. Elle peut être

utilisée en masque capillaire pour redonner brillance et beauté à votre chevelure.

Huile végétale très sensible à l’oxydation. Elle se conserve 6 à 8 mois après ouverture

dans un endroit très frais (de préférence au réfrigérateur), dans son emballage

d’origine, fermé, à l’abri de l’air et de la lumière. Composition en acides gras :

Acide linoléique (oméga-6) = 54.60%

et acide linolénique (oméga-3) = 21.70%.

Acides gras mono-insaturés (oméga-9) = 15.80%

L’huile de PERILLA (Perilla frutescens)

Plante de la famille des lamiacées, proche du Basilic. L’huile est tiré des graines et

présente des vertus anti-allergisantes sans doute dues à son exceptionnelle richesse

en Oméga 3 (45 à 65% selon les récoltes). D’usage récent en cosmétique. L’huile de

Perilla est utilisée traditionnellement en Chine pour la cuisine, mais elle est interdite

en France.

Le Beurre de KARITE (qui veut dire « double peau » en africain !)

Extrait de la noix de Karité, arbre africain, c’est une huile solide qui fond à la chaleur

de la main. Elle nourrit et répare la peau de façon remarquable. On peut en passer

sur les cheveux, une heure avant le shampooing habituel. On l’utilise localement

aussi pour ses vertus anti-inflammatoires : plaies, entorse, luxation, rhumatismes.

Attention, cette huile n’est officiellement pas comestible (bien que sur place, les

africains s’en servent pour cuisiner).

Les macérats huileux

Il s’agit de la macération d’une plante dans un support huileux végétal. On procède

ainsi lorsque la plante ne donne pas assez d’huile ou lorsqu’elle a besoin de macérer

longtemps pour donner ses sucs. Elles sont d’usage externe exclusif. La plupart

 76

d’entre elles possèdent une pathogénésie homéopathique qui est un bon repère pour

leurs indications.

ARNICA (Arnica montana) … excellente huile de massage. Contusions, bleus et

bosses, contractures, varices et phlébites.

CALENDULA (Calendula of.) … macération des fleurs dans de l’huile de tournesol.

Anti-inflammatoire et désinfectante, elle renforce les peaux abimées, crevassées ou

rougies. Soulage brûlures et coup de soleil, les piqûres d’insectes ou de méduses.

CAROTTE (Daucus carota) macération de racines de carotte dans une huile. Riche en

pro-vitamine A, elle est recommandée en après-soleil. Favorise la régénérescence de

l’épiderme.

LIS (Lilium candidum) … macération de 100 gr. de pétales de lis fraîchement cueillis

et 100 gr. d’huile d’olive ou d’amande douce, pendant environ quinze jours au sec, à

l’abri de la lumière. Filtrez et mettez en flacon. Efficace par la présence d’acide

borique contenu dans ses fleurs et dans le bulbe. Elle éviterait les taches brunes sur la

peau et atténue les taches de rousseur. Pour nettoyer et guérir de petites brûlures

et même soulager les piqures d’insectes.

MILLEPERTUIS (Hypericum perforatum) … macération des fleurs dans l’huile d’olive.

C’est une huile apaisante (brûlures, coups de soleil, courbatures). Attention, elle est

photosensibilisante : donc pas d’exposition au soleil après application !

MONOI (Gardenia taitensis) … macération des fleurs de Tiaré dans l’huile de noix de

coco (riche en acides gras saturés). C’est une huile bronzante, apaisante (névralgies,

piqûres …) et hydratante (cheveux secs).

Les huiles animales

Riches en Oméga-3, les huiles de poissons de mers froides – huile de foie de morue en

tête – sont bien connues et largement utilisées.

 77

L’huile de Krill

En norvégien, Krill veut dire « nourriture de baleine » et désigne les nuées de

minuscules crustacés qui forment les bancs de zooplancton. L’espèce la plus connue,

Euphausia superba, est une petite crevette dont la taille varie entre 0,6 et 10 cm. On

la trouve surtout dans les eaux froides de l’Antarctique. On évalue la quantité de krill

des océans à environ 6 000 millions de tonnes. L’huile de Krill est riche en substances

nutritives :

1/ Des acides gras :

• Oméga 3 (300 mg, dont EPA 150 mg : DHA 90 mg),

• Oméga 6 (20 mg)

• et Oméga 9 (70 mg)

2/ Des phospholipides (phosphatidylcholine, phosphatidylinositol et phosphatidyl

-éthanolamine)

3/ Des antioxydants (vitamines A et E)

Une étude à l’Université de Montréal en 2002 a mis en évidence l’efficacité de l’huile

de krill sur les facteurs vasculaires, celle-ci étant supérieure aux huiles de poisson.

L’indication de cette huile dans les maladies rhumatismales, les asthénies et les

troubles de phanères (cheveux et ongles) est donc justifiée.

Le Professeur Dupont, dermatologue de Toulouse s’est mis à expérimenter les effets

positifs de l’huile de Krill sur des personnes atteintes de psoriasis. Dans plusieurs

médias, il a même affirmé avoir plus d’une quarantaine de patients(es) en rémission

du psoriasis. Pour lui, cette maladie de peau pourtant réputée comme presque

incurable serait finalement le fruit d’une carence en phospholipides. C’est d’ailleurs

en 2006 qu’il a publié deux articles d’études portant sur l’intérêt des phospholipides

marins contre le psoriasis.

En complément alimentaire :

SYNERGIUM OMEGA-3 … est riche en acides gras poly-insaturés (Onagre + huiles de

poissons)… vu plus haut.

 78

Laits et substituts

Le lait est riche en calcium, mais il est aussi riche en phosphore… qui a des effets

négatifs sur l’absorption du magnésium. Les bienfaits du calcium rentrent donc en

conflit avec les méfaits du phosphore quand on boit du lait ! Il y a trois autres raisons

pour lesquelles limiter la consommation de produits laitiers – et, dans tous les cas, ne

pas en faire une « source de calcium » privilégiée.

— La première, ce sont ses protéines : elles sont riches en leucine, un acide aminé

pro-inflammatoire et qui accélère le vieillissement. Elles stimulent l’IGF1, un facteur

de croissance qui, chez l’adulte, accélère le vieillissement et favorise la croissance des

tumeurs cancéreuses (notamment de la prostate). Elles sont la première

cause d’intolérance alimentaire chez les enfants et les adultes, surtout depuis que

celui-ci est « homogénéisé » ce qui accélère le passage stomacal.

— La deuxième, ce sont ses acides gras, qui sont majoritairement saturés (Oméga 7)

et trans, c’est-à-dire les plus mauvais.

— La troisième, ce sont ses sucres. Le lactose est soit mal digéré, et entraîne alors des

troubles digestifs (dus à la fermentation), soit absorbé. Dans ce dernier cas, il se

concentre dans le cristallin de l’œil et les nerfs, augmentant les risques de cataracte

et de neuropathies.

Le principal problème des fromages est leur richesse en graisses saturées

évidemment, mais certains sont en outre très salés : c’est un facteur bien connu

d’hypertension et d’AVC. Cependant, dans certaines conditions – comme lorsqu’ils

sont au lait cru – les fromages sont porteurs de bonnes bactéries et levures, ayant un

effet protecteur contre les allergies et l’asthme.

Les laits d’ânesse et de jument (animaux mono gastriques – contrairement aux

vaches, brebis et chèvres), qui sont plus proches du lait maternel, sont plus digestes

(mais rares, donc chers !).

 79

Les LAITS VEGETAUX

Vous cherchez à vous passer du lait de vache ? Digestibilité, volonté de réduire les

apports en protéines animales, végétalisme… quelle que soit votre motivation, vous

souhaitez désormais opter pour une boisson végétale, mais face au large éventail

d’alternatives, quel choix est le plus conseillé ?

Il faut tout d’abord rappeler qu’il y a deux grandes familles de « laits » végétaux :

1. ceux réalisés à partir de fruits secs (amandes, noisettes…)

2. et ceux constitués de céréales (avoine, riz, chanvre…).

Concernant l’impact pour la planète, et malgré une consommation d’eau importante,

c’est le lait d’amandes qui semble avoir un impact le plus réduit, d’autant plus si vous

le faites vous-même et choisissez des amandes produites non loin de chez nous, en

Italie, Espagne ou Grèce par exemple, où les plants anciens ne nécessitent pas une

hydratation artificielle. Bien placés également, les laits d’avoine, de soja et de riz,

mais qui produisent un peu plus d’émissions de CO2.

Sur le plan nutritionnel, la McGill University estime que :

• Le lait de soja est celui qui est le plus équilibré, richesse en protéines et en

fibres. Mais il ne faut pas le consommer avec excès, car le soja est riche en

isaflavones, soupçonnés de perturber le système hormonal.

• Le lait d’amandes se positionne de manière assez proche du lait de soja (il

est moins calorique). Très digeste. Petit bémol : un apport en protéines

faible. Avantages de la boisson d’amandes : richesse en calcium, magnésium

et fer, en acides gras insaturés et en antioxydants, deux éléments utiles

notamment pour les sportifs.

• Le lait de riz, si son goût est souvent jugé meilleur que le soja, il est moins riche en

nutriments intéressants mais il contient plus de glucides, donc plus calorique que

les autres laits végétaux (mais toujours moins que le lait de vache), richesse en

amidon (sucres lents) et en silice (utile pour fixer le calcium).

 80

• Le lait de coco, jugé par certains comme un peu trop gras, doit être consommé

rapidement (pas plus de 2 mois après sa fabrication). Il ne contient pas de protéines

et assez peu de calcium.

• La boisson au chanvre, avantages : riche en protéines et en acides gras, les boissons

au chanvre contiennent nombre de vitamines, de minéraux (calcium) et de fibres.

 81

Avec une teneur en sucre – mais aussi en oméga 3 et 6 – plus élevé que le lait de

vache, il est considéré comme un bon antioxydant.

Finalement, le principal problème des laits végétaux est leur importante proportion

d’eau et un prix élevé. Certains laits d’amandes contiennent moins de 3 %

d’amandes… Le mieux est encore de réaliser son lait végétal soi-même. Le principe

est le suivant (mais il peut être bon de suivre des recettes plus précises selon le lait

végétal souhaité) :

1. Faites tremper une nuit entière les fruits secs ou céréales choisis pour

réactiver les enzymes. Égouttez-les le lendemain.

2. Mixez-les pour obtenir une sorte de purée, mais sans aller jusqu’à la

surchauffe (qui détruirait l’intérêt nutritionnel des aliments).

3. Ensuite, dotez-vous d’un filtre à laits végétaux (on en trouve dans le

commerce) ou munissez-vous d’un bas féminin pour filtrer le lait. Pour

limiter les pertes, la meilleure solution est toutefois d’utiliser un extracteur

de jus. Il suffit de mettre la purée de fruits secs ou céréales dans l’extracteur

de jus et d’ajouter un peu d’eau pour obtenir du lait végétal.

Il se conservera environ 8 jours dans un pot à confiture au réfrigérateur. Le meilleur

moment pour le consommer est après une légère fermentation (entre le 3e et 5e

jour). Si l’odeur ou le goût vous semble bizarre, c’est que le lait est périmé !

 82

Chapitre 5

Les compléments classiques

Les vitamines

Les vitamines sont des substances organiques essentielles à notre métabolisme,

agissant en micro-doses, que notre corps ne sait pas fabriquer : il se les procure par

l’alimentation. Elles agissent en permanence dans notre organisme et peuvent avoir

une action préventive dans de nombreuses pathologies. La plupart du temps, c’est

l’étude des phénomènes induits par leur carence qui a mené à leur découverte.

La tradition américaine a fait de la supplémentation en vitamines le cheval de bataille

de la lutte contre la fatigue, du renforcement des fonctions immunitaires, puis plus

récemment contre le vieillissement en général par le biais de la chasse aux radicaux

libres. L’organisme d’un senior n’a pas les mêmes besoins que celui d’un adulte jeune,

et de nouvelles normes d’apport journalier recommandé (AJR) ont été définies.

Rappelons avant tout qu’une carence nutritionnelle en général, vitaminique en

particulier, peut favoriser l’apparition, avec l’âge, des processus tels que

l’athérosclérose, l’ostéoporose, la démence et le cancer.

On distingue : les vitamines liposolubles, qui résistent mieux à la cuisson (activateurs

de la voie des quinones – appareil de Golgi), solubles dans les graisses, donc stockées

et susceptibles d’hyper-vitaminose si le traitement est mal adapté.

• Vit. A (bêta-carotène) … pour les yeux et la peau (antioxydante)

• Vit. D (cholécalciférol) … pour les os, anti-inflammatoire

• Vit. E (alpha-tocophérol) … pour le cœur et les vaisseaux (antioxydante)

• Vit. K (ménaquinone) … pour les saignements

Les vitamines hydrosolubles, éliminées dans les urines, qui doivent être apportées en

permanence à l’organisme, activateurs du cycle de Krebs (mitochondries – énergie):

• Vit. B1 (thiamine) … pour la mémoire, les nerfs

 83

• Vit. B2 (riboflavine) … pour l’énergie

• Vit. B3 (nicotinamide, ex vit. « PP ») … pour le diabète, la peau

• Vit. B5 (acide pantothénique) … allergie, hormones, neuro-transmetteurs

• Vit. B6 (pyridoxine) … pour le stress et le sang

• Vit. B8 (biotine, ex vit. « H ») … pour les cheveux et ongles

• Vit. B9 (acide folique) … pour la grossesse

• Vit. B12 (cobalamine) … pour la douleur et croissance tissulaire

• Vit. C (acide ascorbique) … pour la fatigue et l’immunité (antioxydante)

Les vitamines sont fragiles, la conservation et la cuisson des aliments, leur exposition

à la lumière provoque des pertes importantes. Les vitamines B8, B12 et K sont

partiellement synthétisées dans le tube digestif, la vitamine D est en partie fabriquée

par la peau exposée au soleil.

L’apport alimentaire est essentiel :

• Vit. A … poissons, foie, produits laitiers, carottes, épinards …

• Vit. D … soleil ou origine végétale (D2) céréales ou animale (D3) poissons

• Vit. E … corps gras (végétaux ou animaux)

• Vit. K … légumes verts, foie, jaune d’oeuf, poissons …

.

Les hydrosolubles, qui doivent être apportées en permanence à l’organisme :

• Vit. B1 … céréales, oeufs, laits

• Vit. B2 … lait, foie, poisson, oeufs, levures, légumes verts et fruits

• Vit. B3 (ou PP) … lait, levures, légumes feuillus et les œufs

• Vit. B5 … lait, abats, oeufs, légumes, fruits

• Vit. B6 … viandes, poissons, volailles, céréales, légumes verts, fruits

• Vit. B8 … abats, lait, oeufs, champignons, oléagineux, lentilles

• Vit. B9 … foie, oeuf, céréales, choux, laitue, navets, melon …

• Vit. B12 … dans les produits animaux

• Vit. C … légumes et fruits frais

Dans nos opulentes civilisations occidentales, les carences vitaminiques sont rares, si

l’alimentation est variée. Les variétés modernes à haut rendement de plantes sont

 84

souvent moins riches en vitamines. Les aliments industriels (cuisson, conservation) en

diminuent aussi notablement la teneur.

Fig. 9 : Tableau des besoins quotidiens selon les différents cas rencontrés

— Le surdosage de vitamine A peut entraîner des douleurs articulaires et des troubles

de la vision, ou encore la perte de cheveux et une sécheresse cutanée. Ces problèmes

sont bien documentés et des supplémentations polyvitaminiques aux bons dosages

sont assez systématiquement proposés.

— L’apport en vitamine C doit être augmenté chez les fumeurs, car elle aide

l’organisme à lutter contre le tabac. Les sources de vitamine C sont (quasi

exclusivement) les fruits et légumes frais : kiwis, goyave, persil, citron, orange…

— Dans le cas de sujets végétaliens ou végans, la carence en vitamine B12 est un

problème qu’il faudra surveiller, car celle-ci peut être à l’origine d’un tableau de

démence, mimant une maladie d’Alzheimer. Ainsi, toute personne âgée présentant

une altération de ses fonctions supérieures devrait bénéficier d’un dosage de son

 85

taux sanguin de vitamine B12, d’autant qu’avec l’âge, le facteur intrinsèque diminue

au niveau gastrique, alors qu’il est indispensable pour l’absorption de la B 12. Pas

d’affolement cependant : dans les pays industrialisés, une carence en B12 est

exceptionnelle si le régime est varié !

Les oligo-éléments

Comme les vitamines, un petit nombre d’éléments, en très petite quantité ont un rôle

fondamental en tant que catalyseurs de la plupart des métabolismes cellulaires. Ils

représentent moins de 1/10 000 du poids sec de l’organisme (du grec oligo = peu).

Pour être considéré comme « essentiel », un oligo-élément doit remplir plusieurs

critères :

1. être présent dans les tissus pour y remplir un rôle physiologique,

2. avoir une teneur relativement constante,

3. provoquer par sa carence des anomalies structurelles ou des troubles

pathologiques.

Ceux-ci sont actuellement au nombre de 18, il s’agit de :

• Métaux = Aluminium, Chrome, Cobalt, Cuivre, Etain, Manganèse,

Molybdène, Nickel, Vanadium, Zinc

• Métalloïdes = Brome, Chrome, Germanium, Iode, Lithium, Sélénium,

Silicium, Strontium.

D’autres éléments mériteront peut-être, dans l’avenir, d’être ajoutés à cette liste, ainsi

l’on étudie actuellement le Bore.

Dans l’organisme, un même oligo-élément peut se présenter sous des formes

différentes selon qu’il s’agit de son lieu d’absorption, d’utilisation, de stockage ou de

transport (sang/lymphe/…), ainsi que de son élimination (selles/urines/sueurs/

haleine…). On rencontre essentiellement ces éléments sous forme de complexes, liés

à de petites molécules protéiques (spécifiques ou non).

 86

Les principaux liens connus entre les carences de ces éléments et les processus

physiologiques chez l’homme sont les suivants :

* croissance….

• Manganèse = trame organique de l’os, synthèse des hormones stéroïdien-

nes, assimilation du fer (anémie),

• Zinc = cofacteur de plus de 120 enzymes (dont l’ac. glutamique), activation

des hormones antéhypophysaires et sexuelles,

• Cuivre = CRP (toxicité = maladie de Wilson), développement sexuel

* dentition …. Molybdène et Vanadium

* gustation …. Cuivre, Zinc et Nickel

* infection … Cuivre, Argent, Etain

* érythropoïèse … Fer, Cobalt, Cuivre, Manganèse, Molybdène et Zinc (cf. l’effet anti-

drépanocytaire du zinc)

* métabolisme glucidique … Chrome, Molybdène, Sélénium, Zinc

* coagulation ….. Manganèse

* métabolisme glucidique … Chrome et Zinc

* métabolisme lipidique … Chrome, Manganèse, Vanadium, Zinc, Sélénium

* métabolisme cérébral … Cuivre, Iode, Lithium, Manganèse, Zinc, Vanadium

* reminéralisation … Strontium, Silicium

* fatigue … Magnésium (active la pompe Na/K et l’ATP dans les mitochondries)

Le Lithium, troisième élément du tableau périodique de Mendeleïev, conseillé par le

docteur Hans Nieper, est très efficace dans le traitement de la psychose maniaco-

dépressive, mais relativement néphrotoxique à forte dose. C’est un métal alcalin dont

les sels, au contact de l’eau contenue dans l’organisme, se dissocient en ions et

agissent de manière à réguler l’humeur.

Les recherches se poursuivent en explorant les maladies dont les symptômes

évoquent ceux d’une carence ou d’une intoxication liée à un oligo-élément

(exemple : Sélénium et myopathie).

.

De nombreux laboratoires proposent des oligo-éléments, sous forme :

• ionisée (lab. des Granions)

• liée à un sucre (gluconates – lab. Oligosols)

 87

• ou à une protéine (pydolates – lab. Poirier, Orotates – liposolubles, etc ) …

• En unitaires (lab. Granions) ou en associations (cf. méthode de Ménétrier)

• ou encore en complexes avec des vitamines, ex. lab. Physionat :

VITAMINIUM … est riche en vitamines et sels minéraux : Vit. A, B1,B2, B6, B9, B12, C,

D, Calcium, Chrome, Cuivre, Magnésium, Manganèse, Potassium, Sélénium, Zinc.

 88

Les « diathèses de Ménétrier »

Dès 1954, le dr. J. Ménétrier propose une utilisation originale des oligo-éléments, car

il constate que : « Il existe certainement des stades de dysfonctionnement des

fonctions physiologiques qui donnent une unité à la multiplicité des symptômes. Ces

« diathèses » constituent une entité étiologique dont on peut apporter la preuve par

l’action thérapeutique d’un oligo-élément ou d’un groupe d’éléments spécifiques. Ces

diathèses constituent une étape intermédiaire de troubles fonctionnels entre la santé

et l’établissement de lésions organiques caractérisées. L’apport quantitatif est de

l’ordre du millionième de gramme (1 ppm = 6 DH), où il est essentiellement régulateur,

équilibrant et s’étend à l’ensemble du cas psycho-physiologique » .

• Diathèse « allergique / arthritique » (Foie) … Manganèse + Sélénium

• Diathèse « dystonique » (Cœur) … Mn-Cobalt + Lithium

• La « désadaptation » (Rate-pancréas)… Zinc-Cuivre et Zinc-Nickel-Cobalt

• Diathèse « hyposténique » (Poumon) … Mn-Cuivre + Phosphore

• Diathèse « anergique » (Rein) … Cuivre-Or-Argent + Fluor

Fig. 10 : Polarités diathésiques des oligo-éléments de Ménétrier

 89

NB.: La « médecine fonctionnelle » selon Ménétrier, associe donc des éléments de

structure (Fluor, Mg, Ph, Soufre …) avec des oligo-éléments (Mn, Cu, Se, Si …) et

certains métaux lourds en micro-doses (Ag, Bismuth et Or) !

Nous mettons, ci-dessous, à votre disposition un auto-questionnaire de médecine

fonctionnelle, afin de trouver vous-même (en additionnant) les différents oligo-

éléments correspondants – dont vous pouvez avoir besoin (ne gardez que les deux

plus fréquents) – à prendre quotidiennement en les alternant :

1/ Etes-vous fatigué dans la journée ? Si oui :

• Fatigué au réveil, euphorie le soir … Mn

• En forme le matin, fatigué le soir … Mn-Cu

• En forme le matin, fatigué l’après-midi, mieux le soir … Mn-Co

• Coups de pompe, avec récupération plus ou moins rapide … Zn-Cu

• Fatigue cyclique (vers 11h et 17h) avec fringales … Zn-Ni-Co

• Impression de fatigue permanente … Cu-Or-Ag

2/ Dormez-vous bien ? Si non :

• le sommeil est difficile à obtenir … Mn + Aluminium

• le sommeil est nécessaire tôt le soir, mais le réveil est précoce … Mn-Cu + Al

• le sommeil est précoce … Mn-Co+ Al

• le sommeil est irrégulier avec insomnies et cauchemars … Cu-Or-Arg + Al

3/ Après une activité physique (ou sport), vous sentez-vous :

• fatigué … Mn-Cu ou Mn-Co

• défatigué … Mn

• épuisé … CuOrAg

4/ Avez-vous des douleurs rhumatismales ? Si oui, où sont-elles ?

•fixes … Mn-Cu + Mn-Co (aggravation rapide)

• arthrose … Mn-Cu + Cu-Or-Ag (aggravation lente)

• changent-elles parfois de localisation / arthrite … Mn

• y a t-il des déformations articulaires … Mn-Cu + Io

 90

• rhumatisme goutteux (tophi) … Mn ou Mn-Co

• maladie de Dupuytren … Cu-Or-Ag + Phosphore

• ostéite, ostéomyélite … Cu-Or-Ag + Fluor

• polyarthrite rhumatoïde … Mn-Cu + Cu-Or-AG + Fluor

• maladie de Paget … Mn-Co + Cu-Or-Ag + F + Ph

5/ Etes-vous sujet aux maux de tête ? Si oui, souffrez-vous :

• devant, derrière ou toute la tête … Mn + Co + Mg

• seulement la moitié (droite ou gauche) / douleurs battantes, avec nausées,

troubles de la vue, vertiges … Mn

6/ Etes-vous allergique ?, c’est à dire sujet à :

• L’urticaire … Mn + Soufre

• L’oedème de Quincke … Mn-Co + S

• L’eczéma non infecté … Mn ou Mn-Cu + S

• L’eczéma infecté … Cuivre-Or-Argent

• Asthme essentiellement nocturne … Mn

• Asthme variable avec les saisons … Mn-Cu

• Asthme plus ou moins continu (toute l’année) … Mn-Cu + Phosphore

• Bronchite asthmatiforme du jeune enfant … Mn-Cu + Cu-Or-Ag

7/ Est-vous fragile des bronches ?… Mn-Cu + S

• vous toussez tous les hivers (sinusite, pleurite, DDB) … Mn-Cu + S + Cu-Or-Ag

• primo-infection récente … Mn-Cu + S + Io

• coqueluche … Cu-Or-Ag + Ph

8/ Esthétique ?

• obésité + troubles endocriniens … Mn-Co + Zn-Ni-Co

• obésité + rétention d’eau … Mn-Co + K

• vous tordez-vous facilement les chevilles ? … Mn-Cu + F

• ongles cassants, chute des cheveux … Zn-Cu + S + F

• lichen plan … Mn-Co + S

• psoriasis … Cu-Or-Ag + Zn-Cu + S

 91

9/ Digérez-vous bien ? si non, vos digestions sont-elles :

• longues et pénibles (troubles hépatiques) … Mn + S

• avez vous sommeil après les repas … Mn + S + Ni-Co

• accompagnées de ballonnements (aérophagie) … Mn-Co + Ni-Co + S

• gastrite, duodénite, ulcus … Mn-Co

• colite transverse ou gauche (aérocolie) … Mn-Cu

• recto-colite hémorragique … Cu-Or-Ag

10/ Allez vous bien à la selle ? si non, avez-vous des périodes de :

• constipation … Mn

• diarrhée … Mn-Co

• alternance diarrhée/constipation … Mn-Cu ou Zn-Ni-Co

• les selles (grasses) “flottent dans la cuvette” … Ni-Co ou Zn-Ni-Co

11/ Est ce que vous urinez bien ?

• vous avez des crises de cystite, à colibacilles … Mn-Cu

• vous avez des crises de cystite, à urines claires (sans germes) … Mn-Co

• vous avez eu des crises de cystite, tuberculose rénale … Cu-Or-Ag

• vous vous levez la nuit pour uriner (prostate) … Zn-Cu

• pour un enfant : énurésie … Zn-Cu + Mn ou Mn-Cu

12/ Chez la femme, selon l’âge : êtes-vous bien réglée ?(c’est à dire, régulièrement

hors prise de pilule)

• règles abondantes, rapprochées, douloureuses … Mn + Zn-Cu

• règles peu abondantes, trainantes ou espacées … Mn-Cu + Zn-Cu

• règles irrégulières ou douloureuses, malaises … Mn-Co + Z-Cu

• aménorrhée … Cu-Or-Ag + Zn-Cu

• frigidité … Io + Zn-Cu

13/ Avez-vous des problèmes cardiovasculaires ? si oui :

• hypotention, lipothymie … Mn + Cobalt

• palpitations, extrasystoles … Mn + Co + Iode

• précordialgies, angor … Mn-Co + Iode + Li

 92

• hypertension artérielle … Mn + Co + Io + Soufre + Lithium

14/ Sentez-vous parfois :

• une pesanteur dans les mollets, des fourmillements ou engourdissements

des mains et des pieds, vos chevilles enflent le soir ? … Mn-Co + Mg

• vous avez des crampes dans les jambes (la nuit) … Cu ou Mn-Co + Ph + Mg

• ulcère de jambe, dermite ocre … Mn + Mn-Co

15/ Comportement psychologique :

• optimiste, dynamique, mais aussi émotif, irritable, troubles de la mémoire …

Mn

• hypersensible mais aussi instable, susceptible, troubles de l’attention … Mn-

Cu

• soucieux, impatient, hyper-émotif (bruits), angoissé, phobique, troubles

intellectuels … Mn-Co

• désintérêt général, mélancolie, aboulie, dépression … Cu-Or-Ag

• spasmophilie, fibromyalgie … Ph + Mg + Lithium

• cyclothymie … Zn-Cu + Li

Faites maintenant un rapide total des oligo-éléments les plus souvent cochés …

NB : Dans les cas chroniques, votre praticien vous en prescrira trois ou quatre, en

alternant chaque jour les différentes boites. Son choix sera peut-être un peu différent

de votre calcul sur questionnaire, car, il existe, au niveau des oligo-éléments, des

“associations synergiques” ainsi :

1. Manganèse – Soufre

2. Manganèse-Cobalt + Potassium

3. Zinc-Cuivre + Iode

4. Manganèse – Cuivre + Phosphore

5. Cuivre-Or-Argent + Fluor

6. Aluminium + Lithium (troubles psychologiques)

7. Magnésium + Potassium (douleurs)

 93

Ne prenez pas n’importe quoi, car il existe aussi des antagonismes d’action ! En outre,

certains oligo-éléments très utiles ne sont pas mentionnés ici, ainsi la Silice, le

Sélénium, le Strontium etc… Votre praticien saura vous prescrire les oligo-éléments

qui sont en rapport avec les troubles des régulations physiologiques qui sous-tendent

vos symptômes désagréables.

NB. L’oligo-élément Manganèse est difficile à utiliser (il peut réactiver la plupart des

tableaux cliniques), ce qu’admettait d’ailleurs Ménétrier qui conseillait de ne le

prescrire qu’en alternance avec le Cuivre, le Soufre ou l’Iode.

On les trouve aussi sous forme de complexes, ainsi ceux proposés par le laboratoire

BIOLIGO (CH – Nyon) :

• OligoVITAL 1 = Mn + Cobalt + Zinc + Cuivre + Mg + K : complexe anti-inflam-

matoire, reminéralisant et légèrement analgésique

• OligoVITAL 2 = Fluor + Phosphore + Iode + Soufre : troubles de l’ossification

et de la croissance

• OligoVITAL 3 = Cuivre + Mg + Mn + Zinc : états infectieux et convalescence

• OligoVITAL 4 = Zinc + Nickel + Cobalt + Soufre + Chrome : troubles digestifs,

excès de poids

• OligoVITAL 5 = Zinc + Cuivre + Manganèse + Cobalt + Iode : troubles de la

reproduction, lactation

• OligoVITAL 6 = Mn + Cobalt + Cuivre + Soufre : allergies, suite de vaccinations

• OligoVITAL 7 = Mn + Cobalt + Lithium + K + Phosphore + Mg : troubles

psychiques

• OligoVITAL 0 = Fer + Cuivre + Zinc + Cobalt + Manganèse + Mg + Iode +

Sélénium + K + Phosphore : état général, agitation, nervosité

Synergies des vitamines et oligo-éléments :

Fer + vit. B 12 / Cuivre + vit. C / Mg + vit. B1 / Mn + vit. B6

Chrome + vit. B3 (pp) / Zinc + vit. A

Synergies des vitamines et éléments de structures :

Phosphore + vit. B1 / Calcium + vit. D

Synergie anti-inflammatoire (réduction du stress oxydatif) :

Vit. A + C + E / Magnésium, Selénium et Zinc / Flavonoïdes

 94

Fig. 11 : Apports quotidiens nécessaires oligo / minéraux

La lithothérapie déchélatrice

Selon les astrologues et les alchimistes, chaque signe du zodiaque est à rapprocher

d’une pierre :

– Jaspe / Bélier – Saphir / Taureau – Calcédoine / Gémeaux

– Emeraude / Cancer – Sardoine / Vierge – Chrysolithe / Balance

– Béryl / Scorpion – Topaze / Sagittaire – Chrysoprase / Capricorne

– Hyacinthe / Verseau – Améthyste / Poisson – Ambre / Lion

 95

L’utilisation des pierres et des métaux remonte à la plus haute antiquité. Il s’agit d’une

méthode thérapeutique résultant d’un raisonnement analogique (cf. la doctrine des

« signatures » au moyen-âge de l’alchimiste Paracelse). R. Steiner, utilise ces minéraux

dilués et dynamisés, pour ses préparations anthroposophiques (lab. Weleda).

Hypothèse d’action : technique qui vise à rétablir l’action, par l’administration de ces

minéraux en dilution (8 DH) dans leur structure naturelle, des métabolismes

perturbés par déchélation de catalyseurs bloqués au sein de molécules organiques,

créant ainsi des carences artificielles. Cette technique n’est-elle pas à comparer à

l’empirisme thermal dont personne ne met en doute les bienfaits ?

Minerais Constituants Indications

………………………………………………………………………………………

Bétafite Uranium pré-diabète, ulcères variqueux

Blende Soufre, Zinc idem

Calcaire de Versailles Calcium ostéoporose

Chalcopyrite aurifère Cu, Au, Fe, S parodontoses

Diopside Ca, Mg, Si reminéralisation, tétanie

Erythrite Cobalt anémie, croissance

Glauconie Al, Fe, Mg, Si asthénie, tétanie

Hématite Fer hypo-TA

Lazurite Al, Fe, Ph insuffisances hépatiques

Lépidolite Al, Fe, Li asthénie, tétanie

Jaspe vert Mn, Ni, Si insuffisances hépatiques

Pyrolusite MnO2 allergies

Tourmaline lithique Al, Fe, Li, Hg, Bi tranquillisant, antidépresseur

Ulexite Ca, Bore régulateur cardiaque

Le Plasma de Quinton

C’est de l’eau de mer, sous forme iso (9/1000) ou hypertonique (33/1000). L’eau de

mer est notre milieu originel, elle constitue donc un apport naturel équilibré de tous

 96

les minéraux et oligo-éléments (sous forme ionique) qui nous sont indispensables :

Aluminium, Argent, Arsenic, Brome, Bore, Calcium, Cuivre, Chrome, Fer, Fluor,

Lithium, Phosphore, Potassium, Magnésium, Manganèse, Molybdène, Nickel,

Rubidium, Sélénium, Silicium, Sodium, Soufre, Strontium, Vanadium, Zinc … etc.

Le PLASMA DE QUINTON peut être utilisé:

1º En injections sous-cutanées multiples (gonarthroses, lombalgies …)

2º En boissons : 10 à 60 ml/jour, toujours commencer par l’isotonique. Le produit

sera conservé dans la bouche quelques secondes avant d’être avalé.

3º Pour usage externe (pulvérisation, compresses et bains locaux) : brûlures, coups

de soleil …

L’argile

Plus connu sous le nom de « terre glaise », l’argile est un matériau sédimentaire très

répandu à la surface de notre planète. L’argile est citée dans de nombreux passages

de l’ancien et du nouveau testament, notamment le passage où Jésus redonne la vue

à un aveugle en lui appliquant de l’argile sur les yeux.

Il s’agit de Silicate d’aluminium (Al2O3-2SiO2) en feuillets, riche en oligo-éléments

(calcium, phosphore, fer, sodium, magnésium, potassium, cuivre, zinc, sélénium,

cobalt, manganèse …). C’est le mélange colloïdal entre l’argile et l’humus : le

complexe argilo-humique, qui permet le développement de la vie végétale sur terre.

On distingue :

* Le Kaolin ou « argile blanche » … la plus douce, c’est celle que l’on emploie surtout

en cosmétique

* Les smectites ou « argile verte » … la plus utilisée, contenant un chlorure ferreux,

répandue largement dans l’industrie chimique et pharmaceutique.

* « L’argile rouge » … la plus riche en oxyde de fer (est uniquement utilisée en

masque et en bains).

 97

L’argile possède un étonnant pouvoir absorbant : elle décongestionne et absorbe les

odeurs. Elle possède en outre un effet protecteur de surface et anti-inflammatoire

notable. Elle peut s’associer parfaitement à de nombreux autres produits naturels,

comme les huiles essentielles, les huiles végétales, le vinaigre de cidre, etc … Elle

s’applique :

— Par voie externe :

En compresse, cataplasme ou enveloppement (environ 1 cm d’épaisseur), en masque,

en gommage …. Indications : acné, contusion, hématome, égratignure, foulure,

arthralgies … NB. Il existe dans le commerce de l’argile en tube prête à l’emploi. Ne

laissez jamais sécher complètement l’argile à même la peau.

— Par voie interne (produits ayant reçu un agrément alimentaire) :

Diluée dans un peu d’eau, cette eau argileuse renforce le potentiel de barrière au

niveau digestif. C’est un bon traitement des diarrhées infectieuses (SMECTA®), des

muqueuses enflammées : hernie hiatale, angines (en gargarismes), irrigations nasales

(rhinite, rhume des foins, sinusite). Dans l’élevage, on l’utilise également pour le

traitement des parasitoses digestives.

L’argile, ça ne coûte presque rien. C’est facile à utiliser (faire un cataplasme d’argile

prend quelques minutes seulement). Les résultats sont rapides (ses utilisateurs sont

unanimes). Et en plus c’est agréable (sentir l’argile chaude sur sa peau a quelque

chose de réconfortant). Vous pouvez choisir votre argile :

• En poudre (fine, surfine)

• En morceaux (concassée)

• En tube ou en pot (pâte prête à l’emploi)

On utilise aussi l’argile pour les chevaux, avec l’Arnica et des Huiles essentielles :

https://www.cheval-energy.com/fr/naf-ice-cool.html

La zéolite

 98

C’est une sorte d’argile à la proportion idéale de sels de silicium, d’acides siliciques et

d’oxyde d’aluminium. Les promoteurs mettent en avant ses propriétés :

— Antidiarrhéique (comme les smectites)

— Neutralisant des mycotoxines

— Absorbant des métaux lourds et de certains pesticides

— Régulateur du pH digestif

— Piégeant les nitrosamines (substances cancérigènes répandues)

Un autre silicate :

Le « Silicium organique » vendu sous le nom de « G5 » (Silice + Soufre), formule

initiée par LOÏC LE RIBAULT. qui était autrefois vendu en pharmacie sous le nom de

Conjonctyl® et remboursé par la Sécurité sociale. Mais il est à présent interdit … en

France, mais autorisé en Suisse, Espagne et Belgique.

Qui a vu une bambouseraie, ou ramassé de la prêle au bord d’un chemin, n’a pas

manqué de s’étonner à la fois de la solidité et de la flexibilité de leurs tiges (qui

servaient, pour les bambous, à fabriquer les cannes à pêche). Leur point commun :

une extrême richesse en silicium, les cendres de prêle en contiennent près de 80 %.

Sans prétendre à ces taux considérables, tous les organismes vivants en sont

composés. Il se trouve principalement dans les tissus conjonctifs, responsables – avec

les tissus osseux – de leur structure. Il assure la fermeté des tissus, leur souplesse et

leur élasticité. Mais la présence de ce minéral se réduit au cours des ans, à 70 ans un

organisme humain a perdu en moyenne plus de 70 % de son capital silicium d’origine.

Dans L’écologie au secours de la vie, une médecine pour demain, le Dr. Jacques JANET,

ami proche de Norbert DUFFAUT (l’inventeur du produit), cite comme domaines

d’action privilégiée du silicium organique : la rhumatologie, les affections

cardiovasculaires, l’ophtalmologie (un collyre : le Dulciphak® à base de méthyl-

silanethiol est toujours disponible en pharmacie).

 99

Les acides aminés

Les « acides aminés » sont les composants moléculaires des protéines. Ils ont une

grande importance dans le corps, mais celui-ci n’en fabrique pas toujours autant qu’il

le faudrait. Il existe plus de 100 différents « acides aminés », mais seulement 20 sont

à l’origine des protéines humaines et ils constituent 10 à 30% de la masse de nos

cellules.

L’apport de certains acides aminés est fréquemment préconisé dans le but

d’améliorer les fonctions de détoxication, de glycorégulation, de contrôle vasculaire

et nerveux, comme de tonus immunitaire :

 100

—> Détoxication :

Alanine … glycorégulation

Cystéine (ac. aminé soufré) … antioxydante, cheveux et peau

Glutation + Glycine … détoxication foie

Méthionine … détoxication foie et reins

Ornithine … détoxication graisses et stimule puissance cardiaque

L’Acétyl-L-Carnitine est un complexe synthétisé par le foie, à partir de la Méthionine

et de la Lysine, en présence de diverses vitamines et de Fer. Elle aurait un effet positif

sur la mémoire, la régulation des graisses (facilite la pénétration des graisses dans les

mitochondries où elles seront brulées) et protègerait de la dégénérescence liée à

l’âge.

—> Vasculaire / muscles :

Histidine … relâchement vasculaire, hypotenseur

Proline + Hydroxyproline … élaboration des tendons et des muscles

Isoleucine + Lecine + Valine … fatigue musculaire

—> Nerfs :

Glutamine … excitant, augmente la concentration

Sérine … impulsions nerveuses

Taurine (provient de la Méthionine) … sédatif, stress, tétanie

Phénylalanine + Tyrosine … précurseur de la dopamine et nor-adrénaline

Tryptophane … précurseur de la sérotonine, mélanine

—> Immunitaire :

Asparagine … renforce énergie et immunité

Lysine … infections virales (herpès)

Arginine + Ornithine … hormone de croissance, système immunitaire

Thréonine … renforce les fonctions cardio-vasculaires, hépatiques et l’immunité

Tyrosine … allergies

Ceux-ci sont proposés sous forme unitaire, en complexes (ex.: Kyberg AminoPlus) ou

encore au sein de complexes de micro-nutrition (comme nous allons le voir plus loin).

 101

La spiruline

C’est une cyanobactérie (souvent présentée à tord comme une « micro-algue

bleue »), qui est de forme cylindrique et/ou hélicoïdale, longue d’un demi-

millimètre). Cette poudre verte, au léger goût de champignon, contient plus de

protéines, de fer, de vit. A et d’acide gamma linoléique que tout autre aliment. Il en

existe 1500 espèces, qui vivent dans les eaux saumâtres (pH de 8 à 11) et chaudes (de

25 à 40°). Ce sont des procaryotes (pas de noyau distinct), condiment traditionnel

dans plusieurs endroits du monde (lac Tchad, Mexique…) découverte par le monde

scientifique depuis 1964.

La NASA en étudie la culture pour les colonies spatiales (régénération de l’air et

nutriment énergétique). Elle contient :

— tous les acides aminés essentiels (65% de protéines contre 35% au soja et 22% à la

viande maigre, 19% aux haricots, 12% aux œufs) et les bases puriques (ADN et ARN)

environ 5% des protéines.

— de nombreuses vitamines, surtout : A, B1, B2, B3 (PP), B12, E et K

— de nombreux minéraux : Calcium, Potassium, Phosphore, Fer, Magnésium, et oligo-

éléments : Chrome, Cuivre, Manganèse et Zinc, traces de Sélénium.

— des acides gras, surtout : linoléique et gamma-linoléique (oméga 6 = pré-prosta-

glandines PGE2… régulation des désordres inflammatoires)

— des pigments : bleu (phytocyanine), vert (chlorophylle) et rouge (béta-carotène) –

des enzymes (la SOD), quelques glucides (22%) et des fibres (8 gr./100 gr.).

Indications : les inflammations chroniques et les maladies dégénératives (antioxydant

majeur et nutriment réparateur) :

1/ Pathologie de surcharge = perte de poids (- 1,4 kg/mois), amélioration des pics

hyperglycémiques et baisse du cholestérol (- 6% de LDL) cf. FDA 1986. Régulation des

HTA.

2/ Chélateur des métaux lourds (30% mieux que la Chlorela = restaure l’épuration

rénale du Cadmium, du Plomb et du Mercure) et correcteur de l’anémie (richesse en

Fer) : fumeurs, femmes sous pilule, sportifs …

 102

3/ Stimulant de l’immunité =

* Etat de la peau (cicatrisation des plaies, personnes exposées au soleil : on l’utilise

de plus en plus dans les crèmes de beauté), des ongles et des cheveux, ainsi que du

système digestif (augmentation de la flore de lactobacilles, inhibition de la proli-

fération des bactéries, levures et champignons)

* Infections virales chroniques (dont l’Herpès simplex, le virus grippal, les virus de la

rougeole et des oreillons, ainsi que le HIV-1), par effet probiotique et antiviral direct

(Ca-SP : polysaccharide).

* Cancer (effet protecteur du béta-carotène + effet cytostatique de la Phytocyanine,

TNF alpha stimulante) et durant les chimiothérapies (Cis-platine) et radiothérapies

(radio-protection), pour ses effets détoxiquants et de réduction de la perte en GB.

4/ Troubles neurologiques = elle a été utilisée dans des déficits de l’attention et le

syndrome d’hyperactivité (AD/HD : Attention Deficit / Hyperactivity Disorder), ainsi

que dans les pathologies dégénératives du système nerveux (Alzheimer, Parkinson…)

car la Phytocyanine a une action anti Leucotriène B4.

Actuellement, des associations se multiplient à travers le monde pour promouvoir la

culture de Spiruline en systèmes autonomes (recyclage des déchets azotés), car elle

produit plus de protéines que le soja, en consommant beaucoup moins d’eau. On

estime la production actuelle à environ 1000 tonnes/an.

De notre côté, nous avons testé les effets de la Spiruline sur les BNS : elle a un effet

normalisant global tout à fait étonnant ! En fait, cet plante primitive a une action de

régulation sur l’axe Rate-Rein et par là même sur les autres organes.

Les micro-algues

La CHLORELLA

La chlorelle (Chlorella pyrenoidosa, Chlorella vulgaris) est une algue verte (chloro-

phycophyte) microscopique d’eau douce de la classe des Chlorophycées. Cette algue

 103

sphérique mesure entre 2 et 8 microns (à peu près le même diamètre qu’un globule

blanc). Elle possède un noyau bien spécifique (contrairement à la Spiruline) et une

membrane cellulosique. Elle a été découverte en 1890 par un biologiste hollandais,

Beijerinck. Son utilisation comme substitut alimentaire fut tentée à plusieurs reprises

par les allemands d’abord, le microbiologiste allemand, Hardner Lindner dut

constater amèrement qu’elle était difficilement digestible. Après la guerre, les

japonais incorporèrent la chlorelle aux aliments de base : boissons, gâteaux et même

lait en poudre (distribué dans les écoles et dans l’armée).

Les premières recherches médicales sur la chlorelle, avaient montré ses effets

bénéfiques sur la flore intestinale, car elle stimulait la croissance des lactobacilles. Sa

membrane cellulaire a la faculté de fixer les métaux lourds, et c’est précisément parce

que la chlorelle n’est pas digeste que le rejet de ces métaux lourds peut ensuite

s’effectuer par les voies naturelles. Il y aurait donc deux façons d’utiliser la chlorelle.

L’une dans un cadre alimentaire ou elle demande à être prédigérée par éclatement de

sa membrane, l’autre dans un cadre de thérapie détoxiquante (notamment des

métaux lourds) qui réclame de ne pas toucher à sa membrane.

Sur le marché la chlorelle est vendue en poudre en vrac ou en gélules. Aucune

mention ne précise si la membrane à été éclatée ou non. On peut soupçonner une

mise en poudre telle quelle, car l’opération qui consiste à éclater la membrane est

complexe et coûteuse.

COMPOSITION : Elle est particulièrement riche en protéines (50%) en acides gras

essentiels et en sels minéraux (Mn, Cuivre, Fer, Magnésium, Zinc) ainsi qu’en vitamine

D. Elle possède une membrane particulière à trois couches de cellulose et de

chitine (composant de l’exosquelette des crustacés) : cette paroi possède de grandes

propriétés absorbantes vis-à-vis des toxines organiques comme la dioxine, les métaux

lourds (mercure, cadmium et plomb), les pesticides et toxines diverses.

Mais ces deux derniers produits ne sont pas sans critiques :

 104

• Le fer végétal de la chlorella et de la spiruline n’est pas le même que le fer

animal des viandes ou des poissons. Le fer végétal est une forme oxydée,

vous n’en absorbez que 5% à 10%, contre 25% pour les viandes.

• Une étude a analysé l’absorption de la vitamine B12 dans la chlorella et la

spiruline. Elle a trouvé que sous cette forme elle était quasiment inactive !

Pour la rendre utilisable par le corps humain, il faut donner la spiruline à

manger à des poules et récupérer la vit. B12 dans leurs oeufs.

• La vitamine A de ces algues… n’est pas de la Vitamine A: c’est du bêta-

carotène, un précurseur de la vraie vitamine A. Or, près de 45% de la

population humaine absorberait mal le bêta-carotène !

• Certains disent aussi que la chlorella et la spiruline sont chélatrices : elles

auraient la capacité de se lier aux métaux lourds pour les évacuer de votre

corps. Mais… des analyses récentes ont montré que ces deux micro-algues

sont parfois contaminées elles-mêmes par… des métaux lourds ! Je

 105

n’invente rien, les tests auxquels je fais référence ont trouvé la présence

d’aluminium, d’étain, d’arsenic, de plomb et même de mercure dans

certains échantillons. Un comble pour des aliments annoncés comme

chélateurs !

Proches :

La DUNALIELLE

Algue verte unicellulaire des marais salants, riche en vitamine A (jusqu’à 14% de son

poids), vitamine E et biotine. Elle est utilisée pour ses propriétés anti-oxydantes (anti-

inflammatoires) et la protection de la peau et de la vision.

La KLAMATH

Elle est produite dans le lac Klamath en Oregon, c’est une micro algue bleu-vert

connue depuis le début du 20ème siècle. C’est un aliment riche en vitamines et

minéraux, particulièrement adapté aux périodes de fatigue nerveuse, de récupération

ou de blessure, par exemple suite à un infarctus du myocarde (muscle cardiaque).

Le LITHOTHAMNE

C’est une petite algue marine rouge de 2 cm, représenté par des bourgeons calcifiés

réunis en amas, de la taille d’une noix. Cette algue une fois séchée ressemble à du

corail blanc qui lui vaut l’étymologie de son nom en rapport avec l’aspect calcaire

obtenu. Une fois récolté, le lithothamne est lavé puis mis à sécher. Sa coloration

rouge vire alors au blanc. Il est alors déshydraté et finement broyé. On obtient une

poudre blanche qui peut notamment être utilisée pour la formulation de

compléments alimentaires sous forme de gélules ou de comprimés.

Le lithothamne est réputé pour sa composition exceptionnelle en minéraux et oligo-

éléments : magnésium, zinc, cuivre, manganèse, sélénium, fer… Lorsque l’algue est

fortement calcifiée, elle peut contenir jusqu’à 80 % de carbonate de calcium.

Cette algue est intéressante pour reminéraliser l’organisme : soutenir la croissance

des os ou encore éviter l’ostéoporose (maladie osseuse caractérisée par une perte de

 106

la densité osseuse) et l’arthrose (maladie du cartilage). Le lithothamne présente ainsi

une activité bénéfique pour soulager les douleurs articulaires et rhumatismales. Il est

également réputé pour ralentir la chute de cheveux.

Le lithothamne possède un pH alcalin (basique), ce qui lui permet d’agir comme un

anti-acide. Il présente ainsi un fort intérêt pour lutter contre l’acidité gastrique et les

troubles associés : les reflux gastro-oesophagiens (reflux acides), les gastrites, etc…

De très nombreux laboratoires la proposent sous forme de complément alimentaire.

 107

Chapitre 6

La Gemmothérapie

Cette forme de phytothérapie douce a conquis les praticiens et les patients, au point

d’être à présent proposée partout. La base de données des BNS en contient

beaucoup et les proposent dès que nécessaire. Diluées au 1/20, cette méthode n’a

pas les inconvénients du « drainage », décrits plus loin.

 108

La gemmothérapie est l’art de se soigner… avec les macérats de bourgeons. Si vous

n’en avez jamais entendu parler, sachez qu’il s’agit de l’une des approches santé les

plus anciennes au monde, et sans doute des plus puissantes aussi. Elle est connue

depuis plus de 40 000 ans et considérée par la recherche scientifique comme une

sorte de « phytothérapie de rajeunissement ».

Le bourgeon le plus populaire est sans doute le bourgeon de cassis, remède célèbre

pour ses effets anti-inflammatoire et antidouleur… Mais il existe une cinquantaine

d’autres bourgeons, utilisés pour des indications très variées : arthrose, troubles

cardio-vasculaires, fatigue, maladies chroniques et auto-immunes, etc.

Le terme « gemmothérapie » vient du latin « gemmae », qui a deux significations :

• Pierre précieuse (gemme) : c’est de là que vient la confusion avec la

lithothérapie (soin avec les pierres)

• Bourgeons : c’est cette signification qui a donné son nom à la gemmothérapie

Ce double sens, qui induit en erreur la plupart des gens, suggère bien à quel point les

anciens considéraient les bourgeons comme un véritable joyau végétal.

Le bourgeon n’est pas une partie de la plante comme une autre … Pour ceux qui l’ont

étudié, il s’agit de la partie la plus précieuse, qui contient à elle seule le potentiel de

la plante dans son intégralité. La gemmothérapie est à la fois une approche moderne

et… très ancienne. Des scientifiques ont en effet retrouvé des traces de différents

bourgeons dans les mâchoires des hommes de Néandertal, il y a plus de 40 000 ans.

L’étude, publiée dans la prestigieuse revue Nature, montre que les Néandertaliens

consommaient notamment des bourgeons de peuplier, qui contient de la salicine,

l’ancêtre de l’aspirine, connue pour ses propriétés anti-inflammatoires. Impossible de

savoir si c’est une intuition qui poussait nos ancêtres à consommer des bourgeons, ou

s’ils avaient acquis une réelle connaissance de leurs bienfaits issue de nombreuses

années d’expérimentations… Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils les utilisaient pour se

soigner, même s’ils n’avaient aucune idée de la composition des bourgeons.

Au Moyen-âge, sous l’impulsion des alchimistes, on continue d’utiliser les bourgeons

pour se soigner. On retrouve par exemple dans les pharmacopées médiévales des

mentions sur l’utilisation des bourgeons de peuplier et de sapin. C’est Sainte

 109

Hildegarde, au 12 ème siècle, qui dans « Le livre des subtilités des créatures divines »

conseillait déjà 8 bourgeons d’arbres. Le véritable inspirateur de la méthode fut J. W.

Goethe, contemporain de S. Hahnemann, qui dans « La métamorphose des plantes »,

étudie leurs potentialités.

Au début du 20ème siècle, le chirurgien suisse Paul Niehans étudie les cellules

embryonnaires de mouton en injections pour le traitement de diverses maladies. Il

traite de nombreuses célébrités comme Charlie Chaplin, le pape Pie XII ou encore le

roi et fondateur de l’Arabie Saoudite Ibn Saud. Ces recherches inspirèrent Pol Henry,

qui transposa la méthode aux plantes. Or l’équivalent de l’embryon chez la plante,

c’est le bourgeon, qui est lui aussi constitué de tissus embryonnaires. Les bienfaits de

la totalité de la plante… réunis dans un bourgeon ! Pol Henry découvre alors que le

bourgeon est en quelque sorte le totum concentré de la plante. Il contient la totalité

des principes actifs et du patrimoine génétique nécessaires au développement de la

plante en puissance. En tant qu’embryon de plante, il renferme à lui seul toutes les

propriétés des fleurs, des fruits, des feuilles et des racines.

L’intuition de Pol Henry, c’est que les bourgeons permettent donc une action globale

et puissante, comme si on associait en une synergie totale les différentes parties de la

plante. Il met alors au point une méthode pour extraire les principes actifs de

bourgeons fraîchement cueillis, grâce à une macération dans un mélange d’eau,

d’alcool et de glycérine : bourgeons frais au 1/20 ème = eau + alcool + glycérine. Pol

Henry appelle cette nouvelle discipline, la « phyto-embryothérapie », qui sera

renommée « gemmothérapie » par la suite. Il explore leurs effets à partir des

modifications induites les constantes sanguines. Depuis, de nombreuses études

scientifiques ont validé l’efficacité de cette approche.

Voici quelques principes actifs présents dans les bourgeons :

• Auxine : cette phytohormone favorise la duplication de l’ADN, stimule la

résistance aux maladies. Elle contribue à la régénération des tissus et constitue

un anti-inflammatoire naturel.

• Cytokinines (le « turbo » des bourgeons) : présentes dans la sève du bourgeon,

elles activent la division cellulaire et stimulent le métabolisme des cellules.

 110

• Flavonoïdes : in vitro, les scientifiques ont observé de très nombreuses vertus

santé : antivirale, anti-allergique, anti-inflammatoire, anti-thrombotique et

même anti-cancer.

• Phénols : ces composants ont de puissants pouvoirs antioxydants

• Oligo-éléments : comme le manganèse ou le zinc (présents dans le macérât

d’orme) connus pour leurs nombreux bienfaits sur la peau et sur le système

immunitaire.

Bien sûr, les composés varient d’un bourgeon à l’autre. C’est ce qui leur donne à

chacun des bienfaits spécifiques pour des maux très divers. Prenez un bourgeon de

pin par exemple. Il contient des taux extrêmement élevés de phénols et de

flavonoïdes, qui expliquent ses effets antalgiques et anti-inflammatoires. De très

faibles quantités suffisent donc à agir sur l’organisme, tout en douceur et sans effet

secondaire connu.

C’est en 1974 que J.Yves rencontra Pol HENRY, lors d’un séminaire d’homéopathie à

Montrichard (pays de Loire). Il l’a initié à la gemmothérapie et aux intéressants « tests

de floculation », ancêtres des BNS, qui lui permettait de choisir, pour chaque cas, le

plus adapté de ses 50 premiers bourgeons.

Pour lui, comme pour J.C. LEUNIS (son biologiste et ami), il y avait une analogie

évidente entre les différents écosystèmes de la forêt et les phases d’inflammation-

sclérose observées au niveau humoral : « La biologie expérimentale permet une étude

précise de l’action des arbres et des plantes sur les équilibres des protéines du sérum

des mammifères. L’évolution de la forêt, comme celle des groupements herbacés non

forestiers, permet d’associer un terrain caractéristique végétal à un syndrome

biologique animal et humain et de conduire ainsi à une thérapeutique adéquate

douce et profonde. Si trois grands types d’arbres caractérisent la forêt : l’aulnaie, la

chênaie et la hêtraie, trois grands types de globulines caractérisent le mammifère. La

pathologie tissulaire se retrouve dans l’évolution de ces trois globulines dont

l’évolution de la forêt est le reflet précis » .

 111

C’était un postulat intéressant (J.C. Leunis en a d’ailleurs tiré un volumineux et

complexe ouvrage, quelques années après), mais qui s’est malheureusement révélé

faux dans la pratique (étudié à la lumière de nos grilles de tests BNS) !

Les bourgeons en « macérats glycérinés » étaient en outre d’une action biologique

peu différente de celui de la plante entière en TM … Déception ! Que reste-t-il de ces

travaux direz-vous ?

1/ Une étude synthétique de la dynamique du « cycle forestier », selon le pH du sol

et le rapport Calcium/Silice :

—> Les bouleaux … couvrent ces trois premiers stades humides (forêt pionnière),

avec Fagus sylvatica, Alnus glutinosa, Populus nigra. Puis s’installent et prolifèrent :

Sorbus domestica, Ulmus camp., Castanea vesca.

—> Landes : épineux et bruyères (dessèchement progressif)

—> Pinus (et les conifères – polarité Rein) … couvrent ces derniers stades plus secs.

2/ Des propositions d’associations thérapeutiques utilisant les différentes strates de

la forêt en synergie :

1. Strate arborescente, ex.: Alnus glutinosa, Betula pubescens …

2. Strate arburstive, ex.: Ribes nigrum, Viburnum opulus …

3. Strate herbacée, ex.: Mentha aquatica, Menyanthes trifoliata …

4. Strates muscinée (mousses) et humifère (racines et champignons) …

3/ Une intéressante étude de l’effet net de certains de ces bourgeons sur les lignées

sanguines … en effet, nous avons tellement l’habitude de raisonner vis-à-vis des

équilibres sériques, que nous en arrivons presque à oublier que ces plantes ont aussi

des effets remarquables sur les lignées cellulaires du sang. Voici quelques effets

notables que nous pouvons utiliser à l’occasion :

LIGNEE ROUGE

• Abies pectinata … augmente les GR (comme la plupart des conifères)

• Corylus avellana … augmente les GR (anémie hypochrome et microcytaire)

• Tamaris gallica … augmente les GR et les plaquettes

 112

LIGNEE BLANCHE

A/ Polynucléaires et éosinophiles (1ère barrière de défense)

• Alnus glutinosa … polarité ORL et suppurative

• Ficus carica … stimule PN et GR

• Rosmarinus … polarité digestive

• Viburnum lantana … polarité cutanéo-muqueuse et génitale

B/ Cellules macrocytaires fixes (2ème barrière de défense)

• Betula pubescens … cellules de Kuppfer du foie

• Betula verrucosa … action sur les ostéoblastes (os) et le tissu splénique (rate)

• Fagus sylvatica … immunostimulant (hypogamma)

• Ulmus campestris … les surcharges : goutte, urée et cholestérol

C/ Lymphocytes (fabrication des anticorps spécifiques)

• Juglans regia … augmentation des plasmocytes et macrophages

• Rosa canina … inflammations localisées récidivantes

• Ribes nigrum … phase inflammatoire des allergies (asthme, urticaire …)

PLAQUETTES et coagulation (Thrombo-élastogramme)

• Carpinus betulus … augmente les plaquettes, ce qui raccourcit le TS

• Cercis siliquastrum … anti thrombotique

• Cornus sanguinea … diminue les plaquettes … effet anti thrombotique

• Populus nigra … idem

• Sorbus domestica … corrige la viscosité sanguine et l’hypocoagulation.

Plus tard, dans diverses publications concernant les labiées, Pol HENRY note que

celles-ci ont une action globale sur le myélogramme : elles stimulent l’érythropoïèse

(GR) et la leucopoïèse (GB) et rééquilibrent les plaquettes !

En botanique, le bourgeon est une excroissance végétale peu différenciée (comme les

cellules souches animales) qui donnera naissance aux branches, feuilles, fleurs et

fruits : c’est une sorte de totum de la plante en devenir qui y a concentré ses forces.

Elle est protégée du gel par des écailles. Les bourgeons sont riches en acides

nucléiques, en minéraux, oligoéléments, vitamines, enzymes et phythormones

 113

(facteurs de croissance). Certaines de ces plantes ont par ailleurs bénéficié d’une

pathogénésie homéopathique.

4/ des traitements non-toxiques et très efficaces – dès la 3ème semaine – au niveau

organique et parfois psychologique. Posologie préconisée par Pol Henry pour la TM :

5 gouttes trois fois par jour et chez l’enfant, une goutte par année d’âge. :

* Les bourgeons de la polarité organique FOIE – intoxiqué :

1/ les fagacées : Châtaignier, Chêne, Hêtre

CASTANEA SATIVA … Le châtaigner est un fixateur du sol qui produit un bois dur, riche

en tanins (décourageant les insectes) et des bogues comestibles (farine de châtaigne).

L’objectif des paysans à l’automne était pragmatique, c’était de faire ses réserves pour

la saison froide. Ses bourgeons ont une action remarquable sur le système veineux et

lymphatique. Au niveau biologique, il baisse les Alpha 2 et les Bêta globulines. Effet

psychologique : « Aide à supporter la fatigue physique et psychique »

« Ce qui est dans le châtaignier est utile contre toutes les maladies qui attaquent

l’homme de l’intérieur : les ulcères, les gastrites, les affections du foie… » Hildegarde

de Bingen.

QUERCUS robur ou pedonculata … Le chêne. C’est le bourgeon de la fatigue, du

surmenage et de la sénescence masculine. Baisse les Alpha 1 et 2 globulines. Fleur de

Bach : OAK « Combattant abattu, mais n’abandonne pas ».

FAGUS SYLVATICA … Le Hêtre (fagacée) est un arbre massif des terrains humides, mais

aux racines traçantes : les grands vents le déracinent. Comme le Charme, il

accompagne le Chêne. Son bois – distillé à sec – donne Kreosotum (ac), un grand

remède homéopathique. C’est aussi une fleur de Bach : BEECH « Exigeant, intolérant,

critique ». C’est un remède des immunodépressions (suite de vaccin ou

d’antibiothérapie répétée) qui corrige les hypoGammaglobulinémies.

2/ Bétulacées :

 114

Bétuloïdés : Bouleau, Aulnes

Coryloïdées : Charme, Noisetiers

BETULA VERRUCOSA … Le bourgeon de bouleau (en macérat glycériné) a été mis en

avant par Pol HENRY pour son action sur les cellules de Kuppfer du foie.

Actuellement très à la mode, c’est la cure printanière de SEVE de BOULEAU, récoltée

entre le 15 mars et le 15 avril. La sève de bouleau est riche en minéraux, oligo-

éléments et en vitamines notamment les vitamines B. « Elle reminéralise les

articulations, renforce et réhydrate les muscles pour les sportifs, les personnes en

convalescence et âgées. Pour les personnes qui ont du cholestérol ou des crises des

gouttes, elle a un côté anti-inflammatoire et draine le foie et l’acide urique de

l’organisme. »

Faire une cure de trois semaines (minimum 10 jours) en prenant entre 150 ml et

250 ml à jeun de sève de bouleau (avant le petit-déjeuner). A éviter bien sûr si

allergie aux pollens de bouleau et à l’aspirine !

Prix: il faut compter environ 40 euros pour 3 litres de sèves de bouleau fraîche et

environ 30 euros les 500 ml sous sa forme stabilisée.

PRINCIPES ACTIFS (feuilles) : saponines (3%), HE (0,1% de betulenol : “Camphre de

bouleau”, très riche en acide salicylique), tanins (15%), glucosides et flavonoïdes.

INDICATION traditionnelle : diurétique (goutte, rhumatismes, œdèmes, lithiase,

cellulite, eczéma). Effet psychologique : « Je chasse les pensées ressassées négatives,

je trouve un sens à ma vie »

A noter aussi la préparation de « Jus de Bouleau » réalisé à partir des feuilles (riches

en potassium) particulièrement dépurative (eczéma) du laboratoire Weleda.

ALNUS GLUTINOSA … L’Aulne affectionne les tourbières, aime l’eau, tanins (5 à 9%).

Remède des inflammations avec cathares muqueux (hyper Alpha1 et 2). En cas

de bronchite chronique, l’aulne glutineux régule la quantité d’humidité des

muqueuses et a une action anti-inflammatoire. Il peut être aussi utilisé dans des

inflammations veineuses, phlébites et thromboses. Effet psychologique : « J’aide à

 115

traverser les grandes étapes de ma vie et à quitter mes croyances et mes

conditionnements ».

CARPINUS BETULUS … Le Charme est un petit arbre social dont les fruits ailés

tourbillonnent au loin. C’est aussi une fleur de Bach : HORNBEAM qui « calme le

doute et permet de terminer les travaux en cours ». L’action de son bourgeon est

respiratoire (sinusite, bronchite), il augmente le nombre des plaquettes et baisse le

cholestérol. Ledoux lui attribue les sentiments de loyauté et de dévouement.

CORYLUS AVELLANA … Le noisetier (ou coudrier) est un arbrisseau qui affectionne les

bords de forêt. Antiscléreux de polarité hépatique et cardio-pulmonaire :

emphysème, coeur-pulmonaire chronique, artérite avec gangrène, hypocoagulant.

Pour les celtes, c’était l’arbre de la connaissance. Effet psychologique : « La sagesse de

la maturité, je reste adaptable ».

3/ Les autres grands arbres :

AESCULUS HIPPOCASTANUS … Le Marronnier (hippocastanéacée). Grand arbre

oriental, introduit en Europe au 17ème siècle. Le marronnier est particulièrement

intéressant dans le traitement des hémorroïdes, en phase aiguë ou chronique, mais

aussi pour agir sur les varices et pour tonifier la paroi veineuse (grâce à l’aescine

qu’elle contient). Effet psychologique : « J’accepte d’aller vers les autres et de sortir de

ma solitude ».

ACER CAMPESTRIS … L’érable, acéracée. Avec la sève sucrée, on prépare un sirop.

Antiviral et draineur hépatique. Baisse les Albumines / Alpha 2 et Bêta précipitines.

Psychotonique, il réduit l’agressivité.

JUGLANS REGIA … Le Noyer (juglandacée) est un arbre monoïque, solitaire (il

empêche les plantes de pousser autour de lui), de grande taille, au bois dur. Les noix,

riches en oméga 3, sont très prisées. Polarités foie et peau. Autrefois, on utilisait les

feuilles en cataplasme (dermatoses suintantes) et comme antiparasitaire (taenia).

C’est aussi une fleur de Bach : WALNUT qui correspond à la « fragilité contre les

influences extérieures » (défense du territoire). Ledoux lui attribue la persévérance

 116

face aux difficultés de la vie : « Ses convictions l’aident à agir en dehors des pressions

qui l’entourent ».

ULMUS CAMPESTRIS … L’Orme, ulmacée, proche des moracées (figuier et murier).

Traditionnellement utilisé en dermatologie, sur les muqueuses et les rhumatismes.

Bourgeon des hyper gamma globulinémies (viroses chroniques). Fleur de Bach : ELM

« veut trop en faire, avec le sentiment de ne pas être à la hauteur » …

POPULUS NIGRA … Le Peuplier noir (salicacée) est un arbre dioïque du bord de l’eau,

à la croissance rapide, au bois souple et léger. Sa résine servait d’onguent contre les

brûlures. Ses bourgeons (fébrifuges) contiennent de l’aspirine, ce qui explique sans

doute ses propriétés de protection cardiovasculaire (anti thrombotique). Au niveau

biologique, il augmente des Alpha 1 et 2, baisse les Bêta et les Gamma globulines.

Ledoux lui attribue la capacité d’apporter à l’homme une certaine souplesse mentale.

Fleur de Bach : ASPEN… « Vagues et inexplicables craintes »

TILIA TOMENTOSA (mn) … Le Tilleul (tiliacée) est un grand arbre mellifère, monoïque.

On utilise ses fleurs en infusion comme hypnotique doux. Son aubier est

antispasmodique cardiaque et digestif. Au niveau biologique, il baisse les Bêta

globulines et augmente les Gamma. Ledoux lui attribue « la capacité de comprendre

l’autre, d‘éveiller des sentiments de fidélité et de clémence ».

Les vitacées, lianes :

VITIS VINIFERA … Vigne, vitacée. Liane aux bourgeons très efficaces contre les

inflammations arthritiques des petites articulations avec nodosités, comme l’on peut

voir souvent au niveau des mains. Baisse les Alpha1+2 et Bêtaglobulines. L’huile de

pépins de raisin est riche en Oméga 3. C’est une fleur de Bach : VINE « patient

autoritaire, rigide et ambitieux ».

AMPELOPSIS WEITCHII … Vigne rouge, vitacée. Liane, remède des états chroniques

avec hypoglobulinémie, des indurations aponévrotiques. Effet psychologique :

« Vivifie la pensée, assouplit le mental ».

 117

* Les bourgeons du pôle REIN – déminéralisé

Les conifères (gymnospermes de l’aire secondaire, ce qui signifie semence nue),

arbres des terrains difficiles, ligneux et résineux, de grande taille, à feuilles

persistantes sous forme d’écailles ou d’aiguilles. Leur polarité organique est

nettement REIN – terrain déminéralisé :

GINKO BILOBA … Conifère primitif (ère secondaire = – 200 millions d’années), seul

exemplaire encore vivant des arbres à ovules, première tentative de reproduction

sexuelle aérienne. Pieds mâles et femelles qui peuvent vivre 4 000 ans ! Très utilisé de

nos jours comme antioxydant (action anti-vieillissement) et tonique circulatoire. Plus

récemment, on lui a attribué des vertus anti-infectieuses et anti-rejet (greffes). Il est

indiqué dans les artérites, les insuffisances circulatoires cérébrales, tous les troubles

circulatoires des membres. Le ginkgo nettoie aussi vos artères en inhibant

l’agrégation des plaquettes et il améliore la fluidité sanguine. Effet psychologique :

« Aide à garder le cap malgré les épreuves ».

ABIES PECTINATA … Sapin blanc, profondément enraciné, c’est le plus grand arbre

d’Europe (jusqu’à 65 m). Action pédiatrique de minéralisation osseuse, de

consolidation des fractures et des scolioses à l’âge adulte, de l’ostéoporose et de

l’ostéomalacie, comme les caries et parodontopathies chez les personnes âgées. Sur

le plan biologique il stimule l’érythropoïèse. Effet psychologique : « J’aide à rester

droit et fidèle ».

PINUS MONTANA … Les racines du pin restent horizontales et superficielles. Action

sur les cartilages et les ligaments (conformément à sa pathogénésie homéopathique),

rhumatismes chroniques non inflammatoires. Il est particulièrement efficace dans les

coxarthroses et gonarthroses. Ledoux lui attribue le ressenti de prudence et de

prévoyance. Fleur de Bach : PINE « Culpabilité, auto-accusation ».

JUNIPERUS COMMUNIS … Le genévrier est un arbuste dioïque touffu, à croissance

lente, dont les baies sont comestibles (distillées en « Gin » en Angleterre). Son action

rénale est notable : pathogénésie de néphrite, remède clef de la majorité des

 118

eczémas (allergie du rein), il fait baisser urée et acide urique. Ledoux lui attribue un

effet antidépresseur (rein encore). Effet psychologique : « protège un mental

surchargé, calme colères et frustrations ».

SEQUOIA GIGANTEA … Le Séquoia est un conifère géant (jusqu’à 120m de haut !) à

reproduction sexuée (monoïque), confiné sur le pourtour de l’Océan Pacifique. C’est

un bourgeon qui stimule la spermatogénèse et limite l’hypertrophie prostatique. Chez

la femme, il limite les fibromes utérins. Ledoux lui attribue l’intuition et le conseille

dès le 4ème mois de grossesse.

CEDRUS LIBANI … Le Cèdre est un conifère majestueux, plus tardif, des sols calcaires.

Sa polarité d’action est la peau sèche (eczéma, psoriasis, lichen, kératoses). Ledoux lui

attribue la confiance en soi et le devoir moral.

Les éricacées, arbres fruitiers de nos montagnes, voies urinaires :

VACCINUM VITIS IDAEA … L’airelle rouge, antifibrosante, oestrogène-like

(ménopause). Effet psychologique : « je laisse mes sentiments s’exprimer ».

ERICA VULGARIS … La Bruyère, polarité rénale (diurétique et antiseptique urinaire),

avec action secondaire sur la peau. Diminue les Alpha2, Bêta et Gammaglobulines.

Fleur de Bach : HEATHER « remède d’égoïsme. ramène tout à lui ».

VACCINUM MYRTILLUS … La myrtille, à polarité vasculaire (anti-agrégante et angio-

protectrice), hypoglycémiante (rétinopathie diabétique). Effet psychologique : « aide

à supporter les autres et à garder la direction de ma vie ».

* Bourgeons du pôle POUMON

Les poacées (graminées, herbacées de l’ère tertiaire), à la polarité Poumon –

dystonique):

SECALE CEREALE … Le Seigle (macérat de radicelles) … Céréale qui pousse

spontanément entre le blé et l’orge. Action hépatique et vasculaire (bon effet sur le

psoriasis). Effet psychologique : « donne la force de travailler ».

 119

ZEA MAÏS (macérat de radicelles) … Le Maïs est une grande céréale monoïque

américaine. Action vasculaire, suites d’infarctus du myocarde, artériopathies

(seconde bien le Gui)

Autres :

VIBURNUM LANTANA … La Viorne, caprifoliacée. Antispasmodique respiratoire et

génital. Baisse les hyper Alpha1 + 2 et Gammaglobulines. Effet psychologique : « aide

à ressentir, facilite la communication ».

ILEX AQUIFOLIUM … Le Houx. Arbuste qui est aussi une « fleur de Bach » : HOLLY

« remède de la jalousie et de la rancune ». Faible toxicité des fruits, ce qui lui vaut

l’interdiction à la vente en Europe. C’est un bourgeon antispasmodique et

d’inflammation vasculaire (hyper Alpha2 Bêta). Ledoux lui attribue « la résistance et

le courage ».

PLATANUS ORIENTALIS … Platane. C’est un arbre majestueux, à l’écorce qui s’écaille

facilement. Son tropisme cutanée le fait utiliser dans le psoriasis et le vitiligo. Ledoux

lui attribue « le renouveau spirituel ».

* Bourgeons du pôle VASCULAIRE

Les oléacées : action spécifique sur le vieillissement des vaisseaux et coeur

FRAXINUS EXELSIOR … Le Frêne (oléacée) est un arbre à la silhouette élancée qui

donne un bois dur et souple. Il revendique une polarité rénale (diurétique et

rhumatismale). Au niveau biologique, il baisse les hyper Alpha 2 et Bêta, il réduit

l’acide urique. Ledoux lui attribue la capacité de choisir avant l’action, puis la volonté

de la réaliser (rein en MTC). Il est proposé en cas de douleurs liées à l’excès d’acide

urique (hyperuricémie) et donc à la goutte qui, contrairement à des idées reçues, ne

touche pas que les personnes âgées ou le gros orteil. Effet psychologique : « Aide à

faire des choix ».

 120

OLEA EUROPAEA … Olivier. Protecteur vasculaire, hypotenseur. Artériosclérose. Fleur

de Bach : OLIVE « Epuisement : apporte sagesse et sérénité ».

TROENE … Ligustrum vulgare. Anti-inflammatoire cutanéo-muqueux et vasculaire.

Protège de l’angor et de l’insuffisance cardiaque. Effet complémentaire du Noyer.

Les rosacées décongestionnants :

PRUNUS AMYGDALUS … L’Amandier. Remède des névroses phobiques et

obsessionnelles. Action anti-scléreuse hépato-rénale. Effet psychologique : « aide à

accepter le vieillissement ».

CERCIS SILIQUESTRUM … le Gatinier siliquastre, ou « arbre de Judée », fabacée.

Vasculaire sédatif et anti-thrombotique = angor, migraines …

CRATAEGUS OXYACANTHA … le macérat de bourgeons d’aubépine (rosacée) est

connu pour :

• Améliorer l’irrigation du myocarde et le débit coronarien

• Augmenter la force de contraction du cœur (tonicardiaque), ainsi que la

capacité d’utilisation de l’oxygène du calcium

• Améliorer la microcirculation, réduire l’inflammation et l’oxydation (baisse

Alpha2, Bêta et Gamma globulines), stabiliser le collagène …

On l’utilise donc pour presque tous les troubles cardiaques : palpitations, troubles du

rythme cardiaque, insuffisance cardiaque légère, hypertension artérielle, etc.

ROSA CANINA … L’Eglantier. Remède de migraines. Fleur de Bach : WILD ROSE « la

résignation, apathie ».

RUBUS IDAEUS … Framboisier. Régulateur de la fonction ovarienne (dysménorrhée,

syndrome prémenstruel, bouffées de chaleur …). Effet psychologique : « je vais

jusqu’au bout de mes projets ».

RUBUS FRUCTICOSUS … Les Ronces, espèce pionnière des terrains dégradés. Les

feuilles séchées sont utilisées en infusion pour leurs propriétés astringentes

 121

(gargarismes) et antidiarrhéiques (riche en tanins 5 à 15%). C’est un oxygénateur

sanguin.

SORBUS DOMESTICA … Sorbier. Remède des congestions lymphoïdes et veineuses.

Baisse les Alpha2 globulines. Effet psychologique : « facilite le discernement et

l’adaptation ».

MALUS COMMUNIS … Pommier. C’est un bourgeon aux propriétés antioxydantes,

tonique vasculaire et phyto-oestrogéniques (progestérone-like surtout). Ledoux lui

attribue la prise de conscience entre le bien et le mal. Fleur de Bach : CRAB APPLE

« remède d’élimination des pensées malsaines après un échec ».

Les arbrisseaux :

HIPPOPHAE RHAMNOIDES … L’Argousier, éléagnacée. Riche en vitamine C et

flavonoïdes anti oxydants. Protecteur vasculaire.

RIBES NIGRUM … Les bourgeons de cassis, grossulariacée, stimulent les surrénales et

sont donc des anti-inflammatoires efficaces pour tous types d’inflammations. Baisse

Alpha2, Bêta et Gamma globulines. Effet psychologique : « stimule la vigueur ».

Autres bourgeons à polarité vasculaire :

CORNUS SANGUINEA … Le Cornouiller. Fluidifiant sanguin, anti-thrombotique.

Indiqué pour les phlébites, dans l’infarctus du myocarde et ses suites. Effet

psychologique : « Je vois loin vers l’avenir ».

VISCUM ALBUM … Le Gui, hypotenseur et rajeunissant vasculaire, hypolipémiant.

* Les bourgeons du pôle Rate-Pancréas

 122

CITRUS LIMONIUM … Le citronnier, rutacée. Riche en flavonoïdes : protecteur

vasculaire, anti oedèmateux (rhume des foins, eczéma) et anti-inflammatoire. Effet

psychologique : « voir plus clair et moins en noir ».

FICUS CARICA … le Figuier, moracée, aliment des vers à soie. Action digestive

(gastrite) et sédative (épilepsie). Effet psychologique : « digère les aléas de la vie et

cicatrise les blessures ».

MORUS NIGRA … Le Murier est une moracée, comme l’Orme. Inflammation des

muqueuses respiratoires et digestives. Régulation de la glycémie des DNID.

LONICERA NIGRA … Le Chevrefeuille, caprifoliacée. Fleur de Bach : HONEYSUCKLE

« pense qu’il ne retrouvera jamais le bonheur », remède de stress prolongé, de

dépression.

Les labiées (étage herbacé) : anti-colles (glaires)

ROSMARINUS OFF. … Le Romarin. Bourgeon hépato-protecteur, sédatif nerveux, anti-

oxydant. Effet psychologique : « renforce la motivation et résiste aux chocs de la vie ».

Quelques associations efficaces :

Le choix des bourgeons sera bien sûr idéalement proposé par le calcul des BNS. En

son absence, on pourra utiliser quelques associations :

—> Trois bourgeons qui peuvent être utiles pour les personnes fragiles du cœur :

* Premièrement, le macérat de bourgeons d’aubépine (vu plus haut)

* Deuxièmement, les jeunes pousses de ginkgo biloba agissent aussi bien sur les gros

vaisseaux que sur la microcirculation.

* Les bourgeons de marronnier (Aesculus hippocastanum), quant à eux, favorisent la

circulation du sang veineux.

—> Voici encore quelques exemples :

 123

• Fibromyalgie : les bourgeons d’érable, de vigne et de figuier auraient des effets

intéressants sur les douleurs

• Sommeil : figuier + tilleul + aubépine,

• Mémoire : aulne glutineux + aulne de montagne + aubépine + cornouiller

sanguin

 124

• Veines : cornouiller sanguin + marronnier + sorbier domestique

• Défenses immunitaires : aulne glutineux + cassis + cornouiller sanguin +

romarin + noyer

• L’arthrose : Bouleau verruqueux + Pin + Genévrier

• Diabète : Olivier + Noyer + Peuplier

• Hyperthyroïdie : Cornus + Crataegus (exophtalmie) + Rosa canina (tachycardie)

• Allergies : aulne glutineux + cassis + charme + hêtre + romarin + viorne

• Dépression = Erable + Frène (névrose d’angoisse) + Tilleul (fatigue chronique)

• Veines : fluidifier le sang grâce au sorbier, agir sur les varices avec le

marronnier, et favoriser la circulation avec le cornouiller.

 125

Chapitre 7

Les champignons

Ils font partie de la pharmacopée chinoise. A présent à la mode, ils sont soutenus par

des laboratoires allemands et espagnols. En France, c’est un gastro-entérologue, B.

Donatini, qui le premier en a fait la promotion. L’industrie pharmaceutique ne parle

pas des champignons, car aucun brevet ne peut protéger leur production.

Les Champignons ou Mycophytes (42 000 espèces) sont des végétaux primitifs non

chlorophylliens qui vivent majoritairement en symbiose avec les arbres, les

moisissures (aspergillus, penicillium …) et les lichens (symbiose algue + champignon).

Ce sont des organismes pionniers cosmopolites.

L’appareil végétatif du champignon est constitué de filaments minuscules circulants

dans les végétaux en décomposition. Ce mycélium est constitué de filaments

haploïdes (un seul n chromosome), potentiellement sexués (on dit + et -). Quand

deux filaments de polarité opposée se rencontrent et que les conditions sont

favorables, les cellules fusionnent, mais pas les noyaux : un nouveau filament se

constitue, avec des cellules bi-nuclées (n+n) qui élaborent une structure géante : le

« chapeau fructifère » (carpophore) que nous voyons et mangeons. C’est alors qu’ils

subissent une méiose d’où résultent des spores haploïdes qui produiront de

nouveaux filaments haploïdes, le mycélium.

Les champignons toxiques sont utilisés en hautes dilutions par les praticiens

homéopathes, ainsi, l’ergot de seigle, l’amanite tue-mouche, le bolet satan …

La bibliographie scientifique démontre l’intérêt médical dont les propriétés

dépendent surtout des composés présents dans les champignons qui sont des tri-

terpènes, des polysaccharides, des enzymes, de la chitine et des vitamines … Mais

quantifier précisément l’apport des champignons comestibles sur la santé est

compliqué.

 126

On peut dire que les principales actions thérapeutiques sont liées à la présence de :

• Substances stimulantes et régulatrices du système immunitaire

• Substances bactéricides, fongicides et antivirales : risque d’infection divisé par trois

(gamoderme et maïtake)

• Substances antitumorales :

— Réduction de la mortalité de patients cancéreux sur 6 ans (dr. Fawzy, 1990). Elles

sont capables de combattre les cellules cancéreuses à travers différents mécanismes :

induction de leur apoptose, inhibition de leur développement, effet anti-

inflammatoire ou action anti-angiogénique.

• Substances qui combattent l’hypertension artérielle, à travers leur action diurétique

qui agit sur le système rénine-angiotensine-aldostérone (RAAS) et leur activité

vasodilatatrice et relaxante artérielle.

• Substances d’action antithrombotique. Elles inhibent l’agrégation plaquettaire, ce

qui augmente la fluidité du sang et évite la formation de thrombus.

• Substances protectrices du foie. Elles protègent et régénèrent le tissu hépatique,

inhibent la fibrose tissulaire et réduisent l’inflammation des hépatopathies

chroniques (cirrhose).

• Substances antidiabétiques. Elles présentent un effet hypoglycémiant et

hypocholestérolémiant (pleurotes et maïtaké)

• Substances adaptogènes, psychotoniques.

• Autres composés : anti-inflammatoires, stimulateurs de la régénération des cellules

du système nerveux, protecteurs rénaux, substances d’effet hématopoïétique,

molécules qui améliorent la libido ou qui augmentent la fertilité, etc.

En Europe, on peut observer 4000 espèces de champignons. Seule une vingtaine

mérite les honneurs de la table. Malheureusement, les champignons sauvages

concentrent métaux lourds, césium 137 radioactif, désherbants et insecticides !

Les laboratoires qui produisent les champignons pour l’usage médicinal sont cultivés

durant 4 à 6 semaines sur ‘bois de chêne + hêtre + millet + maïs’ et séchés à 32°.

Agaricus bisporus, le champignon de Paris

Sa culture s’est développée dès 1650. Il est riche en vitamines B et pectines qui sont

cytostatiques in vitro et sur la souris (cancer de la prostate).

 127

Boletus edulis, le cèpe de Bordeaux

C’est un saprophyte du pin. il est riche en Sélénium et a des propriétés antivirales.

Cordyceps sinensis

Augmente vitalité et performance physique. Polarité reins et neuro-endocrinienne

Coriolus versicolor

• Immunostimulant (inducteur de cytokines : Il2, IFN-Gamma, TNF-Alpha …)

• Diminution du pouvoir invasif des tumeurs (TGF-Bêta, MMP2 et 9, UPA)

• Antiviral (ARN)

Ganoderma lucidum, le REISHI

Depuis plus de 2 000 ans, la médecine traditionnelle chinoise utilise ce

champignon pour un incroyable panel d’applications médicinales ainsi que pour la

longévité – on l’appelle le « champignon miraculeux ». Excellent fortifiant général.

Son champ d’action est large, il permet :

• d’augmenter la résistance au stress, c’est le plus antioxydant

• de booster les défenses immunitaires, anti-inflammatoire (hépatoprotecteur)

et antiviral (pour virus à ARN)

• de stimuler les capacités physiques et intellectuelles, il redonne de l’énergie,

il protège le coeur et il est capable de réduire le taux de cholestérol et

d’abaisser une tension artérielle excessive.

• il stoppe la production d’histamine responsable des réactions allergiques

Grifola frondosa, le MAITAKE, polypore géant ou « poule des bois »

Propriétés immunostimulantes antitumorale (augmente le nombre des GB – des

cellules NK et de l’interleukine 12), hypotensive, hypolipémiante (hépatoprotecteur)

et hypoglycémiante (meilleure tolérance au glucose, stéatose hépatique, diabète de

type 2).

Champignon facile à cuisiner, blanc ou brun, il ressemble à un corail. On le rencontre

à l’état sauvage au pied des chênes et des châtaigniers. Ce champignon est réputé au

Japon pour ses vertus exceptionnelles et notamment celle de prolonger la vie. Dans

de rares cas, des réactions allergiques ont été rapportées.

 128

Lentinula edodes, le SHIITAKE, lentin des chênes

Champignon alimentaire de bonne valeur nutritive, commun à toute la cuisine

orientale. Celui-ci contient trois composants actuellement très étudiés : le lentinane,

l’éritadénine et un polyglycane. Propriétés immunostimulantes (antivirales et

cytostatiques), hypocoagulantes, hypotensives et hépatoprotectrices (hypo-

lipémiant).

Le Shiitake est contre-indiqué aux personnes souffrant d’allergies, d’hyper-

éosinophilie, ainsi qu’aux individus sous traitement anticoagulant ou sur le point de

subir une opération. Il est également contre-indiqué aux femmes enceintes ou

allaitantes, et aux enfants.

Pleurotus ostreatus, le pleurote en forme d’huître

• Protecteur de la muqueuse colique. Hypolipémiant

• Régulation des hormones stéroïdiennes (ménopause)

Et bien d’autres …

 129

Troisième partie … Evitez les erreurs

 130

Chapitre 8

Reconnaitre les effets secondaires allopathiques

Il arrive souvent que le patient se plaigne de symptômes « bizarres », c’est à dire que

l’on ne peut pas les rattacher à une dysfonction particulière. Il faudra alors veiller :

1/ à bien faire préciser la totalité des remèdes (et compléments) pris par le patient,

2/ prendre le temps de regarder dans le compendium (Vidal) la classe à laquelle

appartient chaque remède et ses éventuels effets secondaires.

On peut se poser la question de la véritable utilité de traitements comme :

— Le Doliprane (paracétamol), cet antipyrétique largement utilisé, est un

hépatotoxique dont le surdosage peut être mortel : « Le paracétamol est la première

cause d’intoxication au monde, c’est dangereux le paracétamol, ça tue

beaucoup ! » professeur Raoult. D’ailleurs, on oublie souvent que la fièvre est un

puissant adjuvant anti-infectieux …

— Les statines et fibrates, molécules hypolipémiantes aux effets délétères au niveau

hépatique (ex.: crampes musculaires), immunitaire et cérébral, alors que les

bénéfices sont minces ou inexistants !

— Les Inhibiteurs de la Pompe à Protons (IPP), molécules destinées à calmer les

gastralgies et remontées acides, aux effets hépatiques et rénaux dangereux (de

l’oedème des jambes jusqu’à l’oedème cérébral)*.

— Les biphosphonates (et les injections d’anti-corps ayant un effet semblable)

destinés à limiter le risque d’ostéoporose. D’effets très limités dans le temps, ils

peuvent provoquer des complication graves, dont la nécrose de la mandibule !

— Les hypocoagulants oraux, de toxicité hépatique, avec des manifestations tendino-

musculaires variées ! **

— Les tranquillisants et somnifères (dérivés opiacés) qui peuvent avoir un effet sur la

vigilance, la sexualité et la mémoire et aggravant la constipation.

— Les hypotenseurs (pris dès la moindre alerte). L’HTA n’étant pas – la plupart du

temps – une maladie, mais l’adaptation à une hypoxie tissulaire périphérique.

— Les laxatifs (utilisés inconsidérément) qui conduisent à des colopathies chroniques.

 131

— Les anti-inflammatoires non stéroïdes (AINS) pris pour la moindre raideur

articulaire, aux effets digestifs délétères. Par exemple, l’aspirine qui est efficace

contre beaucoup de douleurs… mais qui provoque des ulcères dans votre système

digestif : fait saigner la paroi de l’estomac.

— La cortisone réduit les inflammations, mais elle stimule aussi des infections,

comme la tuberculose. À long terme, elle pourrait provoquer de l’ostéoporose, du

diabète, des dérèglements hormonaux, des gonflements sur le visage ou encore des

problèmes de peau. ***

— Les antibiotiques vont tuer certains germes… mais ils ravagent la flore intestinale.

Ce qui affaiblira le système immunitaire, d’autant qu’ils peuvent être directement

toxiques pour le foie et les reins.

— la vitamine D qui est le traitement de l’ostéomalacie (rachitisme des personnes

âgées), mais n’a aucun effet sur l’ostéoporose (ex.: le Calcimagon !)

— La vaccination grippale répétée chaque automne, à la protection aléatoire …

— etc …

* Pour remplacez vos IPP, faites vérifier par un ostéopathe votre colonne dorsale

(insertions du diaphragme) et essayez les bourgeons de Ficus carica 10 gouttes

matin, midi et soir, avec une cuillerée d’Aloe vera.

** Pour remplacer les anticoagulants oraux, vous pouvez penser aux bourgeons de

Cornus sanguinea 15 à 30 gouttes par jour.

*** Pour favoriser la sécrétion de cortisone endogène, vous pouvez penser aux

bourgeons de Rosa canina, 15 à 30 gouttes par jour..

Evidemment, un naturopathe n’a pas la compétence pour arrêter un tel traitement,

mais il pourra faire une photocopie de la page correspondante du compendium et

proposer à son patient de réfléchir au rapport bénéfice/risque.

Compléments alimentaires à utiliser avec précautions

De nombreux remèdes naturels ont aussi des contre-indications et des effets

secondaires qu’il faut connaitre :

 132

1 – Aliments favorisant l’hypertension artérielle :

– le Calcium, exemple le Calcimagon (donné pour l’ostéoporose)

– la Réglisse (Glycyrrhiza glabre) aux effets « cortisone » like

– Le Ginseng et la Guarana (toniques)

– L’abus de café ou de thé … (la caféine est tonicardiaque)

2 – Aliments présentant des interactions avec l’allopathie :

— le pamplemousse

Les interactions du pamplemousse avec de nombreux médicaments sont importants.

Les effets indésirables de ces médicaments peuvent être multipliés par 20 par un

simple verre de jus de pamplemousse, avec des conséquences potentiellement

fatales. Le problème est que le pamplemousse contient des produits actifs appelés

furanocoumarines, qui bloquent de façon irréversible un de nos enzymes, le CYP3A4.

Or, cet enzyme CYP3A4 est précisément celui qui sert à assimiler de nombreux

médicaments contre le cancer, l’hypertension, les problèmes cardiovasculaires, les

problèmes urinaires, ainsi que des médicaments immunodépresseurs (qui

affaiblissent le système immunitaire) et des anti-infectieux, des analgésiques

(antidouleur) et des tranquillisants (la liste de ces médicaments est à la fin du

message).

— le millepertuis (hypericum perfoliatum) antidépresseurs naturel

L’usage du millepertuis est déconseillé aux personnes qui souffrent de troubles

bipolaires (maniaco-dépression), du fait de la possibilité d’apparition de crises

maniaques. De même, il reste déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants de

moins de 6 ans. Récemment, plusieurs articles scientifiques publiés dans la presse

internationale ont rapporté des cas d’interactions médicamenteuses entre le

millepertuis et des médicaments à faible marge thérapeutique comme la digoxine,

la théophylline, les anti-vitamines K, la ciclosporine, mais aussi des contraceptifs

oraux.

Attention aussi aux réactions de photosensibilisation qui ont été observées,

particulièrement chez les personnes à peau claire : l’exposition, même modérée, aux

ultraviolets déclenche des rougeurs de la peau, des démangeaisons, l’apparition de

 133

petits boutons, etc. En règle générale, les personnes qui utilisent des produits à base

de millepertuis (en applications locales ou par voie orale) doivent éviter de s’exposer

au soleil ou aux lampes à bronzer.

— les margarines enrichies en phytostérols, destinées à lutter contre le

« mauvais cholestérol » … sont des produits sans intérêt, les causes de

l’hypercholestérolémie étant ailleurs et demandant une prise en charge spécifique.

3 – Les remèdes « naturels » dont il faut se méfier :

—> L’extrait de pépins de Pamplemousse (EPP)

Depuis plusieurs années, l’extrait de pépins de Pamplemousse est vanté comme

« antibiotique 100% naturel », actif sur plus de 800 souches bactériennes et

fongiques. Il est donc vendu à usage externe et interne (soluté ou gélules), comme

alternative aux antiseptiques classiques …!

Une publication du ministère suisse de la santé soulève une partie du voile : ces

produits contiennent presque tous un conservateur, le chlorure de benzéthonium

(CBT = ammonium quaternaire), parfois à des concentrations allant jusqu’à 20% !

Cette molécule, puissamment antiseptique est responsable des effets des EPP

proposés, car en fait, l’extrait naturel est dénué de tout effet antibiotique (confirmé

sur les rares extraits ne contenant pas d’CBT) !

La situation est grave en ce qui concerne l’usage interne : une dose de 1 à 3 gr. de

CBT est classiquement létale pour un homme de 70 Kg. Les premiers signes sont des

vomissements, puis un effet myorelaxant qui évolue vers une paralysie respiratoire :

dyspnée, puis cyanose et asphyxie … Evitez dès à présent de le conseiller !

Selon plusieurs sources scientifiques, les polyphénols du pépin de pamplemousse

seraient convertis durant l’opération d’extraction (par une réaction chimique

spontanée ?) en un ammonium quaternaire, l’hydroxybenzene diphenol. La présence

de ce composé en petite quantité dans le produit final serait donc (plus ou moins)

naturelle (le procédé d’extraction étant, on l’a vu, souvent industriel) et expliquerait

l’action antibactérienne de l’EPP ?!. Mais, en l’état de la recherche, ce n’est encore

 134

qu’une hypothèse parmi d’autres, hypothèse évidemment mise en avant par les gros

industriels américains ou chinois (certains parlant même de présence naturelle de

chlorure de benzéthonium !) mais qui est loin de faire l’unanimité.

—> L’argent colloïdal est présenté sur certains sites de santé alternative comme un

antibiotique miraculeux, « capable de tuer la plupart des microbes et virus

pathogènes » ! L’efficacité de l’argent colloïdal serait telle que la grande industrie

pharmaceutique aurait conspiré pour priver la population de ce précieux remède,

expliquent-ils. La réalité est – évidemment – plus compliquée.

L’utilisation médicale de l’argent a une longue tradition, les Macédoniens plaçaient de

la fleur d’argent (poudre extra-fine) sur les blessures pour aider à leur cicatrisation.

Il faut savoir que l’argent agit par contact direct sur les bactéries. Des bactéries mises

en présence d’argent sont, en 24 heures, 10 fois moins nombreuses et 100 fois moins

nombreuses quelques jours après. Cette action permet un rééquilibrage bactérien en

faveur des bactéries saprophytes (nos bonnes bactéries). C’est son usage local qui est

donc recommandé.

L’argyrisme ou argyrose (intoxication par les sels d’argents) est une maladie

irréversible. Heureusement, l’argyrose ne concerne pas les consommateurs d’argent

colloïdal à des concentrations égales ou inférieures à 20 ppm, même pris pendant

plusieurs mois.

—> L’harpagophyton, ou « griffe du diable », est conseillé en remplacement des

traitements anti-inflammatoires classiques … car il contient un anti-inflammatoire

type AINS ! Mais en possède les mêmes effets secondaires (gastrite et colite) … A

éviter donc au delà de quelques jours de traitement, en phase aiguë.

CARTILIUM … Chondroïtine + Glucosamine + Harpagophyton + Cartilage de raie +

Cuivre, Zinc et Manganèse + Bambou + vit A et D3

Terrain rhumatismal, arthrose, arthrite. Heureusement, à la dose de 50 mg./jour, 20

jours par mois, il y a peu de chance d’observer un effet secondaire désagréable de

l’harpagophyton.

Synergie avec MINERALIUM (terrains acides) et BROMELIUM (congestion, oedèmes)

NB. bonne synergie avec ARTIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire.

 135

—> La levure de riz rouge, conseillé en remplacement des STATINES, classiques

hypocholestérolémiants. Les remèdes qui en contiennent sont des toxiques du foie.

Et ce pour un bénéfice médiocre, car la baisse du cholestérol n’a quasiment aucun

effet sur les artérites – contrairement à ce que les laboratoires fabricants voudraient

le faire croire.

Il est plus intéressant de se poser la question du pourquoi de l’augmentation du

cholestérol (4 causes possibles) : diabète-surpoids / inflammation chronique – rénale

en particulier / hypothyroïdie / génétique (hyper cholestérolémie familiale) ?

Dans ce dernier cas, vous pouvez utiliser (sous contrôle biologique) :

CHOLECONTROL (lac. Physionat) … Levure de riz rouge + olivier + Coenzyme Q10 +

Vitamines = c’est un complexe qui tamponne l’effet statine-like de la levure, une à

deux gélules le soir.

Jean Tigana (ancien international de football) et Hervé Castel

 136

Chapitre 9

La pratique naturopathique

Comment raisonnent ces praticiens ?

C’est difficile d’être un bon naturopathe ! Si autrefois ceux-ci se concentraient sur la

diététique et le bien-être, à présent, ils sont de plus en plus sollicités par des patients

déçus du peu d’explications et des effets secondaires des remèdes de la médecine

universitaire. Ces praticiens sont de plus en plus sollicités par des patients souffrant

de maladies organiques graves qui cherchent une alternative et demandent à être

aidés !

Une fois que les fragilités et carences sont identifiées, comment associer ces

différents suppléments ?

1. On va doper le cycle de Krebs (énergie) … Mg, Fer, les vitamines du groupe B …

2. Relancer la voie des quinones (antioxydants) … Vit. ACE, Q10 et sélénium …

3. Optimiser les fonctions métaboliques : biosynthèse et détoxification (soufre –

cystéine, taurine…, acides gras et fibres…).

Tout en optimisant les régulations :

1. Hormonales (phythormones qui réduisent la sècheresse tissulaire) : iode et zinc,

Oméga 3 et 6, sels de sodium

2. Immunitaires (Vitamine C, cuivre, manganèse, argent, champignons, pro-biotiques,

glucosamine…), d’autant que l’on observera le rôle délétère de certains médicaments

et vaccins !

3. Neuro-médiateurs (acides aminés précurseurs et plantes adaptogènes).

 137

Quelques idées fausses

Il y a toujours quelques idées historiques bizarres qui circulent dans le petit monde

des médecines naturelles … parmi elles, la volonté de « drainer », de « rétablir

l’équilibre acido-basique » et de « traiter le microbiote » intestinal !

Nous allons, sur ces trois sujets, essayer de comprendre quels en sont les limites et

pourquoi il faut se méfier de ces postulats.

A – Le premier réflexe du naturopathe est souvent une tentative de « drainage »

(« détox » pour les modernes), c’est à dire d’effectuer une relance des émonctoires.

Quels sont ceux-ci ?

toxines solubles = rein toxines grasses = foie

toxines fibreuses = colon toxines gazeuses = poumon

La peau est un émonctoire accessoire qui ne se manifestera qu’en cas de défaillance

des autres.

 138

Principe et contre-indications du drainage :

La méthode du « drainage », chère au dr. L. VANNIER, dans les années 1930, visant à

accélérer les processus d’élimination, consiste en la prescription d’une basse dilution

végétale (plante qui nourrit la structure) pour relancer une fonction (d’épuration)

défaillante !

La notion de « vide » et de « plénitude » est fondamentale en MTC. En occident, cette

aspect est souvent négligé. On sait bien sûr différencier :

– obésité et maigreur (plus ou moins de graisses)

– polyglobulie et anémie (plus ou moins de sang)

– oedème et sécheresse tissulaire (plus ou moins d’eau) , etc …

Pourtant, si l’on parle d’une affection hépatique, les situations d’engorgement

(plénitude) ou d’insuffisance (vide) sont opposées. Elles ont des mécanismes

différents, des évolutions différentes et bien sûr des traitements divergents !

Or, dans la cas du drainage, on observe que les situations extrêmes de plénitude :

hyperstructure ou hyperfonction sont systématiquement aggravées par celui-ci.

Voyons pourquoi :

Fig. 12 : principe du « drainage », selon la MTC

 139

Cette pratique (cf. schéma ci-dessous) s’appuie sur le fait que « Un redoublement du

Yin se manifeste dans le Yang et réciproquement » (Su Wen chapitre 5). On choisit

donc une plante, qui va nourrir la structure dans un premier temps et relancer la

fonction dans un second temps. Si la plante est correctement choisie, celle ci aura un

effet préférentiel sur tel ou tel émonctoire.

Mais il est des cas où nous devons formellement le contre-indiquer…

1. Lorsque les structures (Yin) sont en excès, c’est à dire les obésités ! Nous

avons tous dans notre clientèle des patient(e)s qui, ayant absorbé quelques

gouttes par jour d’une petite plante paraissant bien indiquée, ont pris en

quelques semaines une dizaine de kilogrammes bien difficiles à reperdre !

C’est ce que la MTC appelle un « syndrome froid = le Yin en excès (graisse,

eau …) exclu le Yang » … il faut commencer par disperser le Yin en excès

(c’est à dire proposer un régime hypocalorique normo-glucidique).

2. Dans les hyperfonctions pathologiques, c’est à dire les syndromes

allergiques ou inflammatoires ! C’est le cas de ce qui s’appelle en MTC un

« syndrome chaleur = le Yang en excès exclu le Yin » … disperser le Yang en

excès, et se rappeler que « dans la plénitude de Yang, il y a un échauffement

externe ».

Il n’y a qu’a voir les dizaines de plantes proposées par les pharmaciens « pour

maigrir » … Si une seule fonctionnait, il n’y en aurait pas des dizaines !

B – Les tentatives de modifier l’équilibre acido-basique !

Le problème vient d’une mauvaise interprétation des travaux de la « Bioélectronique

de Vincent » (BEV), qui a diabolisé l’acidose, un peu comme les allopathes ont

diabolisé le cholestérol ! C’est de l’alcalose que s’inquiétait Louis-Claude Vincent,

l’associant à une dégradation du terrain allant dans le sens des « maladies de

 140

civilisation ». Depuis, pour beaucoup d’auteurs, l’acidose est une « maladie » qui se

traite par une alimentation basifiante et des médicaments alcalinisants !

C’est complètement FAUX ! Notre corps comporte plusieurs systèmes tampon qui

empêchent absolument l’acidose sérique. D’ailleurs celle-ci ne s’observe que

rarement, dans les services de réanimation, lorsque le rein, le poumon et/ou le cœur

ont cessé de fonctionner correctement. L’acidose (en pathologie de ville) n’existe

donc pas !

On observe par contre des « phénomènes d’acidose localisée », car le corps humain

est un système « multi-compartimenté » : il va présenter de très différents pH selon

les compartiments ! C’est le cas, par exemple de,

—> la digestion gastrique où la sécrétion d’ions H+ (pH 1 à 2) se fait au détriment des

ions OH- qui restent dans la circulation (c’est le phénomène de « vague alcaline » qui

explique en grande partie notre somnolence après un gros repas)

—> la lymphe (7,9 / 7,95)

—> des tissus (5,8 / 6,8)

—> la salive (6,8 / 7,2)

—> la peau et de la muqueuse vaginale (5,5)

—> des urines (5 à 7 selon le régime alimentaire).

De plus, il ne faut pas confondre :

— le qualitatif : le goût « acide » (agrumes, condiments, laitage …) qui stimule les

fonctions hépato-vésiculaires,

— le quantitatif : l’apport d’acides métaboliques (tous les aliments protéinés).

Les symptômes de l’acidose localisée sont souvent évidents :

—- sécheresse cutanéo-muqueuse,

—- fatigue et irritabilité, rougeurs locales et douleurs chroniques,

—- fissures et ulcérations des orifices, fistules (bouche, anus et orifices génitaux)

Le type même de l’acidose localisée pathologique, c’est la crise de goutte. L’élément

déclenchant est toujours la sécheresse tissulaire, sur laquelle l’acidité se développera

 141

par concentration des ions H+. Cette sécheresse a essentiellement pour cause un

« décrochage hormonal » qu’il faudra évaluer.

Il est donc aussi inutile et ridicule de doser le pH des urines (compartiment

périphérique) qui ne dépend que de l’alimentation et des efforts de la veille, que de

prétendre l’alcaliniser avec l’alimentation (tous les aliments sont alcalins, sauf les

protéines) ou par des compléments alimentaires (ex. alcabase, citrates …).

La solution consiste à rééquilibrer la sécheresse (les plantes, riches en phythormones

ont cette propriété), à boire suffisamment et à tamponner les variations de pH par

les sels de Sodium (Natrum aceticum, Natrum citricum, Natrum muriaticum / Natrum

phosphoricum / Natrum silico-fluoratum, Natrum sulfuricum / etc …) que l’eau

accompagne.

On pourra, bien sûr ponctuellement donner des sels tamponnant l’acidité locale, mais

l’action en sera brève et partielle.

MINERALIUM (lab. Physionat): Biglycinates de Calcium, de magnésium, de potassium,

de zinc, de sélénium, de manganèse, de chrome, de cuivre, avec vit. D3.

C – Traiter le microbiote intestinal !

L’intestin, organe ignoré, voire méprisé il y a encore quelques décennies, est

aujourd’hui mis en avant dans tous les médias de santé. Et, depuis quelques années,

des études indiscutables sont venues confirmer ce que les pionniers (Catherine

Kousmine, Jean Seignalet ou Natasha Campbell) ont observé depuis des années :

l’intestin est un organe-clé de la santé.

Notre tube digestif fait 7 ou 8 mètres de long (selon les individus) et est constitué de

deux parties : le grêle et le côlon (ou gros intestin). A l’intérieur, la paroi, portée par

un muscle lisse, est prolongée par une muqueuse riche en villosités. On dit parfois

que la muqueuse intestinale étalée sur un plan en deux dimensions donnerait une

surface considérable : 400 m² environ, soit deux terrains de tennis ! Cette image

 142

donne une idée de l’espace d’interactions que représente la muqueuse de l’intestin et

ses villosités.

Au coeur de ce système fourmille une armée considérable d’organismes étrangers :

le microbiote ! Ce sont des bactéries, des virus, des levures… tout un ensemble

d’êtres vivants, qui vivent leur vie… dans la nôtre ! Etrangers ? Vraiment ? Car chaque

personne dispose d’un microbiote personnalisé. Ces micro-organismes qui peuplent

notre intestin nous sont propres. Plus exactement, on note que parmi la flore

présente (on devrait dire la faune !), on retrouve de nombreuses sous-espèces “sujet-

spécifiques”. Ce sont « vos microbes à vous » !

De manière générale, ce microbiote remplit 4 grandes fonctions :

 143

• Métabolique, ce qui comprend notamment la fermentation, la synthèse des

vitamines et la production d’énergie. C’est là que se joue la digestion. Après

avoir été bien mastiqués au niveau de la bouche, les aliments sont cassés

par l’estomac et triés par l’intestin. C’est là que sont séparés les éléments

utiles à l’organisme (protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux), de

ceux qui doivent être éliminés.

• L’effet barrière : le microbiote défend l’organisme d’agents pathogènes

extérieurs et régule en son sein le bon équilibre entre les bactéries.

• Immunitaire : le microbiote permet le développement et la maturation du

système immunitaire, dont l’exposition aux allergies

• Psychologique : via l’absorption des acides aminés et la fabrication de

sérotonine dans vos cellules intestinales

La santé de notre intestin détermine notre capacité à résister aux maladies (maintien

du tonus immunitaire). Ce n’est pas une surprise. Car, à l’instar des bactéries dont

nous reparlerons, nous sommes des êtres vivants. Et tous les êtres vivants

fonctionnent de la même manière : ils accueillent des éléments pour se régénérer,

puis rejettent ceux dont ils n’ont pas besoin.

La substitution : les probiotiques

L’idée de base est d’amener les (bonnes) bactéries qui vont rééquilibrer la flore. Les

laboratoires proposent quatre groupes de probiotiques :

1/ Les ferments lactiques qui produisent de l’acide lactique par fermentation de

certains sucres. On les regroupe en deux catégories, en fonction de leur

morphologie :

A/ Lactobacillus bulgaris, ferment classique du yaourt. Celui-ci est absent de la flore

normale endogène de l’homme. Résistant mal à l’acidité gastrique, il a une faible

capacité de survie dans l’intestin (1/100 000) !

B/ Lactobacillus acidophilus, appartenant à la flore normale, ils offrent une bonne

résistance à l’acidité gastrique, une forte capacité d’adhérence aux cellules

intestinales et s’implantent de façon durable dans le tube digestif.

 144

2/ Les Coques : Enterococcus et Streptococcus représentent une fraction faible de la

flore normale et possèdent une faible résistance aux sucs gastriques. Ils contribuent

cependant à la synthèse des vitamines B dans l’intestin.

3/ Les Bifidobactéries : Bifidobacterium lactis et Bifidobacterium bifidum. Elles

appartiennent à la flore normale, mais possèdent une faible résistance aux sucs

gastriques. Elles contribuent à la synthèse des vitamines B.

4/ Les levures : de type Saccharomyces, elles sont principalement utilisées par

l’industrie alimentaire (vin, bière, pain …). Ex. Ultra-levure !

L’efficacité d’une souche probiotique dépend de très nombreuses variables. Or,

notre compréhension même du microbiote ne cesse d’évoluer. Les bifidobactéries,

bactéries majoritaires chez le nourrisson – plus encore lorsqu’il est nourri au sein –,

diminuent avec l’âge.

De quel microbiote parlons-nous ? Dans l’intestin, il existe une flore dominante,

quasi exclusivement anaérobie, une sous-dominante, qui peut accueillir des aérobies

comme les lactobacilles, et une de passage, non-résidente, qui est évacuée dans les

selles. La distribution des populations bactériennes change selon la profondeur à

laquelle elles se trouvent dans les villosités.

 145

Faire le diagnostic d’une dysbiose n’est pas simple : de « bonnes » bactéries peuvent

devenir « mauvaises » dans certains contextes. Le microbiote ne se résume pas aux

bactéries, il est aussi composé de levures, de virus et de phages. Qu’en est-il de l’état

de ces micro-organismes chez les patients inclus dans les études ?

Comme elles ne colonisent pas la flore intestinale, elles doivent être consommées

régulièrement. Elles n’ont donc qu’un effet momentané et à l’analyse de selles des

patients, ces bactéries ne se retrouvent pas ! On peut cependant les utiliser :

–-> chez l’enfant en prévention des phénomènes allergiques et atopiques (étude du

dr. Kalliomaki Lancet 2001), lors des troubles ORL chroniques et des diarrhées. Pour

l’amélioration de l’intolérance aux laitages (lactobacilles rhamosus transforme la

caséine du lait en une molécule moins allergisante).

—> chez l’adulte, pendant les épisodes de diarrhée aiguë.

Diverses associations sont proposées par les laboratoires, avec divers germes et

prébiotiques, citons par exemple :

1/ Laboratoire PHYSIONAT : FLORIUM … (1 gélule = 10 milliards de germes)

2/ Le laboratoire NUTERGIA : ERGYPHILUS, qui associe Lactobacillus acidophilus, caséi

et rhamnosus, avec des bifidobactéries et des fibres prébiotiques.

3/ Le laboratoire PILEGE, qui a une large gamme …

En fait, l’équilibre du microbiote va surtout dépendre des aliments qui le nourrissent.

Changer son alimentation va changer rapidement son microbiote ! C’est pourquoi

nous leur préférons les probiotiques alimentaires (développés plus loin).

En outre …

— Surtout, ne pas croire à la grande fréquence des « candidoses intestinales », qui

sont en fait assez rares et toujours associées à des situations d’immunodépression (à

objectiver et traiter par le BNS).

— Explorer systématiquement les intolérances alimentaires, qui sont le plus souvent

à l’origines du fond inflammatoire digestif et hépatique (à objectiver et traiter par le

test IMUPRO – voir plus haut).

 146

Probiotiques naturels : les aliments lacto-fermentés

La lacto-fermentation – ou fermentation lactique – est un procédé de conservation

des aliments qui consiste à laisser macérer les aliments en l’absence d’oxygène. Cette

macération va permettre la prolifération des bactéries lactiques, qui sont des

bactéries très bénéfiques pour notre organisme. Le terme de “lactique” n’évoque

pas le lactose et n’a donc aucun lien avec le lait.

Pour cela, des aliments riches naturellement en bactéries lactiques – essentiellement

les légumes – vont être mélangés avec un peu de sel et éventuellement de l’eau. Il est

également possible d’ajouter directement ces bactéries (via les ferments lactiques)

dans les aliments qui n’en contiennent pas naturellement, comme la charcuterie par

exemple. Les aliments vont ainsi baigner dans un liquide, ce qui va les empêcher

d’être en contact avec l’air : l’oxygène est en effet néfaste au développement des

bactéries lactiques.

En limitant leur contact avec l’air, les bactéries lactiques vont proliférer. Pour cela,

elles vont se nourrir des sucres présents dans les aliments et les transformer en acide

lactique. Tandis que ces bonnes bactéries prolifèrent, l’acide lactique va quant à lui

contribuer à détruire les bactéries pathogènes qui peuvent engendrer diverses

maladies. La préparation va devenir de plus en plus acide. Au bout d’un moment,

lorsque la teneur en acide lactique atteint un certain seuil, un équilibre s’installe et la

fermentation s’arrête. La conservation peut alors se prolonger plusieurs années.

Dans le commerce, on trouve de nombreux aliments qui ont fait l’objet d’une lacto-

fermentation: choucroute, cornichons, pickles, fromage, yaourts, pain au levain, pâte

de miso, Kefir et Kombucha.

Le kéfir de lait serait originaire des Balkans, on le devrait aux tribus nomades qui

transformaient le lait de leurs bêtes (chèvre ou brebis principalement). On attribue

souvent la découverte du kéfir de fruits au médecin et naturaliste brésilien, Adolfo

Lutz. C’est une boisson issue de la fermentation de jus de fruits sucrés, préparés à

l’aide de « grains de kéfir », un levain constitué essentiellement de bactéries

lactiques et de levures.

 147

La boisson obtenue est légèrement gazeuse. En tant qu’aliment vivant, fournissant

certains oligoéléments et micro-organismes, il est considéré comme probiotique et

utilisé pour ses propriétés diététiques (flore intestinale, transit, système immunitaire,

etc.).

Le kombucha était consommé en Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon…) il y a déjà

deux cents ans avant notre ère. Il est aujourd’hui une boisson connue dans le monde

entier . Il en existe aujourd’hui dans le commerce de nombreuses variantes (aux goûts

inégaux).

C’est une boisson fermentée à base de thé, élaborée sous l’action d’une culture

symbiotique de bactéries et de levures que les francophones appellent

communément la « mère » et les anglophones « SCOBY », pour « symbiotic culture of

bacteria and yeast ». Si la réputation de boisson santé du kombucha n’est plus à faire,

on pouvait déplorer la parcimonie des données scientifiques tangibles concernant la

culture servant à son élaboration. Une lacune que comble en partie une récente

étude métagénomique et physico-chimique australienne. L’étude a identifié trente-

quatre genres de bactéries différentes dans la boisson, et près de deux cents espèces

microbiennes, dont beaucoup non encore répertoriées, avec une prépondérance de

micro-organismes producteurs d’acides organiques, considérés comme favorables à la

santé du tractus digestif humain.

Du point de vue physico-chimique, le kombucha analysé ici – un breuvage fabriqué à

partir d’eau, de thé vert, de sucre, de bactéries symbiotiques et de levures par une

société australienne – révèle des teneurs généreuses en composés phénoliques

(290 mg/100ml), concomitamment à de faibles concentrations en glucose, en

saccharose et en fructose (éléments nécessaires à la fermentation).

Autrement dit, le processus de fermentation du kombucha a généré une baisse de la

concentration en sucre ainsi qu’une augmentation conséquente des composés

antioxydants : le thé vert contenant avant fermentation 125 mg de polyphénols/

100ml, cette concentration a ainsi plus que doublé. Les auteurs confirment, au vu de

sa grande diversité en micro-organismes, tout l’intérêt du kombucha en tant

que « puissant probiotique ».

 148

Les Prébiotiques

Ils stimulent de façon sélective la croissance et l’activité de la flore intestinale en

respectant l’écosystème propre à chaque individu. Ceux-ci sont principalement

constitués par :

1. des fibres solubles (pectines),

2. des fructo-oligosaccharides, glucides d’origine végétale comme l’Inuline,

3. des céréales fermentées, qui renforcent l’activité enzymatique digestive.

On les trouve dans de nombreux végétaux (ail, oignon, asperge, raisin, soja) des

racines (chicorée, topinambour), dans les céréales (blé) …

La consommation quotidienne de prébiotiques (10 grammes de fibres en moyenne

par jour dans l’alimentation occidentale – alors qu’il en faudrait 30 grammes) permet

 149

d’améliorer le transit intestinal et l’effet barrière de la flore de fermentation contre le

développement de certaines bactéries potentiellement pathogènes, car :

• les prébiotiques favorisent la sécrétion d’IgA,

• la production d’acides gras à courte chaine (à partir de l’inuline) acidifie le

colon droit,

• les antioxydants végétaux (polyphénols) diminuent l’inflammation.

• la glutamine (acide aminé) est la première source d’énergie de l’intestin grêle.

Il est indispensable au maintien de la trophicité de son epithelium, car il

contribue à limiter la perméabilité digestive. Pour le Pr. SEIGNALET, la carence

en glutamine est l’un des facteurs pouvant expliquer l’échec au régime

hypotoxique.

1/ Le laboratoire PHYSIONAT : PREBIOMAX … inuline, gomme, Bêta glucane et FOS

2/ Le laboratoire NUTERGIA : ERGYPROTECT ensemble de fibres prébiotiques et de

nutriments protecteurs comme la Glutamine (aliment des entérocytes) et les

polyphénols (anti-oxydants végétaux).

3/ d’autres laboratoires ont aussi des prébiotiques dans leur gamme …

 150

Chapitre 10

Une gamme de compléments alimentaires

Nous avons déjà évoqué de nombreux complexes de micro-nutrition lors des

chapitres précédents. Nous terminerons ce livre avec quelques formules que nous

utilisons à l’occasion, en cas de problèmes spécifiques :

DERMODIUM … est un complément riche en Acides Gras Poly-Insaturés : (Oméga 6

=> GLA + Oméga 3 => EPA+DHA), dans un rapport : Oméga 6 et Oméga 3 de 5/1. Il

contribue au maintien d’une peau (acné, élastose solaire …) et de cheveux normaux

(alopécie, pellicules). Il joue un rôle dans le processus de division cellulaire (Vit.B9),

protége les cellules contre le stress oxydatif (Vit.E, Zinc) et favorise un métabolisme

énergétique normal (Vit. B3 / B6). Boîte de 60 gélules .

NB. bonne synergie avec CAPILLA (lab. Mediamine) dans les alopécies.

MACALIUM … est à base de Tribulus terrestris, de Ginseng, d’Eleutherocoque, de

Maca, de Ginseng, de Pépins de raisin (oméga3), de Lycopène, d’acides aminés

(Arginine, Ornithine, Citrulline) et de L-Carnitine. Il contribue :

• au bien-être mental et physique (Vit. B3, B6)

• à une sexualité et une reproduction normale (Zinc)

Boite de 30 gélules : 1 gélule / jour matin ou soir

OPTIVISIUM … est à base de Lutéine et de Zéaxanthine, il contribue à protéger la

rétine du vieillissement (en particulier lors de l’évolution d’une DMLA) :

• au maintien d’une vision normale (Vitamines A, B2 et Zinc),

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (Vit. B2, C, E et Zinc).

Boîte de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour le matin au repas…

NB. bonne synergie avec VISIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire.

STIMULIUM … est à base de Wild Yam, de Damiane, de Ginseng et de noix de Kola.

Ensemble de plantes toniques qui contribue :

 151

• à réduire la fatigue (vitamines C, B3, B6) – psychasthénie

• à des fonctions psychologiques normales (vitamines B1, B3, B6)

• à protéger les cellules contre le stress oxydatif (vitamines C, E, Zinc)

• à une fertilité et une reproduction normales (Zinc)

• au maintien d’un taux normal de testostérone dans le sang (Zinc)

• à réguler l’activité hormonale (Vitamine B6).

Boite de 30 gélules. Consommation : 1 gélule / jour au repas matin ou midi …

NB. bonne synergie avec VITALIMA (lab. Mediamine) sérothérapie alimentaire.

 152

Chapitre 11

Cas cliniques

Cas n°1

Résumé de l’histoire de ce petit garçon, présenté par sa maman :

Camille est né le 25 avril 2010. Accouchement parfait, sans aucune complication.

Depuis tout petit (3 – 4 ans) il se plaint d’avoir mal à la tête, mais nous pensions

souvent à la faim, au manque d’eau ou au manque de sommeil, aux changements de

rythme… Cependant, âgé de 7 ans environ, les maux de tête ont été plus forts et cela

pouvait aller jusqu’au vomissement.

Depuis bébé, il a des « croûtes de lait » au sommet du crâne et sur les côtés. Nous

avons essayé plusieurs crèmes (Huile d’amande, Bépanthen, Fucidine) mais sans

résultats. Les croûtes revenaient quelques semaines après. Le dermatologue a fait

analyser les croûtes indiquant que ce n’est pas du psoriasis.

Il a aussi une intolérance au lait. S’il en boit (ou mange), son nez se remplit et il

développe des otites séreuses. Je l’ai alors passé au lait de riz et au yaourt sans

lactose. Depuis, il n’a plus refait d’otite séreuse.

Depuis petit (2 ans), il a aussi le rhume des foins. Nez qui coule, yeux qui grattent,

éternuements… Il a fait une grosse crise d’asthme alors que nous étions dans le

Luberon au printemps (probablement dû aux fleurs d’oliviers ou aux cyprès ?)

Il a une peau très fine et lorsqu’il y a un frottement, il fait rapidement des boutons qui

grattent énormément (entre cuisse quand maillot de bain short, sangles des tongs si

elles ne sont pas en tissu, bracelet ou collier…). On traite avec de l’Excipial mais cela

prend du temps. Il a aussi tendance à gonfler à l’endroit de la piqûre, lorsqu’il se fait

piquer par une araignée ou un moustique.

 153

Camille travaille bien à l’école (classe de 6ème), cependant il était beaucoup dans la

lune. Il a fait des tests en juin 2018 et il est apparu que Camille avait un TDAH. Il est

mentionné aussi qu’un effort cérébral prolongé peut déclencher des maux de tête.

A la suite des résultats, nous avons consulté une neuropédiatre, qui nous a prescrit les

traitements suivants :

– le TDAH : Focalin 15mg chaque jour et cela l’a grandement aidé dans sa concen-

tration en classe et lors de ses devoirs.

– les migraines : (En plus du Doliprane, de l’Algifor ou de l’aspirine (essayé ce we)

–> d’abord, Camille a pris de la vitamines B2 à haute dose (200mg par jour) – Sans

résultats –

–> ensuite, Camille a pris de la Périactine (1 comprimé chaque jour) – Sans réels

résultats significatifs – Il continue cependant toujours

–> depuis le 4 juin, il a eu mal à la tête 6 jours. Parfois c’est supportable (pas besoin

de médicaments) mais parfois il doit prendre du Doliprane ou ALgifor ou aspirine.

Ce week-end, il a pris une aspirine le samedi et son mal de tête a passé. Aujourd’hui

dimanche, l’aspirine n’a pas eu d’effet et il est resté couché toute la journée.

Je ne sais plus quoi faire. Je pense que demain il ne prendra pas de vitamines B2.

J’espère que vous parviendrez à le soulager un peu et que vous me donnerez votre

avis sur les traitements qu’il prend actuellement.

Je vous remercie à l’avance

Réflexion : Il s’agit d’un cas assez classique d’ATOPIE (pathologie génétique de plus en

plus fréquente). On peut affirmer ce diagnostic à cause de l’eczéma du cuir chevelu

(sous forme de « croutes de lait ») avant l’âge de 6 mois, puis de la succession du

rhume des foins, d’urticaire et de migraines. L’aggravation par le lait de vache est

aussi typique.

Je commence par demander un BNS qui revient assez perturbé :

– Hypo Alpha1 + Bêta = insuffisance hépatique

– Euglobulines élevées = stress oxydatif notable

– Hypo tests Iode + Zinc = intolérances alimentaires chroniques

 154

Le programme informatique conseille BETULA PUBESCENS, bourgeon de bouleau

blanc aux effets diurétiques, classiquement utilisé pour l’eczéma et les oedèmes.

Un bilan IMUPRO sera demandé secondairement, afin de faire le point de ses

intolérances alimentaire. Un traitement d’éviction efficace devrait permettre de

dégager le stress oxydatif, qui signe l’inflammation tissulaire et perturbe aussi bien le

travail du foie que l’équilibre immunitaire (cf. ses otites à répétition).

Un bilan des neurotransmetteurs (BNT) sera demandé par la suite pour vérifier ce

diagnostic de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), d’autant que

l’équilibre des neurotransmetteurs est classiquement fortement impacté par les

troubles de l’absorption alimentaire des acides aminés qui accompagnent les

intolérances.

L’évolution de ces enfants atopiques est aléatoire, 1/3 guérissent à la puberté, un

autre tiers vers 20 ans, le dernier tiers continue à présenter des symptômes gênants

et récidivants, parfois même après la simple prise d’un biscuit « Lu » qui contient de

la poudre de lait !

Cas n°2

Mr X. W.. est un patient de 55 ans, diabétique connu, de 140 Kg pour 1,78 m. Sans

autre pathologie notable. Celui-ci est suivi par le CHU, avec de la Medformine

(biguanide hypoglycémiant) et – comme cela ne suffisait pas – des injections

d’insuline qu’il contrôle lui-même trois fois par jour. Ce qui m’inquiète un peu, c’est la

dose utilisée : 200 unités/jour, soit 10 fois la dose physiologique et 4 à 5 fois les doses

classiquement proposées dans de tels cas !

Je lui propose de commencer un « régime diabétique », alterné avec une phase de 10

jours par mois de diète protéinée (5 sachets Eurodiet + une salade verte par jour).

Quand il revient me voir après 4 mois, il a perdu 20 Kg, se sent beaucoup mieux, sans

fatigue ni fringales particulières ! Il remarque aussi que la dose d’insuline nécessaire

pour normaliser sa glycémie a pu être réduite de moitié.

 155

Il vient justement de passer un contrôle au service de diabétologie du CHU, qui a été

un peu surpris de ce bon résultat et de l’adhésion du patient à sa nouvelle stratégie

alimentaire. Les autres paramètres biologiques s’étant révélés parfaits, Ils lui ont donc

recommandé de continuer …

Plus tard, je lui conseillerai du Chrome (qui améliore l’utilisation du sucre au niveau

tissulaire et réduit les fringales) et des capsules alternées de :

SYNERGIUM Q 10 complexe de protection vasculaire

SYNERGIUM OMEGA 3 protection rhumatismale et neurologique

Car il commençe à présenter les symptômes d’une microangiopathie diabétique

(crampes dans les mollets, poussées tensionnelles, érection qui ne tient pas …). Là

aussi, les choses vont s’améliorer rapidement.

Cas n°3

Mr. Daniel R… est un acteur à la retraite, il se produit encore chaque année dans un

petit théâtre de province. Avec le Covid19, il a rongé son frein, d’autant que les

difficultés familiales et d’habitation se sont multipliées. Il présente des gastralgies et

des épisodes de diarrhée répétés, qui lui ont fait perdre déjà pas mal de poids.

Son BNS de type « Acide » (inflammation sur sécheresse tissulaire) n’est pas très

perturbé, mais le programme informatique conseille FICUS CARICA, bourgeon de

figuier aux effets sédatifs nerveux et gastrique. Un peu d’argile pris quotidiennement

va régulariser le transit.

Comme la gène digestive revient périodiquement et que s’y associe des douleurs

d’épaules (tendino-musculaires), cela me fait penser à une intolérance alimentaire.

Un bilan IMUPRO est effectué et confirme l’intolérance au gluten et aux fruits à

coques (amandes …)…

Une éviction stricte et la prescription de deux mois d’ENTEROPROTECT (cicatrisant de

la muqueuse intestinale) lui permet alors de récupérer un transit normal, de calmer

les douleurs d’épaules et de reprendre du poids.

 156

Cas n°4

Mme W. S… est une aide soignante de 60 ans, en léger surpoids. Elle présente depuis

ses vaccins Covid19 (obligatoires pour garder son poste !) une asthénie importante.

Par ailleurs, elle se plaint d’une gonarthrose gauche qui s’aggrave progressivement et

devient à présent invalidante . On lui propose donc :

Energium 1 capsule le matin, qui aura un bon effet sur la fatigue

Antioxydium 1 capsule le midi, qui aura un bon effet sur l’inflammation

Cartilium 1 capsule le le soir, un mois sur deux, qui a un bon effet sur

l’inflammation et la dégradation du cartilage du genou

Curcumium 1 cap. matin et soir, qui améliore les troubles tendino-musculaires

Elle a été très contente de cette supplémentation qui lui a permis de retrouver

rapidement tonus et mobilité.

Cas n°5

Mme A.D… est une femme de 76 ans, toujours tonique mais inquiète, car elle se

plaint d’une asthénie progressive, de « trous de mémoire », d’une baisse de moral sur

fond de poussées d’hypertension. Sa mère est décédée d’une maladie d’Alzheimer.

Energium 1 capsule le matin, qui aura un bon effet sur la fatigue

Antiagium 1 capsule à midi, reminéralisante et anti-oxydante

Serenium 1 cuillerée à 18h, pour la « zénitude »

Synergium Oméga 3 2 capsule le soir, protection vasculaire et cérébrale

Dès le premier mois, elle s’est sentie beaucoup mieux et a retrouvé confiance en elle.

Cas n°6

Mme B. I… est une masseuse de 64 ans, mince et végane, qui présente une

cervicalgie invalidante (motif de la consultation – malgré un traitement

ostéopathique). Elle se plaint aussi d’avoir la peau et les muqueuses sèches, ainsi que

quelques bouffées de chaleur, ce qui signe le déficit hormonal.

 157

Ferro Max 1 capsule le matin, qui compensera la carence en fer des régimes

végétaliens et contribue à réduire la spasticité tendino-musculaire

Hormonium 1 capsule à midi, pour compenser la carence hormonale

Curcumium 1 cap. matin et soir, améliore les infammations tendino-musculaires

Ce traitement l’a rapidement améliorée. Elle s’entretient depuis par des séances

hebdomadaires de Yoga et la prise périodique d’Anti-Agium.

Ces histoires cliniques sont révélatrices de l’évolution progressive de la médecine

universitaire, qui a tronçonné en de multiples spécialités l’intervention médicale, mis

en avant des thérapeutiques puissantes (Big Pharma), mais aux effets secondaires

multiples, oubliant au passage une vision globale et des solutions diététiques et

physiologiques simples.

 158

Bibliographie

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Bilan IOMET : « Votre santé se cache au coeur de vos cellules : Découvrez la Nutrition

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De LORGERIL M. « Cholestérol, mensonges et propagande ». Editions Th. Souccar.

N.B. Son site est à visiter pour plus d’informations : http://michel.delorgeril.info/

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Toxicité des médicaments classiques :

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5. HENRY Pol « Etude clinique et biologique de six nouveaux bourgeons »

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6. HENRY Pol « Gemmothérapie et immunoélectrophorèse ». Cahiers de

Biothérapie 1970 (28): 292-4

7. HENRY Pol « Cas cliniques élucidés par l’analyse automatique du sérum ».

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8. HENRY Pol « Les labiées en thérapeutique clinique et informatique » (C. de

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9. HENRY Pol « Gemmothérapie : thérapeutique par les extraits embryonnaires

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10. HENRY Pol « Gemmothérapie : les labiées » (Cahiers de Biothérapie août

1983)

11. LEUNIS J. Claude « De l’utilisation médicale des simples » (Résurgence, 1990)

12. LEUNIS J. Claude et DEWIT Serge « Traité théorique et pratique de

phytothérapie cyclique » (R. Jollois, 1995).

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14. LEDOUX F et GUENIOT G. « La phytoembryothérapie » (ed. Amaris, 2012)

15. BOUSSARD Danielle « Gemmoguide » lab. Fenioux

Les champignons :

DONATINI Bruno « Les vertus médicinales des champignons ». Des végétaux qui

sauvent, 1999

Revue Biocontact n°315 : « Les pouvoirs insoupçonnés des champignons »

Laboratoire Mycovital (www.mycovital.de/fr/) Tel. +(33) 53 30 90 420

Laboratoire Hifas da Terra (https://hifasdaterra.fr/)

 164

Laboratoire Vitalya (https://www.vitalya.fr/)

Laboratoire Mycelab (https://mycelab.fr/)

Laboratoire Vital+ (https://www.vitalplus.com/) etc …

Probiotiques :

FESTY Daniele « Nous avons tous besoin de probiotiques et de prébiotiques  » (ed.

Leduc, 2009).

« Les fondamentaux de la pathologie digestive », CDU/HGE Editions Elsevier-Masson –

Octobre 2014 – Chapitre 13

« Probiotiques contre atopie », conférence lab. A-Derma (dans Le quotidien du

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« Microbial Diversity and Characteristics of Kombucha as Revealed by Metagenomic

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 165

4ème de couverture :

A la fin de leurs études de médecine, déçus par la pratique allopathique, peu adaptée

aux problèmes de santé rencontrés en ville, nous avons décidé de nous initier à

l’homéopathie et à la médecine traditionnelle chinoise, disciplines soeurs d’approche

psycho-somatique qui jouent sur les régulations physiologiques du corps. Car en

occident, nous vivons une situation problématique : les études de médecine

préparent peu à la prévention, d’autant que la multiplication des spécialités favorise

le « découpage en rondelles » de chaque cas ! Big pharma, soutenu par « l’evidence

base médecine » (médecine des preuves), a rapidement limité la prescription

médicale à des produits hautement rentables, adaptés à des pathologies graves.

Les patients connaissent bien ces insuffisances de la médecine universitaire et ont

tendance à ne plus voir le médecin que comme un distributeur de diagnostics et de

médicaments suppresseurs de symptômes gênants. Or, bien des troubles ne rentrent

pas dans les « cases » prévues par la faculté ! Heureusement, il existe des travaux qui

théorisent et évaluent les régulations de terrain, des produits physiologiques qui,

dans certaines circonstances, peuvent inverser les tendances et faire disparaitre

nombre d’affections débutantes. Ainsi, on ne compte plus les succès des alicaments

et compléments alimentaires dans les troubles cutanés ou visuels, la fibromyalgie, les

colopathies fonctionnelles, etc …

Plus simplement, la fatigue et les troubles mineurs qui empoisonnent la vie de

chacun peuvent bénéficier de conseils avisés et de la prise occasionnelle de

compléments alimentaires et d’alicaments.

Les docteurs J.Y. Henry et H. Castel ont tous deux développé leurs recherches dans ce

sens et enseigné durant des années dans des formations médicales alternatives. Ils en

connaissent les points forts et certaines défauts historiques qu’ils révèlent ici. Ce livre

fait le point des outils diagnostics et thérapeutiques à la disposition du public et des

thérapeutes de terrain, ainsi que des logiques à mettre en oeuvre pour un effet

optimal de prévention à l’aide de moyens naturels.

 166

1

L’homéopathie revisitée

« Quand Freud rencontre Hahnemann » 2

Liste des livres des mêmes auteurs :

« Vade-mecum d’homéopathie diathésique » Hermes 1992 (deux éditions) 2 tomes (matière médicale et répertoire thérapeutique) 1300 pages

« Le poster des remèdes et les cinq éléments » IMH 1993

« Les vaccins » Hermes 1993

« Les plantes » Hermes 1995

« Le surpoids » Hermes 1997

« Les profils de réactivité sérique » IMH 2003 (deux éditions)

« Les stratégies anti-âge » IMH 2006

Logiciel « Equilibre » (diététique) IMH 2001

Logiciel « Synergie 2000 » (répertorisation) IMH 1995

3

Françoise HENRY L’homéopathie revisitée

« Quand Freud rencontre Hahnemann » 4

IMHsa©juin2007

Toute reproduction ou publication, même partielle, de cet ouvrage est interdite sans l’autorisation

préalable de l’auteur.

5

Je dédis cet ouvrage à mes merveilleux enfants et à mon partenaire, dont je partage la passion pour l’élaboration d’une médecine humaine, intégrant l’homéopathie, la médecine chinoise et la psychologie clinique. Je tiens également à rendre un hommage posthume au Professeur Jean Ménéchal, sans l’enseignement duquel, la potentialité même de cet ouvrage n’aurait pas naître.

6 7

Avant-propos

Ce livre s’adresse aux praticiens de toutes disciplines, curieux de comprendre les logiques qui se

dissimulent derrière la pratique de la psychothérapie, de la médecine homéopathique ou de médecine

traditionnelle chinoise (MTC). Vous serez étonné de voir que si les abords et le vocabulaire sont

différents, chaque doctrine médicale s’appuie sur des logiques semblables et qu’il est facile de jeter

des ponts entre elles, puis d’éclairer certains aspects encore obscurs d’une d’elle avec la perspective

d’une discipline complémentaire (les rapports entre les remèdes homéopathiques par exemple grâce à

la MTC – les homéopathes ont encore du mal à travailler en diathèses et groupes de remèdes, ou le

mécanisme de telle ou telle somatisation lors d’une souffrance psychologique particulière – les

psychologues ne s’occupent pas du corps en principe …). C’est la découverte que nous avons

fait,

petit à petit, Françoise et moi, et qu’elle conclue magnifiquement par cet ouvrage qui devrait éclairer

vos cas les plus complexes.

A/ homéopathie et MTC

P. Kollistch introduit, en France dès 1955, une vision systémique et physiopathologique au sein de la

matière médicale homéopathique : il hiérarchise les 2000 remèdes qui sont regroupés, en fonction de

leurs symptômes, en 25 « familles » thérapeutiques, qu’il est facile d’ordonner selon les pôles organiques de la MTC.

Une telle organisation en pentagramme des remèdes de la matière médicale homéopathique permet d’expliquer facilement le niveau organique de leurs effets et le pourquoi de leurs symptômes

et de leurs modalités : mouvement (exercice), saveur (aliments), froid, soif, émotions … qui qualifient

l’état de plénitude, d’insuffisance ou de vide (plus rarement) de l’élément correspondant.

A noter qu’il ne faut pas confondre les termes :

– nous parlons de « diathèses organiques » comme regroupement des remèdes par pôles d’organes (synergie fonctionnelle), lieu des causes des maladies,

– les ouvrages classiques parlent de « diathèses hahnemanniennes », critères de manifestations des maladies (phases évolutives).

Il existe donc 5 types de diathèses (qui ont chacune leur Nosode) :

Tuberculinum vide d’énergie du Poumon … patient asthénique et en quête du paradis perdu Psorinum vide de Yang du pôle Foie … patient frileux et dépressif

Luesinum vide d’eau du pôle Rein … patient sec et insomniaque

Medorrhinum vide de feu du pôle Coeur … patient anxieux et arthrosique

8

Les stock-nosodes (il en existe à peu près 150) représentent des situations de « blocage partiel » du pôle

Rate-pancréas.

B/ homéopathie et psychologie :

Dès le début du 20ème siècle, suite aux travaux de S. Freud et de ses disciples, la psychanalyse introduit la notion d’un discours inconscient (conflictuel, c’est à dire que s’y affrontent des instances

différentes, voire opposées) derrière le discours conscient. Ce discours inconscient est fait du désir et

de ses variantes (rôle primordial des pulsions). Reconnaître que le fondement de l’être humain, le

moteur de ses actes est inconscient, découvrir que les productions de l’homme et de son esprit ne sont

qu’une manifestation de cet inconscient, voilà qui a de quoi justifier beaucoup de résistance de la part

du corps médical. En introduisant la sexualité comme objet d’étude, la psychanalyse s’en prenait à la

morale et à la religion. En découvrant la sexualité infantile, la psychanalyse souillait, rendait douteuse

toute pureté, toute beauté. La parole même devenait suspecte : un mot peut en cacher un autre. Un

symptôme que l’on a fait taire finit toujours par trouver une autre voie pour s’exprimer … Dans une conception diathésique, il est essentiel de prendre en compte les avatars de la construction de

la personnalité en relation avec les problématiques de vie de nos polycrests, qui constituent alors de

puissants repères des troubles du comportement. Cette mise en avant de l’histoire des malades

est

importante, car un remède bien choisi pourra opérer un changement de perspective, modifiant fonction

et structure, libérant bien des inhibitions et préjugés, pour assurer un plus d’autonomie.

C/ homéopathie, MTC et biologie

La vision de l’homéopathie diathésique est confortée par un outil biologique étonnant : les remèdes

susceptibles d’être employés sont testés in-vitro dans le sérum des patients avant d’être prescris. C’est

une méthode qui fait suite aux remarquables travaux de G.R. Henshaw, médecin homéopathe américain dès les années 1930, à ceux de Pol Henry, médecin belge dans les années 1960 et de

l’équipe franco-suisse de IMH depuis les années 1990.

Les différents tests du PRS (Profil de Réactivité Sérique – plus de 100 000 bilans déjà réalisés)

permettent une vision globale et synthétique du niveau des dysfonctions du patient, pour répondre

aux cinq questions que se pose le praticien :

1 – « comment » … le Protidogramme = les cycles « inflammation <–> sclérose »

2 – « quand » … les 3 Euglobulines = les contraintes externes, éléments de décompensation

3 – « où » … les 25 Tests de remèdes = les niveaux de souffrance organique

4 – « pourquoi » … l’Autodiagnostic = le stade évolutif de la maladie (cf. Reckeweg)

5 – « avec quoi »… une palette des remèdes proposés, à l’effet optimum.

L’homéopathie diathésique, en utilisant les outils de la MTC, de la biologie et de la psychologie,

donne un nouvel éclairage aux logiques internes de la matière médicale, au niveau d’action des

remèdes homéopathiques, comme à leurs synergies d’emploi. L’actuel travail de Françoise porte au

plus haut cette synthèse, des logiques de constitution du mal-être jusqu’à l’expression somatique de

celui-ci.

Jean-Yves Henry

Echandens, Mai 2007

9 10

Introduction

« La constitution psychique du sujet en est relation permanente avec la construction qu’il se fait de sa

propre histoire. Naissant, vivant, mourant et pensant, sachant qu’il est né et qu’il doit mourir, l’homme est contraint de donner sens au caractère illogique de cette existence éphémère. Cela le

conduit à renvoyer la question de la temporalité sur sa propre vie et donc à penser en permanence,

plus ou moins bien, sa propre histoire »… Jean Ménéchal.

Je me propose dans cet ouvrage de vous faire partager une approche originale qui mêle, dans une

perspective synthétique, le développement de l’enfant et, en parallèle, la mise en place des diathèse et

des remèdes homéopathiques. Les réflexions que je vais vous livrer ici ne sont contenues dans aucun

livre à ce jour. Si c’était le cas, je vous donnerais la référence ; autrement dit, ce que je vais vous

présenter est issu d’un travail universitaire d’un certain nombre de psychanalystes et de recherches

personnelles sur l’homéopathie, depuis plus de quinze ans.

Je vous parlerai de métapsychologie psychanalytique et d’homéopathie : pourquoi cette assemblage ? Pour rappel : la psychologie travaille sur le pré-conscient et le conscient contrairement à

la psychanalyse qui travaille sur l’inconscient.

La psychanalyse, c’est actuellement l’outil théorique le plus performant en psychologie clinique ;

l’homéopathie, c’est actuellement l’outil pratique le plus performant pour comprendre les grandes

dysrégulations de l’humain. Je n’ai pas connaissance à l’heure actuelle d’un outil combiné qui puisse rendre compte d’autant de choses de la vie humaine.

Donc, mon souhait serait qu’à la fin de la lecture de cet ouvrage, vous ayez une représentation d’ensemble du psychisme, de la manière dont il fonctionne, on pourrait dire de l’origine à nos jours,

c’est à dire aussi bien de la vie psychique des bébés, que de la manière dont cette vie psychique

évolue, se transforme avec et par la vie des remèdes homéopathiques. Nous aborderons donc bien sûr

les liens inter disciplines organisant la vie physique et psychique.

Nous parcourrons ainsi les grands problèmes que rencontre cet enfant d’avant le langage, puis ceux

des petits enfants, l’enfant de la grande crise oedipienne, l’enfant latent et nous arriverons enfin sur les

bords de l’adolescence, avec ses enjeux spécifiques, ses remaniements, ses réorganisations… cela

nous amènera à décoder la manière d’appréhender le monde et la réalité psychique de l’adulte.

Nous aurons alors en main une des grandes clés de compréhension des diathèses et leurs remèdes

homéopathiques, qui ne sont en fait qu’une résolution adaptative aux hiatus de l’histoire de la construction de la subjectivité.

Dans un premier temps, je vais essayer de combiner deux dimensions : à la fois un parcours historique de l’organisation progressive de la vie psychique et de sa logique interne, de l’histoire de la

manière dont nous « symbolisons » ce qui nous arrive, de la façon de « donner du sens » selon les

époques de la vie, selon les âges.

Cette histoire là sera combinée avec celle de l’organisation progressive de la manière dont fonctionne l’appareil psychique en général. Nous illustrerons cette histoire là de scénettes mettant

en action des personnages dans lesquels vous retrouverez des situations de la vie de tous les jours mais

qui vous donneront une vision dynamique de la problématique du remède évoqué.

Dans un deuxième temps, nous développerons des aspects particuliers de la vie psychique (la parentalité, les relations dyadiques, le couple, la crise du grand âge etc..).

La troisième partie du livre sera consacrée au processus thérapeutique général et à la pathologie.

Vous trouverez à la fin de l’ouvrage les différents tableaux des diagnostics différentiels en psychiatrie

associés aux remèdes homéopathiques.

11

Le programme est vaste : je ne crois pas que la psychologie clinique, de même que l’homéopathie

puisse se penser morceau par morceau. On ne peut pas penser les choses comme ça. L’appréhension

de la vie psychique et de leur représentation vivante (je veux dire dans l’expression des tableaux

cliniques que sont les remèdes homéo) est quelque chose qui se fait de manière globale. Rejouer sans cesse le même épisode de notre histoire : les diathèses homéopathiques

La première grande difficulté concerne le fait d’arriver à penser le psychisme comme un processus

vivant, avec une dynamique spécifique, dans une perspective qui va comporter un travail pour extraire

ses lois et ses principes de fonctionnement : la démarche est exactement la même en ce qui concerne la

compréhension des remèdes de la matière médicale. Il est essentiel que vous pensiez les choses en

termes de vivants ; l’étiquette d’un remède qui nous est « attribuée » n’est en fait que notre façon de

nous adapter à ce qui n’a pas été résolu dans les différentes étapes de notre construction psychique, et tant que nous n’aurons pas élaboré le sens de ces expériences premières, sans arrêt nous

remettons la question sur le devant, de la scène dans une répétition de cercle vicieux… Mon souci primordial, vous l’avez compris, est donc que cette analyse des remèdes homéopathiques

ne tue pas le dynamisme, n’enferme pas l’être humain à l’intérieur d’une grille, aussi bien une grille

d’écoute, qu’une grille diagnostique.. Je vais essayer d’intégrer d’une part aussi bien la tradition de la

pensée psychanalytique freudienne, les apports de ses principaux successeurs, une partie de ce qui peut

se faire actuellement en recherche de pointe dans la pensée psychanalytique et d’une part les réflexions

issues de la rédaction de la Matière Médicale Homéopathique que nous avons publié, Jean Yves Henry

et moi-même, il y a quelques années … cet ouvrage, et c’est sa grande originalité, présentait la

synthèse de la tradition Hahnemannienne, de ses successeurs et des travaux de recherche et de réflexion qui en étaient issus (réédition en cours…)

Réduire l’irréductible radical.

Psychanalyse ou homéopathie, la démarche est donc la même, recherche en spirale, pour aller toujours plus au fond des choses, vers le haut et vers le bas dans un souci de réduire l’irréductible

radical, c’est à dire la vie. Tâche heureusement impossible car la vie c’est ce qui résiste à la réduction.

Vous verrez, la psychologie homéopathique, c’est très important dans la vie. C’est important dans la

vie relationnelle ; c’est important quand on est parents, quand on est amoureux, quand on veut vivre ;

c’est important dans le rapport à soi-même. C’est quelque chose qui donne des clés pour essayer de

penser la relation à soi, la relation à l’autre, au delà des apparences, au delà des éléments réducteurs

que notre rationalité courante et mondaine à tendance à promouvoir.

Premier postulat : la réalité psychique.

Appréhender la vie psychique comme une réalité. Le psychisme, c’est concret, consistant ; psychisme et réalité psychique, ce n’est pas rien, c’est quelque chose qui contient des enjeux de vie et

de mort, un aspect tout à fait fondamental de la vie tout court, de l’être humain.

En médecine chinoise, on parle d’ « entités viscérales », c’est à dire du psychisme des

organes. La

réalité psychique fait partie de la réalité biologique, comme une forme spécialisée de celle-ci, spécialisée dans l’auto information et l’auto régulation. C’est une réalité objective, résistante, ce

qui veut dire qu’elle a des effets sur la vie, elle colore nos éprouvés, nos manières de ressentir telle ou

telle situation et nous la vivons dans nos «tripes», c’est à dire dans notre matière organique, comment

notre corps s’y adapte plus ou moins bien. Elle va donc nous permettre de comprendre ce qui se passe

en nous, dans les groupes humains, les institutions, les sociétés tout entières.

L’histoire de la construction de la subjectivité

C’est l’histoire de la manière dont le sujet se construit, dont il construit son rapport au monde interne, l’histoire de l’organisation de la manière dont le sujet « théorise », donne sens à ce qu’il

rencontre de lui ou du monde extérieur, donne sens à ce à quoi la vie le confronte ; et c’est bien pour

cela, que c’est aussi l’histoire des remèdes homéopathiques, car la manière dont Sulfur donne sens au

monde n’a rien à voir avec la manière de théoriser le monde de Sepia (par exemple !) et vous allez les

retrouver dans ces histoires parallèles…

12

Ce sens attribué à nos actes et à la vie varie selon notre âge (quand on passe d’un remède jeune à

un remède vieux) du fait de notre évolution, le sens que nous donnons aux évènements qui nous

affectent varie en fonction de l’évolution de notre subjectivité…. Ce sens donné par le sujet est ce

qu’on appelle la réalité psychique (et c’est l’essence même du remède, car de la manière dont nous

donnons sens aux choses dépend notre organisation physiologique et nos décompensations pathologiques. Elle est complexe parce qu’elle comporte plusieurs parties disjointes mais reliées entre

elles et en interrelation.

Une partie relativement accessible à notre conscience, est ce qu’on appelle en psychanalyse la partie

consciente-préconsciente, le préconscient étant une partie de nous relativement accessible à notre

conscience et représente ce qu’on considère comme le psychisme d’une manière habituelle ou officielle. Ce à quoi nous avons facilement accès de nous mêmes. Mais aussi une partie inconsciente,

qui bien qu’agissante, objective et fondamentale, est en même temps inconnue et en partie inconnaissable. Elle est organisée, c’est à dire non chaotique : elle n’obéit pas aux mêmes logiques

que la logique aristotélicienne (« la logique » destinée surtout à prémunir le monde grec qui était

menacé de devenir fou, par les sophistes en particulier), elle possède ses logiques bien à elles qui ont

leur cohérence propre : ces logiques vont émerger dans les rêves, la vie imaginaire, dans la vie

affective ; cette logique de nos éprouvés obéit à des lois qui lui sont propres, souvent celles de l’infantile.

Donc cette réalité est complexe, organisée et blessante, puisqu’on est habité par quelque chose qui

nous échappe, une espèce d’altérité interne. Nous aimons bien penser que nous sommes les maîtres

au sein de notre maison, que nous faisons ce qu’on a décidé de faire, parce que maintenant « nous

sommes grands » … Nous allons alors tenter, quand cet inconscient émerge dans nos rêves, lapsus,

émotion surprenante, de trouver des systèmes de rationalisation pour essayer de refermer l’énigme, le

point de blessure.

Accepter l’inacceptable

C’est donc une réalité énigmatique, donc difficile à accepter, mais indispensable à la survie… Car

c’est une évidence, s’il nous a fallu constituer à l’intérieur de nous, un « non-lieu », un lieu où nous

évacuons certaines choses de notre conscience, c’est parce que nous en avons besoin.

Nous avons besoin de nos refoulements habituels si nous voulons pouvoir fonctionner en société :

pour travailler en réflexion sur le refoulement, nous jouerons avec les représentations pulsionnelles,

avec les représentations et non les pulsions elles-mêmes ; cela permet de « biaiser » les résistances et

de prendre à revers notre organisation socialisée.

Replonger dans notre détresse infantile

Les logiques de l’inconscient sont des logiques des grandes profondeurs de nous-mêmes, celles de

notre enfance, de nos éprouvés et vécus premiers. Cette approche de la réalité psychique inconsciente

va nous faire en même temps replonger dans notre détresse infantile, nos illusions, théories et déceptions d’enfant, dans les efforts fantastiques que nous avons dû faire pour rendre nos éprouvés à

peu près intelligibles pour ceux que nous étions à ce moment-là, ce monde de grands, ce monde des

adultes, ce monde écrasant, ce monde pour partie énigmatique pour nous.

Toutes ces choses ne correspondent pas au paradis qu’on veut imaginer à l’âge adulte concernant le

monde de l’enfance. Le monde de l’enfance n’est pas d’une béatitude bienheureuse ; c’est un monde terrible, le monde de l’enfance, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous avons

grandi. Alors pour domestiquer et désintoxiquer le potentiel actif et turbulent de la réalité psychique,

il nous faut des outils, des méthodes de pensées et de raisonnement, comme une sorte de théorie. C’est

à dire qui proposent comme un ensemble de principes, des lois explicatives qui visent à rendre compte

de ce fonctionnement énigmatique.

Interpréter les théories que se forgent les humains pour donner sens à leur vie

Nous sommes constamment en train de donner du sens aux choses, car nous ne pouvons pas vivre

sans signifier ce qui se passe chez nous et chez les autres. Tous les être humains font ça.

Le problème c’est qu’il faut une « méta » théorie pour expliquer ce qui se passe, comprendre comment les personnes signifient ce qui leur arrive. On signifie toujours au moins de deux manières : d’abord rationnellement à l’aide de notre logique aristotélicienne et «irrationnellement»

tout le temps, et ces deux significations ne sont pas nécessairement cohérentes entre elles : elles

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peuvent être conflictuelles et nous obligent à un travail de signification de ce hiatus. Je signifie

rationnellement secondairement et affectivement primairement ; entre les deux il y a un hiatus ;

ça ne va pas ensemble : il faut une autre opération pour faire tenir ces deux sens simultanément.

Première partie

L’historique, l’infantile

Entre ces deux manières de signifier les choses, la raisonnable et l’affective, la psyché devra faire un

travail pour relier entre elles les deux sens, ce qui donne un troisième niveau de sens qui est nécessaire pour ne pas être déchiré entre les deux premiers. Quand nous nous trouvons dans des

situations pas trop angoissantes, pas trop mobilisatrices d’émotions, quand ça se passe relativement

bien, le travail se fait harmonieusement sans que nous le sentions. Ce n’est pas quand la machine

psychique marche bien qu’elle est la plus facile à comprendre, car elle tend alors à effacer la marque

des processus de travail qui a été nécessaire à l’harmonisation.

C’est pourquoi les lois, principes de compréhension ont été élaborés à partir de la psychopathologie au

sens large du terme, c’est à dire tous les fonctionnements à l’intérieur de l’être humain qui sont

mobilisateurs de « pathos », autrement dit de « souffrance ». Lorsque ce système de triple fonctionnement du monde, de notre relation avec nous-mêmes et avec lui dysfonctionne, alors, nous

souffrons et nous présentons des symptômes. Malade ou pas, les lois de fonctionnement du psychisme sont toujours les mêmes : elles s’adaptent plus ou moins bien, c’est tout.

Il n’y a donc pas que les gens qui sont « psychopathologiques » qui ont un inconscient, mais chez eux,

il y a un lieu de souffrance particulier.

Ce travail d’abord effectué à partir de la souffrance humaine, des symptômes hystériques ou obsessionnels qu’a-t -il révélé comme énoncés fondamentaux ?

En 1895, Freud traduit la quintessence des résultats de son travail avec les hystériques dans une

formule choc : « l’hystérique souffre de réminiscence » ; puis il généralise cette formule à l’ensemble

de la pathologie psychique, mettant de plus en plus l’accent sur la réminiscence, c’est à dire un

certain mode de présence du passé.

« L’inconscient, c’est l’infantile en nous »… !

Au sein de notre histoire, une période a été particulièrement cruciale pour fixer une certaine manière

de signifier les événements du monde, les événements relationnels : c’est la période 0 à 6 ans. Non

pas que l’intégralité de notre vie psychique soit déterminée par les significations infantiles qui nous

habitent, mais c’est de ce côté là que, lorsqu’il y a des problèmes, ceux ci se trouvent.

On signifie aussi les choses avec notre moi adulte ; ce n’est généralement pas ce sens là qui fait

problème. Quand ça fait problème, au niveau de notre vie émotionnelle, affective et relationnelle,

c’est ce qui de l’infantile reste actif en nous.

Qu’est ce que l’infantile ?

Ce n’est pas l’enfance, ce ne sont pas les événements de l’enfance, ni même le système éducationnel et

relationnel dans lequel nous avons grandi. L’enfance à proprement parler, ça n’existe pas. Les événements à proprement parler n’existent pas indépendamment du sens qu’ils prennent pour le

sujet. Si on compare dans une même famille l’écart qu’il peut y avoir entre la manière dont chacun des

parents a signifié un déménagement alors que l’enfant de la famille avait deux ans et demi, et la

manière dont l’enfant lui l’a signifié, on s’aperçoit que les déménagements en soi, ça n’existe pas. Il y

a le déménagement signifié par le père, celui signifié par la mère et celui de l’enfant.

Pour l’enfant, ça a pu être un événement tout à fait traumatique, dans lequel il a pu se sentir en

détresse, privé de ses premiers repères, des lieux dans lesquels il avait « superposé » des parties de luimême,

des parties de son moi ; plus encore que les adultes, les enfants peuvent s’identifier ou identifier des parties d’eux aux lieux.

Ainsi ce qui compte, ce n’est pas l’événement lui-même, mais la manière dont il a été signifié par le

sujet qui l’a vécu. Alors l’infantile, ce ne sont pas des événements, c’est le vécu infantile, c’est à dire

la manière dont nous avons signifié dans notre enfance ce qui nous arrivait et que nous avons conservé

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sous formes de « traces mnésiques », c’est à dire des formes de mémoire qui ne produisent pas

nécessairement des souvenirs conscients, mais qui restent néanmoins présentes et actives en nous. Ces

traces mnésiques portent la trace de ce qui a été important dans notre histoire vécue pour comprendre

ce qui agit à l’intérieur de notre vie inconsciente présente.

Nous avons signifié ces événements de notre enfance avec notre appareil psychique d’enfant, c’est à dire avec nos théories d’enfant, nos questions, nos enjeux d’enfant. Donc, avec notre développement cognitif et affectif de l’époque : et c’est l’événement ainsi signifié que nous avons

conservé en mémoire qui va continuer à nous habiter toute notre vie.

Encore plus complexe : l’inconscient, c’est l’infantile en nous ; mais ce n’est pas tout de l’infantile

en nous, pour que cet inconscient se comporte comme une réalité psychique, il faut que le souvenir, la

manière dont nous avons signifié à l’époque ces événements là continue de rester actif à l’intérieur de nous-mêmes, ou que cela soit réactivé (comme cela peut se passer à l’adolescence, au

moment de la grande réorganisation psychique et corporelle). Ça veut dire qu’il y a des pans de notre

histoire passée, oubliés qui continuent à être actifs en nous et qui continuent de colorer nos éprouvés

affectifs, nos angoisses, nos goûts, nos choix, comme si c’était toujours actuel.

Comme si ce qui s’était passé et que ce que nous avons éprouvé à cette époque là, continuait d’exister

maintenant, sous une autre forme la plupart du temps, mais parfois aussi sous la forme initiale. Notre

vie émotionnelle, relationnelle, sexuelle, porte de très nombreuses traces de cette vie restée

active

à l’intérieur de nous.

En ce qui concerne la vie sexuelle, c’est très évident. Elle porte la trace par exemple, du moment de

notre histoire où la bouche était une zone érogène tout à fait importante.

Nous avons conservé cela dans ce que nous avons appelé les plaisirs préliminaires, qu’on utilise sous

la forme de baisers ou sous la forme de permutations « sexe-bouche »… tout ceci porte la trace du

temps où notre bouche était une zone érogène tout à fait centrale. Si nos fantasmes et nos orgasmes

sont ce qu’ils sont, c’est aussi en fonction de ce qui de cette histoire est resté actif ou activable et ça a

contribué à donner formes à nos désirs et à nos pulsions que nous réactualisons maintenant dans nos

comportements sexuels. Donc notre sexualité adulte porte la trace de l’histoire de nos « plaisirs

pervers polymorphes d’enfant », comme disant Freud.

Nous reviendrons ultérieurement sur ce qui fait que quelque chose reste actif de notre histoire ou au

contraire s’intègre, se désactive, ou se sublime dans le parcours de notre évolution. Ce qui fait problème au niveau de cette activité psychique inconsciente c’est ce qui est réminiscent de notre vie

infantile, ce qui est plus compliqué.

Procédons par complications successives :

Ø L’inconscient, c’est l’infantile, un infantile actif

Ø Nous l’avons remanié, réinterprété après-coup. On se souvient « autrement » de notre histoire infantile.

Ø Je grandis, je re-symbolise, je re-signifie, je donne un autre sens en fonction de données nouvelles à ce qui s’est passé antérieurement

Ø Mais il arrive qu’il y ait quelque chose qui s’arrête en route. C’est ce qu’on appelle un point de fixation ; ça s’arrête, ça se fixe par refoulement …Il y a quelque chose qui s’arrête dans la psyché.

Si l’enfant ne veut vraiment plus du tout y penser, il risque d’avoir très vite des problèmes à l’école ; car c’est toute la curiosité qui peut en être affectée… la curiosité repose sur toutes les questions autour de l’origine : d’où vient le pain, le bois, ceci, celà, qui suis-je, où vais-je etc… c’est une partie importante de l’activité intellectuelle des enfants. Alors s’il ne faut plus penser à la manière, par exemple, de faire les bébés, donc à la question de l’origine, parce

que ça fait trop mal, c’est toute une série de choses autour de l’origine auxquelles il ne faut plus penser. Dans certains cas, on va se mettre à penser aux chiffres ; et on ne va pas faire copuler les chiffres entre eux : « 1+1 = 2, pas 3 ». Parce que dans la logique humaine ça fait trois. C’est ça qui a été traumatique, il a fallu un papa et une maman pour faire un bébé et d’un seul coup ils se retrouvent à trois. L’enfant peut alors sur-investir les maths pour ne plus penser avec ce genre de logique.

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Ce sont des exemples caricaturaux et simplifiés pour vous permettre de vous représenter comment opère le psychisme.

Ø Dans l’évolution se produit donc parfois un point de fixation, quelque chose qui ne s’intègre plus, Et quand il y a un accroc dans l’intégration successive de nos étapes de maturation subjective, ça fait point d’ancrage : on va alors s’arrêter sur telle ou telle problématique non résolue qu’on représentera sous forme de tableau diathésique avec les différentes modalités de remèdes. Et toute notre vie nous revivrons la même scène de notre histoire

Ø La diathèse c’est donc bien l’expression d’une problématique non résolue et ça va au delà de la formation d’un fantasme ou d’une inhibition ; c’est, si j’ose dire, un cran au dessus, ce

n’est pas tel ou tel événement qui n’a pu être signifié, mais bien une étape de maturation subjective qui n’a pas été intégrée ; quelque part, ça s’est arrêté là et la suite du développement ne fera que justifier l’évidence de ce point de fixation.

Pas de modification entre le normal et le pathologique, mais des degrés de souffrance

Il faut donc insister sur le fait qu’il n’y a pas de modification fondamentale entre les processus du

normal et ceux du pathologique, il y a seulement des degrés dans la souffrance; quand on dit que

c’est pathologique, c’est déjà un jugement de valeur ; on doit donc parler de pathologique au sens de

« pathos » la souffrance. Car la norme ça n’existe pas…

L’émotion, signe de la connexion avec l’activation du vécu infantile

Dans notre travail, nous allons essayer de repérer ce qui est significatif de cette activité psychique

inconsciente. Ce qui en est le signe, quels en sont les lieux d’émergences. L’une de ces émergences

particulières, c’est ce qu’on appelle l’affect, l’éprouvé : subitement, dans une situation, il y a une

émotion intense qui nous prend. L’intensité de l’émotion est le signe de la connexion avec l’activation du vécu infantile : D’ailleurs quand nous évoquerons certains passages de notre histoire, certains d’entre vous, ressentiront une émotion particulière ; ils sauront alors que là, on a

réactivé le vécu infantile … ça peut être à « creuser »… et ça ne sera jamais au même moment que

votre voisin car, votre histoire, elle est unique…c’est la votre.

L’angoisse, signe d’alarme

L’angoisse, pas la peur, car si une auto me fonce dessus et que j’ai peur, ce n’est pas une activité

inconsciente, j’ai des raisons d’avoir peur ; mais l’angoisse c’est un autre système de signal important.

Notre civilisation est « anti-angoisse » et elle a tort ; car c’est un signal que l’appareil psychique se

donne précisément lorsqu’il est à côté d’une zone traumatique. Il n’y a de zones traumatiques actuelles que connectées à des zones traumatiques et à des points de fixation de l’enfance. L’angoisse

est un signe d’alarme.

Le discours, acte intersubjectif

Autre lieu d’émergence, l’organisation syntagmatique de notre discours : les métaphores sont porteuses d’images traductrices de l’inconscient. Notre langage est un langage qui agit sur les autres.

Et ceux qui opposent les passages à l’acte et la verbalisation se trompent : la parole est aussi un acte,

un acte intersubjectif.. .on agit sur les autres par le langage qui contient quelque chose d’un inconscient actif, actif, agissant.

Un point de vue historique, génétique

Nous allons aborder cette histoire de la construction de la personnalité d’un point de vue historique,

génétique : ça consiste à dire comment se sont construites les choses, quelle est leur genèse. Ça

introduit une problématique légèrement décalée, c’est la grande question de l’origine : d’où est ce que

je viens, comment j’ai été fait. C’est une des grandes questions de notre enfance, ça le reste dans notre

vie d’adulte. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’énigme, tant qu’il y a de l’énigme, il n’y a que question

de l’origine en souffrance, c’est à dire que l’origine n’est jamais complètement décidée et qu’il y a une

solidarité profonde entre notre capacité à nous représenter un avenir et notre représentation du passé. Il y a toujours dans notre passé, quelque chose qui échappe à notre représentation et qui se

constitue comme point ombilical énigmatique de notre origine. 16

A partir de l’histoire de l’organisation de la pulsion,

proposer une première théorie des origines de la vie psychique

C’est de ce point de vue historiciste que nous allons aborder la pulsion, ses organisations successives,

l’histoire de ses organisations successives. L’histoire de l’organisation de la pulsion, c’est l’histoire

de ses réorganisations « après coup ». Donc à partir de la trame de l’histoire de l’évolution de la

vie psychique, on retracera l’histoire de l’évolution de la pulsion selon les différents points de vue : on

pourra ainsi vous proposer quelque chose qui sera une espèce de première théorie des origines de la

vie psychique, du nourrisson à nos jours.

– Le point de vue économique repose sur l’existence d’un principe : psyché recherche le plaisir et

cherche à éviter le déplaisir. Il y a deux principes du plaisir-déplaisir, l’un relié au principe du Nirvana, absolu, et un autre relatif à la recherche du maintien d’une constante ; cette recherche

d’une constante, on l’appelle aussi principe de réalité, il concerne le problème de la réalité du plaisir subjectif.

– Mais on ne peut pas penser seulement avec ce critère qui est uniquement quantitatif (seul Sulfur le

peut !), pour une théorie qualitative du principe, il faut introduire d’autres éléments :

– l’histoire des expériences de satisfaction et d’insatisfaction de l’être humain, c’est le premier point. Il y a aussi l’histoire de ce que nous avons intériorisé comme théorie du plaisir et de déplaisir, notamment de la part de notre environnement premier.

– Il faut aussi intégrer la présence des objets (source de la pulsion)

– Autre processus à évoquer, la contrainte de répétition, qui tendrait à cette répétition indépendamment du plaisir que les expériences ont pu procurer au sujet.

Le principe de plaisir/déplaisir, une nécessité pour l’intégration psychique de l’expérience

→ Le principe de plaisir/déplaisir exprime une nécessité pour l’intégration psychique de l’expérience,

pour ce que l’on appelle la subjectivation : quand une expérience est au delà du principe du plaisir,

elle ne peut pas être psychiquement intégrée. On pourrait penser qu’il faut alors répéter l’expérience

jusqu’à ce qu’elle soit intégrable, c’est à dire jusqu’à ce qu’on puisse l’inscrire au sein du principe du

plaisir ; on trouve là la difficile question du masochisme, trouver du plaisir, finir par trouver du

plaisir à quelque chose qui n’en comportait pas, pour pouvoir enfin l’intégrer dans la trame de la

subjectivité.

La pulsion : outil d’organisation de notre subjectivité

Nous arrivons maintenant au travail sur le concept de pulsion ; il est essentiel de bien le comprendre,

car c’est la pulsion qui va nous permettre d’organiser notre subjectivité, et d’intégrer psychiquement

nos expériences. On va aborder ce concept de pulsion dans son aspect métapsychologique, c’est à dire

désexualisé, dépulsionnalisé.

Voici deux énoncés de fondement de la pulsion :

Ø la pulsion a une double face, une face somatique et une face psychique. La pulsion est un concept limite entre le somatique et le psychique, c’est un concept charnière entre le corps et le soma, avec ses modes de fonctionnement particulier, ses « bio-logiques », et le psychisme. Il y a des déséquilibres chimiques et métaboliques corporels particuliers qui obéissent à

des lois corporelles, et ces lois corporelles sont en quelque sorte représentées dans le psychisme par les pulsions. Il y a des informations psychiques qui sont données sur les modifications somatiques : c’est un travail important qui est imposé à la psyché.

→ La pulsion, c’est la manière dont les exigences issues du métabolique somatique se manifestent à notre appareil psychique (c’est pourquoi il y a deux aspects dans les remèdes homéo, le psyché et le soma).

Ø deuxième énoncé de base de la pulsion : elle se définit par 4 termes. – la source

– l’objet

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– la poussée

– le but.

→ Donc la pulsion, concept englobant, est vectorisé, elle pousse vers quelque chose « l’objet ».

Comment le concept de pulsion interroge-t-il toutes les grandes questions

en psychologie clinique.

– Commençons par la question de la source : cette source est-elle orale, anale, phallique ?… qu’est

ce qui fait qu’une source est pulsionnelle, qu’une zone du corps peut devenir source pulsionnelle ?

… c’est l’histoire de l’érotisme tout entier.

– En ce qui concerne l’objet : quel est-il ?… ça peut être le « moi », et c’est la définition du narcissisme, vous vous souvenez de la légende de Narcisse, c’est une sombre histoire…

« La mère de Narcisse est violée par le fleuve, et elle est très inquiète pour Narcisse, fruit de cette

conception non désirée. Elle va voir l’oracle Tirésias qui lui dit « il vivra s’il ne se connaît pas »,

c’est à dire s’il ne connaît pas son image… Narcisse commence à grandir sans jamais rencontrer

son image ; on lui dérobe en permanence tout miroir ; mais, un beau jour, il se promène le long

d’un fleuve, ce même fleuve qui avait violé sa mère ; il se retrouve devant le fleuve, il se voit dans

le fleuve, il ne se connaît pas, mais par contre il tombe amoureux du reflet de son visage dans l’eau. Il se prend donc en méconnaissance de lui, comme objet d’amour… et il va en mourir. Son

drame ce n’est pas qu’il tombe amoureux de lui, mais c’est que toutes les fois qu’il tend la main

pour toucher son amant, pour attraper ce bel autre en question qui est lui-même, que se passe til

? et bien l’eau se trouble, et l’autre s’enfuit, se dérobe.

Le drame de Narcisse, c’est le drame de l’insaisissabilité de soi à travers cette figure de l’autre ; c’est de ça dont il meurt, car il va s’arrêter de manger et va petit à petit dépérir pour ne

plus devenir que ces fleurs qu’on appelle Narcisses.

Le drame du narcissisme, c’est de ne pas se voir soi même, de ne pas pouvoir se toucher soimême,

et même si on intègre ce qui se passe pour Echo dans le texte d’Ovide, c’est de ne pas s’entendre soi même, alors on cherche à se faire voir, entendre, sentir par les autres ce qui donne ce comportement que l’on appelle le narcissisme …. Mais il y a une autre dimension dramatique à l’histoire de Narcisse, c’est que s’il ne peut se toucher, se voir lui même, c’est que sa

mère ne voulait pas le voir, que sa vision était un rappel de son propre drame : car on se voit de la

façon dont on a été vu, subjectivé par nos parents… il y a à l’intérieur de la définition de Narcisse, quelque chose qui serait l’autre en soi, quelque chose d’hérité de la mère… de la même

manière que dans l’autre se cache le moi, de la même manière, dans le moi se cache l’autre… Cf problématique du tuberculinisme (polarité peau/poumon, car à la peau on donne à voir la façon

dont on se voit, donc dont on a été vu)…. Et le poumon c’est l’échange entre soi et le monde…

c’est le premier inspire et le dernier expire, la vie, la mort….

Revenons à notre concept de pulsion : on peut donc se prendre comme objet, mais on peut aussi

prendre l’autre… il y a donc d’un côté, le narcissisme, la pulsion du moi et de l’autre, la pulsion

hétérosexuelle, dirigée vers l’autre : l’extérieur peut devenir un objet d’investissement pulsionnel…

On peut aussi prendre juste un partie d’objet, c’est alors ce qu’on appelle un objet partiel, les autres deviennent objets partiels, sont interchangeables, pourvu qu’ils possèdent la part désirée ;

on peut aussi prendre juste une part de soi comme objet, c’est le narcissisme mais aussi ce qu’on

appelle l’auto érotisme : est-ce que si j’aime plus l’autre, j’aime moins moi ? Est ce qu’il faut que

je trouve un autre comme moi pour en aimant l’autre, m’aimer aussi moi à travers lui ? Est ce que

je vais faire un choix d’objet autre, mais narcissique ? je choisis alors quelqu’un qui me ressemble

beaucoup : il y a beaucoup de choix amoureux dans lesquels on récupère à travers l’amour de l’autre, l’amour de soi. C’est complexe, il existe de l’inconscient : s’il existe de l’inconscient, alors

dans mon moi, il y a de l’autre… il existe aussi de l’inconscient dans l’autre, il y a donc aussi quelque chose de semblable à nous.

– Question de la poussée : c’est la question de son intensité, c’est la manière dont cette poussée est

vécue. La poussée pulsionnelle peut être vécue comme une effraction intérieure ou au contraire

comme une grande force interne (= mode effractif ou au contraire intégratif).

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Parfois nous éprouvons nos pulsions comme des choses extraordinairement menaçantes « Je ne

vais pas pouvoir m’empêcher de … » dans les phobies d’impulsion par exemple. Est ce que la poussée est vécue comme une force qui viendrait emplir le sujet, le pousser mais le pousser dans

le sens où il se sentirait maître en quelque sorte de cette force, commandant de cette force là ; ou si

au contraire, il ressent ou il éprouve la poussée des pulsions qui l’habitent comme une poussée qui

va le tyranniser, qui va l’effracter, l’intruser, le menacer de l’intérieur. C’est donc le vécu qui va

nous donner le rapport à la poussée.

– Le but : c’est tout le temps « le plaisir »… mais il y a deux théories du plaisir, celui dans le Nirvana (modèle total, absolutiste), celui dans la constance, les éléments qualitatifs du plaisir (c’est un peu moins « tout ou rien », plaisir plus modéré). C’est un modèle du plaisir qui s’organise en fonction de la réalité, celle de la limite, mais aussi celle de la conflictualité psychique. Quel type de plaisir la pulsion vise-t-elle ? Vise-t-elle une satisfaction complète, peutelle

s’arrêter en cours de route ?

Il y a aussi la pulsion inhibée quant au but, c’est à dire que la pulsion a été transformée en cours

de route et qu’elle a changé de but ; par exemple, j’ai une poussée de désir intense, le but serait de

passer à l’acte… mais ce n’est pas possible ; je vais donc me contenter de fantasmer, je vais me

contenter de représenter. C’est ce qui se passe dans l’issue artistique : l’artiste, à la place d’agir,

représente, c’est une pulsion inhibée quant au but… c’est ce qu’on appelle la sublimation. Dernière problématique : les pulsions à but passif ou actifs, qui viennent se dialectiser avec la question féminin/masculin.

Donc dernier élément, le couple activité/passivité et sa question dans les rapports féminin/masculin ; c’est à dire peut on être activement en position passive ?

C’est ce qui explique qu’il y ait en homéopathie des remèdes plutôt masculins et d’autres plus féminins… ainsi une femme Aurum vit ses pulsions sur le mode actif, c’est sa part de masculinité ;

un homme Pulsatilla vit ses pulsions sur le mode passif, c’est sa part de féminité parfois jusqu’à

l’homosexualité. Et Argentum… qui s’agite sans agir (= dans la passivité)… il ne choisit pas ! Pour ne donner que ces trois exemples là.

Nous allons parcourir l’histoire de l’évolution, de l’organisation de la pulsion s’intégrant, s’organisant

suivant les axes de la vie. Cela vous donnera je l’espère, une première représentation d’ensemble de

l’histoire, de la manière dont le psychisme s’organise, de l’histoire des difficultés contre lesquelles il

bute, de la manière dont petit à petit se construit la psyché.

19

« Stades pulsionnels en lien avec les remèdes »

ORALITE

Psore

ANALITE Psore/Luèse PHALLIQUE Luèse

→ Idéal « la mère »

→ Idéal « Bâton fécal »

→ Idéal « zizi/zézette »

→ Idéal « Le phallus »

• Sepia

Problématique liée à « l’objet » → Dépendance/indépendance Culpabilité/Erotismes

• Sulfur

Problématique du« tout » Incapacité à discriminer la partie et le tout (l’essentiel et l’accessoire

• Argentum nitricum Problématique du « choix »

« tout » → il se désorganise

« tout ensemble » → éclatement

« tout seul » → détresse

• Lycopodium

Problématique du « don et de la perte « je maîtrise mon objet fécal »

→ je suis important

• Aurum

Problématique du « tout ou rien » Dominant / normatif

Ne juge le monde qu’à l’aune de sa valeur phallique

Indifférenciation

→ Idéal : « Moi, créateur du monde »

les 1ères expériences comme idéal à retrouver • Phosphorus

« Je suis le créateur du monde »

→ l’illusion primaire

→ « aimez – moi ! «

• Pulsatilla

« et moi, et moi, et moi »

sexualité infantile

• Arsenicum album

« je suis sans défense dans un monde hostile… »

• Lachesis

Le « détruit pas trouvé »

Qu’est ce qui tient la route

Tuberculinisme

• Silicea

« la fusion douloureuse : laissez moi tranquille »

20

Les facteurs d’évolution

Quelques mots avant tout sur les facteurs d’évolution, sur ce qui nous fait évoluer. Qu’est ce qui est

à la source de l’évolution de l’être humain, de sa naissance à sa mort ?

Il va de soi qu’une partie de notre évolution corporelle est programmée, c’est en quelque sorte une des

choses qui a donné force à l’idée de la « pulsion de mort » de Freud. C’est cette idée qu’avec notre

naissance, notre mort est inscrite.

Cette idée, on peut la transposer sur un plan psychique et se demander si l’intégralité de notre évolution, ou quelque chose de la poussée évolutive ne serait pas d’emblée programmée… On n’a

aucune preuve de rien…au contraire, si un enfant est abandonné à lui même, il n’y a pas de développement psychique. Il y a donc besoin d’une espèce d’interaction avec l’environnement

pour que le psychisme puisse se développer. Il y a donc là un statut « d’indécidabilité » scientifique

de cette question. L’idée qui domine c’est que nous apportons à la naissance des compétences de

développement ; bébé possède des « potentiels ». C’est quelque chose qui est susceptible de se

développer, qui est donc bien une aspiration au développement, mais qui ne se suffit pas à lui même,

qui ne contient pas d’emblée l’intégralité de son propre développement. Qui a besoin de trouver au

dehors des alimentations psychiques, des réponses de l’environnement pour pouvoir se développer.

Une théorie générale de développement :

potentialités de l’enfant contre interactions environnementales

Nous avons donc ici une théorie générale du développement et la question qui va apparaître, c’est de

savoir comment les potentialités de l’enfant vont entrer en interaction adaptative (ou en échec adaptatif) avec les particularités de l’environnement.

Nous allons passer tout au long de notre développement psychique par différentes phases. Je ne

parlerai pas de « stades » car ça sous entend une programmation toute faite ; ce n’est pas comme ça

que ça se passe dans la réalité. Ce qui se passe au moment de l’oralité va permettre que s’organise

quelque chose qui peut ou pas prendre le nom d’analité, et ainsi de suite…

Des organisations successives : la vie, une tentative permanente d’adaptation

L’idée que des organisations successives vont pouvoir se développer, à la fois parce que des organisations antérieures ont pu exister, et en même temps parce qu’elles sont trop frustres, trop

insatisfaisantes, est une idée beaucoup plus dynamique ; et ça colle parfaitement avec cette idée que

c’est parce que certaines organisations ne se sont pas développées de façon satisfaisante que nous

présentons à l’âge adulte une problématique diathésique. Si tout était programmé et qu’il suffise

de passer par des stades, ce serait trop facile, on n’aurait aucun symptôme et la vie, ce n’est pas

comme ça, c’est une tentative permanente d’adaptation.

Rechercher sans cesse un « au-delà » aux limites et aux frustrations de l’organisation antérieure.

Je vous propose l’hypothèse d’un « facteur d’évolution » qui tend sans cesse à rechercher un au-delà

de la rencontre de la limite et des frustrations inhérentes à l’organisation antérieure.

Nous commençons à nous organiser comme nous pouvons. C’est à partir des limites et des points

de souffrance, d’angoisse de cette première organisation que nous trouvons la force d’aller plus

avant, de trouver mieux… il y a une limite interne à chacune de nos organisations pulsionnelles ;

notre évolution subit une première inflexion sérieuse lorsque nous sommes capables d’arriver à

accepter la limite de notre propre organisation, ce qu’on appelle la rencontre avec la castration.

Accepter la limite = la castration

Nous oscillons sans cesse entre le respect et la reconnaissance de nos propres limites, le refus et la

méconnaissance de ces mêmes limites ; il y aurait donc un deuxième facteur d’évolution, qui est liée

aux constats vécus, douloureux, blessants de la limite de chacun des moments de cette évolution.

Les limites de notre évolution comme facteur d’évolution

C’est du côté de la souffrance et de la blessure du fait d’être petit, que quelque chose nous pousse à grandir. L’évolution de nos organisations psychiques internes est soutenue et étayée par la

21

maturation de notre corps. Nous allons mûrir et nous transformer parce que notre corps nous offre de

nouvelles possibilités : c’est la maturation corporelle qui induit et rend possible une certaine maturation psychique.

Maturation corporelle = maturation psychique

Et les deux sont liés ; on voit des enfants bloquer leur croissance physiologique lorsque leur croissance

psychique est arrêtée. Un corps qui fonctionne bien doit être habité par un mode de relation à soi

même et aux autres suffisamment satisfaisant.

Facteurs externes d’évolution

Donc rôle important des facteurs d’environnement, c’est à dire du système relationnel à l’intérieur

duquel un enfant au moment de naître et au cours de son développement, va être accueilli, désiré,

investi, signifié. C’est ce qu’on appelle les facteurs externes d’évolution : la programmation qui pèse

sur le bébé, c’est à dire le réseau d’attentes dans lequel il va devoir se situer. Une négociation va

devoir s’effectuer, une transaction tout à fait inconsciente, entre bébé et son environnement : cette

problématique concerne la question de l’écart entre son type et son rythme d’évolution et ce qui est

attendu de lui. La manière dont cet écart va pouvoir se gérer concrètement sera très importante dans

le développement individuel. En gros, on distingue plusieurs cas de figures.

– le premier cas de figure, le plus harmonieux, le plus favorable à cette évolution, c’est celui où il y

un co-étayage, c’est à dire un appui mutuel du rythme de l’enfant et de ce qu’on attend de lui : on ne lui en demande pas plus que ce qu’il peut donner, compte tenu de son âge et de ses possibilités. Ce n’est pas le cas le plus fréquent et souvent il y a un décalage entre le rythme propre

de développement de l’enfant et les attentes de l’environnement.

– L’enfant se charge de le faire comprendre mais souvent cet environnement ne sait pas s’adapter,

ou s’il s’adapte, ça peut être en se faisant une raison avec, en sous entendu un jugement de valeur négatif sur l’enfant. Il n’est pas très précoce, peut être même un peu débile ? Le rythme et

la dysrythmie sont une grande source de conflictualité, et à tout âge… les dysharmonies sexuelles

sont souvent des dysharmonies rythmiques.

– Le problème le plus grave pour l’enfant, c’est quand l’écart entre le rythme et l’attente de l’environnement outrepasse les capacités adaptatives de l’un ou de l’autre. On est alors devant un dilemme où la situation est objectivement violente. L’enfant est le moins fort et dans cette lutte

il gagne rarement : il devra s’adapter de manière forcée. C’est à dire qu’il va devoir quitter son

rythme de base pour se contraindre, comme il peut, aux aspirations des adultes, en sacrifiant d’une

certaine manière leur relation d’intégration avec eux mêmes. Comme si ces parents voulaient dès

la naissance, des enfants déjà grands… !

Et plus les enfants sont intelligents, plus ça passe inaperçu et ils vont s’adapter mais au prix de leur

maturation affective. Ils se clivent d’eux mêmes ; les capacités de l’enfant sont exploitées et si l’anticipation est trop importante, l’enfant va développer ses capacités cognitives, mais il aura le plus

grand mal à se sentir intérieurement riche de ses acquis ; il n’en a pas eu le temps. C’est ce que

Winnicot a appelé « faux self », il faut se méfier des enfants qui vont trop bien ! L’enfant sage comme

une image, ce n’est pas un enfant vivant.

22

Mise en place des remèdes et des diathèses. Loi de construction :

1 – 2 -3 – 4 stades pulsionnels – 5 mise en place de l’ adaptation

6 axe de socialisation rein-coeur signe la fin de la mise en place des diathèses en lien avec la construction de la subjectivité

Luèse/Phallique OEdipe

Idéal du Moi/

Moi Idéal Puissance/autorité/ Pouvoir

Séxuakj Tubercul.

Indifférenciation Narcissisme primaire Fusion Soi/Alter Retrouver l’1

Soi = fantasme de puissance

Dyade mère/enfant

Adaptation Psore/Oralité Narcissisme 2ndaire Remplacer l’être par l’avoir Ambivalence

Amour/haine Auto/hétéroérotisme Sycose

Projection de

« l’adaptation » →Adolescence

→Vieillesse = manifestat ions chronique

s Adaptation

Surmoi

Latence

Analité

Différencier la partie et le tout

Tout garder ? tout lâcher ?

Maîtrise / Don (= gestion de

l’autre ?…)

L’autre n’existe que si je le tiens en mon pouvoir (dans mon espace) voir le monde en termes d’espace et de différenciation car c’est lui ou moi ! Rapport à l’autre mis en acte

→ si l’autre existe, comment le gérer ?

Pulsion sexuelle/motivation/vouloir vivre

« J’existe si je l’ai »

et son corollaire : « si je ne l’ai pas,

je ne vis pas »

Complexe de castration

Angoisse de la perte

Dépression

Découverte de l’autre ?

→ Moi/non Moi

Pathologies du narcissisme : identité remise en

cause (image de Soi négativée → pb de relation de Soi/Soi et de Soi/Autrui)

Fantasme de puissance non investie dans un rôle …

→ « vide de l’esprit »…pas de jugement personnel stéréotype, support du préjugé… vivre sur ses acquis…se fermer à toute création, à toute idée nouvelle… vieillissement

C’est aussi le problème de la « retraite »

Décompensation fonctionnelle chez le sujet âgé.

2

5

4

3

1

4 stades pulsionnels

Rencontre avec la différence des sexes

/des générations

Mise en place de l’adaptation → surmoi post oedipien Distinction de ce qui peut être fait en paroles/en actes… capacité à discriminer… âge de raison !

6

Manifestations orales : Le comportement alimentaire

23

Etat anobjectal

– L’enfant n’a pas reconnaissance d’un objet extérieur avec lequel il serait en relation

– Illusion anticipatrice

Préoccupation maternelle primaire

Soutenir et maintenir l’enfant dans l’illusion qu’il est le créateur du monde

= illusion primaire de bébé

– L’adaptation maternelle permet l’objet « trouvé-crée » – Bébé hallucine les conditions de la satisfaction (Phosphorus toute sa vie va halluciner les conditions de sa satisfaction) Si l’accordage maternelle primaire est

suffisant

→ BB créateur de sa satisfaction

→ Illusions positives

→ Confiance en soi et dans le monde

→ « L’objet trouvé-crée » est un système opérant et

qui va être investi (Phosphorus)

Si l’accordage maternel est insuffisant

→ BB, créateur du mauvais

→ Illusions négatives

→ Culpabilité primaire ++

→ Méfiance en soi et dans le monde

→ Désespoir/ vécu agonistique (Tuberculinum)

Désadaptation partielle de la mère

(« J’ai oublié BB ! »)

→ BB a la sensation d’avoir détruit sa capacité de créer le monde → rage, vécu de destruction

Culpabilité de la mère

La mère « survit »

Deux conditions pour la réussite :

Si les illusions + > illusions –

Si la mère vit suffisamment bien sa propre

reconquête d’une autonomie

La mère ne survit pas à la destruction de l’enfant

– hostilité inconsciente et surcompensation, la « mère

poule »

– → le développement de l’enfant va être étouffé – révolte ouverte de la mère contre l’enfant : soit

rétorsion active, tyrannie, qui est le maître ? soit rétorsion passive par retrait affectif

Le narcissisme primaire et le Tuberculinisme

→ BB fait l’expérience que le monde a résisté à sa destruction

→ Quelque chose d’extérieur à lui, lui échappe…

Le détruit/trouvé

→ Découverte de l’extériorité de l’objet

→ Naissance de la conscience

→ Sortie du narcissisme primaire

→ Confirmation pour BB qu’il a bien détruit le monde

→ Point d’appel de la dépression mélancolique de l’adulte → Augmentation des illusions négatives, culpabilité primaire +++

→ Impossibilité de sortir du narcissisme primaire (Lachesis)

La quête de sens… « Au début était le sourire de la mère » 24

La première forme de l’idéal…

La quête du Grâal

Découverte de l’extériorité de l’objet avec

l’expérience du « détruit-trouvé »

Scission à l’intérieur du soi-monde

premier et diffus de l’enfant

moi/non moi

Construction de l’objet et du « premier sentiment du moi »

Sortie du narcissisme primaire anobjectal

Entrée dans le narcissisme secondaire

= première immense blessure du narcissisme, reconnaître une

réalité séparée de soi, une altérité qui n’est pas sous la toute

puissance animique du moi du sujet (Arsenicum album)

C’est au moment où l’enfant découvre l’extériorité de l’objet et de l’auteur de son plaisir, que les expériences antérieures vont être érigées en représentation d’un idéal à atteindre → l’idée du paradis premier (perdu) se crée au moment même

où l’enfant est chassé de sa position subjective de créateur de la satisfaction Conservation de la trace de l’illusion d’un paradis premier :

« Avoir tout, tout seul, tout de suite, tout ensemble… »

Le principe du plaisir comme idéal à atteindre

Cet idéal à retrouver est l’un des premier effet de

la réorganisation après coup.

La formation de la représentation de l’idéal

ð Construction de la représentation de l’objet :

ð l’objet « du dehors », c’est la mère

ð l’objet « du dedans », c’est une représentation d’un

premier état idéal

La pulsion commence à s’organiser :

c’est une représentation de ce vers quoi,

il va falloir tendre (objet but)…

« retrouver l’état qui me produisait

le tout, tout de suite, tout seul, tout ensemble. » 25

LE NARCISSIME PRIMAIRE ET LE TUBERCULINISME

On va commencer notre parcours en partant du monde de bébé quand il vient de naître. Bébé ayant peu

de systèmes de communications, il est difficile de se représenter le monde du nourrisson vu du

dedans… Ce que je vais vous dire concerne donc souvent des théories ou des faits qui ont été reconstruits à partir du travail avec des enfants plus grands, avec des adultes, à partir des

rêves, tout

autant que ce qui a pu être déduit de l’observation directe : c’est à partir de cet ensemble d’éléments

qu’on a essayé de reconstruire quel était l’état de la subjectivité de l’être humain au moment de sa

naissance.

L’état premier de la subjectivité a été nommé par Freud, l’état du narcissisme primaire. L’hypothèse, qui est apparue comme étant la plus probable, est la suivante : dans un premier temps,

bébé ne connaît pas et ne reconnaît pas d’emblée qu’il existe un monde extérieur clairement séparé

de lui. Il est dans ce qu’on appelle un état anobjectal, « an » signifiant ici le privatif (= sans objet). Ça

ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’objet, mais que bébé n’est pas en mesure de connaître et reconnaître

subjectivement l’existence de l’objet.

Bébé ne reconnaît pas un monde extérieur avec lequel il serait en relation.

«Objet» signifie l’Autre, la mère par exemple. Dans son monde subjectif, dans la manière dont il

appréhende le monde, il n’y a pas reconnaissance d’un objet extérieur, avec lequel il serait en relation. Mais allez vous me dire, quand on observe un bébé et sa mère, du dehors, au niveau manifeste, il y a interaction… comme si on observait vraiment une relation…! Nous sommes ici

d’emblée au coeur d’une méthode difficile qui concerne la différence entre le manifeste et le latent….

Il faut essayer de comprendre et de considérer ce qui se passe dans la subjectivité, au niveau de ce

qu’on appelle le niveau latent.

Le manifeste et le latent

C’est l’opposition du niveau manifeste, où il y a interaction, et d’un niveau latent, qui lui est organisateur de la vie affective, de la subjectivité du bébé, c’est à dire de la manière dont il appréhende

le monde, et au niveau latent, il n’y a pas d’interaction. Tout se passe chez le bébé comme si ce que

faisait sa mère, il en était le créateur, comme si c’était lui qui « se » prodiguait tous les soins, comme

s’il était identifié aux réponses de l’environnement, et plus les réponses de celui-ci sont « accordées »

et plus cette illusion peut se développer….

Le narcissisme primaire de l’enfant, relève d’une illusion dans laquelle et

pour laquelle l’enfant se croit le créateur de ce qui lui arrive.

En quelque sorte, « lui » ça n’existe pas, ce qui suppose, avec mes mots, qu’il y a un « moi » (mais il

n’y a pas encore de moi chez l’enfant au sens où nous l’entendons chez l’adulte). Il n’y a pas de

« moi », parce que pour qu’il y ait un «moi» cela suppose un «non moi» et il n’y a ni l’un, ni l’autre ;

il y a un monde diffus dans lequel l’enfant éprouve des choses, dans lequel il n’y a pas de «non lui», il

est à l’origine de tout ce qui se passe… ; il est important que la mère croit qu’il y a interaction, que

l’enfant lui sourit à elle…

L’illusion crée la réalité

Un autre concept intéressant est celui d’ « illusion anticipatrice » : nous avons besoin de penser que

l’enfant est bien en relation avec nous. Parce que lorsque nous pensons que l’enfant est bien en

relation avec nous, le monde de relation que l’on entretient avec lui, va lui permettre plus tard de

découvrir la relation avec nous ; si on est trop scientifique avec le bébé, on tue son psychisme naissant.

L’illusion est nécessaire à la vie, il est important que les parents aient l’illusion que leur bébé leur

sourit à eux pour que plus tard, ce soit réel. 26

Narcissisme et contrats d’illusion

Notre narcissisme repose sur des contrats sociaux et groupaux (comment on soigne son narcissisme et

celui de l’autre en lançant un « comment allez vous ?» à des gens dont on n’a rien à faire… !), sur des

contrats d’illusion. L’illusion est nécessaire à la vie, elle exprime l’espoir, le désir et il faut la différencier du leurre.

La préoccupation maternelle primaire pour entretenir l’illusion primaire de l’enfant.

Ces illusions du bébé viennent atténuer cet éprouvé de petitesse infinie, de détresse totale… Alors

pour que cette illusion puisse se poursuivre, la nature a doté les mères de ce qu’on appelle une préoccupation maternelle primaire, grâce à laquelle, les mères vont être capables de soutenir et

maintenir l’enfant dans l’illusion qu’il est le créateur du monde. Pour bien comprendre cette préoccupation, il faut faire un petit retour en arrière, lorsque la femme est enceinte et sur des modifications dont elle est l’objet…la femme enceinte opère une régression narcissique et réinvestit

en elle même une partie importante de sa libido, retire un certain nombre de ses investissements du

dehors pour les porter en elle. Elle dort beaucoup, rêve beaucoup et à un moment donné de la grossesse, les phases de sommeil paradoxal de la mère et du foetus deviennent synchroniques : s’opère

donc pendant la grossesse toute une série de modifications psychiques et physiologiques, chez la mère

pour la mettre en phase avec son nourrisson, qu’elle lui soit de plus en plus adaptée. C’est cet état

psychique primaire qu’on nomme préoccupation maternelle primaire, grâce à laquelle elle va pouvoir entretenir l’illusion primaire de l’enfant.

C’est Moi ou c’est l’autre ?

Un des processus essentiels de maturation de bébé sera d’apprendre à coder différemment quand c’est le sujet qui est l’agent ou quand c’est l’environnement.

Dès sa naissance, bébé perçoit l’environnement, bien que son système perceptif soit encore rudimentaire : pour une raison simple, mais fondamentale, c’est que notre système perceptif est

organisé par l’ensemble de notre psyché, nous organisons les impressions du monde extérieur en

fonction de l’organisation de notre appareil psychique, la perception est organisée par la psyché et

la subjectivité. Donc chez le bébé, elle n’est pas bien organisée et il n’est pas en mesure de différencier ce qu’il produit par son action et ce qui se passe indépendamment de lui…

Un monde anobjectal primitif

Quand on parle de monde anobjectal primitif au niveau de la subjectivité de l’enfant ça veut dire qu’il

n’arrive pas à s’attribuer subjectivement ou à attribuer subjectivement au dehors ce qui se déroule, s’il

s’agit de lui ou du monde extérieur.

Ce qui va être essentiel dans le maternage premier, c’est comment l’environnement, sans le savoir, va

venir étayer et aider l’enfant dans cette difficulté fondamentale et première, dans l’indécision dans

laquelle il est par rapport à l’attribution de ce qui se passe, comment cet environnement va le protéger

de ses angoisses, et les détresses que l’incertitude produit.

L’apprentissage de la différence : l’épigenèse inter-relationnelle

Comment apprend-t-on cette différence, comment va-t-elle naître, être générée : l’apprentissage de

cette différence va révolutionner notre subjectivité (certains remèdes semblent n’avoir jamais appris cette différence… !). C’est ce qu’on appelle l’« épigenèse inter-relationnelle » de la subjectivité : manière dont la subjectivité se génère dans les interactions et dans le temps. L’objet trouvé-créé

De la qualité et de la particularité de cette adaptation va dépendre le développement progressif de la

subjectivité : l’adaptation maternelle va rendre possible ce qu’on appelle l’objet trouvé-créé. S’il

faut trouver ce que l’on crée et créer ce que l’on trouve dans les premiers temps de la vie, c’est parce

que nul nourrisson n’est en mesure de différencier ce qu’il trouve de ce qu’il crée. La seule manière

d’éviter au bébé cette incertitude fondamentale et traumatique, c’est de trouver ce que l’on crée et

de créer ce que l’on trouve, c’est de « créer trouver » un monde suffisamment bon. Et ceci pendant

un temps suffisant tant que l’incertitude domine…

27

Les états de tension

Bébé est animé par des besoins physiques mais aussi, et ce dès l’origine par un certain nombre de

besoins relationnels qui se traduisent par des états de tension. Par exemple quand il a faim, il y a une

tension non satisfaite qui réclame satisfaction. Bébé possède une certaine compétence de réponse, c’est

une capacité sans doute innée, elle consiste à halluciner l’action spécifique de la satisfaction, ce

qu’il y a lieu de faire pour abaisser la tension désagréable (= il hallucine les conditions de satisfaction).

Les recherches actuelles en neurobiologie tendent à souligner une « compétence » du bébé, une

préconception de ce qui peut le satisfaire et abaisser la tension interne, et cette première forme de ce

qui peut le satisfaire serait le sein (ou le biberon à défaut).

L’hallucination des conditions de la satisfaction

Pour bébé donc, la montée de tension provoque l’hallucination des conditions de la satisfaction.

Mais cette compétence ne peut pas suffire. Car si le sein ne se présente pas, l’hallucination de satisfaction ne dure pas longtemps… le système hallucinatoire, s’il n’est pas efficace, va être menacé de désinvestissement. Un système hallucinatoire efficace, c’est une mère qui arrive au bon

moment, c’est la capacité de la mère qui sans en être pleinement consciente, arrive au bon moment…

Ce qu’on a appelé l’instinct maternel, qui n’est en fait pas un instinct mais une préoccupation

maternelle primaire suffisante et suffisamment opérante pour sentir que c’est le bon moment. A l’aide

d’indices quasi imperceptibles, elle sait quand bébé hallucine les conditions de satisfaction, et qu’il est

temps de le mettre au sein à ce moment précis ; si l’accordage primaire est suffisant, l’enfant vit

l’expérience subjective que l’hallucination du sein le nourrit, qu’elle est réelle, car elle se superpose au

sein réel que sa mère lui dépose… du point de vue de sa subjectivité, s’il n’a plus faim, c’est qu’il a

halluciné le sein, qu’il l’a créé, qu’il a créé les conditions de sa satisfaction. Pour la subjectivité

narcissique primaire de bébé, il est le créateur de la satisfaction.

Transformation de l’hallucination primitive en illusion de création.

Et si, du point de vue de l’enfant, l’hallucination produit la satisfaction, alors le système hallucinatoire

va être investi, car c’est un système qui marche et il va y avoir une transformation de l’hallucination

primitive en une illusion de création.

Bon sein/mauvais sein comme symbole de l’adaptation maternelle primaire

Ce processus d’un type nouveau est fait, en partie de l’hallucination primaire de l’enfant et, en partie,

de l’adaptation maternelle. En psychanalyse, le sein est le symbole de la réponse suffisamment

adéquate aux besoins psychiques de l’enfant, mais c’est prototypique de l’ensemble des interelations précoces. Et on parlera alors de « bon sein » et de « mauvais sein ». Ça symbolise

l’adaptation primaire. Cette adaptation ne peut être parfaite mais elle doit être suffisante. Ce n’est pas

grave, s’il y a un petit décalage dans le temps : si c’est une adaptation qui n’excède pas les capacités

de l’enfant à pouvoir faire le lien entre le sein qu’il hallucine et le sein qu’il rencontre réellement.

Dans le cas contraire, il se passe quelque chose de catastrophique pour l’enfant, et quand le biberon

arrive, bébé n’arrive plus à le prendre, il s’est désespéré, il va falloir retrouver et renouer le contact

pour qu’il puisse accepter de téter de nouveau.

Illusion positive/illusion négative

Ça s’améliore avec le temps et il apprend à attendre, un peu, sans que le système hallucinatoire soit

désinvesti… Cette conception qui est essentielle, on l’appelle l’illusion positive. Mais il arrive que,

dans la vie de tous les bébés, l’hallucination ne s’accompagne pas de satisfaction effective et échoue ;

que se passe t il alors ? L’hallucination ne concerne pas que la satisfaction, mais aussi les expériences

de déplaisir, ce qui explique qu’il y ait une contrainte de répétition des expériences qui n’ont pas

entraînées de satisfaction. Et de même que bébé se croit le créateur de la satisfaction, il se croit le

créateur de l’insatisfaction quand il y est confronté. Ce qu’on appelle l’illusion négative. Narcissisme = la subjectivité rapporte à elle-même tout ce qui se déroule et s’éprouve.

Le concept de narcissisme primaire prend alors tout son sens : narcissisme signifie alors que la

subjectivité rapporte à elle même ce qui se déroule et s’éprouve, que ceci soit bon ou mauvais.

28

L’illusion positive constitue sans doute le noyau primaire et primitif de la confiance en soi, de l’espoir dans la vie qui repose sur une confiance de base dans le monde. Ça forme la matrice d’un

potentiel de créativité, notre créativité repose sur l’illusion de créer un monde satisfaisant, de créer

la satisfaction. Les expériences d’illusions négatives, d’inadaptation trop importante aux besoins du

bébé vont être à l’origine d’un noyau de méfiance dans le rapport au monde et en soi-même, d’un

noyau d’un premier affect de culpabilité, d’un noyau d’être mal, le mal, culpabilité d’être, sentiment

de persécution.

Les expériences éprouvées par le bébé, constituent la matrice primaire des éprouvés qui se formuleront

plus tard, elles seront constitutives du noyau de notre confiance en nous et de notre méfiance en nous.

Culpabilité primaire

Nous avons tous sans doute vécu des illusions négatives primaires et nous abritons tous en nous sans

doute, un noyau de culpabilité primaire, complètement irrationnel puisque nous nous sommes attribué les défauts d’adaptation de notre environnement. Nous avons pu « élaborer » cette première

culpabilité, ce qui fait qu’on est relativement adaptés ; mais il y a des gens qui n’ont pu l’élaborer. Ils

sont dans les hôpitaux, dans les maisons pour autistes, dans les prisons parfois quand ils ont cherché à

se déprendre de cette culpabilité inconsciente en commettant quelques délits. Ce noyau de culpabilité

primaire, de « mal être » primaire est à l’origine du fond de désespoir qui nous habite tous. Défense narcissique : je suis le créateur du bon comme du mauvais

Illusions positives ou négatives sont toutes deux des illusions narcissiques primaires qui résultent de la

difficulté de l’enfant de différencier ce qui vient de lui et ce qui vient du dehors, de l’échec de l’adaptation de son environnement à ses besoins, de l’incertitude dans laquelle il se trouve sur l’origine

de ce qui se passe. Et la défense narcissique qu’il met en place face à cette incertitude est qu’il préfère

se croire à l’origine de ce qui se passe, que cela soit suffisamment bon ou mauvais pour lui. La suite de l’évolution va dépendre de la proportion des expériences d’illusions positives ou négatives ; s’il y a suffisamment d’illusions positives, l’enfant va commencer à croître et se développer ; s’il y a trop d’expériences négatives, il va commencer à organiser des défenses et des

réactions comme le noyau de culpabilité primaire ; il va produire des défenses narcissiques pour tenter

de survivre subjectivement malgré le sentiment d’être habité par quelque chose de démoniaque

(Aurum ?).

Illusion positive : pulsion de vie ? paradis terrestre ? / Illusion négative : pulsion de mort ? péché

originel ?

Le sentiment de soi

Nos premiers éprouvés = une marque indélébile

Le sentiment de soi (le « sens » de soi) est aussi en relation avec la manière spécifique dont la mère

porte son enfant, dont les adéquations de rythme se sont faites. Ces critères qualitatifs vont colorer

les premiers éprouvés du monde et marquer l’individu de manière absolument indélébile. Ils sont

à l’origine des spécificités de la conscience d’être, des spécificités de la manière d’être ; nous nous

« originons », nous nous « originalisons », nous nous spécifions dans un mouvement syncrétique

premier en fonction de la manière dont nous sommes traités, qualifiés dans et par le comportement

de notre mère (= environnement familial).

La relation entre la mère et l’enfant, est quelque chose d’absolument spécifique, une mère ne sera pas

semblable avec tous ses enfants, il y a des constantes chez elle, mais aussi des particularités de chaque

relation qui sont originales. L’originalité de notre être prend sa source dans l’originalité de la manière avec laquelle nous avons été investis, traités, manipulés, portés et bien sûr ce que nous

avons pu en faire par la suite.

Question de l’intergénérationnel

C’est l’histoire de la transmission intergénérationnelle d’une faute, c’est l’histoire d’OEdipe, c’est le

destin, le poids du passé sur le présent ; ce qui s’est passé, c’est passé, ce qui a été, a été, et ne sera

pas modifié dans la mesure où ça a été ; par contre ce n’est pas parce que c’est indélébile qu’on ne

peut pas changer, mais ce qu’on ne peut pas faire, c’est de faire que ce qui s’est passé ne se soit pas

passé.

29

Les expériences négatives : la cartographie de « l’enfer »…

On pourrait essayer d’établir une cartographie de l’enfer, des expériences négatives : la psychose nous

y confronte…Ce à quoi les patients psychotiques sont confrontés, c’est ce qu’on a appelé des « vécus

agonistiques », l’agonie est au delà de l’angoisse, c’est l’état qui est atteint par les psychotiques.

Les agonies primitives

Les agonies primitives sont des expériences qui se réfèrent à ces expériences primaires du narcissisme

primaire. Vécus de chutes interminables, de liquéfactions, se sentir tout entier complètement liquéfié,

couler du dedans sans qu’on puisse rien faire….L’agonie est un état d’extrême détresse, d’extrême

souffrance psychique, sans représentation, sans issue, sans aide, d’expériences sans fin car vécues

hors du temps, car pour l’enfant là, maintenant, ça dure toujours…. C’est comme ça que nous continuons d’être habités par nos expériences ponctuelles de petit enfant parce que quelque chose a

engrammé ces expériences, les a tracé en nous avec les particularités subjectives du moment. Sans

issue, parce que historiquement il n’y a pas eu d’issue, la mère est bien venue à un moment ou à un

autre, mais trop tard pour le bébé. Sans issue, parce qu’il ne sait pas quoi faire et ne sait même pas

qu’il pourrait y avoir quelque chose à faire, c’est le désespoir.

Rassurez vous ces agonies là, nous allons ensuite avoir, pour certains d’entre nous en tout cas, une

chance de les élaborer, de les reprendre, une chance de leur donner du temps, de les modifier…. !

Mais il y a un certain nombre de gens pour lesquels ces agonies vont être tellement importantes, vont

être tellement fréquentes, pour qui le monde qu’ils vivent va être tellement marqué de leur présence,

qu’ils vont s’organiser en fonction de ces agonies, sans pourvoir les organiser. Là, nous entrons dans

le monde de l’enfer, de la psychose infantile, de l’autisme ; nous entrons dans le monde des enfants

qui vont se retirer du monde, couper le contact avec les autres parce que la relation au monde est une

occasion de souffrance totalement insupportable. Ces agonies primitives sont les pré formes de ce qui

prendra la forme de angoisses plus tard… nos angoisses adultes contiennent quelque chose de ces

vécus infantiles (par exemple les phobies contiennent l’idée que c’est sans issue)

Souffrir pour être un homme

Notre nature humaine dépend de la manière dont nous avons souffert : trop peu de souffrance, ça

ne donne pas spécialement des gens très profonds dans la relation ou des gens suffisamment complexes pour être de vraies personnes. Ces expériences des bébés, il ne faut pas chercher à tout prix

à les y soustraire, d’ailleurs ce n’est pas possible… trop d’adaptation, trop parfaite, fait de l’enfant un

être qui, la plupart du temps peut devenir sans consistance. La consistance de l’être humain passe

aussi par la traversée de la souffrance, car un être humain c’est aussi pathétique.

Détresse / désespoir

Mais on doit faire une distinction concernant ces expériences là : ce dont on ne peut soustraire la vie

du bébé est l’état de détresse. Cet état est aussi à l’origine du sentiment social dans la mesure où

l’état de détresse appelle au recours à l’autre : la mère pour le bébé. Il faut différencier l’état de

détresse de l’état de désespoir : l’état de désespoir comporte la notion d’absence radicale de recours,

ce qui provoque un état de mort psychique, d’une mort de l’espoir en un monde qui resterait suffisamment gouverné par le principe de plaisir… l’espoir n’existe qu’en fonction d’un monde dans

lequel prime le plaisir de vivre. Le désespoir intervient quand le sujet a dû renoncer à pouvoir trouver un plaisir suffisant dans le fait de continuer à vivre…

Quand l’expérience de détresse ou d’agonie dure trop longtemps, quand elle se produit malgré la

présence de l’objet de recours ou à cause de sa présence quand elle n’est pas adaptée, quand l’espoir

d’une issue venue du dehors n’est même plus envisageable, alors se produit un désespoir structural,

un désespoir avec lequel le sujet va devoir se structurer, se construire. C’est ce qui peut conduire à la

psychose ; ensuite, le recours peut venir, mais c’est trop tard, le délai de recours est dépassé : le sujet

se clive lui même et se construit « contre » cette expérience, et non plus en intégrant celle ci. Retenez cette distinction entre désespoir et détresse : ce dont nous devons protéger les enfants, ce

n’est pas la détresse, elle est inévitable, mais c’est du désespoir, de l’agonie subjective qui comporte

la perte de l’espoir qu’il y ait dans le monde un recours possible à la détresse.

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Ceci étant dit, pour l’évolution, la proportion d’illusions négatives versus illusions positives est

essentielle : il faut que le monde soit plutôt satisfaisant et que l’illusion d’être capable de créer un

monde satisfaisant soit largement prédominante.

La sortie du narcissisme primaire et la découverte de l’extériorité de l’objet.

Comment l’enfant va t il pouvoir sortir du narcissisme primaire, sortir d’un monde où il crée ce qu’il

trouve, que ce soit bon ou non satisfaisant ? Quand la réalité va t elle surgir ? Les expériences de

frustrations précoces ne produisent pas une découverte de la réalité ; ils produisent un noyau de

culpabilité, l’enfant ne sort pas de l’illusion primaire, il a simplement l’impression d’être «mauvais» et

d’être le créateur d’un monde mauvais.

L’issu de ce problème réside dans la naissance de l’objet, la découverte de l’extériorité de l’objet, la

découverte pour l’enfant qu’il n’est pas tout au monde, qu’il existe au dehors, un objet et cette découverte s’effectuent dans la haine… « Je détruis le monde, je découvre le monde comme étant

ce qui résiste à la destruction »

Autrement dit, le bébé est en rage, il détruit tout…. Mais l’objet survit à l’enfant : c’est une expérience

double, celle d’avoir tout détruit d’une part, et de découvrir que quelque chose survit : donc l’objet

naît de ce qui résiste à la haine et c’est ce qu’on appelle l’expérience du « détruit/trouvé » ce que nous

allons développer maintenant.

Maturation neurologique

Il faut garder à l’esprit que ces expériences là s’effectuent progressivement, petit à petit, fragment par

fragment, expérience par expérience et qu’il n’y a pas comme ça un beau jour, d’un coup, dans le vécu

d’un enfant, une sortie du narcissisme primaire. Sous l’influence de quels facteurs cette sortie s’effectue-t-elle ?

Tout d’abord la maturation neurologique et neuro-biologique de l’enfant. Ses capacités perceptives

d’affinent de plus en plus : la perception, nous l’avons déjà dit se construit psychiquement comme une

chose. Donc plus les organes perceptifs sont raffinés, plus la probabilité de construire des objets est

grande. Mais c’est un facteur insuffisant : la perception de l’extériorité ne crée pas l’extériorité. Ce qui

permet d’organiser la réalité extérieure, c’est la construction du psychisme, la construction subjective

de la réalité, le sens de celle-ci, ce qui détermine ensuite la vision du monde qu’exprime

chaque

remède (= la façon dont nous avons subjectivé, intégré, les événements de notre histoire → changer (à

l’aide entre autre, de la prise du remède) c’est réorganiser après coup la représentation qu’on en a, ce

n’est pas changer l’événement).

La réalité n’existe en fait pour nous que construite et signifiée par le psychisme.

C’est ce que révèle le travail avec les patients psychotiques, leur sens de la réalité est quelque chose

qui dépend de l’organisation intérieure, du rapport qui s’établit avec l’extérieur, de la manière dont il

est signifié. Ce n’est pas du tout quelque chose qui se donne d’évidence.

Einstein disant qu’il est faux de penser que ce sont les faits qui vont déterminer les théories : ce sont

les théories, les systèmes de pensée, qui déterminent ce que nous sommes en mesure d’observer.

Autrement dit c’est parce que nous avons construit notre vision du monde d’une certaine façon (=

notre remède) que nous nous observons vivre cette vie là…

D’autres réponses de l’environnement…

En même temps qu’il y a une maturation perceptive et motrice de l’enfant, il y a des modifications

dans les réponses que l’environnement va apporter aux besoins de l’enfant et à l’ensemble de ses

mouvements.

Désadaptation partielle de la mère

Pour comprendre ce qui se passe chez l’enfant, il faut comprendre ce qui se passe chez la mère. Petit à

petit, on observe une désadaptation partielle de la mère, qui va mettre en difficulté et même en péril,

l’adéquation parfaite du trouvé et du crée. La mère sort petit à petit de l’état de préoccupation maternelle primaire : elle ressent en elle le réveil d’un certain nombre de désirs qui ne sont pas

satisfaits par le bébé : sa libido sexuelle va se réveiller, elle veut recommencer à travailler, à

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s’absenter, elle va retrouver sa coquetterie… insensiblement, la contrainte à une adaptation sur mesure

aux besoins de bébé va lui paraître moins essentielle… et un beau jour, elle va décider qu’elle « n’a

plus rien à se mettre » et s’organise pour sortir sans bébé : bébé va être gardé par une voisine, une

amie, par la grand-mère : ce qui est intéressant, c’est que ces comportements visibles révèlent des

modifications internes : des modifications intrapsychiques de la mère dans sa relation avec l’enfant.

« J’ai détruit ma capacité de créer le monde… !»

Et ce que va percevoir l’enfant, c’est que quelque chose change insensiblement : en particulier, on dit

que la mère redevient amante, ça veut dire que la mère perçoit dans la relation avec son enfant un

gradient de satisfaction qui ne lui suffit plus… Ces écarts adaptatifs vont aller en s’accentuant dans la

relation mère/enfant et vont créer une dérégulation de l’illusion primaire du trouvé/créé. L’enfant va

réagir avec une sensation de déplaisir, et même de colère. L’enfant va entrer en rage face à

l’impression qu’il a de ne plus être capable de se satisfaire lui-même. A cet âge, le psychisme de

l’enfant se formule en termes d’une très grande radicalité : l’enfant a l’impression d’avoir détruit

ses capacités de satisfaction, d’avoir détruit le monde tout entier ; il est dans un monde d’anéantissement, de rage, c’est un vécu de destruction (comme certains patients psychotiques adultes

qui construisent des délires de fin du monde : un des thèmes qui se rencontrent dans le délire des

psychotiques concerne la manière dont les personnes d’âge adulte tentent de représenter, de manière

délirante, ces expériences premières de destruction).

La gestion par la mère de son sentiment de culpabilité

Ce qui va être important pour la suite, c’est la manière dont la mère va réagir à ces moments de rage

infinie de l’enfant, et la manière dont elle va réagir va dépendre en grande partie de ce que le fait de

récupérer des désirs qui ne concernent plus l’enfant va provoquer en elle. Comment la mère va-t-elle

réagir à la culpabilité, au sentiment de culpabilité lié à l’impression interne, plus ou moins consciente,

que la rage de l’enfant est relative au fait qu’elle se soit donné du plaisir, qu’elle ait eu envie de se

donner du plaisir, en dehors de lui.

La suite du développement de l’enfant va donc dépendre de la modification affective qui va se

produire chez la mère en relation avec son sentiment de culpabilité : le sentiment de culpabilité au

sein de la relation avec l’enfant est l’héritier de ce qui s’est passé dans la relation de la mère avec ses

propres parents, la manière dont elle a éprouvé, dans sa propre conquête, le droit au plaisir tout au

long de sa vie.

Une partie de l’histoire de notre organisation s’effectue comme une conquête du droit au plaisir, du

droit à l’autonomie dans le plaisir : la mère retrouve, revit ce qui a pu se passer dans sa relation avec

ses parents lorsqu’elle a eu le sentiment que ses parents voulaient conserver tous les plaisirs pour eux,

ce qu’elle ressentait comme une tyrannie (la conquête de l’adolescent, c’est de conquérir le droit à un

certain nombre de plaisirs qui ne seraient plus réservés aux parents).

Différentes réponses possibles

1 – La mère ne survit pas à la destruction de l’enfant

La mère retrouve avec son enfant une espèce de figure du surmoi, comme si l’enfant venait contester

tout le travail de son évolution adulte pour devenir autonome : plus cette évolution se sera bien passée

chez la mère, plus elle sera capable de sortir sans trop de culpabilité de la tyrannie objective dans

laquelle bébé la plonge et inversement.

Voyons le kaléidoscope des différentes réponses possibles :

1 – La mère peut tenter d’annuler ce qui vient de se passer, pour tenter de faire oublier à l’enfant qu’elle est aussi une femme, mais ce ne sera évidemment pas sans hostilité inconsciente : elle se soumet au tyran et en veut au tyran, son sentiment de culpabilité va être

augmenté du fait de la présence en elle de cette hostilité inconsciente à l’égard de l’enfant. La surcompensation est une des choses les plus toxiques dans la relation mère/enfant : ce sont toutes les situations qui empêchent la dimension agressive de la relation de s’exprimer. Car l’hostilité prend alors une forme beaucoup plus toxique, la plus classique étant la surcompensation. Avec le modèle de la mère-poule, la couveuse → les enfants ont alors, non seulement à faire face à un comportement maternel de surcompensation, mais à toute la

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complexité qui est liée à la défense de la mère contre sa propre hostilité inconsciente : le développement de l’enfant va être étouffé.

2 – Révolte ouverte de la mère contre l’enfant : deux grands types de révolte, ou si on peut dire de rétorsion, la rétorsion active, la rétorsion par retrait.

La mère se sent tellement atteinte par la rage de l’enfant et par son sentiment d’impuissance par rapport à cette rage, qu’elle va en vouloir à l’enfant, le tyranniser et lui faire vivre son sentiment d’impuissance et enfin l’intensité d’une situation de dépendance :

Rétorsion active : la mère très agacée, très énervée par l’enfant, se met à crier plus fort que lui, pour faire voir qui est le maître ; parce qu’on est dans un système de tyrannie, le problème, c’est bien de savoir qui est le maître ?

Rétorsion par retrait : la mère vit la tyrannie de son enfant comme une ingratitude de

l’enfant à son égard. Et la mère ne se sent pas aimée par son enfant, pas reconnue comme suffisamment bonne mère, alors elle réagit par un mouvement de retrait affectif. Elle récupère ainsi un semblant d’autonomie en se retirant affectivement de la relation avec l’enfant ; elle peut aussi se déprimer devant son incapacité à faire face à cette tyrannie.

Dans les deux cas, surcompensation ou rétorsion, l’enfant va percevoir la modification de la mère, et il

l’interprète comme la confirmation de ce qu’il vit, qu’il a bien détruit le monde, qu’il a provoqué

une catastrophe. Ces expériences là sont un des points d’appel de la future dépression mélancolique

de l’adulte. Il faut aider la mère à se sentir moins coupable, car ce sentiment de culpabilité de la mère

augmente les illusions négatives de l’enfant, augmente son noyau de culpabilité primaire. Ce qui est

traumatique dans ces expériences là, c’est qu’elles empêchent une autre expérience qui serait utile,

celle qui permet de sortir de la position de narcissisme primaire…

2 – Cette expérience est celle où la mère « survit » à la destruction de l’enfant.

Deux conditions pour la réussite :

– les expériences antérieures d’illusion positive ont été suffisamment supérieures aux expériences

antérieures d’illusion négative

– si la mère vit suffisamment bien sa propre reconquête d’une autonomie, si elle peut rester suffisamment constante affectivement et continuer à réaliser ses désirs de femme adulte

Le détruit /trouvé

→ Alors, l’enfant va pouvoir faire l’expérience suivante : alors qu’il croyait avoir détruit sa capacité

de se satisfaire, et le monde, il va faire l’expérience que le monde a résisté à sa destruction, a survécu

au cataclysme.

→ Sur fond de cette expérience que quelque chose résiste à la destruction (Lachesis cherche constamment quelque chose, ou quelqu’un qui résiste à la destruction, Mercure aussi…), que quelque

chose peut être retrouvé après annulation, l’enfant va commencer à découvrir que quelque chose lui

échappe, qui est plus fort que lui, que quelque chose d’extérieur échappe à sa puissance destructrice.

On rend service à un enfant à chaque fois qu’on est en mesure de lui montrer que son agressivité n’a

pas tout détruit.

Voici donc à grands traits l’histoire de la découverte de l’extériorité de l’objet, que quelque chose

existe en dehors de lui, qu’une subjectivité existe en dehors de lui. Il existe du non-moi, de l’autresujet,

et dans cet étranger, il y a des potentialités de plaisir, et le plaisir qu’il croyait se donner lui vient

de cet étranger, cet autre… On peut parler de découverte, de naissance de la conscience. « Pour être trouvé, l’objet doit être détruit et survivre »

– Le Tuberculinisme, la version homéopathique de la «Quête du Graal »

L’illustration de la problématique narcissique : la différenciation moi/non-moi.

S’il n’y a pas de non-moi, il n’y a « pas de moi non plus »… d’où le grand problème d’identification

des tuberculiniques ; car on s’identifie selon la manière dont on a été investi, regardé … C’est le

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mythe même de Narcisse ; mais si on considère qu’il n’y a pas de « on » puisque le principe du

narcissisme c’est qu’on est tout, tout seul tout ensemble, ça veut dire que « on », c’est à dire l’autre

n’existe pas et c’est donc qu’on existe pas non plus… ça c’est dur à vivre, c’est comme le chat qui se

mord la queue

PULSATILLA

Des sucreries pour adoucir un monde si dur avec moi !

Butée et jalouse

Pour Pulsatilla, la nourriture est un remède à l’angoisse d’autonomisation. Elle a le désir de ressembler

à une poupée Barbie mais pas un désir réel de maigrir. Elle peut se rêver mince (comme elle rêve au

prince charmant, ou croit au père noël) mais ne s’imagine pas mince, ne se projette pas mince, elle n’a

pas de volonté ni de motivation. Est incapacité 0 discerner ce qui acceptable, ce qui ne l’est pas, ce qui

est autorisé, ce qui ne l’est pas (absence de surmoi).

Passivité, besoin affectif d’appartenance jamais satisfait : passivité veineuse, tristesse intérieure

qu’elle exprime par des dons artistiques certains. Elle se sent alors « vivre » et quand elle quitte la

scène, ou son piano, ou son atelier de peinture, un carré de chocolat (un chocolat chaud ?) comble

encore quelques instants son vide intérieur. Ici le sujet cherche un sens à sa vie…. Vivre ?, c’est

ressentir des émotions ! Eternelle petite fille, elle en est pathétique en vieillissant, elle affectionne, les

couleurs pastels et marche « comme sur des oeufs », comme si elle était une « ballerine », mais quand

on a 15 kilos de trop, ça peut être ridicule.

Echauffée par l’alcool elle, il est sujette aux rougeurs, à la couperose et a le vin triste… les larmes ne

sont jamais loin.

Vous ne pourrez jamais satisfaire sa demande car elle n’est in-satisfaisable… vous vous y épuiserez

bien qu’elle semble tellement désireuse de vous faire plaisir !!

Si vous êtes son thérapeute, qu’elle (il) vous demande de l’aide pour maigrir, ou améliorer son image,

vous pourrez obtenir quelques résultats (elle se nourrira de chocolats chauds protéinés, et des barres

chocolatées) mais qui ne dureront pas et elle alimentera le flot des clients qui disent : « C’est de la

blague, on reprend aussitôt ce qu’on a perdu ! » Difficultés avec les adolescents, adeptes de la « bouffe rapide » et des hamburgers.

Un émotionnel incontrôlable :

Le traitement en psychothérapie est voué à l’échec, car comment faire travailler sur ses émotions,

un sujet qui ne vit que par ses émotions et ne peut les évacuer puisqu’elles sont sa raison d’être.

Incapable de prendre du recul, elle confond soi et les autres, elle ne peut même pas mettre en mots sa

problématique : elle vous dira juste que le monde est dur avec elle, et qu’elle est incomprise, les

hommes sont méchants…. alors qu’elle a tant à donner, elle est toujours déçue !

Alors, elle va vous raconter n’importe quoi et vous en ressentirez vous même un sentiment d’insatisfaction et d’inefficacité. Vous pouvez juste faire de l’étayage, sachant que vous aurez un

semblant de résultat, tant que vous aurez le courage d’assurer.

A éviter : car éternellement insatisfaite sexuellement, affectivement et dans son relationnel (médecin y

compris)

ARSENICUM ALBUM

« Everything under control »

Indifférenciation (stade fusionnel) + poison toxique (Arsenic, poison toxique qui empêche toute

décontraction, toute détente…) = auto intoxication

Chez l’enfant aspect d’un comportement tout à tour vexé ou impertinent, parfois même narquois…

Orgueil, surestimation du moi…souvent il a une mère hyper protectrice, perfectionniste et rigide, peu

chaleureuse, un père absent, peu concerné. La mère épie chaque apparition de symptômes tout de suite

classés graves voire mortels…L’enfant ne peut exprimer ni son amour ni son agressivité. Sensation

d’étouffement. Les pulsions (sexuelles ou agressives) sont cadenassées.

Chez l’adolescent : sa très forte conception du bien et du juste, sa rigueur implacable, sa méticulosité

obsessionnelle, et une certaine agressivité, associée à un air de sociabilité distante, l’amène à faire des

remarques ironiques ou blessantes. Jalousie, possessivité maladroite.

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L’adulte associe une absolue certitude de détenir la vérité « sans doute aucun » et il a un sens très

poussé de la loi et de l’ordre. Il est méfiant, amer et sceptique… relations sociales sans aucune chaleur.

Problème d’identification (moi/non-moi) d’étiquetage, fausseté de jugement, «il perçoit chaque

événement d’un point de vue strictement personnel» (pour le tuberculinique, moi et l’autre c’est le

même). Il ramène toujours tout à lui. S’il craint la perte d’un proche, c’est la peur de perdre

quelqu’un

dont il est dépendant. Aucun altruisme, comme Pulsatilla (mais qui semble, elle, vouloir y mettre les

formes) c’est « et moi, et moi, et moi ».

Il est obsédé par la conscience morale mais pas par le souci de ses semblables. Inquiet quand à son

avenir et aux maladies qui le guettent. Arsenicum album a toujours le sentiment d’être volé, de ne pas

en avoir pour son argent, d’être bafoué (Harpagon ?).

Hyperconcentration, obsessionnalité, à la limite du délire paranoïde → insécurité (univers hostile).

Tout est dangereux, cafouillage des idées, et syndrome d’échec → planification ++, tout doit être

prévu ? Perception très précoce des limites et de l’impossibilité, se sent victime du sort injuste.

Exigence du détail, insomnie… se croit incurable, nomadisme médical. Quant il rentre en contact avec un agent externe : il est étiqueté dangereux pour moi (à partir de 3 ans, quand la rencontre avec « l’étranger » … « l’autre » est inévitable, inéluctable. Cet autre tente de se fondre en moi et provoque un rejet : la greffe ne prend pas… ! Réactions allergiques multiples.

Le corps réagit (non « étiquetage » = réponse trop forte et pas adaptée, débordement = inflammation

avec exsudation, manifestations à l’externe, polarité peau/muqueuses du pôle poumon) Symptômes :

Peau : prurit brûlant, eczéma sec, psoriasis, oedème des paupières inférieures

Muqueuses : coryza aqueux (rhume des foins)

Digestif : troubles gastriques et selles putrides.

+ Affaiblissement des fonctions vitales : asthénie = sujet faible et épuisé.

Anorexie et amaigrissement (visage émacié, la peau a tendance à se rider) : anémique et frileux

Peut être un remède d’anorexie, comme mode de comportement : témoignant d’une composante

obsessionnelle marquée, d’une ritualisation majeure et de préoccupations d’ordre somatique, masquant

mal une anxiété dont le sens prend un tour inquiétant. Souvent aussi, Arsenicum album se révèle

remède de fin de parcours, exprimé par des douleurs gastriques brûlantes, rejet de nourriture. Vue et

odeur des aliments entraînent alors la même répulsion nauséeuse.

SILICEA (le quartz)

Problématique de base : remède d’anorexie, Silicea se plie comme une tige trop frêle sous le poids de

sa difficulté à vivre et à affronter un monde qui l’écrase et l’amoindrit au point qu’il (elle) n’a ni le

désir, ni la force de s’alimenter, tant est fort son sentiment d’abandon (remède des enfants de la

DASS) et la peur qui y est liée.

Déminéralisation, asthénie, perte de toute capacité réactive et immunitaire en nécessitent la prescription avec volonté d’obsessionnel.

Personnalité abandonnique. Sa fragilité émotionnelle et physique le (la) rend particulièrement vulnérable. Dès les premières phases de leur vie, les remèdes Silicea sont sensibles à la plus petite

agression. C’est dans leur réactivité à la moindre perte ou au moindre manque, que ce soit sur le

plan physique (déminéralisation, toxicose) ou psychologique (carences en tout genre) que se

situe

leur fragilité.

LACHESIS

(Venin de serpent)

Problématique de base : Théâtralisme…mais aussi tristesse proche de la mélancolie. désir d’être

écoutée, comblée et désirée. Enragée de « mal exister », jalousie, interprétante. Lachesis déforme,

soupçonne, interprète de façon quasi délirante.

Lachesis refoule ses pulsions et élans affectifs, elle les étouffe et s’en étouffe : elle fait des démonstrations tragiques qu’elle imagine convaincantes, elle espère secrètement que l’on va la

supplier d’accorder son pardon. Et maudit celui qui le lui refuse.

A la ménopause en particulier, le goût des nourritures terrestres et alimentaires consolent ou compensent le sentiment de dévalorisation d’une femme qui se sent moins regardée et admirée…

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L’alcoolisme plus ou moins contrôlé de Lachesis et son attirance pour toutes sortes d’excès en sont

l’expression manifeste.

Toujours prête d’ailleurs pour essayer une technique thérapeutique (ou un régime amaigrissant)

nouveau (excitation cérébrale), débordante d’énergie pour des projets innovants dans lesquels elle

pourra s’investir : elle est toujours prête pour un nouveau combat !

Mais elle sera tentée de pimenter un peu les recettes et d’annihiler les bienfaits du programme mis en

route. Et puis de toutes les façons « Maigrir pour qui, pour quoi ?, il ne remarque même pas mes

efforts ! »

La psychothérapie lui permettra de dialoguer avec vous (vous vous penchez sur son cas, elle est

flattée) mais aussi avec elle même. Peut être pourrez vous mettre en route une vraie thérapie, à

l’occasion de laquelle elle pourra se pencher sur les vrais raisons de sa colère ; de sa sensation d’étouffer, et d’être victime d’une mère mal aimante, d’une misogynie constante, d’un sentiment

d’inutilité…

Les malheurs de Sophie

Sophie est une adolescente de 13 ans. Sa vie est « compliquée »… à l’heure actuelle, elle vit en

maison d’accueil pour adolescents victimes de maltraitance, d’abus et d’agression sexuelle… Sa

situation est en attente de jugement judiciaire, et dans l’attente de l’audience, dans le but de protection

de l’enfance, elle a été confiée aux éducateurs…

Dès son arrivée au centre, sa présence bouleverse les règles et les habitudes, le travail des éducateurs… refus de se plier au «règlement», aux interdits posés par l’ équipe, elle semble réfractaire

à toute tentative d’approche. Elle multiplie les insultes, et provoque délibérément certains membres de

l’équipe par ses réparties et son refus systématique d’être considérée comme les autres enfants ; elle

porte comme un étendard son « histoire » et présente à la psychologue chargée d’évaluer la situation

une construction fignolée de son agression… à force d’images et de photos, elle dresse un tableau

illustrant son parcours… c’est construit, très construit ; imaginaire débordant, réalité déjà si parfaitement intégrée ; car dans cette histoire, il y a un début, un milieu, et une fin (heureuse) comme

un scénario… la psychologue est perplexe !

Sophie est très douée pour manipuler son entourage… accordant et reprenant son « amitié » montant

des « clans » entre les autres filles du groupe…et semble avoir du mépris pour tous ceux qu’elle

réussit si bien à « faire marcher »… plus les éducateurs se montrent patients et compréhensifs avec

elle, plus elle les rabroue et les ridiculise, provoquant en particulier un jeune homme de l’équipe

d’encadrement jusqu’à ce que exaspéré, et à court d’argument, il la gifle…. ! Mortifié, découragé,

dévalué à ses propres yeux par ce qu’il considère comme un manquement grave à l’éthique professionnelle… Seul l’intérêt de Sophie pour les animaux et sa passion pour les chevaux paraît être

un authentique attachement.

L’étude du dossier de Sophie par les autorités judiciaires va certainement conclure à un non lieu, les

accusations de l’enfant n’étant pas suffisamment argumentées et prouvées… Le placement de Sophie

au sein de l’établissement ne va donc pas pouvoir se poursuivre, celui-ci étant exclusivement consacré

à l’accueil des enfants abusés…

La mère de Sophie refuse de la reprendre arguant de ses difficultés relationnelles avec sa fille… Lors

de entretiens mère –fille, en présence de la représentante de l’aide sociale à l’enfance, il apparaît

clairement que l’enfant est systématiquement disqualifiée et rejetée pas la mère… rien ne trouve grâce

à ses yeux et la présence de sa fille ne l’empêche pas de formuler ouvertement ses griefs envers

l’enfant. A la fois, rétorsion active (c’est moi le maître chez moi) et rétorsion passive (retrait affectif)…

Tyrannie, hostilité manifeste… manifestement Sophie trouve dans l’attitude de sa mère à son égard la

confirmation qu’elle est « responsable », responsable si elle n’est pas aimée, confirmée dans sa

méfiance en elle et dans le monde, et comme le bébé qu’elle fut, elle a la sensation d’avoir détruit sa

capacité de créer un monde bon, elle a créé du mauvais. Et cette rage qu’elle ressent, ce désir de

destruction qui l’habite perpétuellement n’est que le corollaire de la culpabilité inconsciente de mère

qui elle-même n’a pas surmontée, n’a pas survécue à la rage du petit enfant devant la « désadaptation »

maternelle inéluctable des premières mois de la vie mère-enfant.

36

La jeune Sophie cherche désespérément quelque chose qui résiste enfin à sa capacité à détruire le

monde et commence alors pour elle le difficile parcours d’une jeune puis moins jeune Lachesis…

jusqu’au jour où peut-être ….

La jeunesse éternelle…

Jacques est quinquagénaire… il est donc de cette génération d’après guerre dont on dit que le « monde lui était ouvert »… à voir ! Les jeunes gens de cette époque ont vécu une fracture fragile

entre un monde où tout devenait possible (68 est passé par là) et le rigorisme de parents à l’ancienne

qui imposaient encore largement leurs choix dans les carrières envisagés par cette jeunesse. Que de

vocations ont été étouffées dans cette génération.

Mais revenons à Jacques… pour obéir aux injonctions parentales, il a « fait » médecine, profession qui

à cette époque garantissait encore un certain standing, c’était très important pour ces parents là.

Jacques a donc brillamment réussi… de toutes façons, il est travailleur, bûcheur même (dans sa phase

Aurum, exigeant et pinailleur à l’extrême ?) et puis il y avait urgence… très vite il a du épouser une

gentille femme, peu persévérante dans ses efforts pour obtenir son diplôme, mais qui semblait apporter

une stabilité à ce jeune homme, qui aux dires de sa maman, en avait grandement besoin ! un premier

bébé était en route.. et les obligations de chef de famille qui accompagne le statut d’homme marié.

Bon an, mal an, Jacques a essayé d’être un bon père, un bon mari, un bon médecin, un bon fils… Très

vite, il s’est ennuyé dans cette vie si rangée et il a commencé à rêver à un ailleurs, un goût différent à

la vie et aux choses, des paysages exotiques, une vie plus écolo. Il a cherché dans l’exercice de sa

profession des raisons de s’enthousiasmer ! Il en a trouvé, il a rencontré des esprits libres comme lui, il

a milité chez les verts et prôné une vie saine. Il s’est passionné pour la voile, l’aviation et l’homéopathie. Il a pris prétexte de formations médicales spécifiques pour s’absenter de plus en plus,

au grand dam de madame Calcarea carbonica : « Tu n’es jamais là le week-end, tu ne t’occupes pas

des enfants, tu ne gagnes pas assez d’argent, tu ferais mieux de rester à la maison ! Ta famille, c’est

nous et on t’aime, tu es un ingrat, d’ailleurs ta mère est d’accord avec moi »…

Et que pensez vous qu’il arriva… l’inéluctable bien sûr ! Un divorce, une nouvelle vie sur de nouvelles bases…

Ce qui a changé : il peut enfin être lui-même, il a le droit de passer du temps à travailler à ce qu’il

aime, il est créatif et toujours aussi bosseur… C’est même un acharné du travail, parce que son grand

problème c’est le mérite, il veut être fier de lui-même, et quand il a bien travaillé, il peut éventuellement s’octroyer un quart d’heure de détente.

Il vit dans le regard de sa garde rapprochée, sa nouvelle épouse qui a réussi à partager ses passions

pour la recherche (de toutes façons elle a intérêt si elle veut que le tandem fonctionne, elle se doit elle

aussi d’être à la hauteur !) et ses fans (qui sont nombreux) omniprésents dans la vie quotidienne. C’est

là, la véritable récompense de ce qu’il considère comme sa « mission ». On a besoin de lui, on

croit en

lui. Il joue volontiers à l’homme débordé, il a besoin d’être admiré… « Quel homme méritant ! » Il

aime bien se faire plaindre, il monte facilement sur la croix « Je crois qu’il me reste un créneau entre

deux et trois heures du matin », mais personne n’y croit, il a l’air tellement satisfait en disant cela !!

Il adore regarder les comptes rendu de voyages, les récits de navigation, il est incollable sur l’histoire

des civilisations et de l’aviation.

Il rêve en regardant « Antoine dans les îles » et les reportages de Nicolas Hulot. Il se régale d’un verre

de rhum avec quelques plats épicés. Bref ! Il est toujours prêt pour autre chose que le quotidien si ça a

une saveur épicée.

Il a l’air heureux, quelque part il a réussi à trouver sa voie… il travaille en partenariat (il a horreur

d’être seul) car en fait, il a constamment besoin d’être rassuré, soutenu, aimé… « Oui tu es le plus

beau, le plus intelligent … et toujours si jeune » !

Pour Phosphorus, tout est toujours possible.. Il peut supporter beaucoup de contraintes… sauf qu’on

l’empêche de penser à sa guise et d’être libre dans sa tête.

Les remèdes du tuberculinisme :

Remèdes du groupe du Phosphore …

Phosphorus : la quête du Graal « Aimez-moi ! »… un « grand bébé immature » qui veut continuer à

croire au Père Noël – « Je voudrais cesser de ressentir les autres aussi intensément » (C. Coulter)

37

comme s’ils étaient moi-même (= indifférenciation) – se sent au centre du monde – s’approprie les

créations des autres (évidemment car ne connaît pas la différence soi/les autres !)

Bryonia : désir pour les choses qu’on ne peut avoir et qu’on ne veut plus quand elles sont offertes. Les

colères (le détruit… trouvé).

Chelidonium : à cause de parents trop exigeants…

Ipeca : « Je veux tout »

Remèdes du groupe de l’Arsenic …

Arsenicum album : l’insécurité « Je suis sans défense dans un monde hostile » – « tout ou rien »-

exigence – égoïsme – peurs – désespoir

Antimonium crudum : « Ne me regardez pas » – le seul remède tuberculinique qui refuse le regard des

autres ! Sentimental mélancolique irascible et glouton.

Antimonium tartaricum : le tuberculinique pleurnichard et suffoquant.

Bismuthum : l’enfant crampon, la solitude lui est insupportable (s’il n’y a pas les autres… il n’y a pas

moi non plus).

Remèdes du groupe des Venins …

Lachesis : le « détruit pas trouvé » – passe sa vie à tester qui va résister à la destruction – cherche

quelque chose, quelqu’un qui tienne la route – revit sans cesse cet épisode de son histoire infantile.

Remèdes du groupe du Zinc…

Zincum : peur de l’avenir – sentiment de culpabilité – émotions refoulées

Cannabis indica : « J’ai deux vies, je suis là et ailleurs en même temps » – il flotte dans un état extatique – manque d’amour – intellectualisation de l’émotionnel – esprit toujours en activité. Remèdes du groupe de la Silice …

Silicea : le rejet de ce qui est autre – la recherche de l’identité par la résistance à tout ce qui est

nouveau et étranger.

Pulsatilla : « et moi, et moi, et moi … » Peur de la solitude et recherche de la dépendance – chien

perdu sans collier, mais cherche à mettre les autres en esclavage – désir fusionnel – sexualité infantile

– incapable d’être seule – immaturité maladive – aspect « caméléon ».

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La conflictualité et l’organisation orale de la pulsion : la psore

Si la mère est dépositaire de son narcissisme et de sa satisfaction à atteindre, => découverte de la dépendance et de la culpabilité

Première représentation de l’idéal, symbolisé par le sein idéal

(= ce qui produit les choses dans toutes les formes du tout)

Projection de ce « sein idéal » sur la mère, mère premier objet de transfert de l’enfant : → bébé transfère sur la mère l’image de son narcissisme primaire perdu… Enchaînements des conflits :

– conflit d’ambivalence (découverte de l’altérité → ambivalence→ dépendance) détresse et sentiment d’impuissance.

– conflit voie interne (vers soi), voie externe (vers elle)

– conflit entre deux directions de la libido a) vers l’objet = hétéro érotismes acceptation de la dépendance b) vers soi (refus de la dépendance, auto érotismes : permet de récupérer une partie de l’estime de soi en retrouvant le temps qui précède la désillusion première.)

Dépendance, indépendance

« le paradis sur terre, c’est la mère »

Voie hétéro érotique

Processus de développement du moi

par la communication intentionnelle

Refus de la dépendance => mobilisation des auto-érotismes

« Je me souviens d’un paradis que j’ai connu ! »

Voie auto érotique

« l’auto érotisme est repris aux objets »

→ élaboration de la culpabilité, crainte des représailles

Réactions de l’environnement ?

– l’enfant va vérifier l’impact du fantasme de dépossession

– il faut que les parents se sentent à la fois fiers et atteints de cette dépossession pour que l’enfant puisse vérifier la réalité de son acquisition.

Réponse des parents : « oui on est dépossédé mais pas trop et on

est fiers de toi » → reconnaissance de ces acquis

→ pas de culpabilité de l’enfant

→ possibilité de développer

des auto érotismes

Boucle de rétroaction positive

Moins le sentiment de dépendance est aigu, moins la haine de l’objet qui est li au sentiment de dépendance sera aigu.

→ plus les auto érotismes marchent bien, plus son estime de lui est grande

→ plus elle est importante, moins son sentiment de dépendance est aigu

→ moins ce sentiment est aigu, moins il hait l’objet et meilleure est sa relation à l’objet

→ meilleure elle est, plus les auto érotismes seront bons pour l’enfant, plus son estime va se développer, moins la haine sera importante

Réponse des parents : « tu nous dépossèdes, c’est dur pour nous ! » → culpabilité de l’enfant

→ non aux auto érotismes

→ enfant renvoyé à sa dépendance

Boucle de rétroaction négative

Plus le sentiment de dépendance à l’égard de l’objet est aigu, plus la haine de l’objet va être importante, il a trop manqué,

→ plus l’objet manque, plus le sujet est blessé de souffrir du manque, plus l’objet est mauvais pour lui puisqu’il le blesse par son manque, donc l’objet sera haï,

→ plus l’objet sera haï, plus la relation avec l’objet sera conflictuelle…

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Refus de la dépendance ou Acceptation de la dépendance Mère =Idéal

voie auto-érotique voie hétéro-érotique dépendance

« l’auto-érotisme est repris aux objets » communication intentionnelle ambivalence culpabilité recherche de l’objet amour/haine

détresse/impuissance

réponses de l’environnement processus de développement du moi atténuer la dépendance ? vérification de la réalité primat du principe du plaisir → voie auto-érotique ?

de l’acquisition

LA REORGANISATION : PREMIERE FORME DE L’IDEAL

La découverte de l’extériorité est un processus révolutionnaire, le monde est transformé par une

réorganisation de la subjectivité, c’est une modification subjective, pas objective.

Je vous ai en fait présenté, en gros, à la loupe, un processus qui, en fait, s’effectue fragment par

fragment, progressivement dans le temps.

L’expérience du détruit/trouvé provoque une scission à l’intérieur du soi-monde premier et diffus de

l’enfant : c’est une bipartition du monde qui s’effectue, un premier clivage, l’objet et le premier

sentiment du moi sont construits d’un même coup (car s’il n’y a pas de moi, il n’y a pas de non-moi).

Le narcissisme secondaire

Avec cette naissance du moi, on sort du narcissisme primaire anobjectal pour entrer dans la deuxième

grande phase du vécu subjectif de l’enfant, le narcissisme secondaire : c’est la première immense

Les premiers temps de l’oralité

Le début du narcissisme secondaire

Prise de conscience de plus en plus affirmée :

– de l’altérité de l’objet

– de l’acceptation à laquelle il va falloir se résoudre : sortir

d’une position où nous sommes tout pour arriver à accepter

de n’être que ce que nous sommes.

– Sortir de cette position pour être soi

,

Gain en autonomie

C’est révolutionnaire parce que bébé va pouvoir disparaître aux yeux

de sa mère (c’est son tour !) et lui faire vivre ce que lui vivait

auparavant … revanche !

Ce retournement va caractériser ce qu’on appelle l’analité

Dans l’oralité, c’est l’objet qui faisait attendre et mettait l’enfant dans la dépendance du « bon vouloir » de l’objet… dans l’analité, c’est l’enfant qui va faire attendre l’objet, le rendre dépendant de son bon vouloir à lui

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blessure du narcissisme, reconnaître une réalité séparée de soi, d’une altérité, c’est à dire quelque

chose qui n’est pas sous la toute puissance magique, animique, du moi du sujet (Arsenicum album).

Première réorganisation « après-coup »

Là va se produire la première réorganisation après coup de l’histoire de l’évolution de notre psychisme, il y en aura beaucoup d’autres : tout semble se passer comme si, après la découverte de

l’extériorité de l’objet, l’enfant réorganisait les traces mnésiques de ses satisfactions et insatisfactions antérieures. Ce qu’il expérimentait alors, il l’a engrammé, subjectivé en tenant compte de l’illusion de sa toute puissance antérieure, où il était le créateur du monde ; quand il

découvre qu’il n’est pas le créateur, et qu’il dépend de l’objet pour sa satisfaction, les expériences

d’illusions antérieures sont réorganisées, conglomérées en une première représentation, qui est à la fois

représentation de l’idéal et en même temps représentation de l’idéal au moment où il est perdu.

C’est au moment où l’enfant découvre l’extériorité de l’objet et de l’auteur de son plaisir,

que les expériences antérieures vont être érigées en représentation d’un idéal à atteindre, à

« retrouver ».

Pensez au petit Aurum « moi tout seul » et même parvenu à l’âge adulte, c’est un « moi tout seul »

socialisé qu’il exprime « je suis le chef et je fais l’ordre et le monde… ! » et comme ce n’est qu’un

idéal, or le propre de l’idéal c’est de n’être jamais atteint, Aurum ne se remettra jamais de l’échec et se

suicidera plutôt que d’y renoncer ;« j’ai mal au coeur ? … je m’arrache le coeur ! »

Paradis subjectif / paradis objectif ?

L’enfant sort du narcissisme primaire, blessé, chassé d’une espèce de paradis premier, où plutôt l’idée

du paradis premier se crée au moment même où l’enfant est chassé de sa position subjective de

créateur de la satisfaction.

La représentation de l’idéal se forme au moment où il est subjectivement perdu, mais il n’est que

subjectivement perdu, puisqu’il n’a jamais existé objectivement ailleurs que dans l’illusion de l’enfant. C’est complexe, mais c’est le fond de la nature humaine, c’est le fond de notre quête. « Tout, tout seul, tout de suite, tout ensemble… »

C’est compliqué, car ce n’est pas parce qu’il n’a pas existé autrement que dans une illusion subjective

qu’il n’a pas laissé sa trace. La trace conservée est celle de l’illusion d’un paradis premier : c’est un

monde où on obtiendrait tout, tout de suite, tout seul, sans effort. Il suffit d’halluciner pour que ça

vienne, tout ensemble, pas de contradiction, pas d’opposition : tout de suite, aussitôt désiré, aussitôt

obtenu.

Le principe de plaisir comme idéal à atteindre

L’enfant s’est ainsi construit un principe de plaisir, en ressaisissant l’illusion subjective de ses expériences antérieures et en les portant à la qualité d’un idéal à atteindre.

Notre narcissisme repose sur une espèce de structure paradoxale fondamentale ; ce n’est pas étonnant

qu’il soit un peu difficile de vivre, et si difficile d’être heureux, parce que la constitution même de

l’organisation de notre rapport au bonheur repose sur une espèce de paradoxe en forme de leurre.

Chaque remède exprime une solution d’adaptation à cette quête d’un leurre dont on veut oublier qu’il

est un leurre. A chaque remède sa solution… on part en quête de la retrouvaille avec un idéal parfaitement impossible, puisqu’il repose simplement sur un effet de subjectivité psychique. Des solutions ?

Pour la Luèse, ce sera l’exercice d’un pouvoir (avec ses différentes modalités), pour la Psore, ce sera

dans le refuge d’engloutissement de l’oralité et de l’accumulation (Sulfur) ou au contraire le refus de

vivre les pulsions, érigé en idéal (Sepia), pour le Tuberculinisme, la solution ce sera de refuser la

scission moi/non-moi et de faire comme si l’idéal était là, à porter de la main de tous (« comment ?

mais vous ne le voyez donc pas ? laissez-moi vivre mon déni de la réalité, surtout ne me ramener pas

sur terre ! »…) et la Sycose dans le bouclier structurel, c’est peut-être la Sycose qui s’en sort le moins

bien ; quand à la cinquième diathèse (l’Adaptation), elle pédale pour « assurer » tous azimuts (refuge

du sommeil, de soucis ressassés pour essayer d’en tirer quelque chose de valable). 41

L’idéal comme premier effet de la réorganisation après-coup.

Cet idéal à essayer de retrouver, est donc l’un des premiers effets de la réorganisation après coup :

c’est le passage de l’expérience de satisfaction à quelque chose qui n’est pas l’expérience, mais sa

représentation…C’est donc une première forme de souvenir, la représentation c’est déjà une forme

de mémoire…

Garder au fond de soi la nostalgie du paradis perdu, savoir qu’il a pu existé, c’est bien… Mais faire

comme si on pouvait vivre cet idéal, c’est pathologique : c’est toute la différence entre un remède

adapté et décompensé ; si cet idéal représente une certaine forme du bonheur, c’est bien car ça signifie

que quelque part le bonheur est possible ; mais ne pouvoir vivre que dans cette forme d’idéal, c’est

courir à la déconvenue obligatoirement…

C’est terrible parce qu’à partir du moment où vous avez découvert que l’objet existait, vous ne pouvez

plus retrouver l’état antérieur, parce que vous avez changé (sauf les tuberculiniques = hypo structure

! C’est normal, car on ne peut construire de la structure sur un déni du réel comme « du béton sur

du sable »).

L’état d’avant, c’était avant que vous découvriez que l’objet existe. Une fois que vous avez découvert

cela, cette découverte est assez importante pour modifier votre position subjective (on ne peut plus

voir les choses de la même façon) : c’est un point important à comprendre, car il définit ce qu’est un

sujet et comment le sujet se modifie.

Comment la subjectivité du sujet change alors que rien ne change.

La psychanalyse joue fondamentalement sur une modification du vécu du sujet. Alors les gens

disent : « Alors comme ça on arrive, on vous parle et ça va tout changer… ? » et bien oui ! Non pas

parce que les choses vont changer, mais avant tout parce que ce qui va changer, c’est le rapport

subjectif à la chose… et c’est pour ça que l’homéopathie ça marche : parce que ça change le rapport

subjectif à la chose en permettant au sujet de prendre de la distance par rapport à la situation, au

mettant un stop au cercle vicieux, en les obligeant à se repositionner, en remettant de l’énergie et du

mouvement dans une situation bloquée. Mais la parole et la prise du remède sont pour moi indissociables dans cette thérapie. Car ils agissent en synergie… (voir dialogue « Le regard et la

parole » à la fin de l’ouvrage !)

A partir du moment où la représentation de l’idéal commence à se former, ce qui se forme du même

coup, c’est un représentation de l’objet : l’objet « du dehors » c’est la mère, l’objet « du dedans »,

c’est une représentation d’un premier état d’idéal ; à partir de ce moment là commence à s’organiser,

se construire la pulsion.

La pulsion commence à s’organiser comme visée de l’objet

Ce que j’essaie de vous dire, c’est qu’au moment même où l’objet est découvert au dehors, il se crée

cette représentation de ce vers quoi il va falloir tendre, c’est l’objet but de la pulsion ; alors la pulsion

commence à s’organiser entre l’état actuel, la source d’où l’on obtient maintenant la satisfaction ; ce

vers quoi je vais tendre est cette représentation de l’idéal : retrouver l’état qui me produisait le tout,

tout de suite, tout seul, tout ensemble !

LA CONFLICTUALITE ET L’ORGANISATION ORALE DE LA PULSION, LA PSORE Les maîtres mots de l’oralité : Moi/non Moi et Moi /l’autre objet

42

Première organisation pulsionnelle

avec la découverte de l’altérité de l’objet

Colère / agressivité – vécu de destruction et

culpabilité – première expérience de la

découverte de la réalité

Les conflictualités :

– amour /haine – dépendance/indépendance

→ ambivalence et culpabilité.

Le désir de communication intentionnelle

Les maîtres mots de la diathèse Psore :

« lorsque les sentiments s’orientent vers un

devenir (une espérance), ils ouvrent la voie

d’un accomplissement (= structurés dans un

but) : ils deviennent porteurs du pouvoir de

réintégration de la chair dans sa réalité

ontologique et sa vocation vraie (=on devient

humain)»… quelle merveilleuse définition de

la pulsion même que cette phrase reprise du

« Vade mecum d’homéopathie ! »

Première représentation de l’idéal : le sein, symbole idéal transféré sur la mère

A proprement parler, l’oralité commence quand il est pensable que s’organise véritablement une

première pulsion car il y a un objet-but (à peut près au moment de la post dentition). Il n’y

avait pas

de pulsions orales lors du narcissisme primaire, car il ne peut y avoir de pulsion qu’à partir du moment

où il y a un objet différencié du sujet (et les ouvrages qui vous disent le contraire font une erreur !).

L’état idéal étant en connexion directe avec les expériences de satisfactions antérieures, la première

représentation de l’idéal va être symbolisé à propos et à partir du sein… mais d’un sein idéal, celui

qui produit les choses dans toutes les formes du tout. A partir de ce moment là, où la représentation

interne de l’objet idéal prend la forme du sein, l’enfant va projeter ce sein idéal sur la mère, il va

transférer ce sein symbole de l’idéal sur la mère (car le sein dont il est question n’est pas le sein de

la mère, aucun sein physique de mère n’est à la hauteur d’un tel idéal…) Commence maintenant une

sorte de transit, premier circuit très important pour l’organisation de notre sexualité… Découverte de la conflictualité…. Et de la dépendance.

C’est compliqué, suivez-moi bien…. La mère découverte comme objet extérieur, devient en même

temps, le premier objet de transfert de l’enfant. Il va transférer sur elle l’image de son narcissisme

primaire perdu, l’image de son paradis terrestre constitué quand il a été perdu… Que croyez vous

qu’il se passe quand l’enfant commence à transférer sur la mère l’image du sein idéal qu’il a constitué

à partir de ses expériences du narcissisme primaire. C’est à dire à partir du moment où la mère

commence à être le dépositaire de son narcissisme et de sa satisfaction à atteindre : c’est là que

l’enfant découvre la dépendance…

Et en même temps que la dépendance, il découvre la conflictualité…dès que son moi commence à

exister et qu’il commence à différencier l’objet du moi, l’enfant entre dans un monde marqué fondamentalement de bout en bout par la conflictualité (et si Phosphorus refuse de se différencier de

l’objet, c’est bien parce qu’il ne peut assumer la conflictualité… !)

L’enchaînement des conflits

Examinons maintenant comment les conflits s’enchaînent : cette conflictualité à l’état naissant n’est

pas réservée au début de l’organisation de l’oralité ; c’est une conflictualité matricielle, un cycle

conflictuel qu’on retrouve tout au long de notre vie sous des formes différentes. En fait c’est un

enchâssement de trois conflits: le conflit d’ambivalence, le conflit entre la voix interne et la voix

externe, et le conflit lié aux auto érotismes.

Découverte de l’altérité → ambivalence → dépendance

Un beau jour donc, la conflictualité arrive avec un premier conflit lié à la découverte de l’altérité,

c’est le conflit d’ambivalence, intriqué au vécu de dépendance « objet (= sein idéal projeté sur la

mère), tu m’apportes satisfaction, je t’aime ; objet, je dépends de toi, je te hais ». « Mère, je t’aime

car tu es porteuse de cet idéal projeté sur toi et tu m’apportes de la satisfaction ; mère, je te hais, car

je dépends de toi, tu peux me faire souffrir du manque… » Cette satisfaction qui vient du dehors, est

une blessure pour le narcissisme du sujet. A la fois simultanément et contradictoirement l’enfant a

un mouvement positif d’amour et un mouvement négatif de haine pour le même objet, c’est ce qu’on

appelle l’ambivalence. Cette dépendance vécue par l’enfant est une dépendance radicale, elle est

43

connectée à l’état de détresse : la naissance du sujet s’effectue non seulement dans la haine mais

dans la détresse et un sentiment d’impuissance…

Je vous confronte à des choses qui ne sont pas faciles à penser. Le conflit d’ambivalence est notre

conflit central, celui qui va nous accompagner tout au long de notre vie amoureuse, dans toutes nos

relations affectives un peu intenses ; certains(es) d’ailleurs n’acceptent pas la dépendance liée à

l’ambivalence, donc l’attachement, la source de ce refus est ici, elle a été trop douloureusement vécue

à cet âge. Au premier plan est l’amour, la haine en est la conséquence seconde derrière l’ambivalence…

Rendre le conflit d’ambivalence moins radical…

Comment va t on élaborer le conflit d’ambivalence pour le rendre moins radical ?

– quand on dit «le paradis sur terre, c’est la mère», à ce moment là on est complètement tourné

vers elle…

– quand on dit «je me souviens d’un paradis que j’ai connu», on est tourné vers soi…

Deux directions possibles de la libido

Il y a là l’amorce d’un choix, d’un conflit entre deux directions de la libido : la libido tourné vers

l’objet et celle tournée vers le moi. C’est ce qu’on appelle l’auto érotisme, c’est ce qui se passe

probablement lorsque l’enfant suce son pouce, un peu rêveur…

donc il y a conflit entre deux types de trajet :

– vers l’objet, acceptation de la dépendance

– vers soi, « l’objet au dedans », essayer de rendre présent en soi l’objet lui-même par l’évocation

hallucinatoire.

C’est quelque chose que l’on connaît à l’âge adulte quand l’évocation du souvenir fait revenir toute la

situation (on s’évoque l’histoire d’une blague que l’on connaît, on en rit tout haut, retrouvant la

naïveté première). La puissance évocatrice de la mémoire est l’héritière en quelque sorte de cette

fonction auto érotique, comme si on se présentait de nouveau ce qui s’est passé avant.

Pour atténuer le sentiment de dépendance…récupérer une partie de l’estime de soi…

Donc cet auto érotisme permet à l’enfant d’attendre un peu, et en quelque sorte en se faisant plaisir, il

atténue le sentiment de dépendance. Il récupère, si j’ose dire, une partie de l’estime de soi…Vous

voyez alors que le narcissisme passe par l’auto érotisme : l’auto érotisme est une manière de retrouver le temps qui précède la désillusion première. Quand on est dépendant on est très en

colère

avec une mauvaise image de soi.

C’est donc le deuxième conflit qui s’est engrené sur le premier :

– le premier, c’est le conflit lié au sentiment de dépendance donc d’ambivalence,

– le second, va avoir lieu entre les mouvements de refus de la dépendance, qui vont mobiliser les auto-érotismes.

→ conflit entre la voie du refus de la dépendance et celle de son acceptation.

→ conflit entre la voie hétéro érotique (celle qui passe par l’objet) et la voie auto-érotique dans

laquelle l’enfant en se souvenant du plaisir ancien, cherche à se donner une satisfaction d’attente

suffisante.

Derrière l’acceptation de la dépendance, on va trouver tout le processus

de développement du moi.

J’explique : si l’objet est important parce que c’est lui qui apporte la satisfaction, alors ce qui se

développe, c’est l’attention à l’objet. Il devient précieux de le repérer, de bien le voir, bien l’entendre,

le reconnaître => on va alors développer la perception, la motricité, pour se déplacer vers l’objet.

L’enfant va développer sa communication intentionnelle (les gazouillis comme des appels). Quand

on évoque en psychanalyse le primat du principe du plaisir, c’est cet engendrement de plaisir qu’on

veut décrire. C’est à dire que la perception, la communication ne se seraient pas développées si elles

n’avaient pas pris au départ le sens d’une recherche de l’objet de satisfaction. Après ça se charge

d’autres choses mais à l’état naissant, l’investissement de la communication ne peut se faire qu’à partir

du plaisir et de la recherche de l’objet.

44

Le plaisir que je me donne … élaboration de la culpabilité…

Troisième conflit… compliquons encore un peu les choses : l’auto érotisme abrite aussi un conflit

intrinsèque et interne. Ce qu’on appelle le narcissisme secondaire : à ce moment là, l’auto érotisme

« est repris aux objets ». Ça veut dire que : quand l’enfant a transféré la représentation idéale du sein

sur la mère, le plaisir qu’il se donne est ressenti comme s’il était repris à l’objet, comme si l’objet en

était privé : comme si le plaisir que je me donne à moi même, il était pris sur l’autre et contre l’autre : cette notion est une des clés de l’évolution et de l’élaboration de la culpabilité. Elle est

accompagnée de la crainte que l’objet n’exerce des représailles. Cette dimension s’ajoute au fait que

l’auto érotisme se développe en l’absence de l’objet et donc dans un moment où l’enfant a toute raison

d’en vouloir à l’objet de n’être pas là, qu’il doit donc intégrer cette dimension agressive.

Le noyau de culpabilité lié à la masturbation, lié à la pensée, lié au plaisir (Sycose) se constitue autour

de ce fantasme de base : ce que je me donne à moi-même, je le prends à l’autre…

Réactions de l’environnement

Notre élaboration et l’évolution de notre capacité de nous approprier des possibilités de plaisir, va se

jouer autour de la manière dont la réalité extérieure et la relation aux parents, va venir démentir

que le plaisir que nous nous donnons, nous le prenons à l’autre.

Cette problématique de l’auto-érotisme est générale et ne cesse de nous habiter tout au long de notre

vie, où nous avons besoin de venir vérifier l’impact du fantasme de dépossession. Chacun de nos

acquis, chacune de nos appropriations s’accompagne du fantasme d’en avoir privé l’autre, de l’avoir

détruit chez l’autre et s’accompagne de la vérification qu’il n’en est rien… or, il n’en n’est pas

exactement rien…pour le petit enfant…

Chaque fois que l’enfant s’approprie une nouvelle possession, quelque part en gagnant en autonomie,

il en dépossède la mère ! Les parents se sentent à la fois fiers et atteints de cette dépossession. Ils

sont subjectivement atteints et c’est important ; car c’est cette atteinte qui permet à l’enfant de vérifier

la réalité de son acquisition. Si les parents sont indifférents, l’enfant n’aura pas l’impression d’avoir

conquis quelque chose. Il faut en plus que l’enfant sente que ses parents sont atteints mais pas détruits

par ces progrès : la relation de l’enfant à son environnement va se transformer dans un tel processus

marqué par ce jeu de reconnaissance paradoxal.

Résumons la dialectique de ces 3 conflits, qui sont plutôt les 3 parties d’un même conflit : « Moins le sentiment de dépendance est aigu, moins la haine de l’objet (qui est lié au sentiment de

dépendance sera aigu). Plus les auto érotismes de l’enfant marche bien, plus son estime de luimême

est importante ; plus elle est importante, moins son sentiment de dépendance est aigu ; moins ce sentiment est aigu, moins il hait l’objet ; moins il hait l’objet, meilleure est la relation avec l’objet ; meilleure elle est, plus les auto-érotismes seront bons, satisfaisants pour l’enfant ; plus son

estime de lui-même va se développer, moins la haine de l’objet sera importante. Ça crée une boucle

de rétroaction positive.

A l’inverse, plus le sentiment de dépendance à l’égard de l’objet est aigu, plus la haine de l’objet va

être importante, il a trop manqué ; plus l’objet manque, plus le sujet est blessé ; plus il est blessé de

souffrir autant du manque, plus l’objet est mauvais pour lui puisqu’il le blesse par son manque,

donc l’objet sera haï. Plus l’objet sera haï, plus la relation avec l’objet sera conflictuelle… » C’est l’espèce de cercle terrible de la vie précoce, plus ça se passe bien, plus ça évolue bien et inversement…

Accepter de n’être que ce que nous sommes

Nous venons d’aborder l’oralité, le début du narcissisme secondaire : tout le trajet qui s’ouvre maintenant va être la prise de conscience de plus en plus affirmée de l’altérité de l’objet, de son

existence séparée et simultanément l’acceptation à laquelle il va falloir se résoudre de plus en plus :

sortir d’une position où nous sommes tout, pour arriver à accepter de n’être que ce que nous sommes ; sortir de cette position pour être soi.

45

Premiers temps de l’oralité : un apprentissage, une découverte des lois de l’objet, celles qui président

aux relations avec l’objet, comment on peut agir avec lui et sur lui… petit à petit notre petit homme va

quitter le monde de l’oralité pour entrer dans le monde de l’organisation anale.

Coucou maman… ! Je suis caché ……

Le petit homme va gagner en autonomie et se faisant il va courir partout, il se cache et disparaît aux

yeux de la mère : ce processus va être révolutionnaire… parce que l’enfant va commencer à pouvoir

faire vivre à sa mère ce que celle ci lui faisait vivre antérieurement lorsqu’elle disparaissait de ses

yeux, de son contrôle… cette capacité nouvelle qui représente le concept de retournement va permettre à l’enfant de réorganiser l’ensemble de ses expériences passées d’une autre manière. C’est

cette revanche, ce retournement qui va caractérisé ce qu’on appelle l’analité.

Résumé du chapitre sur l’organisation orale de la pulsion

– La découverte d’un objet-but permet l’organisation de la première pulsion

– Première représentation de l’idéal : le sein, symbole idéal transféré sur la mère

– La découverte de l’altérité de l’objet élevé à la position de symbole crée une dépendance lié au manque éventuel

– Donc un sentiment simultané et contradictoire d’amour et de haine qu’on appelle l’ambivalence lié à la dépendance → Sentiment de détresse et d’impuissance

– L’enfant cherche à atténuer cette dépendance et à recours à « l’objet au dedans », c’est à dire aux autoérotismes – Mais ce plaisir qu’il se donne …. Fait naître un sentiment de culpabilité

– Car ce qu’on se donne à soi… ne le prend-on pas à l’autre ?

– Tout va donc dépendre des réactions de l’environnement

– Qui doit faire ressentir à l’enfant qu’il a pris acte de cette démarche d’indépendance, que ça le touche,

mais qu’au fond il est fier

– Ça permet à l’enfant de vérifier la réalité de son acquisition.

→ Se résoudre à sortir d’une position où on est tout pour accepter de n’être que ce que nous sommes…

Anna et les siens

Anna a 9 ans ó ; elle exprime son monde intérieur au travers d’histoires imaginaires… aînée de la

fratrie et elle se vit comme un soutien pour sa mère ; elle garde un silence de protection vis à vis de sa

famille et ne signale rien qui puisse mettre sa mère en difficulté… Elle a un besoin fondamental de

s’appuyer sur un lien d’amour maternel pour rester psychologiquement vivante et en capacité de

grandir… mais elle est sans cesse en recherche d’élaboration de relations intra psychiques et de liens

inter relationnels… Elle se pose beaucoup de questions : Quand sait-on qu’un adulte dit la vérité ?

doit-on croire la parole de l’autre ? Est ce que ma mère a toujours raison ? Vais-je être punie si je ne

pense pas comme elle ? Qu’est ce que maman va penser ?

Elle n’a aucune garantie de protection ni de cohérence affective et éducative… Anna vit très mal la

nouvelle relation de sa mère avec un nouveau partenaire… c’est un tiers intervenu dans sa relation

avec sa mère, et elle cherche à se protéger de sa propre douleur face à l’obligation d’expérimenter une

forme d’indépendance affective ; amour-haine, il y a beaucoup de tensions à la maison ; elle essaie

d’être raisonnable mais se sent en danger… écartée…

Anna se rend bien compte qu’elle doit changer … la présence d’un nouvel homme à la

maison a fait

surgir des évidences nouvelles, des éléments qui restaient latents en son absence. Plus sa mère lui

manque, plus elle est en colère contre cette maman qui l’écarte, plus les relations familiales sont

difficiles…

Alors elle investit beaucoup son travail scolaire, s’occupe de ses petites soeurs et organise son espace

dans la maison ; elle a « sa » chambre, ses opinions bien à elle… elle s’autorise des « avis » personnels, elle a un petit cahier auquel elle confie ses désirs, ses plaisirs et ce qui la choque autour

d’elle : elle a intégré la loi de la « différence », elle a bien conscience que le changement était inévitable mais culpabilise de ne pas s’occuper assez de ses petites soeurs (dépendantes d’une mère qui

n’investit plus la relations mère-filles) .

C’est dur de grandir pour une petite Sepia… même si on y gagne l’autonomie…

46

• L’Oralité version homéo : la Psore

Manger pour se faire plaisir, pour se consoler.

La bouche, première zone érogène, est sollicitée lors des phases de frustrations ou d’émotions mal

vécues. Les jouissances orales sont alors une réponse à l’angoisse et un remède à la souffrance.

Psore = découverte de l’altérité, auto ou hétéro érotisme, dépendance-indépendance.

Dans la petite enfance, la réponse maternelle aux pleurs du nourrisson et à son mal être est le biberon

et la satisfaction alimentaire. Pleurs = nourriture = consolation.

NUX VOMICA

Problématique de base :

Nux vomica (s) aime ce qui se voit, ce qui le pose aux yeux des autres. Il a besoin que soit reconnue sa

puissance (sexuelle ?) autant que son pouvoir. Il se pose comme un homme tonique, fonceur, viril et

conquérant, auquel tout réussit et qui ne connaît pas l’échec… il a toujours un bon plan pour avoir le

meilleur prix… A lui « On ne lui l’a fait pas » !! Ses conquêtes (de tous ordres) sont pour lui source de

fierté et de satisfaction. Multiplie les signes extérieurs de la virilité : comme Platina, il donne à voir.

Lorsque son agressivité existentielle, son ambition, ne trouve pas de tremplin suffisant dans sa réussite

professionnelle, il fait un usage déraisonnable des stimulants artificiels pour faire face à cette tension :

déséquilibre au niveau digestif et nerveux. Intoxications digestives qui le remplissent d’une angoisse

disproportionnée. Et qui sont comme une sorte d’élimination indispensable à un mode de vie le

conduisant parfois à des conduites suicidaires. Crampes, sensations d’engourdissement, antipéristaltisme

ascendant. Alors réduit à l’immobilité, il se fait geignard, peureux, anxieux…

Ce qui témoigne en fait de son immaturité : sa boulimie de puissance, de louanges, son besoin d’être

en toutes choses le meilleur, sont comme des souhaits infantiles. Comme ses colères, sa facilité à

injurier et mêmes ses crises de désespoir.

Il veut tout… tout de suite, tout ensemble : il ne supporte aucune limitation à ses désirs, ni dans le

temps, ni dans l’espace. Il vit très mal le vieillissement comme limitation à ses possibilités, à son

sentiment de puissance, et au maintien de ses illusions.

La prescription d’un régime alimentaire lui permettra de retrouver l’envie de réaliser : travailleurs,

tenaces, efficaces, le bien être que lui apportera une meilleure hygiène alimentaire, lui permettra

d’accroître son activité (et d’être performant), sa capacité de mémoire, ce qu’il apprécie particulièrement.

Par ailleurs, quand ce patient présente des troubles digestifs, tout son état général est affecté (éructations, sensation d’étouffement, migraine, nez bouché, hypertension, congestion et stase hépato

portale, constipation, hémorroïdes, cirrhose …). Une bonne gestion alimentaire aura donc un retentissement impressionnant et très favorable sur son état général.

La psychothérapie lui permettra de souffler et de recharger ses batteries, rapidement adepte et accro à

ce procédé commode pour lui pour récupérer son énergie. Et lui éviter les états d’épuisement. Il pourra alors détacher son esprit des questions de détails qui l’assaillent en permanence. Il pourra

retrouver un bon sommeil en apprenant à se mettre en situation de repos émotionnel. SULFUR

Problématique de base

Ce jouissif euphorique camoufle sa déprime sous jacente par une tendance particulière à manger ou à

boire plus qu’il ne faudrait. Boulimique par excès, il exprime son désir de manger la vie, par peur

d’être mangé par elle !

Frustré d’ « être », il exige un plus d’ « avoir ». Uniquement soucieux de vivre ses pulsions, de la

satisfaction immédiate de ses désirs, il ne peut différer. C’est une personne « simple », qui va droit au

but, pas très subtil, car pour lui, (elle) la meilleure solution est toujours la plus directe. L’avenir peut

être menaçant, il faut se dépêcher de profiter (c’est monsieur « plus ») : « Ce qui est à moi, est à moi et

ce qui est à vous est négociable ». Peur de manquer.

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Etre son thérapeute n’est pas chose facile : vous devrez lutter contre de très mauvaises habitudes, c’est

un adepte du sport devant la télé avec la canette de bière et les chips (!) ou du dernier verre au bistrot

avec les copains, avant de rentrer dîner chez lui avec mme Calcarea carbonica.

Il ne voit pas la nécessité de maigrir, ni de surveiller son régime alimentaire, sauf après les premières

alertes cardiaques, ses premières défaillances sexuelles et/ou un taux de cholestérol au plafond (quand

le contenu du tube de prélèvement sanguin ressemble à de l’irish coffee). Bref, il ne fera d’efforts que

si il ne peut faire autrement….et prendra vos prescriptions pour une punition

La psychothérapie : il sera d’accord pour essayer, pas trop convaincu de l’utilité de ce travail… « et si

je vous proposais une technique simple pour vous rendre autonome, et obtenir un « plus » de plaisir

? » A vous de lui démontrer que s’il est moins pressé, que s’il peut « différer » grâce à la technique, (le

plaisir est dans l’attente !!) ses résultats et ses gains seront meilleurs.

SEPIA

Sepia (mg) mince : Psore (découverte de l’altérité, ambivalence) + Luèse (pulsions mentalisées.

perfectionnisme, désir d’action) → charnière : la maternité (exacerbe le désir fusionnel) Idéal du surmoi… obsessionnelle dans son comportement apparent, toute centrée sur un perfectionnisme rigoureux (toujours maintenir une image de soi inaccessible ?). Somatisations :

difficulté existentielle de Sepia, en proie à son identification conflictuelle et à ses problèmes oedipiens.

Elle va faire alterner ses somatisations et si elle n’en parle que sur un mode paradoxalement discret,

elle va pourtant très particulièrement attirer le regard par cette discrétion même. Symptômes d’un

« trop intériorisé » et d’un « pas assez dit ». Alterne un trop actif, un trop changeant, et un trop

sthénique avec des phases de dépressions asthéniques et aboulique qui l’épuisent. Sentiment d’un

manque fondamental et impossibilité à atteindre une sorte d’idéal absolu…

Variabilité de l’humeur, pensées moroses. Intolérance à la contradiction. Comportement imprévisible

et paradoxal : fuit la consolation alors qu’elle en a tellement envie.

«Apparemment indifférente et rejetante, il faut aller la chercher sous son masque et sous le jeu qu’elle

se joue à elle-même» (Dr Zigel). Elle peut laisser tout tomber et pourtant se montre d’une constance

remarquable. Rien apparemment ne l’émeut et pourtant elle est d’une sensibilité à fleur de peau ; elle

rejette le contact et y aspire !

Elle affiche le mépris de toute thérapeutique et pourtant elle est fidèle si elle pense avoir trouvé une

oreille attentive et respectueuse = aspect contradictoire.

→ besoin de chaleur et de contact / isolement et enfermement.

Ambivalence amour/haine… dépendance/indépendance

Perfectionnisme rigoureux envers ses enfants : mais elle va paraître une mère distante et éloignée alors

qu’il lui sont si précieux .. !, elle s’efforcera d’être détachée par peur d’être attachée. Parfois difficulté

de Sepia par rapport à son propre enfant de sexe féminin (ce qui réveille tous les conflits et les contradictions que sa propre mère lui a fait vivre)

Relations conjugales : là aussi contradiction entre son refus des contacts et sa constance et son dévouement. Perfectionnisme méticuleux mais souvent insatisfaction du partenaire.

A cause de cette ambivalence dépendance/indépendance, Sepia va se plier à ce qu’on attend d’elle

dans une sorte de soumission masochiste à l’idéal du surmoi. Sa rigueur, son sens du devoir, son

mépris de la fatigue ne sont que la conséquence de la quête d’une image idéale…

Sepia est ainsi à la recherche d’un idéal qu’elle place au niveau de son surmoi, et n’éprouve le plus

souvent que de l’insatisfaction et du manque. Alors elle garde entière sa quête de l’illusion ! Sepia choisit ses partenaires en fonction de qualités prêtées par son fantasme, et elle semblera s’incliner devant lui…Pour lui, elle ne sera que rigueur, perfectionnisme défendant ses thèses et ses

idées, se montrant indispensable, en pensant combler un manque chez l’autre : l’homme étant un

« objet » à faire briller !!! Idée fantasmatique qu’elle est ce qui manque à l’autre et qu’elle est capable

de lui offrir…(comme Lachesis ?) 48

Personnalité ambivalente, cherche à se faire aimer de la mère, tout refusant de lui ressembler. Le

désir « d’acheter » l’amour maternel, peut conduire, là aussi, à des conduites de dépendance et

l’alternance « amour-haine » difficiles à gérer. Désir plus ou moins reconnu d’être à la fois : – comme un homme, pour plaire à papa, un père idéalisé qui voulait un petit garçon, père mythique

donc évidemment inaccessible…Pour Sepia le problème essentiel dans l’édification de sa personnalité

va se situer au niveau de l’image du père. Père idéalisé ou père idéal, ce qu’elle recherche c’est un père

complet qui n’existe que dans son fantasme (découverte de l’altérité et de la triangulation).

– comme une femme mais pas comme sa mère, qui s’est révélée si tôt insatisfaisante. Souci de perfection et d’un corps qui obéisse à ses exigences.

Elle a sacrifié sa féminité à son père. Alors, elle perd parfois dans l’apparence toute forme de « personnalité ». Peut être pour garder le fantasme inconscient de rester l’enfant préféré de son parent.

Image du père, image du partenaire : soumission à la règle, à un mari. Recherche le regard et l’amour

(composante narcissique) auxquels elle s’identifie. Lutte permanente contre ses émotions qui l’épuisent.

En résumé : Sepia exprime une quête perpétuellement renouvelée, la recherche de l’idéal, le maintien

de l’insatisfaction, pour maintenir intacte l’illusion de l’existence du père idéalisé qui va la « reconnaître ».

Problématique oedipienne : identification au père, à l’homme ou au garçon dont elle est persuadée

qu’elle doit le remplacer auprès de ce père (qui désirait un fils).

Personnalité fragile et sensible, très vite détachée de sa mère (tout au moins apparemment) cause de

son anorexie, sa tristesse, sa difficulté à nouer des contacts, le vécu d’incapacité à être aimé. Et de son

enfance, de son adolescence douloureuse.

Paradoxale, insatisfaite, tendue dans sa difficulté à être femme, mais toutefois femme sensible et

attachante dans son désir de bien faire et d’être aimée…

Rapport à la nourriture : Faim canine suivie de périodes de jeûne, ou de vomissements d’un type

particulier: désir de conserver son aspect androgyne, ne pas laisser aux signes de féminité se développer (seins, fesses). Déteste se sentir le « ventre plein » (comme une femme enceinte ?) car elle

veut croire qu’elle est libre de toutes entraves. Adepte de la gym à tout va, marathonienne, jusqu’au

boutiste, elle se lance sans arrêt des défis. Désir de contrôler son aspect corporel.

Elle aime les protéines car elles calment la faim et lui permettent d’avoir de l’énergie et le ventre plat.

Les contrariétés vont lui couper l’appétit, ou la faire vomir et ce sont plutôt les périodes de détente qui

sont propices à un laisser aller alimentaire.

Psychothérapie : Bonne réponse, car exigeante, elle va tenter de bien identifier ses difficultés et de

travailler avec vous. Vous en sera reconnaissante, l’ego du praticien est valorisé.

« Quel est votre idéal et comment envisager vous de l’atteindre ?…grâce à votre « travail » personnel,

vous pourrez y parvenir ». Et vous y parviendrez certainement avec elle, car perfectionniste, elle ira au

bout de vos demandes et fournira les efforts nécessaires.

Sepia tuberculinisme (désir fusionnel) + psore (découverte de l’altérité)

Obèse, elle a décidé de ne plus lutter. Sepia est aux prises avec ses difficultés identitaires et son

positionnement face à son désir et à son rôle de femme (ambivalence auto ou hétéro érotisme, mon

plaisir vient de moi ou vient des autres ?)

Sepia obèse, c’est le portrait type de la « mère juive » épuisée… polyphagique, elle cherche dans la

nourriture à se donner de l’énergie, dans un désir de mettre à l’intérieur de soi, pour garder en soi

(confusion nourriture/enfants). Problématique toujours vécue sur un fond dépressif (obésité compensatoire) .

Psychothérapie : oui, pour trouver un sens à sa vie quotidienne et à son ambivalence quant à ce qu’elle

désire vraiment : n’être qu’une mère, mais la meilleure (perfectionniste), envahissante avec ses enfants

(« louve »), et cherchant dans ce rôle (épuisant !) un sens à sa vie ! D’ailleurs incapable de laisser ses

enfants gagner en autonomie, elle va s’immiscer dans tous les actes de leur vie. Fantasme de « dévoration » (psorique), véritable « ogresse affective », de même qu’elle dévore ses petits de baisers

49

(oralité), elle est perdue si elle est mise à l’écart par la belle-fille qui voudrait trouver sa place d’épouse auprès du cher petit devenu grand : « C’est mon fils… il est pas beau mon fils ?» Consigne de travail : « Parlez moi de vos enfants ! … » et à partir de là, tenter de lui faire envisager

une vie « pour elle » « Ils sont donc grands maintenant ces petits, qu’allez-vous entreprendre pour

vous toute seule… eux et vous, c’est la même chose ? ». Observer que dans le discours et la vie de

Sepia, le conjoint est rarement présent (rôle de géniteur, vite écarté ?)…

Vous devrez tenter de mettre de la distance entre elle et ce qu’elle vit comme le prolongement d’ellemême

(les enfants)… une part d’elle-même : ne pas oublier que l’on est sur l’axe de la découverte et de l’acceptation de l’altérité… et le désir fusionnel (vivre dans l’indifférenciation, idéal du nourrisson

et de la jeune mère) est le blocage essentiel à l’acceptation d’un autre différent de soi, tout en étant un

prolongement de soi même. C’est le vrai travail de dé fusion qui est imposé par les faits à toutes les

mères, mais qui est si difficile à accepter pour Sepia.

Un appétit d’ogre !

Jean Pierre est restaurateur… il a la cinquantaine florissante et il mêne son affaire sans faiblir depuis

30 ans. C’est une célébrité dans sa région et son établissement est reconnu par les guides touristiques.

Il dirige les cuisines et son équipe sans faiblir depuis plusieurs années…Sa famille, ses

proches

travaillent sous ses ordres, le patron c’est lui.

Il a parfois tendance à trop en faire, mais la clientèle adore ça, et puis son embonpoint atteste de la

qualité et de l’abondance de sa cuisine.

Il a un pré diabète, son père est mort à la cinquantaine d’un accident vasculaire. Attention, lui a dit son

médecin, un régime s’impose. Incapable de se restreindre, il a préféré se faire poser un anneau gastrique… ça a marché, il a perdu 15 kg ; mais il trouve la vie beaucoup moins agréable !

50

La réorganisation anale de la pulsion et le monde du moi :

de la psore vers la Luèse .

Grâce en particulier à l’auto érotisme, le sentiment de dépendance de l’enfant à l’égard de son environnement va être atténué : la capacité de se soustraire à la vue et à l’action

directe de la mère va permettre à l’enfant de traiter sur le mode du retournement

une partie du résidu de ses expériences négatives de dépendance passive

→ cette réorganisation de la subjectivité tourne autour d’une nouvelle possibilité d’élaborer la dépendance et la passivité, les 2 étant ici liés.

L’analité, c’est donc avant tout, une autre position subjective pour l’enfant, par rapport à ses selles qui vont devenir le lieu d’un transfert par retournement des propriétés de l’idéal

Analité : parce que la relation autour du pot et de l’objet fécal symbolise l’ensemble de la réorganisation subjective que l’enfant va vivre à ce moment là → l’analité va traiter le sentiment d’être mauvais qui n’avait pas été intégré par l’organisation orale… ces expériences passives d’attente qui restaient potentiellement blessantes vont pouvoir être traitées par l’analité.

L’idéal transite du sein vers l’objet fécal…

car, ce qui sort, cet objet, il en est le créateur et il est maîtrisable.

Le nouveau roi, il trône sur son pot…et c’est lui qui est maintenant porteur de l’objet du désir de l’autre.

L’objet fécal est l’héritier du temps du narcissisme primaire

→ Quand c’est dedans → tension = vécu de dépendance /à l’objet → c’est mauvais

→ Quand ça sort → ouf ! = la source de déplaisir est transformée en principe de plaisir Réactions de l’environnement :

c’est par la capacité de l’environnement à tolérer une certaine passivité, une certaine attente à l’égard de l’enfant que celui-ci va se sentir investi d’un pouvoir

L’enfant petit à petit va être capable de contrôler, maîtriser sa production sphinctérienne → il vivra la présence de ce qui pousse en lui comme le signifiant d’une force qu’il tient et qui le tient (Lycopodium), d’une force « moi ». Ca pousse, c’est fort, il est fort, il est le maître du monde. Il est puissant en lui, mais aussi sur l’autre.

Petit à petit, à partir de cette organisation il va différencier la partie et le tout. Car, si le petit enfant attend trop, quand ça pousse, les tensions montent :

le tyran est tyrannisé à son tour ! et alors, c’est la défaite, ça sort tout seul ! → double sentiment de perte : sa force de maîtrise l’a abandonné,

et sa mère s’éloigne avec la crotte dans le pot, qu’elle jette en plus ! Il va falloir trouver le bon rythme, le bon moment

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Plus tard, je serais pompier (avec une voiture rouge) dit le petit Lycopodium…

Moi, je serais danseuse, dit la petite Pulsatilla

Moi je serais banquier, dit le petit Argentum nitricum

Et ben moi, je serais Président de la république dit le petit Aurum

Et moi j’aurai une grande robe blanche pour me marier dit Melle Pulsatilla…

Moi je serai astronaute dit Mr Phosphorus …..

Moi je serai une femme qui commande aux hommes, dit Mme Sepia…

Analité (suite)

Quand l’enfant fait attendre, il éprouve ce qu’est le moi

→ il transforme un rapport de force, en rapport de sens…

Au début, quand il lâche sa crotte, il a l’impression que son intérieur part avec…, il confond le dehors du dedans, une partie de lui part avec ses selles ! et provoque un sentiment de vide.

Petit à petit, chaque zone se différencie, mais aussi tend à s’autonomiser, à se morceler…

Alors à mesure que le processus de différenciation se déploie, va grandir aussi l’angoisse de ne pas pouvoir tout tenir ensemble.

1 -Tout garder au risque d’éclater ?

2 – Accepter de lâcher une partie pour sauver le tout ?

3 – alors utiliser cette discrimination partie/tout pour gagner le droit au choix ?

Rôle primordial de l’environnement qui accompagne l’enfant dans son développement. Eduquer l’enfant … c’est à dire :

– lui apprendre à tolérer une certaine passivité ( et apprendre cela par identification)

– mettre en place les premiers éléments du surmoi

Les enfants vont de voir apprendre à rencontrer la limite, le non et couplé à ce premier élément, la capacité de différer :

→ ce qui va donner le : « non, non tout, non pas tout de suite, plus tard … »

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LA REORGANISATION ANALE DE LA PULSION ET LE MONDE DU MOI DE LA PSORE VERS LA LUESE

Les maîtres mots de l’analité :

Aspects Psore : Moi et mon caca

Maîtrise et domination

L’objet idéal transite du sein idéal (la mère)

vers le bâton fécal

L’angoisse de morcellement – le tyran

tyrannisé par sa propre tyrannie – pouvoir

tolérer une certaine passivité, organiser des

compromis : discerner le bien du mal « tout est

permis, mais tout n’est pas utile » – distinguer

le « trop fort », le « pas au bon endroit »

(maître mot de la psore)

les rythmes biologiques

Aspects Luèse : les premiers éléments d’un

surmoi – la première forme élémentaire de

limite – le « non » organisateur : « non tout,

non tout de suite, non tout seul, non tout

ensemble » → l’intériorisation du non → la

promesse du retour différé du même →

l’organisation en fonction de « différé » et du

« non tout »

Le conflit entre tout et rien → la

différenciation de la partie et du tout

Les capacités de symbolisation

Bon dedans / mauvais dehors et inversement

La revanche ?

Grâce à l’auto-érotisme en particulier, le sentiment de dépendance de l’enfant à l’égard de son environnement va donc être relativement atténué. La capacité de se soustraire à la vue et à l’action

directe de sa mère, va permettre à l’enfant de commencer à traiter sur le mode du retournement, une

partie du résidu, du reste de ses expériences négatives de passive dépendance… il va donc faire vivre à

son entourage, lui faire subir de manière symbolique mais non moins effective, ce qu’il a vécu, lui.

Cette réorganisation de la subjectivité tourne autour d’une nouvelle possibilité d’élaborer la dépendance et la passivité, les deux étant ici liés.

Réorganisation subjective de l’enfant

Ce qu’on appelle analité, c’est d’abord et avant tout une autre position subjective pour l’enfant. On

l’appelle analité parce que la relation autour du pot et de l’objet fécal symbolise de manière prototypique l’ensemble de la réorganisation subjective que l’enfant va vivre à ce moment là. Il faut

que vous compreniez bien que c’est ce qui reste en souffrance concernant les déchets, le sentiment

d’être mauvais lié à ce qui n’a pas pu encore être intégré dans la première organisation pulsionnelle, celle de l’oralité, c’est bien du traitement en quelque sorte de ce reste là, dont il va

s’agir au moment de l’analité.

Ce qu’il faut que vous compreniez aussi, c’est que pour un certain nombre de raisons que je vais

essayer de retracer devant vous, il va y avoir une transformation du vécu subjectif de la relation de

l’enfant à ses selles : celles ci vont prendre un sens différent, mais en fonction justement de leur sens

relationnel.Tout d’abord, la zone anale est porteuse d’excitation et de plaisir ; mais surtout, c’est à

cause des possibilités relationnelles que donne cette zone, que l’analité va devenir organisatrice et

réorganisatrice de l’expérience humaine, qu’elle va pouvoir devenir le lieu d’un transfert par retournement des propriétés de l’idéal.

→ Dans l’oralité, c’est l‘objet qui faisait attendre et mettait l’enfant dans la dépendance du « bon

vouloir » de l’objet ; dans l’analité, c’est l’enfant qui va faire attendre l’objet,

le rendre dépendant de son bon vouloir à lui…

En quelque sorte, il prend sa revanche, c’est à dire qu’il tend à retourner la situation à son avantage;

mais ce qu’on décrit du comportement sur le pot, concerne en fait de nombreux aspects de la vie

relationnelle de l’époque.

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L’idéal transite du sein jusqu’à l’objet fécal

Je vous avais expliqué que la première formation de ces représentations de l’idéal s’effectuait au sortir

du narcissisme primaire, sous la forme d’une réorganisation des expériences antérieures qui prenaient

alors le statut d’une représentation. Je vous avais dit aussi que cette représentation de l’idéal était

transférée sur le sein qui devenait le symbole de cet idéal…il va se produire un deuxième transfert de

ce qui s’est joué dans un premier temps sur le sein : cet idéal projeté d’abord sur le sein va ainsi

transiter jusqu’à l’objet fécal, transiter naturellement à partir du moment où l’enfant va commencer

à établir la continuité entre ce qui rentre par la bouche et ce qui sort par l’anus ; entre ce qui rentre et

la dépendance de la relation par laquelle ça rentre (en attente du bon vouloir de l’objet), et ce qui

sort, un objet dont il est cette fois le créateur, qu’il produit tout seul, à son gré, petit à petit → donc

l’objet est maîtrisable et il peut le faire sortir ou le garder selon son bon plaisir à lui.

Le nouveau roi… sur son pot.

Comme un nouveau roi, il siège sur le trône, il possède à l’intérieur de lui quelque chose objet du

désir des autres. Et le monde « investit » ce qu’il produit, ce qu’il fait, quand il le fait : « Oh !

la belle

crotte ! ». Et tout se passe comme s’il était lui, porteur de l’objet d’attente de l’autre, porteur de

l’objet du désir de l’autre.

Moi… et mon corps.

Cette modification de l’attitude des parents qui commencent à investir l’apprentissage de la propreté,

c’est quelque chose qui va venir étayer, confirmer le mouvement interne de l’enfant, d’un transfert de

l’altérité idéale antérieurement conférée au sein en direction de l’objet fécal, idéal parce que l’enfant

en est le maître, idéal parce qu’il le produit tout seul, parce que ça concerne ce qui rentre et ce qui

sort au niveau du corps, donc l’organisation d’un espace interne, intime, c’est à dire la superposition

entre le moi et un certain type de fonctionnement du corps (repenser à la définition de la Psore :

« les sentiments deviennent porteurs du pouvoir de la réintégration de la chair dans sa réalité ontologique et se vocation vraie »).

Ainsi, l’objet fécal est l’héritier du temps du narcissisme primaire (tout seul !), il est susceptible

d’incarner un idéal substitutif et même mieux puisque la première création était elle, illusoire… ! Ce

qui est toutefois illusoire au moment de l’analité, c’est que cette création vaut quelque chose ; c’est

illusoire et ce n’est pas illusoire : d’accord, la merde, ça ne vaut rien… mais ça vaut quand même

quelque chose dans l’interaction entre l’enfant et son environnement : quand un enfant a acquis la

propreté, c’est quand même un signe de maturation tout à fait important… ! Inversement, le comportement d’un enfant qui n’arrive pas à acquérir la maîtrise de ses sphincters, est considéré

comme un signe de difficulté d’intégration physique.

Quand c’est dedans → tension = vécu de dépendance par rapport à l’objet

Quand c’est dehors → ouf = la source de déplaisir est transformée en principe de plaisir

On va se replonger dans ce monde de l’enfant pour tenter de saisir du dedans comment les chose

fonctionnent.

J’ai commencé à dire que l’objet fécal était identifié au « reste » des objets de l’oralité, c’est à dire

que les expériences n’ont pas encore été inscrites sous le primat du principe du plaisir, qu’elles

restent blessantes, potentiellement traumatiques ; il en va ainsi des expériences d’attente, des expériences passives qui font sentir la dépendance dans laquelle on est par rapport à l’objet et à sa

volonté. Dans un premier temps, l’enfant va identifier la présence interne de ses matières fécales

avec le sentiment de tension, de malaise qui est lié à ses frustrations, notamment dans le vécu de

dépendance par rapport à l’objet. Tout se passe comme si l’enfant attribuait à un moment donné,

symboliquement toute cette colère, cette haine qu’il pouvait avoir envers l’objet, comme s’il la

concrétisait dans les tensions liées aux matières fécales. Alors le fait d’expulser avec les matières

cette colère, ce mal en lui, soulage, fait du bien. Il transforme ainsi en principe de plaisir ce qui était

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source de déplaisir. Il va y avoir une superposition symbolique entre la crotte et ce qui source de

tension à l’intérieur.

→ Donc première position : quand c’est dedans, c’est mauvais, quand c’est dehors, c’est bon : c’est le soulagement…ouf !

Il y a des gens, les déprimés, qui fonctionnent comme ça : quand c’est l’autre qui fait la chose, c’est

bien… quand c’est moi, ça ne vaut rien. A l’inverse, la position paranoïaque : quand c’est à l’intérieur et moi, c’est bon ; quand c’est dehors, quand c’est l’autre , c’est mauvais. Quand c’est moi

qui fait, c’est bien, mais si c’est toi, c’est pas bon…

L’aveu, c’est une façon de mettre dehors le mauvais qui est dedans (la culpabilité par exemple) et ça

soulage. C’est le modèle des premières formes de thérapie…déballer le mauvais et ne pas le recevoir

en retour dans la figure, et bien ça commence à le rendre acceptable ! → la valeur de la chose dépend de la position subjective qu’elle occupe.

Réactions de l’environnement

Si tout se passe bien, l’environnement va bien accueillir ces productions de l’enfant et va tolérer

d’attendre sa production : ça va donner de la valeur à cet objet qui va symboliser une force intense

que l’enfant recèle dans son moi.

→ c’est par la capacité de l’environnement à tolérer une certaine passivité, une certaine attente à

l’égard de l’enfant que celui-ci va se sentir investi d’un pouvoir de retournement.

« Je contrôle, je maîtrise… »

Ce qui va devenir intéressant pour l’enfant concernant l’objet fécal et commencer à prendre de la

valeur pour lui, ce qui va modifier son vécu subjectif interne, c’est lorsqu’il va être petit à petit capable

de contrôler, maîtriser sa production sphinctérienne.

Avoir un contrôle sur l’objet lui confère la valeur d’une force interne… plus l’enfant apprendra à

contrôler ses sphincters, plus il vivra subjectivement la présence de ce qui pousse en lui comme le

signifiant d’une force interne, d’une force qu’il tient et qui le tient, d’une force « moi » (typique de

Lycopodium).

Organisation du schéma corporel.

L’organisation progressive de l’analité va s’accompagner d’une organisation progressive du schéma

corporel, d’une discrimination des différentes parties de leurs corps.

Discriminer la partie et le tout.

C’est très important dans le processus de symbolisation : c’est à partir de cette organisation qui

différencie petit à petit la partie et le tout que l’analité va s’organiser. Que se passe-t-il au niveau de

l’enfant ? Lorsqu’un enfant sent que ça pousse à l’intérieur de lui, que c’est là, que ça vient, c’est fort

et lui, il est fort… dans ces premières expulsions, l’enfant est le maître du monde !

Le tyran tyrannisé

Ça s’accompagne chez lui, dans son vécu subjectif, de sentiment de puissance non seulement sur lui,

mais sur l’autre…c’est d’ailleurs dans l’intimité de ses WC que Lycopodium qui s’enferme avec ses

bandes dessinées (plus fort les fantasmes ?) va se guérir de toutes les blessures narcissiques de sa

journée de petit chef !!Mais si le petit homme attend trop, si ça pousse trop fort, il a de plus en plus de

difficultés à se retenir, alors ça fait monter de nouveau les tensions à l’intérieur de lui : le tyran est

tyrannisé à son tour… parce que ça finit par pousser plus que lui et que moi de

l’enfant qui se retient trop commence à être en déroute, en défaite devant la poussée de la pulsion

interne qui est susceptible de le déborder de l’intérieur ; il arrive même que ça sorte tout seul : c’est la

défaite, la déprime. Il a perdu, la force qu’il éprouvait, la force de la pulsion, cette force l’a abandonné

et il se sent démuni. D’autant plus qu’une fois que l’objet est tombé dans le pot, sa mère peut s’éloigner…c’est une double expérience de perte. C’est pourquoi Lycopodium ne sait pas donner :

«Si je donne, on me laisse».

Abandonné du dedans… abandonné du dehors. 55

D’autres fois il se retient tant qu’il perd la maîtrise et le sens de cette retenue même : dans l’un et

l’autre cas, l’enfant rencontre la limite interne de sa maîtrise, de sa puissance. Vous voyez comment

cette conflictualité va commencer à se jouer à l’intérieur de lui : à côté des moments où il se sent

puissant, fort, tyran, maître du jeu, il y a toujours la menace, la possibilité que tout ceci se retourne

et qu’il se retrouve impuissant, faible, vidé.

Le bon rythme, le bon moment

Ça peut basculer : au moment où il se sent fort, il risque d’être tyrannisé par sa propre tyrannie.Tout le

travail de l’enfant, tout le travail d’accompagnement de ses parents aussi, ça va être de trouver le bon

rythme, le bon moment. Dans la vie, les situations de pouvoir sont souvent structurées comme ça :

être le bon homme au bon moment et en tirer énormément de bénéfices (le propre d’un bon politique,

l’homme de la situation, celui qui sait attendre et encaisser) Il y a la bonne chose au bon moment : si

on attend trop, ça se retourne contre soi.

Les moments « tout ou rien »

L’enfant vit des moments qui sont en « tout ou rien », des moments contrastés, et il a à apprendre le

bon rythme. L’environnement va aider cette régulation en acceptant d’attendre suffisamment, parce

que, à ce moment là, l’enfant fait « l’épreuve » de faire attendre et « éprouve » ce qu’est le

« moi » : et ça, c’est à respecter.

Le « moi », c’est d’abord cette capacité de faire attendre, de garder : la maîtrise des sphincters accroît

les capacités auto et hétéro érotiques des enfants, entre le plaisir de faire seul et « contre » l’objet et

celui de faire « avec » l’objet.

L’épreuve de la limite : premier point de conflictualité

Le développement de l’enfant est subordonné au fait qu’il n’aille pas trop loin dans l’attente : le

moment où ça suffit, c’est celui où ça risque de se retourner contre l’enfant lui-même. C’est à dire où

la pulsion, celle dont le moi pourrait se rendre maître pour s’en renforcer, se retournerait contre son

propre moi. Calmement, on attend pour que ça vienne. On cherche à transformer le rapport de force,

en rapport de sens.

Deuxième source de conflictualité des auto-érotismes de l’analité

Au fur et à mesure que la discrimination de l’enfant s’affine, il va percevoir qu’elles sont, au niveau de

son corps, les zones d’excitation.

Vous vous souvenez, je vous avais dit que les pulsions orales se caractérisaient par un caractère

relativement diffus. Et bien, la pulsion anale, petit à petit, est une pulsion qui va discriminer les

différentes sources et ainsi partialiser le mouvement pulsionnel. Au début de l’analité, quand l’enfant lâche sa crotte, c’est comme si ses forces, son intérieur partaient avec… il confond le dedans

du dehors, la partie n’est pas complètement différencié du tout : une partie du sujet s’évacue en même

temps que la source de tension et provoque un sentiment de vide, de vidange interne.

Les vécus de morcellement : éprouvés du corps, éprouvés du moi.

Puis chaque zone s’autonomise, se différencie : mais du même coup, chaque zone tend à s’autonomiser. L’enfant ressent son monde intérieur au fur et à mesure qu’il discrimine de mieux en

mieux, comme tiraillé par des excitations en provenance de chacune de ces parties qui se différencient

et tendent du même coup à s’autonomiser.

Les source des vécus de morcellement, d’écartèlement prend naissance dans ces éprouvés là : et

tout se passe comme si ce que vivait l’enfant concernait des parties de son corps en quelque sorte

autonomes : « C’est pas moi, qui ait fait ça… c’est ma main… ! C’est pas moi »

Au fur et à mesure que ce processus de différenciation se déploie, grandit chez l’enfant l’angoisse de

ne pas pouvoir tout tenir ensemble.

Tout le travail de la force au sens

→ Tout garder, mais au risque d’éclater ?

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→ Accepter de lâcher une partie pour sauver le tout ? Voilà le travail d’organisation progressive de

l’enfant anal : passage de la valeur attribuée à l’objet, bon ou mauvais, à celle de la valeur attribuée au

choix, à la discrimination qui donne sens à l’objet (Argentum nitricum)

La valeur se déplace de l’objet en direction du sens de l’objet, en fonction du contexte relationnel et

social.

La double discrimination acquise au moment de l’analité

1- Problématique de vouloir tenir tout ensemble, vouloir tout garder

2- mais rendre possible de discriminer une partie par rapport au tout et d’utiliser cette discrimination pour gagner le droit au choix.

Résumé de ce chapitre sur l’analité.

– conflit pour l’enfant entre un désir de tout garder à l’intérieur pour se sentir fort, ressentir une force

interne grâce à laquelle il exerce un contrôle sur son entourage … le tyran peut être alors victime de sa

propre tyrannie par retournement interne de la force pulsionnelle : c’est la première alternative.

– Deuxième alternative : tout lâcher pour être soulagé de la tension interne mais avec la menace de

plusieurs conséquences :

→ un vécu d’abandon et d’angoisse (1)

→ une angoisse de morcellement (2), chacune des parties cherchant à s’autonomiser, l’enfant se sentant

écartelé entre les différents désirs qui l’habitent.

→ troisième angoisse : celle des tiraillements extrêmes, écartelé dans la crainte de ne pouvoir conserver

tout ensemble : conflit radical entre tout ou rien, ce conflit ne peut pas se gérer de l’intérieur sans aide

de l’environnement.

Note de l’auteur : Je ne traiterai pas ici des remèdes de la Luèse qui seront détaillés plus tard,

car ce

sont des remèdes extrêmement riches qui comportent aussi bien des aspects analité que phallique et

oedipien… je ne veux pas les amputer de cette richesse et entamant ici le débat. De même, les remèdes

Psore recouvrent des aspects Oralité et analité, j’ai donc choisis de traiter ici même ces remèdes.

Les remèdes de la psore :

Groupe du Soufre …

Sulfur : accumule des choses = découverte des lois de l’objet, comment on peut agir sur l’objet (=

Sulfur bricoleur) entasse de tout et dans le désordre: incapacité à discerner le permis, l’utile, à organiser des compromis, à choisir, à discriminer la partie et le tout. Sulfur écartelé entre ses différentes pulsions.

N’a pas gagné son combat contre les instincts (bon et beaucoup !), il est le jouet de ses pulsions ; il vit

dans le moment ; jouissance et possession, à défaut d’être, il accumule les avoirs et les sensations. Le

principe du primat du plaisir « ce qui est à moi, est à moi et ce qui est à vous est négociable » Colères incontrôlées, bras de fer et défis idiots, peur de manquer

Aconit : prise de conscience de la mortalité, cet homme court tout le temps, est il en fuite ? où va-t-il ?

Nux vomica : pense que tout problème peut être résolu par l’effort et la ténacité.

« je peux si je fais ce qu’il faut pour… » : désir de maîtrise, incapable de se résoudre à l’échec, je peux

tout faire tout seul, tout ensemble, tout de suite… (au fou !) Les expériences ne sont pas inscrites sous

le primat du plaisir, elles restent potentiellement traumatiques, c’est à dire que ces expériences

passives, d’attentes, lui font sentir qu’il est sans ressource par rapport à certains objets et évènements,

ces expériences sont sources de tension interne → usage de stupéfiants, de dopants… jusqu’à l’état

d’épuisement

Agressivité, colère devant les résistances quelles qu’elles soient.

Actea racemosa : impressionnabilité – sensation de ne vivre que des obligations (= vécu douloureux

des pulsions)

Groupe du Magnesium …

Magnesia carbonica : les orphelins

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L’incompris, l’enfant abandonné, sans amour → insomnie, douleurs, agressivité, comportement

maladroit.

Magnesia muriatica : ne peut supporter aucune forme de violence et s’effondre après l’effort… en

larmes… !

Magnesia phosphorica : timidité, désir de contacts, mais à peur de les perdre s’il se met en colère (le

détruit pas retrouvé)

Sepia : voir le schéma de l’oralité. faute de pouvoir penser, Sepia s’agite… comme Magnesia phos.,

elle croit qu’elle va perdre l’amour de ses proches si elle se met en colère (même problématique du

détruit/détruit)

→ a peur de ses pulsions et pourtant voudrait se sentir libre et sans contrainte… vit sa féminité et

l’amour comme une contrainte, se sent donc en esclavage… ! elle vit l’amour comme une dépendance

(problème non résolu de la conflictualité dépendance/indépendance) et choisit donc l’autonomie que

donne l’intelligence… mais la ressent comme un vol à autrui … le plaisir que je me donne, il est pris à

l’autre ; c’est un des plus grand remède du vécu de culpabilité… s’efforcera alors de surcompenser et

par son dévouement et son service constant cherchera à prouver qu’elle aime ses proches : elle ne

ressent donc pas l’amour comme un plaisir mais comme une responsabilité asservissante. Elle ne sait pas transformer en plaisir ce qui peut être source de déplaisir ; l’expulsion ne la soulage

pas…car elle ne s’autorise pas l’expulsion… quand on est en colère, hurler, faire sortir, ça soulage…

Sepia ne se l’autorise pas, car sinon elle culpabilise « je suis mauvaise… » et elle est toujours tendue.

Colocynthis : la colère, tout trouble après contrariété.

Groupe du Cuivre …

Cuprum : les aspirations contradictoires – hypersensibilité exagérée : cherche sa place dans le monde

– convulsions.

Rana bufo : incapable de résister à ses impulsions, colère, tendance à mordre (oralité débordée)

Cina : veut tout et rejette tout – le roi de la contradiction (le tyran tyrannisé par sa propre tyrannie)

Boulimie

Drosera : délire de persécution

Groupe du Fer …

Ferrum metallicum : s’épuise à vouloir être un homme, mais tourmenté par sa consciencecar ne peut

se résoudre à n’être que ce qu’il est. A l’impression qu’il va être mis à l’écart, rejeté.

Ferrum phosphoricum : recevoir pour redistribuer (= parce que ce que j’ai reçu, je te l’ai pris ?).

Groupe du Manganèse …

Manganum : cherche à se faire apprécier pour ses efforts : difficulté à être soi.

Gelsemium : faire ce qu’il peut en connaissant ses limites et confier le reste à la providence de Dieu.

Le Nosode …

Psorinum : « je ne contrôle rien … » échec de la maîtrise et de la domination avec très fort sentiment

de culpabilité… cherche toujours la tutelle de quelqu’un de fort.

Les premières formes du surmoi, par organisation de l’analité.

Il y a quelque chose sur lequel je souhaiterais insister : dans l’enfance, la conflictualité interne de

l’enfant, qui est liée à son propre jeu pulsionnel, à son propre développement, ne peut se gérer que si

l’environnement, accompagne ce développement de l’enfant, au fur et à mesure qu’il grandit et que

les proches lui fournissent les éléments dont il a besoin. Il pourra alors, par intériorisation, gérer ce

conflit interne.

Rôle de l’environnement : éduquer l’enfant… c’est à dire :

– 1) Apprendre à l’enfant à tolérer une certaine passivité : il n’y a pas de meilleure manière d’apprendre à un enfant à tolérer une certaine passivité que de la tolérer soi-même et l’enfant va

ainsi pouvoir apprendre, par identification.

– 2) Deuxième élément : en fait c’est un couple d’éléments qui sont à penser ensemble et qui sont

les premiers éléments de ce qu’on pourrait appeler le surmoi.

→ Les enfants vont devoir apprendre à rencontrer la limite, le non

→ Et couplé à ce premier élément, la capacité de différer.

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ð ce qui va donner le : « non, non pas tout de suite, plus tard »

Grâce à des deux éléments, l’un par identification du côté de la passivité, l’autre par la limite du côté

du « non », du « plus tard » l’enfant va pouvoir s’organiser.

Apprendre à ne lâcher qu’une partie pour préserver le tout

Grâce aux deux éléments « identification » + « non, plus tard », l’enfant va, petit à petit, organiser

une issue au conflit entre le «tout garder» ou le «tout lâcher», pour apprendre à ne lâcher qu’une

partie pour préserver le tout.

L‘issue, ce qui va permettre à l’analité de s’organiser en appui sur le non et le différé, c’est la différenciation de la partie et du tout. Celle-ci a des conséquences tout à fait fondamentales, en

particulier sur l’organisation des capacités de symbolisation : le symbole étant une partie, détaché du

tout et qui représente le tout.

Donc premier élément : apprendre une certaine passivité.

Suivez moi bien, car c’est subtil… L’enfant vit encore une situation de dépendance extrêmement

importante : s’il la vit mal, elle continuera d’être blessante. Si on veut que l’enfant puisse dépasser

cette blessure narcissique, il faut lui offrir en quelque sorte un modèle identificatoire. L’enfant a

maintenant une possibilité de revanche : mais, si on veut que cette revanche soit structurante pour

l’enfant, il faut que le parent ait la capacité de supporter passivement suffisamment bien que l’enfant

le fasse attendre. Cela donnera à l’enfant la « préforme » d’une possibilité de supporter suffisamment

bien qu’on le fasse attendre, lui.

Commence à se profiler là un rapport identificatoire avec l’environnement.

Tout semble se passer très souvent entre l’enfant et ses parents, comme si l’environnement était un

miroir qui réfléchissait à l’enfant quelque chose de lui ; et inversement, le miroir modèle, en

quelque

sorte, ce qui se réfléchit en lui : c’est à dire que la fonction miroir de l’environnement propose à

l’enfant des possibilités qu’il n’a pas mais qui, en lui étant reflétées, vont commencer à pouvoir

se développer en lui.

Deux aspects de la fonction miroir de l’environnement :

1) être le grand opérateur du processus identificatoire,

2) souligner la fonction de l’ « interrogation non formulée comme question ».

c’est une chose courante : très souvent les enfants n’arrivent pas à formuler de question, c’est une

chose difficile que de formuler une question, c’est quoi d’abord une question ? Alors, les enfants

procèdent, sous la forme d’affirmation comportant une question qu’ils n’arrivent pas à formuler.

Il y a quelque chose qui est adressée à l’environnement, et suivant la réponse de l’environnement,

l’enfant entend une réponse à la question qu’il n’a pas pu formuler. Un certain comportement peut être

une question, ainsi à la phase phallique, les comportements exhibitionnistes doivent être pris comme

des interrogations.

Quel est donc l’enjeu ?

Premier enjeu pour l’enfant, cette espèce de réponse en miroir de l’environnement lui propose une

capacité à attendre, la tolérance d’attendre ; donc l’introduit au fait que la dépendance et la passivité sont des choses relativement supportables… si l’environnement supporte de subir la dépendance de l’attente, alors par identification, l’enfant va commencer à supporter mieux sa propre

dépendance. Mais, il doit y avoir une limite à cette dépendance : où doit elle passer cette limite ?

Le temps d’éprouver son moi

On peut dire que l’enjeu important pour l’enfant, le temps important, quand il est sur son pot et fait

attendre sa mère, ou bien quand il a sa petite cuillère à la main, quand il joue…etc, et bien, dans toutes

ces situations-là, c’est qu’il ait le temps de sentir que ça dépend suffisamment de lui : pour qu’il ait, en

quelque sorte, le temps d’éprouver son moi et la capacité, la puissance, le pouvoir de son moi sur ce

qui est en train de se passer à l’intérieur.

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Donner par amour.

Nous devons attendre jusqu’à ce que l’enfant sente bien que ça dépend de lui, et, ce qui est important à

ce moment c’est qu’il sente aussi que ça ne dépend pas que de lui, qu’il n’est précisément pas tout

seul. Mais c’est alors, alors seulement qu’il peut lâcher, donner par amour (penser à Lycopodium,

Argentum nitricum), comme il a antérieurement reçu un don d’amour dans la nourriture attendue

C’est là que le choix prend son sens (Argentum ++) et donne sa force au moi. Ça c’est la grande

problématique de Lycopodium pour le don et d’Argentum pour le choix.

Vous voyez que trop tôt, l’enfant n’a pas le temps de découvrir qu’il a du pouvoir sur l’autre,

que sa

dépend de lui de lâcher sa crotte ou pas… trop tard ….pas trop tard… ça dépend de lui qu’il soit

puissant ou mal dans sa puissance, parce que tyrannisé par son propre mouvement, par le propre

développement de son moi, si j’ose dire. Et là, ça peut tourner à l’obsessionnalité…Moi, Moi, Moi !

Sujet de l’expérience.

Il n’y a pas de réponse une fois pour toute, ça dépend des enfants, ça dépend des parents, et de la

relation entre deux sujets, relation d’amour ou de haine. Il faut en tout cas le temps suffisant pour que

le sujet, en l’enfant, ait le temps de s’emparer de l’expérience, de la sentir comme lui appartenant,

qu’il en est le sujet. Et à ce moment là, il peut aussi sentir que cette expérience là s’effectue à deux. Si

ça dépend de lui, ça dépend aussi de l’autre.

Le caprice

A cet âge, l’une des grandes problématiques, c’est le caprice. Le caprice est le signe qu’il y a une

difficulté précisément dans l’adéquation de la volonté s’exprimant dans le temps de soi de l’enfant et

de la volonté s’exprimant dans le temps de soi de l’adulte. Donc toutes les fois qu’il y a un conflit de

rythme entre les deux : le caprice se pose toujours à propos de la question du renoncement , de l’un

ou de l’autre. C’est un rapport de force qui doit pouvoir être transformé en rapport de sens. Souvent, pour que l’enfant puisse renoncer, il lui manque quelque chose qui l’aide justement à

renoncer.

La fonction du différé.

Je commence à articuler, avec ce que je disais tout à l’heure, la problématique de la fonction du temps,

de la fonction du différé. L’enfant de cet âge là, fait ce qu’il peut au fond. Et surtout, il ne peut pas

renoncer radicalement. L’immense intérêt des crottes, c’est que quand vous en lâchez une un jour, il

y en a une autre qui revient le lendemain (sauf chez Platina en voyage !). Vous ne renoncez pas à la

crotte une fois pour toutes ! Vous renoncez momentanément pour aujourd’hui.

C’est l’une des choses qui va être utilisée par les parents, qui va aider l’éducation, et permettre à

l’enfant d’étayer son mouvement de renoncement : le renoncement n’est que momentané.

Le rythme corporel

Tout ceci est réglé par le rythme corporel : il est cyclique. Comme l’organisation des jours… on

pourrait dire que la première forme de la règle à laquelle l’enfant est confronté, c’est la contrainte et

la reconnaissance de ses vécus corporels, des bio-logiques.

Il y a l’heure de jouer, de manger, de dormir, de faire pipi, la toilette et le reste… alors on lui dit : «arrête de jouer pour l’instant… c’est l’heure de manger… tu joueras plus tard ! ». Ce qu’on lui

dit ainsi c’est : «ce n’est pas perdu, plus tard tu le retrouveras !».C’est à dire : « pas maintenant , plus

tard». «plus tard, quand tu seras grand», c’est un «plus tard» redoublé. Les parents formulent

une

promesse de retour différé du même.

Le surmoi

Voici donc les éléments du surmoi premier qui sont posés. Le surmoi, d’abord s’appuie sur un objet

(le parent) qui peut être capable de faire ce qu’il dit, s’il lui arrive (au parent) comme à l’enfant de

tolérer la passivité.

La capacité pour le parent de tolérer cette passivité, c’est un surmoi en acte, c’est en fait : «fais ce

que je dis, puisque je peux le faire ! ». La grande problématique du surmoi , c’est : « fais ce que je

dis ou que je fais, fais ce que je dis et que je ne fais pas, ne fais pas ce que je fais, fais ce que je

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dis »…(ça c’est une des problématiques d’Aurum qui a donc décidé une bonne fois pour

toute : « faites ce que je dis !»).

C’est un travail d’une grande complexité pour les enfants de s’y retrouver : ce qu’on peut dire et faire

en même temps, ce qu’on peut faire et ne pas dire, ce qu’on peut dire et ne pas faire. Jusqu’où peut-on

s’identifier aux parents, à ce qu’ils disent qu’on doit faire ?

Modèles d’élaboration de la passivité

On propose à l’enfant nos propres modèles d’élaboration de la passivité. Et là, ce que transmettent les

parents, ce n’est pas seulement le fait de tolérer cette passivité, mais aussi la manière dont ils s’y

prennent.

Est ce une vraie passivité, ou bien le parent s’occupe-t-il à autre chose pendant ce temps-là, est-il

perdu dans ses pensées ? Donc quand l’enfant est sur le pot, il va tester la manière dont la mère (en

général) tolère la passivité, si elle est disponible, attentive, si elle vient, ou pas.

Les modèles d’élaboration c’est donc beaucoup plus subtil, c’est : « comment ça se fait ? » (premier

élément).

« Non tout » « Non, tu n’est pas tout seul » … « pas tout de suite ».

Deuxième élément du couple « non… la limite », c’est : « non, tu n’est pas tout seul ! » – « pas tout de

suite ! ». Voilà le surmoi de l’analité qui commence à se formuler, à partir de l’intériorisation ou du

prescriptif du «non». Je vous rappelle que le Surmoi, c’est «retenir la pulsion»… Pour pouvoir gérer le

tout, la première forme du surmoi régulateur sera donc : «non tout, il y a une partie que tu peux

lâcher» ; «non tout de suite», il y a des parties dont on s’occupera plus tard » ; « non tout seul, tu es

bien obligé de tenir compte des rythmes corporels et de l’autre, tu dois y mettre du tien, ne pas croire

que l’hallucination peut tout, ça ne se fait pas « tout seul, sans toi » ; « non tout ensemble », il faut

t’organiser, telle chose maintenant, telle autre chose plus tard, etc….

Ce qui sous entend : si c’est « tout », tu vas te désorganiser ; si c’est « tout de suite », tu vas te perdre ;

si c’est « tout seul » tu seras dans la détresse ; si c’est « tout ensemble », tu seras dans

l’éclatement !

Ne vous ai-je pas décrit ainsi l’incorrigible Argentum nitricum ?

Le surmoi donne sens au renoncement

Vous comprenez alors cette espèce de dialectique : « D’accord tu veux tout, mais pas tout de suite, pas

tout ensemble, d’accord tu veux tout mais tu n’auras jamais tout. Si tu continues de vouloir tout, sans

accepter la limite au tout, tu vas te désorganiser, te retrouver dans la détresse, tout seul et écartelé ».

Voilà ce que signifie en quelque sorte le surmoi ; le surmoi, ce n’est pas seulement de dire «non» ;

c’est aussi en quelque sorte la raison du «non ». Pourquoi est ce que ce n’est pas tout ? Parce que si

c’est tout, c’est la menace de la désorganisation : le surmoi donne un sens au renoncement. La dialectique de la conflictualité

Il y a ce qu’on appelle les conduites d’opposition, où l’enfant signifie en quelque sorte, à ses parents,

que ce qu’on lui propose (ou lui impose) ne convient pas : caprices, conflits, constipation ou diarrhée, manifestations psychosomatiques : qu’est ce qui cherche à s’exprimer au niveau du corps ?

Capacités de discrimination, capacités de symbolisation.

Le « non tout de suite…etc », va aboutir, petit à petit, à une augmentation des capacités de discrimination de la partie et du tout. C’est très important au niveau des capacités de symbolisation.

Au début, pour l’enfant, quand la crotte est à l’intérieur de lui, c’est lui ; quand on lâche la crotte, c’est

la capacité à un moment donné, au dedans de soi de différencier quelque chose qui est non- soi, et que

je vais pouvoir lâcher de moi. Si l’enfant ne discrimine pas, il est terrorisé quand il va à la selle parce

que c’est comme si c’était lui qui partait avec.

Et ainsi de suite avec chacune des parties de son corps : une partie peut être perdue, mise en avant sans

que le tout se perde… « Plus tard tu le retrouveras ».

Une possibilité de continuité

Ce qu’on propose alors à l’enfant, quand on lui propose le différé, c’est la possibilité d’une continuité

et du même coup, la possibilité d’une continuité à l’intérieur de lui.

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Attention aux promesses de différé qui ne sont pas tenues ! « ton bonbon, tu l’auras plus tard… » en

espérant qu’il n’y pense plus ! Et bien, c’est une perversion du «plus tard » : le « plus tard » qui est

normalement un processus destiné à aider au renoncement, devient un système qui berne l’enfant.

Rapport des parents à la vérité

La promesse du retour différé du même ne marche plus et devient alors un système de leurre et

d’abus narcissique de l’enfant… et l’enfant vous dira : « maintenant, parce que toi, tu ne tiens jamais

tes promesses… » et vlan ! Le surmoi, on ne peut pas trop jouer avec ; ce qui se joue là, dans l’apprentissage, c’est le rapport des parents à la vérité.

« Les bonnes manières »

On va apprendre à l’enfant et il va nous apprendre de lui. Nous, on va lui apprendre les règles : le

bon moment, la bonne chose, au bon endroit, ce qu’on appelle « les bonnes manières ». Vous voyez,

par rapport à l’organisation des capacités à aller sur le pot à heures régulières, on retrouve : « le bon

moment au bon endroit ! », la bonne manière, c’est sur le pot, pas n’importe quand, n’importe tout…on va lui apprendre les manières ; et ce qui est vrai du pot, va l’être pour les repas, la manière de

s’habiller et tous les événements de la vie quotidienne. Quelque chose s’est déplacée de l’objet à la

manière. Maintenant, ce qui apparaît ne tient plus à l’objet, mais la manière de s’y prendre avec cet

objet-là… le style ? Et on va apprendre sa manière à lui, son moment à lui, son endroit à lui, son style,

son caractère. La question de la « manière » va elle aussi se transporter dans le rapport au langage : la

manière de se comporter de l’enfant va aussi être une manière de dire

Les rapports du mot et de la chose.

Car, il faut aborder maintenant, c’est le bon moment, le problème du symbole, du langage parce que

l’enfant a commencé à parler… ! Il a commencé à donner un mot aux choses et on a commencé à lui

apprendre que le mot fait partie de la chose. Au fur et à mesure que l’enfant discrimine la partie, au

fur et à mesure qu’il va intégrer que la crotte qu’il lâche, n’est pas son corps, au fur et à mesure qu’il

va pouvoir transférer cette expérience sur les autres expériences, il va aussi la transférer sur les

rapports du mot et de la chose. Le mot va devenir cette partie de la chose que l’on peut détacher ou

remettre, sans que ça atteigne la chose. Le mot va pouvoir commencer à représenter la chose, détachée de la chose.

Résumé du chapitre « analité deuxième partie »

– Rôle primordial de l’environnement, qui accompagne l’enfant dans son développement.

– C’est à dire, lui apprendre, par identification, à tolérer une certaine passivité (fonction miroir de l’environnement), le temps d’éprouver son moi et de donner par amour, le don devient alors un choix chargé de sens

– Lui permettre de mettre en place les premiers éléments d’un surmoi

– les enfants vont devoir apprendre à rencontrer la limite, le non – et son corollaire : intégrer la capacité de différer,

→ ce qui va donner le : « non, non pas tout de suite, plus tard » – c’ est le surmoi de l’analité qui donne sens au renoncement

– le « non tout de suite » augmente les capacités de discrimination et de symbolisation

– et par extension ces capacités vont être transférer sur les rapports du mot et de la chose, le mot va pouvoir commencer à représenter la chose.

• L’Analité version homéopathie : Psore vers Luèse

• LYCOPODIUM

Caractère impérieux et dominateur, souvent tyrannique et hautain, ne supportant pas la moindre

opposition et exprimant avec véhémence les choses les plus simples.

Méfiance, orgueil, agressivité, surestimation pathologique du moi, besoin de revalorisation narcissique

comme moyen de compenser un très fort sentiment d’infériorité par le biais des idées de grandeur :

égocentrisme primitif où le sujet devient son propre objet d’amour. Désir de se prendre pur une

personne importante, délire de persécution, de jalousie et de grandeur. Il a mis en place un redoutable

système de défense avec ses conséquences irrémédiables sur ses relations sociales et affectives

62

(retournement de l’affect : ce qui devrait être ressenti intérieurement comme de l’amour est perçu

comme de la haine et par retournement comme une persécution…)

Faute d’avoir pu intégrer la relation à l’autre, il va vivre une altération irrémédiable de ses relations avec autrui et avoir le sentiment de vivre dans un monde dangereux. D’où une méfiance et une fausseté de jugement aggravée par sa psycho-rigidité… Il fait constamment des

erreurs de jugement (erreurs de casting ?) sur lui-même et sur les autres, avec incapacité à s’auto-critiquer et une tendance générale à la systématisation abusive.

Fixation de la sexualité à un stade prégénital, intolérance aux affects (Platina l’attire et lui fait peur…

Pulsatilla l’insécurise, Aurum lui fait prendre conscience de ses insuffisances) : choix d’objet prégénital, soit hétérosexuel avec troubles de type éjaculation précoce ou parfois retardée (refus du

don à sa partenaire ? remède de l’analité = problématique du don, de la gestion de l’autre), forte

inhibition liée à une forte timidité et parfois homosexualité… Cette homosexualité sera dans ce cas

vécue comme inconsciente, latente, refoulée, inacceptable (remarquer la façon très particulière de se

tenir en projetant son postérieur). Le sujet va alors s’en défendre dans une projection paranoïaque.

Défense contre l’angoisse : il s’entoure d’objets privilégiés (collectionneur de petits « canons »

projection phallique ?) nécessaire au maintien de son équilibre. Difficulté à appréhender la réalité faute

d’avoir intégrer le sens du vrai.

Désir d’ordre : il désire remettre de l’ordre dans son univers et l’univers en général… et finit par

élaborer (comme Aurum) une construction, un projet délirant : pour donner du sens à son existence.

Mégalomanie.

S’entoure souvent de gens qu’il estime inférieurs, il en a besoin autant pour le conforter dans l’idée

qu’il a de lui-même, que comme un rempart inconscient contre une insécurité omniprésente. Il les

méprisera secrètement bien sûr, mais ne peut de passer de leur admiration et de leur présence. En résumé : il donne (ou essaie de donner) à l’extérieur, l’image de quelqu’un sur de lui et de ses

idées. Il s’accroche à ses idées de façon obstinée, avec un goût ridicule pour la démonstration pour la

démonstration, il camoufle son angoisse sous l’agressivité. Il sait qu’il peut être trahi par le personnage qu’il s’est lui-même crée car il a conscience de la fragilité de son moi.

Colopathe bilieux, un régime alimentaire adapté régularise son diabète gras, mais on bute sur un

problème métabolique car il est goutteux (crise de gouttes)

La psychothérapie, la méditation : le détendent, brisent la rationalisation (défense contre un envahissement émotionnel qu’il se sait incapable de gérer), lui permettent d’accéder sans crainte à

l’imaginaire et à l’émotionnel, en lui conservant son désir de maîtrise.

ça améliore ses relations sociales et affectives.

ARGENTUM NITRICUM :

Problématique de base : « j’ai pas le temps… ! »

L’homme pressé, inquiet, incapable de discerner l’important et le futile, l’utile et l’accessoire, la partie

et le tout. Sa grande interrogation concerne le choix : tout garder au risque d’éclater, tout lâcher au

risque de tout perdre ?

Il a tellement de chose à faire et il veut tout faire, et craint de ne pas avoir le temps, de rater l’essentiel.

Il s’affole et ne profite de rien. Il mange vite mais n’a pas le temps d’apprécier et très vite il a mal à

l’estomac et ses intestins s’affolent…

Le mouvement lui évite de réfléchir… d’ailleurs à quoi réfléchir, à sa mortalité, à ce qu’il rate ? il a

peur du vide et souffre du vertige de Ménière (perte des repères ?). Il craque… alors les phobies

apparaissent : dans l’impossibilité de structurer le temps, il structure l’espace comme remède contre

l’angoisse. Il a à la fois peur de ce qui restreint son espace vital, sa liberté de mouvement et d’une

journée vide sans rien de prévu à son programme… il est sans arrêt partagé entre ces deux peurs ! peur

du vide, peur du trop plein !!

Il a besoin de l’autre quand le vide risque de l’engloutir mais le rejette quand l’autre est un frein à sa

liberté de mouvement. Il a peur de la sexualité, alors il a l’apparence d’une sexualité débridée mais

souffre d’éjaculation précoce !

Il a peur de la vacuité de ses pensées et est hanté par le désir de tout prévoir…pour ne pas laisser de

place au vide.

Résumé : problématique du choix

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Tout : il se désorganise

Tout ensemble : il éclate

Tout seul : il est en détresse

Régime alimentaire : il a un besoin irrépressible de sucres. Bien avec les protéines qui lui apporte de

l’énergie et lui permet d’améliorer ses performances et de ne pas ressentir sa fatigue. Mange vite,

mastique mal

La psychothérapie : c’est une perte de temps dit-il !! Et pourtant…pour lutter contre l’éjaculation

précoce …envisager une thérapie comportementale ?.

Je m’appelle Olivier…

Il s’appelle Olivier, il a 25 ans et il achève son cursus universitaire avec un Master de management ;

il a des idées qui vont rapporter, il se voit très bien en manager et il a bien l’intention de gagner

beaucoup d’argent…

Pour Olivier, la vie c’est de beaux voyages, une voiture rapide, des vêtements de prix, bref ce qui se

fait de mieux, il mérite le meilleur en toutes choses…

Le seul problème c’est de vouloir tout, tout de suite… et parfois les résultats sont longs à venir… de

plus, orgueilleux, il adore se lancer des défis… mais ne supporte pas l’échec. Son narcissisme

très

fragile est vite bouleversé, d’ailleurs, il recherche sans cesse la confirmation de sa valeur dans le

regard des autres…

Il est toujours impeccablement habillé : pas une tache et toujours un vêtement bien repassé ; la bonne

tenue au bon endroit… le qu’en dira-t-on est très important ; l’avis des autres aussi bien sûr. D’ailleurs, il a besoin des autres, il adore discuter, parler, avoir l’impression de vivre quoi !! Il aime

plaire et se sentir respecté, reconnu.

Trois choses l’obsèdent :

• le besoin d’être pris au sérieux.

• la peur de l’ennui, des journées sans projets, sans occupations prévues, seul avec ses pensées quelle horreur !

• et l’obligation de choisir, d’ailleurs c’est un sujet délicat, et ce fut un sujet difficile en famille… lassée de le voir avancer des désirs qui n’ont jamais été ne serait-ce qu’ébauchés dans la réalité, sa mère a posé un ultimatum : fait des études commerciales d’abord (puisque c’est ce qui te déplait le moins) et tu verras après !! d’accord, finalement soulagé que l’on ait choisi pour lui, Olivier s’exécute (brillamment d’ailleurs ), mais il ne tarde pas à reprocher à sa famille d’avoir décidé pour lui… tout en reconnaissant que le choix était bon et sans doute le meilleur pour ses projets grandioses…

• Toujours attiré et repoussé en même temps, ce problème du choix empoisonne littéralement sa

vie quotidienne : avec les femmes par exemple… elles doivent être entreprenantes mais pas trop, c’est lui qui doit décider…. Mais il ne peut s’y résoudre. Il craint de ne pas être à la hauteur, car sa précipitation à conclure est alors un réel problème…. Alors, il a des copains, des copines ; il sort beaucoup et seul l’alcool fait tomber ses inhibitions ; il devient alors plein d’humour, séducteur et peut enfin rire de lui et des autres.

Il a beaucoup de principes, et est facilement redresseur des tords ; sa rigidité surcompense son indécision pathologique, elle lui sert de repères, il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas… Ses symptômes sont significatifs à cet égard : il peut être boulimique, et avoir des aigreurs d’estomacs… surtout de terribles migraines l’assaillent dès qu’il est inquiet et anxieux…. Mais il apprend… il mûrit…ses doutes de jeune Argentum nitricum ne vont pas tarder à laisser la

place aux certitudes d’Aurum… sauf en ce qui concerne les femmes… ça restera toujours un sacré

mystère pour lui…

Le couple Mme Sepia – Mr. Lycopodium

Il est 8 heures du soir, c’est l’hiver… un temps froid et humide, un vent qui vous transperce…

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Mme Sepia rentre chez elle, elle ouvre sa porte avec difficulté, car chargée de deux sacs de provisions

hâtivement achetées à l’épicier du coin de la rue, le seul encore ouvert quand elle rentre tard… Nous

sommes jeudi, et c’est vrai qu’il ne reste rien au frigo des courses qu’elle a faite le WE dernier… elle

doit quand même penser à « les » nourrir… donc elle rentre à la maison, elle est en retard et elle le

sait, elle a du mal à ouvrir la porte avec ses paquets mais elle ne veut pas sonner pour ne pas les

déranger.

Elle se souvient quand elle était enfant, et quand elle rentrait à la maison, déjà, elle prenait toujours

garde de ne pas déranger… elle avait toujours l’impression de ne pas être à sa place, d’être une intruse,

d’être responsable de tout. C’est vrai que son père (papa Aurum) n’était pas un homme facile, et il se

mettait facilement en colère si, quand il rentrait du travail, ma mère n’était pas au garde-à- vous pour

lui apporter ses pantoufles et son jus de fruit (qu’elle devait presser au dernier moment pour qu’il soit

parfait !). Pour lui, la femme devait vraiment être au service de l’homme.

Il avait des expressions méprisantes et machistes concernant les femmes, soutenant qu’elles n’avaient

pas besoin de diplôme ni d’études, car une femme qui sait y faire avec les hommes pourrait toujours

s’en sortir !!

Mme Sepia se souvient, elle devait avoir une quinzaine d’année, elle s’était fait couper les cheveux

très court à la garçonne… et papa en rentrant le soir, lui avait caressé la tête et disant : « Oh ! mon

beau petit garçon ! », c’était la première fois qu’il lui faisait un compliment et il n’était même adressé

à la fille qu’elle était mais au garçon qu’il aurait souhaité et qu’il croyait avoir vu à la place… elle

s’était sentie coupable d’être une fille et de le décevoir !

Maman (Calcarea Lachesis) qui était une femme au foyer (donc dépendante financièrement), n’osait

pas affronter l’homme de la maison … elle laissait passer l’orage… « Ah ! ma fille tu sais, la condition

de femme n’est pas facile !… et n’espère pas que pour toi ce sera mieux ! ». Belle programmation. Il

n’y avait pas beaucoup d’espace pour la petite fille qu’elle était entre ces deux parents difficiles.

Mais revenons à Mme Sepia :

Elle pose donc ses paquets sur le paillasson, sort sa clé et ouvre la porte… « Bonsoir les chéris »…

« Ah ! enfin, t’es en retard, on a faim, qu’est ce qu’on mange ? »… les deux gamins sont plantés

devant la télé et ne daignent même pas lui dire bonsoir… « J’ai acheté des pizzas !… » … «Encore !».

Mme Sepia va dans la cuisine. Evidemment ils n’ont même pas mis le couvert… ni vidé le lave

vaisselle qu’elle a fait tourner ce matin avant de partir !

C’est le moment que choisit le mari, Mr Lycopodium pour sortir des WC, sa revue préférée à la main

(L’hebdo du collectionneur). Il entre dans la cuisine : « il faut qu’on parle » annonce-t-il en fermant la

porte de la cuisine. De toutes façons avec le bruit que fait la télé et les enfants dans la pièce d’à côté,

s’il veut qu’on l’entende, il a vraiment intérêt à fermer la porte :

– « T’as vu le carnet de notes des enfants ? »

– « Non, je viens de rentrer, et d’ailleurs, bonsoir !… non je n’ai pas encore vu le carnet »

– « Evidemment, à l’heure à laquelle tu rentres !… qu’est ce qu’on mange… quoi ? encore des surgelés ?»

– « Désolée, il n’y avait plus rien d’autre à l’épicier et je n’ai vraiment pas eu le temps aujourd’hui… »

– « Tu n’as plus jamais le temps de rien… tu n’es même pas capable de nourrir ta famille correctement ! tu ne surveilles pas les devoirs des gosses, les notes sont catastrophiques… ce matin, je n’avais même pas une chemise propre et repassée à mettre… tu n’es qu’une

égoïste… tu ne penses qu’à toi ! »

Et vlan, une bonne dose de culpabilité en pleine figure !

Alors, que pensez vous que va faire Mme Sepia ?. Si elle est vraiment Sepia, elle va garder sa colère

pour elle, donc garder le silence, et faire la tête pendant 15 jours. Elle ne lui adressera plus la parole,

elle aura la migraine tous les soirs … déjà que faire l’amour avec lui c’est devenu une vraie corvée,

alors quand en plus il la traite comme ça … non merci, elle croirait entendre son père.

Malgré tout, elle va essayer de mieux faire, elle va se coucher un peu plus tard, se lever un peu plus

tôt, elle passera son WE à préparer la cuisine à l’avance pour les jours de la semaine… un vraie vie de

femme épanouie quoi !

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Par contre, si Mme Sepia a un bon médecin qui lui passe ses doses régulièrement, et que, peut être,

elle suit en plus une thérapie, bref, si elle a avancé dans le règlement de ses problèmes, elle va répondre :

– « Si tu m’aidais un peu pour la maison, ce serait plus facile ! D’ailleurs puisque tu rentres avant moi du travail, tu feras les courses. Je te ferais une liste détaillée, ce sera facile. Et vous les enfants, au lieu de regarder la télé, vous faites vos devoirs, je les vérifierai après dîner, en plus vous videz le lave vaisselle et vous mettez le couvert… pour le linge et le ménage, je

vais

prendre une femme de ménage quelques heures pas semaine… ! »

– « Quoi, tu vas dépenser tout ce que tu gagnes pour payer une femme de ménage… tu ferais mieux d’arrêter de travailler et de rester à la maison pour le faire toi même ! »

Ce qui va sauver notre belle Sepia, c’est que dans la société où elle travaille, il y a un bureau d’études,

chargée de la mise au point des nouveaux projets… et que c’est là que travaille Mr. Phosphorus, un

garçon charmant qui sait si bien la faire rire quand ils déjeunent ensemble au restaurant de l’entreprise… pour elle, ces déjeuners c’est comme une fenêtre sur une autre vie… !

Car pour Sepia, Phosporus a deux qualités : il ne juge pas et n’est pas égoïste… pour Sepia, la vie est

une chose sérieuse. Pour Phosphorus, la vie est tellement dure que si en plus on doit la trouver sérieuse, c’est invivable. Alors, il tourne tout en dérision, ses scrupules à elle en particulier. Et ça lui

fait tellement de bien. Avec lui elle ne se sent pas coupable, toujours obligée de prouver qu’elle est

capable, qu’elle mérite, que ce qu’elle fait c’est bien … s’il est heureux lui, il veut que les autres le soit

aussi…et puis avec lui, elle se sent femme… rien que le contact de sa main sur son bras, elle en

ressent la chaleur partout car c’est une vraie entrée en contact, un accompagnement et pas une démonstration de pouvoir « male » comme avec Mr. Lycopodium.

Pour Phosphorus, Mme Sepia a deux qualités : elle a les pieds sur terre (elle est sérieuse et rassurante

pour un tuberculinique) et elle est organisée. Bon c’est vrai, qu’elle n’est pas toujours rigolote, mais

un Phosphore de 40 ou 50 ans, en principe, a finit par se rendre compte que, dans la vie, il fallait un

minimum de sérieux et ça, c’est sûr, elle n’en manque pas !

Le couple Mme Calcarea Carbonica – Mr Sulfur

Il est 8 heures du soir, c’est l’hiver… un temps froid et humide, un vent qui vous transperce…

Mme

Calcarea carbonica rentre chez elle, elle ouvre sa porte, satisfaite d’être enfin arrivée… pour une fois,

qu’elle n’est pas chargée de sacs, elle se sent légère… ce soir, c’est la liberté…Les enfants sont chez

des copains, le mari est à un match de foot, après il va sûrement aller boire une bière ou deux avec ses

amis… et elle, elle a la soirée pour elle toute seule… au programme, un petit plateau dîner sympa (et

puis au moins, elle mangera ce qu’elle veut sans que le mari ou les enfants lui fassent de remarques

désobligeantes sur son appétit et son régime), ensuite elle va se faire un masque de beauté, une crème

hydratante, se mettre au lit et enfin visionner ses feuilletons préférés qu’elle a enregistré sur vidéo et

qu’elle ne peut jamais voir quand ils sont là. Super… !

Donc, elle ouvre la porte et … surprise ! « Bonsoir maman !»… les enfants sont là devant la télé avec

4 copains.

« Maman tu sais, la mère de Pierre elle peut pas nous garder, elle a la grippe, alors on a pensé qu’on

pouvait rester à la maison avec les copains »

Et bien bravo ! pour une soirée tranquille, ça va être une soirée tranquille… bon !…

– « Allez les enfants, préparez-vous, je vous emmène dîner au Mac Do »…

– « Chouette ! super ».

Ils reviennent du Mac Do après dîner et arrive à la maison en même temps que leur père revenu de son

match de foot… il a l’air d’excellente humeur… bien qu’un peu trop gai, il a du forcer sur la bière… !.

Les enfants vont se coucher, monsieur et madame aussi :

– « Dis moi, mon Loulou et si tu prenais une douche, chéri, ça serait pas du luxe, tu crois

pas ? »

– « demain matin ma poule, je suis trop fatigué »

Donc, ils se couchent, monsieur s’endort illico en ronflant et madame, déçue de n’avoir pas pu

regarder ses « soap » favoris, prend son dernier roman de la collection Arlequin : « alors, le beau

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jeune homme s’approche de la belle jeune fille… elle est superbe avec son épaisse crinière blonde, ses

longs cils et ses yeux verts comme la mer….etc ! ». ah ! l’amour…

Une sorte de compromis : hors du « tout ou rien » premier …

Les difficultés de la loi du différé : le plaisir reste lié aux rythmes internes.. !

On perd l’objet au moment où il est le plus agréable.

L’analité rappelle encore trop la grande blessure de l’oralité.

Le déplacement de l’organisation anale à urétrale, c’est un lien du côté de la permanence, mais ce n’est

pas révolutionnaire = car qu’est ce qui différencie le devant du derrière ?

Le visible sera une des très grandes problématiques de l’époque urétrale-phallique (Exhibitionnisme des enfants, contrôle par le regard)

Appropriation de leur propre corps : exploration par la main, le regard ensuite ! Le zizi va passer au

centre des préoccupations de l’enfant.

Toi et moi c’est pareil ? Les enfants vont interroger le caractère phallique et le type phallique de

l’objet ? Il faut traiter la chose à partir de sa visibilité.

La question de l’origine : l’enfant interroge le monde. Il part à la conquête du monde. La permanence

de l’objet de plaisir permet un éloignement plus important par rapport aux relations avec les parents ;

Il peut faire face tout seul ! Être lui-même son propre idéal.

Manipuler l’interdit en termes de « non » pour deux raisons

– pour pouvoir s’organiser, c’est le but de l’analité

– parce que ce n’est pas le bon moment, parce l’enfant est trop petit

L’ORGANISATION PHALLIQUE DE LA PULSION ET DU MOI

Les maître-mots de l’organisation

phallique :

Bascule par déplacement de l’analité à

l’urétralité puis au phallique. Permanence,

contrôle, voir , L’objet idéal, c’est maintenant

le corps de l’enfant , découverte de la

différence des sexes et des générations.

Organisation phallique et Luèse.

«Plus tard, j’aurais tout» (avec l’argent ?)

Toute puissance et domination. Problématique

du visible, voir regarder, contrôler, maîtriser

« Plus tard j’aurais tout, ça va pousser » =

retrouver l’identique, fut-il différé + souci de

permanence = incompatibilité, conflictualité.

Le phallus, toute puissance, domination.

Limites de l’organisation phallique : on ne peut

pas avoir tout, être tout. Découverte que le

différence des sexes est radicale : la différence

(les phalliques et « les autres »…) est radicale.

Limites de l’organisation phallique : on ne peut

pas avoir tout, être tout. Mais aussi refus de

« ne pas avoir tout, être tout».

La question de la « manière » va, elle aussi, se transporter dans le rapport au langage. Cette question

se transporte dans la manière de faire, d’être, et la manière de se comporter de l’enfant va commencer

à être une manière de dire : son style va se manifester dans la capacité à avoir un ton. Il va mettre de

l’affect dans le mot, c’est déjà une première forme de style verbal. Son caractère, ses caractéristiques

L’ORGANISATION PHALLIQUE DE LA PULSION ET DU MOI 67

personnelles sont le signe de la synthèse qu’il a pu faire, la manière dont il a pu traiter ce qu’il reçu, ce

à quoi il a été confronté et la manière dont il commence à métaboliser en interrelation avec son

environnement. L’analité commence à s’organiser dans cette sorte de compromis, hors du tout ou

rien premier. L’enfant organise et gère à l’intérieur de lui ses désirs, certains maintenant, d’autres

plus tard, pas n’importe comment mais de la bonne manière.

Les limites à l’analité.

Ceci étant, il faut quand même être sensible au fait qu’avec l’analité, si l’enfant commence à pouvoir

s’asseoir dans la vie, cette vie reste quand même difficile pour l’enfant du fait des limites de

l’analité.

Il est nécessaire de souligner ces limites, pour bien comprendre pourquoi l’enfant va devoir changer

d’organisation pulsionnelle.

Première limite, l’enfant est obligé de se plier au « non tout de suite, plus tard ». Il est obligé parce

qu’il n’est pas le plus fort, il ne peut faire autrement que de se soumettre, mais ce n’était pas son idéal.

Son idéal, c’était tout le temps, tout seul, tout ensemble, mais surtout, au moins, tout le temps (sauf

certains remèdes qui ne s’y résolvent jamais)

→ donc ce n’était pas son idéal de se plier à la règle, à la loi du différé qui n’est qu’une consolation.

Les difficultés de la loi du différé.

La loi du différé présente plusieurs éléments difficiles. D’abord, s’il est moins dépendant du monde

extérieur, il reste très dépendant quand même et son plaisir reste lié aux rythmes internes : défécations, faim, rythmes de la nuit et du jour. Et là aussi, il vit la rencontre avec les rythmes biologiques, comme une loi à laquelle il faut se soumettre. Tout ça le blesse. Par exemple, il a sommeil, c’est un besoin biologique qui se manifeste, il ne veut pas aller se coucher, il préférerait

beaucoup rester dans le salon avec les adultes, voir ce qui se passe… là aussi il doit se soumettre, c’est

coûteux sur le plan narcissique.

Du plaisir… ! et aussitôt devoir y renoncer ?

– Surtout le plaisir, dans la forme anale, possède un handicap majeur : le plaisir se produit au moment

même où il faut renoncer à l’objet et le perdre. Quel plaisir complexe que celui dans lequel on perd

l’objet au moment où il est le plus agréable, au moment même où il ne se fait plus sentir : c’est à

dire que le plaisir s’accompagne d’un vécu de perte : comme dans ses expériences antérieures, celles

où il a dû découvrir que le plaisir venait de l’objet au moment même où il perdait le sentiment qu’il en

était le créateur : le problème de l’analité, c’est, en quelque sorte, qu’elle rappelle encore trop la

grande blessure de l’oralité. Le plaisir est perdu, le renoncement (encore une limite !) est supportable

s’il est temporaire et que le plaisir revienne plus tard.

Le plaisir quand « moi » je veux !

Et puis, ce plaisir continue de venir, non pas complètement quand l’enfant le veut, mais quand ça

veut ! Il peut décider du dernier moment, de la bonne manière, mais pas que ce soit ou que ce ne soit

pas. C’est une limite interne.

Réorganisation

Alors, l’enfant va tenter de se réorganiser sur une modalité qui reste proche de l’analité, au moins dans

un premier temps, mais qui va comporter des avantages que l’analité ne comporte pas. Pourquoi

l’enfant va-t-il quitter l’organisation anale pour se tourner vers l’organisation « urétrale- phallique » ?

Ce que l’enfant va viser dans le déplacement « arrière-devant », c’est un lien du côté de la permanence.

Déplacement.

Entre analité et urétralité, c’est, si je puis dire, une question de déplacement. Le déplacement, c’est le

concept clé du passage de l’organisation anale à l’urétrale ; de même que le retournement était le

concept clé du passage de l’oralité à l’analité, avec un premier transfert de l’idéal interne, sur le sein ;

avec un deuxième transfert, un transfert de transfert en quelque sorte, sur les matières fécales. Ce que

je vous avais dit, c’est que l’on passe de l’un à l’autre par retournement. Le sein ça rentre devant par le

haut, la crotte ça sort derrière par le bas. Vous voyez que le déplacement est double : c’est

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devant/derrière et c’est entrée/sortie, c’est aussi haut/bas. Là, le processus par lequel l’enfant va passer

de l’analité à l’urétralité, c’est un déplacement de ce qui se jouait sur l’arrière, en direction de l’avant.

Mais ce n’est pas révolutionnaire.

Ce n’est pas révolutionnaire, parce que la zone d’étayage du modèle de l’urétralité est un peu de même

nature que celui de l’analité. C’est une zone d’évacuation de déchets, c’est donc le même type de

problème : se retenir, ne pas se retenir, faire pipi au bon moment, au bon endroit. Il faut que vous

voyez que tout ça est dans la continuité… simplement le déplacement s’effectue parce que la zone de

« devant » a toute une série d’avantages que n’a pas l’analité ; ce sont ces avantages qui vont pousser

l’enfant à se réorganiser, suivant donc un primat différent. Mais qui ne peut s’effectuer sans la préparation de l’analité.

Cependant, l’enfant va être confronté à une immense question, celle de savoir ce qui différencie le

devant du derrière, le devant de l’un du devant de l’autre, le devant du pipi du devant du sexe, la

différence entre la chose et elle-même. Nous verrons cela plus tard, mais souvenez vous que si le

passage au phallique n’est pas si « révolutionnaire » en apparence que celui de l’oralité, il recèle

néanmoins une complexité essentielle.

« Voir ce qui se passe ! ».

Immense avantage : « quand ça sort par derrière, on ne voit rien… on ne voit pas ce qui se passe et

quand ça sort par l’avant, on peut voir ce qui se passe » : le déplacement rend donc la chose visible. On voit bien comment « soi » produit la chose. Les enfants se retournent pour voir la crotte

dans le pot, les petits enfants, au moment de l’urétralité, se regardent faire pipi.

Le contrôle visuel permet toute une série de possibilités de maîtrise, d’appropriations nouvelles.

Dans l’urétralité, on voit beaucoup mieux ce qui se passe. Ce sera déjà un facteur de permanence et de

contrôle, ça atténue le sentiment de dépendance. Il se trouve gagnant sur le plan narcissique, il s’estime mieux, car il contrôle et comprend mieux. Donc, le visible sera une des très grandes problématiques de l’époque urétrale-phallique et on va voir la curiosité des enfants, l’exhibitionnisme des enfants, toute cette problématique du voir, regarder, contrôler par le regard, qui

va commencer à se développer.

Du pipi au zizi (ou à la zézette).

Deuxième avantage de l’urétralité : ce qui commence à s’amorcer, c’est un déplacement de l’objet

en direction du corps. Au début c’est l’objet crotte ou pipi qui est investi, puis la manière dont le corps

le produit. Puis, ce qui devient intéressant, ce n’est plus le pipi, mais la zone qui le produit. Le gain est

considérable. Parce que, petit à, petit, l’objet de plaisir revient sur le corps lui-même. Peu importe

qu’on fasse pipi souvent ! Ce qui compte beaucoup plus, c’est qu’on va pouvoir souvent aller vérifier

que la zone avec laquelle on produit tout ça, on la conserve en permanence… et ce qui va devenir

intéressant, c’est plus le zizi ou la zézette que le pipi lui-même…

Exploration !

Déjà, il y a eu au moment de l’analité une exploration discrète de la zone érogène. C’est qu’il commence à s’approprier leur corps, d’abord par la main, par le regard ensuite. Avec le devant

c’est d’ailleurs beaucoup plus facile qu’avec le derrière ; et puis on a une meilleure prise… ! les

garçons sont certainement plus avantagés que les filles à ce point de vue là. Je ne sais pas si cela

change tout, mais il est vrai que cela doit colorer d’une certaine manière leur rapport avec ce qui va

s’appeler le phallique.

Le phallus…c’est quoi ?

Le phallus, ça n’existe pas ! le phallus, c’est la forme qui résulte du transfert par déplacement de la

représentation interne de l’idéal, sur la zone corporelle génitale. Il n’existe pas objectivement, il résulte

de la rencontre subjective ou du transfert de la représentation psychique de l’idéal (tout, tout de suite,

tout seul, tout ensemble) sur une zone corporelle. Quand la représentation psychique se déplace, la

zone qui est investie devient organisatrice, parce qu’elle rencontre cette représentation de l’idéal.

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Bref, le zizi va passer au centre des préoccupations de l’enfant. La question du zizi va devenir absolument essentielle (et pour beaucoup de remèdes elle le restera d’ailleurs : assez gros ? assez

long ? assez ….bref !)

Toi et moi, c’est pareil ?

A partir du moment où l’enfant fait l’expérience que cette zone, c’est la zone du plaisir, « la » zone

importante, la grande question quand il aborde une chose ou un être humain, c’est : « Est ce que tu as

pareil toi ? Comment c’est pour toi ?». Dans tous les domaines, l’enfant va interroger le caractère

phallique et le type phallique de l’objet. Dans l’analité, il fallait déduire à partir du dehors comment

était le dedans. L’enfant se comportait à l’égard de sa crotte comme si elle témoignait de son intérieur.

Vous savez, c’est ce qu’on trouve dans le langage en disant à quelqu’un : « Il ne se prend pas pour de

la merde !»… si la question se pose de ne pas se prendre pour de une merde, c’est quand même la

trace qu’il y a eu une époque où on s’est pris pour une merde si je puis dire ! Donc on a considéré ce

qui sortait de nous comme le miroir de ce qu’il y avait à l’intérieur. Il y a des psychologies qui se sont

développés la dessus : observons ce qui sort, comme ça on pourra déduire comment c’est dedans…c’est une théorie anale.

Au niveau de l’urétralité, c’est plus simple car c’est visible : il faut donc aller voir ou montrer…il faut

traiter la chose à partir de sa visibilité.

Curiosité visuelle.

L’enfant va approcher le monde avec une curiosité visuelle. La curiosité orale, c’est une curiosité où

on explore le monde par la bouche. La curiosité anale, c’est une curiosité de la main, il faut toucher,

prendre, capter, s’emparer de la chose pour la connaître. C’est pour cela que l’interdit passe par le

« pas toucher ». C’est le grand mot d’ordre de l’analité « ne touche pas ». il va donc devoir toucher

avec les yeux , explorer le monde en posant avec les yeux, d’une manière muette, les grandes questions. Les grandes questions concernent le phallus : « l’ais-je ? l’a-t-il ? est-ce le même ? il y en

a-t-il des mieux ? est-ce que chacun a le sien ? il y en a qui en ont plusieurs ? »

Pourquoi ?

Les grandes questions commencent à se poser en terme de « pourquoi ?». Le pourquoi de l’enfant à

ce moment là, contient la question du phallus de la chose. Comment fait-on les bébés, d’où ça vient ?

Et nous verrons comment ils tentent d’y répondre, quels fantasmes ils sont amenés à élaborer pour

répondre à leurs questions.

La question de l’origine.

Ces questions là rejoignent la question de l’origine. Je vous en reparlerai quand nous en viendrons à

l’Oedipe. Parce que là, je ne l’ai pas formulé mais on est en plein dans l’Oedipe à ce moment là. Je

reparlerai de l’Oedipe, séparé de l’organisation anale et phallique, parce que ça me paraît intéressant

de vous parler de la configuration oedipienne comme un ensemble… mais là, on est déjà dans une

époque oedipienne. Donc l’enfant, soit de manière active ou passive (par retournement) va interroger

le monde.

Conquête du monde.

Pour la conquête du monde, il est nécessaire d’apporter avec soi, sa capacité de plaisir. Quand on est

assis analement, on est dépendant de son rythme, de sa position. A l’âge de l’organisation phallique,

vous pouvez vous aventurer dans le monde, partir à la conquête du monde : « Moi, j’ai quelque chose,

que j’ai toujours avec moi, avec laquelle je peux aller me promener et avec quoi, je peux m’éloigner

de toi »… d’ailleurs les femmes castratrices le savent bien (Lachesis, entre autres ?), les hommes

auxquels elles l’ont coupé ne s’éloignent plus… !

Un gain énorme par rapport à l’analité.

L’analité produit un fonctionnaire de la vie, il est bien assis, c’est la sécurité, pas de risque. C’est

cet esprit là l’analité (= le psorique type Sulfur ou le luétique type Lycopodium petit chef) L’esprit aventureux, la conquête, l’état d’esprit qui cherche au-delà, l’esprit où on lâche son fauteuil,

où on part à l’aventure, suppose une autre organisation. Il suppose une organisation où l’on a avec soi

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de quoi affronter l’inconnu. L’inconnu, c’est la grande question de savoir comment est celui de l’autre,

comment est l’autre, s’il en a ou pas, quel risque y a-t-il à rencontrer l’autre, l’étranger. C’est l’organisation à laquelle arrive l’enfant au moment de l’organisation phallique. Et c’est une des

caractéristiques d’Aurum, relativement équilibré (ça peut arriver !) lorsqu’il ne décompense pas en

paranoïa ou dépression.

Permanence de l’objet de plaisir.

La permanence de l’objet de plaisir permet un éloignement beaucoup plus important par rapport aux

relations avec les parents, puisque l’enfant peut vérifier en permanence que, même éloigné d’eux, si ce

n’est pas trop inquiétant, il peut faire face tout seul (tout seul !) à la situation, car il a à l’intérieur de

lui de quoi se contenter.

Etre lui-même son propre idéal

L’enfant interroge, s’interroge, nous interroge sur le fait de savoir s’il n’aurait pas enfin réussi cet

extraordinaire tour de force, d’avoir enfin pour lui, sur lui, la représentation de l’idéal : d’être lui

même son propre idéal.

Un tour de force

Car depuis le départ, l’enfant aspire à retrouver cette espèce d’indépendance absolue qui consisterait à

avoir sur lui son propre objet de satisfaction, d’être donc le créateur de sa propre satisfaction. Estce

que c’est arrivé maintenant ? L’enfant ne se sent plus pisser (ah ! l’arrogance d’Aurum)…c’est

croire que c’est arrivé, c’est croire que le phallus existe, qu’on le possède, c’est croire qu’on peut tout.

Et ça, c’est ce que l’enfant interroge dans le regard de ses parents, la curiosité est retournée sous

forme d’exhibition… «Alors, j’y suis arrivé ou pas ?».

Une difficile dialectique de l’environnement.

Il y a une dialectique difficile de l’environnement, parce que c’est vrai que par certains côtés, il s’en

approche, il grandit, et il faut bien que l’organisation le reconnaisse. Seulement, les enfants sont

encore loin du compte et ça aussi, il faut bien le leur faire comprendre…. Si c’est déjà pas mal, ce

qu’ils ont fait, ce n’est pas encore ça « être grand » !

Le modèle type de la réponse parentale « suffisamment bonne », si on peut dire, c’est une réponse

double. L’interdit ne se conçoit bien qu’à partir du moment où il ouvre une autre porte.

L’interdit a

toujours deux faces, de même que la symbolisation ou que ce que nous appelons la « fonction tiers »…

il y a toujours deux aspects, séparer et relier, barrer et ouvrir. Donc ce que disent les parents, c’est

« non, plus tard ».

Oui et non

Car, si on se mettait à faire croire aux enfants qui ont 4 ans ou 5 ans, que ça y est, c’est arrivé, ce à

quoi on aboutirait, c’est à de futurs adultes qui continueraient à se comporter comme des enfants, en

croyant que c’est ça être adulte (et «des sales gosses» de 40 ans, on en rencontre !).

Donc, il faut leur dire deux choses aux enfants : oui et non → « Mais oui tu es bien joli avec tes fesses

à l’air, mais oui, on t’aime, mais maintenant (= qu’on ta vu) va donc t’habiller, car tu vas prendre

froid et puis … c’est l’heure d’aller se coucher ». Quelque chose qui dit : « caches-toi parce qu’il faut

que tu protèges ton auto-conservation ». L’auto conservation, c’est le fait qu’on peut prendre froid,

c’est le fait qu’il est l’heure d’aller se coucher, ou qu’il y a quelque chose qu’il faut respecter qui est

son rythme à soi.

L’interdit souligne la protection de l’enfant.

L’interdit étaye un mouvement qui dit à l’enfant :« Attention, si tu te crois trop au centre, tu vas être

en danger, si tu es trop au centre, tu risques de te désorganiser, d’atteindre ton auto conservation »

(Aurum). C’est la bonne manière de remettre un enfant à sa place, que de dire à la fois, en reconnaissant le progrès et l’acquisition nouvelle qu’il fait par cette intégration phallique, en lui

signifiant en même temps qu’il est encore petit et qu’il a encore du chemin à parcourir. Essayer autant

que possible de le faire de manière non blessante pour lui, en lui signifiant « attention, danger pour

toi ! »

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L’interdit se formule en terme de « non » pour deux raisons :

– pour pouvoir s’organiser, c’est le but de l’analité

– parce que ce n’est pas le moment, parce que l’enfant est encore trop petit et qu’il risque alors de mettre en danger ses acquis en les prenant pour plus qu’ils ne sont.

Je m’appelle Olivier…

Il s’appelle Olivier, il a 25 ans et il achève son cursus universitaire avec un Master de management ; il

a des idées qui vont rapporter, il se voit très bien en manager et il a bien l’intention de gagner beaucoup d’argent…

Pour Olivier, la vie c’est de beaux voyages, une voiture rapide, des vêtements de prix, bref ce qui se

fait de mieux, il mérite le meilleur en toutes choses… Le seul problème c’est de vouloir tout, tout de

suite… et parfois les résultats sont longs à venir… de plus, orgueilleux, il adore se lancer des défis…

mais ne supporte pas l’échec . Son narcissisme très fragile est vite bouleversé, d’ailleurs, il recherche

sans cesse la confirmation de sa valeur dans le regard des autres…

Il est toujours impeccablement habillé : pas une tache et toujours un vêtement bien repassé ; la bonne

tenue au bon endroit… le qu’en dira-t-on est très important ; l’avis des autres aussi bien sûr ; d’ailleurs, il a besoin des autres, il adore discuter, parler, avoir l’impression de vivre quoi !! il aime

plaire et se sentir respecté, reconnu . Trois choses l’obsèdent :

• le besoin d’être pris au sérieux.

• la peur de l’ennui, des journées sans projets, sans occupations prévues, seul avec ses pensées quelle horreur !

• et l’obligation de choisir ; d’ailleurs, c’est un sujet délicat ; et ce fut un sujet difficile en famille… lassée de le voir avancer des désirs qui n’ont jamais été ne serait-ce qu’ébauchés dans la réalité, sa mère a posé un ultimatum : fait des études commerciales d’abord (puisque c’est ce qui te déplait le moins) et tu verras après !!

• d’accord, finalement soulagé que l’on ait choisi pour lui, Olivier s’exécute (brillamment d’ailleurs ), mais il ne tarde pas à reprocher à sa famille d’avoir décidé pour lui… tout en reconnaissant que le choix était bon et sans doute le meilleur pour ses pseudos projets… Toujours attiré et repoussé en même temps, ce problème du choix empoisonne littéralement sa vie

quotidienne : avec les femmes par exemple… elles doivent être entreprenantes mais pas trop, c’est lui

qui doit décider…. Mais il ne peut s’y résoudre. Il craint de ne pas être à la hauteur, car sa précipitation à conclure est alors un réel problème….

Alors, il a des copains, des copines ; il sort beaucoup et seul l’alcool fait tomber ses inhibitions ; il

devient alors plein d’humour, séducteur et peut enfin rire de lui et des autres.

Il a beaucoup de principes, et est facilement redresseur des tords ; sa rigidité surcompense son indécision pathologique, elle lui sert de repères, il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas…Ses

symptômes sont significatifs à cet égard : il peut être boulimique, et avoir des aigreurs d’estomacs…

surtout de terribles migraines l’assaillent dès qu’il est inquiet et anxieux….

Mais il apprend… il mûrit…ses doutes de jeune Argentum nitricum ne vont pas tarder à laisser la

place aux certitudes d’Aurum… sauf en ce qui concerne les femmes… ça restera toujours un sacré

mystère pour lui…

Résumé du chapitre : l’organisation phallique de la pulsion et du moi

– L’enfant va changer d’organisations pulsionnelles du fait des limites de l’analité :

– « Non tout de suite, plus tard » … la loi du différé n’est qu’une consolation et le plaisir reste lié aux rythmes internes

– Surtout le plaisir s’accompagne d’un vécu de perte.

– La réorganisation phallique de l’organisation pulsionnelle du monde de l’enfant permet d’obtenir une forme de permanence.

– Le processus fondamental de cette réorganisation est un déplacement : la valeur de la partie arrière du corps et ce qui en sort (la zone anale et la crotte) est transférée et se déplace sur l’avant.

– La représentation interne de l’idéal dont on attend qu’il donne tout, tout ensemble, tout de suite, tout seul se déplace sur la zone uro-génitale.

– Elle devient à ce moment là organisatrice du rapport de l’enfant au monde.

– A partir de là, la zone uro-génitale devient phallique.

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– Le phallus, qui est un objet « transcendantal » résulte de la superposition des particularités et des caractéristiques de la zone uro-génitale avec la représentation de l’idéal.

– Grâce à ce transfert derrière vers l’avant, l’enfant va se doter d’une source de plaisir permanente, pas soumise au rythme biologique.

– Cette permanence lui permet de se rapprocher encore plus de son idéal perdu (être porteur du tout, tout de suite, tout seul, tout ensemble).

– La zone et la source porteuse de l’idéal est maintenant le corps même de l’enfant, et non plus un objet qui se détache ou qui part du corps : idée d’un « phallisme narcissique ».

– Le monde est maintenant évalué à l’aune de sa valeur phallique (Aurum ++).

– Ce qui devient au centre du comportement de l’enfant et de ses interrogations intra familiales tient à , d’un côté voir/regarder, et de l’autre côté montrer/se montrer (exhibitionnisme). Ça se focalise tout particulièrement sur les zones sexuelles et même, si je puis dire au-delà, parce qu’une des caractéristiques de ces zones, c’est « tout ce qui se cache / tout ce qui se montre ».

Les remèdes de la Luèse

Le Nosode …

Luesinum : peur de la castration (perdre le phallus). Désir de puissance, se sent supérieur aux autres

« moi, je l’ai ». Se forge donc une éthique personnelle (celle de ceux qui l’ont), car il trouve le

monde réel (= les autres) morne, ennuyeux, ordinaire.

Le groupe de L’Or …

Aurum : normatif et dominant, machiste (« elles ne l’ont pas ! ») arrogant, « il ne se sent plus pisser ». Toujours en quête du pouvoir et de la maîtrise.

Perpétuelle balance entre la position paranoïde (moi = bon / les autres = mauvais) et la position

dépressive (les autres = bons / moi =mauvais). Est donc convaincu d’être responsable de son échec…

il reste alors en état de guerre permanent. Sensation que, petit, on ne lui faisait pas confiance, il est

habitué à tout faire en force (sa mère a-t-elle pratiquée la rétorsion active ?) Caché sous une apparence

d’enfant idéal, mais avec « du caractère » c’est un rebelle qui sommeille ; il a bien intégré le surmoi et

le sens du renoncement mais surtout pour en faire son instrument de pouvoir sur les autres (le chef,

c’est moi). Conflit radical entre « tout ou rien » : si Aurum a mal au bras, il se coupe le bras, si

Aurum a mal au coeur, il s’arrache le coeur… ne fait jamais dans la demi mesure !

Ne juge le monde qu’à l’aune de sa valeur phallique (il y a les phalliques et les castrés !) Se croyant

trop au centre, « moi, je », il se désorganise et atteint son auto conservation (suicide). C’est aussi le

remède des enfants qui cessent leur croissance en raison de difficulté psychologique (les petits

napoléons).

Conium : les pulsions sans objet-but → le cancer.

Platina : exigences. Méfiance agressive et insatisfaction, surcompensation permanente (en tentative de

réévaluation d’elle-même). Comme Aurum, elle balance sans cesse entre paranoïa et dépression. « je

mérite ce qu’il y a de plus beau = je suis ce qu’il y a de plus beau » : recherche permanente d’esthétisme pour lutter contre le sentiment d’être le mauvais, de créer du mauvais (est ce problème

d’illusions négatives trop importantes ?). Car, ce qui est laid est mauvais, ce qui est beau est bon…défense narcissique.

Le groupe de l’Argent …

Argentum Nitricum : se prend pour objet de ses pulsions (et leur corollaire la recherche d’objets

partiels qui ne sont pas de vrais objets « autres » et la perversion). Ne pouvant se résoudre à n’être que

ce qu’il est, il simule « faux-self ». Refus de la castration. Il n’a jamais appris à lâcher une partie pour

préserver le tout, car il veut tout de toutes façons. Il n’a jamais pu apprendre une « certaine passivité »,

d’attendre passivement (« tout, tout de suite, sans attendre »). L’attente et passivité ne sont pas des

choses supportables. Il n’a donc pas le temps d’éprouver son moi. Il ne peut alors donner par amour,

le choix n’a pas de sens pour lui, cette capacité à attendre et à choisir qui donne sa force au moi.

Tyrannisé par son propre mouvement, ça tourne à l’obsessionnalité (TOC) « moi, moi, moi », car il

n’a pas le temps d’expérimenter que si ça dépend de lui, ça dépend aussi de l’autre.

N’a donc pas intégré le surmoi de l’analité, surmoi régulateur du : « non tout, il y a une partie que tu

peux lâcher », « non, tout de suite, il y a des parties dont on s’occupera plus tard », « non, tout seul,

non tout ensemble, il faut t’organiser, telle chose maintenant, telle autre chose plus tard… » alors

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comme pour Argentum c’est « tout », il se désorganise, comme c’est « tout ensemble », il est dans

l’éclatement, comme c’est « tout seul », il est dans la détresse.

Le groupe de l’Aluminium …

Lycopodium : « je maîtrise mon objet fécal, je suis important, assis sur mon trône. ! » Avoir un

contrôle sur l’objet lui confère une force interne (dont manque tant Lycopodium) ; il a du mal à habiter

son corps ; regardez comme il est maladroit et a l’air emprunté, et établit difficilement le contact ! A

associé le moment où il lâche sa crotte à celui où il perd son pouvoir (sa crotte, c’est son dedans…),

c’est pour ça que Lycopodium ne sait pas donner, car quand ça tombe dans le pot, sa mère s’éloigne…

Alumina : dédoublement de la personnalité sur problématique d’éclatement et de désorganisation

identique à Argentum. Incapable d’intégrer le surmoi régulateur de l’analité

Le groupe des charbons …

Petroleum : autant de remèdes de la difficulté d’intégrer le « non tout »

Graphites : décompensation de l’organisation de la phase anale et du surmoi. Inertie, désir d’être utile,

mais échec de la capacité à discriminer et à symboliser du fait justement de la non intégration du

surmoi régulateur du « non tout de suite ». Comme d’ailleurs tous les remèdes du groupe Carbo

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LE PHALLUS ET LA DIFFRENCE DES SEXES

Les maîtres mots de l’organisation phallique.

Bascule par déplacement de l’analité à l’urétralité puis au phallique.

L’objet idéal, c’est maintenant le corps de l’enfant, découverte de la différence des sexes. « Plus tard,

j’aurais tout, ça va pousser, toi tu seras petit, moi, je serais grand » : retrouver l’identique fût- il

différé + souci de permanence = incompatibilité, conflictualité… Le phallus, toute puissance et

domination. La limite de l’organisation phallique : on ne peut pas avoir tout, être tout => le phallique

est déjà dans l’organisation oedipienne. Découverte que la différence est radicale et permanente.

Quelle incertitude… !

Malgré des comportements apparemment affirmatifs, il est très important de comprendre combien

l’enfant est incertain. Combien il s’interroge, et à quel point ses comportements contiennent des

interrogations non formulées. Poser des questions, se poser des questions sur soi reste porteur du fait

d’être petit, d’être dépendant ; c’est potentiellement blessant pour le narcissisme. Car à chaque fois

qu’il bute sur une question, sur ce qu’il ne comprend pas, cette question contient en elle- même, en

quelque sorte, la conscience qu’il n’est pas semblable à son idéal. Une des grandes questions de

l’organisation oedipienne, c’est le pourquoi, c’est à dire, la question de l’origine.

Découverte de la différence des sexes

Au milieu du monde relativement triomphant de l’enfant qui pense avoir enfin obtenu la possibilité de

porter en permanence un objet merveilleux, va surgir, se cristalliser une expérience cruciale pour les

enfants de cet âge, une expérience qui va condenser toutes les situations traumatiques.

Cette expérience est celle de la découverte de la différence des sexes et du sens qu’elle va prendre, le

type de théorisation que l’enfant va tenter d’articuler la concernant (vers 3 ans, 3ans et demi). Ce qui

compte à cet âge, ce n’est pas de voir les différences (garçons/filles, ça il avait déjà remarqué), mais

c’est la signification que vont prendre ces différences au sein de l’organisation centrale du monde psychique.

Au moment de l’organisation anale, dans une confusion sexe/anus caractéristique du monde de

l’enfance, le petit enfant qui prend son bain avec son petit frère ou sa petite soeur et qui remarque qu’il

« manque quelque chose », pense « ça lui poussera plus tard… !» Remarque sur la confusion sexe/anus : nombre d’organisations psychiques adultes en sont restées là et traitent la sexualité comme

quelque chose de sale, précisément parce qu’elle reste trop prise dans le modèle anal…

Le grand système de consolation que propose l’analité, c’est de dire : « C’est comme ça maintenant,

mais plus tard ce sera autrement ». L’analité traite tout le temps en « pas tout de suite, mais plus

tard… », aussi bien pour les petits garçons que pour les petites filles.

De « plus tard » à « trop tard »

A partir du moment où ils commencent à quitter l’organisation anale pour s’organiser suivant les

modalités phalliques, tout ce qui concerne cette zone va être l’objet d’un investissement tout à fait

considérable. La solution « ça poussera plus tard», ne marche plus. Ce qui est important, c’est de

l’avoir déjà. A ce moment là, la position des enfants, garçons comme filles, à l’égard de la différence

des sexes, va se radicaliser.

Cette question va devenir la source, du re-travail, en termes sexuels, de l’ensemble des blessures du

fait d’être petit, dépendant, pas encore terminé, pas encore adulte avec les prérogatives qui y sont

attachées. Alors pour les enfants, ce n’est pas « plus tard », c’est devenu « trop tard »… car c’est

déjà joué ! Le monde va se départager en : « ceux qui l’ont, ceux qui ne l’ont pas » (Aurum). Angoisse de la castration.

Et ce n’est pas plus simple pour les petits garçons, car s’ils l’ont mais que d’autres ne l’ont pas, ça veut

dire qu’ils peuvent le perdre !!! Ainsi va commencer à s’organiser l’angoisse de la castration (Lycopodium, Argentum nitricum). L’expérience de la perte de l’objet du plaisir a déjà été expérimentée…. Ce qui donne une espèce de pré-forme à la crainte. Donc la crainte est là !

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Tout ou rien.

En ce qui concerne les petits garçons, si le phallus est intéressant, c’est en tant qu’il représente le tout.

La question se pose donc de savoir si on peut avoir un zizi et des bébés dans son ventre ? Car, il n’y a

pas de demi –mesures concernant le phallus, c’est tout ou rien, et si c’est tout, c’est tous les plaisirs

du masculin et du féminin, c’est masculin + féminin, tout, c’est tout…

Idem pour les garçons et les filles : cette zone uro-génitale que l’enfant idéalise, est-ce qu’elle va lui

donner la possibilité vraiment d’avoir tout ? L’envie de fabriquer des bébés, pour les garçons, est le

pendant exact de l’envie, pour les petites filles, de posséder le même sexe que les garçons. Pour l’un

comme pour l’autre, l’enjeu c’est le tout. L’un et l’autre rencontrent la blessure de n’être et de n’avoir

que ce sexe-là, c’est à dire pas le tout précisément. Sexe renvoie à section !

Peut on vivre sans ?

Comment est ce qu’on assume cette castration pour l’un et pour l’autre sexe de n’être que soi et

de n’avoir qu’un seul des deux sexes ? Sachant par ailleurs, qu’il se pourrait bien que ce soit l’autre

qui soit le mieux nanti. (Les homosexuels ont décidé que la différence des sexes ne jouaient pas pour

eux et qu’ils auraient les deux…).

Ça a été depuis l’origine grecque, une des grandes questions de l’humanité : au fond, quel est le

meilleur des deux sexes ? Dans la mythologie grecque, c’est ce qui est arrivé à ce pauvre Tyrésias.

Vous vous souvenez de l’histoire de Tyrésias qui montre comment la grande question de savoir « Quel

est le sexe qui donne le plus de plaisir, quel est donc le sexe qui est le plus phallique ? », hante la

culture.

Le coït des serpents.

Vous savez ce qui arrive à Tyrésias ? Tyrésias se promène et rencontre une scène tout à fait étrange, il

rencontre le coït des serpents. Deux serpents sont en train de s’accoupler. C’est une scène extraordinaire parce que, lorsque deux serpents s’accouplent, comment différencier les mâles et les

femelles ? Vous savez que la problématique du serpent est là, des l’origine, dès le paradis terrestre. De

quel sexe sont les serpents ? Tyrésias croit avoir la réponse. Moralité, il est changé en femme… et il

découvre ce qu’est le plaisir féminin. Je vous passe les détails de l’histoire, mais ce qui lui

arrive, c’est

que de nouveau, il est confronté à la question du coït des serpents, de nouveau il croit trouver la

réponse et cette fois, il redevient homme. C’est donc un homme qui a connu le plaisir féminin et le

plaisir masculin. Du côté des dieux, on est friand de savoir quel est le meilleur ? De qui de l’homme

ou de la femme a la plus grosse capacité de jouissance. Les dieux l’interrogent. Et la réponse est :

….. ? les femmes jouissent neuf fois plus que les hommes ! Héra est absolument furieuse que ce

secret ait été révélé et punit Tyrésias par la perte de la vue….

Question typiquement phallique.

Vous voyez que la question de savoir s’il vaut mieux être un homme qu’une femme ne date pas des

enfants. C’est à dire la question typiquement phallique : qui est ce qui jouit le plus ? Qui est ce qui

est le plus proche du tout ?

De toute façon, on n’aura pas tout…

Donc du côté des garçons comme des filles, on est logé à la même enseigne. C’est à dire que de toute

façon, on n’aura pas tout. Le problème, c’est que dans toutes les insatisfactions que l’on ressent, il va

y avoir le fantasme que si on avait l’autre sexe, l’insatisfaction nous serait épargnée. Ceci nous

amène à une remarque importante, c’est que, au moment de l’organisation phallique, tout va tendre à

se transférer sur la question du phallus et de la différence des sexes.

Le grand malentendu.

Ce qui signifie que nos blessures antérieures, nos traumatismes vont être interprétés en terme de

différence et de l’idée que l’autre a ce qu’on n’a pas. Au moment de l’organisation phallique, autour de cette zone uro-génitale, va venir se réorganiser, se concentrer toute l’histoire des blessures

narcissiques antérieures. L’insuffisance de son propre sexe à être pleinement phallique, à être tout, va

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donc être petit à petit porteur de l’idée complémentaire que le sexe de l’autre, lui, contiendrait la

capacité à ne pas avoir à vivre toutes ces blessures. Cela va organiser le grand malentendu entre les

hommes et les femmes : l’autre sexe serait porteur de tout. Ce qui explique que les femmes se sentent si complètes, si phalliques pendant la grossesse : elles ont tout !

La question des rapports avec notre sexe et avec celui qu’on n’a pas, est une des problématiques

cruciales du début à la fin de notre vie. Sans jamais de réponse définitive.

Limite de l’organisation phallique.

Autrement dit, ce à quoi l’enfant phallique est confronté, ce sera la limite de l’organisation phallique :

c’est qu’on ne peut pas avoir tout, être tout : l’un et l’autre sexe. C’est aussi être parents et enfants

(la différence des générations), on en parlera avec l’organisation oedipienne.

S’y résoudre ?… pas vraiment.

Si nous allons apparemment pouvoir renoncer à avoir l’autre sexe, il va bien falloir se résoudre à

n’être qu’un garçon ou une fille, c’est à la condition de faire simultanément le projet, d’arriver quand

même à être phallique, à être quand même l’un et l’autre d’une certaine manière, par identification.

Ce qui pousse à faire des études, à savoir et à comprendre, c’est aussi l’espoir d’être tout puissant par

une compréhension très puissante. Le pouvoir de pénétrer les autres par la pensée, si on ne peut les

pénétrer par et avec notre sexe. Renoncer une fois pour toute n’est pas envisageable, le désir resurgit

autre part, autrement.

Du point de vue des hommes, c’est pareil mais inversé : est ce que je peux grâce à ma pensée être

suffisamment féminin pour que ma pensée soit fécondée par l’autre ? Avoir une pensée accueillante

pour toutes ces pensées, un mode de traitement du féminin dans la pensée de l’homme ? Trouver d’autres registres.

Voilà donc les limites de l’organisation phallique…il y a un registre dans lequel il n’est pas possible

d’être tout. C’est le registre du réel, de la réalité objective. Il va falloir trouver d’autres registres dans

lesquels on va pouvoir soigner cette blessure de n’être, ni d’avoir tout.

Toute la question de l’issue suffisamment harmonieuse de l’organisation phallique et de la manière dont elle va nous propulser au-delà, sera tout le problème de l’organisation latente, de ce

qu’on appelle la latence. Ça va nous donner de superbes remèdes de ce qu’on appelle la diathèse de

l’adaptation et qu’on traitera donc plus tard.

Vous voyez donc que notre trajet va continuer. Il est parti de l’organisation de cette représentation

idéale. Nous avons vu que l’enfant « a essayé de se la jouer sein », c’est à dire du côté du sein et que le

sein est resté trop blessant. Alors il a essayé de se la jouer du côté de l’analité, pas terrible non plus, il

gagne quelque chose à chaque fois, mais il reste néanmoins une blessure, un écart trop subséquent

dans le rapport à l’idéal. L’ultime tentative infantile va être d’essayer de jouer son « va tout », pour

essayer de se rapprocher de cette organisation de l’idéal du côté de l’uro-génital et là encore, il va

devoir faire le constat de cette impossibilité, c’est ce qu’on appelle la castration.

Résumé du chapitre.

– Découverte de la différence des sexes et signification que vont prendre ces différences au sein de l’organisation du monde psychique.

– La solution « ça poussera plus tard »…. ne fonctionne plus ! ce qui est important, c’est de l’avoir déjà. Alors, pour les enfants, du « plus tard », c’est devenu « trop tard », et le monde va se départager entre

« ceux qui l’ont… et ceux qui ne l’ont pas ».

– Mais si on l’a, on peut le perdre : angoisse de castration.

– Le phallus est intéressant, car il représente le tout, c’est donc tout ou rien. Et c’est pareil pour les garçons et les filles.

– Peut on vivre sans ? comment assumer cette castration de ne pas avoir les deux sexes, et accepter de n’être que soi ? quel est le sexe le plus phallique ? c’est à dire quel est le sexe qui jouit le plus ?

– On s’imagine que l’autre sexe serait porteur de tout : donc nos traumatismes vont être interprétés en terme de différence et de l’idée que l’autre a ce qu’on n’a pas. L’angoisse de castration, c’est ce qui se produit en nous, toutes les fois que, constatant que nous n’avons pas tout, que nous ne sommes pas tout, nous craignons de n’avoir rien, de n’être rien.

77

– Les limites de l’organisation phallique : on ne peut pas avoir tout, être tout : l’un et l’autre sexe… on va

donc essayer d’être quand même phallique, c’est à dire à être quand même l’un et l’autre sexe d’une certaine manière par identification.

– Le dépassement de l’angoisse de castration consiste, en quelque sorte, à chaque fois, à faire ce

« constat » qu’à ne pas avoir ni être le phallus, on n’est pas rien pour autant.

« Quand on veut… on peut ! »

Marie est une jeune femme brillante. Elle fait partie de ces jeunes qui ont choisi l’exil pour poursuivre

des études axées sur la recherche. La France ne leur offrant pas d’occasions satisfaisantes au développement de leurs projets.

Elle a toujours privilégié le travail et a durement gagné ses diplômes. Elle mérite sans aucun doute

l’attention que les laboratoires de recherche étrangers lui portent.

Elle a beaucoup de qualité, constance dans le travail, réelle intelligence mais elle a développé un

sentiment de puissance étonnant pour une jeune femme de 28 ans.

Elle considère que « Si on veut, on peut »… il y a ceux qui se donnent les moyens de réussir et les

autres ! Et puis, on ne doit pas réussir à moitié. Pour elle, ce devra être le meilleur, sinon ça ne vaut

pas la peine de se battre. Elle est intransigeante pour les autres, et pour elle-même !

Elle a beaucoup de mal à concevoir qu’elle a bénéficié d’avantages auxquels d’autres n’ont pas accès :

une famille intellectuellement privilégié, un milieu ouvert où l’amour et la compréhension ne lui ont

pas été comptés. Elle me rappelle un certain homme politique pour lequel : « Le travail est toujours

récompensé, c’est simple, il faut travailler plus pour gagner plus … ! »

Mais la vie parfois, ce n’est pas si basique ! Considérer tous les évènements en tout noir ou tout blanc

peut jouer des tours, car si pour une raison ou une autre, un caillou vient se mettre en travers des

projets, Marie risque de ne pas trouver en elle les ressorts qui lui permettent de re-démarrer. Dans ses

périodes de doute, elle a des crises de tétanie et des palpitations.

La tentation de la dépression n’est jamais très loin pour ces personnalités jusqu’au-boutiste !! Aurum est une personnalité fragile !

La Luèse exprime, pour l’enfant comme pour l’adulte, l’angoisse de la perte (= l’angoisse de castration) dont la perte de l’illusion d’immortalité (il n’y a des pertes dont on ne se remet pas !!)

En conséquences : on décide de vivre sur ses acquis, dans le monde du savoir et des certitudes ; on

risque de fermer son esprit à la création qui vous sauverait dans les périodes de doute sur la valeur du

monde. Ou comment passer d’une incertitude (de vie) à une pseudo certitude (ou à une certitude

affectée mais plus confortable pour le narcissisme) : de Phosphorus à Aurum, de Pulsatilla à Alumina

ou a Graphites …etc.

Deux épreuves de réalité : des conflits apparaissent chaque fois qu’une réalité s’oppose à la réalisation d’un désir : désadaptation, restauration d’un équilibre sur de nouvelles bases.

Pour le jeune enfant, cette épreuve de réalité sera la différence des sexes et des générations Pour l’adulte, ce sera :

– ce qui n’a pas été vécu perd progressivement ses chances de l’être un jour

– la toute puissance infantile perd les moyens de son ambition

– comment se peut on se conserver quand on s’aime moins, voire quand on ne s’aime plus…

En principe, le narcissisme sain est alimenté par deux spirales interactives qui peuvent se « négativer »

au cours du vieillissement

– la relation de soi à soi

– la relation de soi à autrui

En vieillissant, moi/moi perds de son attrait (moins séduisant, moins performant) et éventuellement le

surmoi intervient pour provoquer la culpabilité. D’où un narcissisme de défense (hypertrophie du moi,

repli narcissique, confusion du statut et des rôles), rigidification d’Aurum.

En résumé, la problématique luétique est triple :

– le phallique

– les rapports entre la puissance, l’autorité, le pouvoir

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– la distinction entre le statut et le rôle.

Si l’autre existe, il me met en danger de ne plus exister ; sauf si je le tiens sous mon pouvoir : l’autre

est neutralisé, jusqu’à sa mort physique ou psychique. Mais «notre identité nous échappe dès lors

qu’elle se ferme à l’altérité en se donnant comme fin»

1) Le phallique : c’est l’expression de son désir de puissance infantile, c’est lié à la pulsion de vie, à la pulsion sexuelle : de l’érotisme à l’amour… la relation privilégiée de la mère et de l’enfant permet au couple de se constituer comme centre de gravité de l’être. La dualité est au coeur de l’existant : or, l’homme n’en finit pas de se vouloir être un et de se croire unique comme si l’existence du phallus lui conférait l’existence même «je l’ai donc je suis». Sa quête amoureuse ne signifie ni plus, ni moins que la nostalgie d’une unité perdue, elle passe par le sexe et la possession de l’autre : faire l’amour, c’est faire un !!

2) Puissance, autorité, pouvoir : le Soi est la zone de toute puissance, le nid du Soi va déterminer la soif de pouvoir. La puissance est une virtualité de pouvoir, qui se réalise ou non en pouvoir

Pour la femme, la puissance et le don, ce sera par le potentiel de la maternité : la vie a le pouvoir de donner la vie (puissance de vie)

Au contraire, le pouvoir mâle est habité par la puissance de mort : il s’impose en prenant l’autre en son pouvoir : il s’impose donc aux dépens de la puissance féminine et de son pouvoir de donner la vie.

• Jusqu’à Lycopodium, la réalité de pouvoir ne parvient jamais à satisfaire la soif de pouvoir que représente la puissance pour être « l’égal de Dieu » -> le pouvoir du petit chef car il a un « moi » dévalué : ou comment remplacer le « moi-je » et son impuissance par l’apparence de l’autorité et du pouvoir.

• Jusqu’à Aurum et l’usure du pouvoir : quand ce même pouvoir finit par détruire la puissance elle-même, en plus il veut être aimé !!

Et quand il n’y a plus d’autorité, il reste la violence et l’appel à la manipulation.

La socialisation par le groupe, les institutions, les organisations permettent d’expérimenter la puissance par le jeux des relations d’autorité, les rapports de pouvoir…

Le pouvoir, c’est l’élan vital de la pulsion de puissance, c’est l’expression de la puissance. L’autorité s’exprime par le pouvoir : le pouvoir, c’est la mise en action de la puissance et de l’autorité.

3) Statut-rôle

Pour être reconnu, le pouvoir doit être légitimé par un statut (naissance, savoir, compétence) et mis

en action par le rôle Mais le rôle jusqu’où (voir Lycopodium, qui n’est plus qu’un rôle).

C’est tout ça la Luèse

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Différence des sexes et des générations…. De l’oedipe et quelques conséquences

La dimension fondamentale temporelle de la vie humaine (le biologique prend naissance, vit

et meurt)

impose une mise en sens historique du sujet. Celui-ci va avoir besoin de donner sens à cette existence,

de comprendre le déroulement de sa vie. A cet effet, il va se construire une « histoire », voire se

« raconter des histoires » et en particulier concernant sa naissance et ceux qui l’ont engendré. En

même temps, il devra s’expliquer la différence dont cette naissance témoigne et cette altérité (il est né

d’une différence des sexes et des générations).

Le « complexe d’oedipe » lui permet de se représenter la place qu’il occupe au monde et de se raconter l’histoire de ses origines, tandis que « le complexe de castration » est chargé de lui donner une représentation de la différence, une théorie de la différence. Ces « histoires » vont lui

permettre, tout simplement, de vivre sa propre différence, c’est à dire d’exister.

La reconnaissance du caractère fondateur du complexe d’oedipe n’implique nullement que les phases

précédentes du développement de l’enfant soient sans incidence sur son devenir psychique…Si les

stades du développement (indifférenciation, oralité, analité, phallique) en réfèrent plutôt au biologique

et au corporel, ils sont directement mis en perspective par les constructions psychiques du sujet.

Complexe d’oedipe et complexe de castration sont en effet à comprendre comme des moments

condensés de prise en considération de toutes les informations et hypothèse jusque-là formulées ou

amassées dans un certain désordre par l’enfant… les 2 complexes viennent théoriser l’ensemble sous

l’influence de son propre développement sexuel.

Or, les premières années de l’enfant, avant l’accès au stade phallique sont caractérisées par une

relation privilégiée à la personne chargée de lui prodiguer des soins, en général la mère. Ainsi, le

complexe d’oedipe devra-t-il réinterpréter et retraduire un premier modèle de l’altérité représenté par

cette relation particulière, duelle, entretenue par la mère et l’enfant. Les carences d’intégration de ce

premier modèle de différenciation entre le sujet et le monde extérieur sont à l’origine des pathologies

les plus graves de nature psychotique.

80

Les formes de l’Oedipe.

Les mots clés de L’OEdipe : «moi par rapport à papa/maman»

– OEdipe comme destin inéluctable de la castration, la grande question de l’identité, « nous n’avons pas tout, nous ne sommes pas tout » => nous craignons de n’avoir rien, de n’être rien. – Oedipe comme crise : le destin se met en place, la rencontre avec la différence des sexes et des

générations devient centrale dans la vie (3 à 5 ans)

– OEdipe comme organisation : comment le sujet a organisé la crise oedipienne, le phallique est

déjà dans l’organisation oedipienne.

– Le fantasme d’être au centre ; l’idéal du moi ; le désir d’être à la hauteur

– L’issue de la crise oedipienne : « ce que tu ne peux réaliser de fait, tu peux quand même l’avoir en

représentation et en identification ».

Histoire de la subjectivité, construction psychique,

Mise en place des structures diathésiques et des remèdes

Construction que le sujet se fait de sa propre histoire « pour trouver du sens au caractère illogique de son existence éphémère »

→ adaptation

L’oedipe comme destin

Comment organiser son système de survie ? Question de l’identité D’où je viens ? Qui suis-je ? Où je vais ?

De qui est ce la faute ?

Symptômes psychiques

Ce qui n’arrive pas à se penser

A s’élaborer, à se dépasser.

Symptômes physiques

L’organisation oedipienne → l’oedipe définit des limites et indique que celles-ci doivent être fantasmatiquement atteintes pour permettre au sujet de s’en libérer →3 destins possibles : 1 – destin des sujets qui n’ont pas pu arriver à mettre en crise l’oedipe

donc à s’en libérer (= anté oedipien) => psychose

2 – destin des sujets qui ont commencé la crise mais ont reculé = destin anti oedipien, la manière dont l’oedipe a été traité, c’est l’évitement => pathologies du narcissisme

3 – manière dont l’enfant va arriver à s’organiser plus ou moins bien, plus ou moins mal => névrose

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« La » grande problématique sycotique :

– comment organiser son système de survie ?

– l’oedipe comme destin : « Qui suis je, où vais je et dans quel état j’erre ? »… question de l’origine, de l’identité, et « De qui est ce la faute ? » : la culpabilité.

– Superbe définition de Henri Laborit, cité notre VD d’homéopathie : « L’individu bâtit ce qu’il est

convenu d’appeler sa personnalité, construction qui se fige de plus en plus avec les années, sur un

bric à brac de jugements de valeur, un amoncellement de préjugés indispensables à sa survie dans

le cadre culturel où il a grandi, fondations rigides, automatiques et inconscientes de son être conscient. Si une seule pierre de cet édifice est endommagé, l’ensemble de la construction consciente risque de s’écrouler. L’angoisse qui en résulte exige d’être traitée par l’action et celle

ci ne reculera pas devant le meurtre, la guerre ou le génocide pour l’apaiser. Ainsi, ce n’est pas

l’inconscient refoulé qui empêche de croire à notre liberté, mais au contraire, cet inconscient autorisé qu’il se fixe définitivement dans un discours logique lequel lui fournit un accoutrement

qui le fait ressembler à la réalité ».

– Quand la question de l’identité rencontre la question de l’origine : ça, c’est la Sycose, une tentative d’adaptation au dilemme de notre destin oedipien : essayer de remplacer la question « qui

suis-je ? », par « d’où je viens ? »

L’examen de passage

La grande question de l’OEdipe, c’est en quelque sorte, une question d’examen de passage : OEdipe

rencontre sur la route de Thèbes, la Sphinge. La Sphinge pose à OEdipe deux questions tout à fait

fondamentales pour tout être humai : donc OEdipe passe un examen pour devenir OEdipe- Roi. Quand on

passe un examen, on rencontre cet être tout à fait particulier qu’est la Sphinge, et je dis « la » Sphinge

au féminin, bien qu’elle ait une grande queue…on dit aussi le Sphinx… ce qui est bien

montré, c’est

que ce qui caractérise celui qui pose des questions d’examen, c’est qu’il se prend pour celui qui sait

tout et qui a tout ! Mal lui en prend le jour où on répond bien… c’est ce qui arrive à la Spinge et elle

en meurt, la pauvre, le jour où OEdipe va répondre à ses questions.

La première question est :

– Qu’est ce qui est à quatre pattes le matin, à deux pattes le midi, à trois pattes le soir ? l’homme !

La deuxième question est :

– Quelles sont les deux soeurs qui s’engendrent mutuellement ? … le jour et la nuit (en grec, ces deux

termes sont féminins).

Plus qu’une mythologie : un destin !

La question de l’OEdipe est effectivement complexe, puisque Freud désigne sous son appellation

«complexe d’oedipe» au moins trois choses différentes. Le terme de «complexe» vient de Jung, il a été

repris par Freud, qui l’a trouvé à son goût pour signifier une configuration relationnelle qui articule la

question de la relation aux deux parents. Donc OEdipe désigne quelque chose de complexe qui contient

au moins trois sens différents :

– l’oedipe comme destin (comme fait, réalité),

– l’oedipe comme crise,

– l’oedipe comme organisation.

Premièrement : l’oedipe comme destin inéluctable de la question de notre identité.

C’est l’oedipe comme fait, comme une réalité psychique, comme condition de notre organisation

symbolique. On parle ici de quelque chose de fondamental, en ce sens que nul être humain, nulle

part ne saurait s’y dérober. Nous n’avons pas le choix, notre nature contient la rencontre avec la

question de l’oedipe. Nous sommes nés, nous avons été faits, par la rencontre d’une double différence :

la différence des sexes et la différence des générations.

82

Une différence des sexes engendrant une différence des générations

Nous sommes tous le produit de la manière particulière dont, un beau jour, une différence des sexes a

engendré une différence de générations. La question fondamentale du « qui suis-je ? », de ce que nous

sommes, est la question que nous allons traiter à partir d’une mise en interrogation de l’origine.

C’est à cette question que tentent de répondre (mal) les remèdes de la Sycose, l’aboutissement d’un

Moi original car originé (je veux dire qui a trouvé les réponses aux questions de son origine) : cette

problématique se pose en filigrane au moment de l’oedipe, l’enfant n’aura que des réponses très

partielles et adaptatives, elle sera remise sur le tapis à l’adolescence, grande époque de la différenciation «soi / les autres», c’est à ce moment là que nous en traiterons les remèdes.

Qui suis-je ?

A la question «qui suis-je ?», il n’y a pas de bonne réponse, heureusement, car sinon, ce serait la fin.

Mais elle est très importante comme question, car l’une des manières de la rencontrer, cette question

de l’identité, du sujet que nous sommes, de ce qui fait de nous un « sujet » (et c’est, je vous le rappelle

la problématique de la Sycose..), et bien, cette question là, nous allons tenter de la métaphoriser, de la

traiter, de l’organiser à partir d’une autre question qui est : « d’où je viens ? ».

Ainsi la question qui est structurellement fondamentale, c’est celle de l’origine, de nos origines.

Premières réponses

En première approximation, au « qui suis-je ? », on peut répondre par un nom et un prénom… bien

sûr, nous sommes bien autre chose que cela, mais en tout cas, à un certain niveau, c’est déjà une

première réponse. Cette réponse désigne une place à l’intérieur d’une génération, une place sexuée

(parfois de manière ambiguë avec des prénoms indéterminés quant au sexe).

Identité et origine

L’OEdipe comme destin, signifie que tous les êtres humains sont confrontés à la question de leur

identité rencontrant la question de leur origine… La question de l’origine, ce n’est pas seulement

savoir quels sont nos géniteurs !

Mais la grande interrogation « d’où je viens ? », ça veut dire : « comment est-ce que je me suis fait ?,

comment est-ce que j’ai été fait ?, avec quoi je me suis fait ? avec quoi j’ai été fait ? ».

Nous ne nous sommes pas fait seul.

Jamais, nulle part, quelqu’un ne s’est fait seul… pas plus physiquement que psychiquement. Nous ne

sommes pas fait seul… Il est important de ne pas perdre de vue, combien le narcissisme est important

au sein de notre développement. Le narcissisme, qu’est-ce que c’est, si ce n’est cette position dans

laquelle on tendrait à faire comme si on était seul, comme si on s’était créé, comme si on s’était

fait soi-même.

Narcisse

On va revenir au mythe de Narcisse et à la mythologie grecque. Rappelez-vous Tirésias, cet homme

dont il faut se méfier, ce grand faiseur d’oracles, depuis qu’il a été rendu aveugle du fait de savoir quel

était le secret de la jouissance des femmes. Donc Hera l’a puni de la perte de la vue et Zeus en compensation, lui a donné le don de double vue : il ne voit plus, mais il peut prévoir ce qu’il ne voit

pas ! C’est lui, Tirésias, qui va énoncer au père géniteur d’OEdipe, Laïos, qu’il doit aller abandonner

son fils OEdipe, sur le Cithéron, pieds liés sur cette montagne pour être dévoré par les vautours et

mourir. C’est ce même Tirésias qui intervient dans l’histoire de Narcisse pour dire à sa mère que

Narcisse vivra s’il ne se connaît pas…et la mère croyant bien faire, a privé Narcisse de toute image de

lui, respectant ainsi l’oracle de Tirésias.

Je vous passe les détails, le reflet dans le fleuve, tout ça on en a déjà parlé… vous vous souvenez sans

doute aussi que sa mère a été violée par ce fleuve, donc Narcisse n’est pas né du désir délibéré d’un

sujet, mais de l’emprise d’un sujet sur un autre. Alors l’histoire de Narcisse, c’est précisément quelqu’un qui croit qu’il s’est fait tout seul et il va en mourir. C’est qu’il va effectivement méconnaître cette espèce de règle fondamentale que j’essaie de vous formuler concernant l’OEdipe : « on ne s’est pas fait tout seul ! ».

83

Alors quand Narcisse se retrouve face au fleuve et se regarde, que cherche-t-il donc ?, on ne sait pas ce

qu’il cherche, mais on sait ce qu’il trouve… il trouve « quelqu’autre » qu’il ne reconnaît pas comme

étant soi et dont il tombe éperdument amoureux, au point de ne plus manger, plus boire, ni dormir.

Donc, Narcisse ne se reconnaît pas lui-même, il se prend pour un autre. Tant qu’il se prend pour

un autre, il est encore en vie. Ce qui prouve d’ailleurs, qu’il est moins dangereux de se prendre pour

un autre que de se prendre pour soi ! C’est comme ça que les fous survivent…le plus terrible, c’est

quand on commence à se prendre pour soi… et c’est ce qui se passe pour Narcisse.

C’est au moment où Narcisse se reconnaît (car il finit quand même par comprendre que ce reflet, c’est

lui), c’est au moment où il se prend et prend cette image de lui, intégralement pour lui, qu’à ce

moment là, il meurt. Pourquoi ?

Le regard de l’entourage

Ce à quoi Narcisse est confronté, c’est au fait que quand il se regarde, le visage qu’il voit est un visage

« blanc », cadavérique, de marbre, qui porte sur lui-même quelque chose d’indifférent. Et Narcisse ne

sait pas que cette expression de l’affect sur son visage de marbre, ce n’est pas lui dont il s’agit, mais

c’est la manière, inscrite sur son visage, dont il n’a pas été suffisamment regardé par son entourage.

Entendez-moi bien, ce que Narcisse voit au moment où il se prend pour lui, c’est le visage de l’autre, c’est l’expression indifférente de celle qui ne s’est pas suffisamment penché sur lui pour lui

renvoyer par son visage, une image suffisamment investie de lui.

Si Narcisse se laisse dépérir, c’est parce qu’il ne comprend pas que sur le visage de soi, il y a l’ombre de l’indifférence du monde et de sa mère pour lui. De ne pas comprendre cela, toutes les

issues de la vie sont bouchées. S’il s’était dit : « mais sur mon visage ce que je vois, c’est précisément

que je suis habité par un autre, et par l’absence du désir de l’autre » : alors, à ce moment là, il pourrait

entendre celle qui, à côté de lui, ne cesse de l’appeler, c’est Echo. Dans l’histoire de Narcisse, il y a

une femme aimante à son côté, une femme qui ne cesse de lui dire : « Cesse de te regarder, cesse de

regarder à travers toi le visage de ta mère indifférente, regarde moi ». La pauvre Echo dépérit, elle

aussi, parce que Narcisse ne lui répond pas.

A côté de soi, en regard de soi, c’est l’autre qu’on rencontre.

Vous voyez qu’il faut ici aussi, comme dans OEdipe, trois personnages. Il faut que Narcisse accepte de

se détourner de sa mère, pour se tourner vers la femme, pour pouvoir vivre autrement que dans cette

manière de mourir en se connaissant. Parce que se connaître soi, et bien finalement, c’est reconnaître

la trace de l’autre en soi.

Cela veut dire (et ne l’oubliez pas, sous peine de mort psychique), qu’à travers vous, ce que vous

allez beaucoup rencontrer, c’est précisément la trace de ceux qui vous ont fait. N’oubliez pas, si

vous avez quelques difficultés à vivre, à la manière de Narcisse, c’est précisément de ne pas avoir

reconnu suffisamment comment, à travers de ce que vous prenez pour vous, c’est quelque chose de la

génération d’avant dont il s’agit. C’est quelque chose de la manière dont vous avez été regardé et que

vous vous regardez .

Sycose es- tu là ? on est bien entendu au coeur de la problématique sycotique. Et le baume au coeur

qu’on pourrait apporter aux Sycotiques, si malheureux devant leur sentiment de « non-être » c’est de

leur dire : « Ce que vous voyez sur votre visage, ce que vous ne supportez pas de vous, ce n’est pas

vous, c’est l’autre en vous… ! Vous n’êtes pas coupable… votre origine, vous n’en êtes pas responsable, puisque vous ne vous êtes pas fait tout seul… laissez l’autre en vous supporter le poids

de l’insupportable » !

On se regarde avec les yeux avec lesquels on a été regardé, on se pense avec les mots avec lesquels on a été pensé, on se sent avec les sensations avec lesquels on a été senti.

Et à l’intérieur du rapport que l’on entretient avec soi, ce qu’il y a lieu de ne pas oublier, c’est qu’à

côté de soi, en regard de soi, c’est l’autre qu’on rencontre.

Le moi est plein de la génération précédente avec quoi nous avons bien dû nous «faire».

Ne jamais oublier l’oedipe.

84

Voilà ce que signifie ne jamais oublier oedipe. Ne jamais oublier en quelque sorte que l’on ne s’est pas

fait tout seul. Ça veut dire que lorsque vous vous maquillez mesdames, le matin devant le miroir,

lorsque vous vous rasez, messieurs, n’oubliez pas qu’à travers vous, il y a aussi de l’autre et que ce

vous voyez contient toute une série de traces de la génération d’avant, du regard qu’elle a porté sur

vous. Bien sûr, avec notre narcissisme d’adulte, on dispose d’un dispositif interne par lequel on fait

semblant d’oublier : moi, c’est moi et on oublie que moi ce n’est pas moi. On fait sans arrêt semblant

de penser que moi, c’est moi, que puisque c’est moi qui l’ai pensé, c’est donc bien moi. Que puisque

c’est au dedans, ça suffit pour dire que c’est moi. Voilà l’erreur fondamentale de tous ceux qui

négligent ce qu’est l’oedipe.

L’oedipe ne cesse de nous rappeler, c’est notre destin inaliénable, qu’à travers ce qui nous paraît être le

plus semblable, abrite le différent, l’autre, les générations d’avant. Alors pour réussir à vivre, est ce

qu’il faut mieux croire que « moi c’est moi » ou que « moi, c’est pas moi » ?, et c’est la faute à

qui ? à moi, à l’autre en moi : cette notion de faute, de culpabilité sur l’origine, c’est bien le problème de la Sycose…et c’est ce que nous développeront complètement avec le chapitre sur

l’adolescence.

S’en souvenir dans les moments les plus difficiles.

Il faut se souvenir de cela (qu’on abrite l’autre en nous), dans les moments les plus difficiles, là où

précisément on commence à avoir une mauvaise image de soi, là où on commence à sentir ces symptômes qui nous assaillent. Se souvenir alors qu’il y a peut être lieu de rechercher au delà de nous,

même en nous, quelque trace de quelque chose d’une génération d’avant, qui serait venue, comme

cela, à travers le regard de l’autre, venue se déposer sur notre moi, ou se déposer sur notre fonctionnement intérieur pour y laisser une trace.

Destin fondamental.

La dimension du destin fondamental est présente. La dimension du pathétique, c’est non seulement

la dimension de la rencontre avec son destin, mais c’était le destin de Narcisse comme celui d’oedipe,

que de rencontrer la question d’eux-mêmes. C’est non seulement la question de la rencontre avec

son destin, mais c’est la manière dont on est pris dans son destin. Le pathétique se rencontre toutes

les fois qu’un sujet est aux prises avec son destin et qu’il y reste coincé (Sycose : sensation d’être

prisonnier de son destin).

Dramatique, tragique ou pathétique.

A un certain moment, nous rencontrons un événement fortuit qui nous interroge et qui nous fait quand

même poser la question : « Pourquoi est-ce que ça m’arrive à moi ? » ; à ce moment là, on est simplement dans la dimension dite « dramatique ». Dans le pathétique, ce qu’on « entend », c’est

« pathos », la problématique de la souffrance aliénée. Le tragique, c’est être confronté à son destin,

et d’y rester pris…

Premier sens de l’OEdipe

C’était donc notre premier sens de l’oedipe, l’oedipe comme destin auquel nul ne peut se soumettre,

mais plus l’on cherche à s’y dérober, plus on s’y enfonce. Là, névrotiques, psychotiques, états limites,

hystériques, obsessionnels, paranoïaques, tous de ce point de vue, sont confrontés à cette question.

J’insiste parce que vous allez trouver dans la littérature des gens écrivant que c’est une «structure

préoedipienne». Du point de vue que je viens de définir, ça ne veut strictement rien dire. Il n’y a pas de

structure préoedipienne ; tout être humain est confronté à la question de l’oedipe. Qu’il arrive à traiter

cette question, c’est une autre affaire, qu’il arrive même, si je puis dire, à la mettre en crise, en drame,

c’est à dire à lui permettre de se déployer, c’est encore une autre affaire, mais qu’il n’y soit pas

confronté, ça c’est impossible.

Deuxième sens de l’OEdipe : la crise OEdipienne.

La crise oedipienne, c’est quand cette structure, ce destin inéluctable, commence à se mettre en

question, commence à rencontrer quelque chose du processus de la vie. Il y a un moment, où, la

grande question de la différence des sexes, de la différence de générations, va devenir la question de

l’enfant. Avant, c’était une question, mais l’enfant ne le savait pas encore. C’était une question parce

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que ce qui lui était dit, la manière dont on le langeait, le nourrissait, le prenait etc…, parce que tout

cela contenait, par le fait même que les parents s’occupaient de lui, une référence à son sexe et à sa

position dans les générations, mais l’enfant ne le savait pas. La crise oedipienne, c’est le moment de

notre vie, où, la question de la rencontre de la différence des générations et la différence des sexes devient centrale.

Ce qu’il faut que vous compreniez bien, c’est que ce n’est pas parce que l’on ne se pose pas la question, qu’elle ne se pose pas. Cette question est là dès qu’on commence à vivre, mais il y a un

moment où elle va devenir inéluctable… cette question quand elle se rencontre, se met en crise, elle

devient une question de vie… ce qu’on appelle la crise oedipienne, c’est la mise en crise de cette

question qui était là dès l’origine…

Entre trois et cinq ans, s’organiser au sein de cette crise…

Cette crise va donc devoir être traversée. L’enfant va la rencontrer avec un certain nombre de particularités : ce qu’il va rencontrer, c’est ce père là, tel qu’il est, c’est cette mère là, ce désir, le désir

de ce père, de cette mère là le concernant tel qu’il est, la question du désir de ce père là pour cette

mère là, et inversement, pour le père ou pour un autre, ou pour d’autres…

La complexité de ces questions là, c’est ce que l’enfant va rencontrer concrètement, la question de

son identité à partir de ce que sont concrètement les parents qu’il a, ceux avec lequel il vit, que ce

soit le géniteur ou pas, mais celui qui vit avec lui, qui est en position d’être à un moment donné ce

père là pour lui. C’est le travail de l’enfant entre trois et cinq ans.

Troisième sens de l’oedipe : l’organisation oedipienne.

Une organisation oedipienne, c’est la manière dont un sujet a organisé la crise oedipienne. Alors

là, ça a un sens de dire qu’un sujet éventuellement n’a jamais pu, parce qu’il n’a pu se développer

suffisamment, mettre l’oedipe en crise, qu’il n’a donc pas pu l’organiser, et donc qu’il n’a pas d’organisation oedipienne. Ça veut dire, non pas qu’il n’y a pas d’OEdipe, mais que ce qu’il y a d’oedipe

n’a pas d’organisation, n’a pas pu suffisamment se dramatiser dans les interrelations familiales pour

s’organiser au sein même de ces relations. Que le sujet n’est donc pas organisé en fonction de la

dramatique oedipienne (ça débouche toujours sur une psychopathologie, voire même de la psychiatrie).

Trois destins possibles

Du point de vue de l’organisation oedipienne, il y a trois destins possibles.

Le premier destin , le plus terrible, c’est donc celui des sujets qui n’ont pas pu arriver à mettre en

crise l’oedipe (= anté oedipien => psychose, perversion).

Le deuxième, c’est celui de ceux qui ont commencé à vivre la crise, mais qui ont rencontré de telles

difficultés, dont le crise a été tellement désorganisatrice, tellement ingérable, qu’ils ont, si l’on peut

dire, reculé devant le traversée de la crise oedipienne. On peut dire, que ces gens là ont une organisation post-oedipienne, mais elle est caractérisée par le fait que c’est une organisation protectrice

contre l’oedipe et que la manière dont l’oedipe a été traité, c’est d’être évité. Donc, le deuxième type de

destin, c’est le destin « contre oedipien, anti oedipien » (ne pas confondre avec le contre oedipe) =>

états limites (border line).

Il y a la troisième issue, l’organisation oedipienne, qui représente la manière dont l’enfant va arriver

à s’organiser tant bien que mal, plus ou moins bien, plus ou moins mal, dans la crise, la crise étant, je

vous le rappelle, la confrontation avec la question de la différence des sexes et la question de la

différence des générations. Mais aussi, nous le verrons la différence dans le sexuel, la différence entre

la sexualité infantile et la sexualité adulte. Donc, l’organisation oedipienne, c’est une manière de

reconnaître et de traiter la différence des sexes et des générations, même si cette manière de la reconnaître et de la traiter consiste aussi par moments, à faire comme si elle n’existait pas, et à

transgresser la reconnaissance de ces différences. La caractéristique de l’organisation oedipienne, c’est

d’avoir intégré la rencontre avec ces différences, et après, l’enfant gère cela comme il peut, mais au

moins il le gère. Parce que cette question là s’est posée, un jour, pour lui.

Pourquoi en parler maintenant

La crise oedipienne, ce n’est pas parce que j’en parle à ce moment de l’ouvrage, après l’organisation

phallique, qu’elle se développe à ce moment là. La crise oedipienne, commence au milieu de

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l’organisation de l’analité ; elle se développe et se déploie lors du deuxième sous stade anal…, c’est à

dire comme on dit au moment où l’analité s’organise, et l’organisation de l’analité (se différencier

du tout, faire des compromis, commencer à être, à exister), c’est déjà une première forme d’organisation oedipienne.

Surmoi post oedipien

Je vous ramène en arrière : l’oedipe a déjà commencé depuis longtemps, on était déjà dans l’oedipe

depuis le milieu de l’analité, quand l’enfant commence à organiser la rétention anale, le désir de garder

à l’intérieur. Gardez bien à l’esprit, que l’oedipe, est là depuis le départ, qu’il s’organise en crise, en

gros à partir de ce qu’on a appelé le ligne de départage entre ce qui est «ante-oedipien», avant que

l’oedipe se mette vraiment en crise, et ce qui est ensuite oedipien, c’est à dire au moment où

l’oedipe se

met en crise… l’acmé de la crise, le moment le plus intense, c’est quand la différence des sexes

rencontre la différence des générations… l’organisation oedipienne se termine avec cette acmé et

instaure l’organisation du Surmoi post oedipien.

Un principe interne de discrimination

Ce Surmoi post oedipien qui souligne la fin de la crise, est caractérisé par un signal d’alarme fondamental qui est l’angoisse de castration, et par l’instauration (ce qui forme un post oedipien) d’un

discriminant interne.

C’est un principe interne de discrimination qui va permettre à l’enfant de discriminer ce qu’il peut

faire sans se désorganiser et sans se sentir châtré, donc de différencier ce qu’il peut faire, agir, de

ce qu’il peut penser. Ce n’est pas la même chose, il y a des choses qu’on peut faire et des choses qu’on

peut penser. Je ne peux faire en sorte d’être un homme, mais je peux penser au masculin, c’est à dire à

la position subjective masculine, je peux même le désirer. Et ce qu’on peut dire qui n’est pas que de la

pensée, c’est aussi une manière de faire particulière, une manière de faire dans la relation.

Pour résumer ce chapitre

– La question fondamentale, c’est la question même de notre identité : on ne peut pas y échapper. C’est aussi le rappel fondamental, qu’on ne s’est pas fait tout seul et qu’on a pu se créer en étant en même temps fait par nos parents.

– La crise oedipienne désigne la mise en processus, la mise en travail de cette question de l’identité, dans la découverte de la différence des sexes et des générations, de la découverte dans le cours de la vie de cette question structurale et fondamentale qui est celle de notre identité.

– Cette découverte, la mise en processus de cette question provoque une crise qui éclate, et c’est le sens de la rivalité oedipienne que nous traversons, entre trois et cinq ans.

– La manière dont nous allons voir et pouvoir, au sein de cette crise, organiser notre rapport à la différence des générations, à la différence des sexes, à la différence entre sexualité infantile et sexualité adulte,

notre rapport à l’exclusion et à l’inclusion au sein du couple parental, notre rapport identitaire avec notre propre sexe et avec le sexe de l’autre, représente la mise en travail de cette question qui va s’effectuer

en gros entre 2 et 5 ans…

– elle va se faire dans une situation pour laquelle le terme crise est assez bienvenu. Elle se structure autour d’un dilemme… un dilemme, c’est un conflit qui est structuré de telle manière qu’il n’y a pas de

« bonne » issue.

– Je vais donc essayer de vous montrer que la conflictualité oedipienne est en même temps une conflictualité « dilemmatique », et que notre identité repose sur le traitement d’un certain nombre de paradoxes que nous rencontrons pour nous construire et qui n’ont jamais d’issue parfaite…

– ce qui distingue d’ailleurs les remèdes de la Sycose de ceux des autres diathèses, c’est que les remèdes

de Tuberculinisme, Luèse, Psore, sont des adaptations plus ou moins réussies à un type de problématique,

à une question qui s’est posée à un certain moment et c’est une tentative pour y répondre.

– Mais les remèdes de la Sycose, ayant à répondre à la question structurale et fondamentale de l’identité sont des « solutions » impossibles qui n’ont jamais de bonne issue… si nous avons tous un remède de Sycose, pour certains, c’est leur remède essentiel … et pour ceux-la, la vie est un enfer… j’ai déjà vu des Phosphorus, Sulfur heureux, des Aurum, des Lycopodium… je n’ai jamais rencontré de sycotiques heureux. L’étincelle du bonheur, même fugitif, semble leur être interdite.

– Nous allons donc toute notre vie, continuer à organiser, à réorganiser notre conflictualité oedipienne

pour l’intégrer, autant que faire se peut. De crises en crises, puisque l’oedipe n’est jamais que la première des crises que nous allons rencontrer. La suivante sera la crise de l’adolescence (nous traiterons alors de l’ensemble des remèdes de la Sycose), et ensuite, la vie se déroule de crise en crise, avec des périodes d’accalmie plus ou moins importantes jusqu’aux dernières crises qui sont les crises du rapport direct avec

la mort, les crise de la fin de la vie.

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– Voilà donc les trois sens de l’oedipe, l’oedipe structural (comme destin = problématique sycotique), l’oedipe comme crise, l’oedipe comme organisation (tous les remèdes le rencontrent : ceux qui le refusent sont toujours des patients psychiatriques). Je souhaiterais ajouter qu’on peut s’être organisé dans l’OEdipe, mais ne jamais renoncer à séduire son papa (par exemple, Pulsatilla épouse presque toujours des hommes qui auraient l’âge d’être leur père, Aurum choisit souvent une femme enfant…etc)

– De l’oedipe structural, on ne saurait sortir, puisqu’il concerne la question de notre identité (=

Sycose).

– De l’oedipe comme crise, on s’en sort, mais c’est souvent pour y retourner un peu plus tard.

– De l’oedipe comme organisation, c’est ce qui résulte de la manière dont nous avons traité ces crises

– Tous les remèdes sont concernés, et organisent leur oedipe en fonction de leur organisation pulsionnelle : indifférenciation, oralité, analité, phallique. Seuls les sycotiques vivent indéfiniment la crise avec ce qu’elle sous entend et qu’on va développer dans les chapitres suivants : exclusion, fantasme originaire, culpabilité, faute, sensation d’être coincé dans son destin, difficile élaboration du Surmoi post oedipien.

– L’organisation oedipienne se termine avec cette acmé et instaure l’organisation du Surmoi post-oedipien.

En conclusion : la rencontre avec la différence des sexes et des générations (l’OEdipe) place l’enfant

face au complexe de castration et à l’impossible.

→ L’Oedipe : matrice intersubjective de la pensée en ce qu’il intègre l’altérité et la différence (1+1 différent = 3) → la rencontre avec un autre différent permet de se définir comme sujet

« subjectif », de donner du sens → de se faire une représentation fantasmatique de la différence.

→ Le complexe de castration : « si je n’ai pas tout, je ne suis rien » → représentation corporelle dans

sa différence

ð pour les hommes : risque de ne « pas pouvoir »

ð pour les femmes : difficulté à être « femme »

ð la satisfaction du désir est dangereux pour soi, pour les hommes comme pour les femmes Le Surmoi post-oedipien discrimine trois ordres de choses : → transformer l’impossible en interdit

ð c’est structurant car si ça « ferme », ça « ouvre » aussi

ð puisque que tout ce qui n’est pas interdit est autorisé (= possible)

ð ça fixe des règles

ð ça permet l’élaboration du surmoi post-oedipien

ð ça discrimine trois ordres de choses :

– ce qu’on peut faire en actes

– ce qu’on peut faire en pensées

– ce qu’on peut faire en paroles

donc :

– ce qu’on peut être en actes

– ce qu’on peut être en pensées

– ce qu’on peut être en paroles.

→ Ouverture aux fantasmes, aux identifications, aux représentations

ð ça crée des liens, donne du sens

ð ça transforme le savoir en connaissance

ð et la connaissance en outil à penser

Le sexuel est pour le sujet l’épreuve princeps de la différenciation, dans la mesure où la rencontre

génitale avec l’autre s’opère sur le registre exclusif de la différence. Il ne s’agit pour le sujet que d’un

« vérification » de ce que le corps « sait » intimement pour ce qui le concerne et que le psychisme doit

avoir déjà fantasmé pour que la reconnaissance de l’autre soit pleinement validée.

Cette épreuve préalable du fantasme est indispensable au sujet pour qu’il ne devienne pas pathologiquement névrosé et tel est le rôle assigné aux deux complexes fondamentaux (oedipe et

castration).

→ C’est sur les identifications qu’on bâtira sa « grille de lecture du monde », et que l’on choisira

son partenaire

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Donc c’est bien la façon dont on va traverser ou refuser de traverser l’oedipe qui va

déterminer la

capacité à rencontrer la castration et l’interdit, la possibilité de réaliser en fantasmes ce qu’on ne peut

vivre en « vrai », c’est la construction des représentations, et du rôle qu’on va jouer dans la vie, dans

cette histoire qui sera la notre avec « ce partenaire là ».

Pour le sujet, construire ses représentations, c’est construire sa vérité… donc identifier les représentations, les conceptions, c’est identifier la « vérité subjective » du sujet : le changement, est

un apprentissage, c’est une adéquation, une mise en concordance des conceptions (ou représentations)

aux contraintes du réel ; ça passe bien par une re-signification de ce réel qui se transforme alors en une

nouvelle représentation.

Et ça passe aussi par une re-signification des objectifs, ce qui peut impliquer un changement de

partenaire qui ne correspond plus à notre représentation et au sens qu’on veut donner à sa vie.

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Schéma général du fonctionnement du surmoi et de la mise en place

de l’état de « bonne santé » psychique : la névrose

La pathologie

Stratégie thérapeutique et sens du symptôme = sens de la pathologie

Le Surmoi post oedipien = le choc adaptatif « désirs-interdits »…

Surmoi post oedipien

Le principe de l’adaptation

par l’instauration précoce du Surmoi

Le travail n’est jamais terminé, ce qu’on peut réaliser à 5 ans,

15, 25 ou 50 ce n’est pas pareil

(acquis, intériorisation des interdits, schémas cognitifs

→ réalité psychique, vision du monde, base de nos représentations, de nos identification, encodage, décodage = interprétation de l’externe en fonction de l’interne

(voir mécanisme de projection comme défense)

Les interdits

Le choc = refoulement ? Choc ! Surcharge d’informations+

Angoisse, souffrance «évènement traumatique »

Tentative d’adaptation à l’environnement = épreuve de réalité ?

par certains comportements, pour soulager

l’angoisse…

Les désirs

(Fantasmes infantiles)

« L’inconscient c’est l’autre en nous » dit Lacan → ça n’obéit ni à la raison, ni à la volonté. A noter les fantasmes infantiles ne vieillissent pas, les interdits non plus

Mais l’épreuve de réalité est de plus en plus dure

et c’est bien la difficulté de s’adapter au vieillissement !

=

Les comportements

Tentative d’adaptation comportementale

Et les symptômes

(Manifestations comportementales, jusqu’aux symptômes ( s’ils signent l’échec du refoulement )

→ Confrontation d’un désir infantile et d’un interdit : tentative d’adaptation (manifestation) Ou échec du refoulement (= symptôme) mais dans les 2 cas → angoisse, souffrance.

Thérapies analytiques

« Espace culturel »

La maturation = faire évoluer son surmoi…avec le temps !

« Espace social » confrontation avec la réalité sociale…

Thérapies comportementales

Causes latentes Causes manifestes Manifestations

Constitutif du développement de pulsionnel … l’adaptation, c’est gérer la pulsion… aussi longtemps qu’il y a de la vie

→ « Espace universel » 90

LES ANTINOMIES OEDIPIENNES

Première généralité concernant le processus d’organisation de la crise

Ce qu’il faut dire, peut-être, pour introduire cette question de l’organisation progressive de la crise

oedipienne, c’est qu’elle se fait, en grande partie, non seulement au dedans de nous, notre psychisme,

notre construction interne, mais qu’elle dépend en grande partie de la manière dont se sont organisées,

au dehors, les interrelations familiales au sein du couple parental et entre le couple parental et sa

progéniture. La manière dont les parents vont encadrer la crise oedipienne de l’enfant, ce à quoi, ils

vont eux-mêmes être confrontés, ce qu’on appelle le « contre-oedipe » parental. Contre-oedipe

Ça ne signifie pas que les parents sont contre l’OEdipe ; mais en fait, au fur et à mesure que l’enfant

entre en crise, eux aussi vont revivre, en identification avec lui, des pans entiers de leur propre crise

oedipienne et de leur propre manière d’organiser la crise.

Toute une partie des relations et inter-relations familiales, des parents comme des enfants, est marquée par cette mise en crise. Elle exacerbe un certain nombre de conflits entre les parents, entre

les parents et les enfants, la possibilité pour l’enfant de traiter l’oedipe en essayant de jouer les parents

l’un contre l’autre, de les séparer ou de les réunir. La réaction des parents s’organise en fonction de

leur propre histoire, des points de fixation, des difficultés, des conflictualités non traitées. Deuxième généralité

L’organisation de l’oedipe va s’effectuer petit à petit par l’intériorisation chez l’enfant des modes de

traitement de la conflictualité qui vont être, de manière dominante, présents au sein de l’entourage =

les modèles parentaux.

L’enfant va intérioriser les interdits, les exclusions, les exclusions productrices de différences ; il va

intérioriser aussi des modes de traitement particulier de son univers familial. Qu’il y ait intériorisation

ne signifie pas non plus intériorisation mimétique et donc aucun travail de la part de l’enfant. L’enfant se construit en fonction de ce qu’il trouve

Quand il intériorise, l’enfant transforme en même temps ce qu’il a rencontré, ce qu’il a reçu. Il se

construit en fonction de ce qu’il trouve, il crée lui-même son monde interne en fonction des particularités de son monde familial. Ce qui veut dire que lorsque le couple parental gère très mal cette

conflictualité, l’enfant aura énormément de difficultés à son tour pour la gérer.

Comment les parents traitent-ils la différence des sexes ?

Si nous traitons l’oedipe maintenant, parce que c’est une configuration particulièrement importante, ça

ne veut pas dire que l’oedipe commence après l’organisation phallique. L’oedipe commence presque

dès la naissance, et la manière dont les parents investissent leur enfant dépend de la manière dont

ils traitent, à l’intérieur d’eux, le problème de la différence des sexes et de la différence des générations.

Il est évident, que les parents ne vont pas avoir les mêmes attitudes internes, quoiqu’ils puissent en

dire, avec leur fille, avec leur garçon. Dans le cas contraire, ça voudrait dire qu’ils investissent le sexe

féminin et le sexe masculin exactement de la même manière et donc qu’ils nient la différence. Car,

tout dans la manière dont on investit, on soigne, caresse, cajole, gronde un enfant, tout ceci contient du

point de vue des parents implicitement et immanquablement, une référence au fait que l’enfant porte

un certain sexe et pas un autre. On ne va pas, quoi qu’on en dise, traiter tout à fait de la même manière

les filles et les garçons. Et heureusement, car, c’est à partir de ça que les enfants construisent une

préforme de leur identité sexuelle. C’est aussi à partir de ce qu’ils perçoivent de la manière dont on

les traite et dont on les traite comme êtres sexués bien avant de l’être véritablement, que les enfants

vont avoir une espèce de première préfiguration de ce que ça signifie « avoir un sexe ». Comment les parents interprètent ils l’enfance dans l’enfant ?

Autre question importante : comment les parents traitent ils la différence des générations ? Comment interprètent-ils l’enfance dans l’enfant ? Là encore, on peut imaginer toutes les variations

possibles. C’est la manière dont on traite la question de la maturation. Il y a des parents qui s’attendent

91

à ce que très vite les enfants grandissent, très rapidement, à ce qu’ils soient donc tout de suite déjà

grands, quasiment des adultes… A l’autre extrême, les parents qui, au contraire, vont se mettre à

traiter leurs enfants comme s’ils restaient toujours enfants. Donc, dès le berceau, la question de

l’oedipe est là, présente chez les deux parents. Sous ses deux dimensions, du comportement de l’enfant

à l’égard de son sexe et du comportement du parents à l’égard de l’enfant, ce qui est la forme que

prend la différence des générations au début. Dans un premier temps, l’enfant subit tout cela et

l’interprète, le transforme selon son propre système d’intégration du moment.

Petit rappel des étapes antérieures pour éclairer notre propos …

Si tout se passe suffisamment bien, c’est à dire si l’enfant est suffisamment investi comme enfant,

comme petit avec tous les privilèges qu’il peut y avoir, le fait d’être un petit enfant, materné, paterné … si tout se passe suffisamment bien lorsque l’enfant arrive à organiser son analité, c’est à

dire à organiser les compromis, à différencier la partie et le tout, alors petit à petit, l’enfant va

rencontrer la question mais alors, cette fois, de son point de vue à lui…

La crise commence au moment où l’enfant commence à intérioriser le « non tout, non tout de suite,

non tout seul, non tout ensemble » et qu’il s’organise en fonction du différé et du « non ». Première

manière de traiter la question de la différence.

Vous vous souvenez que j’ai essayé de vous montrer qu’alors l’enfant pouvait intériorisé le «non» à

condition d’avoir en même temps la consolation du «différé», la promesse du futur… les premiers

mouvements oedipiens de l’enfant vont se traiter selon cette modalité là. Ainsi, en parlant de la

différence des sexes, il se dit « ça poussera plus tard !» ; et il fera de même en ce qui concerne la

différence des générations … « Je n’ai pas les mêmes droits que les adultes, mais plus tard… !»

Chaque constat de la différence provoque une blessure, qui est, déjà, la confrontation concrète avec

la vie. Donc, ce que l’enfant rencontre, avec la conscience que ses parents ont des privilèges qu’il

n’a pas, c’est la première appréhension de la différence des générations sous forme d’exclusion,

il y a les grands et les petits ; alors l’enfant se soigne et on le soigne en lui promettant que plus

tard, ce sera différent.

Promesse du futur.

A cette promesse d’un futur différent, l’enfant ajoute un petit quelque chose (marque de l’analité) c’est

le retournement : « Lorsque moi, je serai grand et que toi, tu seras petit ». Et bien oui, il y a le problème de la revanche …et dans la réalité, il y a du vrai, voyez comment les enfants adultes traitent

leurs parents devenus vieux ! En tous cas, les enfants construisent ce projet de revanche qui, pour eux,

contient l’idée d’un retournement… elle vise à retrouver l’identique, fut-il différé. Ce qui est rencontré, c’est une différence qui n’est vécue que comme temporaire et qui n’est tolérée qu’à la

condition d’être réversible. Je supporte d’être petit parce que bientôt je serai grand et alors… « Gardes

à toi !»

ð Donc première rencontre avec l’oedipe, premier mode de traitement de cette

rencontre sur le mode de la réversibilité

« Je suis au centre »

Deuxième caractéristique de l’OEdipe de l’analité, et qui va se maintenir au delà : la position de

l’enfant sur son pot. Une des caractéristiques de l’enfant dans l’analité est d’organiser des situations où

il est au centre et où il a ses 2 parents pour lui. Ça ne se joue pas nécessairement sur le pot. Ça peut

être entre papa et maman dans le lit, le dimanche matin : on surveille et on les empêche de faire…

mais quoi donc au fait ?…enfin on les empêche d’être un peu trop près l’un de l’autre ! Ce qui est

sympa aussi, c’est de les avoir tous les deux à son chevet, ensemble, en même temps, le soir avant de

s’endormir.

Voilà donc que l’enfant va chercher à créer, avec la complicité des parents bien sûr, un certain nombre

de situations où il va réaliser ce désir d’être au centre de l’attention du couple ; les enfants ont besoin de ces situations. On sent ici que l’enjeu essentiel est, si je puis dire, de chercher à exclure

l’exclusion, à ce que celle-ci ne soit pas trop sensible, ne se manifeste pas. Penser la question du couple

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Les parents, c’est la première forme du couple pour l’enfant, et de pouvoir penser la question du

couple, va permettre dans la rencontre avec la crise oedipienne, de se poser la question du couple

sexué et l’exclusion hors de la sexualité adulte.

Penser la question de son origine

Se représenter un couple, c’est se représenter la manière dont on a été fait et on a été fait par la

rencontre de nos deux parents, c’est à dire précisément par ce couple. Ce travail de représentation va

s’étayer sur toute une série de situations où l’enfant va petit à petit avoir les deux parents pour lui, le

couple pour lui, pour soi. Les avoir bien constitué « pour soi », pour ensuite découvrir qu’en fait, ils

sont aussi « en soi », c’est à dire au dehors de soi, indépendant de soi.

Les parents pour soi

Le premier temps est donc celui des parents pour soi : ces premiers mouvements importants permettent à l’enfant de commencer à constituer d’idée d’un couple parental tout pour lui, rien que

pour lui, fait pour lui, l’entourant à son chevet, lui, au milieu du lit, et s’il doit dormir, que ce soit avec

des parents qui continuent à penser à lui, à parler de lui et donc pour qui il continue d’être le centre…

C’est important, même si c’est une vision idyllique : pour que la dure réalité de la vie puisse se

traiter convenablement, il faut dans un premier temps que le fantasme que l’on continue d’être

au centre de l’attention des parents, même s’ils ne sont pas là, ait commencé à bien s’incarner. Il

faut que l’enfant puisse penser et faire l’expérience que, même lorsque les parents ne sont pas avec lui,

ceux ci continuent à le conserver à l’intérieur de leurs pensées.

Les parents en soi.

C’est en arrivant à penser qu’il existe à l’intérieur de la pensée de ses parents, que l’enfant va pouvoir

à son tour conserver le parent à l’intérieur de sa propre pensée, et il a besoin de garder ainsi au

dedans son parent en permanence. Mais ceci se fera d’autant plus que l’enfant multipliera les expériences où il découvre que le parent, même absent, ne l’a pas perdu en pensée. Identification aux parents

Vous vous souvenez combien, au moment de l’analité, la possibilité de garder à l’intérieur, de garder

pour soi, combien c’était important… c’est vrai aussi pour les pensées et ce processus commence à

s’étayer sur l’identification aux parents.

Je commence petit à petit à introduire l’importance de la question des identifications. Les possibilités

de gestion d’organisations internes de l’enfant vont en grande partie dépendre de la possibilité qu’il a de s’identifier, et donc, des modèles que lui propose son entourage.

Ce sentiment d’exclusion qui naît de la différence.

Voilà donc les expériences positives qui vont être le creuset, qui vont permettre de rencontrer et de

commencer à traiter l’expérience négative de la première rencontre avec l’oedipe, la rencontre avec le

sentiment d’être exclu, le sentiment d’exclusion qui naît de la différence.

« Trop petit ceci, pour cela, plus tard, quant tu seras grand ; mais non tu es trop petit…» Etre petit, à

ce moment là, c’est vécu comme être exclu. Et être exclu parce qu’on est petit : « Quand tu seras

grand, tu pourras veiller, mais pour l’instant, tu est trop petit et il faut que tu dormes ».

Voilà les grands linéaments de la configuration oedipienne qui commence à être posée. D’un côté, cet

impératif narcissique : « Comment être au centre ?». C’est l’impératif du point de vue du principe de

plaisir et du point de vue narcissique de l’enfant.

Ce à quoi il est confronté, c’est à la réalité du fait qu’il n’est pas au centre. Il lui arrive d’y être, par

exemple, il a été au centre de sa propre conception, sûrement ses parents l’ont désiré, mais il y a des

moments où le couple se réunit sans lui et parfois même contre lui, le couple se réunit et il est exclut…

Il est exclu de toute une partie des activités des adultes, il est exclu de la sexualité adulte, celle ci lui

est interdite. Elle lui est impossible, il n’a pas l’appareil biologique pour, et cette impossibilité va être

« humanisée », transformée en interdit par le Surmoi post oedipien.

Ce sentiment d’exclusion, effet de la différence des générations, va mobiliser toute une série de

mouvements extrêmement destructeurs et agressifs à l’égard du couple parental.

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Une différence permanente et radicale

D’autant plus, que petit à petit l’enfant va se mettre à passer de l’organisation anale à l’organisation

phallique, c’est à dire que petit à petit, il va découvrir le leurre relatif de la réversibilité. Au fur et à

mesure qu’on s’enfonce dans l’organisation urétrale-phallique, l’enfant va rencontrer la non réversibilité : il y a des choses qui ne pousseront pas plus tard. Ce qu’il va rencontrer, c’est la différence dans son caractère radical, ce à quoi il va être confronté, c’est au fait que la différence est

permanente, non pas transitoire.

Mais cette permanence va lui permettre d’investir la partie de son corps qui, à la différence de l’objet

anal, ne va pas se détacher, va être une source de plaisir permanent, mais de l’autre va le confronter à

la permanence de la différence.

Différence permanente et non réversible.

Si la différence est permanente, le mode de consolation de l’analité « Plus tard, ça poussera, plus tard

quand je serai grand, je serai plus grand que toi et tu seras petit ».,. ce système de consolation va

être mis en échec par le passage à l’organisation phallique. L’enfant découvre que quand on est un

petit garçon, plus tard on ne sera pas une fille etc….

S’organiser au sein de cette radicalité.

Ce qui exacerbe et donne son acmé au conflit oedipien, est la mise en échec du système de consolation de l’analité. Ce n’est pas la peine d’espérer un retournement de ce fait là… Voilà à quoi

l’enfant est convié. Si la différence est radicale, alors il va devoir s’organiser au sein de cette radicalité.

Je résume :

– La difficulté dans laquelle était l’enfant au moment de l’analité, c’était bien sûr ce qui venait blesser son narcissisme.

– Ce qui blesse le narcissisme d’un enfant à ce moment là, c’est le sentiment d’être exclu d’un plaisir, d’une fête, d’être exclu de ce qu’on n’a pas le droit de toucher, de prendre, de faire.

– La grande question de l’OEdipe, c’est l’exclusion liée à la différence, à la question du couple : celle qui résulte de ne pas être au centre : « d’accord, je suis exclu maintenant, mais plus tard, j’aurai ma

revanche ».

– La radicalité de l’échec au moment de l’organisation phallique, c’est que si elle introduit un système efficace, celui de la permanence, elle introduit aussi la permanence de la différence qui va battre en brèche les consolations et réparations que l’analité avait inventé.

Trouver d’autres systèmes réparateurs et consolateurs.

L’enfant va devoir s’organiser et se trouver des réparations. N’oublions pas que l’idéal reste le

même : « avoir et être tout, tout ensemble, tout seul » et que cette visée du « tout » qui caractérisait ce

qu’on a appelé le phallus, ce serait cet objet qui permettrait d’être tout à la fois, l’un et l’autre ensemble. De réaliser cette immense aspiration narcissique de n’être jamais blessé par rien, de ne

jamais rencontrer ce qui fait la différence. Donc, cette aspiration au tout reste présente.

Voilà comment le dilemme va se poser avec l’émergence de la radicalité et de la permanence de

la différence…

Dilemme : ne pas renoncer à la complétude et accepter d’être seulement ce que l’on est

D’un côté, du point de vue de l’aspiration interne, il est hors de question de renoncer à être ou à

avoir la complétude narcissique. De l’autre, il va falloir choisir ou accepter d’être seulement ce

que l’on est. Voilà le dilemme tel qu’il s’organise. D’un côté, au nom du « principe du plaisir », de

l’intégrité narcissique, il est intolérable de ne pas être tout, avoir tout. D’un autre côté, au nom du

« principe de réalité », au nom de la découverte de la radicalité de la différence, il va falloir se confronter au fait que l’on est ce que l’on est, et que l’on a que ce qu’on l’on a. C’est l’antinomie de

base.

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«Principe de réalité… ? laissez moi rire !» dira Aurum, «la réalité sera ce que je voudrai bien qu’elle

soit.» …D’ailleurs, il y a la réalité des autres (= les castrés) et la mienne…(celle des phalliques sous

entendu), me résigner à cet ordinaire ? jamais… plutôt mourir…(et il en meurt !)», comme Platina,

d’ailleurs.

Triangle oedipien, triangle des Bermudes…

Vous le savez, le tableau oedipien est marqué par le fait, qu’il y a une différence des sexes et une

différence des générations… je vais maintenant vous configurer sur ce tableau, l’ensemble des

mouvements affectifs de l’enfant et vous montrer comment le triangle oedipien est un triangle

des

Bermudes : un triangle truffé d’antinomies. Comment cette conflictualité oedipienne est une suite de

dilemmes avec lesquels l’enfant se débat. Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est cette aspiration narcissique de fond : être tout et voir comment le tout se confronte à l’antinomie de manière inévitable.

Première forme du tout, être tout pour soi.

Etre tout pour soi, c’est à dire le mouvement narcissique. Si l’enfant est tout pour lui-même, ça

veut dire qu’il va exclure les parents et qu’il va même avoir le souhait de les éliminer. Donc, premier

mouvement, les exclure, c’est l’enfant qui claque la porte, va dans sa chambre « Je suis tout à moi,

tout pour moi et je dois être le maître. Et si vous vous confrontez à moi, alors disparaissez » Exclure la différence, exclure ainsi l’exclusion elle-même, telle est la première tentative. Donc, être

tout pour soi, provoque l’éviction des autres… mais être tout, ce n’est pas seulement être tout pour

soi. Ça serait quoi être tout si ce n’était qu’être tout pour soi, sans être en même temps tout pour

l’autre ? Donc, le vrai tout, le seul, contient non seulement le « être tout pour soi », mais il contient

aussi « être tout pour l’autre ». Donc, le premier mouvement qui consiste à évacuer les autres, les

éliminer pour être tout pour soi, se heurte immanquablement à l’autre face du tout et cette autre face,

c’est : « être tout pour l’autre » !

Vous voyez donc que le premier mouvement « être tout pour soi », à l’exclusion des autres, rencontre immédiatement l’antinomie du fait que si on les a éliminés, du même coup, on les perd,

que si on les perd, on n’a pas tout et donc, on ne peut les perdre complètement.

Problème de la relation duelle.

Cette configuration va ensuite se jouer individuellement sur chacun des parents. Il s’agit bien évidemment d’être tout pour la mère, et d’éliminer tous les rivaux. L’inquiétude est à ce moment là :

c’est que si on est tout pour l’autre, l’autre est tout pour soi ; c’est alors un peu plus compliqué, c’est le

grand problème de la relation dite duelle. D’un côté, c’est formidable, « Je suis tout pour l’autre » ;

d’un autre côté, c’est complètement terrifiant parce que « si je suis tout pour l’autre, je risque aussi

d’être tout à l’autre, je risque d’être complètement capté par l’autre. » Voilà une des antinomies,

c’est commun à tous les remèdes, car on est ici sur des dilemmes inéluctables, dans le sens de « destins incontournables ».

Disons simplement : «J’aimerais bien être tout pour la mère, donc j’élimine le père ». Du point de vue

de la logique relationnelle, le père doit être évacué, éliminé… mais dans ce cas, je perds quelque

chose, et c’est intolérable dans une logique du «tout ». et vice et versa si j’élimine la mère ! La logique du tout

La logique du tout contient d’abord le fait que, pour pouvoir être tout dans une situation à trois, il y a

immanquablement quelque chose qu’il faut éliminer. C’est le principe de tiers exclu. La relation avec

l’un ne peut être comprise qu’en référence à la relation avec un autre, à ce qui risque d’être perdu dans

la relation avec un autre, l’autre de l’autre.

Cette logique du tout contient immanquablement une menace de perte, c’est son antinomie, c’est

un conflit, un mouvement qui n’a pas d’issue. Il n’y a pas de « tout » possible dans une relation à 3,

sans exclusion. Et s’il y a exclusion, il n’y a pas tout. Les premières solutions qui consistaient à

exclure l’exclusion (pour maintenir la logique du tout) aboutissent donc à une impasse. Alors vous

voyez que petit à petit, l’enfant va devoir être confronté à la question : comment exclure et ne pas

exclure en même temps ?

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Autre solution : diviser l’union des parents

L’enfant va tenter de jouer les parents l’un contre l’autre : si vous ne pouvez exclure l’exclusion,

essayez de diviser pour régner… Cependant cette stratégie a des limites, et de toutes façons, le soir,

c’est ensemble que les parents iront dormir laissant l’enfant seul face à sa solitude et à son exclusion.

Renoncer au désir du tout ?

Alors faut-il renoncer au désir du tout, et même au désir tout court ?, en faire son deuil ?, mais ne

risque t-on pas alors, d’encourir une perte du sens de la vie et des choses ? D’un autre côté, si l’on ne

renonce pas, on rencontre l’exclusion, la menace de désorganisation, l’impossibilité du tout, ses

antinomies et paradoxes… Toutes ces réflexions me font penser à ce qui peut se passer au sein d’une

entreprise avec les jeux de pouvoir, les « diviser pour régner » etc… finalement Aurum l’a bien

compris, pour échapper à l’exclusion la seule solution (enfin la sienne !) c’est d’être le chef : difficile

d’exclure le chef… et puis il les a tous à ses pieds… !

Issue de cette antinomie

L’issue de cette antinomie sera plurielle. Essentiellement elle sera de différencier au sein des registres de la réalisation du désir, de discriminer les formes différentes de réalisation du désir qui,

toutes vont supposer la possibilité de réaliser en représentations ou par identification symbolique

ce qu’on ne peut réaliser en fait. Commentons.

Interdiction = discrimination

Premièrement, les énoncés et interdits parentaux vont offrir à l’enfant la possibilité de discriminer

ce que l’enfant peut être ou avoir en actes, ce qu’il peut faire, ce qu’il peut réaliser, ce qu’il peut être,

avoir en pensée et en pensée seulement et ce qu’il peut être ou avoir en paroles.

Parler, ce n’est pas que penser. Parler, c’est aussi agir dans un secteur de l’action particulier qui est le

secteur de l’intersubjectivité. Dire, c’est agir comme sujet, sur un autre sujet, auprès d’un autre sujet.

Les interdits proférés au sein de la famille vont essayer de délimiter et d’ouvrir cette discrimination.

Cette discrimination ouvre la possibilité qu’il y ait des choses qui ne peuvent se réaliser vraiment,

mais qui vont pouvoir se réaliser en pensées, en représentations, en jeux, en paroles, en actions

parlées.

De l’impossible à la relation

Retenez bien cet élément essentiel : ce qui concerne l’interdit oedipien d’être ou d’avoir tout, vient

relayer dans une relation intersubjective, le fait que « le tout » est en fait impossible. Donc, l’interdit fait passer de l’impossible, une catégorie narcissique, à une catégorie intersubjective, c’est à

dire relationnelle. Il y a des enfants et des adultes qui refusent que ce soit « impossible », ils n’acceptent pas cette blessure narcissique et ils passent leur vie à tenter de réaliser l’irréalisable. Ils

refusent le parent interdicteur.

En fait, ce que nous interdisons à nos enfants, est quelque chose qui n’est pas possible pour eux

sans désorganisation. Au fond, et ce en quoi on va les aider effectivement, c’est à transmuter cette

blessure narcissique de l’impossibilité en une querelle avec l’interdicteur. On va transformer l’antinomie de l’impasse du désir narcissique d’être et d’avoir tout, en une conflictualité avec un

parent interdicteur.

Deuxième élément : ne réaliser les choses qu’en représentations

Tout comme le Surmoi, au moment de l’analité, disait « non pas tout de suite, plus tard », mais

contenait une promesse et proposait une issue, le Surmoi oedipien barre « non tu ne seras pas tout,

non tu ne peux pas être tout » en fait, en réalité et en actes, mais il ouvre en même temps la possibilité de réaliser en fantasmes, en pensées et en représentations ce qu’on ne peut réaliser en

fait.

Cette bipartition consiste à la fois à trier, structurer, interdire, pour permettre à l’enfant de discriminer

ce qui peut se faire, se dire, se penser et, simultanément, à ouvrir la possibilité de l’espace représentatif, de l’espace fantasmatique comme issue de ce qui ne peut pas se réaliser. C’est le

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deuxième élément : l’ouverture à l’impasse du désir par la possibilité de ne réaliser les choses qu’en

pensées, qu’en paroles.

Troisième élément : l’identification.

« Ce que tu ne peux pas faire toi-même, tu peux le faire par identification ». Là où tu ne peux être

présent toi-même, tu peux être présent par identification. Ce sont les grandes solutions qui vont être

proposées aux impasses du désir oedipien.

On va essayer maintenant de creuser un peu plus ces trois éléments et en particulier le deuxième et le

troisième, c’est à dire le jeu identificatoire (le 3ème) et l’ouverture fantasmatique proposée comme issue

de la crise oedipienne. Je vais le reformuler dans le résumé du chapitre

Résumé

– L’issue de la crise oedipienne c’est de découvrir que ce qu’on ne peut pas réaliser complètement en actes, on va pouvoir le réaliser quand même en représentations.

– On va pouvoir le réaliser quand même par identification. Et ceci suppose que la réalisation en

représentation puisse devenir un nouveau type de but ou de réalisation pulsionnelle.

– La configuration de l’interdit distribue et discrimine ce qu’on peut faire, ce qu’on peut penser de ce

qu’on peut dire. Elle contient les trois opérateurs. :

– Le premier, c’est la forme de l’interdit

– Le deuxième, c’est l’ouverture fantasmatique

– Le troisième, c’est l’ouverture identificatoire.

– Cette reformulation est la mise en actes concrète du premier point dans les deux autres. C’est à dire : ce

que tu ne peux réaliser de fait, tu pourras quand même le réaliser en représentation et en

identification.

– J’insiste sur le fait que cela vient offrir la possibilité à la fois, d’avoir tout ou d’être tout sans se désorganiser et sans rencontrer les antinomies.

– Si je suis un garçon, je peux effectivement faire comme les garçons. Et j’ai la possibilité aussi, par identification à la mère, à la soeur, en fantasmes et en représentation, d’être ce que je ne suis pas.

– Il n’y a pas de désir auquel il faille radicalement renoncer. Ce à quoi, il faut renoncer concerne la

forme de la réalisation, c’est à cette partie qu’il faut renoncer pour conserver le tout du désir. C’est ce

qui permet de ne pas vivre dans une éternelle frustration par rapport à ce qu’on ne peut réaliser.

Résumé sur la fantasmatique originaire

– L’enfant oedipien est devant une antinomie (on l’a vu), et le propre du traitement de la crise

oedipienne, c’est de rendre possible ce qui va caractériser ensuite la latence, c’est à dire l’immense

capacité à se satisfaire par la seule représentation.

– Ceci va s’effectuer en particulier avec l’organisation tout au long de l’oedipe de ce qu’on appelle les fantasmes originaires, ou fantasmes des origines, qui sont les grandes organisations fantasmatiques, clés, pivots en particulier du traitement de la crise oedipienne.

– La situation difficile de l’enfant à l’acmé de l’OEdipe, c’est la situation qu’il vit lorsqu’il se sent exclu par le couple de ses parents. La grande blessure c’est d’être exclu, et c’est ça que les enfants vont devoir élaborer.

– Les enfants vont donc essayer, malgré leur absence, d’être quand même au centre du couple des parents : c’est ce qu’on appelle le « fantasme de la scène primitive ». Dans l’enfance, les enfants ont le fantasme d’assister à la scène de leur propre conception, comme s’ils étaient déjà là au moment où ils ont été

conçus. C’est une façon de ne pas être exclus, puisque les parents entre eux s’occupent d’une certaine manière de lui.

– Cette fantasmatique chez l’enfant va s’accompagner de toute une série de théories sexuelles qu’on

appelle les théories sexuelles infantiles : l’enfant va donc faire un intense travail pour imaginer et pour théoriser ce qui se passe au niveau de la sexualité parentale. Il va théoriser en quelque sorte ses

origines, la manière dont on va faire les bébés … je ne vais pas développer, vous avez tous certainement

des exemples et des histoires merveilleuses d’enfant racontant comment on se passe la petite graine etc… Résumé sur « Interdit et surmoi »

Plutôt que de développer les théories sexuelles infantiles, je vous propose un certain nombre d’énoncés précis pour essayer de résumer l’essentiel de ce que nous avons vu dans les chapitres précédents.

Premier énoncé concernant l’interdit, c’est un énoncé de définition :

– La crise oedipienne confronte l’enfant à la rencontre intersubjective concrète avec la question de la

double différence, différence des sexes et différence des générations, donc avec la construction de son identité.

– La crise oedipienne, au moment de l’organisation phallique de la pulsion et du rapport au monde, va être découverte et appréhendée, va être vécue dans sa radicalité battant ainsi en brèche les systèmes

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consolateurs issus de l’analité. Le différé, grand consolateur de l’analité, trouve ici sa limite et son point d’échec.

– L’enfant n’aura jamais, quelque soit le temps qu’il attend, un autre sexe que le sien. Jamais non plus, il ne sera le parent de ses propres parents, ni le partenaire sexuel de ceux-ci.

– Il y a donc des choses qui ne seront pas récupérées, des modes de relation qui ne sont pas réversibles. On ne peut avoir le projet de tout retourner. L’enfant ne s’est pas fait lui-même et il ne se fera pas luimême.

Il doit accepter d’être issu de l’exercice d’une sexualité dont il est exclu.

– La conflictualité entre sa représentation du désir, de l’idéal à atteindre (moteur même de son développement) et la réalité sur laquelle il bute (celle de l’impossibilité de réaliser l’idéal) est exacerbée.

– Ça devient même une antinomie, l’antinomie étant un mode de conflit extrême dans lequel il n’y a pas de compromis possible, c’est à dire qu’il y a deux éléments antagonistes.

Donc, premier énoncé :

– Les interdits oedipiens concernent la manière dont va s’incarner, s’humaniser, et « s’intersubjectaliser », c’est à dire se concrétiser dans la relation intersubjective et dans les interrelations familiales cette impossibilité de la réalisation du désir de l’idéal premier.

– En d’autres termes, la fonction de l’interdit, c’est de transformer l’impossibilité d’une réalité qui se fiche de nous, d’une réalité qui « est », indépendamment de nous, en inter-dit.

– Cette réalité indépendante de nous est une blessure extraordinaire et elle va s’humaniser en s’incarnant dans les interdits. L’impossible va devenir une affaire relationnelle ; nous interdisons ce qui est impossible, nous faisons de l’interdit quelque chose qui va se jouer entre l’autre et soi et non pas entre

soi et rien.

– Il est bien évident qu’un petit bonhomme de 4 ou 5 ans est dans l’incapacité totale de satisfaire

sexuellement sa mère.

– La formulation de l’interdit oedipien change cette impossibilité de fait en quelque chose qui va le mettre

en relation avec son père.

– Donc première opération de l’interdit : l’interdit humanise la rencontre avec la blessure. C’est la faute

de papa qui s’oppose, de maman qui s’interpose… et ce n’est pas lié à l’impossibilité ou au fait d’être

petit.

Deuxième énoncé de l’interdit :

– L’interdit n’est pas simplement quelque chose qui barre, mais c’est aussi quelque chose qui ouvre.

– On pourrait dire que la fonction structurante de l’interdit est une fonction bi-face :

– Sur l’une des faces, ce qu’il énonce c’est que ce n’est pas la peine d’aller dans cette direction parce

qu’elle est barrée, entravée, inintéressante. « Non, pas dans cette direction, mais dans celle là ».

– Sur l’autre face, l’interdit ouvre, doit ouvrir aux types de solutions, aux types de directions dans lesquelles

il y a lieu de chercher une solution.

– Par exemple, si on veut essayer de formuler un bon interdit oedipien, ça ne serait pas de dire : « ta mère

ne t’est pas permise », mais plus de dire « toutes les autres femmes ou tous les autres hommes, te sont potentiellement offerts ». Cela insiste moins sur la face où c’est barré, même si cela le contient

implicitement mais surtout ça ouvre là où il y a lieu de chercher des solutions possibles.

J’insiste beaucoup la dessus, parce qu’imaginer que la fonction de l’interdit c’est seulement d’empêcher, c’est faire de cet interdit quelque chose de purement négatif. La bonne formulation des interdits contient toujours la double face « non, pas dans cette direction, mais dans celle-ci »…

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DIRECTIONS PROPOSEES PAR L’ENVIRONNEMENT FAMILIAL

Quelles sont donc, au sein d’une famille suffisamment bien structurée, les directions qui sont proposées à l’organisation de la crise oedipienne de l’enfant par son univers familial.

Trois types d’éléments à prendre en compte

C’est une direction qui contient trois types de solutions.

1- ce que tu ne peux réaliser de tes désirs directement, réalises le par identification

2- ce que tu ne peux réaliser directement, complètement réalise en représentations ou en fantasmes.

3- on te propose de t’identifier aux parents en tant que ceux ci acceptent leurs limites.

On peut dire que c’est le plus beau cadeau que les parents puissent faire à leurs enfants au moment de

la crise oedipienne, c’est faire aux enfants le don de leur propre acceptation de leurs limites. On peut

dire que ce qui complique pour l’enfant sa propre organisation oedipienne, c’est la confrontation avec

ce qui, chez le parent, n’a pas accepté sa propre limite.

Transmettre l’acceptation de nos limites

Premier élément où nous pouvons transmettre quelque chose de notre propre limite : plus nous avons

accepté cette limitation liée au fait de n’avoir effectivement que ce sexe là, plus nous avons découvert

l’intérêt de la complémentarité avec l’autre, plus il y a de chance que nous transmettions à nos enfants

une pas trop mauvaise possibilité de s’organiser eux-mêmes par rapport à leur limite dans le domaine

de la différence des sexes, c’est à dire l’acceptation de n’avoir que ce sexe là.

Deuxième élément, du côté de la différence des générations. Nos enfants nous interrogent sur notre

propre rapport à la génération précédente.

Aider à l’organisation oedipienne des enfants

La manière concrète, réelle, objective dont nous avons pu gérer notre rencontre avec la limite de notre

simple sexe eu égard à l’idéal phallique, et la manière dont nous allons leur montrer l’état de notre

relation avec la génération précédente, sont souvent bien décalées de ce qu’on peut leur dire, souvent

bien décalées par rapport à nos théories sur nous-mêmes : les parents oedipiens transmettent à

leurs

enfants une théorie d’eux-mêmes relativement idéalisée : « Quand j’étais petit, à l’école, moi, je

travaillais bien…». Comme si on espérait qu’en leur donnant comme ça un beau modèle, les enfants

allaient mieux s’en tirer. Le problème, c’est qu’à ce moment là, ils sont confrontés avec l’écart qu’il

y a entre le modèle que nous leur transmettons et ce que nous sommes en réalité. Ils perçoivent

aussi le hiatus entre les deux.

Le hiatus

La mesure de ce hiatus signale précisément la manière dont nous n’avons pas bien accepté nos propres

limites, que nous avons besoin de transmettre une image idéalisée de nous, alors, que ce dont les

enfants ont le plus besoin, c’est que nous transmettions effectivement notre acceptation de notre

propre système de limitations.

Les trois opérateurs, ou trois types de solutions – identification, représentation, notre acceptation de

nos limites en tant que parent – vont aider l’enfant à s’organiser.

Donner un sens au monde

L’enfant est confronté à une tâche fondamentale pour lui et qui est de chercher à donner sens, à

signifier le monde auquel il est confronté. Signification et de symbolisation construisent et en même

temps ils ont l’effet d’un travail de théorisation. Théorisation de soi et à partir de soi, théorisation de

l’autre et à partir de l’autre, de la relation de soi avec l’autre …

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Un tel travail implique une interprétation, toujours. Nous interprétons en fonction de nos théories

habituelles, lesquelles sont l’émanation de la manière dont nous sommes organisés psychiquement.

Sexualité infantile et narcissique

Pour l’enfant, il y a des particularités : une particularité de cette sexualité infantile, c’est d’être

narcissique. Ça veut dire que l’enfant ramène à lui tout ce qui se passe. Dans sa conception du monde,

il est au centre de ce qui se passe. Cette manière particulière, narcissique de vivre le monde, c’est ce

qu’on appelle l’animisme infantile : c’est à dire qu’il a la sensation d’agir magiquement sur le monde

et de pouvoir le faire parce que ce qui se passe en dehors de lui, dans le monde, est en fait pensé en

relation avec lui au centre du monde.

Comprenez bien que la manière dont l’enfant signifie les choses va dépendre de son organisation

narcissique et de l’organisation pulsionnelle prévalante.

Cela va donner un certain type de relation au monde, une certaine manière de comprendre les relations

entre les choses et les relations entre l’enfant lui-même et les parents, avec les personnes qu’il rencontre. Idem pour l’adulte plus tard. Ce qui fait soucis (donc symptôme), c’est toujours ce qui

subsiste chez l’adulte de notre inconscient infantile.

C’est ainsi que s’organisent les différents types de relation au monde (indifférenciation, oralité,

analité, phallique) des différents remèdes selon leur organisation pulsionnelle prévalante. Sauf pour les

remèdes de la sycose qui tente de gérer la difficile relation au monde (qui suis-je, où vais je et dans

quel état j’erre ?…).

Le modèle de traitement des blessures narcissiques des remèdes :

– du Tuberculinisme, ce sera de se fondre dans le grand tout et l’oubli,

– de la Psore, ce sera l’oralité, la dévoration, l’engloutissement,

– de certains remèdes de la Luèse (je pense bien sûr à Lycopodium et Argentum), ce sera le modèle

du soulagement anal,

– pour les autres remèdes, plus phalliques de la Luèse, ce sera des blessures castratrices.

– Et pour les remèdes de l’adaptation, le traitement c’est de grossir et de dormir

– Pour la sycose, il n’y a pas beaucoup d’issue, puisque la sycose est à elle seule une blessure narcissique liée à la grande question du destin et de l’identité. Se reporter alors au pôle du pentagramme vers lequel tend le remède pour connaître son type d’organisation prévalante. Théories sexuelles infantiles

La manière dont l’enfant signifie les choses, c’est le soubassement des théories sexuelles infantiles,

c’est le sous bassement de toute l’activité de théorisation de l’enfant. Ça veut dire qu’il théorise les

questions de la sexualité avec ces modèles là. Ainsi que les questions du fonctionnement de son moi :

tout ce à quoi il est confronté va être théorisé suivant le même modèle.

Autrement dit, ces théories sexuelles sont le soubassement de la manière dont l’enfant, théorise tout

ce qui lui arrive. Et aussi le soubassement de la manière dont notre inconscient d’adulte va être

organisé.

Voilà donc, à l’intérieur des représentations fantasmatiques de l’adulte, les théories sexuelles infantiles

qui sont présentes. Oserais-je alors faire le lien et dire que notre inconscient d’adulte et notre remède

de base, c’est la même chose ?… oui, je vais oser… !

C’est la faute à qui ?

Les fantasmes originaires concernent la manière dont l’enfant va théoriser une question absolument

fondamentale pour lui, la question de l’origine. La question de l’origine dans l’enfance est condensée à

la question de la cause et de la culpabilité (Sycose): « d’où ça vient » au plan de l’origine, est condensée pour l’enfant à la question d’où ça vient au plan de « c’est la faute à qui ? de quoi est ce la

cause » ?

Fantasmes originaires

Les trois fantasmes originaires sont : le fantasme originaire de séduction ; le fantasme originaire de

castration ; et enfin le fantasme originaire de la scène primitive.

Il y a trois grandes questions de l’origine.

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– Première question : d’où vient le désir ? d’où vient la pulsion ? le plaisir ? quelle est l’origine du

plaisir et l’origine du désir ? quelle est même l’origine du mouvement même vers les choses ? la

réponse que l’enfant va élaborer, c’est ce qu’on appelle le fantasme originaire de séduction. La

réponse globale de l’enfant, c’est « ça vient de l’autre, c’est lui qui a commencé ».

– Deuxième question : d’où vient la différence des sexes ? la réponse de l’enfant, c’est ce qu’on

appelle le fantasme originaire de castration.

– Et la troisième question de l’origine, c’est comment fait-on les bébés, d’où est ce que je viens ?

c’est ce qu’on appelle le fantasme de scène primitive, c’est à dire une organisation fantasmatique

de la manière dont s’exerce la sexualité parentale.

Le fantasme fondamental, c’est le fantasme de la scène primitive, auquel sont connectés les deux

autres.

C’est qui le chef ?

Lorsque l’enfant théorise la manière dont il se représente les relations sexuelles entre ses parents, du

même coup, il va théoriser sur « Qui séduit l’autre, qui a commencé, qui commande, qui a le dessus ?» et donc, du même coup, il théorise d’où vient le désir, qui en est porteur.

Très concrètement, ça va donner dans l’imaginaire des enfants une fantasmatique qui sera, par exemple, « C’est papa qui est le plus fort, c’est lui qui commande, c’est donc lui qui impose les choses

à maman et qui a le dessus ».

Vous allez avoir à la fois une position respective des deux sexes au sein du fantasme mais, dans

d’autres familles, où on aura au contraire une domination maternelle, la théorie pourra être « C’est

maman qui a en fait le pouvoir, c’est elle qui décide, qui charme papa»… !

Vous avez alors un fantasme à domination maternelle, ou bien l’autre versant : « C’est papa qui est

fort, qui commande, et lorsque papa met son grand zizi bien méchant qui entre au dedans de la

maman, il la châtre et c’est de là que vient le fait que les mamans n’ont plus de zizi…» vous avez

donc une connexion entre la théorie de séduction et la théorie de la castration au sein de la théorie du fantasme de la scène primitive.

Vous comprenez pourquoi je vous dis que les deux fantasmes de la castration et de la séduction sont

des fantasmes qui sont étroitement connectés avec le fantasme organisateur central qui est celui de la

scène primitive. Je vous rappelle ce que je vous disais tout à l’heure concernant la fonction de ce

fantasme de scène primitive : dans le narcissisme de l’enfant, l’enfant reste au centre de la sexualité

des parents, le narcissisme tente de traiter la question de l’exclusion, donc, cette scène dans laquelle

les parents ont leurs relations sexuelles, c’est la scène dans laquelle ils sont en train de faire l’enfant

lui-même. Autrement dit, il est présent fantasmatiquement bien qu’absent de fait.

C’est une manière pour un enfant de participer par représentation et par identification à la scène dont il

est exclu et il va successivement s’identifier à chacun des trois protagonistes de la scène : c’est à

dire, lui-même, le père et la mère.

Crainte et agressivité

Je vous rappelle que, plus il y a d’agressivité chez l’enfant à l’égard du fait d’être exclu de la sexualité

concrète de ses parents, plus le fantasme que l’enfant va élaborer, va porter la marque de cette agressivité, donc, plus le fantasme lui-même sera lui-même violent et plus l’enfant aura peur de la

manifestation concrète de la sexualité concrète de ses parents et plus il craindra pour celui qui est

séduit, pour celui qui a le dessous.

Vous avez là une partie des explications des craintes des enfants à l’égard soit du père, soit de la mère.

Il élabore ceci en fonction de ce qu’il peut constater dans les relations habituelles de la famille, mais

aussi en fonction de cette organisation pulsionnelle particulière. Au sein de nos sociétés un peu

machistes, il y a une position qui est dominante assez largement, celle où c’est l’homme qui domine,

c’est l’homme qui a le dessus, dans laquelle la femme subit passivement, dans laquelle elle est châtrée.

Fantasmes à domination maternelle

Ceci étant, vraisemblablement les fantasmes à domination maternelle existent toujours, ils sont

beaucoup plus enfouis que les fantasmes à domination paternelle et ils sont vraisemblablement

beaucoup plus terrifiants. La clinique concrète et l’analyse concrète des difficultés sexuelles en

montrent une très grande occurrence, notamment pour les problèmes d’éjaculation précoce, de frigidité

etc… on y retrouve fréquemment un fantasme qu’on appelle le « vagin denté ».

101

Le « vagin denté »

Le vagin denté, c’est une espèce de fantasme mixte dans lequel le vagin féminin et les espaces

féminins sont remplis de dents et sont donc des espaces dangereux. Vous comprenez qu’au moment de

la pénétration, si vous vous imaginez que le vagin est une bouche qui va vous couper, vous restez le

moins longtemps possible et ça donne l’éjaculation précoce.

Il y a simultanément une stratégie « se retirer le plus vite possible » et, en même temps, toute la

précipitation est reliée à l’angoisse d’être dévoré par l’intérieur. C’est aussi un fantasme qu’on

retrouve chez les femmes qui sont souvent terrorisées par leur intérieur et qui placent aussi fantasmatiquement des systèmes protecteurs à l’intérieur de l’homme, parce qu’elles ont un sentiment

intérieur d’elles qui est mauvais, nuisible.

Difficultés de la grossesse

Derrière les difficultés de la grossesse, de la frigidité, derrière le vaginisme, il y a parfois l’idée d’un

sexe masculin dangereux qui va tout déchirer à l’intérieur, mais aussi quelque chose qui est la projection d’un ressenti de soi extrêmement agressif et méchant. Bien sûr, on peut dire que ces

fantasmes d’un corps féminin agressant le sexe masculin existent.

Les hommes sont fragiles

On dit beaucoup – c’est un classique – que les hommes sont fragiles. Ce n’est pas faux, mais cette

théorie de la fragilité des hommes a deux figures très contrastées : vous avez l’homme protecteur, celui

qui sort les poubelles, qui peut vous tenir dans ses bras et vous avez l’autre face, c’est l’homme

fragile, c’est comme des enfants, ces hommes on les protège, on les materne, et cela existe quand

même beaucoup.

Derrière cette théorie de la fragilité de l’homme, il y a une autre théorie qui est celle de la dangerosité de la femme et combien de femmes inhibent leurs mouvements agressifs à l’égard des

hommes, de crainte que leurs mouvements agressifs soient dévastateurs pour les hommes, les blessent,

les abîment ou les détruisent ….

Résumé du chapitre.

– rappel des directions proposées à l’enfant, dans son organisation de la crise oedipienne, par l’univers familial :

– réaliser ses désirs par identification

– et par représentation

– s’identifier aux parents en tant que ceux ci acceptent leurs limites.

– Problème de l’écart entre le modèle que nous leur transmettons et ce que nous sommes en réalité.

– Tâche fondamentale pour l’enfant : donner un sens au monde, en interprétant et en théorisant.

– La manière dont l’enfant va signifier les choses dépend de son organisation narcissique (il est au centre de tout ce qui se passe) et de l’organisation pulsionnelle prévalante.

– C’est la définition même de la vision du monde de chaque remède homéopathique.

– Les théories sexuelles de l’enfant sont le sous bassement de la manière dont l’enfant va théoriser tout

ce qui lui arrive

– De même, notre inconscient d’adulte

– J’en dire donc la conclusion que notre remède c’est l’expression de notre inconscient

– Une question fondamentale pour l’enfant est celle de la cause et de la culpabilité, c’est à dire la question de l’origine, point de départ de la construction de l’identité

– L’enfant théorise la manière dont il se représente les relations sexuelles de ses parents en fonction de son organisation narcissique, autour des trois fantasmes : séduction, castration, scène primitive.

– Il en déduit une théorie sur «qui détient le pouvoir ? »

– Ces théories infantiles peuvent être à l’origine des difficultés sexuelles relationnelles des adultes en tant qu’elles subsistent dans leur organisation psychique.

Melle Pulsatilla / Mr. Aurum

102

Il est 8 heures du soir, c’est l’hiver… un temps froid et humide, un vent qui vous transperce… Melle

Pulsatilla rentre chez elle, elle ouvre sa porte avec difficulté, car chargée de deux sacs : sur l’un

des deux sacs, on peut lire : « Soyez la plus belle ! Lingerie fine ».

L’autre sac vient d’un traiteur chic et cher. Ce soir, c’est une soirée spéciale… c’est l’anniversaire de

leur rencontre… ça va faire 7 mois qu’il se connaisse, elle veut lui faire la surprise : un dîner fin au

chandelles, une tenue sexy, la musique douce ! Elle regarde sa montre : « Zut ! Déjà 8 heures, il ne va

pas tarder : il faut que je me dépêches… un bain, du parfum et tout, et tout ! ».

Trois quart d’heures plus tard, elle est toute pomponnée, la table est mise, les fleurs, les bougies, la

table devant la cheminée, le champagne dans la glace… c’est parfait… il ne manque plus que lui

« tiens, déjà 9 heures, il est en retard, il devrait déjà être là »…

A ce moment là, le téléphone sonne :

– « Allo, chérie, c’est moi… écoutes, je suis désolé, ne m’attends pas pour dîner, j’ai une réunion qui

va s’éterniser, je ne sais pas à quelle heure ça va se terminer, je fais au plus vite, je t’embrasse »…

– « Mais… » il a déjà raccroché… « et voilà, c’est toujours pareil. Il ne pense qu’à son travail, il

n’est jamais libre le week-end à cause de ses enfants et moi, je passe toujours après… j’en ai assez !»

Du coup, elle ne sait plus quoi faire, et puis elle a faim… elle s’approche de la table, regarde le dîner,

hésite, si finalement il ne rentrait pas trop tard, je vais juste prendre un morceau de gâteau, et essayer

de l’attendre.

Bon… ! en attendant, elle décroche le téléphone : « Allo, ça va ! Ah ! tu es occupée, je te déranges,

non non ça va …enfin tu sais, il se moque vraiment de moi… il vient encore de m’annoncer qu’il

rentrait tard… oui, je sais, son entreprise c’est important pour lui… mais moi, alors… oui ! je sais

bien qu’avec les hommes de cet âge là c’est toujours comme ça… et le sexe ? Ben, il est souvent

fatigué… pourtant il n’a que 54 ans… ! tu crois que c’est normal ! et puis il dort tout de suite après,

moi, j’aimerais bien qu’il me fasse des câlins … mais il s’endort, il ronfle et moi j’arrive pas à dormir !… oui, oui d’accord, on se rappelle demain, je te laisse dîner, excuses moi de t’avoir dérangée… » . et voilà, les amies ne sont jamais disponibles qu’en on a besoin d’elles… tiens, j’aurais

peut être pu lui demander comment elle allait, c’est vrai qu’elle avait rendez vous avec son toubib

aujourd’hui… je lui demanderai demain, de toutes façons, ça doit pas être bien grave… hum ! il est

bon ce gâteau… allez ! J’en reprends un morceau… qu’est ce qu’il y a à la télé…

Elle s’allonge sur le canapé avec son gâteau, regarde la télé et finit pas s’endormir… elle se réveille en

sursaut en entendant la clé dans la serrure, regarde sa montre, onze heures et demi ! il arrive tard !

– « Bonsoir chérie, oh je suis désolée… tu m’as attendu… il ne fallait pas… oh, des fleurs, des

bougies… mais qu’est ce qu’on fête ? »…

– « Tu as oublié ? » …

– « Mais oublié quoi ? »…

– « Tu as oublié notre anniversaire ? ça fait 7 mois qu’on se connaît ! ».

Stupeur et embarras de monsieur : « Euh ! C’est pas demain, t’es sûr… » . Finalement pour lui faire

plaisir, il accepte de manger un morceau de gâteau avec elle, bien qu’il ait déjà dîné avec ses clients et

qu’il soit crevé et qu’il ne pense qu’à prendre une douche et à aller se coucher.

La différence d’âge, c’est vraiment dur, faut suivre… il a 54 ans, elle en a 29, et maintenant elle parle

d’avoir un enfant… un enfant, j’en ai déjà trois, les pensions alimentaires ça va comme ça… Il mange son gâteau en essayant de sourire et de lui faire la conversation, ça c’est pas dur, il suffit de

lui demander comment elle va… « Tiens mais c’est vrai qu’elle est mignonne comme tout avec son

déshabillé rose ! ».

En quête de câlins, elle vient s’asseoir sur ses genoux et entreprend de lui ôter sa cravate : « Euh !

chérie tu sais ce soir, je suis si vraiment fatigué… ah ! et puis … tu vas pas être contente… mais il faut

que je te dise… la Thaïlande, le mois prochain ça va pas être possible… j’ai des acheteurs chinois qui

viennent à se moment là… mais je te promets que on va fixer une autre date… non, non, cette fois

j’annulerai pas, c’est promis »

Finalement, elle, boudeuse, et lui, contrarié, montent se coucher… pour lui faire plaisir, il fait un effort

et lui fait quelques câlineries avant de s’endormir profondément… Elle n’arrive pas à dormir, elle

rumine sa rancoeur, se tourne et se retourne dans le lit… finit pas se lever et va finir le gâteau au

chocolat.

103

SURMOI ET SYMBOLISATION

Nous allons poursuivre notre parcours sur les issues post oedipienne, et en particulier sur la question

de la symbolisation à l’orée de la période de latence, celle que l’instauration du surmoi post oedipien rend possible.

Le point de départ de la réflexion sur cette question là, c’est un point de départ qui peut se formuler de

manière très générale, concernant l’extrême difficulté, pour les enfants bien sûr, mais aussi pour

nous les adultes, de pouvoir nous représenter la pensée, le monde des émotions, et la réalité intérieure.

Il va de soi que ce ne sont pas des choses matérielles, elles sont d’essence invisible, d’une essence

impalpable, et que par là même, elles nous posent d’énormes difficultés, pour arriver à formuler, à

mettre en représentation ce qui nous anime. Je crois que c’est déjà vrai massivement pour les adultes,

pour les enfants, c’est encore une tâche plus difficile.

Les « symboles-choses »

Ce qu’il faut que vous compreniez bien, c’est que, afin de pouvoir se représenter les choses, afin de

pouvoir les saisir, afin de les rendre palpables, visibles et représentables pour eux, les enfants vont

créer – pour tout ce qui concerne cette vie de l’esprit, cette vie de l’âme – des « symboles- choses ».

Les enfants ont besoin de donner une forme matérielle à ce qui les habite, à ce qui les anime, à ce qui

les « agit » de manière invisible et impalpable. C’est tout le sens de ce que l’on pourrait appeler

l’activité de symbolisation de l’enfance et dans l’enfance. C’est tout ce travail que vont devoir faire les

enfants, d’arriver à trouver des objets adéquats, d’arriver à trouver des systèmes de relation adéquats pour leur permettre de matérialiser, de « chosifier », de mettre en chose, ce qui les habite.

C’est ce que j’appelle l’activité de symbolisation primaire, c’est le jeu. (« primaire » par rapport à la

symbolisation secondaire qui va être la reprise de toute cette activité là à partir de l’appareil de la

parole, du langage).

L’enfant qui nous habite

« Je ne l’ai pas digéré », « il m’a bien baisé », « j’ai le coeur gros » : il y a en permanence dans notre

langage des traces de symboles primaires, il y a des traces de ces « symboles-choses ».

C’est pour ça que, quand on travaille avec des adultes, on doit étudier les mots mêmes qu’ils utilisent.

On va étudier soigneusement les métaphores qu’ils utilisent, parce que ces métaphores vont nous

renseigner sur le travail de symbolisation primaire qui a lieu dans l’inconscient, et sur la manière dont

les gens vivent à un niveau affectif primaire, ce qui leur arrive.

On pourra se dire, en quelque sorte, sur l’activité de l’enfant qui continue d’habiter l’adulte et sur la

manière dont l’enfant les habite, que c’est avec l’enfant qui nous habite qu’on a des problèmes. Il y a

toujours des parties de nous qui continuent à symboliser les choses sur un mode infantile et ça nous fait problème quand on les regarde avec nos yeux d’adulte.

Le jeu

Les possibilités de déploiement du jeu vont être tout à fait importantes dans la vie familiale. C’est par

cela que l’enfant va pouvoir réguler, au sein de l’espace de jeu, les pulsions narcissiques de la crise oedipienne. C’est comme ça qu’il va pouvoir « être symboliquement, ce qu’il ne peut être

réellement ».

La fantasmatique sexuelle

Plus l’enfant aura pu déployer la fantasmatique sexuelle, plus ensuite il aura du plaisir à apprendre. Les inhibitions intellectuelles que l’on peut connaître sont toujours en connexion avec

l’impossibilité d’avoir suffisamment pu déployer dans l’enfance toute cette fantasmatique sexuelle.

Instauration du surmoi post oedipien

104

C’est, comme nous l’avons dit, à la fois l’interdit d’un certain nombre d’actes et l’ouverture à la

place d’une réalisation symbolique. C’est donc ainsi que s’organise une issue possible à la crise

oedipienne. Le surmoi post oedipien offrant la réalisation symbolique pour tout ce à quoi il demande de renoncer. Le surmoi post oedipien offre la réalisation symbolique en substitut de tout ce à quoi il demande de renoncer en acte.

On dit d’une bonne instauration du Surmoi qu’elle permet d’organiser son oedipe. L’enfant s’est

trouvé nanti d’un principe interne, d’un principe intérieur qu’il a tenté de réguler au coup par coup et suivant les différentes situations que la vie lui présente. De réguler ce qu’il peut faire, ce

qu’il peut réaliser symboliquement dans la relation et dans la parole, ce qu’il ne peut réaliser qu’en

pensée.

Chaque fois qu’il se présente une situation dans la vie, l’enfant va devoir, à l’aide de ses principes

internes, découvrir ce qu’il peut faire, comment il peut le faire dans la relation, si c’est le cas, comment il doit se contenter de le penser, mais aussi ce qu’il doit refouler, c’est à dire, ce qui n’a pas

du tout droit de réalisation à l’intérieur de lui, ni sous une forme de réalisation concrète, ni sous forme

de réalisation symbolique, ni même sous forme de représentation intérieure.

C’est différent dans chaque famille

Chaque famille règle ce problème à sa manière propre, suivant les particularités du père, celles de la

mère, et les particularités de l’enfant. Cette répartition entre ce qu’on réaliser dans le faire, dans

l’action et ce qu’on ne doit réaliser que symboliquement, cette répartition varie. Il y a des familles où

on a droit de dire ceci, d’autres où on a le droit de faire cela ; ça ne dépend pas des capacités de

l’enfant, mais aussi des particularités de la famille au sein de laquelle il a grandi.

Un principe de symbolisation

Ce surmoi va donc être considéré comme un « mixte ». Il comporte un principe général qui le caractérise comme une instance, un principe de symbolisation. Tous les surmois post oedipiens

possèdent ce principe, c’est à dire qu’il discrimine l’action, la réalisation symbolique dans le dire ou

dans la pensée.

Et des particularités

Chaque surmoi présente en plus des particularités sur ce qu’on peut effectivement faire, ce qu’on peut

jouer dans la relation, et ce qu’on peut effectivement penser. Mais aussi, ce qu’on ne peut ni faire, ni

penser, ni réaliser. Donc, à la fois, il y a un principe général et en plus, des particularités liées à la

manière concrète dont ça c’est joué dans les inter-relations familiales.

A chaque remède son surmoi … !

Je souhaiterais insister, je souhaiterais que vous touchiez du doigt combien ces différentes étapes que

nous avons vécues et décrites tout au long de ce récit, combien elles s’enchaînent, sont interconnectées

et vont déterminer ce que je suis, ce que vous êtes, ce que nous sommes… c’est la possibilité d’avoir

pu organiser la crise oedipienne, en fonction de notre environnement familial, de notre organisation

pulsionnelle prévalante, qui nous permet d’instaurer un surmoi, axe déterminant dans notre conduite pendant toute notre vie : et il est évident que chaque remède à son surmoi :

– ce que s’autorise, ou s’interdit de faire un Pulsatilla ou un Aurum …ça n’a rien à voir !

– ni une Sepia ou une Lachesis…

– et combien sont malheureux les surmois mal organisés, incapables de prendre une décision, de

donner sens à leur vie, de s’interdire ou de s’autoriser, d’agir même ; ceux là finissent en prison ou

dans les hôpitaux psychiatriques. Au mieux, ils sont chez vous dans votre cabinet de consultation…

Idéalement, ce serait…

Idéalement, au sortir de la crise oedipienne – une famille où tout pourrait bien se jouer, ça n’existe

pas, ça serait l’idéal – l’enfant serait arrivé, grâce à ses jeux, à inventer littéralement les principes du

surmoi, à découvrir toutes les règles de la symbolisation, à les intégrer, c’est à dire à les faire parfaitement siennes, sans avoir à se soumettre à une volonté intérieure puisqu’il aurait par lui-même,

105

découvert et intégré les règles qui président au jeu psychique. Idéalement donc, le surmoi serait

parfaitement intégré à l’ensemble.

En réalité…

En réalité, la plupart des surmoi se présentent de la manière suivante :

– il y a un certain nombre de choses que l’enfant a effectivement intégrées, un certain nombre de

règles auxquelles il se soumet par coeur.

– Il y a un certain nombre de règles qu’il n’a pas véritablement comprises, mais auxquelles il se

soumet parce qu’il est angoissé, parce qu’il a peur carrément de ses parents, peur de se faire disputer, parce que son angoisse de castration s’active à chaque fois qu’il aborde des comportements qui sont jugés transgressifs.

Et c’est pareil pour les adultes…

L’histoire du surmoi ne s’arrête pas là. Heureusement, nous n’avons pas à vivre avec le surmoi d’un

enfant de 5 ans. Le surmoi de cet âge là est aussi adapté, autant que faire se peut, aux capacités de cet

âge là. La règle va toujours rester le même, y compris pour nous les adultes : il y a des choses qu’on peut effectivement réaliser de nos désirs, d’autres que nous ne devons réaliser que de manière

symbolique. Ça veut dire que le principe va rester le même, mais nous allons conquérir au fur et à

mesure de notre processus de maturation, des « droits de faire » nouveaux, des possibilités symboliques nouvelles.

Le travail n’est jamais terminé

Donc, le travail n’est pas terminé à cette époque, mais il va pouvoir se poursuivre sous une autre

forme, grâce à l’acquisition centrale d’une résolution suffisamment bonne du complexe d’oedipe, c’est

à dire par l’instauration du surmoi post oedipien à partir de l’instauration, à l’intérieur de l’enfant

d’un principe interne régulant, hors de la famille, les problèmes auxquels il est confronté. La particularité du surmoi de l’enfant post oedipien, c’est aussi que ces règles là vont tenir compte de

sa relative immaturité du moi – un enfant de cet âge là n’a pas tout compris du monde – et immaturité

affective, corporelle, qui fait qu’il y a un certain nombre de désirs que, de toute façon, nous ne

pourrions réaliser parce que le corps n’a pas atteint la maturité suffisante pour le matérialiser. Attendre que le moment soit venu…

Mais ce système là, va permettre d’attendre que le moment soit venu de relancer les questions. Ce sera

l’adolescence, ce sera la maturation corporelle ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de réalisations au

plan de la sexualité et sur plusieurs autres plans pour le jeune adulte que nous serons alors, et cela va

donc tout redistribuer.

Résumé du chapitre « surmoi et symbolisation »

– extrême difficulté de se représenter la réalité intérieure, formuler, mettre en représentation ce qui nous anime, afin de se représenter les choses, les enfants vont créer des « symboles – choses », trouver des systèmes de relation adéquats pour matérialiser ce qui les habite.

– C’est ce qu’on appelle la symbolisation primaire, et c’est le jeu.

– Il y a toujours des parties de nous qui continuent à symboliser les choses sur un mode infantile et ça nous fait problème quand on les regarde avec nos yeux d’adultes.

– C’est donc par le jeu que l’enfant va pouvoir réguler les pulsions narcissiques de la crise oedipienne

– Il va ainsi pouvoir être symboliquement, ce qu’il ne peut être réellement.

– J’ai insisté sur l’importance pour l’enfant d’avoir pu déployer une fantasmatique sexuelle, qui plus tard lui donnera le plaisir d’apprendre.

– Importance de l’instauration d’un surmoi post oedipien comme résolution de la crise oedipienne

– Le surmoi post oedipien offrant la réalisation symbolique pour tout ce à quoi il demande de renoncer

– Ça permet à l’enfant de se trouver nanti d’un principe interne de discrimination dans les différentes

situations que la vie lui présente

– Il y a donc un principe général interne de symbolisation et des particularités liées à la manière concrète dont ça c’est joué dans les inter-relations familiales.

– Donc c’est différent dans chaque famille

– Et à chaque remède son surmoi.

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– Et le travail n’est jamais terminé, ce qu’on peut réaliser à 5 ans, à 15 à 25 etc… ou à 50 ce n’est pas pareil – Il faut savoir faire évoluer son surmoi, c’est le travail de maturation

LATENCE

Les maîtres mots de la latence :

Moi confronté aux autres mêmes que moi = l’adaptation

L’instauration du surmoi post oedipien → possibilité de symboliser ce à quoi on renonce

→ les choses et le jeu comme représentation symbolique.

Intériorisation du surmoi → travail d’autonomisation par rapport aux parents.

Etre adapté, c’est être conforme à la norme, agréé, intégré dans un univers de règles.

Question des règles communes.

La symbolisation secondaire : l’écriture

Problème du surmoi exportable et du surmoi mal foutu

Les maître mots de la diathèse de l’adaptation :

Une situation de blocage = incapacité à être adapté, à être conforme, agrée, intégré dans un univers de

règles.

Incapacité à développer la fonction symbolisante (ce sont des remèdes de difficultés scolaires).

La difficulté à assurer un sentiment de continuité interne. La difficulté à se réorganiser par rapport à son propre passé.

La difficile intégration de la règle du jeu : gérer, à retenir la pulsion.

La mise à l’épreuve du surmoi post oedipien : surmoi exportable / surmoi trop particulier. L’épreuve de l’autonomisation et le travail de transaction pour le mise au point des règles communes, les impératifs sociaux etc…

Première caractéristique de cette période de latence

En attendant que notre enfant grandisse, voyons ce qui se passe entre la fin de la crise oedipienne et

l’organisation ou le bouleversement – nouvelle crise – que sera l’adolescence. C’est ce qu’on appelle

la période de latence. L’enfant va donc continuer son travail d’autonomisation. Mais il va le continuer dans un contexte qui sera difficile. Jusqu’à présent, le travail de l’enfant, c’était un travail

d’autonomisation au sein de la famille. Même s’il allait à l’école, une large partie, pour ne pas dire la

partie dominante de son travail d’autonomisation s’effectuait néanmoins dans la conquête d’une

certaine autonomie par rapport à ses parents.

L’identification, l’intériorisation du surmoi, ce sont des systèmes qui, parce qu’ils sont au dedans de

l’enfant, témoignent d’un lien d’autonomie. Il n’a plus besoin de papa/maman à côté de lui pour lui

dire ce qu’il faut faire, pour lui dire comment il faut traiter les situations.

Il a à sa disposition, ce qu’on a appelé « l’âge de raison », c’est à dire, un principe interne qui va lui

permettre, en dehors de sa famille, de traiter toute une sorte de problèmes qu’il rencontre. Donc

l’autonomisation au moment de la latence va se poursuivre non plus au sein de la famille, mais par

rapport à la famille.

L’école

Un des pivots de cette autonomisation, ce sera l’école (dite primaire en France), et ce sera le rapport

de l’enfant à l’école. Il faut voir comment l’école et sa structure vont aider l’enfant à consolider et

à déployer ses acquisitions.

Une des choses que l’instauration du surmoi post oedipien propose à l’enfant, c’est la capacité de

réaliser les choses en symboles. L’école va pousser l’enfant dans cette direction, en lui demandant

d’être capable de se passer de la perception, et de restreindre au maximum sa motricité. Elle va

stimuler la fonction symbolisante de l’enfant en le confrontant à la nécessité d’abstraction. Mauvais surmoi = grandes difficultés

Il est bien évident que les enfants qui ont un mauvais surmoi post oedipien sont alors en difficulté.

107

Parce que ces enfants vont être obligés de continuer à symboliser-choses, avec le jeu, il va falloir rester

en place, ne se déplacer qu’à l’intérieur d’eux mêmes, ce qui va lourdement pénaliser ces enfants.

On commence par ailleurs, à leur demander aussi à imaginer les choses au delà de la perception, ça

veut dire qu’on va pouvoir évoquer quelque chose à partir d’un mot, sans amener l’image de la chose.

La structure de l’enseignement primaire pousse à la réalisation symbolique, à l’aide du surmoi post

oedipien. Première confrontation donc de l’enfant avec la nécessité de déploiement de sa fonction

symbolisante.

Deuxième confrontation : les règles communes

Deuxième confrontation pour l’enfant : avec le groupe d’enfants et la question des règles communes. Si elle était déjà présente à la maternelle, la question de l’intériorisation des règles communes va se poser d’une manière qui va devenir particulièrement aiguë.

Troisième élément : le jeu avec le langage

Troisième élément tout à fait important. Ce qui est stimulé aussi à l’école, c’est l’accès à la symbolisation secondaire. Elle existait déjà avant. Mais là, par l’apprentissage de l’écriture, de la

lecture, c’est tout le rapport aux mots qui va se trouve transformé.

Les enfants en période de latence, dans la cour de l’école font des jeux de mots, ils jouent avec le

langage, jouent avec les images du langage et ils adorent cela. Les enfants à la fin de la latence,

commencent à être sensibles de plus en plus à cette dimension de jeu à travers le langage. Assurer son sentiment de continuité interne

Tout le travail d’apprentissage du langage au moment de la latence passe par la ré- appropriation et

de re-saisie de la symbolisation secondaire. Ce qu’il faut que vous compreniez bien, c’est que l’enfant, à l’intérieur de lui-même, ne va pas cesser de continuer le travail de réorganisation après –

coup dont je vous ai déjà parlé à différentes reprises. C’est un travail fondamental pour assurer son

sentiment de continuité interne.

En tant qu’adulte, on fait ça tout le temps aussi

Il y a un vrai travail interne entre ce qu’on est en train de devenir et ce qu’on était, un travail de

constitution, de continuité interne même si, après, on ne se souvient plus de ce qu’on était avant…

Quand on est un enfant de 2, 3 , 4 ou 5 ans, on s’en fiche de qu’on a été précisément à ce moment là !

ce qui nous importe, ce dont on est sûr, c’est qu’on était déjà là… On est sûr en quelque sorte, que,

depuis notre naissance, on a tout le temps été là.

Ce n’est pas valable pour tout le monde

Ce n’est pas valable pour tout le monde. Il y a des gens pour qui c’est infiniment plus complexe que

ça. Ce travail, ce sentiment de continuité d’être, c’est quelque chose qui nous est donné par le travail

permanent que nous faisons à travers des images, des métaphores concernant la ressaisie de ce qui

s’est passé à l’intérieur de nous, dans notre histoire… il dépend de la mise en récit de notre histoire, travail que nous avons commencé à l’époque oedipienne et qui se poursuit, sous d’autres

formes pendant la latence. Nous faisons ce travail de ressaisie à partir de souvenirs, nous sommes en

train de ré-évoquer quelque chose du passé avec nos parents, avec un frère, une soeur ou simplement

avec nous-mêmes, de mémoire.

Nous nous fabriquons, adulte, en réorganisant notre rapport avec notre propre passé

Il est absolument fondamental que vous gardiez présent à l’esprit ce travail de ressaisie, de réorganisation. Une partie fondamentale du travail de la latence, c’est aussi la représentation après

coup de l’histoire. Nous nous fabriquons adulte, en réorganisant notre rapport avec notre propre

passé.

Le travail des enfants sur le langage.

Le premier travail des enfants porte sur le langage. A travers le langage, qu’est ce que l’enfant va

découvrir ? Il va découvrir que, de la même manière qu’il a inventé les règles du jeu en jouant, il a

inventé les règles du langage en parlant. La grammaire ne peut s’apprendre que comme deuxième

108

temps, c’est-à-dire lorsque l’enfant découvre que les règles qu’il croyait avoir inventées, préexistaient,

en quelque sorte, à sa propre invention.

Le langage s’apprend aussi dans le « trouvé-crée » : l’enfant a le sentiment de baigner d’abord dans

un bain de langage, il apprend les règles, sans savoir qu’elles sont les règles du langage, il les utilise et

il a l’impression de les créer lui-même. Au moment de la période de latence, il découvre qu’il y avait

des règles. Il découvre, il trouve donc les règles qu’il a crées. Notre rapport au langage, notre capacité d’utiliser créativement le langage, repose sur cette espèce de double temps.

La latence = re-saisie dans le temps

J’insiste sur cet aspect de la période de latence, car vous verrez qu’il correspond à tout un tas de

remèdes des difficultés d’adaptation à l’école et de l’échec scolaire (Baryta carbonica)

Donc, la latence, c’est une re-saisie dans le temps d’avant, du rapport de l’enfant à son langage.

C’est aussi le moment, où le mot, grâce à l’écriture, va s’incarner. Le mot va devenir matériel,

perceptible, mais dans un sens différent de celui qu’il avait au moment de l’analité. Les traces de l’analité

Les traces à l’intérieur de la latence de la question de l’analité sont tout le temps très importantes. On a

pu dire d’énormes bêtises sur la latence, comme le fait qu’il n’y aurait plus de pulsionnalité, que la

latence signifiait un grand moment de calme pulsionnel… je ne pense pas que ce soit le cas… je crois

qu’avant la latence, les enfant nous montrent leurs pulsions, et qu’au moment de la latence, ils ne

les montrent plus aux adultes. Mais par contre, ils se les montrent entre eux. Quand on les écoute

discuter entre eux, vers 7, 8, ou 9, 10 ans, on découvre combien leurs activités ludiques sont chargées d’éléments pulsionnels, en particulier issus de l’analité.

Un rapport intense à la scatologie

Au moment de la latence, le travail du rapport avec le mot comme une chose, va se rejouer autour du

mot écrit. C’est là qu’on va voir comment les enfants sont des gribouilles, s’ils sont propres quand ils

écrivent ou s’ils font des pâtés. C’est là qu’on va voir, dans leur cahier, parce que c’est dans ce rapport

de reprise anale, de ré élaboration de l’analité qui se voit transposer sur la feuille de papier, toutes

les traces de la manière dont s’est intégré ou s’est mal intégré l’analité antérieure des enfants. Quand c’est mal intégré, vous avez des enfants qui foutent de l’encre partout, des taches de tous les

côtés. Ça bave, ils foutent « la merde » sur leur papier d’écriture (Agaricus). Ça se réapprend, si je

peux dire, au niveau de l’apprentissage de l’écriture, de l’apprentissage de cette fonction sphinctérielle

déplacée, symbolisée par la main autour du moulage du mot lui-même.

Investissement des dessins et de la capacité à « dessiner » les choses

Une deuxième chose va s’épanouir chez l’enfant à ce moment là. L’enfant qui savait dessiner avant, va

investir ses dessins et sa capacité de représenter, en perception visuelle, les choses. Cela n’est rendu

possible que parce que l’enfant va investir massivement la symbolisation comme mode de gestion de

sa pulsion et de ses mouvements. C’est un autre travail auquel l’enfant va être confronté dans son

rapport au savoir, au langage, à l’écriture et au dessin.

Départicularisation du surmoi

Le surmoi de l’enfant à l’orée de la latence, mêle un principe général et des particularités familiales.

La latence va produire un travail de dé-particularisation du surmoi.

Qu’est ce que ça veut dire ?… mettre en commun les règles du groupe…

Chaque enfant arrive dans un groupe avec ses propres règles internes ; écoutez bien, car ça on le fait

tous les jours dans notre vie relationnelle, c’est le travail d’adaptation, de « transactions » entre ce

qu’on a l’habitude « d’être », de faire et les impératifs sociaux et relationnels …. Les remèdes mal

adaptés en sont incapables ou le gèrent très mal…

Donc, notre enfant arrive dans un groupe qui a ses propres règles internes. Pour constituer les règles

du groupe, les enfants vont devoir mettre en commun ces règles internes. Il va y avoir dans l’organisation des groupes d’enfants latents, tout un travail de transactions pour la mise au point de

109

règles communes. Les groupes d’enfants latents commencent à inventer leurs règles de groupes, ce

que ne font pas les enfants avant la latence.

« C’est pas du jeu ! »… la règle du jeu = retenir la pulsion

Ces règles de groupe vont contenir quelque chose du principe général de tous les surmois. Mais, ce

n’est pas là-dessus que va se jouer la transaction. Les enfants en période de latence, quand ils jouent, si

un de leur copain est trop brutal dans le jeu, ils savent tous que ce n’est pas du jeu. Ils savent tous lui

dire « tu ne respectes pas la règle du jeu » qui est de retenir la pulsion. Ils ne le disent pas comme

ça, mais ils disent « ce n’est pas du jeu ! », c’est ça que ça veut dire…en quelque sorte pour les

adultes, c’est la même chose… l’adaptation, c’est de retenir la pulsion, c’est avoir un surmoi exportable.

L’adaptation, c’est gérer, retenir les pulsions

Citation du Vademecum : « les gens ne choisissent pas dans une situation donnée, la meilleure

solution, mais la solution la moins insatisfaisante en fonction de leur degré d’information et de leur

capacité réelle d’action », ça veut dire qu’ ils choisissent la solution pulsionnelle, celle qui ne passe

pas par la réflexion… »

Petite synthèse transitoire

→ la diathèse, c’est une organisation pulsionnelle mal élaborée, qu’on va rejouer toute notre vie.

→ notre construction psychique se fait par réorganisation après coup de notre passé, on fait ça tout le

temps, ça marque une issue, une solution à une question qui s’est posée à un moment de notre histoire.

→ si on n’a pas pu « se réorganiser » autour de la question, elle est restée sans réponse…

→ et on va la reposer tout le temps cette question pour avoir enfin une réponse intégrable.

→ le remède homéopathique, celui qui fait symptôme, c’est l’expression de notre inconscient, l’expression de la problématique de notre organisation pulsionnelle prévalante, celle qu’on n’a pas pu élaborer, cette question restée sans réponse. Et c’est ce qui fait problème quand on est adulte.

→ l’inconscient, c’est l’infantile en nous , c’est à dire, ce qui fait justement problème quand on est adulte.

→ l’adaptation, c’est savoir, pouvoir, gérer, retenir la pulsion … c’est gérer notre organisation

pulsionnelle, c’est ne pas être débordé par la pulsion.

→ le surmoi, c’est le discriminant interne : possible/pas possible – autorisé/ interdit – faisable en actes, en paroles, en fantasmes, en pensées.

→ c’est donc lié à la faculté d’adaptation.

→ c’est déterminant pour se construire un projet de vie.

111

Le surmoi des boucs émissaires

Il est important de se rappeler autour de ce principe général que chaque famille incarne à sa manière,

que dans chaque famille, il y a des choses qui sont permises « adaptées » et des choses qui sont

interdites, et que ce ne sont pas les mêmes de l’une à l’autre, les transactions vont devoir s’effectuer.

Elles font s’effectuer autour des règles de groupe, d’une re-définition « sociétable » de ce qui est

permis et de ce qui n’est pas permis.

Et ce sera féroce pour un certain nombre d’enfants… ces enfants, dont les autres vont penser que leur

surmoi est beaucoup trop sévère, qu’ils ne se permettent pas assez de choses. Et bien ils

deviennent vite des boucs émissaires. Ce sont des enfants qui sont rejetés par les autres parce qu’ils ne

peuvent pas endosser les règles du groupe. Ces enfants là seront considérés encore bébés, comme

pas capables en quelque sorte d’affronter à la fois, le jeu de réalité qui va se jouer au sein du groupe, le jeu de transactions des règles du jeu du groupe.

Découverte de sa particularité familiale

Donc, ce qui va se passer à ce moment là, en gros, c’est que l’enfant qui n’a connu que les règles de sa

famille, va découvrir qu’il y a d’autres familles et que dans ces autres familles, il y a aussi des règles

qui sont en partie semblables, en partie différentes.

Et quand l’enfant est invité par son copain à passer un jour ou deux dans sa famille, il découvre alors

que l’autre famille n’est pas du tout organisée comme la sienne ! Il y a un certain nombre de choses

qui sont semblables, certaines règles se retrouvent d’une famille à l’autre… mais il découvre aussi que

dans cette famille là, on a le droit de regarder la télé jusqu’à 9 h 30, alors que chez lui, c’est 8 h 30,

qu’on ne se tient pas pareil à table, qu’on ne parle pas à ses parents de la même manière, qu’on n’est

pas obligé de dire « merci » à tout bout de champ quand on vous passe une assiette… ça veut dire que

la découverte par différence, par comparaison, par immersion dans un autre « même-différent »

conduit à la découverte de sa particularité familiale.

Le surmoi exportable

Un vrai surmoi, c’est un surmoi exportable, c’est un surmoi dont les règles ne valent pas simplement

au sein de sa famille, mais c’est un surmoi qui permet à l’enfant de voyager ailleurs avec des règles fiables, à l’école, dans une autre famille, c’est un surmoi adaptable. Il ne va pas être considéré

comme un enfant pénible dans une autre famille, quand il sera invité, ça ira, il se sentira à l’aise !

Le surmoi trop particulier

Si son surmoi est trop particulier, s’il y a des idiosyncrasies trop spécifiques dans cette famille là,

s’il y a des points de névrose déjà trop prononcés, l’enfant va se montrer avec des décalages dans un

autre climat familial. Il y aura des grincements, des choses qui vont être initiées avec les autres

familles, et les autres enfants à l’école… et là, ce qui va commencer à s’organiser, ce sont ces phénomènes de « bouc émissaire », terribles pour les enfants, parce qu’ils leur révèlent brutalement,

dans le contact avec le groupe, les autres, quelque chose de difficile dans leur organisation familiale et

leur organisation surmoïque. Ou alors, ces enfants s’inhiberont pour éviter le rejet, ils s’isoleront.

Le traumatisme à la latence

Je me suis arrêtée, concernant la question de la latence, sur la manière dont se manifestait ou dont on

pouvait repérer un des points de menace concernant la réalisation de la latence.

Il est incontestable que l’organisation de la latence introduit chez l’enfant un calme relatif dans sa

relation aux adultes, dans la mesure où, comme je l’ai longuement développé, l’investissement des

représentations, des images offre à la vie pulsionnelle une série d’issues nouvelles. Le problème,

c’est qu’effectivement, pour que ceci se maintienne, il faut en quelque sorte que l’enfant soit protégé

de ce qu’on pourrait appeler, au sens populaire du terme, les « traumatismes ». Le traumatisme

populaire, à la latence, qu’est ce que c’est ? Et bien, ce serait, d’un seul coup, que certains modes de

relations avec des adultes se trouvent massivement re-sexualisés.

L’inquiétude parentale

112

Les parents commencent à avoir, à cette époque là, une espèce d’inquiétude. Cette inquiétude est liée

au fait que lorsque l’enfant atteint 8, 9 ans, 10 ans, il commence aussi à être capable d’aller seul à

l’école, ou chez un voisin, il s’aventure seul dans les rues… et l’inquiétude des parents, c’est que sur

le chemin de l’école, le soir, il fasse une mauvaise rencontre, celle d’un adulte mal intentionné ou qui

aime trop les petits enfants justement…juste un exhibitionniste parfois, mais quand même… ! Bien

sûr, c’est beaucoup plus souvent évoqué dans l’esprit des parents que la menace objective n’existe

réellement… mais ça se produit un certain nombre de fois, c’est vrai.

Qu’est ce que ça signifie ?

Qu’est-ce que ça signifie que cette crainte vienne dans l’esprit des parents aussi souvent que ça, cette

menace du satyre, du sadique, de l’exhibitionniste ?

– l’enfant en période de latence a besoin que le monde dans lequel il vit soit suffisamment désexualisé, il a besoin de pouvoir continuer à jouer, en quelque sorte, avec la représentation, avec les images et pas avec les actes. Donc, la crainte des parents correspond à une vue assez juste de ce qui pourrait menacer l’enfant.

– C’est aussi une défense des parents, qui en investissant leur enfant ont avec eux des mouvements

d’exhibition de tel ou tel aspect d’eux mêmes, et ça re-sexualise quelque chose de la relation avec l’enfant. Car les parents exhibent, dans un mouvement de séduction narcissique, ce qu’ils

souhaitent être le meilleur aspect d’eux mêmes.

– Troisièmement, c’est vrai que le travail fondamental à la période de latence, c’est de réaliser cette

autonomisation par rapport à la famille… et quand l’enfant va être brutalement confronté à un exhibitionniste, c’est une menace de re-sexualisation du surmoi. Ça veut dire que ça se cristallise dans les fantasmes, et les enfants en ressentent une immense culpabilité. La première

chose qui leur vient à l’esprit, c’est qu’ils ont du provoquer l’adulte d’une manière ou d‘une autre,

et qu’ils sont coupables de ça… et si par malheur, l’entourage pense la même chose, que si c’est

arrivé, cet incident, c’est que l’enfant a du provoquer l’adulte, alors à ce moment là, ça refoule

chez les enfants quelque chose qui va se nouer, qui risque de ne pas pouvoir s’élaborer. Renforcement et développement du moi de l’enfant

Si le cadre familial reste suffisamment « sécure » pour l’enfant, si l’enfant est capable de

secouer petit

à petit la situation établie au sein de sa famille pour arriver à gagner petit à petit, de nouveaux droits, de nouveaux espaces, alors c’est un vaste mouvement de développement du moi de l’enfant qui se produit. C’est un mouvement de personnalisation qui est fondamental pour qu’il

puisse faire face ensuite à ce qui va être l’autre mouvement révolutionnaire de son histoire, c’est à dire

l’immense poussée de l’adolescence.

Résumé

– L’enfant latent a besoin, c’est important, qu’il y ait un silence pulsionnel suffisant, de ne pas être trop excité pendant toutes ce années là, de façon à pouvoir réaliser tous les apprentissages dont il a besoin, qui sont des apprentissages intellectuels mais aussi des apprentissages sociaux.

– Continuation du travail d’autonomisation par intégration du surmoi post oedipien

– Le rapport de l’enfant à l’école

– L’école va stimuler chez l’enfant la fonction symbolisante en le confrontant à la nécessité d’abstraction. – Grandes difficultés, scolaires en particulier, pour les enfants qui ont un mauvais surmoi post oedipien

– Confrontation de l’enfant avec le groupe et la question des règles communes.

– Apprentissage de l’écriture et de la lecture

– Rappropriation et ressaisie de la symbolisation secondaire, ré-organisation après coup pour assurer son sentiment de continuité interne.

– Les traces de l’analité dans l’écriture

– L’investissement des dessins et de la capacité à « dessiner les choses ».

– La départicularisation du surmoi par mise en commun des règles du groupe

– La découverte de la particularité familiale et le surmoi exportable ; le surmoi trop particulier des boucs émissaires.

– Les enfants vont devoir découvrir les règles de l’espace social, comment on va faire les courses, comment on parle aux gens, combien on paye ; ils vont découvrir l’argent de poche, c’est à dire toute une mise en acte du problème de la gestion sociale du fonctionnement du moi.

– Le renforcement et le développement du moi de l’enfant par acquisition de droits et d’espaces nouveaux.

– La règle du jeu : retenir la pulsion

113

– L’adaptation, c’est gérer la pulsion

– C’est fondamental pour eux, ça va leur permettre d’affronter la poussée de l’adolescence. Les remèdes de l’adaptation

Le groupe des Mercures …

Mercurius solubilis : le surmoi explosé, rejeté, la révolution, incapacité à retenir la pulsion → mécontent de tout, impulsivité, aggressivité

Arnica : aggressibilité émotionnelle. Meurtri de tout le corps → surmoi non exportable, pas capable de

gérer le choc émotionnel → il ne lui est pas possible de discriminer : tout le traumatise.

Apis : impossibilité de voir clair dans ses actes … pas de discriminant «ce que je peux faire, ce que je

peux dire …etc »

Le groupe des Baryums …

Baryta carbonica : retard scolaire, retards d’acquisition du langage, « les relais sensoriels ne fonctionnent plus » dit Barbancey

Le groupe des Etains …

Stannum : recalé à l’examen de la vie, impossibilité de se concentrer, refus de communiquer. Le groupe des Plombs …

Plumbum : rigidité, il suit ses propres lois (incapable de suivre les règles commune) jusqu’à la désorganisation. Bouleversé par ses pulsions qu’il ne peut gérer, ou la perte de ses pulsions : recherche

une excitation au niveau des interdits. Colère, frustration.

Agaricus : retard cérébral, maladroit qui ne peut tenir en place (incapable de restreindre sa motricité),

ça perturbe le développement de la fonction symbolisante, n’intègre pas l’abstraction. Cahiers scolaires cochonnés, écriture épouvantable (rapport à la scatologie)

Viscum Album : hypersensible, hyperréagissant, incapable de gérer les pulsions

Le groupe des Acides …

Les acides : psychologiquement dépassés… Fluoricum acidum : désorganisé, dispersé, instabilité des

pulsions affectives… Aceticum acidum : confusion de l’esprit.

Le nosode …

Carcinosinum : l’insécurité chronique par antécédent de contrôle parental excessif => mauvaise

intégration du surmoi post oedipien, pas de discriminant essentiel/accessoire (problèmes immunitaires

moi/non moi), d’où l’insécurité → pas d’autonomisation par rapport à la famille avec toutes les

conséquences que ça sous-entend, pas d’acquisition des espaces nouveaux, mauvaise mise en acte du

fonctionnement du moi.

114

LA CRISE D’ADOLESCENCE ET LA SYCOSE

Essayons d’abord de la situer, cette crise d’adolescence, qu’est ce qui la provoque ?. Ce n’est un secret

pour personne, mais il s’agit de bien penser la chose.

Les maîtres mots de l’adolescence

Moi et le monde du vrai « jouer pour de vrai, afin de jouer pour le vrai »

Modification du rapport à son propre corps => modification du regard des autres sur moi et du regard

de soi sur soi => question de l’image

Intégration du vécu orgasmique → dimension du caché, recherche des causes secrètes. « Es- tu bien

ce que tu dis ce que tu es ? Est-ce que tu assures ?», « les idoles » = être soi en s’identifiant à l’image

de l’idole, interroger le caché derrière l’image.

Les limites des parents : rencontrer quelqu’un qu’on peut tuer et qui va survivre Apprentissage de la sexualité, masturbation et culpabilité.

Les maîtres-mots de la Sycose

L’éternelle crise identitaire.

La difficile intégration du vécu orgasmique, pour le jeune, et la difficile intégration de la baisse de

la libido pour le « vieux ». Ça provoque un bouleversement des données antérieures, dont le sycotique ne sait quoi faire.

Dans tous les cas, la Sycose, c’est l’absence de projet de vie par incapacité à discriminer ce qui est

secondaire de ce qui est essentiel

Dans la Sycose, rien n’est jamais acquis, si ce n’est une culpabilité étouffante.

Un point de départ double : dialectique par rapport à soi – dialectique par rapport à l’autre

Le point de départ de l’adolescence est double.

D’une part, l’adolescent va être confronté à une modification très importante de son rapport à luimême,

de son rapport à son propre corps, à une modification corporelle rapide, mutative à laquelle

il est soumis. Ce n’est pas simplement le fait de se mettre à grandir vite, c’est que ce corps se transforme dans son rapport à sa chair même, si je puis dire.

Ça va provoquer chez l’adolescent une crise identitaire. La crise identitaire étant bien entendue ici

dans son rapport à lui-même, dans son rapport à son image. Il va y avoir un renouveau des comportements narcissiques chez les adolescents qui vont passer pas mal de temps à s’apprendre

eux-mêmes dans leurs modifications, devant leur miroir, à se regarder, à se découvrir, à s’apprendre

«soi» Il faut voir l’immense effort que fait l’adolescent pour arriver à continuer à se sentir lui- même,

tout en devenant un autre !

Cette dialectique avec l’image visuelle de soi, avec le corps vu, n’est pas simplement une dialectique

de soi à soi, c’est aussi une dialectique de soi à l’autre. Quand le corps de l’adolescent se modifie, le

regard des autres sur lui, va changer aussi. Son propre regard sur le corps des autres aussi va changer… donc, ce à quoi l’adolescent va être confronté massivement, c’est précisément à la sexualisation du corps.

Apprentissage du « nouveau lui » en train de devenir « soi ».

Sexualisation de l’image de son corps, soit à partir des caractères sexuels primaires, et ce n’est pas

rien de voir son corps se transformer comme ça et être le siège de phénomènes et de processus tout à

fait nouveaux. Mais aussi, à partir des caractères sexuels secondaires qui produisent aussi des modifications corporelles tout à fait importantes. Donc, c’est tout le rapport à son propre corps en

tant qu’il est l’image de son corps.

Mais, c’est aussi tout le rapport en tant qu’il est corps senti, corps éprouvé. L’adolescence ce n’est pas

simplement une transformation de l’apparence du corps, c’est aussi une transformation interne du

métabolisme corporel, et ça va se manifester chez l’adolescent par toute une série d’éprouvés corporels

nouveaux, de manières différentes de se sentir à l’intérieur de lui. Et, c’est aussi tout ce travail là

d’apprentissage du « nouveau lui » en train de « devenir soi », à quoi l’adolescent est confronté.

115

L’expérience de l’orgasme sexuel

L’expérience de l’orgasme sexuel, ça ce n’est pas une petite expérience. Ce n’est pas simplement la

rencontre avec la jouissance. L’éprouvé orgasmique est un éprouvé qui bouleverse le rapport à

soi-même et tout le rapport au monde. Là, le travail de l’adolescence va être d’intégrer et de digérer, à l’intérieur de son organisation psychique, ces phénomènes et ces processus nouveaux.

Digérer sa modification corporelle apparente.

Et le travail de la vieillesse ce sera la même chose… mais à l’inverse.

Image, idole, idéaux…

Cela implique un fantastique travail autour de la question de l’image, de l’image de l’idole, des

imaginaires idéaux. Va devoir aussi se dérouler tout un travail d’intégration du corps sexuée. Et puis,

troisième travail un peu différent, l’intégration du vécu orgasmique et sa signification. C’est un

bouleversement total de l’expérience de soi, de l’expérience du corps. L’expérience du corps psychique et du corps somatique, ce n’est pas pareil : à partir de cette modification et de ce bouleversement de l’expérience du rapport à l’autre, et du rapport à l’autre en tant qu’autre (= différent

de soi → soi/ non soi), va se reposer la question de la manière dont on va se situer par rapport au

sexe de l’autre en général.

Bouleversement quantitatif

Ce bouleversement (pour schématiser) présente deux grands types de vecteurs. Il est bouleversement

quantitatif, dans la mesure où la modification du corps va s’accompagner d’une intensification

quantitative des mouvements et des poussées pulsionnelles.

Les intensités pulsionnelles auxquelles l’adolescent est confronté sont sans commune mesure avec les

intensités pulsionnelles auxquelles l’enfant est confronté… Cette intensification va confronter l’adolescent à la question de la violence comprise au sens large, c’est à dire de la violence des éprouvés, de la violence des mouvements qui l’assaillent, de la violence de ses sensations corporelles.

Petite mise au point transitoire sur la Sycose

On ne comprend rien à l’adolescence, et notamment aux ratés de l’adolescence, si on n’entend pas bien que l’adolescent est confronté à cette intensité pulsionnelle qui va bouleverser les données antérieures => ça, c’est très intéressant pour la compréhension de l’homéo, parce que les ratés de l’adolescence, c’est la Sycose… c’est un bouleversement des données antérieures, qui n’a pas aboutit… la sycose, c’est comprendre que les systèmes de compréhension antérieures ne sont plus valables, mais c’est aussi être incapable d’en élaborer d’autres ! Pourquoi ?

A cause justement du bouleversement, de l’intensité émotionnelle : n’oubliez pas que l’adaptation, c’est la capacité de retenir, gérer la pulsion… ici, l’adaptation est impossible, les pulsions envahissent le

sycotique, qui ne sait pas comment l’organiser… donc l’élaborer.

Pourquoi l’adaptation est elle impossible ? Parce que l’outil de l’adaptation, c’est justement le surmoi post oedipien, qui signe une issue, une solution à la crise oedipienne.

Et c’est bien là le problème : la Sycose, c’est une crise oedipienne qui n’a pas permis d’élaborer un surmoi bien foutu ; je vous rappelle que le surmoi, c’est la possibilité de disposer d’un discriminant interne, c’est ce qui transforme l’impossible en interdit, c’est un point de référence pour tous les actes de notre vie, ce qui permet de se forger un « moi »… sans se désorganiser (moi éclaté)!

Une intensité pulsionnelle qui va bouleverser les données antérieures.

Car certains « moi » d’enfants latents, un peu fragiles, pouvaient bien faire avec des pulsions réduites quant à leur intensité, mais, au moment où il y a cette poussée de la pulsion adolescente,

ce qu’on voit, c’est que bien des adolescents prennent peur de ce qui se passe à l’intérieur d’eux.

Beaucoup de difficultés

Un certain nombre d’entre eux vont avoir beaucoup de difficultés, dans un premier temps, à commencer à accepter de grandir. Ils vont avoir à vivre une série de réticences par rapport à leur

propre corps d’adolescent.

Pensez à ces jeunes filles qui commencent à avoir de la poitrine, qui sont souvent un peu plus grandes

que la moyenne et qui font tout pour essayer d’éviter ces signes de leur féminité naissante (Natrum

muriaticum).

Pensez à ces garçons, souvent acnéiques, voûtés, habillés de couleurs uniformes, gris, beige, marron

…. Des tee-shirts amples … un regard fuyant… ils tentent de cacher tout ce qui pourrait montrer que

116

leur corps est sexué : ça montre bien à quel point les poussées pulsionnelles peuvent être effrayantes.

Bouleversement de nature qualitative

Deuxième type de bouleversement tout aussi révolutionnaire, c’est l’immense travail de remaniement après coup que l’adolescent va devoir faire dans son rapport globalement à luimême.

Ce n’est pas être très futé que de dire que tout le problème de l’adolescence, c’est aussi d’arriver à apprivoiser la sexualité adulte, à apprivoiser cette force pulsionnelle. Comment doit il se

réorganiser pour pouvoir intégrer ses pulsions ? Ce travail de réorganisation, on va essayer de

le saisir

à partir de la différence entre la sexualité infantile et la sexualité adulte.

L’expérience orgasmique

On va essayer de comprendre la fonction qu’ont l’orgasme et les expériences orgasmiques de l’adolescence. Par exemple, l’arrivée des règles chez les filles, ça peut être une occasion de bouleversement tout aussi important et il ne faut pas croire non plus, que c’est simplement parce que

l’époque a gagné sa liberté sur un plan sexuel qu’on voit des pubs pour des serviettes périodiques à la

télé, que pour autant, l’enjeu de ce qui se ressent dans son corps propre par rapport à l’émergence des

règles et à l’émergence de l’orgasme, va être traité facilement comme ça. C’est quelque chose qui est

bouleversant et qui prend du temps. Quand c’est traité trop facilement, c’est peut être bien une

manière de ne pas le traiter.

On va reprendre tout ça un peu en détail en voyant comment l’adolescent se pose la question, comment il y arrive en quelque sorte.

La découverte

On l’a évoqué ensemble suffisamment pour que je ne revienne pas sur le fait qu’il y a une sexualité

infantile, qu’elle passait par des mouvements pulsionnels de l’oralité, de l’analité, des mouvements

phalliques qui sont d’authentiques pulsions, et qui ont comme orientation fondamentale d’éprouver

du plaisir.

D’après Freud : « l’objet au fond de la sexualité infantile, ce serait la curiosité »… Les différents

mouvements pulsionnels des enfants sont des mouvements, au fond, dans lesquels ils se découvrent eux-mêmes, et ils découvrent l’autre.

Ce sont des mouvements qui les poussent à la découverte et donc l’enfant construit, développe sa

sexualité infantile en fonction de ses éprouvés corporels, en fonction des systèmes de relations

auxquels il est confronté.

L’énigme

Ce que n’éprouve pas l’enfant, par contre, c’est précisément l’orgasme, c’est la décharge spécifiquement sexuelle. Les décharges « sexuelles » dans l’enfance ne produisent pas de véritables

satisfactions, elles conservent un caractère traumatique, elles ne produisent pas un véritable orgasme

au sens de l’orgasme adulte. Ce qu’éprouvent les enfants comme orgasme, c’est quelque chose

d’extrêmement désorganisateur, de traumatique.

L’enfant a déjà été confronté à quelque chose qui est resté très traumatique pour lui et cette notion

d’énigme est une notion tout à fait fondamentale, tout à fait capitale pour bien comprendre les mouvements de l’adolescence.

L’énigme à laquelle l’enfant a été confronté, c’est qu’il percevait de manière plus ou moins manifeste

que le rapport de ses parents à leur propre corps comportait une dimension qui lui échappait. Le malentendu

Cette perception énigmatique est à l’origine de tout le malentendu, de l’écart énorme, fondamental

qu’il y a entre la sexualité infantile et la sexualité adulte. L’intensité des excitations, leur

nature, le

type d’éprouvés ne sont pas les mêmes. Il faut bien penser qu’il y a une sexualité infantile qui a ses

spécificités, et une sexualité adulte qui est différente, avec ses propres spécificités et il ne faut pas

confondre les deux.

Il y a un immense malentendu entre parents et enfants à propos de la sexualité quand on croit qu’on

parle de la même chose entre adultes et enfants quand il s’agit de sexualité. Malentendu massif dont on

117

a eu des exemples absolument merveilleux de naïveté dans tout ce qui s’est appelé « éducation

sexuelle des enfants ».

Des tas d’adultes, plein de bonne volonté, pensaient qu’il suffisait ou qu’il suffirait d’expliquer aux

enfants comment on fait les bébés pour que les enfants y comprennent quelque chose. L’histoire de la petite graine, ça ils peuvent comprendre avec de l’imagination, c’est comme la

maîtresse, à l’école, quand elle leur parle des fougères, ils peuvent donc transposer. Mais qu’est-ce que

les enfants peuvent bien comprendre au plaisir qu’on trouve dans la sexualité adulte dans la mesure où

ils n’en ont pas de prototypes fondamentaux au sein de leur éprouvé corporel. Ils vont donc assimiler

en se rendant compte en même temps que quelque chose leur échappe et qui va rester énigmatique

pour eux. Ils sentent bien qu’il y a là quelque chose qui est présent dans le rapport des adultes au sexe

qui est de toute autre nature que ce qu’ils éprouvent eux-mêmes et qui, en même temps, leur échappe.

Car notre sexualité est nourrie d’une expérience corporelle adulte qui n’est pas la leur.

La réponse à l’énigme

Quand l’enfant arrive à l’adolescence, sa représentation sexuelle reste marquée de l’empreinte de cette

énigme. L’émergence de l’orgasme et d’éprouvés corporels au moment de l’adolescence va produire

un bouleversement car, c’est comme si l’enfant découvrait alors la réponse à cette énigme restée

latente pour lui pendant des années.

« Bon sang, mais c’est bien sûr ! »

C’est la révélation, le petit truc qui fait que tout ce qui s’est passé avant est modifié et donc que c’est

comme ça, dans cet après coup là, qu’il faut comprendre la réorganisation à laquelle l’adolescent va

être contraint.

Il est confronté à une donnée nouvelle qui bouleverse toutes ses théories antérieures, toutes ses

conceptions antérieures, je dirais « mine de rien ». « Mine de rien », parce qu’apparemment ils

savent… mais entre le savoir intellectuel qui est le savoir d’une connaissance, et cette espèce de savoir

du dedans qui est le savoir de l’éprouvé, de l’expérience, il y une mutation tout à fait considérable.

Alors, c’est ce qui va mettre en route toute la crise révolutionnaire de l’adolescence.

« Maintenant, je sais… »

La levée de l’énigme est fondamentale, le travail d’élaboration de cette question va être très complexe.

D’un côté, ce que l’adolescent découvre, c’est que maintenant il sait, et qu’il sait qu’avant, il ne

savait pas. Pendant toutes les années précédentes, quelque chose lui était caché et bien évidemment, si

une chose est restée cachée comme ça et qu’on s’en rend compte après, ça va avoir toutes une série de

conséquences dans tout le rapport au monde.

La dimension du caché

L’adolescent va commencer à s’interroger en permanence sur la dimension du caché, sur le fait que les

apparences peuvent être trompeuses, sur le fait de savoir si la chose doit être confondue avec son

apparence, avec son image ou si elle comporte quelque chose de caché qu’il faut découvrir. Cette

question là, se pose premièrement au plan de la sexualité ; mais on va aussi la retrouver déplacée sur

toute une série d’autres plans. On va voir les adolescents commencer à s’interroger, où à s’interroger

pour les enquêtes, les films policiers etc..

Quel est le secret ?

Comment découvrir le secret ? C’est aussi le début de la construction des systèmes de pensée. Par

exemple, la chose politique est pleine de choses cachées et de pouvoirs occultes qui agissent : les

forces occultes qui leurrent le monde et qui possèdent les mêmes structures fondamentales. Dialectique de l’apparence et du caché

La grande question est de savoir quelles sont les forces cachées, qu’est ce qui agit le monde en

secret ? Je pense ici à la grande fragilité vis à vis des sectes que ce type de questions peut provoquer

chez un adolescent mal encadré. Je pense aussi à ces remèdes de la Sycose qui sont typiquement

adeptes de fausses croyances et de recherches de gourous. (Thuya occ., Cyclamen…)

118

L’adolescent fait la vaste hypothèse que l’on n’explique pas les choses avec des images et des apparences mais que l’on va devoir les expliquer à l’aide du recours à des principes tenus cachés, tenus secrets.

Le monde des doubles discours

De la même manière que l’enfant a eu l’impression et le vécu qu’on lui avait tenu secrète la raison

profonde du sexuel et de la sexualité, de la même manière, il va avoir le sentiment que le monde est

plein de ces doubles discours en quelque sorte, celui des apparences, celui des alibis, et celui des

raisons profondes, celui des mouvements occultes.

Se déniaiser

Se déniaiser, c’est ça. C’est savoir que, au delà des apparences, d’autres choses font fonctionner le

monde. Les Sycotiques, eux, vont toujours fonctionner avec les apparences, les préjugés et les fausses

justifications. Ils ne vont jamais pouvoir se « déniaiser » en quelque sorte.

L’enfant latent croit encore à ses parents, aux images, il croit encore que les choses sont ce

qu’elles

paraissent. Mais pas l’adolescent. Il va falloir s’initier à ce monde des grands, des forces occultes.

La symbolisation

La quête du caché, de la cause occulte, va venir se dialectiser et se jouer de manière complémentaire

avec un deuxième enjeu fondamental de l’adolescence qu’il faut arriver à situer par rapport à la

question de la symbolisation. Au moment de la latence, l’enfant peut se satisfaire de la représentation.

Ça, l’adolescence va le remettre en cause. L’adolescence va remettre en cause fondamentalement cette

captation par l’image, cette capacité à se satisfaire par la seule représentation. L’adolescent va être

celui qui, tout ensemble, ne va pas cesser d’essayer d’ériger de nouvelles images, de nouvelles

idoles, de nouveaux idéaux et ne pas cesser simultanément de les démasquer, de les interroger et

d’interroger, pour savoir si « ça tient la route, si ça assure ». C’est à dire, si au delà de l’image, il y

a du fond, du vrai, ou bien si ça n’assure pas, c’est à dire si l’image n’est, qu’elle-même, image.

Double jeu

Vous voyez ce double jeu. D’un côté, être à la recherche du caché, à la recherche des causes secrètes

et simultanément, l’interrogation crue, dure (pour les adultes en particulier) de savoir « si tu es bien

ce que tu dis que tu es, si t’assures vraiment, ou bien si tu n’es pas qu’un tigre de papier », c’est à

dire une pure image de la force annoncée, mais sans rien derrière.

Cet enjeu va infiltrer la relation avec les parents, au premier plan, avec les copains, et avec les idoles

des jeunes qui, tiennent une grande place au plan culturel dans l’adolescence.

Mettre sur soi l’image qu’on admire

Les ados dans leur démarche, vont avoir besoin que ces images, leurs idéaux soient incarnés dans des

personnes qui seront porteuses du narcissisme engagé. L’adolescent va donc être au plus proche dans

son comportement vestimentaire, verbal, il va imiter, mettre sur lui, l’image qu’il admire. C’est la

mise en scène de soi-même comme vedette, où l’on est au centre du monde, et être le plus semblable

possible à l’idole qu’on est supposé incarner.

Plus on est semblable à l’idole, plus on est soi

Le paradoxe de l’histoire, c’est que, plus on est semblable à l’idole, plus on est soi-même : plus on

s’assimile à l’image de l’autre et plus, l’autre devient soi : et grâce à cela, on commence à être soi.

Ça c’est le coeur de la problématique de l’adolescence. Il y a une espèce de relation mimétique à ceux

qu’ils admirent, il y a comme un mouvement de décalque de l’autre dans l’apparence sur soi. Donc, une des grandes questions de l’adolescence, c’est le pouvoir de l’image, c’est le pouvoir de la

représentation. Simultanément, l’adolescent va être meurtrier à l’égard de son idole, il va l’interroger

au vif. La question étant toujours de savoir si l’autre n’est qu’une image, ce qu’il se donne pour

« être », ou s’il contient la réalité à laquelle l’image ressemble.

« Jouer pour de vrai »

119

L’enfant latent, il joue, c’est pour du jeu ; mais l’adolescent joue « pour de vrai » ! Ca veut dire qu’il

faut que la chose soit vraiment là, il faut que le jeu dise la « réalité qui est », le jeu ne remplace pas la

réalité.

La grande différence entre la symbolisation au moment de la latence, où l’image remplace la réalité,

est substitut de réalité et l’adolescence, c’est que maintenant, l’image ou le jeu ne sont pas que des

substituts de réalité, seulement en partie ; au contraire, ils témoignent de la réalité et de la vérité qui

est derrière.

Les parents, idoles destituées

Les parents aussi sont interrogés sur leur réalité d’intégration au delà de l’image. Ce n’est plus le

moment de « faire le mariole » avec les adolescents ! Car l’adolescent va interroger au vif ! C’est ça qu’on appelle le meurtre, le mouvement meurtrier de l’adolescence. C’est le meurtre de

l’idole, de l’image, l’attaque de l’image pour sentir si elle tient, si elle survit à l’attaque, si le symbole résiste, s’il est vrai ou faux. Vous voyez là, l’enjeu est fondamental.

Déception

Quand on a fait la preuve qu’on assurait, alors on peut se contenter ensuite du simple dire, du symbole.

On peut se contenter, à ce moment-là du dire, mais à la condition que le dire soit porteur de la réalité qui est derrière et qu’il représente. Et si ça ne tient pas, si le père s’avère n’être finalement

qu’une grande gueule qui pousse les interdits, qui pousse des coups de gueule et qui finalement cède,

ne tient pas au choc, comment voulez-vous croire en la parole et en la valeur de la symbolisation ?

Comment voulez-vous ensuite continuer à investir la parole ? Il va y avoir cet immense sentiment de

faux qui va être au coeur d’un certain nombre de problématiques de l’adolescence, à la suite de la

déception à l’égard des adultes… des problématiques qui vont dépasser l’adolescence. Peux-tu m’accompagner ?

L’adolescent a le sentiment de s’être fait leurrer pendant des années par ces images là, et au moment

de l’épreuve de vérité, quand il devient adulte et interroge fondamentalement ses parents sur leur

capacité à l’accompagner à ce moment là, l’adulte se dégonfle… !

C’est une des choses qui malheureusement condamne un certain nombre d’adultes à rester dans une

problématique d’adolescent permanent : dans la mesure où ce jeu là a avorté, ils n’ont pas pu rencontrer l’adulte qui assurait suffisamment pour aller au delà de ce jeu d’images et finir par considérer qu’en effet derrière les mots, il y avait des réalités, des capacités au delà des jeux de

leurre.

La langue de bois

En politique, c’est la même chose : ce qu’on appelle la langue de bois, c’est des promesses,

c’est des

mots qui n’assurent pas.

Détruire l’image pour trouver le vrai derrière, rencontrer ce vrai.

Vous voyez donc cette espèce de dialectique : interroger le caché derrière l’image et en même temps interroger la réalité qui se cache dans l’image.

Détruire l’image pour trouver le vrai derrière, rencontrer ce vrai. Alors, vous voyez que c’est une

nouvelle « problématisation » de ce tout premier moment historique dont je vous avais parlé et qu’on

avait appelé le « détruit-trouvé ». je vous disais : l’enfant détruit, dans sa rage, et découvre l’objet, la

réalité de l’objet, l’extériorité de l’objet. Cette problématique là, l’enfant la rejoue lors du narcissisme

secondaire par rapport à ses auto-érotismes. Et il la rejoue au moment de l’adolescence par rapport au

jeu des images. Ce qui est interrogé à ce moment là, c’est la réalité image-réalité, c’est le rapport

représentation-mot.

N’y a-t-il personne qui tienne la route ?

J’essaie de formuler ce qui est la quintessence du mouvement adolescent. Quand je dis que c’est un

mouvement meurtrier, quel est l’enjeu de cette attaque dans la relation avec les parents, et si ce

n’est pas possible avec les parents, ce sera dans la relation avec les enseignants ? En fait dans la

relation avec quelque chose, quelqu’un « qui tienne », qui donne l’impression de tenir.

120

C’est vrai qu’il y a par exemple, la problématique délinquante à l’adolescence, il y a quelque chose

qui est en effet un appel à pouvoir jouer ce jeu avec quelqu’un. Et dans la problématique des adolescents, on a des conjonctures qui sont tout à fait typiques. D’une certaine manière, le père « ne

tient pas », soit qu’il reste sur une position autoritaire cassante, soit qu’il se dégonfle. Dans la mesure

où le père n’a pas tenu, on interroge les enseignants et les autres adultes qu’on a sous la main… Si ça

ne marche pas, le problème se déplace et on a ensuite ces adolescents qui font ces espèces d’interpellations sociales, c’est à dire, un système de provocation qui témoigne tout à la fois du

caractère désespéré de leurs interrogations et qui signifie « mais est qu’il y a quelqu’un ou quelque

chose qui tienne la dedans ? Où vais-je rencontrer des adultes, des vrais ? »

La loi, c’est ce que cherche l’adolescent

En même temps, c’est piégé. Parce ce qu’ils vont rencontrer c’est des flics, et des flics, ça peut être des

gens qui jouent à la délinquance d’une autre manière… Il ne faut confondre la loi avec ceux qui

l’incarne. La loi, c’est ce que cherche l’adolescent. Malheureusement, ils rencontrent souvent des

adultes qui incarnent la loi, mais il y en a un certain nombre qui l’incarne bien mal !

Les « idoles », héritage des mouvements narcissiques infantiles

L’interrogation des adolescents va donc se jouer dans un mouvement qui a à voir avec la question du

meurtre. Mais d’où viennent-elles ces images qu’il faut détruire comme ça ? D’où viennent les

idoles ? Et bien, elles sont la résurgence des mouvements d’idéalisation infantile. Ce n’est pas parce qu’on est ado, qu’on n’a pas été l’enfant qu’on a été !

Ces images, ces idoles, sont un héritage des mouvements narcissiques infantiles. Ces parents auxquels on se confronte et qu’il s’agit d’interroger dans leur réalité, au delà des apparence, c’est un

mixte du parent tel qu’il est et de l’image projetée sur ce parent, du parent idéal de notre enfance. Ça

veut dire que l’image idéale du parent que nous avons conservée, l’adolescent la projette sur le parent,

elle vient se mêler, en quelque sorte, à la réalité du parent. Et c’est cet ensemble là qui va être rencontré.

Ce dont l’adolescent a à faire le meurtre, c’est de sa vision infantile du monde

Quand on est dans la Sycose, on a fait le meurtre de ses idéaux, mais on n’a rien eu à se mettre sous la

dent pour les remplacer. Ça se passe à l’adolescence, mais c’est aussi ce qui caractérise la vieillesse et

la dépression des vieillards.

La vision infantile du monde, ce sont en particulier, les mouvements d’idéalisation qu’il avait de

ses propres parents lorsqu’il était enfant. Et les mouvements d’idéalisation qu’il avait de ses propres parents quand il était enfant, c’était la manière dont il sauvegardait une image narcissique

de celui qui peut tout faire, tout de suite, comme il veut, etc… Il a mis une partie de ça, en sauvegarde dans ses parents, et c’est à ça qu’il est confronté au moment de l’adolescence. Meurtre de la figure du narcissisme

Donc, le meurtre dont il s’agit, c’est bien celui de la figure du narcissisme, et cette figure du narcissisme que les parents ont incarné car ils se prennent eux aussi pour des images. Moi, je connais des tas de pères qui se prennent pour un père, pour « le » Père peut-être, c’est à dire on le

reconnaît bien, le rôle du père dans ce qu’il a de plus caricatural, le rôle du père dans ce qu’il a de plus

imaginaire. Un père réel, c’est celui qui ne se prend pas pour un père, c’est celui qui « est » le père ! On a tous un rapport avec les emblèmes, et tous on se prend à un moment ou à un autre pour

l’image…parce qu’être un parent, c’est au début au moins sûrement, jouer à être parent, c’est à dire en

prendre l’apparence… C’est la vie… mais c’est aussi la poursuite du mouvement qui consiste à

interroger le rapport avec l’image qui doit être tuée en tant qu’image idéalisée.

Achever le processus de dés-idéalisation en découvrant l’adulte en face de soi

Au fond, dans le meurtre du père à l’adolescence, l’enjeu c’est que l’adolescent tue le père de l’enfance, le père idéal de son enfance, pour découvrir l’adulte qu’il a en face de lui.

C’est comme ça qu’on termine le processus de dés-idéalisation. C’est comme ça qu’on termine le

processus de maturation. C’est comme ça qu’on en finit avec des restes de notre enfance. Bon,

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d’accord, on ne finit pas d’en finir avec notre enfance, mais avec l’adolescence, c’est quand même,

une grande étape…

Alors, idéalement à travers ces affrontements avec le père, avec la mère, ils doivent survivrent, les

parents, mais les ados aussi de préférence. Père et mère sont découverts comme père, mère réelles,

avec leurs limites, leurs points forts, leurs côtés sympa, leurs côtés « chiants », un homme et

une

femme quoi !

Un homme, c’est fait de tout ça

Et bien, un homme c’est fait de tout ça, une mère aussi : ils vont devoir être détruits comme père, mère

idéaux et découverts pour ce qu’ils sont. Ce n’est pas à tout le monde que la vie offre ça d’ailleurs.

On sait combien on garde de vieilles rancunes du fait que nos parents n’aient pas suffisamment

incarnés les idéaux qu’on avait projetés sur eux…, qu’ils aient été trop décevants dans le travail de

des-idéalisation, qu’ils n’aient pas suffisamment résistés, pas suffisamment survécus.

Il faut aller voir ailleurs

Quand il y a une immense déception, qu’est ce qui se passe ? et bien quelque chose ne s’intègre

pas au moment de l’adolescence… c’est dans ce jeu de « je te détruis, je te découvre, tu es transformé, je transforme mon rapport à toi », que , à chaque fois, on progresse. Si ça rate, si l’autre

ne survit pas, si le père ou la mère finalement ne se révèle être que cette espèce d’image qui était

projetée sur lui, sur elle et pas grand chose d’intéressant derrière, et bien, à ce moment là, il faut aller

voir ailleurs. Il faut aller voir ailleurs parce qu’il y a un besoin fondamental de rencontrer quelqu’un

qui peut être tué et qui va survivre. Et bien sûr, le drame pathétique des adolescents, c’est quand ils

ne rencontrent plus que la seule issue qui reste et c’est vers eux que ça va se jouer et c’est la question de savoir si, eux, vont survivre à la mort…

Le suicide des adolescents

J’évoque le suicide des adolescents et les enjeux pathétiques et paradoxaux du suicide des adolescents. Des adolescents qui se suicident pour s’appartenir, pour être eux-mêmes. Ou tout ce

jeu avec la mort qui peut se jouer dans l’adolescence. Parce que quand je dis « jouer pour de vrai »,

très souvent, on le sent bien de notre place de parent, ce jeu implique des risques, rencontre inévitablement des risques. Par exemple, ils ont une voiture, une moto : ils peuvent y laisser leur

vie… regardez les ados au volant, ils ne jouent pas simplement à aller plus vite ! Il y a quelque chose

de la prise de risque à l’égard de la vie, qui est parfois inévitable pour sentir qu’on s’appartient à soimême,

qu’on n’appartient plus aux parents… et ça passe parfois, par cette mise en problématique de la

question de la mort.

La question de la mort

La question de la mort de l’adolescent dans laquelle il faut tout le temps reconnaître l’enjeu du

meurtre du monde merveilleux de l’enfance, du meurtre du parent du narcissisme primaire. Alors, meurtre du parent pour l’enfant qu’on était et meurtre pour soi de l’enfant qu’on était. Ce sont

les enjeux du mouvement de « dé-liaison » de l’adolescence.

Symboliser ce qu’on peut faire, pour n’être pas obligé de le mettre en actes

L’enfant latent symbolisait ce qu’il en pouvait réaliser, il le symbolisait pour le réaliser quand même

d’une certaine manière. L’adolescent va devoir symboliser ce qu’il peut faire, ce qu’il peut

réaliser,

pour ne pas être contraint de le faire, de le mettre en actes.

Pour gagner le droit de ne pas tout faire, de ne pas tout risquer, non pas parce que c’est impossible,

mais plutôt parce qu’il est inutile de toujours vouloir prouver qu’on peut le faire quand on peut

effectivement l’accomplir : la symbolisation épargne l’acte et sa mise en jeu, mais elle n’épargne

pas l’acquisition de la capacité qui la sous-tend. Mais, dès lors, les réalisations symboliques de

l’adolescence seront sous-tendues par cette capacité, par cette assurance, par le poids qu’elle confère.

Apprivoisement et découverte de la sexualité

Voyons maintenant ce champ dans lequel l’adolescent joue sa maturation, qui est bien sûr le champ de

l’apprivoisement et de la découverte de la sexualité. Je différencie ces champs, même s’ils ne le sont

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pas dans la vie de l’adolescent : c’est aussi à travers cet apprentissage de la sexualité qu’il met en

jeu quelque chose du meurtre de l’enfant qu’il fut. C’est aussi, par exemple, en finissant d’être ou

en finissant de demander à son partenaire d’être encore un papa ou une maman pour soi. C’est ce jeu là qui se déroule petit à petit.

Encore une fois, n’idéalisons pas non plus ce trajet, disons qu’il s’amorce au moment de l’adolescence

et n’oublions pas que c’est quelque chose que nous continuons de continuer, si j’ose dire, tout au long

de notre vie. On n’en n’a pas fini avec cette histoire.

Enjeu de la découverte de la sexualité

Donc, la découverte et l’apprentissage de la sexualité : quel est son enjeu ? Fondamentalement et dit en termes abstraits, l’enjeu c’est l’intégration et la réorganisation après

coup de l’ensemble des mouvements pulsionnels infantiles.

Car, ce qui se découvre au moment de l’adolescence, c’est l’organisation génitale, avec la modification

des sexes (le sycotique ne sait pas quoi en faire d’ailleurs)… et cette organisation génitale va aussi

devoir intégrer ses motions pulsionnelles orales, anales, phalliques. Et la réorganisation orale, anale

etc…ça veut dire quoi ? ça veut dire qu’il faut qu’à l’adolescence on intègre et réintègre tous les

mouvements pulsionnels d’avant qui vont venir petit à petit organiser la sexualité au moment de

l’adolescence. L’organiser en intégrant, pour dire vite et un peu bêtement, la bouche et l’oralité dans

les baisers de l’adolescent, l’anus et l’analité dans les caresses sexuelles et la pénétration, le désir

fusionnel de l’orgasme, intégrer tout cela dans la sexualité adulte qui va prendre son essor à ce

moment là.

Et ça c’est très intéressant pour nous, homéopathes, car on comprend alors, comment on peut réorganiser sa Psore, sa Luèse etc… à la fois en conservant ses mouvements pulsionnels infantiles

(oralité, analité etc) et en intégrant l’organisation génitale avec la modification des sexes.

Mais on ne

change pas d’organisation pulsionnelle prévalente si on est un ado tuberculinique, psore, luétique

etc… on garde sa diathèse, simplement on y intègre l’enjeu de l’après-coup de la découverte de

la sexualité adulte.

Faire l’amour avec Sulfur, ce n’est pas faire l’amour avec Phosphorus !

Ça veut dire que quelque chose de la trace de l’ancienne relation aux zones érogènes est réorganisée avec l’ensemble de la sexualité et du sexuel. Que toutes les caresses, le jeu de la main,

le jeu du toucher qui reprend beaucoup de choses à l’analité, que la capacité à se retenir dans la

relation avec l’autre, qui reprend aussi quelque chose de l’analité (pensez à l’éjaculateur précoce,

Argentum nitricum, ou Lycopodium, à la fois incapable de retenir son sperme, et incapable de donner

dans la relation avec l’autre, son amour). Et bien tout ça, aussi va commencer à s’intégrer dans la

sexualité adolescente.

Une lenteur nécessaire à l’intégration

Alors, ça se joue comment à l’adolescence ?, et bien, ça se joue par une lente découverte de l’autre.

Cette lenteur est nécessaire à l’intégration. Nombre de frigidité notamment chez l’adolescente, ces

jeunes adolescentes qui se sont précipitées très tôt dans une sexualité adulte et qui ne se sont pas

laissées le temps suffisant pour découvrir pas à pas et intégrer pas à pas tout le jeu pulsionnel, celles

qui à 13/14 ans prennent la pilule, font l’amour, et qui immanquablement à 16/17 ans sont soit nymphomanes soit frigides, soit les deux… !

Soit c’est le passage, troisième version, le passage au sado-maso, parce que si on brûle tout le circuit

d’apprentissage, si la sexualité ne s’intègre pas en même temps avec le développent de l’affectivité,

qu’est ce qui se passe ?

Et bien, on baise, mais baiser ce n’est pas intéressant, ça laisse passer l’essentiel. L’essentiel, c’est

l’intégration des mouvements affectifs et des mouvements pulsionnels. Alors, de baise en baise, il

faut de plus en plus d’intensité, toute une partie du développement sado-maso vient de cette espèce

d’échec du travail d’intégration.

La quête de l’intense, du plus en plus intense, provient de ce quelque chose est restée complètement en

rade dans l’évolution, a court-circuité le travail d’intégration de la sexualité au sein d’une sexualité

impliquée dans le moi, dans la relation, dans l’éprouvé, dans l’émotion.

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Maintien d’une sexualité avec des caractéristiques infantiles

Et lorsque ce travail d’intégration a été court-circuité, et bien, effectivement quelque chose se développe qui a l’apparence d’une sexualité adulte, mais qui en fait n’est rien d’autre que le maintien

d’une sexualité avec des caractéristiques infantiles. Souvent, derrière ces comportements, ce qu’on

voit en évidence, c’est que l’enjeu, et bien, c’est de ne pas être seul, ne pas être triste, avoir

quelqu’un

auprès de soi !

Quête d’un investissement de soutien

Ce n’est plus de la sexualité adulte, c’est la quête d’un investissement anaclitique, de soutien. Dans

la sexualité adulte, cette dimension là aussi apparaît, mais elle n’est pas aussi fondamentale, parce que,

passer une soirée tout seul, ce n’est pas un drame ! Mais là, ça devient un drame du fait de l’échec des

processus de maturation et il y a utilisation de la sexualité pour traiter un processus dépressif. Vous avez tous bien sûr reconnu là aussi, le nymphomane masculin, Don Juan, je veux dire Argentum nitricum, qui dès 14 ans a perdu son pucelage (la plupart du temps dans le lit d’une femme

qui pourrait être sa mère) et promènera toute sa vie une sexualité de salle gosse sous un habit de

séducteur… D’ailleurs croyez moi, mesdames, sa réputation de « bon coup » est toujours usurpée, il

n’a pas le temps de s’occuper de vous : je pense à un Argentum célèbre, JFK, par exemple, qui

cherchait dans les bras de toutes les prostituées, plus ou moins célèbres (de préférence dans un placard

à balais, juste avant de prononcer un discours) le semblant d’amour d’une mère dont il avait été privé.

On soigne beaucoup par le sexuel

Fermons la parenthèse… on se soigne beaucoup par le sexuel, c’est une grande source de «solutions»

aux difficultés psychiques des humains, c’est l’une des grandes «théories» du soin, mais elle n’est pas

toujours efficace, loin de là et parfois le fait de faire porter à la sexualité le poids de tenter de soigner

quelque mouvement dépressif ou autre, complique sérieusement la sexualité.

Repensons cet apprivoisement progressif

Cet apprivoisement progressif, ce travail d’intégration s’effectue dans un va et vient, entre toute une

série de mouvements. D‘abord, il est fondamental qu’on permette aux ados qui ont très peur de

grandir et de se perdre en grandissant de pouvoir revenir en arrière, avancer, reculer, avancer etc…. Ce n’est pas toujours facile. Mais il n’y a pas de mouvements d’avancée qui ne repose sur la

capacité de revenir en arrière et c’est important de pouvoir accompagner les adolescents dans leurs

mouvements « avancer-reculer », c’est comme ça qu’ils intègrent.

Et les ado qui ne vont pas bien, sont, soit ceux qui sont coincés sur les positions d’enfants terrorisés,

soit ceux qui sont coincés sur les positions d’adolescents obligés de jouer les grands à tout prix. Ce

sont des signes qui font penser que le processus d’intégration est coincé.

En fait, l’intégration se fait progressivement dans un jeu de flirt modéré : découverte petit à petit

du corps de l’autre, du corps de soi en relation avec l’autre. Et je dis bien modéré, et repris sur un

mode auto érotique masturbatoire qui permet de traiter l’excitation de soi à soi, qui permet de caler

en quelque sorte l’intensité des affects et des éprouvés engagés dans la relation avec l’autre. Vous avez donc tout ce jeu de va et vient au moment de l’adolescence, cette intégration de

l’ensemble des pulsions et du rapport entre les désirs d’un côté, et les affects de l’autre (émotions, amour, haine).

L’auto érotisme, source d’information

Dans cette sexualité interactionnelle, c’est à dire en relation avec les autres, il y a aussi la sexualité en

relation avec soi, c’est à dire toute la problématique de l’auto érotisme. C’est quelque chose qui est

très important durant l’adolescence : l’auto érotisme de la masturbation permet de se découvrir soimême,

de découvrir son corps érogène, comment il est érogène, et où, qu’est ce qui le mobilise, quelles sont les images, les fantasmes qui sont particulièrement mobilisateurs de désir et c’est une

immense source d’auto information que l’adolescent se donne à lui-même.

124

Culpabilité

Le problème des auto érotismes, et il en va de même à l’adolescence que précédemment, c’est que

l’auto érotisme est toujours vécu comme étant repris à l’objet. Il s’accompagne donc tout le temps

d’un sentiment de culpabilité. Que les parents soient effectivement « interdicteurs » ou extrêmement

permissifs à cet égard, n’a, au fond, que peu d’importance par rapport à cette culpabilité. Ça a de

l’importance quand même comme toutes les données de la réalité, mais ça n’empêche pas la culpabilité.

Ce sentiment de culpabilité est relié à toute une série d’éléments par rapport à cet auto érotisme :

d’abord, la nécessité de le conserver comme étant quelque chose de soi à soi. Si les parents entrent

dans la chambre de l’adolescent de manière intempestive, s’ils font ainsi intrusion dans l’intimité, cela

mobilise un sentiment de culpabilité parce que quelque chose de l’espace interne, de l’espace intime

est menacé de viol.

→ donc, première remarque au niveau des auto érotismes, c’est qu’il faut les conserver à l’intérieur,

dans l’intimité de son monde interne. C’est aussi quelque chose qui va se jouer, se répéter dans la

relation avec nos objets auto-érotiques, nos objets de fantasme. Quand vous rencontrez le ou la

partenaire de vos fantasmes, il y a quelque chose à l’intérieur de vous qui se passe en rapport avec le

fait de savoir comment cette activité vraiment à soi, interne à soi, c’est à dire sans effet sur l’autre,

comment ça a de l’effet sur l’autre. C’est un vécu subjectif fort complexe, et qui s’appréhende à ce

niveau là, que d’avoir l’impression que ça peut avoir eu de l’effet sur la relation avec l’autre, soit

fantasmatiquement, soit réellement.

Jouer, à l’intérieur de moi, avec l’image de l’autre ?

Cela pose toute la question de savoir si j’ai le droit à l’intérieur de moi de jouer pour de vrai en

quelque sorte, avec l’image de l’autre, pour mon plaisir. Est-ce que ça va atteindre l’autre, est ce que

ça va lui faire quelque chose ? L’important, c’est de pouvoir faire l’épreuve que nos pensées,

nos

désirs, nos fantasmes, nous appartiennent et sont pour nous. Mais la crainte qu’ils aient pu atteindre

l’autre est une crainte effective.

Culpabilité des auto érotismes et relation avec les parents

L’autre dimension à laquelle il faut rattacher cette culpabilité des auto-érotismes dans l’adolescence,

c’est aussi la relation avec les parents. Au fur et à mesure que l’adolescent s’approprie, apprivoise la

sexualité adulte, simultanément, il a le vécu fantasmatique qu’il est en train d’en déposséder ses

parents. Et il se reproduit à l’égard de ce mouvement d’appropriation accompagnant la crainte d’amputer l’autre d’un plaisir qu’on se donne, il se reproduit à un niveau adolescent, et bien sûr, avec

beaucoup plus de complexité, quelque chose qui s’est déjà passé avec l’auto érotisme infantile.

Une des raisons de la culpabilité des auto-érotismes infantiles, rappelez-vous, c’est que l’enfant à

l’impression d’amputer son père ou sa mère du plaisir qu’il se donne à lui même. C’est ce qui se

passe ici aussi.

Et d’ailleurs, quelque part, les parents se demandent si le développement de la sexualité de leur

adolescent ne va pas amputer la leur…et les parents veulent alors « vérifier » que ça marche toujours.

Le passage à l’acte, ça peut être l’enfant de la quarantaine, ou le divorce et le remariage avec quelqu’un de plus jeune. C’est une réponse difficile des parents à la problématique adolescente, car ça

dit quelque chose à l’adolescent, qui va traiter le fait comme une réponse au développement de sa

sexualité, et sans doute pas complètement à tord.

Alors, ici aussi, comme dans la culpabilité liée aux auto-érotismes infantiles, il va falloir que l’ado

ressente que ça fait quelque chose à ses parents de le voir devenir adulte, qu’il sente que quelque

chose se transforme, que ça les atteint.

Mais les parents ont un travail à faire pour accepter de donner le droit aux adolescents, un droit plein

et entier, à leur propre sexualité. L’adolescent doit aussi sentir qu’il n’a pas détruit la sexualité de

ses parents pour autant, que ceux-ci continuent d’avoir du plaisir sexuel.

125

« Ce n’est pas l’homme qu’il te faut, ma fille » !

Il faut bien que les parents soient atteints, mais pas trop quand même… les relations parentsenfants

de cette période portent la trace de tout ce que ça fait aux parents que leurs adolescents, puis leurs jeunes adultes aient développé une sexualité.

Et derrière l’apparence de conflits extrêmement rationnels (« Ce n’est pas l’homme qu’il te faut ma

fille… ! »), derrière ces rationalisations, il y a quand même très souvent ce vécu interne, une infiltration de la position contre oedipienne des parents. Entendez dans le même registre ce que les

parents disent de leurs gendres et belles filles respectives, ça éclaire pas mal les choses parfois.

Effets rétroactifs

Les enfants aussi réagissent à ce que ça fait à leurs parents. Ça va avoir des effets rétroactifs sur le

développement de leur sexualité. Par exemple, si à la première relation sexuelle, les parents réagissent

dans un climat de catastrophe, ça va avoir des effets rétroactifs sur la sexualité.

En gros, vous vous souvenez, au départ, je vous avais dit que les premières réactions de la mère aux

mouvements destructifs de son enfant étaient très importantes. Je vous avais dit qu’une des choses qui

étaient importantes pour l’intégration de la destructivité primaire, de la découverte de l’extériorité de

l’objet, c’était que l’objet n’exerce ni rétorsion, ni retrait. Cette problématique de l’opposition rétorsion/retrait, c’est quelque chose qu’on va trouver tout au long de la vie, et qui vont prendre des

formes inégalées.

Rétorsion par disqualification infantilisante

Qu’est ce que la rétorsion à l’adolescence ? La rétorsion à l’adolescence, c’est fondamentalement un

processus par lequel les parents vont répondre aux mouvements de conquête de soi de l’adolescent par une disqualification infantilisante. Soyez attentif parce que je vais vous expliquer

Natrum muriaticum et Cyclamen…

Le mode de rétorsion spécifique à l’adolescence est la réponse disqualifiante et infantilisante des

parents aux mouvements d’appropriation et d’autonomisation de l’adolescent. Les parents répondent en disqualifiant le désir de l’adolescent et ses mouvements pour continuer son processus de

maturation ; ce qui fait que Natrum muriaticum ne mature pas et conserve une sexualité infantile,

une sexualité infantile, mais des pulsions auto érotiques adultes vécues sur le mode de la culpabilité…

Disqualification en termes qui peuvent être, soit des mouvements d’extrême interdiction qui empêchent concrètement l’adolescent de pouvoir vivre ses flirts, ses états d’âme, ses sorties, etc…

soit, en sur-accentuant ce qui est déjà un problème de l’adolescent, le poids du travail scolaire des

études, eut égard à la sexualité.

C’est évident qu’au moment de l’adolescence, quand apparaissent les premiers investissements

amoureux, il va y avoir une mise en danger de l’assiduité au travail, d’abord parce qu’on ne peut pas

tout faire et ensuite parce que l’adolescent a la tête ailleurs.

Un des grands problèmes que l’on rencontre avec les adolescents, c’est que c’est très difficile pour

eux, à la fois, de faire tout ce travail auto-plastique de modification d’eux-mêmes et d’intégration de

leurs pulsions, d’une part, et d’autre part, simultanément leur travail scolaire. D’où un certain nombre

d’effondrements scolaires spectaculaires à l’adolescence « ce n’est pas de ma faute, papa, c’est mes

hormones !»…

En fait tout est un problème de dosages. Il y a des sur-dosages scolaires qui ont comme effet de

maintenir l’adolescent dans une position d’enfant latent, dans une position de petit eu égard à son

développement sexuel. Et ceci équivaut à une certaine disqualification du mouvement adolescent.

Alors, bien sûr, cette disqualification, l’adolescent peut s’y soumettre ou se révolter contre elle.

Mais ça sera toujours avec une immense culpabilité. Car, en tout cas, ça a toujours de l’effet sur

l’adolescent qui se trouve à être confronté à cette position infantilisante.

Retrait- abandon

Le deuxième des grands systèmes toxiques pour l’adolescent, et qui correspondent au moment de

l’adolescence, au mouvement de retrait qu’on avait avant dans l’enfance, c’est le mouvement (socialement dit « quand les parents démissionnent ») par lequel les parents ont, comme contreproposition

au mouvement adolescent, de lui dire immédiatement : « T’es grand maintenant, 126

débrouilles toi tout seul ». C’est à dire un mouvement consistant à le traiter comme beaucoup plus

mûr qu’il ne l’est, c’est-à-dire d’une certaine manière à se dégager de l’affrontement avec lui. On

pourrait appeler cette attitude parentale une attitude « d’adultisation précoce » qui est vécue par

l’adolescent inconsciemment ou consciemment, au fond comme un abandon.

Quand les adultes cèdent suivant le modèle « tu es assez grand, à toi de voir maintenant », et ceci dès

que l’adolescent fait pression sur eux, ce que vit l’adolescent, c’est qu’il est abandonné. Il va alors être

obligé, lui tout seul, de se contenir là où il a encore besoin d’être suffisamment tenu et contenu par son

environnement (évolution vers les Solanées ?)

Faire avec les parents qu’on a…

Alors vous voyez qu’à l’adolescence, les deux grands écueils de la réponse de l’environnement sont :

– d’un côté l’infantilisation, c’est à dire la rétorsion « reste un enfant »

– de l’autre, le retrait, l’abandon « t’es grand maintenant débrouille toi tout seul ! »

et sont également pleins de conséquences. Ils peuvent d’ailleurs être présentés alternativement à

l’adolescent !

Mais encore une fois, la vie nous a donné les parents qu’on a, il faut faire avec. Si les parents étaient idéaux, ils seraient terribles, d’ailleurs des parents idéaux, vous imaginez un peu… ! ça serait

encore pire parce que ça voudrait dire des gens qui seraient toujours adaptés à nos besoins. Jamais

on n’aurait vraiment l’occasion de s’affronter à eux un peu solidement, jamais on n’aurait vraiment

d’occasion de leur prouver qu’on a changé, qu’on a vieilli, ni qu’ils ont des limites.

Etudier les résistances de la vie

Donc, on peut dire qu’il n’y a pas de réponse idéale, que la réponse qui est la moins toxique, c’est

quand ça résiste suffisamment du côté des parents et que cette résistance-là, permet en quelque

sorte à l’adolescent d’étudier les résistances de la vie, la résistance du processus d’apprentissage de la

vie pour lui : que ça résiste avec des parents atteints, suffisamment atteints, et qu’en même temps

les parents survivent.

Tenir le coup sous les orages

C’est à dire, que « bon an, mal an et grosso modo », ils tiennent le coup sous les orages, sous les

crises, sous les colères, et que quelques règles élémentaires concernant l’heure à laquelle il faut

rentrer, jusqu’à quel âge et à quelle heure, après quel âge… ça se mesure, si vous voulez, dans le

temps, en fonction de la fluctuation des résultats scolaires…mais pas trop quand même en fonction de

ces résultats, parce que la vie des instincts n’est pas subordonnée non plus au fait qu’on travaille bien à

l’école. Avoir de bonnes ou de mauvaises notes, ce n’est pas toujours lié à un développement affectif

réussi.

Ceci étant, on peut dire, que ce n’est pas non plus complètement désolidarisé, dans la mesure où le

développement de la sexualité et du principe du plaisir est conflictualisé au principe de réalité qui est aussi exprimé par l’école.

Donc, ce n’est pas complètement solidarisé, ni désolidarisé d’ailleurs. Et les parents sont obligés de

naviguer à l’intérieur d’une situation où il n’y a jamais de bonnes solutions, mais où on essaie de faire

au mieux.

Ce qui caractérise la sexualité se développant dans l’adolescent

Ce qui va caractériser la sexualité se développant dans l’adolescent, c’est à la fois les caractéristiques

intrinsèques de l’adolescent, héritées de sa propre enfance, et c’est aussi la manière spécifique dont la crise va le secouer, dont elle va le secouer dans sa relation avec ses parents, avec les copains, avec les substituts parentaux et les figures de relais, avec tout le jeu que j’ai essayé de vous

décrire, autour de «mettre à l’épreuve la résistance de l’autre», mettre à l’épreuve la question de savoir

s’il assure ou si c’est de l’image, si les symboles valent vraiment pour les choses, ou s’ils ne sont que

les leurres de la chose.

« Jouer pour de vrai, afin de jouer le vrai »

Je souhaiterais souligner quelque chose qui me paraît important : le point fondamental de l’adolescence, au point de vue de l’intégration de l’adolescent, c’est la capacité qu’il a de « jouer pour

127

de vrai, afin de jouer le vrai !» ; cette formule contient toute l’extraordinaire complexité du jeu

adolescent : c’est qu’à la fois ce n’est pas du jeu, et de ce point de vue là c’est important que l’adolescent se risque et risque quelque chose (dans le pur jeu, on ne risque rien). Donc, à la fois ce

n’est pas du jeu et en même temps, c’est du jeu. A la fois, le coup de poing est donné vraiment, et en

même temps, il est retenu. Nous sommes dans cette espèce d’entre deux, mettre suffisamment en actes

pour que les enjeux véritables soient là et mettre suffisamment en symboles, pour qu’il ne risque

pas sa vie, ni son avenir.

Un bon mode de symbolisation, ce serait …

Ce qui donnerait, en quelque sorte, comme profil du bon mode de symbolisation à l’adolescence, que

l’adolescent doit arriver à réaliser une harmonie suffisante entre l’action et la symbolisation, c’est à

dire en quelque sorte, qu’il doit découvrir la dimension de l’acte symbolique.

L’acte symbolique, c’est cette chose, c’est ce faire, ce dire, qui est du symbole, mais qui n’est pas le

symbole de l’absence de quelque chose, mais au contraire le symbole de la présence de quelque

chose qui n’a pas besoin d’être fait, parce que précisément, c’est présent et c’est acquis, c’est psychiquement intégré. Ça veut dire qu’à un moment donné, on a suffisamment de force pour ne pas

avoir à cogner et pour pouvoir se contenter de dire. Les mots sont alors porteurs de la vraie force, ils

représentent celle-ci. Ce que l’on dit n’a pas nécessairement besoin d’être fait, parce qu’en cas de

besoin, on est capable de le faire.

A ce moment là, le rapport au langage, le rapport à l’action est transfiguré, transformé par le fait que

ce n’est plus un « tenant lieu » de l’action mais un équivalent symbolique reposant sur une vraie

intégration.

Je reprends pour que vous compreniez bien … Il y a en gros deux grands types d’organisation de la

symbolisation :

– A la latence, la caractéristique de la symbolisation pourrait être formulée ainsi : «je fais en représentation ou je fais en pensée, parce que je ne peux pas faire en acte». Donc, le symbole est

un substitut de ce que le sujet ne peut pas faire. Il fait quand même en symbole, ce qu’il ne peut

pas faire réellement. Voilà une des dimensions de la symbolisation, c’est une symbolisation substitutive.

– La transformation adolescente, va au contraire consister en ce que l’adolescent va pouvoir au

contraire symboliser ce qu’il peut faire, et la symbolisation ne prendra sa pleine valeur que

si elle repose sur une capacité de faire, qui n’est pas obligée de s’exercer parce qu’elle est acquise.

Quand on dit par exemple que quelqu’un a de l’autorité, cela veut dire que sa parole suffit. Sa parole

ne suffit que parce qu’on sent qu’au delà des mots, il « assure » et qu’il peut assurer en cas de besoin.

Le psychodrame

Encore deux choses pour clore cette question de l’adolescence, et sur ce qui s’organise petit à petit au

moment de tout ce travail d’apprivoisement de la sexualité adulte, de l’apprentissage au delà de

l’image, de toute cette mise en acte symbolique qui caractérise l’adolescence…. Vous savez qu’un des

systèmes thérapeutiques qui est le plus utilisé dans l’adolescence et sans doute le plus pertinent, c’est

le psychodrame. Et ce n’est sans doute pas par hasard, parce que le psychodrame met en scène d’une

manière tout à fait privilégiée, la question de l’acte symbolique. C’est à la fois un jeu, et on demande

de jouer, mais jouer sous les yeux d’un groupe, jouer en jouant vraiment, et bien … ce n’est pas

rien… ! (Causticum)

Projet de vie

Enfin, à travers toute cette évolution, et c’est aussi cela la « génitalité », l’adolescent va construire

son projet de vie, le sens de sa vie, la construction de ce qu’on pourrait appeler, une espèce de vectorisation de son futur.

La vectorisation de son futur, l’organisation d’un projet de vie qui va être déterminant pour la vie

d’adulte, va en particulier s’effectuer, dans une discrimination s’effectuant de proche en proche, à

partir du jeu pour du vrai, dont je vous ai parlé tout à l’heure, une discrimination de ce qui est

128

secondaire de ce qui est essentiel…stop ! Ça, c’est la problématique sycotique : pas de discriminant,

pas de projet de vie, (« retour vers le futur » de Natrum muriaticum, c’est un futur qui n’en n’est pas

un).

Cette discrimination « secondaire/essentiel », c’est très sensible dans les transactions de la vie adolescente, dans les hésitations quant à leur système de valeurs, quant à savoir ce qu’ils vont considérer comme étant fondamental pour eux, essentiel pour eux, avec les va et vient. Dans la mise à

l’épreuve de la représentation, des images, il y a aussi le fait de savoir si c’est fondamental ou si

c’est secondaire.

Quand les projets sont mis en place et que l’adolescent s’est donné les moyens de les mettre en

oeuvre, on peut considérer que l’adolescence est prête à se terminer.

Résumé du chapitre

– un point de départ double : une dialectique par rapport à soi, une dialectique par rapport à l’autre

– ça veut dire, devant une modification corporelle rapide, mutative, une crise identitaire dans son rapport

à son image, et la nécessité de se découvrir, de s’apprendre « soi »

– ça veut dire aussi, confronté à la sexualisation du corps, une dialectique nouvelle de soi à l’autre

– c’est donc tout un travail d’apprentissage du « nouveau lui » en train de devenir « soi », à quoi l’adolescent est confronté.

– L’éprouvé orgasmique bouleverse le rapport à soi-même et le rapport au monde.

– C’est un bouleversement total de l’expérience de soi, de l’expérience du corps.

– C’est un bouleversement quantitatif quant à l’intensité et la violence des poussées pulsionnelles

– Une intensité pulsionnelle qui va bouleverser les données antérieures

– C’est un bouleversement de nature qualitative, car ce qu’est précisément l’orgasme, c’est une décharge spécifiquement sexuelle

– L’écart fondamental entre la sexualité infantile et la sexualité adulte, c’est la réponse à l’énigme.

– Cette énigme, c’était que le rapport de ses parents à leur propre corps comportait une dimension qui échappait à l’enfant

– Cette révélation de l’expérience orgasmique va être vécue comme une révélation.

– L’adolescent va être contraint à un réorganisation totale et c’est ce qui va mettre en route toute la crise révolutionnaire de l’adolescence.

– Maintenant il sait, et il sait qu’avant il ne savait pas, ça va avoir toute une série de conséquences dans

tout le rapport au monde

– L’adolescent va s’interroger sur la dimension du caché, sur le fait que les apparences peuvent être trompeuses.

– Il va rechercher partout, le secret des forces occultes qui leurrent le monde, « qu’est ce qui agit le

monde en secret ? »

– L’adolescent fait la vaste hypothèse que l’on n’explique pas les choses avec des images et des apparences, mais que l’on va devoir s’expliquer avec le recours à des principes tenus cachés.

– Le monde est plein de doubles discours, il va se déniaiser, c’est à dire savoir qu’au delà des apparences, d’autres choses font fonctionner le monde.

– A l’adolescence, on remet en cause la représentation : l’adolescent va être celui qui va, tout ensemble, ne pas cesser d’essayer d’ériger de nouvelles images, de nouveaux idéaux et ne pas cesser simultanément

de les démasquer, de les interroger pour savoir « si ça tient la route, si ça assure ».

– Il va mettre sur « soi » l’image qu’il admire et grâce à cela, il commence à devenir « soi »

– C’est à dire, plus on est semblable à l’idole, plus on est soi, comme un mouvement de décalque de l’autre dans l’apparence sur soi.

– L’adolescent joue pour de vrai : l’image et le jeu témoignent ici de la réalité et de la vérité qui est derrière

– L’adolescent interroge au vif, c’est ça le mouvement meurtrier de l’adolescent, pour savoir si l’image résiste et survit à l’attaque.

– Si on a fait la preuve que ça résistait, alors, on peut se contenter du simple dire, du symbole, à la condition que le dire soit porteur de la réalité qui est derrière.

– Si l’adolescent est déçu, il ressent un immense sentiment de faux qui va être au centre d’un certain nombre de problématique de l’adolescence.

– Si l’adulte se dégonfle lors de cette épreuve de vérité, ça condamne l’adolescent à rester dans cette problématique d’adolescent permanent, c’est à dire face à l’incapacité de trouver des réalités au delà

des jeux de leurre.

– Il y a donc une dialectique : interroger le caché derrière l’image, et en même temps, interroger la réalité qui se cache dans l’image

– Quel est l’enjeu de cette attaque dans la relation avec les parents : c’est la loi que cherche l’adolescent « quelque chose ou quelqu’un qui tienne la route et qui l’accompagne ».

– Les idoles, les images sont un héritage des mouvements narcissiques infantiles

– Et ce dont l’adolescent a à faire le meurtre, c’est de sa vision infantile du monde.

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– Pour achever le processus de désidéalisation en découvrant l’adulte en face de lui, un homme avec ses limites, découvert et accepté pour ce qu’il est.

– A l’adolescence, la symbolisation épargne l’acte et sa mise en jeu : il est inutile de toujours vouloir

prouver qu’on peut le faire, quand on peut effectivement l’accomplir.

– Apprentissage et découverte de la sexualité : c’est aussi à travers cet apprentissage que l’ado met en jeu quelque chose du meurtre de l’enfant qu’il fut.

– Quel est l’enjeu ? C’est la réorganisation et la réintégration, après coup, de l’ensemble des mouvements pulsionnels infantiles

– Ça veut dire que quelque chose de la trace de l’ancienne relation aux zones érogènes est réorganisée

avec l’ensemble de la sexualité et du sexuel.

– Et ça se joue dans une lente découverte de l’autre, pour une intégration essentielle des mouvements affectifs et des mouvements pulsionnels, dans la relation, dans l’éprouvé, dans l’émotion.

– Dans la relation avec l’autre, il y a aussi toute la problématique de l’auto érotisme

– La masturbation permet de se découvrir soi-même en tant que corps érogène, c’est une source d’auto information que l’ado se donne à lui-même

– Le problème c’est que s’accompagne toujours d’un sentiment de culpabilité, car c’est toujours vécu

comme étant repris à l’objet.

– Il a le vécu fantasmatique que le plaisir qu’il se donne, il est en train d’en déposséder ses parents.

– Il faut que l’ado ressente que ça fait quelque chose à ses parents de le voir devenir adulte, il doit aussi

sentir qu’il n’a pas détruit leur sexualité.

– Il peut y avoir de la part des parents des parents, un processus de rétorsion. Quand les parents répondent aux mouvements de conquête de soi de l’ado par une disqualification infantilisante, ou par un retraitabandon. – On peut dire que l’adolescence est prête à se terminer quant l’adolescent a mis en place ses projets et

s’est donné les moyens de les mettre en oeuvre.

– Car c’est à travers toute cette évolution qu’il construit son projet de vie, le sens de sa vie, la

vectorisation de son futur.

– Ce qui va être déterminant pour sa vie d’adulte, c’est sa capacité à discriminer ce qui est secondaire et

ce qui est essentiel. Et c’est dans la mise en oeuvre de la représentation des images, qu’il aura le moyen

de savoir si c’est fondamental, ou si c’est accessoire.

Les remèdes de la sycose

Une adolescente comme il faut !

Sarah a 13 ans… elle est la fille d’un couple de parents divorcés, et… le divorce fut « sanglant ».

Difficile pour cette adolescente qui a du quitté le monde de l’enfance de façon brutale, déchirée entre

ses parents décidément trop nuls. Heureusement qu’il y a le téléphone portable et les « chats » entre

copains pour oublier à quel point les adultes peuvent être difficiles à comprendre !

Sarah n’est pas très bonne élève, ça ne l’intéresse pas vraiment, pas du tout à vrai dire. Et puis pour

quel avenir ! Finir par se pourrir la vie, comme papa qui passe son temps au bureau. Ou comme

Maman qui râle tout le temps qu’elle n’a pas assez d’argent ? Elle préfère penser à ce qu’elle portera

demain, au prochain concert auquel, si elle ruse un peu (petit papa chéri…) et ramène une ou

deux

notes à la moyenne, papa la laissera aller (« tu rentres à 22 heures maxi, et je veux savoir avec qui tu

sors»). Papa se désole «ma fille chérie qui adorait venir faire du bateau avec moi, me traite comme si

j’étais un vieux croûton et a toujours autre chose à faire … je ne la reconnais plus »

Une curieuse comédie s’est instaurée dans cette maison : les semaines où Sarah vit avec papa (ils ont

la garde alternée) elle doit faire attention à ce qu’elle porte ne soit pas trop «aguicheur». Elle a la

technique et camoufle son débardeur décolleté sous un pull large et sage. Mais depuis peu, papa a

compris le stratagème et lui demande de se changer avant d’aller à l’école. Alors au dernier moment,

elle est en retard, et il doit la conduire au collège en voiture car elle a raté le bus… « débiles, ces

parents, je vous dis »…

La Sycose, ou comment organiser son système de survie : « inspirés par ce que nous avons vécu dans

notre enfance, nous nous mettons en quête de personnages pouvant tenir les rôles que nous créons »

(Pamela Lewin). Constitution d’un script de vie supplétif et autorisé qui servira de référentiel tant que

ce sera possible, mais souvent vécu dans l’inconfort.

130

C’est la différence entre un projet de vie (cadre libre, personnel, adaptable) et un scénario/script qui

est contraignant et pathologique jusqu’à la somatisation. Dans le scénario, les rôles sont

« empruntés », dans un projet de vie, c’est le « sujet » qui est en cause.

Le Nosode …

Medorrhinum : incapable de se libérer de ses pulsions, de les retenir par la fonction imaginaire. Ce

sont les pulsions qui prennent les commandes. Désadaptation du système de référence. Condition

pathologique de l’excès. Chez le jeune, blocage du développement, bégaiement, dyslexie.

Le groupe des Potassium … un horizon limité dans le temps et dans l’espace, une limitation contre laquelle on lutte. Recherche du maintien d’un sens donné à la vie. Echec de la recherche du

projet de vie. Epuisement

Kalium arsenicum : déprimé, irritable

Kalium bichromicum : étroitesse à tous les niveaux

Kalium bromatum : angoisse, insécurité. Angoisse somatisée chez l’enfant jusqu’à l’asthénie intellectuelle majeure. Troubles de l’élocution, de l’élaboration des idées jusqu’à l’imbécillité et

l’idiotie. Névroses d’angoisse chez l’adulte.

Kalium carbonicum : c’est la crise identitaire de la cinquantaine. Jugement sur tout, étroit d’esprit,

rigide, routinier. Le coup de vieux : c’est la crise de l’adolescence à l’envers. Alors que les adolescents

vivent une poussée pulsionnelle révolutionnaire, Kalium carbonicum vit un affaiblissement (jusqu’à

une disparition) de ses pulsions sexuelles. Défaillances organiques multiples.

Kalium iodatum : épuisement nerveux et mental, se rapproche de Kalium carbonicum, en plus agité.

Kalium phosphoricum : surmenage intellectuel et échec scolaire. Enfant pleurnicheur, épuisé,

avec

des terreurs nocturnes jusqu’au somnambulisme. A rapprocher de Kalium bromatum. Hydrastis : du laisser aller à la déchéance avancée.

Phytolacca : surprotection maternelle et attitude autoritaire et tranchante des parents.

Le groupe des Calcium …

Calcarea carbonica : une sexualité infantile. Un difficile vécu de l’éprouvé orgasmique. L’absence de

projet de vie. L’angoisse de la dimension du caché, du nouveau. Incapable de coller sur « soi » l’image

d’un idéal : insécurité. Problématique d’adolescent permanent, c’est à dire incapacité à trouver des

réalités au delà des leurres. Se contente des apparences. N’a pas fait le meurtre de sa vision infantile

du monde : a toujours besoin d’être autorisé. Intense sentiment d’incapacité vécu dans la culpabilité,

d’où une certaine agressivité. Confusion mentale, incapable de discriminer ce qui accessoire de ce qui

est fondamental. Tout paraît fondamental, surtout les petites choses de la vie. Cette vision du monde

condamne Calcarea carbonica à l’immobilisme et au conservatisme avec de fausses justifications.

Refus de voir, de savoir. Remède des retards de développement et de maturité. Retards de croissance,

adolescents indolents, élèves moyens qui peuvent mieux faire.

Calcarea sulfurica : impossibilité d’organiser la maîtrise des pulsions.

Calcarea fluorica : prise de conscience de son corps et de sa disgrâce. Crise identitaire dans son

rapport à son image, mais esprit analytique et mémoire bien organisée.

Calcarea Phosphorica : asthénie psychique et émotionnelle ; étudiants impatients, agités, au rendement intellectuel défectueux malgré une intelligence souvent vive. Fatigabilité et faiblesse de

l’attention.

Les solanées : les références qu’on n’a jamais eu, la conquête de soi a rencontré un retrait abandon de

la part des parents. Cette liberté donnée mais non gagnée, ils ne savent qu’en faire, elle est effrayante

sans les bornes des repères de la loi familiale et sociale (surmoi).

Mandragora : les tentatives d’intégration des pulsions affectives aux imperfections du réel… c’est la

définition de la désadaptation.

Belladona : excitation et violence jusqu’au délire.

Hyosciamus : perte des repères jusqu’au délire.

Stramonium : l’enfant envahi par la peur et la culpabilité.

Hepar sulfur : le débordement des pulsions agressives.

Cantharis : de la colère jusqu’au délire.

Le groupe de l’iode …

Iodum : obsession et agitation.

Bromum : la culpabilité

131

Le groupe des Ammonium …

Causticum : joue le psychodrame pour essayer de mettre en scène la question de l’acte symbolique.

C’est à dire avoir suffisamment de forces, pour ne pas avoir à cogner et se contenter de dire. Retour,

l’âge avançant, de la problématique de la transformation adolescente, mais ici, c’est dans une

sorte de

marche arrière. La transformation adolescente consiste en ce qu’on peut symboliser ce qu’on peut faire

et on n’est pas obligé de le faire parce que c’est acquis. Pour Causticum, ce n’est plus acquis. D’où

une grosse dépense d’énergie pour « occuper le terrain » en disant et en faisant… la problématique de

perte de l’autorité, de crédibilité, de Causticum c’est : « Est ce que ça assure en cas de besoin, est ce

la parole suffit ? » perte de la capacité de symbolisation.

Ammonium carbonicum : bloqué sur les évènements désagréables du passé.

Ammonium muriaticum : ressentiment envers le parent, amertume et rancoeur.

Anacardium orientale : l’expérience sexuelle vécue comme traumatique et dont on ne veut pas se

souvenir, remède des impulsions contradictoires : « Je veux, je ne veux pas ».

Le groupe des Sodium …

Natrum muriaticum : la culpabilité des auto-érotismes. Une sexualité infantile qui n’a pu devenir

adulte.

Ignatia amara : quand le scénario déraille, il ne reste rien que les angoisses, la crise nerveuse et

l’hystérie. L’émotion débordante, somatisée et extériorisée de façon paradoxale. Difficile maîtrise des

instincts.

Staphysagria : l’enfant « tête de turc », bouc émissaire en raison d’un surmoi mal foutu. Vieux

chagrins, ressentiments, blessures narcissiques profondes. Parents autoritaires, intransigeants. Lac caninum : la mémoire de trop d’expériences négatives.

Thuya occidentalis : névrose phobique puis obsessionnelle par difficultés à intégrer une nouvelle

image de soi.

Aristolochia clematitis : la maniaco-dépression

132

Adolescence, vieillesse, projection de l’adaptation Sycose

Difficulté à discriminer et perméabilité émotionnelle

Problématique de base

Pour tous les remèdes de ce groupe : difficulté voire incapacité à discriminer → Stéréotype, support

des préjugés, vivre sur ses acquis, se fermer à toute création, à toute idée nouvelle, vieillissement.

Remèdes de type névrotique : gestion des frustrations, de la mauvaise intégration des différences (sexe

et génération) donc du surmoi post oedipien.

Impuissance, victime des choses, sont « agis » pas acteurs de leur vie.

Mémoire défaillante ou bloquée sur le passé, incapacité à se projeter dans l’avenir et un « être autrement » : imaginaire pauvre mais sensations débordantes.

Sel = perméabilité émotionnelle et cellulaire

Sel de calcaire : troubles de structure (Calcarea carbonica)

Sel d’ammonium = troubles trans-membranaires

• Causticum, Ammonium muriat. = aspect vide d’eau

• Ammonium carb. = insuffisance cardio-rénale, attention surtout pas de régime

cétosique, prescrire des phases 3 uniquement) car atteinte rénale.

Sel de sel : Natrum = eau extra cellulaire, répartition de l’eau (pas assez en haut) trop en extra cellulaire (cellule du bas du corps) cellulite stagnation.

Sel de potasse : eau du sang Kalium carb. (gros, ubu roi), Kalium bromatum (jeune étudiant

angoissé,

agité).

Remèdes souvent rencontrés à l’adolescence et en vieillissant. Sexualité débutante ou finissante,

incertitude et culpabilité. Soi face à l’image de soi. Image décevante du corps.

Les remèdes de ce groupe souffrent d’une double problématique générale : une difficulté à discriminer

+ une extrême sensibilité émotionnelle (= voir sels qui les constituent).

Nous sommes dans le schéma type de la stratégie de thérapeutique en psycho-clinique. De l’inconscient au conscient en passant par l’imaginaire. A chaque type de remède une consigne de

départ différente pour un résultat identique : y voir clair !

CAUSTICUM

Problématique de base

Vision idéaliste du monde démentie par la réalité. Repli sur soi + désirs d’action de justice et bouffées

« revendicatives», redresseur de torts. Avec raideurs, diminution des réflexes, très souvent c’est un

remède du vieillissement et de perte de pouvoir (sentiment d’inutilité sociale, Fantasme de puissance

non investie dans un rôle.).

A perdu l’eau et à gardé le feu. Idéal persistant mais plus de mains actives. Groupe des ammonium

Craintif, anxieux, vite effrayé, inquiet pour la moindre chose, peur d’un malheur (symptômes typiques

de Sycose : incapacité à discriminer le bon du mauvais, le dangereux de l’inoffensif)

Affinité pour l’eau (car aggravé par la sécheresse, aspect sycose, hypersensibilité émotionnelle) +

sclérose, paralysies (métaux lourds, aspect Luèse).

Quant il s’agit d’un enfant : après l’expérience de la première scolarité, il y a dysharmonie d’évolution. Ne pas oublier la place de la sycose dans la chaîne de construction de la personnalité :

post latence, avec difficile intégration du surmoi post oedipien, qui doit permettre en principe de

savoir qui l’on est et ce que l’on veut (ou ne veut pas) : sentiment de menaces, peurs précises, ne

supporte ni la violence, ni le repos.

Dans tous les cas : à noter le caractère progressif de tous les processus de détérioration. Causticum vieillissant, n’est plus qu’un idéal, mais sans aucune capacité à le réaliser = sentiment

d’impuissance et d’injustice. Trouver des raisons de vivre autrement !!

Consigne : « Faisons le point sur ce qui vous aimez faire »… « et à part vous battre ?» « Quels

pourraient être vos buts maintenant ?» « Si on évoque votre passé, c’est plutôt agréable,

133

désagréable ? avez-vous le sentiment d’avoir eu une action juste ? utile, bénéfique, pour vous, pour

les autres, votre famille ?»

Régime alimentaire : action sur l’axe rate à rein, on remplace le sucre de la rate par les protéines du

rein, on remplace la mauvaise graisse par le bon muscle, on fait circuler l’eau… mais le risque est

d’assécher ce dont Causticum n’a pas besoin → Complémentation mais surtout ne pas rechercher la

cétose, phases 3 uniquement. D’ailleurs, Causticum est maigre.

CALCAREA CARBONICA

Problématique de base :

Impossibilité à supporter le conflit, se met en boule face au conflit… Exprime par une lenteur passive et une inhibition obsessionnelle (et dépressive) son absence d’agressivité et sa difficulté à

assumer ce qui demande imagination adaptative ou créativité inhabituelle et insécurisante. Peurs : ralentie par sa faiblesse, sa lenteur physique et émotionnelle, sa peur réside dans son besoin

fondamental de régularité et de points de repère. Fondamentalement peureuse par son absence d’agressivité émotionnelle non dénuée de ténacité, sa défense particulière consiste dans un retrait ou

une absence d’implication véritable dans ce qui l’angoisse et le sort de ses schémas sécurisants.

Passivité, dépense son peu d’énergie à élever une protection entre lui, (elle) et le monde. Le monde

qui bouge est déstabilisant… pourquoi chercher son bonheur si loin alors que on est si bien chez soi ou

chez maman … Sécurisé(e) par un garde manger bien rempli, souvent par de la nourriture ayant

dépassée la date de péremption.

Inquiétude cachée, projection des peurs maternelles, constant sentiment d’insécurité. Obésité protectrice, oralité bienfaisante et consolatrice de ses frustrations, de son incapacité à dire son angoisse, à formuler par des mots son mal être. Voit toujours le verre « moitié vide » et besoin

irrépressible de le remplir. Seul un repas familial abondant ou un dîner dans un bon restaurant le (ou la) satisfont temporairement.

Pour Barbancey : « sujet à pousser en rond .. réservé(e), timide, ronde dans sa forme, tassée en

boule pour se défendre et se protéger ».

Régime alimentaire : Mange parce qu’elle ne s’aime pas. «Tu ne t’aimes pas parce que on ne t’a pas

aimée »

Difficile pour le médecin car épuisé(e) par le moindre effort : « Je fais ce que je peux !» il convient de

lui donner peu de consignes, une à la fois («mono-poste», «mono-tâche», ne peux penser qu’à une

chose à la fois), de la revoir souvent en consultation, de s’assurer du soutien familial. « Je ne peux pas

faire de régime, je dois préparer le repas des enfants et du mari » et « à 4 heures, je goûte avec les

enfants !»

Toutes les excuses sont bonnes.

Il (ou elle) viendra vous consulter en catastrophe un mois avant les vacances (après le test catastrophique du maillot de bain) « Docteur, il faut faire quelque chose, dans un mois il faut que

j’aie perdu 10 kilos » afin de reprendre en vacances ces kilos si difficilement perdus. Psychothérapie Vous aurez une bonne réponse à la cohérence cardiaque (attention, elle a un besoin

vital de sa carapace, sous peine de se sentir nue, désarmée et en danger). Il convient donc de travailler

sur ses peurs, ses angoisses, son sentiment « qu’elle est nulle !». C’est une personne honnête avec ses

défauts, souvent consciente de ses défaillances et qui est la première à en souffrir.

Il faudra être patient, très patient et ne pas oublier de remonter aux premiers apprentissages car sa

propre mère lui a interdit de découvrir ses limites, les limites du monde, c’est à dire de vivre ces

expériences qui déterminent les frontières d’un comportement social.

Il faut lui proposer un scénario adapté avec des enjeux progressifs qui permettent de prendre confiance

en soi. « Qu’est ce qui ne vous plait pas chez vous ? qu’aimeriez vous pouvoir changer ? » Calcarea carbonica est un remède de la diathèse sycose : à ce titre, l’émotionnel + culpabilité judéo-chrétienne sont prévalents … le choc désir-interdits est majeur et source d’un conflit intra

psychique : d’où des troubles du refoulement. Difficulté, voire incapacité à discriminer, à gérer ses

frustrations. Névrose. Il convient de remonter à l’historique infantile.

Troubles fonctionnels → somatisations (les conflits psychiques s’incarnent dans le corps)

134

Stratégie thérapeutique : schéma traditionnel (voir chapitre sur la pathologie et la stratégie thérapeutique) icst → imaginaire → cst = de la représentation en images (des ressentis corporels) à la

représentation en mots.

NATRUM MURIATICUM, NATRUM SULFURICUM

Problématique de base :

Ulcéré, angoissé, ruminant ses déceptions, son métabolisme (le sel absorbe, retient, condense, cristallise et conserve), et le blocage de la circulation de l’eau entre le haut et le bas lui permettent de

mettre un coussin (d’eau) entre lui et les autres. Chez Natrum mur., tout coule comme de l’eau.

L’obésité devient ici un rempart commode entre lui et les autres. Expression d’une souffrance et d’une

déception face à des situations insatisfaisantes dans des capacités de tendresse et de compréhension.

Comme Sépia, exigeante quant à la sincérité, la qualité de l’amour qu’elle désire inspirer. Préfère

essayer de s’en passer. Ambivalence dépendance/indépendance.

Problème de soi/soi, soi/autrui

L’obésité est une forme de mise à distance et d’autopunition, conforme à l’ « à quoi bon ! » du

personnage, son austérité sévère et quelque peu masochiste.

Instabilité mentale, endocrinienne et affective, dysmorphophobie, seins trop petits, pilosité excessive

des jambes. Peut être un remède d’homosexualité (passive chez le garçon, affective chez les filles).

Remède clef du diabète maigre, n’est jamais rassasié, reste toujours sur sa faim et manger accroît sa

culpabilité : dépendance/indépendance vis à vis de la nourriture. Elle se présente comme une « fausse

maigre ».

Quête d’approbation, désir d’être aimé, d’être comme il faut…constamment sur la défensive. Craint la

moquerie et l’humiliation, timide et complexé. Gestion du non dit car parler de ses troubles leur donne

une réalité, désir de sauver les apparences. Pleure lorsqu’il parle de ses problèmes. Cherche à se faire

passer pour autre chose que ce qu’il (elle) est réellement. Regard fuyant, crainte de se sentir démasqué.

Il (elle) pense le monde en termes d’absolu : le bien/le mal, le vrai/faux, le correct/incorrect. Mécanisme obsessionnel du contrôle.

Psychothérapie : Cultive les souvenirs douloureux → consigne de travail : partir des souvenirs

comme point d’accroche. Puis tenter de dénouer le fil des souvenirs, prendre le soin de toujours

valoriser et rassurer le patient. Parfois on est témoin d’un déferlement émotionnel.

La psychothérapie lui permettra de réexaminer chaque souvenir traumatisant dans un calme émotionnel plus propice à la « digestion » des ressentis que le souvenir suscite.

Ne pas oublier que pour Natrum muriaticum, le temps n’est pas le grand guérisseur et qu’il s’identifie

à son passé «mis sous cloche» et cultivé. Risque donc pour le patient de perdre son sentiment d’identité si difficilement construit : « Mes souvenirs c’est tout ce qu’il me reste !»

Il aura tendance à rejeter tous ceux qui veulent les lui faire oublier : donc ne pas « oublier » mais

appréhender différemment ce qui lui est arrivé : subjectiver, c’est à dire accepter que ce qui a eu lieu

ait vraiment eu lieu et vivre avec. Pas question d’effacer les souvenirs, mais les intégrer, les digérer, ne

pas s’y identifier : ce qu’on appelle faire le travail de deuil (pour ne pas mourir avec…) « Travaillons

sur vos expériences et vos souvenirs.. ! »

Diététique : comme les mauvais souvenirs, à changer en douceur. Toujours à lier avec un travail en

copsychothérapie. Peut difficilement être appréhendée à part.

Désir de sel : les protéines les « sèchent » en particulier l’oedème cellulitique (extra- cellulaire).

THUYA OCCIDENTALIS

Problématique de base : « Ce n’est pas ma faute ! »…

C’est une « vraie grosse » : peau infiltrée, aspect peau d’orange, et luisante, sueurs abondantes,

constipation avec envies inefficaces.

Pour Thuya l’alimentation n’est d’ailleurs pas forcement seule en cause : contribuent à l’obésité,

l’asthénie dépressive et l’angoisse somatisée avec ses répercussions glandulaires et hypophysaires. De

même que l’impact fâcheux des tranquillisants, les thérapeutiques hormonales (suite d’infection urogénitale

chronique et/ou d’hystérectomie) et vaccinales vont jusqu’à modifier son jugement…C’est souvent difficilement formulé (par la parole) mais c’est le corps qui parle : c’est un patient qui

135

somatise, véritable victime «désadaptée», le blocage de la mémoire (rate) provoque aussi l’engorgement des chairs. Sécrétion de glaires… désir d’être rassurée.

Psychothérapie :

On fait face ici à la nécessité d’un véritable travail psychothérapeutique. L’on n’est pas dans un pb de

gestion émotionnelle, mais dans une recherche identitaire et de sens à donner à sa vie.

Maître mot : «décoder», mettre en mots, voir schéma du principe thérapeutique : passer de la représentation de choses, des images virtuelles (processus primaires, perceptions, affects) à la représentation en mots (pensée discursive, processus secondaires, pensée consciente, logique avec

jugement, l’affect élaboré devient sentiment).

Permettre le travail de liaison de l’inconscient au conscient par les représentations intermédiaires de

l’imaginaire. Donner à Thuya, la capacité de représenter, de symboliser, de faire des liens entre la

réalité externe (ce qui lui est arrivé) et la réalité interne (comment elle voit les choses).

Comme Calcarea carbonica, Thuya s’explique par un mécanisme lié aux troubles du refoulement :

conflit impossible désirs-interdits et déplacement sur le corps → symptômes fonctionnels. Le sujet ne trouve que la voie de son corps pour gérer ces conflits, son ambivalence pulsionnelle.

Ses symptômes renvoient à une économie affective ou libidinale génitale (il est probable que le

problème du sujet est de ne pas parvenir à concilier les pulsions et les interdits, issus du surmoi

post oedipien (projection de la rate).

C’est donc un déplacement du conflit intra psychique sur le corps du sujet (il est probable que le

symptôme fonctionnel met hors d’état de nuire une partie du corps du sujet qui aurait pu contribuer

symboliquement à la réalisation de son désir : pensez à la polarité uro-génitale des symptômes de

Thuya ou de Staphysagria !)

Sorte de compromis entre le désir et les interdits : le symptômes fonctionnel va empêcher toute

réalisation effective de ce désir (qui rencontre l’interdit) et permet de le commettre de manière

détournée (symbolique). Le trouble de Thuya trouve sa source dans l’histoire psycho-sexuelle infantile

et dans la vie affective de l’individu : il est probablement lié à la triangulation oedipienne (projection

via la rate d’une préoccupation tuberculinique, problématique identitaire, car fusion interdite : Thuya

occidentalis est un végétal toxique et envahissant qui refuse toute cohabitation avec un autre). On est dans une vraie problématique névrotique (obsessionnelle à caractère compulsif), un remède de

difficultés d’identification secondaire du sujet, contre laquelle il lutte par des rites conjuratoires

devenant eux mêmes obsédants.

Manque de confiance en soi → agressibilité → agressivité. Le fond psychique est fait d’agressivité

forte, tenues en échec par toutes sortes de stratagèmes, de conduites soumises, de scrupules excessifs,

de méticulosité, de décharge sadiques.

Travail de liaison : au sens premier pour le bébé, c’est la représentation de l’autre dans l’absence (il

fait ce travail de liaison grâce à l’objet transitionnel) qui représente le lien maman/bébé.

Pour l’adulte, le travail de liaison, c’est de créer du sens par la pensée : quand nous sommes capables

de faire des liens entre la réalité externe et interne.

Le but du travail avec Thuya : tolérer le paradoxe. Donner du sens à sa vie, c’est accepter de vivre

pour mourir. Pour que le paradoxe de la mort soit toléré, il faut tout un travail de symbolisation, de

significations de nos activités, de nos investissements pour que ça témoigne de notre mise en sens

(créer une néo réalité, faire « comme si ») d’une phase mobilisatrice de l’imaginaire.

Dans votre travail avec Thuya, vous allez repérer le paradoxe : votre travail va permettre à votre

patient de le tolérer (ce paradoxe) de le dépasser. Vivre, c’est faire des liens par la pensée et accepter

de mourir (accepter et savoir gérer la frustration, de n’être qu’un homme ou une femme, un jeune ou

un vieux, c’est la définition du surmoi post oedipien qui permet de d’affronter sa vie et de trouver son

identité).

Votre travail de thérapeute, c’est le passage du paradoxe au «jeu » (pensée imaginaire), c’est le

dépassement du paradoxe pour faire des liens avec notre pensée.

N’oubliez pas qu’avec Thuya, nous sommes avec les remèdes de Sycose : incapacité à discriminer →

absence de pensée personnelle, mais idées toutes faites jusqu’à l’obsession et impossibilité de faire

se côtoyer ces préjugés et la réalité « vraie », ses désirs et les interdits.

136

Consigne : partir du corps pour dévider le « pelote ». Fil conducteur : l’histoire de ses avatars médicaux. Partant de là, quel sens le sujet a-t-il attribué à tout ce qui lui est arrivé. Pas grand chose

certainement, puisque c’est tout le problème de Thuya. Tenter d’identifier les désirs cachés et les

interdits (parentaux, idées imposées par une éducation stricte, libertine, religieuse, par les non-dits

familiaux, les déceptions). Lier ce qui lui est arrivé (réalité interne) et comment c’est vécu dans la

réalité interne : redonner un sens aux choses et aux faits.

Repérer les thèmes religieux et métaphysiques dans le discours, les thèmes de pureté et de protection

corporelle (inacceptation du charnel, conflit désirs-interdits), thèmes d’ordre, de rigueur et de culpabilité, de châtiment.

IGNATIA AMARA

Problématique de base :

Comment recevoir le choc du réel, quelle valeur lui attribuer, qu’en faire ? Comment vivre avec ? il y

a toujours une hystérisation du comportement.

Remède réactionnel, comme Staphysagria. Remède de déception. Quand le réel ne correspond plus au

rêve (plan pré-établi, rupture de fiançailles !).

Le scénario : un besoin irrépressible de consommer une quantité excessive et non contrôlée d’aliments liés à un trouble psychique. La boulimie serait donc un manière de se défendre contre une

angoisse (remèdes de type névrose, liés aux troubles fonctionnels, voir schéma du surmoi) qui les

amène à chercher dans la nourriture un remède au mal6être avec une conséquence inévitable : l’obésité. L’obésité est alors un discours autant qu’un mode de relation. Langage du corps, langage de

l’être aux prises avec les difficultés premières, en particulier le lien entre oralité, sexualité, identité.

Les facteurs héréditaires sont sous tendus sous le terme de diathèse, c’est à dire une éducation « morbide » tant sur le plan somatique que psychologique. Une mère diabétique aura un enfant

diabétique et un enfant élevé dans le culte de la nourriture aura le plus grand mal à lutter contre

les habitudes alimentaires familiales.

137

LEXIQUE

Ø Angoisse de castration : si on a le phallus, on peut le perdre… si on n’est pas tout (= si on ne l’a

pas),

on n’est rien…→ les phalliques et les castrés.

Ø Angoisse de morcellement : l’enfant se sent écartelé entre les différents désirs qui l’habitent.

Ø Antinomie : contradiction entre deux significations opposées, deux idées générales issues de la réalité.

Ø Auto-érotisme : c’est une manière de retrouver le temps qui précède la désillusion première.

Ø Ça : pôle pulsionnel de la personnalité, ses contenus, expressions psychiques des pulsions, sont inconscients, pour une part héréditaire et innés, pour l’autre refoulés et acquis.

Ø Dialectique : méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité, en mettant en évidence ses contradictions et en cherchant à les dépasser.

Ø Duel, le : relatif à une dualité … pour indiquer qu’il s’agit de deux choses, deux personnes.

Ø Dilemme : c’est un conflit qui est structuré de telle manière qu’il n’y a pas de « bonne » issue

Ø Idéal du Moi : désir d’être à la hauteur, conforme à l’idée idéale qu’on se fait de nous-mêmes.

Ø Epigenèse : manière dont la subjectivité se génère dans les interactions et dans le temps.

Ø Idiosyncrasie : manière d’être d’un individu qui l’amène à avoir tel type de réaction, de comportement

qui lui est propre.

Ø Illusion : elle exprime l’espoir, le désir, elle est nécessaire à la vie. La différencier du leurre.

Ø Inconscient : ce qui de l’infantile reste actif en nous. C’est la manière dont nous avons signifié les évènements de la petite enfance ; ça continue à rester actif à l’intérieur de nous-mêmes.

Ø Jeu : au sein de l’espace « jeu » l’enfant va pouvoir réguler les pulsions narcissiques de la crise oedipienne. Il va pouvoir « être symboliquement ce qu’il ne peut être réellement ».

Ø Principe de plaisir /déplaisir : il y a deux principes du plaisir / déplaisir.

– Le principe du Nirvana, absolu

– Le principe de réalité, relatif

Ø Métapsychologie : C’est en ensemble d’outils de pensée, de concepts, un ensemble de principes qui permet de rendre compte de toute une série d’aspects manifestes, latents, voire énigmatiques de la vie relationnelle et de la vie de la pensée des être humains.

C’est un psychologie de niveau deux, ça permet d’interpréter les théories psychologiques que les humains se forgent pour donner sens à ce qui leur arrive.

Ø Moi : instance que Freud distingue du ça et du surmoi. Chargé des intérêts de la totalité de la personne,

il se pose en médiateur : dans le conflit névrotique, il représente le pôle défensif de la personnalité.

Ø Moi Idéal : désir d’être aimé, modèle de toute puissance narcissique forgé sur le modèle du narcissisme

infantile

Ø Narcissisme primaire : bébé créateur de la satisfaction

Ø Narcissisme secondaire : reconnaître une réalité séparée de soi, d’une altérité, c’est à dire quelque chose qui n’est pas sous la toute puissance magique du moi du sujet.

138

Ø Le phallus : c’et la forme qui résulte du transfert par déplacement de la représentation interne de l’idéal

(moi tout seul, tout de suite, tout ensemble), sur la zone corporelle génitale.

Ø Perversion : déviation par rapport à l’acte sexuel « normal », défini comme coît visant à obtenir l’orgasme par pénétration génitale, avec une personne du sexe opposée. Se conçoit en référence à une norme…

Ø Surmoi : une des instances de la personnalité, son rôle est assimilé à celui d’un juge, d’un censeur à l’égard du Moi. C’est l’héritier du complexe d’oedipe, il se constitue par intériorisation des exigences et

des interdits parentaux (différence des sexes et des générations). Un surmoi normalement mis en place permet de « retenir la pulsion » et induit le refoulement.

Ø Réalité psychique : c’est le sens attribué à nos actes et à la vie ; ce sens varie selon l’âge ; c’est le sens

donné par le sujet aux évènements qui l’affectent, il varie avec l’évolution de sa subjectivité

Ø Réalisation symbolique : offre un substitut à tout ce à quoi le surmoi post oedipien demande de renoncer en actes → l’enfant va pouvoir être symboliquement ce qu’il ne peut être réellement.

Ø Refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des

représentations (pensées, images, souvenirs) liés à une pulsion… il peut être considéré comme un

processus psychique universel en tan qu’il serait à l’origine de la constitution de l’inconscient comme domaine séparé du reste du psychisme.

Ø Réminiscence : c’est un certain mode de fonctionnement du passé.

Ø Subjectivation : intégration psychique de l’expérience → quand une expérience est au-delà du principe

du plaisir, elle ne peut être psychiquement intégrée.

Ø Symbolisation dans l’enfance : donner une forme matérielle à ce qui les habite, à ce qui les agit →

trouver des systèmes de relation adéquats pour leur permettre de matérialiser (mettre en chose) ce qui les habite.

Ø Symbolisation primaire : c’est le jeu

Ø Symbolisation secondaire : reprise de toute cette activité du jeu à partir de l’appareil de la parole, le langage

Ø Symbolisation à la latence : c’est une symbolisation substitutive, mettre en symbole ce qu’on ne peut

faire réellement.

Ø Symbolisation à l’adolescence : symboliser ce qu’on peut faire, mais qui n’a pas besoin d’être fait, parce que précisément c’est présent, c’est acquis. La symbolisation témoigne de la réalité qui est derrière, elle épargne l’acte et sa mise en jeu. Elle n’est pas un « tenant lieu » de l’action mais un équivalent symbolique reposant sur une vraie intégration.

Ø Traumatisme (à la latence) : que certains modes de relations avec des adultes soient massivement resexualisés

→ menace de re sexualisation du moi → culpabilité.

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Sommaire

Avant propos Jean Yves Henry pages 7-8

Introduction pages 10 à 18

Schéma 1 « Les stades pulsionnels en lien avec les remèdes » page 19 Les facteurs d’évolution pages 20-21

Schéma 2 « Mise en place des remèdes et des diathèses.

Loi générale de construction » page 22

Schéma 3 « Le narcissisme primaire et le Tuberculinisme » page 23 Schéma 4 « La première forme de l’idéal… la quête du Grââl » page 24 Le narcissisme primaire et le tuberculinisme pages 25 à 37

– Pulsatilla page 33

– Arsenicum Album pages 33-34

– Silicea page 34

– Lachesis page 34-35

– les groupes de remèdes du tuberculinisme pages 36-37

Schéma 5 « La conflictualité et l’organisation orale de la pulsion : la psore » page 38

Schéma 6 « Dépendance-indépendance » page 39

Les premiers temps de l’oralité, les débuts du narcissisme secondaire pages 39 à 41 La conflictualité et l’organisation anale de la pulsion, la psore pages 42 à 49

– Nux vomica page 46

– Sulfur pagse 46-47

– Sepia pages 47-48

– les groupes de remèdes de la psore pages 56-5

Schéma 7 « La réorganisation anale de la pulsion et le monde du moi : page 50

De la psore vers la luèse »

Schéma 8 « Analité, suite » page 51

– Lycopodium pages 61-62

– Argentum nitricum pages 62-63

La réorganisation anale de la pulsion et le monde du moi, de la psore vers la luèse pages 52 à 59 L’organisation phallique de la pulsion et du moi pages 66 à 73

– les groupes de remèdes de la luèse pages 72-73

La phallus et le différence des sexes pages 74 à 78

– la triple problématique luétique pages 77-78

Différence des sexes et des générations pages 79 à 86 Le Surmoi post oedipien pages 86 à 88

142

Schéma 9 « Le surmoi, le choc adaptatif désir-interdit » page 89

Les antinomies oedipiennes pages 90 à 97

Directions proposées par l’environnement familial pages 98 à 102 Surmoi et symbolisation pages 103 à 105

Latence pages 106 à 109

Le surmoi des boucs émissaires pages 110 à 112

– les groupes de remède de l’adaptation page 112

La crise d’adolescence et la sycose L pages 113 à 129

– les groupes de remèdes de la sycose pages 128-129

Adolescence, vieillesse et projection de l’adaptation : difficulté

à discriminer et perméabilité émotionnelle de la Sycose pages 128 à 132

– Causticum pages 131-132

– Calcarea carbonica page 132

– Natrum muriaticum – Natrum sulfuricum page 133 – Thuya occidentalis pages 133-134

– Ignatia amara page 135

Lexique

Bibliographie Sommaire

143 144 145

La quête du similimum

Avantages et limites de la répertorisation homéopathique

Jean-Yves HENRY

Faculté Francophone de Médecine Intégrée

 1

La quête du similimum

Avantages et limites de la répertorisation homéopathique

Jean-Yves HENRY

Faculté Francophone de Médecine Intégrée

www.medecine-integree.com

 2

Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est toujours

impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données

biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

Sa démarche « transversale » a souvent été mal comprise. Il est vrai que chercher des

liens entre l’homéopathie, la MTC, la médecine anthroposophique, la biologie

sérique, la psychologie et l’immunologie a dérouté beaucoup de ses confrères.

Pourtant, ce sont des approches qui s’éclairent mutuellement …

Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines

de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux qui

soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il

s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques,

au carrefour de la santé et de la nutrition.

Remerciements :

A mon épouse Nadine, pour son indéfectible soutien et ses corrections attentives.

Je voudrais ici manifester ma reconnaissance aux confrères amis (et en particulier à J.

Pierre Duboc, qui a rédigé la partie matricielle de l’exposé), à mes professeurs et

collaborateurs qui m’ont aidé à formuler nos hypothèses de travail et à valider ces

théories. Ce livre est aussi dédié à mes patients, car par leurs judicieuses questions et

observations, ils m’ont permis d’affiner et de faire évoluer les méthodes que je vous

propose aujourd’hui.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays

 3

Ouvrages disponibles via FFMI :

Biologie fonctionnelle :

« La médecine demain ? » Françoise et J.Y. Henry 170 pages

Introduction à la méthode des BNS et à l’approche holistique … en français

« La medicina de manana ? » … en espagnol

« What kind of medicine for tomorrow ? » … en anglais

Traductions :

« Le test de réactivité sérique » de G. Henshaw 125 pages

L’ancêtre des BNS, traduction de l’ouvrage de G. Henshaw

« L’esprit et la matière » de E.C. Whitmont (1982) 220 pages

Première traduction de l’ouvrage fondamental de E.C. Whitmont (1982)

L’homéopathie diathésique :

« Le précis d’homéopathie diathésique » J.Y. Henry et C. Cattaert 160 pages

Introduction aux rapports entre homéopathie, MTC et pathologie organique

« Les gaz en homéopathie » J.Y. Henry 65 pages

La trilogie homéopathique :

« Quand Freud rencontre Hahnemann » Françoise Collin-Henry 240 pages

« Matière médicale diathésique » F. et J.Y. Henry 308 pages

« Répertoire de médecine intégrée » F. et J.Y. Henry 382 pages

Copie d’un ouvrage de référence hors commerce :

« Matière médicale homéopathique » P. Kollitsch 860 pages

Les posters didactiques : Poster 1 = Homéopathie et MTC

Poster 2 = Les 3 abords de la MMH Poster 3 = Génèse de la subjectivité

Clinique :

« L’art de la consultation » J.Y. Henry 110 pages

« Retrouve ton poids de forme » J.Y. Henry 110 pages

« Solutions des douleurs aiguës et chroniques » J.Y. Henry 110 pages

 4

« Le cancer, causes, formes et traitements adjuvants » J.Y. Henry 110 pages

« Les huiles essentielles » J.Y. Henry 100 pages

« Comprendre les allergies et intolérances alimentaires » J.Y.Henry 110 pages

« Les stratégies anti-âge » J.Y. Henry 155 pages

« Les maladies auto-immunes et neuro-dégénératives » J.Y. Henry 132 pages

« La médecine anthroposophique au 21 ème siècle » J.Y. Henry 100 pages

« C’est du chinois ! » J.Y. Henry et C. Cattaert 120 pages

« L’homéopathie facile, les remèdes complexes » J.Y. Henry 110 pages

« C’est dans la tête docteur ? » J.Y. Henry 125 pages

« Organo et sérothérapie » J.Yves Henry 75 pages

« Alicaments et compléments alimentaires » J.Y. Henry et H. Castel 150 pages

 5

Table des matières

Avant-propos … 8

Chapitre 1 … Rappel de quelques principes

S. Hahnemann 12

L’approche complexiste 17

H.H. Reckeweg

L’approche uniciste 19

L’approche pluraliste 20

Paul Kollitsch

Chapitre 2 … Un peu d’histoire et de géographie

Les homéopathes du premier siècle 23

Les homéopathes du second siècle

J.T. Kent 24

E.C. Whitmont et G. Henshaw 26

Le début du troisième siècle :

J. Scholten 27

R. Sankaran 29

Françoise et J.Y. Henry 30

Chapitre 3 … Le « symptôme homéopathique » 36

Chapitre 4 … Principe de la répertorisation 40

Les « entrées » 42

La méthode de calcul 46

Les « sorties » 58

Chapitre 5 … Notes de traduction du répertoire de Kent 62

Chapitre 6 … Autres méthodes de répertorisation homéopathique

Répertoires nosologiques 69

Répertoires de Boenninghausen et Boger 71

 6

Le répertoire diathésique « SYNTHESE » 74

Chapitre 7 … L’approche systémique du symptôme 78

Chapitre 8 … Exemples d’utilisation de SYNTHESE

Céphalées et migraines 102

Pathologie cardio-vasculaire 111

Les toux 118

Examen neurologique 124

Chapitre 9 … Une répertorisation biologique ? 133

Chapitre 10 … Cas cliniques 139

Bibliographie … 144

 7

Avant-propos

« Le traitement homéopathique repose sur l’observation et l’expérimentation. C’est en

prescrivant le « simillimum » le plus approprié (la substance qui, à haute dose,

provoque les mêmes symptômes que ceux auxquels il doit lutter) que le médecin

homéopathe tient compte de la globalité du patient. » Doctissimo.

En tant que praticien francophone, mes rapports avec la répertorisation ont toujours

été complexes car, formé par des médecins pluralistes militants, qui juraient tous de

connaitre et de se servir à l’occasion du répertoire de Kent, j’ai vite compris que ces

affirmations était pur vantardise.

Si l’étude de la Matière médicale homéopathique (MMH) est une discipline « de

haute complexité », tant les différents auteurs ont eu des points de vue divergents,

l’usage du répertoire face au malade, par le praticien débutant m’a conduit en six

mois à la perte de la moitié de ma clientèle ! En effet, Il y a tant de symptômes

particuliers, qu’après la centième question, le patient vous déclare volontiers que

vous semblez être fatigué et qu’il reviendra une autre fois !

Au sein de ce remarquable échec, j’avais obtenu quelques guérisons magnifiques,

avec des remèdes auxquels je n’aurais pas pensé autrement … Plutôt que de jeter le

bébé avec l’eau du bain, je me suis appliqué à comprendre ce qui clochait dans ma

façon de faire et comment je pourrai l’optimiser.

L’intérêt de la répertorisation pour l’homéopathe débutant est de faire objectivement

le lien entre les différentes manifestations du trouble, car un symptôme n’existe

jamais seul. Les symptômes de la maladie sont la résultante de différentes

adaptations, qui ont une cause, un sens et une arrivée. Ils s’intègrent dans l’histoire

du patient, ils expriment ce qui s’est passé et ce qui se joue actuellement. La

répertorisation me fait ainsi penser à ce jeux d’enfant où l’on reliait des points

numérotés pour trouver le dessin caché !

 8

Avec mon amie, la doctoresse Solange Vallespir, nous avions en 1982, fait un voyage à

Oloron Sainte-Marie, pour rencontrer le dr. R. DUFILO, survivant de la grande époque

des homéopathes d’après-guerre et auteur de plusieurs ouvrages de référence. Celui-

ci nous a gentiment accueilli et montré quelques pièces de sa collection :

1 – bandes de papier à encoches espagnoles du début du 20 ème siècle : chaque

bande correspondant à un symptôme et les encoches aux différents remèdes

efficaces sur celui-ci : on choisissait les bonnes bandes et en les appliquant les unes

contre les autres : l’encoche qui les ouvrait toutes se voyait instantanément. C’était

une version primitive des 1800 cartes perforées IBM de G. Broussalian, digest

francophone du répertoire de Kent, que j’avais eu l’occasion de manipuler.

2 – Il avait personnellement mis au point quelques « tableaux ordinateurs » comme il

les nommaient, grandes feuilles de carton à double entrée où il croisait symptômes,

remèdes et modalités. Il y en avait un pour les affection ORL, un autre pour la

gynécologie, etc …

Puis l’ère de l’informatique a fait son apparition … Sur Apple 2 d’abord, puis IBM PC et

Macintosh. Les programmes de répertorisation étaient alors rares, chers et surtout

peu performants.

 9

Fig. 1 : Fiche perforée IBM, remèdes couvrant le symptôme (version G. Broussalian)

Ma première tentative fut de récupérer une machine à perforer les fiches IBM, car à

l’époque la société Bull commençaient à s’en débarrasser. Avec un paquet de 1000

fiches, j’ai passé un été à faire de beaux tas de confettis !

Par ailleurs, j’avais rencontré à l’époque un médecin spécialisé dans les

questionnaires-santé de la Sécurité sociale : le patient était face à un terminal

d’ordinateur et il voyait défiler les questions auxquelles il pouvait répondre par

« oui », « non » ou « je ne sais pas ». Il parcourait ainsi une arborescence de

questions qui permettait d’aller seul et très vite aux sujets essentiels pour chacun.

Par ailleurs, mes lectures des conférences de Schmidt et la discussion avec mes

professeurs d’homéopathie qui l’avaient tous bien connu, m’ont fait comprendre que

celui-ci raisonnait surtout sur 500 symptômes essentiels, extraits de 64 000 de Kent.

En 1983, pour bien comprendre comment l’informatique fonctionnait, je fis une

quinzaine de jours de formation à la programmation au langage Basic. C’était bien sûr

insuffisant pour être autonome, mais cela m’a permis de comprendre comment

fonctionnait un ordinateur et ce que je pourrai demander – ou non – à un

informaticien. Il s’en est suivi un programme qui portait le doux nom de SYNTHESE,

écrit en QuickBasic pour Apple Macintosh, simple et assez performant pour l’usage

quotidien au cabinet, que j’ai vendu à l’époque à une centaine de confrères amis.

Puis, ce fut, d’année en année, la descente aux enfers : les programmes et les

machines n’étaient plus compatibles : du QuickBasic sur Mac, j’ai dû passer à

l’Hypertalk (langage « orienté objet » simple que je maitrisais encore assez bien), puis

au PC, sur Pascal, puis C ++, qui au bout de quelques années se bloquaient, le DOS

des machines ayant évolué ! Evidemment, à chaque fois, il me fallait trouver un

informaticien qui accepterait de se pencher sur la question et me présentait un devis

de 5 à 10 000 euros, argent que j’aurais bien utilisé à autre chose !

Il me fallut donc ruser : proposer aux étudiants en informatique de l’IUT de Clermont-

Ferrand la mise au point du programme de répertorisation comme exercice pratique

 10

de fin d’étude : quatre étudiants m’ont donc successivement apporté leur concours

au fil des années, à un tarif compatible avec mes maigres finances. Mon avant-

dernière tentative fut de mettre le programme sur internet, afin que celui-ci soit

accessible à tous … Nouveau problème de compatibilité évolutive de la plateforme, le

système s’est rapidement enrayé !

Entre-temps, il m’arrivait de sortir mon vieux Kent papier et, sur un symptôme

particulier, de chercher des remèdes susceptibles de correspondre à mon patient.

D’un autre côté, l’absence d’outil de répertorisation m’a obligé à rationaliser mon

étude de la MMH, pour mieux comprendre la sphère d’action de chacun et leurs

synergies, comme je l’explique plus loin.

Dernière tentative pour me relancer dans ce domaine, j’achetais la « Rolls » des

programmes de répertorisation, présenté comme ayant des performances quasi

illimitées, car incorporant tous les répertoires existants : le programme RADAR, de

l’université de Louvain. Or, depuis dix ans, toutes les tentatives pour l’installer sur

mes différents ordinateurs Apple se sont révélées vaines, les versions disponibles du

programme n’étant jamais vraiment compatible avec celles du DOS évolutif de ces

ordinateurs !

A force de réfléchir, j’ai opté pour la solution d’un système pérenne et gratuit : utiliser

un simple tableur EXCEL qui vous permettra de choisir les remèdes les plus adaptés,

en rentrant simplement les quelques symptômes discriminants que vous aurez

sélectionnés sur un bref interrogatoire arborisé.

Ce sont les raisons de cette quête que je vais vous raconter ici … L’homéopathie

méritant un outil simple et précis de choix du remède similimum !

 11

Chapitre 1

Rappel de quelques principes

« Presque toutes les soi-disant maladies de l’esprit et de l’âme ne sont originairement

autre chose que des maladies du corps, où le symptôme de l’aliénation de l’esprit et

de l’humeur a augmenté d’une manière prépondérante, tandis que les symptômes

physiques ont diminué, de façon qu’il en résulte enfin une partie marquante,

approchant de celle qui se montre dans les maux locaux » S. Hahnemann (l’Organon,

234).

La possibilité d’une thérapeutique analogique en médecine a été développée dès

Hippocrate (460-377 avant J.C.) qui expose déjà clairement la notion de « natura

medicatrix », c’est à dire du corps humain comme un ensemble de systèmes auto-

 12

régulés, soumis aux contraintes du milieu. Il développe l’idée d’une double

alternative thérapeutique :

▪ par les semblables = homéopathie

▪ par les contraires = allopathie

Ces idées, très en avance sur son temps seront délaissées par Galien (201-138 av. J.C.)

qui oriente la médecine vers un développement analytique rationnel, mais rigide, qui

va dominer tout le moyen-âge.

Le mérite de la codification d’une véritable méthodologie analogique revient à S.

Hahnemann (1755-1843). L’utilisation de la loi de similitude implique la connaissance

de l’action sur l’homme sain des différentes substances pharmacologiquement

actives, c’est ce que l’on appelle les pathogénésies.

La somme des pathogénésies constitue la Matière médicale homéopathique (MMH).

C’est le recueil des symptômes (changements de façon de sentir ou d’agir, à la fois sur

le plan local, général et psychique) sous l’action des remèdes.

L’homéopathie se présente donc comme une thérapeutique essentiellement basée

sur l’étude du symptôme, quelque soit la maladie considérée. Le remède à utiliser

n’est pas déterminé par la nature de la maladie, ni par la cause des troubles en cours,

mais par l’aspect offert par les réactions morbide particulières de chaque patient.

S. Hahnemann publia en Allemagne dès 1805 le compte-rendu de ses 27 premières

expérimentations (700 pages). Une partie regroupait les symptômes correspondants

à chaque remède étudié, appelée Matière médicale (MM pure), l’autre sous forme

de Répertoire, classait tous les remèdes communs à chaque symptôme.

Il n’était déjà plus possible d’espérer confier à la mémoire humaine les innombrables

nuances symptomatiques de ces premiers remèdes. Depuis lors, nombreux ont été

les cliniciens qui ont suivi la voie tracée par le maître : tout a été codifié, classé,

inscrit, et nous ne pouvons qu’avoir respect et reconnaissance pour tous ceux qui ont

participé depuis deux siècles à cet énorme travail qui constitue la « base de

faits » (comme l’appellent les informaticiens) homéopathique. Mais, si ce patrimoine

 13

rassemble les homéopathes à travers le monde, les philosophies divergent

sensiblement dès qu’il s’agit d’en définir les protocoles d’exploitation.

Quand il vint s’installer à Paris, en 1835, le ministre de la santé Guizot écrivit avec

clairvoyance : « Le dr. Hahnemann est un savant de grand mérite. Si l’homéopathie

est une chimère ou un système sans valeur propre, elle tombera d’elle-même. Si elle

est au contraire un progrès, elle se répandra malgré nos mesures de préservation et

l’académie doit le souhaiter avant tout autre, elle qui a pour mission de faire avancer

la science et d’encourager les découvertes. »

Trois notions de base codifient la doctrine homéopathique :

1 – Une méthodologie : la loi de similitude (d’où la nécessité de connaitre les

pathogénésies). L’analogie est largement reconnue en thérapeutique, puisqu’elle est

le fondement de l’allergologie et de l’immunité vaccinale.

2 – Un principe : la totalité des symptômes (ou du moins la majorité). « L’expérience

apprend que tous les médicaments guérissent sans exception les maladies dont les

symptômes se rapprochent le plus possible des leurs. Dans l’organisme humain, une

 14

affection est éteinte d’une manière durable par une, dynamiquement plus forte, si

celle-ci, différente d’espèce, lui ressemble cependant beaucoup dans sa

manifestation. »

S. Hahnemann ajoute : « La totalité des symptômes est la principale et la seule chose

dont le médecin doive s’occuper dans un cas morbide individuel, la seule qu’il ait à

combattre par le pouvoir de son art, afin de guérir la maladie et de la transformer en

santé. »

3 – Une technique : les micro-doses dynamisées.

Modalité particulière d’usage des médicaments toxiques. Si l’effet toxicologique

disparait à des hautes dilutions, il a été surpris de constater une permanence de

l’effet thérapeutique au delà des doses pondérales.

Fig. 2 : Les trois types d’action d’un mème remède selon sa dilution. A noter que les

scientifiques viennent de découvrir les propriétés nouvelles des « nanoparticules »,

état intermédiaire de notre schéma.

Il existe en outre quatre types de remèdes en homéopathie :

 15

• Les remèdes toxiques … utilisables en hautes dilutions uniquement, qui

dispersent les hyperfonctions pathologiques.

• Les remèdes alimentaires … à utiliser en basses dilutions, pour compenser

les insuffisances.

• Les constituants naturels du corps (exemple : 12 sels de Schuessler) … qui

peuvent être utilisés en hautes et basses dilutions, selon le but recherché.

• Les nosodes, remèdes fabriqués à partir de tissus infectés) … qui sont les

spécifiques des « situations chroniques graves que rien n’améliore », sorte

d’immunothérapie micro-dosée.

Nous supposons à présent que l’effet thérapeutique observé est lié aux modifications

physiques apportées au solvant, véritable cristal en surfusion, par les caractéristiques

ondulatoires du médicament employé : cette impureté, correctement choisie, va

transformer le solvant inerte en un véritable semi-conducteur. Le remède

homéopathique peut alors être compris comme un « transistor biologique » dont

l’effet déterminant ne sera sensible que dans une configuration symptomatique

particulière (la maladie de ce patient).

Anglophones Francophones Germanophones

Affects / troubles psychologiques Dysfonctions tissulaires

Adaptation neuro-hormonale

Fig. 3 – L’homéopathie s’est développée dès ses débuts selon trois tendances

historiques.

 16

L’APPROCHE COMPLEXISTE : une tendance simplificatrice

Ces praticiens utilisent des mélanges de remèdes en dynamisation décimale limitée.

S’ils admettent la loi d’analogie et l’expérimentation sur l’homme sain, ils minimisent

l’individualisation du malade et les symptômes subjectifs de la matière médicale.

L’homéopathie complexiste a été conçue comme l’utilisation d’associations de

remèdes visant à couvrir une situation clinique particulière, sans se perdre dans les

difficultés de la répertorisation uniciste … Les praticiens utilisant cette méthode,

ayant remarqué que quelques remèdes seulement couvraient une symptomatologie

particulière, utilisent des complexes afin de leur simplifier la tâche, en limitant le

risque d’erreur, donc d’échec.

L’école complexiste s’est enrichie des travaux de Schüssler (les « sels bio-

chimiques »), de Rademacher (le « drainage ») et de W. Lux (l’isothérapie) : la

thérapeutique « aequalia aequalibus » prend rang dans l’arsenal thérapeutique des

médecins homéopathes.

La méthode s’est affinée avec les travaux originaux, dans les années 1950, d’un

homéopathe allemand, Hans-Heinrich Reckeweg, qui systématise ce que l’on peut

appeler « l’histoire naturelle » de l’évolution de l’état de santé d’un individu en

fonction de son capital génétique et des contraintes qu’il subit au cours de son

existence. Celui-ci décrit ainsi six phases de fragilités organiques qui sont autant

d’étapes conduisant les individus de la naissance à la mort, dans une approche

chronologique :

Phases humides (réversibles) :

• 1 (enfance) = stagnation/excrétion (glaires)

• 2 = inflammation/chaleur (maladies en « ite »)

• 3 = déposition (allergies et maladies de surcharge)

Phases sèches (lésionnelles) :

• 4 = imprégnation (acidose locale sur sècheresse)

• 5 = dégénérescence (Maladies auto-immunes et vascularites)

• 6 = dédifférenciation (cancers)

 17

H.H. Reckeweg, décrit dans son fameux « Tableau des phases », la progression des

dysfonctions organiques en six grands types de pathologies, allant des troubles

fonctionnels simples aux maladies somatiques graves, et répartit celles-ci dans

l’espace organique de cinq couches tissulaires. Les pathologies observées évoluant

des dysfonctionnements les plus simples et des tissus les plus superficiels aux

pathologies graves des tissus profonds. Une guérison bien conduite devant

emprunter le chemin inverse. Il parle alors de « vicariance régressive »!

Nous pouvons reprendre et développer cette conception :

Fig. 4 : Le « tableau des phases » d’après H.H. Reckeweg (1955)

Il développe sur cette approche une pratique d’homéopathie complexiste qui associe

remèdes homéopathiques en moyennes et basses dilutions, vitamines, hormones,

nosodes et sarcomes, méthode qu’il nomme « Homotoxicologie ».

Cette méthode de prescription colle bien aux habitudes médicales allopathiques. Une

cinquantaine de complexes couvrant la plupart des pathologies courantes. La

formation est rapide, le taux d’échec est réduit … mais l’effet n’est parfois pas parfait

et souvent peu durable.

 18

Nous avons eu l’occasion de développer notre vision de l’homéopathie complexiste

dans un petit livre : « L’homéopathie facile, les complexes, solutions des urgences et

pathologies organiques » (ed. FFMI, 2021).

L’APPROCHE UNICISTE : les « snipers » de l’homéopathie !

Les « Unicistes » (ou « kentistes »), surtout anglo-saxons, prônent, comme son

promoteur J.T. Kent, la répertorisation de symptômes hiérarchisés et l’utilisation d’un

remède unique en haute dilution (simillimum symptomatique du moment).

Cette façon de faire a trouvé son écho francophone sous la plume de P. Schmidt et de

ses élèves : « La maladie possède des causes et une origine plus profondes qu’il ne

nous apparaissait à première vue. Le trouble initial provient d’une faute, on peut

même dire du péché de l’esprit, donc du péché contre l’esprit, et cette faute façonne

l’intérieur de l’homme ; elle le rend sensible aux causes morbides. Ensuite, la Force

vitale déréglée qui anime le corps physique ne peut plus maintenir l’ordre et

l’harmonie et la maladie fait son apparition. ». Ce courant insiste aussi sur le refus

d’associer l’homéopathie à d’autres thérapeutiques.

Les homéopathes unicistes valorisent les symptômes pour l’utilisation d’un

répertoire, c’est-à-dire qu’ils hiérarchisent ceux-ci en fonction de leurs caractères

rares (net, inusité, curieux, surprenant), puis des niveaux d’organisation auxquels ils

se réfèrent (psychologique, fonctionnel, organique), l’ordinateur faisant le travail de

tri au sein de la base de données, comme nous allons le voir.

Le problème de la valorisation des symptômes, comme celui du choix du remède,

reste entier et comporte bien des difficultés, nous y reviendrons.

L’APPROCHE PLURALISTE : la relation dynamique des remèdes

Les « pluralistes », praticiens francophones pour la plupart, suite à l’enseignement

clinique de L. Vannier (la morphotypologie), M. Fortier-Bernoville, A. Nebel (la notion

de Tuberculinisme), A. Rouy, H. Bernard, R. Zissu, D. Demarque, O.A. Julian (nouvelles

 19

pathogénésies) et bien d’autres … qui préfèrent utiliser des séries/synergies de

remèdes, choisis sur des dysfonctions locales (simillimum partiels) en dilutions

moyennes répétées. Cette méthode n’a ni la rigueur et la précision de l’unicisme, ni

les effets tissulaires du complexisme, mais elle peut s’avérer intéressante lors de

troubles aux manifestations multiples, comme :

— durant la ménopause, par exemple : Lachesis + Sulfur + Ignatia 7CH alternés.

— jambes lourdes, varices : Calcarea fluorica 5CH + Hamamelis 4 CH

Notre amie, Solange VALLESPIR avait l’habitude de dire que « Pour qu’un paquebot

rentre au port, quelques remorqueurs sont nécessaires pour l’amener à quai.». De

même, nos « petits remèdes » peuvent moduler l’action d’un polycrest dans l’espace

somatique et dans le temps, focalisant l’effet de celui-ci sur une lésion particulière, en

en prolongeant la durée.

Pour donner du sens à ces choix, Paul KOLLITSCH introduisit, dès 1955, une vision

physiopathologique au sein de la Matière médicale : il hiérarchise les 2000 remèdes

qui sont regroupés, en fonction de leurs symptômes, en 24 « familles » thérapeutiques

autour des grandes molécules chimiques et sur deux axes :

 20

Fig. 5 : Les « 24 groupes de remèdes » de P. Kollitsch, dans leur espace hippocratique.

1. L’axe horizontal XX’ (des abscisses) : sépare les remèdes aux symptômes les

moins graves, « chauds » plutôt réversibles comme une inflammation, un

spasme, une congestion, un œdème, etc. (en haut), des remèdes aux

symptômes les plus graves « froids », plutôt irréversibles, comme une

ulcération, une sclérose, une dégénérescence, une gangrène etc. (en bas)

2. L’axe vertical YY’ (des ordonnées) : sépare les corps oxydants – secs (à gauche)

des corps réducteurs – humides (à droite) ou « hydratants »

Dominique SENN, médecin colonel suisse, dans son livre « La balance tropique »

(1980) met en avant la « Loi des barrières », c’est à dire la nécessité d’objectiver et

de corriger par des remèdes homéopathiques ou des isothérapiques, les blocages

physiologiques successifs apparus durant l’existence du patient, qui perturbent

durablement les régulations du malade et ses réactions aux remèdes qui semblaient

pourtant bien choisis.

Cas clinique (extrait de son livre) : « Un confrère italien m’adresse un malade de 26

ans, atteint de rectocolite ulcéro-hémorragique depuis l’âge de 19 ans. La maladie se

manifeste par des hémorragies massives sur fond de diarrhées intermittentes

actuellement toutes les trois semaines… A l’interrogatoire, le malade se rappelle un

accident à l’âge de 17 ans, qui a exigé la suture d’une plaie et une injection de vaccin

anti-tétanique. La prise de Tetanotoxinum en dilutions croissantes amene en quelques

jours la disparition des troubles coliques et la cessation complète et définitive des

hémorragies »

Son école a eu un gros succès en Suisse, mais s’est vite éloignée des principes

homéopathiques, qui veulent que l’on ne donne de remède qu’en fonction des

symptômes objectifs du moment.

Sa réflexion s’appuyait en particulier sur l’utilisation de mesure d’impédencemétrie

des points Ting des méridiens d’acupuncture (extrémités des doigts, approche de

 21

type électroacupuncture de Voll, puis Ryodoraku au Japon). Certains de ses élèves ont

même basculé dans l’utilisation de « machines de diagnostic électronique » aux

évaluations discutables (Véga test, Physioscan, etc …)

 22

Chapitre 2

Un peu d’histoire et de géographie

« L’homéopathie est la méthode la plus avancée et la plus raffinée pour traiter le

patient de manière économique et non-violente » Gandhi

Après S. Hahnemann, on peut distinguer plusieurs périodes :

1 — LE PREMIER SIECLE — Les praticiens du premier siècle de l’homéopathie, parmi

lesquels C. Boenninghausen 1785 – 1864 / C. Hering 1800 – 1880 / H.C. Allen

1836-1909, enrichirent progressivement la MMH et le répertoire des 99 premiers

remèdes expérimentés par S. Hahnemann, jusqu’aux 800 remèdes environ au début

du 20ème siècle. Mais les symptômes de la MMH étaient mal classés et peu

hiérarchisés, les répertoires restaient peu performants.

2 — LE SECOND SIECLE — J.T. Kent (1849 – 1916) aux USA a effectué un remarquable

travail de classement des symptômes, proposant des portraits psychosomatiques des

grands remèdes homéopathiques, faisant ainsi entrer la MMH dans le monde médical

moderne. D’un autre côté, il a passé sa vie à noter l’action des remèdes sur les

symptômes (MM clinique), nous laissant une base de données de l’action de 800

remèdes par rapport à 64 000 symptômes.

Réclamé par ses élèves, la première édition du répertoire apparu sous forme de

fascicules vers 1900. Kent se retrouva néanmoins avec 400 exemplaires d’invendus et

un trou de 6.000 dollars qu’il dut payer de sa poche !

C’est ainsi, qu’on observe dans le répertoire :

Arsenicum album compte 2.873 symptômes pathogénésiques

Calcarea carbonica compte 1.621 symptômes pathogénésiques

Mercurius compte 860 symptômes pathogénésiques

Natrum muriaticum compte 2.903 symptômes pathogénésiques

 23

Natrum sulfuricum compte environ 900 symptômes pathogénésiques

Pulsatilla compte 1.325 symptômes pathogénésiques

Rhus toxicodendron compte 1.470 symptômes pathogénésiques

Sepia compte 2.324 symptômes pathogénésiques

Sulfur compte 8.700 symptômes, c’est le plus « gros remède » !

Thuya occ. compte environ 3.500 symptômes

Dans la littérature homéopathique, vous trouverez souvent le qualificatif de « petits

remèdes ». Ce sont des remèdes avec peu de symptômes (moins de 500). Ils ne sont

petits que par l’étendue de leur champ d’action. Ils ne touchent qu’une partie de

l’organisme ou qu’une fonction à la fois. Il ne faut pas se laisser abuser par le terme

de « petit », car dans leur sphère d’action, ils peuvent être grands !

J.T. KENT a adopté une division de son répertoire en sections, ces dernières étant

divisées à leur tour, en rubriques et sous-rubriques. L’ordre de rédaction de ces

sections, rubriques et sous-rubriques, n’est, que la traduction répertoriale des lois

énoncées par Constantin Hering. On peut les schématiser de la manière suivante : les

sections vont de haut en bas, du dedans au dehors, du général au particulier, de

l’immatériel au matériel, de l’esprit à la matière, du plus important à l’accessoire.

D’autres auteurs ont proposé des versions (certaines plus modernes) de répertoires,

mais celui de Kent reste incontournable.

1. Allen T. F. … Index répertorial (2 vol.).

2. Boericke 0. A. … Répertoire.

3. Boral. … Répertoire concentrique.

4. Clarke J. H. … Répertoire clinique.

5. Duaden S. … Livre de poche et répertoire.

6. Phatak S. R. … Répertoire concis des remèdes homéopathiques.

7. Salzar A. … Répertoire des symptômes singuliers.

8. Sankaran P. … Répertoire de poche.

9. Shannon S. F. … Répertoire des remèdes tissulaires.

10. Shed. … Répertoire clinique.

11. Stephenson J. … Provings hahnemanniens. M.M. et répertoire.

 24

12. Wheeler F. J. … Répertoire des remèdes de Bach.

13. Winterburn G. W. M. … Répertoire thérapeutique.

14. Woods F. … Répertoire pratique.

15. etc …

Evidemment, les laboratoires pharmaceutiques homéopathiques ont vu d’un très

mauvais oeil l’approche uniciste : traiter un patient pendant des mois avec deux ou

trois doses en hautes dilutions ne faisait pas leur affaire ! Ils ont donc favorisé

systématiquement les approches pluralistes et complexistes, sans investir un seul

sous dans la formation uniciste et ses outils de répertorisation.

Le pompon revient au laboratoire Boiron (de Lyon) qui, en absorbant ses concurrents

est devenu le leader du secteur en France. Ce résultat s’est appuyé sur un mensonge

que ses dirigeants ont fait courir et entretenu pour favoriser la prescription

pluraliste : les dilutions korsakoviennes auraient été interdites en France !

Par la suite, poussé par la nouvelle législation européenne et une politique du gain à

court terme, Le laboratoire Boiron a cessé de sponsoriser les écoles de formation à la

méthode homéopathique et réduit la gamme des remèdes disponibles de 2000 à 300

environ, désespérant par là même l’ensemble de la profession et les patients qui ne

trouvent plus de praticien compétent ni les remèdes qui leur auraient été

nécessaires.

Les disciples de Kent sont encore nombreux. Ce sont eux qui sont les plus fervents

utilisateurs du répertoire. Dans le monde francophone, c’est le dr. P. Schmidt,

praticien genevois, brillant polyglotte, qui a formé toute une génération d’unicistes,

dans les années 60 et 70 et qui a créé la « Ligue internationale homéopathique »,

dont les congrès annuels sont encore des rencontres professionnelles

incontournables.

NB. Les répertoires ultérieurs (Barthel et Klunker, Synthesis …) sont plus pratiques et

multilingues.

 25

— L’approche systémique de la MMH a été menée dès 1955, par H.H. Reckeweg

(1905 – 1985) en Allemagne et P. Kollitsch (1896-1976) en France (vus plus haut). Ils

ont permis d’envisager un ordre interne logique aux pathologies et remèdes de la

matière médicale. Durant ce temps, aux USA, E.C. Whitmont travaillait sur l’aspect

psychologique des remèdes et G.R. Henshaw expérimentait le « test de réactivité

sérique », qui permettait d’avoir une appréciation in-vitro de l’effet des remèdes sur

le sérum de chaque patient.

E.C. WHITMONT, médecin homéopathe et psychanalyste autrichien travaillant aux

USA publie un ouvrage de réflexion remarquable : « L’esprit et la matière, essai sur

l’homéopathie à la lumière de la psychologie de Jung » (traduction FFMI 2020).

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Cette vision a été approfondie par son élève, la psychologue Catherine COULTER :

« Portraits of Homoeopathic Medicines ».

Le développement des concepts psycho-somatiques de l’homéopathie est

contemporaine des découvertes de S. Freud, qui mettait en avant le rôle des pulsions

et de la construction des interdits, que nous retrouvons dans la description des

diathèses organiques (fragilités):

Phase Narcissique … problématiques tuberculiniques

Phase Orale/Anale … problématiques psoriques

Phase phallique … problématiques luétiques

Phase oedipienne … problématiques d’adaptation

Phase sexuelle … problématiques synoptiques

G. HENSHAW, homéopathe new-yorkais, a expérimenté des années 1930 à 1980 son

« test de réactivité sérique », qui permettait d’avoir une appréciation in-vitro de

l’affinité des remèdes sur le sérum de chaque patient. Cette approche scientifique de

l’homéopathie n’a pas eu l’écho mérité et ne sera repris que bien plus tard par nos

soins dans les « Bilans Nutrition-Santé » (BNS). Voir plus loin …

3 — Le début de ce TROISIEME SIECLE — Trois méthodes « modernes » d’étude de la

MM ont émergées dans les années 90 et sont encore en concurrence (partielle) :

A – La classification des problématiques de vie des remèdes minéraux et de leurs sels,

par un homéopathe hollandais : Jan SCHOLTEN. Celui-ci systématise les symptômes

comportementaux à partir des lignes et des colonnes des éléments de la Table de

Mendeleev :

1. Colonne 1 (Lithium -> Fr) … Dépendant comme un enfant / manque de

confiance en soi

2. Colonne 2 (Beryllium -> Ra) … Besoin d’encouragement et de protection

3. Colonne 3 (Scandium -> Ac) … Je ne sais pas si je veux, ni ou je vais

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4. Colonne 4 (Titanum -> Hf) … Je sais ce que je veux, j’y vais. Cela va-t-il

marcher ?

5. Colonne 5 (Vanadium -> Ta) … Je ne peux pas faire plus, je ne suis pas sûr du

résultat

6. Colonne 6 (Chromum -> W) … Je vais leur montrer, je cours le risque !

7. Colonne 7 (Manganum -> Re) … Renforcer, soutenir : jusqu’où je peux aller ?

8. Colonne 8 (Ferrum -> Os) … Mettre en valeur, faire face à l’opposition

9. Colonne 9 (Cobaltum -> Ir) … Échec ou succès, sens de la perfection

10. Colonne 10 (Niccolum -> Pt) … Je suis au top : il ne peut rien m’arriver !

11. Colonne 11 (Cuprum -> Au) … Me défendre pour rester en place

12. Colonne 12 (Zinc -> Hg) … Menace, vigilance constance et combat acharné

13. Colonne 13 (Alumina) … Attaques sévères, risque de lâcher

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14. Colonne 14 (Silicea -> Pb) … Rupture, la structure perd son efficacité

15. Colonne 15 (Phosphorus -> Bi) … Faiblesse, érosion de la structure

16. Colonne 16 (Sulfur -> Te) … J’ai tout perdu, je laisse filer

17. Colonne 17 (halogènes) … Trahison, tout s’effrite, la structure emprisonne

18. Colonne 18 (gaz rares) … Ni limites, ni structure, je ne suis plus là

……………………………………………………………….

1. 1er ligne (Hydrogenum -> He) … Exister

2. 2ème ligne (Lithium -> Néon) … Angoisse de perte, dépendance

3. 3ème ligne (Natrum -> Ar) … Conscience de soi, affirmer ses choix

4. 4ème ligne (Kalium -> Kr) … Sécurité, capacité à se protéger

5. 5ème ligne (Rubidium -> Xe) … Créativité et performance

6. 6ème ligne (Cesium -> Rn) … Responsabilités

7. 7ème ligne (Francium – ) … Accablé par le devoir et les responsabilités

B – La classification des principaux remèdes en fonctions des miasmes (nosodes)

selon une sorte de tableau des phases (vu plus haut) par un homéopathe indien :

Rajan SANKARAN. Aux trois miasmes découverts par Hahnemann, il a ajouté la

tuberculose, le cancer et la lèpre, et en aigu : la typhoïde, la malaria et les mycoses.

Par ailleurs, R. Sankaran considère sept niveaux d’expérience et montre comment un

homéopathe expérimenté peut, en s’appuyant sur les mots et gestes avec lesquels

nous décrivons nos symptômes, plonger dans nos sensations les plus intimes pour

comprendre quel animal, plante ou minéral « chante » en nous. Cette compréhension

permettrait de traiter le problème directement à la source. En prenant conscience de

cet « autre chant en nous », nous pourrions en diminuer l’impact négatif et trouver la

voie vers la guérison et la paix intérieure.

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C – L’homéopathie, c’est l’étude des relations entre les symptômes (provoqués – ou

présentés – maladies) et les remèdes. C’est un corpus de milliers de symptômes et de

remèdes où même les plus doués se perdront.

Symptômes ß à Remèdes

Pour pouvoir comprendre comment les remèdes s’articulent, il a fallu aller voir

« derrière les remèdes », leurs origines, constituants, etc… et « derrière les

symptômes » en précisant les régulations mises en défaut.

Chaque auteur d’une Matière médicale a choisi un angle particulier de présentation

de ces multiples symptômes. Il faut donc avoir plusieurs ouvrages (Kent, Voisin,

Kollitsch …) pour saisir les différents aspects des remèdes. De plus, si la plupart des

auteurs se contentent de l’ordre alphabétique, quelques uns se sont risqués à

regrouper les remèdes en familles (Kollitsch) ou en filières (Scholten).

Dans notre cas, nous nous sommes servis des outils d’analyse de la MTC et de la

psychologie du développement pour concevoir les logiques des relations dynamiques

qui expliquent comment les remèdes se complètent et se succèdent. Dans ce

« précis », nous ne développons que les aspects caractéristiques des polycrests

(remèdes à large spectre), les uns par rapport aux autres, vous laissant le soin de

chercher les détails des remèdes « satellites », dont chacun présente une action

particulière de ces polycrests. Pour ceux qui souhaitent approfondir ce type d’étude,

nous vous conseillons la lecture des 3 tomes de notre « trilogie homéopathique ».

La vision diathésique, destinée à mieux comprendre la dynamique et le sens des

évènements observés en clinique, est difficile à élaborer, car elle doit prendre en

compte deux forces constamment opposées :

1/ le potentiel inné (le génome – hérité – de l’individu) d’adaptation, plus ou moins

fragile, révélé en partie par les antécédents familiaux de diabète, d’allergie, de

rhumatisme, de goutte, d’hypercholestérolémie, etc.

2/ la somme des contraintes physiques et psychologiques qui vont s’appliquer sur ces

régulations au cours de la vie (surmenage, alimentation trop grasse ou trop sucrée,

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sédentarité, intoxication tabagique, alcool, infection chronique ou polyvaccination,

soucis, etc.…).

L’organisation interne de la MMH selon Françoise et J.Yves HENRY

Fig. 5 : La position des « 25 groupes de remèdes » dans les 5 éléments de la MTC

Reprenant les concepts de P. Kollitsch, de H.H. Reckeweg, de G. Henshaw, les logiques

de la médecine chinoise (MTC) et de la psychologie freudienne, nous avons pu

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développer des repères éclairants tant au niveau des mécanismes sous-tendant les

symptômes que dans les polarités et complémentarités des remèdes de la MMH.

En étudiant S. Freud, nous avons compris l’intérêt d’une approche sous trois angles

complémentaires :

Topique (polarités organiques – l’espace),

Economique (diathésique – le temps)

et Dynamique (modalités réactionnelles).

C’est un SAUT conceptuel !

Notre classification s’appuie sur le pentagramme des régulations la MTC, qui nous

paraît l’approche des macro-régulations la plus complète et la plus précise, car elle

permet d’expliquer les symptômes et modalités de chaque remède, dans une logique

de dysfonctions organiques, correspondant aux contraintes psychosomatiques et

vérifiée par la biologie sérique (BNS).

Nous utilisons ses 25 « familles thérapeutiques » (la 24ème étant dédoublée),

chacune étant centrée autour d’un anion ou cation de la table de Mendeleev. Il nous

a été facile de systématiser sa classification par rapport au pentagramme de la MTC :

• Les relations organiques : dans chaque pôle, les symptômes se réfèrent

respectivement, et préférentiellement, soit à la structure (YIN), soit au sang et

aux liquides organiques (XUE), soit à l’énergie (Qi), soit à la fonction (YANG).

• Les relations temporelles ou chronologiques : les pôles se nourrissant ou se

contrôlant les uns les autres, certains symptômes sont en lien avec des causes,

d’autres avec des conséquences. Les symptômes doivent être considérés

comme autant d’ajustements nécessaires pour l’homéostasie !

• La nature ou l’état : certains symptômes révèlent des situations de déficience

(rareté ou manque), de plénitude ou de vide. Ceci explique leurs modalités :

La modalité « aggravé par » (le mouvement, telle ou telle saveur, la soif, telle

ou telle émotion, etc.) fait référence à une plénitude (ou excès) de l’élément

correspondant. La modalité « amélioré par » indique quant à elle que

l’élément correspondant est en déficit ou manque.

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• l’expérience psychologique : chaque dysfonction d’un pôle correspond à une

souffrance résultant d’un trouble de la construction de la personnalité

narcissisme, oralité, analité, phallique, oedipe …).

• La vérification biologique : les BNS, utilisant les deux méthodes de W.

Henshaw et Pol Henry (que nous développons plus loin) objectivent les

niveaux des régulations principales du système organique, ainsi que les

contraintes externes à l’oeuvre.

L’avantage de cette approche est de pouvoir déduire, ou vérifier les différents

symptômes d’un remède en repérant sa position sur le Pentagramme et au sein de

chaque groupe de remèdes.

2/ L’approche économique : H. H. Reckeweg (cf. « L’homotoxicologie » – vue plus

haut), dans son « Tableau des phases » définit 6 stades évolutifs des fragilités

organiques, qui affinent parfaitement la description des trois diathèses

hahnemanniennes, réalisée un siècle auparavant :

• phases 1 et 2 —> PSORE = rougeurs (stagnation + inflammations)

• phases 3 et 4 —> SYCOSE = hypertrophies

• (humide = allergies ou sèche = acidose sur sécheresse)

• phases 5 et 6 —> LUÈSE = ulcérations (maladies organiques lésionnelles)

3/ L’approche dynamique : Françoise et J.Y. Henry (dans leur « M.M. diathésique »,

2009) décrivent, au sein de chacune des 24 « familles thérapeutiques », deux types

différents de remèdes :

1. des remèdes « réactionnels », qui s’opposent spécifiquement aux

« contraintes externes », que la MTC systématise en 6 types (feu/froid – vent/

chaleur – humidité/sècheresse)

2. des remèdes « de structure » qui vont compenser les « fragilités internes »

en mobilisant les cinq différents volumes des organes d’un pôle (eau, sang,

énergie, yang et lymphe).

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 34

Fig. 7 : Tableau des 275 remèdes principaux, classés selon leurs familles et leurs

polarités d’action : contraintes externes ou fragilités internes.

Le choix des dilutions dépendant de la nature du remède (toxique / alimentaire /

composant naturel du corps / nosode), de l’ancienneté et du type des troubles en

cause (hyper/hypo – structure ou fonction).

Ces avancées dans la compréhension des logiques internes de la MMH permettent

souvent, à l’aide de quelques questions simples, d’identifier les niveaux et le type de

souffrance organique, donc de choisir les remèdes susceptibles de les corriger

spécifiquement.

Cet abord psychologique, physiopathologique et biologique de la matière médicale a –

pour moi – relégué les répertoires classiques à un rôle secondaire. Je m’en sers

néanmoins pour chercher un symptôme rare, curieux, que rien ne justifie

logiquement. On confrontera alors les propositions du répertoire à la dysfonction

observée sur d’autres critères.

La MMH, qui met en perspective les informations supportées par les minéraux, les

végétaux et les animaux, interagissant sur notre mental et notre physiologie la plus

secrète, est devenue pour moi un outil unique et merveilleux d’exploration du vivant.

Si la répertorisation représentait ce qui se faisait de mieux en homéopathie au

19ème siècle. Elle semblait être l’outil idéal pour le choix logique du remède, mais

c’est seulement un outil : elle ne peut pas remplacer le sens clinique du praticien, ni

sa connaissance de la MMH, dont les logiques se sont affinées en un siècle.

A présent, elle reste utile dans certains cas, mais notre meilleure compréhension du

niveau et des mécanismes d’action des remèdes, relativise son utilité dans une

pratique de consultation courante.

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Chapitre 3

Le « symptôme homéopathique »

« Comme la plupart des découvertes scientifiques, l’homéopathie aura les raisonneurs

contre et les expérimentateurs pour elle. Souvenons-nous de cette parole de Saint

Paul : « Soumettez tout à l’épreuve et gardez ce qui est bon ». » P. Schmidt

Attention, certains termes ont des significations très différentes en allopathie

(médecine universitaire) et en homéopathie, ce qui peut conduire à de nombreuses

incohérences d’interprétation !

SYMPTOMES …

En allopathie, un symptôme est rattaché à une maladie qui le caractérise, on parle

alors de « symptôme pathognomonique », dans la triade :

Symptôme —> Maladie —> Traitement

(pathognomonique) (nosologiquement définie) (allopathique)

Un « symptôme homéopathique » décrit une caractéristique ou une modification de

comportement, particulière à ce patient et ne rentrant pas – la plupart du temps –

dans le cadre d’une maladie. Exemples : désir de sel, pieds froids, transpiration des

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mains, etc … Certains symptômes concernent l’apparition de troubles organiques

(ex. : sortie de verrues) ou de choix personnels (ex.: soucieux du salut de son âme). On

y trouve aussi beaucoup de modalités : amélioré à l’air frais, la tête couverte, aggravé

en mangeant du melon, etc … 64000 symptômes dans le répertoire de Kent ! Il ne

faut pas confondre vitesse et précipitation : de la même manière, il ne faut pas

confondre « prendre en compte un symptôme » et « soigner une maladie ».

Il me semble important d’insister sur le fait que l’approche homéopathique est une

approche holistique et que dans ce « holos » il y a tous les aspects, tous les

comportements, toutes les facettes de ce que l’humain peut faire et être. Et par

conséquent, il s’agit avant tout de décrire et d’observer, en amont et en dehors de

toute « application », c’est-à-dire de tout jugement. Et que chaque détail observé

peut être utile ou nocif, selon l’endroit où il se trouve dans le tout. Le soleil donne vie,

mais il la brûle aussi. La pluie nourrit et engloutit …. L’idée des équilibres qu’il faut

retrouver et l’idée de devoir mettre les choses de nouveau en rapport les unes avec

les autres devient un peu plus au devant de la scène sociale et politique, donc… les

homéopathes iraient dans le sens de l’histoire ?

Chaque symptôme devra être qualifié de la façon la plus précise possible, dans des

chapitres différents du répertoire si possible, exemple :

sensation .. piquante

modalité … amélioré par le froid

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localement … oedème

concomitance … anurie remède = Apis mel.

REMEDES …

En allopathie, le remède chimique vise à corriger les dysfonctions connues de la

maladie (traitement étiologique) ou au moins les symptômes gênants de celle-ci

(traitement symptomatique).

En homéopathie, on saute l’étape du diagnostic de maladie (c’est un principe de la

méthode) et on choisi un remède qui rassemblera dans sa pathogénésie (base de

données des symptômes homéopathiques observés lors d’expérimentations par prise

d’un remède homéopathique) le plus grand nombre de symptômes homéopathiques

observés chez le patient : cela s’appelle l’étape de répertorisation. Ce remède

(information de nature immatérielle pour les hautes dilutions) ne vise pas à faire

disparaître tel ou tel symptôme ou maladie, mais à corriger les fonctions de

régulation sus-jacentes (encore mal connues) à ces symptômes particuliers.

Pour expliciter un peu mieux ce processus compliqué, j’utiliserai l’image suivante : ce

travail d’investigation sur des points de repères comportementaux objectifs

s’apparente à ce que réalise les marins en croisière côtière : ils prennent le

relèvement (angle par rapport à la boussole) de divers amers (points remarquables

observables sur la côte), puis, ils reportent ces observations sur la carte. L’endroit où

les lignes se croisent indique la situation du navire !

Dans le répertoire, un symptôme homéopathique est en relation avec un certain

nombre de remèdes, chacun de ceux-ci ne sera considéré pour la prescription que si

sa pathogénésie comporte d’autres symptômes homéopathiques caractéristiques de

ce patient. Donc, en homéopathie, le remède (information) n’est caractéristique

d’aucun diagnostic nosologique (diagnostic de maladie) !

PLACEBO …

S. Hahnemann a inventé ce mot pour décrire l’effet du prescripteur sur le patient et

sa maladie. Dès 1810, il voyait les patients chaque jour, parfois pendant plusieurs

semaines (il appelait ça une « cure homéopathique ») chaque séance se terminait par

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la prise de granules neutres. Il ne donnait les granules actifs (le « remède ») que

quand il était sûr de l’indication et sans en avertir le patient, ce qui lui permettait

d’avoir une vision objective de l’effet de celui-ci.

Dans la recherche de nouvelles molécules, les allopathes (chimistes) font tout pour

évaluer l’impact du prescripteur dans la recherche de l’effet d’un nouveau remède. Ils

agissent même en double aveugle (les patients et les praticiens ne savent pas ce

qu’ils donnent – prennent) ! Dans la littérature scientifique actuelle, le mot placebo

est donc dévoyé de son sens premier. C’est la deuxième fois que je trouve un article

sur « l’inventeur du placebo » ! Selon ces auteurs, le découvreur de la méthode serait

Zola (1893) qui aurait pensé au placebo sans le nommer, avant le dr. Emile Coué au

20eme siècle qui (pour les allopathes) serait vraiment l’inventeur du mot placebo !

FAKE NEWS …

Dans la campagne actuelle qui vise à décrédibiliser l’homéopathie, les médias ont mis

en relation directe un symptôme avec la possibilité d’utiliser tel ou tel remède

homéopathique. C’est une erreur grossière : si le symptôme « épithélioma » (tumeur

de la peau) est au répertoire, les remèdes proposés ne vont bien entendu pas guérir

cette tumeur, qui nécessitera un traitement classique ! Mais, si le remède est bien

choisi, en croisant ce symptôme de modification corporelle avec d’autres (il en faut au

moins trois, c’est ce que l’on appelle le « trépied de Hering »), le patient se sentira

probablement globalement mieux et verra même peut-être disparaître des

symptômes gênants dont il n’avait même pas parlé à son thérapeute !

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Chapitre 4

Principe de la répertorisation

« La totalité des symptômes est la principale et la seule chose dont le médecin doit

s’occuper dans un cas morbide individuel quelconque, la seule qu’il ait a combattre

par le pouvoir de son art, afin de guérir la maladie et de la transformer en santé. » S.

Hahnemann (l’Organon).

Chacun d’entre nous a déjà fait de la répertorisation, probablement sans le savoir,

comme monsieur Jourdain faisait de la prose, en utilisant un moteur de recherche.

Les « algorithmes secrets » de Google ne sont rien d’autre en effet qu’un système

sophistiqué de répertorisation…

Nous avons vu que, pour apprendre la MMH, il faut mémoriser les symptômes

respectifs des remèdes. C’est une démarche d’ordre analytique à l’inverse de celle

requise lors d’une consultation homéopathique, laquelle vise à trouver le bon remède

(ou les bons remèdes ?) à partir des symptômes du patient, ce qui constitue une

démarche de type synthétique.

Apprendre la MM : Remède(s) —> Symptômes

Consultation : Symptômes —> Remède(s)

ANALYSE versus SYNTHÈSE

La connaissance et la maîtrise de la MMH, ainsi que l’expérience clinique, permettent

souvent de retrouver le ou les remèdes les mieux adaptés au patient. Lors d’une

consultation d’homéopathie, les symptômes du patient sont confrontés, dans le

cerveau de l’homéopathe, à la multitude des remèdes et au foisonnement de leurs

symptômes. Le cerveau de l’homéopathe opère ainsi une sorte de répertorisation (là-

aussi comme Monsieur Jourdain) en allant des symptômes vers le remède.

Le processus mental à l’œuvre lors d’une consultation homéopathique peut être

formalisé par une approche mathématique où le calcul matriciel s’est invité. La

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répertorisation homéopathique se prête en effet à un étonnant formalisme qui a

séduit nombre d’homéopathes (dits « unicistes ») pour lesquels elle constitue

le Graal de l’homéopathie…

 41

C’est le domaine des répertoires symptomatiques comme celui de J.T. Kent. Celui-ci

n’est ni le plus récent, ni le plus complet (64 000 symptômes par 800 remèdes quand

même !), mais c’est, historiquement et par sa diffusion, une référence internationale.

Première difficulté : les « entrées » = choix et valorisation des symptômes du malade

Les homéopathes valorisent les symptômes pour l’utilisation du répertoire, c’est à

dire qu’ils hiérarchisent ceux-ci en fonction de leurs caractères rares (net, inusité,

curieux, surprenant), puis des niveaux d’organisation auxquels ils se réfèrent

(psychologique, fonctionnel, organique), les symptômes psychologiques et

émotionnels ayant toujours une valeur discriminante supérieure.

Fig. 8 : Principe de classement par ordre de valeur décroissante, préconisé par J.T.

Kent lui-même :

1. symptôme étiologique (un seul : depuis que ?) … chagrin, colère …

2. symptômes psychoaffectifs : moral, anxiété, peurs, caractère, relations avec

l’entourage, sommeil et rêves … …

3. symptômes mentaux : intelligence, sensibilité, attention, mémoire, travail,

religion …

4. symptômes sexuels : désirs et attirances,

5. symptômes fonctionnels, de modalités : désirs alimentaires, périodes

d’aggravation, température, climat, concomitances …

6. symptômes somatiques : peau, ongles, mains, pieds, ORL, ophtalmologie,

cardiologie …

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Plus un symptôme est élevé dans cette classification, plus il a de chance d’être

significatif. Il est conseillé de ne garder que de trois (le « trépied » de HERING) à dix

symptômes, pris dans trois rubriques différentes (au moins).

En se rappelant qu’un symptôme a d’autant plus de valeur qu’il est : net, intense, en

augmentation ou en réapparition, ancien, habituel ou persistant, anormal, inusité,

curieux (l’anomalie peut résider dans l’absence d’un signe, ex. : absence de soif dans

la fièvre, absence de douleur dans un traumatisme), caractérisé par

une modalité particulière : circonstance d’aggravation ou d’amélioration (moment,

température, attitudes …).

Un symptôme a d’autant moins de valeur qu’il est normal, explicable (ex.: la fatigue

du matin après une nuit sans sommeil), vague, imprécis (ex.: mal de tête sans

modalité particulière). Ainsi, le symptôme « pleurer de joie » n’a de valeur que s’il

s’agit d’un homme vigoureux et psychologiquement solide.

Certains auteurs ont donnés un poids particulier au symptôme :

—> qui est le motif de la consultation : « Le dernier symptôme apparu, tant dans sa

localisation que dans sa sensation, est le meilleur guide pour la sélection du remède »

Boenninghausen.

—> symptôme général, s’il se vérifie aux différents niveaux sensoriel et local (Hering).

Exemple : le lait provoque chez le malade diarrhée, eczéma et migraine.

—> un symptôme prend du poids par la justaposition de deux signes apparemment

contradictoires. Exemple : frilosité et désir de grand air !

—> symptôme guide (« Key-note » en anglais). ce sont des signes caractéristiques

particuliers, rares et sans rapport avec la maladie dont se plaint le patient, qui les

croit de ce fait sans importance. Ces Key-Notes conduisent à un seul remède de la

matière médicale, comme une clef qui ne peut ouvrir qu’une seule serrure. Exemple :

— la constipation basse de Causticum, dont les selles passent mieux quand

le patient est en position debout !

— la tendance à répéter la fin de chaque question avant de répondre de

Baryta carbonica

— la « peur du vent » de Chamomilla

 43

Parfois, le patient est timide, confus, il a des difficultés à verbaliser ses émotions.

J’utilise alors un test non verbal de « choix des couleurs », mis au point en son temps

par Max Lüscher, que je développe sous une forme simplifiée dans mon petit livre :

« C’est dans la tête docteur ? » outils de prise en charge psychothérapique (édition

FFMI, 2022).

Mais surtout « un minimum de symptômes de valeur maximum ».

— Le degré d’anomalie du symptôme est une notion difficile à cerner. il faudra être le

plus précis possible. Exemple : diarrhée profuse, diarrhée liquide, diarrhée

impérieuse …

— Sa fréquence d’apparition de ce symptôme dans la pathogénésie. Les

homéopathes (et leurs éditeurs) ont choisi une méthode simple de quantification par

variation des caractères typographiques :

— en lettres grasses, les symptômes retrouvés chez la majorité des

expérimentateurs,

— en lettres moyennes, les symptômes retrouvés chez beaucoup

d’expérimentateurs,

— en lettres fines ou italiques, les symptômes retrouvés plus rarement.

Les homéopathes ont pris l’habitude de parler de « degrés ». Tel symptôme est

présent au troisième degré, au second degré …

Supposons que vous ayez sélectionné 10 symptômes. Regardez sur l’écran de votre

ordinateur : la présence d’un chiffre 3 dans la première colonne de Sulfur indique que

lors de l’expérimentation de Sulfur, ce symptôme est apparu chez la quasi totalité des

expérimentateurs. La présence de 0 dans une autre colonne indique que Sulfur n’a

jamais engendré ce symptôme.

J.T. KENT valorise l’effet de ces remèdes par rapport aux symptômes en trois degrés,

KNERR en 4 degrés, BOENNINGHAUSEN également, par contre, Léon RENARD ne

donne que 2 degrés.

Parmi les reproches que l’on peut faire à ce répertoire, on trouve bien sûr :

 44

1. des remèdes oubliés (par exemple dans le Kent, à la rubrique « pressé pour

tout ce que vous faites », il n’y a pas Argentum nitricum !),

2. ou au contraire des remèdes qui visiblement ne correspondent pas à ce

symptôme !

3. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est, dans la liste des remèdes proposés, le

mélange systématique de « remèdes d’états aigus – spécifiques des contraintes

externes » (ex.: Aconit) et de « remèdes de situations chroniques – spécifiques

des fragilités internes » (ex.: Thuya occ.).

Tous les utilisateurs de répertoires les annotent d’ailleurs sans cesse pour les

optimiser !

Autre dérive observé du répertoire : l’utilisation privilégiée par de nombreux

praticiens des modalités dans la recherche du remède. De notre point de vue, celles-

ci sont une sorte de « preuve par neuf » à utiliser que quand on a fait le choix du

remède sur des symptômes étiologiques, psychologiques ou fonctionnels.

Nous allons voir comment la répertorisation fonctionne et quelles sont ses

applications. Pour démythifier, nous allons la « disséquer ». Rassurez-vous, c’est

beaucoup plus simple que vous ne croyez… Nous en verrons ensuite les avantages, les

inconvénients, les biais et les limites. Enfin nous verrons quelques cas concrets de

répertorisation.

 45

La méthode de calcul : CONSTRUCTION D’UN RÉPERTOIRE

Un répertoire se construit à partir d’une ou de plusieurs MMH. Nous allons donc

construire un répertoire de symptômes (en nous référant au plus célèbre d’entre eux,

celui de Kent). Une Matière Médicale n’est rien d’autre qu’une liste de symptômes qui

correspondent à des remèdes. Les remèdes sont donc définis par leurs noms et par

l’ensemble de leurs symptômes. Si le symptôme se retrouve chez une majorité

d’expérimentateurs, on lui attribue un degré « fort », car caractéristique de l’action

du remède.

Pour « construire » un remède, par exemple Arsenicum album, nous faisons

la liste de ses symptômes :

Arsenicum album = {…[des centaines de symptômes !]…} dont (extraits):

• Problématique : incapable de se détendre !

• Psyché : sentiment permanent d’insécurité et agitation périphérique

• irritable le soir

• sensation de vide

• peur de l’échec

• incapable de prendre du recul

• exigeant au niveau du détail, jusqu’à se montrer avare et égoïste

• asthénie

• perte de poids

• douleur sourde dans le ventre

•flatulences

• diarrhée après avoir mangé des fruits

• démangeaisons brûlantes : eczéma, psoriasis

• brûlures des muqueuses : coryza, gastrite, colite, diarrhée…

• asthme sec

• Modalités : aggravé allongé

• aggravé par le froid, l’air froid

• aggravé par l’effort

• amélioré par les applications chaudes

• etc …

 46

Autre exemple :

Phosphorus = (des milliers de symptômes !} dont (extraits):

• Problématique : hypersensible -> confusion d’identité + clairvoyant -> « la

mission » (idéaliste impénitant)

• Psyché : éternel enfant

• aimable, exalté mais fragile (peurs), obsession de liberté, désire ne pas passer

inaperçu

• hémorragies

• vertiges

• ictère

• anémie

•fièvre avec faim canine

• Modalités : aggravé par le froid et les moindres petites choses

• etc …

Dernier exemple :

Lycopodium = [des centaines de symptômes !) dont (extraits):

• Problématique : complexe supériorité + manque de confiance en lui

• Psyché : hyperémotif totalement cérébralisé, conservatisme, préjugés

(décorations) et opportunisme (diplomatie-lacheté),

• pas de geste gratuit (avare) –> sorte de « petit chef scrupuleux »

• hypoacousie, surdité, hyper acousie…

• nez bouché, notamment la nuit

• hyperosmie

• etc …

… et ainsi de suite.

NB. Les trois remèdes précédents sont parmi les plus étudiés et utilisés : on a

l’habitude de les appeler des « polychrests » (étymologiquement « qui a beaucoup

d’usages »).

 47

Le plus souvent, une MMH présente les remèdes par ordre alphabétique :

Abies nigra, Abrotanum, (…) Zincum sulfuricum, … , Zingiber, Zizia aurea [espèce de

plantes de la famille des Apiacées, originaire du Nord de l’Amérique]. Mais cela n’a

pas toujours été le cas, notamment dans la première édition de la Materia Medica

Pura de S. Hahnemann soi-même …

Nous allons voir maintenant quelques exemples de remèdes avec leurs symptômes

structurés tirés du répertoire de Kent (en ne retenant pour simplifier que les degrés 2

et 3 [voir ci-dessous pour la définition du degré]). Les symptômes sont donc

maintenant regroupés :

Les cinq symptômes de Zizia aurea issus de sa pathogénésie et retenus pour

construire le répertoire de Kent en français (il n’y a pas de symptôme au degré 3 [fort]

pour Zizia aurea), sont :

Les 18 symptômes de Vespa crabo (hg) le frelon, retenus pour le répertoire de Kent

(degrés 2 et 3) sont :

 48

Abrotanum (na) comporte 6 symptômes chez Kollitsch, 22 symptômes chez

Germonprez, mais 49 symptômes dans le Kent (en ne retenant là encore que les

symptômes de degré au moins égal à 2). Voici la liste du Kent :

N.B.: les répertoires manipulent en pratique plus de symptômes que n’en contient

telle ou telle matière médicale, car ils compilent en général plusieurs matières

médicales. Il est difficile de dénombrer précisément les symptômes d’un remède

d’une MM donnée, car ils sont souvent rédigés de façon assez floue, noyés dans un

discours explicatif, et non pas simplement énumérés.

 49

Si l’on devait donner ici les symptômes de grands polychrestes comme Sulfur (8000

symptômes), Natrum muriaticum ou Phosphorus (4000 symptômes environ au

Kent), cela prendrait plusieurs pages …

Nous notons :

• Les « m » SYMPTÔMES possibles par Si (avec i variant de 1 à m) : « S » pour

« symptôme », et « i » pour indiquer qu’il existe beaucoup de symptômes, et

donc S1 pour le symptôme numéro 1, S2 pour le symptôme numéro 2, etc…

jusqu’au dernier (si tant est qu’il existe !) Sm pour le symptôme numéro m. Il

existe des milliers, voire des dizaines de milliers de symptômes et la liste ne

sera jamais close… : je ne crois pas qu’on puisse les mémoriser tous !… Le

répertoire de Kent manipule environ 64.000 symptômes !

• Les « n » REMÈDES par Rj (avec j variant de 1 à n) : avec « R » pour

« remède », et « j » parce que le « i » est déjà pris…, et donc R1 pour le

remède numéro 1, R2 pour le remède numéro 2, etc. jusqu’au dernier (si tant

est qu’il existe, mais il faut de toute façon en fixer un !), Rn pour le remède

numéro n. Le répertoire de Kent manipule environ 700 remèdes, mais on

dénombre dans la littérature actuelle plusieurs milliers de remèdes.

Voyons maintenant les trois opérations permettant de construire un répertoire :

concaténation, organisation et réduction.

• Concaténation : du point de vue clinique, un remède est une liste de

symptômes. D’un point de vue mathématique, c’est un ensemble de

symptômes. La réunion (ou « concaténation ») des symptômes de tous les

remèdes est une liste ou un ensemble. Cela revient à mettre bout à bout

toutes les listes de symptômes, pour tous les remèdes ; on obtient une (très

longue) liste brute de symptômes, dont certains apparaissent plusieurs fois.

• Organisation (ce terme peut ici être considéré comme une allusion directe à

l’agencement des organes dans l’organisme) :

Dans les MM, et pour chaque remède, les symptômes sont agencés de

différentes manières selon les auteurs (ce qui n’est pas sans dérouter les

novices…). Il est parfois extrêmement difficile de s’y retrouver : certaines MM

sont très pratiques, d’autres moins (en vrac souvent au 19ème siècle) … Pour

 50

ce qui est des répertoires, celui de Kent organise par exemple les symptômes

en Sections : Psychisme, Vertige, Tête, Yeux, Vision, Oreilles, Audition, Bouche,

…, Estomac, etc. (globalement de haut en bas, par systèmes fonctionnels, en

terminant par Sommeil, Frissons, Fièvre, Transpiration, Peau, Généralités).

Kent subordonne ainsi le physique au psychique, descend du général au

particulier, part de l’extrémité céphalique et va vers les extrémités. Cette

structuration, assez hétérogène, s’inspire en fait de la structure de la Materia

Medica Pura de Hahnemann, et reflète nettement une orientation

philosophique et une conception particulière de l’être humain. Elle est

discutable, mais elle fonctionne. Beaucoup d’auteurs ont proposé des

classements différents, mais aucun classement complètement satisfaisant n’a

encore vu le jour…

• Réduction : les symptômes identiques, ou considérés comme identiques ou

très proches, pour les remèdes qui les comportent sont identifiés, c’est-à-dire

repérés et fondus en un seul symptôme, par exemple :

– « douleur de la gorge aggravée en buvant chaud » : ce symptôme est considéré

comme commun à : apis., canth., guaj., lach., lycop., merc-i-f., phyt., spong. (ce peut

être par exemple le 3.519e symptôme de la matrice-colonne remèdes du répertoire)

De même :

– « douleur de la gorge améliorée en buvant chaud » : ce symptôme est considéré

comme commun à : alum., ars., calc-f., calc-p., cham., guare., hep., kali-bi., lyc., nux-v.,

rhus-t., sabad., sulph. (ce sera par exemple le 3.520e symptôme…)

N.B. : on voit que Lycopodium comporte deux symptômes contradictoires… Ce n’est

pas étonnant en homéopathie où l’inversion des effets est monnaie courante. L’effet

d’une substance est dit « hormétique » s’il s’inverse en fonction de la dose.

La liste brute résultant de la concaténation est donc structurée (organisée) puis

réduite : on agence les symptômes (voir ci-dessus « organisation ») et on ne garde

qu’un seul exemplaire de chaque occurrence (voir ci-dessous la phase de

 51

« réduction »). La liste résultante est plus petite (mais quand même encore très

longue) ; c’est un vaste ensemble de symptômes, que l’on dispose dans une colonne :

S1

S2

Si

Sm

… nous retrouvons ici nos Si, avec i variant de 1 à m, et m très grand (par exemple

16.000).

CONSTRUCTION DE LA MATRICE-COLONNE « REMÈDE » :

C’est un tableau de chiffres à m lignes et n colonnes. Pour chaque remède Rj, on

construit un tableau à m lignes et 1 colonne noté Rj (m,1) et appelé matrice-colonne

remède dont les coefficients sont définis de la façon suivante :

Pour chaque symptôme Sj (avec j variant de 1 à m) de la liste, on fait correspondre

une « valence » (c’est la valorisation) :

• – valence = 0 si le symptôme est absent de la pathogénésie du remède (aucun

expérimentateur n’a observé le symptôme).

– valence = 1 (ou degré « faible ») si le symptôme a été observé par l’un ou

quelques uns des expérimentateurs dans la pathogénésie du remède,

• – valence = 2 (ou degré « moyen ») si le symptôme est généralement

observé dans la pathogénésie du remède,

– valence = 3 (ou degré « fort ») si le symptôme est très marqué et/ou

indiscutable dans la pathogénésie du remède,

N.B.: l’intensité ou la pertinence d’un symptôme est différente suivant les remèdes.

Chaque remède possède ainsi, pour tel ou tel symptôme, une valence ou un degré

qui lui est propre (nous avons déjà rencontré la notion de degré : voir plus haut). Les

valences sont les coefficients de cette matrice-colonne remède.

Exemples de symptômes associés aux remèdes, en fonction de leurs valences (ou

« degrés ») extraits du répertoire de Kent :

 52

– À la section « Transpiration » alinéa « réveil, après » = transpiration après le réveil

(p. 1460, 21 remèdes) : Acon., Ant‑c., Ant‑t., Bryo., Carb‑an., Carb‑v., Chel., Chin.,

Con., Dig., Ferr., Gamb., Hyper., Mag‑s., Nux‑v., Phos‑ac., Phos., Phys., Samb., Sep.,

Sulf.

– Pour la « douleur de la gorge aggravée en buvant chaud » (p. 555, 8 remèdes) :

Apis., Canth., Guaj., Lach., Lyc., Merc‑i-f., Phyt., Spong.

– Pour la « douleur de la gorge améliorée en buvant chaud » (p. 555,

13 remèdes) : Alum., Ars., Calc‑f., calc‑p., cham., guare., hep., kali‑bi.,

lyc., nux‑v., rhus‑t., sabad., sulph.

– À la section « Audition » p. 388 (dans la version française du Kent traduite et

adaptée par Edouard Broussalian, éd. Roger Jollois, 1993) le symptôme

« Hypoacousie » (172 remèdes) : aeth., agar., agn., alet., all‑c., ambr., am‑c., am‑m.,

anac., ang., ant‑c., apis., arg‑m., arg‑n., arn., ars., asaf., asar., aster., aur., aur‑m.,

aur‑s., bapt., bar‑c., bar‑m., bell., bor., bov., bry., bufo., cact.,

calad., calc., calc‑p., cann‑i., caps., carb‑an., carb‑o., carb‑s., carb‑v., caust., cedr.,

cham., chel., chin., chin‑a., chin‑s., chlf., cic., cist., clem., cocc., coc‑c., coff., colch.,

coloc., com., con., cor‑r., croc., crot‑c., crot‑h., crot‑t., cupr., cycl., dig., dros.,

dulc., elaps., ferr., ferr‑ar., ferr‑i., ferr‑p., fl‑ac., form., gamb., gels., glon.,

graph., grat., guaj., guare., hep., hydr., hydr‑ac., hyos., ign., iod., ip., jatr., kali‑bi.,

kali‑br., kali‑c., kali‑chl., kali‑i., kali‑n., kali‑p., kali‑s., kalm., kreos., lach., lachn., lact.,

laur., led., lyc., mag‑c., mag‑m., mag‑p., mang., med., meny., meph., merc., merc‑i-r.,

merl., mez., mosch., mur‑ac., nat‑a., nat‑c., nat‑m., nat‑p., nicc., nit‑ac.,

nux‑m., nux‑v., olnd., onos., op., par., petr., ph‑ac., phos., phys., plat., plb.,

psor., puls., rheum., rhod., rhus‑t., ruta., sabad., sabin., sal‑ac., sars., sec.,

sel., sep., sil., spig., spong., squil., stann., staph., stram., sul‑ac., sul‑i., sulph., tab.,

tarax., tarent., tell., tep., ther., thuj., valer., verat., verb., viol‑o., zinc.

.

N.B.: on perçoit visuellement les degrés, ainsi :

• le remède Calcarea carbonica (calcaire de la couche moyenne de la coquille

d’huîtres) comporte ce symptôme [« Hypoacousie »] au degré fort (valence =

3)

 53

• le remède Spongia tosta (éponge torréfiée) comporte ce symptôme

[« Hypoacousie »] au degré moyen (valence = 2)

• le remède Aethusia Cynapium (la petite ciguë) comporte ce symptôme

[« Hypoacousie »] au degré faible (valence = 1)

• l’absence d’un remède dans la liste signifie que ce remède ne comporte pas le

symptôme correspondant (valence = 0)

En mettant côte à côte les n matrices-colonne « remèdes » à m lignes et 1 colonne

des n remèdes, on obtient une matrice à m lignes et n colonnes notée R(m,n), dite

matrice « répertoire » (c’est donc un tableau à m lignes et n colonnes) :

Les coefficients de cette matrice R(m,n) sont les valences ou degrés vi,j définis ci-

dessus. La matrice R(m,n) « répertoire » est donc un tableau de valences notées vi,j,

avec i variant de 1 à m pour les lignes, et j de 1 à n pour les colonnes.

Exemples de symptômes : Abiès Abrot. … Zincum

Aggravé par le thé … 2 0 0

Envie pressante d’aller à la selle … 0 1 1

Faiblesse des membres inférieurs … 0 0 3

Chaque ligne de la matrice R (m,n) reflète la présence ou l’absence du

symptôme Si dans les pathogénésies des remèdes correspondants : la

valence v1,j indique que le symptôme S1 existe (ou non) dans la pathogénésie du

remède Rj, la valence v2,j que le symptôme S2 existe (ou non) dans la pathogénésie

du remède Rj, et ainsi de suite jusqu’à vm,j pour le symptôme Sm (le 100.000e ?!…)

du remède Rj, et vm,n pour celui du tout dernier remède Rn.

Par exemple, le symptôme « Aggravé par le thé » est présent au degré moyen

(valence 2) dans la pathogénésie de Abies nigra, mais pas dans celle d’Abrotanum, ni

dans celle de Zincum metallicum (valence 0).

 54

Le symptôme « Envie pressante d’aller à la selle » est présent au degré faible dans les

pathogénésies de Abrotanum et de Zincum Metallicum, mais pas dans celle de Abies

Nigra.

CONSTRUCTION DE LA MATRICE-LIGNE « PATIENT »

Nous construisons enfin une matrice-ligne « patient » de la façon suivante :

Si le patient présente le symptôme S1 on écrit « 1 » à la position n°1 (sinon on écrit

« 0 »), s’il présente le symptôme S2 on écrit « 1 » à la position n°2 (sinon on écrit

« 0 »), etc. jusqu’au symptôme Sm. On obtient donc bien une matrice à 1 ligne

et m colonnes que l’on nomme P(1,m).

Supposons que nous ayons un patient qui présente {Symptômes du patient} =

{douleur de la gorge, à droite / douleur de la gorge aggravée en avalant / douleur de

la gorge améliorée par les boissons chaudes}

On aura donc par exemple : P (1,m) = (0, … 0, 1, 0, … 0, 1, 0, ……….0, 1, 0, …… 0)

Le reste est un jeu d’enfant…

On pose : P (1,m) x R (m,n) = U (1,n) (le produit d’une matrice à 1 ligne et m

colonnes par une matrice à m lignes et n colonnes est en effet une matrice à 1 ligne

et n colonnes ; la démonstration sort du cadre de ce cours, mais ne présente pas de

difficulté : consulter par exemple le site de Wikipedia consacré aux calcul matriciel).

Cette matrice U (1,n) (« « U » est une allusion transparente aux unicistes !) est donc

une matrice à 1 ligne et n colonnes (cf. les n remèdes) faisant apparaître pour chacun

des remèdes les sommes des valences des symptômes correspondant (non démontré

ici), et ce dans l’ordre des remèdes Rj.

La dernière opération est un tri par sommes décroissantes, plaçant au début de la

liste (c’est une nouvelle et dernière matrice à 1 ligne et n colonnes !) les remèdes qui

totalisent le plus de valences. LE remède qui totalise le score le plus élevé est celui

qui a le plus de chance de convenir au patient, mais rien n’interdit de jeter un coup

d’œil sur les suivants pour retenir en fin de compte celui (ou ceux) qui paraissent

convenir le mieux… L’homéopathe uniciste, lui, n’en retiendra qu’un (par définition !).

 55

En tout état de cause, une bonne connaissance de la MM et une expérience clinique

sont requises pour un bon diagnostic de remède (= trouver le simillimum).

EXEMPLE :

Pour notre patient, nous avons donc :

— Douleur de la gorge, à droite : Am‑c., Arg‑n., Bar‑m., Carb‑v., Guaj.6, iod., Kali‑p.,

Lycop., Meph., Merc‑i-f., Nicc., Phyt., Plat.

— Douleur de la gorge aggravée en avalant : Acon., Aesc., Alli., Alum., Ambr., Am‑c.,

Am‑m., Anan., Ant‑c., Ant‑t., Apis., Arg‑m., Arg‑n., Ars., arum‑t., Aur., Bad., Bar‑c.,

Bar‑m., Bell., Borax, Brom., Bry., Bufo., Calc., Calc‑p., Calc‑s., Camph., Canth., Caps.,

Carb‑ac., Carb‑an., Carb‑s., Carb‑v., Carcin., Cast., caust., Cham., Chel., Chin., Chin‑a.,

Cimic., Cinnb., Coff., Colch., Con., Cor‑r., Cupr‑a., Cycl., Dig., Dios., Dirc., Dros., Elaps.,

Ferr., Ferr‑ar., Ferr‑p., Fl‑ac., Form., Gels., Gins., Glon., graph., Grat., Ham., Hell.,

Hep., Hydr‑ac., Ign., Ind., Inul., Ip., Jug‑c., Kali‑ar., Kali‑bi., Kali‑c., Kali‑chl., Kali‑i.,

Kali‑n., Kali‑p., Kali‑s., Kreos., Lac‑c., Lac‑d., Lach., Laur., Led., Lyc., lyss., Mag‑c.,

Mag‑m., mag‑s., Mang., merc., Merc‑c., Merc‑cy., Merc‑i-f., Merc‑i-r., merl., Mez.,

Mill., Mur‑ac., Myric., Nat‑a., Nat‑c., Nat‑m., Nat‑p., Nat‑s., Nicc., Nit‑ac., Nux‑v.,

Oena., Onos., Op., Ox‑ac., Par., Petr., Ph‑ac., Phos., Phyt., Pic‑ac., Podo., Puls., Rhus‑t.,

Rumx., Ruta., Sabad., Sang., Sars., sep., sil., Staph., Stict., Stront., Sulf‑ac., Sul‑io.,

Sulph., Tab., tarent., Thuj., Verat., Zinc.

— Douleur de la gorge améliorée par les boissons chaudes : Alum., Ars., Calc‑f.,

Calc‑p., Cham., Guare., Hep., Kali‑bi., Lycop., Nux‑v., Rhus‑t., Sabad., Sulph.

Avec un minimum d’habitude (et un peu d’expérience) on voit rapidement que le

remède qui correspond le mieux est probablement Lycopodium, car il est présent

dans les trois symptômes au degré fort.

Et c’est ce que la répertorisation montre en effet, car la somme des valences est ici de

9 pour Lycopodium, 6 pour Arsenicum Album et Hepar Sulfur, etc …

 56

RESUMÉ

Les symptômes du répertoire renvoient aux différents remèdes qui les expriment

(rappelez-vous : une substance donnée provoque chez le sujet sain un certain

nombre de symptômes), en assignant pour chaque remède un degré ou

une valence (notée vi,j) qui traduit l’intensité et/ou le degré de fiabilité du symptôme

en question pour ce remède, tel qu’ils ont pu être observés dans les

différents provings (proving = expérimentation d’une substance sur des sujets

sains) : vi,j est la valence (ou le degré) du symptôme Si du remède Rj dans le

répertoire considéré.

La répertorisation est l’opération inverse de l’apprentissage de la MMH (voir au

début) :

• Apprentissage (Matière Médicale des remèdes) : Remède(s) —> Symptômes

• Répertorisation (symptômes d’un patient) : Symptômes —> Remède(s)

La construction du répertoire structure la MMH et facilite ainsi le diagnostic de

remède, mais elle imprime ce faisant une orientation spécifique au diagnostic : on

reproche ainsi (non sans raison) au répertoire de KENT de survaloriser les symptômes

psychiques ou sensoriels au détriment des symptômes physiques.

Les répertoires sont donc construits à partir d’une MM dont on organise les

symptômes en fonction d’un paradigme, ou d’un plan préétabli, d’une conception

philosophique et physiologique particulière. Ils ont donc une structure déterminée

(qui peut être considérée comme un « ordre interne » théorique abstrait qui, il faut

bien le reconnaître, s’oppose à l’ordre interne clinique concret de la MM (voir

1ère section).

La répertorisation permet de déterminer rapidement par calcul « LE » remède

correspondant le mieux au patient, d’où l’intérêt des unicistes pour cette méthode.

La répertorisation, longtemps effectuée à la main, est désormais l’apanage

de logiciels de répertorisation qui font donc appel au calcul matriciel (RAO ou

répertorisation assistée par ordinateur) : une fraction de seconde suffit là où il fallait

 57

plusieurs dizaines de minutes, voir plusieurs heures à la main pour « calculer » un

remède (c’est-à-dire effectuer une multiplication de matrices)… Certains logiciels de

répertorisation sont utilisables en ligne.

Troisième difficulté : les « sorties », choix des remèdes et des dilutions à utiliser

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

Cette méthode, qui a constitué au début du 20ème siècle le nec plus ultra de la

pratique homéopathique, a plusieurs défauts, ainsi :

1 — l’absence de distinction entre les symptômes chroniques et les symptômes aigus,

transitoires, que l’on peut attribuer au choc adaptatif.

2 — le fait que des remèdes polycrests à la riche pathogénie (ex. Sulfur, des milliers

de symptômes) masque systématiquement des remèdes pertinents, mais moins

expérimentés.

Avantages du répertoire :

• on peut pratiquement prendre en compte tous les symptômes possibles et

imaginables rapportés par les patients, même s’il n’est évidemment pas

possible de prétendre tous les guérir (mais cela n’empêche pas de les

traiter…) ;

 58

• on n’a pas besoin de connaître la MMH et en répertorisant, on apprend la

MMH !

Inconvénients :

• La répertorisation ne donne pas d’indication sur les dilutions à utiliser (hautes

ou basses ?)

• Elle ne permet pas de prendre en compte les oppositions :

◦ structure <–> fonction

◦ ou vide <–> plénitude

◦ et aigu <–> chronique

BIAIS ET LIMITES

• Pertinence des symptômes : la pertinence de certains symptômes est

discutable. Par exemple le symptôme « lâche souvent inconsciemment les

rênes en conduisant » (Abrotanum, degré moyen) se rencontre très rarement

de nos jours, mais le cas échéant, on pourrait quand même l’exploiter (en

transposant au volant de la voiture ?) !

De même pour le symptôme « insiste pour dire sa prière derrière la queue de

son cheval »… (Baryta carb. et Euphorbium officinale, degré faible).

• Biais de subjectivité : la subjectivité du praticien est son plus grand ennemi…

L’homéopathe peut évaluer l’intensité ou la pertinence d’un symptôme chez le

patient de manière très subjective, d’où la possibilité de manipuler,

consciemment ou non, le résultat de la répertorisation et lui faire dire ce que

l’on veut entendre…

• Biais des polychrestes, versus les « petits » remèdes. L’expérience montre

qu’en retenant plus de 6 à 8 symptômes, la répertorisation perd de son

intérêt, car on peut presque à volonté faire émerger n’importe quel grand

polychrest en discriminant les symptômes (N.B. : certains logiciels permettent

d’« éteindre » les polychrests qui émergent presque toujours dans une

répertorisation…). Mais qui peut prétendre à l’objectivité totale ?

 59

• La structuration du répertoire lui-même n’est jamais neutre : La matrice-

patient P(1,m) est éminemment subjective, car elle dépend du patient lui-

même (qui peut signaler ou non tel ou tel symptôme), du praticien, de la

finesse de ses observations et des symptômes finalement retenus.

A noter qu’il existe aussi une « répertorisation des formules chronologiques », c’est la

méthode de B. MURE et WOODWARD. On se sert ici de l’ordre dans lequel sont

apparus les symptômes lors des pathogénésies.

Ainsi, pour Carbolicum acidum, la formule est 2.1.5.7.3, ce qui signifie que lors de

l’expérimentation, les premiers symptômes à apparaitre furent ceux de l’appareil

digestif (2), puis vinrent ceux de la peau (1), etc …

Ainsi, le praticien homéopathe peut noter l’ordre d’apparition dans le temps des

symptômes pathologiques. Il trouvera alors une formule homéopathique qui le

conduira directement au remède nécessaire. C’est une méthode intéressante,

expérimentée sur 85 remèdes et actuellement peu utilisée.

 60

Chapitre 5

Notes de traduction du répertoire de Kent

« Si tu veux des perles, plonges dans la mer » (proverbe Kurde)

Ce sont des extraits des conférences de P. SCHMIDT sur les expressions du répertoire

de Kent qui sont difficiles à traduire. Ces remarques sont ici pour vous faire toucher

du doigt les difficultés rencontrées pour l’utilisation optimale de ce répertoire.

— « Vertigo, looking with eyes turned » – p. 100 : Certains ont compris qu’il s’agissait

des yeux révulsés. Non, c’est le vertige en regardant, avec les yeux tournés, en haut, a

droite ou a gauche. Il y a des vertiges en regardant en l’air. Vous devez toujours poser

cette question à vos malades. Certains malades ont un vertige en levant la tête pour

se raser. Il faut faire la différence entre la tête qui est levée ou bien les yeux qui sont

levés. Il y a des vertiges seulement en levant la tête et des vertiges en regardant en

l’air; il y a aussi des vertiges en regardant de côté en l’air : c’est un symptôme de

Spigelia, au 3° degré; c’est donc les yeux tournés à la fois en haut et de coté.

Vous avez aussi les gens qui ont des vertiges en regardant une vaste étendue : « fear

at a large plain » – page 100 – qui correspond au vertige sur une grande place ou au

bord de la mer: Sepia a cette caractéristique au petit degré; l’agoraphobie concerne

les places publiques.

Vous avez l’agoraphobie – page 43 – « fear of public places « ; mais nous n’avons pas

cette peur dans la rue lorsqu’il n’y a personne.

— « Pain occiput, drawing the eyes together » – page 163 : Douleur dans l’occiput

non pas en louchant, mais c’est une sensation que les yeux sont tirés, louchent en

convergence.

— « Onyx » – page 247 : C’est un abcès de la cornée

 61

— « Opacity punctuated » – page 247 : C’est une opacité ponctuée, comme un petit

point sur la cornée.

— « Vision feathery » – page 278 : vision comme des plumes ondulantes.

— « Discoloration concha » – page 287 – Vous retrouvez ce mot « concha » à

plusieurs endroits, pages 289″ 292, etc… : c’est la Conque, excavation profonde à la

partie moyenne du pavillon de l’oreille et non pas le pavillon. Elle est située entre

l’anthélix et le trou auriculaire.

— « Nose, smells, pin smoke » – page 342 – C’est l’odeur de la fumée de pins que l’on

a allumé.

— « Nose, squeaking sensation » – page 351 – Sensation de crissement, de

grincement.

— « Nose, discharge copious, with stuffing of head » – page 330 : C’est un symptôme

très important à souligner : c’est la tête prise, pleine, la tête-citrouille. Le malade

arrive avec l’air hébété, tout est pris, les yeux, les oreilles, le nez, la bouche; c’est la

tête truffée. Quand tout est bouché, c’est l’indication de Kalium-iod. ou de Nux-vom.;

mais quand ça coule, les yeux, le nez, les oreilles, c’est alors Fluoricum acidum qui a

cette caractéristique.

— « Nose, discoloration, yellow, saddle » – page 334 : Vous trouvez ce mot « saddle »

en plusieurs endroits : c’est la selle jaune sur le nez. En termes scientifiques, on

l’appelle la selle en « vespertillo »; c’est comme une chauve-souris étalée; on le

rencontre en particulier chez les femmes enceintes, c’est un chloasma.

— « Coryza, rose cold » – page 328 : c’est le rhume des roses, le rhume des malades

qui ne supportent pas les roses, comme d’autres ne supportent pas les foins, ou les

pommes …

— « Face, eruptions, confluent » – page 367: éruption confluente de la face.

 62

— « Face, eruption, rhus poisoning » – page 372 : C’est l’intoxication par le lierre

américain, le sumac vénéneux; quelquefois, il suffit que le vent souffle pour être

atteint par les émanations de cette plante. Ma belle-sœur a été prise alors qu’elle

marchait au bord de la route dans une forêt, le vent soufflait contre elle, elle a

souffert pendant trois mois d’une éruption à devenir à moitié folle ! Nous ne l’avons

heureusement pas chez nous. Quelquefois, comme c’est un assez joli petit arbrisseau,

il y a des jardinières qui le plantent dans des châteaux, des grandes villas; vous le

verrez contre les murs !, mais il faudra vous en méfier …

— « Face, eruption, vesicules, acrid » page 372 : il s’agit d’une éruption vésiculaire qui

est excoriante, qui brûle, qui est âcre.

— « Face, pain, mental foramen » – page 384 : c’est le trou mentonier de la mâchoire.

— « Face sordes on the lips » – page 392 : ce sont des fuliginosités. Ce terme se

trouve aussi a la page 419 : « Mouth, sordes under left cheek » . On le trouve aussi à

propos des dents : il s’agit alors d’un dépôt comme de petites algues vertes

semblables à cette mousse que l’on voit sur les étangs. Il ne s’agit pas des plaques de

leucoplasie que l’on trouve à « Mucous patches » .

Les sinus sont très mal indiqués dans le Répertoire de Kent. On les trouve mentionnés

à :

1. page 127 : « Heaviness forehead, frontal sinuses »

2. page 161 : « Pain forehead, middle,frontal sinuses from coryza chronic »

3. page 325 : « Catarrhe extends to frontal sinuses »

4. page 329 : « Coryza extending to frontal sinuses »

5. page 338 : « Fullness frontal sinuses from inflammation »

Le diagnostic de sinusite est un diagnostic qui se fait depuis trente ou quarante ans

seulement; mais autrefois, on n’avait pas encore la diaphanoscopie. C’est d’ailleurs

sans grande importance : ne donnez pas un remède sur un diagnostic de sinusite. Il

faudrait, dans ce cas, tenir compte plutôt des modalités: la couleur de l’écoulement,

le genre de douleur, l’odeur de l’écoulement, son apparence, épaisse, liquide, avec du

sang, etc … , toutes choses qui sont vivantes et que vous ne retrouverez pas sur le

 63

cadavre. Rappelez-vous que KENT insistait beaucoup sur les modalités des

écoulements qui valent presque des symptômes généraux.

— « Mouth, pain, drawing, palate, convulsive, extending to fauces » – page 412 :

fauces, c’est le gosier en général; il s’agit ici d’une douleur au palais irradiant en

arrière du gosier; c’est la partie postérieure de la gorge.

— « Mouth, taste, coopery, gold plates tastes » – page 423 : il s’agit des couronnes en

or ou des prothèses en or qui donnent un goût de cuivre.

— « Mouth, ulcers, biting » – page 428 : Ce sont des ulcères avec des douleurs

mordicantes dans l’ulcère, une sensation comme de petites morsures très fines,

comme des petits rats.

— « Mouth, darting out, tongue » – page 399 : En tirant la langue … J’ai vu hier une

malade de 82 ans qui a une langue qui n’en finit plus … elle a une langue d’au moins

treize centimètres, c’est la première fois que je vois cela ! J’ai vu aux Indes des

Hindous qui s’exercent à amincir leur langue, avec laquelle ils font des exercices très

poussés : ils peuvent la retourner deux fois comme une tranche de jambon; ou bien

ils la retournent et puis ils la passent derrière la luette pour aller se nettoyer le rhino-

pharynx; ils sont capables de replier la moitié de leur langue, comme une feuille …

c’est du véritable cirque !

— « Mouth, lame tongue » – page 407 : C’est la langue impotente, faible, sans forces,

déficiente. J’ai un malade qui a présenté ce symptôme, et qui me dit : Je ne peux pas

la diriger comme je veux dans ma bouche … C’est une sorte de parésie, d’impotence

fonctionnelle, de maladresse.

— « Mouth, pain tongue, burning » – page 411 : C’est la douleur brûlante de la

langue, la langue qui brûle, qu’il ne faut pas confondre avec « As if burnt » , comme si

elle avait été brûlée : c’est une des petites finesses de notre symptomatologie; ce

n’est pas du tout la même sensation.

 64

— « Teeth, craking when rubbing » – page 431 : Ce sont les dents qui font un bruit de

craquement, lorsqu’on les frotte les unes contre les autres. Ce n’est pas l’agacement

des dents « Feel as if on edge » , c’est un bruit spécial de crissement, de craquement.

— « Teeth, crawling » – page 431 : Ce mot a son sens habituel de repta­tion sur les

dents.

— « Throat, pain pressing, asunder » – page 462 : c’est une douleur disjoignante,

comme si la gorge s’écartait, se séparait, se déchirait.

— « Stomach, eructations, waterbrash » – page 497 : Faire un renvoi à « Heartburn »

qui est une sensation d’aigreur, de chaleur qui re­monte, tandis que « waterbrash » ,

c’est de l’eau, la gastrorrhée, ou gastromucorrhée de Reichmann. Le pyrosis, c’est

« Heartburn« , « waterbrash » , c’est de l’acide qui remonte de l’estomac, c’est une

régurgitation d’une gorgée acide. Quand c’est simplement de l’eau, vous avez

« Eructations of water » – page 497.

— « Stomach, slaking lime, sensation of » – page 526 : Sensation d’éteindre de la

chaux vive …

— « Rectum, constipation, from portal stasis » – page 608 : C’est la constipation, par

stase de la veine porte.

— « Urethra, chordee » – page 669: C’est l’érection douloureuse, incomplète dans la

blennorragie.

La cystite est à chercher à « inflammation de la vessie ». En ce qui concerne la

douleur, vous avez la douleur dans la vessie, au bas ­ventre, la douleur dans l’urètre et

au bout de l’urètre. Vous cherchez à « Bladder inflammation » , également à

« Tenesmus » et « Catarrh » . La dysurie est une difficulté d’uriner.

— « Urethra, clogged by pieces of coagulated mucus » – page 669 – l’urètre qui est

bouché par du mucus coagulé.

 65

— « Respiration, sobbing » – page 776 : C’est la respiration sanglotante.

— « Cough, sympathetic » – page 807 : Faire un renvoi à « heart » page 893 : c’est ce

que l’on appelle la toux sympathique chez les cardiaques. Cette petite rubrique m’a

été très utile, et je peux dire que le remède le plus important est ici « Naja »; c’est

vraiment un très bon remède, mieux que Lachesis, quand vous avez un cardiaque qui

tousse.

— « Cough, tedious » – page 807 : toux fatigante, harassante, énervante.

— « Back, eruptions, prickly heat » – page 889 : c’est une éruption avec sensation de

chaleur formicante.

— « Back, pain, tearing, extending in a circle to linea alba » – page 943 : c’est une

douleur déchirante, s’étendant du dos autour du tronc jusqu’à la ligne blanche en

avant de l’abdomen.

— « Extremities, abces, upper limbs, after dissecting wounds » – page 952 : c’est un

abcès, après débridement d’une plaie.

.

— « Extremities, bursae » – page 954 : Il s’agit des bourses synoviales; à « wrist », le

poignet, il faut ajouter Bovista au 3ème degré. Comparer cette rubrique avec

« Ganglion on wrist » – page 1009.

— « Extremities, dragging » – page 984 : Il s’agit des personnes qui trainent la jambe

en marchant.

— « Extremities, fuzziness » – page 1009 : Sensation de crêpage, de frisottement, de

moutonnement.

.

— « Extremities, walking, gressua gallinaceus et gressus vaccinus » page 1223 : Il

s’agit de la démarche des poulets qui se dandinent en marchant, et de celle des

bovidés qui marchent en avançant une épaule d’abord, puis l’autre.

 66

— « Extremities, milk leg » – page 1033 : C’est la « phlegmatia alba dolens », la

phlébite.

— « Extremities, swelling wrist, bursa like » – page 1197 : kyste synovial.

— « Skin, biting » – page 1303 : C’est une peau cuisante; « burning « , c’est la peau

brûlante avec en même temps une sensation de mordication.

— « Skin, indented » – page 1326 : Signe du godet à la pression.

— « Skin, ulcers, ulcers like salt rheum » – page 1337 : eczéma chronique fissuraire.

— « Chill beginning in scrobiculum cordis » – page 1264 : frisson qui débute à

l’épigastre.

— « Fever, dry heat, with spasmodic gagging » – page 1286 : fièvre sèche, sans

sueurs, avec haut-le-cœur.

— « Fever, intermittent, spoiled » – page 1288: Faire un renvoi aux pages 1282 et

1397; il s’agit des fièvres intermittentes droguées par la quinine ou autres produits

suppressifs allopathiques.

— « Generalities, China » – page 1347 : Il s’agit des suites de l’absorption d’écorce de

quinquina (ou de Quinine / Hydroxychloroquine).

— « Generalities, wounds, dissecting » – page 1422 : c’est la piqûre anatomique du

chirurgien.

 67

Chapitre 6

Autres méthodes de répertorisation homéopathique

Depuis S. Hahnemann, nombreux ont été les cliniciens qui ont suivi la voie tracée par

le maître : tout a été codifié, classé, inscrit, et nous ne pouvons qu’avoir respect et

reconnaissance pour tous ceux qui ont participé depuis deux siècles à cet énorme

travail qui constitue la « base de faits » homéopathique. Mais, si ce patrimoine

rassemble les homéopathes à travers le monde, les philosophies divergent

sensiblement dès qu’il s’agit d’en définir les protocoles d’exploitation. Outre la

répertorisation kentiste, on peut en distinguer trois principales tendances :

1/ Niveau de la pensée concrète : les répertoires nosologiques

Ils indiquent pour chaque « maladie » les remèdes les plus susceptibles d’être

prescrits. Ils sont nombreux et de valeur inégale. C’est l’outil préféré

des homéopathes pluralistes qui ont une démarche qui n’est pas très éloignée de

l’allopathie : à défaut de parvenir à organiser le tableau clinique, chaque symptôme a

son remède ! Ils espèrent ainsi corriger successivement les différents aspects d’une

dysfonction qu’ils n’ont pas réussi à mettre en évidence ?! Or, force est de constater

que dès que l’on agit sur un symptôme sans en comprendre le sens, on perd ce fragile

« fil d’Ariane » qui aurait pu vous mener à la solution globale du problème.

 68

Fig. 9 : Dessin didactique naïf d’un répertoire nosologique

 69

2/ Niveau de l’organisation fonctionnelle : les répertoires synthétiques

Les symptômes de chaque remède peuvent être compris comme l’expression à

différents niveaux du même type de dysfonction. C’est la pensée de C.

Boenninghausen, confrère botaniste, contemporain et ami d’Hahnemann, qui met

ainsi en valeur le « génie des remèdes ».

Cette philosophie de la pratique de l’homéopathie est originale, car il considère qu’il

est possible qu’un remède ayant 6000 symptômes pathogénétiques par exemple,

puisse se réduire à cinq ou six mots-clefs traduisant son génie thérapeutique propre

(exemple : Sulfur = stagnation / chaleur localisée).

Dans cette optique : « le dernier symptôme apparu, tant dans sa localisation que dans

sa sensation, est le meilleur guide pour la sélection du remède » . Il n’existe donc

qu’une différence de degré et non de nature entre les symptômes.

 70

Ce point de vue synthétique, fut repris et développée par C.M. Boger. Son répertoire,

publié en 1931 aux USA, comprend 224 remèdes caractérisés par environ 2 700 mots-

clefs cliniques et une classification de l’action organique de chaque remède. Cette

approche originale va conduire à modifier considérablement le premier temps de la

consultation : inutile de remonter loin dans le temps, le praticien peut résumer son

interrogatoire en quelques questions :

– Depuis quand ? … Circonstances d’apparition : après un bain froid, une chute, un

stress …

– Comment ? … Sensations (brûlures, enflures, sécrétions, etc ..), ce que la personne

ressent

– Où ? … Localisation objective (point d’impact du trouble, faire préciser le lieu et la

profondeur) et subjective (irradiations des douleurs)

– Quand ? … Modalités : toutes les conditions modifiant, augmentant ou diminuant

les sensations ressenties par le sujet (ex.: influences météorologiques, le mouvement,

la chaleur, positions, le rythme sur les 24 heures, etc ..)

– Avec quoi ? … Signes concomitants : alternances (irritabilité, peur, tristesse, etc..),

symptômes curieux, bizarres, que la physiologie ne permet pas d’expliquer, ils sont à

rechercher avec soins car ils caractérisent le malade. Exemple : sciatique améliorée

en urinant, crampe abdominale après vexation …

Cette technique, s’avère rapide (pas de symptômes compliqués à retenir), simple

(l’étude d’un cas sur dossier est même parfois possible) et néanmoins performante,

dès qu’il s’agit d’un état aigu ou d’une lésion organique.

C.M. Boger a rassemblé le travail de Boenninghausen et son propre travail dans « Le

répertoire de Boger-Boenninghausen ». Boger a également publié deux autres

répertoires : la « Clé synoptique » et « L’analyse générale ».

 71

Un petit répertoire, celui de R. Séror, est basé sur le répertoire de Boger :

http://www.homeoint.org/seror/seror_homeocible/pages/339.html

 72

3/ Niveau de l’analyse systémique : le répertoire diathésique « SYNTHESE »

Dès le début, le praticien qui utilise le répertoire enrage du temps perdu et des

errances de la méthode. Choisir parmi les 64 000 symptômes du Kent est désespérant

pour le débutant. L’expérience prouve que, livrés à eux-mêmes, la majorité des

confrères baisse les bras.

Notre programme SYNTHESE comporte trois avancées :

A/ La première, déterminante, fut la mise au point d’un auto-questionnaire : par le

biais d’une arborescence logique, le patient élimine toutes les rubriques ne

convenant pas et développe au contraire celles qui le concerne. Le médecin récupère

alors les conclusions et n’a plus qu’à faire la synthèse du cas !

Nous avons adapté cette méthode à un auto-questionnaire arborisé papier (ou

informatique) des 500 symptômes arborisés, qui me paraissaient les plus intéressants

(une douzaine de pages). Les 500 symptômes utilisés sont regroupés autour d’une

soixantaine de « mots-clefs cliniques » ce qui permet d’être systématique avec un

gain de temps considérable : le praticien n’a plus qu’à contrôler avec son patient les

symptômes retenus. La façon dont le patient rempli seul l’autoquestionnaire est déjà

un symptôme en soi : angoissé et perfectionniste, brouillon, hésitant ou confus …

Fig. 10 : : Arborisation des questions de SYNTHESE

 73

Pour qu’un symptôme soit utile dans cette optique, il faut :

1/ qu’il ne soit pas trop rare : « insiste pour se mettre à genoux derrière la queue de

son cheval pour prier » est un symptôme que Kent à relevé et classé au chapitre

« maladies mentales ». Je doute qu’un quelconque confrère de ce siècle puisse

l’observer à nouveau,

2/ qu’il soit suffisamment précis : le chapitre « douleurs » contient des pages entières

de descriptions qui font irrésistiblement penser au personnage du docteur Knock :

« Est ce que ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?! ». De telles subtilités

symptomatiques ont été développées par les confrères des siècles passés, car ils

n’avaient que ça comme élément objectif (le tensiomètre et le stéthoscope ont été

inventés bien après).

3/ qu’il soit suffisamment discriminant : certains symptômes (par exemple

« rhumatismes aggravés par l’humidité » comportent tellement de remèdes qu’ils ne

font pas avancer le choix.

Après quelques mois de rodage, et devant le gain de temps considérable que

procurait la méthode (le médecin n’avait plus qu’à contrôler avec le patient les

symptômes retenus lors du travail effectué en salle d’attente), un de mes amis et

élève fit de ce travail sa thèse de doctorat.

Les 500 symptômes utilisés sont donc regroupées autour d’une soixantaine de

« mots-clefs cliniques » à polarité organique, ce qui suffit la plupart du temps à

préciser le type et le niveau du problème, donc les remèdes utilisables, hiérarchisés

selon leur type d’action et leur complémentarité (classification de P. Kollitsch).

B/ De plus, dès les années 1950, les concepts de la MTC firent largement leur

apparition en occident. Nous avons donc organisé ces symptômes logiquement

autour des cinq grandes fonctions organiques, des notions « d’insuffisance, de vide et

de plénitude », de l’interpénétration des structures et des fonctions. Toutes ces

notions ont permis d’optimiser le questionnaire et de codifier la hiérarchie des

 74

remèdes (cf. les 24 familles thérapeutiques de P. Kollitsch). C’est donc avec un œil

nouveau que le processus de la répertorisation fut remis en question, de la

valorisation des symptômes au choix des remèdes lors de la prescription, en insistant

sur les points particuliers de l’approche diathésique :

1/ un axe organique … quel est l’organe en cause ? (cf. les cinq pôles organiques et

leurs régulations)

2/ un axe évolutif … stade et type de la dysfonction ?

1. de stagnation-chaleur … stade 1 et 2 de H.H. Reckeweg

2. lymphoïde … stade 3 et 4 de Reckeweg

3. de sécheresse-feu … stade 5 et 6 de Reckeweg

3/ un axe diathésique … symptôme aigu ou chronique (lié au niveau de l’atteinte :

structure – fonction, sang – énergie), expression d’une plénitude, d’une insuffisance

ou d’un vide du pôle organique en cause.

C/ une logique thérapeutique … le difficile choix des remèdes :

Rien n’empêche, en théorie, de construire, pour chaque malade, un tableau

comportant des dizaines de symptômes et tous les remèdes connus à ce jour.

L’expérience montre qu’une fois classés selon leur poids, on retrouve dans les vingt

premières places la plupart des Polycrests (« Ces remèdes dont les symptômes sont

analogues avec une des maladies dont l’homme est le plus fréquemment atteint » S.

Hahnemann). Ces remèdes ont été beaucoup expérimentés : ils ont chacun plus de

1000 symptômes, alors que des centaines d’autres remèdes en ont moins de 500.

Rien ne nous permet à priori d’affirmer que la guérison de chaque malade doit passer

par la prescription d’un polycrest : c’est un peu l’histoire de l’arbre qui cache la

forêt !

Pour éviter cet écueil, notre logiciel SYNTHESE effectue une triple répertorisation

dont les résultats vous sont présentés sous forme de trois grilles :

 75

1. La première hiérarchisant les plus actifs des Polycrests (sur les 25 proposés

par P. Kollitsch),

2. La seconde liste est composée des 200 premiers remèdes Satellites de la MM

(avec la référence de la famille thérapeutique à laquelle chacun appartient).

Remèdes d’action peut-être plus limitée, mais souvent très efficaces sur

certains des symptômes dont est venu se plaindre votre malade.

3. La troisième, présente les plus actifs des Nosodes et Stock-nosodes, qui se

révéleront utiles pour une éventuelle situation de vide d’un élément (la

« levée des barrages » des auteurs classiques).

Répertoriser pour choisir des remèdes complexes ?

C’est possible et je crois avoir été le premier à la mettre au point sur le vieux

programme SYNTHESE : Il faut utiliser les résultats de la répertorisation classique, sur

laquelle on gardera les 8 ou 10 premiers remèdes choisis. Puis l’ordinateur

répertorise dans les complexes utilisables (compendium des laboratoire Heel,

Reckeweg ou Weleda) ceux qui contiennent le plus de ces remèdes.

Sans utiliser un programme spécifique, vous pouvez faire de même dans des

situations aiguës : recherchez dans nos 50 formules simples de CHU (complexes

homéopathiques d’urgence – Pharmacie des Bergues à Genève) celles qui

contiennent les premiers remèdes de votre répertorisation. Ces formules réalisent

une synergie intéressante.

Exemple : Résultat d’une répertorisation d’une patient cervicalgique : Sepia, Nux

vomica, Arnica, Lachnantes, Silicea, Actea racem., Gelsemium et Bryonia alba. Le

complexe « Actea composé » qui rassemble Actea racem. + Bryonia albą +

Lachnanthes présente une synergie qui couvre bien le cas clinique. Ultérieurement,

on pourra se poser la question d’un remède constitutionnel, Sepia par exemple ?

 76

Chapitre 7

L’approche systémique du symptôme

Au fil de ma pratique homéopathique, j’ai mis au point un questionnaire de 500

questions environ, à partir des symptômes du Kent, des mots-clefs du Boger, des

répertoires nosologiques (comme celui de Voisin) et de celui de Montbesson (pour

les symptômes dentaires… Ces symptômes sont en matrice avec 300 remèdes

environ, organisés en trois groupes : polycrests, satellites, nosodes et stock-nosodes.

Certains trouveront ce questionnaire hétéroclite, mais en pratique, il permet de

balayer logiquement les aspects psychologiques, fonctionnels et organiques les plus

souvent observés au cabinet.

Ce travail a d’ailleurs servi de base à la thèse de doctorat en médecine de mon jeune

confrère étudiant homéopathe Michel Tourasse : « L’auto-questionnaire arborescent

dans la sélection informatique du remède homéopathique » à Marseille en 1983.

Les tendances de l’arborescence vous permettront en outre d’orienter votre

recherche du dysfonctionnement organique qui doit sous-tendre votre quête du

similimum (cf. nos travaux d’homéopathie diathésique).

Interroger un patient de façon systématique par un auto-questionnaire permet en

outre de faire des comparaisons systématiques extrêmement riches :

– d’un malade à l’autre, avec des symptômes différents

– des remèdes identiques, pour des symptômes différents

– pour un même malade, d’une consultation à l’autre.

Grâce à cette analyse symptomatique comparative, le médecin progressera dans la

connaissance de la physiopathologie et de la matière médicale homéopathique.

Lorsqu’un symptôme vous parait discriminant et qu’il n’est pas dans la liste, n’hésitez

pas à le chercher dans un répertoire plus complet.

 77

Je vous conseille de ne pas choisir plus de 5 à 6 symptômes – ou mots-clefs cliniques

– et si possible dans des sphères différentes.

Liste des mots-clefs et symptômes du répertoire Synergie :

L’utilisation de ce questionnaire est simple, mais ATTENTION : recherchez

uniquement les réactions qui vous caractérisent profondément, or celles-ci sont les

phrases qui, lorsque vous les lirez, vous feront dire : « Çà, c’est tout moi ! » . Autant

dire que si une phrase vous fait hésiter, réfléchir, qu’elle vous pose des problèmes

pour répondre, vous devez l’éliminer sans hésiter. Vous n’avez donc pas besoin de

vous creuser la tête devant chaque phrase pour savoir si vous allez la retenir : si vous

hésitez, vous éliminez.

Mot-clef clinique ou Symptôme personnalisé / exemples de remèdes

Sexe (peu discriminant, quoi que …)

001 Un homme Sulfur, Lycopodium, Nux vom …

002 Une femme Lachesis, Pulsatilla, Sepia …

003 … en cours de grossesse Actea racem., Sepia …

Poids / taille / âge

004 Vous êtes trop gros Baryta carb., Sulfur, Graphites …

005 Votre poids a diminué (malgré un appétit normal) Iodum, Natrum mur. …

006 Un enfant, un bébé Calcarea carb., Chamomilla, Pulsatilla …

007 Un teen-ager (puberté, jeunesse) Natrum mur., Palladium, Phosphorus …

008 Vieillesse, sénilité Baryta carb., Carbo veg., Plumbum …

Frilosité / fatigue

009 Frileux (et aggravé par le froid) Aurum, Hepar, Psorinum, Silicea …

010 … et aggravé tête nue (= préfère porter un chapeau) Nux vom. …

011 Asthénie (fatigue non améliorée par le repos) Calc. carb., Stannum …

012 Aversion pour le travail, l’effort physique aggrave Calc. carb., China …

013 … pour le travail intellectuel, l’effort mental aggrave Zincum …

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014 Les faiblesses surviennent sans raison apparente (lipothymies ?) China …

015 … surviennent le jour (hypo TA ?) Am. carb., Stannum …

016 … après exercice mental Cuprum, Sulfur, Kalium brom …

017 … surviennent la nuit Carbo veg., Silicea …

018 … dans une chambre chaude Graphites, Iodum, Lachesis …

019 Le grand air améliore ces faiblesses Argentum ntric., Manganum …

020 Anémié, pâle Ars. alb., Carbo veg., China, Ferr. phos …

021 … après hémorragies China, Ferrum met., Carbo veg. …

022 Congestif (congestion veineuse chronique = tempérament sanguin)

Aurum, Sulfur, Kalium carb. …

023 Acrocyanose (symptôme intéressant surtout les lèvres et extrémités)

Arnica, Lachesis, Plumbum, Pulsatilla ..

Stagnation

024 Varices (ou stripping récent ?) Arnica, Calc. fluor., Hamamelis, Puls. …

025 Œdèmes Acetic acid., Apis, Colchicum, Digitalis …

026 Cellulite Aesculus, Natrum mur., Pulsatilla, Thuya ..

027 Acrocyanose (syndrome de Raynaud / engelures) Lachesis, Plumbum …

028 Phlébite et périphlébite Calc. fluor., Lachesis, Pulsatilla, Vipera …

029 Ulcères variqueux Carbo veg., Fluoricum acid., Hamamelis …

030 Paresthésies (fourmillements) Agaricus, Gnaphal., Phosph., Zincum ..

Chaleur : il a de la fièvre

031 Le malade a soif et il est agité Arsenicum, Chamomilla, Phosp., Zincum

032 … il a des courbatures Arnica, Eupatorium, Rhus tox. …

033 … il est abattu, sa peau est moite (vide à l’externe) Belladonna …

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034 … il est abattu, sa peau est sèche (plénitude à l’externe) Bryonia …

035 Le malade n’a pas soif Apis, Arnica, Gelsemium, Pulsatilla …

036 Fièvre avec frissons Ars. alb., Bell., China, Phos., Zincum …

037 Fièvre avec diarrhée Acetic. ac., Ars. alb., Baptisia, Camph. …

Il a mal : où se situent les douleurs ?

038 Douleurs localisées en de petites places, à des endroits précis

Kalium bich, Ignatia, Lilium tigr., Oxalicum acid. …

039 Douleurs qui passent d’un endroit à l’autre, elles ne sont pas fixes

Aurum, Kalium bich., Kalium sulf., Ledum pal. …

040 Douleurs brûlantes améliorées par la chaleur Arsenic., Phosph. …

041 … améliorées par les applications froides Aescul., Iodum …

042 Absence de douleurs (dans des maux habituellement douloureux)

Cocculus, Opium, Plumbum, Stramonium …

Dynamique de ces douleurs ?

043 Elles arrivent petit à petit et disparaissent de même Stannum, Platina, Lues.

044 Elles arrivent petit à petit et disparaissent brusquement Sulf. acid.

045 C’est l’inverse : elles arrivent brusquement et disparaissent petit à petit

Calc. carb., Pulsat., Berberis, Fluor. ac. …

046 Elles arrivent d’un coup et disparaissent aussi brusquement. Colocynthis

Mouvements, positions et latéralités

047 Le fait de bouger la partie malade aggrave Arnica, Bryonia, Spigelia …

048 C’est au début des mouvements (problème de dérouillage) … après mieux

Causticum, Lycop., Rhododendron, Rhus tox. ..

049 … au contraire, après le mouvement, cela va plus mal Ars. alb. …

Quand vous avez mal quelque part :

050 Appuyer sur l’endroit douloureux, aggrave Baryta carb., Calc. carb., Puls.

051 … cela soulage Bryonia, Mag. phos., Nat. carb.

D’ordinaire, les troubles siègent plutôt de quel coté ?

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052 Du côté droit Apis, Bryonia, Lycopodium …

053 Du côté gauche Capsicum, Lachesis, Sulfur …

054 Ils passent d’un côté à l’autre Iris vers., Lac can., Sepia …

055 Céphalée occipitale Actea rac., Nux vom., Rhus tox. …

056 … au sommet du crâne (vertex) Actea racem., Ignatia, Cactus …

057 … au-dessus de l’œil droit Chelid., Sanguin., Sepia …

058 … au-dessus de l’œil gauche Bryonia, Lachesis, Spigelia …

059 avec battements, pulsations Aconit, Belladonna, Lachesis …

060 Névralgie faciale, douleur au visage Cham., Hypericum, Kalmia …

Réflexes

061 Hyper-réflectif Actea racem., Nux vom …

062 Hypotonie musculaire (faiblesse parétique) Cobaltum, Menyanthes

063 Maladresse des mains Helleborus, Ignatia, Natrum mur.

064 Paralysie faciale Aconit, Causticum, Plumbum ..

Symptômes rattachés au « pôle métabolique » (Foie/VB):

Emotions

065 Hypersensible aux émotions Arsenic., Pulsatilla, Passiflora …

066 Malade suite d’une émotion, une MAUVAISE NOUVELLE

Causticum, Coffea, Gelsemium, ..

067 … une déception, quelque chose ou quelqu’un vous a déçu Ignatia …

068 … d’un deuil, d’un chagrin Causticum, Lachesis, Nat. mur. …

069 … suite d’un chagrin d’amour ?

Aurum, Calc. phos., Ignatia, Lachesis, Phos. acid. …

070 Malade suite d’une CONTRARIETE, on vous a fait des reproches (vexation)

Colocynthis, Ignatia, Nux vom., Opium, Staphysagria …

071 Vos troubles sont apparus à la suite d’une COLERE Colocynthis, Nux vom. ..

072 … que vous n’avez pas pu exprimer, une colère rentrée Staphysagria …

073 Timide (a facilement le trac) Baryta carb., Gelsemium …

074 Emotif, sursaute facilement, pour des riens Pulsatilla, Stramonium …

075 Vous êtes facilement en colère si on vous contredit Aurum, Lachesis …

076 Quand vous êtes en colère, vous devenez violent, grossier Nux vom. …

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077 Si l’on cherche à vous calmer, cela vous irrite encore plus Ignatia amara

Hémorroïdes

078 Vous souffrez d’hémorroïdes externes Kalium carb., Lachesis, Sulfur …

079 Vous avez une fissure anale Nitric. acid., Ratanhia, Sepia …

080 Fistule anale (chronique) Carbo veg., Fluoricum acid. …

Tendino-musculaire

081 Crampes musculaires Cuprum, Nux vom., Platina …

082 Entorses fréquentes, foulures Calc. carb., Calc. fluor., Ruta …

083 Périarthrite scapulo-humérale (PSH) Chelid., Ferrum met., Rhus …

084 Tennis elbow Phytolacca, Rhus tox., Ruta …

Ongles (sang du foie):

085 Ongles cassants Calc. fluor., Graphites, Silicea ..

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Œil / vision

086 Conjonctivite (= œil rouge) Arg. nitric., Bellad., Euphrasia…

087 Orgelets fréquents (= pus) Aurum met., Pulsatilla, Staphys.

088 Larmoiement constant Allium c., Nat. mur., Pulsatilla …

089 Œil sec Alumina, Arsenic., Opium …

090 Photophobie (aversion pour la lumière) Bell., Hyosciamus, Phos. …

091 Paupières collées (agglutinées, suppuration) Puls., Euphr., Graph. …

092 Paupières tombantes, ne peut ouvrir ou fermer l’œil Causticum, Gelsem. …

093 Paupières supérieures enflées Kali. carb., Sepia …

094 Paupières inférieures enflées, poches fréquentes sous les yeux

Apis, Arsenic. alb., Phos. …

095 Glaucome (hypertension oculaire, même traitée) Phos., Bell., Spigelia …

096 Myosis Hydrocyan. acid., Opium …

097 Mydriase Arg. nitr., Bell., China, Helleb. …

098 Nystagmus Agaricus, Iodum, Zincum …

099 Vue faible Ars. alb., Lachesis, Phosphorus ..

100 Hémianopsie Oleander, Phosph., Physotig. …

101 Strabisme Agaricus, Hyosciamus …

102 Diplopie (nerfs oculomoteurs) Botulinum, Cyclamen, Nat. mur.

103 Fatigue oculaire Conium, Phosph., Onosmod. …

Symptômes rattachés au « pôle vasculaire » (Coeur/IG) :

Angoisses

104 Sans cesse tracassé par des pensées désagréables Ars., Lach., Nat. mur. …

105 … des pensées de maladies (hypochondrie) Aurum, Calc. carb. …

106 … des pensées de mort (pense au suicide) Ars. alb., Mercurius …

Mauvais moral

107 Vous êtes mécontent de vous Calc. carb., Nitric. ac., Hepar …

108 Vous êtes fixé sur les événements désagréables du passé Nat. mur. …

109 Vous vous plaignez par avance (mécontent de tout) Calc. carb., Nat. mur. …

110 Vous êtes soupçonneux, méfiant Ars. alb., Baryta carb., Caustic. …

111 Vous manquer d’audace, vous craignez les épreuves Calc. carb., Pulsatilla …

112 Très critique, vous aimer critiquer (esprit de contradiction ?) Aurum …

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113 Vous êtes tatillon, maniaque de l’ordre Ars. alb., Ignatia, Silicea. …

114 … au contraire plutôt désordonné Mercurius, Phosphoric. ac. …

115 Egoïsme (pense d’abord à lui) Lilium tig., Pulsat., Sulfur …

116 Avarice (près de ses sous) Arsenicum alb., Lycop. …

117 Pressé pour tout ce que vous faites Arg. nitric., Iodum, Tarentula …

118 … au contraire lent à comprendre, réfléchir, agir Baryta carb., Carbo veg.

119 Ferveur religieuse, foi importante Aurum, Cyclamen, Lilium tigr. …

120 Vous êtes anxieux pour le salut de votre âme Lachesis, Veratr. alb. ..

Au contraire excellent moral ?

121 Vous êtes vif, enjoué, facilement enthousiaste Lachesis, Phos., Sulfur …

122 … joyeux, gai, hilare (sans raison objective) Cannabis, Plat., Tarent. .

123 Vous êtes actif, laborieux, vous restez rarement sans rien faire Arg. nitr. …

124 Orgueil (avec raison objective ?) Lues., Platina, Stannum, Staph. …

Insomnie

125 Vous avez un sommeil agité, troublé Ars. alb., Cause., Graphites …

126 Insomnie avant minuit Ars. alb., Lachesis, Mercurius …

127 … après minuit Kali. carb., Capsicum, Coffea …

128 … après trois heures du matin Sepia, Magn. carb., Sulfur …

129 Vous êtes somnambule Nat. mur., Phos., Kali brom.. …

130 Vous faites souvent des cauchemars Iodum, Lachesis, Nitric. acid. …

Cœur

131 Hypertension artérielle (traitée ou non) Aurum, Plumbum, Stront. carb.

132 Pouls irrégulier (arythmie, palpitations) Digitalis, Iodum, Spigelia …

133 Pouls rapide (tachycardie) Aurum, Iodum, Crataeg., Lycop. ..

134 Pouls lent (bradycardie) Digitalis, Kalmia lat. …

135 Péricardite (actuelle ou récente) Apis, Bryonia, Kalium carb. …

136 Insuffisance cardiaque Aurum, Carbo veg., Kali. carb. ..

137 Angine de poitrine Arnica, Aurum, Cactus …

138 Artériosclérose (artérite distale, ictus, apoplexie) Plumbum, Stront. iod.

Problème thyroïdien ?

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139 Goitre thyroïdien Badiaga, Fucus, Iodum, Spongia …

140 Exophtalmie (Basedow) Crataegus, Iodum …

Sueurs

141 Bouffées de chaleur (avec transpiration) Lachesis, Sulfur, Glonoïn …

142 Transpire très facilement Calc. carb., Phos., Bellad. …

143 … au cours du sommeil Aralia rac., Conium, Euphrasia …

144 Transpiration excessive des mains Natrum mur.

145 Transpiration excessive des pieds Lycopodium, Silicea …

Symptômes rattachés au « pôle digestif »

Boulimie / anorexie

146 Appétit augmenté : boulimie (ex. : après le repas a encore faim) Iodum …

147 Mange vite Arg. nitr., Hepar, Sulf. ac. …

148 Fringales (ex.: estomac vide à 11 heures le matin) Iodum, Phos., Sulfur ..

149 Malaises quand il a faim (accès hypoglycémique ?) Cal. carb., Phos., Sulfur

150 Se lève la nuit pour manger Lycop., Phos., China, Psorinum …

151 Vous êtes rassasié dès les premières bouchées (petit appétit) Alumina …

152 Vous n’avez pas faim du tout (anorexie ?) Cocculus, Nat. mur., Sepia …

Troubles digestifs

153 A des nausées Aethusa, Anti. crus., Ipeca …

154 … quand vous êtes en voiture, en bateau … (mal des transports) Tabacum ..

155 Hoquets fréquents Ignatia, Nux vom., Niccolum …

156 Pyrosis (brûlure derrière le sternum, remontée acide) Phos., Nux vom. …

157 A des douleurs d’estomac Ars. alb., Phos., Nux vom. …

158 … améliorées après manger Iodum, Phos., Sepia …

159 Aggravé par tous les aliments gras Ars. alb., Pulsatilla, Sepia …

160 Ulcère d’estomac (confirmé par fibroscopie) Arg. nitr., Nitr. acid., Nux vom. …

161 A des ballonnements digestifs hauts (dilatation, tympanisme, rots ?)

Arg. nit., Calc. carb., Kali. carb., Asa foet. …

162 … des flatulences (gargouillis, fermentations, pets ?) Lycopodium …

Langue, bouche et dents

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163 Mauvaise haleine Carbo veg., Mercurius, Nitric. ac.

164 Bruxisme (grince des dents) Ars. alb., Cina, Kali. brom., Zinc ..

165 Douleurs dentaires Echinacea, Mercur., Mag. phos. ..

166 Caries précoces et/ou nombreuses Ant. crud., Mercur., Sepia …

167 Gingivite (importante ou chronique) Citrus, Mercurius, Sulfur …

168 Saignement gingival Mercurius, Phos., Sulf. acid. …

169 Parodontopathie horizontale (rétraction des gencives) Tuberculinum

170 Paro. verticale (poches, pyorrhée) Kreos., Merc., Silicea …

171 fluxion de la joue (abcès) Chamomilla, Hepar, Silicea …

172 trismus (ouverture limitée) Cuprum, Tetanotoxinum …

173 Lèvres enflées Ars. alb., Apis, Mercurius cor. …

174 … crevassées, coins fissurés Alumina, Arum triph. Nat.mur. …

175 … avec éruptions (vésicules …) Ant. crud., Rhus tox., Sepia …

176 Aphtes (fréquents/nombreux) Ars. alb., Borax, Mercurius …

177 Bouche sèche (peu ou pas de salive) Bryonia, Butulinum …

178 Hyper-salivation Mercur., Rhus tox., Veratrum …

179 Langue chargée blanche (enduit blanc) Antim. crud., Sulf. ac. …

180 … chargée jaune (enduit jaune) Kalium mur., Nat. sulf., Nux vom.

181 … avec crevasses, fissures Nitric. ac., Kalium bich., Rhus tox.

182 … en carte de géographie Ars. alb., Nat. mur., Nitric ac. …

183 … enflée Apis, Mercurius, Belladonna …

184 Bout de la langue rouge Arum tri., Bell., Rhus tox. …

Symptômes rattachés au « pôle cutanéo-muqueux »

Derme

185 Ecchymoses faciles, pétéchies, purpura Hamamelis, Lachesis, Phos. …

186 Verrues nombreuses Causticum, Nitric. ac., Thuya …

187 Lipomes (pb. rate-pancréas) Baryta carb., Calc. carb., Graph.

188 Adénopathies (palpables/multiples) Asterias rub., Drosera …

Neurologie

189 Troubles de mémoire en général Baryta carb., Lycop., Merc. sol. …

190 Oublie facilement ce qu’il allait dire, ce qu’il venait de faire (mémoire récente)

Arnica, Caladium, Cannabis, Helleborus, Nux mosch …

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191 Mémoire faible pour les événements anciens Lachesis, Nat. mur. …

192 Vous remuez constamment vos mains Phos., Coffea, Kali. brom. …

193 … vos pieds Ars. alb., Ignatia, Zincum …

194 Tics, myoclonies (secousses musculaires) Agaricus, Iodum, Zincum …

195 Bégaiement Causticum, Stramonium …

196 Epilepsie / convulsions Bufo, Cicuta, Cuprum, Stram. …

197 Tremblements / maladie de Parkinson Iodum, Mercurius, Plumbum …

198 Hallucinations Bell., Crotalus, Stramonium …

199 Fausses routes alimentaires (trouble neurologique) Hydrophobinum

Tristesse

200 Vous êtes morose, mélancolique Aurum, Nat. mur., Phosph. …

201 Triste quand vous êtes seul Conium, Kali. carb., Lycop. …

202 Au contraire : aversion pour le compagnie, désir de solitude Conium, Lycop.

203 Pleurer améliore votre état, cela vous fait du bien Kalium carb., Pulsatilla

204 … au contraire, cela vous aggrave Arnica, Nitric. ac., Chamomilla

205 Vos pleurs alternent avec vos rires, vous passez souvent du rire aux larmes

Ignatia, Mercurius, Phosph., Hyosciamus, Platina …

206 Vous pleurez sans raison, la moindre émotion vous fait pleurer

Cina, Lycopodium, Nat. mur., Sulfur …

207 Vous pleurez dès que l’on vous fait des critiques, des observations

Calc. carb., Kali. carb., Lycop., Pulsatilla …

208 Aggravé(e) par la consolation Natrum mur., Sepia, Silicea …

209 Nostalgie, mal du pays Capsicum, Drosera, Phos. ac. …

Sensibilité

210 Vous êtes curieux de tout Phos., Sulfur …

211 Désir de voyages, envie de vous échapper Calc. phos., Iodum, Tuberc. ..

212 Loquacité, tendance au bavardage Actea racem., Lachesis, Phos. …

213 Susceptible (s’offense facilement) Aurum, Lachesis, Lycop. …

214 Vous ne supportez pas que les vêtements vous serrent Lachesis …

215 N’aime pas qu’on le touche Antim. crud., Kalium carb. …

216 Hystérie (somatisée) Ignatia, Tarentula …

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ORL et problèmes respiratoires

217 Nez bouché Lachesis, Amm. mur., Kali. bich.

218 … sec Lycopod., Sambucus, Sepia …

219 … qui coule Ars. alb., Allium cepa, Kali iod.

220 Coryzas fréquents, rhumes de cerveau Mercurius, Pulsatilla, Sulfur …

221 Végétations adénoïdes (enfant) Calc. phos, Phytolacca …

222 Perte de l’odorat (= anosmie) Lachesis, Merc., Petroleum …

223 Saignements de nez fréquents (= épistaxis) Ferrum phos., Phosph., China …

224 Sinusite purulente Aurum, Kali. bich., Mezereum ..

225 Hypertrophie des amygdales Baryta carb., Mercurius …

226 Inflammation de la gorge, angine Ailanthus, Bell., Lachesis …

227 Vous êtes souvent enroué, voix voilée (laryngite) Arg. nitric., Bromium …

228 Toux le jour Bryonia, Phosph., Sulfur …

229 … plutôt la nuit Lachesis, Mercurius, Silicea …

230 Toux sèche Chamomilla, Hepar …

231 … spasmodique, coquelucheuse Drosera, Rumex …

232 … grasse, avec expectoration Antimonium tard., Sulfur …

233 … douloureuse Aconit., Phosph., Bell., Nux vom.

234 Bronchite, pneumonie Ant. tart., Phosph., Sanguinaria,

235 Pleurésie Asclepias, Bryonia, Surf. iod. …

Dermatologie

236 Prurit Apis, Ars. alb., Sulfur …

237 … sans éruption Alumina, Ars. alb., Carbolic. acid.

238 … amélioré par le grattage (chaleur par stagnation) Croton, Sulfur, Sarsap. ..

239 Acné vulgaire (pas rosacée) Arnica, Natrum mur., Kali brom.

240 Fissures, crevasses, gerçures Graphites, Nitric. ac., Petrol. …

241 Furoncles, anthrax Calc. sulf., Hepar, Mercurius …

242 Herpès Graphites, Nat. mur., Sepia …

243 Impétigo (croûtes) Graphites, Sulfur, Anti. crud. …

244 Intertrigo (chaleur sur le méridien du foie) Calc. carb., Graphites, Staphyloc.

245 Psoriasis (chaleur sur vide de sang du foie) Lycopodium, Sepia, Staph. …

246 Ulcérations, escarres Arnica, carbo veg., Paeonia ..

247 Zona / éruptions bulleuses Hypericum, Mezereum …

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248 Vous avez beaucoup de pellicules Ars. alb., Lycop., Sulfur …

Intestins

249 Constipation, sans envie (inactivité rectale ?) Alumina, Graphites …

250 … avec efforts inefficaces Causticum, Natrum mur., Sepia ..

251 … en voyage, loin de chez soi Alumina, Platina …

252 … avec selles sèches (en « crottes de mouton ») Alumina, Opium …

253 … alternant avec des épisodes de diarrhée Lycop., Plumbum …

254 Diarrhée (fréquente / chronique) Argent. nit., Arsenic., Pulsat. …

255 Réveil matinal avec besoin pressant Aloe, Sulfur, Zincum …

256 Selles sanglantes (ex.: Rectocolite ulcéro-hémorragique) Scrofularia …

Symptômes rattachés au « pôle conjonctif » (Rein/Vessie) :

Dépression

257 Dépression nerveuse / aboulie Kalium phos., Phos. acid. …

258 Vous manquez de confiance en vous Baryta carb., Lycop., Pulsat. …

259 Vous manquez de volonté, peu persévérant Ignatia, Pulsat., Silicea …

260 Vous êtes inconstant, vous manquez de suite dans vos idées Zincum …

261 Vous ne savez pas prendre une décision rapide (indécis, irrésolu)

Baryta carb., Anacard., Cocculus, Helleb. ..

262 Vous avez très souvent des échecs Calc. carb., Gelsem., Graphites

263 Entêtement, obstination Actea rac., Alumina, Anacard., Aurum …

Oreilles

264 Crevasses (eczéma) derrière l’oreille, otite externe Ars. alb., Graphites …

265 Otite moyenne suppurée (récidivante) Capsicum, Mercurius ..

266 Sensation d’oreille bouchée (hors présence de cérumen) Kali. mur. …

267 Vertiges (vrais, rotatoires), syndrome de Ménière Arg. nit., Phos., Cocculus

268 Bourdonnements (sifflements) d’oreilles Aurum, Plumbum, Lachesis …

269 Hypoacousies, mauvaise ouïe Causticum, Conium, Silicea …

270 Sensibilité au moindre bruit Aurum, Lachesis, Phosph. …

Arthrite / arthrose

271 Maladie suite de traumatisme physique Arnica, Hyperic., Ruta, Nat. sulf.

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272 Cervicalgies, torticolis fréquent Arnica, Bryonia, Actea racem …

273 Lumbago Calc. carb., Kalmia, Stannum …

274 Sciatique (L5 – S1) Hypericum, Plumbum, Tellur. …

275 Hydarthrose (eau dans les articulations) Apis, Bryonia, Ledum pal. …

276 Exostoses (becs de perroquet) / maladie de Paget Calc. fluor., Hecla lava

277 Ostéomyélite (suppuration des os) Aurum, Fluor. ac., Silicea …

278 Rhumatismes des petites articulations Pulsatilla, Sabina …

279 Maladie de Dupuytren Calc. fluor., Fluor. ac., Stront. ..

280 Ostéoporose Heckla lava, Kali. bich. ..

Pathologie reins et urines

281 Albuminurie Nat. mur., Merc. corr., Tereb. …

282 Cystites (mictions douloureuses) Canth., Mercur., Clematis …

283 Coliques néphrétiques (lithiase) Asparagus, Berberis, Lycop. …

284 Incontinence urinaire (urine parfois involontairement) Causticum

285 Hypertrophie prostatique (jet faible, polakyurie nocturne) Aurum …

286 Soif fréquente, amélioration en buvant (= vide d’eau) Acet. acid. …

287 … au contraire, n’a jamais soif (= vide de feu du cœur) Pulsat. …

288 Vous perdez vos cheveux (-> calvitie) Ars. alb., Fluor. acid., Opium …

Saveurs recherchées

289 acide (citron, vinaigre, pickles …): foie Chelid., Podoph., Sepia …

290 amer (café …): coeur Lachesis, Nux vom., China …

291 de sucreries, de douceurs, friandises Arg. nit., Calc. carb., Sulfur …

292 piquant, très assaisonnés (condiments, épices) China, Phos., Sulfur …

293 de sel, d’aliments salés : rein Natr. mur., Phos., Lac can. …

Antécédents personnels :

Allergies

294 Rhume des foins (pollinose) Allium cepa, Euphr., Sabadilla ..

295 Migraine (céphalée unilatérale périodique) Chelid., Lachesis, Sepia …

296 Urticaire (ou œdème de Quincke) Apis, Nux vom., Urtica …

297 Asthme Ant. tart., ESD, Kali. iod. …

298 Eczéma Ant. crud., Ars. alb., Graphites,

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299 Intolérances alimentaires (IMUPRO ?)

Farineux : Bryonia, Lycopodium, Petroleum …

Laitages : Calc. carb., Mag. mur., Sepia, Sulfur …

Intoxications

300 Abuse du tabac Caladium, Nux vom., Platina …

301 … d’alcool (vin, bière …) Aurum, Lachesis, Nux vom. …

302 … de médicaments (somnifères, tranquillisants… ) Zincum …

303 Corticoïdes récents Natrum mur., Nat. sulfur. …

304 Immunosuppresseurs / chimiothérapie récente Ars. alb., Nux vom.

305 Radiothérapie récente Cad. sulf., Radium brom. …

306 Vaccinations récentes (BCG / TAB / hépatite A ou B / fièvre jaune, Covid19 …)

307 Parasitose (taenia, amibes, oxyures …), verminose Cina, Natrum phos. …

Antécédents familiaux :

308 Diabète (avec ou sans glycosurie) Lycopod., Nat. mur., Phos. …

309 Goutte (hyperuricémie) Benzoïcum ac., Colchicum …

310 Hyperlipémie (triglycérides / cholestérol) Lycopod., Sulfur, Selenium …

Interventions chirurgicales

311 Lithiase biliaire (ou cholescystectomie) Calc. carb., Sepia, Chelid. …

312 Polype nasal Sanguinaria, Teucrium mar. …

313 … des cordes vocales Thuya occ., Magn. mur. …

314 … rectal Calc. carb., Nitric acid., Phos.

315 … de la vessie Graph., Lycop., Teucr. scorod. ..

Cancer

316 Cancer (en général, si pas ci-dessous) Cadmium sulf., Lachesis, Lycop. …

317 Cancer de la peau, épithélioma Ars., Lycop., Conium, Hydrastis …

318 …. mélanome (tumeur noire) Aurum, Kalium sulf. …

319 Cancer du sein Calc. fluor;, Conium, Phytolacca ..

320 Cancer de l’utérus Conium, Hydrastis, Lachesis …

321 Leucémie Benzol, Nat. mur., China …

 91

Symptômes enfantins (mais valables aussi pour un adulte)

322 Capricieux Chamomilla, Cina, Staph. …

323 Désobéissant Lycop., Tarentula, Nux vom.

324 Insolent Lycop., Platina, Am. carb. …

325 Boudeur Ant. crud., Platina, Causticum …

326 Imprudent, touche à tout Hepar, Hyosciamus, Lachesis …

327 Poltron, peureux Baryta, Calc. carb., Pulsat. …

328 Pleurnicheur, geignard Calc. carb., Cham., Zincum ..

329 Pousse des cris perçants, stridents, hurle Apis, Borax, Cham., Lac can. …

330 Frappe du pied, trépigne, donne des coups de pieds Stramonium, Veratrum

331 Fugueur (inclinaison à fuir) Hyosciamus, Sulfur, Opium …

332 Menteur (tromperie, mauvaise foi …) Calc. phos., Opium, Verat. alb. ..

333 Querelleur, vindicatif, rancunier Hepar, Hyosciam., Nux vom. …

334 Paresseux, nonchalant Baryta carb., Graphites, Sulfur …

335 Retard scolaire, apprend avec difficulté Baryta carb., Sulfur, Zincum …

336 Enurésie (fait pipi au lit) Calc. fluor., Calc. phos.. Sulfur …

337 Spasmophilie, tétanie Lachesis, Nat. mur., Sepia …

Génital féminin (n.b. pour les femmes en période d’activité génitale, sans

contraception orale ou implant) :

En général, au cours du cycle, vous vous sentez moins bien ?

338 Avant les règles Lachesis, Lac can., Mag. phos. Zincum …

339 Pendant les règles Actea racem, Causticum, Sepia …

340 Après les règles Graphites, Nat. mur., Nitric. acid. …

341 Vous vous sentez soulagée par l’arrivée de l’écoulement Lach., Zincum …

Les règles sont anormales ?

342 Les règles sont peu abondantes Ferrum phos., Nat. mur., Sepia …

343 … sont brèves (écoulement inférieur à 2 jours) Sepia …

344 … sont trop abondantes Phos., Bovista, China, Cyclamen …

345 Règles espacées (= cycles longs) Nat.mur., Pulsatilla, Sepia …

346 … rapprochées (cycles courts) Manganum, Nat.mur. …

347 Les cycles sont irréguliers Nux mosch., Secale, Ferrum phos.

348 Les règles durent longtemps (= ménorragies – hors d’un stérilet)

 92

349 Hémorragies au cours du cycle (métrorragies)

Hamamelis, Helonias, Psorinum, Phosph., Ustilago …

350 Elles sont douloureuses (dysménorrhée) Ars. alb., Amm. carb., Platina

N’a pas ses règles

351 Premières règles retardées (aménorrhée primaire) Causticum, Kalium carb.

352 Aménorrhée (secondaire = les règles se sont arrêtées) Pulsatilla …

353 Tendance aux fausses-couches (répétés) Lac can., Silicea, Thuya …

354 Ménopause en cours Lachesis, Sulfur, Ignatia, Melilotus …

Seins

355 Nodule du sein (mastodynie) Conium, Cuprum fluor., Lac can., Phytol.

356 Rétraction des mamelons Asterias, Lachesis, Carbo anim., Hydrastis

357 Montée de lait, en dehors de la grossesse (galactorrhée) Puls., Lac can. ..

Pertes blanches (= leucorrhées) ?

358 Leucorrhées des jeunes filles Calc. carb., Capsicum, Pulsatilla, Sepia ..

359 … abondantes Graphites, Stannum, Helonias, Kreos. …

360 … douces (non irritantes) Alumina, Calc. carb., Pulsatilla …

361 … irritantes (avec brûlures vaginales) Graphites, Mercurius, Nitric. ac.

362 Démangeaisons des organes génitaux Nitric. ac., Sepia, Cinnamom.

363 Sécheresse vaginale Alumina, Natrum mur., Sepia …

364 Bartholinite / vulvite Bell., Hepar, Silicea, Thuya …

Sensation d’une pesanteur pelvienne ?

« Bearing-down » = impression de sentir ses organes génitaux peser sur le périnée

365 Bearing-down avant les règles Calc. phos., China, Phos., Sepia …

366 … pendant les règles Pulsat., Lilium tigr., Platina, Viburnum

Pathologie génitale ?

367 Douleurs de l’ovaire droit Apis, Arg. nitric., Bell., Palladium …

368 … de l’ovaire gauche Lachesis, Phos., Platina, Zincum …

369 Kystes ovariens Apis, Bovista, Iodum, Lachesis, Platina ..

370 Fibromes utérins Aurum, Calc. carb., Lachesis, Thuya …

 93

371 Gonorrhées (gonocoques, chlamydiae …) Arg. nitr., Fraxinus, Thuya …

372 Condylomes vénériens Cinnabaris, Staphysagria, Thuya …

373 Syphilis Arg. nit., Aurum, Cinnabaris, Mercurius

Le comportement sexuel

374 Jalousie Lachesis, Pulsat., Hyosciamus, Nux vom.

375 Abstinence sexuelle mal supportée Conium, Lilium tig., Platina …

Féminin

376 Votre désir sexuel a baissé Baryta carb., Causticum, Graphites …

377 Les rapports sexuels sont douloureux Arg. nitric., Nat. mur., Sepia …

378 Frigidité Causticum, Graphites, Sepia, Nuphar. lut.

379 Désir présent, mais aversion pour le coït Agnus castus, Lycop., Selenium …

380 Votre désir sexuel a augmenté Lachesis, Calc. phos., Phosph., Tarentula ..

381 … vous pousse à la masturbation Bufo, Origanum …

382 … est violent (accès de nymphomanie ?) Lilium tigr. …

Masculin

383 Votre désir sexuel a baissé Baryta carb., Graphites, Lycopodium …

384 … a augmenté Calc. phos., Phosphorus, Sulfur …

385 … vous pousse à la masturbation Bufo, Staphysagria …

386 Votre érection est trop brève Graphites, Nat. carb., Nux moschata …

387 … douloureuse Cantharis, Picric. ac., Terebenthina …

388 … faible, incomplète Agnus cas., Baryta carb., Lycop.

389 … absente (= impuissance) Baryta carb., Caladium, Sulfur ..

390 Ejaculation précoce Arg. nitric., Lycop., Gelsemium, Zincum ..

391 Homosexualité masculine Arg. nitric., Pulsatilla, Platina …

Modalités particulières :

(ne la retenir que si elle se vérifie sur l’ensemble des symptômes du patient)

Moment de la journée où vous sentez-vous le moins bien ?

392 La nuit Coffea, Cyclamen, Ipeca, Lachesis, Lues. ..

393 … après minuit Ars. alb., Kali carb., Drosera, Nux vom. …

 94

394 … vers trois heures du matin Aethusa, Kali carb., Amm. carb., Thuya …

395 Le jour Actea rac., Medorrh., Nat. mur., Stannum

396 … le matin Amm. carb., Kali. iod., Lach., Kali. bich. ..

397 … en fin de matinée Manganum, Nat. carb., Nat. mur., Sulfur ..

398 … à midi Ars. alb., Nux vom., Phosph., Sepia …

 95

399 … l’après-midi Apis, Arg. nitric., Bell., Colocynthis …

400 … au crépuscule, lorsque le soleil se couche Caust., Phos., Plumbum

401 … dans la soirée Lycop., Mercurius, Nitric. ac., Pulsatilla …

Saison où vous vous sentez toujours beaucoup moins bien ?

402 Printemps Allium cepa, Lachesis, Lycop., Nat. sulf. ..

403 Eté Fluor. ac., Iodum, Kali. bich., Nat. carb. ..

404 Automne Calc. carb., Graphites, Merc., Rhus tox. ..

405 Hiver Aconit., Aurum, Fluor. ac., Silicea …

Supportez-vous difficilement ?

406 Le temps sec Aconit, Caust., Hepar, Spongia …

407 Le temps humide (en se mouillant) Calc. carb., Dulc., Thuya occ. …

408 Hypersensibilité au froid Baryta, Cal. carb., Kali. carb. Psorinum …

409 Le temps lourd, chaud et humide (climat tropical) Bromium, Lachesis …

410 L’orage (avant) Gels., Petrol., Phos., Psorinum

411 Le vent, les courants d’air Chamomilla, Tarentula, Thuya occ. …

412 Le soleil Glonoïn, Iodum, Nat. mur., Pulsatilla ..

413 Le brouillard Hypericum, Rhododendron, Rhus tox.

414 La neige Conium, Rhus tox., Sepia …

415 Les changements de temps Calc. carb., Caust., Phosph., Dulcamara ..

416 Un séjour en montagne vous améliore Alum., Ars. alb., Iodum ..

417 … au bord de la mer vous améliore Ledum, Spigelia …

Les peurs insolites : une phobie est une peur irrationnelle d’un objet, d’un lieu, d’un

animal, d’une situation ou d’une activité.

Peurs incontrôlables, paniques ?

418 Peur lorsque vous êtes seul Arg. nit., Ars. alb., Lycop. …

419 Peur des hommes (pour une femme) Pulsat., Hyosc., Nat. carb. …

420 Peur des chiens (cynophobie) : Bellad., China, Stram., Tuberc.

421 Peur de l’obscurité (nyctophobie) : Cannabis, Stramonium, Medorrh.

422 Peur des orages, du tonnerre, de la foudre Phos., Gels., Nat. carb. …

 96

423 Peur des endroits fermés (claustrophobie) Arg. nitric., Stram., Valeriana …

424 Peur des grands espaces, des grandes étendues (= agoraphobie)

Aconitum, Argentum nitricum, Gelsemium, Kalium ars. …

425 Peur du vide (vertige de hauteur, peur de tomber) Argentum nitricum

426 Peur d’être mordu, des serpents :

Ars. alb., Bellad., Hyosc., Lach., Lac can., Opium, Stram. …

427 Peur des araignées (arachnophobie, assez commune) :

China, Ignatia, Lac caninum, Natrum mur., Phosphorus …

428 Peur du sang, de se couper : Alumina, Platina, Silicea …

429 Peur du cancer : Phosphorus, Veratum alb. …

430 Peur des hôpitaux (nosocomephobie) : Arg. nit., Ars. alb., Calc. carb.

431 Peur des microbes : Calc. carb., Luesinum

432 Peur de la mort (necrophobie) : Aconit., Arg. nitr., Ars. alb., Actea racem.,

Calc. carb., Gelsemium, Graphites, Lac can., Platina, …

433 Peur des épingles, piqûres (trypanophobie) : Apis, Silicea, Spigelia …

434 Peur d’être touché : Arnica montana …

435 Peur des objets brillants, des miroirs : Natrum carb., Stramonium

436 Peur de l’eau qui coule: Hyosciamus, Lyssin, Stramonium

437 Peur des mouvements de descente : Borax, Gelsemium, Petrol.

438 Peur de passer certains coins de rue : Arg. nitr., Kal. bich.

439 Peur que son cœur cesse de battre : Gelsemium

440 Peur de vomir : Ars. alb., Cannabis ind. …

441 Peur d’être nu : Magnesia carbonica

442 Peur des voleurs : Ars. alb., Ignatia, Nat. mur., Zincum

443 Peur des étrangers : Ambra gris., Lycop., Strontium carb. …

444 Peur que son mari ne revienne jamais : Platina

445 Peur d’apparaître en public, des examens : Gelsemium

446 Peur de laisser tomber les objets : Coca (ba)

Répertoire dentaire (utile dans les cas aigus) :

Suite de :

450 stomato : émotion Aconit, Arsenic, Hyosciamus, Pulsat. …

451 stomato : colère, vexation Aconit, Cham., Nux vom., Staphys. …

 97

452 stomato : courant d’air Calc. carb., Sulfur, Cham., China …

453 … refroidissement, coup de froid Causticum, Cham., Mercurius, Pulsat. ..

454 … séjour dans endroits humides Calc. carb., Rhus tox., Dulcamara …

455 suite de trauma (extraction, obstruction …) Arnica, Hypericum …

Comportement :

456 stomato : nervosité, anxiété (extrême) Arsenic., Cham., Coffea …

Modalités :

457 aggravé par le froid en bouche (aliments, boissons) Arsenic., Carbo veg. …

458 amélioré par le froid (eau de boisson) Bryonia, Causticum, Sepia …

459 aggravé par le chaud en bouche Bismuth, Bryonia, Cham. Coffea ..

460 amélioré par le chaud (eau de boisson) Ars. alb., Mag. phos., Lycop.

461 aggravé par la mastication Caustic., Graphites, Kali. carb. …

462 aggravé en serrant les dents Mercur., Pulsat., Sepia, Bryonia …

463 aggravé par la pression (large) Cham., Nat. mur., Phosph. …

464 amélioré par la pression (large) Kali. carb., Mag. phos., Staph. …

465 amélioré par la friction de la joue Mercurius, Phosphorus

466 aggravé en aspirant de l’air Calc. carb., Caust., Merc., Nat. m.

467 amélioré en aspirant de l’air Arnica, Pulsat., Mezer., Nux vom.

468 aggravé en se brossant les dents Lachesis, Lycop., Bryonia, Staph.

469 aggravé par le toucher (local) Calc. carb., Carbo veg., Lycop. …

470 aggravé par le contact de la langue Ant. crud., Arnica, Mercurius …

471 aggravé par la succion Carbo veg., Kali. carb., Bellad. …

472 amélioré par la succion Causticum, Sepia

473 aggravé par la chaleur externe Bryonia, Coffea, Phos., Pulsat. …

474 amélioré par la chaleur externe Ars. alb., Calc. carb., Kali carb. …

475 amélioré par un enveloppement chaud de la tête Nux vom., Silicea …

476 aggravé allongé, couché Graphites, Phosph., Rhus tox. ..

477 amélioré couché sur le côté douloureux Bryonia, Nux vom., Lycop. …

478 stomato : adénopathies Baryta carb., Mercurius, Dulcamara ..

 98

Symptômes associés :

de 163 à 178 voir plus haut

Modalités temporelles :

de 392 à 401 voir plus haut

Limites de cet auto-questionnaire

1 – C’est une ensemble de symptômes choisis qui correspond surtout aux problèmes

présentés le plus fréquemment en consultation de ville en ce début de 21ème siècle.

il manque beaucoup de symptômes intéressants, provenant par exemple de l’examen

clinique, ainsi l’attitude du malade, ses réactions au cours de l’examen, son aspect

(constitution), sa manière de parler …

2 – L’effort psychique nécessaire à parcourir un tel questionnaire ne peut être fourni

par tout le monde :

– il y a ceux qui ne comprennent rien … c’est un symptôme !

– il y a ceux qui cochent plus de 100 symptômes … c’est aussi un symptôme !

– Ceux qui ne répondent pas au questionnaire complet se contenteront de cocher

les chapitres les concernant, le praticien les développera avec eux.

3 – Il ne faut pas prendre pour argent comptant les symptômes sélectionnés par le

patient. Ceux-ci devront être vérifié à chaque fois et remis dans leur contexte, par

exemple les symptômes féminins de « règles » n’ont pas de valeur en cas de

contraception hormonale !

Chacun pourra à loisir l’optimiser et le développer sur les points correspondants aux

problèmes de sa spécialité ou aux problèmes spécifiques à sa patientelle.

 99

Un fichier Excel pour une répertorisation semi-automatique ?

Nous nous proposons d’adresser gracieusement, aux confrères et étudiants qui le

souhaitent, un fichier EXCEL (symptômes/remèdes) au doux nom de SYNTHESE. Celui-

ci est portable sur tout support informatique et leur permettra d’apprendre à

répertoriser simplement sur un petit nombre de symptômes discriminants.

Cette solution (gratuite) n’est que semi-automatique, mais elle est évolutive et vous

permettra de rajouter des symptômes et/ou des remèdes, d’en modifier la

pondération (0, 1 ou 2 – car dans un but de simplification, nous avons choisi de ne pas

attribuer de degré 3).

 100

Chapitre 8

Exemples d’utilisation de SYNTHESE

Céphalées et migraines

1/ SYNERGIE vous permet de qualifier la localisation particulière de ces céphalées :

055 Céphalée occipitale Actea rac., Nux vom., Rhus tox. …

056 … au sommet du crâne (vertex) Actea racem., Ignatia, Cactus …

057 … au-dessus de l’œil droit Chelid., Sanguin., Sepia …

058 … au-dessus de l’œil gauche Bryonia, Lachesis, Spigelia …

059 avec battements, pulsations Aconit, Belladonna, Lachesis …

060 Névralgie faciale, douleur au visage

D’ordinaire, les troubles siègent plutôt de quel coté ?

052 Du côté droit Apis, Bryonia, Lycopodium …

053 Du côté gauche Capsicum, Lachesis, Sulfur …

054 Ils passent d’un côté à l’autre Iris vers., Lac can., Sepia …

De même que la dynamique particulière de ces douleurs :

043 Elles arrivent petit à petit et disparaissent de même Stannum, Platina, Lues.

044 Elles arrivent petit à petit et disparaissent brusquement Sulf. acid.

045 C’est l’inverse : elles arrivent brusquement et disparaissent petit à petit

Calc. carb., Pulsat., Berberis, Fluor. ac. …

046 Elles arrivent d’un coup et disparaissent aussi brusquement. Colocynthis

392 à 401 Modalités horaires d’aggravation …

Fig. 11 : Localisation évocatrice des céphalées et migraines

 101

 102

2/ Choix des symptômes à retenir en fonction de la physiopathologie :

a – Céphalées des maladies fébriles =

031 à 037 Fièvre …

Aconit (s) congestion céphalique, < par lumière et chaleur (type coup de soleil)

Belladonna (ca) céphalée pulsative, mydriase (080), photophobie (073)

Gelsemium (mn) céphalée générale ou occipitale (047), avec sensation de lourdeur

de la tête et des paupières, diplopie, obnubilation, tremblements …

b – Céphalées vasculaires (périodiques, intermittentes) =

022 Congestif (tempérament sanguin) Aurum, Sulfur, Kalium carb. …

131 Hypertension artérielle Aurum, Plumbum, Stront. carb.

132 Pouls irrégulier (arythmie, palpitations) Digitalis, Iodum, Spigelia …

138 Artériosclérose (artérite distale, ictus, apoplexie)

— aiguë :

Glonoïnum (s) poussée hypertensive ou bouffées de chaleur (112), sorte de

Belladonna aggravée.

Veratrum viride (as) hypertension cérébrale, pré-ictus.

— chronique :

Aurum déprimé hypertendu, céphalée > par le froid

Strontium carb. (ba) idem Aurum mais > par la chaleur, remède d’artérite distale

Contexte d’anémie :

020 Anémié Ars. alb., Carbo veg., China, Ferr. phos …

019 … après hémorragies China, Ferrum met., Carbo veg. …

China (as) névralgie < par le moindre effleurement (019), mais > pression forte.

Ferrum phosphoricum congestion céphalique, pulsations, anémié et hypotendu

Sepia (mg) céphalée gauche (053) sur dyskinésie vésiculaire et congestion du petit

bassin (migraine du 3 ème jour des règles, car vide de sang).

Contexte de stase veineuse :

024 Varices ou stripping récent ? Arnica, Calc. fluor., Hamamelis, Puls. …

078 Hémorroïdes Kalium carb., Lachesis, Sulfur …

 103

Kalium carb. asthénique, essoufflé, hypersensible et anxieux, hémorroïdes

Sulfur patients congestifs (stagnation –> chaleur), aux manifestations alternantes,

migraines > par les applications froides (020)

Pulsatilla (si) stase veineuse, congestions muqueuses (hypothyroïdie ?)

c – Migraines vraies (fond allergique) =

295 Migraine (céphalée unilatérale périodique) Chelid., Lachesis, Sepia …

Trois polycrests dominent le problème : Sepia, Sulfur et Lachesis

Sanguinaria canad. (ph) migraine pulsative surtout droite, périodique, avec nausées

aggravée par le bruit, la lumière et les odeurs (nourriture)

294 à 299 … manifestations allergiques associées

d – Céphalées de dysfonction vertébrale =

272 Cervicalgies, torticolis fréquent

Actea racemosa (s) cervicalgies cataméniales (300)

Calcarea phos. l’enfant a grandi trop vite, douleurs épiphysaires ou dorsales

047 Le fait de bouger la partie malade aggrave Arnica, Bryonia, Spigelia …

048 C’est au début des mouvements (pb. de dérouillage) … après mieux

Causticum, Lycop., Rhododendron, Rhus tox. ..

049 … au contraire, après le mouvement, cela va plus mal Ars. alb. …

Testez aux doigts (le patient en décubitus dorsal) les apophyses transverses de C3 :

toute asymétrie nette signe une dysfonction C1-C2 qui mérite d’être corrigée.

e – Céphalées de dysfonction hormonale =

139 Goitre thyroïdien Badiaga, Fucus, Iodum, Spongia …

140 Exophtalmie (Basedow) Crataegus, Iodum …

141 Bouffées de chaleur (avec transpiration) Lachesis, Sulfur, Glonoïn …

338 Pire avant les règles Lachesis, Lac can., Mag. phos. Zincum …

 104

339 Pendant les règles Actea racem, Causticum, Sepia …

340 Après les règles Graphites, Nat. mur., Nitric. acid. …

341 Vous vous sentez soulagée par l’arrivée de l’écoulement Lach., Zincum …

365 et 366 Bearing-down …

Cyclamen (na) céphalée frontale cataméniale (300) avec troubles visuels ou vertiges

Iodum céphalée congestive avec sensation de bandeau autour de la tête, fatigabilité,

agitation et tremblements > en mangeant

Folliculinum céphalées dans un contexte hyper-folliculinique

Lac caninum (na) migraines à bascule (046), < bruit et lumière

Lachesis (ge) migraines (295) ménopausique (354) ou éthyl (301)

Melilotus (s) ménopause ou pilule, céphalée battante > par un épistaxis

f – Céphalées d’intoxication =

— Exogène :

300 Abuse du tabac Caladium, Nux vom., Platina …

301 … d’alcool (vin, bière …) Aurum, Lachesis, Nux vom. …

302 … de médicaments (somnifères, tranquillisants… ) Zincum …

Nux vomica (s) hyperactifs, excès de table (262), constipation + hémorroïdes

Iris versicolor (ph) migraine dominicale avec vomissements abondants, suspecter une

pancréatite ?

— Endogène :

159 Aggravé par tous les aliments gras Ars. alb., Pulsatilla, Sepia …

161 A des ballonnements digestifs hauts (dilatation, tympanisme, rots ?)

Arg. nit., Calc. carb., Kali. carb., Asa foet. …

162 … des flatulences (gargouillis, fermentations, pets ?) Lycopodium …

176 à 184 Etat de la langue …

249 à 255 Constipation ou diarrhée …

310 Hyperlipidémie / cholestérol (prédiabète ?)

311 Lithiase biliaire (ou cholescystectomie)

 105

Antimonium crudum (as) céphalée après un repas trop copieux ou l’absorption de

calmants

Chelidonium (ph) céphalée avec sensation de froid

– sus-orbitaire droite, avec endolorissement des globes occulaires

– ou occipitale, irradiée à la nuque et aux épaules

Lycopodium migraine droite (057), sur insuffisance hépato-rénale, goutte (309)

g – Céphalées « nerveuses » =

Le problème peut apparaître dans un contexte de surmenage, de fatigue et

d’insomnie :

011 Fatigué (et non amélioré par le repos)

Insomnie

125 Vous avez un sommeil agité, troublé Ars. alb., Cause., Graphites …

126 Insomnie avant minuit Ars. alb., Lachesis, Mercurius …

127 … après minuit Kali. carb., Capsicum, Coffea …

128 … après trois heures du matin Sepia, Magn. carb., Sulfur …

129 Vous êtes somnambule Nat. mur., Phos., Kali brom.. …

130 Vous faites souvent des cauchemars Iodum, Lachesis, Nitric. acid. …

Troubles de mémoire …

189 Troubles de mémoire en général Baryta carb., Lycop., Merc. sol. …

190 Oublie facilement ce qu’il allait dire, ce qu’il venait de faire (mémoire récente)

Arnica, Caladium, Cannabis, Helleborus, Nux mosch …

191 Mémoire faible pour les événements anciens Lachesis, Nat. mur. …

Cocculus (am) céphalée occipitale ou migraineuse, avec vertiges et nausées

Kalium phos. céphalée occipitale ou orbitaire avec tr. de la vue et hypersensibilité

chez les étudiants surmenés

Zincum céphalée occipitale < par le travail intellectuel et le vin, agitation perpétuelle

des surmenages nerveux (ou drogues).

Elle peut aussi être l’expression d’une dysneurotonie (DNV) importante :

 106

065 Hypersensible aux émotions Ars. alb., Pulsatilla, Passiflora …

066 Malade suite d’une émotion, une MAUVAISE NOUVELLE Gelsemium ..

067 … d’une déception, quelque ou quelqu’un vous a déçu Ignatia …

068 … d’un deuil, d’un chagrin Causticum, Lachesis, Nat. mur. …

069 … suite d’un chagrin d’amour ?

Aurum, Calc. phos., Ignatia, Lachesis, Phos. acid. …

070 Malade suite d’une CONTRARIETE, on vous a fait des reproches (vexation)

Colocynthis, Ignatia, Nux vom., Opium, Staphysagria …

071 Vos troubles sont apparus à la suite d’une COLERE Colocynthis, Nux vom. ..

072 … que vous n’avez pas pu exprimer, une colère rentrée Staphysagria …

073 Timide (a facilement le trac) Baryta carb., Gelsemium …

074 Emotif, sursaute facilement, pour des riens Pulsatilla, Stramonium …

205 Vos pleurs alternent avec vos rires, vous passez souvent du rire aux larmes

Ignatia, Mercurius, Phosph., Hyosciamus, Platina …

206 Vous pleurez sans raison, la moindre émotion vous fait pleurer

Cina, Lycopodium, Nat. mur., Sulfur …

207 Vous pleurez dès que l’on vous fait des critiques, des observations

Calc. carb., Kali. carb., Lycop., Pulsatilla …

337 Spasmophilie, tétanie Lachesis, Nat. mur., Sepia …

Crocus sat. (na) céphalée frontale < le soir à la lumière artificielle

Ignatia amara (na) hypersensible déçu(e), céphalée en « clou au vertex » (048)

Silicea céphalée occipito-sus-orbitaire soulagée par la chaleur, patients faibles,

déminéralisés, frileux et transpirants.

Parfois lié à un phénomène névrotique (auto-punitif ou/et problème sexuel ?):

104 Sans cesse tracassé par des pensées désagréables Ars., Lach., Nat. mur. …

108 Vous êtes fixé sur les événements désagréables du passé Nat. mur. …

113 Vous êtes tatillon, maniaque de l’ordre Ars. alb., Ignatia, Silicea. …

120 Vous êtes anxieux pour le salut de votre âme Lachesis, Veratr. alb. ..

Anacardium (am) céphalée > couché et en mangeant, vertiges et tremblements

impulsions contradictoires, patient irascible et grossier.

 107

Lilium tigrinum (mg) céphalée avec précordialgies et congestion utérine (366)

anxieuse et irritable –> hystérique (pb. sexuel ou religieux)

Natrum mur. triste et introverti (deuil ?), désir de sel

Staphysagria (na) céphalée frontale ou temporale avec sensation « d’engourdis-

sement du cerveau », patient hypersensible refoulé.

h – La migraine ophtalmique constitue un cas particulier (Yang localisé).

Il est intéressant de tester les points d’acupuncture de l’oeil :

– 1 vessie (angle interne) + 10 vessie (point post. d’appel)

– 1 VB (angle externe) + 20 VB (point post. d’appel)

– 1 Estomac (pt. inférieur) + 6 Estomac (point post. d’appel)

N.B. veuillez à éliminer un diagnostic organique (ex: glaucome, exophtalmie, zona …)

qui nécessiterait une exploration spécialisée.

038 Douleurs localisées en de petites places, à des endroits précis :

Kalium bich, Ignatia, Lilium tigr., Oxalicum acid. …

039 Douleurs qui passent d’un endroit à l’autre, elles ne sont pas fixes :

Aurum, Kalium bich., Kalium sulf., Ledum pal. …

040 Douleurs brûlantes améliorées par la chaleur Arsenic., Phosph. …

041 … améliorées par les applications froides Aescul., Iodum …

090 Photophobie (aversion pour la lumière) Bell., Hyosciamus, Phos. …

095 Glaucome (hypertension oculaire, même traitée) Phos., Bell., Spigelia …

Ginkgo biloba (na) sus-orbitaire gauche avec trouble de la vue, < le froid

Kalium bichromicum migraine sus-orbitaire droite (057), > par la pression locale

Paris quadrifolia (ve) sensation d’œil trop gros, tiré « par un fil » en arrière

Prunus spinosa (ph) sensation d’éclatement de l’œil, tiré en avant, améliorée en

serrant les dents

Spigelia antelm. (cu) céphalée sus-orbitaire gauche (058), palpitations, verminose.

i – Les échecs … sont constitués de patients avec des céphalalgies (ou migraines)

anciennes, invalidantes. Ils sont la plupart du temps polymédicamentés (ex.: Migwell

… et plus récemment Sumatriptan !). Après avoir éliminé les troubles précédemment

exposés, vous devrez :

 108

1 – Toujours rechercher un champ perturbateur (épine irritative)…

– – – problème dentaire (ATM, granulome, dent incluse, polymétallisme …)

Oleander (pb) céphalée frontale < en mastiquant (ATM ?), eczéma bord cheveux

– – – pb. ORL (sinusite, otite séreuse …)

220 Coryza fréquents, rhumes de cerveau Mercurius, Pulsatilla, Sulfur …

222 Perte de l’odorat (= anosmie) Lachesis, Merc., Petroleum …

312 Polype nasal Sanguinaria, Teucrium mar. …

Mezereum (hg) névralgie faciale, douleur ou engourdissement du malaire.

– – – ou cicatrice toxique => l’auriculothérapie et la neuralthérapie feront alors

merveille.

2 – Demandez un BNS afin de mettre en évidence un trouble caché des équilibres du

milieu intérieur (ex: acidose sur sècheresse, dyslipidémie ou hyalinose …) qui font le

lit des céphalées récidivantes.

303 Corticoïdes récents Natrum mur., Nat. sulfur. …

304 Immunosuppresseurs / chimiothérapie récente Ars. alb., Nux vom.

305 Radiothérapie récente Cad. sulf., Radium brom. …

306 Vaccinations récentes (BCG / TAB / hépatite A ou B / fièvre jaune, Covid19 …)

307 Parasitose (taenia, amibes, oxyures …), verminose Cina, Natrum phos. …

etc …

Radium bromatum (as) céphalée occipitale avec vertiges, > la pression et grand air

Thuya occ. (na) céphalée sus-orbitaire gauche irradiant à l’occiput, < HMD

3 – Le patient est chroniquement migraineux et toute thérapeutique l’aggrave =

passez un Nosode de diathèse, car un de ses pôles organiques est en situation de

« vide » … vous auriez d’ailleurs dû envisager ce cas dès le début !

Tuberculinum (pôle poumon) asthénique maigre et nerveux, prenant facilement

froid. Céphalées d’études ou par efforts visuels

 109

Psorinum (pôle foie) asthénique frileux (009), coryza (220), dépression, céphalées ou

migraines > par les applications chaudes et en mangeant.

Medorrhinum (pôle cœur) asthénie et nervosité brouillonne, sueurs et raideurs

articulaires. Céphalées ou névralgies apparaissant et disparaissant brusquement

(038)

Luesinum (pôle rein) anxieux (phobique), agité et insomniaque. Céphalées

chroniques empêchant le sommeil.

NB la liste des remèdes proposés ici n’est nullement limitative, pensez aussi à :

Evonymus (tr. hépatiques), Lac defloratum (constipation), Menyanthes (avec froideur

du corps), Nicollum (hoquet), Nux moschata (obnubilation cérébrale), Onosmodium

((paraisie oculaire), Phellandrium (irradiée aux yeux) …

Pathologie cardio-vasculaire

Sélection de symptômes pour les patients à facteur de risque important et

présentation didactique de quelques remèdes typiques.

Prendre en compte le rapport poids / taille :

004 Vous êtes trop gros Baryta carb., Sulfur, Graphites …

Adiposité et dyslipidémie sont la plupart du temps révélateurs d’une insulino-

résistance, il faut proposer au patient une réduction des aliments riches en sucres (un

régime protéiné bref éventuellement).

Calcarea carbonica … prise de poids sur vide de sang et d’énergie, préjugés et peurs.

005 Votre poids a diminué (malgré un appétit normal) Iodum, Natrum mur. …

Symptôme qui doit faire évoquer un trouble endocrinien.

Les troubles circulatoires :

 110

015 Les faiblesses surviennent le jour (hypo TA ?) Amm. carb., Stannum ..

Symptôme à ne retenir qu’en dehors d’une affection invalidante (anémie, TK …)

Hydrastis (k) … atonie générale avec maigreur, cancérinisme

Vanadium (ph) … après une affection débilitante (hépatite, néphrite …)

Veratrum album (as) … collapsus, froideur du corps, pouls faible et rapide, sueurs.

Zincum … dépression physique et mentale, tremblements, myocardite post-

infectieuse.

020 Anémié, pâle Ars. alb., Carbo veg., China, Ferr. phos …

Ferrum phos. … alternance de rougeur et pâleur de la face

Manganum … désir permanent d’être couché.

021 … après hémorragies China, Ferrum met., Carbo veg. …

Aceticum acid. … pâleur, soif, sueurs froides, dans un contexte d’œdèmes des

cachexies ou d’acido-cétose du diabète

China (as) … avec frilosité et sueurs, allaitement …

Millefolium (hg) … hémorragies muqueuses sans cause, de sang rouge vif

Senecio (fe) … avec hypoménorrhée et œdèmes

022 Congestif (congestion veineuse chronique = tempérament sanguin)

Aurum, Sulfur, Kalium carb. …

Aesculus hip.(s) … hémorroïdes et constipation

Bovista (mg) … stase veineuse des affections cardiaques, avec éruption prurigineuse

Sulfur … avec tendance diarrhéique.

023 Acrocyanose (symptôme intéressant surtout les lèvres et extrémités)

Arnica, Lachesis, Plumbum, Pulsatilla ..

Ammonium carb. … peau marbrée, tachycardie et dyspnée, sans besoin d’air frais

Carbo vegetabilis … pâleur et sueurs froides de la face, besoin d’air frais

Cuprum … cyanose face et lèvres, pas de sueurs.

024 Varices (ou stripping récent ?) Arnica, Calc. fluor., Hamamelis, Puls. …

Fluoricum acidum … sujet intolérant à la chaleur, vers l’ulcère variqueux

 111

Hamamelis (fe) … veine dilatée, dure, violacée et sensible au toucher

Sepia … jambes lourdes et pesanteur pelvienne.

025 Œdèmes Acetic acid., Apis, Colchicum, Digitalis …

Cactus (zn) … angor et œdème de la main gauche

Hydrocotyl (mg) … lymphoedème et dermite croûteuse

Kalium carbonicum … œdèmes des membres inférieurs et des paupières (angle

supéro- interne)

Oleander (pb) … insuffisance cardiaque avec stase pulmonaire, tachycardie, œdèmes.

027 Acrocyanose (syndrome de Raynaud / engelures) Lachesis, Plumbum …

Arnica (hg) face chaude, nez et corps froids

Agaricus (pb) … rougeur des extrémités, douloureuses au froid

Petroleum … peau sèche, engelures fissurées

Pulsatilla (si) … stase veineuse aggravée avant les règles et par la chaleur

Secale cornutum (pb) … froid et engourdissement, mais ne supporte pas d’être

couvert.

131 Hypertension artérielle (traitée ou non) Aurum, Plumbum, Stront. carb.

Symptôme n’existant pas dans les répertoires homéopathiques anciens …

Aconit (s) … la poussée hypertensive, patient agité et anxieux

Aurum … sur terrain artérioscléreux, actif, irritable et frileux

Baryta carb. … sur obésité et ralentissement fonctionnel général

Cresol (ch) … sujet jeune, asthénique, oligurie par insuffisance rénale

Glonoïnum (s) … la céphalée pulsative de l’HTA, avec obnubilation

Melilotus (s) … HTA de la ménopause

Plumbum … maigreur, parésie et sécheresse de la peau

Viscum album (pb) le gui de pin – diurétique, patient supportant mal la chaleur

132 Pouls irrégulier (arythmie, palpitations) Digitalis, Iodum, Spigelia …

Argentum nitricum … maladie de Bouveret, avec aérophagie

Arsenicum album … oppression nocturne avec agitation et anxiété

Coca (ba) … mal des montagne ou prise d’amphétamines

Spigelia (cu) … avec migraine ou verminose, agg. couché sur le côté gauche

 112

Strophantus (ph) … dans un contexte d’insuffisance cardiaque

133 Pouls rapide (tachycardie) Aurum, Iodum, Crataeg., Lycop. ..

NB. 158 remèdes dans le répertoire de Kent, dont au 3ème degré :

Arsenicum iodatum … vieillard maigre au pouls rapide et faible, cherchant de l’air

Aurummetal. … le pouls est dur (affection cardiaque ou HTA)

Belladonna (ca) … fièvre, rougeur de la face, céphalée

Gelsemium (mn) … pouls lent au repos, s’accélère au mouvement et à l’émotion

Iodum … hyperthyroïdien agité et < par la chaleur et le moindre exercice

Lycopus virginicus (io) … le pouls rapide des hyperthyroïdies

Pensez aussi à : Ferrum met., Crataegus, Natrum mur., Sulfur iodatum …

134 Pouls lent (bradycardie) Digitalis, Kalmia lat. …

Berberis (al) … colique hépatique, ictère, colique néphrétique, eczèma

Digitalis (as) … sensation d’arrêt du cœur, agg. par tout mouvement

Iberis amara (na) … avec vertiges, aggravé per le mouvement et couché du côté

gauche, il sent son cœur battre « dans sa gorge »

Kalmia latifolia (al) … endocardite, vertiges et névralgies, agg. penché en avant

Pensez aussi à : Camphora, Luesinum, Veratrum album …

137 Angine de poitrine Arnica, Aurum, Cactus …

Impression de constriction cardiaque, avec ou sans irradiation, souvent masqué en un

syndrome pseudo abdominal haut !

Aurum … sur HTA, poids au sternum avec sensation d’arrêt du cœur

Cactus (zn) … suffocation et sueurs froides < couché à gauche

Hydrocyanicum acidum … angor, arythmie et cyanose (ex.: dyspnée de Cheyne-

Stokes)

Latrodectus (ge) … corps froid, pouls rapide et faible < au moindre mouvement

Naja … palpitations et suffocation ou angor irradié au cou, sueurs froides, aggravés en

parlant et couché sur le côté gauche

Oxalicum acidum … douleur transfixiante, le corps est froid

Le traitement allopathique de la première crise d’angor est de mise. Il comporte

systématiquement de faibles doses d’aspirine et un anti-angoreux choisi selon

 113

l’intensité des symptômes. Les patients ayant déjà présenté un infarctus prennent en

plus un bêta-bloquant. L’angioplastie est proposée après coronarographie en cas de

lésions focales accessibles, une nouvelle sténose survient dans les six mois dans un

tiers des cas.

138 Artériosclérose (artérite distale, ictus, apoplexie) Plumbum, Stront. iod.

Cuprum arsenicosum … claudication intermittente

Plumbum … HTA avec atrophie musculaire et constipation

Strontium iod. (ba) … vertiges et bouffées de chaleur, rhumatismes, déminéralisation

Zea mais (na) le mais – hypocholestérolémiant et diurétique

Il faut penser à un accident ischémique transitoire (AIT) en face d’un ou plusieurs des

symptômes suivants :

– hémiparésie (sensation de lourdeur), engourdissement, hypoesthésie ou

paresthésies,

– troubles du langage (aphasie, alexie, agraphie),

– cécité monoculaire transitoire et d’installation brutale (cécité corticale),

– un syndrome vestibulaire (vertiges, nausées, instabilité à la marche).

C’est un signe d’alarme qui nécessite l’auscultation des vaisseaux du cou et des

explorations spécialisées (bilan Doppler et Scanner) car il peut déboucher (5 à 35%

des cas) sur une urgence neuro-vasculaire (AVC constitué).

Opium (ba) … coma de l’ictus : face rouge avec sueurs chaudes, myosis

Péricardite (aiguë bénigne ou récidivante), dont le traitement se rapproche de celui

des endocardites et des pleurésies.

— Avec épanchement :

Apis mel. (hg) … épanchement, suffocation et dyspnée, douleur transfixiante, pas soif

Pensez aussi à : Cantharis, Colchicum, Digitalis …

— Sèche :

Bryonia alba (ph) … frottement péricardique, douleur < au moindre mouvement, soif

Magnolia glauca (s)… cardialgies, palpitations, dyspnée < couché sur le côté gauche

Pensez aussi à : Aurum, Cactus, Colchicum, Kalium carb., Kalmia lat., Ranunculus

bulbosus .…

 114

136 Insuffisance cardiaque … distension veineuse et œdème des membres inférieurs,

hépatomégalie congestive douloureuse. Au stade de l’insuffisance cardiaque légère,

on observera :

Ammonium carb. … obèse dyspnéïque, cyanosé, somnolent avec angoisses et sueurs.

Aurum …remède d’HTA et d’anévrisme de l’aorte, avec extrasystoles et battements

carotidiens, patient frileux qui recherche paradoxalement la chaleur.

Kalium carbonicum … remède de défaillance cardio-respiratoire sur fond anémique :

asthénie, frilosité, dyspnée d’effort (avec tachycardie) et de décubitus (à 2-3 heures

du matin), œdèmes, sueurs, pouls rapide et faible.

Lycopodium (al) … remède surtout masculin de l’insuffisance ventriculaire droite,

patient diabétique ou/et hyperlipidémique avec lithiase et sécheresse cutanée

Sulfur stase vasculaire, tachyarythmie, angor (< par la chaleur et réclame de l’air)

028 Phlébite et périphlébite (en cours ou récente, séquelles), avec risque

embolique :

Apis mel. (hg) … œdème blanc et luisant, douleur brûlante > applic. froides

Calcarea fluorica … stase veineuse avec cyanose > par les applic. froides

Melilotus of. (s) … épistaxis et troubles veineux de la ménopause

Sepia … stase veineuse des mb. inférieurs, dyspnée avec toux sèche allongée

Vipera (ge) … veine indurée, gonflement et lourdeur du membre

Pensez aussi à : Hamamelis, Lachesis, Pulsatilla …

029 Ulcères variqueux, Idem, avec : Fluoricum acidum et Kalium bichromicum

Carduus benedictus (mg) le chardon bénit – cholagogue, euphorisante

185 Ecchymoses faciles, pétéchies, purpura … Parfois symptôme révélateur d’une

vascularite ?

Arnica montana (hg) … ecchymoses, crampes musculaires

Crotalus (ge) … avec hémorragies de sang foncé

Phosphorus … remède de dégénérescence graisseuse de l’hypertrophie ventriculaire

droite. Il se plaint de tachyarythmie (pouls instable) aggravée couché sur le côté

gauche, au froid et au mouvement. Les yeux sont bouffis (œdèmes) et la tendance

hémorragique est nette (ecchymoses).

 115

Millefolium (hg) … avec saignements muqueux de sang rouge, sans cause.

300 Abuse du tabac

Nux vomica (s) … crises postprandiales chez un patient alcoolo-tabagique.

Pensez aussi à : Caladium (am), Gelsemium (mn), Ignatia amara (na), Platina …

301 Abuse d’alcool (vin, bière…)

Ces facteurs de risque sont à prendre en compte pour la détermination d’objectifs

thérapeutiques, en tenant compte du fait que la prise de poids est fréquente lors

d’un sevrage tabagique.

Lonicera caprifolium (ba) le chevrefeuille – Fleur de Bach : « vivent dans le passé »

Pensez aussi à : Aurum, Lachesis, Nux vomica …

302 Prise de médicaments allopathiques (toxiques)

China (as) la Quinine, Opium (ba) les tranquillisants, somnifères… Zincum

303 Corticoïdes récents Natrum mur., Nat. sulfur. …

Les oestroprogestatifs (et le traitement hormonal substitutif), les AINS et les

vasoconstricteurs vont décompenser une HTA. Sous diurétique, il faut faire un

ionogramme tous les six mois.

Thuya occidentalis … remède de désadaptation avec rétention toxinique (antidote

des traitements allopathiques prolongés), avec son satellite Natrum sulfuricum.

308 Diabète (avec ou sans glycosurie). Lycopod., Nat. mur., Phos. …

Les accidents hypo ou hyper glycémiques des diabétiques coronariens en font un

patient à haut risque.

Arctium lappa (mg) la bardanne – hypoglycémiante, dépurative et diurétique

Syzygium jambolanum (ph) le jumbul – glycosurie et prurit

309 Goutte (hyperuricémie) Benzoïcum ac., Colchicum …

Benzoicum acidum … arthralgies goutteuses, tophies

Lampsana communis (ka) … hypoglycémiante, diurétique et cholagogue

310 Hyperlipidémie (triglycérides / cholestérol) Lycopod., Sulfur, Selenium …

 116

Les trois symptômes précédents couvrent les différentes pathologies de surcharge

métabolique qui vont favoriser la survenue d’une maladie athéromateuse.

Lycopodium (al) …insuffisant hépato-rénal, cholestérolémique

Selenium (s) … impuissance d’origine vasculaire, désirs conservés

Sulfur … auto-intoxiqué avec congestions locales

Il est bon de se rappeler que, si les hypercholestérolémies sont reconnues pour

induire un risque coronarien majeur, la moitié seulement des coronariens se sont

avérés dyslipidémiques (symposium international sur l’artériosclérose). Les théories

microbiennes se développent, ainsi ont été mis en cause le virus Herpès (HV2), le

CMV et Chlamydiae pneumoniae (comme Helicobacter pylori dans l’ulcère de

l’estomac).

Les Nosodes = Psorinum, Medorrhinum ou Luesinum, selon les symptômes …

Une prescription homéopathique prendra en compte l’ensemble du tableau clinique,

chaque symptôme ne formant qu’une pièce d’un puzzle que le praticien devra

reconstituer. Ainsi, une tachyarythmie paroxystique (ou maladie de Bouveret)

déclenchée par la digestion, dans un contexte de sinusite chronique, d’eczéma et de

sciatiques récidivantes sera amélioré par Medorrhinum.

Les toux

La toux étant un phénomène physiologique réflexe visant à expulser des poumons les

substances gênantes pour la respiration (corps étranger ou glaires), le but étant

l’expectoration. Le traitement allopathique de la toux sera essentiellement suppressif

ou/et mucolytique.

Le choix du remède similimum est souvent difficile. Il convient évidemment de

déterminer le contexte dans lequel elle survient. Nous serons ainsi intéressés à

connaître des détails tels que:

1. Y a-t-il de la fièvre?

 117

2. Quelle en était la cause? – Se mouiller, se refroidir?

3. Vitesse d’apparition – Les symptômes sont apparus rapidement ou se sont

développés lentement?

4. Type de toux – sec, humide, cliquetis, respiration sifflante, difficile, dyspnée

5. La toux vient-elle des poumons ou de la gorge?

6. Expectoration – couleur, consistance, goût, odeur et capacité ou difficulté à

expulser / cracher le mucus.

7. Facteurs qui vous font vous sentir pire ou mieux (modalités) – par exemple:

vous allonger, sortir, dormir, parler, manger …

8. Transpiration, vomissements, nausées, maux de tête, maux de gorge,

enrouement, etc.?

9. Comment l’appétit, la soif, le sommeil et l’humeur ont-ils changé ?

10. Quelle est la pire chose à propos de vos symptômes?

La toux doit être traitée lorsque l’excitation est anormalement forte ou répétitive.

Quelques grands mécanismes physiopathologiques peuvent être impliqués :

A —> Les toux nerveuses (sèches, réflexes), par excitation locale (nerf laryngé

supérieur) ou plus générale (irritation du ganglion stellaire et du pneumogastrique) :

228 Toux le jour Bryonia, Phosph., Sulfur …

229 … plutôt la nuit Lachesis, Mercurius, Silicea …

230 Toux sèche Chamomilla, Hepar …

231 … spasmodique, coquelucheuse Drosera, Rumex …

297 Asthme Ant. tart., Ethyl SD, Kali. iod. …

Aralia racemosa (mg) avec éternuements (asthme), sensible aux courant d’air

Asa foetida (au) sur hernie hiatale ( …)

Chamomilla (na) au cours d’une irritation dentaire (…)

Cina (cu) en cours de verminose

Toux coqueluchoïde :

Coccus cact (ca) chatoiement laryngé, mucus fillant

Coralium rubrum (s) toux nocturne, rhinite postérieure et céphalées sinusales

 118

Drosera (cu) « Dès que ma tête frappe l’oreiller, il y a de violents accès de toux qui se

terminent par des vomissements »

Il s’agit d’une toux aboyante qui est sèche le soir. Il survient par crises violentes en

successions rapides, qui coupe le souffle au point de vomir. L’enrouement, les

saignements de nez et les vomissements de mucus ou de nourriture que vous venez

de manger peuvent accompagner la toux. Les expectorations sont jaune-vert et le

visage apparaît bleu en toussant. Ils sont pires après avoir bu, couché, parlé, après

minuit et se sentent mieux pour tenir la poitrine ou l’abdomen. Gros remède indiqué

pour la coqueluche.

Toux suffocante

Cuprum metallicum Toux coqueluchoïde avec suffocation et cyanose

Cuprum arsenicosum Toux des emphysémateux, avec dyspnée

Cuprum oxydatum Toux asthmatiforme sur verminose

Rumex crispus (am) toux sèche aggravée en inspirant de l’air frais

Sambucus (cu) nez bouché avec toux sèche suffocante, transpiration

profuse au réveil

B —> Les toux inflammatoire, sèche ou grasse, au cours des maladies fébriles :

031 Le malade a soif et il est agité Arsenicum, Chamomilla, Phosp., Zincum

032 … et il a des courbatures Arnica, Eupatorium, Rhus tox. …

033 … et il est abattu, sa peau est moite (vide à l’externe) Belladonna …

034 … et il est abattu, sa peau est sèche (plénitude à l’externe) Bryonia …

035 Le malade n’a pas soif Apis, Arnica, Gelsemium, Pulsatilla …

Aconit nap. (s) « Je n’arrive pas à croire à quel point il s’est produit soudainement

après avoir marché dans le vent froid »

Excellent remède contre les rhumes, les fièvres et les maux de gorge, s’il est pris aux

premiers stades. Les symptômes apparaissent soudainement après un coup de

froid. La toux est sèche, croupie et aboie, ce qui peut provoquer un essoufflement ou

 119

une respiration rapide. Pire pour parler et respirer profondément, courants d’air froid

et mieux pour se coucher sur le dos.

Belladonna (ça) Toux sèche, transpiration abondante (033), photophobie (090)

Ferrum phos. Fébricule, anémie (020) et hypotension, épistaxis (223)

Bromum (io) Toux sèche suffocante, croupale, ganglions laryngés

Iodum Enrouement, toux sèche, exophtalmique (140)

Spongia (io) Toux croupade à minuit « comme une scie dans une planche de sapin »,

après coup de froid sec (408), amélioré par les boissons chaudes.

Bryonia alba (ph) « Je suis comme un ours avec une tête endolorie et ma poitrine me

fait mal quand je bouge »

La toux est sèche, douloureuse, dure et les crises de toux secouent tout le corps. Il y a

peu ou pas d’expectoration et une grande sécheresse de la trachée et des bronches.

La respiration profonde aggrave le patient et empêche tout mouvement ultérieur. La

personne est irritable «comme un ours avec une tête endolorie». Ils se sentent mieux

avec des boissons d’eau froide, de l’air frais et allongés sur le côté douloureux, car

tout mouvement provoque de la douleur.

Hepar sulfur (ca) Toux rauque, croupade, aboyante, après coup de froid (408)

Ipeca (ph) « Chaque rhume monte dans ma poitrine, ma gorge me chatouille, je ne

peux pas parler et j’ai très soif d’eau froide glacée »

Cette toux peut être sèche ou grasse et chaque rhume semble tomber sur la poitrine.

Il y a une grande sensation d’oppression et de brûlure dans la poitrine et une

sensation chatouilleuse dans la gorge. La toux perturbe le sommeil et la personne

devra s’asseoir pour cracher de grandes quantités de mucus. Parler ou rire aggrave. Ils

se sentent mieux pour la chaleur et pour dormir du côté droit. La langue est propre (=

ce n’est pas digestif !)

C —> Les toux grasses, dyspnéisantes par encombrement des voies respiratoires par

les mucosités :

232 Toux grasse, avec expectoration Antimonium tard., Sulfur …

233 … douloureuse Aconit., Phosph., Bell., Nux vom., Spongia

 120

234 Bronchite, pneumonie Ant. tart., Phosph., Sanguinaria,

235 Pleurésie Asclepias, Bryonia, Surf. iod. …

Antimonium tartar. (as) « J’ai l’impression de me noyer dans le mucus et vous

pouvez réellement entendre le mucus me noyer les poumons »

Il s’agit d’un cliquetis bruyant, les bronches semblent surchargées de mucus.

L’expectoration est difficile. Elle peut être accompagnée de nausées et de

vomissements (179). La situation est pire la nuit et il y a un soulagement temporaire

de la toux par les crachats de mucus.

Kalium bichromicum toux violente, aggravée le soir ou entre 2 et 3 heures du

matin (396), expectoration épaisse, collante, jaune verdâtre

Senega (am) Toux grasse avec beaucoup de mucosités

Stannum Expectoration abondante, muco-purulente, oppression au

moindre effort (012)

D —> Les toux des affections cardiaque chroniques

131 Hypertension artérielle (traitée ou non) Aurum, Plumbum, Stront. carb.

136 Insuffisance cardiaque Aurum, Carbo veg., Kali. carb. ..

137 Angine de poitrine Arnica, Aurum, Cactus …

Arnica mont. (hg) Contexte de cardiopathie

Hydrocyanicum acidum Toux sèche suffocante, avec angor () et cyanose ()

Kalium carbonicum Crise nocturne asthmatiforme (), douleur de la base droite,

aggravé par le mouvement ()

Laurocerasus (ac) Dyspnée cardiaque, cyanose, amélioré couché

Phosphorus Coeur pulmonaire chronique, aggravé le soir () et couché à

gauche.

E —> Les échecs … sont constitués de patients avec des toux anciennes, invalidantes.

Ils sont la plupart du temps polymédicamentés (codéine, théophiline …). Après avoir

éliminé les cas précédemment exposés, vous devez :

1 – toujours éliminer une cause organique (tuberculose, pleurésie …)

 121

2 – Rechercher un champ perturbateur : épine irritavive ORL souvent ou intolérance

alimentaire ?

220 Coryza fréquents, rhumes de cerveau Mercurius, Pulsatilla, Sulfur …

221 Végétations adénoïdes (enfant) Calc. phos, Phytolacca …

224 Sinusite purulente Aurum, Kali. bich., Mezereum ..

225 Hypertrophie des amygdales Baryta carb., Mercurius …

312 Polype nasal Sanguinaria, Teucrium mar. …

3 – demander un BNS24 afin de mettre en évidence un trouble caché des équilibres

du milieu intérieur, induit par quoi ?

300 Abuse du tabac Caladium, Nux vom., Platina …

301 … d’alcool (vin, bière …) Aurum, Lachesis, Nux vom. …

302 … de médicaments (somnifères, tranquillisants… ) Zincum …

303 Corticoïdes récents Natrum mur., Nat. sulfur. …

304 Immunosuppresseurs / chimiothérapie récente Ars. alb., Nux vom.

305 Radiothérapie récente Cad. sulf., Radium brom. …

306 Vaccinations récentes (BCG / TAB / hépatite A ou B / fièvre jaune, Covid19 …)

Blatta orientalis (as) Bronchite asthmatiforme (297), sensibilité aux poussières

de maison

Hyssopus (sn) complications pulmonaires (DDB, Mucoviscidose …)

Mercurius Toux grasse avec expectoration mucor-purulente, haleine

fétide (163)

Natrum sulfuricum sujet infiltré, expectoration jaune verdâtre …

Nux vomica (s) Toux sèche, nez bouché la nuit (218), coule le matin, langue

blanche (179)

Pulsatilla (si) Toux sèche la nuit, grasse le jour

Silicea Expectoration purulente chronique, amaigrissement, faible

(011), frilosité (009) …

F —> Le patient tousse chroniquement et toute thérapeutique l’aggrave = pensez à

un nosode de diathèse, car un des pôles organiques est en situation de « vide » …

 122

Tuberculinum K Toux inflammatoire chronique, patient maigre et nerveux,

prenant facilement froid ( ou VAB – suite de BCG, ou Aviaire

– chez l’enfant)

Psorinum Asthénique frifeux (009), Coryza (220), dépression (200),

toux catarrhale, améliorée en mangeant …

Medorrhinum Nervosité brouillonne, raideurs articulaires, toux catarrhale

Luesinum Toux spasmodique, patient phobique, agité et

insomniaque, sec et chaud

Stock-nosodes :

Influenzinum Suite de vaccinations grippales répétées (306)

Pertussinum Suite de coqueluche ou de son vaccin

Vision de la MTC sur les mécanismes qui sous-tendent les toux chroniques :

Toux = spasmes du Poumon, en relation avec la Rate-pancréas (présence de glaires),

le triangle de l’eau (Rein/Cœur/Poumon) et le Foie (Yang et Vent = spasmes)

— Poumon insuffisant =

Vide de Yin (structure) … Silicea

Vide de Qi (énergie) … Pulsatilla (si) / Eucalyptus (as)

Vide d’eau (sécheresse) … Phosphorus / Bryonia (ph) / Ipeca (ph)

— Poumon en plénitude =

Invasion par le Vent/chaleur … Cuprum / Drosera / Coccus cacti / Sambucus

Invasion par le Feu du Cœur … Aconit / Belladonna / Arnica / Spongia (io)

Accumulation de Glaires froides … Dulcamara / Antimonium tartaricum

Accumulation de Glaires chaudes … Stannum iod. / Balsamum peru (sn)

L’examen neurologique

Chapitre important où le praticien se doit d’être précis et systématique. L’examen

sera réalisé de façon segmentaire :

 123

Les douze paires crâniennes

1 – Nerf OLFACTIF : 182 Anosmie (perte de l’odorat)

Lachesis (ge) … congestion faciale (éthylisme, avant les règles ou post ménopausique)

Mercurius … dans un contexte suppuratif ORL

Petroleum (ch) … épistaxis, ozène, narines fendillées

2 – Nerf Optique

– Troubles de l’acuité visuelle, vue faible (amblyopie)

– Troubles du champ visuel (hémianopsie)

Recherchés en bouchant un œil du malade qui regarde le nez du praticien. Celui-ci

promène son doigt dans le champ visuel du malade en lui demandant s’il le voit ou

non. Une recherche plus précise est du domaine de l’ophtalmologiste.

Oleander (pb) … trouble au centre du champ visuel

Phosphorus … phosphènes liés à des troubles circulatoires rétiniens

Physostigma (mn) … avec glaucome et myosis, contexte de spasmes et de parésies

3/4 et 6 – Nerfs oculomoteurs

A – Troubles de la motricité oculaire extrinsèque

Symptômes recherchés en bouchant un œil du malade, le praticien lui demande de

suivre des yeux le doigt du médecin, dans le sens horizontal, puis vertical. On peut

ainsi différencier :

098 Nystagmus Agaricus, Iodum, Zincum …

(N.B. le sens du mouvement lent indique le coté de la lésion. Une recherche plus

précise est du domaine du médecin ORL)

Agaricus (pb) … vieillards, avec tremblements et rachialgies

Theridion (na) … aggravé au moindre mouvement vers le bas ou en fermant les yeux

099 Vue faible Ars. alb., Lachesis, Phosphorus ..

100 Hémianopsie Oleander, Phosph., Physotig. …

101 Strabisme

— externe = atteinte du 3, moteur ocul. commun, ex.: Hyosciamus (ca)

— interne = atteinte du 6, moteur ocul. externe, ex.: Agaricus (pb)

 124

102 Diplopie (paralysie des nerfs oculomoteurs). Il s’agit d’une vision double des

objets (verticale ou horizontale) qui n’apparaît que dans les positions extrêmes du

regard.

Botulinum … parésie post « lifting médical » (injection de toxine botulique)

Cyclamen europ. (na) … au cours de céphalées, migraines

Natrum muriaticum … nette fatigue visuelle, céphalées d’études

B – Troubles de la motricité oculaire intrinsèque

Etat des pupilles (noyau pupillaire du 3)

096 Myosis Hydrocyan. acid., Opium …

097 Mydriase Arg. nitr., Bell., China, Helleb. …

– Anysocorie (inégalité pupillaire)

073 Recherche de la contractilité de la pupille à la lumière. Hypersensibilité à lumière

103 Fatigue oculaire Conium, Phosph., Onosmod. …

– Recherche d’un trouble de l’accommodation (fatigue oculaire)

N.B. la dissociation d’un réflexe photomoteur aboli avec conservation du réflexe

d’accommodation doit faire évoquer un Tabès = syphilis tertiaire.

Aurum mur. … yeux rouges, palpitations et troubles vasculaires congestifs

Conium (au) … photophobie et parésie des oculomoteurs

Onosmodium (na) … asthénopie avec céphalée frontale pesante

5 – Nerf TRIJUMEAU (à double fonction sensitive et motrice)

* fonction sensitive de la face (trois branches), rechercher :

– 030 une douleur des points d’émergence (sus-orbitaire, sous orbitaire, dentaire)

– 052 un trouble de la sensibilité tactile, thermique, douloureuse de la face

– un trouble de la sensibilité de la pointe de la langue

Cedron (s) … névralgies sus-orbitaires de périodicité horaire

Kalium bichromicum … douleurs localisées à de petites place, sinusite ?

Natrum sulfuricum … pointe de la langue douloureuse et brûlante

Plantago (ca) … névralgie dentaire «d’une oreille à l’autre», dent de sagesse ?

 125

* fonction motrice essentiellement des muscles masséters

133 Bruxisme … Arsenicum album, Cina (as), Strontium carb. …

438 Trismus … Belladonna, Hepar sulfur, Tetanotoxinum …

7 – Nerf FACIAL (également à double fonction sensitive et motrice)

* fonction sensitive :

– conduit auditif externe et conque du pavillon de l’oreille

Argentum nitricum … prurit du conduit auditif et douleurs pharyngées

Verbascum (am) … névralgie faciale améliorée en serrant les dents

– la sensibilité du tiers moyen de la langue

Sensation d’un cheveux sur la langue : Allium sat. (as), Kalium bichrom., Silicea …

* fonction motrice essentiellement des muscles peauciers de la face (deux branches)

(N.B. inspection à faire au repos : paralysie = le malade « fume sa pipe » et pendant les

mouvements : ne peut fermer paupière + l’œil bascule en arrière du côté atteint)

506 Hypotonie d’un côté de la face (paralysie faciale)

Bothrops (ge) … après ictus par thrombose (rouge)

Causticum (am) … sur sécheresse, crampes et dépression

160 Tics, myoclonies : Iodum, Mygale (ge) …

8 – Nerf Auditif

Branche cochléaire auditive

233 Acouphènes (sifflements, bourdonnements d’oreilles)

234 Perte de l’acuité auditive (signe de la montre)

507 Sensibilité au moindre bruit

Branche vestibulaire dont la séméiologie est riche

232 Vertiges vrais (rotation des objets toujours même sens)

— signe de Romberg (malade debout, talons joint, yeux fermés)

— épreuve de la marche aveugle (déviation toujours du même côté)

— épreuve des index de Barany (rencontre verticale et horizontale)

Cocculus (am) … mal des transports, perceptions lentes

 126

Nux vomica (s) … hypersensibilité et asthénie (fond éthyl ?)

9 – Nerf glossopharyngien (également à double fonction sensitive et motrice)

Fonction sensitive qui recueille l’oropharynx (goût amer, acide, salé, sucré),

508 Absence de saveur des aliments

Alumina, Magnesia mur., Silicea, Sulfuricum acid. (névralgies profondes), Veratrum

alb…

Fonction motrice du nasopharynx (voile du palais, hémiparaisie = signe du rideau),

et le tiers post de la langue (réflexe nauséeux).

509 Fausses routes alimentaires (= hydrophobie)

Stramonium (ca) … peurs, agitation et spasmes, jusqu’au délire

Hydrophobinum … séquelle d’encéphalite, SEP évoluée (ou transitoire, après

vaccination antirabique ?)

10 – Nerf Pneumogastrique (ou Vague) nerf mixte

L’innervation pharyngo-laryngée, atteinte unilatérale = voie bitonale

partie végétative (ortho, mais surtout para-sympatique) qui contrôle :

les plexus carotidiens, les nerfs cardiaques

➔ Tachyarythmie 106

➔ HTA 107

les plexus pulmonaires

➔ Troubles respiratoires, dyspnée … de 187 à 192

le réseau péri-oesophagien, les plexus solaires et mésentériques

➔ Dysphagie, gastralgies, colopathie … 122 à 129

Antimonium crudum (as) … dysphagie, gastralgies et eczéma

Antimonium tartaricum (as) … dysphagie et asthme bronchique

11 – Nerf Spinal (nerf mixte)

la partie motrice innerve le sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze

235 Trouble de la rotation de la tête et du haussement d’épaule

Actaea racemosa (s) … contracture para-vertébrale aggravée par l’exercice physique

Curare (mn) … paralysie progressive avec diminution des réflexes (post-chirurgicale ?)

 127

Guaco (au) … myasthénie avec myalgies au mouvement.

12 – Nerf Grand hypoglosse (nerf moteur de la langue) évaluez :

– la motricité (mouvements latéraux, rétraction, protraction)

-> si l’atteinte est bilatérale = troubles de la phonation, déglutition

161 Bégaiement

-> présence d’une fibrillation (cas d’intoxication éthylique, de SLA)

Causticum (am) … parésie de la langue avec embarras de la parole

Cuprum metal. … paralysie de la langue avec trouble de la parole

Gelsemium (mn) … avec enrouement constant (ou aggravé aux rêgles)

– et la trophicité (atrophie ou hémi-atrophie)

Rappel de quelques syndromes associant l’atteinte de plusieurs nerfs crâniens :

– syndrome de Garcin (tumeurs du cavum et de la base du crâne) =

tableau paralytique global, unilatéral, respectant les deux premières paires

– syndrome de Foix et Chavany (ou labio-facio-glosso-pharyngé) =

déficit bilatéral des 5, 7 inf., 9, 10 et 12 ème paires

– syndrome de la fente sphénoïdale = atteinte unilatérale des trois oculomoteurs

– sarcoïdose = atteinte progressive des 5, 7 et 8ème paires

Le Syndrome cérébelleux

Le Syndrome cérébelleux est consécutif à une lésion du cervelet ou des voies

cérébelleuses du tronc cérébral. Se rappeler que les troubles observés sont

homolatéraux à la lésion et pas aggravés par la fermeture des yeux, contrairement

aux troubles sensitifs. Il se caractérise par :

1. une hypotonie (test de l’exagération du ballant du bras)

2. une incoordination des mouvements volontaires (épreuve doigt-nez et talon-

genou)

3. des troubles de la statique (avec oscillations) et de la marche (pseudo-ébrieuse)

4. une dyarthrie (voie hachée) et un tremblement intentionnel (d’action)

Thuya occ. (na) … tremblements des mains quand il écrit

 128

Les membres supérieurs : évaluez successivement les différents aspects

Motricité :

a. globale = épreuve du serment (bras tendus en avant, chute progressive unilat.)

b. segmentaire (comparatif) = force d’extension des doigts,

flexion-extension des poignets, abduction-adduction du bras.

Réflexe : réflexe bicipital (racine de C5), tricipital (racine de C7)

(N.B. une exagération des réflexes traduit une atteinte centrale = premier moto-

neurone de la voie pyramidale, une diminution des réflexes traduit une atteinte du

deuxième moto-neurone).

Hyper-réflectif 510

Secousses musculaires (myoclonies) 160

Actaea racemosa (s) … hypersensibilité générale, hyper-réflectivité, < aux rêgles

Tarentula hisp. (ve) … excitation psychique, motrice et sensorielle

Tonus : tonus de repos = apprécier le ballottement passif des mains et des membres

supérieurs, l’hyperflexion (main à l’épaule) et l’hyperextension.

tonus de posture = épreuve des fleurets (maintient des index face à face)

tonus d’action = épreuve du doigt au nez

hypotonie musculaire 512

Baryta carbonica … paralysie flasque des vieillards

Hippomanes (mn) … faiblesse des poignets et des doigts, sans impotence

dysmétrie (mouvements saccadés) ou hypermétrie (mouvements trop amples)

maladresse des mains (ex. : Apis, Natrum mur. …)

Bouge constamment les mains (ex. : Kalium bromatum) 158

Sensibilité :

Superficielle (toujours comparative des deux côtés)

Tactile : épreuve de la localisation du tact

Phosphorus … démangeaison des paumes et tremblement au moindre mouvement

Thermique : épreuve des deux tubes (eau chaude, eau froide)

Douloureuse : épreuve de la piqûre (ressentie comme simple contact ?)

 129

Intolérance à la douleur : Arnica, Cham., Coffea, Ignatia …

Névrome d’amputation (Allen) : Allium cela, Calendula

Profonde =

Périosté vibratoire (avec un diapason)

Kinesthésique : on demande au malade de reproduire du côté sain,

les mouvements que le médecin lui imprime du côté malade.

Morphognosique : reconnaître au toucher un objet de forme simple

Aranea diadema (na) … sensation de mains et avant-bras lourds et enflés

Hypericum (hg) … douleurs névralgiques après traumatisme

Secale cornutum (pb) … élancements douloureux dans les membres supérieurs

Trophicité : Aspect de la peau et des phanères

Vasomotricité (chaleur et sueurs, œdèmes)

Dimension des muscles (par mesures comparatives).

Les membres inférieurs :

Motricité globale =

épreuve de Mingazzini (patient à plat-dos, jambes à 90° -> chute ?)

épreuve de Barré (décubitus ventral, jambes à 90° -> chute ?)

A la marche =

sur les pointes (gênée si atteinte S1), sur talons (gênée si atteinte L5)

marche « en steppant » : atteinte sciatique poplité (polio, polynévrite …)

marche « à petits pas » : Parkinson, syndrome pseudo-bulbaire

démarche ébrieuse : instabilité (atteinte cérébelleuse)

Segmentaire =

— réflexe rotulien (racine de L3-L4)

— réflexe achilléen (racine de S1)

— réflexe cutané plantaire (signe de Babinski = atteinte pyramidale)

Argentum metal. … crampes, raideurs et engourdissements des membres inférieurs

Conium (au) … démarche difficile avec exagération des réflexes et vertiges

 130

Plumbum … paralysie des extenseurs, « froid de glace » du membre

159 Syndrome des jambes sans repos

Lathyrus (pb) … parésie spastique, incoordination aggravée les yeux fermés

Contracture des extenseurs, tremblement intensionnel.

Manganum … paralysie ascendante, avec atrophie musculaire

Zincum … agitation et sursauts des jambes au repos (même en dormant).

Tonus, sensibilité et trophicité, idem membre supérieur.

Sensation de brûlure de la plante des pieds, la nuit (sort les pieds des couvertures) :

Chamomilla, Pulsatilla, Medorrhinum, Sulfur

Le tronc :

Motricité : mouvements respiratoires thoraciques et abdominaux

— réflexes abdominaux (D7 à D12) et crémastérien (S2 à S4)

Hypericum (hg) … névralgie intercostale, aggravé par la chaleur et la pression locale

Sensibilité : les dermatomes sont ici horizontaux (N.B. ombilic = D6-D7).

Alumina … maigreur et sécheresse, anesthésie « en selle » et douleurs fulgurantes

On pourra aussi inclure dans ce chapitre les symptômes qui intéressent :

— le caractère des douleurs (non fixes, brûlantes …) 031 à 034

— la dynamique d’apparition et de disparition de la douleur 035 à 038

Conclusion : faire la synthèse de la séméiologie ainsi obtenue, première étape du

diagnostic.

 131

Chapitre 9

Deux méthodes de répertorisation biologique ?

1/ DIRECTE : tester dans le sérum du patient l’effet des principaux polycrests …

C’est G. R. HENSHAW, qui, dès 1929, à New-York, eu l’idée d’essayer in vitro, sur le

sérum de ses malades, des dilutions de remèdes sélectionnés sur la base des

symptômes cliniques. Il constate que plus la floculation est nette, plus grand se révèle

être l’effet du remède in vivo !

Cette méthodologie directe d’évaluation de l’effet du remède in-vitro, réalisée

systématiquement avec de nombreux polycrests permet – rapporté à la matrice de

nos 275 principaux remèdes – une vision globale des différentes remèdes susceptibles

d’être utilisés.

 132

2/ INDIRECTE, PAR LE CALCUL. Dès les années 1960, Pol HENRY, fervent partisan des

traitements par les teintures végétales (gemmothérapie), développait une méthode

d’aide au choix thérapeutique, basée sur des tests sériques en phase liquide

(conditions du vivant) et la mise en évidence de variations biologiques induites par les

réactifs utilisés.

Pour ce faire, il effectuait un bilan biologique sur un lot de lapins. Puis, les animaux

furent traités pendant six semaines avec le remède à étudier. Au terme de ce

traitement, un second bilan est réalisé et les résultats comparés avec le premier.

 133

Bilan biologique 1 + 6 semaines du remède à tester = bilan biologique 2

Effet biologique du remède testé = bilan 2 – bilan 1

L’expérience est répétée avec plusieurs lapins, afin de minimiser les sensibilités

personnelles. On détermine ainsi, pour chaque remède testé, un profil moyen

d’action sur les paramètres choisis comme points de repère biologiques. C’était la

base de la création d’une matière médicale biologique (pathogénésies biologiques).

Quand le patient se présente avec une pathologie complexe, une prise de sang est

effectuée et les tests appliqués sur le sérum de celui-ci. On obtient un profil

biologique dont on va extraire les six déviations statistiquement les plus significatives.

Celles-ci correspondent à l’action d’un certain nombre de remèdes antérieurement

testés. L’ordinateur va alors effectuer une répertorisation sur cette base de données

biologiques et proposer au praticien celles qui couvent le mieux l’ensemble de ces six

anomalies les plus significatives.

3/ LES DEUX METHODES CONJUGUES : Les Bilans Nutrition-Santé (BNS) dès 1988

 134

Protidogramme : Euglobulines :

Fig. 6 : Histogramme des 23 paramètres du BNS (en écart-type, pour comparaison)

Afin d’avoir la vision la plus complète de l’état fonctionnel du patient, il a été choisi

trois types de paramètres :

—> 5 paramètres quantitatifs (protidogramme) qui font le point des carences et de

l’état inflammatoire (vide – plénitude),

—> 3 d’évaluation du stress oxydatif (orientant vers le type de contraintes externes)

—> 15 paramètres qui sont des tests de remèdes polycrests et éclairent les troubles

des régulations de base. Si un paramètre (remède) est très élevé, on pourra constater

que le patient présente les symptômes de ce remède (phase orthosympathique). Si

 135

au contraire le test de remède est trop bas (phase para sympathique), la situation est

ancienne ou chronique.

Spectrophotomètre

A partir de ces données biologiques, on peut calculer une petite gamme de draineurs

optimaux, corrigeant les déviations hyper et les hypo de l’ensemble des paramètres.

Ces plantes seront utilisées en basses dilutions, afin de nourrir la structure et de

relancer les fonctions d’épuration (effet de drainage).

La base de données des BNS regroupe 160 plantes classées par rapport à leurs

actions sur 23 paramètres. Cette méthode a permis d’éclairer, confirmer le rôle de

nombreux remèdes de la MMH aux pathogénésies cliniques pauvres, ainsi :

— Arbutus unedo (al) … cytostatique

— Glechoma héderacea (mg) … immuno-modulante

— Marrubium vulgare (sn) … anti-asthmatique

— Sygysium jambolanum (ph) … à l’action remarquable sur le diabète

— Ulmus campestris (s) … anti-virale

— Vanilla planifolia (mg) … anti-rhumatismale (PR et SPA)

Nous avons aussi inclus dans cette base de données quelques végétaux importants

qui ne possèdent pas encore de pathogénésie homéopathique, ainsi Betula

pubescens qui est proposé assez systématiquement dans les situations de type Sulfur.

 136

La méthode a été étendue à certains sels homéopathiques peu utilisés, qui se sont

révélés remarquables en pratique, ainsi :

— Bromum iodatum … les dysfonctions thyroïdiennes

— Natrum aceticum … le diabète

— Natrum silico-fluoratum … les acidoses localisées

— Zincum sulfuricum … les affections allergiques … etc.

Un essai comparatif a été fait avec SULFUR 6 CH et 12 CH (les deux dilutions favorites

de S. Hahnemann, avec la 30 CH). Curieusement, l’impact sur les paramètres

biologiques du BNS de ces deux dilutions s’opposait parfaitement !

La comparaison des symptômes cliniques et biologiques éclaire souvent le cas de

façon incomparable. D’ailleurs, les plantes proposées par le calcul du BNS se révèlent

des draineurs optimaux et souvent les satellites du polycrest choisi à la

répertorisation clinique.

La prescription conjointe d’un polycrest en haute dilution (souvent remède toxique)

qui agit sur l’aspect Yang (dysfonction) et de la plante alimentaire en basse dilution

 137

qui nourrit l’aspect Yin (lésion des structures) nous a surpris par son efficacité :

réduction à presque rien de la phase d’aggravation thérapeutique et prolongation

remarquable de l’effet médicamenteux dans le temps.

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Chapitre 10

Cas cliniques

 138

R. Dufilho nous a expliqué comment il pratiquait dans son petit village des Pyrénées.

Le patient se présentait le matin à 9h. Il l’examinait, l’interrogeait brièvement et lui

remettait deux questionnaires, l’un général de 700 questions, l’autre de 300

questions environ, ayant trait à sa maladie (il en avait mis au point une cinquantaine :

la sinusite, herpès, le coma … !). Il se rendait alors à son hôtel, étudiait les questions

et rapportait les réponses vers 18 heures. Le soir vers 21 heures avec sa femme, il

étudiait les réponses et choisissait son remède. le lendemain vers 9h, il revoyait son

patient environ 20 minutes pour la prescription.

Ainsi, il rapporte le cas d’un banquier qui lui dit souffrir de névralgie faciale d’une

façon abominable, depuis 5 ans durant lesquelles il a vu nombre de praticiens. Il

partit avec les deux questionnaires et revint le lendemain. Il pris le remède le soir

même et la guérison fut acquise dans la semaine.

Cas clinique n°1 :

Mme T…, 34 ans, directrice commerciale, qui vient d’accoucher d’un petit garçon six

semaines auparavant, consulte pour une anorexie survenue immédiatement après

une « grosse contrariété » (le père de son enfant l’a abandonnée juste après son

accouchement !). Elle ne peut plus allaiter, car son lait s’est tari et elle vomit de la

bile.

La répertorisation sur ces 4 symptômes fait apparaître en tête trois remèdes :

Chelidonium, Phosphorus et Pulsatilla et plus loin Natrum mur. (tristesse, deuil) que le

praticien à choisi de prescrire en succession (?!). Personnellement, nous aurions

choisit Ignatia amara (na), grand remède des spasmes vésiculaires sur fond de

déception … qui n’apparait pas ici !

Cas clinique n°2 :

Mme M…, 57 ans, vient pour des allergies de contact. Elle présente un dermo-

graphisme, des éruptions urticariformes ubiquitaires aggravées ou provoquées par le

soleil. Elle signale également un goût métallique dans la bouche.

 139

La répertorisation sur 4 symptômes somatiques met en avant Arsenicum album, qui

est aussi un grand remède inquiet, ce qui correspond parfaitement au profil de Mme

M… Natrum muriaticum et Calcarea carbonica, apparaissent aussi avec une

valorisation de 7, et une étude plus approfondie sera nécessaire pour les

départager. Mercurius solubilis paraît lui aussi indiqué en aigu (urticaire =

manifestation allergique d’un blocage de Rate-pancréas !), même s’il n’est valorisé

qu’à hauteur de 4.

Cas clinique n°3 :

Mme T…, 25 ans, jeune enseignante, consulte pour des allergies qui s’expriment par

une rhinite et un prurit du cuir chevelu. Elle présente par ailleurs des règles

hémorragiques de sang rouge vif, avec des caillots et des douleurs lors de spasmes

utérins. L’écoulement ne cesse pas pendant les douleurs.

Les remèdes retenus sont Sepia officinalis (mg) et Sabina (na) compte tenu du profil

général de cette patiente, même s’ils ne sont pas aux tous premiers rangs.

Cas clinique n°4 :

 140

Certains médecins, chefs d’école (homéopathes unicistes), considèrent que le

mélange des méthodes, tel que nous le proposons parfois constitue une sorte de

« cafouillothérapie » méprisable … Qu’avons-nous à réponde à cela ?

Nos étudiants sont pour la plupart d’excellents homéopathes, car leurs principes sont

totalement hahnemaniens. Par contre, ils n’ont pas d’œillères : il existe des troubles

où le problème se situe dans la structure ou dans l’altération graves de certaines

fonctions, ces lésions répondent mal ou pas du tout (cf. nombreux échecs et

aggravations thérapeutiques) à l’utilisation des hautes dilutions homéopathiques. Il

faut alors utiliser les plantes, les oligo-éléments, les vitamines, les Oméga3, la

procaïne … dans une synergie qui autorisera alors l’action correcte du remède

homéopathique.

C’est un peu comme dans la construction d’une maison : il ne suffit pas que

l’architecte change les plans, il faut s’assurer le la présence d’ouvriers compétents,

d’outils et des matériaux adéquates sur le chantier !

Nos amis acupuncteurs n’ont pas ce genre de problématique obsessionnelle : ils

connaissent les règles de régulation de l’énergie dans les méridiens et les organes et

selon le cas, ils vont utiliser les aiguilles, les moxas, le massage, la gymnastique, les

plantes ou la diététique … Voici un cas qui devrait ouvrir les yeux de certains aux

relations ténues qui existent entre homéopathie et acupuncture :

Il s’agit d’un monsieur de 70 ans, récemment opéré d’un cancer de la prostate, chez

qui est apparu une insensibilité des derniers doigts de la main gauche (il n’a pas de

traitement actuellement, n’a pas eu de chimiothérapie et il n’est pas diabétique …

trois causes possibles de cette névropathie). Intrigué par ce symptôme curieux,

inusité … (comme il est dit dans l’Organon), j’ai donc cherché dans le SYNTHESIS à

« insensibilité, main » (p. 1623), on y trouve : Aconit, Kreosotum, Plumbum,

Stramonium (remèdes qui ne semblent pas correspondre), puis « insensibilité doigts,

à la piqûre » : Populus (al).

 141

Quand on regarde POPULUS dans la MMH, il est précisé : « anesthésies cutanées

localisées, consécutives à une intervention sur les voies urinaires » ! Elle n’est pas

précise l’homéopathie ?!

Je pense que l’irritation du méridien Vessie (chirurgie = attaque par le froid –

méridien sentinelle) se transmet à son méridien couplé : IG, qui se termine sur le

bord du petit doigt ! Populus est un remède du groupe de l’Aluminium (cf. P.

Kollitsch), donc sur l’axe Rein/vessie — > Cœur/IG. Intéressant, n’est-ce pas ?

Cas clinique n°5 … un contre exemple !

C’est un patient mince et sec, d’une soixantaine d’années qui vient se plaindre de

douleurs vertébrales diverses. La raideur est manifeste, mais aucune radiographie

n’explique objectivement et aucun remède classique n’a eu d’effet. Il vient d’aller voir

ostéopathe et a reçu plusieurs injections de procaïne, sans succès !

Un symptôme étiologique attire pourtant mon attention : il me fait remarquer que

son tableau clinique est apparu rapidement après avoir mangé une pastèque ! Ce key-

note se retrouve dans la pathogénésie de Zingiber of. (am) : « malaise après avoir

mangé du melon » (Kollitsch p. 285) ! Les flatulences existent aussi, bien qu’il ne les

mettent pas en avant.

La prise d’une dose de Zingiber en 30CH apporte rapidement un soulagement

notable. Comme c’est un remède du groupe des ammonium, Causticum sera

 142

administré par la suite, choisi sur les symptômes de raideur agitée, comme de colère

contenue.

Ainsi, il est des cas rares, où le remède similimum est trouvé sur un seul symptôme

curieux, sans que l’on ai besoin de répertoriser, mais ces cas restent des exceptions !

 143

Bibliographie

COULTER Catherine « Portraits of Homoeopathic Medicines ». North Atlantic Books,

1986

DEMARQUE D. « Séméiologie homéopathique » Le François – Paris 1957

GRANDGEORGE Didier « L’esprit du remède homéopathique » EdiCom, 1993

HAHNEMANN Samuel « L’Organon, ou l’art de guérir » (l’œuvre originale « Organon

der Heilkunst » rédigée en allemand, a été traduite dans de nombreuses langues dont

l’anglais et le français). Hahnemann a publié cinq éditions de son Organon, la

dernière, datant de 1833 a été traduite en français et publiée en 1845. Une sixième

édition a été publiée en 1921.

HAHNEMANN, S. « Les maladies chroniques ». 1828, son second livre, avec une

première classification des maladies et familles de remèdes et l’utilisation des

nosodes.

KENT J.T. « La science et l’art de l’homéopathie » (traduction P. Schmidt, ed.

Maisonneuve). Une lecture détaillée et pratique de « l’Organon » et des « Maladies

chroniques ». Introduction à une étude logique de la matière médicale.

KOLLISTCH, P., Matière médicale thérapeutique, Maloine, 1955, réédité en 1989

(mais épuisé), copie disponible chez FFMI

SENN Dominique « La balance tropique ». Fondation Cornelius Celsius, 1980

VANNIER, L. « Les remèdes homéopathiques des états aigus – Étude clinique et

thérapeutique », Doin & Cie, 1946

ZALA M. « A la découverte de l’homéopathie uniciste » Ed. Pimm’s, 1993

La trilogie homéopathique (ed. IMH – FFMI, 2007) :

« Quand Freud rencontre Hahnemann » Françoise Collin-Henry 240 pages

« Matière médicale diathésique » F. et J.Yves Henry 308 pages

« Répertoire de médecine intégrée » F. et J.Y. Henry 382 pages

Répertorisation homéopathique :

BARTHEL et KLUNKER « Répertoire synthétique ».

BOENNINGHAUSER C. « Manuel de thérapeutique homéopathique ». Ed. LHF

 144

BOERICKE William and Oscar « Pocket Manual of homoeopathic materia medica ».

Boericke and Runyon, New York. 1927, 9 ème édition, 1042 pages.

BOGER C.M. « A synoptic key of the materia medica ». B. Jain publisher, New Delhi, 4

ème édition. 1931

DUFILO R. « Géographie homéopathique ». Similia, 1989

FLURY Rudolf « Répertoire pratique trilingue ». 1100 fiches. M. Flury-Lemberg

Éditeurs, 1979, Berne, Suisse.

HENRY J.Yves « Homeopathy, history and recent developments of repertorisation

techniques ». Revue De Natura Erum, 1987

KENT J.T. « Repertory of the homeopathic materia medica ». B. Jain publisher, New

Delhi, 1455 pages + index

ODERMATT Carla & SPANI Armin « L’homéopathie. Le médicament approprié – vite

choisi ». Ed. Homéopathie – Santé 1995

SCHROYENS Frederik « Synthesis 8.1 ». Homeopathic book publishers London, 2003,

2068 pages

VERMEULEN Frans « Synoptic II ». CLV Editions, 1996, 985 pages.

VOISIN H. « Thérapeutique et répertoire homéopathique du praticien ». Maloine,

1978

EXEMPLE DE RÉPERTOIRES INFORMATIQUES :

SELLIER Claire « Banc d’essai : les logiciels homéopathiques » Le journal de

l’homéopathie n°35. Cahier central septembre 1991

« Les homéopathes et leurs répertoires. A la recherche de la meilleure prescription ».

Médecine nouvelle n°109, pages 107 à 110

Les plus simples …

Aidhoméo : Drs B.Chassaing, A. Horvilleur, Ph. Demeestere

Homéorep (Dr R. Bachelerie): https://homeorep.com/francais

MELANIE – MiniKENT – traduction du dr. G. BROUSSALLIAN : Vous pouvez vous y

exercer à la répertorisation sur la page de son site : HOMEOPATHIE-ONLINE.COM.

Vous ne verrez pas le « moteur » qui reste caché sous le capot… mais le principe reste

celui que nous avons étudié.

SYNTHESE … mini-répertoire pratique que nous avons développé ici.

 145

Système expert Duprat : http://homeoint.org/articles/kaspar/jjk2dufr.htm

VORTEX (Dr. R. Séror), répertoire basé sur le répertoire de Boger (petit nombre de

mots-clefs)

HOMETHODE Pro … sur Apple uniquement (27 euros)

Aux plus sophistiqués …

Mac répertory (Dr Kent Warkentin) = http://synergyhomeopathic.com/macrepertory-

and-referenceworks/

STAPHYSE (kent enrichi – Dr P. Salaün, M. Simonet) = http://www.homeoint.org/

articles/kaspar/jjk2dufr.htm

RADAR de l’université de Liège, qui combine tous les répertoires et toutes les

méthodes de sélection possibles : www.radaropus.com

NOVOMEO = le plus récent (voir pub. ci dessus) : https://www.novomeo.fr/shop/

avec sa présentation = https://www.youtube.com/watch?

 146

Il existe des apps pour e-phone, comme :

Synthesis Français (Schroyens – Zeus soft)

Homeo Pro (dr. Alain Horvilleur) 25 euros

Iméo, le guide d’homéopathie : le système de solutions de traitement mis en place

par le Dr Rérolle est proposé sous la forme d’un arbre de décision, avec en plus une

base de données des remèdes homéopathiques. 5,5 euros

L’Homéopathie de A à Z au quotidien : c’est le bestseller des éditions Marabout,

signé par le Dr Jean-Louis Masson, qui est proposé en application. 600 pathologies et

300 médicaments sont expliqués par le médecin. (4,49 €)

Et en anglais :

Homoeopathic repertorium (soft solutions)

Homoeopathic pocket repertory (sumedge)

Shifa repertory homeopathic (nasz)

Homeopathy Repertory (radiantSolutions)

Homeopathic Quick reference (AVS Prasad)

Mind Rubrics Dictionary (smudge)

… etc.

 147

La répertorisation biologique :

HENSHAW G. R. « The serum reactivity test », Exposition Press, Hicksville, New York,

1980 Traduction FFMI en 2021

HENRY Françoise et J.Yves « La médecine demain ? » FFMI, 2012

Les amis de plantes nous proposent à présent un répertoire homéopathique …

Agrorepertory

 148

4ème de couverture :

A la fin de mes études de médecine, déçu par la thérapeutique allopathique peu

adaptée aux problèmes de santé que je rencontrais en ville, je décidais de m’initier à

l’homéopathie, qui avait si bien réussi à mes grands-parents. Durant ces années de

formation, je découvris la pratique et les difficultés de la répertorisation, un des

piliers de la doctrine, car le remède doit couvrir l’ensemble des symptômes présentés

par le patient. Confronté à des pathologies organiques évoluées et à des problèmes

aigus, la recherche du similimum s’avérait compliquée. J’étais pourtant bien décidé à

devenir un « sniper de l’homéopathie » !

Les répertoires constituent des bases de données et des aides-mémoires de

formation incontournables. La puissance du calcul informatique en fait des outils

d’usage quotidien. Pourtant les pièges de cette approche sont nombreux, nous allons

passer en revue ces difficultés et vous proposer des solutions pour les éviter.

Et puis, j’étais parfois confronté à un échec du remède simillimum ! Sur ce sujet aussi,

nos enseignants étaient peu bavards… J’ai passé beaucoup de temps à chercher des

concepts cliniques et des méthodes biologiques qui préciseraient les situations

pathologiques rencontrées et me permettraient de trouver des solutions élégantes et

physiologiques. Les travaux de P. Kollitsch, E. Whitmont et G. Henshaw m’ont ouvert

les yeux et, avec quelques amis, nous avons mis au point les BNS qui ont validé par la

biologie fonctionnelle la pensée de S. Hahnemann et de H. Reckeweg.

Les données du monde médical ont changé. Le patient réclame des investigations

cliniques et para-cliniques plus précises, au meilleur coût. Les pressions sociologiques

et économiques ont par ailleurs considérablement réduit le temps dont dispose le

praticien. La mise en œuvre d’outils informatiques puissants et simples à utiliser pour

un prix raisonnable, permettra sans doute aux homéopathes de ce 21eme siècle de

s’adapter mieux aux demandes de la société et de ses malades.

 149

L’HOMEOPATHIE FACILE

L’homéopathie facile

Les complexes, solutions des urgences et pathologies organiques

Jean-Yves HENRY

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

 Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux. Ceux-ci soutiennent les progrès apportés par une vision systé- mique de la santé, car il s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psychologiques, au carrefour de la santé et de la nutrition.

Remerciements :

Je voudrais ici manifester mes tendres pensées à

Aux confrères amis, professeurs et collaborateurs qui m’ont aidé à formuler mes hypothèses de travail et à valider ces théories, et en particulier à Angelo LUCAS de Lisbonne qui m’a introduit auprès du laboratoire Heel. Ce livre est aussi dédié à mes patients, qui par leurs judicieuses questions et observations, m’ont permis d’affiner, de faire connaître et évoluer les méthodes que je vous propose aujourd’hui.

 ISBN : 978-2-9701488-5-2

© Jean-Yves Henry, 2022.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

mon épouse Nadine, pour

 son indéfectible soutien et ses corrections attentives.

Table des matières

Avant-propos ………………………………………………………………………………..7 Chapitre 1. Les dysfonctions de terrain …………………………………………… 17 Chapitre 2. Choisir un remède complexe ………………………………………… 23 Chapitre 3. Les « mixtures-santé » …………………………………………………. 25 Chapitre 4. Les complexes de terrain ……………………………………………… 29 Chapitre 5. Les douleurs et les spasmes ………………………………………….. 37 Chapitre 6. Les complexes du système nerveux ……………………………….. 41 Chapitre 7. Les formules du système digestif …………………………………… 45 Chapitre 8. Les formules de la pathologie infectieuse……………………….. 51 Chapitre 9. Les formules de la pathologie allergique ………………………… 57 Chapitre 10. Les formules de la chirurgie ……………………………………….. 63 Chapitre 11. Les formules de la pathologie vasculaire ………………………. 65 Chapitre 12. Les formules de la pathologie rhumatismale …………………. 73

  Chapitre 13. Chapitre 14. Chapitre 15. Chapitre 16. Chapitre 17. Chapitre 18. Chapitre 19.

Les formules ORL……………………………………………………….. 83 Les formules gynécologiques ………………………………………. 87 Les formules dermatologiques…………………………………….. 91 Les complexes urinaires ……………………………………………… 95 L’oncologie ……………………………………………………………….. 97 L’organothérapie et la sérothérapie …………………………….. 99

     Les formules ophtalmologiques …………………………………… 81

Bibliographie……………………………………………………………………………… 105

5

Avant-propos

« Les propriétés thérapeutiques des médicaments résident exclusivement dans leur faculté de provoquer des symptômes pathologiques chez l’homme sain et d’en faire disparaitre chez le malade… L’expérience nous apprend que tous les médicaments guérissent, sans exception, les maladies dont les symptômes se rapprochent le plus possible des leurs… Dans l’organisme vivant, une affection est atteinte d’une manière durable par une autre, dynamiquement plus forte, si celle-ci (différente d’espèce) lui ressemble cependant beaucoup dans sa manifestation. » (S. Hahnemann, Organon paragraphes 22 et 26).

Contemporain de la Révolution française, Samuel HAHNEMANN codifie une méthode thérapeutique originale par l’expérimentation et l’utilisation de micro- doses médicamenteuses (beaucoup de substances toxiques diluées et dyna- misées) choisies selon leur capacité d’agir sur certaines régulations biologiques corporelles, correspondant à un tableau de symptômes expérimentés (leurs « pathogénésies »).

Cette thérapeutique atoxique élégante et très efficace est cependant difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite un relevé complexe des symptômes personnels du patient et une connaissance approfondie de la plupart des 2 000 remèdes de la Matière médicale homéopathique !

Il existe presque autant d’écoles d’homéopathie que de psychologie ! Rien d’étonnant à cela, car les problèmes posés par la méthode sont multiples :

A – Le problème du choix du (des) remède(s)

B – Le problème de la hauteur de la dilution – dynamisation C – Le problème de la répétition du remède (posologie)

D – Le problème de l’aggravation thérapeutique

Pour répondre à ces questions fondamentales, il faut bien comprendre la nature de la maladie. Celle-ci est un déséquilibre brutal au sein d’un système jusqu’à présent en équilibre. Exemple imagé : imaginons une petite fille en promenade et son ballon. Un garnement passe et d’un coup d’Opinel sectionne la ficelle…

7

 La conséquence est immédiate : le ballon s’envole et la ficelle retombe ! C’est- à-dire qu’un système en équilibre, quand il se rompt, présente toujours des conséquences de type hyperfonction pathologique (Yang – le ballon) et hypostructure (Yin – la ficelle). Si l’on se contente de ramener le ballon (rôle du remède homéopathique en haute dilution) sans rattacher la ficelle/nourrir la structure défaillante (rôle des basses dilutions), l’équilibre ne sera pas rétabli durablement.

Revenons aux problèmes spécifiques à la prescription homéopathique :

A – Le problème du choix du remède

Celui-ci doit émerger de la valorisation des symptômes, c’est une sorte de « diagnostic fonctionnel » (nom du remède à l’impact organique spécifique) qui laisse complètement de côté le « diagnostic nosologique » (nom de la maladie), qui est la pierre angulaire de l’approche universitaire actuelle. C’est d’ailleurs une difficulté majeure de compréhension pour les praticiens de for- mation classique.

B – Le problème de la dilution utilisée

Pourquoi utiliser des remèdes en dilutions différentes ? Il faut prendre en compte le fait que l’effet d’un remède va varier selon sa dilution/dynamisation :

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 Fig. 1. Les trois types d’action d’un remède selon sa dilution

Il existe en outre quatre types de remèdes en homéopathie :

– Les remèdes toxiques … utilisables en hautes dilutions uniquement, qui

dispersent les hyperfonctions pathologiques.

– Les remèdes alimentaires … à utiliser en basses dilutions, pour compenser

les insuffisances.

– Les constituants naturels du corps (exemple : 12 sels de Schuessler) … qui

peuvent être utilisés en hautes et basses dilutions, selon le but recherché.

– Les Nosodes, remèdes fabriqués à partir de tissus infectés) … qui sont les spécifiques des « situations chroniques graves que rien n’améliore », sorte

d’immunothérapie micro-dosée.

C – Pas de posologie en homéopathie !

En effet, classiquement on donne le remède et on doit attendre que l’effet de celui-ci s’estompe pour renouveler la prise. Ceci est logique pour les hautes dilutions, d’action prolongée, qui échappent aux règles de la toxicologie pour entrer dans le domaine de la signalétique (à partir de 12 CH, cf. nombre d’Avogadro).

Les dilutions moyennes et basses, d’action plus brève, pourront être renou- velées quotidiennement pour maintenir leur effet.

Dès lors, on comprend que si la recherche du remède homéopathique simillimum (remède unique qui couvre la majorité des symptômes du patient)

      9

doit rester la préoccupation constante du praticien homéopathe, dans la pra- tique et en particulier dans la plupart des situations aiguës ou de souffrances organiques, on utilisera des remèdes complexes (mélange de remèdes à différentes dilutions).

Depuis le 19e siècle, on observe trois écoles principales, chacune ayant ses avantages et ses limites :

 1. Les « Unicistes » (ou « kentistes »), sorte de praticiens « snipers », surtout anglo-saxons, prônent, comme leur promoteur J.T. Kent, la répertorisation de symptômes hiérarchisés et l’utilisation d’un remède unique en haute dilution (simillimum symptomatique du moment).

  Cette façon de faire a trouvé son écho francophone sous la plume de P. Schmidt et de ses élèves : « La maladie possède des causes et une origine plus profondes qu’il ne nous apparaissait à première vue. Le trouble initial provient d’une faute, on peut même dire du péché de l’esprit, donc du péché contre l’esprit, et cette faute façonne l’intérieur de l’homme ; elle le rend sensible aux causes morbides. Ensuite, la Force vitale déréglée qui anime le corps physique ne peut plus maintenir l’ordre et l’harmonie et la maladie fait son apparition. » Ce courant insiste aussi sur le refus d’associer l’homéopathie à d’autres thérapeutiques.

 Les homéopathes unicistes valorisent les symptômes pour l’utilisation d’un ré- pertoire, c’est-à-dire qu’ils hiérarchisent ceux-ci en fonction de leurs caractères rares (net, inusité, curieux, surprenant), puis des niveaux d’organisation aux- quels ils se réfèrent (psychologique, fonctionnel, organique), l’ordinateur

  faisant le travail de tri au sein de la base de données.

 Un des défauts de cette méthode est l’absence de distinction entre les symp- tômes chroniques et les symptômes aigus, transitoires, que l’on peut attribuer au choc adaptatif. En bref, « un minimum de symptômes de valeur maximum ». Un symptôme a d’autant moins de valeur qu’il est normal, explicable (ex. : la fatigue du matin après une nuit sans sommeil), vague, imprécis (ex. : mal de

tête sans modalité particulière).

 Le problème de la valorisation des symptômes reste entier et nous publierons prochainement un ouvrage dédié à résoudre

ces difficultés.

 10

 Fig. 2. Les trois principales écoles de pensée en homéopathie

2. Les « Complexistes », sorte de praticiens « qui chassent au tromblon », cou- rant traditionnellement germanique qui utilise des mélanges de remèdes en posologie à dynamisation décimale limitée. S’ils admettent la loi d’analogie et l’expérimentation sur l’homme sain (Griesselich), ils minimisent l’individuali- sation du malade et les symptômes subjectifs de la matière médicale. L’homéopathie complexiste a été conçue comme l’utilisation d’associations de remèdes visant à couvrir une situation clinique particulière, sans se perdre dans les difficultés de la répertorisation uniciste… Les praticiens utilisant cette méthode, ayant remarqué que quelques remèdes seulement couvraient une symptomatologie particulière, utilisent des complexes afin de leur simplifier la tâche, en limitant le risque d’erreur, donc d’échec.

La plupart de ces complexes sont des associations de remèdes en basses ou moyennes dilutions, ceci pour un meilleur effet tissulaire et afin d’éviter le risque de pathogénésie (création de symptômes par la prise répétée d’un remède homéopathique haut dilué).

Exemple du type de difficulté rencontrée : le choix d’un remède pour calmer la toux est particulièrement difficile en homéopathie, d’autant que plusieurs mécanismes peuvent se télescoper ! Aidons-nous de la MTC pour en com- prendre les différents mécanismes :

  L’école complexiste s’est enrichie des travaux de Schuessler (les « sels bio- chimiques »), de Rademacher (le « drainage ») et de W. Lux (l’isothérapie) : la thérapeutique « aequalia aequalibus » prend rang dans l’arsenal théra- peutique des médecins homéopathes. Enfin notons les travaux originaux de H.H. Reckeweg qui développe l’homotoxicologie dès 1955.

  11

Toux = spasmes du Poumon, en relation avec la Rate-pancréas (présence de glaires), le triangle de l’eau (Rein/Cœur/Poumon) et le Foie (Yang et Vent = spasmes)

— Poumon insuffisant =

Vide de Yin (structure) … Silicea

Vide de Qi (énergie) … Pulsatilla (si) / Eucalyptus (as)

Vide d’eau (sécheresse) … Phosphorus / Bryonia (ph) / Ipeca (ph)

— Poumon en plénitude =

Invasion par le Vent/chaleur … Cuprum / Drosera / Coccus cacti / Sambucus Invasion par le Feu du Cœur … Aconit / Belladonna / Arnica / Spongia (io) Accumulation de Glaires froides … Dulcamara / Antimonium tartaricum Accumulation de Glaires chaudes … Stannum iod. / Balsamum peru (sn)

3. Les « pluralistes », sorte de praticiens « avec un fusil à pompe », franco- phones pour la plupart, qui, suite aux enseignements de L. Vannier, préfèrent utiliser des séries de remèdes similés (simillimum partiels) en dilutions moyennes. Cette méthode n’a ni la rigueur et la précision de l’unicisme, ni les effets tissulaires du complexisme, mais peut néanmoins s’avérer intéres- sante pour accompagner des dysfonctions aux manifestations multiples, comme la ménopause par exemple.

On peut observer que nombreux sont les étudiants qui se détournent de cette doctrine médicale devant la complexité du choix du remède et le peu de résultats obtenus (au début). Il serait si simple de les conforter dans leur étude avec les succès objectifs de l’utilisation des complexes ! Dégagés du souci des cas aigus et des blocages organiques liés au terrain, ils pourraient passer plus sereinement du temps à réfléchir à la recherche du simillimum, idéal à atteindre.

D – Le problème de l’aggravation thérapeutique

  C’est le phénomène de l’aggravation thérapeutique (accentuation passagère des symptômes après la prise du remède) qui conduira à codifier diffé- rentes méthodes de dilutions-dynamisations. Tous les homéopathes unicistes observent ces désagréables « aggravations thérapeutiques » et durant deux siècles, ils vont tenter d’y apporter des solutions :

  12

1. Samuel Hahnemann, dans la sixième édition de l’Organon, publiée long- temps après sa mort, abandonnait l’idée du remède en dose unique et proposait la méthode des LM, où le remède était pris chaque jour, en augmentant les dilutions de semaine en semaine (à partir de la 3CH environ = 1 LM) jusqu’à ce que les symptômes cèdent.

2. J.T. Kent, mélangeait les dilutions hahnemaniennes et korsakoviennes, ce fut la méthode des « dilutions kentiennes ».

3. D’autres auteurs (indiens surtout) proposent de diluer le remède dans un peu d’eau pure, puis d’en prendre une cuillerée à café, puis de le rediluer.

4. En France, certains préconisent les prescriptions « en échelle » (5, puis

7,9,15 et 30 CH) ce qui est à notre avis une erreur.

 Devant cette difficulté, deux solutions originales ont été trouvées par les auteurs modernes :

1/ Les trente remèdes « homaccord » (signifie « synergie de puissance ») de H.H. Reckeweg, qui associent deux ou trois remèdes complémentaires dans une association de dilutions (D2/D4 ou D6 puis D10/D30/D200…). Ces mélanges – qui élargissent et renforcent notablement l’effet des remèdes qui les constituent, tout en faisant disparaitre la phase d’aggravation initiale – s’adressent d’abord aux affections chroniques. Ils peuvent être associés en alternance ou en mélange avec des remèdes complexes ou unitaires. La posologie moyenne est de 10 gouttes trois fois par jour.

2/ L’approche de l’homéopathie diathésique se base sur l’observation (cli- nique et biologique) que l’affection à corriger comporte généralement des situations de plénitude et d’insuffisance allant de pair (c’est l’histoire du ballon qui s’envole et de la ficelle coupée qui retombe). La thérapeutique idéale consistera donc à associer une haute dilution d’un remède toxique et une basse dilution d’un remède alimentaire. Dès lors, la thérapeutique est tam- ponnée et les aggravations rarissimes.

    Nous n’opposons pas ces différentes pratiques, d’autant que ces remèdes correctement choisis et donnés conjointement au simillimum :

– permettent souvent de dégager beaucoup de symptômes secondaires et parfois même de conduire au choix ultérieur du simillimum de façon plus objective.

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– certains de ces complexes, contenant des dilutions différentes, auront l’avan- tage de faire disparaitre la classique « phase d’aggravation » qui peut suivre la prise du simillimum en haute dilution et de maintenir le résultat dans le temps.

 En se privant de ces phénomènes de synergie médicamenteuse, les « homéo- pathes unicistes » ne peuvent que rarement fournir les résultats immédiats et puissants que propose à présent l’allopathie. De plus, n’ayant pas résolu le problème de l’aggravation thérapeutique, ces doctrinaires s’accrochent à un système qui marginalise malheureusement la prescription hahnemannienne (cf. le déclin actuel du nombre des praticiens homéopathes dans le monde –

 hors Inde).

 Attention cependant au piège de l’efficacité ! Un résultat probant obtenu facilement avec un complexe ne doit pas vous faire oublier que le remède similimum doit être recherché et prescrit, sous peine d’une rechute ultérieure.

Certains « puristes » dédaignent la méthode, en mettant en avant que pour que celle-ci soit strictement homéopathique, il faudrait que nous disposions de pathogénésies de ces mélanges … Quelques expérimentations ont en effet été faites de la combinaison de médicaments, comme celles publiées par le Dr. Molin en 1840 : « Sulfur + Nux vomica » puis « Aconit + Belladonna »…

L’utilisation d’un complexe étant centré sur une pathologie, on pourrait s’en servir pour des évaluations « en double aveugle », méthode pourtant limitée à l’évaluation de l’efficacité d’un remède chimique. J’ai ainsi fait tester « Arnica comp. », complexe de cinq remèdes vu plus loin, utilisable dans la quasi-totalité des indications traumatiques, pour la thèse de doctorat en médecine de Christian Degremont, à Marseille en 1982. Lors de l’utilisation de cette formule, sur les appelés du contingent blessés après un « parcours du combattant », elle s’est alors révélée statistiquement aussi efficace qu’un AINS !

Quelques homéopathes ont vu, dans les complexes de certains laboratoires, par le grand nombre de remèdes utilisés, des « soupes » !

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 Le laboratoire Heel a d’ailleurs pris soin de présenter ses logiques comme étant de l’Homotoxicologie, et non de l’homéopathie au sens strict. Ce laboratoire propose d’ailleurs beaucoup de ses formules en ampoules injec- tables, qui peuvent être faites en « auto-sang », c’est-à-dire mélangées avec quelques gouttes du sang du patient, prélevé au pli du coude, réalisant ainsi un « auto-nosode ».

Le laboratoire Weleda développe des formules anthroposophiques suggérées par R. Steiner au début de 20e siècle, dans un concept d’analogies (polarités complémentaires), plus large que la stricte similitude homéopathique.

Vous trouverez bien sûr, dans les formules des différents laboratoires, des similitudes évidentes, mais aussi parfois de grandes différences pour une même indication. Cela ne doit pas vous surprendre, chaque auteur ayant une clientèle et une expérience différente : à vous de vérifier si les symptômes des remèdes qui la compose correspondent le mieux à ceux de votre patient.

Presque tous les laboratoires homéopathiques ont développé des associations synergiques de remèdes, parfois en y ajoutant des vitamines, nosodes et sarcodes (organothérapie), car elles simplifient et élargissent la pratique de cette remarquable méthode de régulation, avec une posologie simple (quelques granules, ampoules ou gouttes, deux à trois fois par jour), sans effet secondaire à craindre.

    Les complexes des laboratoires européens à notre disposition :

 – Laboratoires français : Boiron, Lehning et Weleda

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 – Laboratoires suisses : Préparatoire des Bergues, Regena et Weleda

– Laboratoires allemands : Reckeweg, Heel et Wala

 Il est à noter que même des laboratoires spécialisés dans la préparation de remèdes unitaires, comme Boiron en France et DHU en Allemagne se sont

 risqués sur le terrain des complexes avec quelques spécialités.

 Une approche originale, celle du laboratoire suisse Schmidt-Nagel, qui n’a pas

 de formule fixe mais se propose de réaliser vos complexes à la demande !

 Nous développerons à part les complexes indiens à sept éléments, « mixtures- santé » de B. Bhattacharryya, en Inde. Celui-ci met bien à part les formules agissant sur la structure (le terrain du patient) et celles qui ciblent l’affection

 en cours.

En France, les représentants du laboratoire Boiron (qui président le « comité homéopathie » au ministère de la santé) se sont arrangés pour que les phar- macies ne proposent que des complexes français ! Néanmoins les complexes des laboratoires européens peuvent être commandés légalement par les patients, en Europe. A noter que quelques pays changent le nom de certains complexes : nous indiquerons ces appellations en italique.

Nous ne les citerons pas tous, car certaines formules ne nous paraissent pas optimisées ou font doublons, enfin quelques autres nous ont déçu cliniquement.

 En ce qui concerne les différents laboratoires, n’hésitez pas à leur demander leurs compendium (ils vous les offriront gratuitement) et à aller visiter leur site web.

L’homéopathie, après deux siècles d’existence, voit la querelle entre unicistes et complexistes dépassée grâce à une meilleure connaissance conceptuelle de la physiopathologie. Dans le chapitre suivant, nous allons expliquer pourquoi et comment la pratique des traitements homéopathiques peut à présent s’ap- puyer sur des notions modernes d’immunologie et de biologie fonctionnelle.

Chapitre 1

Les dysfonctions de terrain

Depuis les premiers séminaires d’homéopathie (1974 !) j’ai eu tout à fait conscience qu’il manquait à celle-ci les repères conceptuels et biologiques qui en feraient une discipline incontournable dans le champ des méthodes médicales. Dès lors, j’ai cherché les outils qui manquaient à une compré- hension logique de cette discipline qui reste mystérieuse pour beaucoup.

D’autant que les meilleurs praticiens homéopathes avouent un certain nombre d’échecs de leurs prescriptions les mieux choisies… pourquoi ? Il devient alors indispensable de comprendre ce qui se passe précisément et comment le remède agit exactement.

J’ai été inspiré par les trois grandes avancées de ces 50 dernières années en homéopathie :

1 – Les 25 « familles de remèdes » de P. Kollitsch, qui précisent la polarité organique des remèdes et leurs inter-relations dans un concept de MTC (voir plus loin)

2 – Les 6 « phases de Reckeweg » qui décrivent les différents types d’affections susceptibles de décompenser successivement au cours de la vie (voir plus loin) 3 – Les « Bilans Nutrition-Santé » qui réalisent un test de sensibilité aux prin- cipaux remèdes dans le sérum de chaque patient (voir plus loin) et les autres tests de biologie fonctionnelle.

Ces avancées ont été développées par nos travaux d’homéopathie diathésique, qui objective le niveau d’action organique et les relations de tous les remèdes de la matière médicale :

1 – Les 25 « familles de remèdes »

P. Kollistch introduit, en France dès 1955, une vision physiopathologique au sein de la Matière médicale : il hiérarchise les 2 000 remèdes qui sont re- groupés, en fonction de leurs symptômes, en 24 « familles » thérapeutiques.

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Il nous est apparu évident que les 24 familles de remèdes de sa Matière médi- cale décrivaient les troubles des 25 (5×5) grandes régulations organiques du pentagramme de la MTC (nous y avons dédoublé le groupe des charbons), jetant les bases d’une approche systémique qui permet à présent d’envisager quels échanges tissulaires sous-tendent les symptômes des différents remèdes. C’est pour cela que nous faisons parfois suivre le remède d’une parenthèse indiquant la famille de remèdes qui la concerne, exemple : Ruta graveolens (si).

Fig. 3. Le pentagramme des régulations, homéopathie et MTC

Récepteurs organiques :

Pôle lymphoïde (rate-pancréas – estomac) = Hg/Ba/Pb/Sn/Ac Pôle métabolique (foie – vésicule biliaire) = S/Mn/Mg/Fe/Cu Pôle cutanéo-muqueux (poumon – colon) = Ph/As/Ge/Zn/Si Pôle vasculaire (cœur – intestin grêle) = K/Na/Io/Ca/Am

Pôle conjonctif (rein- vessie – os) = Au/Ag/Al/Ch1/Ch2

Une telle organisation des remèdes de la Matière médicale homéopathique permet :

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1. D’expliquer le niveau organique des effets des remèdes et le pourquoi de leurs symptômes et de leurs modalités : « aggravé par »… mouvement (exercice), saveur (aliments), froid, soif, émotions, etc. Ce qui qualifie une plénitude de l’élément correspondant. Alors que « amélioré par »… vous signale l’insuffisance de l’élément correspondant.

2. Comme la MTC définit dans le cycle horaire, le pic d’activité des différents organes et viscères, nous avons là l’explication des horaires d’aggravation et d’amélioration de nos remèdes (chronobiologie homéopathique)

3. De trouver rapidement le simillimum en quelques questions visant à déterminer :

– sur quels pôles organiques se situent la cause et les manifestations du problème,

– quel constituant est en jeu (le sang, l’énergie, la fonction, la structure), ce qui revient finalement à déterminer les familles qui parmi les 25 ont besoin d’une amélioration de leurs régulations,

– puis vient finalement la détermination du vide, de la plénitude ou de l’insuffisance, qui va déterminer le type de remède et la dilution à utiliser.

2 – Les 6 « phases de Reckeweg »

Dans de nombreux cas, l’urgence observée repose sur une situation méta- bolique et/ou immunitaire bloquée, résultat de la dégradation progressive des régulations, ou « diathèses » (fragilités) selon la dénomination hahneman- nienne. C’est un ensemble de troubles qui vont se succéder dans l’histoire du patient, qu’il faudra prendre en compte :

     Phases 1 et 2 de Reckeweg : stagnation puis inflammation = infections aiguës Phase 3 de Reckeweg : les allergies et les maladies de surcharge

Phase 4 de Reckeweg : sécheresse tissulaire, acidose localisée, douleurs chroniques

Phase 5 de Reckeweg : vascularites et auto-immunité Phase 6 de Reckeweg : dédifférentiation = le cancer

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 Fig. 4. L’évolution pathologique, selon les six phases de Reckeweg

Nous développerons les conséquences thérapeutiques de cette hiérarchi- sation des maladies dans le chapitre suivant.

3 – Les « Bilans Nutrition-Santé »

Le BNS, est un examen sérique, effectué dans les conditions du vivant (c’est- à-dire en phase liquide), selon les principes du « test de réactivité sérique » de G. Henshaw (USA) et des pathogénésies biologiques de P. Henry (Belgique) pour le choix d’un drainer optimal.

Les recherches de FFMI ont visé depuis plus de 30 ans à la mise au point de ce « scanner biologique » simple, ensemble de tests reconstituant une image cohérente du fonctionnement du patient à partir de la confrontation d’un petit nombre de données biologiques (quantitatives et qualitatives).

Ce bilan comprend deux parties :

—> 8 tests quantitatifs (protidogramme et euglobulines) destinés à objectiver et à hiérarchiser les troubles immunitaires et le type de stress oxydatif :

• L’état de sécheresse des tissus (Albumines et Euglobulines basses) • L’état inflammatoire, aigu (hyper Alpha1 + 2)

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• La souffrance vasculaire (hyper Alpha2 + Bêta)

• La tendance allergique (hypo Bêta + Gamma)

• L’acidose tissulaire (hypo Albumines et hyper Alpha 1)

• La tendance auto-immune (hyper Bêta + Gamma + EuGamma)

—> 15 tests qualitatifs, objectivant la sensibilité aux principaux polycrests, par le biais de tests de provocation (dynamiques)…

Le BNS se révèle un outil biologique précieux qui va vous permettre :

—> d’objectiver les points faibles des régulations du patient

—> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant parfois des antécédents lourds et des traitements complexes).

—> de proposer des solutions, par lecture directe (les polycrests qui donnent les plus fortes déviations) ou par le calcul, à partir de bases de données expéri- mentales d’une centaine de plantes.

Fig. 5. Histogramme d’un BNS24, Argentum nitricum en est le test le plus élevé, d’ailleurs simillimum du patient !

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Dans ce cas, la méthode propose en correction spécifique une phytothérapie ciblée micro-dosée, qui agit sur les principales régulations défaillantes du milieu intérieur. Ces plantes, riches en vitamines, acides gras essentiels, phythormones et anti-oxydants, dans des rapports idéaux, constituent un traitement physio- logique et bon marché.

Le praticien devra déterminer, sur le panel des traitements de correction pro- posés par la méthode des BNS, un axe de traitement correspondant aux princi- pales fragilités organiques objectivées.

Dans certains cas, on pourra s’aider d’autres méthodes de biologie fonctionnelle :

—> le bilan des intolérances alimentaires, cause de phénomènes inflammatoires

de bas grade, caractéristiques des pathologies de phases 4, qui ont des consé- quences multiples et font évoluer le patient vers les affections plus graves. Quand celles-ci sont importantes, une éviction s’impose.

—> le profil des Neuro-transmetteurs, qui évalue l’équilibre comparé des six principales « hormones du cerveau », éclairant de nombreux troubles compor- tementaux et souffrances psychologiques.

Chapitre 2

Choisir un remède complexe

Médecin généraliste à la campagne, j’ai eu à gérer dès mes débuts de nom- breuses pathologies lourdes. J’ai donc pratiqué les complexes homéopathiques avec bonheur depuis mes débuts. Or, dans la littérature homéopathique francophone, on trouve bien peu de choses sur le sujet.

Je vais essayer de vous expliquer ma pratique qui se veut simple et efficace. Elle s’articule le plus souvent sur l’association de deux à trois complexes complémentaires :

– Un complexe choisi pour corriger la dysfonction de terrain (cf. phases de Reckeweg et/ou fragilité organique) dans laquelle le malade évolue chroniquement

– Un ou deux complexes visant à faire céder l’affection en cours

Je mettrai bien sûr en avant les « Complexes homéopathiques d’urgence » (CHU). Il s’agit d’un ensemble de 50 formules simples (de 3 à 5 composants seulement), destinées à être utilisées au cabinet, pour le soulagement im- médiat de votre patient, une prise en 30K ayant une efficacité de 24 heures environ. Vous pouvez vous les procurer en les commandant à la « Pharmacie des Bergues » à Genève. Vous pouvez aussi les faire préparer dans le labo- ratoire de votre choix en 5 CH (France) ou même (conseil téléphonique) les prescrire en tubes unitaires que le patient prendra ensemble.

Certaines de ces formules me sont propres, d’autres m’ont été inspirées d’auteurs anciens, car elles se sont révélées efficaces. Je les ai d’abord désignées par une abréviation (ex. : « Na5 » pour les 5 sels de sodium) et fait préparer sous forme liquide (d’utilisation sous-cutané ou en pulvérisations nasales). Or, la législation de préparation des solutés injectables s’étant consi- dérablement durcie ces 20 dernières années, nous avons dû renoncer à cette forme – pourtant élégante et d’action immédiate. Nous l’avons donc rem- placée par des tubes granules (mode classique d’administration des remèdes homéopathiques). Ces granules sont désignés à présent sous le vocable « composé » (exemple : « Natrum compositum » pour l’ancien « Na5 »).

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Le praticien aura intérêt à constituer un petit stock à son cabinet, pour donner la première dose à son patient, car celui-ci peut avoir du mal à se les procurer rapidement ! Si vous devez les prescrire (ordonnance remise au patient), il ne faut le faire qu’en formules détaillées, sinon le pharmacien du quartier sollicité ne saura pas ce que vous souhaitez et vous risquez même d’être inquiété sous prétexte de « médecine secrète » !

Ces associations sont réalisées, dans le but d’obtenir un spectre d’action plus large, ou de synergie, selon trois principes :

—> Remèdes de la même classe biochimique (technique du Dr. Mercier, ex. : les principaux sels de Calcium, Magnésium, Potassium…),

—> Remèdes ayant la même polarité d’organe (ex. : les cinq remèdes du terri- toire du nerf trijumeau, les trois remèdes des végétations adénoïdes…),

—> Remèdes se complétant dans leur action physiopathologique (ex. : Echinacea, Hepar sulfur et Silicea dans la suppuration).

Chapitre 3

 Les « mixtures-santé »

   25

 Fig. 6. Pathologies et remèdes selon le Tridosha

« Mon but, en présentant ces formules, est de rendre la pratique de l’homéo- pathie plus facile et plus efficace pour nos confrères moins expérimentés et pour les non-médecins » ; BHATTACHARYYA B. (en Inde) a suivi une approche

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 systémique proche de la nôtre (phases de Reckeweg et pentagramme de la MTC), mais en se servant des repères de l’Ayurveda (principes du Tridosha qui qualifie les symptômes et remèdes en septenaires :

—> Trois dysfonctions fondamentales :

VATTA (psore) … l’air (les pensées) KAPHA (sycose) … l’eau (les sentiments) PITTA (luèse) … le feu (la volonté)

—> Trois dysfonctions doubles et une triple (grave).

Il explique que quand la maladie touche simultanément les trois éléments fon- damentaux, il faut que le remède possède le pouvoir de corriger les éléments en cause. Pour y parvenir, les complexes possèdent un avantage indéniable dit-il.

 Celui-ci met bien à part les formules agissant sur la structure (le terrain

 du patient) et celles qui ciblent l’affection en cours.

 1 – Complexes de fragilité de structure (diathèse)

 « Complexe CHYLE » (digestif, de nature refroidissante) = Ambra gris. (na), Ammonium mur. (am), Arnica (hg), Baptisia (as), Belladonna (ca), Carbo veg. (ch2), Secale cornutum (pb).

« Complexe SANG » (saignements, de nature refroidissante) = Ambra gris. (na), Ammonium mur. (am), Baryta carb., Belladonna (ca), Bryonia (ph), Carbo veg. (ch2), Secale cornutum (pb).

« Complexe CHAIR » (suppurations et ulcères) = Ambra gris. (na), Ammonium mur. (am), Muriaticum acid., Arnica (hg), Camphora (as), Carbo veg. (ch2), Magnesia mur.

« Complexe GRAISSE » (obésités et tumeurs, de nature réchauffante) = Ambra gris. (na), Ammonium mur. (am), Baryta carb., Bryonia (ph), Camphora (as), Carbo veg. (ch2), Belladonna (ca),

« Complexe OS » (arthrite, ostéites, caries, de nature réchauffante) = Helonias (mg), Kalium bichrom., Kalium bromat., Phosphorus, Rhus tox. (hg), Secale cornutum (pb), Stannum.

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 « Complexe Moelle » (maladies nerveuses, hystérie…, de nature réchauffante) = Camphora (as), Helonias (mg), Kalium bromat., Phosphorus, Pulsatilla (si), Symphytum, Thuya occ. (na).

«Complexe SPERME» (troubles hormonaux, de nature refroidissante) = Baryta carb., Camphora (as), Helonias (mg), Kalium bromat., Lycopodium (al), Phosphorus, Thuya occ. (na).

On préfèrera les dilutions basses dans les cas aigus et les hautes dilutions dans les cas chroniques.

Dilutions 3, 6 et 12 CH Dilutions 30 CH Dilutions 200 CH

3 fois par jour

1 fois par jour

1 fois par semaine

Le « complexe des SELS TISSULAIRES » sélectionne 7 des 12 de Schuessler. Il soulage les douleurs et calme les saignements. Il couvre l’effet des 7 complexes précédents, détoxique et reminéralise. Il s’est même montré efficace dans des cas de tuberculose et de cancer !

Calc. phos. + Natrum sulf. + Kalium mur. + Kalium phos. + Ferrum phos. + Magnesia phos. + Silicea aa 6DH

2 – Une série de 182 complexes spécifiques aux différents diagnostics est proposé par l’auteur. Nous vous en proposerons quelques-uns dans les chapitres suivants.

Vous serez sans doute déroutés par la composition de certains de ces com- plexes. Il faut garder à l’esprit que les pathologies de ces climats de mousson se développent chez une population avec un polyparasitisme endémique donc aux fragilités différentes (beaucoup d’hyperGamma au protidogramme !)

La médecine tibétaine est proche, même si certains termes changent.

Chapitre 4

Les complexes de terrain

Le classement des pathologies humaines a été évoqué par S. Hahnemann dans ses trois « diathèses » (fragilités), concept longtemps mal compris jusqu’à ce qu’un siècle plus tard, H.H. Reckeweg les explicitent comme les phases patho- logiques successives que le patient pourra présenter dans sa vie.

   Fig. 7. Détails de pathologies selon les phases de Reckeweg

Phases 1 et 2 (Psore hahnemannienne): stagnation / inflammation = glaires et fièvre

 Sulfur comp. : les enzymes (la stagnation)

Les éléments Soufre, Cuivre, Fer, Manganèse et Zinc sont les clefs de la relance métabolique par leur action détoxifiante et de lutte contre la stagnation.

• Cuprum sulfuricum … respiration tissulaire et systèmes de défense, spasmes, infection virale, maladies inflammatoires du collagène

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• Ferrum sulfuricum … oxygénation et troubles vasomoteurs, hypersensibilité aux remèdes

• Manganum sulfuricum … détoxication hépato-vésiculaire, problèmes tendino-musculaires

• Zincum sulfuricum … épuisement endocrinien et nerveux, problèmes de croissance et de grossesse

• Calcarea muriaticum … règle le métabolisme du Calcium

• Calcarea phosphorica … le métabolisme du Phosphore (les ions organo-

phosphorés).

• Calcarea sulfurica … les processus suppuratifs chroniques

• Calcarea fluorica … la tonicité du tissu fibro-conjonctif (varices, ptoses…). NB. Cette association ne contient pas Calcarea carbonica.

 Natrum comp. : les endocrines (l’eau)

Natrum carbonicum + Natrum phosphoricum + Natrum sulfuricum + Natrum muriaticum + Natrum fluoricum aa 30K

Association de remèdes contenant l’ion sodium. Elle agit en cas de décrochage hormonal, contribuant à maintenir l’hydratation des cellules et la polarisation des systèmes excitables : fatigabilité, catarrhe chronique des muqueuses, dé- pression et déminéralisation. A utiliser après une corticothérapie ou une hor- monothérapie mal supportée. A associer à « Bromum comp. » en cas de dys- thyroïdie.

Phases 3 et 4 (Sycose hahnemannienne) : allergies, maladies de surcharge, allergies et intolérances alimentaires, sécheresse tissulaire, lithiases et fibrose

NB. L’association thérapeutique – en séquence (par exemple 2 fois par semaine) – des sels de Calcium, de Magnésium, de Sodium, de Lithium permet de remettre harmonieusement en fonction les circuits nerveux dont dépendent les prin- cipales constantes du milieu humoral.

  Calcarea comp. : l’inflammation conjonctive (la chaleur)

L’utilisation synergique de ces 4 sels a un net effet anti-inflammatoire (chaleur) et est très efficace dans les processus suppuratifs chroniques. De plus, elle corrige les phénomènes de durcissement (sclérose) des tissus de soutien.

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  Kalium comp. : la congestion (le sang)

Kalium carb. + Kalium bromatum + Kalium iodatum + Kalium muriaticum + Kalium phosph. + Kalium sulfuricum + Kalium fluoratum aa 30K

Association de remèdes contenant l’ion potassium, nécessaire au métabolisme glucidique et protéique, donc à la croissance. Toutes les affections nécessitant un maximum d’activité métabolique peuvent en bénéficier. C’est le cas des inflammations fibrineuses, des sécrétions muqueuses abondantes (net effet « cortisone-like »).

 Lithium comp. : l’hyperuricémie

Lithium carbonicum + Lithium phosphoricum + Lithium sulfuricum + Lithium muriaticum + Lithium fluoricum aa 30K

Association de remèdes contenant le radical lithium. Son action sédative la fait utiliser en allopathie dans les états maniaques. C’est aussi un bon traitement de la sécheresse des phases acides (ex. : inflammations goutteuses).

Phases 5 et 6 (Luèse hahnemannienne) : les inflammations chroniques des auto-immunités et des cancers

  Ammonium comp. : la sécheresse tissulaire, fibrose

Ammonium carbonicum + Ammonium phosphoricum + Amm. muriaticum + Amm. sulfuricum + Ammonium fluoricum aa QSP

Association de remèdes contenant le radical NH3. Elle agira sur les émonc- toires bloqués, contribuant à relancer les fonctions vitales des insuffisants cardio-respiratoires (remède de l’état de mal asthmatique), des troubles rénaux, des problèmes métaboliques ou suite de chimiothérapie, d’intoxication (ex.: ciguatera) ou d’irradiation X (ou gamma).

  Acidum complexe : irritations et douleurs

Sulfuricum acid. + Muriaticum acid. + Phosphoricum acid. + Carbolicum acid. + Fluoricum acid. aa 30K

Association des cinq acides constitutionnels. Elle répond à un défaut d’adap- tation, de sécheresse tissulaire avec atteinte des structures (fissures ou ulcé- rations), en particulier de la peau et des muqueuses qui sont douloureuses, brûlantes et hémorragiques.

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Laboratoire Heel :

—> Remèdes de base des phases « humides » = 1, 2 et 3

Coenzyme compositum … Formule qui vise la relance du cycle de Krebs (oxygénation tissulaire). Indications = fatigue et allergies

Hepar compositum … intoxication hépatique (China D4, Lycopodium D4, Chelidonium D4, Carduus marianus D3, Sulfue D13, Avena sat. D6, Vit. B12…) Nux-vomica-Homaccord … troubles digestifs fonctionnels suite d’intoxication tabac, café et alcool (Nux vom. D2/D10/D15/D30/D200/D1000, Bryonia D2/ D10/D15/D30/D200/D1000, Lycopodium D2/D10/D15/D30/D200/D1000, Colocynthis D3/D10/D100)

Lymphomyosot (Myosotis comp.) … engorgement lymphoide (Myosotis D3, Veronica D3, Teucrium scoro. D3, Pinus sylv. D4, Gentiana D5, Equisetum D4, Sarsaparilla D6, Scrophularia D3, Juglans D3, Natrum sulf. D4, Fumaria D4, Ferrum iod. D12…)

—> Remèdes de base des phases « sèches » = 4, 5 et 6

Ubichinon compositum … Formule qui vise la réduction du stress oxydatif. Indications : inflammations chroniques et maladies dégénératives. Galium-Heel … Immuno-stimulant (Galium D3, Sedum acre D3, Sempervivum D4, Clematis D4, Thuya D3, Caltha D3, Ononis spinosa D4, Juniperus com. D4…) Glyoxal comp. … stimulant enzymatique (Glyoxal et Methylglyoxal D10) Lithiumeel … goutte (Lithium carb. D3, Colchicum D4, Ferrum phos. D6, Natrum carb. D4, Nux vom. D6, Rhus tox. D6)

Barijodeel … Artériosclérose (Barita carb. D12, Ignatia D6, Stramonium D4, Kalium phos D6, Arnica D4, Causticum D6, Anacardium D6, Aconitum D12, Calcium iod. D4)

—> Remèdes des dysfonctions endocrines, en plus des formules d’organothérapie :

Strumeel … goitre (Spongia D3, Calc. iod. D3, Silicea D8, Fucus vesic. D4) Glonoin-Homaccord … Cardiothyréose, exophtalmie (Glonoïn D3/D10/D30, Lycopus virg. D4/ D10/D30, Crataegus D1)

Syzygium comp. … diabète (Secale cornut. D6, Sygygium D8, Lycopodium D4, Plumbum D18, Phos. acid. D4, Sulf. acid. D8, Pancreas D10…)

Hormeel … Troubles du cycle menstruel (Senecio D6, Nitric. Acid. D4, Erigeron D3, Moschus D6, Viburnum D3, Pulsatilla D4, Sepia D6, Cyclamen D4, Ignatia D6, Thlaspi B.P. D3, Calcarea carb. D8, Majorana D4, Nux moschata D6…)

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Klimakt-Heel … troubles de la ménopause (Sanguinaria D3, Sepia D4, Sulfur D4, Ignatia D4, Cedron D4, Stannum D12, Lachesis D12)

 Remèdes des affections chroniques ou génétiques (Nosodes) :

Psorinoheel … (Psorinum D10, Medorrhinum D12, Sulfur D6, Thuya D6, Bufo D10, Luesinum D12, Natrum mur. D12, Vaccininum D8, Bacillinum D12…)

NB. Le laboratoire Heel propose aussi un compendium de remèdes vétérinaires.

Le laboratoire suisse Regena (formules de G. C. Stahlkopf) insiste aussi sur la remise à niveau des régulations de base et des émonctoires, avec quatre formules :

Nr. 6 : inflammations, détoxication sang et lymphe (Aesculus D3, Ceanothus D6, Echinacea D3, Mercurius D30, Sulfur D20, Viscum D20…)

Nr. 50a : relance de la filtration rénale (Aconit D4, Arnica D12, Belladonna D8, Eucalyptus D2, Nitricum acidum D6…)

Nr. 62a : polarité intestins, diarrhée (Agrimonia D3, Allium sat. D6, Arnica D6, Colocynthis D3, Alumina D12, Lachesis D20, Secale cornet. D20…)

Nr. 79 : foie, vésicule biliaire (Agrimonia D3, Ammonium mur. D20, Chelidonium D8, Lachesis D20, Nastursium D2, Taraxacum D3…)

Que l’on pourra compléter avec :

Nr. 1b : fortifiant chez l’enfant (Arnica D8, Ceanothus D6, Corallium rubrum D12, Corydalis cava D6, Echinacea D3, Graphites D12, Scrophularia D6, Thuja occ. D12) Nr. 510a : détoxiquant organique général (Achillea millefolium D4, Arsenicum D60, Angelica archangelica D6, Apisinum D60, Arnica montana D6, Baptisia tinctoria D8, Bellis perennis D6, Colocynthis D4, Echinacea D3, Ocimum basilicum D3)

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Le laboratoire Reckeweg (les 3 autres frères, médecins aussi) préconise une relance séquentielle des émonctoires. Ce programme « détox » vise à favoriser l’élimination des toxines accumulées. L’intérêt de ces remèdes bas dilués est qu’ils évitent de faire grossir (augmenter le YIN), mais relance nettement les fonctions (YANG).

Phase 1 = drainage du Foie … R.7 HEPAGALEN : relance des fonctions hépato- vésiculaires (Carduus mar. D2, Chelidonium D2, China D3, Cholestérinum D6, Colocynthis D6, Lycopodium D4, Nux vomica D4).

Phase 2 = drainage des intestins … R.37 COLINTESTON (ballonnements, consti- pation)

Phase 3 = drainage cutané/sang … R.60 PURHAEMIN

Phase 4 = drainage des reins … R.18 CYSTOPHILIN (antécédents de cystites ?) (Berberis D4, Cantharis D4, Dulcamara D4, Equisetum hiemale D6, Eupatorium purp. D3)

Posologie : 45 gouttes à diluer dans un litre d’eau à boire chaque jour.

On pourra aussi utiliser, selon le cas :

  Antispasmodique et déconstipant (Alumina D12, Bryonia D4, Colocynthis

 D4, Lachesis D30, Lycopodium D4, Mercurius D8, Nux vom. D6, Plumbum D12,

 Sulfur D12)

 Conium D30, Fumaria D6, Hepar sulfur D12, Juglans D6, Myosotis arv. D6,

(Aranea diadema D12,

  Sarsaparilla D6, Scrofularia D6)

  R.12 … MULTOJODIN : artériosclérose (Arnica D3, Arsenicum iodatum D4, Aurum mur. D6, Baryta mur. D4, Calcium iod. D3, Conium D5, Glonoïnum D6, Kalium iod. D3, Plumbum acet. D6, Phosphorus D5)

R.40 … DIAGLUCON : Phaseolus D12, Phos. acid. D12, Arsenicum alb. D8, Lycopodium D30, Natrum sulf. D12, Uranium nitric. D30, Secale cornut. D4) R.89 … Hyperlipémie : l’excès d’acides gras, de triglycérides et cholestérol… dont il faudra chercher la (ou les) causes ++ (Alfalfa D3, Hypophysis D6, Juglans D12, Kalium phos. D4, Lactuca sat. D2, Lecithinum D3, Oenothera biennis D3, Polysorbatum D3, Testis D6)

R.91 … Formule d’OXYGENATION cellulaire : réduit la fatigue et le stress oxydatif (ADN et ARN D6, Acide folique D6, Vit B 12, B 15 et B17 D3, Fucus D4, Pollen D3, Zincum met. D8)

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 Et en cas d’intolérances alimentaires (phase 4), on pourra utiliser :

 R.83 … SOLANUM comp. … Traitement des allergies alimentaires (Adrénalinum D5, Coffea D6, Hepar D6, Histaminum D30, Lac bovinum D6 + D12 + D30, Nuces D6 + D12 + D30, Solanum lycopersicum D6 + D12 + D30, Solanum tuberosum

 D6 + D12 + D30)

 R.92… BROMELIA comp. … Formule d’enzymes digestives (Berberis D3, Bromelainum D5, Caryophyllus aromaticus D3, Cinnamomum D3, Ciriandrum D3, Hepar D6 + D12 + D30, Intestinum D3 + D6 + D12, Pancreas D6 + D12 +

 D30, Parotis D4 + D6 + D12)

Laboratoire Weleda :

Laboratoire Lehning :

Diacure … surcharges métaboliques (Taraxacum TM, Berberis 3D, Juglans regia TM, Millefolium 2D, Myrtillus TM, Erythrea centaurium TM, Natrum phos. 3D) Diabène … surcharges métaboliques (Alchemilla vulg. 3D, Kreosotum 4D, Strychinum 4D, Arsenicum album 4D, Adrenalinum 6D, Belladonna 4D, Sygygium 2D, Vaccinum myrt. 2D, Taraxacum 3D, Natrum phos. 3D, Helonias 2D) Depuratum … phytothérapie pour élimination urinaire et digestive (Genièvre, Rhapontic, Bouleau, Romarin, Thym, Fumeterre, Bugrame aa TM)

L.111 … Fucus complexe comprimés : boulimie, prise de poids (Fucus 2D, Antimonium crud. 2D, Alchemilla vulg. 2D, Calcarea acetica 2D)

Laboratoire Boiron :

OSTEOCYNESINE : troubles de l’ossification (Calcarea carb. 3DH, Calcarea fluor. 3DH, Calcarea phos. 3DH, Sulfur iodatum 4CH)

VERRULIA : Verrues (Antimonium crud., Nitricum acid., Thuya occ. aa 9CH)

  Lévico D3 (Arsenic, Cuivre, Fer, Soufre) revitalisant général. 10 gouttes/jour. Relance le sang et l’énergie.

Chapitre 5

Les douleurs et les spasmes

Une des causes fréquentes de consultation est la douleur. La MTC fournit un cadre de compréhension des phénomènes de plénitude localisée qui la sous- tendent et parle de « syndrome d’obstruction douloureuse ».

• Arnica (hg) … traumatisme des tissus mous avec ecchymoses, courbatures

• Hypericum (hg) … lésion des nerfs, douleurs vives, aggravées par le toucher

et les secousses

• Natrum sulfuricum … œdème lésionnel, douleurs articulaires ou péri-

articulaires, aggravées par l’humidité et améliorées par le temps sec

• Ruta (si) … lésion des tendons et du périoste (ex. : entorse,

arrachements ligamentaires…)

• Symphytum (ca) … lésions osseuses, suites de fractures.

 Magnesium comp. : spasmes et douleurs

Magnesia bromatum + Magnesia iodatum + Magnesia muriatica + Magnesia phosph. + Magnesia sulfurica + Magnesia fluor. + Magnesia silicatum aa 30K Le magnésium est indispensable à la vie, on le trouve dans le noyau et dans les structures chargées du métabolisme glucidique. Clef de l’énergie, les sels de magnésium ont dans leurs pathogénésies des symptômes d’hyperexcitabilité psychique, sensorielle et neuromusculaire. Utile surtout quand la douleur est améliorée par la pression locale, signant une insuffisance.

La tétanie est une forme évoluée de dystonie neurovégétative, souvent liée à un déficit magnésien constitutionnel. Dans les cas chroniques ou invalidants, prendre « Magnesia comp. » alterné avec les formules des remèdes suivants, selon le cas :

  Arnica comp. : le « contre-coup »

Cette association concerne tous les types de traumatismes, car chaque consti- tuant possède un tropisme particulier sur un élément du système locomoteur :

 NB. aa signifie « mélange en parties égales »

La prise du complexe pourra être pratiquée systématiquement juste après toute intervention chirurgicale et en particulier dentaire importante.

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• Calcarea comp. voir chapitre infectieux

• Sulfur comp. voir chapitre infectieux

  Chelidonium comp. : les spasmes

Belladonna + Chelidonium + Oxalis aa 30K

Antispasmodique général (complète bien « Magnesia comp. » ou « Sulfur comp. »), colique hépatique ou néphrétique ++ (NB. Il existe une forme injec- table proche de cette formule CHU, au lab. Weleda, c’est le n°506).

  Verbascum comp.: le trijumeau

Chamomilla + Hypericum + Mezereum + Symphytum + Verbascum aa 30K Association des « cinq remèdes de l’étage moyen de la face ». Ceux-ci couvrent l’ensemble des problèmes douloureux dans le territoire du trijumeau (algies des dents et de la face) associé à « Magnesia comp.» si cette douleur est améliorée par la pression locale.

En cas de douleur chronique, il convient de rechercher une pathologie de foyer (neuralthérapie dentaire ?) et à réaliser auparavant (si symptômes de pléni- tude – donc aggravé par la pression locale) un bon drainage lymphatique de la face avec les formules CHU : « Phytolacca comp.» + « Sulfur comp.».

Laboratoire Reckeweg :

R.29 … THERIDION : Tendance syncopale (Argentum nitricum D30, Cocculus D30, Conium D30, Theridion D30).

R.35 … CHADONTIN : Douleurs des dents, agitation (Aconit D6, Bryonia D30, Calcarea carb. D30, Chamomilla D4, Colocynthis D12, Ignatia D30, Staphysagria D8)

R.55 … RUTAVINE : Blessures, plaies (Arnica D3, Belladonna D4, Calendula D3, Echinacea D3, Hamamelis D4, Rhus tot. D6, Ruta D6, Symphytum D6)

R.70 … PROSOPALGIN : Névralgies (Aconitum D4, Cedron D4, Colocynthis D6, Kalmia D3, Verbascum D2)

Laboratoire Heel :

Traumeel (Arnica comp.) … Blessures, endorses, echymoses, fractures (Arnica D2, Calendula D2, Hamamelis D2, Millefolium D3, Symphytum D8, Hypericum D2, Chamomilla D3…)

  38

Berberis-Homaccord … Irritation et inflammation des voies urinaires et biliaires (Berberis D2/D10/D30, Colocynthis D2/D10/D30, Veratrum D3/D10/D30) Spascupreel (Cuprum comp.)… Spasmes viscéraux (Colocynthis D4, Ammonium brom. D4, Veratrum D6, Magnesia phos. D6, Passiflora D2, Chamomilla D3, Cuprum sulf. D6, etc.)

Spigelon … Céphalées, migraines (Spigelia D3, Belladonna D3, Bryonia D3, Gelsemium D3, Melilotus D3, Natrum carb. D3, Silicea D12, Thuya D12)

Laboratoire Regena :

Nr. 1C : sédatif enfant (Aesculus D3, Argentum nitricum D20, Arnica montana D6, Asa foetida D12, Balsamum peru D4, Cinchona D8, Cuprum metal. D8, Equisetum arvense D6, Hypericum perforatum D6, Matricaria D4, Myrrha D8, Nasturtium off. D2, Veratrum album D8)

Nr. 203 : Névralgies, zona, myalgies, parésies (Aranea diadema D30, Arnica montana D30, Belladonna D8, Aurum metal. D60, Barium carb. D30, Natrium tetrachloro-auratum D30, Ptelea trifoliata D6, Anacardium D30, Cedron D6, Antimonium sulfuratum nigrum D20).

Laboratoire Weleda :

   Coliques hépatiques et néphrétiques : Belladonna/Papaver comp. (Bellad + Chelid. + Oxalis acet. + Papaver aa D3) n°506…, ampoules, gouttes et suppositoires

Laboratoire Lehning :

L.1 … Arnica complexe : traumatismes et courbatures (Arnica 3D, Aconit 3D, Belladonna 4D, Bryonia 3D, China 3D, Nux vom. 4D, Ruta 8D, Hypericum 3D, Millefolium 3D, Sambucus 3D)

L.26 … Hypericum complexe : névralgies (Hypericum 1D, Melilotus 1D, Viburnum 3D, Arnica 3D, Belladonna 3D, Secale cornut. 4D, Ars. iod. 4D, Phosphorus 6D, Rhus tox. 4D)

L.18 … Kalmia complexe : céphalées, névralgies (Kalmia latifolia 3D, Conium 4D, Argentum 6D, Helleborus nig. 2D, Arsenicum alb. 6D)

L.75 … Amanita comp. – crampes et hoquet (Nux moschata 4D, Spigelia 4D, Secale cornut. 6D, Cicuta vir. 6D, Cuprum aceticum 6D, Cantharis 6D, China 2D, Chelidonium 3D, Dulcamara 3D, Echinacea TM).

  39

Laboratoire Boiron :

CAMILIA : douleurs de poussée dentaire (Chamomilla 9CH, Phytolacca 5CH, Rheum 5CH)

Chapitre 6

Les complexes du système nerveux

Anxiété, phobies, troubles du sommeil, manifestations hystériques, dépression… sont le lot des consultations en ville. Il faut écouter, décoder et encourager le patient à mettre des mots sur ces émotions. Puis, il faut recadrer, relativiser les choses, laisser entrevoir une solution, un espoir prochain sur lequel le pa- tient peut investir. Le complexe homéopathique donnera au patient l’énergie nécessaire pour changer son point de vue et sortir du « cercles vicieux » de ses conflits intra psychiques.

 Staphysagria comp. : les « Non-dit »

• Arnica montana (hg) … suite de surmenage physique ou moral,

irritabilité, insomnie ou agitation

• Natrum muriaticum … tristesse morale, tendance aux pleurs, rumine

ses ennuis, amaigrissement

• Staphysagria (na) … nervosité concentrée et retenue, fatigue et

dépression, susceptibilité, rancune. En résumé (signifie « Ras le bol ! »).

 Phosphoricum comp. : le « burn-out »

Arnica montana + Cocculus (am) + Phosphoricum acidum aa 30K Association de remèdes destinés aux asthéniques dépressifs, « au bout du rouleau », avec perte du sommeil et désintérêt de tout.

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 Ignatia comp. : les déceptions, l’hystérie

Arnica montana + Chamomilla (na) + Ignatia amara (na) aa 30K

En cas de coma hystérique ou de crise tétanique grave, on peut utiliser en aigu cette association de remèdes à l’effet sédatif immédiat : réveil dans les 5 mi- nutes dans le coma hystérique !

Laboratoire Reckeweg :

R.14 … QUIETA : Nervosité,   , insomnie

  émotions non gérées

Ammonium brom. D3, Chamomilla D4, Coffea D4, Escholzia D2, Ignatia D6,

(Avena sat. D1,

  Humulus lup. D2, Passiflora D2, Valeriana TM, Zincum val. D6)

 R.33 … BUFOSAN : Epilepsie (Belladonna D30, Bufo rana D200, Cuprum D12,

 Pulsatilla D30, Silicea D30, Zincum met. D12)

 R.36 … CHORESAN : Agitation, Chorée (Agaricus D12, Ignatia D12, Lachesis

 D30, Magnesia phos. D12, Phosphorus D30, Zincum val. D8)

 R.47 … NEUROGLOBIN : Hystérie (Asa foet. D12, Coffea D30, Glonoïn D12,

 Ignatia D30, Lachesis D30, Moschus D12, Pulsatilla D30)

Laboratoire Heel :

Tonico-Injeel … Aurum D10/D30/D200, Chininum ars. D10/D30/, Helonias D10/D30, hypericum D10/D30, Selenium D10/D30, Kalium phos. D10/D30, Nux vom. D10/D30)

Ignatia homacord … Déception somatisée (Ignatia D4/D10/D30/D200, Moschus D6/ D30/D200)

Valerianaheel … Sédatif, insomnie (Valeriana TM, Lupulus TM, Crataegus TM, Hypericum D1 Melissa TM, Chamomilla TM, Avena sativa TM, Kalium brom. D1…)

Cocculus-Homaccord … Burn-out (Cocculus D4/D10/D30/D200, Petroleum D6/ D10/D30/D200)

Nervoheel … Déception, troubles nerveux de la ménopause (Phosphoricum acid. D4, Ignatia D4, Sepia D4, Psorinum D12, Kalium bromatum D4, Zincum valerianicum D4)

Neuro-Injeel (Acidum phos. comp.) … Dépression avec somatisation hystérique (Phosphoricum acidum D10/D30, Argentum nitricum D10/D30/ Platina D10/D30, Sepia D10/D30, Valeriana D10/D30, Avena sativa D10/D30, Ignatia D10/D30)

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Barijodeel (Barium comp.) … Artériosclérose cérébrale, troubles de mémoire (Baryta carb. D12, Ignatia D6, Stramonium D4, Kalium pros. D6, Arnica D4, Causticum D6, Anacardium D6, Aconit D12, Calcium ion. D4)

Laboratoire Weleda :

  Insomnie … Avena comp. : Avena sat. TM + Chamomilla D20 + Passiflora TM + Zincum valerianicum D3 … sédatif, somnifère végétal

Si agitation et insomnie associées (Ambra grisea D8 + Coffea tosta D6 + Zincum valerianicum D6)

Pour les petits enfants, on préfèrera la formule : Avena sat. D3 + Calcarea carb. D8 + Phosphorus D25 + Sulfur D25 + Valeriana D3

  Epuisement nerveux : Kalium phos. comp. (Aurum met. D10 + Biodoron D3 + Kalium phos. D6) … fatigue nerveuse, dépression

Burn-out (Apis D8 + Aurum mur. nat. D7 + Avena sativa D3 + Hypericum D3 + Ignatia amara D5 + Phosphoricum acid. D5 aa) … et troubles de la concen- tration et de la mémoire

Choréodoron 1 (Agaricus D4 + Datura D3 + Mygale D5) et 2 (Cuprum acet. D4 + Zincum valer. D4) … tics, convulsions, épilepsie. 5 gouttes toutes les 2 heures, en alternant, associé à Levico D3

   Laboratoire Regena :

Nr. 27c: Dépression (Bellis perennis D2, Cypripedium parviflorum D6, Echinacea D3, Gratiola off. D4, Iris versicolor D4, Melissa officinalis D4).

 Laboratoire Lehning :

Biomag … fatigue, anxiété (Magnesia mur. 1D, Magnesia brom. 4D, Magnesia phos. 1D, Plumbum metal. 8D, Kalium phos. 5D, Ambra gris. 8D)

Rexorubia … trouble de croissance et allaitement (Natrum sulf. 3D, Silicea 3D, Calcarea carb. 2D, Calcarea iod. 4D, Calc. phos. 2D, Natrum phos . 2D, Magnesia phos 2D, Ferrum phos. 2D, Rubia tinct. 2D, Juglans reg. 2D)

L.5 … surmenage, troubles de la mémoire (Phos. acid. 2D, Zincum mur. 8D, Picricum acid . 4D, Gelsemium 6D, Valeriana TM)

L.57 … Passiflora comp. : insomnie (Passiflora 1D, Avena sat. 1D, Belladonna 3D, Secale cornut. 4D, Valeriana off. 1D)

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L.70 … Gelsemium complexe : troubles émotionnels, trac, phobies mineures … (Gelsemium 3D, Colocynthis 3D, Aconit 2D, Chamomilla 2D, Mezereum 4D, Belladonna 3D, Nux vomica 3D, Rhus tox. 3D, Arnica 3D, Arsenicum alb. 3D) L.71 … Tarentula complexe : Tarentula 6D, Hyosciamus 3D, Adrenalinum 4D, Ignatia 6D, Paeonia 3D, Stramonium 3D, Zincum val. 6D, Cocculus 8D, Viscum alb. 1D)

L.72 … émotivité, insomnie (Nux mosch. 3D, Cicuta virosa 4D, Asa foet. 3D, Corydalis form. 3D, Ignatia amara 4D, Valeriana 3D, staphysagria 4D, Avena sat. TM, Hyosciamus 2D)

L.78 … Oenanthe croc. complexe : troubles de l’attention, agressivité, colères, troubles du sommeil (Oenanthe croc. 3D, Stramonium 3D, Nux vos. 4D, Cuprum aceticum 6D, Hyosciamus 4D, Arsenicum ale. 6D, Atropinum surf. 5D, Cocculus 8D, Arnica 3D, Stannum mur. 4D)

L.99 … Selenium complexe : fatigue, surmenage physique (Selenium 3D, Aurum mur. nan. 4D, Chininum sulf. 4D, Ferrum phos. 3D, Natrum carb. 3D, Ginseng 4D, Kola 3D, Conium 4D, Damiana 4D)

L.100 … Kalium phos. complexe : surmenage, épuisement (Kalium phos. 3D, Ferrum phos. 3D, Ambra gris. 8D, Yohimbinum 4D…)

Nervopax … anxiété, spasmes (Corallium rub. 3D, Atropinum 4D, Cuprum aceticum 4D, Magnesia phos. 3D, Arsenic. Alb. 4D, Zincum val. 4D, Agnus castus 3D, Silicea 5D)

Laboratoire Boiron :

QUIETUDE : anxiété (Chamomilla 9CH, Gelsemium 9CH, Hyosciamus 9CH, Kalium brom. 9CH, Passiflora 3DH, Stramonium 9CH)

HOMEOGENE 46 : Troubles du sommeil (Hyosciamus 5CH, Nux moschata 4CH, Passiflora 3DH, Stramonium 5CH)

ZENALIA : Trac (Gelsemium 9CH, Ignatia amara 9CH, Kalium phos. 15CH)

  « Mixtures-santé » :

  Insomnie (Ambra gris., Amm. carb., Arnica, Belladonna, Camphora, Coffea,

 Helonias)

 Manie (Aurum iod., Cuprum met., Ferrum met., Kalium brom., Morphinum,

 Phosphorus, Stramonium)

Chapitre 7

Les formules du système digestif

On pourra utiliser les formules des douleurs, quand celles-ci sont digestives. Les troubles fonctionnels digestifs bénéficieront de formules spécifiques. En principe :

– les douleurs des organes pleins sont continues, sourdes

– les douleurs des viscères (organes creux) sont paroxystiques

• • • • •

 Aloe comp. : les hémorroïdes

• Nux vomica, sujet jeune, congestion portale (météorisme et constipation),

• ou Opium, sujet plus âgé, parésie intestinale et muqueuses sèches.

Laboratoire Reckeweg :

R.4 … ENTEROCOLIN : diarrhée ((Phosph. acid. D3, Baptisia D4, Chamomilla D4, Chinin. ars. D3, Colocynthis D6, Ferrum phos. D8, Mercurius corr. D5, Oleander D6, Rhus tot. D4, Veratrum alb. D6)

 Les fonctions digestives se retrouvent sur les 5 pôles organiques du modèle

 de macro-physiologie du pentagramme de la MTC :

 Pôle métabolique = Foie + VB

 Pôle vasculaire = Intestin grêle

 Pôle lymphoïde = Pancréas + Estomac

 Pôle cutanéo-muqueux = Colon

 Pôle conjonctif = Rectum

  Robinia comp. : les gastralgies

Argentum nitricum + Arsenicum alb. + Robinia pseudo acacia aa 30K Association de trois remèdes des douleurs gastriques, en attendant le BNS et l’application de mesures hygiéno-diététiques (alcool et tabac ++).

 Aloe (s) + Kalium carbonicum + Lachesis (ge) aa 30K

On pourra y associer – en unitaire – l’un des deux remèdes suivants :

 45

 R.5 … GASTREU : Les ulcus gastriques (Anacardium D6, Argentum nitricum D6, Arsenicum D4, Belladonna D4, Carbo veg. D8, Chamomilla D2, Chelidonium D3,

 Lycopodium D5, Nux vom. D30, Scrophularia D1).

 R 7 … HEPAGALEN. La relance des fonctions hépato-vésiculaires (vu plus

 haut)

 R 13 … PROHAMORRHIN. Les hémorroïdes, saignements, fissures (Aesculus D2, Collinsonia D4, Graphites D8, Hamamelis D3, Kalium carbonicum D6,

 Lycopodium D5, Nux vomica D4, Paronia D3, Sulfur D5, Nitricum acidum D6).

 R.37 … COLINTESTON : constipation (vu plus haut)

 R.52 … VOMISAN : Les nausées (Aethusa D6, Apomorphinum D12, Cocculus D12, Colchicum D12, Ipeca D8, Nux vom. D30, Petroleum D12, Veratrum D30). R.72 … PANKROPATIN : insuffisance pancréatique (Apis D5, Colocynthis D6,

 Lycopodium D6, Momordica D3, Phosphorus D6).

 R 82 … CANDIDA comp. : Gouttes antifungiques (Aspergillus niger D12, Candida albicans D6, Chlamidiae D12, Echinacea D12, Mycosis fungoïdes D12,

 Penicillinum D12, Zincum metallicum D10)

 R 83 … SOLANUM comp. : Traitement des allergies alimentaires (vu plus haut)

 R.92 … BROMELIA comp. : Formule d’enzymes digestives (vu plus haut)

Laboratoire Heel :

Vomitusheel … Nausées et vomissements (Ipeca D4, Aethusa D4, Nux vom. D4, Colchicum D6, Ignatia D6, Apomorphinum D6)

Gastricumeel … Gastrite (Argentum nitricum D6, Arsenicum alb. D6, Pulsatilla D4, Nux vomica D4, Carbo veg. D6, Antimonium crud. D6) Chelidonium-Homacord … Cholécystite (Chelidonium D10/D30/D200, Belladonna D10/D30/D200, Fel tauri D10/D30/D200)

Momordica comp. … Pancréatite (Momordica D6, Iodum D8, Podophillum D6, Mercurius sol. D8, Ceanothus D6, Carbo veg. D10, Lycopodium D6, Lachesis D10, Mandragora D8, Argentum nitricum D12, Veratrum D4)

Diarrheel … Gastro-entérites, diarrhées aiguës et chroniques (Argentum nitric. D8, Arsenicum alb. D8, Colchicum D6, Colocynthis D6, Mercurius corrosivus D8, Podophyllum D6, Veratrum alb. D4).

Laboratoire Weleda :

   Chelidonium comp. … Digestion lente, troubles hépato-digestifs, gaz (Carduus + Chelidonium + Onopordon + Taraxacum + Urtica aa D2) …

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 Choléodoron (Curcuma + Chelidonium 2,5%) … dysfonctions hépato-vésiculaires, constipation, coliques hépatiques.

Digestodoron (association des fougères et de saules = Salix alba + Filix mas) … fermentations digestives (correcteur de flore intestinale)

Hépatodoron (Fragaria vesca 20% + Vitis vinif.20%) … troubles inflammatoires et dégénératifs du foie, varices et hémorroïdes, acné.

Nux vom. comp. (Nux vom. D4 + Nux mosch. D4 + Gentiana D1) … gastrite chronique

Robinia comp. … gastrite et ulcus duodénaux (Argentum nit. D6 + Nat. phos. D10 + Nux vom. D10 + Robinia D6 + Tabacum D6)

Nux vom. comp. … gastrite chronique (Nux vom. D4 + Nux mosch. D4 + Gentiana D1)

 Laboratoire Regena :

Nr. 25 = Hémorroïdes (Aesculus hippo. D3, Arnica D12, Calvatia gigantea D4, Graphites D12, Plumbum aceticum D20, Anacardium D12, Nux vomica D12, Sulfur D20).

Nr. 65a : gastro-entérite (Arsenicum D30, Nitricum acid. D20, Aconitum D12, Aescu- lus hippo. D6, Agrimonia eupatoria D3, Angelica archangelica D4, Arnica D6, Aurum metal. D30, Cinchona pubescens D20, Ocimum basilicum D4).

Nr. 54a : Constipation aigüe et chronique, régulation du péristaltisme intestinal (Aesculus hippo. D3, Aloe D4, Alumina D20, Arctium D4, Arnica D8, Artemisia abrotanum D2, Asa foetida D8, Dioscorea villosa D4, Secale cornutum D20, Carduus marianum D3).

Nr. 54b : Régénération de la MALT. Adjuvant en cas de diverticules, de troubles de la digestion dus à une muqueuse « sèche » (Aesculus hippo. D12, Arnica D20, Berberis D12, Carbo animalis D12, Cinchona pubescens D20, Corallium rubrum D30, Hyssopus D2, Antimonium sulfuratum nigrum D12, Veratrum album D12, Viscum album D20).

Nr. 54c : Régénération de la muqueuse intestinale, en cas de dysbiose (Acidum phosphoricum D30, Silicea D60, Alumina D30, Calcium fluoratum D60, Cinchona pubescens D20, Graphites D30, Pulsatilla D12, Nux-vomica D30, Sulfur D20, Viscum album D4).

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Laboratoire Lehning :

Billerol … troubles dyspeptiques (Atropinum sulf. 3D, Natrum carb. 2D, Salicylicum acid. 2D, Natrum mur. 2D, Natrum phos. 1D, Anethum grav. 3D, Podophyllum 3D, Curcuma 1D)

Carominthe … gastralgies, flatulences (Absinthium 3D, Artemisia vulg. 2D, Collinsonia 3D, Nux vom. 4D, Lupulus 2D, Mentha piper. TM, Acore cal. TM…) Dragées végétales Rex … constipation (Bourdaine, Cascara aa TM)

L.49 … Nux vomira complexe : indigestions, nausées (Oenanthe croc. 3D, Stramonium 3D, Nux vos. 4D, Cuprum aceticum 6D, Hyosciamus 4D, Arsenicum ion. 6D, Atropinum 5D, Cocculus 8D, Arnica mont. 3D, Stannum mur. 4D)

L.96 … Basilicum complexe : flatulences (Basilicum 2D, Vinca minor 3D, Asa foetida 3D, Podophyllum 4D, China 3D, Chamomilla 3D, Sulfur 4D, Lycopodium 4D, Colchicum 4D, Belladonna 3D)

L.98 … Argentum complexe – comprimés : gastralgies, pyrosis (Argentum nitric. 4D, Bismuthum 8D, Atropinum sulf. 5D)

L.110 … Yucca complexe : dyspepsies d’origine hépato-biliaire (Yucca 2D, Carduus marinas 2D, Chelidonium 3D, Taraxacum 2D, Lycopodium 4D, Aux nom. 4D, Absinthium 1D, Aloe 4D)

L.113 … Bilinum complexe : nausées, dyspepsie – comprimés (Bilinum 8D, Atropinum 4D, Choresterolum 8D, Magnesia phos. 3D, Podophylum 4D, Apomorphinum 4D)

  L.103 … Aesculus complexe : insuffisance veineuse, impatience jambes, hémor- roïdes (Aesculus TM, Hamamelis TM, Nux vom. 3D, Paeonia 3D, Collinsonia D3,

 Verbascum 2D, Boldo TM, Sulfur 4D, Aloe 4D, Nitricum acid. 4D)

 Laboratoire Regena :

  Nr. 25a : hémorroïdes (Aesculus D3, Arnica D12, Calvatia gigantea D4, Graphites D12, Plumbum acet. D20, Anacardium D12, Nux vomica D12, Sulfur

 D20).

 Nr. 33/1 : pancréatite aiguë et chronique (Acidum lacticum D4, Phosphoricum acid. D4, Conium maculatum D20, Gelsemium D12, Iris versicolor D4, Pulsatilla

 D12, Selenium D20, Thuja occ. D12, Vaccinium myrtillus D8).

 Nr. 54b : muqueuse intestinale (Aesculus hippo. D12, Arnica D20, Berberis vulgaris D12, Carbo animalis D12, Cinchona D20, Corallium rubrum D30, Hyssopus D2, Antimonium sulf. D12, Veratrum alb. D12, Viscum album D20)

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Nr. 64b : gastrite (Aesculus hippo. D6, Agrimonia eupatoria D6, Arnica D8, Chimaphila umbellata D12, Colocynthis D4, Conium D30, Corydalis D8, Matricaria D4, Scrophularia D8, Anacardium D20 …. )

Nr. 79 : foie (vu plus haut)

Laboratoire Boiron :

AVENOC : pommade et suppositoire pour hémorroïdes (Aesculus, Paeonia, Ratanhia TM aa)

COCYNTAL : Coliques du nouveau-né (Carbo veg. 5CH, Colocynthis, 9CH Cuprum 5CH)

DIARALIA : diarrhée de l’enfant (Arsenicum alb. 9CH, China 5CH, Podophyllum 9CH)

GASTROCYNESINE : Gastralgies (Abies nigra, Carbo veg., Nux vomica, Robinia aa 4CH)

HOMEOAFTYL : Comprimés à sucer pour les aphtes (Borax, Kalium bich., Sulfuricum acid. aa 5CH)

« Mixtures-santé » :

Anorexie (Ambra gris., Ammonium mur., Arsenic. alb., Croton tigl., Ferrum met., Iodum, Muriatic acid.)

Constipation (Bryonia alba, Cuprum ars., Cinchona, Morphinum, Natrum mur., Sanicula, Sepia)

Diarrhée (Pulsatilla, Sulfur, Symphitum, Térébenthina, Thuya occ., Veratrum album, Zincum met.)

Hémorroïdes (Aesculus, Argentum nitric., Carbo veg., Collinsonia, Hamamelis, Hepar sulf., Pulsatilla)

 Nr. 68a : gastrite chronique, ulcère duodénal (Acidum lacticum D20, Aesculus D3, Arctium D6, Asa foetida D6, Baptisia tinctoria D6, Conium maculatum D20, Hydrastis canadensis D20, Rosmarinus off. D3, Anacardium D6, Viscum album

D6).

Chapitre 8

Les formules de la pathologie infectieuse

 C’est une indication majeure des complexes homéopathiques d’urgence, par la constance et la rapidité de ses résultats. Nos confrères dentistes qui l’uti- lisent systématiquement lors d’interventions septiques ont ainsi pu abandonner l’esprit tranquille une antibiothérapie « de couverture ». On commencera toujours par les deux formules suivantes : « Calcarea comp. » + « Sulfur comp. ».

 Auxquelles sera associé un (seul) des deux complexes suivants :

 Lachesis comp. : le sang

Lachesis lanceolatus + Naja tripudians + Crotalus horridus + Elaps

coralinus + Vipera redi aa 30K

Association de venins de serpents, aux puissants effets anti-infectieux (immuno- stimulants ++) et normo-coagulants (action coagulante + hémolytique). Son action se fera par résorption.

ou…

 Hepar comp. : le pus

Association de trois remèdes dont les pathogénésies ont une tendance marquée à la suppuration.

 • Echinacea (ge) … température élevée, prostration, obnubilation, fétidité de toutes les excrétions

• Hepar sulfur (ca) … abcès en formation, sensibilité locale au toucher, ulcérations saignantes

• Silicea … suppuration chronique, inflammation indolente et torpide des muqueuses, des ganglions, des os ou de la peau.

 Attention : Son action se fera par collection. Il ne faudra utiliser « Hepar comp. » que si l’abcès peut se drainer à l’extérieur, sous peine d’une aggravation immédiate. Par contre, dans ce cas, cette formule seule agira (à ce stade « Lachesis comp. » est alors insuffisante).

  51

 En pratique, on associera :

1. le 1er jour : « Calcarea comp.» + « Sulfur comp. » + « Lachesis comp. » (ou « Hepar comp. »)… efficacité 24 heures environ. Les 3 doses ensemble (+ éventuellement une quatrième dose choisie parmi les options suivantes, en fonction de la clinique, bien sûr),

2. du 2e au 7e jour : 2 doses 30K par jour en alternant les formules.

  Selon la clinique, passez de « Lachesis comp. » à « Hepar comp. » quand cela est nécessaire (drainable ?).

D’autres formules concernant l’infectieux peuvent s’ajouter aux 3 formules de base :

 Belladonna comp. : la fièvre

Argentum metallicum + Belladonna + Chamomilla aa 30K

Association de remèdes de la poussée thermique et des douleurs (formule décongestionnante, elle évite le risque convulsif et les poussées fébriles chez l’enfant). Fréquentes chez ceux-ci, les parents devront veiller à conserver la fièvre (inférieure à 39°), car c’est elle qui limite la croissance microbienne et mobilise les défenses immunitaires. Si elle monte fortement, on veillera à les faire boire, à leur donner un bain de siège ou un enveloppement humide.

Si la fièvre dure, ou si le risque convulsif est avéré, on continuera avec Viburcol (lab. Heel) ou Chamomilla comp. suppositories (lab. Weleda).

En cas d’angine, il faudra effectuer un Steptotest pour ne pas passer à côté de la présence d’un streptocoque Bêta-hémolytique qui risque de déclancher un rhumatisme articulaire aigu ou une glomérulonéphrite !

 Siegesbeckia comp. : la lymphangite

Echinacea (ge) + Siegesbeckia + Tarentula cubensis aa 30K

Association de trois remèdes dont les pathogénésies correspondent à un stade plus grave de l’infection, avec présence de traînées de lymphangite, ganglions douloureux. Le risque de phlébite et de nécrose locale existe, à associer alors à « Calcarea comp. » + « Sulfur comp. » + « Lachesis comp. ».

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 Dans le cas de menace de septicémie, en attendant les résultats de l’hémo- culture (plutôt que de faire une antibiothérapie à l’aveugle qui risque de sélectionner les souches résistantes !), vous pouvez alterner les formules précédentes + « Kalium comp » (si troubles cardio-respiratoires) + « Acidum comp. » (si sècheresse).

Autres formules :

Laboratoire Reckeweg :

R.1 … ANGINACID … modulateur de l’inflammation, angine (Apis mel. D4 + Baryta mur. D6 + Belladonna D4 + Calcarea iod. D4 + Hepar sulf. D12 + Kalium bichrom. D4 + Lachesis D12 + Teucrium marum D6 + Mercurius sol. D5 + Phytolacca D4)

R.4 … ENTEROCOLIN … Entérocolite aiguë, diarrhée infectieuse (+ R1 si fièvre) (Acid. phosphoricum D3, Baptisia D4, Chamomilla D4, Chininum ars. D3, Colocynthis D6, Ferrum phos. D8, Mercurius corr. D5, Oleander D6, Rhus tox. D4, Veratrum alb. D6)

R.6 …Gripfektan … catarrhe ORL, grippe (Aconit D4, Baptisia D4, Bryonia D4, Camphora D3, Eucalyptus D3, Eupatorium D3…)

R.9 … JUTISSIN … Toux sèche

(Belladonna D4, Bryonia D3, Ipeca D6, Corallium D12, Spongia D6, Thymus vulg. TM)

R.18 … Infections urinaires (+ R1 si fièvre) vu plus haut

R.26 … Oreillons (+ R1 et R6) (Nitricum acid. D12, Phosphoricum acid. D12, Calcarea iodat. D12, Ferrum iodat. D12, Sulfur iodat. D12)

R.45 … LARYNGIN … Enrouement, laryngite (Argentum nitric. D12, Arnica mont. D30, Arum mac. D12, Calc. carb. D30, Phosph. D30)

R.48 … PULMOSOL … Catarrhe bronchique, toux grasse (Bryonia D12, China D6, Ferrum phos. D12, Phosphorus D30, Dulcamara D30…)

R.49 … RHINOPULSAN … Rhinite, rhume, sinusite (Arsenic alb. D12, Cinnabaris D12, Kalium bich. D12, Mercurius D30, Pulsatilla D12…)

R.57 … SCOROSAN … affections bronchiques (Ars. triiod. D6, Calcarea carb. D30, Lycopodium D30, Phosphorus D30, Silicea D30 …)

R.62 … Rougeole (+ R1 et R6) (Arum triphyl. D3, Belladonna D4, Ferrum phos. D8, Mercurius sol. D8, Pulsatilla D4)

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 Laboratoire Heel :

Maladies épidémiques :

Aconitum-homaccord. … phase initiale de la grippe (Aconitum D2/D10/D30/ D200, Eucalyptus D2/D10/D30, Ipeca D2/D10/D30/D200)

Gripp-Heel … Infection grippale (Aconit D4, Bryonia D4, Lachesis D12, Eupatorium perf. D3, Phosphorus D5)

Droperteel … Coqueluche, toux quinteuse (Drosera D4, Lachesis D12, Carbo veg. D12, Coccus cacti D4, Kalium carb. D12)

Viburcol … La fièvre, le risque convulsif (Belladonna D2, Chamomilla D1, Dulcamara D4, Plantago D3, Pulsatilla D2, Calc. carb. D8) Belladonna-homacord … inflammation localisée (Belladonna D2/D10/D30/ D200/D1000, Echinacea D10/D30/D200)

Echinacea comp. … Anti-bactérien (Echinacea D3, Aconit D3, Sanguinaria D4, Sulfur D8, Baptisia D4, Lachesis D10, Bryonia D6, Mercurius D8, Pyrogenium D200…)

Engystol … infections virales (Vincetoxinum D6/D10/D30, Sulfur D4/D10) Bryaconeel … Pleurésie (Aconitum D4/ Bryonia D4/ Phosphorus D5) Drosera-Homaccord … Toux quinteuse (Drosera D2/D10/D30/D200, Cuprum aceticum D4/D10/D30/D200)

Tanacet-Heel … Parasitose (Tanacetum D1, Artemisia vulg. D2, Absinthium D4, Serpyllum D3, Chenopodium antthelm. D6)

Tonsilla compositum … Angines récidivantes (Amygdale D28, Meduloss D10, Rate D10, Foie D10, Surrenales D13, Echinacea D4, Pyrogenium D200, Mercurius sol. D13, Galium, Sulfur D8…)

Formules des infections ophtalmologiques et ORLvoir chapitre spécifique.

Laboratoire Weleda :

Aphtes et poches gingivales (eau dentifrice) : Ratanhia comp. (Aesculus + Myrrha + Ratanhia + Argentum nit. + Fluorit.)…

Fièvre : Chamomilla comp. (Argentum met. 19D + Bellad. 3D + Cham. 2D + Echinacea 1D + Papaver 3D) … suppositoires

Grippe et rhumes : Infludo (Aconit + Bryonia + Eucalyptus + Eupatorium + Ferrum phos. + Sabadilla)…

Infections, abcès fermés : Naja composé (Crotalus D20 + Lachesis D12 + Naja D10 + Vipera D30)

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 Pertudoron 1 (Bellad. D4 + China D4 + Coccus cacti D4 + Drosera D2 + Ipeca D4 + Mephitis D6 + Veratrum alb. D4) et 2 (Cuprum aceticum D3) … toux, coqueluche. 5 gouttes toutes les 2 heures, en alternant.

Pneumodoron1 (Aconit 0,05% + Bryonia 0,1%) et 2 (Phosphorus D5 + Antimonium tartar. D3) … pneumonie, bronchite grave.

Elixir contre la toux (Althaea + Drosera + Ipeca + Marrubium + Pulsatilla) … fluidifiant et sédatif de la toux

Pleurésie (Bryonia D3 + Stannum D10)

Laboratoire Lehning :

L.39 … Mercurius sol. comp. – Maux de gorge (Mercurius sol. 8D, Aurum mur. Nat. 8D, Kalium iod. 4D, Natrum nitricum 3D, Natrum sulf. 2D, Kalium phos. 3D) L.40 … Echinacea complexe – états infectieux localises (Echinacea 1DH, Lappa major 1DH, Arnica 3 DH, Phytolacca 3DH, Mercurius corr. 4DH, Nitricum acid. 4DH, Scrophularia 1DH, Sulfur 4DH)

L.52 … Etats grippaux (Eupatorium 3D, Aconit 4D, Bryonia 3D, Arnica 4D, Gelsemium 6D, China 4D, Belladonna 4D, Drosera 3D, Senega 3D)

L.61 … Cetraria complexe : infections respiratoires (Cetraria island. 1D, Eucalyptus glob. 1D, Sanguisorba 2D, Ipeca 4D, Antimonium tartar. 4D)

L.62 … Kreosotum comp. – Toux grasses (Kreosotum 3D, Chelidonium 3D, Terebenthine 3D, Stannum mur. 8D, Silicea 8D)

L.64 … Drosera comp. – Toux sèches (Drosera 2D, Ipeca 4D, Thymus 3D, Cuprum acet. 4D, Pulsatilla 3D, Lobelia 3D, Belladonna 3D, Viola odor. TM, Coccus cacti 3D, Veratrum album 8D)

L.88 … Euphorbium complexe – herpes (Euphorbium 4D, Mezereum 4D, Petroleum 4D, Arsenicum iod. 6D, Sulfur 4D, Rhus tox. 4D, Mahonia 1D, Nitricum acid. 4D, Anacardium 6D, Salicilicum acid. 4D)

Phytotux sirop … Toux et bronchites (Balsamum tolu 1DH, Ipeca comp.) Angipax … (Apis 4D, Belladonna 4D, Mercurius corr. 8D, Phytolacca 4D, Pulsatilla 4D)

Laboratoire Regena :

Nr. 4 : Infection grippale avec toux, bronchite aigüe (Aconitum D6, Allium sativum D2, Angelica archangelica D8, Aurum metal. D20, Bryonia D4, Ferrum phos. D12, Peucedanum ostruthium D4, Dulcamara D6).

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 Nr. 38a : Bronchite, trachéite, trachéobronchite (Aesculus D4, Angelica archangelica D12, Apis D12, Arnica D12, Cetraria islandica D3, Cuprum aceticum D8, Glechoma hederacea D3, Thuja occidentalis D20).

 Nr. 62a : diarrhée, infection intestinale (Agrimonia eupatoria D3, Allium sativum D6, Alumina D12, Arnica montana D6, Abrotanum D2, Absinthium D6,

Colocynthis D3, Echinacea D3, Lachesis D20, Secale cornutum D20).

 Nr. 71a : rhume et sinusites, polype nasaux (Nitricum acid. D8, Silicea D20, Aconitum napellus D8, Convallaria D4, Euphrasia 3c D6, Ferrum phos. D10, Kalium bichromicum D12, Lachesis D30, Ruta graveolens D3, Anacardium D12).

Laboratoire Boiron :

DROSETUX : toux grasses, sirop (Arnica, Belladonna, cina, Ipeca aa 3CH) HOMEOGENE 9 : Angine, maux de gorge (Arnica, Arum triph., Belladonna, Bromum, Bryonia, Mercurius sol., Phytolacca, Pulsatilla, Spongia aa 3CH) HOMEOVOX : Aconitum 3CH, Arum triph. 3CH, Belladonna 6CH, Bryonia 3CH, Calendula 6CH, Ferrum phos. 6CH, Hepar sulf. 6CH, Kalium bichrom. 6CH, Mercurius sol. 6CH, Populus 6CH, Spongia 6CH)

STODAL : Sirop contre la toux (Balsamum tolu 3CH, Bryonia alba 3CH, Ipeca 3CH, Pulsatilla 3CH, Rumex crispus 6CH, Spongia 3CH, Sticta pula. 3CH)

  « Mixtures-santé »

Grippe (Allium cepa, Amm. carb., Amm. mur., Camphora, Lobelia, Magnesia mur., Phytolacca)

Pneumonie (Antimonium ars., Arsenicum iod., Belladonna, Bryonia alb., Ferrum phos., Gelsemium, Morphinum)

Gonorrhée (Amm. carb., Amm mur., Apis mel., Crocus sat., Kalium brom., Phytolacca, Ratanhia)

Chapitre 9

Les formules de la pathologie allergique

Nous n’évoquerons ici que les cinq affections allergiques de réponse immé- diate, chacune étant reliée à une dysfonction organique principale :

Rhume des foins … Foie

Migraine … Cœur Urticaire, œdème de Quincke … Rate-pancréas Asthme … Poumon Eczéma … Rein

 Certaines manifestations allergiques aiguës peuvent bénéficier de l’utilisation

 de remèdes d’urgence :

 Le « rhume des foins »

1 – traitement de la crise :

 Allium comp.: le rhume des foins

 • Allium cepa (s) … irritation spasmodique et sécrétoire des muqueuses nasales et oculaires

• Euphrasia (s) … conjonctivite aiguë, larmoiement constant et irritant, Aggravé à la lumière et à la chaleur

• Sabadilla (na) … éternuements fréquents, violents, aggravés au grand air et à l’odeur des fleurs.

• Citricum acid. … coryza spasmodique, avec irradiation dans les oreilles,

• Cydonia vulg. (fe) … décongestion des sinus de la face, écoulement nasal

aqueux.

 2 – traitement de fond : à faire en fin d’hiver, avant la période critique = « Gencydo » boite de 12 ampoules de 1 cc injectable (lab. Weleda), Succus Citri + succus Cydonia aa D2, une injection sous-cut. par semaine et pulvérisations nasales.

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 L’asthme :

1 – chez l’enfant :

 Lobelia comp. : l’asthme de l’enfant

 • Chlorum (io) … irritation brusque et violente de la muqueuse laryngée, spasme de la glotte, toux quinteuse et dyspnée

• Cuprum aceticum … rhinite et toux spasmodique, suffocante, aggravé aux émotions.

• Ignatia amara (na) … constriction laryngée spasmodique, liée à des facteurs émotionnels

• Lobelia (am) … pâleur, râles humides, expectoration difficile, aggravée couché et à l’effort.

• Brome (io) … halogène : laryngo-trachéïte, toux spasmodique, sifflante, croupale, amélioré en bord de mer

• Iode … halogène : inflammation chronique des muqueuses respiratoires, dyspnée d’effort.

  Bromum comp. : la gorge

Si les symptômes sont surtout laryngés (faux croup)

  Kalium mur. comp. : la vaccination

Ferrum phosphoricum + Kalium muriaticum + Silicea aa QSP

Association de quatre sels de Schüssler qui relance le SRE. Peut s’administrer avec le vaccin (lorsque l’on est contraint à la vaccination) et/ou dans ses suites (6 premières semaines // à « Sulfur comp. »), surtout s’il y a apparition ou recrudescence des phénomènes allergiques ou infectieux.

 2 – chez l’adulte :

 Quebracho comp. : toux et dyspnée

• Antimonium tartaricum (as) … dyspnée intense, asphyxie et prostration, aggravation couché.

• Grindelia (ph) … encombrement bronchique avec expectoration difficile, dyspnée empêchant d’être couché à plat.

• Lobelia (am) … anxiété et vagotonie, dyspnée (vu plus haut)

• Quebracho (ph) … dyspnée aggravée au moindre mouvement, patient

pâle et cyanosé.

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• Spongia (io) … suffocation laryngée, respiration sifflante, toux sèche et rauque, améliorée en buvant chaud.

 Selon certains malades, son efficacité est telle qu’il « remplace la Ventoline » (sic). Il mérite souvent d’être associé à « Sulfur comp. » (pour une meilleure oxygénation) et à « Kalium comp. »

 Chamomilla comp. : la migraine

Chamomilla + Ferrum phos. + Silicea aa 30K

Remède de crise de migraine vraie (bien complèté par « Magnesia comp. » dans une situation d’insuffisance – c’est-à-dire amélioré par la pression locale, ou « Lachesis comp. » si plénitude).

Le BNS permettra de choisir un traitement de fond, avec par exemple : Mentha, Solanum lycopersicum, Petasites …

 Les réactions anaphylactiques :

 Medusa comp. : Urticaire solaire Apis (hg) + Medusa (s) + Sol aa QSP Formule du Dr. O.A. Julian

 Bovista comp. : Œdème de Quincke

Bovista (mg) + Mercurius solubilis + Sulfuricum acidum

Dans le registre des manifestations allergiques, en aigu, on pourra l’utiliser lors d’un épisode d’urticaire géant ou d’œdème de Quincke, parallèlement à la prescription d’Apis 200K ou de Kalium iodatum (sans rougeur) et/ou Sanguinaria (ph) œdème de la glotte.

Laboratoire Reckeweg :

R.23 … NOSODERM : eczéma (Arsenic. D30, Apis mel. D30, Rhus tox. D30, Sulfur D30).

R.43 … HERBAMINE : asthme (Arsenicum alb. D8, Belladonna D30, Bryonia D12, Carbo veg. D30, Kalium phos. D30, Hypophysis D30, Natrum mur. D30, Nat. sulf. D200, Veratrum D30, Yerba santa D12)

R.83 … Solanum comp. = les allergies alimentaires (souvent associées !) vu plus haut

   R.84 … Pollen comp. = Effet anti-histaminique désensibilisant (Adrenalinum

 D5, Animales D12, Arboles D12, Fungi D12, Gramen D12, Histaminum D30)

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Laboratoire Heel :

Luffa comp. … Rhume des foins (Luffa D4/D12/D30, Thryallis glauca D4/D12/D30, Histaminum D12/D30/D200, Sulfur D12/D30/D200) Tartephedreel … Asthme bronchique (Antimonium tartaricum D4, Hepatica triloba D3, Belladonna D4, Natrum sulf. D4, Arsenic. Iod. D6, Quebracho D5, Lobelia D4…)

Cutis comp. … Eczéma (Cutis D8, Foie D10, Rate D10, Placenta D10, Surrenale D10, Ombilic D10, Thya D8, Galium D6, Selenium D10, Thallium sulf. D13, Sulfur D10…)

Graphites-homacord … Eczéma humide (Graphites D10/D30/D200, Calcarea carb. D10/D30/D200)

Apis-homaccord … Œdème de Quincke (Apis D2/D10/D30, Scilla D2/D10/D30, Antimonium tart. D2/D10/D30/D200)

Laboratoire Weleda :

• suintant … dominante métabolique = Betula cortex D3

• sec … dominante neuro-sensorielle = Silicea D30

   Allergies, traitement de fond : Flores tritici comp. (Formica D6 + Triticum vulg. D12 + Vespa D6) asthme, rhume des foins, urticaire, à alterner avec (Ferrum rosat. D3 + Graphites D12)

Biodoron (Ferrum sulfur. 5% + Silicea 5% + Mel 5%) … Migraines // hépatodoron et choléodoron.

Eczéma atopique … Calcarea carb. D20 (calcaire) + Graphites D 15 (carbone pur) +

   Rhume des foins, coryza : Gencydo … (Mucilago Cydoniae + Succus citri 0,1%) ampoules injectables et spray nasal

Asthme : Lobelia composé (Lobelia D6 + Plumbum D8 + Quercus cortex D4 + Veronica D4) avec Cuprum arsenicosum D6

Pour l’asthme : (Gencydo 1% + Nicotiana tabac. D10 + Prunus spinosa D5) avec Cuprum arsenicosum D6

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 Laboratoire DHU :

Rhinital : pollinose (Luffa oper. D4, Galphimia glauca D3, Cardiospermum D3)

Laboratoire Lehning :

Lergypax … rhume des foins (Allium cepa 6D, Euphrasia 2D, Histaminum 6D, Sabadilla 6D, Arsenicum iodatum 6D, Arundo donax 2D)

Santaherba … Yerba santa 3D, Ipeca 4D, Lobelia 3D, Adrenalinum 6D, Belladonna 4D, Stramonium 4D, Solidago 3D, Ephedra 4D, Galeopsis TM, Sambucus nig. TM, Crataegus oxyac. TM)

   Laboratoire Regena :

  Nr. 24b : asthme (Sulfuricum acid. D30, Aloe D20, Bufo D30, Cadmium sulf. D12, Caladium D6, Calcarea carbonica D30, Carbo animalis D8, Cetraria

 islandica D3, Kreosotum D12, Cactus grandiflorus D4).

 Nr. 38c : Toux d’irritation, trachéite, pharyngite, asthme bronchique (Sulfuricum acid. D20, Arnica montana D12, Asa foetida D6, Cetraria islandica D3, Drosera

 D3, Lobaria pulmonaria D6, Nux vomica D20, Thuja occidentalis D30).

 Nr. 97a : rhume des foins, urticaire (Arsenicum D20, Aesculus D6, Ailanthus D8, Arnica montana D12, Lobelia inflata D6, Ranunculus bulbosus D6,

 Anacardium D30, Sinapis alba D4, Dulcamara D4, Viscum album D12).

 Nr. 203 : céphalées migraineuses aiguës, névralgies (Aranea diadema D30, Arnica montana D30, Belladonna D8, Aurum metal. D60, Barium carb. D30, Natrium tetrachloroauratum D30, Ptelea trifoliata D6, Anacardium D30,

 Cedron D6, Antimonium sulfuratum nigrum D20).

 Laboratoire Boiron :

  RHINALLERGY : Rhume des foins (Allium cepa 5CH, Ambrosia 5CH, Euphrasia

 5CH, Histaminum 9CH, Sabadilla 5CH, Solidago 5CH)

  « Mixtures-santé » :

  Asthme (Antimonium tartar., Arsenicum alb., Aurum met., Carbo veg., Cuprum

 acetic., Natrum mur., Morphinum)

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 Eczéma (Anacardium, Antimonium crud., Carbo veg., Hepar sulf., Kalium ars.,

 Mezereum, Rhus tox.)

 Urticaire (Antipirine, Arsenic. alb., Kalium mur., Natrum mur., Rhus tox., Terebenthina, Tetradymite)

Migraine (Ambra grisea, Camphora, Eupatorium perf., Gelsemium, Helonias, Physostigma, Sanguinaria)

Chapitre 10

Les formules de la chirurgie

 La thérapeutique homéopathique d’urgence (CHU) rend de grand service dans

 les suites immédiates des traumatismes chirurgicaux :

 Chinacomp.: l’hémorragie

Arnica montana + China (as) + Phosphorus. aa 30K

Association de remèdes dont les pathogénésies correspondent à un état hémorragique. Il s’associe très bien à « Arnica comp. » dans les suites d’une intervention. Au contraire, lorsqu’il existe un risque thromboembolique, utilisez la formule « Lachesis comp. ».

  Camphora comp. : la syncope

Carbo vegetabilis + Camphora (as) aa 30 K

Association de deux grands remèdes de la tendance syncopale, du collapsus (le malade est froid, pâle et hypotendu). Attention de ne pas rater un diagnostic de « choc » (hémorragique, cardiogénique ou infectieux).

  Opium comp. : les suites d’anesthésie générale

Arnica montana + China (as) + Opium. aa 30K

Association de remèdes destinés à limiter les problèmes « suites d’anesthésie » : constipation, fatigue, troubles de mémoire… s’associe bien à « Calcarea comp. » et « Sulfur comp. », éventuellement à « Magnesia comp. » (si douleurs persis- tantes). Il faudra parfois utiliser conjointement un remède spécifique visant à relancer le transit digestif, faisant céder la flatulence post-anesthésique :

• Flatulence basse et pets = Raphanus (s)

• Flatulence haute et rots = Carbo vegetabilis

• Flatulence généralisée et épuisement = China (as)

• Flatulence du colon transverse uniquement = Momordica balsamina (al)

  Coca comp. : les suites d’anesthésie locales

Arnica montana + Chamomilla + Coca aa 30K

Association de remèdes destinés à limiter les problèmes des « suites d’anes- thésies locales » (Xylocaïne), dentaires ou épidurales en particulier. S’associe bien en dentaire au « Phytolacca comp. » et « Sulfur comp. », éventuellement

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 à « Verbascum comp. » (douleurs persistantes) ou/et « China comp. » (si saignements).

  Apis comp.: le coma urémique

Ammonium carb. + Apis mel. (hg) + Opium (ba) aa 30K

En attendant l’hospitalisation, ou si le traitement classique se révèle insuffisant…

Laboratoire Reckeweg :

R.55 … Rutavine : blessures, plaies (Arnica D3, Belladonna D4, Calendula D3, Echinacea D3, Hamamelis D4, Rhus tot. D6, Ruta D6, Symphytum D6)

 Laboratoire Heel :

Traumeel … Arnica D2, Calendula D2, Hamamelis D2, Millefolium D3, Belladonna D4, Mercurius D8, Hepar sulf. D8, Chamomilla D3, Symphytum D8, Bellis perenis D2, Echinacea D2, Hypericum D2)

Chapitre 11

Les formules de la pathologie vasculaire

 Quel que soit le problème vasculaire, on associera assez systématiquement à notre prescription « Sulfur comp. » pour ses effets détoxifiants et de relance

 de l’oxygénation cellulaire.

  Arnica comp. : le « contre-coup » … vu plus haut.

En aigu, dans les cas d’infarctus, plaie des vaisseaux, hématomes, ictus…

  Aurum comp. : le cœur, la poussée d’HTA

Aconit napelus (s) + Arnica montana (hg) + Aurum metal. aa QSP

Association couvrant, en association avec les formules « Sulfur comp. » et « Kalium comp. », les problèmes de poussée hypertensive, d’angor et de tachyarythmie (effet bêta-bloquant).

Fig. 8. Les acteurs tissulaires dans l’HTA

Dans les cas d’HTA essentielle chronique, des remèdes de fond (si possible choisis sur le BNS) sont à utiliser comme : Viscum album, Arctium lappa (hta et diabète) et/ou Rauwolfia comp. (hommes)/ Melilotus (femmes) sont aussi efficaces.

 Helleborus comp. : ictus ischémique, œdème cérébral Apis mel. (hg) + Arnica (hg) + Helleborus (ba) aa 30K

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 On appelait cela autrefois une « attaque cérébrale ». Les gens mouraient comme ça, rapidement ou restaient atteints à vie. Aujourd’hui, 800 000 per- sonnes déclarent chaque année en France ce que l’on appelle un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). On en sauve beaucoup, mais on a toujours beaucoup de gens qui ont des séquelles plus ou moins graves : le remède doit dont être donné au plus tôt de l’accident.

Apoplexie ou syndrome méningé, hébétude et prostration, mouvements automatiques parfois (tête, bras, mains, jambes), en urgence – le plus tôt possible (exemple : le malade vient de tomber dans le coma !).

  Hamamelis comp. : jambes lourdes, varices, cellulite

Arnica + Aesculus (s) + Hamamelis (fe) + Natrum muriaticum + Pulsatilla (si) aa 30K

Association des remèdes couvrant la stase veineuse et la fragilité capillaire qui induisent un œdème des hanches et des cuisses. S’associe bien avec « Calcium comp. » et « Sulfur comp. »

NB. Ne pas oublier de vérifier les appuis plantaires (pieds creux ou plats, varus ou valgus ?) et la statique pelvienne ++, car ces troubles de la dynamique vei- neuse et lymphoïde peuvent faire échouer les traitements les mieux pensés !

  Vipera comp. : Phlébite et ulcères variqueux

Arnica + Calcarea fluorica + Hamamelis (fe) + Pulsatilla (si) + Vipera (ge) aa 30K

Association des remèdes couvrant la stase veineuse et la fragilité capillaire. Remèdes des troubles de la coagulation sur fond de stase veineuse. S’associe bien avec « Calcium comp. » et « Sulfur comp. »

Laboratoire Reckeweg :

  R.2 … AURIN : arythmie, tachycardie, extrasystoles, angor (Aconit D6, Arnica D3, Aurum mur. D6, Cactus D4, Crataegus D1, Digitalis D3, Ignatia D6, Kalium phos. D4, Laurocerasus D3, Spigelia D3, Valeriana D2

R.3 … CORVOSAN : insuffisance cardiaque (œdème), endocardite, infarctus (Arsenicum alb. D5, Cactus D2, Crataegus D1, Digitalis D2, Kalium carb. D3, Kalmia D3, Phosphorus D5, Scilla D2, Spigelia D3, Strophanthus D2)

 R.12 … MULTIJODIN : artériosclérose (vu plus haut)

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 R.85 … GOUTTES POUR L’HTA (Allium sativum D3, Citrum limonium D3, Cor D6, Kalium iodatum D3, Kalium phos. D4, Surrénales D6, Mesencéphale D5, Antimonium tartar. D5, Valeriana D3, Rein D6).

R.89 … Hyperlipémie : l’excès d’acides gras et de cholestérol (vu plus haut)

 Myocardite et endocardite :

R.22 … NAJASTHEN (Grindelia D4, Lachesis D12, Naja D12).

R.55 … RUTAVINE : Cicatrisant, adjuvant pour l’infarctus (Arnica D3, Belladonna D4, Calendula D3, Echinacea D3, Hamamelis D4, Rhus tox. D6, Ruta D6, Symphytum D6).

R.58 … VERNADON : Décompensation cardio-rénale, œdèmes (Adonis vernalis D2, Convallaria D2, Crataegus D11, Digitalis D2, Helleborus D4, Scilla D2). R.67 … KOLLAPSIN : Défaillance cardiaque aiguë, collapsus (Ammonium carb. D2, Hydrocyanicum acidum D6, Camphora D2, Carbo veg. D30, Crotalus cascavella D12, Tabacum D6, Veratrum D4).

 R.79 … Capsules pour le cœur (3 capsules par jour) (Allium sativum D1, Crataegus

 D1, Viscum album D2). Phytothérapie de l’HTA, hyperlipémie, angor.

 Affections fonctionnelles du cœur : arythmie, tachycardie, extrasystoles.

R.31 … CONTRAEMIN : Troubles du rythme cardiaque sur anémie (Aranea diadema D30, Arsenicum iodat. D6, China D6, Ceanothus americ. D6, Ferrum mur. D6, Lycopodium D12, Sulfur D30).

R.44 … HYPOTONOL : Troubles du rythme cardiaque sur hypoTA et fatigue, après accouchement ou maladies infectieuses (Crataegus D1, Laurocerasus D3, Oleander D3, Sarothamnus D2)

R.66 … ARRHYTHMIN : Troubles du rythme cardiaque, suite d’affection car- diaque (endocardite, infarctus…) (Amni visnaga D2, Iberis amara D3, Leonorus cardiaca D2, Oleander D3, Spartium scoparium D2, Sumbulus moschatus D2).

Varices et risque de phlébite.

 R.42 … HAEMOVENIN : Stase veineuse, varices, dermites et ulcères variqueux (10 gouttes, 1 à 3 fois par jour) (Aesculus D30, Belladonna D12, Calcarea fluor. D30, Carduus mar. D12, Hamamelis D6, Placenta D30, Pulsatilla D30, Secale cornut. D30, Mezereum D12, Vipera D12)

 67

 LES REMEDES DE LA PHLEBITE :

R.42 … HAEMOVENIN : 10 gouttes, 1 à 3 fois par jour (vu plus haut)

R.55 … RUTAVINE : 10 gouttes, 1 à 3 fois par jour (vu plus haut)

Nodule douloureux après thrombophlébite ou sclérose de varices, passez localement chaque jour un peu de :

R.30 … POMMADE UNIVERSELLE (Arnica D3, Belladonna D3, Calendula D3, Camphora, Dulcamara D3, Echinacea D3, Hamamelis D3, Hypericum D3, Millefolium D3, Nux vom. D3, Olea, HE Pini, Rosmarinus, Rhus tox. D3).

Ulcère variqueux :

 R.60 … PURHAEMIN … drainage sang et glaires (vu plus haut)

Laboratoire Heel :

Traumeel … voir plus haut

Aesculus comp. … Claudication intermittente (Aesculus D1, Apis D4, Secale D3, Viscum D2, Cuprum D13, Barium iod. D6, Ruta D4, Artere D10…)

Angio-Injeel … Angor pectoris (Formicum acid. D10/D30/D200, Asclepias tub. D10/D30/D200, Cactus D10/D30/D200, Castoreum D10/D30/D200, Crataegus D10/ D30/D200, Plumbum iod. D10/D30/D200, Glonoinum D10/D30/D200, Spigelia D10/D30/D200)

Aletris-Heel (Aletris comp.) … amine, faiblesse (Aletris D4, Kalium carb. D4, Cocculus D4, Helonias D4, Picricum acid. D6, Chininum ars. D6, Sepia D6, Natrum mur. D6)

Cactus comp. … Angor pectoris (Cactus D1, Spigelia D3, Kalium carb. D3, Glonoin D3, Crataegus D1)

Carbo comp. … Apoplexie ou infarctus du myocarde (Carbo veg. D10, Lachesis D10, Melilotus D8, Belladonna D6, Arnica D6)

Cor compositum … Insuffisance cardiaque (Cœur D8, Foie D8, Crataegus D6, Arnica D4, Ignatia D6, Arsenicum D8, Strophantus D8, Naja D10, Cactus D3, Kalium carb. D4, Spigelia D10, Carbo veg. D18 …)

Selenium-Homaccord … Impuissance vasculaire (Selenium D10/D15/D30/ D200, Kalium phos. D2/D10/D30/D200)

HTA :

Melilotus-Homaccord … HTA chez la femme (Melilotus D1/D10/D30/D200, Crataegus D1/D10/D30/D200)

 68

Rauwolfia comp. … HTA chez l’homme (Rauwolfia D3, Aurum iod. D10/Kalmia D4, Melilotus D8, Sulfur D10, Belladonna D6, Arnica D4, Conium D3, Viscum alb. D3, Lycopodium D6, Cynara D8, Rein D10, Foie D10)

Varices et ulcère variqueux :

Hamamelis–Homaccord … Stase veineuse, eczéma variqueux (Hamamelis D2/D30/ D200, Carduus marianus D6/D30/D200)

Cinnamomum-Homaccord … Hémorragies capillaires, purpura (Cinnamonum D10/D30/D200, Hamamelis D3/D10/D30/D200, Millefolium D4/D10/D200)

  Cruroheel … Ulcère variqueux, fistule (Cinnabaris D8, Apis D4, Lycopodium D4,

 Silicea D6, Hamamelis D4, Carbo veg. D8, Pulsatilla D6)

 Laboratoire Weleda :

   Anemodoron … (Fragaria vesca 15% + Urtica dioica 30% + Mel 5%) … anémie hypochrome.

Cardiodoron (Aurum D15 + Cactus D4 + Cor D6 + Crataegus D3) et 2 (Hyosciamus D3 + Onopordon 2,5% + Primula 2,5%) … Troubles cardiaques. Avec, en association :

— Echinacea D3/D6 … si endocardite

— Stannum D10/ Bryonia D6 … si péricardite

— Magnesia phos. D3 … si angor

— Arnica D10 + Nicotiana D10 … si infarctus

— Cuprum D4 … si maladie de Basedow

— Adonis vern. D2 + Convallaria maïalis D2 + Crataegus D2 + Scilla maritima D2 aa, si insuffisance cardiaque.

Artériosclérose : Betula comp. (Aurum met. D20 + Betula alba cortex D2 + Plumbum melitum D20) …

Maladie de Bouveret (tachycardie paroxystique du sujet jeune) : (Arsenicum album D15 + Levico D6 + Nicotiana tabacum D20)

Les « rois mages » (Aurum D30 + Myrrha D6 + Olibanum D12) … suite d’ictus, encéphalite, troubles du comportement, douleurs fantômes…

Insuffisance cardiaque (Adonis vern. D2 + Convallaria maïalis D2 + Crataegus D2 + Scilla maritima D2 aa)

    Laboratoire Regena :

  Nr. 7 = artériosclérose, insuffisance cardiaque, hypertension, sclérose coronaire (Adonis vernalis D3, Aesculus D3, Arctium D4, Arnica D8, Colchicum D8,

 69

 Crataegus D2, Kalmia latifolia D4, Cactus grandiflorus D4, Veratrum album

 D12).

 Nr. 12 : angor (Arsenicum D60, Aesculus D20, Aloe D30, Arnica D20, Cuprum aceticum D10, Cuprum metal. D20, Helleborus niger D8, Hypericum D8,

 Natrium tetra-chloro-auratum D60, Nux-vomica D20).

 Nr. 13 = tonique cardiaque, myocardite, hypotension (Adonis vernalis D3, Aesculus D6, Allium sativum D4, Angelica archangelica D4, Apocynum cannabinum D4, Arnica D8, Aurum metal. D30, Crataegus D2, Spigelia anthelmia D4,

 Verbascum D3)

 Nr. 16 : Tachycardie (Aurum metal. D30, Avena sativaTM, Carbo animalis D20, Convallaria majalis D2, Lachesis D20, Platina D30, Sulfur D60, Veratrum album

 D10).

 Nr. 31a : varices (Nitricum acid. D12, Aesculus D2, Calvatia gigantea D4, Cuprum metal. D12, Hamamelis D4, Pulsatilla D12, Rhus tox. D12, Veratrum

 album D12).

 Nr. 34a : saignements (Acalypha indica D10, Aconitum D20, Alchemilla vulgaris D4, Arnica montana D8, Bellis perennis D4, Calendula D6, Capsella bursa-

 pastoris D6, Carbo animalis D12, Hamamelis D6, Hypericum perforatum D8).

 Nr. 200a : Angine de poitrine, infarctus en aigu (Acidum lacticum D30, Sulfuricum acidum D30, Calcium fluor. D30, Hydrastis canadensis D6, Kalium iodatum D6, Natrium tetrachloroauratum D6, Secale cornutum D30,

 Anacardium D30, Sulfur D60, Teucrium scorodonia D6).

 Nr. 506a : fluidifiant du sang, embolie (Arsenicum D20, Aesculus D2, Arnica montana D10, Belladonna D12, Actea racemosa D6, Hamamelis D3, Lachesis

 D20, Nux vomica D12).

 Laboratoire Lehning :

  Climaxol … insuffisance veino-lymphatique, fragilité capillaire (Hamamelis,

 Fragon, Aesculus, Hydrastis, Viburnum aa TM)

 L.15 … Crataegus complexe : palpitations, anxiété et insomnie (Crataegus TM, Arnica 2D, Aconit 4D, Nux vom. 4D, Glonoinum 8D, Cactus grand. 2D,

 Arsenicum alb. 4D, Apocynum D8)

 L.28 … insuffisance veino-lymphatique, hémorroïdes (Hamamelis TM, China 4D, Adrenalinum 6D, Secale cornut. 4D, Vinca minor 3D, Calc. mur. 3D,

 Clematis vitalba 4D, Hydrastis 4D, Carduus marianus TM, Trillium pend. 3D)

 L.47 … Badiaga complexe – comprimés : cellulite (Badiaga 4D, Baryta carb. 4D,

 Natrum sulf. 4D, Phytolacca 6D)

 70

 L.103 … Aesculus complexe: insuffisance veineuse, impatience jambes,

 hémorroïdes (vu plus haut)

 « Mixtures-santé » :

  Anémie (Ammonium carb., Antim. crud., Crocus sat., Croton tigl., Ferrum męt.,

 Helonias, Ignatia)

 Arythmie (Croton tigl., Helonias, Kalium brom., Lobelia, Magnesia mur.,

 Phytolacca, Platina)

 HTA (Arnica, Carbo veg., Chamomilla, Helonias, Ignatia, Magnesia mur., Secale

 corn.)

Chapitre 12

Les formules de la pathologie rhumatismale

• Ostéo-articulaires, dont l’origine est surtout au pôle Rein (minéralisation)

• Tendino-musculaires, dont l’origine est essentiellement au pôle Foie

(acide lactique)

 Il faut tout de suite différencier les affections/symptômes qui sont à rattacher à une dysfonction particulière :

   Le malade est porteur de signes périphériques, subjectifs et/ou objectifs, qui ont une valeur signifiée, car chacun vit « son » rhumatisme à sa façon, le comportement devant l’algie étant souvent significatif. Il faut « voir et com- prendre », et en particulier chercher « les douleurs rapportées » qui n’appar- tiennent pas à l’architecture osseuse, musculaire ou articulaire, mais aux organes profonds, s’exprimant en périphérie par l’intermédiaire des nerfs rachidiens et des plexus nerveux.

Autre grande indication des complexes homéopathiquesd’urgence. En pratique (protocole d’utilisation très semblable à celui utilisé en infectieux), on associera :

en aigu : 1er jour 2 à 3 formules choisies selon l’étiologie (traumatique ou dégérative ?) et la localisation, exemple : « Arnica comp. » + « Actea comp. » + « Kalmia comp. »…

en chronique : 2 à 3 formules par semaine … sans oublier de chercher et de traiter les causes (mécaniques, vasculaires, immunitaires…) du problème, exemple : « Calcarea comp. » + « Sulfur comp. » + « Thuya comp. »)…

 En cas de douleurs chroniques : toujours demander dans ce cas un panoramique dentaire à la recherche d’un granulome/poche/carie … méconnu provoquant une réaction inflammatoire et douloureuse à distance dans le système ostéo-

   articulaire (cf. principes de la neuralthérapie).

 1 – choix des remèdes selon l’étiologie :

Traumatique = Arnica comp. : le « contre-coup » (vu plus haut)

 73

 Dégénératif =

 Thuya comp. : l’arthrose

Baryta carbonica … la sclérose vasculaire + fragilité osseuse par déplacement

de la masse calcique = l’ostéoporose douloureuse

 Ferrum phosphoricum … douleurs erratiques, aggravées la nuit et par les mou- vements

Thuya occidentalis (na) … douleurs articulaires chroniques, enraidissement aggravé par l’humidité.

 NB. La poussée d’arthrite se développe toujours sur un fond d’arthrose. « Thuya comp. » peut être utilisé au long cours, à raison d’une prise par semaine, alterné avec « Calcarea comp. », « Sulfur comp. » + « Magnesia comp. » ou autre si douleurs.

2 – choix des remèdes selon la localisation de la symptomatologie :  Actea comp. : douleurs de la région cervicale

• Actea racemosa (s) … torticolis spastique, souvent sur dérangement vertébral, amélioré par la chaleur locale

• Bryonia alba (ph) … torticolis simple, patient sec, qui a soif, aggravé aux mouvements et amélioré par l’immobilité et la pression locale

• Lachnantes (hg) … douleurs et contractures du sterno-cléido-mastoïdien, aggravé en tournant la tête.

 Si dans un contexte traumatique, ajouter : Arnica comp. et/ou Aurum 30CH (Syndrome post traumatique cervical)

 Ferrum compositum : la périarthrite scapulo-humérale

Ferrum phos. + Ferrum mur. + Ferrum sulf. + Spiraea ulmaria aa 30K Blocage tendino-musculaire sur « vide de sang du foie »

  Stannum comp. : dorsalgies, lombalgies chroniques

• Bryonia alba (ph) … douleurs aggravées aux mouvements

• Phosphorus … faiblesse rachidienne avec troubles sympathiques

réflexes, paresthésies

• Stannum … névralgies de croissance et décroissance ondulante.

74

 Kalmiacomp.: irradiationsdouloureuses(sciatiques,NCB,etc.)

• Magnesia phosph. … douleurs névritiques ou spasmodiques aiguës,

violentes, améliorées par la pression locale et la chaleur

• Kalmia latifolia (al)… névralgies aiguës ou chroniques, centrifuges et

améliorées par le repos

• Phytolacca (ka) … sciatique aggravée par le froid humide.

 Colchicum comp. : la crise de goutte

• Colchicum (as) … l’arthralgie typique (avec hypersensibilité aux odeurs)

• Lithium benzoïcum (al) … l’acide urique

• Bryonia alba (ph) … l’inflammation douloureuse

Toujours se poser la question de la cause … métabolique, rénale, autre ?

   Autres formules :

Laboratoire Reckeweg :

— Pour les rhumatismes tendino-musculaires :

R 7 … HEPAGALEN … décongestion et relance hépato-vésiculaire : Carduus marianus D2 + Chelidonium D2 + China D3 + Cholesterinum D6 + Colocynthis D6 + Lycopodium D4 + Nux vomica D4

 — Douleurs rhumatismales aggravées par l’humidité :

 R 46 … MANURHEUMIN … affections rhumatismales des bras et petites articulations, (Ferrum phos. D12 + Lithium carb. D12 + Natrum sulf. D30 + Nux vom. D30 + Rhododendron D6 + Spiraea ulmaria D12)

 R 69 … INTERCOSTALIN … douleurs intercostales (Arsenicum album D12 +

 Colocynthis D12 + Ranunculus bulb. D2 + Rhus tox. D30)

 — Arthrose :

R 11 … LUMBAGIN … Rhumatismes inflammatoires et Spondylarthrite (Berberis vulgaris D4, Calcium phosphoricum D12, Causticum D6, Rhododendron D4, Rhus toxicodendron D4, Dulcamara D4, Nux vomica D4)

R 61 … LUMBAGIN pommade

R 50 … SACROGYNOL … Douleurs lombosacrées chez la femme (Aesculus D6 + Actea racemosa D4 + Colocynthis D6 + Natrum mur. D30 + Nux vomica D30 + Phytolacca D8 + Strontium carb. D12)

75

 R 71 … ISCHIALGIN … arthrose vertébrale et sciatique avec « fourmis dans les jambes » (Aconitum D4 + Arsenicum alb. D30 + Colocynthis D4 + Gnaphallium D3 + Magnesia phos. D8)

R 73 … SPONDARTHRIN … arthrose de la hanche et du genou (Sulfuricum acidum D6 + Argentum D12 + Arnica D4 + Bryonia D4 + Causticum D12 + Ledum pal. D3)

— Ostéoporose :

 R 34 … CALCOSSIN : fracture ou ostéoporose (Calcarea carb. D30 + Calcarea fluor. D12 + Calcium phosphoricum D12 + Chamomilla D6 + Hekla lava D12 +

 Mezereum D6 + Mercurius rubr. D12 + Silicea D30)

 — Arthrite aiguë + fièvre = Arthrite bactérienne !

R 1 … ANGINACID … modulateur de l’inflammation (vu plus haut)

La posologie moyenne de ces remèdes est de 10 gouttes 3 fois par jour. En phase aiguë, on pourra rapprocher les prises à 10 gouttes toutes les 2 heures.

 Laboratoire Heel :

  Cimicifuga-Homaccord … Cervicalgies, Névralgies Cervico-Brachiales (Actea

 racem. D4/D10/D200, Strontium carb. D8/D30/D200)

 Ferrum-Homaccord … Périarthrite Scapulo-Humérale (Ferrum met. D8/D30/ D200, Ferrum phos. D8/D30/D200, Ferrum sulf. D8/D30/D200, Ferrum mur.

 D8/D30/D200, Spiraea ulmaria D2/D10/D30/D200)

 Kalmia comp. … Tendinites et périostites (Kalmia D8, Cinnabaris D10, Asa foet.

D8)

 Traumeel … Tennis elbow (vu plus haut)

 Neuralgo-Rheum-injeel (Lithium comp.) … Arthrite et névralgies (Causticum D10/D30/D200, Colchicum D10/D30/D200, Colocynthis D10/D30/D200, Ferrum met. D10/D30/D200, Lithium benzoïcum D10/D30, Rhus tox. D10/D30,

 Spiraea ulmaria D10/D30, Gnaphalium D6/D10/D30)

 Osteoheel … Exostoses, otosclérose (Hekla lava D6, Kalium iod. D4, Asa foetida

 D4, Natrum sulf. D4, Calc. phos. D6, Mercurius ruber D9…)

 Zeel (Cartilago comp.) … Arthrose (Cartilage D1, Embryon D1, Placenta D1,

 Rhus tox D2. Arnica D2, Dulcamara D3, Symphytum D2, Sulfur D3…)

76

 Laboratoire Weleda :

  Troubles de formation/minéralisation du rachis chez le sujet jeune • Discis intervertebrales D6 (Discus cum Nicotiana)

• Bambusa D6

• Equisetum D15

• Formica D3

• Hypophysis D6

• Nicotiana folium D10

• Stannum met. D10

Mouvements difficiles, périarthrite (Discus cum Aesculus)

• Discis intervertebrales D6

• Aesculus semen D50

• Arnica planta tot. D20

• Bambusa D6

• Formica D3

• Meniscus genu D6

• Arnica pl. tota D15

• Betula folium D3

• Equisetum D15

• Formica D10

• Mandragora radix D3

Arthrose déformante, exostoses, SPA (Discis cum Stanno)

• Discis intervertebrales D4

• Bambusa D6

• Equisetum D15

• Formica D3

• Stannum D6

• Viscum mali D6

Arthrose déformante (// formules Discis), algodystrophie (Cartilago composé)

• Cartilago D6

• Allium cepa bulbus D15

  .

Gonarthose, arthralgies goutteuses (Mandragora composé)

  77

• Aurum met. D10

• Betula folium D5

• Formica D15

• Stannum met. D8

Arthrite, Polyarthrite rhumatoïde (// aux formules Discis) (Discus cum Stibium)

• Cartilago D6

• Antimonium crudum D6

• Argentum met. D8

• Betula folium D5

• Mandragora radix D5

Névrites ou sciatiques (adjuvant de la PSH) (Discus cum Argentum)

• Discis intervertebrales D6

• Argentum metal. D20

• Arnica planta tot. D20

• Bambusa D6

• Formica D3

Arthrose ménopausique, stases veineuses (Discus cum Pulsatilla)

• Discis intervertebrales D4

• Bambusa D6

• Equisetum D4

• Ferrum phos. nat. D6

• Formica D3

• Pulsatilla D4

• Stannum D6

• Viscum mali D6

N.B.

1. Formica est un remède des dépôts et des déformations (force revitalisante)

2. Bambou et Prèle sont riches en Silice (force de redressement).

3. Stannum (l’étain) réhydrate le cartilage.

    78

 Laboratoire Regena :

Nr. 21c : Poussée rhumatismale aigüe, goutte (Lacticum acid. D20, Silicea D30, Aconitum D10, Calcarea fluor. D30, Actea racemosa D8, Colchicum D10, Helichrysum D8, Ledum palustre D10, Lithium carbonicum D20, Veratrum album D20).

Nr. 29 : Lumbago, sciatique, rhumatisme (Sulfuricum acid. D12, Aloe D12, Berberis vulgaris D10, Bryonia D8, Ledum palustre D4, Pulsatilla D10, Nux- vomica D12, Sulfur D20).

Nr. 67: Cervicalgies (Sulfuricum acid. D30, Aesculus D8, Arctium D6, Belladonna D12, Aurum metal. D30, Berberis D12, Echinacea D3, Euphrasia D3, Secale cor- nutum D20, Thuja occ. D30).

Nr. 73c : Stabilise la masse osseuse en cas d’ostéoporose, d’ostéomalacie et autres maladies osseuses déformantes (Silicea D8, Argentum nitric. D12, Arnica D8, Aurum metal. D20, Bellis perennis D2, Calcium iodatum D6, Calendula D3, Euphorbia cyparis- sias D6, Guajacum D4, Hekla lava D6, Kalium bichrom. D12, Lysimachia nummularia D3, Mercurius solubilis D20, Nasturtium D2, Polygonum aviculare D3, Stillingia silvatica D6, Zincum metal. D20).

Nr. 108a : Spondylarthrite ou Polyarthrite (Silicea D20, Aranea diadema D12, Argentum nitricum D60, Arnica D12, Asa foetida D8, Aurum metal. D60, Calcarea carbonicum D20, Calcium phos. D12, Staphysagria D8, Stillingia silvatica D8).

Nr. 108c : Fractures, adjuvant de cicatrisation (Arisaema triphyllum D3, Aristolochia clematitis D24, Arnica D4, Calendula D2, Hamamelis D2, Herniaria glabra D3, Hieracium pilosella D3, Lysimahia nummularia D2, Nasturtium D2, Potentilla erecta D3, Stillingia D3, Symphytum D6).

  Laboratoire Lehning :

  Urarthone … Goutte et douleurs rhumatismales (Colchicum 1D, Bryonia TM, Dulcamara TM, Viscum album TM, Kalium iod. 2D, Aurum mur. natr. 8D, Silicea 2D, Sulfur 4D, Rubia tinct. TM, Natrum salicylicum 3D, Betula TM, Mercurius

 corr. 4D)

 L.79 … Ranunculus complexe : douleurs rhumatismales (Ranunculus 4D, Rhododendron 3D, Ruta grave. 8D, Aconit 2D, Bryonia 3D, Gelsemium 4D,

 Colocynthis 4D, Terebenthina 3D)

79

 L.81 … Ledum complexe : Goutte (Ledum pal. 3D, Colchicum 4D, China 4D,

 Ulmusc camp. 3D, Benzoïcum acid. 2D)

 L.83 … Berberis complexe : lombalgies (Berberis 2D, Oxalicum acidum 8D, Colchicum 3D, Colocynthis 3D, Betula 1D, Kalium carb. 2D, Natrum sulf. 2D,

 Gnaphalium 2D, Pulsatilla 4D, Terebenthina 4D).

« Mixture-santé » :

Lumbago (Carboneum sulf., Guaiacum, Kalium iod., Morphinum, Phytolacca, Rhus tox., Ruta)

Sciatique (Carboneum oxyd., Colocynthis, Guiacum, Kalium iod., Morphinum, Phytolacca, Ruta)

Arthrite (Aurum mur. Natr., Amm. causticum, Cuprum met., Ferrum iod., Iodum, Morphinum, Ruta)

Polyarthrite (Ammonium caust., Aurum mur. antre., Cuprum met., Ferrum iod., Phytolacca, Morphinum, Silicea)

Goutte (Amm. caust., Aurum mur. net., Cuprum met., Ferrum iod., Morphinum, Phytolacca, Ruta grav.)

 Chapitre 13

 Les formules ophtalmologiques

   Il ne s’agit pas toujours d’urgence vraie, mais plutôt de soulager un patient qui est gêné par une irritation locale. L’œil est un organe sensoriel neurologique, avec une importante vascularisation, plein d’eau salée (chambre antérieure et vitrée) et protégé de l’extérieur par un épithélium mince et transparent, la

cornée. Un diagnostic spécialisé est indispensable.

  Laboratoire Heel :

Oculoheel … Conjonctivite, blépharite, dacryocystite (Apis D4, Nat. mur. D6, Rhus tox. D12, Hepar sulf. D12, Spigelia D6, Staphysagria D4, Mercurius sulf. D8)

Laboratoire Weleda :

Cataracte (Ananas fructus D5 + Resina laricis D5 + Oleum lavandula 1%) Collyre Choroïdite, iritis et uvéites : (Sanguinaria canadensis D15 + Spongia tosta D15 aa collyre)

Glaucome … Corpus vitreum D8 + Stannum metal. D8 aa (collyre)

Fatigue oculaire, strabisme, myopie évolutive … Equisetum D1 + Tabacum D3 + Phosphorus D6 aa … huile, usage externe

Euphrasia comp. (Calendula + Echinacea + Euphrasia) … collyre : plaie, ulcère ou herpès cornéen

Formule des rétinopathies dégénératives et vasculaires : Betula cortex D2 + Galène D8 + Retina D8 + Secale cornutum D6 + Tabacum D6 aa

Laboratoire Regena :

          Nr. 76a :

Inflammations des yeux, iritis, kératite, uvéite, dacrocystite, kérato- conjonctivite sèche (Arsenicum D60, Arnica montana D12, Carbo animalis D20, Carbosulf. D12, Conium maculatum D12, Staphysagria D10, Helleborus niger D12, Chamomilla D6, Rhus toxicodendron D20, Antimonium sulfuratum nigrum D12).

Nr. 77a : Conjonctivite aigüe et chronique (Argentum nitricum D30, Belladonna D6, Euphrasia 3c D3, Mercurius solubilis D30, Phosphorus D6, Ruta graveolens D4, Thuya occidentalis D30).

81

Nr. 78a : Décollement de la rétine (Asa foetida D6, Belladonna D6, Carboneum sulfur. D6, Crocus sativus D6, Euphrasia 3c D3, Mercurialis perennis D4.

Nr. 114 : conjonctivite, rétinite (Arsenicum D60, Argentum nitricum D30, Arnica montana D10, Belladonna D8, Bellis perennis D2, Carbo animalis D12, Euphrasia 3c D4, Mercurius sol. D30, Ruta graveolens D6, Spigelia anthelmia D4).

Nr. 117aN : Blépharite, orgelet, chalazion (Silicea D30. Alchemilla vulgaris D3, Aloe D12, Arctium D12, Bellis perennis D2, Staphysagria D8, Echinacea D2, Euphrasia 3c D4, Pimpinella alba D3, Pulsatilla pratensis D6).

Nr. 511a : Cataracte (Alumina D30, Ammonium carb. D20, Aranea diadema D20, Arum triphyllum D12, Aurum metal. D60, Actea racemosa D8, Crocus sativus D20, Lithium carbonicum D30, Natrium tetrachloroauratum D10, Anacardium D30).

Nr. 511b : Glaucome (Capsicum annuum D4, Chelidonium majus D6, Cyclamen D6, Euphrasia 3c D3, Hieracium pilosella D4, Veratrum album D8, Verbascum D4).

 Laboratoire Lehning :

L.115 … Euphrasia complexe – conjonctivite (Euphrasia 2D, Aconitum 4D, Dulcamara 4D Belladonna 4D, Apis mel. 4D, Capsicum 4D, Rubia 2D, Arsenicum alb. 5D)

 « Mixture-santé » :

Myopie (Ammonium mur., Bromum, Iodum, Magnesia carb., Muriatic. acid., Physostigma, Ratanhia)

Cataracte (Argentum nitric., Kalium bichrom., Kalium mur., Morphinum, Phosphorus, Physostigma, Thuya occ.)

 Chapitre 14

 Les formules ORL

  Le carrefour ORL est aérien, lymphatique, muqueux et sensoriel. Il évolue avec l’âge et reste soumis à des agressions diverses. En plus des traitements dé- veloppés dans le chapitre des complexes anti-infectieux, on peut utiliser les

formules suivantes dans des cas bien précis :

  Phytolacca comp. : les végétations adénoïdes

Calcarea sulfurica + Calcarea iodata + Phytolacca (k) aa 30K

Association de trois remèdes favorisant la résorption des engorgements lymphoïdes des sinus et chaînes ganglionnaires de la face et du cou. Peut se substituer à la formule « Calcarea comp. » dans les infections ORL de l’enfant.

 Baryta comp. : les amygdales

Baryta carbonica + Calcarea phosphorica + Sulfur iodatum aa 30K Association de remèdes à utiliser en cas d’angines récidivantes ou/et d’adéno- pathies cervicales persistantes, prend le relais des remèdes précédents.

 Mezereum comp. : la sinusite

Aurum metal. + Kalium bichromicum + Mezereum aa 30K

Association de trois remèdes dont les pathogénésies correspondent aux sinu- sites purulentes. Dans ce cas, il faudra veiller à ne pas faire « Hepar comp. » qui provoquerait une aggravation dramatique. « Kalium bich.comp.» s’associe par contre bien avec les formules : « Calcium comp. », « Sulfur comp. », « Lachesis comp. ».

 Capsicum comp. : l’otite suppurée

 • Arsenicum album … congestion brûlante, améliorée par la chaleur locale

• Capsicum (au) … l’otite moyenne aiguë

• Tellurium (s) … l’otite moyenne chronique (écoulement vert)

 Association qui soulagera le patient en quelques minutes. S’associe bien avec « Phytolacca comp. » et « Sulfur comp. », « Lachesis comp. », si fébrile ajouter « Belladonna comp. », si l’otite est hyper-algique, ajouterz la formule « Magnesia comp. ».

83

 Laboratoire Reckeweg :

R.45 … LARYNGIN … Enrouement, laryngite (vu plus haut)

  R.48 … PULMOSOL : maladies des poumons (Picricum acid. D8, Bryonia D12, China D6, Dulcamara D30, Ferrum phos. D12, Kalium carb. D6, Lycopodium

 D30, Phosphorus D30, Sepia D6)

 R.49 … RHINOPULSAN : catarrhes du nez et des sinus (vu plus haut)

 R.77 … Tabacum comp. = Gouttes anti-tabac (Agaricus D5, Echinacea D10,

 Hypophysis D4, Natrum chlor. D2, Robinia D6, Tabacum D4)

 Laboratoire Heel :

   Naso-Heel (Cistus comp.) … Rhinites aiguës et chroniques (Cistus canadensis D4, Arum mac. D4, Melilotus D3, Vinca minor D3, Veronica D3, Mercurius biiodatus D8, Ammonium carb. D3Lemna minor D3, Connabaris D8, Sticta D4, Phosphorus D6, Kalium bichrom. D5, Hydrastis D4, Aurum mur. natronatum

D6)

Angin-Heel … Angine, amygdalite (Mercurius cyanatus D8, Phytolacca D4, Apis D4, Arnica D4, Hepar sulf. D6, Dulcamara D4, Belladonna D4)

Euphorbium comp. … Sinusite, otite (Euphorbium D3, Pulsatilla D2, Mercurius iodatus D8, Hepar sulh. D10, Argentum nitric. D10…)

Vertigoheel … Vertiges (Cocculus D4, Conium D3, Ambra D6, Petroleum D8).

Sinusite : (Argentum met. D20 et Berberis fructus D3)

Remèdes des gingivites et des parodontopathies … Anantherum + Heckla lava + Siegesbekia aa D8

  Laboratoire Weleda :

    Laboratoire DHU :

Cinnabsin : rhinosinusite aiguë et chronique (Cinnabaris D3, Hydrastis D3, Kalium bichromicum D3, Echinacea angustifolia D1 et Barium mur. D3) Tonsilotren : angines (Silicea, Mercurius biodatum, Hepar sulfur, Kalium bichromium, Atropinum sulf.)

  84

 Laboratoire Regena :

Nr. 45a : Angine, pharyngite (Nitricum acid. D20, Sulfuricum acid. D12, Aconitum napellus D4, Arum triphyllum D8, Belladonna D8, Mercurius mur. D8, Phytolacca D4, Dulcamara D4, Spongilla lacustris D6, Sulfur D12).

Nr. 70h : Acouphènes à la suite d’inflammations (Aesculus D3, Aurum metal. D12, Barium carb. D20, Capsicum D4, Carbo vegetabilis D8, Cetraria islandica D6, Actea racemosa D6, Mezereum D12, Ferrum phos. D8, Ferrum picrinicum D12, Gelsemium D6, Graphites D12, Hedera helix D6, Lithium carb. D12, Petroleum D12, Pimpinella D2, Pulsatilla D6, Secale cornutum D12).

Nr. 71a : Sinusite, rhinite aigüe ou chronique, polypes nasaux (vu plus haut). Nr. 71b : Sinusite, otite (Nitricum acid. D6, Aloe D12, Aurum mur. D8, Aurum metallicum D30, Euphorbia palustris D6, Fucus vesiculosus D3, Hydrastis canadensis D6, Pulsatilla D8, Sulfur D8, Verbascum D6).

Nr. 215 : otite (Aesculus D12, Arctium D12, Arum triphyllum D8, Calcium fluor. D30, Spongia officinalis D4, Fucus vesiculosus D4, Lapis albus D20, Scrophularia nodosa D8, Spongilla lacustris D10, Sulfur D12)

  Laboratoire Lehning :

Sinuspax : rhinite et sinusite (Calc. carb . 3DH, Calc. fluor. 3D, Mang. sulf. 3D, Belladonna 3D, Sabadilla 3D, Hepar sulf. 3D, Hydrastis 3D, Kalium sulf. 4D, Silicea 5D, Thuya occ. 2D, Kalium bich. 5D, Cinnabaris 4D)

Voxpax … laryngites, trachéïtes (Arum triph. 4D, Pimpinella anis. 2D, Carbo veg. 2D, Hepar sulf. 4D, Manganum oxyd. 4D, Olibanum 3D, Arsenic. Alb. 4D…)

 L.73 … Cocculus complexe – Mal des transports (Cocculus 8D, Vinca minor 2D, Zincum val. 6D, Nux vom. 4D, Pulsatilla 4D, Plumbum acet. 8D, Argentum nitric. 6D, Glonoïnum 4D, Belladonna 4D, Artemisia vulg. 1D)

Laboratoire Boiron :

COCCULINE : Mal des transports (Cocculus, Nux vom., Petroleum, Tabaccum 4CH aa)

CORYZALIA : rhinite (Allium cepa, Belladonna, Gelsemium, Kalium bichromicum, Sabadilla aa 3CH)

STORINYL : Rhume et toux (Dulcamara 5CH, Ferrum phos. 9CH, Hydrastis 9CH)

   85

 « Mixtures-santé » :

  Amygdalite (Aurum iod., Bromum, Iodum, Cuprum iod., Guiacum, Morphinum,

 Phytolacca)

 Bourdonnements d’oreille (Antimonium crud., Chamomilla, Croton tigl.,

 Phytolacca, Phosphorus, Sulfur, Terebenthina)

Chapitre 15

 Les formules gynécologiques

   Les fines régulations hormonales et humorales répondent bien aux traitements homéopathiques correctement choisis. L’allopathie ne propose la plupart du temps que des traitements hormonaux puissants qui suspendent la physiologie

 des cycles.

 Viburnum comp. : la dysménorrhée

Actea racemosa (s) + Chamomilla (na) + Viburnum prunifolium (mg) aa 30K

 Dysménorrhée aiguë (bien complété par « Magnesia comp. » ou « Natrum

 comp. »)

 Laboratoire Reckeweg :

  R 10 – KLIMAKTERAN : ménopause (Sulf. acid. D4, Actea racemosa D4, Lachesis

 D12, Sanguinaria D4, Sepia D4)

 R.51 … Thyreosan : maladie de Basedow (Belladonna D30, Iodum D30, Lycopus

 virg. D12, Natrum mur. D30, Hekla lava D12, Lapis albus D12)

 Laboratoire Heel :

Gynacoheel (Helonias comp.) … Ovarite, salpingite, endométrite (Apis D4, Ammonium bro. D4, Lilium tigr. D4, Aurum iod. D12, Vespa crabo D4, Helonias D4, Palladium D14, Platina D12, Naja D12, Melilotus D3, Viburnum D2) Metro-Adnex-injeel (Crabo vespa comp.) … Vaginite, annexite (Apis mel. D10/D30/D200, Lachesis D10/D30/D200, Lilium tigr. D10/D30/D200, Lycopodium D10/D30/D200, Mercurius corr. D10/D30/D200, Pulsatilla D10/D30/D200, Vespa crabo D10/D30/D200, Actea racem. D10/D30/D200)

  Lamioflur (Lamium alb. comp.) … Leucorrhées (Lamium album D4, Kreosotum D6, Geum urb. D5, Alumina D12, Platina D12, Alchemilla D3, Kalium sulf. D4,

 Hydrastis D4, Viola tric. D4…)

 87

 Laboratoire Regena :

  Nr. 39c : mastose (Silicicea D6; Agave americana D3, Alumina D12, Barium mur. D20, Betula alba D3, Hyssopus off. D2, Inula helenium D3, Pimpinella alba

 D2, Scrophularia nodosa D3, Dulcamara D4, Viscum album D4).

 Nr. 43 : dysménorrhée (Acidum lacticum D30, Arnica montana D12, Belladonna D12, Calcium bromatum D20, Calcium fluor. D12, Caulophyllum D8, Actea racemosa D20, Cuprum aceticum D20, Hypericum perforatum D6, Anacardium

 D30).

 Insuffisance de l’hypophyse, de l’épiphyse et des gonades (Acidum lacticum D20, Phosphoricum acid. D20, Argentum nitricum D60, Arnica montana D20, Calcium fluoratum D12, Ferrum picrinicum D20, Gelsemium D6, Iris versicolor D4, Matricaria recutita D8, Anacardium D20).

Laboratoire Weleda :

Bouffées de chaleur (Bryophyllum calycinum D3 + Ignatia amara D4 + Lachesis mutus D12)

Conium comp. (Conium D4 + Thuya occ. D6 + Fluorit D8) … mastoses Ménodoron (Achillea millef. + Bursa pastor. + Majorana + Quercus + Urtica) … dysménorrhée et tous troubles du cycle menstruel // Biodoron (NB. arrêt durant les règles)

Accouchement (Actea racem. D4 + Arnica D6 + Caulophyllum D4 + Gelsemium D6 + Pulsatilla D4)

Ovules antiseptiques (Argentum metal. 0,04% + Calendula D2 + Echinacea D2 + Lamium album D2 + Lilium tigr. D2 + Quercus robur. D1…)

Vaginite, salpingite (Apis mel. D8 + Argentum metal. D30 + Astragalus D3 + Echinacea D2 + Stibine D8 + Tube utérine D8) ampoules, gouttes et suppos…

Laboratoire Lehning :

Amphosca à l’ovarine … asthénie physique, intellectuelle et sexuelle chez la femme (Agnus castus 4D, Valeriana 2D, Ambra gris. 8D, Damiana 4D, Selenium 4D, Lycopodium 5D, Ovarinum 8D)

L.122 … Lachesis complexe : Bouffées de chaleurs, céphalées et palpitations (Lachesis 10D, Kalium carb. 6D, Bryonia 4D, Cactus grand. 3D, Glonoïnum 8D)

Nr. 109 :

    88

Laboratoire Boiron :

ENDOMETROL : Ovules antiseptiques (Calendula TM, Helonias 3DH, Hydrastis 3DH)

  « Mixtures-santé » :

  * Dysménorrhée (Arnica, Carbo veg., Helonias, Ignatia, Iodum, Lobelia,

 Ratanhia)

 * Leucorrhées (Argentum nitric., Calcarea phos., Ignatia, PLatina, Pulsatilla,

 Secale cornut., Thuya occ.)

 * Vomissements de la grossesse (Ambra gris., Ammonium carb., Amm. mur.,

 Antimonium tartar., Camphora, Magnesia mur., Phytolacca)

 * Salpingite (Ambra gris., Camphora, Carbo veg., Helonias, Hypericum, Nitric.

 acid., Nux vom.)

 * Menace d’avortement (Calcarea carb., Helonias, Nux vom., Phosphorus,

 Secale cornut., Terebenthine, Thuya occ.)

 * Stérilité (Argentum nitric., Antimonium crudum, Bromium, Muriaticum acid.,

 Platina, Ratanhia, Stannum)

 Chapitre 16

 Les formules dermatologiques

  Il ne faudra pas se passer de l’avis du spécialiste pour avoir un diagnostic précis. La thérapeutique allopathique repose essentiellement sur les corticoïdes et les

 antibiotiques, d’effet spectaculaire, mais ne tenant pas !

 Là aussi, bien choisis, les remèdes homéopathiques peuvent apporter un soulagement durable, si on prend en compte la dysfonction organique sous- jacente. A noter qu’en dermatologie, le résultat est souvent de type « tout ou rien ». Attention aux réactions parfois brutales aux remèdes homéopathiques dans ces affections dermatologiques (eczéma qui flambent, prurit aggravé…) !

 En cas d’échec, il faudra faire rechercher au laboratoire une intolérance alimentaire (IMUPRO) ou un vide d’eau (sécheresse) ou de sang (tendance

 anémique, avec leurs conséquences inflammatoires (BNS).

 Laboratoire Reckeweg :

R.21 … PSORINUM comp. : affections chroniques de la peau (Thuya D30, Psorinum D30, Medorrhinum D30, Vaccinotox. D30)

R.23 … NOSODERM … Eczéma, dartres, éruptions (Arsenicum album D30 + Apis mellifica D30 + Rhus tox. D30 + Sulfur D30)

  R.53 … COMEDONIN : acné vulgaire, comédons (Amm. bromatum D12, Bromum D12, Hepar sulf. D30, Juglans D30, Kalium brom. D12, Ledum pal. D30, Natrum bromat. D12, Natrum mur. D200, Placenta D12, Viola tric. D12)

 … avec R.19 ou R.20, R.37 si constipation

 R.65 … PSORIASIN : Psoriasis (Arsenicum alb. D12, Berberis TM, Calc. carb. D30,

 Graphites D12, Hydrocotyle D2, Natrum mur. D30)

 R.68 … HERPEZOSTIN : Herpès, varicelle, zona (Croton tiglium D6, Mezereum

 D3, Natrum mur. D6, Rhus tox. D4)

Laboratoire Heel :

  Paeonia-Heel … eczéma et fissure anale, hémorroïdes (Paeonia D3, Graphites

 D6, Nux vomica D4, Sulfur D4, Nitric acid. D6, Hamamelis D3)

 91

 Mercurius-Heel … Furoncles (Mercurius sol. D10, Hepar sulf. D8, Lachesis D12,

 Phytolacca D4, Ailanthus gland. D3, Echinacea D3, Belladonna D4)

 Mezereum-Homaccord … eczéma vésiculeux, Zona (Mezereum D2/D10/D15/

 D30/D200, Arsenicum D4/D10/D15/D30/D200/D1000.

 Laboratoire Regena :

  Nr. 26a : phlegmons, dermatoses, lichen, infections focales (Agave americana D3, Arsenum iodatum D8, Bellis perennis D2, Carbo animalis D8, Echinacea D3,

 Graphites D20, Hepar sulfuris D10, Matricaria recutita D4).

 Nr. 37 a : acné (Aesculus hippo. D2, Corydalis cava D4, Mercurius sol. D9,

 Phytolacca D4, Sulfur D6, Thuja occidentalis D4).

 Nr. 47 aN : psoriasis (Acidum arsenicosum D30, Arsenicum iodatum D12, Berberis vulgaris D12, Knautia arvensis D12, Scrophularia nodosa D8, Secale

 cornutum D20, Sulfur D20, Thuja occidentalis D20, Viola tricolor D6).

 Nr. 47 bN : lichen plan (Acidum arsenicosum D12, Fluoricum acid. D30, Amanita muscaria D30, Argentum nitricum D60, Centella asiatica D12, Crotalus

 horridus D20, Mezereum D30, Hepar sulfur. D12, Mucuna pruriens D10).

 Laboratoire Weleda :

  Acné (Silicea D12 + Sulfur selenosum D6 trituration)

Combudoron (Arnica 2,5% + Urtica urens 47,5%) en compresses … brûlures, piqûres, herpès, radiodermites, en compresses au 1/10 ou 1/20 (pas de corps gras)

Hémorroïdes et prurit anal(Aesculus D1 + Antimonium metal. 0,4% + Hamamelis 0,5%) suppositoires.

Laboratoire Lehning :

L.89 … Calendula comp. – cicatrisation plaies et brûlures (Calendula 1D, Sarsaparilla 1D, Clematis vitalba 1D, Arnica mont. 3D, Ruta grav. 8D, Mercurius nitrosus 8D, Hamamelis 2D, Bellis per. 2D)

« Mixture-santé » :

*Leucodermie (Anacardium, Arsenicum alb., Fluoricum acid., Helonias, Mezereum, Nitricum acid., Secale cornut.)

   92

Chapitre 17

 Les complexes urinaires

   On s’appuiera sur les examens para-cliniques (analyses d’urine et échographie)

 pour affiner le diagnostic et suivre l’évolution de chaque cas.

 Cantharis comp. : la cystite

Cantharis (ca) + Equisetum hiemale (si) + Mercurius corrosivus aa 30K

 Association de remèdes à polarité uro-vésicale : infections urinaires (avec « Calcium comp. » et « Sulfur comp. »), colibacillose, cystalgies. Si le symptôme est hyper-algique, ajouter la formule « Magnesia comp. » et faites une cyto-

 bactériologie des urines, avant tout traitement antiseptique.

  Cinnabaris comp. : l’uréthrite

Argentum nitricum + Cinnabaris + Clematis erecta. aa 30K

Association de remèdes à polarité vésico-urétrale (irritation des MST, écoule- ment purulent), s’associe bien avec « Calcium comp. » et « Sulfur comp. », « Kalium comp. »… faire une cyto-bactériologie des urines, avant tout traite- ment antiseptique.

   Laboratoire Reckeweg :

  R.18 … Cystophylin : affection des reins et de la vessie (Berberis D4, Cantharis

 D4, Dulcamara D4, Equisetum hiem. D6, Eupatorium D3)

 R.25 … PROSTATAN : HBP (Chimaphila D3, Clematis D3, Conium D5, Ferrum

 picric. D4, Pariera brava D3, Populus trem. D3, Pulsatilla D3, Sabal serum. D2)

 R.27 … RENOCALCIN : calculs rénaux (Nitric. acid. D6, Berberis D3, Lapis renal.

 D12, Lycopodium D5, Rubia Tina. D2, Sarsaparilla D3)

 Laboratoire Heel :

Cantharis comp. … Cystite (Cantharis D4, Ars. alb. D8, Mercurius D8, Hepar sulf. D8)

Populus comp. … Urétrite, lithiase, adenoma prostatique (Populus tremuloïdes D1, Sabal serr. D1, Capsicum D3, Orthosiphon D3, Cubeba D3, Apis

 95

 D3, Solidago D3, Ononis spinosa D3, Uva ursi D3, Equisetum D3, Berberis D5, Mercurius corr. D8, Terebenthina D6 …)

Laboratoire Weleda :

Enurésie (Berberis D3 + Bryophyllum D2 + Hypericum D3 + Kalium phos. D5). Sabal serrulata comp. : Adénome prostatique (Berberis D3 + Magnesite D12 + Populus tremula D4 + Sabal serulata D4 + Solidago D3 + Thuya D10) … Cantharis comp. : Cystites (Cantharis D4 + Vesica urin. D6 + Equisetum D3 + Millefolium D3) … 3 à 6 fois par jour

Cystites récidivantes (Argentum met. D8 + Mercurius vivus D8 + Thuya occ. D6)

Laboratoire Regena :

Nr. 49a : Adénome de la prostate (Uva-ursi D3, Arnica montana D8, Berberis D3, Hamamelis D8, Piper cubeba D3, Pulsatilla D12, Serenoa repens D4, Sulfur D30).

Nr. 50a : Néphrite, néphrose et en général tous les processus inflammatoires aigus. Stimule l’élimination d’acide urique par les reins.

Nr. 50b : Albuminurie et protéinurie (élimination de protéines) à la suite de certaines affections rénales et en cas de processus purulents.

Vessie : Nr. 86a, 86b

 Chapitre 18

L’homéopathie peut se révéler un précieux traitement adjuvant de la prise en charge classique dans l’évolution des patients cancéreux. En effet, si le centre de cancérologie va parfaitement s’occuper de la tumeur, celle-ci s’est dévelop- pée sur un organisme en désordre qui n’a pu s’y opposer efficacement et qui sera d’autant plus perturbé que des traitements lourds et longs sont envisagés.

Laboratoire Reckeweg :

R.17 … SCROPHULARIA Comp. : gouttes anti-tumorales, verrues (Lacticum acidum D4, Naja D6, Scrophularia D2). Avec R.31 en cas d’anémie.

Laboratoire Heel :

Causticum comp. … radiothérapie (Causticum D3, Natr. Oxalic. D8, Arsenicum alb. D10, Sulfur D12, Arnica D4, Pulsatilla D6, Embryon D1)

China-Homaccord … anémie (China D2/D10/D30/D200, Sepia D6/ D10/D30/ D200/ D1000)

Colchicum comp. … chimiothérapie (Colchicum D6, Conium D4, Galium D4, Podophyllum D4, Hydrastis D4)

Ginseng comp. … détoxication et néoplasies (Ginseng D1, Hydrastis D10, Conium D10, Psorinum D28, Colchicum D10, Pulsatilla D10, Kreosot. D10, Sulfur D10, Galium D8…)

Molybdan comp. … régulateur mineral (Natrum molybdatum D3, Zincum D3, Magnesium D3, Cobaltum D4, Ferrum fumar. D4, Cerium D4, Cuprum sulf. D6, Niccolum D8, Rubidium D8, Sulfur D6, Phosphorus D6)

Viscum comp. … immunostimulation (Viscum album D2/D10/D30/D200, AMP D8, Mercurius iod. D10)

Laboratoire Regena :

Nr. 49c : cancer des organes génitaux (Aesculus hippo. D3, Alchemilla vulgaris D2, Apis D12, Arnica D12, Betula alba D8, Colchicum autumnale D12, Natrum sulfuricum D12, Serenoa repens D3).

 L’oncologie

     97

Nr. 100/1 : douleurs des cancers (Arsenicum alb. D30, Acidum lacticum D20, Acidum sulfuricum D20, Calcium fluor. D12, Actea racemosa D20, Natrium tetrachloro-auratum D6, Ruta graveolens D30, Sanguinaria canadensis D30, Thuja occ. D20, Viscum album D30).

Nr. 100/3 : radiothérapie (Acidum nitricum D20, Silicea D30, Aloe D6, Arctium D6, Arnica montana D12, Graphites D30, Lachesis D30, Lithium carbonicum D60, Magnesium carb. D30, Mercurialis perennis D4).

Nr. 108a : cancer des os (vu plus haut)

Le laboratoire Weleda propose une immunostimulation par des séquences de Viscum album (Gui de différents arbres, en fonction du type de tumeur) associés à des dilutions de métaux (Hg, Ag…), disponibles hors de France = ISKADOR

Laboratoire Boiron :

SEDATIF PC : douleurs des cancers (Abrus precatorius, Aconitum, Belladonna, Calendula, Chelidonium, Viburnum aa 6CH)

« Mixture-santé » :

Leucémie : Bismuth (as), Pulsatilla (si), Sulfur, Symphytum (si), Terebenthina (mn), Thuya occ. (na), Zincum met.

Hodgkin : Pulsatilla (si), Secale cornut. (pb), Sulfur, Symphytum (si), Terebenthina (mn), Thuya occ. (na), Zincum met.

 Chapitre 19

L’organothérapie et la sérothérapie

Il ne faut pas confondre l’organothérapie, historiquement appelée SARCODES, avec l’opothérapie substitutive (l’administration pondérale ayant toujours pour conséquence d’induire un ralentissement des sécrétions endogènes – problème en particulier de l’hormonothérapie anti-âge). Son principe d’action est celui de la régulation par micro-doses de l’organe homologue du malade.

Il ne s’agit donc pas d’homéopathie au sens strict, puisque la méthode utilise la loi d’identité, alors que l’homéopathie repose sur la loi de similitude sympto- matique de substances de nature différente.

Les sarcodes (de « Sarcx » = la chair) sont des produits (sécrétions) ou extraits tissulaires sains, d’origine animale. Citons par exemple dans la matière médi- cale : Lac caninum, Cholesterinum, Thyroidinum… (le sarcode est un remède tiré d’une partie d’un animal et non de l’animal entier, ce qui exclut de la définition des remèdes comme : Apis mel., Asterias rubens, Coccus cacti, Homarus… qui sont des triturations d’animaux entiers).

Historiquement, ce fut le premier traitement anti-âge en occident : le « sérum de BOGOMOLETZ » (broyat de glandes génitales) à la fin du 19e siècle, idée reprise par NEIHANS en Suisse (clinique La Prairie) durant le 20e siècle, qui vit défiler les grands de ce monde.

L’apport d’AG organiques (ou d’AC spécifiques, comme vous le verrez pour la sérothérapie) stimule les équilibres du SRE. En effet, un tissu vieillissant est reconnu comme pathologique et éliminé, la régénération s’active alors via les cellules souches, c’est « l’effet cytotrophique » :

99

 Fig. 9. Les deux voies d’activation du « cycle cytotrophique »

L’utilisation en dilutions basses ou moyennes (4 à 10 DH = « low dose tolerance ») des sarcodes est optimale. Au-dessus, les rares pathogénésies restent très fragmentaires. Il ne faut donc pas se laisser égarer par des notions simplificatrices (malheureusement trop répandues – cf. certains écrits de Max Tétau !)

a / l’organe agit sur l’organe = vrai et faux ! Ce n’est pas parce que l’on a mal au pied qu’il faut utiliser l’organe « pied ». En matière de sarcodes, ce qui compte, ce sont les correspondances histologiques et physiopathologiques : ainsi une trentaine de souches suffisent en pratique, il ne faut pas tomber dans des analogies trop strictes,

b / l’organe agit en « stimulation » par les basses dilutions, en « freination » par les dilutions hautes = faux ! Car le type de réponse dépend beaucoup de l’organe utilisé, du malade et de la pathologie en cours. En fait, elle est essen- tiellement stimulante (basses dilutions) et à peu d’action en dilutions hautes.

L’organothérapie est actuellement disponible sous forme de :

– Organes unitaires 4 CH du laboratoire Sérolab

– Complexes organiques mélangés avec des remèdes homéopathiques (lab.

Weleda, Suisse) ou vitamines et oligo-éléments (lab. Heel, Allemagne)).

– Les remèdes du laboratoire Boiron (France), préparant leurs souches

organiques à l’autoclave et à l’alcool, ont une efficacité bien moindre.

100

Actuellement, ces méthodes ont été délaissées, suite au risque de contami- nation par le prion, via les tissus animaux. Ne subsiste que :

— Les souches homéopathiques, en 4 ou 5CH, les dilutions supérieures n’ayant pas d’effet notable (ne vous laissez pas égarer par des propositions fausses de Max Tétau !),

— La gamme de remèdes complexes du laboratoire allemand HEEL (homéo + sarcodes et nosodes) et Weleda, que nous avons développé plus haut.

— Les « anti-corps anti-organes » à l’effet cytotrophique, d’animaux préala- blement sensibilisés par l’injection d’extraits organiques. Ils étaient largement diffusés jusqu’à ces dernières années par le laboratoire des SEROCYTOLS (Suisse), les Spécytons (France) et les AC du préparatoire Roda (Espagne). Ils ont été progressivement retirés du marché pour les contraintes réglemen- taires imposées par les états aux « sérums et vaccins ».

  Fig. 10. Différences de durée d’action entre organo et sérothérapie

La dynamique de l’organothérapie (antigènes) et de la sérothérapie (anticorps) est une peu différente. Il est parfaitement possible d’associer ces deux formes de relance organique, si l’on veut un effet à la fois rapide et durable. Les organes (AG) ayant un effet net et bref (de l’ordre de la semaine, les sérums organiques (AC) ayant un effet plus lent à apparaitre, mais prolongé (de l’ordre du mois).

101

On aura intérêt à utiliser la sérothérapie quand le SRE est déficient, c’est le cas des infections chroniques et du cancer. Par contre, dans les allergies et les maladies auto-immunes (excès d’anticorps) l’organothérapie est à privilégier.

Les « anti-corps anti-organes » du laboratoire IMOV (français) qui utilisent, non les sérums, mais le jaune d’œufs de poules préalablement sensibilisées, par injections d’organes de lapin, sont diffusés comme « complément alimen- taire ».

• • • • • • •

• • • •

Un tel choix s’est révélé particulièrement intéressant grâce à la polarité orga- nique de chacun de ceux-ci :

 Leur posologie est simple : une gélule par jour pendant 8 jours, puis 3 gélules

 par semaine (cure de 20 gélules).

 La gamme est encore limitée :

 IMM.OV « Digestion-Foie » = HEPATIMA … Foie et VB

 IMM.OV « Mémoire » = NEURIMA … Cerveau total

 IMM.OV « Vitalité » … Embryon total

 IMM.OV « Vision » = VISIMA … Œil total

 IMM.OV « Circulation » = KARDIMA … Cœur, vaisseaux

 IMM.OV « Immunité » = IMUNIMA … Rate, thymus, surrénales

 IMM.OV « Articulaire » = ARTIMA … Os, cartilage, parathyroïdes

 Et plus récemment :

 IMM.OV « Auditif » = troubles de l’audition

 IMM.OV « Pulmonaire » = Bronchite, emphysème …

 IMM.OV « Rénaux » = calculs, infections et insuffisance rénale

 IMM.OV « Pancréatique » = inflammations et engorgements lymphoïdes

TERRAINS : Métabolique … Immunitaire … Lymphoïde … Acide … Vasculaire … Conjonctif …

DYSFONCTIONS ORGANIQUES : Foie/VB …

Poumon/Colon … Rate/pancréas … Hypophyse/estomac

Cœur et vaisseaux … Rein/Os/génital …

ELEMENTS ADJUVANTS : Soufre et Magnésium Phosphore et Zinc Calcium et Chrome Sodium

Potassium et Iode Silice

102

Il s’agit d’évaluer les différents symptômes de ces dysfonctions tissulaires afin de choisir les remèdes susceptibles d’optimiser les régulations et l’adaptation globale du sujet.

 Le laboratoire IMM.OV propose par exemple l’association suivante : « Immu- nité + Vitalité + Mémoire » dans des affections chroniques comme l’Alzheimer,

 le Parkinson, les formes évoluées de SEP…

 Laboratoire Reckeweg :

  R.19 … Euglandin – M : Thymus, Thyroïde, Hypophyse, Pancréas, Surrénales,

 Testicules aa D12

 R.20 … Euglandin – F : Thymus, Thyroïde, Hypophyse, Pancréas, Surrénales,

 Ovaires aa D12

 R.93 … Stimulant immunitaire, engorgement lymphoïde, infections chroniques (Allium sativum D6, Thymus D6, Medullos D6, Ganglion Lymphatique D6, rate D6, Tonsillae D6, Caecum D6, Zincum metal. D10)

 Laboratoire Heel :

  Cerebrum compositum … Dépression, maladies neurodégénératives (Cerebrum D6, Placenta D10, Kalium phos. D6, Thuya D6, Magnesia phos. D10, Ambra D10…)

Thalamus comp. … Troubles émotionnels (Thalamus D8, Pinéale D8, Surrénale D10, Viscum alb. D10, AMP D6)

Thyroïdea comp. … hypothyroïdie (Thyroidea D8, Placenta D10, Spongia D8, Fucus vesic. D6, Pulsatilla D8, Sulfur D10, Viscum album D3, Natr. oxalicum D8, ATP D8…)

 Discus comp. … Arthose et arthrite rachidienne (Vit. B1/B2/B6/ D6, Tabacum D6, Discus D8, Cartilage D8, Meduloss D8, Surrénale D8, Pulsatilla D6, Cinnabaris D10, Sulfur D28, Actea racem. D4, Zincum D10, Aesculus D6, Ammonium mur.

 D8…)

 Ovarium comp. … Dysménorrhée, endométriose, bouffées de chaleur … (Ovarium D8, Placenta D10, Uterus D10, Trompes D10, Hypophyse D13, Lilium

 tigr. D4, Pulsatilla D18, Sepia D10, Lachesis D10, Bovista D6…)

 Testis comp. … Oligospermie, malaladie de la Peyronie (Testis D4, Embryon

 D8, Surrenale D13, Cœur D8, Ginseng D4, Damiana D8, Zincum met. D10…)

 103

 Cutis comp. … Toutes dermatoses (Peau D8, Foie D10, Rate D10, Placenta D10, Surrénale D10, Thuya D8, Galium D6, Selenium D10, Thallium sulf. D13, Sulfur D10, Mercurius sol. D13, Aesculus D6, Arctium D6, Pyrogenium D200, Fumaric.

 ac. D10…)

 Mucosa comp. … Inflammation et catarrhes des muqueuses (Mucosa D8, pancréas D10, Argentum nitricum D6, Belladonna D10, Oxalis D6, Anacardium D6, Phosphorus D8, Lachesis D10, Ipeca D8, Nux vom. D13, Pulsatilla D6, Kreosotum D10, Kalium bich. D8, Hydrastis D4, Momordica D6, Ceanothus

 D4…)

 Placenta comp. … Vieillissement vasculaire, diabète, surdité … (Placenta D6, Embryon D8, Artère et veine D8, Cordon ombilical D10, Hypophyse D10, Secale

 cornutum D4, Cuprum sulf. D6, baryta carb. D10, Plumbum D18…)

 Solidago comp. … Affections des voies urinaires (Vesica urin. D8, Rein D10,

 Uretère D10, Solidago D3, Berberis D4, Terebenthina D6,

Mercurius corr. D8,

 Arsenicum alb. D28, Capsicum D6, Colibacillinum D13…)

Equisetum D4, Pyrogenium D200,

KOLLITSCH

Bibliographie

     HAHNEMANN S., Organon de l’art de guérir. L’ouvrage princeps de l’homéo- pathie (première édition en langue allemande en 1810), reste d’une incroyable

 modernité.

 HAHNEMANN S., Les maladies chroniques (1828). Ouvrage tout aussi impor- tant, où l’on passe d’une « approche tactique » à une conception « stratégique » de la maladie et de la thérapeutique. Première tentative de regroupement des

 remèdes par « familles ».

 P., Matière médicale thérapeutique (éd. Maloine 1955 et réédition

 Hélios 1989). Seconde classification logique des remèdes de la matière médi-

 cale par « familles », par rapport à un référentiel chimique et hippocratique.

105

 HENRY Françoise et J. Yves, Matière médicale diathésique et Répertoire de Médecine intégrée (2008). Reprenant la pensée de P. KOLLITSCH, ils proposent une nouvelle classification des remèdes en 25 familles qui organise la logique d’action des remèdes au sein de chaque famille, ouvrage qui fait le pont entre l’homéopathie et la MTC, qui prolonge et approfondit l’œuvre de S. Hahnemann

 et de P. Kollitsch. Première description des CHU.

 Site : www.medecine-integree.com

 Le laboratoire Weleda (la pensée de R. Steiner)

 STEINER Rudolf

 Santé et Maladie (Ed. antroposophiques romandes)

 Données de base pour un élargissement de l’art de guérir (éd. Triades)

 BOTT Victor, La médecine anthroposophique (éd. Triades)

 HENRY J. Yves, La médecine anthroposophique au 21e siècle (FFMI 2021)

 Homéopathie d’urgence

DESPORTES S. et MERCIER C., Biohoméopathie (éd. Doin 1976)

JULIAN O.A., L’homéopathie dans les urgences médicales (éd. EMI, Paris, 1982)

DEGREMONT Ch., « Bilan et perspectives des traitements homéopathiques sous leurs formes injectables », thèse de Doctorat en médecine, Marseille, 1983

Homotoxicologie

RECKEWEG H.H.

Homotoxicology, illness and healing through anti-homotoxic therapy

(A. Verlag, Baden-Baden)

Homéopathie, versant biologique

HENSCHAW G. The serum reactivity test, a scientific approach to homeopathy

Site (BNS et BNT) : www.mybiobox.com

 Materia medica, homoepathia antihomotoxica, tomes 1 et 2 (A. Verlag,

 Baden-Baden, 1983)

 VAN BRANDT B., Homotoxicologie et Biothérapie (Aurelia-Verlag, 2000)

 (traduction française disponible sur le site FFMI)

  HENRY Françoise et J.

Yves, La médecine demain ? (IMH, 2012)

 106

 Les compendiums des différents laboratoires

Laboratoire HEEL, Thérapie de routine (Baden-Baden, Allemagne)

Lab. RECKEWEG, Spécialités homéopathiques (Bensheim, Allemagne), en

Suisse, distribué par le lab. Reboh : www.labohomeo.swiss/fr/ (http://www.reckeweg.de)

Lab. LEHNING, Catalogue, toute une gamme de solutions (57- Sainte Barbe, Fr.) Lab. WELEDA, Formulaire de médecine d’orientation anthroposophique (éd. Mercure fédéral, 37-Joué-lès-Tours, 2001, Fr). site : https://www.weleda.fr/ Laboratoire BOIRON … sur son site : https://www.boiron.fr/

Laboratoire DHU … sur son site : https://www.dhu.de/

Laboratoire Regena … sur son site : https://www.regena.ch/

En Inde

POWELL E.F.W., The Group Remedy Prescriber

BHATTACHARYYA B. (en Inde), La science du Tridosha (Ed. Ediru) BHATTACHARYYA B. (en Inde), Les Mixtures-santé, 1972 (1986, Ed. Ediru)

Organo et sérothérapie

NIEHANS P., La thérapie cellulaire (éd. Payot, Lausanne 1958)

BERGERET Cl. et TETAU M., L’organothérapie diluée et dynamisée (Maloine, 1973)

JULIAN O.A., Traité de micro-immunothérapie dynamisée (éd. le François, 1977) PALAISEUL J., Tous les espoirs de guérir, tome 2 (J’ai lu, 1979)

Abécédaire pour la pratique : Revitorgan-thérapie, lab. Revitorgan (RFA, 1982)

Ouvrages disponibles via FFMI

Biologie fonctionnelle :

La médecine demain ?, F. et J.Y. Henry (170 pages)

Introduction à la méthode des BNS et à l’approche hollistique … en français La medicina de manana ? … en espagnol

What kind of medicine for tomorrow ? … en anglais

Traductions :

Le test de réactivité sérique (125 pages)

L’ancêtre des BNS, traduction de l’ouvrage de G. Henshaw

L’esprit et la matière (220 pages)

Première traduction de l’ouvrage fondamental de E.C. Whitmont (1982)

L’homéopathie diathésique :

Le précis d’homéopathie diathésique, J.Y. Henry (160 pages) Les rapports entre homéopathie, MTC et pathologie organique Les gaz en homéopathie, J.Y. Henry (65 pages)

La trilogie homéopathique :

Quand Freud rencontre Hahnemann, Françoise Collin-Henry (240 pages) Matière médicale diathésique, F. et J.Y. Henry (308 pages)

Répertoire de médecine intégrée, F. et J.Y. Henry (382 pages)

Copie d’un ouvrage de référence hors commerce : Matière médicale homéopathique, P. Kollitsch (860 pages)

Les posters didactiques :

Poster 1 = Homéopathie et MTC Poster 2 = Les 3 abords de la MMH Poster 3 = Génèse de la subjectivité

Clinique :

L’art de la consultation (110 pages)

Retrouve ton poids de forme (110 pages)

Solutions des douleurs aiguës et chroniques (110 pages)

Le cancer, causes, formes et traitements adjuvants (110 pages)

Les huiles essentielles (100 pages)

Comprendre et se débarrasser des allergies et intolérances alimentaires (112 pages)

Les stratégies anti-âge (150 pages)

Les maladies auto-immunes et neuro-dégénératives (132 pages)

La médecine anthroposophique au 21e siècle (110 pages)

C’est du chinois ! La MTC à l’usage des praticiens occidentaux (122 pages)

Imprimé en février 2022 Dépôt légal : février 2022

Matière médicale diathésique

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1

Liste des livres des mêmes auteurs :

« Vade-mecum d’homéopathie diathésique » Hermes 1992 (deux éditions) 2 tomes (matière médicale et répertoire thérapeutique) 1300 pages

« Le poster des remèdes et les cinq éléments » « Les vaccins »

« Les plantes »

« Le surpoids »

« Les profils de réactivité sérique » « Les stratégies anti-âge »

IMH 1993

Hermes 1993

Hermes 1995

Hermes 1997

IMH 2003 (deux éditions) IMH 2006

IMH 1995 IMH 2001

Oedip-Cerem 1983

Logiciel « Synergie 2000 » Logiciel « Equilibre »

(répertorisation) (diététique)

Par J.Yves HENRY et Solange VALLESPIR « Vade-mecum d’homéopathie »

Par J.Yves HENRY (au sein d’un collectif)

« Une agriculture du Vivant, l’héritage de l’école de Beaujeu » Fraysse et CEREA, 2006

Par Françoise COLLIN-HENRY :

« Quand Freud rencontre Hahnemann » (1) IMH 2007

Publications récentes :

– SORNETTE D., YUKALOV V.I., YUKALOVA E.P., HENRY J.-Y., SCHWAB D., and COBBS

J.P. « Endogenous versus Exogenous Origins of Diseases » (à paraitre … ETZ Zurich)

– HENRY J.-Y., COLLIN-HENRY F., SORNETTE D., ARGOUL F., BARBIER S. and LISACEK

F. “A Clinical Approach of the Human Proteome” (à paraitre).

Cet ouvrage est la seconde partie d’un triptyque qui comprend :

– Un exposé théorique de la genèse de la subjectivité vis à vis des diathèses et des concepts freudiens,

génèse des symptômes comportementaux des remèdes homéopathiques (1).

– La Matière médicale que vous avez entre les mains et qui développe l’abord systémique des

remèdes et de leurs différentes problématiques psychosomatiques.

– Un « Répertoire de Médecine intégrée » qui en expose les applications lors des différentes

affections que le praticien peut être amené à traiter.

2

Françoise et Jean-Yves HENRY

Matière médicale diathésique

«Comme la plupart des découvertes scientifiques, l’homéopathie aura les raisonneurs contre et les expérimentateurs pour elle. Souvenons-nous de cette parole de Saint Paul : « Soumettez tout à l’épreuve et gardez ce qui est bon » » P. Schmidt.

3

IMHsa©février 2008

Toute reproduction ou publication, même partielle, de cet ouvrage est interdite sans l’autorisation préalable de l’auteur.

4

Avant-propos

« Presque toutes les soi-disant maladies de l’esprit et de l’âme ne sont originairement autre chose que des maladies du corps, où le symptôme de l’aliénation de l’esprit et de l’humeur a augmenté d’une manière prépondérante, tandis que les symptômes physiques ont diminué, de façon qu’il en résulte enfin une partie marquante, approchant de celle qui se montre dans les maux locaux » S. Hahnemann (l’Organon, 234).

Cinquante ans après la publication de la « Matière médicale thérapeutique » de Paul KOLLITSCH, un nouveau pas décisif dans la compréhension de la matière médicale vient d’être franchi. Eclairant le mécanisme d’apparition des différents symptômes et relativisant au passage les positions des écoles traditionnelles, l’homéopathie diathésique vous présente une étude de la matière médicale homéopathique dans une série de logiques simples et cohérentes. Vous serez peut-être surpris de constater que, contrairement aux autres ouvrages du même type, les remèdes ne sont pas présentés par ordre alphabétique. Ce parti pris est lié au parcours particulier des auteurs :

Jean-Yves, après son doctorat, fait une spécialisation en médecine nucléaire (au CEA à Saclais) où il découvre l’intérêt de l’analyse compartimentale dans la compréhension dynamique des phénomènes du vivant, puis il décide de s’installer en médecine générale et complète alors sa formation par des études d’homéopathie (à Paris, avec O.A. Julian) et de neurathérapie. Il publie en 83 un premier répertoire de thérapeutique homéopathique, en collaboration avec Solange Vallespir. De 83 à 85, il passe deux années en Amérique, ce qui le conduit à découvrir la pensée originale d’auteurs peu connus en Europe, tels que E.C. WHITMONT et G. HENSHAW. A son retour en Europe, il rencontre Françoise, qui, après des études de droit, se passionne pour l’homéopathie. Ils apprennent ensemble la médecine traditionnelle chinoise et s’appliquent à développer un concept systémique clair des tendances diathésiques et de l’aspect psychologique (problématiques non résolues) des remèdes de la matière médicale, regroupés selon leur sphère d’influence physiologique. En 1992, ils publient le « Vade-mecum d’homéopathie » (2 tomes) où les remèdes quittent le classement de KOLLITSCH par rapport à deux axes (humidité/sécheresse et chaleur/froid) pour être repositionnés par rapport aux 5 pôles organiques de la MTC.

Or, cet ouvrage, qui représentait une avancée, comportait encore bien des approximations. Françoise repris donc le chemin de la faculté pour faire une maitrise de psychologie sociale, puis une spécialisation en criminologie. Jean-Yves explorait de son côté l’aspect biologique des maladies avec la mise au point des PRS, véritable profil d’évaluation du niveau d’activation des récepteurs tissulaires. En 2000, ils créent en Suisse l’IMH (Institut de Médecine et Sciences Humaines), car ils constatent, comme l’énonce le Pr. Tchobroutsky que : « Les études médicales ne sont pas faites pour former des médecins, la spécialisation au cours du cursus est en effet terrifiante. Le médecin généraliste est le plus souvent vécu comme quelqu’un qui a échoué. Je considère que cette notion de médecine artisanale et humaine s’est peu à peu dévoyée » (Le métier de médecin, ed. que sais-je ?). Ils forment à l’homéopathie diathésique de nombreuses confrères et para-médicaux européens, dans le but de créer une coopération plus efficace.

L’ouvrage actuel est le second livre d’une trilogie : « L’homéopathie revisitée » qui propose une vision actualisée de la matière médicale, non plus isolée – comme le voudraient certains unicistes – mais rattachée à la vie et à la médecine dans son ensemble (médecine intégrée/integrative medicine) par le biais de la psychologie, de la physiologie tissulaire, de la MTC, de la biologie sérique, de la botanique …

• 1er tome : « Quand Freud rencontre Hahnemann », où Françoise approfondi considérablement la genèse de la subjectivité, faisant coïncider les diathèses homéopathiques avec les différentes instances freudiennes.

• 2ème tome (celui-ci), œuvre commune : « Matière médicale diathésique », où nous complétons notre vision des remèdes par rapport aux 5 pôles organiques, par leur impact sur les structures (eau, sang, énergie …) et les contraintes externes (froid, vent, humidité …), introduisant la notion de « remèdes sentinelles ». Nous pouvons ainsi abandonner les schémas de Kollitsch, pour plus de précision quant aux mécanismes d’action tissulaire des remèdes.

 —

5

• 3ème tome, œuvre commune : « Répertoire de médecine intégrée », est l’application pratique détaillée par spécialités de ce qui précède.

Ces prochaines années vont être occupées à faire bénéficier le plus grand nombre (patients et praticiens) de ces avancées, par le biais de notre site internet. Nous y exposerons l’essentiel de nos travaux, ainsi que les outils nécessaires à une pratique simple et efficace. Nous restons bien sûr à votre disposition (via le blog qui en est une partie importante) pour tout approfondissement nécessaire. N’hésitez pas à nous contacter : ce sont vos questions qui nous font progresser. Nous remercions du fond du cœur les nombreux confrères qui nous ont accompagnés durant toutes ces années, dans cette difficile quête scientifique, c’est-à-dire vers la vérité et la simplicité.

www.medecine-integree.com

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Sommaire

Avant propos 5 L’homéopathie diathésique :

Les « temps modernes » de l’homéopathie 12 Types de remèdes et hauteur de dilution 13 Les phases de H.H. Reckeweg 14 P. Kollitsch : les 25 régulations 16 Remèdes de structure, remèdes sentinelles 17 La prescription idéale 19 Apport de la psychohoméopathie diathésique 20 Les PRS 22

Le tuberculinisme 23 Tuberculinum 26 Les tuberculines 30 Les oiseaux

Tableau des remèdes du groupe du PHOSPHORE 32 Phosphorus 33 Bryonia alba 40 Chelidonium 41 Ipeca 42 Vanadium 42

Tableau des remèdes du groupe de l’ARSENIC 44 Arsenicum album 45 Baptisia tinctoria 49 Camphora 49 China 50 Colchicum 51 Digitalis 51 Antimonium crudum 52 Antimonium tartaricum 54 Bismuthum 55 Radium bromatum 55 Rayons X 56 Veratrum album 56

Tableau des remèdes du groupe du GERMANIUM 58 Les serpents :

 Lachesis

Naja

Bothrops

Cenchris

Elaps

Crotalus cascavella Crotalus horridus Vipera

Les araignées :

Tarentula hispanica Tarentula cubensis Latrodectus

Mygale

60

65

66

66

66

67

67

68

69 70 71 71

7

La plante : Paris quadrifolia 71 Le minéral : Germanium 72

Tableau des remèdes du

Zincum

Cactus

Cannabis indica Les graminées : Avena sativa Cynodon dactylon

Tableau des remèdes du

Silicea

Pulsatilla

Arum triphyllum Clematis erecta Gallium metal.

La Psore

Tableau des remèdes du

Sulfur

Aconit

Nux vomica Aesculus

Aloe

Actea racemosa Allium cepa

Coffea

Euphrasia Glonoïum

Juglans

Robinia

Selenium

Solidago virga aurea

Les Magnésium Tableau des remèdes du Magnesia carbonica Magnesia muriatica Magnesia phosphorica Magnesia sulfurica Sepia

Colocynthis

Helonias

Lilium tigrinum Vanilla planifolia

Tableau des remèdes du

Cuprum

Aethusa cynapium Bufo rana

Cina

Drosera

Moschus

groupe du ZINC 74 74 75 77

78 78

groupe de la SILICE 81 81 87 91 91 92

94

groupe du SOUFRE 95 96

                                102

                                104

                                106

                                106

                                107

                                108

                                108

                                109

                                109

                                109

                                110

                                110

                                110

111 groupe des MAGNESIUM 111 112 113 115 116 117 125 126 126 127

 groupe du CUIVRE

128

128

130

131

131

132

133

8

Tableau des remèdes du groupe du FER 134

Ferrum metal. Ferrum phosphoricum Hamamelis

Tableau des remèdes du

Manganum Gelsemium Physostigma Terebenthina

Psorinum

La luèse et Luesinum

Tableau des remèdes du

Aurum met.

Platina

Conium maculatum Asa foetida Capsicum anuum

Tableau des remèdes du

Argentum nitricum Adamas

Plutonium nitricum Les « rois mages »

Tableau des remèdes du

Lycopodium Alumina Berberis

135 136 137

groupe du MANGANESE 139 139 141 143 143

144

147

groupe de l’OR 150 150 154 157 158 159

groupe de l’ARGENT 160 161 163 163 165

groupe de l’ALUMINIUM 166 166 170 172

 Les remèdes des deux groupes des CHARBONS : 174

Graphites Petroleum

Carbo vegetabilis Carbo animalis

L’adaptation :

Les stock-nosodes :

Leprominum Carcinosinum Colibaccilinum Candida albicans

Les isothérapiques de remèdes :

Penicilinum Chloramphenicol

Tableau des remèdes du groupe du MERCURE

Mercurius solubilis

Les mercures

Arnica montana Apis mellifica

Rhus toxicodendron

175

177

177

178

179

180

181

182

183

184

185 185

187

187

189

190

192

193

 —

9

Tableau des remèdes du groupe de BARYTA 194 Baryta carbonica 194 Opium 198 Helleborus 199 Nux moschata 199

Tableau des remèdes du groupe de l’ETAIN 201 Les plantes de l’immunodépression 201 Stannum 202

Tableau des remèdes du groupe du PLOMB : 205 Plumbum 205 Agaricus 207 Viscum album 208 Oleander 209

Tableau des remèdes du groupe des ACIDES 210 Nitricum acidum 212 Fluoricum acidum 213 Aceticum acidum 215 Kreosotum 215 Phosphoricum acidum 216 Samarskite 217

La Sycose et ses enfermements : 219 Medorrhinum 221

Tableau des remèdes du groupe des POTASSIUM 226

 Kalium arsenicosum Kalium bichromicum Kalium bromatum Kalium carbonicum Kalium iodatum Kalium phosphoricum Kalium sulfuricum Hydrastis

Phytolacca

Tableau des remèdes du groupe du CALCIUM

Calcarea carbonica Calcarea fluorica Calcarea phosphorica Calcarea sulfurica Les solanées : Mandragora Belladonna Hyosciamus Stramonium

Les remèdes suppurants :

Hepar sulfur

Cantharis

Eupatorium perfolatum

Tableau des remèdes du groupe de l’IODE

Iodum Bromum

227

227

229

230

232

233

234

234

235

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238

247

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251

252

253

254

256 257 258

259 259 260

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Tableau des remèdes du groupe de l’AMMONIUM 262 Causticum 263 Ammonium carbonicum 265 Ammonium muriaticum 266 Anacardium orientale 267 Cocculus indicus 269 Sarsaparilla 269 Guaiacum 270 Verbascum 270

Tableau des remèdes du groupe du SODIUM : 271 Natrum muriaticum 272 Natrum carbonicum 276 Natrum sulfuricum 278 Natrum phosphoricum 279 Abrotanum 279 Ambra grisea 280 Aristolochia clematitis 281 Borax 282 Gingko biloba 283 Ignatia amara 284 Chamomilla 287 Crocus sativus 288 Cyclamen 289 Dulcamara 290 Lac caninum et les laits 290 Staphysagria 292 Thuya occidentalis 293 Valeriana 296

La matière médicale des remèdes gazeux 297 Helium 300 Oxygenum 301 Neon 302

Bibliographie 303 Liste des remèdes mentionés dans cet ouvrage, par ordre alphabétique

11

L’homéopathie diathésique

« Il n’y a que les poissons morts qui nagent dans le sens du courant » (proverbe chinois) Les trois tendances historiques :

Anglophones Francophones Germanophones Affects / tr. psychologiques Adapt. neuro-hormonale Dysfonctions tissulaires

En pratique, plus on veut traiter la cause (choc primaire), plus on va utiliser un remède unique en haute dilution. A la réflexion, cela semble logique, car avec le temps, dans le corps humain, l’information est diluée (environ 3 litres par jour) et dynamisée par le système vasculaire (au rythme de 1 pulsation par seconde). Si l’on veut atteindre une information ancienne, il faudra donc donner le remède similimum à une dilution/dynamisation équivalente (c’est-à-dire d’autant plus élevée qu’elle est ancienne).

Il y a cent ans, la physique newtonienne allait être remise en question par les découvertes des paradoxes de l’infiniment grand (la théorie de la relativité) et de l’infiniment petit (la physique quantique). La médecine, en ce début de 21ème siècle, est un peu dans la même situation : d’un côté, la psychosomatique donne un autre sens aux symptômes, de l’autre, la protéomique est en train de modifier notre appréciation de la dynamique des phénomènes biologiques et du rôle réel des médicaments. Pour certains, dont nous sommes, l’homéopathie doit, elle aussi, « faire sa révolution » …

Pasteur Bernard Freud Fleming 1870 1890 1910 1945

  Hahnemann Hering 1805 1850

Kent Henshaw Kollitsch 1900 1930 1955

Les « temps modernes » de l’homéopathie :

1er apport de la MTC : les notions de « plénitude, d’insuffisance et de vide »

En médecine chinoise, il peut exister trois catégories de troubles au sein de chaque pôle organique : le vide, la plénitude et l’insuffisance. Il est très important de saisir ces concepts, afin de déterminer la situation dans laquelle se trouve le malade. De plus, comme nous allons le démontrer ci-après, le choix du (des) médicament(s), ainsi que de leur dilution dépend essentiellement de cette détermination.

La plénitude est une situation de « trop plein » d’un des 5 pôles organiques (par exemple une plénitude de Yang – fonction sur le pôle Foie-Vésicule biliaire). Les Chinois appellent cela un « pervers », ce qui veut dire « pas à sa place ». Une plénitude sera toujours aggravée par tout ce qui concerne le pôle en question. Prenons l’exemple d’un réservoir de voiture, s’il est déjà trop plein et qu’on tente de le remplir plus, on aggrave la situation. Si nous avons déjà, par exemple une plénitude de Yang (inflammation) qui s’exprime

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par une périarthrite scapulo-humérale sur le pôle Foie (qui gère le tendino-musculaire), et que vous tentiez de lui mettre l’épaule vigoureusement en mouvement (le mouvement est Yang, donc on rajoute du Yang), le patient va hurler. Il sera aussi aggravé par les émotions, par la lumière, par l’acide… La solution sera de disperser la plénitude.

L’insuffisance est une situation de manque chronique d’un des constituants du pôle. En reprenant l’exemple de la voiture, on aurait la lumière rouge du réservoir qui clignote, indiquant que le réservoir est bientôt vide et qu’il faut rapidement aller le remplir. La solution sera de nourrir l’insuffisance.

Le vide, est la situation qui se présente lorsque l’on est allé au-delà de l’insuffisance. Dans notre exemple, on a continué à rouler malgré le signal rouge au tableau de bords et toutes les saletés du réservoir sont passées dans le carburateur ! Même si on rajoute de l’essence, le moteur ne marche plus ! La situation du vide correspond aux maladies chroniques (plusieurs années), graves et aggravées par toutes thérapeutiques, même celles qui semblent bien choisies. La solution en MTC sera de traiter le patient par les « merveilleux vaisseaux ». En homéopathie, nous aurons aussi recours à des remèdes tout à fait spéciaux : les Nosodes, qui ont constitué les premiers remèdes immunologiques proposés au monde médical.

Le plus difficile en médecine est justement la détermination d’un état de plénitude, d’une insuffisance ou d’un vide. Des symptômes de plénitude peuvent en fait souvent cacher une insuffisance sous-jacente. Il faut insister sur le fait que « Les manifestations (symptômes) sont toujours de nature opposée à leur cause… « . Ainsi dans l’exemple de la périarthrite scapulo-humérale, la plénitude de Yang sur le pôle Foie peut très bien être un Yang apparent qui cache une insuffisance du Yin du Foie (le Yin – structure étant insuffisant, le Yang apparaît en plénitude).

YIN YANG

Normalité Yang apparent Yin apparent

= tonifier le Yin = tonifier le Yang

=> Hauteurs de dilutions et types de remèdes :

Or, si l’on réfléchit à ce qu’est un remède homéopathique, on ne peut qu’être frappé du caractère plus ou moins « plein » de matière de celui-ci. Les hautes dilutions étant les plus « vides », on peut donc postuler que le traitement idéal sera d’utiliser les dilutions en fonction des situations rencontrées :

 Pb. de plénitude … ou d’insuffisance ou de vide

→ haute dilution (c’est à dire supérieure à 12 CH, cf. nb. d’Avogadro) → remède en moyenne ou basse dilution (tonifié par la saveur du pôle ?)

→ Nosode (complexes antigène-anticorps) en haute dilution, car le vide de « bonne énergie » implique son comblement par une énergie « perverse »

La matière médicale est composée de remèdes empruntés aux 3 règnes de la nature : minéral, végétal, animal. Tous ces remèdes peuvent en fait être classés en 2 catégories : toxique et atoxique (alimentaire). Les remèdes de type alimentaire vont surtout intéresser la structure, alors que les remèdes toxiques (poisons) agiront surtout sur les hyperfonctions pathologiques.

* Dans le règne minéral, nous avons des atoxiques comme Calcarea carb. (le calcaire), Natrum muriaticum (le sel de cuisine), Ferrum metal. (le fer) … Mais aussi des toxiques qui ont, soit une action d’empoisonnement (Arsenicum album), soit une action d’irritation (Chlore, Chrome), soit des substances

 —

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chélatrices du fait de leur haut poids moléculaire (Plumbum, Mercurius, Aurum .. > 50 de PM, limite de toxicité).

* Dans le règne végétal, nous avons toutes les plantes alimentaires comme Avena sativa (l’avoine), Allium cepa (l’oignon), Taraxacum (le pissenlit), en fait un grand nombre de plantes de la phytothérapie classique. Mais nous disposons aussi de plantes toxiques qui contiennent des poisons végétaux violents, ex.: Belladona (la belladone), Conium maculatum (la ciguë), Digitalis purpurea (la digitale)…

* Dans le règne animal, nous avons des remèdes atoxiques qui sont les «organes sains» de l’organothérapie ou sarcodes (de « sarc » = la chair). Nous avons aussi des remèdes toxiques d’origine animale comme les venins de serpents (Lachesis, Naja, Bothrops, Vipera …), les araignées (Tarentula, Mygale, Latrodectus mactans), le venin d’abeille (Apis mel.)…

Il est essentiel de retenir que le remède atoxique agit plutôt sur la structure et qu’il faudra le prescrire en basse dilution pour nourrir une insuffisance. Une insuffisance se traitera toujours par la basse dilution d’un remède alimentaire qui vient nourrir la structure.

Le remède toxique sera très logiquement prescrit en haute dilution (Arsenicum album, Lachesis ou Mercurius en 1DH ne sont pas de bons remèdes !) afin de disperser une plénitude, une hyperfonction pathologique. A noter qu’actuellement encore, certains praticiens utilisent des dilutions relativement basses de ces remèdes, ce qu’il vaut mieux éviter de faire.

Samuel Hahnemann était d’ailleurs bien concient du phénomène, puisqu’il préconisait, pour réaliser une pathogénésie, que : « La dose à administrer au sujet en expérience doit être inversement proportionnelle à la toxicité du produit » (Organon 121).

Exception logique : les remèdes minéraux alimentaires, qui sont les constituants naturels du corps (ex. : les sels biochimiques de Schuessler), peuvent aussi être utilisés en haute dilution pour le traitement d’une plénitude pathologique. Sur cette base, certains ont prétendu que « l’organothérapie en basse dilution stimule, et l’organe en plus haute dilution freine ». Cette conception est complètement erronée. Le sarcode étant un organe alimentaire non-pathogène, il ne peut être donné qu’en basse dilution pour nourrir et stimuler, et ce d’autant plus que les pathogénésies correspondantes n’existent pas !

Apport de l’homotoxicologie : la notion de « phases pathologiques »

Dans les années 1950, un homéopathe allemand, H.H. Reckeweg décrit, dans son fameux « tableau des phases », la progression des dysfonctions organiques en six grands types de pathologies, allant des troubles fonctionnels simples aux maladies somatiques graves, et répartit celles-ci dans l’espace organique de cinq couches tissulaires. Nous pouvons reprendre et développer cette conception :

Les maladies fonctionnelles (critère biologique : les « Albumines » élevées ou normales) :

Dysfonction du sang et de l’énergie (pathologies de niveaux 1 et 2, cf. H.H. Reckeweg) = les épisodes inflammatoires aigus (chaud et humide) observés (à répétition) durant l’enfance et l’adolescence, avec des

      —

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manifestations cutanéo-muqueuses (ex. : inflammations ORL, sueurs …) et dysneurotoniques (ex.: tétanie, énurésie …). Le concept hahnemanien de la PSORE.

état de santé = niveau d’équilibre entre les contraintes de l’environnement et la capacité d’adaptation des différentes régulations du milieu intérieur

AG…Phénomène d’excitation – réponse – mémorisation 123456

HLA

Le niveau de réponse spécifique s’effondre au fur et à mesure que les suppressions se succèdent…

La désadaptation (critère biologique : les Euglobulines divergent = stress oxydatif) :

Moment de déséquilibre du milieu intérieur sous l’influence d’une agression (microbes, vaccins, médicaments …) ou de soucis (émotions non historisées). Ainsi, à l’âge adulte, apparaissent des troubles du système lymphoïde que la MTC appelle justement : les glaires (pathologies de niveaux 3 ou 4 de Reckeweg) = prise de poids, maladies de surcharge (ex.: diabète, arthrite, goutte, fibrome utérin ou adénome prostatique …), sur fond d’épisodes allergiques ou suppuratifs chroniques. Puis lithiases, en phase de sécheresse, qui peuvent se compliquer d’épisodes « inflammatoires » (ex.: poussée d’arthrite sur fond d’arthrose). Le concept hahnemanien de la SYCOSE.

                      Phases

Ecto. (poumon)

Endo. (foie)

Mésen. (coeur)

Mésen. (rate)

Méso. (rein)

Humorales = troubles fonctionnels

Cellulaires = troubles lésionnels

excrétion

rougeurs catarrhes

Hyper salivation

sueurs

grosses amygdales

tr. règles

inflammation

rhinites furoncle

hépatite parotidite

fièvre

adénite saignement

cystite métrite

déposition

asthme eczéma

pollinose cholestérol

migraine

urticaire obésité

goutte œdème exostoses

imprégnation

leucoplasie polype ORL verrues ulcus lithiase bile

angor

purpura éléphantiasis

albuminurie fibrome lithiase rein

dégénérés.

rhinite atroph. Sclérodermie cirrhose

infarctus

Lymphogra- nulomatose

coxarthrose néphrose lupus

dédifférentiat.

spino.

ou baso cell.

K du foie et VB

leucémie lymphosarc.

Chondro- sarc.

K génital

                          Les maladies lésionnelles (les « Albumines » deviennent franchement basses = la structure souffre) : —

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Dysfonction de l’eau et du feu (pathologies de niveaux 5 ou 6 de Reckeweg) = syndrome sec et brûlant avec dégénérescence organique évolutive :

– les insuffisances cardiaques, respiratoires, hépatiques et rénales (rôle du tabac et alcool),

– l’artériosclérose (proximale) ou la micro-angiopathie diabétique (distale),

– l’auto-immunité d’organes (ex.: Thyroïdite, SEP, PR, Crohn …) ou conjonctive (ex.: Sclérodermie et LED), les dégénérescences : maladies de Parkinson (sous-cortex) et d’Alzheimer (cortex),

– les cancers (dont la fréquence s’accroît avec l’âge).

C’est le concept hahnemanien de la LUESE

2ème apport de la MTC : les 25 régulations, organisation des familles de remèdes

P. Kollistch introduit, en France dès 1955, une vision physiopathologique au sein de la Matière médicale : il hiérarchise les 2000 remèdes qui sont regroupés, en fonction de leurs symptômes, en 25 « familles » thérapeutiques. Il nous est apparu évident que les 25 familles de remèdes de la Matière médicale décrivaient les troubles des 25 (5×5) grandes régulations organiques du pentagramme de la MTC, jetant les bases d’une approche systémique qui permet à présent d’envisager quels échanges tissulaires sous-tendent les symptômes des différents remèdes.

  Récepteurs organiques :

Pôle métabolique = S/Mn/Mg/Fe/Cu Pôle vasculaire = K/Na/Io/Ca/Am

Pôle lymphoïde = Hg/Ba/Pb/Sn/Ac Pôle cut.-muqueux = Ph/As/Ge/Zn/Si Pôle conjonctif = Au/Ag/Al/Ch1/Ch2

 Une telle organisation des remèdes de la Matière médicale homéopathique permet :

– d’expliquer facilement le niveau organique des effets des remèdes et le pourquoi de leurs symptômes et de leurs modalités : « aggravé par » … mouvement (exercice), saveur (aliments), froid, soif, émotions, etc … qualifie une plénitude ou le vide (plus rarement) de l’élément

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correspondant. Alors que « amélioré par » … vous signale l’insuffisance de l’élément correspondant.

 – de trouver rapidement le similimum en quelques questions visant à déterminer :

* sur quels pôles organiques se situent la cause et les manifestations du problème,

* quel constituant est en jeu (le sang, l’énergie, la fonction, la structure), ce qui revient finalement à déterminer le(s) famille(s) qui parmi les 25 a (ont) besoin d’une amélioration de sa (leur) régulation,

* puis vient finalement la détermination du vide, de la plénitude ou de l’insuffisance, qui va déterminer le type de remède et la dilution à utiliser.

Pour chaque remède de ce livre, nous signalons, entre parenthèses, le groupe auquel appartient le remède, ex. : Lachesis (ge) … ce qui précise immédiatement sa diathèse et le type de troubles prédominants dans celle-ci (ex. : Lachesis (ge) : tuberculinisme = poumon – énergie / ambassadeur du cœur – sang).

A noter qu’il ne faut pas confondre les termes :

– nous parlons de « diathèses organiques » comme regroupement des remèdes par pôles d’organes

(synergie fonctionnelle), lieu des causes des maladies,

– les ouvrages classiques parlent de « diathèses hahnemaniennes », critères de manifestations des

maladies (cf. les 3×2 phases évolutives, vues plus haut). Il existe 5 types de Nosodes :

    Tuberculinum

Psorinum

Luesinum

Medorrhinum

Les stock-nosodes (il en existe à peu près 150) représentent des situations de « blocage partiel » du pôle Rate.

La recherche des interactions d’un pôle organique sur l’autre est très intéressante aussi. Dans le pentagramme, on comprend très vite que toute pathologie chronique s’appuie sur la dysfonction synchrone

de 3 des

• • • • •

5 pôles. Il faudra donc tout d’abord évaluer l’état des 5 « Volumes », c’est à dire des Triangles : Du sang (F/C/Rt)

De l’énergie (Rt/P/Rn)

De la lymphe (C/Rt/P)

Du Yin/Yang (Rt/Rn/F) De l’eau (Rn/C/P)

vide d’énergie du pôle Poumon … patient asthénique et en quête du paradis perdu

vide de Yang du pôle Foie … vide d’eau du pôle Rein … vide de feu du pôle Cœur …

patient frileux et dépressif patient sec et insomniaque patient anxieux et arthrosique

 Et des 5 « fragilités », synergie de décompensation :

Triangles :

• De l’émotionnel (P/F/Rt)

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• De la chaleur (P/F/C)

• De la dépression (P/Rn/F)

• Du Shen troublé (Rn/C/Rt) c’est à dire décompensation psy…

• Des feux (Rn/F/C) c’est à dire des stress oxydatifs (lésions d’organes à craindre).

Nous ne développerons l’intérêt des triangles pathologiques que dans le versant thérapeutique de notre travail (voir : répertoire de médecine intégré).

3ème apport de la MTC : Les « remèdes de structure » et les « remèdes sentinelles »

Après avoir bien compris l’organisation structurelle et fonctionnelle des remèdes de la matière médicale, nous intégrons à présent la notion de « remèdes sentinelles », réponse ciblée de notre corps aux contraintes externes. Celles-ci sont modélisées par la MTC en 6 catégories qui correspondent à 6 « Grands méridiens » chargés de les canaliser. Si elles ne sont pas rapidement contrôlées, ces contraintes vont induire des douleurs, des inflammations et des troubles immunitaires qui dégraderont les fonctions, puis les structures de nos patients. Chacun des 25 groupes de remèdes (les régulations essentielles du corps humain) comporte ainsi plusieurs de ces remèdes que l’on utilisera en fonction de la causalité et/ou des modalités observées.

Les six « contraintes externes » de la tradition chinoise :

Niveau de l’atteinte énergie de type : gérée par : état : …………………………………………………………………………………………………………..

 TAE YANG

YANG MING

SHAO YANG …………………………………………………………………………………………………………..

Froid (et traumatismes) Sécheresse

Chaleur (sur stagnation)

Vessie + IG GI + Estomac VB + TR

Sang > Energie Sang = Energie Sang < Energie

TAE YIN

TSUE YIN

SHAO YIN …………………………………………………………………………………………………………..

Ces « contraintes externes » se combinent avec les « déséquilibres internes », exemples : FROID Présence de GLAIRES

= frilosité, raideurs (dérouillage matinal), douleur unilatérale intense HUMIDITE Insuffisance de FOIE et REIN

= gonflement, localisation fixe et lourdeur de la zone. VENT Insuffisance de Qi et/ou de SANG

= douleurs erratiques, suite d’efforts, d’émotions, de changement de temps

Le Froid en surface se développe volontiers sur la Sécheresse en profondeur (cf. Causticum), exemple : rhizarthrose du pouce à la ménopause = Froid (microtraumatisme) sur Sécheresse (par carence hormonale). L’Humidité et la Chaleur s’associent aussi volontiers (l’un en profondeur et l’autre en surface, cf. Natrum sulfuricum).

Dès lors, la thérapeutique devient évidente : lorsqu’on connait la cause d’un trouble (ou ses modalités) et sa physiopathologie, le choix du remède sentinelle et du remède organique correspondant assure une synergie optimale. Nous avons donc modifié dans ce sens la fiche clinique des PRS, ce qui vous permettra de vous familiariser avec le concept.

Les Euglobulines (tests des PRS effectués à saturation) sont de bons marqueurs de ces contraintes externes, elles signalent un stress oxydatif important et son mécanisme :

HYPER Eu Alpha Eu Bêta Eu Gamma

Feu Vent Humidité

Humidité (oedèmes) Vent (soucis/poison) Feu (destructeur)

Poumon + Rate Foie + MC Rein + Cœur

Sang > Energie Sang = Energie Sang < Energie

   —

18

2h F

Vent

Chaleur

MC 20h

8h

Est

RtHYPO

C

Eu Alpha IG

14h

Eu Bêta Eu Gamma

Chaleur Sécheresse

10h

12h

Froid

Le cas le plus fréquemment observé est l’évolution conjointe de celles-ci :

HYPER = coiffe des Euglobulines HYPO = anti-coiffe

Sécheresse Froid

C’est alors l’Euglobuline la plus déviée qui « donne le ton » de la contrainte dominante. Il arrive aussi que celles-ci soient dissociées : 16h

GI

P Rn

Froid + Humidité … glaires ++ (contraintes de type yin) V

Feu + Sécheresse … risque vasculaire ++ (contraintes de type yang) Humidité Feu

La MTC présente celle-ci de façon très astucieuse dans le cycle horaire, leur pic d’activité constituant les

18h

bases de la chronobiologie, organes et viscères du même pôle se succédant dans les 24 heures :

    0h VB

TR 22h

                     La survenue brutale évoque une origine externe, alors que l’apparition progressive d’un symptôme indique plutôt une origine interne. La situation peut évoluer et se manifester sous forme de :

• GLAIRES = obstruction des liquides organiques : douleurs en « coup de couteau », phénomène favorisé par l’insuffisance de Qi (> au repos) ou de Sang (PRS = hypo Alpha1+2).

• CHALEUR = zones chaudes, rouges et gonflées. Phénomène favorisé par les GLAIRES (type chaleur-plénitude, cf. Lachesis), ou l’insuffisance d’EAU (cf. Bryonia) et de YIN du Rein (type chaleur-vide, cf. Sepia).

  —

19

Intérêt et développements de l’homéopathie diathésique, approche systémique des symptômes et des remèdes, méthode éclectique, c’est-à-dire réunissant les différents systèmes de prescription homéopatique pour former un ensemble harmonieux :

A/ un nouveau concept de la prescription idéale :

Dans la sixième édition de l’Organon, publiée longtemps après sa mort, S. Hahnemann, dans le but de réduire les « aggravations thérapeutiques », abandonnait l’idée du remède en dose unique et proposait la méthode des LM, où le remède était pris chaque jour, en augmentant les dilutions de semaine en semaine (à partir de la 3CH environ = 1LM) jusqu’à ce que les symptômes cèdent.

Devant la même difficulté, notre approche est différente : les situations de plénitude et d’insuffisance allant généralement de pair (au sein de tissus parfois différents), la thérapeutique idéale consistera à associer une haute dilution d’un remède toxique et une basse dilution d’un remède alimentaire (les Nosodes s’adressent plus spécifiquement aux situations bloquées, et dans ce cas se prescrivent en premier). Une telle façon de faire permet à tout coup d’éviter l’aggravation thérapeutique initiale, classique inconvénient du traitement homéopathique.

Il est d’ailleurs à noter que dans la sixième édition de l’Organon, S. Hahnemann parle du traitement double qui consiste à donner le remède en haute dilution « per os » et à une dilution basse en application externe, ce qui raccourci le durée du traitement.

Les recommandations de S. Hahnemann, quant à la répétition des doses, sont d’ailleurs simples :

– en dilutions croissantes dans la rechute (retour des symptômes antérieurs) = limiter la plénitude,

– en dilutions décroissantes dans l’aggravation thérapeutique = on a dispersé une insuffisance !

B/ L’apport de la psycho-homéopathie diathésique

« Une meilleure connaissance des mécanismes de la pathologie ne peut être traitée que par une

transformation de la compréhension que l’homme a de lui-même » pr. H. Laborit.

Les diathèses homéopathiques expriment une situation chronique d’échec lors d’une des étapes du devenir. Le remède homéopathique, c’est l’expression symbolique (et la solution mémorisée) d’un comportement pathologique au sein de celle-ci.

L’étude de la psychologie va d’abord se présenter comme un « outil à penser » l’homéopathie et sa signification profonde … En effet, les sciences psychosociales, par leur approche synthétique, vont nous permettre de considérer le monde de l’homéopathie comme celui des manifestations, d’un ensemble de flux de symptômes ordonnés suivant des lois. La première de ces lois est celle qui obéit à la construction de la personnalité, de la naissance à la mort (pour en savoir plus vous reporter à l’ouvrage « Quand Freud rencontre Hahnemann»). Les autres sont les trois lois traditionnelles qui régissent la doctrine homéopathique proprement dite : la loi de similitude, des micro-doses et de la totalité des symptômes.

La loi de construction met en évidence deux mondes :

– Celui de l’homme «adapté» normalement névrosé, qui gère son identité sur le mode du

refoulement

Cet individu manifestera un certain nombre de troubles corporels (sans fondement organique) expression du conflit intrapsychique entre ses désirs et les interdits : le sujet ne trouve que la voie de son corps pour libérer son ambivalence pulsionnelle (troubles fonctionnels)

– Celui de l’homme, perpétuellement en quête d’identité, incapable de gérer ses émotions, malade de l’absence de « sens » à attribuer à l’ « actuel », ballotté par ses pulsions. Le sujet échoue à lier psychiquement ses excitations à des événements de son histoire. Pour lui, c’est toujours aussi actuel et douloureux, les moindres traumatismes (physiques ou psychiques) de la vie seront toujours

   —

20

ore/Oralité

issisme 2ndaire

placer l’être par oir

bivalence

our/haine

to/hétéroérotisme stations orales :

omportement limentaire

2

3

4 sta6des pulsionnels Pathologies du narcissisme : identité remise en 5

Analité

Rencontre avec la différence des secxauesse (/image de Soi négativée → pb de relation de

Découverte de l’autre ?

Différencier la partie et le tout

des générations Soi/Soi et de Soi/Autrui) Tuberculinisme

Sycose

Tout garder ? tout lâcher ? → Moi/non Moi Fantasme de puissance non investie dans un rôle

Projection de MaMîtirsiesee/nDpolance(=dgeels’taidoanpdtaetion → surmoi post oedipien

« l’adaptation »

l’Dauisttrienc?t…ion) de ce qui peut être fait en paroles/en actes…

« comme au premier jour »… (troub→le«s vliédseidoenl’neesplsri)t.»L…epsassdyemjuIpngtedômimfefnéetrspeenprscroéinasnteinol ntés seront une décharge Capacité à di→scrAimdoinlesrc…enâcege de raison ! stéréotype, support du préjugé… vivre sur ses

dans le soma de troubles non psychisés. Dans le trouble léNsairocnissnisemlelparimratire (disque dur interne de

régulation) est toujours impliquée.

Fusion Soi/Alter Retrouver l’1

acquis…se fermer à toute création, à toute idée

nouvelle… vieillissement

C’est aussi le problème de la « retraite »

→ Vieillesse

Un nouveau courant intellectuel, notant l’existence de ces « nouveaux blessés » attribue leurs troubles à un

Décompensation fonctionnelle chez le sujet âgé.

puissance

événement extérieur. Or, ils ont oublié (ou méconnu) le fait qu’Dilyadeexmisètre/ednfeanst individus pour lesquels

= manifestat

l’identité ne peut être détruite, car elle n’a jamais été construite. Ce n’est qu’une apparence de

comportement adaptéiomnasis bousculé par le moindre trauma de la vie. Ces nouveaux philosophes ne connaissent pas le monde de l’homéopathie et « la » diathèse de la quête identitaire : le Tuberculinisme.

chronique s

Surmoi

– Celui de l’homme inadapté pour n’avoir pas intégré la problématique oedipienne et qui exprimera sa

Adaptation

désadaptation personnelle et sociale au sein d’un épisode ou d’une afLfaetcetniocne psychotique. Ces patients

constituent la limite (actuelle) de la thérapeutique homéopathique.

Page suivante :

Loi de construction de la subjectivité

Mise en place des remèdes et des diathèses

1 – 2 -3 – 4 stades pulsionnels –

5 : mise en place de l’adaptation – 6 : axe de socialisation

4

Soi = fantasme de

Adaptation

                  —

21

1

c m

m

m

e

L’autre n’existe que si je le tiens en mon pouvoir (dans mon espace) voir le monde en termes d’espace et de différenciation car c’est lui ou moi ! RLappuoèrtsàel/’aPuhtreamllisiqenuaecte

→ si l’autre exisŒte,dcipoemment le gérer ? Pulsion sexuelIldeé/malodtuivMatioin/ /vouloir vivre

«J’existesijeMl’aoii»Ideétaslon corollaire: « si je nPeuils’saainpcaes/,ajuetonreitvéi/s pas » ComplePxeoudveocirastration Angoisse de la perte Dépression

Séxuakj

    C/ un outil biologique objectif d’évaluation du terrain : le Profil de Réactivité Sérique

Pour une meilleure compréhension des causes des troubles observés et de leurs remèdes, l’homéopathie diathésique propose un outil biologique d’étude de la dynamique des phases de désadaptation du milieu intérieur. Les remèdes susceptibles d’être employés sont testés in-vitro dans le sérum des patients avant d’être prescris, suite aux remarquables travaux de G.R. Henshaw, médecin homéopathe américain dès les années 1930, de Pol Henry, médecin belge dans les années 1960 et de l’équipe franco-suisse de IMH depuis les années 1990.

La modélisation des 33 tests du PRS, à laquelle nous sommes à présent arrivés, étudie les régulations organiques (nos 25 thermostats biologiques = groupes de remèdes homéopathiques), ainsi que les différents volumes protéiques sollicités (groupes du protidogramme) et les contraintes externes subies (les Euglobulines).

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Ce type de résultats (obtenus en phase humide, c’est-à-dire dans les conditions du vivant) correspond à considérer le colloïde sérique comme une résine échangeuse d’ions, vis à vis des différents organes que le sang traverse. Il ne s’agit pas d’un dosage sérologique, mais de l’appréciation de la présence de sites réactifs au sein du colloïde. Par phénomène de miroir, ces tests permettent donc une évaluation de l’état fonctionnel des principaux récepteurs tissulaires. Ce qu’aucune méthode (à notre connaissance) n’a encore exploré.

La perspective de cette approche globale nous a apporté, est que les maladies apparaissent essentiellement, non à cause de tel ou tel événement ou microbe, mais parce que le milieu intérieur est arrivé à un tel degré d’instabilité que le moindre élément déstabilisant va révéler le déséquilibre, qui s’exprimera, après une phase aiguë, dans un nouvel état durable à un stade d’adaptation inférieur. Ces travaux valident parfaitement les visions de S. Hahnemann au 19ème et de H.H. Reckeweg au 20ème siècle.

L’homéopathie diathésique, en utilisant les outils de la MTC, les concepts de l’homotoxicologie, de la biologie sérique et de la psychologie du développement, donne un nouvel éclairage aux logiques internes de la matière médicale, au niveau d’action des remèdes, comme à leurs synergies d’emploi. Elle précise et simplifie l’étude et l’usage des remèdes dilués et dynamisés (anciens et nouveaux !). Après avoir largement développé sa doctrine dans les pays francophones, les praticiens de l’IMH espèrent que le monde médical dans son ensemble, en en vérifiant les concepts, l’enrichira de quelques aspects pratiques encore inconnus.

« Toute vérité nouvelle n’excite que la défiance, l’inimitié et le mépris » Voltaire

Le Tuberculinisme

Tout commence avec le poumon (premier inspire) et tout finit en « poumon-cœur » (dernier soupir) : entre les deux, c’est l’histoire de l’homme => si cette étape intiale est ratée, problèmes d’hypo structure !

Psyché : Le tuberculinisme est la diathèse du premier sentiment de soi (souffrir pour être un homme !), de la différenciation moi/non moi. C’est l’illustration de la problématique narcissique, de la difficulté d’identification. Sa principale problématique (qui va s’illustrer dans tous les remèdes du pôle), c’est l’incapacité à accepter que quelque chose existe en dehors de lui (indifférentiation).

Le Tuberculisme est la diathèse des pathologies du narcissisme : réveur égocentrique, il refuse d’accepter « la différence des sexes et des générations » : d’où des perversions, addictions, homosexualité, nymphomanisme ou techniques d’intimité.

Soma : Les fonctions muqueuses et peau (surfaces d’échanges) : extérieur/intérieur (moi/non-moi) = immunité

Tout redécouvrir ! Désirer changer de métier, de partenaire, modifier ses types de relation… le voyage (les îles lointaines !), mais aussi se sentir perdu, abandonné, vierge et naïf, neuf quant à la sexualité (pour Phosphorus : « c’est toujours la première fois ! »). Le tuberculinique devra donner une unité à sa personnalité, apprendre à exister dans son rêve (grand intérêt pour ce qui est intérieur, invisible, inconnu, ou à venir), « déterrer ses racines et les transplanter dans le monde des adultes ».

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 Présentée par beaucoup d’homéopathes anciens comme le « versant asthénique de la Psore », cette diathèse se caractérise par :

→ L’instabilité neuro-psychique (tristesse, tétanie …),

→ Les troubles veineux et la météo-sensibilité (engelures, coqueluche …),

→ La tendance à la chronicité (aggravation par les éliminations qui épuisent) :

vers la stagnation/chaleur (Psore) ou l’acidose et la déminéralisation (Luèse). Le pôle « Poumon », ses remèdes en quelques « clefs » :

« L’Empereur » = Phosphorus

« Les Ambassadeurs » (au pays) = Arsenicum (foie), Silicea (rein), Venins (cœur), Zincum (rate) « Les Consuls » = Magnesium (foie), Charbons (rein), Natrum (cœur), Stannum (rate)

Nosode de diathèse = Tuberculinum (situation de vide chronique du pôle organique « poumon »).

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Phosphorus

Le principe du plaisir comme idéal à atteindre, Phosphorus s’illusionne : pour lui l’illusion crée la réalité (il « hallucine les conditions de la création). L’illusion est nécessaire à la vie, elle exprime l’espoir, le désir, mais pour Phosphorus, l’illusion est un leurre, pour lui c’est une illusion de création, il vit constamment une illusion anticipatrice -> jusqu’à la perversion (il croit à sa « complétude », refus de la différenciation, lui et l’autre, c’est le même !). Il vit son rêve, donc s’entoure de beau (pour lui, est beau ce qui ne choque pas l’ordre du monde, il est volontiers écologiste). Il veut se fondre dans l’immensité, il ne veut et ne peut se définir, il reste dans l’indifférenciation, c’est le « caméléon » de la matière médicale, car il fuit les situations douloureuses ! Il n’est pas armé pour combattre les difficultés : sa solution est dans le rêve et l’illusion (amour de soi). Ses passions humaines seront instables, car il voit ses partenaires comme des « objets partiels ».

Lachesis (ge)

Elle se bat pour un « certain réel ». Comme tous les tuberculiniques, Lachesis vit l’indif-férenciation, c’est pour cela qu’elle se « colle » à un partenaire (vit par procuration), qu’elle va pourtant chercher à détruire, car Lachesis doit faire quotidiennement l’expérience que le monde a résisté à sa destruction, a survécu au cataclysme. Enfant, elle a la sensation d’avoir détruit « sa capacité à créer le monde » (cf. « Quand Freud rencontre Hahnemann » page 22). Venin = « Feng » qui déclanchera un « Feu » (car le Feu combat le Feng). Logorrhée = dispersion d’un « feu psychique », elle empruntera l’habit de l’autre (passions fugitives ++). Froideur des extrémités (par vasoconstriction artérielle).

Silicea

Fragile et sensible à la plus petite agression (vide d’énergie et de défense immunitaire), il se rigidifie pour compenser son hypo-structure.

Pulsatilla (si)

C’est une fusionnelle militante, mais butée et jalouse, elle ne vit que par ses émotions, confond soi et les autres, personnifie la désir d’appartenance. Elle est seule, désespérément seule même au milieu du monde, seuls quelques mots d’amour (et encore pas n’importe lesquels) vont la rassurer… un temps !

Arsenicum

Les expériences trop importantes d’inadaptation aux besoins de bébé vont être à l’origine d’un noyau de méfiance dans le rapport au monde et à soi-même. C’est la clé de compréhension d’Arsenicum Album. N’ayant pu constituer ce noyau primitif de confiance en soi et d’espoir dans la vie qui crée le ptoentiel de créativité d’un monde satisfaisant, Arsenicum Album vit un état de tension, une méfiance permanents, « Ce qui mérite d’être fait, doit l’être sérieusement et dans le souci du moindre détail » La sensation d’être empoisonné qui est constante, le fait vivre dans une insécurité totale avec peur de « ce qui n’était pas prévu …! ». Pour calmer cette anxiété, il cherchera dans la précipitation à palier à l’impondérable, en maîtrisant l’événement : il sera précipité dans le souci du détail et dans l’hyper concentration de « l’épluchage ».

Zincum

L’agitation compulsive du tuberculinique dans une impasse évolutive (drogué pour fuir la dure réalité). Epuisement nerveux (insuffisance du sang de la rate) → agitation et tremblements (Yang apparent).

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Tuberculinum

Le nosode est le tableau d’un vide complet de Qi, mais énergie perturbée (feu) sur le foyer supérieur → tuberculose pulmonaire, signes de plénitude sur le poumon : étouffement, dyspnée, céphalées, toux sèche, péri-arthralgies (expression d’une attaque de ce feu sur le foie) et albuminurie (manifestation rein).

NB. Tuberculinum, le nosode (situation de vide = pathologie chronique grave que tout aggrave) diffère de Phosphorus (situation d’insuffisance) par le fait que ce dernier a des symptômes de « Yang apparent » (situations inflammatoires ou/et douloureuses) sur un fond d’insuffisance de Yin (fatiguabilité et problématique identitaire).

Problématique : Manifestations :

Tuberculinum « La quête du saint graal »

La quête du sens… et la première forme de l’idéal : « l’état qui me produisait le tout, tout de suite, tout seul, tout ensemble », l’idéal du paradis perdu, à retrouver…

Perceptions extra-sensorielles + instabilité émotionnelle → hypersensibilité affective → la fuite dans l’espace : les sensations, le voyage = l’espace extérieur, le rêve = l’espace intérieur (ressentir, c’est aussi une façon de voyager).

Le Tuberculinisme est la diathèse de l’indifférenciation (moi, non/moi) -> remèdes d’hypo-structure, incertitude quant à savoir qui on est vraiment, à définir ses propres contours : son bonheur, c’est un pied sur terre, un pied dans les étoiles…ailleurs !

Key-note : Ne peut présenter l’EXAMEN DE PASSAGE … par refus de toutes les catégories limitatives !

En effet, examen = épreuve d’affirmation de soi et de reconnaissance face à l’autorité. Il ne supporte pas la « contrainte du jugement » (en MTC = pression du cœur – Sycose -, sur le poumon – Tub.-).

Psyché : Une vie d’évadé, dans les sensations et ses rêves, pour échapper aux contraintes sociales douloureusement vécues (cf. le film « Sans toit ni loi »)

Le hors-normes :

Il choisit des professions de mouvement, de travail à l’air libre, où il aura une impression de semi-liberté. Où au moins, il sera libre (presque) de ses horaires : incapacité à se conformer à la norme commune, à rentrer dans le moule, à passer l’examen. Il sera livreur, gardien de square, postier, vendeur de porte à porte, chauffeur de taxi, artiste peintre… C’est l’adolescent qui passera ses loisirs seul à errer dans sa ville, ou la campagne, plutôt qu’avec ses pairs. Recherche « d’absolu » et de sensations étranges : le « semi-anesthésié » (levée des inhibitions) qui se laisse avec délice envahir par le voyage. Le corps suit l’esprit, tout en

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sensations. Ce n’est pas au rêve de s’adapter aux formes de la matière (il voyage d’abord dans sa tête avant de bouger avec son corps). Aucun moule ne lui convient jamais : il n’est pas tout à fait de ce monde. Il choisira le caniveau ou le show-biz.

L’instabilité mentale

Incapacité à se fixer également dans son royaume mental : aspect d’insatisfaction capricieuse. Changeant et variable, car la réalité n’est pas conforme à ses rêves (décalage permanent). C’est un rêveur impénitent…! Il est friand d’expériences nouvelles et d’émotions variées, changeantes (par exemple changement de partenaire amoureux) ou développe des aversions puissantes pour des gens qu’il adorait (Lachesis). L’esprit est « partout à la fois », errant, vagabondant, facilement distrait et incapable de se concentrer sur un but unique ou un projet simple. Il adhère au réel un moment pour le distancer ensuite, pour atteindre des « ailleurs » (si possible inaccessibles). Les lectures préférées de Tuberculinum sont les magazines, vite pris, vite aban- donnés… car un texte substantiel pousse son attention à s’évader, et il aspire à n’importe quelle distraction (comme l’enfant Phosphorus ou l’adolescent Sulfur). L’étudiant qui change sans arrêt son champ d’intérêt et qui, bien qu’excellent dans l’un d’entre eux (par exemple la musique), l’abandonne et passe à autre chose, tout en étant insatisfait de ce changement. Ainsi la migraine de l’écolière adolescente peut être causée par une fatigue légitime ou une faiblesse, mais aussi par un manque d’intérêt ou une aversion pour le travail mental.

L’instabilité physique

Besoin constant de déménager, de voyager, de s’échapper, refuse d’aller deux fois de suite au même endroit en vacances ! Difficulté à s’établir dans la vie. La maîtresse de maison agitée qui ne peut se fixer à une occupation, mais passe de pièces en pièces. Les âmes perdues qui passent sans but dans la vie, cherchant elles ne savent quoi, à moins que ce soit une forme d’intégration émotionnelle et un répit à son incertitude et à son malaise. L’enfant rêve qu’il sera archéologue ou astronaute… « Je veux vivre dans le passé ou l’avenir, pas dans le présent ! » dit-il. Le « globe trotter » : « Cosmopolitan mental state » ! dit C. Coulter. Sensation de n’être que de passage sur cette terre, éternellement en transit, en salle de correspondance (Calcarea phos.). C’est celui qui se cherche et veut « se trouver », en visitant le Népal ou autre… manifestant un sens de l’aventure et une agitation infatigable. « Je voyage non pour aller quelque part, mais pour ALLER ». Il n’est jamais longtemps à sa place quelque part, crainte d’être ligoté = problématique de la gestion de l’espace. Citoyen du monde, Tuberculinum est chez lui partout et nulle part, il n’a pas besoin d’un toit pour avoir un foyer. « Dans les états de troubles psychiques plus accentués, il a l’impression que tout est étranger autour de lui, il se comporte alors à la limite de la démence » (H. Duprat).

La gestion du provisoire :

L’amour du jeu : il remet toujours tout en cause. Refus des situations établies, préfère l’instable et le provisoire (= voyage). Contrairement à Argentum nitricum qui ne choisit pas, car il ressent le choix comme un limite dans le domaine de l’action (= dans le temps), Tuberculinum préfère le provisoire, le non-choix… c’est, pour lui, la possibilité de pouvoir flotter dans les idées (= dans l’espace). Nature éphémère de tous les phénomènes : alternance d’humeur. Multiplication des niveaux d’existence, vies parallèles et imaginaires, il voyage à travers les distractions et tue le temps. Il adore se faire peur, se donner des sueurs froides (addiction aux jeux vidéo). Tout voyage dans le Tuberculinisme, son esprit, ses idées, ses douleurs, ses symptômes …

« Pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Accumuler les biens matériels, acquérir de l’immobilier, assurer l’avenir ne font pas partie de ses préoccupations. Il ressent un désir irrépressible de sentir la porte de la cage ouverte, tout lien lui paraît une entrave à sa liberté de mouvement et de pensée. C’est un créatif et non un gestionnaire ! Il change de profession, mais, s’il est adroit, se sera pour lui un enrichissement, il aura une carrière productive. Tuberculinum est comme les oiseaux qui sont hors de la cage veulent y entrer et inversement : il veut se marier sans se marier ! L’idée du mariage suffit, la concrétisation importe peu.

C’est le règne de l’idée :

C’est l’homme qui marchait dans sa tête… (d’où le plaisir d’anticipation). Il vit toujours en décalage par rapport à la réalité = s’il n’y a pas réalisation, peu importe, le projet a été réellement vécu et a apporté ce qu’il devait apporter : une sensation ! Tuberculinum : des IDEES, pas des FAITS (mais des EFFETS oui

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!), contrairement à la Luèse : des faits, s’il y a quelques idées en plus, c’est mieux … mais ce n’est pas essentiel ! Pour la Luèse, une idée suffit. Pour le Tuberculinique, s’il n’y a qu’une idée, c’est de peu d’intérêt.

Hypersensibilité :

Il vit tout sur le mode affectif = existe si on l’aime, son identité se conforte par l’amour qu’on lui porte. Besoin de s’appuyer sur un bras fort et secourable, de se sentir aidé, surtout encouragé. Il diffère ainsi du narcissisme de Phosphorus qui vit de se regarder dans les yeux de l’autre. Il interprète ce qu’il ne peut obtenir comme une preuve de manque d’amour, diffère aussi de Pulsatilla qui interprète le refus de l’autre de se prêter au chantage affectif comme une négation de son identité. « Frayeur des chiens » dit le Kent, car hypersensible à l’agressivité latente chez l’autre. Très susceptible, il perçoit, ou croit percevoir, tout de suite la « fausse note ».

L’émotion : Tuberculinum adore les plats fumés, les nuances exotiques, qui viennent d’ailleurs (une façon de voyager !), les récits de voyage, les catalogues de vacances….. Recherche du raffinement émotionnel (les plaisirs délicats, rares, peu communs, inexplorés : hors normes + sensations nouvelles). Ce n’est peut-être pas une coïncidence si la tuberculose a fait des ravages au siècle dernier, où le romantisme avait exacerbé les sensations et levé les barrages des émotions et des passions. Rage de vivre et avidité sensorielle avant de succomber à une consomption galopante (définition du Romantisme).

L’extrémiste : puissant désir d’amour fusionnel. Il tombe souvent et profondément amoureux (c’est toujours la première fois : il veut tellement y croire !). « Les événements de sa vie deviennent alors d’une importance cruciale, justifiant de faire éclater le monde entier. Ses idées, ses inspirations s’inscrivant maintenant en lettres capitales » C. Coulter (comme Lachesis qui soulève des montagnes).

Les dons mal exploités :

Une intelligence aiguë qui se retourne souvent contre lui… Il exerce son intelligence au dépend des autres, cela devient un jeu… de nature machiavélique, car tapant juste souvent. Sens de l’humour vivace, surtout au dépend d’autrui. Le remède des dons mal exploités par manque de focalisation et de persévérance : instabilité, fatigabilité et détachement des biens matériels. C’est le dilettante talentueux dans plusieurs sphères différentes, mais incapable d’en développer aucune utilement.

La concrétisation : une fois que l’imagination a été domptée et que l’aversion pour le travail a été surmontée, Tuberculinum (ré-équilibré) se mettra au travail (comme Silicea dans le passage à l’acte). Fatigabilité : « Lowered vitality » (Boger) = vide de Qi (car poumon !). Incapable de se forcer, il ne peut faire que ce qu’il aime, alors il ne s’épargne pas : c’est tout ou rien ! Tout au contraire, il se donne complètement (il a besoin d’y croire) s’impliquant passionnément dans ses objectifs (mais oui, il peut en avoir), prêt à vivre intensément et pleinement (il y gagnera au moins des émotions nouvelles). D’autres veulent en faire trop et gaspillent leur énergie (c’est un remède d’épuisement). Le jeune Tuberculinum va au bout des limites de ses forces, de ses possibilités et de ses options (tout ou rien : jusqu’au boutiste). Il y a un processus d’accélération du déroulement de sa vie : un accroissement dans son intensité (cf. la vie du peintre Modigliani).

Un certain état de conscience

L’angoisse existentielle : les questions qui resteront sans réponse : car A QUOI BON ? Pour quoi faire ? Plus que tout autre, il est hanté par la « conscience tridimensionnelle », puisqu’il a déjà un pied (ou la tête ?) ailleurs. Mais les questions restent sans réponses…. les trouvera-t-il dans les émotions ? ou les étouffera-t-il grâce aux sensations ? Il bat la campagne, désire quitter son environnement (c’est « Marius » de Pagnol). Par contre, il manifeste une énorme capacité à espérer : les futurs, les ailleurs sont toujours meilleurs… Il croit que l’accomplissement de ses désirs finira par calmer cette agitation intérieure et cette insatisfaction qui lui sont propres. Le stimulus de chaque nouvelle expérience fait justement cela, mais pas longtemps.

Les frustrations

Il finira par ressentir une profonde insatisfaction et se sentir frustré (Lachesis). La plupart des remèdes sont satisfaits quand ils ont atteint leur but, Tuberculinum jamais, il veut toujours quelque chose d’autre : c’est la quête du saint Graal ! En principe, il s’arrangera pour éviter les frustrations, en ne se fixant jamais (il est

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fuyant !), sauf lorsque c’est son identité elle-même qui est alors mise en cause (au contraire de Lachesis qui a déplacé le problème, et a besoin d’une certaine forme de réalisation, car son imagination et sa mémoire sont bloquées…. frustrations → agressivité). C’est un individu sensible, que les frustrations, les colères peuvent conduire à la violence nihiliste, à la destruction (se tapant la tête contre le mur par exemple, enfonçant du poing une porte en vitre, etc….). Injuriant les autres et blasphémant, déchirant ses vêtements (remède d’évolution schizophrénique).

Psyché de l’enfant : enfants excessivement têtus (Silicea) et plus obstinés que Phosphorus.

L’enfant fautif ne reconnaît pas ses fautes (il accuse le chien par exemple), tout en sachant qu’il ne trompe personne, mais sa culpabilité ne peut être prouvée : bénéfice du doute ! En fait, il finit par se convaincre de son innocence, ou « montera tout de suite sur la croix » (se posera en victime) ; il est parfaitement convaincu de son innocence (mauvaise foi, de bonne foi), il veut simplement faire coller le rêve à la réalité.

Trois symptômes clefs : Peurs des chiens + paumes des mains moites + se rebiffe dès que l’on veut le corriger.

Soma : 1/ un état d’intoxication générale par effondrement du SRE, après infestation par le BK (BCG ?), le paludisme et beaucoup d’autres maladies infectieuses (coqueluche, rougeole…): –> Efforts d’élimination (surtout si les émonctoires ont été entravés par des traitements allopathiques) : diarrhée matinale (Sulfur), migraines rebelles et névralgies mobiles, eczéma, asthme, leucorrhées,

transpiration (tête et mains) nocturne et au moindre effort,

–> Congestion des muqueuses aux moindres causes : nez (catarrhe sec ou muco-pus) /oreilles / larynx / bronches / poumons : « tousse dès qu’il se couche »… jusqu’à l’asthme humide,

–> Congestion des séreuses : pleurésie, péricardite, rhumatisme articulaire (de l’arthrite sèche jusqu’à la décalcification), méningite…

2/ manque de résistance (Wei Qi) par mauvaise assimilation et tendance à l’amaigrissement

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–> La fatigue sous toutes ses formes (surtout matinale), une extrême sensibilité au froid, à l’humidité, aux changements de temps, aux infections microbiennes, intoxications digestives… Semble prendre froid à chaque bouffée d’air frais ! Faiblesse physique + mental irritable … patients instables et déprimés : les plus « beaux spasmophiles ».

–> Appétit capricieux (comme le reste) : mange bien, tout en se plaignant que « ce n’est pas bon ». Périodes de fringale et d’anorexie (jamais dans la norme !), désir de choses grasses ++, de lait froid (Arsenicum album et Apis). Ne peut se coucher avec la sensation de faim (Phosphorus, Ignatia et Lycopodium) = « Midnight snack » + diarrhée matinale.

–> Peau grasse au centre du visage, sèche ailleurs (Natrum muriaticum). Fourmillement sous la peau et éruption d’un rouge pourpre d’aspect nodulaire (cas de péri-artérite noueuse ?).

3/ extrême variabilité et alternance des symptômes :

–> Le malade vient chez vous en se plaignant à chaque fois d’autre chose… alternances morbides très marquées et surtout, mauvais effet des « suppressions ». Les symptômes physiques apparaissent, les signes mentaux s’aggravent (contrairement à la plupart des autres remèdes !). Tout (c’est à dire qu’un rien) l’aggrave, en outre ne répond pas (ou inverse) l’effet de remèdes pourtant indiqués. Ces malades n’ont que des améliorations passagères : « L’aggravation est continue, on ne trouve jamais le bon remède » (Schmit).

–> Remède des fièvres intermittentes : « Tuberculinum guérira ces cas à rechutes précédés d’une période de toux » (Kent). Fièvre inexpliquée, congestive, nocturne ou matinale, rarement diurne (Ferrum phos. et Bryonia). Périodicité annuelle : aggravation à la date anniversaire d’une affection ancienne (idem Venins).

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………..

    – une chambre fermée, – la chaleur de l’été

– l’air frais, le vent

(mais frileux malgré tout !)

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– l’exercice (et l’immobilité !)

– le temps humide et froid (Rhus tox.)

– les changements de temps (Natrum sulf.), les courants d’air – au réveil, par le bruit

– l’excitation mentale, en y pensant

– la pression d’une ceinture

– à 3 heures, la nuit (Kalium carb.)

 Les tuberculines

La plus ancienne préparation tuberculinique aurait été faite par SWAN à partir du crachat d’un tuberculeux. C’est en 1890 que KOCH publia la découverte de son bacille, précisément à l’époque à laquelle BURNETT, médecin homéopathe londonien, publiait sa brochure sur cinq ans d’expériences avec Bacillinum.

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Bacillinum

Crachats et portion de caverne tuberculeuse (sécrétions et bacilles humains, tout à la fois), due au dr. Burnett. Ce fut la première à être utilisée. Nosode très efficace pour calmer les rhino-pharyngites chroniques (de Pulsatilla), les blépharites marginales chroniques et les eczémas atopiques. Convalescence avec rechutes fréquentes, surtout si hérédité tuberculeuse.

Tuberculinum bovinum (TB)

Tuberculine bovine préparée par culture (4 à 5 semaines) et traitée par évaporation (Swan), assez douce, c’est un bon remède des asthénies post grippales et chez les vieux emphysémateux.

V.A.B. Dilution de vaccin B.C.G. Pasteur, bacille d’orivine bovine.

A utiliser si décompensation ORL ou cutanée, après vaccination BCG ou cuti-réaction.

Tuberculinum residuum (TR)

Bacilles triturés avec de l’eau stérile pour séparer les produits solubles, centrifugation, décantation puis nouveau traitement du précipité : surtout endotoxines.

Remarquable dans les rétractions tendineuses et aponévrotiques (Causticum).

Tuberculinum Koch (TK)

Cultures de bacilles de porc filtrées à travers une série de filtres bougies : exotoxines, il ne reste plus de germes (comme Denys). C’est la Tuberculine la plus indiquée chez le patient de structure carbonique (9 et 30 CH sont les meilleures dilutions). Elle fait merveille dans les infections ORL à répétition (sur des cas ayant des tests PRS hypofloculants) et la dépression de l’adolescent (Phosphorus), les douleurs cédant et commençant brutalement, mais non influencées par l’humidité et aggravées par le repos, les céphalées de l’œil droit à l’occiput (Sanguinaria), améliorées en mangeant.

Spengler (Immunkörper)

Sérum de rats immunisés contre la tuberculose par des injections de bacilles tuberculeux (bon remède de l’anémie des tuberculeux, avec Ferrum phosphoricum).

Bacillinum testium Denys

Marmorek

Aviaire

Trituration de bacilles extraits d’une orchite tuberculeuse.

Bouillon tuberculeux filtré de Denys (assez réactif, remède de l’asthme cortisoné). Sérum antituberculeux de cheval : AC dilués de Marmoreck.

Tuberculose des poussins (Cartier), c’est la tuberculine la plus douce à administrer, pour les enfants (sur Sulfur iodatum), ou dans les cas de « poumon de fermiers » (ayant des oiseaux).

Friedmann (Anisochin en Allemagne, MCH pour les vétérinaires)

Bacilles de la tortue de mer, souche largement utilisée à dose pondérale pour créer des abcès de fixation (injection sous-cutanée d’une petite quantité de baciles vivants), traitement historique des asthmes, rhumes des foins, PR, SEP… (cf. le principe de la MTC : « Le Feng combat le « Feu »). J’ai eu l’opportunité de réaliser une centaine de cas de patients, avec un PRS avant et après la réalisation de l’abcès de fixation : à ma grande surprise, j’ai constaté chez presque tous les patients un effondrement des Gamma-globulines. Une dose de Friedmann en 200K a – au contraire – un effet inverse, d’où l’intérêt de pratiquer un PRS avant l’utilisation de ce nosode.

En France, ne sont délivrés que TK, TR, Aviaire et VAB. J’ai l’expérience de Bacillinum, de Marmorek et de Friedmann, qui me sont apparues comme des tuberculines tout à fait remarquables.

Les réglementations n’allant certainement pas s’assouplir dans les années à venir, les Nosodes étant dans le collimateur des organismes de contrôle, il y a fort à parier que nous devrons un jour nous en passer et les remplacer par des remèdes gazeux (voir à la fin de cet ouvrage).

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Pour Burnett, il existe trois symptômes-clefs communs aux tuberculines, chez l’enfant :

– Transpirent

– Peur des chiens

– Se défendent quand on veut les corriger !

Les remèdes du groupe Phosphore

Super polycrest du pôle Poumon, le PHOSPHORE est un important constituant des tissus (métabolisme de l’ATP = énergie) et des noyaux cellulaires (phospholipides du système nerveux, tissus osseux et sang). Les symptômes caractéristiques des remèdes du groupe de Phosphorus sont brûlants et secs (cf. le bâtonnet de phosphore qui s’enflamme spontanément à l’air, dès qu’on le sort de l’eau). Au sein de ce groupe, il faut bien différencier les symptômes réactionnels des « remèdes sentinelles » et les symptômes lésionnels des « remèdes de structure ».

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Ipeca (sang rouge) Bryonia (soif ++) Chelidonium

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Ethyl sulfur dichloratum Foie Veratrum viride (délire) Cœur Sanguinaria (papaveracée)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang … L’énergie/chaleur … Le Yin/Yang …

Rein Prunus spinosa (le Kirch)

Coeur Strophantus (la Ouabaïne)

Poumon Phosphorus (le « syndrome de Peter Pan ») Foie Chionantus / Taraxacum

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La Lymphe … Rate Iris versicolor (pancréatite) / Syzygium (diabète) …………………………………………………………………………………………………………..

Ces dernières années sont apparues d’intéressantes pathogénésies de remèdes animaux (correspondent à des symptômes de stades pultionnels).

– Serpents, problèmes pour s’élever (on leur a mis des batons dans les roues ?!)

– Araignées, étalées sur leur toile, qui sentent ce qui se passe au voisinage

– Oiseaux, nervosité et vigilance, n’a pas pris de recul face à ce monde cruel

– Autres animeaux : le rat, le saumon, le papillon …

Les premiers symptômes receuillis évoquant fortement le pôle tuberculinique, nous les citons ici :

Sanguis soricis Sang de rat Se cache, désirs sexuels, absence de propreté …

Onchorynchus tschawytscha Le saumon du pacifique (pathogénésie de J. Sherr) L’endométriose

Limenitis bredowii Papillon

Se sent comme un enfant ou un adolescent, insécurité, besoin d’amour …

Les oiseaux :

Individus remuants, lointin cousins des dinosaures, dont la caractéristique est le port de plumes – qui peuvent être de multiples couleurs – sur une ossature pneumatique car ils évoluent dans l’air (même si certains représentants de la famille ont perdu cette faculté). Pour voler, leur poids ne doit pas excéder 8 Kg. (limite mécanique de l’envol). Leur vie sociale est variée (depuis le mode solitaire jusqu’à des colonies de milliers d’individus), leur alimentation diversifiée (des fructivores jusqu’aux charognards).

Ils n’ont qu’un petit cerveau reptilien (gèrant la fuite et l’attaque – l’énergie du ressenti), mais avec des aires visuelles hypertrofiées : une vision extraordinaire !

Les premiers symptômes sont obtenus lors de la trituration des plumes ! Les thèmes décrits par les expérimentateurs tournent autour de la liberté, de la légèreté, du voyage, ce qui nous confirme le fond tuberculinique de ces remèdes. La plupart de ces pathogénésies ont été réalisées par Jonathan SHORE, depuis 1998.

  Adeps anserina Anas platyrhynchos Ara macao

La graisse d’oie (pathogénésie de Swan, en 1886)

Canard col-vert (NB. le sarcode Oscillococinum en contient) Perroquet Ara (scarlet nacaw), très coloré

Cygnus cygnus

Tensions entre l’individu et le groupe, refus de la structure, prend de la distance ; Tout semble magnifique (!Phosphorus ?)

Le Cygne (pathogénésie de J. Sherr)

Peu sociable, m’aime pas communiquer (paranoïde ?), par contre, adore les animaux. Dépression après un deuil. Besoin de nettoyer et de ranger. Mieux à l’extérieur

Columbus palumbus Pigeon (dove), famille de la colombe et de la tourterelle Symboliquement, apporte la paix après la fin du monde (des souffrances) Le monde est dur et blessant : trop gentil, souffre d’abus.

Impression d’être jugé, critiqué. Honte et chagrin (!Pulsatilla ?)

Corvus corax

Corbeau (raven), se nourrit de charognes, de mauvaise réputation Sensation d’être confus et sans pouvoir (!Zincum ?)

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Larus argentatus Mouette (sea gull)

Pelican

Serinus canaria Canari

Volent en bougeant peu leurs ailes, en formation derrière un leader Liberté de jugement, difficulté à dire qui ils sont, dans la relation avec les autres …

Parmis les oiseaux, les rapaces :

Buteo Jamaicensis Buse à queue rouge (red-tailed hawk)

Désir de liberté totale, sans obligation

Impression d’être exploité, se sent responsable de sa famille

Rève de divorce : a l’impression que son mari abuse d’elle (!Sepia ?)

Chouette Problème de nuque, de membre supérieur. Connaissance, transmission du savoir.

Falco Peregrinus Disciplinatus Faucon pelerin (pilgrim falcon), espèce ornithophage C’est l’oiseau le plus rapide en piqué (jusqu’à 300 Km/h !)

Désir de pouvoir et volonté, fierté – humiliation (!Aurum ?) Audacieux, aime la vitesse, ne supporte pas la captivité

Haliaeetus leucocephalus Aigle chauve américain (sang et plumes), pècheur solitaire Premier proving d’oiseau par J. Sherr

Indifférent, distant, impression d’être prisonnier dans un autre monde Indian Eagle Aigle Indien, proving en 1994

Cathartes aura Vautour de Turquie (presque chauve)

Famille du Héron, de la cigogne, de l’Ibis et du Flamant rose

Organisation et nettoyage (c’est un nécrophage)

Incapable de se concentrer, frustration et irritation (!Lachesis ?)

Ont également été réalisés les venins de nouvelles araignées …

Phosphorus

« Le syndrome de Peter Pan »

A noter le rôle essentiel du Phosphore dans le corps, aussi bien au point de vue structurel (squelette, dents, cellules nerveuses, nucléo-protéines), que du point de vue fonctionnel (métabolisme énergétique : ATP, métabolisme intermédiaire : absorption intestinale, transport et activations enzymatiques). Pour R. Steiner, Phosphorus est le « réceptacle de la lumière », lorsqu’il peut la transformer en énergie/chaleur, il est créateur (préside à l’assimilation de l’énergie par la cellule … comparer Silicea). Phosphorus au :

– plan physique : rôle de brûleur, avidité pour l’oxygène (analogie avec le soleil) → créateur de lumière, – plan psychique : sa sensibilité au crépuscule et à tous les champs magnétiques.

Problématique : tout est toujours possible … à condition de penser à sa guise et d’être libre dans sa tête, il peut maintenir l’apparence de la dépendance. C’est LE remède de l’irresponsabilité ! Il endosse l’habit d’un personnage apparemment sociable et « bon vivant », ayant les arguments du bon sens et les apparences de la bonne volonté… En fait, la quête à la fois égoïste et de bonne foi, d’un idéaliste impertinent et orgueilleux pour lequel l’important est « ailleurs », qui jouera le jeu, mais ne s’impliquera jamais vraiment. Il ne veut voir que le côté aimable de la vie, sinon il fuira, c’est le « lâche du Tuberculinisme ».

Causalité : « L’éponge psychique », s’imprégnant, presque par hasard, des différentes sensations qui l’envahissent et le bombardent depuis le monde extérieur :

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Key-note :

1 – « Je voudrais cesser de ressentir les autres aussi intensément » (C. Coulter) sensation de n’être que le reflet des personnalités de son entourage → continuelle

ambiguïté psychique → la confusion de sa propre identité.

2 – l’interprète des significations cachées, il aurait pour tache de les rendre

compréhensibles → la mission (car il est le seul à être conscient).

JOUE LE JEU … à condition de pouvoir :

– se nourrir de la présence des autres (= être soutenu moralement et physiquement),

– croire au Père Noël : « Les acteurs sont généreux dans leurs mensonges » (Elia Kazan).

Psyché de l’adulte : « L’ombre et la lumière »

L’ambivalence constante des bonnes intentions et de l’intérêt personnel, d’un altruisme exercé avec la plus parfaite bonne conscience, mais au service exclusif de sa démarche idéaliste. Toutefois, les « miettes » (= les bénéfices secondaires) récoltés par l’entourage, s’ils ont parfois un goût amer, sont alors à mettre au service de la bonne cause : une recherche admirable de la liberté et d’une forme de vérité … (pour le bien de l’humanité, pour se rassurer ou pour démontrer sa supériorité …?). Les « autres » le toléreront – ils ?

PHOSPHORUS tel qu’en lui-même IL SE PRESENTE Besoin de communiquer, d’échanger idées et émotions « Il EST TELLEMENT AIMABLE ! »

Il y a deux Phosphorus : le premier émet une luminescence aimable (il se retire dans son univers intellectuel ou artistique), le second est un personnage plus dynamique, aimant la vie et le champagne, débordant d’esprit : c’est le bon vivant tant que tout « baigne ». Il ressemble à ce qu’il ressent, rayonnant parfois (chaleur agréable dans tout le corps), « Tout semble lui sourire » (Hahnemann). Hyperesthésie sensorielle et sensibilité émotionnelle, don de l’observation et vibrante imagination, ajoutés au flair artistique pour chacune de ses activités.

Amour de la vie

Fait pour le bonheur, il possède un sens très développé pour l’amusement. Les revirements de la vie et ses absurdités l’amusent plus qu’ils ne l’irritent ou ne le frustrent. C’est un caractère joyeux et optimiste, pourvu qu’il ne soit pas poussé trop loin … Facilement amusé, rapide à saisir le côté humoristique des choses et prêt à rire de tout, de tous et de lui-même… Tout sucre, tout miel, il consomme énormément de sucreries et de douceurs (sans grossir d’ailleurs, il brûle tout !). Il « vit » ce qu’il ressent sur l’instant (le temps n’existe pas pour lui : le présent, c’est à la fois le passé et le futur : conscience instinctive de la continuité de l’espace et du temps). Il essaie de tirer de la vie le maximum de délices et de bonheur : il sait comment se faire plaisir, c’est « la cigale » (« la fourmi » = Arsenicum alb.). Phosphorus est un passionné, il se consume, manque rapidement de combustible ce qui explique l’avidité de ses appétits ! Il ressent une sensation de brùlure ardente, comme s’il était en combustion (boit beaucoup d’eau froide).

UNE EXALTATION DE CONFRATERNITE ET DE TENDRESSE (Narcicisme de séduction):

« Je vous aime, donc aimez-moi, pour que je continue à vous aimer… », mais à la différence de Lycopodium (= le troc) Phosphorus donne d’abord pour recevoir ensuite. Dans l’état amoureux, il nourrit beaucoup d’illusions (comme pour le reste). C’est toujours la « première fois » (au contraire de Pulsatilla, pour qui : « It’s never so good as the first time ! ») ; passion sauvage, violente excitation sexuelle, manies érotiques parfois. Apparemment grégaire : il sent instinctivement comment établir le rapport avec l’interlocuteur. Il sera toujours prêt à accourir pour secourir les autres (annulant si besoin d’importants rendez-vous). C’est l’interlocuteur idéal : à l’écoute des problèmes des autres, à la parole secourable, plein de sollicitude. Il aime à parler de ses douzaines d’amis intimes. Ce qu’il appelle « ses amis » est très large. Il s’amuse de leurs faiblesses et de leurs travers, plus qu’il ne les juge. Il manifeste des marques de sympathie à l’égard de tout le monde (« Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » : il le voudrait tellement !), même dans ses ordres. Et il sait communiquer sa conception de la perfection. Pour encourager les autres, il sait instinctivement trouver les mots et les gestes justes ; il désire voir les meilleurs aspects des gens et les positiver. Il « embrasse tout le monde » (Kent) et mieux encore, adore être touché, massé (Hahnemann).

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Lorsqu’il ne peut pas dormir pour cause d’énervement ou d’excitation, il n’y a rien de mieux pour le calmer qu’un massage du dos : « A good back rub » (C. Coulter).

L’éternel enfant

L’enfant Phosphorus se plante devant le miroir et observe ses propres grimaces pour juger de l’effet produit… Il n’est pas rancunier ; « Il digère la mauvaise humeur des autres et la ressort en manières aimables » (C. Coulter). Il ne veut pas altérer la bonne image qu’il veut avoir de lui-même et de son entourage et il a besoin de la bonne humeur générale ! Psychologiquement astucieux, espiègle, il sait gagner l’oubli et le pardon en manifestant son affection et en ce qui concerne la discipline, il est IRREPRESSIBLE, disent les auteurs anglo-saxons = « incoinçable ». Joyeuse disposition pour TRANSFORMER LE TRAVAIL EN JEU : il essaie d’apprendre ses leçons de façon à les rendre vivantes. Il faut le rappeler à l’ordre pour qu’il cesse de dessiner sur ses cahiers de mathématiques ou pour qu’il apprenne la leçon d’histoire plutôt que de la vivre…. Ainsi l’enfant sait exactement ce qu’il veut faire plus tard, mais change d’idées suivant ses lectures ou ses passions. Il veut être le meilleur en tout, mais sans vraiment travailler et souvent il y parvient : mémoire rapide (Hering), il absorbe les leçons facilement et peut être un bon étudiant sans trop se fatiguer.

La poudre aux yeux

Phosphorus se tire toujours très bien des mauvais pas, ne se mettant jamais dans la peau d’un coupable (à la différence de Natrum muriaticum qui a l’air coupable, même quand il/elle ne l’est pas !). Il a une culture très éclectique : il est souvent très fort pour exprimer comme venant de lui-même les pensées des autres, après les avoir digérées, il les exprime alors d’une façon très attractive et semble les rendre plus intelligentes et compréhensibles qu’elles ne l’étaient à priori. Il compense sa négligence des éléments de base par un esprit agile et curieux et la faculté de se mettre sur « la bonne longueur d’onde ». Il comble ses lacunes et son inexpérience par une entière confiance en l’autre (ce qui le sauve, c’est qu’il saura délèguer, contrairement à Arsenicum album).

Pitoyable dans ses faiblesses : aimez-moi !

Il demande de l’amour comme d’autres demandent de l’eau dans le désert (mais, à la différence de Pulsatilla, pas à n’importe quel prix !). Désir de vivre hors des stress et des contraintes (l’eau matricielle était un bon isolant). Pour apprécier la problématique fusionnelle amoureuse de Phosphorus, lire : « De la supériorité des femmes » de A. Lacroix (Flammarion, 2008), ex. (p. 85) : « Parler d’amour non fusionnel, c’est comme parler de haine affectueuse ».

Immaturité : une force et une faiblesse

C’est toujours quelque part le regard émerveillé de l’enfant (il garde très longtemps le regard jeune et pétillant), mais sa vulnérabilité en est la contrepartie : il n’est pas armé pour affronter le stress. Ses sentiments sont forts et vrais dans leur intention première, c’est-à-dire qu’il ressent réellement ce qu’il professe, mais il manque de résolution pour soutenir ses sentiments sous la contrainte du stress : Phosphorus est peu résistant intellectuellement et physiquement et il le sait.

Inaptitude au malheur

« Il s’épanouit à la chaleur des circonstances favorables et s’étiole dans la froideur et la noirceur de l’adversité » (Whitmont). Le froid hostile, le malheur, le laisse désarmé et « pareil à un résonateur dont la période se dérègle, il essayera de rechercher un équilibre sensoriel » (Rouy). Phosphorus, intellectuel fatigué, est incapable de se fixer matériellement (comme Tuberculinum, son aggravation) et sombre dans un monde émotionnel. N’existant que dans la chaleur propice à l’épanouissement de ses dons, ne pouvant être heureux si les autres ne le sont pas, il doit maintenir l’harmonie. Mais il est sensible à la critique et il craint le rejet : il fera donc le dos rond pour préserver une atmosphère chaleureuse (comme Pulsatilla)! Les sentiments désagréables, l’excitation et les stimulations (même les émotions agréables) l’affectent physiquement : car il s’identifie complètement aux autres. Pour lui, tout est pareillement excitant, car il n’a pas de références auxquelles ces impressions puissent être comparées… Le monde, tel qu’il se présente, peut être terrifiant pour Phosphorus : pour ne pas en être agressé, il ne voit que ce qu’il veut bien voir = il a une vision déformée de la réalité ; tantôt il se réfugie dans son rêve, tantôt il demande aux autres de l’assister. En réaction, impulsion suicidaire ou violence, colère furieuse… Aggravation au crépuscule (il va s’éteindre aussi) : Phosphorus cherche à se raccrocher à du tangible pour se rassurer (il pourra ainsi épouser

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mademoiselle Calcarea carbonica !)… Il a besoin d’être aidé, raccroché au réel (un réel amorti par le bon sens terrien de son épouse par exemple ?). Il désire s’entourer de présences « bonnes » pour contrecarrer sa sensation d’être sous de « mauvaises » influences.

SOS assistance : il a besoin de gens autour de lui pour se sentir complet, bien et heureux. Hautement impressionnable, il craint de perdre dans la solitude la conscience de son identité, le contact avec son « moi »… « Grande anxiété et crainte d’être seul » (Hahnemann), avec « Tremblement et sentiment d’être abandonné » (Kent). Pour Phosphorus l’indifférence des autres, c’est son épuisement. Les autres seront les révélateurs de sa propre existence : il vit de se regarder exister dans l’œil de l’autre, et les autres sont là pour lui renvoyer une image de lui-même la plus parfaite possible (narcissisme ++). Pour Phosphorus, la vie c’est de la lumière, donc il doit être lumière dans le regard de l’autre, s’il veut exister.

Phosphorus qui a trop d’antennes ……

Impressionnabilité : possibilités télépathiques, prémonitions, sensation de « déjà vu » (Tuberculinum). Il adore et redoute de se sentir sous l’emprise de perceptions extrasensorielles. Il perçoit des présences que les autres n’appréhendent pas. (médium ?).. Il a un pied sur terre, et la tête dans un monde non perçu par les gens en général …. Phosphorus est magnétisable, l’entourage se recharge de son influx nerveux sur Phosphorus. C’est l’utilisation du pouvoir des pointes, c’est l’analogie du paratonnerre.

Il a la dent dure (pour les autres !) quand il est en forme : « Je suis génial ! »

Forme d’égocentrisme étonnante, qu’il aura beaucoup de mal à reconnaître. Il dit et croit tout faire pour rendre les autres heureux et c’est parfois la vérité, mais, comme Pulsatilla, il attend les bénéfices secondaires (Pulsatilla recherche la démonstration de l’amour, en fait se contentera de ses manifestations et donc de l’apparence de l’amour). Phosphorus recherche l’admiration (son reflet) dans les yeux de l’autre. Amour de lui-même : il se fascine littéralement. Phosphorus est un charmeur et un séducteur (Platine). Il a le cœur large : « Je suis si attirant, affectionné et généreux, que c’est une honte de me limiter à une seule personne, je peux me donner à plusieurs » (forme de nymphomanie/Don Juanisme).

Vanité pour son aspect extérieur : surtout ne pas passer inaperçu. Il choisira des tenues excentriques, car il ne supporte pas de ne pas être remarqué (donc j’existe…!). Amour des miroirs, garde soigneusement des photos de lui-même aux différentes étapes de sa vie. Il aime se sentir le centre du monde, générateur de chaleur, il adore briller en société, il a besoin d’un public pour donner le meilleur de lui-même. Son espièglerie lui permettra de débusquer les faux semblants avec un sourire impertinent. Il ne domine pas par l’agressivité, mais il s’arrange pour toujours subtilement attirer l’attention sur lui-même (Lachesis). Il adore par dessus tout éblouir son auditoire et sera littéralement porté au delà de sa fatigue par l’enthousiasme qu’il pourra susciter. Il aime qui l’aime (problème des acteurs avec le public). Son plaisir à s’écouter parler est contagieux ; il a le don de la suggestion et de la persuasion, ainsi l’auditoire est sous le charme : il plane et les fait planer ! Très médiatique, c’est un acteur né ; goût pour le théâtral et la mise en scène (contrairement à Lycopodium = goût pour le décorum). Il soigne son entrée. « Sa spontanéité, proche de l’innocence et ses manières captivantes lui permettent de parler et d’agir d’une manière qui chez d’autres passerait pour prétention et mauvais goût… Dans la fiction où la confusion entre le rêve et la réalité est sublimée au plus haut point, l’imagination de Phosphorus est au service de la vérité artistique » (C. Coulter).

Le donneur de leçon

Très bon vulgarisateur des idées, c’est un excellent professeur. Avec parfois une tendance machiavélique à gentiment prendre les autres pour des imbéciles, il considère de son devoir de leur faire la leçon (leur « ouvrir les yeux » dit-il !). C’est finalement un pouvoir sur les autres (comme preuve de son existence) et cela le conduit parfois à un comportement pervers de manipulation. Dans la décompensation : hystérie et exhibitionnisme. Auto-dramatisation. C’est une forme de chantage, surtout chez l’enfant.

L’obsession de la liberté

« Je veux être libre de faire ce que je veux, quand je veux … ». « Liberté d’esprit » (Hahnemann). Personne n’a réellement prise sur lui : seul l’inconfort du malheur l’affecte égoïstement : rien ne le lie jamais vraiment…. Peut à l’occasion être un beau rebelle (cf. Che Gevara) volontaire, têtu et impulsif, il « fonce dans ses passions quand on s’y oppose » (Hering) et fait preuve alors d’une volonté de fer ! C’est un libre-penseur pour lequel ce qui est écrit ou communément admis n’est pas obligatoirement vrai (différent de

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Lycopodium): « On ne m’empêchera pas de penser à ma guise : je suis libre ! ». Il s’ingéniera au contraire à démonter que c’est une vérité relative, il y exercera son intelligence et se prouvera une fois de plus qu’il est plus brillant que les autres. « La haine du pêre » dit Sholten.

Le refus des leçons de l’expérience

Naïf et confiant, il ne tire pas les leçons de l’expérience et renouvelle souvent les mêmes erreurs à l’égard des gens et des situations (ne mémorise pas = problème Rate-pancréas, pour la MTC), il est peu soucieux des avertissements, considérés comme autant d’entraves à sa liberté. Refus des responsabilités et des obligations : parfois capricieux, il est incapable de supporter le poids des difficultés et de gérer les responsabilités. Phosphorus veut être populaire sans assumer les obligations qui pourraient en découler (contrairement à Lycopodium). La prise du remède aidera en particulier la femme Phosphorus qui considère l’éducation des enfants et l’entretien du foyer comme un frein à sa liberté personnelle : renaclement à sentir des chaînes (tout peut être considéré comme tel) qui entravent sa jouissance de la vie. La vie doit ressembler à une coupe de champagne ! Elle aime se sentir libre comme les bulles ! Phosphorus a une énorme capacité de travail, mais à ses heures. S’il passe outre à son incapacité de gérer obligations et responsabilités, il court à l’échec ! « Pour avoir voulu danser sans payer le violoneux, ils échoueront dans leur job » (C. Coulter).

Le difficile choix des priorités

Ce qui lui plaît, c’est de mettre au point des projets (et il a tellement de projets !), il se plaindra toujours de n’avoir pas assez de temps pour les développer. Souvent ses initiatives ne mènent à rien. « Little staying power ! » (Whitmont). En fait, il a toujours le temps de faire ce qui lui plaît vraiment, c’est tout simplement une question de priorité ; il promet toujours plus qu’il ne tient : il ne refuse jamais, mais il ne conclut pas (gestion du provisoire) : « Les actions contredisent les intentions » (Bœnninghausen)… Il change d’objectif suivant l’inspiration du moment ou l’évolution des évènements ; il navigue au gré des vents et des vagues (inconstance qu’il valorise en se disant doté de faculté d’adaptation !).

Manque de rigueur mentale et de systématisation (problème du tuberculinisme en général), bien que plein de résolutions pour concrétiser ses idées fertiles. Mais à la différence de Silicea, qui voit la marche mais pas le haut de l’escalier, Phosphorus voit le haut de l’escalier mais ne sait pas gravir les marches une à une : il veut sauter au sommet tout de suite et risque la chute…. (Medorrhinum, quant à lui, dans sa précipitation, saute sur la 2ème marche avant la 1ère !).

Absence de modération : Il surestime ses propres capacités (cause d’échecs), il s’éparpille dans son désir de plaire, il est incapable de mettre de l’ordre dans sa propre vie. Certains savent s’accorder des moments de pause, mais souvent il va au bout de sa résistance physique et intellectuelle. Il brûle la chandelle par tous les bouts pour se sentir psychologiquement au mieux de ses possibilités de création (« up for performances »). Très vite, il paie un prix très élevé pour sa vie trop irrégulière (ex.: Mozart).

Tout est disproportionné, les hauts comme les bas … !

« Ayant voulu reprendre pied trop tard sur le plan physique, il tombe dans une indifférence apathique » (Hering). Le corps fatigable ne suit plus. Il est anxieux, a des palpitations, il s’aigrit (Sepia), interprète tout à tord (Natrum muriaticum) et pleurniche (Pulsatilla). C’est l’alternance de l’emballement et de la dépression, de l’enthousiasme et de l’épuisement, de l’excitation et de l’impuissance après excès sexuel (Agnus castus). Remède du mal de vivre et de l’ennui de l’adolescent, de l’énergie mal utilisée. Accablé par le malheur et la solitude, rien ne le rattache plus à la vie pour laquelle il ressent alors un profond dégoût. Il est voisin de Platine dans son orgueil et s’indigne de la médiocrité (Platina, Colocynthis). « Se raccrochant à un entourage inerte, il se met à classer, à équilibrer ce qui l’environne (comme Graphites qui aligne ce qui l’encadre) ; s’en prenant à son entourage vivant, il ne cesse de redresser leurs tords … Après avoir voulu un plafond très haut, il recherche dans sa dépression l’arbre isolé qui le protège » (Rouy).

PHOSPHORUS tel qu’en lui même IL SE CACHE

Son moteur : l’orgueil et la fierté

Il a le regard à l’expression lointaine où brille la lueur céleste de celui à qui la vérité universelle vient d’être révèlée…

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1 – « Je veux croire au Père Noël » (et je me donne du mal pour cela) pour générer le bonheur – chaleur – dont j’ai besoin pour vivre (il adore les films de science fiction),

2 – mais j’ai le « regard laser » et fatigable, je suis malgré tout hyper-conscient et lucide (en MTC, on dit que : « le Poumon reçoit les souffles de Shen »),

3 – pourtant, lorsque le noirceur m’entoure (soucis, fatigue, contraintes …), mon hyperconscience ne m’aide pas et je sombre : je suis un hypersensible et ma flamme (qui me permet d’être créateur et d’utiliser mes dons) s’éteint.

Le planeur

Il est à la fois présent et absent (il est double). Faculté de s’évader même au milieu de la foule ! La seule façon de communiquer vraiment avec lui, c’est par les sensations : il ne retiendra que ce qu’il ressentira profondément.

Le fabulateur

Phosphorus, c’est le reflet dans l’eau du lac : on croit en voir le fond, mais ce reflet n’est pas l’image de la réalité. Son innocence est illusoire (il donne le change à lui-même et aux autres. Il fait semblant avec la meilleure foi du monde : il raconte des histoires et se raconte des histoires). La preuve, c’est qu’il a toujours plusieurs versions d’un même fait : il adapte. Il confond ce qu’il devait faire avec ce qu’il a réellement fait. Ce qu’il nous présente est un faux tableau, pâle reflet de ce qu’il est vraiment : le problème c’est qu’il se demande souvent lui-même de quoi est fait l’original. Phosphorus n’a pas de matérialité ; seules ses éventuelles créations, témoignages de sa quête personnelle attesteront qu’il fût de passage. C’est pourquoi ce qu’il dit, ses mensonges, son inconséquence, son mépris de l’argent (le sien et celui des autres) sont sans importance pour lui. L’IMPORTANT EST « AILLEURS ». En fait : je veux y croire… pour être heureux … et chaleureux … donc « vivre », c’est à dire créer. « J’ai reçu un don empoisonné du ciel : je vois au-delà des choses et j’en suis déstabilisé » (il/elle a souvent un QI élevé !). Ma mission sera d’exploiter ce don pour DEMASQUER la face cachée des choses, l’HYPOCRISIE DES FAUSSES JUSTIFICATIONS ; il n’y a que cela d’important et ce but à lui seul doit faire pardonner toutes mes imperfections. Ceci est le message de Phosphorus : il cherche à justifier (auprès des autres et de lui même) son passage sur terre, par la recherche de l’idéal à atteindre. Mauvaise foi et volonté d’y croire, générosité et égoïsme, immaturité et hyperconscience, sa force et sa faiblesse : c’est le remède de la dualité, de l’ombre et de la lumière.

POURTANT, S’IL ETAIT VRAIMENT HONNETE ……… LA RUPTURE !

Lorsque le courant ne passe plus avec son entourage, ou bien il devient indifférent (son amour est épuisé parce qu’il n’a pas reçu de réponse), ou bien il charge les autres : car il leur demande de le prendre comme il est : « Je suis ainsi, je ne peux pas changer ». Il veut être aimé avec ses défauts (= il estime que c’est le prix à payer pour avoir le privilège de « bénéficier » de la grâce de sa présence !). Tant que l’entourage est sous le charme, le laisse agir, c’est parfait. Mais s’ils refusent de se prêter au jeu, alors Phosphorus devient querelleur, capricieux, exigeant beaucoup et remerciant peu. Il joue du sentiment de culpabilité, de la faiblesse et des sentiments des autres à son égard pour poursuivre son but sans en avoir l’air…. Sans pitié, il tournera alors la page, sans un regard pour celui (celle) qu’il laisse derrière…! Pour Phosphorus, c’est « loin des yeux, loin du cœur » ! En décompensation, il laisse libre cours à son instinct destructeur. Les crises de Phosphorus surviennent quand il est frustré d’aide, d’amour (demande d’assistance du Tuberculinique, contrairement à celles de Natrum muriaticum quand il se sent dévalorisé = importance du jugement pour la Sycose).

Cybernétique : en MTC, Phosphorus est un « feu » révélé par un « vide d’eau »

Phosphorus, c’est : « Pourquoi pas ? » (en 1ère intention, il est confiant), puis « A quoi bon ?! » (il renonce, car il saisit la relativité de la démarche). Contrairement à Aurum, pour lequel c’est : « A quoi bon ? » (car hyper- conscient), puis « Pourquoi pas…! » car on peut tenter de relever le défi ! (Aurum est un guerrier tourné vers l’action).

Sens de l’esthétique, mais d’une façon différente de Platina : pour Platina, ordinaire signifie vulgaire, pas dans la note (harmonie), pour Phosphorus, ordinaire signifie commun, qui ne se remarque pas (banalité).

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Peur de vieillir comme Lachesis, et Arsenicum album, mais pour des raisons différentes : Phosphorus craint la perte de sa belle allure séduisante, Lachesis a le regret des occasions perdues, pour Arsenicum album, vieillesse = maladie, peur de la mort.

Trouble de la diffusion des informations, de la capacité à communiquer : Sulfur, c’est par égoïsme, équilibre (instable) des pulsions, Phosphorus, c’est par trouble de la gestion des sensations (perceptions).

Soma :

Déséquilibre permanent entre le Système nerveux végétatif (les rythmes) et le SNC (la vie de relation) → somatisations multiples. Son hypersensibilité émotionnelle trouve un parallèle au plan physique = excessivement sensible à son entourage : certaines odeurs, les lumières puissantes, aux bruits, aux changements atmosphériques : « Véritable baromètre humain » (Bœnninghausen). Peur extrême de l’orage (ressent les décharges électriques comme le paratonnerre), mal avant et pendant (Natrum carb.).

Aspect général =

L’esprit peut-être en suractivité, ou au contraire extrêmement déprimé avec perte de mémoire, apathie et indifférence. « Intérieurement le malade est dans un tourbillon » (Kent). Ne peut rester en place (attention aux confusions avec d’autres remèdes !). Excitable, puis fatigué, abattu (cas très prononcés d’hypocondrie, de vertiges, de maux de tête…) → insomnie, somnambulisme ++.

Symptômes particuliers =

Démangeaisons des conduits auditifs (comme Lachesis !). Boulimie nocturne : ne peut se coucher avec la faim (Lycopodium, Ignatia) + diarrhée matinale (Aloe, Sulfur). Son désir de piquant (qui tonifie le pôle- poumon), c’est le mot de passe du Tuberculinique dont il représente la charpente.

Dans l’aggravation, on observe les trois effets principaux du manque de lumière, car celle-ci a pour effet :

1/ anti – infectieux général :

Inflammations (MALT→ SRE), fièvres « avec faim canine », infections, ptysie, septicémie (→les venins). Il « brûle » : céphalées, brûlure à la peau, dans l’estomac (gastrite hyperalgique), la poitrine (« le feu fond le métal » dit la MTC) … Remède des tumeurs embryonnaires ++ (le feu ultime).

2/ restructurant des tissus lésés :

Les phospholipides sont atteints : dégénérescence graisseuse du foie, pseudo-hypertrophie musculaire, troubles de la balance phospho-calcique… Baisse de la résistance physique, alternance de boulimie/anorexie (Vanadium), diabète maigre (= émaciation, faim intense, soif …). L’atteinte nécrotique cellulaire doit faire penser à Phosphorus (hépatite, pancréatite, la congestion pulmonaire avec hépatisation du parenchyme, etc…).

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Remède hémorragipare : le débordement des sentiments et des émotions semble corrélé à une tendance aux hémorragies : épistaxis, méléna, méno-métrorragies, hématurie, hémoptisie, hémorroïdes saignantes, fibromes utérins, ulcères gastro-intestinaux, anémie, chlorose, hémophilie…. « Règles précoces, profuses, longues, douloureuses » (Allen). En MTC : problème poumon (gère le Qi + règle les rythmes) –> manifestations foie (gère le sang) + plénitude rate (hémostase déficiente).

3/ diffusion de l’information :

Remède ortho-sympathique et sécrétoire, avec une phase d’hyper activité brève puis adynamie. Hypersensibilité de l’odorat (Colchicum). Phosphorus a une surdité particulière : l’ouïe est dure, il présente une incapacité à percevoir les modulations de la voix humaine, mais avec résonance des sons (presbyaccousie). Les vertiges sont fréquents (en se levant du lit, en étant debout), avec mal de tête, on dit chez le vieillard par « atteinte neuro-motrice », chez les autres, on parlera de « congestion ». L’atrophie d’un nerf, l’altération d’une conduction nerveuse, quelle qu’elle soit, doit faire penser à Phosphorus, surtout l’atrophie du nerf optique. Sur le plan hormonal : dysthyroidie d’abord hyper puis hypo, avec hypo- surrénalisme parfois.

Une indication majeure : les toxicomanies

En effet, l’alcool, l’éther, le chlorophorme et l’héroïne induisent des états « pseudo-phosphoriques », avec troubles des perceptions, de la pensée cohérente et excitation du système nerveux sympathique.

1er phase = euphorie, confort, vivacité (par inhibition des fonctions freinatrices),

2ème phase = loquacité, violence, hébétude et coma (par dépression des fonctions stimulantes) -> Phosphoricum acid.

NB. L’homme tend toujours à aller « vers le feu », pour se faire il utilisera l’amour, l’alcool ou les halluci- nogènes, quitte à y sacrifier son physique et y perdre son instinct de conservation !

  Aggravé par :

………………………..

couché sur le dos, le côté gauche ou le côté douloureux les moindres causes : émotions, toucher, en parlant,

en se levant, les odeurs, la lumière …

les changement de temps soudain

le froid – le vent froid

Amélioré par : ………………………… en mangeant

le sommeil

le froid – l’eau froide

– le froid sur la face

– les aliments froids

le magnétisme (en étant magnétisé) la position assise. ………………………….

Antidoté par :

Calc. carb., Coffea, Mez., Nux. vom., Sepia, Terebenthina

– les mains dans l’eau

– l’air froid

mais aussi les aliments chauds, le sel. la puberté, les excès sexuels

le matin et le soir

l’effort mental.

Bryonia alba Ph

« Le coléreux sec »

La Bryone (cucurbitacée) est un cousin du Melon et de la Coloquinte. Son histoire pré-hahnemannienne est surtout en rapport avec sa toxicité, qui lui a valu des surnoms terrifiants, comme « Navet du diable », que les anglais appellent « Mandrake ». Vers 1850, il fut sérieusement envisagé de développer l’usage alimentaire de ses tubercules amylacés qui « pourraient remplacer la pomme de terre, après avoir extrait son principe toxique à l’alcool » (Furnari).

Key-note : Désir pour des choses qu’on ne peut avoir et qu’on ne veut plus quand elles sont offertes (Chamomilla, China, Dulcamara …)

Psyché de l’adulte : Tout ce qui met en mouvement l’esprit du malade l’aggrave.

Recherche la solitude afin d’avoir la paix, d’être tranquille, presque toujours aggravé par les visiteurs. Anxieux, l’esprit confus, peureux, il est amélioré en ayant frais. Très grande irritabilité, aggravation s’il est

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agacé (par la contradiction) et par le mouvement. Colères violentes et parle sans cesse de ses affaires, de ses préoccupations, de son travail (Hyosciamus).

Psyché de l’enfant : Grogne continuellement dès qu’il est malade. Céphalées ou vertiges au moindre mouvement.

Soma : Stagnation + sécheresse (poumon) → chaleur (inflammation)

« Bryonia craint la chaleur sous toutes ses formes » (D. Demarque)

La MTC nous permet de mieux comprendre les différentes modalités de ce grand remède :

. aggravation par le mouvement = excès de Yang, colères = Yang du foie

. amélioration par la pression locale = stagnation (par vide d’énergie)

. soif de liquides froids = chaleur au foyer moyen (rate – pancréas + estomac)

. constipation de selles dures et sèches = vide d’eau (poumon = source supérieure de l’eau) . pleurésie, méningite et hydarthrose = stagnation –> chaleur.

1/ Les séreuses articulaires ou pulmonaires :

Remède de RAA, d’arthrite inflammatoire, de cervicalgies (torticolis), d’arthrose…, il est amélioré par la pression forte et soutenue (ce n’est pas le seul, mais caractéristique). Cette pression permet alors le mouvement ! Dans la pleurésie, sa température élevée est intermittente, sa toux est sèche (Drosera), il est immobile, couché sur le coté douloureux (contrairement à Belladonna). Des douleurs en un point fixe (comme Kalium bichromicum !). Tout mouvement l’aggrave, même celui des yeux !

2/ Les organes liquidiens :

« Bryonia aime particulièrement le sein » (Farrinhton) : chez le petit garçon, la mammite de la pré- adolescence (1 dose en 30 ch suffit), l’abcès du sein, après accouchement (à son début, 1 dose en 30 ch). C’est aussi un remède qui aide à faire venir les règles (sur problème de sécheresse).

Pour l’œil dans le glaucome (Aurum, Phosphorus ou Stannum).

3/ Les troubles digestifs :

Bouche sèche (soif intense ++), sensation de poids sur l’estomac, constipation avec météorisme abdominal douloureux. C’est aussi un remède d’atteinte hépatique (surtout le lobe droit) jusqu’à l’ascite, avec constipation de selles dures et sèches.

NB. Remède toxique : évitez les dilutions basses … même si certains auteurs les préconisent ! Cybernétique : bon draineur de Phosphorus Bryonia = rhumatismal (plèvre) et digestif

Chelidonium = digestif et rhumatismal

NB. Les 4 remèdes de la tendance permanente à critiquer = Bryonia / Causticum / Lycopodium / Sepia

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………..

     le plus petit mouvement :

– se lever, s’incliner

– tousser

– la respiration ample – l’exercice physique

le toucher

la chaleur sèche (les boissons chaudes) les repas (les légumes et les acides)

les humiliations

les suppressions d’éruptions

à 21 heures

la pression et la chaleur

sur les zones douloureuses

le grand air frais, les jours nuageux

la tranquillité ………………………………………… Antidoté par :

Aconit, Alumina, Camphora, Chamomilla, Chelidonium, Clematis, Coffea, Ignatia, Muriatic. ac., Nux v., Puls., Rhus, Senega ………………………………………… Latéralité droite

Attention : il est pire par le froid général, mais amélioré par le froid local !

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Chelidonium

Ph

« Refuse d’y voir clair »

La grande Chélidoine (papavéracée) possède un suc jaune comme la bile, qui appliqué localement fait disparaitre les verrues.

Causalité : Parents trop exigeants (oppression familiale), besoin d’affection. Key-note : Somnolence au réveil et après les repas.

Psyché de l’adulte : Il est passionné (Phosphorus), mais querelleur avec des crises de colères violentes.

Alternance entre une admirable tranquillité d’esprit pendant quelques jours avec euphorie et bonheur (Phosphorus), et jours de mauvaise humeur, où il est apathique et irritable, sans qu’on sache pourquoi.

Soma : 1 – la colite hépato-biliaire avec douleur à la pointe inférieure de l’omoplate droite

La langue est jaune sale, nausées, hépatomégalie (surtout droite), alternance de diarrhée et constipation.

Migraine occipito-frontale droite, névralgie faciale avec larmoiement. 2 – le rhumatisme aux indols

PSH droite, lombo-sciatalgie… Douleurs avec constriction « comme par une ficelle » (Causticum). Arthrite des osselets (bon remède, parallèlement à Chenopodium).

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………….

– le mouvement, la toux, le toucher

– les changements de temps

– 4 heures du matin et de l’après-midi ………………………………………………………………………………………….. Latéralité droite Antidoté par : Aconit, Cham., Coffea

Ipeca

Ph

« Le va et vient du poumon au tube digestif »

Ipecacuanha = Radix braziensis (Rubiacée), expectorant allopathique.

Psyché : Dédaigneux, boudeur, agacé, grognon, impatient.

Veut quantité de choses sans savoir exactement lesquelles (Rheum).

Soma : Remède hémorragique et d’excitation du pneumogastrique :

Nausées réflexes accompagnant tous les symptômes, mais avec langue propre.

→ Hémorragies de sang rouge vif, pulmonaires, digestives (diarrhée sanguinolente, avec ténesme rectal), utérines… patient à la face très pâle, des cernes blanc-bleuâtres aux yeux et autour de la bouche.

– les aliments chauds, en mangeant – le lait, les bains chauds

– la pression locale, penché en arrière

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→ Toux spasmodique et vomissements, mais il accumule des mucosités qu’il n’expectore pas (différent de Antimonium tartar.), bronchiolite chez l’enfant (râles à l’auscultation) où on trouve toujours un contexte asthmatique ou digestif (il a la spasmodicité de Hydrocyanicum acidum).

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………

  – la chaleur (les chauds et froids), l’humidité – les excès de table : – glaces

– porc et veau

– aliments riches

– les traitements à la quinine ………………………………………….. Périodicité annuelle

Vanadium Ph

– le grand air

– le mouvement …………………………………. Antidoté par :

Arnica, Arsenic., China, Nux, Tabacum

Le Vanadium est un métal gris argenté assez répandu, malléable, n°23 (5ème colonne) de la table de Mendeleïev, proche du Titane et du Chrome :

Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn… Zr No Mo Tc Ru…

Il donne avec le Phosphore un sel qui sert au dosage colorimétrique des phospholipides.

Vanadium muriaticum 8 DH est un sel proposé parfois par le module thérapeutique des PRS, mais rarement choisi, car on en connaît mal la pathogénésie. Ce remède fut d’abord expérimenté à doses pondérales chez l’animal par JOUSSET et l’administration de ce sel a rapidement produit une respiration de Cheynes-Stockes, symptôme terminal (d’origine bulbaire) des urémies, du diabète acido-cétosique et de quelques autres affections gravissimes.

Dans l’industrie, l’exposition aux sels et acides de Vanadium provoque de l’irritation des muqueuses du tractus respiratoire et digestif, ainsi que du parenchyme rénal. On observe aussi des céphalées, des tremblements et des troubles psychiques. En Argentine, une expérience a montré que l’ajout de petites quantités de Vanadium dans l’alimentation des porcs augmentait considérablement leur appétit et permettait un gain de poids plus rapide.

En médecine humaine, on suspecte le rôle oligo-élémentaire du Vanadium, celui-ci est en effet retrouvé dans le Foie et le cerveau, mais aussi dans de nombreux aliments (oeufs, lait, poissons). Il interviendrait pour retarder la formation l’artériosclérose et empêcherait la formation des caries dentaires (Synoptic 2, F. VERMEULEN, 1996).

On trouve dans la matière médicale de P. KOLLITSCH les indications suivantes: «Remède de dégénérescence surtout au niveau du foie et des artères, avec irritation rénale et troubles nerveux, le plus souvent chez un tuberculeux ».

Ce remède fut expérimenté en dilution sur deux cent personnes souffrant de neurasthénie, de tuberculose, de rhumatismes, de diabète et d’artériosclérose. Sur presque tous, il fut constaté une augmentation de l’appétit, des forces et une reprise de poids. L’élimination de l’urée fut augmentée, la glycémie mieux régulée chez les diabétiques.

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C’est un remède qui a un certain nombre de symptômes remarquables :

* Mental : « Très exigeant avec lui-même, croit que seul le travail mène à la réussite. Surexcité par la réussite, déprimé par l’échec. Se sent coupable de ne pas avoir réalisé ce que voulait pour lui ses parents, eux-même plein de réussite » (Phosphorus!Aurum).

* Général : Vertiges, HTA et sensation d’hypertrophie du cœur …« une impression anxieuse dans tout le thorax, comme si le sang n’avait pas assez de place pour circuler dans l’aorte ».

Anorexie – Boulimie (cf. SCHOLTEN), désir de sucreries.

Remède des dégénérescences, il est indiqué dans les rétinites et la cécité, les tremblements et vertiges, dans le ramollissement cérébral, dont la dyspnée de Cheynes-Stockes est le symptôme annonciateur de la fin.

Remèdes du groupe de l’Arsenic

L’ARSENIC ne se trouve qu’en petite quantité dans l’organisme, particulièrement dans les tissus ectodermiques … L’anhydride arsénieux est un composé de la plaque motrice qui rend toute décontraction et détente impossibles. C’est un groupe de remèdes d’états congestifs ou inflam-matoires périodiques, jusqu’à l’ulcération et à la paralysie.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Rein Colon Poumon

Camphora (collapsus)

China (perte de liquides vitaux) Baptisia (syndrome infectieux grave)

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

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Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Apocynum / Squilla

Foie Veratrum album (fabulation et agressivité) Cœur Radium bromatum

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Bismuthum (gastrite / l’angine / névrite) Coeur Arsenicum iodatum/ Digitalis

Poumon Antimonium tartaricum (asthme)

Foie Arsenicum album

Rate Antimonium crudum / Colchicum (goutte)

A noter dans ce groupe un remède peu utilisé en homéopathie : Antipirine. La phénylbutazone, utilisée largement par nos confrères allopathes et leurs patients (auto-médication ++) a une pathogénésie de fièvre avec hallucinations et de démangeaisons intenses (avec ou sans lésions cutanées).

Arsenicum album « Everything under control »

L’Arsenic est un « semi-métal » qui passe de l’état solide à l’état gazeux (évite l’état liquide) en une vapeur d’odeur soufrée. Quand il se lie à d’autres métaux, il détruit leur liquidité interne (plasticité, souplesse) : il les rend durs, cassants. En homéopathie, on utilise Arsenicum album, l’acide arsénieux.

Causalité : Corps simple qui se combine simultanément au soufre et au fer, Arsenicum album est l’anhydride arsénieux, le plus important et le plus toxique des composés de l’arsenic. Poison qui rend toutes décontraction et détente impossibles.

Problématique : Les expériences trop importantes d’inadaptation aux besoins de bébé vont être à l’origine d’un noyau de méfiance dans le rapport au monde et à soi-même. C’est la clé de compréhension d’Arsenicum album. N’ayant pu constituer ce noyau primitif de confiance en soi et d’espoir dans la vie qui

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crée le ptoentiel de créativité d’un monde satisfaisant, Arsenicum vit un état de tension, une méfiance permanents, « Ce qui mérite d’être fait, doit l’être sérieusement et dans le souci du moindre détail » La sensation d’être empoisonné qui est constante, le fait vivre dans une insécurité totale avec peur de « ce qui n’était pas prévu …! ». Pour calmer cette anxiété, il cherchera dans la précipitation à palier à l’impondérable, en maîtrisant l’événement : il sera précipité dans le souci du détail et dans l’hyper concentration de « l’épluchage ».

Key note : L’insomnie, pour vouloir trop « ordonner, régler, ranger, prévoir… »

Psyché de l’adulte : 1 – le vide intérieur et l’agitation périphérique

Sensation de ne pas avoir de centre… de consistance, sorte d’immatérialité (= remède du tuberculinisme). L’étude du remède fait apparaitre un seul fait constant : le sentiment d’insécurité, perceptible à la vue même du patient. Il a les yeux creux, la peau malsaine, insomniaque, il « transpire le mal-être », les revanches à prendre, l’exigence, l’oubli aujourd’hui de ce qu’il a dit hier (Lycopodium), le rejet sur les autres de la responsabilité de ses propres erreurs, un sentiment de vulnérabilité, l’inconstance des idées et la faculté, à nul autre pareille, de nier l’existence de ce qui pourrait mettre en cause son équilibre délicat. C’est un patient au psychisme fragile, toujours sur la corde raide, c’est la note aiguë sur l’archet, l’équilibriste à la limite du délire paranoïde …

Il ne vit pas et ne laisse pas vivre les autres : Arsenicum est exigeant pour être exigeant (différent d’Aurum qui a « l’excuse » d’un idéal à atteindre !) : pour lui, faire preuve de (mauvais) caractère, c’est « avoir de la personnalité », c’est-à-dire une identité (remède tuberculinique). Arsenicum est agité pour être agité : c’est un baume à son angoisse et la concrétisation de son existence (il existe s’il « fait », différent de Silicea qui existe si elle refuse). Comme d’autres remèdes tuberculiniques (Lachesis), Arsenicum album veut remplacer le manque de structure (= le vide) par l’hyperfonction (= l’agitation).

2 – Le cercle vicieux

L’arsenic engendre un état de tension et d’instabilité angoissante… Le patient utilisera cette tension nerveuse débordante dans une hyperactivité réactive lui permettant d’apaiser temporairement ses angoisses. C’est pourquoi, s’il ne ressent pas l’état de tension grâce auquel, paradoxalement, il se calme, Arsenicum album le provoquera … et subira ses décompensations : la rigidité, le « cafouillage des idées » et leur corollaire : le syndrome d’échec. Impossibilité et interdiction de se détendre, incapacité de prendre du recul par rapport aux problèmes (Sepia, Silicea) et de les concevoir dans leur aspect global et synthétique, de les relativiser ; besoin constant de se rassurer. Paradoxalement, il fait de multiples projets et réfléchit … après, alors, pressé par les événements, il tergiverse (en attitude de compensation) : la préparation est minutieuse, l’exécution est précipitée et souvent saccagée (« la machine s’emballe »).

3 – L’insécurité : Sentiment d’être sans défense dans un univers hostile … La dépendance naît de cette insécurité (Phosphorus). Il a besoin que quelqu’un soit auprès de lui, non par besoin de communiquer, mais pour le soutenir et le rassurer. Ainsi le patient Arsenicum album recherchera un « associé » (à qui il fera d’ailleurs porter le chapeau de ses échecs) avant de se lancer dans une entreprise quelconque. Il est dépendant, donc possessif, à l’égard des biens matériels, de l’argent et des autres. Comme Lycopodium (autre grand adepte du « troc »), s’il apporte son soutien, c’est toujours dans la perspective d’être payé en retour. « Il peut être sordide, mesquin, avare, soucieux d’économiser l’argent et les objets, calculant toujours le profit qu’il peut escompter pour lui-même » (G .Vithoulkas). Comme Lycopodium, il est entêté, rigide et peu généreux. Incapable de « lâcher prise », il ne sait pas « transformer l’essai » hasardeux en succès… Problématique de la gestion du changement : refus de concevoir l’idée même d’un dérangement (Arsenicum album, Yang) / refus de gérer et de s’adapter au changement (Silicea, Yin). Il confond le court terme et le long terme : très agité, fatigant pour son entourage, plein de projets qu’il gère au coup par coup,

il sera un bon comptable, mais un piètre directeur financier.

Hanté par la peur de l’échec

Seule, croit-il, la planification le sauvera des risques inutiles : à force de s’entourer de précautions et de procédures pour éviter les impondérables (ne pas laisser place à l’erreur : manque de confiance en lui), à force d’avoir le regard focalisé sur les détails de l’entreprise, il embrouille toutes les données du problème et ne trouve pas la solution ; il se plaindra alors : « Vraiment, je n’ai pas de chance … cela n’arrive qu’à moi,

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j’avais pourtant tout prévu… « . Perfectionniste, maniaque : méthodique, organisé, il essaie de maîtriser tous les événements de sa vie ; il la réduira alors à un niveau plus ou moins bas, selon ses propres possibilités, pour pouvoir croire en être maître. « Il tente de calmer l’anxiété et l’insécurité intérieures en essayant d’établir l’ordre et la propreté dans le monde extérieur » (G. Vithoulkas).

Tatillon, critique et agité

Confusément conscient « qu’il existe autre chose », « que cela peut toujours être mieux », il cherchera à être le meilleur possible dans sa partie. Il sera un élève studieux, il prendra quantité de notes qu’il retranscrira soigneusement dans un mémorandum (contrairement à Phosphorus qui n’écrit rien, cherche la faille dans le raisonnement qui lui permettra de faire le croche pied à l’orateur !). Si Arsenicum album interrompt l’orateur, c’est pourqu’il lui précise les petits détails sans lesquels il ne peut comprendre le tout : « … et si cela ne marche pas, qu’est-ce-qu’on fait ? ». Il fera remarquer que le paper-board n’est pas droit, se lèvera quinze fois pour vérifier que la climatisation de la pièce est bien règlée, que son magnétophone enregistre bien, il essuiera la poussière du bureau, redressera son costume trois-pièces, grattera son eczéma des paupières, puis ressaisira son bloc notes (où il n’y a pas une rature), angoissé à l’idée d’avoir raté quelque chose : « Qu’est-ce-qui a été dit au fond de la salle…? ». Avant de partir, au dernier moment, « Je vais encore rater mon train… », il vérifiera qu’on lui a bien remis son attestation de paiement : « Vous êtes sûr de ne pas vous être trompé : c’est déjà assez cher comme cela! ». Avare et parcimonieux, il a toujours l’impression de ne pas en avoir pour son argent, il parle sans arrêt de ses problèmes financiers et se plaint du coût de la vie.

Tout ou rien : « Si je fais, je fais bien »

S’il lance un projet, c’est fait parfaitement ; il semble mettre en effet tous les atouts de son côté : tout est prévu… et cela s’annonce généralement très bien, mais il échouera souvent, car la tension constante et la précipitation qui sont les siennes ne lui permettent pas d’avoir une vue objective des événements. Il a un jugement souvent erroné sur autrui, il évalue toujours très mal le développement futur des événements et les réactions des autres. Précipité, là comme ailleurs, et angoissé à l’idée de se retrouver seul, il choisit mal ses associés (dont il ne peut pourtant se passer), et a, curieusement, des emballements financiers grandioses: il dit voir grand, mais il a la vue courte (le mieux, c’est forcement le plus cher et … à la longue, peu rentable et surtout lourd à rembourser !).

L’exigence

Arsenicum album est un des remèdes de l’exigence : exigence du détail (pour lui, c’est le détail qui fait le tout : le meilleur papier à en-tête, le meilleur programme informatique, le plus beau bureau et je serai le meilleur ….!), au contraire de :

– Aurum : exigence de l’accomplissement du but à atteindre (vive le tout, à bas le détail), – Platina : de l’harmonie (du détail dans le tout) et de l’ensemble,

– Sepia : d’elle-même (dans le détail et dans le tout).

L’égoïsme

« Il perçoit chaque événement du monde d’un point de vue strictement personnel » (G. Vithoulkas). Face à un événement qui concerne les autres, il pense aussitôt aux implications que cette histoire pourrait avoir pour lui-même. Il ramène toujours tout à lui. S’il donne, c’est toujours avec l’arrière pensée d’être payé en retour (Pulsatilla, Lycopodium…)! De même, s’il est anxieux pour les autres, c’est dans la crainte de perdre quelqu’un dont il est dépendant, ou dont il pourrait avoir besoin. C’est bien sûr, une préoccupation personnelle … Ainsi aux récits des malheurs d’un tiers, il lui fera comprendre que : « à chacun ses problèmes! », contrairement à Phosphorus, qui, au minimum, prêtera une oreille compatissante, Arsenicum pensera « du moment que cela ne m’arrive pas à moi ! »

Les peurs : lorsque la pathologie progresse, l’anxiété va devenir de plus en plus manifeste. Crainte de manquer : Madame Arsenicum gérera scrupuleusement son stock alimentaire et veillera à avoir un congélateur toujours plein, au cas où … Peur de l’imprévu (Calcarea carbonica), peur de rester seul, de la mort ; ce n’est pas tant la peur de la maladie en soi, que le fait que celle-ci débouche sur la mort, stade ultime => cancérophobe, il craint aussi d’être empoisonné (par les médicaments, les aliments …) : alors il deviendra végétarien, adepte de la culture biologique, des médecines douces et forcément écologiste militant. Il se croit incurable, passe d’un médecin à un autre : il adore les « check up » où tout est soi-disant vérifié et où il a à sa disposition une dizaine de médecins en même temps. Et il sera agressif et

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exigeant quant aux résultats … qu’il voudra comprendre en détails. Peur d’un malheur, d’être agressé, superstitieux (monsieur ne partira pas sans son stylo porte-bonheur ou sa cravate des bons jours : « Si je rencontre un chat vert en route, c’est une mauvaise journée assurée »). Rituels qui rassurent. « Crainte que quelque chose survienne » (Kent). Sensation d’une épée de Damoclès constamment suspendu au dessus de lui (il est pourtant si prévoyant ..!). Impressionnabilité (Tuberculinum). Sujet aux hallucinations, assailli par des anxiétés raisonnables et irraisonnables, tangibles et intangibles, présentes et futures, visibles et cachées. Illusions sensorielles et diverses espèces de phobies… folie, délire et crise d’excitation.

« Qui suis-je, ou vais-je ? » !

Dévoré par le « pourquoi du comment de son passage sur terre » et dans son désir de maîtriser le passé, le présent, le futur pour pallier à son angoisse, il sera l’adepte de la méditation (cela me calme !), de la régression (je paye aujourd’hui les erreurs de mes « moi antérieurs ») au sein d’un « groupe de développement personnel » et il apaisera sa peur de la mort et de la maladie en se découvrant (dans sa prochaine réincarnation …) le seul rescapé du grand boum final …!!

Le ramage et le plumage

Il soigne sa présentation et son élocution, il adore parler (comme Lachesis, mais avec davantage de recherche) : très avide du regard des autres (en bon tuberculinique), il recherche l’effet et monopolisera volontiers la conversation : il cherche à se rassurer en se faisant mousser dans les récits forcement détaillés de ses projets. Méticuleusement propre, il fait la chasse aux microbes, se lavera souvent les mains (Luesinum). C’est la maîtresse de maison, qui même en présence de ses invités, disparaîtra dans la cuisine pour faire la vaisselle (ne supporte pas le désordre et les assiettes sales qui traînent).

Soma : « L’arsenic affecte toutes les régions de l’être humain, il en exagère ou en déprime presque toutes les facultés, il en excite ou en trouble les fonctions » (A. Rouy).

Tendance aux éliminations centrifuges (élimination d’une énergie perturbée) :

– peau = prurit brûlant, eczéma sec, psoriasis, œdème des paupières inférieures (différent de Kalium carb. = paupières supérieures). Tout ce qui est excoriant jusqu’à la suppuration et l’ulcération.

– muqueuses respiratoires = coryza aqueux excoriant (rhume des foins), « comme une fontaine ».

– digestif = brûlures gastriques et selles putrides : intoxications alimentaires (viande avariée) ou allergies médicamenteuses (alcoolisme décompensé, suites de stupéfiants, surdosage…), ulcères gastriques, syndrome cholériformes (adore le gras et les acides !).

Périodicité et alternances des troubles : maladies aiguës après rétrocession d’une éruption « Remède de l’aggravation et de la rechute, il est psorique par ses rythmes et ses alternances, complémentaire de Tuberculinum dans l’amaigrissement et l’agitation » (Hodiamont).

– les pathologies surtout pulmonaires et ORL : la crise d’asthme sec, au voisinage du littoral, de minuit à 3 heures du matin.

– l’atteinte nerveuse vraie : la sciatique nocturne, « brûlante », le forçant à s’agiter (avec peur ++).

– remède des périodicités : 2,3,4,7 ou 14 jours et alternances : migraine, asthme, eczéma, ulcus ……….. Constamment gelé intérieurement, mais douleurs brûlantes extérieurement et soulagement de tous les malaises du corps par le chaud (sauf des malaises à la tête par le froid).

Affaiblissement des fonctions vitales :

– anorexie (aversion pour les douceurs) et amaigrissement (visage émacié, avec agitation : ne tient pas en place). La peau a tendance à se rider (Tuberculinum),

– asthénie : sujet faible ou épuisé, dans les cas extrêmes : angoisse et désespoir,

– anémique et frileux : hémorragies digestives de sang noir, chroniques ou répétées, longtemps occultes (cancers digestifs ++) → écoulements putrides (odeur de chair en décomposition).

NB. Mêmes signes gastro-intestinaux que Phosphorus (mais dans le cas de Phosphorus : anxiété crépusculaire, hémorragies rouges et profuses).

     —

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Cybernétique :

Les crampes :

Les 3 « A » : Anxiété + Agitation + Asthénie

≠ d’Argentum nitricum qui est précipité dans « le survol » et se donne l’illusion de l’action, ≠ de Iodum qui est précipité dans le besoin physique de bouger,

≠ de Medorrhinum qui s’agite par peur de perdre.

Arsenicum = tétanisation, aggravé par le mouvement ≠ de Magnesia : sur fond de fatigue (vide de Qi)

≠ de Cuprum : sur stagnation de sang

≠ de Plumbum : sur parésie (blocage Rate-pancréas).

 Pour ces 4 grands remèdes, il faut remarquer leur comportement commun « d’opposant » (= « enfant rebelle » puissant en AT).

NB. Lorsqu’Arsenicum est aggravé par la chaleur et non par le froid, savoir alors penser à : Arsenicum iodatum, Arsenicum sulfuricum flavum ou Arsenicum sulfuricum rubrum

Aggravé par :

…………………………

– le froid (aliments, boissons, glaces …) en général, … mais besoin d’air frais

– les efforts

– périodiquement après minuit,

tous les 15 jours

ou chaque année (venins)

– la viande avariée, les légumes, les boissons alcoolisées

– les suppressions d’éruption (ou éruption incomplète) – la quinine, le tabac

Amélioré par :

………………………….

– les applications chaudes (et sèches)

– les boissons et nourriture chaudes,

– en transpirant

– le mouvement, la marche, assis, tête haute – la compagnie

………………………….

Antidoté par :

Camph., Carbo veg., China, Euph., Ferr, Graph.,Hepar, Iod., Ipeca, Kali b., Merc., Nux, Nux mosch., Opium, Samb., Sulfur, Tabacum, Veratrum

Etiologie :

Baptisia tinctoria

As

L’indigo sauvage, vieille drogue indienne (fabacée), expérimentée en 1857

Malade drogué allopathiquement. Il a perdu tout espoir de guérir. Menaces d’avortement à la suite de mauvaise nouvelle, de dépression.

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Key-note : Illusions d’odorat (parosmie) : sensation de plumes brûlées …

Psyché : Remède d’état aigu et d’action courte : de la simple confusion mentale, comme quelqu’un qui a trop bu, jusqu’à l’inconscience et la stupeur des états typhiques (le délire des maladies infectieuses graves).

Incapable de penser (sa tête semble immense) et il tombe de sommeil, quand on lui cause, même au milieu d’une réponse qu’il n’arrive pas à terminer. Aversion pour tout travail mental. Indifférence à tout, tout lui est égal (certain qu’il va mourir), il est incapable de fixer son attention sur quoi que ce soit. Dans son délire, il marmone, il dit qu’il est double, que ses membres sont dispersés (Stramonium), qu’il veut les rassembler.

Cybernétique : Gelsemium (mn) ——–> Baptisia tinctoria (as) ——–> Arsenicum album Remède d’états aigus, d’action courte (P. Schmidt)

Soma : Syndrome infectieux grave, de type typhique, avec sensation de vide à l’estomac. Atteinte de l’état général, hébèté, « comme brisé », déshydraté, température élevée en plateau, selles diarrhéiques, pharyngite ulcéreuse avec langue de « perroquet » et sécrétion fétide, troubles sensitifs → Remède « refroidissant », un des plus utiles dans les fièvres et les empoisonnements, à prescrire alors en 6 DH, 6 doses par 24 heures.

Aggravé par :

– la chaleur humide, le brouillard, dans une chambre – au réveil

– la pression locale

Camphora

As

Distillation du bois du Camphrier = HE de Camphre

Quand il est mieux, il est pris d’une peur terrible, d’une anxiété indéfinissable.

Angoisse, puis prostration brusque : état demi-conscient, répondant à peine aux questions. La prostration des états infectieux ou cardiaque graves

Key-note :

Psyché :

Soma :

• Remède d’état aigu, est très souvent indiqué chez le malade cardiaque en collapsus (action

tonicardiaque nette et classique). Face pale, corps froid (absence de sueurs), soif vive, pouls petit, lipothymie, collapsus imminent : remède du choc (cf. CHIT « C 2 », chapitre homéopathie complexiste, tome 3).

• Nez bouché, éternuement et dyspnée, suffocation.

• Entérite cholériforme suite d’empoisonnement par les moules ou les champignons).

Cybernétique : Les remèdes de l’état syncopal =

Arsenicum alb. ——-> Camphora ——-> Veratrum alb. ——–> Hydrocyanicum acid.

NB. Aggravé par le froid, l’air froid = désir d’être couvert, mais intolérance aux couvertures ! (différent de Secale cornutum, au corps glacé, qui se découvre, car lui est amélioré par le froid).

Aggravé par : …………………………..

– le froid

– à demi endormi

– par l’effort mental, l’émotion

Amélioré par : …………………………..

– les écoulements, la transpiration – en pensant à ses maux

………………………….

51

– le choc musculaire Antidoté par : Canth., Dulc., Opium, Phos. – la suppression d’une éruption

China

As

« Le vide de sang »

China (écorce du Quinquina jaune royal, Rubiacée, est un arbuste d’Amérique du sud, à l’écorce fébrifuge, car riche en quinine). Il a un rôle historique en homéopathie, car c’est en étudiant ses propriétés chez l’homme malade et chez l’homme sain que S. Hahnemann eu l’idée de la similitude.

Problématique : C’est le remède des pertes de liquides organiques (eau, lait ou sang) → vide d’énergie (asthénie majeure) → Yang non contrôlé (manifestations tendino-musculaires généralisées et aggravation par le froid) et dermatoses (manifestations chaleur à la peau).

Psyché : Hyperesthésie générale avec intolérance au moindre bruit.

Déprimé par hémorragies (Millefolium), ou perte abondante de liquide organique, « vidé » au sens propre du mot : épuisé psychique et physique.

Remède de congestion du foie et de la rate (éthyl ou paludisme), d’où l’épuisement, l’hypersensibilité au bruit, l’irritabilité, l’insomnie et la peur des animaux.

Soma : la perte de liquides vitaux (idem Calcarea)

Etat syncopal après hémorragies (épistaxis, ménorragies, paludisme), allaitement prolongé… jusqu’au syndrome de déshydratation → fièvre avec faim (Phosphorus), mais amélioration de la fièvre après les repas.

Névralgies et douleurs aggravées par l’effleurement, les courants d’air, mais améliorées par la pression forte (Bryonia), sensibilité extrême du cuir chevelu, de la racine des cheveux (Platina, Cannabis…). Périodicité = 1 jour sur 2 (idem Arsenicum album et Natrum mur.)

Cybernétique : Proche de Nux Vomica, mais Nux est tonique et constipé, China est épuisé (vide de sang, donc de Qi) et diarrhéique.

   Nux vomica —> une cible : l’estomac

Aggravé par :

…………………………

– les hémorragies et pertes de liq. organiques – le toucher, le bruit, les vibrations

– le froid, le brouillard, le vent

– en mangeant (les fruits, le lait)

– l’effort mental

China —> une cible : le côlon

Amélioré par : …………………………..

– la pression forte

– la chaleur

………………………….

Antidoté par : Arnica, Apis …

et beaucoup d’autres (cf. Gibson Miller)

Proche : Chininum arsenicosum

Arseniate de Quinine = China + Arsenicum album

Pendant longtemps, ils furent à l’avant-garde des toniques.

Cela reste en homéopathie un remède majeur des états d’épuisement à la suite de maladies aiguë ou chroniques, avec :

— l’anémique frileux : frissons et fébricule, transpiration au moindre effort, anémie légère.

— accès de nausées, diarrhée aggravée par les oeufs

— Bourdonnements d’oreilles (tinitus) et vertiges, suite de traitement prolongé à la quinine ++

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Proches :

* Chininum muriaticum … névralgie péri-orbitaire

* Chininum salicylicum … surdité, syndrome de Ménière

* Chininum sulfuricum … accès fébriles avec cervico-dorsalgies, névralgies, néphrite chronique avec albuminurie.

Colchicum

As

Colchique d’automne (Liliacée toxique)

Problématique : Syndrome de « froid à l’estomac ». C’est l’intoxication des vaches qui gonflent Key-note : Exaspéré par les mauvaises manières de ceux qui l’entourent (il n’y a pas que Platina !).

Psyché : Sujets hypersensibles à tout et réagissant violemment

Dégout de la nourriture, rien qu’en la voyant, hors de lui par les mauvaises odeurs ++

C’est l’étudiant qui tombe malade la veille de son examen. Maux de tête, vertiges (en s’asseyant), halluci- nations auditives. Irritable et colérique, il est mécontent de tout, découragé et morose (surtout l’après midi) → confusion d’esprit : il oublie tout, les mots (ce qu’il a dit ou allait dire), omet des syllabes en écrivant (Rate-estomac = mémoire).

Soma : Goutte articulaire (3 à 6 DH ou 30 ch si hyper-sensibilité aux odeurs marquée)

La crise de goutte, sur le gros orteil = plénitude-chaleur sur le trajet du méridien Rate-Pancréas !

Arthrose des doigts et nodosités des jointures (tophi).

Syndrome diarrhéique aigu : nausées, coliques, météorisme, ténesme (défécation douloureuse, cf. le surdosage au Colchimax).

Oppression avec violentes palpitations.

Cybernétique : Dans la crise de goutte il est bien complété par un des deux remèdes suivants : * Apis mel. = début subit, œdème, amélioration par le froid local,

* Bryonia alba = début progressif, amélioré par la pression forte.

   Aggravé par :

…………………………

– le mouvement, le plus petit effort, en s’étirant – la nuit, du coucher au lever du soleil

– le toucher, les vibrations

– les changements de temps

– le froid humide, l’automne

– l’arrêt de la transpiration

– les aliments gras (porc, œufs…)

Digitalis As

Amélioré par : ………………………….

– le climat tempéré

– le repos, assis

– la chaleur locale …………………………

Antidoté par :

Belladonna, Camph., Cocc., Led., Nux, Pulsatilla., Spigelia

Digitale pourprée (Scrofulariacée), son utilisation allopathie en fait un remède des cœurs rapides : le classique 3R : « Réduit, Régularise, Renforce ».

Psyché : L’anxiété de conscience, due à des troubles du rythme cardiaque.

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Tristesse et angoisse caractérisent souvent le psychisme de tels malades, d’autant plus complètement qu’ils sont à la merci de nombreuses rechutes. Angoisse avec perspective d’un mort prochaine, abattement, indifférence (ou au contraire jalousie !).

Soma : L’insuffisance cardiaque des cœurs lents.

Pouls très lent (rythme bi ou trigéminé) et anarchique : sensation que le cœur va s’arrêter si l’on fait un mouvement (l’inverse = Gelsemium). Gros foie douloureux, ictère ou pâleur, œdèmes avec oligurie. Indication moderne : les nausées, les troubles du rythme et les problèmes hépatiques des digitalisations prolongées.

 Aggravé par : ………………………..

la fatigue = le mouvement

en se levant

les excès sexuels.

la chaleur

couché sur le côté gauche

l’odeur des aliments, les boissons froides

Proches :

Amélioré par : ……………………………

le repos, l’air frais

couché à plat sur le dos. …………………………… Antidoté par :

Apis, Camph., Calc., Nux vom., Nitricum ac., Opium

Apocynum cannabinum (as) L’hydropisie : exsudat des séreuses

(plèvre, péricardes, articulations, ascite, œdème des membres, hydrocéphalie)

Les modalités sont opposées à Apis : aggravé par le froid, a soif (urine peu)

Squilla maritima (as) liliacée méditerranéenne

– En basse dilution : diurétique et tonicardiaque : angor, œdème, stase pulmonaire

– En haute dilution : congestion occulaire, nasale et laryngo-bronchique, amméliorée à la chaleur.

Antimonium crudum As

« Ne me regardez pas ! »

Le Sulfur d’antimoine (SbS3) est de structure cristalline feuilleté et d’aspect bleu argenté, élément lourd (de poids atomique 121), donc toxique, il est chimiquement proche de l’arsenic et du phosphore (tri ou pentavalent comme eux). C’est un remède noir qui donne la langue blanche !

Un peu d’histoire : les arabes furent sans doute en occident les premiers à utiliser l’Antimoine : Avicente au 7ème siècle le prescrivait pour ses propriétés vomito-purgatives. Au début du 15 ème, trois mots résument son action : « Vomere, cacare, sudare », ce qui joua un vilain tour au supérieur du couvent d’Ehrfurt en Allemagne : en voulant purger ses moines, il en tua un grand nombre (la préparation contenait sans doute des traces d’arsenic !), d’où son nom.

En anthroposophie, Antimonium « résume » l’influence des trois planètes subsolaires (Hg / Cu / Ag) = structure le pole végétatif / métabolique hypertrophié, il régit « l’harmonie des échanges métaboliques ».

Causalité : Remède d’intoxication alimentaire, ou suite de bains froids (= réflexe pneumogastrique intense).

Problématique : C’est le seul Tuberculinique qui refuse le regard de l’autre : il ne supporte d’être touché ni par la main, ni par le regard (Kalium carbonicum, Cyclamen…). C’est un hypo-structuré qui rejette le moyen d’y remédier… polyphagique, il compense l’hypostructure par l’hyperfonction alimentaire !

  —

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C’est un sentimental romanesque (car émotionnel non contrôlé) au débordement affectif désordonné (parfois hystériforme) qui refuse les démonstrations d’affection (par le geste ou le regard) → tristesse larmoyante avec dégout de la vie et tendance au suicide !

Key note : Mécontent de tout, il grogne si l’on s’occupe de lui.

Psyché : C’est un sentimental mélancolique, mais irascible et glouton !

Caractère difficile : maussade, mécontent de tout, boudeur, se vexant pour un rien. Crises soudaines de faiblesse et d’évanouissement, prostration (semblable à celle d’Arsenicum), avec dégout de la vie (aggravé au clair de lune).

Soma : « Jamais l’estomac totalement libéré » (Hodiamont).

Suite d’alimentation trop copieuse, trop riche, l’indigestion pour avoir trop mangé ou bu, alors que le repas précédant n’était pas encore digéré. Boulimie + gastralgies, enduit blanc de la langue = vide de Qi et de Yang de Rate-Pancréas.

Physiopathologie … irritation des terminaisons gastrique du nerf Vague (X ème paire). Troubles digestifs épisodiques (en raison du radical soufré qu’il contient, réagit sur les fonctions de nutrition). Engorgement des émonctoires…: goutte et éruptions cutanées ++

Symptomatologie … alternance de rhumatismes (ou de goutte vraie) et de troubles digestifs Inflammation des muqueuses digestives : langue saburrale avec enduit blanchâtre épais, aphtes, nausées et vomissements, indigestion, gastrite. Selles plutôt diarrhéiques (ou alternance diarrhée – constipation). Désir d’acides et de pickles (Sepia). Céphalées d’origine digestive, après un repas trop copieux ou l’absorption de nombreux cachets (calmants). « Métastase gout-teuse à l’estomac » disent les anciennes matières médicales (Abrotanum, Colchicum), congestion articulaire avec inflammation tendineuse + goutte pharyngée, catarrhe respiratoire : nez bouché et écoulements, toux spasmodique.

Frilosité excessive et horreur de l’eau froide, car il a toujours pieds et mains glacés, avec des troubles cutanés (et des phanères): toutes sortes d’éruptions :

– eczéma des commissures : paupières, des narines, des yeux, des lèvres et des oreilles…

– fissures des orifices (gerçures, fissures hémorroïdaires…),

– remède « spécifique » de la corne des pieds fendillée (pachydermites, cors, durillons, cals) et des verrues et tumeurs cornées (différent de Staphysagria qui concerne les tumeurs molles).

Cybernétique: Bon régleur de l’appétit (complète Graphites) et excellente association avec Calcarea carbonica (autre frileux glouton) ou Oxalicum acidum (goutteux, lithiasique, à pieds et mains très froides).

NB. d’homéopathie vétérinaire : « Antimonium crudum est le remède qui convient au porc, comme Pulsatilla convient au mouton et Arsenicum album au cheval » (Clarke).

   Aggravé par :

………………………

– les bains froids (vide de Yang), l’humidité – la suralimentation, les douceurs

Amélioré par : ………………………..

– les application locales chaudes – le repos, en se couchant

 —

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– la chaleur (de l’été, du soleil…), comme tous les remèdes soufrés

Allium sativum (as)

L’ail

………………………….

Antidoté par : Calcarea, Hepar, Mercurius

L’arthritisme par engorgement :

Excès digestifs des mangeurs de viande Ophtalmie, coryza, coxarthrose et HTA

Antimonium tartaricum As « L’asthmatique »

 – la nuit (phase vagotonique) Proche :

Tartrate double d’antimoine et de potasse (émétique classique)

– antimoine = excitation intense de la X ème paire : troubles gastriques et respiratoires, – potassium = affaiblissement nerveux et musculaire puis dépression,

– acide tartrique = purgatif drastique.

Psyché de l’adulte : Malade hypoxique, apathique, prostré, assis sur son lit, soutenu par une pile d’oreillers,àla mâchoiretremblanteettombante.

Psyché de l’enfant : Mauvaise humeur, pleurnichard, veut être porté dans les bras (Chamomilla).

Soma : Dépression des noyaux centraux du pneumogastrique (Xème paire)

Nausées, vomissements, dyspnée, tendance asphyxie et faiblesse musculaire et myocardique (battement des ailes du nez, cyanose des lèvres…),

Inflammation des muqueuses respiratoires : remède majeur de tous les états catarrhaux des voies respiratoires. Les encombrements bronchiques, avec gros râles à l’auscultation. La toux suffocante est grasse, mais il y a peu d’expectoration (Kalium carb.). L’asthme de l’enfant et du vieillard, remède fidèle dans le contexte d’un patient prostré, avec somnolence invincible (sinon lui préférer Arum triphyllum, Sambucus ou Kalium bichromicum). Les troubles respiratoires après avoir « bu la tasse », l’asphyxie blanche des nouveau-nés …

Mais aussi… les nausées avec langue blanche (mais ligne médiane rouge), avec parfois diarrhée cholériforme et vomissements épuisants (suite d’intoxication : crustacés, champignons …).

Dans les éruptions vésiculaires douloureuses avec atteinte de l’état général (cf. toxicologie de son application sur la peau), aspects évoquant la vaccine ou la variole.

Cybernétique : Six différents sels d’Antimoine se trouvent dans la Matière médicale (nous avons déjà vu Antimonium crudum et Ant. tartaricum) :

Antimonium arsenicosum : l’emphysémateux,

Antimonium iodatum : toux traînante des vieillards, avec plus d’agitation et d’anxiété, Antimonium sulfuratum aureum : coryza chronique, râles nombreux,

Antimonium sulfuratum rubrum (Kermes minéral) : la bronchite chronique (expectorant).

La chimiothérapie « moderne » utilise aussi l’antimoine sous forme de composés organiques trivalents = parasiticides internes des maladies tropicales (Kala-azar, Leishmaniose, Bilharziose …)

Aggravé par :

…………………….

– la chaleur (en général) : fait suffoquer mais aussi le froid humide : s’enrhume !

Amélioré par : ……………………. – l’expectoration

– la position assise

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– la colère

– la nuit et le matin, allongé

– le mouvement (faiblesse musculaire).

– les vomissements : soulagent l’estomac …………………….

Antidoté par : Asa f., China, Cocc., Ipeca, Lach., Ledum, Nat. mur., Plantago

Bismuthum As

Métal lourd de poids atomique 209, proche parent chimique de l’antimoine (cf. la lignée de la table de Mendeleïev : Ph /As /Sb /Bi…). Utilisé longtemps comme remède des colites inflammatoires ou spasmodiques, puis retiré devant ses complications toxicologiques (encéphalopathies).

Psyché de l’enfant : « L’enfant crampon « 

Enfant toujours collé aux jupes de sa mère (Lycopodium), la solitude est insupportable, il désire être en compagnie. Ne reste jamais longtemps à la même place (Argentum nitric., Arsenicum. alb., Causticum, Chamomilla, Tuberculinum….).

Soma : Langue blanche, stomatite et gengivite (proche de Mercurius), odontalgie, pyorrhée Pharyngite avec angine à fausse membrane (… les bismucones !)

Lourdeurs d’estomac (Nux vom.), gastralgies crampoïdes avec gros efforts pour vomir, digestion lente, aggravé dès qu’il mange → l’ulcus grave (avec sensation d’une pierre sur l’estomac).

La colite douloureuse avec ballonnement et ténesme (… le sous-nitrate de bismuth !)

Puis aggravation de type toxicologique… tableau clinique de Syphilis secondaire ou tertiaire (tabès) : Myélopathie toxique → agranulocytose,

Néphrite → albuminurie et urines « ardoisées » (= noirâtres),

Peau → érythrodermie érythémato-squameuses « ardoisée » des paumes des mains et des plantes des pieds (ancienne pathologie des colitiques chroniquement bismuthés),

SNC → inquiet, obnubilation progressive et dépression.

 Aggravé par : ………………………..

en mangeant, d’avoir trop mangé

Amélioré par :

…………………….

le froid, les boissons et applications froides le mouvement, penché en arrière …………………….

Antidoté par : Coff., Calc., Caps., Nux vom.

Radium bromatum As

Le Radium fut découvert en 1899 par Pierre et Marie Curie. D’un poids atomique de 226, c’est un dérivé de l’Uranium. Au point de vue chimique, il est voisin du Baryum. Il se désintègre progressivement (période de 2500 ans) en émettant des rayons gamma. Le Radium a, par son rayonnement, une action irritante sur tous les tissus = brûlure et nécrose + absence de tendance à la guérison. Le rayonnement touche les cellules en phase de multiplication, donc préférentiellement les tissus à turn-over rapide : peau et muqueuses / glandes sexuelles / tumeurs = la cicatrisation est alors impossible.

Psyché : Dépression, mauvais sommeil entrecoupé de rêves de mort —

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Soma : La destruction tissulaire libère des déchets qui créent un « état arthritique » :

– arthralgies (même modalités que Rhus tox.) et rétractions ligamentaires (ex.: aponévrose palmaire), – névralgies (ex. : douleurs post zostériennes).

Dont la peau et le tube digestif sont des voies d’élimination naturelle :

– éruptions sèches prurigineuses du siège et des parties couvertes, « comme brûlé » = eczéma, psoriasis, lupus …

– excroissances, verrues et papillomes du col utérin (expérimentation du dr Simpson)

– tube digestif sec « de bas en haut » : bouche sèche, perte de l’appétit (avec dégout de la viande et du tabac), constipation atonique avec selles dures et sèches (+ oligurie).

Modalités : Aggravé au réveil (palpitations, vertiges), par le tabac

Amélioré à l’air frais, l’eau froide, la chaleur locale (articulations et névralgies).

Proche : Rayons X (as)

Expérimentation faite par le dr. Fincken en 1906 (alcool à 60° soumis aux rayons X). Les rayons X sont moins pénétrants que les rayons gamma, mais entraînent des symptômes d’intoxication grave.

Psyché : Soma :

Modalités :

Irritable puis dépressif, impuissant/ frigide, sommeil entrecoupé, non reposant

Chute des cheveux et des poils, durcissement ligamentaires et enraidissement, rétraction des cicatrices…

Aggravé le soir et la nuit, par la chaleur (Cadmium brom.), pendant les règles.

Veratrum album As « Fabulation et agressivité »

Ellébore blanche (Liliacée/Monocotylédone) plante commune toxique de montagne, qui ressemble un peu à la Gentiane (Gamopétale/Dicotylédone).

Causalité : Déficience organique grave, intoxication chronique

Problématique : Vide de Yang, de Qi et de Sang (par intoxication ?) → état de faiblesse

Froid à l’interne (il recherche la chaleur) et désadaptation (Rate) avec épisodes délirants et excitation maniaque (Shen troublé).

Psyché de l’adulte : « Perversion du verbe : ne dit pas la vérité … ses mensonges vont lui permettre de récupérer une position sociale qu’il a perdue » D. Grandgeorges.

Patient organique (ex.: cardiaque en imminence de collapsus, ou malade parkinsonien évolué) qui : 1 – ne parle que des défauts des autres et leur fait quantité de reproches (Causticum),

2 – s’agite, devient furieux, hurle, veut mordre et tout déchirer, profère des paroles obscènes et a des « manies sexuelles ».

Psyché de l’enfant : Profond découragement, désespoir (au sujet d’une cause imaginaire). Besoin de se plaindre sans raison, mais arrogant, peut simuler une grossesse, une maladie … jusqu’à la coprophagie !

Soma : Sensation de froid général (Camphora) avec soif d’eau glacée ! —

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Toute sensation est « froide » (dénotant la perte de l’énergie vitale).

– les sueurs froides de la face, sensation de morceaux de glace au vertex. Cyanose des extrémités. – coliques coupantes avec froid dans l’abdomen, dysménorrhée avec froid général.

Cybernétique : Etats déficitaires acquis :

Pulsatilla (léger) → Hyosciamus (moyen) → Veratrum album (grave)

En aigu, pensez aux trois « remèdes froids » : Camphora, Carbo vegetabilis et Veratrum album Seul Veratrum possède des sueurs froides et visqueuses !

A ne pas confondre avec : Veratrum viride (l’Ellébore vert), du groupe de Phosphorus Congestion cérébrale avec délire furieux.

  Aggravé par : ………………………… l’effort, la peur

en buvant des boissons froides le froid humide

pendant la douleur.

Amélioré par :

……………………………

les boissons chaudes

en marchant, allongé

en se couvrant.

……………………………

Antidoté par : Aconit, Ars., Camph., China, Coffea

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Le groupe du Germanium / les Venins

Le groupe du GERMANIUM concentre l’essentiel des venins de la matière médicale, toxiques animaux qui provoquent un empoisonnement souvent mortel. L’impact de ces substances choquantes agissant à des doses minimes, est neurologique, hémorragique et nécrosant. Ce sont les remèdes de réparation des grands traumatismes (toutes formes d’atteinte à l’intégrité : attentat, viol, mutilation, sensation d’avoir été battu à mort et injurié …) ou de croissance à l’ombre de la répression (cf. leurs rêves horribles).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang … L’énergie/chaleur … Le Yin/Yang …

La Lymphe …

Rein Naja (impulsion suicidaire)/ Serum d’anguille Coeur Crotalus (hémiplégie droite) / Latrodectus Poumon Germanium (culpabilise) / Cenchris

Foie Lachesis

Elaps (sang noir) / Heloderma / Prionurus Crotalus cascavella

Crataegus / Echinacea

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Agave / Nasturtium

Foie Tarentula / Mygale / Paris quadrif. Cœur Bothrops (hémiplégie gauche)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 Rate Vipera (phlébite) …………………………………………………………………………………………………………..

Les serpents

« Quand Lucifer chercha un ambassadeur, il pensa d’abord aux serpents … »

Il existe environ 2400 espèces de serpents, dont 700 sont venimeuses et seulement 200 dangereuses pour l’homme. Ceux-ci ont envahi tous les milieux : ils peuvent être aussi bien aquatiques que fouisseurs (serpent-taupes), terrestres ou arboricoles. Leur densité est maximale dans la zone intertropicale. Parmi ceux-ci on distingue :

– les Henophidia (serpents peu évolués), comme les Boas, Pythons et Anacondas (qui peuvent atteindre jusqu’à 9 mètres et 100 Kg.)

– les Caenophidia (serpents plus évolués) dont les familles les plus intéressantes sont :

• les Colubridae … famille des couleuvres

• les Elapsidae … famille de Naja, d’Elaps et de Bungarus fasciatus —

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pour lesquels les troubles nerveux prédominent

• les Vipéridae … famille de Bothrops, Crotalus, Lachesis et Vipera

pour lesquels les troubles vasculaires dominent. L’homéopathie a surtout étudié ces deux classes de serpents.

Composition chimique des venins : ce sont des substances liquides à consistance visqueuse, sans saveur ni odeur. Ensemble de protéines qui agissent par voie sanguine: choquantes, à action neurologique, hémorragique et nécrosante. Ils agissent à des doses minimes = mortels pour la plupart dès la dose de 0,1 mg/kg. Ils contiennent tous des proportions variables de :

– d’amines pressives : Bradykinine, Sérotonine, Histamine = douleur + œdème + hypoTA

– de neurotoxines curarisantes et d’enzymes hémolytiques (phospholipase) = CIVD

– de minéraux : Zinc, Phosphore, Magnésium, Fer, Calcium et Soufre.

L’envenimation : la première impression ressentie est une douleur locale comme une piqûre d’aiguille. Il est rare que les crochets ayant pénétré une veine superficielle, il se produise une syncope en début d’envenimation. Puis, quelques minutes – à une demi-heure après, une tuméfaction douloureuse apparaît et s’étend : la région se met à enfler et à présenter une teinte rouge avec des taches livides. Cette enflure se résoud et devient moins douloureuse au bout de quelques heures.

Les signes généraux prennent plus ou moins rapidement le devant de la scène le sujet ressent une faiblesse générale qui peut aller jusqu’à l’évanouissement, le pouls devient faible et irrégulier, il éprouve des éblouissements ou des vertiges. Les sueurs profuses, les nausées et les vomissements accompagnés d’une forte soif sont liés à l’atteinte bulbaire. Une hypothermie s’installe, en commençant par les extrémités. Si le mal progresse, le mordu entre dans le coma et meurt en quelques heures. Dans le cas du venin de Cobra, le sujet reste conscient et assiste angoissé et muet à son asphyxie progressive.

    Ils ont sept propriétés principales :

– neurotoxiques (surtout Elaps et Naja) = SNC et SNS, organes des sens : céphalées + doses pharmacologiques)

– hémolytiques = avec altération des endothéliums vasculaires

– thrombosants (surtout Bothrops) = CIVD →œdème et nécrose

– dépresseurs du SRE = réduction de l’effet des GB et du complément

– hyperglycémiants, avec réduction de la réserve alcaline (pH du sang)

– curarisants = paralysie des membres et du diaphragme (asphyxie)

– hypotenseurs centraux par action cardiaque.

obnubilation (à

Caractères psychologiques tuberculiniques :

La « soif d’être » sur fond d’absence d’amour (pas livré !). L’indifférence est leur bête noire. Ils ont peur de rester seuls (Phosphorus, Pulsatilla). Manque de distance envers les êtres, les choses et les événements : souffrent d’être séparés !

Caractères psychologiques communs :

Remèdes de réparation des grands traumatismes (toutes formes d’atteinte à l’intégrité : attentat, viol, mutilation, sensation d’avoir été battu à mort et injurié …) ou de croissance à l’ombre de la répression (cf. leurs rêves horribles). Ces souffrances se retournent à l’âge adulte en « actes intégristes » : ils préfèrent à la difficulté de construire (ils font un « travail de paresseux »), la facilité de détruire (jusqu’à exercer la torture !). Impuissants et redoutables, ils vivent tout avec violence, jouent leur survie pour toute chose, à chaque instant, sans céder du terrain, car ils sont peu disposés au renoncement. Ils épient, jugent, toisent, espionnent … prêt à créer la zizanie, multiplient les provocations, pour que dans toutes leurs actions, le monde les regarde et les serve.

Leur dynamique est le refus, perpétuellement ironiques (confrontés tous les jours à la déception de n’être que ce qu’ils sont), ils font bande à part, s’opposent, contestent, critiquent, sans rien proposer de cohérent. Parce qu’ils ont mal, sont mal, se sentent mal, ils sont agressifs, déprimés et anxieux (en cela, ils sont proches des Acides).

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Artistes, militaires ou chercheurs, ils sont dans un monde clos, car indécis et velléitaires, ils ne supportent pas l’autre (d’où un goût prononcé pour les mensonges, les masques, le camouflage). Ils prêchent la transcendance alors qu’ils ne peuvent s’élever, se dépasser : les coups bas sont de rigueur !

Au niveau sexuel, ce sont des « voyeurs embusqués » car, empêchés de faire, envieux et jaloux, ils dévorent des yeux (cf. leurs nombreux symptômes de troubles de la vue !). L’affectivité est sèche (l’autre ne compte pas). Les baisers sont une contrainte, une menace d’étouffement.

Cybernétique : Ils ressemblent, par beaucoup de leurs symptômes, aux acides, mais …

— les « acides » sont sur l’axe [Rate!Rein] donc remèdes chroniques de phénomènes Yin (lésé) -Yang (apparent),

— les « venins » sont sur l’axe [Cœur!Poumon] donc remèdes aigus de phénomènes Sang/Feu (sur peau et muqueuses), jusqu’au « Shen troublé » (délire) et suicide (atteinte de l’instinct de conservation).

Dans les répertoires, on relève :

 – – – – –

Modalités :

Colère sous-jacente, comme Mercurius, Hepar sulfur, Nitricum acidum, Lycopodium … Sentiment d’abandon ou/et d’insécurité : méfiance, phobie, perfectionniste, compassion Besoin de contrôler son territoire : autoritarisme chez soi, jalousie, possessivité Intolérance aux restrictions : endroits confinés, constriction cou, contradiction, injustice. Accroissement des perceptions sensorielles : aggravé au moindre toucher, sensibilité aux odeurs

Ils présentent tous … une aggravation par l’humidité et le froid

une aggravation par l’alcool et le sel (qui retient l’eau)

une périodicité annuelle

une irritation des muqueuses et des symptômes oculaires.

   En pratique, on distingue :

Les colubridés, pour lesquels les troubles nerveux prédominent :

– Naja, le Cobra capel ou serpent à lunettes, d’action surtout neurotoxique, – Elaps corallinus, le serpent corail, d’action surtout hémolytique.

– Bungarus fasciatus, paralysie progressive médulaire et bulbaire

Les vipéridés, pour lesquels les troubles vasculaires (hémorragies et caillots) prédominent : – Bothrops lanceolatus, la vipère jaune

– Crotalus horridus, le serpent à sonnette

– Vipera redii, la vipère italienne

– Cenchris contortrix, ou Ancistrodon

– Lachesis trigonocephalus, qui cumule à peu près les effets de tous les autres !

« Le Seigneur Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs…; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie » (La Genèse 3:14).

Lachesis

Ge

 » La rage et le désir de vengeance, le vécu de destruction ? »

Lachesis mutus, ou trigonocephalus (Amérique du sud), « maître de la brousse », cumule les effets de presque tous les autres venins ! … Dans la mythologie, c’est le nom de la seconde des trois sœurs Parques, celle qui présidaient au déroulement des fils de la vie ! NB. « mutus » car sans sonnette (crépitaculum).

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Toxicologie : cumule l’action nécrosante et septique sur les tissus et sur le sang, commune aux différents venins de serpent. Action remarquable par :

– l’hyperesthésie tactile (et la susceptibilité affective du remède ++),

– la vulnérabilité des fonctions bulbaires (favorisée par le sommeil, régulations sous-corticales = poumon en MTC, car gère les rythmes),

– l’excitation cérébrale (paroxysmes vasomoteurs de sympathicotonie) alternant avec les symptômes de vagotonie.

Causalité :

Déjà, bébé, elle (il) n’a pas suvécue à la rage du petit enfant devant la désadapation maternelle inéluctable des premiers mois de la relation mère-enfant. L’enfant a douloureusement ressenti la culpabilité de la mère qui n’assumait pas son propre désir de « défusion » mère/enfant. L’enfant a fait l’expérience ou bien d’une surcompensation affective à cette culpabilité maternelle (étouffement, surprotection) ou bien de la rétorsion active (système de tyrannie) ou passive (retrait affectif). Dans les deux cas, l’enfant interprête ses surcompensations comme la confirmation de ce qu’il vit : il a provoqué une catastrophe.

Lachesis est responsable si elle n’est pas aimée, alors elle va chercher un responsable à son inconfort, et va tenter de manipuler celui ou celle qui lui permettra de prendre sa revanche.

La colère vécue dans : → l’inconfort (aspect sycotique)

→ l’excitabilité : sexualité et pulsions primaires (aspect psorique).

Problématique : Lachesis cherche à déstabiliser (se venger de son propre inconfort), vous faire toucher du doigt votre inutilité. Phosphorus cherchera à démasquer l’hypocrisie par

éthique, Lachesis par vengeance…

Psyché de l’adulte :

Le « terrorisme affectif », as de l’inversion : elle accuse son entourage de ne pas l’aimer, alors qu’elle vit une absence d’amour totale. Vit une course épuisante au « morceau le plus gros » : rivalité, jalousie totale et épuisante. Orgueilleuse en quête d’admiration (d’autant qu’elle n’a confiance qu’en elle) et querelleuse, elle (il) se méfie de tout et des siens, dans une prétention rageuse à l’autarcie, sur Sulfur. Pour une femme Lachesis, les hommes sont à vie de « petits garçons » qu’il faut gronder et faire travailler … Alors, mécontente, ironique, dictatoriale et de parti pris, elle ordonne tous les chantiers (en bonne « mouche du coche » ?) ! Lachesis se bat pour sa survie avec l’énergie du désespoir (poumon = instinct de conservation). Exister = les revanches à prendre sur les occasions perdues (par soi-même ou par personnes interposées).

Les mille et une façons de devenir Lachesis

Pour être ou devenir Lachesis, il faut avoir une appartenance Tuberculinique et/ou Sycotique : c’est-à-dire avoir une problématique de gestion dans l’espace (se situer en tant qu’être, problème de « moi » ou « d’idéal du moi »). Les Luétiques, les Psoriques deviendront préférentiellement Mercurius : c’est-à-dire que leur angoisse se concrétisera dans la problématique de la gestion du temps (l’avoir – la fonction, la réalisation des objectifs du « ça « ou du « surmoi »).

Ainsi :

Le jeune enfant, deviendra Lachesis à l’arrivée d’un petit frère, voleur de l’amour maternel. Jaloux,

querelleur, cherchant à tester le seuil de tolérance des parents et à éprouver son pouvoir tout neuf. Il ne supporte plus les bains chauds (n.b. le serpent est un animal à sang froid).

La jeune fille sera Lachesis (l’adolescence est souvent un état sycotique) :

1 – parce qu’elle est brimée par des parents (par exemple, s’ils ne lui accordent pas leur confiance : c’est une façon de couper les ailes à un jeune esprit, de l’amputer de ses possibilités !) : « La vraie vie est souvent la vie que l’on ne peut pas mener » (Oscar Wilde).

2 – parce que c’est le seul schéma parental de fonctionnement qui lui soit offert et qu’elle ne croit plus en rien (maman Lachesis lui a vite fait perdre ses illusions). « En quoi puis-je croire, comment faire semblant?, tout n’est qu’artifice et mascarade » (l’amour, la religion, les relations sociales …etc.). Alors, elle choisira l’époux malléable qu’elle pourra manipuler comme une marionnette : il sera, pense-t-elle, le « porte-

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drapeau » de ses revanches. Incapable de passer l’examen (car elle ne croit même plus en elle-même …), elle demande à l’autre de le passer à sa place ; par contre se vantera « Il a réussi gràce à moi…! ».

L’épouse deviendra Lachesis, si l’époux autoritaire (Aurum ?), « absent » (Phosphorus ?), violent (Nux vom.), inconsistant (Pulsatilla ?) ou niant l’évidence « qu’il a tout faux » (Lycopodium ?), lui donne l’impression de l’empêcher de vivre : tout est ressenti comme un refus de DIALOGUER (la violence, l’absence, l’autoritarisme, le vide, la diplomatie-lâcheté … ). Et comme tout doit être verbalisé, elle étouffe (= nier le droit d’exister), d’ailleurs elle se sent littéralement prise à la gorge, elle se débat pour chercher de l’oxygène. La Mère est difficile à gérer par les enfants, car elle les investit de cette mission : « Mon fils, tu dois devenir ce qu’ON ne m’a pas donné le droit d’être ! »

Femme ménopausée (= arrêt des écoulements), qui à l’occasion de ce rappel de son âge et de sa féminité déclinante, fera le point sur sa vie (remède du chagrin, des griefs et de la perte = Natrum muriaticum, Ignatia …) : les doutes l’envahissent, la nostalgie de ce qui ne pourra plus avoir lieu, la désillusion, le mari à la retraite (« Toujours dans mes jambes celui-là ! ») qui drague la marchande de journaux (« C’est fou comme il s’intéresse à l’actualité depuis quelque temps … »), le fils homosexuel, la fille mariée à un incapable, le chien qui vieillit lui aussi et dont l’eczéma ne guérit pas malgré la cortisone (« Tous des incapables : je vais dire au vétérinaire ce que je pense de son traitement … »), les bouffées de chaleur qui lui gâchent ses meilleurs moments : le petit verre d’alcool qu’elle ne supporte plus, ni les plats épicés qu’elle préférait …. Les seules consolations qui lui restent : le téléphone aux copines (« Elles ne sont pas mieux loties que moi, les pauvres ! »), et les réunions de bridge où l’on peut bavarder sans avoir les hommes sur le dos !.

Ce qui était à l’origine une légitime revendication réactionnelle d’existence, va, rapidement, se chroniciser et devenir invivable pour Lachesis elle-même et pour l’entourage : c’est une révolte où tous les coups sont permis.

LACHESIS – MODE D’EMPLOI

Il faut savoir utiliser Lachesis comme un moteur, un tracteur, …encore faut-il pouvoir la contrôler ! Sachez

donc …

1 – éviter l’affrontement direct (le face à face entre quatre yeux est toujours suicidaire … pour l’autre !). Rapide dans sa pensée, elle jongle avec les idées, les ramifications des différents plans d’action, avant même que vous les ayez compris. Il/ elle évalue correctement vos capacités de réaction, donc connaît le chemin pour vous atteindre et les mots qui font mouche et mal de préférence… êtres sensibles ou lents d’esprit s’abstenir ! Elle semble comme « portée » par son regard dans un défi permanent à tous, toujours sur le pied de guerre, en quête de sa prochaine victime : tout est un combat pour Lachesis (elle n’est jamais en repos – uniquement épuisée parfois -) et il est inégal car, toujours prête à l’affrontement, elle a l’énorme avantage de la rapidité dans la stratégie. Pourtant, prudente, elle ne s’attaquera jamais à un adversaire plus fort qu’elle…: elle les reconnaît aux premiers coups d’œil ! Si elle touche le tapis, c’est qu’elle l’a sous-estimé, ce qui est rare.

2 – donner une cause à défendre (ah! les merveilleuses passionarias), un cheval de bataille qui comblera le « vide d’être » par l’activité. Il est prudent de polariser ce trop plein d’énergie combative au bénéfice d’une cause humanitaire. La tête haute et le regard fier, offrant son cœur et le reste (!), elle abattra des montagnes, car c’est un(e) combatante, une fonceuse tournée vers l’action (différente de Natrum muriaticum bloquée dans la rumination des griefs passés).

3 – une tribune où cracher son venin (un exutoire, émonctoire ?)

Loquacité +++ ; liée à l’action générale du remède : amélioré par les écoulements (tous), car ils réduisent la stagnation, donc la chaleur interne.

4 – un public

Comme Phosphorus, Lachesis vit de se voir dans les yeux des autres ; elle ne supporte pas de n’être pas le point de mire général.

5 – une coupe de champagne, ou un verre de vodka (aime les alcools forts) pour le brillant du regard et la clarté du propos (« l’alcool me rend hyperconsciente! » dit-elle) ; elle (il) est rapidement submergée par ses sensations et ses pulsions (attention, l’alcool lui fait dépasser les bornes). A

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force de se croire et de se sentir hyperconsciente, elle fera des procès d’intention à tout le monde : c’est la mère qui accusera son enfant son prétexte qu’elle sait mieux que lui comment il fonctionne et quel esprit tortueux se cache derrière ce regard « prétendument innocent ». C’est l’horreur et le délire : elle voit des mauvaises intentions partout (pense que tout le monde est comme elle !).

6 – un calmant pour les spectateurs qu’elle cherchera évidemment et réussira (elle est habile), à déstabiliser… Perception prophétique et clairvoyance (lucide), capacité de démasquer les vrais sentiments et les réelles motivations de chacun, d’anticiper la progression de leurs pensées et actions. Ah ! la jouissance que lui procure votre regard déstabilisé (donc j’existe) : Lachesis, est une « traqueuse » (cf. les livres de Castaneda).

7 – toujours garder la possibilité de pouvoir débrancher le micro !!! Car portée par son curieux triomphe, elle ne sait plus s’arrêter. Ce n’est souvent que de la psychanalyse de comptoir (remède d’alcoolisme) et surtout, ce qui est plus grave, c’est que c’est un acte gratuit ; elle n’a pas de but défini (contrairement à Phosphorus, à la recherche de son idéal de vérité) si ce n’est de se prouver a vos dépends qu’elle sait faire et qu’elle a le droit de faire (« Je peux si je veux… »), elle vous a fait payer la facture de ses dettes personnelles !

Le face à face avec elle-même est inconfortable, et comme elle n’a pas l’habitude de lancer des fleurs, même à elle-même, elle n’est pas fière et se sent coupable (aspect sycotique de Lachesis) … Ce qui est intolérable : donc vous aurez le droit de payer une surtaxe : le comble, c’est qu’elle vous fera payer le fait de l’avoir mise face à son ignominie, à vos dépens et pour votre malheur !! Payer est une expression qu’elle connaît bien : l’argent, la richesse donnent l’ivresse du pouvoir. Excessive là comme ailleurs, elle dépensera beaucoup (pour s’habiller) et jouera gros (griserie du jeu).

La mégère apprivoisée ? Comme l’enfant qui défie ses parents, elle cherche la gifle (physique et morale) de celui qui lui résistera. Ne lui avouez jamais que vous l’aimez, vous perdriez tout intérêt pour elle, l’aveu d’amour est conçu comme un aveu de faiblesse : « Les hommes cruels ne courent pas les rues » (Katherine Pancol). En fait, elle n’a pas confiance et craint la déception de l’abandon : l’amour c’est fugitif, cela ne dure pas, d’ailleurs Papa trompait Maman… Alors dites-lui, qu’elle est une fille fantastique, qu’aucune autre femme ne lui arrive à la cheville, qu’elle est la partenaire idéale, qu’elle est au-delà de l’amour ….

Elle est celle que vous cherchiez en vain ?! Car elle veut donner un sens a sa vie et elle vous somme de le trouver pour elle (vous devez être sa justification d’exister). Comme la plupart du temps vous ne pourrez pas assumer (rassurez-vous, c’est quasiment impossible !), vous serez puni : elle vous fera alors toucher du doigt que vous êtes nul, non pas pour vous aider à changer et vous tendre la main, ce n’est pas son problème! Ce n’était qu’une occasion d’éprouver son pouvoir sur un partenaire qu’elle a cru à la hauteur (« Pas un ne tient la route ! Pas un ne me mérite ! »). Ce qui importe, c’est son angoisse à elle, mais il faut un responsable : si elle est malheureuse, c’est certainement de votre faute, pas de la sienne !

Elle méprise la pitié, c’est un sentiment qu’elle ne veut inspirer pour rien au monde (différent de Pulsatilla): c’est pourquoi elle prend les devants et vous agresse. Parfois, transitoirement, elle se calme : elle a trouvé un nouveau gourou : mais cela ne dure jamais longtemps. Car, aussitôt, elle cherche à déboulonner la statue de ce nouveau père en qui elle avait investi (sans y croire !). Comme elle va tout de suite au fond des choses et qu’elle est prête à tout pour cela, que surtout le jeu est faussé (dès le départ, elle part du principe qu’elle va le faire chuter ! alors, évidement c’est ce qui se produit…), elle y parviendra rapidement et reprendra sa quête désillusionnée ; elle finira par préférer la compagnie de son caniche, de son verre de whisky… et volera au secours des bébés phoques. En fait, c’est une tuberculinique (= à la recherche de son identité), trop exigeante, trop orgueilleuse, trop active (hyperfonction = Luèse), engorgée (= Psore), nihiliste (négation de sa vie, négation du monde) et surtout SANS ILLUSIONS (= Sycose). Remède de « Feu » —–> peut correspondre, comme Mercurius, à une phase de décompensation – transitoire – de tous les autres remèdes de la matière médicale.

Quatre problématiques diathésiques pour un seul remède : ELLE CUMULE LA CONSCIENCE CONFUSE QUE L’IMPORTANT EST AILLEURS (Phosphorus), LES PULSIONS PRIMAIRES ET LES

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INSTINCTS DU CHASSEUR DE LA PSORE, L’EGOLATRIE AGGRESSIVE DE LA SYCOSE ET L’AMBITION DU POUVOIR (sur l’autre) DE LA LUESE.

Appartenance tuberculinique : alternance d’excitation / dépression (comme Phosphorus). Recherche d’identité ++. Symptômes d’excitation psychique succédant à des états de faiblesse générale extrême = Phosphorus pour la jalousie, l’orgueil, pour l’insensibilité morale, la chasse à l’hypocrisie et aux faux- semblants ! Caractéristiques propres : vivacité de l’intellect, de l’imagination, de la perception intuitive jusqu’à la vision prophétique, l’extase (entend des voix !), suractivité cérébrale, loquacité, trouble de la notion de temps. Toujours subtilement attirer l’attention sur soi, besoin d’un public (témoin).

Quête romantique d’une réalisation personnelle

A la base de cette agitation (le désir de changement et les alternances) réside un conflit primaire entre deux façons d’être opposées : 1) comportement civilisé, contrôlé et cultivé

2) sexualité et pulsions primaires (c’est une bête !!! )

Antinomie de l’esprit humain : désir de sécurité, de structure, bridant une liberté émotionnelle et un goût pour l’excitation, le danger, l’aventure, le combat. Le dilemme réside dans un besoin de réaliser à la fois les

2 aspects de sa nature profonde, la civilisée et la primaire (peut-être la clé de Lachesis ?).

Soma : 1/ l’agitation et l’excitation sont aussi physiques :

– contractions à la gorge, la loquacité est extrême, Lachesis pourtant bégaie !

– les spasmes par hyperesthésie (intolérance des vêtements serrés autour du cou, hyperesthésie du conduit auditif : se gratte l’intérieur des conduits auditifs avec volupté !), crampes ++, convulsions, chorée, épilepsie.

– l’alcoolisme (désirs de vin, de liqueur, d’huîtres, de champagne, de café) —> congestion du foie ++. Toute intoxication (acétone, etc…) peut développer les symptômes du remède.

2/ congestion hémorragipare

– la peau est froide et ses troubles « brûlants » couvrent l’ensemble des organes = chaleur interne + froid externe,

– migraine ++ , congestion céphalique avec pulsations (vertiges en fermant les yeux, poids au vertex, congestion oculaire),

– angine (latéralité gauche) et troubles respiratoires. Suffoque en s’endormant (Grindelia) ou au réveil : accès d’asthme la nuit ou digestif, suffoque au moindre effort.

– palpitations et atteintes veineuses. Hypocoagulation (ecchymoses et pétéchies) ==> purpura hémorragique. Inflammations et nécroses cutanées (entourées d’une auréole d’un bleu noir) → ulcères variqueux ou syphilitiques, anthrax qui ne guérissent pas.

– système hormonal : l’ovarienne à troubles vasomoteurs (évanouissement dans un bain chaud), les règles régulières mais trop faibles et trop courtes (se sent mieux dès qu’elles sont plus abondantes) et progressivement espacées… L’alternance de frissons et de bouffées de chaleur, le fait employer dans des bouffées vasomotrices de la ménopause.

3/ l’irritation des muqueuses (commune à tous les venins) est très nette chez Lachesis :

– inflammation conjonctivale, palpébrale, obstruction nasale, coryza spasmodique, épistaxis, anosmie (ménopausique).

– langue crevassée (feu + vide d’eau), pharyngite, amygdalite (+ à gauche), aphtes.

– laryngite, aphonie, toux d’irritation paroxystique => suffocation.

Toutes les aggravations se font sur le mode congestif (tous les congestifs sont des déprimés, car le poumon est écrasé => rein vide !), on observe :

– des états infectieux graves et adynamiques = typhus, péritonite, lymphangite sur abcès…

– la dépression cardiaque : palpitations avec froid glacial des mains et des pieds (en périphérie) et des fesses (Medorrhinum),

– le cancer… Lachesis est un remède de carcinome.

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Cybernétique : En MTC, Lachesis est un « Feng » (vent = agression, toxique, poison …) qui a la propriété de combattre (et parfois d’augmenter) les « Feux ».

Draineurs végétaux de Lachesis …… Crataegus oxyacantha (remarquables en aggravation) Echinacea

NB. Lorsque le malade est aggravé par Lachesis, pensez à Cenchris Contortrix ou à son draineur minéral = Natrum silico-fluoratum 4DH

 Aggravé par :

…………………………

– le sommeil ( l’inconscient la submerge !) – les cauchemars (conflictuels !)

– le matin, après le sommeil

– la chaleur – du printemps, de l’été

– du soleil

– d’une pièce

– des boissons chaudes

– en avalant de l’air ou des liquides – sensibilité extrême :

– au contact, surtout circulaire – du toucher (sur le cou)

– à la pression des vêtements – au bruit

– les écoulements supprimés (= la ménopause) – avant les règles (Phosphorus)

– l’alcool et le sel (qui retient l’eau)

– le temps nuageux

Amélioré par : ……………………………..

– le grand air

– les écoulements

– la pression ou les bains locaux – les boissons froides

Antidoté par : …………………………….

Alum., Ars., Bell., Calc. carb., Cham., Cocc., Carb. Veg, ., Coff., Hepar, Led., Merc., Nitric. ac., Nux, Opium, Phos. ac.

    Naja tripudians Ve « L’impulsion suicidaire »

Dans la morsure du Cobra capel, « serpent à lunettes » d’Asie (cf. Hering et Russel en 1853), les symptômes nerveux l’emportent, la mort est terrible car le sujet garde la conscience et assiste angoissé et muet à son asphyxie progressive. Cette mort est en tout point comparable à celle provoquée par le curare.

Key-note : Sensation comme « un fil suspendu de l’ovaire gauche au cœur ».

NB. en MTC il est dit : « Un méridien va de l’utérus au cœur » (Ling-shu)

Psyché de l’adulte : « Perte de la volonté de vivre, comme tous les remèdes de l’atteinte cardiaque » (Kent). Exhibitionniste égaré et tremblant, il balance entre ses exigences et ses désirs, jusqu’au suicide. Il veut plaire : peur qu’on le néglige ou le méjuge. Il s’affuble mi-féminin, mi-masculin en vue d’être accepté de tous : sur Platina … (ex.: Michael Jackson ?)

Mentalité d’une intoxication neurotrope grave : énervement à la moindre cause, mélancolie, dépression, inattention, troubles du sommeil, cauchemars effrayant → un désir brusque de se suicider ! Se coupe les

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veines ou se défenestre, appelle la mort comme une délivrance, surtout au cours de ses névralgies (comparer Natrum sulfuricum, Aurum).

Soma : Dépression nerveuse puis (surtout) bulbaire —-> symptômes respiratoires et cardiaques : Digitaline-like → puis symptômes périphériques : effet Curare-like.

On songe à ce remède quand il y a des douleurs cardiaques, comme dans l’angine de poitrine, l’asthme ou l’insuffisance cardiaque, avec oppression (sensation de poids qui écrase la poitrine) et difficulté d’élocution. Ne peut se coucher sur le côté gauche à cause des palpitations (= position qui comprime le cœur, contrairement à Elaps = droite).

Maux de tête intenses (= céphalées orbitaires gauches irradiant à l’occiput), syncope, évanouissements, fatigue intense avec cyanose et froid périphérique, sur chaleur et congestion céphalique. Névralgie de l’ovaire gauche avant et pendant les règles (cf. son Key-note !).

A un stade avancé, Naja correspondra à des formes malignes du choléra ou de collapsus, avec pouls très faible et respiration difficile.

Cybernétique : Il y a, dans Naja, une note horrifiée et de stupeur que n’ont pas les autres serpents. Contrairement aux autres serpents, peu de symptômes d’hémorragie ou de suppuration.

Comme Lachesis : aggravé par les cols serrés, après avoir dormi, par l’humidité, mais avec une arythmie cardiaque, et souvent dans un contexte de dyspnée et de toux (= asthme cardiaque !)

Deux draineurs végétaux :

Crataegus oxyacantha (l’aubépine) faiblesse et tachyarthmie, insomnie et oppression, Hématoxylon (le bois de campêche) constriction thoracique, palpitations et bearing-down.

Aggravé par :

………………………….

– couché sur le côté gauche

– pendant et après le sommeil

(= ralentissement circulatoire)

– après le repas, l’alcool (malgré le désir)

– le froid (l’air froid et les courants d’air)

– la pression des vêtements (autour du cou) – l’humidité (comme tous les serpents)

Amélioré par : …………………………. le grand air (les céphalées) en fumant, en éternuant. couché du coté droit

 Bothrops lanceolatus Ve

« L’héparine homéopathique »

Vipère jaune des Antilles, ou Vipère fer de lance (cf. Ozanam en 1863). Venin (dissous dans la glycérine) largement utilisé en allopathie : Reptilase® = coagulant / Défibrase® = thrombolytique / Diabtil® = utilisé dans la rétinopathie exsudative des diabétiques. Venin proche de :

Vipera : par les réactions locales inflammatoires graves et les phénomènes thrombotiques, Crotalus : par ses hémorragies de sang noir, états septiques, gangrène.

Psyché : Lassitude et tendance syncopale, tremblement nerveux et aphasie.

Soma : Tuméfaction oédèmateuse, puis processus nécrotique, anthrax et ulcère gangréneux. Thromboses généralisées, surtout cérébrales (amaurose, aphasie, hémiplégies), mais aussi des orifices et des muqueuses (ecchymoses, hémathémèse ou mélaéna de sang noir et fluide)

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Cybernétique : Bothrops + Crotalus (5 ch alternés) = alonge la phase précoce de la coagulation au thromboélastogramme: remèdes de la CIVD (coagulation intra-vasculaire disséminée), sur Carbo vegetabilis.

Cenchris contortrix Ge

Serpent cuivré d’Amérique du nord (pathogénésie effectuée par Kent). Ce venin contient de l’hydrocyanure de sodium.

Psyché : Le distrait, apeuré (que l’on viole son intimité : cherche à passer inaperçu).

Il est d’humeur alternante, soupire (Actea racem., Calcarea phos., Ignatia) et pleure par trop

plein (sur Pulsatilla)

Venin proche de Lachesis = hypersensibilité au moindre contact / sensations de battements et de constriction / agité et aggravé par le sommeil, rêves de mort ou de viol, mais aux modalités inversées !

– excité(e) le matin / déprimé(e) le soir,

– pas d’amélioration par les écoulements,

– latéralité droite (c’est l’ovaire gauche pour Lachesis !).

Soma : Congestions localisées (gouflement des paupières et de la lèvre supérieure), surtout de la sphère pelvienne (ovaire droit, herpès vulvaire, hémorroïdes – règles très abondantes de sang pâle avec caillots). Incontinence accidentelle d’urine ou de selles. Puis paralysie et coma léthargique.

La similitude symptomatique lui permet de bien « antidoter » l’aggravation du patient à qui l’on vient de donner Lachesis.

Antidotes : Ammonium carb. pour les symptômes généraux, Chamomilla pour les menorragies.

Elaps corallinus

Ve

Serpent corail (Brésil et Antilles)

Venin hémolytique et neurotoxique nortel en quelques heures, proche de Naja, mais différent par : – ses hémorragies de sang noir (ménométrorragies ++),

– son pouvoir suppurant (par destruction des lymphocytes in-vitro).

Psyché : Effacé, il surcompense : le « m’as-tu-vu » qui guette le compliment.

Toujours tiré à quatre épingles, perfectionniste, il s’incruste, examine, fouille et vous « absorbe »… car il peur qu’on recule devant ses avances. Il est collant, harcelant jusqu’à devenir meurtrier ! Sur Arsenicum album … (ex.: maître chanteur de banlieue ?).

Appréhensions (phobies), imagination morbide et pessimisme : peur de rester seul, de la pluie, des inondations.

Soma : Un organe cible : la tête (et le poumon droit)

Troubles sensitifs, visuels, auditifs … avec soif et algidité, sensation de « froid glacial » (Veratrum album). – migraines intenses (avec vomissement et diarrhée), yeux aux conjonctives rouges et irritées + troubles visuels = de la photophobie jusqu’à l’amaurose.

– vertiges avec tendance à tomber en avant (hypotenseur), bourdonnements d’oreilles, otorrhée, jusqu’à l’hallucination auditive ou la surdité !

– nez bouché : du simple épistaxis (anticoagulant : hémorragies de sang noir sans caillot) à l’ozène.

  —

69

Cybernétique :

 Modalités :

Psyché :

sort grotesque. Loquacité avec envie de fuir, livré aux jugements et aux sanctions, jusqu’à la folie (terrorisme intellectuel, sur Lycopodium).

Hallucinations et confusions, rève d’araignées. Antidote classique des aggravations de Lachesis.

Atteinte tissulaire et tendance hémorragique moins marquée que Crotalus

Crotalus horridus

Ve

Serpent à sonnette, Amérique du nord.

Psyché: L’ivrogne, accroché au pouvoir (rêves de grandeur inaccessible), prisonnier des conventions : il ne cesse d’énoncer des règles, des sentences, des décrets, des principes absolus, universels. Méfiant, querelleur, il devient furieux à la moindre contradiction, sur Aurum … (ex.: Sadam Hussein ?).

Comme les Crotales vivent en nid, à plusieurs, on l’a proposé pour les enfants qui « pêtent les plombs » en partant de leur famille ou de la protection d’une institution.

Soma :

1/ action sanguine intense car histamine-like. Hémorragies de tous les orifices (bouche/ nez/ anus/ rein …), hémorragies rétiniennes ou du vitré, hémorragies des cancers avancés (estomac, gorge, utérus …) : selles noires « comme des grains de café ».

2/ infections malignes, septicémiques : ictère grave hémorragique (exemple : fièvre jaune, typhoïde, fièvre puerpérale …). Peau froide et sèche (diff. de Lachesis : froide et humide).

3/ neurotoxique puissant (hyperesthésie + hypersensibilité) :

– Sursauts spasmes, secousses musculaires,

– Céphalée avec atteinte des organes des sens, glaucome / paralysies oculaires… Sensation d’œil tiré en avant (idem Lachesis, mais différent de Paris quadrifolia),

– Otorrhée, surdité et vertiges (Elaps), jusqu’à la thrombophlébite des sinus caverneux !

– Délire loquace (delirium tremens ou démence sénile) qui sombre dans la stupéfaction. Somnolent et ne peut dormir (Opium, Belladonna, Phosphorus …).

Modalités :

Aggravé par le mouvement (et amélioré par le repos), au réveil (par ralentissement circulatoire). Aggravé par le froid (frileux anémique), sauf les maux de tête qui sont améliorées à l’air frais.

Aggravé par le froid et les refroidissements, mais aussi par le temps humide (la pluie). Aggravé la nuit et au réveil.

Crotalus cascavella Ve

Serpent à sonnette, Mexique

Le trac, joue la comédie pour faire croire qu’il est quelqu’un. Peur qu’on l’abandonne à son

 —

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Key-note :

Vipera redii

Ve

ou Aspic, la vipère italienne (Europe),

même pathogénésie que Vipera torva, la vipère noire (allemande)

Sensation de nez froid avant l’épistaxis

Sensation « d’éclatement du membre », que le membre est lourd, distendu, engourdi.

Le conservateur, sclérosé dans ses habitudes de prudence et de prévoyance, il évalue,

Psyché :

inventorie, effrayé du temps qu’elle n’a pas (toujours en retard) ou qu’on attente à son univers familier, sur Baryta carbonica (avec Calcarea fluorica dans la maladie veineuse).

Soma : Venin hémolytique et coagulant :

– Hémorragies avec caillots / phlébite sur état variqueux (// Arnica ou Fluoricum acid.), inflammation lymphoïde, œdème et suppuration,

– Ictère hémolytique (Crotalus) post partum et néonatal, congestion hépatique et hypoTA, effondrement du taux de prothrombine : les conjonctives « vertes », purpura…

Cybernétique : Poussées de fièvre, avec nausées, mais …

 – – – – –

Modalités :

Avec angoisses = Aconit (s)

Sans angoisses = Veratrum viride (as)

Avec pupilles dilatées = Belladonna (ca)

Avec paleur = Ferrum phos.

Avec tremblements, mais sans soif = Gelsemium (mn)

Aggravé par froid, le toucher, la pression, en laissant pendre le membre malade, Amélioré en l’élevant. Périodicité annuelle ++

Les araignées

 Un sondage en GB, en 2004, a démontré que la première phobie était l’arachnophobie, alors qu’au répertoire de Kent, au symptôme « peur des araignées », il y a moins de 10 remèdes ! Leur trait commun en homéopathie est l’agitation psychomotrice, jusqu’à la folie.

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La famille des araignées (Arachnides/Aranéides) comporte 40 000 espèces (1600 en Europe), dont 10 seulement sont toxiques pour les humains. Ces invertébrés possèdent 6 à 8 yeux simples, 4 paires de pattes – toutes de grandeur différente – sur un céphalothorax. Ce sont des prédateurs carnivores, qui régulent la population des insectes. Apparues dès l’êre primaire, elles ont une hémolymphe à ion cuivre. Elles ne se métamorphosent pas, mais grandissent par mues (8 à 13). Elles n’ont pas de mandibules, ni d’antennes, ni d’ailes, mais seulement des crochets avec des glandes à venins, qui servent à tuer instantanément leurs proies. Ce sont des poisons convulsants (par activation permanante des canaux calcique ou sodiques), névralgiques et hémorragiques. Elles vivent de 1 à 20 ans, les mâles errant à la recherche des femelles (danse nuptiale) et mourant après l’accouplement (parfois mangés après le coït !). Elles sécrètent de la soie (aussi résistante que le nylon !) par leurs glandes sericigènes. Les toiles servent au déplacement, à la capture et de pouponnière (Agnès Flour).

Il existe malheureusement un certain nombre de confusions de taxinomie dans les travaux homéopathiques, de plus de nombreuses pathogénésies sont incomplètes. Deux sous-ordres :

• Les Mygales (5% des araignées, 19 espèces en Europe), nocturnes, qui peuvent être grosses (jusqu’à 15 cm) et qui se déplacent en sautant.

Atrax robustus … mygale trapue, sombre d’Australie. Pathogénésie incomplète en 1969. Venin très toxique : contractures, douleurs syncopales, vomissements, douleurs abdoninales, dyspnée et paralysie.

Mygale lasiodora (ge) … en fait : Lasiadora parahybana, araignée noire brésilienne, velue (les poils sont remplis d’histamine !) : irritation oculaire (conjonctivite, kératite, uvéite …) et respiratoire, agitation motrice (fugueurs ?) avec rèves ridicules, chorrhée et soubressauts.

• Les Arachnides (95%), grandes tisseuses.

 » Les Lycodidae, « araignée loup » qui chassent à courre la nuit et protègent

longtemps ses petits qu’elles transportent sur le dos. Tarentula hispanica (ge) … en fait : Lycosa tarentula

Tarentula cubensis (ge) … en fait : Citharacanthus spinicrus

 » Les Theridiidae, araignées annuelles à l’abdomen globuleux, qui chasse à l’affut dans de grosses toiles irrégulières. Key-note homéopathique : leur hypersensibilité au bruit.

Latrodectus mactans (ge) … la veuve noire (araignée du Chili), à la tache ventrale colorée.

Theridion (na) … en fait : Latrodectus variolus.

Latrodectus hasselti … veuve australienne : hypersensibilité émotionnelle avec perte d’appétit, sueurs localisées, adénopathies … Pathogénésie récente de Julia Twohig.

 » LesAraneidae (1000 espèces, dont 40 en Europe) Aranea diadema (na) … espèce saisonnière, grande tisseuse

Première pathogénésie de Grauvogl en 1866. Céphalées, vertiges, frilosité et confusion, avec sensibilité extrème à l’humidité.

Aranea ixobolos … Larinioides ixobolus (pathogénésie par Mezger en 1952)

Le temps passe trop lentement, euphorie et agitation « comme par un courant électrique », tremblements, spasmes musculaires, sensation de froid …

Tarentula hispanica Ge

« Je vais craquer ! »

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Tarentula hispanica (T. italienne) et Tarentula cubensis (T. américaine) sont des araignées (lycosidés) qui possèdent un venin qui tue instantanément leurs proies. Ce sont des poisons convulsivants (la morsure provoque, chez l’homme et les grands mammifères, une sorte de tétanos localisé) et hémorragiques.

Toxicologie : Chez l’homme et les grands mammifères, la morsure de la Tarentule espagnole provoque une sorte de tétanos localisé … (≠ Naja).

Causalité : Aggravation d’un Arsenicum album, chez qui la corde trop tendue va craquer … Mère trop présente, essaye de s’échapper, de s’étourdir …

Le système nerveux est bandé comme un ressort (Arsenicum album), tendu par une force illimitée qui a continuellement besoin d’un exutoire sous peine de craquer → besoin d’activité et de mouvements → c’est l’hystérique du tuberculinisme : « Tout faire pour attirer le regard de l’autre » (Pr. Charcot).

Problématique : Sujet ayant des activités multiples exigeant d’être toujours sous tension nerveuse, ce qui le contraint à s’activer sans cesse, sous peine de craquer → c’est l’hystérique du Tuberculinisme.

« Tarentula se vit comme un esclave qui n’est pas maitre de son projet » D. Grandgeorge.

Key-note : Envie irrésistible de griffer tout ce qu’il/elle touche !

Psyché de l’adulte : Sujets ayant des activités nombreuses et d’importantes responsabilités exigeants

d’être toujours sous tension nerveuse, ce qui les contraint à s’activer sans cesse.

Tout doit être fait le plus vite possible (pas pour un problème de temps, mais par compulsion au mouvement rapide). Recherche du rythme qui canalise la tension nerveuse : il se dandine constamment d’une jambe sur l’autre et est soulagé par les vibrations rythmiques musicales (–> le balancement du patient hystérique en crise, la danse de Saint Guy), le mouvement passif… en voiture par exemple (Chamomilla).

Affecté par les contraintes et influences extérieures les plus diverses (= tous les Tuberculiniques), en particulier le toucher, les couleurs vives … exemple : aversion pour le rouge et toutes les couleurs violentes (le fluo ++). Ne supporte rien, ni le bruit, ni lumière, ni surtout le moindre bruit… mais amélioré par la musique rythmée (ex.: le rap).

« Je vais craquer ! » : la tension nerveuse devient trop forte… les spasmes, les syncopes, les états convulsifs et autres symptômes annonciateurs de la décompensation ont pour but d’arreter la machine emballée. Puis perte du contrôle et violence : il a le regard rusé du renard et agit d’abord en cachette (mythomanie ou kleptomanie, mensonges), puis se manifeste au grand jour, soit sous forme d’automutilation (!), puis d’agression contre le monde extérieur (remède de violence, d’états limites). Dernier stade, l’aliénation mentale (ex.: la folie érotique active et agressive, différent de Hyosciamus qui est avant tout un peureux). Rève d’enlèvement d’enfant.

Psyché de l’enfant : Enfant hypersensible, agité qui ne peut rester tranquille (toujours « assis sur une seule fesse ») : agitation maladive (un vrai « petit singe »!), mais est pourtant capable d’écouter la musique avec calme. Horreur d’être approché ou touché (comme tous les grands spasmodiques). Mouvement constant des mains (Kalium bromatum), mange debout en se dandinant d’une jambe sur l’autre, et s’agite le soir, avant de s’endormir (Arsenicum alb., Causticum, Lycopodium, Zincum), insomnie marquée de la première partie de la nuit.

Soma : Etat d’excitation avec anxiété (surtout nocturne ++, comme Arnica et Mercurius)

– psychique : folie agitée, états hystéro-épileptoïdes (se mettent en transes pour des bagatelles !), insomnie – motrice : agitation violente, anxieuse, tics (grimaces), chorée, tremblements, trismus, convulsions … puis prostration et faiblesse musculaire

– sensitive : hyperesthésie (musique, couleurs…), symptômes urinaires proches de Cantharis (ca),

– réflexe : toux, hoquet, nausées, gastralgies (tout de suite après le repas), vertiges, dysménorrhée (crampes et spasmes utérins), précordialgies intenses,

   —

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– cutanéo-muqueux : prurit vulvaire, hyperesthésie des doigts, blépharo-conjonctivite, rhinorrhée, œdème palpébral …

– sexuel : nymphomanie, mais le coït intensifie le désir sexuel et n’est suivi d’aucun soulagement (!), puis obnubilation et hémorragies…

Cybernétique : Les remèdes des états « hystéroïdes » :

Stramonium (ca) Ignatia amara (na) Palladium (au) Moschus (cu)

Nux moschata (ba)

peurs, rires et pleurs

susceptible, émotive, capricieuse

se considère dépréciée, ce qui entraine des violences de langage spasmes et palpitations, vertiges…

même sécheresse bouche et gorge, mais assoupi.

Arsenicum album (l’agitation pour calmer l’angoisse) est différent de Tarentula hispanica : trop d’agitation crée l’angoisse au lieu de la calmer… mais toujours alternance entre les symptômes mentaux et physiques ++

Aggravé par :

………………………..

– le toucher (le moindre contact), le bruit – le froid, l’humidité (Ars. alb./ Rhus tox.)

Amélioré par : ……………………………

– en se relaxant (en fumant)

– par le massage (= friction douce)

– la transpiration

– la musique rythmée

– en voiture, à cheval.. mouvement passif (idem Chamomilla)

– périodiquement : – le repos

A différencier de :

à la même heure (le soir), après les règles

chaque année

Tarentula cubensis

Remède des règles abondantes avec prurit vulvaire, des états septicémiques avec douleur et induration de la région affectée = lymphangite (cf. CHIT « Lymph », voir tome 3).

Remarquable remède de l’agonie (30 ch) et des douleurs chez les mourants.

 Latrodectus mactans Ve

La « Veuve noire »

La veuve noire (araignée du Chili), à la tache ventrale colorée. Nocturne et timide. Fort dysmorphisme sexuel, la femelle mange le mâle après le coït ! Pathogénésie de Jones et Tafel en 1889.

Psyché de l’adulte : Agitation constante + tension extrême : sensation de mort imminante (Aconit) Irritable, se sent (et se rève) exclu du groupe (Germanium), irrésolue, pleure sans cesse Hypersensible au bruit (Theridion)

Soma : Spasticité, constriction et prostration

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– L’angine de poitrine : douleur précordiale violente avec irradiation dans le bras gauche (en haute dilution : 30 ch minimum).

– Les bouffées vasculaires (HTA) avec tachycardie, sur manque de chaleur vitale (China) → choc !

– Les ballonnements sur fond d’anorexie et d’amaigrissement, les crampes gastriques et abdominales, avec défense : simule le ventre chirurgical !

– Le lombago et syndrome de la queue-de-cheval : incontinence sphincters, plus de règles (Alumina).

– La sciatique spastique, paralysie, tremblements et douleurs insupportables des extrémités (Plumbum). – le tropisme musculaire la fait utiliser dans l’éclampsie et la rhabdomyolyse.

Cybernétique : Modalités :

Toxicologie : Soma :

Tarentula hisp. : agitation et constriction pire.

Aranea diadema (na) : aggravation au froid humide, diarrhée et règles abondantes.

Aggravé la nuit, avant l’orage, par l’humidité et les changements de temps, et par la fatigue et le plus petit effort (angor d’effort ++).

Mygale Ve

Symptômes spastiques intenses, forte fièvre avec tremblements

Mouvements involontaires choréiformes, tics de la face (Cicuta virosa), céphalées, palpitations, troubles de la vue, trismus …

Mygale est un des composant du « Choréodoron » du lab. Weleda : Agaricus D4 + Datura (Stramonium) D3 + Mygale D5 + Cuprum acet. D4 + Zincum val. D4, remède polyvalent des tics, crampes, spasme du sanglot, idées fixes, chorée…

Paris quadrifolia Ve « Dédaigneux et excité »

Parisette à quatre feuilles (liliacée annuelle, comme Colchicum, Lilium tigrinum ….). Sa baie toxique est noir bleuatre.

Psyché de l’adulte : Une loquacité qui n’est pas régulière : c’est brusquement et par accès.

C’est ce qui fait la différence de Lachesis et d’Actea racemosa chez lesquels la loquacité est perpétuelle. Loquacité même si elle est seule, propos peu cohérents et sans lien logique, s’écoute parler et méprise l’opinion d’autrui.

Sent des odeurs imaginaires (aussi Chelidonium, Agnus cactus, Anacardium), trouve des odeurs où il n’y en a pas.

Cybernétique : Proche de Lachesis = la même congestion céphalique, la même loquacité, la même hypersensibilité locale.

Soma : Hyperesthésie :

1/ Céphalées / migraine ophtalmique / zona facial …

Sensation d’avoir les yeux trop gros pour les orbites, tirés « par un fil » en arrière jusqu’à l’occiput : Exophtalmie (Ruta, Iodum, Lachesis …), glaucome (Aurum, Phosphorus …), larmoiement.

2/ Nuqualgies, cervicalgies et raideurs (Actaea racemosa), paresthésie des doigts ….

3/ Irritation des muqueuses avec sécheresse brutale : coryza, sinusite, laryngite, colite …

 —

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Aggravé par :

…………………………

en pensant

la tension oculaire

le toucher, l’effort, le mouvement (Bryonia alba) le soir, le froid (névralgie trijumeau)

après les repas

le tabac et tous les excitants

Amélioré par : ………………………..

la pression locale (douleurs) le repos ……………………….. Antidoté par : Coffea

  Germanium metallicum

Voici ces années que nous nous me lamentions de l’absence dans la matière médicale homéopathique d’un important métalloïde : le Germanium. C’est un élément blanc-grisâtre qui présente la même structure cristalline que le diamant. Son point de fusion est de 958,5°C et son point d’ébullition de 2 700°C . De numéro atomique 32 et d’un poids atomique de 72, il apparaît dans le Tableau périodique des éléments de Mendeleiev, dans la même colonne que le Carbone, le Silicium, l’Etain et le Plomb. A ce titre, ses propriétés physico-chimiques ressemblent à celles du Silicium, et dans une moindre mesure à celles de l’Etain. C’est la présence de Germanium qui a permis le fonctionnement des premières radios « à galène ». Il est en outre entouré de l’Arsenic et du Galium, dont l’alliage (Arséniate de Galium) donne les transistors les plus performants ! Il a été identifié pour la première fois en 1886 par un chimiste allemand, C. Winkler, qui le nomma ainsi en référence à son pays d’origine.

CNO Al Si Ph S

Ga Ge As Se In Sn Sb Te

Pb Bi

Le Germanium est présent à peu près partout dans la croûte terrestre, en proportion voisine de celles du Molybdène, de l’Arsenic, de l’Etain, du Bore et du Béryllium. Des céréales comme l’Avoine et l’Orge peuvent assimiler et stocker des quantités considérables de Germanium, quand celui-ci existe sous forme soluble dans le sol. On le trouve enfin en proportions non négligeables dans les eaux de boisson, ainsi que dans l’eau de mer.

Après administration orale, les analyses ont montré une distribution ubiquitaire du Germanium dans tous les organes (pas d’organes cibles spécifiques, ni de différence de distribution selon le sexe). L’élimination s’effectue en moins de 24 heures par les urines sans altération métabolique. La recherche moléculaire a montré de façon reproductible que le Germanium organique possède des propriétés immuno-stimulantes remarquables chez l’animal et l’homme (production d’interféron gamma, stimule l’activité des macrophages au repos et la production des lymphocytes T). On lui attribue également des propriétés antioxydantes. Cependant, pris à fortes doses, le Germanium entraîne des troubles gastro-intestinaux avec vomissements, anorexie et perte de poids, une faiblesse musculaire généralisée et troubles de la marche, une neuropathie périphérique, avec paresthésies des extrémités, dysarthrie (mauvaise coordination de la parole) et ataxie, une néphropathie sans protéinurie ni hématurie, persistant quelque temps après l’intoxication, et dans certains cas une dysfonction hépatique avec stéatose (hépatomégalie) parfois sévère.

C’est à l’initiative de l’homéopathe anglais Jeremy SHERR que fut réalisé sa pathogénésie complète en 1992. « J’ai choisi d’expérimenter Germanium en raison de son caractère d’actualité. Pendant les années 80, l’usage du germanium organique s’est répandu en tant que remède pour de nombreuses maladies. Des patients obtenaient des résultats étonnants dans le cancer, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la fatigue chronique et d’autres affections graves. C’était la réponse magique que de nombreux malades attendaient. En même temps que l’usage médical du germanium prospérait, il gagnait également en importance dans la technologie comme semi-conducteur pour les puces informatiques, les

      —

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Natrum mur.

Germanium ) groupe des

Lachesis ) venins

cellules solaires, l’ingénierie laser, les supraconducteurs et autres techniques industrielles. On était vraiment dans une ère Germanium. Tout cela devait bientôt prendre fin brusquement, avec des rumeurs

Tuberculinum

croissantes d’effets secondaires toxiques. En 1989, l’utilisation du germanium fut interdite aux USA ». La

pathogénésie a été réalisée sur 15 personnes, parmi lesquels 10 femmes et 5 hommes, qui ont reçu chacun une dilution particulière du remède (6 CH, 9 CH, 12 CH ou 30 CH). Je vous laisse découvrir l’imposant travail de recueil et de classement des centaines de symptômes obtenus par cette vaillante équipe sur le site internet francophone : www.homeopathe.net, rubrique « pathogénésie de Germanium metallicum ».

A la lecture des 32 pages de ce document, quelque peu romancé (nombreuses allusions à l’histoire et à la littérature), on se rend compte que c’est un remède du pôle TUBERCULINIQUE, de part la sensation de perte d’identité familiale et sociale et les troubles de la perception de son schéma corporel. Le sujet Germanium a perdu toute estime de lui-même, il s’est éloigné des siens et il est devenu un paria, incapable de communiquer et qui se sent accablé par une lassitude extrême. Ce remède intéressera ceux qui, directement ou au travers de leurs ascendants, ont subi un échec familial ou social et qui de ce fait se sont sentis rejetés, ce qui les aura amenés à s’éloigner de leur famille, de la société et plus encore d’eux-mêmes. Ainsi, Germanium sera susceptible de s’adresser plus particulièrement aux personnes issues de minorités ethniques, religieuses ou sociales faisant ou ayant fait l’objet dans le passé de discriminations ou de persécutions, et qui portent en elles la mémoire des souffrances endurées.

Hypersensible à l’opinion des autres, il se pense médiocre, voire nul, il estime être un raté dont la vie peut se résumer à un échec total. Alors qu’il se retrouve dans un état de dévalorisation totale, avec une culpabilité de tous les instants qui ne saurait trouver d’issue que dans une punition sévère, néanmoins considérée comme méritée par le sujet. Le sujet refuse de communiquer et recherche la solitude. Cette frustration le conduit à transformer son besoin affectif en haine silencieuse colère rentrée, exprimée ici sous forme de jalousie ou d’aversion envers ceux qui paraissent heureux et bien intégrés. Au stade suivant, l’agressivité se mue en colères soudaines et violentes, violence que le sujet perçoit autour de lui et dont il a peur, mais surtout qu’il retourne contre lui-même.

En résumé, nous avons à présent à notre disposition le métal du groupe des VENINS (c’est vrai que ce groupe n’en possédait pas !), sorte de Lachesis culpabilisée …

              Les Zinc

L’aspect général des remèdes du ZINC est celui d’une agitation compulsive du tuberculinique dans une impasse évolutive (drogué pour fuir la dure réalité ?). Epuisement nerveux (insuffisance du sang de la rate – dont il est l’ambassadeur) → paralysies et tremblements (Yang apparent).

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Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes) Rein

Chaleur (sur stagnation) VB

Sécheresse (acidité) Colon …………………………………………………………………………………………………………..

Quassia amara Sterculia (noix de Kola) Avena sativa

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Hordeum

Foie Cannabis indica / Anhalonium Cœur Cobaltum / Cumarinum (névralgies)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Zincum picricum / Zincum cyanatum

Coeur Cactus / Cereus (angor)

Poumon Zincum metal. / Zincum phos. (zona ophtalmique) Foie Zincum sulfuricum (conjonctivite)

Rate Cadmium sulfuricum

Zincum « Compulsif »

Cet oligo-élément a un rôle clef dans plus de 80 réactions enzymatiques, plaques tournantes du système nerveux et des régulations endocriniennes.

Epuisement après longue maladie ou suite de veillées trop fréquentes, trop prolongées (Cocculus).

Les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) des intellectuels qui se sentent harcelés et ont peur de ne pas réussir (aggravation de Phosphorus).

Peur de l’avenir, et paradoxalement, vos jambes vous portent vers l’avant = syndrome des « jambes sans repos ».

Pour un homme : ne peut uriner qu’en position assise.

Pour une femme : hémoptysies prémenstruelles

Causalité : Problématique : Key-note :

Psyché de l’adulte :

Sentiment de culpabilité, surtout s’ils échouent : émotions refoulée, alternance de gaieté et de tristesse, de désespoir et de calme. Epuisement mental et nerveux, hyperesthésie, paresse mentale et agitation incoordonnée. Hypochondrie avec paresse et dégoût pour toute occupation (Sepia), aversion pour le travail et la parole, oublis et faiblesse de mémoire, mélancolie menant au suicide. Répète toutes les questions avant d’y répondre (Baryta carb.). Ne peut passer l’examen, tant il a envie de faire pipi …! L’homme ne peut uriner qu’en position assise.

Soma : Les troubles nerveux par déficience de la capacité d’élimination

C’est l’épuisement nerveux après un surmenage (aggravé par le vin et le bruit). La douleur de la nuque en écrivant, chez un agité en mouvement perpétuel. Les spasmes (et ne peut pas supporter le contact), tics, chorée, maladie de Gilles de la Tourette … amélioré par un écoulement et par les règles (comme Lachesis).

Cybernétique : « Ce que le Fer est pour le sang, le Zinc l’est pour les nerfs » (Kent).

Zincum = agitation + stupeur + somnolence => remède de base des drogués (// Cannabis indica, Nux moschata et Opium).

L’ hyperesthésie avec stupeur, somnolence et agitation (Opium)

  —

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Les sels de zinc sont nombreux …

Zincum aceticum Zincum arsenicicum Zincum bromatum Zincum cyanatum Zincum oxydatum Zincum phosphoricum Zincum picricum Zincum sulfuricum Zincum valerianicum

la dépression des manques de sommeil

anémie et amyotrophie : épuisement profond chorée et mélancolie

chorée et tremblements

gastro-entérite et eczéma fissuraire

névralgie ophtalmique post zona

paralysie faciale

éruption pruriante (ulcère de la cornée)

insomnie, hoquet et névralgies (faciale, ovarienne)

Aggravé par : ………………………….. l’effort mental

le bruit, le toucher,

la suppression d’une éruption ++ après avoir été réchauffé.

Amélioré par :

………………………….

le mouvement, la pression forte, le grand air tiède le vin, les éliminations.

………………………….

Antidoté par : Camphora, Hepar, Ignatia, Nux vom.

Cactus

Zn

Cactus grandiflora (cactacée des Antilles).

Les Cactacées sont des plantes américaines adaptées aux déserts (climat sec et brûlant, sols pauvres). Leurs fleurs sont primitives, mais l’appareil végétatif est très perfectionné et d’une extrême vitalité, car le cactus repousse à partir de fragments minuscules. La fonction chlorophyllienne des feuilles (transformées en épines, riches en silice) est transférée à la tige. L’élément aqueux s’enfle, englobe et s’isole : épines ou poils rudes, peau cireuse… La fleur s’épanouit la nuit, à l’abri des regard.

Causalité : un traitement corticoïde, lorsqu’il est massif, peut aller jusqu’à induire une psychose maniaco- dépressive ! Mais ce peut être aussi parfois la simple utilisation d’un vaso-constricteur avec corticoïde … se rappeler que les cactacées contiennent des phythormones qui retiennent l’eau et que celles-ci sont utilisées pour l’hémi-synthèse pharmaceutique des corticoïdes.

Problématique : secs (physiquement et moralement), ils ont des difficultés à profiter des plaisirs de la vie, ils ne veulent aucune attache (se sentent prisonniers de l’affection de leurs proches), souhaitent se suffire à eux-même (narcissisme). Ils sont misanthropes (antisociaux), jusqu’à détruire leurs émotions et leur corps par des maladies terminales (comme des malabsorptions graves ou un cancer). Ce sont des remèdes de fin de vie, pour lesquels la notion d’autodestruction est omniprésente.

Psyché : grand hypochondriaque, avec des plaintes et des demandes permanentes (Lachesis). Il est incapable de faire confiance au médecin et à ses médicaments (Arsenicum). Pense pouvoir se débrouiller seul, avec une volonté de surdosage permanente. Ils adorent se plaindre, mais sans chercher une aide particulière. L’angoisse du malade est inhérente à la douleur précordiale qu’il éprouve et va jusqu’à l’état syncopal avec peur de mourir (comme Veratrum, Latrodectus, Tabacum). Aggravation très nette à 21 h : c’est l’heure où il craint la mort imminente, d’où son agitation : frissons à 11 h du matin et du soir.

L’hypochondrie disparaît quand la maladie grave se développe. Dans leurs dernières semaines, ils s’apaisent et communiquent normalement (forme de stoïcisme). Peut-être parce que la reconnaissance sociale de sa maladie, avec tous les privilèges liés à cet état, lui permet d’échapper au monde vulgaire ?

Ils sont parfois brillants (Phosphorus), souvent intelligents, mais la confrontation au monde est douloureuse, difficulté à affronter ses émotions (ex.: quittent sans raison apparente un dîner donné en leur

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honneur). Centrés sur eux-mêmes, ils se veulent autosuffisants (leurs aiguilles tiennent les autres à distance ?). Volontiers formalistes (pour garder ses distances), jusqu’à être manipulateurs. Ils en veulent à tout le monde (jusqu’au blasphème), leur colère froide s’exprime en remarques blessantes.

« On peut les comparer aux mercures (Arnica ou Millefolium) qui veulent montrer leur force en faisant des sports de l’extrême (là, tout se passe au niveau physique). Les halogènes (Fluor, Chlore, Brome, Iode) ont aussi cette tendance, mais au niveau des relations humaines » M. Mangialavori.

Soma : Toutes les douleurs constrictives : thoraciques, faciales ou oculaires, transfixiantes, dorsalgies, vaginisme, crampes qui durent.

1/ L’angine de poitrine : douleur cardiaque constrictive « comme un étau » (Platina : « comme un cercle serré »). Correspond à toutes les variétés d’angor, mais surtout dysneurotonique (c’est un Zinc) et d’effort (en 5ch // à Arnica).

2/ Les troubles du rythme des affections mitrales (palpitations, arythmie, dyspnée, hypotension) : car tout en renforçant la systole ventriculaire, il tend à raccourcir la diastole. Il correspond à un cœur compensé, alors que Digitalis correspond mieux au stade de l’asystolie.

3/ Utiliser ces remèdes en stade terminal exerce un effet antalgique indéniable, ce qui leur donne le loisir de trouver enfin un sens à leur existence. C’est un remède auquel il fait songer devant toute hémorragie de sang noir « goudron » avec caillots (China, Secale cornut.).

Cybernétique : Les Cereus sont proches (cf. les grands cactus des déserts dans les BD de Lucky Luke !) S’ils se sentent aussi supérieurs, ils ont besoin de s’investir dans le social (un certain idéalisme, idem Causticum). Désir de voyages (TK, Calcarea phos., Iodum, Nitricum acid.)

# Cereus bomplandii (zn) … pense avoir commis un acte impardonnable et doit se racheter par une intense activité.

# Cereus serpentinus (zn) … fonctionne dans le conflit (Nux).

    Aggravé par :

………………………

– couché du côté gauche

– la pression sur la nuque

– périodiquement : à 11 h du matin et du soir – par l’exercice, la marche en montée

– en étant observé

Amélioré par : ………………………..

– le grand air,

– l’immobilité (durant la crise)

– la pression sur le sommet du crâne .

Antidoté par : ………………………

Aconit, Camph., China

Cannabis indica

Zn

« On ne vit que deux fois … en même temps ! »

Les toxicomanies … « Ne marchez pas sur l’herbe, fumez-la ! »

La découverte récente de récepteurs corticaux (hippocampe) et limbiques au THC (alcaloïde psycho-actif du Cannabis) a permis d’étudier et de reproduire la plupart des effets des cannabinoïdes, comme il y a une dizaine d’années lors de la découverte des récepteurs aux opiacés et la découverte de morphines endogènes = les enképhalines. Ces récepteurs sont activés de manière très puissante par un cannabinoïde endogène alors dénommé « anandamide » (du sanscrit anandé, qui signifie « félicité »).

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Causalité : Patient de type émotionnel qui manque d’amour… pour qui la relation au monde passe essentiellement par la sensibilité. En aigu, intellectualisation de l’émotionnel, l’esprit est toujours en activité, il est dominé par la peur de perdre son contrôle.

Key-note : Tout prend une grandeur considérable : les minutes paraissent des siècles, les mètres des kilomètres… « Exagération étonnante des notions de temps et d’espace » (Kent).

Problématique : Il lui semble avoir deux existences ou être conscient sur deux plans différents :

Il a l’impression de flotter dans un état extatique, « Comme si son corps énergétique était à peine relié au corps physique » (G. Withoulkas) … un frisson de béatitude passe sur les membres qui tremblent, une grande fatigue s’étend sur tout le corps.

Psyché de l’adulte :

Accélération des processus de pensée, rapidité et abondance de l’idéation, gênant la concentration et la mémoire (rate) → capacité de voir n’importe quoi sous trente-six angles à la fois, sensation de sortir de son corps, et de voyager à travers l’espace. Mais inefficacité sur le plan intellectuel : « Dispersés, les théories qu’ils échafaudent sont sans queue ni tête : ils ne sont pas fiables, car ils n’ont pas les pieds sur terre » (G. Withoulkas). Les idées se suivent à une cadence folle et le malade ne peut exprimer assez vite tout ce à quoi il pense. Il commence une phrase, mais s’arrête car il ne se rappele plus ce qu’il avait l’intention de dire. Crises de rire (fréquentes chez les jeunes drogués !). Il vit dans un monde métaphysique où il se sent parfaitement isolé.

Cybernétique : Déconnexion corticale = Opium, sous-corticale = Cannabis, périphérique = Coca.

Remède à ne pas confondre avec Cannabis sativa, aux symptômes proches de Cantharis (du groupe du Calcium) = dysurie, urétrite, excitation sexuelle, avec troubles de la perception : sensation de recevoir des gouttes d’eau sur la tête, sur le tronc, d’émettre de l’urine goutte à goutte. Pathogénésie intéressante à connaître, car les fumeurs de Cannabis viennent souvent consulter pour une cystalgie chronique !

Un autre hallucinogène du groupe du Zinc est proche : Anhalonium (le peyotl = « Mescalito »), qui a des hallucinations surtout visuelles.

  Soma :

Aggravé par :

1 – hyper idéation euphorique : hypersensibilité générale = à la lumière, aux bruits… 2 – excitation sexuelle : exaltation et perturbation de la libido.

3 – dysurie : urétrite muco-purulente, érection pendant la miction (!), priapisme.

Inflammation des reins, avec douleur brûlante.

– en urinant, l’écoulement urétral – les émotions, l’obscurité

– l’effort, en parlant, en marchant – l’alcool, les excitants

Avena sativa Zn

Les graminées (monocotylédones évoluées) comptent 7000 espèces qui constituent sur des zones entières du globe l’élément dominant de la flore, fournissant de plus les éléments indispensables à l’alimentation des hommes et de leur bétail. Plantes herbacées annuelles, fasciculées en faisceaux (blé), elles présentent un rhizome et une tige creuse et cylindrique (chaumes importants chez les bambous, pleins d’un tissu sucré chez la canne à sucre). L’inflorescence est un épillet (épi) où les « fleurs communautaires » de dimensions très réduites sont disposées en nombre variable sur un axe. La pollinisation est anémophile, se prêtant bien à la fécondation sur de vastes prairies. La graine contient un albumen amylacé très abondant, qui broyé donne… la farine.

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Psyché : Cybernétique :

Epuisement avec troubles nerveux, après surmenage ou maladie grave (s’aggravera en Silicea).

Les céréales alimentaires constituent la base de l’alimentation humaine, celle-ci varie selon les conditions climatiques

L’avoine cultivée (composition : saponine, mucilage, a. silicique, glucide, Phosphore, vit.A, B1, B2, D, PP, Fer, coumarine). Indications en TM : stimulant (thyroïde) et sédatif (insomnie).

En MTC Rate-pancréas (alimentaire) → Poumon (énergie et rythmes).

Le blé (composition : huile de germe de blé = vit.E, lécithine, acides gras essentiels). Indications en TM : déficience générale, surtout musculaire. En MTC Rate (alimentaire) → Foie (tendino-musculaire).

L’orge , mêmes symptômes, mais tendance à la diarrhée. En MTC Rate-pancréas (alimentaire) → Estomac

Le riz , mêmes symptômes, mais tendance à la constipation.

En MTC Estomac (Ying) → GI (Wei) = Yang-ming (gère la sécheresse).

Cynodon dactylon Zn

 Avena sativa

Triticum sat.

Hordeum Oryza sativa

Il s’agit d’une graminée commune, connue sous le nom de Gros Chiendent, ou Herbe des Bermudes, que l’on peut obtenir en Europe, la première dilution liquide étant la TM. La forme de cette plante évoque une main avec les cinq doigts écartés (idem Cannabis ?!). Elle contient un peu d’acide cyanhydrique et peut se révéler toxique pour le bétail si celui-ci la consomme en abondance. En Inde, cette herbe est utilisée pour les cérémonies religieuses : elle est supposée « effacer les péchés et prolonger la vie » ! C’est peut-être pour cette raison que nous avons choisi de l’ajouter récemment à la grille des remèdes des PRS ?

On trouve des indications sur celle-ci dans l’ouvrage du dr. S.C. GHOSE. Cette étude n’est pas un proving, mais un résumé des propriétés empiriques de cette plante : « Ce remède est efficace dans l’épistaxis, les furoncles, l’hématémèse, dans la suppression des règles, dans la rétention d’urine. Efficace également dans les diarrhées chroniques, l’œdème généralisé, dans les plaies, dans les hémorroïdes qui saignent. On l’utilise en TM et en 3 DH ».

Le dr. Jugal KISHORE nous livre un proving, réalisé en 1969 avec seulement trois expérimentateurs, ce qui est minime (deux hommes et une femme). Ce proving a été effectué avec de la TM, ainsi que des dynamisations. Travail cité par F. VERMEULEN dans « Synoptic 2 ».

Symptômes principaux :

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Hémorragies RATE Diarrhée

Furoncles

FATIGUE : Aversion pour le travail (6 XH). L’effort physique occasionne des douleurs partout, tandis que

le travail mental occasionne des douleurs au niveau du front (6 XH, deux provers).

Grande faiblesse au niveau du membre supérieur droit, aggravation par le mouvement, en écrivant ou en

 tapant à la machine (6 XH).

Zn

 DOULEURS piquantes comme par des aiguilles (TM). Douleurs localisées, bien circonscrites sur de REIN POUMON Fatigue

petites zones (TM). Latéralité droite prédominante (TM). Oedèmes Irritabilité

< par les épices

Psychisme : Querelleur, s’est querellé avec son épouse, ce dont il n’avait nullement l’habitude.

Très irritable, devient comme enragé à la moindre provocation (TM). Lourdeur, paresse psychique et aversion pour le bruit, ne veut pas qu’on lui parle (6 XH).

Tête : Céphalées après une colère ou un travail intellectuel (6 XH). Douleur sourde au niveau du côté droit de la tête ; se sent mieux en mangeant (6 XH).

Yeux et vision : Larmoiement des yeux. Démangeaison et rougeur du bord des paupières (6 XH). Gonflement des paupières supérieures, plus marqué du côté droit, aggravation le matin (200).

Bouche et gorge: Augmentation de la quantité de salive, avec goût insipide (200). Sensation d’ulcération, de mise à vif, au niveau du palais (200).

Estomac et appétit : Perte de l’appétit, mais l’appétit revient en mangeant quelque chose (TM). Lourdeur au niveau de l’estomac après un petit repas (TM).

Abdomen : Après 16 heures, flatulence et distension de l’abdomen (TM).

Distension abdominale, abdomen distendu comme un ballon de football, n’ayant aucun rapport avec la nourriture et signalé par un prover à 10 heures (6 XH).

Organes urinaires : Désir impérieux d’uriner (diurétique ++)

Miction involontaire en éternuant (200) : cela ne lui était jamais arrivé et ce symptôme disparut chez cette femme lorsque l’action du remède fut épuisée.

Appareil génital féminin. (Aucun symptôme particulier ne fut observé.)

Rectum et selles : Selles diarrhéiques, d’odeur forte, jaunâtres et jaune clair (TM).

Extrémités : Douleurs suraiguës au niveau de la face interne des jambes, en étant couché, la nuit (200). Cette douleur occasionne de l’agitation au niveau des jambes (200). Cette sensation douloureuse disparaît en se levant du lit (200). Sensation de chaleur au niveau des soles plantaires, désire sortir ses pieds de dessous les couvertures (TM).

Sommeil : Sommeil dans l’après-midi. Besoin irrésistible de dormir, ainsi que lourdeur, lorsqu’il s’assied ou s’allonge sur un lit.

Modalités : La plupart des symptômes sont aggravés l’après-midi et durant la soirée. Les symptômes digestifs sont aggravés par les aliments épicés.

Réflexions en homéopathie diathésique :

Nous avons à faire à une graminée alimentaire, dont l’essentiel des représentants se situe au sein du groupe ZINCUM. Elle rejoint ainsi : Avena sativa (l’avoine), Triticum sat. (le blé), Hordeum vulg. (l’orge), Orisa sativa (le riz). Elle présente en effet beaucoup des symptômes d’épuisement et de troubles nerveux du groupe : névralgies, syndrome des jambes sans repos, céphalées, aggravation par le bruit …. On observe en plus, chez Cynodon, certains symptômes de la lignée acide (probablement dues à la présence de l’acide cyanhydrique) : douleurs « comme des échardes », crampe des écrivains, diarrhée …

Fébricule : se sent plus chaud que d’habitude (TM). Durant la fièvre cependant, désir de se couvrir. Diurétique Jambes sans repos

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    Le groupe du Silicium

La SILICE est un important constituant des tissus, surtout conjonctif et ectoderme. C’est l’ambassadeur du Rein (Yin) dans le Poumon (Qi), remède des carences d’amour et de sécurité. Il est surtout présent au niveau tissulaire sous forme de sels de l’acide silicique Si(OH)4, ce qui explique que ses symptômes ont les propriétés des acides : faiblesse, sécheresse (c’est le point de départ de la « voie des eaux ») et tendance scléreuse.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

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Erysimum / Ruta (les tendons)

Arum triphyllum (aphonie intermittente) Scrophularia (adénite) / Equisetum

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Clematis erecta

Foie Petasites (céphalées et migraines) Cœur Cinnamonum

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Hekla lava (exostoses) / Thiosinamine Coeur Menyanthes / Rubia tinctoria

Poumon Salvia (sueurs) / Sanicula (constipation) Foie Silicea / Stellaria media

Rate Pulsatilla / Teucrium scorodonia (polype)

Le Silicium (Si) = le quartz est un cristal tétravalent, comme le carbone. Sur notre planète, l’élément Silice

représente environ 3/4 de l’écorce terrestre et 40% de la masse totale du globe.

L’acide silicique Si(OH)4, voit ses groupements hydroxyles s’unir à d’autres molécules et aux sucres, de la même façon que l’acide phosphorique, sulfurique ou borique, avec lesquels il entre en compétition. Les silicates chez l’animal et l’homme favorisent les synthèses protidiques et la mitose. La peau, le poumon, le pancréas et la rein sont riches en silicates.

Silicea

« Le rejet de ce qui est étranger »

La Silice (SiO2) joue dans les mécanismes de la vie végétale un rôle primordial : elle augmente l’absorption du Phosphore et favorise son transfert jusqu’au grain. On la trouve sous forme polymérisé dans les parois cellulaires des plantes. Cette substance possède une toxicologie rapidement létale : la silicose. La poussière de silice excite le SRE, sans détruire les cellules qui l’absorbent (comme le bacille tuberculeux…!). Etudiée par Hahnemann qui la cite dans « les maladies chroniques », c’est aussi un des douze sels biochimiques de Schuessler.

Clefs anthroposophiques : La silice est liée aux trois planètes lentes (Sn / Pb / Fe)

1 – Dans son comportement chimique, ce qui frappe d’emblée c’est la faible réactivité du silicium vis à vis des autres substances, il garde ses distances, revendique son identité : refus du fusionnel. Le silicium

permet :

– à l’information de réaliser une structure à partir d’un substrat matériel (de la molécule à l’homme),

– à celle-ci de revendiquer une identité, face aux influences extérieures (= isolant électrique).

Silicea structure l’individu incapable de se prendre en charge, de s’affirmer, de se développer seul. Il permet de modeler, de constituer les os et les organes. Il accroît les pouvoirs de concentration, la mémoire, l’aptitude à synthétiser et à prendre du recul par rapport aux événements nouveaux.

2 – La présence du silicium dans l’acier confère à celui-ci élasticité et résistance.

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« Le silicium, conformément à sa nature confère aux matériaux (et aux végétaux) la capacité de maintenir leur structure, d’affirmer leur identité vis à vis des influences mécaniques, caloriques et chimiques… du monde extérieur » (R. Fix).

 » Le processus silicium, en dévitalisant les tissus concernés (tissus et organes neurosensoriels) met en place les bases structurelles adaptées (information-structure) permettant de la sorte à l’information circulante de réaliser l’unité fonctionnelle de l’organisme qui, chez l’homme, culmine dans l’identification à lui-même, c’est-à-dire la conscience de soi » (R. Steiner).

Au plan supérieur, la silice confère à l’homme la conscience de lui-même (niveau du Moi = gestion de l’être = résistance psychologique). Au plan biologique, c’est elle qui permet à l’organisme l’identification de sa propre substance et le rejet de l’agent étranger fournissant de la sorte la base des processus immunitaires (niveau du SRE et des émonctoires = gestion de l’espace = résistance sur le plan physique).

Cette information étant fournie, les mécanismes de défense vont pouvoir réagir de façon circonstanciée pour assurer l’intégrité de sa propre immunité :

INFORMATION ======= / SILICIUM (= structure + résistance) / ========> IMMUNITE

3 – Le cristal de quartz est omniprésent dans les transistors, les montres et les ordinateurs : il permet de fournir, stocker, traiter de l’information. Le processus Silicium (quartz) rend la substance apte au passage de la lumière prise au sens plus général d’information. R. Steiner dit : « La silice est le sens universel grâce auquel la terre s’ouvre aux influences cosmiques » = le Silicium a fait de la terre une copie du cosmos.

La Silice donne de l’élasticité à la résistance = permet de plier sans casser, assouplit les excès de rigidité.

Causalité : La carence d’amour et de sécurité (trouble du rapport avec l’environnement)

→ altération de la conscience de soi-même, problème d’identification de l’individu à lui-même (cas des prématurés, les suites de peurs et de chocs nerveux …), les vaccinations (envahissement par des toxines extérieures),

→ identification de la substance ou de l’agent étranger (base des processus et pathologies immunitaires).

Problématique : Idéation (formation des idées ) + Rigidité + Myopie (vue à cours terme) → manque d’assurance.

Lesbonnesquestions: Unnouveaupays,unenouvellesituation,unenouvellevie:ouiounon? On vous propose un poste de direction à responsabilités : oui ou non ?

Vous sentez-vous en sécurité ?, satisfait de votre vie ?

Key-note : « Dose sa vie avec une cuillère à café » (C. Coulter) = dépense le peu d’énergie dont il dispose à s’épargner, dans la résistance à tout ce qui est nouveau (= étranger).

« Je suis ainsi et rien ni personne ne me feront changer » : Silicea cherche à affirmer son individualité, à revendiquer son identité dans l’opposition et dans l’isolement. Il « vit » le rejet de l’inconnu : c’est le pivot de son existence psychique et physique. Il construit son identité en fonction et par ce qui lui étranger, il construit une armure pour protéger sa faiblesse, sa froideur du corps et de l’esprit. C’est à la fois un but et un moyen. Il recherche constamment la chaleur nécessaire au développement du Moi (frileux ++). C’est un introverti, il gère sa vie et ses idées au coup par coup, à l’économie : sa seule force, c’est sa résistance.

La persuasion passive

En apparence facile à manier, impassible et serein, en réalité forte tête, volontaire et tétù, puis impatient et irritable, il parvient parfois à ses fins avec/par le poids de l’inertie (comme Calcarea carbonica, il est obstiné sans être entreprenant). Tenacité et persistance sont la manifestation de son inflexibilité, sans aggression, ni argumentation. C’est l’inflexibilité du Silex au mental : « L’obstination prend la forme de la résistance et du refus » (Bœnninghausen).

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L’hypo-adaptable

S’adapter à toute situation nouvelle lui prend beaucoup de temps. Ainsi, il refusera des responsabilités qui sont pourtant du niveau de ses capacités. Par manque d’esprit d’entreprise et d’adaptation, il laisse les autres saisir les bonnes opportunités. Conservateur, il vit de ses habitudes avec la crainte d’une situation qu’il ne connaîtrait pas. Il est affecté par les phases de la lune (= grand remède de verminose) ce qui est normal car c’est une forme de changement ! Comme Pulsatilla, Silicea parait maléable et demande assistance et protection, mais en fait sait parfaitement ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas. Tout en douceur et en sourire, il procèdera comme il l’estime préférable pour lui.

L’état immunitaire (se croit vacciné !) = insatisfaction, peurs, idées fixes, sclérose affective et mentale.

L’intransigeance engendre l’insatisfaction

La rigidité de pensée conduira ce remède à se montrer intransigeant et sélectif dans son jugement sur les autres. Il aura une difficulté particulière à se faire des amis et à se trouver un partenaire dans la vie, non par négativisme sur tout, mais par étroitesse de vue et inflexibilité. C’est celui qui reste célibataire, non par aversion pour le mariage en soi, mais par trop grande exigence : personne ne convient vraiment tout à fait ! Silicea manque de souplesse dans sa conception des choses et des gens. « Ca ne va jamais » (Calcarea carb.), mais pour Silicea c’est parce que ce n’est jamais tout à fait ce qu’il cherche. Son extrême mentalisation, sa sécheresse, sa conception étriquée des choses et des gens, sa fatigabilité, ne lui permettent plus les coups de cœurs qui gomment les imperfections.

Inadaptation du rêve et de la réalité

Silicea est bloqué sur son schéma de vie qu’il ne peut adapter à la réalité ; des parties de lui-même qu’il ne reconnaîtra pas lui laisseront un arrière goût de vie gâchée : c’est le « moi inaccompli » (tout ce qu’on aurait pu faire si …. !). Cette inadaptation du rêve et de la réalité l’empêchera de réaliser ce qu’il serait qualifié pour faire et en plus, lui gâchera le plaisir de l’éventuel accomplissement.

Les idées fixes

Dans l’aggravation, l’entêtement conduit aux idées fixes…. La charmante jeune fille est persuadée que les avances amicales des hommes n’ont pour but que de la séduire. Aussi paradoxalement, elle se vexe du manque d’intérêt à son égard, mais a horreur d’être un sujet de conversation pour les autres (Natrum mur.). Idées fixes, remords (Cyclamen) : ressasse sans fin les mêmes reproches injustifiés (mais ne se croit pas nécessairement le bouc émissaire, comme Natrum muriaticum ou Staphysagria). Alors que Staphysagria et Natrum muriaticum seront obsédés par l’injure et ne retrouveront pas la paix de l’esprit, Silicea aspire à être laissé en paix, il contrôle mieux ainsi sa colère et son opposition (il faut s’économiser !). Dans les cas extrêmes, l’idée fixe tourne à la « monomanie » (plus hystérisée chez Ignatia amara), ou à la dépression.

Les peurs (car il ne sait où se positionner dans l’espace)

Généralement réservé, Silicea n’aime pas donner de lui-même, il cherche constamment à se protéger. Il a un style de vie étriqué, timoré ; peur de l’inconnu et du vaste monde, nostalgie de la maison, la routine invariable de sa propre existence le rassure. La timidité de Silicea le prédispose à certaines phobies, il perd son énergie à combattre ses appréhensions, à se cacher. Il lui faudrait une cartographie qui lui donne des points de repère dans l’espace (la gestion de l’espace = problème du tuberculinisme). Il peut regarder l’étape suivante (la marche), mais pas le parcours dans son ensemble (le haut de l’escalier).

Blocage des décisions : il devient impossible de passer à l’acte

Peur de se montrer insuffisant pour effectuer un travail intellectuel (pourtant capable de le faire correctement) –> dans l’aggravation devient incapable de se lancer dans une profession. On ne concrétise rien : tous les prétextes sont bons ! Pointilleux (Arsenicum album), il trace des plans de faisabilité pour les moindres événements de la vie courante. Il se bloque dans le souci du détail qui sera un frein, une impossibilité au démarrage d’une action quelle qu’elle soit. Pourtant, en complet contraste avec le classique manque de courage mental, Silicea peut montrer du cran et une résolution tout à fait inattendue une fois l’action engagée. Il s’implique alors à fond… et peut montrer un rare courage, une intégrité et une rectitude remarquable même face à l’adversité et à la tentation.

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La sclérose mentale : Silicea est débordé et ne sait ordonner ses idées

Limitation des aspirations et restriction de la portée de la vue : ultra consciencieux pour les points secondaires (sentiment d’insécurité et impossibilité à synthétiser, à prendre du recul et considérer les solutions dans leur vision large et simple). Comme Sulfur, Silicea aspire à jongler avec les grandes idées et les concepts philosophiques. Mais c’est la patauge intellectuelle…. Distrait, il pense à deux choses à la fois, il oublie ce qu’il était en train de faire, s’embrouille dans son discours … C’est la dame qui mettra sa montre dans l’eau bouillante à la place de l’œuf à cuire !

La passivité

Bien qu’intolérant à la critique et à la contradiction (Kent), il est passif plus par insécurité que par manque d’agressivité… A la différence de Lycopodium qui esquive par diplomatie-lacheté, Silicea esquive par manque de pensée structurée → il n’est pas armé pour se battre, incapable d’aligner deux arguments dans le feu de la discussion. Il refuse de défendre ses positions, préfère être disqualifié que de se battre pour voir reconnaître ses droits, même s’il a raison ! Quand il ne peut éviter l’affrontement, c’est « la souris qui rugit pour défendre l’intégrité de son territoire » (Whitmont). Défaitisme (Calcarea carbonica). Apitoiement sur son sort (Pulsatilla). Autopunition et isolement (Natrum muriaticum) : « Quand le mental a besoin de Silicea, il est dans un état de faiblesse, d’embarras, de crainte, un état de passivité » (Kent).

Le surmenage

Par manque de vitalité, Silicea a juste assez de force pour résister à la pression et défendre son territoire, mais pas assez pour plier les autres à sa volonté ou entreprendre une action contre cette opposition ! Il doit dépenser tellement d’énergie (et il en a si peu) pour faire face à son environnement physique et psychologique que la plus petite chose l’agresse … Une certaine forme d’égoïsme pour se garder des traumatismes émotionnels et des demandes psychologiques excessives ! Chaque acte de pensée est fatigant et l’idée de tout ce qu’il y a à faire le submerge, l’accable et le dégoûte du moindre effort (Calcarea carbonica). « Tout travail intellectuel est difficile » (Hering) : remède de migraines d’études. Silicea est l’un des plus importants remèdes de l’épuisement mental, même si les causes de ce surmenage eurent lieu plusieurs mois auparavant. D’où la phrase de Kent : « Jamais bien depuis une dépense intellectuelle exagérée » (idem Cocculus et Kalium phos.). « Silicea ne convient pas à l’irrita-bilité et à l’épuisement nerveux qui succèdent au surmenage cérébral des affaires, mais plutôt à la forme de surmenage qui se rencontre dans les professions libérales, chez les étudiants, les hommes de loi, les membres du clergé » (Kent). Silicea souffre de maux provoqués par « la surchauffe » (physique et intellectuelle). Grande fatigabilité physique, désir de s’allonger (Manganum)… et aggravé par le coït (comme Calcarea carbonica, Natrum muriaticum, Kalium carbonicum, etc… ).

Soma : Remède vasculaire froid, que l’on retrouve dans les affections chroniques, en particulier :

1/ les troubles de la structure : Participation de la silice aux besoins du tissu conjonctif (Silicea s’associe au Calcium au Phosphore et au Fluor pour organiser une minéralisation harmonieuse) :

– rachitisme (// Calcarea fluor.), fragilité cassante des os, mal de Pott, intolérance, rejet ou suppuration du matériel d’ostéo-synthèse, etc…, cheveux et ongles cassants, dents tachées (mauvais émail), caries et infections dentaires,

– ptoses, énurésie, cataracte, anorexie (aversion pour la viande et le lait), maigreur (de tout le corps) des carencés et suppurants chroniques. Verminose (GI), constipation : selles petites, dures, d’expulsion difficile (« à ressort » = Magnesia mur. et Causticum),

2/ les troubles de la résistance :

Hypersensibilité et infections de peau, des muqueuses et des organes des sens …

Hyperesthésie au bruit (Aurum), douleurs d’écharde (Nitricum acidum), sensation d’un « cheveux sur la langue » (Hering). Extrême sensibilité au froid : toujours chaudement couvert (Psorinum). Ne peut s’endormir les pieds froids, est obligé de mettre des chaussettes au lit (Arsenicum album). L’exposition des pieds au froid lui donne mal à la tête ! Céphalées (occipito-susorbitaires) soulagées par la chaleur. Epilepsie nocturne et convulsions, crises à la nouvelle lune (verminose ?).

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Peau dure sèche, fistuleuse et lèvres craquelées : chéloïdes, dépôts calcaires, callosités, rugosité « de papier de verre » des joues, sensation d’un grain de sable ou de verre brisé logé sous la peau, les yeux, la gorge, autour des ongles, dans le corps. Eruptions dartreuses de l’enfant à peau moite : impétigo « des plages » (// Dulcamara ou Mezereum). Dépôts granuleux des mineurs et des travailleurs de la pierre : « stonecutter’s affections » (Kent). Sueurs malodorantes, hyperhydrose des mains et des pieds, mycose inter-digitale.

Ce remède provoque l’expulsion de tous les corps étrangers : « homéopatic surgeon », il fait murir les abcès, résorbe les escarres, accroît les possibilités d’auto-guérison et de récupération … Facilite le murissement des affections de la peau (abcès, furoncles), « Merveilleux contrôle des processus de suppuration » (Allen) = sorte d’Hepar sulfur froid. Conjonctivite, orgelets répétés, otorrhées chroniques, rhino-pharyngites (au moindre refroidissement), angines avec adénopathies dures, inflammations ganglionnaires, infections génitales et urinaires chroniques, panaris, ongles incarnés, furoncles et impétigo. Herpès récidivant des organes génitaux (// Croton tiglium et Cinnabaris). Epuisement, fièvre, baisse des défenses de l’organisme.

3/ les problèmes d’auto-immunité : Poumon et vasculaire

L’anergie après vaccinations répétées (Arsenicum album, Thuya occ…), désensibilisation, immuno- dépression… Les accidents consécutifs à la suppression d’écoulements ; à la suppression des sueurs (les antipyrétiques !!). Maladies pulmonaires chroniques, réactivées au froid, avec suppuration : rhume des foins, asthme, bronchite, DDB, emphysème, silicose. Clé des maladies auto-immunes ++ et des rejets de greffes. Les tumeurs indurées, nodules fibreux (des seins)… jusqu’à la fistulisation.

Cybernétique : La silice, c’est de la lumière, sans énergie (vit à l’économie) et sans chaleur (= froid du cœur et du corps) => Silicea est de plus usé prématurément sur le plan osseux, comme Phosphorus sur le plan nerveux ou Selenium sur le plan sexuel. Silicea, c’est le tuberculinique le plus mentalisé, le plus déminéralisé et le moins affectif !

Relations avec Pulsatilla : « Silicea est le complément naturel et chronique de Pulsatilla » (Kent).

Silicea souffre réellement d’irrésolution, tandis que Pulsatilla pense simplement qu’elle en souffre (!). Pulsatilla est « la reine des bénéfices secondaires », elle s’écrasera devant les désirs des autres, en échange de leur pseudo-affection et de leur protection, au contraire Silicea ne le pourra pas, car il (elle) est trop indépendant(e).

Relations avec Hepar sulfur : la suppuration d’ Hepar sulfur est soudaine et rapide, celle de Silicea lente… c’est une décharge épaisse et purulente, elle est au contraire « crémeuse » chez Hepar sulfur (remède des phases de début d’infection), de plus, Hepar sulfur est chaud et humide, au contraire de Silicea qui est froid et sec.

Relations avec Calcarea carbonica : Silicea est un maigre hyperlaxe, Calcarea carb. est un obèse « flottant ». Ces remèdes peuvent se compléter, car ils agissent à des niveaux différents au physique et au mental, ils se rejoignent pourtant quant à leur intolérance au lait, leurs poussées ganglionnaires, la tendance aux refroidissements.

Les « autres Silices » : l’acide silicique voit ses groupements hydroxyles s’unir à d’autres molécules : Hekla lava (Si) contient du fluor : ostéite suppuré des maxillaires, névralgie faciale sur carie dentaire, merveilleux remèdes des exostoses (becs de peroquet, épine calcanéenne …).

Lapis albus (Ca) = Calcarea silico-fluoratum : engorgement ou hypertrophie non indurée des ganglions lymphatiques, de la glande thyroïde (goitre), des glandes mammaires ou de l’utérus fibrome).

Alumina silicata (al) = le Kaolin, qui est une argile rigide, base de la porcelaine.

      (Natrum mur. + Calcarea flur. + Silicea) : remède proche de Lachesis proche de Gelsemium

proche de Pulsatilla ou Lycopodium

proche de Sepia

Natrum silico fluoratum

Manganum silico fluoratum

Kalium silico fluoratum

Magnesia silico fluoratum

Ces quatre silicates ont été expérimentés par le dr P. Henry, car ils absorbent les photons : tampons et anti- inflammatoires, particulièrement actifs au niveau tissulaire sur tous les phénomènes d’auto-immunité, à partir de la 4DH.

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Silicium metallicum (SiO2 = quartz) n’a pas bénéficié d’une pathogénésie Hahnemannienne, alors qu’il s’est révélé très actif biologiquement (PRS) : phase d’inflammation et différent de Silicea (SiO2) qui correspond plus à la phase de suppuration chronique ou sclérose.

On utilise surtout en anthroposophie :

Silicea Equiseto culta (la prèle est un plante primitive, riche en soufre, en fer et en silice) couvre toute la pathologie rénale, mais aussi l’inflammation des muqueuses (rhinite, sinusite…),

Aurum D30 + Equisetum (riche en silice) D20 : clef des douleurs et de la déminéralisation des métastases osseuses.

Aggravé par : …………………………. le froid – les courants d’air

– l’humidité froide, – peu couvert,

– en se baignant,

– aux pieds

l’excitation nerveuse – la lumière,

– le bruit

– les secousses

– les changements de lune

l’arrêt de la transpiration

Amélioré par : ……………………………..

la chaleur – en se couvrant,

– en se réchauffant

en urinant

……………………………… Antidoté par :

Camphora, Fluoricum ac., Hepar sulf.

Pulsatilla Si « Blanche neige »

Renonculacée (dicotylédone primitive) appelée « la souris », qui fraîche, est toxique et vésicante. Les fleurs sont très simples : un cycle de pièces toutes semblables, dégagées des bractées velues. Les pétales ne sont pas différenciés des sépales = péren-nisation à l’âge adulte d’une sexualité infantile !

« Parmi les antécédents pathologiques du malade Pulsatilla nous relevons toujours la rougeole ; l’organisme en conserve une imprégnation tenace qui donne au sang une certaine viscosité d’où découle une de ses caractéristiques retentissant sur sa manière d’être physiologique et par suite sur sa mentalité (douceur, timidité, mélancolie puis irritabilité) » (A. Rouy).

Causalité : L’incapacité à distinguer soi/l’autre (le refus de l’altérité et le désir de continuer à vivre l’illusion de l’indifférenciation) maintient Pulsatilla dans une infantilisation et une immaturité inguérissable : elle ne sera jamais adulte, car elle ne peut affronter les occasions de le devenir. La peur de la solitude et la recherche de la dépendance (affective).

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Problématique : L’irresponsabilité à l’état brut : « Ce n’est pas ma faute » ! jusqu’à la lâcheté. Incapacité à assumer ses actes.

L’insatisfait du tuberculinisme. Absence d’image de soi et de conscience morale, passivité => Tout est bon pour attirer le regard de l’autre même dans la violence. Le désir de vécu fusionnel jusqu’à être le (la) victime de tous les abus (violence conjugale, inceste familial, prostitution ++).

Key note : « Le jour d’avril : passe sans cesse du rire aux larmes » dit C. Coulter. Accès maniaque au cours d’une aménorrhée

Psyché de l’adulte :

Pulsatilla abaisse les autres à son niveau au moyen de la pitié (Calcarea carbonica), peu soucieuse de l’image qu’il (elle) donne alors de lui-même, comme le chien qu’on renvoie se coucher dans son panier et qui regarde son maître avec des yeux implorants. Apparemment docile, il (elle) se soumet volontiers aux actes d’autorité (d’Aurum ?), c’est pourquoi il la (elle le) recherche tant… mais, s’il (elle) connaissait le prix à payer … !

Une seule manifestation de volonté : le refus de se laisser écarter

Peu disposé à argumenter, hyperconciliant en apparence, fera comme Phosphorus, le dos rond pour éviter l’accrochage : s’il est inévitable, endossera le blâme, fera le premier pas en boudant, puis présentera la facture en se posant une nouvelle fois en victime. Absence de rigueur et de fierté pour elle-même, très indulgente pour ses propres défaillances, se trouve toutes les excuses du monde, car elle est incapable de se remettre en cause (Lycopodium est un chronique de Pulsatilla), c’est aussi sa forme de résistance : comme la mousse (Lycopodium) qui résiste à toutes les intempéries, la fleur (Pulsatilla) se courbe sur sa tige, les racines solidement implantées dans le sol, ne casse pas et en fait est « indéracinable ». La différence entre les deux, c’est que Lycopodium a une problématique de Luèse : l’exercice du pouvoir et sa finalité dans la réalisation (Lycopodium = recon-naissance sociale), le but de Pulsatilla est d’être toléré affectivement et de s’accrocher (reconnaissance affective). « Pulsatilla a compris dès son plus jeune age, que l’on attrape plus facilement les mouches avec du sucre qu’avec du vinaigre » (Coulter). Aimable égocentrique, « Cupide et intéressée, elle veut tout pour elle » (Hahnemann), bien que manifestant un volonté simulée de se sacrifier … en dépit de son aspect et de ses manières douces, elle n’est pas que sucre ! Elle voudrait qu’ils soient tous « fous d’elle » !

La dépendance : « chien perdu sans collier »

Cherche à appartenir à quelqu’un (j’existe si j’appartiens !) = la reconnaissance affective Pas de centre, pas de consistance, impossibilité à :

– se reconnaître (qui suis-je ? = Sycose),

– se situer dans l’espace (où vais-je ? = Tuberculinisme).

Ce besoin de dépendance l’empêchera de jamais atteindre la maturité : ce symptôme apparaît particulièrement à la puberté, chez l’enfant qui refuse de s’émanciper, refus de grandir. « Vertige en regardant vers le haut » dit Coulter. Recherche de l’image du père dans le partenaire : un homme, un vrai, fort et protecteur (l’inverse est vrai pour les hommes : recherche d’une femme forte qui les domine et à laquelle ils appartiennent). A la fois, crainte des hommes (des femmes) et très attiré(e), elle (il) pourra avoir plusieurs amants en même temps : il faut mieux être rassurée trois fois, qu’une seule ! Elle exorcise cette peur, jusqu’à la nymphomanie. Ne pouvant s’assumer affectivement, dès la fin d’une liaison, elle se tourne vers une autre, même si elle ne lui convient pas du tout. Tout plutôt que d’être seule ! Crainte de la solitude (Phosphorus), aggravée le soir : « Ma pire crainte est de rentrer le soir, seule, dans une maison vide ».

Recherche la compagnie, et pense spontanément qu’il en est de même pour les autres. Ainsi, elle s’invitera à l’improviste et trouvera surprenant que les autres ne soient pas « absolument ravis » de bénéficier de sa présence quelque peu imposée. Toutefois, comme Phosphorus, sent instantanément comment parler ou écouter les autres : en fait, elle ne s’intéresse aux autres que pour qu’on s’intéresse à elle.

« Quand le vilain mari chasse le prince charmant » chante Claude Nougaro.

Pulsatilla se berce d’illusions (Phosphorus), elle a besoin d’édulcorer tous les événements de sa vie (goût pour les gâteaux et le sucré), et rêve d’amour éternel. Pulsatilla ne voudrait concevoir l’attachement masculin que comme une soumission aux moindres désirs de l’idole … Elle se sent abandonnée et trahie lorsqu’on lui préfère une autre occupation ! Si on l’aime vraiment, on doit la ménager … Le but de l’existence de mademoiselle Pulsatilla, c’est le mariage et les enfants (être « la femme de… « , une maison

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jamais vide), en échange de cela (le troc… comme Lycopodium), elle offrira son sourire et son caractère affectueux. Le mari deviendra alors sa « propriété », il aura pour devoir de la rendre heureuse (« Mon mari, Mes enfants »). Lorsqu’elle « fait un sacrifice », c’est, non par devoir (contrairement à Sepia), mais pour faire plaisir, attendant de l’autre qu’il fasse quelque chose pour elle en retour … « J’ai fait çà pour te faire plaisir », sous-entendu : tu pourrais au moins être suffisamment démonstratif en échange (« je t’aiaiaime »). La réalité n’est jamais aussi belle que les rêves. « L’amour ! le bel amour ! il ne vaut pas bien cher sur un calendrier … » (Cl. Nougaro). Accablée par les devoirs du ménage et la grossesse : tant d’épreuves pénibles qu’elle appréhende (elle ne sera pas à la hauteur et elle va souffrir… pauvre petite chose !), elle sera alors souvent aggravée. Chaque déception lui arrache un petit frémissement de compassion pour elle-même et laisse une empreinte desséchante sur son mental.

Cherche à mettre les autres en esclavage, bien que paraissant la « Belle au Bois Dormant « . Souriant(e), sens artistique (doué(e) pour la musique, l’aquarelle…), bon goût instinctif, sensibilité féminine émotionnelle (même chez les hommes), sachant rendre son intérieur agréable (dans le répertoire bourgeois classique, reconnu de bon ton = Lycopodium). Collègue de travail agréable, prêt(e) à rendre service, sérieux et constance dans le travail (veut que l’on soit content d’elle – de lui), besoin permanent d’être valorisé(e) et encouragé(e), sensible aux compliments et aux encoura-gements (on s’occupe de moi, donc j’existe !) : c’est l’homme ou la femme-enfant, agréable à condition d’avoir le temps de s’en occuper ; idéal(e) pour les « week-ends de détente ». L’enfant Pulsatilla sait « manifester son affection en embrassant et caressant » (Hering). Cherche à se blottir, à enlacer (Phosphorus).

« Sos assistance « 

« Né(e) pour une vie facile, protégée, et privilégiée, il (elle) est « l’animal domestique » de sa famille affectionnée, apprécié(e) pour son tempérament doux et affectueux » (C. Coulter). Abuse du sentiment de culpabilité des autres à son égard lorsqu’ils souhaitent se libérer des chaînes de son amour-assistance. « J’attends que quelqu’un me dise ce que je dois faire » : pouvoir se fondre dans une communauté et ne plus avoir à assumer une recherche d’identité (adepte de la psychothérapie de groupe) = Je suis mieux après avoir eu un long tête à tête avec moi même… en présence de cinq autres personnes !. Amélioré par les larmes qui apparaissent pour un oui, pour un non. Besoin de savoir qu’elle peut téléphoner à quelqu’un en cas de besoin (c’est très vite de la détresse : « Allô ! que dois-je faire ? »), qu’elle trouvera l’épaule secourable où épancher son chagrin.

Et moi, et moi, et moi …

Hypocondriaque (Argentum nitricum, Arsenicum album…). Patient(e) qui a besoin d’une continuelle assistance médicale, très expansif sur ses symptômes…: « Docteur, j’ai oublié de vous signaler un symptôme important, êtes-vous sûr de pouvoir me guérir ?…etc… ». Elle ne peut se résigner à quitter le cabinet médical : elle aime tellement parler d’elle et qu’on soit à l’écoute de ses problèmes, de ses projets qu’elle ne réalisera pas, mais pendant cinq minutes, elle a pu y croire et vous abusez … peut-être : « Je vais me prendre en charge, je vais faire ceci et cela, je vais LUI prouver que … !!! (et non pas je vais ME prouver…).

Pas d’image de soi

Car, ce n’est pas pour elle-même qu’elle dit vouloir faire ses preuves, c’est toujours par rapport à l’autre (Tuberculinisme). Elle rejette tout ce qui implique un jugement sur elle-même : Pulsatilla n’a pas de fierté et elle ne veut surtout pas savoir ce qu’elle pense d’elle même (d’ailleurs, elle n’en pense rien !). N’est sensible qu’à la forme, pas au fond (comme Lycopodium). Se contente des apparences, pour les autres comme pour elle-même (les apparences = le regard d’autrui). « C’est toujours au plaisir immédiat que s’accroche son esprit ; elle n’a pas assez d’imagination pour regarder au-delà, même pour programmer ses désirs ; elle vit au présent » (Edith Wharton).

Manque de confiance en soi

Influençable, soupçonneux (différent de Phosphorus), irrésolu, Pulsatilla manque de confiance dans ses capacités intellectuelles (Silicea) et dans son propre jugement (d’ailleurs, elle n’en a pas !). C’est l’enfant qui recherche la compagnie des plus jeunes que lui (le petit frère) ou des plus vieux (la grande sœur).

La transparence :

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« Elle était en toute circonstance le plus délicieux petit caméléon du monde : elle prenait à chacun sa couleur de la manière la plus flatteuse, le reflet qu’elle en renvoyait était toujours des plus séduisants. Mais quand elle était toute seule, sans image à refléter, on découvrait qu’elle ne possédait aucune couleur qui lui fut personnelle ; une de nos camarades de classe disait qu’elle aurait dû porter une étiquette, tant elle était facile à égarer » : merveilleuse description d’une charmante Pulsatilla par Edith Wharton dans le « Fruit de l’Arbre », ed. Flammarion.

Pas d’idées personnelles, c’est toujours le : « Bien sûr, mon chéri, tu as tout à fait raison mon chéri »; peu contrariante, incapable d’épauler le partenaire, bloquée dans la gestion du détail (Arsenicum album et Silicea). Refus des responsabilités : passe la balle à son voisin avec le sourire, en l’assurant de son soutien moral et affectif, y trouve sa justification (ravie que l’on ait eu besoin d’elle), mais n’assumera rien = n’apportera aucune solution. Essentiellement non-intellectuelle, à classer dans la catégorie des « émotionnelles ».

Veut manger à la carte pour tous les actes de sa vie, mais est incapable de fixer son choix ; pourtant si on veut la limiter au menu (ce qui lui faciliterait tellement les choses), croit qu’on veut le (la) brimer et lui refuser ce auquel il (elle) a droit : « se croyant toujours négligée ou craignant qu’on la néglige » (Kent). Auto-apitoiement qui conduira Pulsatilla à se sentir offensé(e) d’une situation qui, aux yeux des autres n’aurait semblé que risible !

Jalousie et indécision

C’est toujours meilleur dans l’assiette du voisin (Lycopodium). Peur de manquer (Calcarea carbonica). C’est l’enfant qui a les yeux plus gros que le ventre et veut toujours le plus gros dessert ! N’est jamais sûr(e) d’avoir fait le bon choix : « Et si j’avais raté quelque chose ? » (Arsenicum album), partenaire à proscrire pour les parties de bridge … ou les courses dans les magasins (Pulsatilla, c’est la hantise des vendeuses : veut constamment être rassurée sur son physique, mais ne sera jamais contente des conseils donnés) ; croit systématiquement que l’on veut lui vendre quelque chose qui ne lui convient pas. Incapable de dire non (car elle craint qu’on la rejette) ou de choisir (avant), mais fera la tête (après), et boudera car cela ne lui conviendra pas : cela eut été mieux comme-ci ou comme cela…. Tendance à intérioriser et à ruminer les griefs (sans arguments valables à opposer, elle préfère donc le silence boudeur, comme Natrum muriaticum).

Psyché de l’enfant :

Adore se plaindre quand il craint qu’on l’oublie, jusqu’à ce qu’il soit rassuré ; alors, il invente une sottise, se fait gronder et c’est le cercle infernal ; « Il faut reconsoler après avoir grondé » (A. Pelletier). Comme pour le petit Lycopodium, la fessée est une forme de reconnaissance. Mauvais joueur, partenaire difficile, « Quelquefois, il veut faire une chose, quelquefois une autre, et quand on lui donne quelque chose à faire, il ne veut plus …  » (S. Hahnemann).

Soma : « The wind flower » :

Comme la fleur oscillant au vent, tous les symptômes de Pulsatilla sont changeants. Remède d’action aiguë (proche de Kalium sulfuricum) et chronique (proche de Silicea) : Beaucoup de symptômes de stagnation → chaleur, mais pas de désir d’eau (absence de soif) Pulsatilla doit penser à boire (car vide du feu du cœur : aggravé par tout apport d’eau !!).

– Instabilité thermique et circulatoire : congestion veineuse, hémorragies passives, sur fond de frilosité générale avec besoin d’air frais ! Eruptions morbilliformes (tableau analogue à la rougeole), s’aggrave dans une pièce chaude et s’améliore par le mouvement. Faciès anémique, mais d’apparence congestionnée, surtout le soir. En aigu (fébrile) : chaleur brûlante de la paume des mains et plantes des pieds, avec la sensation que l’on lui verse de l’eau froide dans le dos !

– Sécrétions catarrhales des muqueuses, chroniques, épaisses, peu irritantes : leucorrhées, bronchite, conjonctivite, orgelets… Pulsatilla influence toutes les muqueuses en les irritant et en produisant une excrétion catarrhale, en particulier, celles de l’arbre respiratoire, de l’appareil génito-urinaire, des yeux (orgelets) et des oreilles. Parfait remède au déclin des pyrexies et des bronchites (ex. : convalescence de fièvre éruptive).

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– Troubles digestifs (congestion hépato-vésiculaire) : digestion lente, langue chargée, nausées, aversion pour les graisses, dyspepsie atonique. Aggravation après avoir mangé (lait, crèmes, les fraises et la nourriture riche). Bouche sèche, mais pas soif.

– Douleurs rhumatismales erratiques, des petites articulations (irritation des membranes synoviales articulaires).

– sur le plan endocrinien : beaucoup de fonctions en « hypo » : hypo hypophysaire (le « gros chagrin »), hypo thyroïdienne (asthénie/ dystonie + engraissement facile),

hypo-fonction ovarienne (aménorrhée / dysménorrhée / cellulite).

→ vertiges, maux de tête des enfants sur le point d’être réglées, accès de manie au cours d’une aménorrhée. Suppression des règles après un bain froid (stagnation par atteinte de Wei Qi).

Cybernétique: Un des trois remèdes les plus expérimentés de la matière médicale (4000 symptômes au Kent). Exister : Silicea existe dans le rejet, Pulsatilla dans l’appartenance, Phosphorus dans la démonstration, Arsenicum album dans la maîtrise tatillonne, Lachesis dans les revanches à prendre (par soi-même ou par personne interposée).

Caractéristiques d’appartenance tuberculinique : la peur de la solitude – recherche de l’affection, désir de sympathie, de consolation (être soutenu(e) !), imagination vive, caractère changeant, pleurs, le « gouffre affectif »…, affectivité, émotivité et excitabilité extrêmes. Mais aussi le désir d’appartenance (= Sycose) – recherche de l’approbation, crainte et gène pour le sexe opposé. Décompensera vers Fluoricum acidum (le « coureur de jupons » ou la « professionnelle ») par rupture de la paroie veineuse et de la barrière psychologique !

Différence Pulsatilla/Calcarea … La « peur du vide » est remplie par :

– Pulsatilla … des êtres avec lesquelle elle fusionne

– Calcarea … des objets (ou des êtres chosifiés … mari, enfants) qui la protègent.

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………………………….

     – la chaleur (de l’air, de la pièce, du lit, des vêtements …) – la suppression d’une élimination

– le soir

– le repos … et le mouvement (au début)

– en se mouillant les pieds

– en mangeant des aliments trop riches :

graisses, de la glace, des œufs….

– la puberté, la grossesse

– avant les rêgles (stagnation ++)

– les traitements au fer ou à la quinine

– le froid, la fraîcheur, en se découvrant – debout, le mouvement lent et continu – après les pleurs (et la consolation !) …………………………………………. Antidoté par :

Asa fœt., Coffea, Cham., Ignatia, Nux, Stannum ……………………………………….. Latéralité droite

Arum triphyllum Si

« La voix changeante »

Gouet à trois feuilles (Aracée), la rave indoue.

Key-note : Psyché :

Soma :

Les muqueuses du nez et de la bouche sont excoriées (langue framboisée, dysphagie), le larynx brûle, la « poitrine » aussi (toux spasmodique ++) et la voix est bitonale : tout est à vif (ex. : scarlatine grave).

Avant de tousser, porte sa main à la gorge (≠ Allium cepa qui le fait en toussant !). Le malade enfonce la tête dans l’oreiller, avec stupeur puis tendance au délire.

Prostration avec agitation intermittente : physique (courbatures) et mentale (congestion).

L’état aigü ORL (de l’enfant surtout)

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Comment le différencier de tant d’autres, aux mêmes modalités ? : aucun remède n’a une tendance aussi nette à se gratter et à s’écorcher le bord des narines et les lèvres, jusqu’à saigner.

 Cybernétique :

– Arum dracontium – Arum dracunculus – Arum italicum

– Arum maculatum – Arum foliatum

Aggravé par :

Antidoté par :

Causalité :

La matière médicale comporte cinq autres Arum …

remède des gens qui ont toujours un chat dans la gorge

remède des démangeaisons folles dans les doigts, comme par des orties rougeurs des doigts, transpiration nocturne et somnolence matinale brûlures de la bouche et des lèvres, prolapsus anal

transpiration froide des extrémités.

– le traumatisme vocal (trop chanté ou parlé)

– le vent froid et humide

– la chaleur

Acetic. ac., Bell., Lactic. ac., Puls.

Clematis erecta

Si

Clématite : renonculacée grimpante, vésicante

Suite de blennorragie ou de vaccinations multiples (Thuya occ.)

Impression que l’atmosphère est pleine de choses effrayantes qui le tourmentent et

Soma : Ulcères et irritation de la peau et des muqueuses (surtout oculaires et urinaires)

Des éruptions les plus légères aux ulcères profonds, mais tous aggravés par le lavage, les bains et tout contact prolongé de l’humidité (exemple : ne peut supporter les pansements humides). Urticaire saillant aux endroits que l’on vient de gratter (c’est du Yang !).

Cystite, urétrite avec sensibilité des testicules et des cordons spermatiques (Hamamelis), orchite indurée avec adénite inguinale… toute infection génitale (Equisetum hiemale) avec miction entrecoupée (goutte à goutte) et priapisme.

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………

Psyché:

l’inquiètent, cela le déprime. Sujet indifférent, taciturne, fatigué et somnolent (comme Mercurius, donc aggravation la nuit). Dépression cérébrale parallèlement à une adénite / orchite / métrite chronique….

Cybernétique :

     – le mouvement

– la chaleur du lit, les bains froids

– lalumière,lanuità7het21h

– les sels de mercure

– le grattage (ce n’est pas une stagnation)

la transpiration (différent Manganum) …………………………………

Antidoté par :

Bryonia, Camph., Cham., Anac., Crot.tig., Rhus, Ranunc. bulb.

Gallium metallicum « Cendrillon »

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Ce métal a été découvert par Lecoq de Boisbaudran en 1875. Mendeleïev en avait prédit l’existence, car il y avait un « trou » en dessous de l’Aluminium dans son tableau. Plus fort encore, il en avait prédit la densité et plusieurs propriétés.

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Al Si P Cu Zn Ga Ge As Ag Cd In Sn Sb

Le Gallium est un métal de couleur argentée qui ressemble à l’Aluminium. Il s’allie facilement avec tous les métaux. On l’utilise pour réaliser des semi-conducteurs (transistors à l’Arséniate de Gallium), ainsi que des fours à micro-ondes. C’est le métal qui présente l’état liquide le plus étendu de tous les éléments (son point d’ébullition est élevé), déjà presque liquide à température ambiante, il fond dans la main ! Il n’est pas toxique et on ne lui connaît pas de rôle biologique.

Ma lecture de la table de Mendeleïev permet d’observer :

– à droite (colonnes 1 et 2) des éléments de structure (avide d’électrons, dont réduits)

– à gauche (colonnes 3 à 6) des éléments de fonction (donneurs d’électrons, oxydants)

– au centre, les métaux de transition : éléments de catalyse

– les colonnes 7 (halogènes) et 8 (gaz rares) ont des comportements particuliers.

Certains homéopathes modernes, comme Jan SCHOLTEN et Edouard BROUSSALIAN, vont beaucoup plus (trop ?) loin. Ils considèrent que – un peu comme les poupées russes – les orbitales s’emboîtent les

unes après les autres, de sorte qu’il est permis de penser que chaque nouvel développées dans les précédents :

élément intègre les notions

(Na et K) (Mg et Ca) (Al et Ga) (C et Si) (P et As) (OetS)

Colonne : 1

2

3

4 5 6

Thème :

Etre, le projet

Développement de soi, ébauche de réalisation Prise de conscience des autres

Conscience de l’environnement et travail utile Valeur personnelle, expression de soi, arts Pouvoir, organisation des structures

Les symptômes de Gallium :

– histoire personnelle ou familiale épouvantable : désespéré, il se sent responsable de tout le monde et ce très précocement (Carcinosinum)

– besoin d’être vu, remarqué, d’exister aux yeux des autres (tous les remèdes tuberculiniques), mais sous un aspect de gentillesse, on remarque une certaine rigidité qui fait penser à Silicea

– cherche désespérément à qui s’accrocher (Pulsatilla), impression que personne ne l’a jamais aidé, qu’il s’est épuisé et n’a jamais rien eu en retour de ses efforts

– besoin de tout contrôler, a soin de son apparence, amaigri et trais tirés par la fatigue et les épreuves (Arsenicum) mais s’il a peur de manquer, il a le désespoir de savoir que, quoi qu’il fasse, il restera avec les poches percées (contrairement à Arsenicum – Harpagon – qui accumule les acquis matériels). Dépense tout pour forcer son père ou conjoint à redonner des sous.

– craint les conflits, aversion pour toute personne qui hausse le ton (Magnesia carb.). Toujours une oreille attentive pour capter les émotions d’autrui (Phosphorus)

– cauchemars, insécurité permanente pire la nuit (Lachesis), impulsion à se faire mal (Naja)

– ne peut pas rester inoccupé (Sepia), veut tout maîtriser : « ma vie et celle des autres »

– désir de sucre et de chocolat, gastralgies ou ballonnements (Argentum)

– crises de tétanie, migraines, névralgies

– la musique fait pleurer : il a du mal à l’écouter (Natrum mur.). Aime la solitude et le silence (Silicea).

Problématique : remède tuberculinique (narcissisme primaire, problématique fusionnelle) insécurisé, qui se donne à fond pour le bénéfice de tout le monde, comme si la relation ne pouvait passer que par le biais

 —

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Sn

Colonne 4

– Silicea (sorte de « Cosette » du roman « Les misérables ») dépense le peu d’énergie qui lui reste à

Au P

déficit affectif par l’hyperfonction (vers Luèse – Alumina), elle se sacrifie jusqu’à l’épuisement et

Reilna maladie. D’ailleurs en MTC, laProeulamtion poumon -> rein, c’est la « voie des eaux » … curieux que Gallium met. soit un métal liquide à la températCuroelodnunceor5ps ?!

de ce qu’il réalise pour autrui.

Al Bi Ge Ag Sb

Cybernétique :

tenir l’autre à distance,

As

– Pulsatilla (sorte de « Belle au bois dormant » survit au milieu des sept nains – reste en enfance – Ga Si

en attendant son prince charmant),

– Gallium amaigrie, aux traits tirés, (sorte de « Cendrillon ») compense son vécu d’insécurité et son

Zn

  —

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La Psore

Va être l’étape décisive de la construction de la personnalité : c’est à la fois la découverte de l’altérité (soi et l’autre, ce n’est pas pareil, il existe un autre, différent de soi), la fin de la période d’indifférenciation et l’organisation orale de la pulsion. Avec l’oralité, c’est pour bébé, la découverte de la conflictualité et de son corollaire, la dépendance : avec l’acceptation de la dépendance, l’enfant va trouver tout le processus de développement du moi : l’enfant va développer la communication intentionnelle (engendrement de plaisir, élaboration de la culpabilité = le plaisir que je me donne à moi-même). Sulfur (auto-hétéro érotisme) et Sepia (dépendance/indépendance) vont illustrer ces problématiques.

Avec le début du narcissisme secondaire, les remèdes de la psore vont tous exprimer plus ou moins bien, plus ou moins adroitement (et confortablement ?), la réalité à laquelle il va falloir se résoudre : sortir d’une position où nous sommes tout (le tuberculinisme), pour arriver à accepter de n’être que ce que nous sommes !

Autre grande étape de la psore, la réorganisation de la pulsion et du monde du moi (vers l’analité): le gain en autonomie, avec le concept de retournement (voir « Quand Freud rencontre Hahnemann » page 44) : Les grands remèdes de l’analité= Sepia, Argentum nitricum et Lycopodium vont exprimer la problématique de la Psore vers la Luèse : différencier la partie et le tout, trouver le bon rythme au bon moment. Les enfants vont apprendre à renconter la limite, le non et la capacité à dicerner (« pas tout de suite… plus tard ! ») « TOUT EST PERMIS, MAIS TOUT N’EST PAS UTILE » (Apôtre Paul, lettre aux Corinthiens X 23).

 La Psore et ses Remèdes que nous pouvons caricaturer en : Sepia l’amazone

Sulfur Ferrum Manganum

le « macho » l’épuisé

le grabataire

.

Cuprum l’épileptique

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Les remèdes du groupe du Soufre

Le Foie gère le Yang (triangle Yin-Yang : Rt/Rn/F), les émotions (triangle P/F/Rt) et thésaurise le sang (F/C/Rt). Or, « le Yang réchauffe, protège et met en mouvement ». La symptomatologie du pôle Foie sera donc essentiellement constituée de phénomènes de stagnation (par hypo fonction) avec chaleur localisée, sur fond de frilosité (par insuffisance de yang/sang). Comme ces symptômes sont opposés, ils vont alterner de lieux et dans le temps (caractéristique de la psore hahnemannienne)…

Le groupe des SOUFRE, superpolycrest du pôle foie (la réaction de sulfo-conjugaison est une fonction métabolique essentielle) est n°1 au Hit-parade des symptômes (ainsi, Sulfur qui en a plus de 6000 au répertoire de Kent).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Aconitum napelus

Asarum / Sticta pulm. / Tellurium Aesculus / Coralium rubrum

Froid (et traumatismes)

Sécheresse

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Allium cepa /Aloe / Ranunculus Foie Actea racemosa / Nux vomica

Cœur Paeonia / Serum equi / Urtica urens

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang (acidité) …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Agnus castus / Solidago

Coeur Magnolia (myocardite) / Melilotus (HTA) Poumon Sulfur iodatum

Foie Sulfur / Coffea

Rate Croton tigl. / Glycyrrhiza / Robinia

Le cas d’Aconitum est intéressant : c’est un remède de « coup de froid » et de choc (qui attaque le Yang et l’eau du rein car « le bois naît dans l’eau des reins ») avec des manifestations Vent (c’est le grand remède des « attaques de panique ») ou Feu (poussée d’HTA ou Ictus). On pourra même s’en servir lors d’une atteinte des moelles (Yin du rein), par exemple SEP ou PR.

Le groupe du Soufre comprend en son sein :

C’est à dire de prurit grave jusqu’à la poussée d’urticaire généralisée !

  —

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Problématique :

Causalité :

Sulfur

Le Macho : « Alors … heureuse ?!!! « 

La naissance du sujet (premier sentiment du moi) par la jouissance qui fait l’homme : auto ou hétéro érotisme : « le plaisir que je me donne à moi… et bien tant pis si je le vole aux autres ! » et ça va constituer le paradis perdu !

Pour Sulfur il n’y a pas conflit entre la libido tournée vers l’objet (l’autre) et celle tournée vers le moi, c’est la même (définition de l’auto-érotisme).

« L’action des corps simples est plus profonde et plus lente que celle des remèdes

végétaux et animaux » (P. Kollisch)

La réaction de Sulfo-conjugaison et une des plus importantes, car elle est au centre des fonctions de détoxication hépatique. Son insuffisance se traduira par une auto intoxication chronique, une élévation thermique et une tendance congestive. Sulfur, en hypofonction est un remède frileux qui a des échauffements localisés.

Key-note : C’est un homme simple, pas du tout torturé par les scrupules … « Optimiste », pour lui il y a toujours une solution et la plus directe (un bon crochet du droit ?) est toujours la meilleure.

Psyché : Il vit dans le moment (CARPE DIEM). Ses instincts (« bon et beaucoup »), ses colères, non tempérées par la volonté, sont elles mêmes son devenir et sa perte. C’est « jouissance et possession » (les plaisirs sensorio-affectifs ++).

POTENTIALITE REACTIONNELLE DE LA PSORE

Sulfur est riche de ressources à développer : il révèle les pouvoirs réactionnels de l’organisme. C’est un remède à la capacité unique d’obtenir une réponse dans les cas bloqués. Indiqué s’il y a des rechutes. Sulfur (aux fonctions de starter métabolique) agit alors en dehors de sa propre sphère. NB. précieux = Sulfur porte les symptômes latents à la surface et nettoie les effets néfastes des médicaments allopathiques. Comme Mercurius, ce remède a deux aspects :

1/ aigu… passage obligé de relance métabolique après traumatisme ou maladie,

2/ chronique… le « sale gamin » adulte.

Psore = dénominateur homéopathique commun de l’humanité, miasme central à la base de la plupart des états chroniques (cf S. Hahnemann).

Double aspect : les prisonniers – les évadés

DON QUICHOTE, Sulfur maigre, intuitif, instable, découvreur, enthousiaste, généreux et antimatérialiste, agissant par spéculations mentales, perdant le sens des réalités (l’impétuosité) et devenant fou (Shen qui prend feu !),

SANCHO PANSA, Sulfur gras, égoïste et matérialiste, lourd, grossier et prosaïque (la stagnation), gérant les masques du paraître, c’est-à-dire :

– les attitudes compensatoires aux carences, souffrances et difficultés psychologiques (luxure, gourmandise, orgueil = Psore),

– les idéologies auxquelles ils se cramponnent et se confondent. Les rôles qu’ils jouent pour se donner bonne conscience (les « fausses justifications » → Sycose),

– les différentes fonctions auxquelles l’homme infantile s’identifie (pb. de pouvoir → Luèse).

C’est « Celui par lequel le futur arrivera » dit C. Coulter (Aie!…Aie!…Aie!), sans doute, si l’on ne veut considérer que l’éruptivité, la chaleur physique et émotionnelle, L’ENERGIE VITALE, le principe du pouvoir générateur du soleil, porteur de feu et de lumière. Mais à notre avis, ce qui est considéré ici, c’est l’aspect général de la Psore, grenier des connaissances… (cf. développement dans l’introduction).

    QU’IL EST DUR D’ETRE MORTEL ! —

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L’intuition de la précarité de sa position et de sa mortalité (car pas de devenir) l’amène à voir dans le futur, avec un caractère d’imminence, une série de menaces : il doit se hâter de profiter (recherche de stimulants en tous genres), il veut vivre rapidement, IL N’A PAS DE TEMPS A PERDRE. NB. Sulfur brûle la chandelle par un « seul bout » (nourritures terrestres), Phosphorus brûle la chandelle par les deux bouts (+ nourritures cosmiques).

EGOTISME (dit Hering)

Sulfur, c’est l’égoïsme éhonté, plus particulièrement dans la grossièreté masculine dont l’insensibilité interdit toute prise en compte des autres : « Alors…, heureuse ?! » … Le bonheur des autres passe par sa satisfaction personnelle, c’est-à-dire par « sa » conception du bonheur. Aidez-vous les uns les autres, mais n’attendez rien de moi ! Complètement absorbé par son propre monde, il grogne et devient « ours » si on lui demande la plus petite concession. Par contre, il attend des autres qu’ils cèdent à ses désirs, et veillent à sa tranquillité d’esprit. Tout est considéré à son bénéfice personnel : absence de gratitude. NB. Arsenicum album trouve dans chaque chose ce qui lui sera favorable / Sulfur lui considère tout globalement de son point de vue. Rien n’est difficile, fatigant ou important pour les autres, mais tout l’est pour lui ! (remède d’hypofonction = Psore). Il renâcle à donner une minute de son temps ou une once de son énergie pour quelque entreprise commune, et dans le cas d’un partenariat, il fera tout juste sa part de travail… Tout lui est dû, il n’a pas à coopérer ou exprimer sa gratitude : les autres doivent se sentir privilégiés de l’aider. Personnalité écrasante, il rend les rapports père-fils, mari-épouse, élève-professeur, maitre-disciple, difficiles. Car il dit et aime être visiblement et fermement « le patron » (différent d’Aurum qui agit comme un chef).

RESISTANCE A L’AUTORITE

A la maison comme à l’école, la résistance à l’autorité du jeune Sulfur semble innée. Cela le conduit à inventer toutes sortes d’échappatoires et il dépense plus d’énergie à fuir les corvées qu’il lui en faudrait finalement pour réaliser son travail ! L’autorité n’est concevable que si c’est lui qui l’exerce, c’est l’adjudant chef : « Moi tout seul » ! Depuis son plus jeune age, il est convaincu qu’il « sait faire » mieux que les autres et il veut essayer tout seul ! Indépendant, il ne supporte pas l’ingérence extérieure.

« CE QUI EST A MOI EST A MOI… CE QUI EST A VOUS EST NEGOCIABLE ! »

« Ne touches pas, c’est à moi … et je veux TON ballon ». Il fait les poubelles et l’étalage de ses trésors. Son bureau est en désordre, seul, lui s’y retrouve. Interdiction de toucher !

AU COEUR DE L’ACTION … sur le terrain de foot ou devant la télévision commentant bruyamment l’événement. Sa présence à la maison se fait lourdement ressentir : on ne peut ignorer qu’il est là ! Soudain tout parait trop petit, trop chaud, trop fragile ! C’est l’éléphant dans le magasin de porcelaine … S’il écoute de la musique, il fait hurler la radio, tout l’excite, tout le stimule … fier et combatif, il « voit tout de suite rouge ». Affreux Jojo ou personnage affable, il se met toujours en lumière, il s’implique dans tout, de façon constructive pour éprouver ses qualités de meneurs d’hommes (plus que de chef, notion « d’action avec… » ) : c’est un « homme de terrain ».

DROIT AU BUT … Il ne « tourne pas autour du pot » : il a une approche directe de tout challenge, ne rumine pas le passé. PERSONNAGE SOCIABLE, soucieux de l’esprit de groupe, il fait taire ses « à priori » et ses préférences pour tel ou tel. Il peut être énergique, inventif, il a le sens de l’initiative (ex.: bon entraîneur sportif).

BESOIN DE S’EXPRIMER ?

Alerte, imaginatif, faisant volontiers le pitre et des mimiques de clown, il défoule en société son trop plein d’énergie. Friand de questions, il recherche le combat verbal, uniquement pour le plaisir de l’échange (c’est un jeu… sans plus !). Il fera des études comparatives des mérites de tel ou tel athlète, argumentera des nuits entières… (philosophie de comptoirs, comme Lachesis).

MANQUE DE DISCERNEMENT

Incapable d’estimer la valeur vraie des choses (le qualitatif), il ne peut estimer que le quantitatif… plus il y en a, meilleur c’est…! Etalonnage : valeur = poids. Ainsi, comme Lycopodium, il est très impressionné par les personnages ayant un poids social important ! Impossibilité de concevoir le principe de la relativité (c’est-à-dire la notion d’absolu qui recouvre les apparences). Il est très content de lui, et voudrait être sûr

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d’avoir toujours raison, en corollaire, bien sûr, incapable (car non désireux) de remettre ses conceptions en cause. Le doute ? « Je ne veux pas connaître, cela fait perdre du temps ! ». Comme tous les inconscients, il n’a peur de rien (= Phosphorus, mais pas pour les mêmes raisons) et peut passer pour téméraire car bravache. Paradoxalement, il a une très haute idée de lui-même et se croit très vite insulté… il a le sang chaud ! Crainte d’être méprisé (car pris pour ce qu’il n’est pas ?). Attention, il cherche le combat, ses réactions sont souvent violentes, volcaniques… et directes ! En aggravation, dans son refus de reconnaître « qu’il a tout faux » (Lycopodium), il est vénal et corrompu (toujours sous des dehors jovials !) et vendrait père et mère si cela lui semblait nécessaire.

En dystonie → Nux vomica : non coopératif, querelleur, il joue les censeurs et il clame ses revendications contre les professeurs, les parents qui ne comprennent rien, le trop de responsabilités…! Insensible à la peine qu’il peut provoquer, il reconnaît volontiers : « J’aime être discutailleur et agressif » !

CHAMPIONS DU BRAS DE FER et DES DEFIS IDIOTS (ex.: le livre des records !), très orgueilleux, ils éprouvent dans leur capacité à encaisser les coups et les verres de bière, la valeur de l’homme… le vrai ! ANTIPATHIE CONSTITUTIONNELLE POUR LE SAVON … Il est peu gêné par sa propre odeur … virile …, ce sont les autres qui sont trop délicats : Cà sent l’homme. Aggravé en se lavant, dit la matière médicale : « On ne mélange pas l’eau et le feu » explique Whitmont.

LA BOUGEOTTE … L’inaction, c’est mortel ! Dormir … c’est mourir !

C’est le remède des enfants aux horaires décalés qui prennent le jour pour la nuit. Ils reculent le moment de se coucher, car ne supportent pas de se sentir à l’écart. Les plus jeunes doivent être littéralement attachés sur leur siège afin de se tenir tranquille à table. Rester assis leur est intolérable (aggravation des symptômes). Les plus âgés font de courts et fréquents sommes dans la journée, ils ont un sommeil nocturne perturbé avec des réveils fréquents. Ils se rongent les ongles jusqu’au sang, mettent les doigts dans le nez, s’arrachent les croûtes et les pustules, chevelure incoiffable reflètent la nature rebelle de son propriétaire …

IL FAIT DANS LE GROS, mais pas dans le détail. D’ailleurs, il sera souvent grossiste (ex.: en boucherie, en épicerie, en matériaux de bâtiments, etc… ), il s’imagine riche, il se croit en possession de belles choses.

PEUR DE MANQUER ? Il n’existe que si « il a » : à manger et à aimer → production de chaleur vitale ?

LE GRAND MOT : MANGER, manifestation la plus évidente de son amour de la vie, de sa faim de bonheur, qu’un bon repas, une vie affective (les « copains ») et sexuelle (c’est « ma poule ») active semble pouvoir apaiser. Il aime ce qui simple, direct, chaud, consommable, fort, haut en couleurs et pas vraiment raffiné… ce qui n’est pas compliqué… (Oh ! La belle définition du primaire !). A horreur des complications. Et il consomme beaucoup… de tout… »tout fait ventre ». Il adore les plats épicés, poivrés, fortement assaisonnés. Comme cela lui donnera très chaud, il épongera avec des boissons gazeuses glacées (Coca cola, sodas, bières…) pendant et entre les repas. Remède d’alcoolisme (comme Lachesis et Aurum). Sensation que « tout fout le camp » dès qu’il a l’estomac vide : aggravation de 11 h, avant les repas, choc hypoglycémique, faiblesse. Comme Calcarea carbonica, croit qu’il va défaillir s’il ne mange pas (pratique pour les régimes amaigrissants !). Lourdeur et somnolence (la « petite sieste » ?) après les repas due à la mauvaise assimilation. C’est pourquoi un Sulfur qui n’a pas faim, c’est grave : c’est le premier signe de la dépression de Sulfur et un Sulfur « qui bande mou » (sic) est un homme mort : sa jovialité se transforme alors en obsession (Selenium).

AMASSER : signe de vie et de sa réussite terrestre = « Pourquoi ?, il y a d’autres signes de réussite ? »

J’AI… DONC J’EXISTE ! Avidité, désir de possessions des biens matériels ou des sensations, sans réalisation (Aurum). Energie brouillonne, bouillonnement non organisé. Ce qui est important, ce n’est pas la construction d’un système (projet de vie), c’est l’amassement du résultat « palpable ». Ne peuvent se résoudre à jeter les vieux objets dont il ne fait rien : ça peut toujours servir ! (idem Calcarea carb.).

LE BRICOLEUR … Il aime travailler de ses mains (il sera volontiers kinésithérapeute par exemple), la terre, la matière, le cambouis… Il récupérera une pièce d’un vieux lave-vaisselle pour réparer l’installation électrique de sa voiture. C’est le roi de « la bonne occase » et de la récupération. Il a cinq voitures… mais

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rien que des « poubelles », soit-disant voitures de collection quand elles auront été « bricolées » par ses soins. C’est le sens de l’anti-esthétique (même ses haillons lui semblent beaux) et de l’anti-confort : il a transformé la salle de bain en atelier de plomberie ! « Une baignoire … pour quoi faire ?: il y a un évier dans la cuisine » ! Il refuse d’acheter le superflu (puisqu’il n’en a pas besoin) ; il fera 10 km pour acheter de l’essence un peu moins cher … par « horreur du gaspillage », mais remplira son caddie de canettes de bières et de bouteilles de gros rouge 12° (= autant d’éléments indispensables au confort du mâle).

LA MESURE DU SUCCES… L’ARGENT…

Ils estiment la valeur de l’autre en fonction de son aptitude à en gagner. Passionné par le prix des choses, mentalité très « nouveau riche ». Roi du « Comment çà marche ? », il a besoin de connaître les rouages et les engrenages de la machine : expression en fait de la potentialité et de la RICHESSE DU REMEDE (6000 symptômes au Kent). L’assemblage des pièces d’une machine représente une multitude de possibilités de jeux différents …

PRODUCTIF, INGENIEUX, HABILE, astucieux mais pas CREATEUR.

Dans la création, il y a de « l’être », dans la production, il y a de « l’avoir ». Ainsi, par exemple, patron d’une PME, il fera tourner ses ateliers en vue d’une production. Il mettra d’ailleurs volontiers la main à la pâte et dans un sens, ce goût du travail manuel sera très apprécié de ses ouvriers ; d’autant plus qu’il ne refusera jamais le petit verre au comptoir du bistrot du coin en leur compagnie.

UNE CERTAINE CONCEPTION DE LA SEXUALITE :

Sulfur amoureux après avoir « honoré » sa chérie six fois de suite (la même nuit !) lui dit (sic) : « Six c’est un minimum … moins c’eut été un manque d’éducation ! »

Psyché de l’enfant :

Enfant agité, sujet aux coliques, difficile à calmer, qui a horreur d’être lavé ou baigné (comparer Ammonium carbonicum). Il est fatigué debout, il a des palpitations dans la position allongée et un sommeil de « chat »! C’est le petit enfant dans le cabinet de consultation (il vient consulter pour son eczéma) avec sa peluche adorée (sale de préférence !) sous le bras, 3 bonbons dans la bouche, 5 dans la poche, qui hurle dès qu’il les a mangé. Heureusement que sa mère (madame Calcarea carb. ?) a le bon réflexe et lui enfourne aussitôt dans la bouche la tétine salvatrice.

Difficile adolescent (pour ses parents !) : c’est « l’enfant qu’on a envie de mettre en pension » dit C. Coulter. Aspect de « tornade blanche », de « bulldozer »: le tube de dentifrice jamais rebouché, le propre et le sale sont mélangés, le pyjama est en boule par terre… etc. Avachi sur le canapé ou écroulé dans un fauteuil, il veut être au centre de l’action. Faire du bruit et du vent est intrinsèque à sa nature : il claque les portes, jette ses vêtements, ses chaussures, se laisse tomber lourdement, c’est la délicatesse même !

Soma :

1) par manque d’énergie (air = les souffles), anabolisme prédominant = Sulfur « gras »: le Feu s’étouffe … l’eau stagne = grand médicament des stagnations. Il active par ce mécanisme le foyer moyen (Rate-Pancréas + estomac), s’il le sature, il évoluera vers Mercurius.

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* Oxygénation tissulaire insuffisante : besoin d’exercice et de grand air (pourtant Sulfur est frileux, il a horreur des courants d’air). Problème d’hypoxie circulatoire : remède d’hypertension artérielle, d’angine de poitrine, actif sur les vasodilatations périphériques (varices et hémorroïdes ++).

* Polarité respiratoire = allergies et infection : rhinite (« la goutte au nez ») ou pharyngite chronique, asthme allergique, broncho-pneumopathie… Sulfur est justement un de ces remèdes qui se donne presque toujours après une pneumonie, une pleurésie ou une affection pulmonaire (même tuberculeuse !), quand on arrive au stade de la convalescence. Lorsque la convalescence ne se fait pas assez vite une petite dose de Sulfur a une action spécifique sur les voies respiratoires (NB. MTC : le méridien profond du foie traverse les poumons avant d’atteindre la face, gorge/bouche/nez et yeux).

* Eliminations retardées :

!peau sale et suintante (éruptions aux expressions multiples, ex.: eczéma, furonculose… éventuellement accompagné du remède tuberculinique du moment), prurit ++ des orifices et surinfections.

!obésité et ptoses viscérales, constipation avec ténesme, mais diarrhée urgente à 5h du matin (NB. : heure du GI en MTC), parasitoses intestinales fréquentes.

!infections génito-urinaires (brûlure et prurit ++), bouffées de chaleur (ménopause ++).

Sulfur – – – – –

congestif

nerveux, bilieux, migraineux déminéralisé

handicapé

→ Aconit – – fabrique des urates

→ Nux vomica – – fabrique des oxalates

→ Solidago – – calculs phospho-calciques

ou ammoniaco-magnésiens → Tellurium – – canal lombaire étroit

2) manifestations chaleur (par stagnation), catabolisme prédominant = Sulfur « maigre » Personnalité éruptive : il a « le sang chaud », il est mal dans les atmosphères chaudes (bouffées de chaleur ++), transpirations, sueurs, mains brûlantes et oreilles rouges. Orifices rouges, excoriés et pruriants. Toujours avec sensations « brûlantes » : brûlure de la plante des pieds la nuit (cherche les places fraîches dans le lit). Dort la fenêtre ouverte et les fesses à l’air (le feu au cul ?), même l’hiver. Poussées fébriles avec rougeur des joues (Sanguinaria). Céphalées congestives ou migraines (logique : la chaleur monte !).

NB. La frilosité de Sulfur est en rapport avec un vide de Yang du rein, ses bouffées de chaleur avec le feu : pro-blème de vide d’eau …

3) donc : remède très périodique (constipé ou diarrhéique / anorexique ou boulimique / énergique ou épuisé, etc…)

* Alternances et substitutions = une maladie succède à une autre : eczéma, céphalée, hémorroïdes, diarrhée, asthme, rhumatismes… crises tous les 7 ou 14 jours, en fin de semaine ++. Boulimie et malaise hypoglycémique (Natrum mur.)

* Rechutes et récidives = guérison incomplète, symptomatologie confuse … c’est un remède initial de chronicité !

NB. – ne jamais donner Sulfur au début d’un cas ++, ou en « pleine fièvre », mais plutôt au déclin des maladies aiguës = relance de la détoxication.

– il agit mieux administré le matin (différent de Nux vomica qui agit mieux administré le soir). Savoir s’en servir dans ces tableaux à patraqueries multiples, pour qu’il agisse comme un détonateur, et qu’explose la symptomatologie principale !

     Cybernétique :

Sulfur retirera toujours le maximum d’excitations d’une situation, Phosphorus le maximum d’amusement,

Natrum muriaticum le maximum d’ennui,

Lycopodium le maximum de prestige.

 —

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Egoïsme, matérialisme et générosité sont une même façon de ramener à soi : chaque remède a sa propre variété d’égoïsme =

  Phosphorus

Sepia

Silicea

Pulsatilla (si) Natrum muriaticum Arsenicum album Calcarea carbonica Lachesis

est convaincu que le monde tourne autour de lui,

exige toujours plus et plus,

refuse les responsabilités et les implications personnelles,

demande assistance et protection,

veut en faire à sa tête et à sa manière,

calcule son profit personnel en chaque chose,

(comme Lycopodium) refuse férocement de céder d’un pouce, quand ses sentiments sont exacerbés, est sourde aux désirs des autres.

 NB. « Un Sulfur qui soudain devient sensible à la musique, ou au bruit, est devenu un Natrum sulfuricum et un Natrum sulfuricum qui fait de l’anxiété par anticipation est un Carcinosinum » (S. Vallespir).

Aggravé par :

…………………….

les suppressions d’élimination

en se lavant (bains)

la chaleur du lit, de l’effort, des lainages en parlant, le lait

les changements de temps périodiquement – à 11h du matin

– à la pleine lune (vers ?) – à la ménopause.

Notes sur la matière médicale :

Amélioré par :

………………………..

le grand air, le mouvement

les applications tièdes et la chaleur sèche la transpiration.

………………………..

Antidoté par :

Aconit, Ars., Camphora, Cham., Caustic., China, Conium, Merc., Nux, Puls., Rhus., Sepia, Silicea

Les 3 « emportés »

Les 3 « agités »

Les 3 « suicidaires » Les 3 « affamés » Les 3 « susceptibles »

Nux vomica (sans cause) / Mercurius (après contrariété) / Hepar sulfur (jusqu’au meurtre !)

Aconit (s) / Arsenicum album / Rhus tox. (Dr Nash) Aurum / Naja / Antimonium crudum (as)

Lycopodium (al) / Medorrhinum / Psorinum

Antimonium crudum / Hepar sulfur (ca) / Staphysagria (na)

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Aconit S

« Le hiatus »

Aconit napelus (Renonculacée) est la plante la plus toxique d’Europe (4 grammes de ses racines peuvent entraîner la mort) ! Son alcaloïde est un narcotique violent, utilisé au moyen-âge pour empoisonner la viande dont on appâtait les loups, d’où l’origine du nom : Aconit « tue-loup ». Il provoque du refroidissement (sphère circulatoire), puis de l’angoisse avec irritabilité sur des manifestations parètiques.

Causalité : Prise de conscience de sa mortalité à l’occasion d’une attaque de froid ou de peur

(→ réaction, manifestation de l’hypo-adaptation). Le froid et la peur dépendent du REIN en

acupuncture : Aconit = symptômes d’attaque de l’élément EAU → sécheresse de l’élément BOIS (Foie) qui risque de s’enflammer,

→ le FEU (Cœur / Shen) n’est plus contrôlé.

Aconit fut le médicament qui permit aux homéopathes du siècle dernier de traiter les états congestifs vasculaires qui se terminait autrefois par une saignée.

Problématique : Cet homme qui court tout le temps, est-ce un homme en fuite ou quelqu’un qui désire arriver quelque part ? Sa précipitation vient de sa conscience que la mort approche : maintenant sentant que le secret de la vie lui échappe, il n’a que la certitude de la mort … il sait que sa vie est précaire … la mort annihile tout ce qu’il est et fait. Cet hyperactif, organisé et prévoyant, panique devant une situation qu’il ne maîtrise pas, il ne supporte pas de pas pouvoir faire quelque chose, l’attente de la mort est insupportable… et il perd tous ses moyens !

Key note : Soif ++, mais tout parait amer à Aconit, sauf l’eau (purificatrice ?!).

Psyché de l’adulte : Peur soudaine de la mort

Angoisse irraisonnée, grande excitabilité nerveuse avec agitation (parfois intense) et appel au secours. Peur au milieu de la foule, dans les premiers bancs d’une église…. Ces craintes perpétuelles rendront sa vie misérable. Délires brutaux, soudains, violents, le soir : le coup de fil affolé à 23 heures … « Docteur, venez vite… je vais mourir ! ». Peur immense de cesser d’exister (il existe, mais il « n’est » pas !) : sensibilité pour tout ce qui symbolise une menace pour la vie. Il a la sensation de n’avoir pas assez de force pour supporter la réalité de sa condition. Il vit une certaine réalité particulière, celle de la Psore… Aconit avec une intensité paroxystique ses états d’âme. La sensation du passage entre la vie et la mort est particulièrement vif, jusqu’à prédire l’heure de sa mort (Argentum nit./Thea).

« Les individus pléthoriques, quand ils prennent froid, s’abattent violemment. Ce sont ces patients pléthoriques, vigoureux, ceux qui ont un cœur solide, un cerveau actif, une bonne circulation, qui tombent malades subitement après une exposition intense au froid, qui ont besoin d’Aconit » (J.T. Kent). Ainsi, entièrement porté vers l’action, gai, entreprenant, agité, exalté, parlant beaucoup…, il a compensé un « manque d’ETRE » par un « surplus d’AVOIR ». N’ayant pas d’espérance, donc pas de devenir (immortalité), il masque l’angoisse de sa mortalité par une activité jouissive (même le travail peut-être une jouissance !) …. La sidération de l’attaque de peur ou de froid (Rein), solution de continuité, le déstabilise (= retour à la case départ, car voie sans issue), entraîne une prise de conscience, l’oblige à chercher un nouvel équilibre (vertical ?) → grande activité de l’esprit, parfois il est presque rationnel, parfois il divague (Hering), humeur variable, un moment gai, un moment découragé, « comme s’il était parfaitement conscient…, la bouche fermée sans pouvoir parler » (Allen).

La « lourdeur » de la Psore l’a conduit à vivre sans ces intérêts qui amènent à structurer un « Soi » accompli : il a raté le passage de la porte des hommes !

Psyché de l’enfant : Enfant avec une joue rouge et l’autre pâle (Chamomilla). Il ne veut être ni touché, ni couvert. Ne l’oubliez pas chez le petit enfant qui est réveillé vers minuit par des douleurs inexpliquées, avec peur et agitation.

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Soma : Tableaux cliniques, fébriles ou non, apparus brutalement, avec angoisse extrême.

 1) les spasmes et congestion avec agitation nerveuse et la peur de mourir « sur le coup ». Les douleurs sont intolérables, quelque soit le lieu d’élection :

– la colique violente, qu’aucune position ne soulage (dans le contexte psychique, bien sûr), – les sciatalgies brutales (Gnaphalium, Colocynthis …),

– la névralgie faciale « a frigore » +++,

– les laryngites (Spongia, Sambucus…) ou otalgies,

– pendant l’accouchement : la peur de mourir, le saignement du placenta praevia …

– les céphalées, lors d’une insolation, d’un glaucome aigu…,

– la poussée aiguë d’HTA : palpitations ou tachycardie paroxystique, avec pouls dur et tendu, – la menace d’accident vasculaire cérébral (// CHIT « A 3 » + « So 4 »),

– la crise d’angor coronarien, aggravée par le froid,

– l’aménorrhée après une peur ou un coup de froid sec.

2) le brutal accès de fièvre, après coup de froid sec (ou refroidissement), sans transpiration, mais avec soif intense. La peau est sèche et chaude, le visage brûlant … NB. l’apparition de la transpiration signe l’amélioration et contre-indique le remède !

Cybernétique : Aconit convient à toute pathologie d’installation brutale et spectaculaire

Chez le type sensible Sulfur : individus gais, nerveux, sanguins, facilement impressionnables et inquiets, très sensible au vent froid et sec. C’est le remède de première intention : l’indication, comme l’action sont de courte durée, il est très souvent suivi de Mercurius dans les affections fébriles.

     Sulfur (chronique) →

La même peur de la mort, comparée à : Belladonna (ca)

Gelsemium (mn) Bryonia alba (ph) Opium (ba) Aesculus (s)

Pyrogenium … Angustura (s)

Aconit napelus (phase aiguë / décompensation brutale)

congestion avec moiteur

crises phobiques

séreuses, déclenchement progressif

sidération

congestion passive

l’Aconit des fortes pyrexies, avec agitation constante remède des fièvres tropicales, avec craquements articulaires

Aggravé par : ……………………………….

les émotions violentes : traumatisme, peur ou vexation

les refroidissements : air froid et sec (surtout pendant la transpiration)

le contact et la pression locale

le bruit, la lumière

la nuit (allongé au lit, sur le côté) pendant les règles.

Amélioré par : ………………………………..

le grand air

le repos

la transpiration ………………………………. Antidoté par :

Acetic. ac., Bell., Berb., Coff., Nux., Paris quad., Sulfur.

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Nux vomica S

« Au fou …!! »

L’action pharmacodynamique de la Noix vomique (loganiacée) nous montre qu’elle agit par ses alcaloïdes d’une façon élective sur la substance grise de la moelle et du bulbe en laissant indemne le cerveau, les nerfs moteurs et les muscles. La Noix vomique exalte l’excitabilité réflexe des cellules des centres bulbo- médullaires déterminant des réactions vives et généralisées : amplification des mouvements thoraciques respiratoires, péristaltisme intestinal, vasoconstriction périphérique (-> élévation de la pression artérielle), elle produit l’excitation du sympathique (mydriase) et des sensibilités spéciales (odorat, vue, ouïe, etc…), elle agit sur le sang, la température, la sécrétion biliaire qu’elle diminue …

Causalité : Il pense que tout problème peut être résolu par l’effort et la ténacité

« Je peux, si je fais tout ce qu’il faut pour … » : combattre l’angoisse de la mortalité, désir de maîtriser l’événement,

« Rien ne me résiste ! », il ne peut se résoudre à accepter une limite, se résigner à un échec (car la finalité de sa vie = réussite professionnelle) :

→ il use de drogues pour se doper, repousser ses limites…. s’il échoue, il ne s’en remettra jamais… → pathologie de l’identification … jusqu’au suicide (comme Aurum).

Symbole : l’inadaptation =

– au niveau de l’estomac : incapacité à digérer l’échec, à s’adapter à des situations nouvelles, – hémorroïdes : fardeau, pression + tension, impossibilité de lâcher prise,

– hernies : effort, surcharge nerveuse, manifestation créatrice mal ciblée.

Problématique : Amplification des aspects habituellement positifs de sa conscience professionnelle et de l’ambition. « Au lieu d’utiliser ses dons pour travailler de façon équilibrée et harmonieuse, il sera dominé par eux et par son ambition à toute heure du jour et de la nuit; son désir de puissance, son besoin de compétition et de réussite s’accentueront de plus en plus » (Vithoulkas).

Usage de stimulants artificiels pour faire face à une telle tension (café, cigarettes, drogues, alcool, abus sexuels) et/ ou de traitements médicaux à trop fortes doses (purgatifs, etc…), tous excitants du système bulbo-médullaire. Sensibilité particulière à bon nombre de ces substances → grand nombre de déséquilibres au niveau digestif puis nerveux : hypersensibilité, impressionnabilité, hyperesthésie nerveuse.

Psyché : Les sujets Nux vomica sont en général, de type musculaire, solides, trapus, avec une forte constitution de base. Ce sont des gens ambitieux, intelligents et dans leur phase équilibrée, rapides et compétents. Leur éducation et leur inclination personnelle ont souvent valorisé le sens du devoir et une éthique de travail. S’ils ne sont pas dans un état pathologique, ils sont travailleurs, tenaces, efficaces. L’activité est accrue comme si le temps devait lui manquer avant la fin de sa vie. Nux vomica est le plus compétitif de la matière médicale : « possédé » par son travail, il s’y attelle fanatiquement et accepte sans hésitation les promotions …

NB. : ≠ d’Arsenicum album, qui a peur des responsabilités, de l’insécurité, il est introverti, plus soucieux de son confort que de sa réussite,

≠ de Phosphorus, rapide et intelligent, mais qui a une répulsion pour l’intense compétitivité nécessaire à la réussite.

SCRUPULOSITE, maniaquerie adaptée à la réalité, spécifiquement liée à son besoin d’efficacité. NB. : ≠ d’Arsenicum album, manaquerie névrotique qui est en fait un besoin d’ordre et de propreté, un désir de maîtriser son entourage pour calmer son insécurité,

≠ de Natrum muriaticum, chez qui cet aspect est surtout un besoin de ponctualité, d’organisation pour maîtriser le temps (marquer les étapes temporelles).

Effort et ténacité … en excès

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Il finit par endosser des responsabilités supérieures à ses propres capacités et use de substances artificielles pour se sentir toujours au niveau de ses ambitions ! C’est l’homme d’affaire qui a un bar bien approvisionné dans son bureau, une machine à café (expresso, bien fort), une cartouche de cigarettes d’avance, chaque chose dont il use et abuse pour tenir le coup ou simplement se sentir en forme ! Abus de toutes sortes (sexualité, alcool, drogues) : « Ses impulsions l’amènent à franchir les limites de la morale conventionnelle, car s’il possède une éthique sur le plan professionnel, elle ne se retrouve pas sur le plan personnel » (Vithoulkas) → amoralité (cf. le personnage de J.R. dans le feuilleton « Dallas » : Nux vomica → Mercurius).

Ces excès conduisent le malade à un état d’EPUISEMENT :

Il éperonne sans cesse son corps, dont il ressent l’extrême fatigue le matin (-> café ++). Déséquilibre au niveau digestif, puis le système nerveux est atteint : hypersensibilité (lumière, bruits lui deviennent intolérables, ce qui l’amène à des actes d’une grande violence : jusqu’à prendre son fusil et… tirer !). D’autant plus que ses abus sexuels l’ont conduit à une impuissance qui exacerbera encore ses frustrations érectiles …

« L’homme d’affaires reste à son bureau jusqu’à la limite de ses forces, il reçoit un courrier volumineux et a trente six choses à faire à la fois… son esprit est constamment bousculé jusqu’à la torture par une foule de petites choses, pas toujours des choses importantes. Il fait constamment travailler sa mémoire pour des questions de détail et il ne peut plus en détacher son esprit lorsqu’il rentre chez lui. Il en perd le sommeil, il est étourdi par la multitude de ses problèmes, il est furieux, à envie de tout casser ou de tout laisser tomber, et il va s’en prendre à sa famille, à ses enfants, à ses voisins…. Il va dormir par à-coups, se réveiller à trois heures du matin assailli par les problèmes de son entreprise, se rendormir vers le matin d’un sommeil écrasant. Lorsqu’il se réveille, il n’en peut plus et aimerait pouvoir faire la grasse matinée » (J.T. Kent).

Le système nerveux semble agir à l’inverse de la normale, inversion de toutes les fonctions naturelles : il a des nausées, des haut-le-cœur douloureux (mais le patient ne peut pas vomir), de même au niveau de la vessie, la vessie est pleine, il éprouve une forte envie d’uriner et malgré cela, l’urine s’écoule goutte à goutte, si le malade se force, elle peut même s’arrêter complètement de couler ! De même sur le plan intestinal, les efforts du patient sont totalement improductifs. En cas de diarrhée, il ne peut se libérer que s’il s’asseoit de façon passive, puis vient une forme de contraction qu’il ne peut contrôler, il éprouve une sensation de reflux. Dans la constipation, plus le malade fait d’efforts, moins il obtient de résultats …

En résumé : En ressentiment contre la situation, source de ses soucis, il agira agressivement :

Avers = hyper-actif. En MTC on apprend que la colère blesse le Yin → manifestations Yang « L’hépatique coléreux » : énervé, agité et constipé !

* Exagération de la susceptibilité (l’appareil psychique fonctionne aux limites supérieures de ses possibilités) :

Irritabilité intérieure d’abord → gastrites, ulcères d’estomac… puis manifestations extérieures : querelleur, aggravé par la contrariété la plus petite (explose même pour des bagatelles, réactions impulsives pour des ennuis mineurs), impatient envers lui-même et les autres, « une difficulté pour boutonner sa veste et il arrache le bouton » (Withoulkas)… intolérance à la contradiction, certitude d’avoir raison et impatience vis à vis de ceux qui sont moins rapides et efficaces que lui (comme Aurum).

* Exagération de la sensibilité :

Supporte difficilement la douleur (la moindre égratignure lui fait dire qu’il souffre atrocement). Par contre peut manifester de la cruauté pure (envers les animaux par exemple, comme Mercurius). Intolérance au moindre bruit (Aurum), aggravé par les odeurs, la lumière (Yang du foie).

Revers = dépressif et hypo-réflectif.

Conscience douloureuse du présent, soucieux, triste, renfermé, horreur de tout mouvement. Labilité émotionnelle, tendance aux ruminations anxieuses quant à l’avenir (pb. financiers ++). Fait des reproches à son entourage (Causticum). Insomniaque. Aliénation qui peut prendre un aspect paranoïde : désir de tuer. « Hallucinations ayant trait au fait de tuer, d’être tué, blessé, injurié » (Kent). Diminution progressive de son appétit, mais gourmandise (aversion pour la viande, désir de gras, d’alcool, de saveurs piquantes qui

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l’aggravent), peur du vent (comme Chamomilla… ils ont la même hyper-excitabilité !). Très tatillon, maniaque de l’ordre (Arsenicum album), porté au suicide (Aurum).

Soma : * auto-intoxication se traduisant par des spasmes, des contractions (Hyosciamus, Agaricus …)

Des douleurs un peu partout, des crampes, des lumbagos (qui obligent le patient à s’asseoir pour se retourner au lit : envisagez une origine digestive = problème de chaîne musculaire antérieure → hypertonie douloureuse des chaînes postérieures) + névralgies sciatiques. Paralysies avec douleurs piquantes et tiraillantes au niveau des membres affectés. Patraqueries digestives et hépatiques : dès que le patient présente des troubles digestifs, tout son état général semble affecté : éructations, sensation d’étouffement, migraine du dimanche, coryza et nez bouché (écoulement le jour, nez bouché la nuit, coryza sec au grand air, écoulement abondant à l’intérieur), angine blanche avec déglutition douloureuse et élancement dans les oreilles. Colique néphrétique (Berberis), tendance à l’hypertension (Aconit → l’état apoplectique). Crises de delirium tremens.

* congestion et stase hépato-portale

Suite d’abus : auto-intoxiqué aimant l’alcool qu’il supporte mal. Langue chargée, constipation avec des hémorroïdes, varices œsophagiennes, jaunisse, cirrhose du foie, coliques hépatiques. C’est bien le tableau du sédentaire. Remède de désintoxication, qu’elle soit alimentaire, médicamenteuse ou professionnelle. C’est un remède d’enfant fiévreux, frissonnant quand il se découvre, avec des rhumes, des éternuements et des crises d’acétone fréquentes.

   Cybernétique : agités :

Nux Vomica se révèle être un grand régleur dysneurotonique des : Chamomilla, Argentum nitricum, Arsenicum album … Ignatia amara, Angustura, Ginseng (s)

Gratiola, Robinia (s)

Causticum ou Aurum

Sont proches : Aesculus « Le pléthorique veineux « 

Psyché : Patient triste, de mauvaise humeur, irritable (= Nux vomica), confus au réveil.

Soma : Remède de la congestion passive du sédentaire : sensation de plénitude dans diverses parties du corps. Congestion veineuse, constipation et poussée hémorroïdaire.

Les muqueuses (bouche, gorge et rectum) sont sèches, enflées et brûlantes. Au niveau rectal sensation d’échardes, douleurs qui durent des heures après la selle, hémorroïdes externes, prolapsus anal.

Violents maux de dos, sensation de faiblesse lombo-sacrée, plénitude et douleur dans la région hépatique.

Aggravé : en marchant et en se penchant en avant

Amélioré par : le froid, le bain, le grand air, le saignement (caillots).

Alœ (liliacée) hémorroïdes en grappe, avec incontinence de selles

En voulant laisser échapper un gaz, il perd ses matières (Natrum sulf.), suite d’abus allopathiques ! Indolent et paresseux physiquement et intellectuellement, trop souvent de mauvaise humeur.

Tristesse et maux de tête en hiver, diarrhée en été (au réveil et immédiatement après manger) Aggravée par temps brumeux, chaud et humide (comme Rhus tox.).,à la station debout ou en marchant Amélioré par : l’air frais, les applications fraîches.

Alternance de :

Croton tiglium huile purgative irritante

– Diarrhée aigue, rectite brûlante déclanchée par prise d’aliment ou boisson – Eruption pruriante passant à la suppuration (le grattage aggrave)

– Crises rhumatismales (proches de Rhus tox.)

spasmés :

engorgés digestifs : dépressifs :

Podophyllum

berbéridacée

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Problématique : dispersion d’une énergie perturbée à la Vésicule biliaire

Céphalées, vomissements de bile et diarrhée en jet (abondante et malodorante), aussitôt après avoir bu ou mangé. Bruxisme nocturne

Prolapsus rectal et utérin, sensation d’avoir quelque chose de vivant dans le ventre (Thuya).

Ranunculus bulbosus Bouton d’or, au suc irritant

Eruption vésiculeuse brûlante, évoluant vers des croutes ou ulcères

Névralgies intercostales, du trijumeau, NCB, pression dans le globes oculaires avec sensation de cuisson. tennis elbow … a frigore

Remède d’alcoolisme et de délirium, supérieur à Nux vomica s’il y a du hoquet ou des accès épiletiques Aggravés par le mouvement et le froid (Yang du Foie) : froid dans la poitrine en marchant au grand air, l’humidité, les courants d’air, la pression

Sticta pulmonaria Lichen

Toux et sinusite. Besoin constant de se moucher sans résultat, vu la sécheresse des muqueuses.

Aggravé par : ………………………………. tôt le matin (4 h)

le froid au grand air sec,

aux courants d’air, au vent,

en se découvrant

les excès : café, condiments, liqueurs, médicaments et purgatifs…

la sédentarité, trop couvert

le sommeil perturbé

l’effort mental et sexuel

les moindres causes : le bruit, la colère, les vexations, le toucher,

la pression des vêtements…

Amélioré par :

………………………………….

les éliminations

la sieste, le repos

en s’enroulant la tête

les boissons chaudes, le lait

le temps humide. …………………………………

Antidoté par :

Aconit, Ars., Bell., Camph., Cham., Cocc., Coff., Opium, Puls. Thuya.

Actaea racemosa

s

« La dorsalgie hystérique des jeunes secrétaires » Aussi dénommée : Cimicifuga (renonculacée)

Causalité : Vit d’obligations permanentes…

raideurs vertébrales (s’accrocher, retenir), crampes (Cuprum) :

– le cou : manque de flexibilité, refus de voir tous les aspects de la question, entêtement,

– haut du dos : manque d’appui affectif, retenue de l’amour,

– bas du dos : manque d’appui financier, peur de manquer d’argent (Calcarea carb./Argentum nitr.), – problème d’épaules : porter un fardeau, se sentir surchargé.

Key-note : Crainte morbide de l’accouchement

(patiente en « vide de sang du Foie » : spasmée et contracturée psychique, c’est logique !)

Psyché : Etat mental alternant avec l’état physique,

Femme nerveuse, hypersensible et mobile, loquacité « du coq à l’âne » et pourtant très impressionnable, triste et taciturne. N’est soulagée de ses angoisses que par une souffrance physique, le plus souvent céphalée, rhumatisme ou douleur de l’ovaire gauche.

 —

111

Très aggravée pendant les règles, possède de nombreux symptômes classiquement rattachés à l’hyper- folliculinie (cf. folliculinum), notamment la sensibilité à la pression des apophyses épineuses des 4ème (clef du système nerveux sympathique), 5ème et 8ème vertèbres dorsales (commande métamérique de l’ovaire).

Soma : La contraction et le spasme chez une dysneurotonique sujette à des perturbations dans la sphère affective (communication avec les autres difficile, rigidité). Remède qui s’adresse électivement à l’éréthisme nerveux qui accompagne ou suit les règles ++.

En basse dilution sur la contracture musculaire, les myalgies aiguës aggravées la nuit,

Dans la douleur des contractions utérines, hors de proportions, à l’accouchement ou pendant les règles. Raideurs du rachis cervical, avec douleur à l’occiput et aux mouvements de rotation de la tête (torticolis).

En haute dilution : le vertige de Ménière, après stress (mini 30 ch),

Dans la céphalée spasmodique « à en devenir fou » (Actaea racemosa, Lachnantes, Ruta …) ou avec « peur de le devenir » (comparez Baptisia). « Trois remèdes imposent silence à l’obsédante plainte du nerf auditif et dissipent les phantasmes acoustiques: Actaea racemosa, Belladonna et Pulsatilla » (H. Leclerc).

Cybernétique : Nux vomica → Actaea racemosa → Cuprum met. (Nebel)

Le Dr Voisin en fait « une Lachesis atypique, plus nerveuse qu’Ignatia, plus bavarde, plus inquiète et plus

triste que Lachesis, incapable de se dominer malgré toute sa volonté ».

Les 4 « as » de l’agitation morbide : Aconit nap., Actaea racemosa, Argentum nitricum, Arsenicum album.

NB. Ne pas confondre ce remède avec Actaea spicata : enflures articulaires à la fatigue (même courte), petites articulations, poignets …

  Key-note : Psyché : Soma :

Allium cepa

S

« Le catarrhe nasal »

L’oignon rouge, liliacée (comme Aloe, Colchicum …)

Retenir l’aggravation aux parfums des fleurs et des pêches.

Chez le petit enfant : pleurs et insomnie inexpliqués (Cina et Nitricum acidum).

Le coryza avec écoulement clair et excoriant des narines

Céphalées avec larmoiement non excoriant.

Remède à utiliser en haute dilution ++ (à partir de 15 CH) dans le « rhume des foins ».

Aggravé par : ……………………..

. les règles

. les émotions

. la nuit

. l’alcool

. le vent, l’air froid et humide . les changements de temps

. assis

. la puberté et la ménopause

Amélioré par :

……………………….

. les enveloppements chauds

. le grand air

. le mouvement continu, la pression locale . les repas

……………………….

Antidoté par : Aconit, Baptisia.

Ne l’oubliez pas dans : les sinusites, otites ou laryngites (ses propagations), toux spasmodique — la polyurie avec brûlure à la miction, surtout chez la femme enceinte ou chez le prostatique,

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— la douleur névralgique post traumatique, ex.: d’un moignon de membre après chirurgie (Ammonium mur.)

Cybernétique : Sulfur ————>

 » ————>

 » ————>

Allium cepa : le nez ————> Euphrasia : l’œil ————> Podophyllum : le tube digestif —–>

Ferrum phos. Cuprum

Alœ (s).

Aggravé par :

………………………………

une chambre chaude, l’humidité, les pieds mouillés au printemps, aux parfums

l’après midi et le soir

Autres remèdes remarquables du groupe du soufre :

Amélioré par : …………………………..

le grand air, au frais, le bain, en remuant (douleurs) ………………………… Antidoté par : Lycopodium

Coffea cruda

Causalité : Psyché :

Soma :

Cybernétique :

Aggravé par :

Euphrasia

le « casse-lunettes »

Glonoïum

Psyché :

Aggravé par :

Le café, rubiacée, comme China et Ipeca

suite de surprises joyeuses, d’émotions ou épuisement après un long voyage

Insomnie, ou rèves terrifiants, aggravés par le moindre bruit

Exaltation des sens et de la sensibilité en général : douleurs intolérables, agitation constante

Prurit vulvaire voluptueux. Palpitations cardiaques violentes. Névralgies Constipation avec hémorroïdes (Aesculus), constriction anale spasmodique

Intolérance à la douleur …Sur ce point, il ressemble à Chamomilla, mais il a des palpitations violentes que n’a pas Cham., et il est moins capricieux.

Les émotions, le bruit

Scrofulariacée « mélancolique et paresseux »

Remède de l’œil (ophtalmie) et de l’étage moyen de la face :

Conjonctivite traumatique : Arnica / Euphrasia / Symphytum. Rhume des foins : Allium cepa / Euphrasia / Sabadilla.

la Nitroglycérine (trinitrine)

Utiles chez les sujets qui ont eu peur (rein = Aconit).

Peur qui donne l’envie de s’échapper. Troubles des idées avec perte de la mémoire, « obnubilé » : répond à peine et évite tout mouvement inutile (Opium).

Aspect somatique « explosif » : battements dans tout le corps (sorte de Belladonna aggravée). La poussée hypertensive, congestion surtout céphalique (avec vertiges et troubles sensoriels). La céphalée en casque et parfois remplaçant les règles,

La douleur précordiale aiguë, violente, mais sans l’agitation anxieuse d’Aconit.

La chaleur (trop couvert, du soleil, des climats chauds) et le mouvement

(les secousses, les blessures), l’arrêt des règles, les vins (Zincum) et les fruits.

Juglans regia Soufre

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Le Noyer d’Europe (juglandacée) est un arbre non forestier (préférant l’isolement) qui reste peu habité par les oiseaux et les insectes. Il a des fleurs males et femelles distinctes, fécondées par le vent.

La mythologie rapporte que durant l’âge d’or, alors que les hommes se nourrissaient de glands, les dieux eux vivaient de noix : d’où le nom de Juglans ou noix de Jupiter. Elles sont riches en acides gras oméga 3 (qui rancit très vite), tanins, phosphore, potassium, calcium, zinc, vit. A, B1, B2, B5 et sérotonine. C’est un vermifuge efficace contre le tænia.

L’apparence de circonvolutions cérébrales de son fruit le fait populairement considérer comme le remède du cerveau ! Pourtant, sa pathogénésie précise que paresseux et de mauvaise humeur (Sulfur), confus le matin, le patient se plaint d’un état d’excitation, comme ivre, le soir au lit, comme si la tête flottait en l’air.

Ce remède est assez proche de Juglans cinerea (le Noyer cendré d’Amérique), à la riche pathogénésie de congestion chronique du foie avec troubles biliaires : nausées le matin, céphalées occipito-frontales, flatulence abdominale … Aggravé par le mouvement, les nourritures grasses (hoquet). Pour P. SCHMIDT, c’était le médicament des troubles de la glycorégulation et du diabète.

C’est aussi un remède de la peau :

– Eruptions impétigineuses (croutes de lait, teigne), eczémateuse ou acnéique à tendance

suppurative, avec prurit aggravé la nuit (stagnation) et à l’exercice (chaleur).

– Engorgement ganglionnaire surtout axillaire (Sepia). Ces lésions peuvent s’aggraver en adénite

suppurée (affecte alors plus le système lymphoïde qu’hépatique).

– Les feuilles ont été aussi utilisées pour traiter les crevasses et les engelures.

Son « essence florale », Walnut, est une fleur de Bach à la problématique assez tuberculinique : « Idéal et ambition, mais hypersensible aux influences étrangères ou à certaines expériences passées ». C’est une problématique limitante qu’il m’est arrivé de rencontrer chez la même patiente, sur deux profils à 20 ans d’intervalle !

Robinia

Psyché : Soma :

Selenium (s) Etiologie :

Key-note : Psyché :

Aggravé par : Amélioré par :

Etat saburral des voies digestives, flatulences et selles molles. Lithiase phosphatique. Cybernétique : Sulfur —-> Podophyllum : VB et colon droit

Robinia pseudo-acacia, légumineuse (Papilionacée).

Impression constante qu’il va être couvert de honte, comme s’il avait commis un crime.

La brûlure d’estomac, les renvois acides et aigres. Distension abdominale : c’est un peu le Nux vomica féminin !

« Les batteries à plat », oligo-élément hypolipémiant, métalloïde proche du soufre Après un état fébrile prolongé ou un surmenage nerveux : fatigue nerveuse, sexuelle et musculaire (lombalgies).

Dipsomanie avant les règles

Dépression taciturne ou irritabilité autoritarisme (loquacité) : c’est un « asthénique chaud ». Ne sait plus du tout ce qu’il a fait dans sa journée, mais il a l’avantage de s’en souvenir la nuit.

Désirs conservés (rêves lascifs), mais impuissance vasculaire (hyperlipidémie ++) et éjaculation non contrôlée (précoce, pendant la selle, le sommeil …).

Les causes de fatigue (excès sexuels, manque de sommeil …), Les jours où il fait chaud, les courants d’air, le thé et la limonade. Le soir au coucher du soleil, en respirant de l’air froid.

Composée aux fleurs jaunes, riche en flavones, tanins et saponosides. Patient hépato-vésiculaire et rénal, paresseux, indolent, ralenti surtout avec sursaut d’irritabilité et colère

Solidago virga aurea

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—-> Solidago virga aurea : foie et rein (phosphates) —-> Cynara scolymus : foie et rhumatismes.

Aggravé par : Les repas trop copieux

ACTION PHYSIOLOGIQUE DU MAGNESIUM

1) rôle dans la croissance et le métabolisme du calcium : au cours de l’ossification, le magnésium à petites doses est un activateur de la phosphatase alcaline, à fortes doses il en est un inhibiteur. Dans le rachitisme, la teneur des os en calcium diminue tandis que le taux de magnésium augmente … le magnésium sérique est alors en net déficit. Action régulatrice et fixatrice du phosphore et du calcium sur le squelette.

Magnesia carb. : Le rachitisme

2) rôle dans la déshydratation : le magnésium baisse comme le potassium, amenant parfois à l’acidose. L’importance du magnésium dans la régulation de la nutrition se manifeste aux âges extrêmes. Le magnésium est hyperglycémiant par activation de la fonction glycogénique générale ; hypotenseur et hypocholestérolémiant. L’hypo-magnésie se manifeste dans l’enfance avec le rachitisme dit magnésien, dans la sénescence par de l’amaigrissement, de l’anémie simple, l’irritabilité auditive avec bourdonnements d’oreilles et vertiges, avec la diminution de la teneur en magnésium du cerveau et du testicule. L’hyper- magnésie se manifeste par de l’amaigrissement, une tendance à la diarrhée bilieuse, de l’irritabilité nerveuse,

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des réflexes rotuliens exagérés. La spectrographie a démontré les variations du magnésium dans les brûlures, les états de chocs et les infections chroniques.

Magnesia mur. : La déshydratation

3) rôle sur l’excitabilité neuro-musculaire : dans la sphère nerveuse parallélisme avec le phosphore, l’hypomagnésiémie provoque asthénie et apathie. Dans les syndromes tétaniques, le calcium augmente alors que le magnésium baisse. L’aversion pour la violence, le pacifisme est un symptôme constant des sels de magnésium.

Magnesia phos. : L’excitabilité neuro-musculaire

4) rôle sur la motricité le magnésium abonde dans les muscles, le thymus, la moelle épinière. Le magnésium suit généralement les variations du potassium et s’oppose au taux du calcium (Rouy).

Magnesia sulf. : La motricité (muscles)

Le groupe du MAGNESIUM est l’ambassadeur du pôle Poumon (Energie) au sein du pôle Foie (Yang). Il est en outre sur un des axes des triangles de l’Emotionnel (P/F/Rt) et de la Chaleur (P/F/C). Le bearing- down utérin qui caractérise de nombreux remèdes du groupe est le symptôme d’un vide de Sang du Foie, avec relâchement tendino-musculaire au niveau du petit bassin et congestion du système porte.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

  Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Magnesia phosphorica Borrago

Carduus / Cubeba

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Ampelopsis / Bovista

Foie Colocynthis / Lilium tigr. (BD) / Murex (BD) Cœur Medusa (urticaire)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (BD = bearing-down) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang (acidité)…

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Sepia (BD) / Helonias (BD)

Coeur Aletris (BD) / Magnesia carbonica Poumon Magnesia muriatica

Foie Magnesia sulfurica

Rate Agrimonia / Gambogia (gastralgies)

Les relations entre Magnésium et stress se situent à différents niveaux, car les cathécholamines libérées interviennent dans le métabolisme du Magnésium. Si le taux du Magnésium est bas, on observe – en situation de stress – que la fréquence cardiaque et la TA augmentent.

Sur le plan psychologique, Sepia (remède complexe qui contient du magnésium, du sel et de la mélatonine) est un des trois remèdes-clefs de la névrose phobique (avec Argentum et Lycopodium). Sa problématique « anale » l’oppose en tous points à Sulfur, remède phare de « l’oralité », pour tant ce sont tous deux des modalités de la rencontre avec l’altérité.

Magnesia carbonica Mg

« Epuisement et déminéralisation »

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« Etant le principe essentiel de la chlorophylle et celle-ci donnant la vie à la plante en transformant l’énergie solaire, on peut dire que le magnésium est, après le soleil, le grand facteur de la vie » (Duprat). Le magnésium joue un rôle important dans la nutrition du noyau. Il est un excitant naturel de la vie phosphorée de ce noyau central (karyokinèse) : c’est le métal par excellence de la GENERATION.

Psyché : « Abandon, ne se croit pas aimé par ses parents, femme, amis » (Scholten).

Sujets épuisés nerveusement, maigres, déminéralisés, à fibres lâches, très frileux et hypersensibles à l’air froid, au moindre bruit, au contact qui les fait sursauter. Hypersensibilité aux conflits, vision pessimiste de l’existence, nervosité, irritabilité, rèves tristes ou anxieux, mauvaise humeur avec tristesse et taciturnité : tableau qui rappelle Sepia épuisée, mais avec la déminéralisation et les infections chroniques de Calcarea carb.

Psyché de l’enfant : C’est « l’incompris », l’enfant abandonné, sans affection.

« Remède des orphelins » (Kent). « Enfant difficile, agressif, au visage aigri et au comportement perpétuellement maladroit » (Scholten). Ses maux de tête s’accompagnent d’insomnies très marquées. L’enfant ne peut pas du tout dormir et, fait assez rare, ses douleurs sont moins fortes s’il est debout et circule.

Soma : « Le rachitique magnésium est pâle, frileux de la tête, avec une peau terreuse et des muscles flasques » (Rouy). Magnesia carb. influence de manière sélective :

a) le système nerveux, provoquant les phénomènes douloureux, de l’irritabilité générale, des spasmes (spasmophilie, nervosisme). Les névralgies le forcent à se lever la nuit et à marcher. Névralgies faciales sus et sous-orbitaires (surtout à gauche) aggravées par le froid (contrairement aux odontalgies), sensibilité douloureuse des dents malades au simple contact de la langue.

b) le tube digestif : diarrhée acide et problèmes hépato-vésiculaires ++. Gonflements gazeux de l’estomac avec renvois acides, douleurs de colique pliant en deux. Désirs de fruits, de viandes et d’aliments acides. Sueurs chaudes à la tête après absorption d’aliments chauds. Magnesia carb. est plus indiqué que Magnesia mur. chez les enfants qui se développent mal et présentent des troubles hépatiques (en particulier avec selles décolorées) : bébés sentant l’aigre, éruptions sèches et squameuses au cuir chevelu.

c) les endocrines (thyroïde et ovaire/prostate surtout). C’est le remède des :

!enfants qui en réclament beaucoup pour leur croissance : peau sèche, presque écailleuse du cuir chevelu et de couleur cuivrée, muscles mous et flasques,

!femmes avec troubles des règles : hypoménorrhée, dysménorrhée, règles qui coulent la nuit et non le jour …

!vieillards qui en ont une carence naturelle : suite de dépense nerveuse trop prolongée… rêves très nombreux (souvenirs nostalgiques, craintes multiples…) → dessèchement des muqueuses, relâchement des muscles, chute des cheveux, odeurs aigres du corps ++…

 Cybernétique : Magnesia carb. …

Chamomilla … Colocynthis (mg)…

diarrhée verte aigrelette, douleur calmée en hyper flexion, sueurs aigrelettes, tendance chronique.

aigu de Magnesia carb. durant la dentition ! …diarrhée, douleurs (agitation et cris), sueurs identiques

un Magnesia carb. aigu après une colère, amélioré plié en deux.

Amélioré par : ……………………………… le mouvement

en marchant au grand air

Antidoté par : ……………………………… Ars., Cham., Merc., Nux vom.,

Aggravé par : ………………………………..

la nuit (se lève comme les luétiques !) le repos

le bruit

le froid :

– changement de temps – vent

– courants d’air

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mais aussi la chaleur du lit ! Pulsat., Rheum les aliments (le lait, les féculents …)

le toucher et les moindres agressions

(chez les bébés et les enfants ++) les règles, toutes les 3 semaines

Causalité :

Problématique :

Psyché :

Magnesia muriatica Mg

« Le pacifiste »

Très grand sens du devoir (Sepia), ils se surmènent nerveusement pour essayer de satisfaire à toutes les exigences et leur sommeil finit par se trouver perturbé… → troubles du sommeil : soit ils restent éveillés jusqu’au petit matin, soit ils s’écroulent comme une masse et s’éveillent au bout de 4-5 heures, non reposés et sans pouvoir se rendormir = sommeil non réparateur dû au dysfonctionnement hépatique : les toxines se répandent dans la circulation sanguine, le patient se réveille le matin complètement abattu !

Ne supportant aucune forme de violence, ils ne récupèrent jamais totalement, vont jusqu’au bout de leurs forces et à la fin s’effondrent en pleurant (amélioré par les larmes), ou ont un accès de colère ou de dépression → léthargie, sensation d’avoir été drogué. Bon remède de certains états maniaco-dépressifs (Whitmont).

Insatisfaction toujours liée à une certaine angoisse, morosité, insomnie, épuisement, ruminations (comme Natrum muriaticum) …

  Pacifiste, il tente de résoudre les conflits car il se sait vulnérable au niveau émotionnel (Sepia). « Illusion d’être sans amis » (Scholten). « Quand ses parents se disputent, l’enfant Magnesia mur. souffre terriblement et tente de ramener la paix » (Vithoulkas). Il pense toujours que l’on peut arranger les choses → introverti, aigri, il bascule dans la dépression. A toujours un air anxieux, l’air de n’en plus pouvoir, est incapable de se détendre (Arsenicum album), hypochondriaque, palpitations ++ : l’enfant hurle à la vue du docteur (Chamomilla).

Soma : Sensation de décharges électriques intenses, spécialement en étant couché.

Contractures avec engourdissement des bras au réveil (Kent) et des sensations de tension dans les cuisses et les mollets forçant à bouger les membres. Douleurs frontales et autour des yeux toutes les 6 semaines, comme si la tête allait éclater (doit s’étendre, la pression forte améliore).

Coliques biliaires : incapables de digérer le lait → diarrhée acide). Langue saburrale, sauf le bout et les bords. Faim (désir pour les sucreries, les fruits, les légumes contrairement à Magnesia carb.) et soif excessive (Natrum mur.), malgré une maigreur nette (Iodum, Muriaticum acid.). Constipation, pire au règles, avec selles dures, lentes et insuffisantes (« crottes de mouton » = Natrum mur.) ne pouvant être expulsées qu’en comprimant les muscles abdominaux. Intestin parasité (oxyures, trichocéphales, lamblias…).

AGGRAVATION AU COUCHER DE TOUS LES SYMPTOMES, spécialement en fermant les yeux : alors brusquement l’agitation le prend, il se tourne et se retourne sans trouver la bonne position … finalement il se relève et au bout d’un moment se calme, il est alors capable de retourner se coucher, AMELIORATION EN SE RELEVANT ET EN ALLANT DE-CI DE-LA (contrairement à Manganum, amélioré en restant couché).

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Aggravé par le sel et en nageant dans la mer (ils se sentent vidés de leur énergie), différent de Magnesia carb. Sensible au froid de façon générale, mais pieds chauds (doit les sortir du lit = Sulfur). Malgré sa frilosité se sent mieux au grand air et en mouvement (= Rhus tox.).

Cybernétique : intéressons-nous aux « synergies » proposées par le Dr Rouy pour Magnesia mur. :

Chamomilla – Magnesia mur. – Silicea … enfant maladif aggravé par sa dentition avec alternances de constipation et diarrhée.

Chamomilla – Magnesia mur. – Calcarea carb. … intolérance pour le lait, avec réactions de constipation pendant la dentition.

Gratiola – Ptelea – Magnesia mur. … gêne stomacale avec boulimie, intolérance pour le sel, soif, éructations brûlantes, nausées, affections chroniques du foie avec hypertrophie, sensibilité au toucher et en se couchant sur le côté (surtout à droite).

Chelidonium – Magnesia mur. – Mercurius … langue chargée, avec des fissures et qui garde l’empreinte des dents, gonflement des gencives, salivation ++.

Caulophyllum – Magnesia mur. – Sepia … femme nerveuse avant et pendant les règles dont le sang foncé s’élimine en caillots avec spasmes douloureux (douleur dans les reins avec dysménorrhée spasmodique).

Phytolacca – Magnesia mur. – Zincum … arthrosique pré-sénescent dont les manifestations névritiques provoquent des brûlures à la plante des pieds la nuit.

Cina- Silicea – Pulsatilla- Magnesia mur. – Sarsaparilla … verminose (vers solitaire, oxyures, trichocé- phales, lamblias…) avec éruptions en groupe sur les parties latérales du menton (rythme cyclique lunaire). Chamomilla – Magnesia mur. … crises de nostalgie, agitation mentale, impatiences, insomnies avec anxiété + Coffea, si palpitations et insomnie après un excès de travail.

Pour le Dr Rouy, « Les dilutions de Magnesia doivent être excitatrices dans l’enfance (30 K), régulatrices à l’âge adulte (200 K), substitutrices à la présénescence (3 X à 6 X) ».

         Magnesia mur. … Natrum mur. … Bryonia alba… Lycopodium … Silicea …

Opium … Plumbum …

Proche :

la constipation de selles déshydratées (cf. Dr Guermonprez) :

selles sèches qui s’émiettent et sont émises au prix de gros efforts. selles sèches, faim et soif, tendance à la fissure anale.

selles sèches et volumineuses, sécheresse des muqueuses.

selles sèches, ténesme, gaz coliques.

selles déshydratées, sujet maigre, épuisé, transpirant, frileux. scyballes, météorisme, absence de douleur abdominale. scyballes noires, remontant dans le rectum en cours d’expulsion.

Magnesia iodata

« Patient sombre, décharné, ridé, maigre et usé, dans un état d’agitation et de dépression constant » (Whitmont). « Il est engagé dans une lutte constante pour son existence » (Scholten).

Aggravé par :

………………………..

– couché sur le côté droit

– le nuit, le bruit, les bains de mer

– en mangeant (les aliments salés, le lait)

Amélioré par : …………………………

– la pression forte

– couché en chien de fusil

– l’exercice modéré, le grand air frais …………………………

Antidoté par :

Ars., Camph., Cham., Nux vom.

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Magnesia phosphorica Mg

« Timidité, introversion et spasmes »

Key note : Porte les choses d’un endroit à un autre et finit par les remettre à leur place primitive !

Causalité : Calcarea phosphorica + Nux vomica = Magnesia phosphorica (Rouy)

Calcarea Phosphorica (= élongation des ligaments méso-intestinaux avec formation simultanée d’un dolicho-colon et irritabilité nerveuse) + Nux vomica (= flatulence intestinale) = Magnesia phos. (contractions spasmodiques allant jusqu’aux coliques aiguës avec paroxysmes violents obligeant le malade à se plier en deux en se comprimant le ventre).

Psyché : Timidité, peur de faire des gaffes : besoin de contacts, mais peur de les perdre.

Il est rapide dans ses élans avec des dépressions périodiques, faute de réserves. A ces départs rapides succèdent des arrêts brusques à l’image de ses spasmes (contractions musculaires, variations psychiques, déséquilibres thermiques) :

– il oublie d’un moment à l’autre ce qu’il devait faire,

– il allie à l’excitation sexuelle la crainte de perdre la raison (immaturité, infantilisme), – hésitant, taciturne, peu sûr de lui, peur du dentiste …

Soma : Spasmes et douleurs

Magnesia phos. est un type longiligne, mais c’est l’enfant qui n’a pas encore réalisé son harmonie architecturale : aspect « inachevé ».

Algies aiguës, coupantes en « coup de poignard », venant et partant avec la rapidité de l’éclair, forçant le malade à se plier en deux avec des intermittences ; les paroxysmes prennent la forme de crampes l’amenant à rechercher la chaleur (améliorées par les applications chaudes… différent de Kalium phos.) et la pression (le massage).

Les crampes et en particulier la crampe des écrivains, lorsqu’elle siège dans toute la main… si elle siège seulement aux doigts, c’est Stannum.

Les convulsions, les coliques violentes (spasmes digestifs ++), les verminoses, les névralgies sus et sous- orbitaires, les dysménorrhées = c’est le plus puissant sédatif de la matière médicale.

Cybernétique : Intéressons-nous aux « synergies » proposées par le Dr Rouy pour Magnesia phos. :

Cyclamen – Magnesia phosph. – Causticum … appareil visuel : ptosis, diplopie.

Symphytum – Silicea – Magnesia phos. … névralgie du trijumeau droit avec irradiation sus et sous- orbitaire, contracture des muscles de la face, douleurs rapides mieux par la chaleur, pires par le travail mental (Nebel).

Belladonna – Magnesia phos. – Silicea … l’irradiation névralgique atteint la dent, l’oreille (avec réactions inflammatoires).

Belladona- Colocynthis (mg) – Magnesia phos. … coliques flatulentes

Veratrum alb. – Elaterium – Magnesia phos. … diarrhées brusques

Alumina – Nux vomica – Magnesia phos. … constipation douloureuse

Caulophyllum (mg) – Magnesia phos. – Thuya occ. … dysménorrhée avec crampes, pires à droite, cessant quand l’écoulement commence, améliorée par applications chaudes (Nebel)

Hyosciamus – Lobelia (am) – Magnesia phos. … toux spasmodique avec paroxysmes, sans expectoration (aggravé la nuit, allongé), coqueluche et toux réflexe des poussées dentaires.

             Aggravé par : ………………………………… le froid – l’air froid

– en se découvrant – les courants d’air – l’eau froide

couché sur le côté gauche, le contact

Amélioré par : ………………………………… la chaleur – les bains chauds,

– en se couvrant. la pression indirecte

(plié en deux, différent de Dioscorea), en se serrant, en se frictionnant

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la nuit, périodiquement

le lait Désir de mets épicés et de boissons froides l’épuisement

Magnesia sulfurica Mg

Le sulfate de Magnésie ou « sel d’Epsom », au goût amer, a une action purgative (en décontractant les fibres lisses intestinales) et cholagogue, il amène un meilleur équilibre osmotique avec la paroi intestinale et réduit la carence sulfurée.

Causalité : Psyché :

Soma :

Peurs, anxiété et hypersensibilité à la douleur (aspect Magnesia)

+ intensité des éliminations périphériques sur les muqueuses et la peau (aspect Sulfur).

Pense qu’il va perdre l’amour de son partenaire s’il se met en colère (Scholten).

Névralgie faciale localisée à la région zygomatique.

Dyspepsie acide (Rheum) avec aphtes. Polyurie, dans le diabète.

Alternance de diarrhée et de constipation, avec éruptions vésiculeuses pruriantes. Règles précédées d’un mal de gorge (Lac caninum), et suivies d’épuisement nerveux.

  Cybernétique :

Intéressons-nous aux « synergies » de remèdes proposées par le Dr Rouy pour Magnesia sulf. :

Magnesia sulf. – Melilotus (s) – Lachesis … congestion des muqueuses des sinus, le matin.

Arnica – Hepar sulfur – Magnesia sulf. … éructations fréquentes avec le goût d’œufs pourris.

Croton tiglium (s) – Magnesia sulf. – Petroleum … eczéma sec et crevasses au niveau des doigts, pires par le lavage.

Cantharis – Magnesia sulf. – Rhus vernix … vésicules herpétiques avec prurit.

Proche : Bovista (mg) Champignon

– Malnutrition du diabétique : la moindre plaie s’infecte (dartres, urticaire, ulcères ..) – Faiblesse neuro-musculaire : vertiges, tremblements, dépression et irritabilité

– Sensation de gonflement (Key-note !)

– C’est un frileux qui transpire (Psorinum), aggravé par le vin et le café.

Sepia Mg « L’amazone »

Sepia est préparé à partir de l’encre de la seiche, de composition organique complexe = Mélanine (80%) + CO3Ca + CO3Mg + NaCl (Natrum mur.) + SO4Na2 (Natrum sulf.) + Mucine. C’est un animal marin fragile, qui nage seul plutôt qu’en groupe et vit dans les infractuosités des rochers, dans les profondeurs fraîches de la mer. C’est le mollusque le plus apte à l’action. Son agilité est son moyen de survie (fuite en avant ?), le jet d’encre, son leurre, lui permet de semer l’adversaire !

Causalité : C’est le remède de l’ambivalence : paradoxale, insatisfaite, tendue dans ses difficultés à être femme, mais toutefois personnalité sensible et attachante dans son désir de bien faire et d’être aimée. Refus d’une féminité jugée faible et méprisable (car sentimentale … donc indigne !). C’est à la fois une personnalité qui a gardé des aspects tuberculiniques (désir fusionnel) et conquit le réalisme psorique (découverte de l’altérité).

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→ Tentative pour échapper à des émotions (jugées « féminines »), des sentiments dont on ne peut faire les frais (émotionnel agressible)

→ Culpabilité et dévouement compensatoire sur fond de tension permanente (contrôle, interdits, exigence ++), faute de pouvoir penser, Sepia s’agite ! Amélioration par le mouvement (améliorée par le mouvement), mais sur fond de fatigabilité extrême (aggravée par une activité nerveuse intense).

Problématique : Ambivalence dépendance/indépendance.

C’est la féministe militante qui vent toutefois conserver les avantages du sexe féminin, mais sans en avoir les inconvénients.Veut être la fois une femme libre et indépendante et vivre un grand et vrai amour (et l’attachement qui en sera le conrollaire). C’est vouloir « se sentir libre et sans contraintes » et ne vivre finalement que de contraintes « NON, je ne craquerai pas, je n’ai pas le droit ! » … Refus de céder à la facilité, de laisser faire, de laisser parler ses pulsions considérées comme un esclavage … refus d’utiliser les armes des faibles !

Key-note : Une nouvelle qui, un autre jour n’aurait provoqué aucune impression particulière, la plonge soudain dans une forte dépression.

Psyché : « Etudié dans ses formes mentales, émotionnelles ou corporelles, examiné suivant l’âge, Sepia va nous donner des dizaines de types groupant des centaines de symptômes » (Rouy). Toutefois, Sepia se présente le plus souvent à vous, sous l’un de ces 2 types principaux :

1 – Grande, sèche, mince et nerveuse – le type mannequin – la face anguleuse, les doigts longs ; nerveuse, tendue, désirant plus que tout garder la maîtrise d’elle-même, dure, caustique, bourrue ; maîtresse de maison épuisée et surmenée cherchant à s’émanciper de son rôle traditionnellement passif et trop limité de femme et mère au foyer – ou/et – la femme d’affaires compétitive parfois, mais toujours une certaine brutalité dans son comportement ; frileuse (« Mais je me soigne, car il ne faut pas s’écouter ! ») mais améliorée par le mouvement énergique et l’activité (≠ sportive).

2 – « Celle qui n’arrête pas de se plaindre (la mamma italienne) molle, un peu grasse, épuisée, le genre lavandière, passive et qui n’en peut plus : des chevilles enflées, des varicosités, un utérus prolabé, des muscles flaccides à la limite de l’effondrement. Etat de stase, stagnation, immobilisme, absence de réactions. Inertie, avachissement, « comme un sac », seul un stimulus puissant peut induire une réaction » (G. Vithoulkas).

MASCULIN – FEMININ :

Ce n’est qu’en épousant le potentiel d’énergies scellé dans son féminin que l’homme acquiert peu à peu sa verticalisation (car chaque individu est génétiquement mâle et femelle). « La personnalité consciente présente les attributs du sexe dominant, alors que la partie inconsciente porte les marques du sexe opposé et remplit une fonction complémentaire équilibrante. Chez l’individu sain, ces deux forces (Yin, Yang) travaillent ensemble, mais chez Sepia un déséquilibre se produit » (Whitmont).

L’inconscient est projeté en avant (contradiction intelligence / volonté, expression de l’inconscient qu’elle ne peut contrôler). Ne pouvant pas trouver un moyen de s’exprimer qui soit sain ou satisfaisant, la partie masculine inconsciente qu’elle porte en elle commence à faire surface d’une manière qu’elle ne peut contrôler, alors que sa féminité refoulée entraîne de l’agressivité, de l’indifférence sexuelle, du désintérêt pour le sexe opposé (négativité). Aversion sexuelle lors de l’approche, réagit au sentiment de « répulsion » par de l’irritabilité et de la causticité. Troubles sexuels et menstruels de toutes sortes, y compris la frigidité et les troubles de la ménopause, les troubles de la grossesse ou une stérilité.

La femme est masculine → homosexualité parfois.

REFUS DE SON SEXE en se présentant à la fois comme l’homme (image du père : pilosité importante, voix grave …) et comme la femme (négation de l’image de la mère : stérilité, fausse couche, bassin étroit, poitrine inexistante…). La femme Sepia cherche à s’émanciper du rôle réceptif et passif, le monde de la maison et des émotions au profit d’une vie d’action plus masculine (et inversement pour l’homme bien sûr). Femme qui s’épuise à être à la fois à être une bonne mère / une bonne épouse / une femme d’affaires accomplies. La prise de Sepia (en aigu) permet une adaptation à des situations de transition particulièrement difficiles à appréhender, pour la femme en particulier : le mariage et les demandes

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sexuelles accrues, le conflit entre la vie domestique et professionnelle, le post-partum, ou les suites de fausse-couche ou d’avortement. Le remède (Sepia) permet alors de revenir à son remède de base …

« DESIR DE (re)CONNAISSANCES, EXIGENCE INTELLECTUELLE, à cause d’un complexe » dit le Dr Fayeton : « Mon père ne voulait pas me payer mes études », puis au service d’un mieux vivre chez Sepia équilibrée …

PROGRESSION SOCIALE :

Grande ambition pour elle-même, hyperactivité, cherche à s’émanciper du fardeau de l’amour en s’engageant dans un monde comparativement dépourvu d’émotions personnelles, c’est-à-dire en entrant dans un monde professionnel ! Combat les liens émotionnels qui étouffent, croit-elle, la croissance de son individualité. Si elle est femme d’affaires, elle est compétitive car accrocheuse (c’est « Diane chasseresse »), tenace, décidée et sans scrupules (≠ émotionnelle). Elle est tout sauf timorée (elle n’a pas peur) et ne fait pas les choses à moitié (Arsenicum alb., Aurum, etc…). Etant généralement une « classique », elle n’a pas d’idées géniales ou novatrices : elle aura ainsi la sagesse (car consciente de ses manques) de s’entourer d’un « staff »…masculin ! Elle assouvit alors tous ses fantasmes à la fois (= l’Amazone !).

RECHERCHE DE SENSATIONS fortes et nouvelles : besoin de toujours se surpasser pour se sentir en vie (Aurum, Nux vomica, Lachesis …).

DESIR D’INDEPENDANCE :

Sepia a choisi l’autonomie que donne l’intelligence, au détriment de l’amour qui implique une dépendance. Cet amour est ressenti comme un emprisonnement, comme un fardeau, la famille de Sepia étant la source la plus importante de son épuisement émotionnel, devient naturellement la plus grande menace. Cela ne signifie pas qu’elle soit totalement dépourvue d’émotions, mais elle est parfois trop épuisée pour ressentir autre chose que la nécessité de mener à bien sa tache quotidienne et de survivre jusqu’au lendemain. Son désir de liberté (qu’elle défendra passionnément) se manifeste donc dans le choix de sa vie affective : elle sera volontiers célibataire ou vivra une relation libre… elle n’aime pas avoir toujours « quelqu’un sur le dos », a besoin d’avoir son propre espace pour agir, elle a la sensation d’en être empêchée par le partenaire. Contrairement à beaucoup de femmes (Pulsatilla en particulier), elle ne définit pas sa personnalité dans la dépendance à un époux. De ce fait, pour elle, le mariage représente beaucoup plus de suggestions (les devoirs d’épouse dans tous les sens du terme) que d’agréments ! Elle s’épuise à tout faire bien (à en exiger autant des autres !), à tout contrôler (Arsenicum album) et ensuite se plaint d’être éreintée. Ordre, propreté, gestion rigoureuse du budget (économies !… en aggravation = avarice, peur de la pauvreté, peur d’être laissée sans ressources), équilibre des repas, travail scolaire des enfants, oreilles bien nettoyées (« Tu as pensé à laver tes dents ? »), la journée de madame Sepia est bien remplie et l’entourage sous surveillance… Sepia par son dévouement et son service constant veut prouver qu’elle aime ses proches : elle veut ressentir la sensation d’amour (il est d’ailleurs fréquent qu’elle ne ressente pas de sentiment maternel à la naissance de l’enfant et culpabilisera !).

LA FAUSSAIRE DE L’AMOUR (?!)

Dévouement réactionnel pour combattre son sentiment de culpabilité devant le manque de disponibilité : « Est ce que je fais vraiment tout ce qu’il faut pour aider mes enfants ? ». Sepia ne ressent pas l’amour comme une excitation ou un plaisir mais comme une responsabilité. « Pour répondre à l’amour des siens, elle doit être l’épouse, la mère, la fille parfaite » (C. Coulter). Refuse souvent à l’autre la possibilité d’exprimer son amour, conçu comme un aveu de faiblesse et de dépendance (refus de la consolation, etc …). Elle est toujours sur la défensive et en avouant son propre amour, craint de donner à l’autre des armes pour l’atteindre (problème de confiance ?). Aurait-elle eu une enfance malheureuse (ou vécue comme-t-elle !) ?, elle garde la mémoire d’un affectif vécu douloureusement (Oedipe mal résolu ?, reconnaissance affective du père ?). En Sepia, l’amour n’est pas absent, mais il lui est difficile de l’exprimer en paroles, seul le dévouement peut l’être (est-il une manifestation de l’amour?). A cette femme au caractère fort et dominateur, masculine dans son comportement (et qui s’entend mieux d’ailleurs avec les hommes qu’avec les femmes qu’elle méprise généralement) convient un mari tranquille, compréhensif et amoureux ; l’aspect Tuberculinique de Sepia a besoin de la chaleur de l’amour, même s’il n’est pas vécu au quotidien (… surtout s’il n’est pas vécu au quotidien !), du moment qu’il existe… En réponse à la « dévotion » de ce mari, elle fera

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tout pour le soutenir par son travail, ses conseils et c’est une partenaire remarquable (très bonne seconde…), si on respecte sa liberté de pensée et d’action … attention ! Si Sepia + Platina, elle cherche à prendre le dessus et, comme Aurum, elle impose facilement sa façon de voir les choses : le partenaire doit être à la hauteur … de son épouse !

LES DEVOIRS Contradiction : elle s’impose des devoirs et veut s’en affranchir (c’est idiot !)

Elle met beaucoup de soins à s’acquitter d’une tache, même si elle ne lui convient pas ; elle essaye de « bien faire », mais c’est difficile pour Sepia (tout est difficile pour Sepia). « Même lorsqu’elle est à bout de ressources, le sens du devoir la pousse à marcher jusqu’au moment où elle souffre de cet emprisonnement et se bat violemment contre les liens qui l’enchaînent » (C. Coulter). NB. Faire son devoir, c’est être un faux serviteur : c’est un faux héroïsme, une compromission. Les lois psychologiques, les interdits n’ont plus de sens, ils doivent céder la place aux lois ontologiques (= nature réelle de l’être profond). On peut être lié à des contraintes civiques, sociales ou autres, si elles sont ressenties comme non justes, alors on peut vivre librement ces situations contraignantes jusqu’à une totale libération intérieure : elles sont « relativisées ». C’est en quelque sorte, notre ascèse (= Sepia épanouie). Quand Sepia, s’interdit de ressentir ses devoirs comme des « contraintes », ils deviennent sa prison ! Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne doive pas les assumer : elle doit les ressentir comme des contraintes inévitables, mais non comme une justification à son existence. Seuls les dogmes qui sont base nécessaire de croissance sont libérant.

Très sensible à l’environnement (les bruits, les odeurs, les réflexions acerbes, la lumière vive = migraines), Sepia s’est mise en prison : pour lutter contre sa vulnérabilité émotionnelle, elle se forge une cuirasse d’obligations → elle devra être conforme à l’idée qu’elle se fait d’elle-même et se mettre à l’épreuve. Elle organise sa faiblesse et sa difficulté d’adaptation par la résistance au milieu (blindage émotionnel, comme Aurum → tension constante → contact social parfois difficile : coincée, fière, butée souvent…). C’est l’amazone qui s’est adaptée à un univers masculin hostile en s’organisant en peuplades guerrières avec leurs lois et leurs servitudes propres … un microcosme ou tout élément masculin était rejeté à partir de la puberté ! (= rejet de l’élément perturbateur qu’elle ne peut gérer). Elle devait être à la fois l’homme et la femme, mais plus qu’un homme et plus qu’une femme → intransigeance, rigidité, rigueur, exigence. Etre satisfaite d’elle-même est sa récompense : c’est l’exigence pour l’exigence, se prouver que l’on peut s’éprouver, se mettre à l’épreuve, il n’y a pas d’autre but = hypo-fonction en fait. Très différente d’Aurum, qui doit satisfaire l’idée qu’il a de ce qu’il doit faire (par la réalisation = hyper-fonction), c’est une exigence pour atteindre un but ! Elle se lance des défis, s’épuise à être à la hauteur, a besoin de la recon- naissance du père ! « CE QUE TU AS FAIT N’EST PAS DIGNE DE TOI » : injure suprême pour Sepia.

SEPIA EPANOUIE (Eh! oui, c’est possible !!)

Femme active, émotionnellement et intellectuellement accomplie, elle a généralement entre 25 et 55 ans … efficacité, intelligence vive et clairvoyance (trop peut-être ?), esprit de décision, perpétuel besoin de s’exprimer par elle-même (développera Lachesis si on l’en empêche !), c’est la reine de l’organisation… SOUCIEUSE DE SON ASPECT « clean » (= horreur du négligé), net, sévère parfois, mais élégant si Platina derrière (pour Rouy « Sepia-Platina = vive, intelligente, irritable ! »). Elle s’habillera de noir toujours (tonifie le rein)… mêlé de blanc ou rouge sombre ou brun ou gris, ou écru… si elle est en forme, mais toujours avec un rappel de noir… elle adore les vêtements de cuir (qui font mec !!) avec un accessoire très féminin pour compenser (bijoux ?).

« Forte volonté, esprit pénétrant, elle traduit dans sa façon de vivre un effort pour SA REALISATION PERSONNELLE » (C. Coulter). Sepia épanouie adore la compagnie (surtout les soirées en petit comité, avec un cercle d’amis qu’elle connaît très bien), elle aime alors rire, danser, s’amuser. Mais elle ne perd jamais son self-control car (surtout si Sepia + Phosphorus), elle a la sensation d’être dédoublée : comme si une partie d’elle-même, spectatrice de l’autre pouvait la manipuler et la surveiller …!! « Amélioration par la danse » (Allen), pour se sentir libre et sans contraintes ? (suppression des inhibitions ?, c’est une forme de dopage). Exemple de Sepia danseuse : Isadora Duncan. Améliorée par LES STIMULATIONS, ce qui est vivifiant, revigorant : l’eau froide en particulier et les activités physiques : chasse, équitation ++ (désir de mode de vie « tonique » !), voyages et nouvelles rencontres (aventurière ?). Notre Sepia épanouie est un être fier, chaleureux, attirant, mais toujours avec une certaine réserve (« pas de familiarité SVP »). Sa tentative d’émancipation sociale et psychologique a aggravé sa rigueur comportementale.

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« DURE, MAIS JUSTE »

Intelligente et objective, elle ne craint pas de dire aux autres leurs quatre vérités et d’insister sur leurs insuffisances : d’autant plus que, très lucide, très compétente, elle a souvent raison et elle le sait. Mais, elle n’agit pas, là encore, comme Lachesis qui fera ce type de remarques avec le désir de blesser l’adversaire (tout est adversaire pour Lachesis) ; au contraire Sepia fait une constatation, sans commentaire car en fait elle n’est pas impliquée (cela ne la touche pas, blindage émotionnel !). Elle a le mot qui fait mouche, car son jugement est correct (bien que limité parfois !). Aussi possède-t-elle une certaine franchise, ses paroles et ses manières sont pragmatiques et c’est justement la justesse de ses remarques qui rendent sa franchise acceptable, même si elle est rarement désirée. Les autres ne souhaitent pas s’entendre rappeler qu’elle a raison (les hommes surtout) et elle ne se fait pas que des amis ! L’entourage l’aimerait un peu plus ignorante, un peu plus douce, un peu moins franche …!! En tout état de cause, seul ce type de remarque peut-être réellement utile à celui qui les reçoit (s’il est apte à les entendre), car ces réflexions, « à cru » sont l’expression d’un jugement désintéressé et sensé, brutal mais pas malveillant … « Il est difficile de prendre ombrage de choses qui ne font aucun doute, surtout lorsqu’on les évoque d’une manière objective et exempte de passions » (C. Coulter). « J’AI RAISON » : elle est péremptoire parfois, lorsque trop fatiguée, elle ne veut pas discuter ni argumenter. Son abord dénué de sentiment peut être à la limite de la dureté. Elle a une façon très particulière de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, même en ce qui la concerne… Refus de la facilité, des jugements trop flatteurs même à son égard, des compromissions, des demi-mesures (c’est blanc ou noir !).

OBJECTIVITE tous azimuts :

Elle a une manière très personnelle d’être honnête vis à vis d’elle-même : son jugement sur elle est aussi direct et objectif que son jugement sur les autres. Elle est d’une franchise sans détour, ne cherche pas à s’illusionner, très consciente de ses faiblesses aussi bien que de ses points forts : honnête, rarement hypocrite, solide affectivement, intègre, loyale. Devant les problèmes importants vous savez où elle se situe, elle fait face (« en prend plein la figure » à l’occasion) et « tient la route » (≠ Phosphorus). Ne remet pas en cause les choix qu’elle a fait, les assume sans regrets, remords, ni scrupules (insensibilité ?).

FIERTE, ORGUEIL sont confortés par sa réussite professionnelle : prudente et modeste à ses débuts, la sensation d’avoir trouvé la bonne méthode, la conforte dans son attitude dure, intransigeante, cassante, intolérante à la contradiction. Difficile à comprendre et à connaître, elle décourage toute intrusion dans son monde intérieur (tendance à l’isolement et à l’introspection). Elle ne veut rien devoir à qui que ce soit, elle est pleine de ressentiments (parfois d’agressivité) envers les autres lorsqu’elle a besoin d’aide ou qu’elle est malade !

SEPIA SURMENEE

Sepia surmenée cherche à faire et fait le vide autour d’elle. Elle se protège en s’isolant : « Je veux que l’on me laisse tranquille ! » (mise au repos de l’émotionnel). Elle n’a pas le choix, elle est « physiquement » malade d’émotions. Car après avoir essayer de « digérer » trop de contrariétés, hypersensible et susceptible ++), lorsqu’elle a sa crise de foie hebdomadaire (VB !), que même l’idée des plats qu’elle aime le plus lui donne la nausée, parce qu’il y a trop d’efforts à faire pour tout supporter (et il lui faut peu de choses pour être contrariée, elle est tellement exigeante !), alors, dans cet état d’épuisement, elle se sent stupide, l’esprit obtus, oubliant tout (plus rien n’a d’intérêt)… Elle reste polie, consciencieuse, mais désintéressée, indifférente, absente !

La mémoire (rate) refuse alors, en effet, d’engranger les nourritures affectives, intellectuelles, alimentaires ; la lésion de la pensée (la Rate est chargée d’assistance et de soutien auprès de chaque élément) perturbe alors l’émotionnel qui n’en n’est plus nourrit → dans les cas plus graves, Sepia pense des choses auxquelles elle ne veut pas penser, l’intelligence donne un jugement et la volonté fait autre chose : elle utilise des expressions qu’elle sait fausses (mais ne peut s’empêcher de les utiliser). Elle a la sensation d’avoir oublié toutes ses connaissances → elle est angoissée bien que sachant qu’il n’y a à cela aucune raison … La pensée protège l’émotionnel en le nourrissant ! Si la raison n’est plus sous-tendue et éclairée, vivifiée par un émotionnel harmonisé, il y a réticence dans le choix de l’action et contradiction volonté / intellect. En cas de danger, cet animal marin sans coquille se défend de l’agression du monde extérieur par son agilité (= la rapidité de sa réponse) et en utilisant le nuage d’encre, son leurre, pour tromper l’adversaire : dans les situations de stress (l’émotionnel fragilisé ne s’adapte plus à l’événement), le noir (l’encre), l’inconscient est projeté en avant (« dark double » dit Whitmont) dans des buts défensifs et agressifs (= protéger sa fuite

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et/ou se camoufler lorsqu’il immobilise sa proie). Ainsi, Sepia prise en défaut, niera toujours l’évidence par le mensonge (même le plus absurde), au point que l’entourage s’inquiète de sa santé mentale !

L’INDIFFERENCE et le mensonge, LE REFUS DE LA SEXUALITE ne sont qu’un MOYEN DE DEFENSE pour se retirer du milieu ambiant et protéger un émotionnel agressible (pour éviter des lésions plus graves). Sa dureté, sa froideur, ne sont que la carapace extérieure de quelqu’un de très vulnérable. Ils sont une manifestation et non une cause… Ambiguité à la recherche d’un « père idéal » ?

Cette apathie émotionnelle, qui peut aller jusqu’à une indifférence de glace, peut se développer à partir d’un choc affectif, d’une déception profonde, chez un individu qui ne peut se permettre un sentiment dont il ne peut faire les frais…! Une agression dans la sphère émotionnelle va nécessiter une surconsommation d’énergie → fatigue → agressibilité. Froideur émotionnelle : plus qu’une absence d’émotions, c’est une tentative pour leur échapper puisqu’elle ne peut les assumer ; c’est la recherche d’une sorte de sérénité mentale ! C’est pourquoi, contre toute attente, c’est une bonne éducatrice : la recherche d’indépendance personnelle permet le développement autonome des enfants ! Elle n’est ni trop protectrice, ni trop sentimentale, elle ne s’impose pas excessivement, elle est très réaliste et ne supporte pas les inepties, elle respecte la personnalité de l’autre et le laisse être lui-même. A une condition (et alors elle sera intransigeante) : elle ne « suppooorrrrte » pas le laisser-aller physique et intellectuel !! Satisfaite, elle se définit alors par rapport au travail fait (l’éducation réussie des enfants enfin indépendants !), l’accompli, l’acquis : il devient son étendard ! Et connaît enfin un sujet de satisfaction !

EN AGGRAVATION : anxiété et angoisse → dépression

Elle se sent agressée et angoissée par tout, elle n’est jamais contente (= Calcarea carb. mais pour des raisons opposées). Elle se met à « broyer du noir » et à s’en entourer (comme la seiche), elle se hérisse de tout son être, exprime sa négativité en ne s’intéressant qu’à l’aspect sombre des choses. Tous les problèmes se présentent sous un mauvais jour et par conséquent elle est abattue. C’est alors qu’elle commence à chercher des échappatoires, en même temps se l’interdit (le sens du devoir, la culpabilité) et fait payer son entourage par sa mauvaise humeur. Elle reste, se plaint et va peut-être tomber malade à force de tension … Sympa ! Pressentiments obscurs en ce qui concerne le futur (n’a plus de devenir, car plus d’espérance), grande inquiétude avec irritabilité sur son état de santé. Se sent malheureuse sans motif, grande dépression mentale avec céphalées, peu d’envie de travailler. Critique, vexée pour un rien, chicanière, maussade et constamment de mauvaise humeur (cf. Hahnemann, Hering, Kent …), elle attribue aux pires motivations ce que les autres disent ou font (= Lachesis et les procès d’intention). Elle répugne même à admettre que le traitement de son médecin lui fait du bien … !

Arrivée à l’extrême de son irritabilité, elle a le sentiment de devoir se retenir pour ne pas crier, elle veut tout abandonner, claquer la porte et tout oublier…dormir… seule… sans qu’on la touche, ni qu’on lui parle… (améliorée par le sommeil, même une courte sieste : elle peut se coucher pleine de désespoir et de tristesse et se réveiller peu après, sa tristesse temporairement dissipée !). Comme l’encre de seiche lui sert d’écran derrière lequel elle se cache, elle coupe délibérément les ponts avec le reste du monde : refus de parler, d’ouvrir la porte, de répondre au téléphone. Elle n’est plus capable d’aucune réaction, car elle n’a plus aucune capacité d’adaptation.

SEPIA DYSTONIQUE veut tout mais, en fait, ne sait pas ce qu’elle veut !

Femme au foyer, elle veut être indépendante et avoir un métier. Femme au travail, elle vit difficilement sa vie de femme d’intérieur, plaçant son travail au dessus de sa vie familiale. Si brusquement elle se retrouve libre de poursuivre une activité professionnelle à part entière, ses priorités se modifient. Elle renie tout ce qu’elle avait cherché à atteindre. Elle s’arrange en fait pour n’avoir à ressentir aucune joie, comme si elle s’interdisait d’être heureuse (problème de culpabilité ? : Foie/VB bloqués => pas de possibilité de montée vers le cœur -la joie-). Elle veut jouer au martyr et résiste à toute tentative pour la priver de ce rôle : « la vie n’est pas juste avec moi » ! Elle n’est « jamais heureuse, à moins qu’elle n’ennuie quelqu’un » (Kent). La prise du remède permet à celle qui avait l’habitude de se plaindre de tout ce qui lui manquait, d’être reconnaissante de tout ce qu’elle possède (= vision du monde positivée).

L’HOMME SEPIA

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Hahnemann décrivit les symptômes dépressifs de ce remède chez un peintre qui, en pleine réflexion artistique, suçait l’extrémité de son pinceau alors qu’il peignait avec de l’encre Sepia ! Les symptômes mentaux masculins sont un corollaire de ceux de la femme, mais là le rôle sexuel traditionnel est inversé. Il exprime ce que Jung appelle « Anima » (la sensibilité féminine). L’homme Sepia veut se dégager du monde dur des affaires pour mener une vie plus douce, plus tranquille, plus « féminine ». Epuisé, il ne désire plus qu’une chose : rester à la maison et plus simplement qu’on lui « fiche la paix ». Il est trop fatigué pour faire quoi que ce soit et son énergie sexuelle est affaiblie (indifférence et même aversion pour le sexe opposé – homosexualité refoulée ?). Il devient irritable, avare, s’inquiète de la gestion du budget de l’épouse et de l’utilité de ses achats, il se désintéresse de ses enfants, parfois devient franchement hostile… Geignard, il s’inquiète de voir son esprit s’alourdir et se fait du souci pour l’avenir : « Lourdeur de la compréhension, incapacité à rassembler ou à exprimer ses pensées » cf. Allen, mais « Il donne rarement une impression de stupidité (C. Coulter). Pourtant à l’inverse d’Arsenicum album, il est rarement empressé à consulter le médecin, ne se considérant pas vraiment malade (idem pour la femme).

L’ENFANT SEPIA

La petite fille Sepia, obéissante et consciencieuse, veut plus que tout que ses parents soient fiers d’elle, son père surtout… et cette reconnaissance, elle aura toute sa vie l’impression de ne pas l’avoir obtenu. Elle a parfois l’impression que son père aurait préféré avoir un garçon, ou qu’elle-même aurait aimé être un garçon… C’est pourquoi, elle méprise les taches ménagères dont sa mère lui semble esclave et se promet qu’elle ne sera pas comme elle (≠ Calcarea carb. qui veut ressembler à sa mère), elle fera un travail… d’homme, mieux qu’un homme (comme Silicea, elle sait très tôt ce qu’elle ne veut pas) ! Si elle a une maman Sepia active et organisée, celle-ci deviendra vite l’idéal auquel elle s’efforcera de ressembler … en faisant encore mieux qu’elle ! Grande fierté et sensibilité à fleur de peau ! C’est un remède très important pour les enfants élevés dans un orphelinat ou en internat, ceux dont les parents sont divorcés ou souvent absents, et qui sont gardés par des tiers, les enfants qui ont l’impression qu’on les néglige et qui en réaction à cette sensation d’abandon, sur compense en rejetant toute affection comme un fardeau.

Soma : « Le foie souffre le premier de la toxine tuberculine; il devient déficitaire, il y a infiltration leuco-cytaire à la périphérie du lobule hépatique et élimination du fluorure de chaux par le gros intestin. Les veines deviennent faibles en perdant leur élément tonique » (Rouy). Remède psoro-tuberculinique, Sepia présente, au niveau somatique, trois caractéristiques dominantes :

1) la congestion portale avec insuffisance hépatique … vers la peau et les muqueuses

Désir de vinaigre et d’acidité (citron, cornichons, pickles, etc …), pour stimuler une digestion difficile (Foie -VB, cf. MTC),

Constipation qui s’améliore pendant les règles (idem Antimonium crudum, qui a la même frilosité). Céphalées digestives par dyspepsie atonique (trajet du méridien V.B.) : Sepia + Natrum sulf. + Ignatia

Troubles cutanées : petites verrues brunes (ou couleur chair) sur le cou ou aux aisselles, teint blême avec des cernes autour des yeux et de la bouche, taches brunâtres sur la face et les mains, eczéma chronique vésiculeux, ichtyose, psoriasis, herpès (péribuccal ou péri-articulaire). Dans le psoriasis, Sepia devra être associé selon la saison à : – hiver = Arsenicum album ou Petroleum

– été = Natrum carbonicum ou Hepar sulfur.

Les cheveux qui tombent ou qui grisonnent précocement, pelade même parfois : Sepia + Hypericum (hg)

+ Tellurium (s).

2) le relâchement ligamentaire, cellulite et varices (// Hamamelis), hémorroïdes (// Collinsonia) Douleurs arthritiques sur fond de rétention d’acide urique ou d’acide oxalique, Sepia est à utiliser avec :

lithiase biliaire : Berberis (al) + Podophyllum (s) + Leptandra (ph) lithiase rénale : Berberis (al) + Pareira brava (al) + Sarsaparilla (am)

Erétisme du S.N. sympathique + perturbations vasomotrices → bouffées vasomotrices, sueurs au moindre effort (à froid ≠ de Sulfur et Lachesis), céphalées, congestions locales, articulations douloureuses, frilosité du dos et des épaules (très améliorée par un bain chaud, – Lachesis), mains ou pieds froids alternativement. Latéralité gauche.

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3) la dépression mentale, avec crainte d’être humiliée

– phase d’excitation courte (Yang apparent) : « petit coq »,

– phase de dépression longue (puis vide de Yang) : « gros dindon ».

L’irritabilité nerveuse et le manque de résistance sont probablement liés à un hyper-surrénalisme secondaire (glande du stress) = tableau pseudo Addisonnien : asthénie puis neurasthénie, ptose viscérale, hypotension et vertiges, hyper pigmentation.

Soma féminin : Sepia convient aux états chroniques digestifs, génitaux et psychiques associés. Répression des fonctions sexuelles : problèmes circulatoires et congestifs du petit bassin. Femme souvent d’aspect masculin : pelvis étroit, pilosité (moustache), voie grave… frigidité ou homosexualité. Rôle pré- éminant dans la stérilité féminine particu-lièrement sans cause reconnue, troubles menstruels et utérins, troubles urinaires (besoins urgents et même incontinence en riant et toussant), anémie. Céphalée pendant les règles : « froid de glace » dans la tête. Douleurs lombo-sacrées avec fatigue +++ du post-partum avec épuisement moral. Col utérin très dur sur ptose ou rétroversion.

Soma masculin : Céphalées, maux de tête à type de tension, troubles biliaires et urinaires, nausées provoquées par l’odeur des aliments, constipation sévère avec ou sans besoin (avec parfois la sensation d’une boule, ou d’une douleur « en coup de couteau » qui remonte dans le rectum : thrombose hémorroïdaire), catarrhes chroniques des sinus et du nez (allergie ?), rhumatismes ou arthrite dans les jambes, épuisement et suppression du besoin sexuel.

Soma enfant : Intolérance au lait, manque d’appétit chronique, constipation, eczémas et autres éruptions cutanées, teignes, etc… Tendance à prendre froid à chaque changement de temps, énurésie (du début de la nuit).

Cybernétique : Polycrest proche de …

Lycopodium et Berberis par les paroles mordantes, le mécontentement de tout, son aggravation

par la compagnie et la contradiction, l’insuffisance hépatique et surrénalienne.

Natrum muriaticum et Iodum par la recherche de la solitude, l’asthénie et l’orgueil, l’aggravation

par la consolation, l’orage, l’insuffisance sexuelle et la déperdition calcique.

Phosphorus par sa violence et son hyper-excitabilité (anorexique, futur mélancolique), la

déperdition en acide phosphorique et fluorique, → Sepia-Phosphorus : la bohémienne, diseuse de bonne aventure.

Il semble admis par de nombreux homéopathes que « la seconde dose de Sepia est toujours une erreur ». Ce remède, comme l’individu qui lui correspond, semble incapable de répondre à de trop nombreuses sollicitations thérapeutiques : logique car « vide de sang du Foie », elle tient par un « Yang apparent » (agitation), si l’on disperse celui-ci, l’état s’aggrave.

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Draineurs principaux :

Helionas

Murex

Lilium tigrinum Carduus marianus Caulophyllum

pour les ptoses, l’épuisement et la dépression, vers Manganum pour les spasmes et l’hystérisation, vers Ignatia amara

pour les revanches à prendre et l’érotisation, vers Lachesis pour la surcharge alimentaire, vers Sulfur.

dysménorrhée avant et pendant les règles, qui sont pâles et insuffisantes

NB. Modalités particulières : Sepia est améliorée par une stimulation : « réconfortées par le tonnerre et les éclairs » (Kent)… seul remède de cette rubrique ! Sepia est améliorée aussi par le mouvement, mais aggravée par la station debout (stase veineuse) ou le mouvement passif (mal des transports). Cause → Insuffisance de Qi = amélioré par le mouvement (Sepia) ≠ de vide de Qi = aggravé par le mouvement (Manganum).

NB2. Il existe trois sortes de mollusques :

– les Céphalopodes … (ex. Sepia)

– les Gastéropodes … tendance spiralée (ex. Murex) – les Bivalves … (ex. Calcarea)

Aggravée par :

………………………………

– aux extrêmes (l’hiver et l’été)

– l’air froid, le vent, la neige, l’humidité

– le matin au réveil, le soir à la fatigue,

après les repas.

– les excès sexuels, la grossesse, l’avortement.

– tous les 28 jours

– avant et pendant les règles (sauf la constipation) – la puberté et la ménopause.

Améliorée par : ………………………………..

les mouvements rapides (danse)

la chaleur et les boissons fraîches

la fin des règles

la pression, les jambes croisées

les vêtements serrés (sauf au cou). ……………………………….. Antidoté par :

Aconit, Ant. crud., Ant. tart., Sulfur.

Colocynthis

Mg

« Le courroux, littéralement « Tu me fais chier ! » »

Pour R. Steiner, les Cucurbitacées représentent « des processus caloriques transposés dans l’élément aqueux ». La croissance verticale de la tige est abandonnée au profit d’une germination luxuriante : le végétal s’enfle en des formes arrondies géantes, tantôt dans la racine (Bryone), tantôt dans la tige (Dendrosicyos) ou dans le fruit, selon les espèces.

Toxicologie :

« C’est dans un état de confusion associé à un syndrome douloureux abdominal aigu et de diarrhées sanglantes qu’est amenée d’urgence à l’hôpital cantonal de Genève cette patiente de 61 ans… l’examen neurologique ne montre rien de particulier, si ce n’est une petite désorientation dans le temps. Les examens para-cliniques sont normaux à part une lymphocytose à 19 200 et 82% de neutrophiles. Les cultures de selles sont négatives. Sous traitement de metronidazole, les douleurs abdominales diminuent et la guérison totale est obtenue en dix jours… Les circonstances étiologiques ont tout leur intérêt car la patiente se souvient avoir mangé, le soir même où devait éclater la crise, un légume qu’elle pensait être une courgette.

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Vérification faite dans son jardin, où poussait côte à côte courgettes et coloquintes, c’est un coloquinte verte, à l’aspect assez semblable à la courgette qu’elle a donc ingérée. Si elle est impropre à la consommation, la coloquinte, plante d’ornement était connue de la pharmacopée des anciens comme laxatif… elle contient des cucurbitacines, stéroïdes composées de 30 atomes de carbone en quatre anneaux » cf. Journal suisse de médecine n°4 janvier 1987 : « Cas de colite pseudo-membraneuse ».

Psyché : Etat mental suivant les contrariétés : « Tu me fais chier ! »

Très irritable et morose, se met en colère facilement. Prend tout en mal, n’est jamais content. En MTC : vide de Qi → émotionnel agressible + Yang pervers de VB.

Soma : Plante riche en phosphate de magnésium

Tout trouble spasmodique survenant après contrariété ou colère, émotions et vexations, chez un « spasmé », mais n’est ni congestif vrai, ni capricieux, ni retardataire dans l’explosion somatique de sa colère comme Staphysagria. Constipation chronique par abus de laxatifs.

Sciatique gauche hyper algique, comme Chamomilla, mais est alors calmé en hyper flexion (≠ de Dioscorea).

 Amélioré par : Cybernétique :

Dioscorea (mg) (Igname)

Rheum (mg)

La pression forte, le repos ou les mouvements doux, mieux après les repas, le café, la selle.

Sont proches :

Même douleur névralgique violente

+ entérocolite flatulente (pas améliorée par la selle) et congestion du petit bassin, mais amélioré par l’extension ! (très peu de douleurs ont cette modalité).

La Rhubarbe, polygonacée, au rhizome riche en anthraquinones

Jamais satisfait, ne sait pas ce qu’il veut, agitation la nuit surtout (Chamomilla).

 * L’enfant hurle, crie pour tout et pour rien, surtout quand il a besoin d’aller à selles, lesquelles sont acides (Colocynthis). Problèmes de dentition ?

* Chez l’adulte : diarrhée acide par abus de laxatifs magnésiens ou de fruits verts !

Aggravé en mangeant (≠ Colocynthis), par le froid, le mouvement. Amélioré par la chaleur, bien enveloppé et plié en deux.

Helonias

Mg

« Une profonde mélancolie »

Helonias dioïca, liliacée bulbeuse (tige verticale courte, en plateau, recouverte de feuilles souterraines charnues), comme l’Ail, la Colchique, le Lis, Jacinthe … certaines, comme le Lis béguin (Gloriosa rothschildiana) sont utilisées pour l’extrème toxicité de sa racine bulbeuse, riche en alcaloïdes, qui sert à préparer le poison des flèches de tribus africaines.

Psyché :

Key-note : Soma :

Neurasthénie → dépression vraie : le moral est au plus bas. Anorexie… Mais tout s’améliore lorsqu’elle est au travail et lors des divertissements !

Il (elle) éprouve le besoin de se raconter.

Femmes = hyperménorrhée et leucorrhée avec bearing-down (ptose utérine) et épuisement. Hommes = hypertrophie prostatique, difficultés à la miction, douleurs brûlantes dans les reins, urines albumineuses.

Diabète insipide (Petroselinum sativum)

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Cybernétique : Sepia → Lilium (hystérique) ou Helonias (dépressive) → Manganum (épuisée)

Proche : Viburnum opulus (mg) Caprifoliacée

Crampes de la sphère utéro-ovarienne, avec bearing-down et irradiations vers le bas. Non inflammatoire (dysménorrhée) ou inflammatoire (métrite, ovarite, salpingite) Patiente épuisée physiquement et moralement, irritable à l’excès pendant les spasmes. Améliorée par le repos, une pression continue. Aggravée la nuit et à l’effort.

Key-note : Soma :

Cybernétique :

Reste toujours lucide et demande à être soignée (peur de la folie ?).

Douleurs dans l’ovaire et le sein gauche,

Bouffées de chaleur et palpitations (parfois sur poussées d’HTA) avec anxiété. Sensation d’une main qui serre le cœur (Cactus, Iodum)

Bien complété par Moschus (cu)

ou Nux moschata (ba), parfois jusqu’au coma hystérique !.

Aggravé par : …………………………. la fatigue (en se penchant) la grossesse et l’avortement la pression des habits.

Amélioré par : ………………………………. l’occupation et les divertissements le ventre soutenu.

Lilium tigrinum

Mg

« Une retenue mal contrôlée » Lis tigré, liliacée (monocotylédone)

Psyché : Mélancolie furieuse (Lachesis), désespérée, précipitée, préoccupations concernant la mort. Déprimée scrupuleuse : « Elle a peur de dire quelque chose de faux : elle n’ouvre plus la bouche et se réfugie dans une activité physique incessante » (D. Grangeorges), qui se force pour tout (Sepia), dominée, comme Actaea, par des troubles ovariens. Irritable, toujours aggravée par la consolation, améliorée par la distraction momentanément (Helonias).→ Scrupules religieux, mysticisme ++, parfois associé (en compensation) à une pulsion sexuelle intense !

Aggravé par :

……………………………….

la chaleur (d’une pièce),

le mouvement (locomotion, debout, en marchant) la consolation (Natrum mur.)

Amélioré par : ……………………………

la distraction momentanément

la fraîcheur

couché sur le côté gauche,

en croisant les jambes

au crépuscule ……………………………

Antidoté par :

Helonias, Nux vom., Pulsatilla, Platina.

Vanilla planifolia Mg

« La polyarthrite »

131

C’est la gousse de Vanille, sorte d’ovaire végétal. La plante a l’aspect d’une liane atteignant 15 m. de long, aux fleurs jaunes verdâtres. Découverte par Cortez au Mexique où elle servait de boisson.

Les orchidés sont la plus vaste famille de plantes à fleurs, car elle comprend 20 000 espèces. Elles constituent le raffinement suprême des monocotylédones. On les trouve sur tous les continents, dans toutes les zones climatiques. Cette famille est épiphyte (le plus souvent, surtout sur les arbres des forêts équatoriales), grâce à une symbiose avec des micro-champignons. Son principal organe est une fleur, vraie merveille de formes, de couleurs et de parfums, en grappes. L’ovaire est infère et les petits fruits sont secs. Les orchidées ont établi avec les insectes des relations particulières, plutôt violentes : leurs fleurs sécrètent une substance odoriférante semblable à celle dégagée par les hormones sexuelles (phéromones) de certains insectes (guêpes …). Lorsque l’insecte mâle, attiré par l’odeur se rapproche de l’orchidée, il confond ces fleurs avec ses partenaires : tête, thorax, abdomen, poils, rayures de couleur, antennes, ailes, tout est parfaitement imité. Il se pose alors et cherche à copuler. Le pollen est concentré sur une seule étamine, aggloméré en deux petites masses, les pollinies. La fleur possède un mécanisme qui, au moindre attouchement, catapulte les pollinies qui se collent sur la tête de l’insecte. Dépité devant le peu de réaction de cette femelle végétale, il s’en écarte et tente sa chance avec une autre femelle … qui n’est qu’une autre orchidée qu’il féconde. La perfection de ce système est confondante, d’autant que chaque espèce dégage un parfum qui n’attire qu’une seule catégorie d’insecte, et que l’émission de cette phéromone végétale est programmée quelques jours avant celle de l’insecte femelle, afin que les mâles ne soient pas enclins à leur préférer leurs partenaires naturelles.

 Composition : Psyché : Soma :

Mucilages, esters odorants (2%), aldéhydes. Dépression, neurasthénie ?

Irritation de la peau (rougeur et vésicules),

chez les femmes hyperménorrhéiques avec excitation sexuelle.

Anti-inflammatoire rhumatismal (remet de l’eau dans les espaces intra-articulaires,

INDICATIONS :

ex.: polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante). Cholérétique.

Cas clinique : Madame Marie-Rose P… est une institutrice en retraite de 63 ans. Elle vient consulter avec un diagnostic de « polyarthrite » et de « syndrome sec de Gougerot-Sjögren ». Son traitement comprend du Plaquenil® et du Vioxx®. J’apprends qu’elle prend aussi du Zocor® pour une hypercholestérolémie, sans doute lié à un diabète familial (elle pèse 77 kg pour 1,58 m.). Le PRS est hyperfloculant lipidique avec des Euglobulines élevées, mais les Gamma-précipitines sont normales. Durant l’examen, je me rends compte que la polyarthrite est surtout péri-arthritique et que le syndrome sec n’apparaît que par période ?! L’arrêt progressif de tous ces médicaments, remplacé par un régime hypoglucidique adapté (elle perd 5 kg) et la prise régulière de VANILLA PLANIFOLIA 1 DH 25 gouttes par jour, va faire disparaître complètement les symptômes étiquetés un peu vite comme une double auto-immunité au pronostic sévère !

Le groupe du CUIVRE

C’est l’ambassadeur du pôle Rate (lymphe/adaptation) au sein du pôle Foie (Yang). Il est en outre sur un des axes des triangles de l’Emotionnel (P/F/Rt) et du Sang (F/C/Rt). Tous leurs symptômes sont spastiques (Yang du Foie bloqué), jusqu’aux convulsions et à l’épilepsie.

A noter que si la manifestation de celle-ci se déroule sur l’axe Foie!Rate, avec altération de la conscience, ses causes sont à rechercher sur l’axe Rein!Cœur (vent interne), d’ailleurs l’isothérapie de cristaux urinaires est un traitement traditionnel efficace de certaines formes d’épilepsie (cf. hôpital des enfants, pr. CASTAGNEDA à Mexico).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : ………………………………………………………………………………………………………….. Froid (et traumatismes) Rein Oenanthe crocata (E) / Cicuta virosa (E)

 —

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Sécheresse (acidité) Colon Drosera (toux) / Sambucus

Chaleur (sur stagnation) Poumon Granatum (boulimie) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Absinthium (E) / Limulus

Foie Castoreum / Moschus / Passiflora Cœur Salamandra (E)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (E = épilepsie) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Bufo (E)

Coeur Spigelia (palpitations et migraine oculaire) Poumon Cuprum sulfuricum / Cina

Foie Cuprum (E)

Rate Cuprum oxydatum / Aethusa cynapium

Le réactif des PRS est Cuprum aceticum, remède proche de Cuprum metallicum, mais avec des symptômes de toux suffocante, de crampes et de spasmes apparaissant et disparaissant subitement. C’est le vieil « Acétate de cuivre acide » que le pr. A. Vernes utilisait déjà dans les années 1930 pour évaluer l’évolutivité des cancers ! Celui-ci est bas dans les états précancéreux, puis s’élève (avec les Alpha 1 précipitines) quand la tumeur s’organise !

+ hyper Germanium (dont Cadmium sulf. est le réactif) : marqueur des tumeurs digestives + hyper Fer (la Ferritine s’élève quand le processus inflammatoire augmente) : prostate

+ hyper Zinc (ion activateur des métallo protéinases) : tendance métastatique.

Cuprum

« Crampes, spasmes et convulsions »

Métal rouge brillant et malléable, atomiquement voisin du Zinc, il se recouvre de carbonate basique vert à l’humidité, il se dissout facilement dans l’acide nitrique, l’acide sulfurique et les acides organiques.

Le cuivre en anthroposophie : « Le Cuivre correspond à Vénus ; il participe du même être » (Paracelse). « Dans l’homme et le monde vivant, c’est la dynamique énergétique liée au Cuivre qui constitue la base physiologique de la sensibilité, sentiments et sensations » (Alla Selavry).

« C’est à l’âme de sentiment (Psore) que correspondent les plus fortes influences du cuivre…. Au lieu de reconstituer les lois de la nature grâce à la réflexion et l’expérimentation, on se retrouve en face d’entités appartenant à un autre monde, qui nous enseignent le chemin de la connaissance » (R. Steiner). Conscience imaginative déficiente : reçoit des informations, mais ne les transforme pas (aspect Sycose) → « Les patients qui développent ce genre de « conscience cuivre », vivent dans un monde d’images, de rêves et de mouvements du cœur. Ils sont plus fortement conditionnés par leur système nerveux neurovégétatif que par leur cerveau et sont plus sensibles aux influences du monde élémentaire et du monde de l’âme. A ces phénomènes appartiennent les rêves éveillés, les visions et également les hallucinations » (Alla Selavry).

Causalité : Hypersensibilité physique et psychique, suite de surmenage intellectuel ou de veillées nocturnes (Cocculus, Kalium phos.). Eruption rentrée (Zincum).

Aspirations contradictoires : il a perdu le sens de sa place dans le monde (dystonie de Sulfur) → peur de s’imposer. Les perturbations de l’équilibre « des forces de l’âme » (Alla Selavry), s’expriment par des pathologies réagissant à une thérapeutique par le Cuivre.

   —

133

Problématique : Cuprum refuse les responsabilités (« Je ne suis pas à la hauteur de la situation » = refus de résoudre les problèmes), de peur de perdre sa tranquillité « d’esprit » (≠ de Silicea, par difficulté d’adaptation à la nouveauté) … ou bien il se plaint d’avoir

 Psyché :

perdu la paix dans les responsabilités.

« Sujets qui sont si sensibles qu’ils ne savent pas s’entourer de sympathies parce qu’ils sont incapables de se maîtriser et qu’ils réagissent beaucoup plus violemment à n’importe quelle influence, même minime, mais qu’ils ressentent avec une hypersensibilité exagérée » (Farrington).

Agitation anxieuse sur épuisement mental et physique. Crise d’anxiété insurmontable (Aconit) avec vertiges et perte de conscience. Besoin de « s’accrocher » à quelqu’un (aspect fusionnel tuberculinique). Seules les pensées qui réchauffent le cœur éveillent son intérêt, calculer ou résoudre un problème ne l’intéresse pas. Il recherche l’épanouissement dans des ambiances chaleureuses. Remède de récidives (Sulfur), d’alternances (pleurs, rires, bouffonnerie et colères … bientôt suivi de collapsus avec grande prostration) → symptôme en miroir : manque de réaction.

Key-note : Remède des messieurs qui pleurent à un discours (200 K).

Soma : 1/ Hyperexcitabilité neuro-musculaire → spasmophilie, tétanie en rapport avec une déficience para-thyroïdienne ?

Contractions involontaires générales et transitoires d’un muscle ou d’un groupe de muscles. « La tendance convulsive, s’associe à presque tous les maux que Cuprum produit ; il a des convulsions à tous les degrés de violence, depuis la simple crispation nerveuse de petits muscles isolés, jusqu’aux convulsions de tous les muscles du corps » (Kent).

* Spasmes digestifs, respiratoires, etc… :

– Hoquet, nausées, coliques violentes, diarrhée « explosive » avec douleurs crampoïdes (Colocynthis) et suivies dans d’un terrible épuisement. Dans le choléra (avec Camphora et Arsenicum alb. = trio du choléra), bonnes indications vétérinaires.

– Coqueluche, asthme (amélioré par une gorgée d’eau froide), douleur d’angor (Cactus), toux améliorée en buvant de l’eau froide (Causticum, Coccus cacti et Opium).

– Névralgies (sciatique surtout), torticolis spasmodique, strabisme (Cicuta virosa), crampes des extrémités, surtout les mollets … Latéralité gauche.

« Au cours de ses diverses maladies comme le choléra, la fièvre puerpérale, la dysménorrhée, la congestion cérébrale…, il y a du délire, de l’inconscience, des secousses et des mouvements convulsifs des muscles » (Kent).

* Epilepsie (à prédominance tonico-clonique) et crises convulsives …

Convulsions des maladies éruptives et fébriles (Belladonna). Palpitations avant la crise. « Entre les crises convulsives, il tient des propos incohérents, il a du délire pendant lequel il est violent et pleure ou crie ; il tombe en convulsion en poussant un cri : il beugle comme un veau » (Kent).

2/ Intoxication : « Le Cuivre est à caractère acide et c’est dans l’acidité que se trouve la force digestive de toute chose. Le cuivre renforce l’estomac, purge les pléthoriques (Sulfur) et influence des maladies gastriques graves ayant pour cause un excès du manger et du boire » (Paracelse).

* Hypersensibilité à tout médicament, avec réactions iatrogènes importantes (Nux vomica). Fort goût métallique dans la bouche (Mercurius, Rhus tox.).

* Crises d’éclampsie urémique : délire loquace puis apathie.

Cybernétique : Les remèdes des crampes musculaires (d’après M. Guermonprez) :

Cuprum metal. Cyclamen (na)

Nux vomica (s) Kalium carb.

Sulfur Secalecornutum(pb) Magnesia phos.

subites, débutant aux extrémités, aggravées par le froid,

crampe de l’écrivain (// Magnesia phos.),

subites, du mollet, raideur, aggravées par le froid et le toucher, chroniques, répétées, progressives, par hypokaliémie (diurétiques ?), crampes à la chaleur,

ischémiepardéficitartérieletcapillaire,

crampes soulagées par l’hyper flexion forcée, la friction et la chaleur,

134

Lycopodium (al) crampes nocturnes des hépatiques. Les cinq sels de Cuivre de la matière médicale sont :

Cuprum aceticum

Cuprum arsenicosum Cuprum sulfuricum

Cuprum cyanatum Cuprum oxydatum nigrum

rhume des foins ou asthme avec suffocation,

diarrhée, vomissements et brûlures d’estomac.

choléra ou néphrite aiguë (éclampsie urémique, diabète…). toux spasmodique avec cyanose des lèvres,

douleurs brûlantes au vertex et dans les sarcomes inopérables. Cuprum « dramatique »: méningite ou diarrhée épuisante.

tics des verminoses, onychophagie.

 NB. L’eau Dalibour (antiseptique et astringente) est un mélange

Aggravé par :

………………………………..

la peur (= Aconit), les émotions, la colère

le mouvement, la surcharge

les suppressions d’éruption, d’élimination (Zincum) le climat chaud, le vent (Chamomilla),

le manque de sommeil

le toucher, en levant les bras, les réactions brusques la nouvelle lune (comme Calcarea carbonica)

en étant observé

de sulfate de Cuivre et de sulfate de Zinc !

Amélioré par : ………………………………

les boissons fraîches

la pression thoracique ……………………………… Antidoté par :

Bell., Camph., Cicuta, China, Cocc., Conium, Dulc., Hepar, Ipeca, Merc., Nux vom., Puls., Veratrum ……………………………… Latéralité gauche

Aethusa cynapium Cu

« Le trou de mémoire »

Petite Ciguë, faux persil, ombellifère … Les médecins des temps anciens avaient appris à se méfier de ces curieuses « ombrelles de sorcières », car les plantes chez qui l’on constate une intervention anormalement forte des éléments « chaleur » dans les processus vitaux ont la possibilité de devenir vénéneuses.

Causalité : Strabisme à la suite d’un coup sur la tête.

Psyché : Peur de ne jamais se réveiller s’il s’endort, gène de la respiration dans l’obscurité.

Pour les étudiants qui « ne peuvent penser » (confusion intellectuelle) durant leurs examens … une dose le matin, puis, si cela est nécessaire, une autre pendant leur examen (30 ch).

Soma : Si l’on a une aggravation aigue par le lait, il faut immédiatement penser à Aethusa cynap. Elle peut s’accompagner de gastro-entérite (aphtes, soif) et être suivie de convulsions, puis plus tard de troubles de la croissance et d’impossibilté d’étudier !

On vous dira que « bien que l’enfant semble aller bien, il reste faible sur ses jambes et il attrape tout ce qui court » par défaut d’hygiène alimentaire probablement. Il vous rendra service dans les vomissements tardifs de lait en gros caillots acides (4 ch), parallèlement à Calcarea carb. ou à Antimonium crudum.

Cybernétique : Remède de convulsions, d’épilepsie =

Cuprum metal. → Oenanthe crocata (autre ombellifère) → Aethusa cynapium

NB. à différencier de :

Cicuta virosa (cu), la ciguë vireuse, persil des fous (ombellifères)

C’est le tableau typique du tétanos, dont il est le remède. Sa key-note : il confond présent et passé. Le moindre bruit déclenche ou aggrave l’état anxieux, tout comme il peut déclencher une crise convulsive.

 —

135

Soma :

Cybernétique :

L’épilepsie : la nuit, pendant les rapports sexuels ou pendant les règles. L’hématurie pendant les couches.

Palliatif des douleurs brûlantes des cancers (sein/utérus)

Adénite inguinale, anthrax avec auréole bleue.

Causalité : Key-note : Psyché :

Verminose, céphalées après ponction lombaire.

Hyperesthésie du cuir chevelu (donc, ne pas lui caresser les cheveux !) « Le caprice incarné » (Hodiamont).

Aggravé par : ……………………………

. le lait (intolérance absolue)

. le temps chaud (pourtant frileux) . le surmenage, la boulimie

. les troubles de la dentition

Amélioré par : …………………………..

. les éructations et émissions de gaz . l’air frais (Arsenicum album)

. la soupe

Bufo rana

Cu

« Galimatia et masturbation »

Batracien, venin extrait des pustules cutanées, fournissant une protection passive à l’espèce : le prédateur sera empoisonné par sa proie !

Causalité : Les enfants retardés : le corps a grandi, l’esprit n’a pas suivi,

mais aussi les « diminués » physiques ou intellectuels acquis, les gens séniles.

Psyché : Incapable de résister à ses impulsions : coléreux, furieux pour des bagatelles, il court comme un fou, tendance à mordre. Recherche la solitude pour se masturber ++

Dans ses rares périodes de calme, il est hypersensible : ne peut regarder les objets brillants (Natrum carb., Stramonium). La musique est intolérable (Ambra), le bruit est insupportable (Aurum …).

Cuprum → (états spasmodiques)

Aggravé par : …………………………….. dans une chambre chaude

par l’excitation sexuelle durant le sommeil et au réveil les blessures (qui s’infectent).

Bufo rana → Lachesis (évolution septique)

Amélioré par :

………………………………

les saignements (Melilotus, Lachesis, Sarsap…) l’air frais

les bains, les pieds dans l’eau chaude.

Cina

Cu

« Têtu comme une mule »

Artemisia contra, composée (dont l’HE est vermifuge), ramenée en Europe par les croisés.

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Veut tout et rejette tout : aggravé si on le touche, si on le regarde (Chamomilla), si on l’approche. Hargneux, contrariant au possible, il fait toujours le contraire de ce que les autres désirent et même faisant une brusque volte-face si les autres se rallient à son opinion, afin de pouvoir persévérer dans la contradiction !

Enfants agités, irritables, intolérants aux observations, rétifs aux ordres, insensibles aux caresses, mais timides et craintifs. Cina veut qu’on le porte, parce que le mouvement lent régulier et passif le calme (comme Chamomilla), mais dès que la maman l’a pris dans ses bras, il donne des coups de pieds et la repousse.

 Soma :

Cybernétique :

Hypersensibilité et excitation : céphalées, tics, convulsions…. la verminose est très souvent en cause, mais aussi les excitants, l’abus de stimulants (boulimique aux intestins dérangés). Tendance excessive à bailler (Ignatia) et à grincer des dents en dormant. Troubles visuels (strabisme, tics, photophobie)

On le confondrait avec Chamomilla, mais Cina n’est pas congestif et rien ne le calme.

Aggravé par :

………………………….

– le toucher, la vexation, être surveillé ou dévisagé – les vers ++, à la pleine lune

– en baillant

– la nuit et au réveil

– pendant la fièvre (céphalées)

– le froid (frileux)

Amélioré par : ………………………..

– couché sur le ventre

– par le mouvement

– en se frottant les yeux ……………………….

Antidotes :

Arnica, Camphora, China, Capsicum, Piper nig.

Drosera

Cu

« Le délire de persécution »

Droséracée, plante carnivore des tourbières, émet une rosette de petites feuilles couvertes de poils glanduleux qui se referment violemment sur l’insecte imprudent :

– dysmorphie de feuille (= organe végétal correspondant aux muqueuses respiratoires), – dans le sens de la digestion (= inflammation) et du mouvement (= réflexe violent).

Psyché : « Anxiété, comme si ses ennemis ne lui laissaient aucun repos » (Allen)

Inquiet et susceptible, il se méfie de ses amis, a peur d’être trompé par tout le monde, mais désir de compagnie (car cette anxiété est aggravée par la solitude). Découragé et soucieux de l’avenir, il se sent mal aimé, rejeté dès qu’il se manifeste. Hypochondrie. Mal du pays (Capsicum). Pense à se suicider par noyade (Pulsatilla).

Soma : Les toux coqueluchoïdes où l’on se tient le ventre en toussant et où l’on reste agité entre les quintes : plus il tousse, plus il a envie de tousser ! 30 ch ou 200K.

C’est aussi un remède d’adénopathie cervicales et d’aphonie (voie irrégulière, cassée, rauque, exigeant un effort pour parler).

     Aggravé par :

…………………………

dès qu’on se couche (Hyosciamus) et après minuit à la chaleur, en mangeant froid,

Amélioré par : ……………………….. la pression locale. ………………………..

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Soma :

Les spasmes des diaphragmes : cerveau (migraines), cou (boule hystérique), thoracique (asthme, hoquet) et pelvien : nymphomanie et dysménorrhée (de la simple hyperesthésie génitale jusqu’au « penis captivus »).

en marchant, en riant … après la rougeole.

la solitude

Antidote : Camphora (as)

Moschus

Cu

Poche ventrale d’un chevreuil d’Asie Centrale

Causalité : « Moschus guérit beaucoup de jeunes filles hystériques qui sont arrivées à l’âge adulte sans avoir appris ce que signifie obéir » (Kent).

Psyché : Remède de sentimentalité et de sensualité mal supportées → cyclothymie (Platina …).

Se plaint tout le temps pour rien (≠ de Calcarea carb. qui critique tout – Sycose). Crise de nerfs hystérique (Asa foetida, Crocus, Ignatia amara, Valeriana…) → l’évanouissement. Exagère tout, ment aux autres et à elle-même, ne peut dire où est son mal, mais se plaint encore plus si on le (la) questionne.

Key-note : Simule plus ou moins inconsciemment des maladies connues.

 Aggravé par : ………………………..

toute excitation

le froid

la suppression d’éruption (Zincum) les règles et le coït

Amélioré par : ……………………………. le grand air (non froid)

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Le groupe du FER

Le groupe du FER est l’ambassadeur du pôle Cœur (Shen) au sein du pôle Foie (Yang). Il est en outre sur un des axes des triangles de la Chaleur (F/C/P) et du Sang (F/C/Rt). Les symptômes de ses remèdes sont anémiques (donc frileux et fatigués) et compulsifs sur le plan psychologique, car pas d’accès à Shen (idéal, identité construite). On peut presque dire que c’est le versant asthénique du groupe Cuivre.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Cimex (periarthralgies)

Indium (anémie)

Hamamelis (varices et hémorroïdes)/ Mangifera

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Cydonia (rhume des foins) Foie Nicollum (hoquet)

Cœur Erigeron (métrorragies)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Ferrum bromatum / Ferrum picricum Coeur Ferrum metallicum

Poumon Ferrum phosphoricum

Foie Ferrum sulfuricum / Senecio (aménorrhée) Rate Ferrum muriat. / Helianthus (urticaire)

« Les êtres vivants doivent à la présence du Fer, leur vie et le support organique de leur âme ; grâce au Fer, l’homme se redresse (= verticalisation), utilise ses mains pour créer (= transformer) et développe le langage, expression de sa vie intérieure (= se transformer) » (R. Steiner). « Lorsque l’homme commence ce travail à ce nouvel étage, il porte le fruit de son travail au cœur de la moindre des cellules de son corps » (A. de Souzenelle). Ferrum (Sang) se recharge en oxygène au niveau des poumons, pour y reprendre une énergie nouvelle qui lui permettra de « rendre » : circulation, redistribution (Poumon) → patient amélioré à la montagne, où l’altitude favorise la ventilation pulmonaire donc les échanges → enrichissement des globules rouges. « Le Fer est un intermédiaire entre ce qui se trouve à l’intérieur et ce qui se trouve à l’extérieur de la peau humaine(N.B. peau = poumon en MTC). C’est ainsi que le système pulmonaire entre en rapport avec l’univers (transmet à l’être humain, grâce au processus Fer, une image du macrocosme) ; nous avons donc en nous, quand nous respirons une vie formatrice » (R. Steiner) …

Les reins filtrent et purifient les éléments d’information (le sel de l’accompli par rapport à ce qui ne l’est pas encore) entre l’eau et le sang : passer la « porte des hommes », c’est passer de l’eau au sang et devenir « un homme ». C’est donc dans les reins que se manifeste la sagesse divine.

          —

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« Mars est le créateur du fer dans le système planétaire. Il transmet sa force au Fer et crée en nous les capacités nécessaires à sa vraie utilisation… les forces martiales agissent dans tout ce qui, chez l’homme, est activité, expression de la volonté, ce qui lui permet de marcher, de prendre, de travailler » (R.Steiner).

Ferrum metallicum « Le transformateur »

« Le Fer, cœur de l’hémoglobine, transporte l’oxygène dans le sang. Il va par des échanges mystérieux d’ionisation se manifester comme le transformateur d’une énergie vitale puisée dans le milieu ambiant et ensuite répartie en qualité et en quantité dans différents centres organiques pour sa meilleure utilisation » (Rouy).

Causalité : « Victime de châtiments corporels ?, il a du mal à défendre ses choix » (Scholten). L’organisme a besoin de recevoir par l’intermédiaire du Fer (activateur enzymatique, comme le zinc et le cuivre) une énergie qu’il va utiliser. Ferrum a besoin de recevoir (énergie) pour pouvoir rendre (= donner… les reins contiennent tous les dons), transformer et se transformer !

 Problématique : Key notes :

Psyché :

doigt et elle est pâle, cependant le visage a une apparence pléthorique ; à la moindre excitation (alcool), le visage s’empourpre ! Fausse pléthore, visage rouge mais frais ! Aussi quoiqu’il se sente ramolli, « vidé » (vide d’énergie), on ne le croit pas malade : « Allons, avec la mine resplendissante que tu as … ! ». Pourtant il (elle) souffle en montant l’escalier, il se sent faible et désire s’allonger.

Impression qu’il va être mis à l’écart, c’est un malade larmoyant, à l’esprit embrouillé, lassitude et dépression mentale, découragement … mais surexcitation (comportement compulsif) à la moindre opposition. Maux de tête congestifs avec montée de sang vers le haut. Tout mouvement soudain provoque l’obscurcissement de la vue, des étourdissements, des vertiges.

Soma : EPUISEMENT car il n’y a pas de réparation, pas d’assimilation (Foie-Rate), par manque d’énergie (Poumon/Qi).

« Comme China, Ferrum présente des troubles consécutifs à la perte de fluides vitaux, à une hémorragie prolongée, une faiblesse qui persiste depuis longtemps » (Kent).

La « chlorose » des anciens… à l’époque de la puberté : presque pas d’écoulement mensuel, mais toux opiniâtre et grande pâleur. Les vaisseaux sanguins sont dilatés, les veines forment des varices, leurs parois sont relâchées → fréquents saignements, hémorragies dans toutes les parties du corps. « On trouve partout du relâchement chez ce remède » (Kent).

Soif (pendant le frisson) et faim canine (mais tous les aliments ont un goût amer) : rien de ce que le malade absorbe n’est digéré et pourtant, il n’a pas de nausée particulière : pas d’assimilation, sensation de réplétion et de pression dans l’estomac : atonie gastro-intestinale.

Cybernétique : il existe douze sels de Fer différents dans la matière médicale …

Ferrum, c’est le remède de Psore qui veut « Etre »: il a besoin de réussir,

mais sa conscience le tourmente ! Ferrum s’épuise à vouloir être un homme.

Hypersensibilité et émotivité avec apparition des douleurs et des souffrances au repos (même la faiblesse !), amélioré par le mouvement lent (qui génère le Yang), l’exercice tranquille : l’effort fourni ne doit pas causer de surexcitation ou de fatigue. Aversion à boire pendant les céphalées.

  C’est un malade apparemment en bonne santé : la peau se laisse déprimer sous le

     Ferrum aceticum Ferrum arsenicosum Ferrum bromatum

maigre, faible, transpiration

anxieux, agité, psoriasis des anémiques congestion utérine des fibromes

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Ferrum carbonicum Ferrum citricum Ferrum cyanatum Ferrum iodatum Ferrum magneticum Ferrum muriaticum Ferrum phosphoricum

Ferrum picricum Ferrum sulfuricum

dyspepsie acide des anémiques gras

dyspepsie acide des anémiques maigres cardialgies des anémiques

goitre basedowifié dur, hypertrophie ganglionnaire atonie intestinale avec gaz abondants

pollution nocturne et épistaxis

inflammations congestives fébriles, sueurs nocturnes épuisantes, épistaxis.

priapisme sur hypertrophie prostatique

congestion hépato-biliaire : éructations et diarrhée (parfois sanguinolente).

Les anthroposophes utilisent également largement le Fer :

Ferrum sidereum

Urtica Ferro culta Chelidonium ferro culta

= fer météoritique qui contient du Nickel et du Cobalt : anxiété, angoisses, peurs

maladies de contraintes : idées fixes, tics, vitiligo … remède de la dépression de l’hystérique

NB. concernant les rapports FER / CUIVRE : dans la progression du règne animal, le Cuivre est le métal de l’hémolymphe des formes primaires (liquides = nutrition, digestion), l’apparition du Fer dans l’hémoglobine est liée au sang (gaz = formes élaborées, air = transformation) : les formes supérieures animales développent, grâce au Fer du sang, la régulation thermique. Le Fer est ainsi porteur de la chaleur intérieure. « Les processus végétatifs anaboliques du Cuivre préparent aux processus cataboliques du Fer et les maintiennent en équilibre fonctionnel dynamique » (Alla Selavry).

– Dans la sphère intestinale, le Cuivre stimule la formation de l’acide chlorhydrique (gastrique), la digestion protéique et la résorption du Fer.

– Dans le domaine circulatoire, les processus Cuivre / acide carbonique (veineux) et les processus Fer / oxygène (artériels), constituent une unité fonctionnelle.

– Cuivre et Fer agissent également sur le métabolisme pigmentaire et la formation de la mélanine (Sepia). « On a aussi observé que Cuprum agit plus sur les organes féminins et Ferrum sur les organes masculins » (Hering, Guiding symptoms, vol 1).

La plupart des études cliniques classiques portent sur la carence martiale au stade de l’anémie, pourtant on sait aujourd’hui que cette carence peut donner de nombreux signes cliniques qui précèdent l’installation de l’anémie. On observe ainsi une atteinte des muqueuses digestives (perlèches des commissures labiales et gastrite superficielle), des anomalies des phanères (ongles fragiles et cheveux cassants), ainsi qu’une réduction des performances physiques et intellectuelles (apathie, somnolence, irritabilité). La supplémentation en fer, pour être efficace nécessite l’apport simultané des oligo-éléments Cuivre et Manganèse (activation de la SOD).

Ferrum phosphoricum Fe

« Le messager »

Poudre gris bleu ou cristaux pratiquement insolubles dans l’eau, solubles dans les acides minéraux.

Psyché : C’est l’enfant qui attend les invités de ses parents (qui sont censés lui apporter un paquet de bonbons) qu’il s’empressera de distribuer à tous les présents → recevoir pour rendre = transformation (Ferrum) + distribution (Phosphoricum : énergie). C’est le patient qui lit avidement le journal pour pouvoir colporter les nouvelles alentour.

« Si nous avons trop de fer dans le sang, nous devenons excités, agités, intérieurement nerveux ; nous démolissons tout. Si nous avons trop peu de fer, nous sommes vite fatigués, mous » (R. Steiner). Il manifeste

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donc de la curiosité (positivement parlant), un besoin de savoir qui le poussera dans ses études : première manifestation du « Pourquoi ? » chez un adepte du « Comment ? » (Psore). Mais, fatigable, il n’est pas capable d’une attention ou d’un effort soutenus (instabilité du fer dans son globule rouge), dépression de l’éréthisme circulatoire et nerveux ! Il se dissipera dans le bavardage et les commentaires. Peut aller jusqu’à être « un remède de travesti et de transsexuel » (J.Becker).

Soma : Alternance d’anémie avec hypotension et de congestions momentanées : instabilité vasomotrice ++ – l’inflammation aiguë ORL (surtout l’oreille) et dans les débuts d’inflammation pulmonaire : toux sèche et douloureuse avec fébricule (38°), sueurs nocturnes épuisantes, épistaxis (Phosphorus).

– douleur de l’épaule droite (si inflammation après un effort brusque par exemple),

– pulsations localisées (tête, nuque, estomac, utérus…), ex: palpitations ou céphalées battantes (bouffées de chaleur sur face pâle).

Cybernétique : Ferrum phos. → état inflammatoire congestif dans l’anémie

Ferrum metal. → état chronique, que complète bien Natrum mur. dans la chlorose

s’aggravent en Hepar sulfur, puis → Graphites (en périphérie) qui contient des traces de fer ! Dans le début des maladies fébriles, on utilisera (cf. tome 3, ch. médecine interne) :

    Aconit (s)

Apis (hg)

Belladonna

Bryonia alba

Ferrumphos.

« L’Aconit des enfants qui saignent du nez pour n’importe quelle manifestation fébrile » (P. Schmidt) Gelsemium début brutal ou progressif, absence de soif, syndrome grippal.

début brutal, syndrome intense, agitation

début brutal, absence de soif, œdème

début brutal, moiteur, chaleur, battements, fièvre élevée début progressif, soif intense, sujet immobile débutinsidieux,fièvremodérée,sujetenmouvement…

Pulsatilla début progressif, absence de soif, sujet en mouvement

La grille des remèdes des PRS ne présente qu’un seul sel de Fer : Ferrum muriaticum 6D, dont les effets biologiques sont : – diminue = Albumines et Bêta précipitines + Iodum

– augmente = Albumines et Bêta précipitines + Lycopodium + Ferrum

Ce double effet (anti-hyper + anti-hypo) démontre l’effet régulateur du Fer sur la pression osmotique et les graisses du sang.

Aggravé par : ……………………………..

la nuit, de 0 à 6 heures

le mouvement, le bruit, les secousses l’air froid

l’arrêt de la transpiration

Amélioré par : ………………………………..

le froid

les saignements

allongé (Manganum) ……………………………….

Antidoté par :

Ars., Arnica, Bell., China, Hepar, Ipeca, Puls., Sulfur, Veratrum album

Hamamelis Fe

Le « noisetier ensorcelé » est un petit arbre canadien. C’est après la chute de ses feuilles, en plein hiver que l’Hamamelis fleurit. Souvent couvertes de neige et de glace, ses fleurs étalent leurs pétales torsadés jaune vif. Cette floraison à contre-saison fit croire aux indiens que cette plante qui gardait une éternelle jeunesse était ensorcelée.

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« Ha-mamelis signifierait sans-mamelles : refus de sa féminité par opposition à la mêre, manque d’assises (problème de jambes) et compense ses insuffisances (veineuses ?) par des dehors autoritaires » (B. Vial).

Psyché : Patient anormalement calme sur fond de dépression, désirant être estimé (jugement = Sycose), autosatisfaction à considérer qu’il (elle) est capable de s’intéresser à des choses sublimes (ou parfaites).

Soma : Etat congestif veineux, avec endolorissement, tendance inflammatoire et hémorragique :

* Hémorroïdes violacées, saillantes et saignants facilement, varices douloureuses, paquets variqueux (Calcarea fluor, Sepia…) et ulcères de jambe.

* Hémorragies de sang veineux : hématome, purpura, ecchymose au moindre choc (œil), hématémèse, maelena (durant la Typhoïde).

* Céphalée pesante améliorée par une épistaxis (Lachesis, Melilotus) de sang noir peu coagulable (= qui dure).

Cybernétique : complémentaire de …

Aesculus (s)

Arnica montana (hg) Ferrum phos. Lachesis

Vipera (ve)

hémorroïdes (contient aussi des flavonoïdes) hématome post traumatique

hémorragies de sang plus pâle, anémie

sang noir, douleurs constrictives

phlébite superficielle.

Comparer à Senecio auréus (fe) le Sénecon

Entre l’état combatif de belladonna et l’état pleurnichard de Pulsatilla

Remède de la prostate (homme) et de dysménorrhée/aménorrhée (femme), suite de froid humide.

Aggravé par : le temps chaud et humide, qui le congestionne d’avantage Améliorépar: couchéetimmobile.

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Le groupe du MANGANESE

Le groupe du MANGANESE est l’ambassadeur du pôle Rein (Eau/conjonctif) au sein du pôle Foie (Yang). C’est un oligo-élément catalyseur de nombreux enzymes intervenant dans le métabolisme des sucres, du cholestérol et de la coagulation du sang. On y trouve un ensemble de remèdes des atteintes de structure (Yin : anémie, arthrite, affections neurologiques) qui ont des manifestations inflammatoires ou motrices (Yang : tremblements, éruptions …) et des effets acétyl-cholinergiques (sueurs, salivation …)

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Curare (P) / Physostigma (TP) Jaborandi (= Pilocarpine) Tilia europaea (métrite)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Nuphar luteum

Foie Gelsemium (TP) / Lolium temulentum (TP) Cœur Spartium / Terebenthina (néphrite hypertensive)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (T = tremblements / P = paralysie) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Manganum muriaticum (périostite)

Coeur Manganum aceticum (TP + anémie) Poumon Osmium (glaucome)

Foie Manganum sulfuricum (le réactif des PRS) Rate Manganum oxydatum (TP : parkinson)

NB. Beaucoup de remèdes de ce groupe ont des effets acétyl-cholinergiques ! Ex. : la Pilocarpine qui est un agoniste cholinergique permettant une meilleure tolérance aux morphiniques (sécheresse buccale ++).

Manganum « L’homme couché »

Métal brillant, gris acier, dur et cassant. Communément rencontré dans l’écorce terrestre, sa charge électrique varie de +1 à +7 ! Il s’oxyde facilement par exposition à l’air ; décompose l’eau, lentement à froid, rapidement par chauffage. Il catalyse l’action de nombreux enzymes intervenant dans le métabolisme des sucres, du cholestérol et de la coagulation du sang. La matière médicale distingue cinq Manganum =

Manganum aceticum

Manganum carbonicum Manganum muriaticum

Manganum oxydatum Manganum sulfuricum

Mn(C2 H3 O2), celui qui a été le plus expérimenté MnCO3

MnCl2, de polarité osseuse plus marquée, manifestations ostéo-articulaires

MnO, à l’aspect figé –> parkinson

MnS, avec troubles hépato-bilaires (= réactif des PRS)

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Métal de grande ressemblance avec le fer (nb. atomique = 25, fer = 26), avec lequel il est souvent associé, mais problème d’atteinte des oxydations = accumulation des déchets –> lithiase/ goutte/ dermatose/ rhumatisme chronique, puis problème dégénératif neuro-musculaire.

Key-note :

Causalité :

Problématique :

Douleurs des yeux, en regardant un objet proche, surtout une lumière, ce qui demande une forte accommodation (différent de Ruta : douleur ou malaise après avoir lu des caractères fins, pendant longtemps).

Un corps de fatigué en vide d’énergie ne peut gérer les émotions, ne peut s’adapter … malgré son désir d’aider et d’être apprécié pour ses efforts.

Pas de verticalisation : Manganum, c’est l’homme couché → le grabataire !

Dégénérescence graisseuse des Reins (os, réceptacle des énergies) + congestion et tuméfaction du Foie (stagnation de sang + émotionnel).

« Manganum convient aux jeunes filles chlorotiques dont la constitution est délabrée, le teint cireux, anémique, maladif qui sont menacées de tuberculose pulmonaire et présentent de la nécrose et carie des os ; elles ont dans leur histoire une longue période de menstuations insuffisantes ou de puberté tardive » (J.T. Kent).

Psyché : L’inquiet agité et fatigué de tout (Zincum). Grand état d’appréhension, il marche de-ci, de-là et plus il marche, plus il devient anxieux ; il s’efforce d’occuper son esprit et plus il s’y efforce, plus il devient anxieux ; il ne peut réfléchir …

Très curieusement, « Dès qu’il s’allonge, il croit avoir trouvé la solution : Pourquoi n’y ai-je pas songé plus tôt ?. Il se sent parfaitement bien maintenant… il se lève… l’anxiété et l’agitation le reprennent, et le rendent presque fou ! » (J.T. Kent). Triste, larmoyant et silencieux, il ne peut imaginer rien d’autre pour se consoler que de s’allonger au calme —-> remède de ceux dont on dit qu’ils aiment garder le lit !

Soma :

 Yeux Oreilles ++ : Larynx :

Surdité par temps humide, otorrhée, otalgies, accouphènes…

Laryngite = toussote sans arrêt et énerve tout le monde (Argentum metal., Silicea, Sulfur), la toux se calme en s’allongeant.

1 / ORL :

Catarrhe et suppuration, paupières gonflées et agglutinées…

 2 / Céphalées « en casque » effroyables et état dépressif : « n’a plus de volonté ». Analogues à ceux de l’anémie : tête lourde, douleurs piquantes, pesantes, sensibilité du cuir chevelu, aggravé par le mouvement ++

3 / Arthralgies : douleurs vertébrales généralisées, endolorissement au toucher, les os sont sensibles en marchant ; rhumatisme abarticulaire (nodosités rhumatoïdes, périarthrites, sensibilité du périoste : tibia ++). Lombalgies (lombes = logis des reins en MTC).

4 / Inflammations et suppurations :

– des articulations … évoluant jusqu’à la nécrose ; grand endolorissement de tout le corps,

– de la peau … éruptions chroniques, vésiculaires (eczéma) ou infiltrantes qui ont tendance à s’ouvrir et à saigner, invétérées comme le psoriasis. Surinfections staphylococciques ++.

5 / Insuffisance hépato-digestive :

Désordre gastrique (soulagées en se pliant en deux), aversion par la nourriture : rien ne le tente, congestion et tuméfaction du foie, gaz, alternance de diarrhée et de constipation. « Manganum guérit la jaunisse » (Kent dixit) et de nombreux cas de calculs biliaires.

6 / Anémie

Anémie, érythème noueux et asthénie (Ferrum), bouffées de chaleur de la ménopause, (règles courtes, très peu abondantes : vide d’énergie (aggravé par le mouvement) = stagnation de sang (hypofonction),

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hémorragies utérines des dames âgées, prolapsus utérin (relâchement musculaire), prolapsus du rectum. Le Manganèse a une action sanguine importante : « Il participe à la désintégration des hématies (altération des globules rouges = teint cireux), active la leucopoïèse, augmente les antitoxines plasmatiques, joue un rôle dans l’élaboration des pigments » (Duprat).

7 / Atteinte neurologique

Paralysie ascendante (Conium) ou/et amyotrophie progressive (= Sclérose latérale amyotrophique !), tremblement Parkinsonien, myopathie…

Cybernétique : Manganum va représenter la voie de décompensation lésionnelle (Yin) de tous les remèdes psoriques.

C’est un malade au visage maladif, au teint pâle et cireux, comme le patient China (mais sans qu’il y ait eu saignement chez Manganum), avec tendance à la tuberculose, comme Phosphorus et Argentum met., irritable et déprimé comme Sulfur et Graphites.

Il décompensera en aigu vers des végétaux neurotoxiques tels que : Gelsemium, dans les tremblements et le relâchement musculaire,

Curare, pour la diminution des réflexes,

Areca catechu (le bétel) ou Jaborandi, dans l’hypervagotonie,

Nuphar luteum ou Nymphea alba, dans l’impuissance avec spermatorrhée.

 – les changements de temps – le froid, l’humidité, la nuit – le contact, en parlant

– allongé

– au grand air …………………………………….. Antidoté par : Coffea, Camphora, Mercurius

Gelsemium

Mn

« L’hyperémotivité … le trac ! »

en chronique vers Arsenicum ou Lachesis dans l’infection, Petroleum ou Carbo veg. dans l’hypoxie.

 Laryngite, enrouement : Manganum …

Argentum met. … Causticum … Phosphorus …

Aggravé par : …………………………………………………………………………………………

 le matin, par temps humide, chronique

mucosités grises, douleurs, chronique

le matin et le soir, douleurs brûlantes, aphonie parétique

le soir, vives douleurs brûlantes, expectoration striée de sang.

Le Jasmin jaune de Caroline du Nord (logoniacée, comme Ignatia amara)… fut utilisé comme succédané de l’Opium pendant la guerre de Sécession des USA. Ses alcaloïdes toxiques paralysent les centres nerveux moteurs : différent d’Opium qui a un effet sur les centres sensitifs.

Key notes : « Maman … pipi ! » : polyurie émotive d’une urine abondante et limpide après une peur. Sensation que le cœur va s’arrêter s’il cesse de bouger

Problématique : Parer à tous les dangers possibles dans une situation donnée (danger du futur plus ou moins immédiat), lui donne la diarrhée. C’est une peur qui a un support, une raison, elle est corrélée à un

Amélioré par :

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événement (ou à un ensemble d’événements) précis. Hyperémotivité avec tremblements, inhibition intellectuelle et motrice (≠ Ignatia avec spasmes et excitation).

Causalité : Suite de mauvaises nouvelles (l’inhibition et les défaillances l’apparentent à Sepia).

Attitude d’attente de l’événement, de préparation à l’action, attitude corporelle pour faire face à ce qui peut arriver … « La condition humaine refusée par Gelsemium, c’est faire ce qu’il peut, en connaissant ses limites, et confier le reste à la providence de Dieu » (Masi).

Psyché : Phobies ++ : claustro., thermo., agora., anthropophobie …

Sujet obnubilé, qui veut rester inactif et isolé, répond aux questions avec retard et imprécision. Il se sent lourd, courbatu et le moindre effort accélère son cœur pourtant lent au repos. C’est le plus tremblant de tous les remèdes : « la tremblote ». C’est l’étudiant qui se présente à l’examen en ayant la conscience douloureuse de toutes les impasses faites, et de ce fait perdra tous ses moyens, c’est-à-dire qu’il oubliera même ce qu’il avait appris par cœur : tremblements incœrcibles, esprit confus, etc… ! C’est un « timide inhibé », il a peur de ses camarades et de ses professeurs, jusqu’à se laisser attaquer et battre par de plus petits que lui.

Soma :

* Dépression physique et mentale avec stupeur : incapacité de fixer son attention, de suivre n’importe quel sujet, les idées s’évanouissent et un néant s’ouvre devant lui ; s’il essaie de penser, il ressent une sensation de vide dans sa tête ; marcher ou n’importe quel autre mouvement l’amène à transpirer d’une manière profuse sur tout le corps. Toute nouvelle excitante provoque de la diarrhée …

* Tremblements ++ , mais amélioré quand il remue, parésies (Curare).

* Céphalée congestive et tachycardie (syndrome vasomoteur sympathique) avec sensation que le cœur va s’arrêter s’il cesse de bouger !

* Syndrome grippal : fièvre avec courbatures, obnubilation (Eupatorium) et absence de soif (Apis).

Les vétérinaires l’utilisent dans le traitement de la maladie de Carré (virose avec atteinte neurologique). Cybernétique : Le trac de …

Gelsemium : inhibition intellectuelle et motrice devant la difficulté de prévoir et de parer à tous les dangers possibles,

Argentum nitric. : inhibition intellectuelle, mais précipitation et fuite,

Opium (ba) : sidération totale,

Aconit (s) : frayeur avant et pendant une épreuve ; remède des hommes d’affaires dans les situations qu’ils ne maîtrisent pas,

Stramonium (ca) : frayeur intense, violente, irraisonnée,

Arsenicum album : anxiété, agitation, épuisement sur un mode chronique ou répétitif.

Pour les auteurs anglos-saxons, les symptômes de Gelsemium sont les « 3D » : Dizziness (état vertigineux) + Dullness (sensibilité émoussée) + Drowsiness (abrutissement). Les francophones préfèrent les « 4S » de Gelsemium : Somnolence + Stupeur + Sécheresse de la bouche + Soif absente. C’est le remède de décompensation aiguë de Manganum et de Baryta carbonica. « L’aggravation de son obnubilation conduit à Opium ou à Nux moschata, somnolent » (Rouy).

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………..

       – les émotions (la crainte, la surprise …) – les épreuves, les chocs

– le mouvement

– le temps humide et nuageux, lourd

– la chaleur de l’été

– les problèmes dentaires – le tabac

– les sueurs, les mictions abondantes – le mouvement lent

– l’effort mental

– les boissons alcooliques

– l’air frais …………………………………… Antidoté par : Atrop., China, Coff., Digit. ……………………………………

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Physostigma Mn

 » L’œil qui saute « 

Physostigma venenosum (fabacée), est une liane africaine dont le fruit (gousse) contient les « fèves de Calabar », riches en alcaloïdes (proches de la strychnine).

Intoxication : action diphasique …

1/ Excitation cérébrale avec spasmes musculaires (surtout yeux et dos)

+ augmentation des sécrétions (sudorales et lacrymales)

poussée hypertensive, hypertension oculaire avec myosis

2/ Vagotonie : parésies (surtout oculo-palpébrale et membres inférieurs)

+ lenteur du cardio-respiratoire, hypotermie Psyché : Suractivité cérébrale

Soma : Spasmes oculaires et palpébraux + crampes des membres inférieurs en s’endormant + sueurs et salive abondante

Parésie des oculomoteurs : troubles de l’accommodation, myosis + céphalée frontale, vision de taches noires ou de flammes

+ sensibilité rachis, engourdissement des extrémités, vertiges (Romberg +)

Modalités : Cybernétique :

Aggravé par les efforts visuels

Trois remèdes proches =

Poison végétal contenant un alcaloïde neutralisant l’acéthyl-choline au niveau de la

* Curare (mn) …

plaque motrice : asthénie et paralysie progressive qui commence à la partie supérieure de corps, puis aux membres et au diaphragme.

Psyché : Anxiété avec indécision, désespéré, désir s’isoler du monde.

Soma : la paralysie musculaire (faiblesses) avec raideurs et douleurs lancinantes (débute aux yeux), hypothermie et vertiges soudains, avec diminution des réflexes, mais conservation de la sensibilité (névralgies). Soif, enrouement et dyspnée.

*Jaborandi(mn)… les troubles de l’accommodation avec myosis et vertiges, dans un contexte d’hypervagotonie (c’est-à-dire : larmoiement, hypersalivation, sueurs abondantes).

* Onosmodium (na)… les douleurs des yeux par surmenage visuel, céphalée frontale et parésie musculaire avec incoordination.

Terebenthina Mn

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Latéralité droite

Yang (apparent) du Foie :

Syndrome hépatique Syndrome tendino-musculaire Anxiété

L’essence du Larix commPurnuirsit(conifère), est obtenue par distillation de la sève, contrairement à l’essence de pin qui est une distillation des aiguilles.

Psyché de l’adulte : Soma :

Cybernétique :

Peur de l’apoplexie (Gelsemium), tendance au suicide par pendaison.

Néphrite aiguë et chronique → cystalgie, albuminurie, hématurie. Lombalgies (le méridien de la Vessie couvre les zones para-vertébrales)

Manganum → Terebenthina → Petroleum (ch1)

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………..

l’humidité, le froid, la nuit le mouvement. couché, la pression.

Brassica napus oleifera Mn

« La fibromyalgie »

Les crucifères sont des plantes herbacées vigoureuses des terrains hostiles (stériles et froids), universellement répandues (sauf tropiques). Elles poussent sans difficulté sur tous les sols ingrats (sorte d’affirmation d’un désir de vivre). La germination est rapide, la croissance accélérée, l’enracinement ferme (rhizome ramifié), le feuillage est touffu, en rosette, au ras du sol, les feuilles sont rondes, gorgées de sève (processus liquide). Les fleurs ont quatre pétales en croix (blanches, jaunes ou orangées). L’ovaire est supère, le nectar abondant. L’inflorescence est en fausse ombelle, le rythme vital est rapide (plantes du printemps ou de début d’été). Les graines sont rondes et oléagineuses. Elles produisent des huiles non saturées, biologiquement très actives parce que soufrées. Ce « processus soufre » fait que les crucifères, peuvent être soit difficiles à digérer (Chou, Choucroute), soit aider à digérer (Moutarde, Raifort). Ces plantes s’expriment souvent aussi par une abondante production de vitamine C. Polarité d’action principale de la famille : Rein!Foie

Le Colza est très à la mode grâce à la quantité d’AGPI oméga 3 qu’il fournit, se combinant bien avec l’huile d’olive (qui la protège de l’oxydation) pour assaisonner nos salades. Autrefois, elle était utilisée comme combustible des lampes à huile, puis pour la lubrification des moteurs, carburant de remplacement pour les tracteurs, enfin à la production de margarines (par hydrogénation).

Il a bénéficié récemment d’une pathogénésie de Jeremy SHERR (Dynamic proving volume 1, 1997) qui évoque furieusement le FIBROMYALGIE :

Psyché : irritabilité, anxiété, dépression, troubles de mémoire, insomnie, sensations vertigineuses …

Soma : asthénie majeure et syndrome tendino-musculaire : myalgies, douleurs péri-articulaires, syndrome de raynaud, syndrome du canal carpien …

Digestif : hépatomégalie et splénomégalie, troubles hépatiques avec dysphagie et amaigrissement …

Peau : prurit, rash, papules, alopécie, sclérodermie, oedèmes de la face, syndrome sec oculaire et buccal.

Sur le plan biologique, l’aspect est une hyper Bêta (plénitude du pôle Foie) + hypo Albumines (insuffisance du pôle Rein). On peut donc résumer le tableau clinique et la physiopathologie dans le schéma suivant :

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Vide d’eau du Rein :

Syndrome sec Vertiges, alopécie Dépression

Ce remède d’état chronique, ayant trouvé sa place au sein la matière médicale homéopathique dans le groupe du Manganèse, a été ajouté à la grille des plantes des PRS.

Psorinum

« A la grâce de Dieu ! « 

« Etes-vousfonctionnaire? »(cadremoyenàl’ancienneté?),

« Vous sentez-vous vulnérable, recherchez vous la protection du « chef de service » ?, « Vous sentez-vous plutôt fait pour être un patron ou un bon second ? ».

1/ la primo-infection : inadaptation au virus/microbes → l’incapacité d’adaptation de ses fonctions cellulaires et organiques : ne pas faire, ne pas produire = hypofonction.

2/ les maladies infectieuses graves dont le sujet s’est mal remis : les convalescences qui traînent en longueur.

Symbole :

Les désordres fonctionnels : « Il se plaint beaucoup, mais vit longtemps …  » (Roberts) Plaintes sans cause apparente (en particulier, les « tests » biol. classiques sont négatifs).

Problématique : L’inadapté → vulnérabilité : la victime des circonstances, immobilité et stagnation face au milieu hostile : inapte. « Seul l’homme naît nu, faible, sans défenses, privé de

tout ce qui pourrait rendre supportable son existence » (S. Hahneman).

Lesbonnesquestions:

Causalité :

 « Le fataliste »

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Key-note : Se sent particulièrement bien la veille d’une crise !… le malade le sait et vient préventivement vous le dire !

Psyché: Déséquilibre par défaut, par manque, par inhibition, les possibilités limitées (mental et soma). Peur du futur, anxieux mais impatient, frileux et irritable,

pessimiste, timide, et lent !

L’INADAPTATION

Il a démontré son inadaptation à l’environnement microbien en réagissant au 1er contact : ce fut la primo- infection… cela explique qu’il soit l’un des remèdes indiqués dans les « jamais bien depuis… ! » une maladie virale ? (ex.: grippe, MNI, hépatite…) ou une éruption supprimée. Constitution allergique, extrême sensibilité à l’environnement, terrain déficient, manque de défense naturelle, ne supporte rien : ni l’air ventilé, ni la lumière du soleil, les voix trop fortes, la sonnerie du téléphone…, le pollen, la poussière, l’eau javellisée de la piscine, les vêtements en tissu synthétique…etc ! Traitement préventif dans les allergies saisonnières, l’asthme, le rhume des foins….

« JE NE CONTROLE RIEN »

Sensation qu’il ne peut contrôler d’être à la merci de tout et de n’importe quoi … Psorinum manifeste un sublime sentiment d’impotence, d’incapacité à maîtriser l’événement : il est désarmé, contrairement à Arsenicum album, qui considère que l’on doit prendre sa destinée en mains et qui tombe malade par frustrations ou incapacité à « contrôler » sa destinée et celle des autres.

LA VICTIME DES CIRCONSTANCES

Sensation – qu’il ne peut contrôler – d’être la victime des circonstances : il ne se pose pas en victime (comme Staphysagria et Natrum muriaticum), mais il a précocement conscience de son incapacité à maîtriser les événements qui surgissent d’un milieu qui lui est tout à fait hostile… Il a un rayon d’action très limité et se sait incapable de résoudre les problèmes.

LA FATALITE

De toutes les façons, il n’a pas le choix… alors autant prendre les choses avec philosophie et pour ne pas risquer de prendre une pierre sur la tête, autant prendre ses précautions. Pessimisme, mécontentement, peur et insécurité. La thèse judéo-chrétienne : le patient est incapable par ses efforts personnels d’éradiquer cette pollution (« le péché originel »), profondément ancré dans sa constitution et la bonne santé (« la rédemption ») requière la prise du nosode (la « Grâce Divine »). Kent classe Psorinum parmi les remèdes de l’anxiété de conscience, du remords et du sentiment de culpabilité.

« POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS CACHE ! »

Désir de se protéger : il cherche toujours la tutelle de quelqu’un de supérieur, il reste couvert, surtout la tête (« pour garder mes idées au chaud »), il ferme portes et fenêtres… et pourtant un courant d’air chasserait bien son odeur rance !

Soma : C’est un abonné du dermatologue !

Le « pouilleux », quelques soient ses efforts pour s’étriller, il a toujours l’air sale et maladif, il est malodorant. La transpiration est rance, les bains et les douches chaudes exacerbent cette disposition en ouvrant les pores de la peau : c’est encore pire ! Il redoute le froid sous toutes ses formes et craint de se laver à l’eau froide (≠ à Sulfur qui, quand il se donne la peine de se laver, il faut beaucoup insister (!), a une présentation et une odeur correctes). Sécrétions fétides sentant très mauvais, éruptions aggravées l’hiver, mieux l’été (ex.: le psoriasis).

Remède de « métastase » (déplacement des symptômes dans le temps, d’un organe et d’une manifestation à l’autre) : indiqué chaque fois qu’un syndrome dépressif surviendra après la suppression d’un trouble physique. C’est alors un fataliste qui renonce : « Tous les remèdes échouent, je ne guérirai pas ». Horreur du bruit (Aurum). Alternances de toux, de migraine, d’éruption ou de diarrhée. Asthme ou dyspnée améliorée couchée sur le dos, tête basse ! (≠ Kalium carb.)

   —

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Remède affamé : tout manque de nourriture lui cause un violent mal de tête (très souvent il a faim pendant la migraine surtout s’il ne mange pas à l’heure habituelle !). C’est un vorace à qui la nourriture n’apporte ni chaleur ni force, mais seulement une satisfaction passagère. Faim la nuit. Dégoût du porc (est-ce symbolique ?). Douleurs et inflammation des condyles maxillaires.

Remède insomniaque : enfant délicat, relativement calme dans la journée, qui devient inquiet, agité, dès que le soir tombe et l’anxiété persiste toute la nuit : l’enfant Psorinum pleure toute la nuit. Frilosité excessive et prurit à la chaleur du lit (tant la peau est sensible).

Cybernétique : Des insectes et des hommes … les phtiriases. L’homme peut être l’hôte de plusieurs familles d’insectes :

– les pédiculés : pédiculus ou phtirius (le pou) : le « démon des forêts pileuses » humaines est indéniablement le pou. Trois espèces distinctes sont les parasites exclusifs de l’homo sapiens, parmi les 230 espèces de poux actuellement connues : le pou de tête = pédiculis capitis, le pou de corps = pédiculis corporis, le pou de pubis = pédiculis corporis (morpion).

– les cimidés : cimex lectularius (ou punaise) – les pulicidés : pulex irritans (ou puce)

– les culicidés : moustiques

Les poux sont des insectes aptères (dépourvus d’ailes) de même aspect général : de 1 à 3 mm environ, aplatis, aux téguments parcheminés et résistants. Leurs six pattes sont pourvues d’ongles puissants qui se fixent à l’émergence du poil. Là, il introduit sa tête dans le follicule pileux et reste immobile. Insectes piqueurs et vampires stricts, ils sont d’une grande voracité exigeant deux à trois repas par jour. Ils ne peuvent donc survivre très longtemps en dehors de leurs hôtes. La vie d’un pou adulte dure environ 6 à 8 semaines. La femelle, après l’accouplement, dépose ses œufs ou lentes sur les poils ou les vêtements. Un couple de poux peut ainsi en deux mois de vie engendrer plus de 10 000 parasites. La contagion se fait d’un sujet à l’autre. Des épidémies sont encore constatées dans certaines écoles et dans les milieux où le niveau hygiénique est bas. Le prurit est le symptôme principal de la présence du pou : il est constant. Les poux piquent leur rostre dans le cuir chevelu ou la peau des plis à toute heure. La piqûre entraîne une hémorragie minime à la suite de laquelle apparaît une papule qui s’excorie ou se pustulise. On constate souvent des lésions de grattage ou une lichénification des téguments auxquelles peut s’ajouter des adénopathies. Les complications sont secondaires à l’infection : des pyogènes banals s’implantent à la faveur des lésions de grattage, ainsi, chez l’enfant, l’impétigo n’est pas rare. Les parasites sont parfois extrêmement abondants sous les croûtes qui laissent suinter un liquide visqueux et nauséabond. Il ne faut pas oublier que le pou est vecteur d’infections graves, tel la rickttsiose (heureusement rarement observée dans nos contrées).

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………..

 le froid

la chaleur

– l’air froid

– en se lavant

– les changements de temps – l’orage

– l’hiver

-dulit

– après l’effort

– des lainages

couché, la tête basse

la tranquillité

en mangeant

les saignements de nez la pression forte

les sueurs profuses

en se lavant à l’eau chaude. ……………………………….

Antidoté par : Coffea ……………………………….

Latéralité droite

la suppression d’une élimination

le contact de ses propres membres.

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La luèse

« Le prix de tous les excès »

La Luèse est une diathèse complexe qui signe l’aboutissement des quatre stades pulsionnels qui accompagnent l’enfant de la naissance à l’age de 5/6 ans environ et qui va marquer le passage, par la crise oedipienne, au « Surmoi post-oedipien ». Car ce futur petit homme (femme) va devoir faire face à l’impossibillité pour lui de vivre dans l’illusion qu’il est son propre idéal. Pour répondre à son insatisfaction et à la question essentielle de l’identité : comment être tout, l’homme et la femme à la fois, jeune et plus agé, comment pourvoir tout faire, tout être ? Il va falloir s’organiser !

C’est donc à une véritable réorganisation subjective et de développement du Moi à laquelle se soumet l’enfant qui atteint l’age de l’organisation phallique :

# Dans l’oralité, c’est l’objet qui fait attendre et met l’enfant dans la dépendance. Dans l’analité (et ses grands remèdes Argentum nitricum et Lycopodium), c’est l’enfant qui fait attendre l’objet, et le rend dépendant de son bon vouloir à lui : c’est un enjeu important pour l’enfant, il se confronte aux limites, au choix, au don et à l’apprentissage de la passivité.

# l’enfant doit apprendre le « non pas tout de suite, non pas tout seul… », car s’il continue à vouloir tout, sans accepter la limite au tout, il va se retrouver dans la détresse, seul et écartelé (Argentum nitricum et Aurum)

# l’exhibitonnisme (et plus tard la peoplelisation ?) va être une des grandes problématiques de la luèse, le visible, le plus grand, le plus beau, le meilleur (Platina, Aurum …)

# la question de l’origine aussi : le luétique part à la conquête du monde, il peut faire face tout seul, et être lui-même son propre idéal

# il manipule l’interdit à son profit exclusif (Luesinum).

Mais la Luèse, ce sont aussi les limites de l’organisation phallique et la prise de conscience de la différence des sexes et des générations. Car la limite de l’organisation phallique, c’est que l’on ne peut pas avoir tout, être tout : on découvre alors que la différence est radicale et permanente !

Alors pour le petit luétique, il va y avoir ceux qui l’ont (le phallus) et ceux qui ne l’ont pas ! Le monde se départage : ceux qui ne l’ont pas, ne l’auront jamais… Mais ça veut dire aussi qu’on peut le perdre ce phallus (angoisse de castration des luetiques) et la crainte est là. Et c’est tout ou rien !

La limite de l’organisation phallique, c’est que l’on ne peut pas avoir tout, être tout : l’un et l’autre sexe, comment s’y résoudre ? C’est ce qu’en règlera – plus ou moins bien – à la période de la latence, l’Adaptation en homéopathie.

Cybernétique :

Pour la Luèse, tout est possible → car l’EAU détermine le FEU …

Pour la Sycose, rien n’est plus possible → car le FEU détermine l’EAU.

le « FONCEUR » = commandant ou simple gladiateur, selon ses capacités

le « SIMULATEUR » = perpétuel équilibriste aux innombrables faux-fuyants

Aurum …

Argentum …

Lycopodium … le « DIPLOMATE » = affectif mentalisé : sec mais craintif

Graphites … le « RECALE » = impuissant par absence de réaction, d’adaptation

Carbo vegetabilis … l’ « ASPHIXIE » = la fin est proche, il a brûlé la chandelle par les deux bouts.

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Luesinum

Causalité : La syphilis, dans sa forme secondaire est connue comme « le grand imitateur », par sa capacité à endosser de nombreuses formes cliniques. L’étude de la matière médicale homéopatique en est difficile, car on y trouve peu de symptômes mentaux propres… et beaucoup de jugements moraux ! La syphilis, de fait, ne se voit plus guère, mais d’autres MST l’ont remplacé !!

Symbole : Toute puissance et domination, contrôle et maitrise. Problématique du visible

Key-note : Poussé à tous les excès pour combler un vide sensoriel, il se moque de l’avis de l’autre, ce qui compte, c’est l’avis qu’ils ont d’eux-mêmes ! Rein = Adrénaline … nécessité de « se faire peur » ! (stimuler le rein et la sexualité)

Problématique : Pour Luesinum, le but ultime de l’homme est constitué par les grandes réussites terrestres. Il affirme sa condition d’être vivant dans l’hyperfonction de son

pouvoir.

Du « caractère volontaire » à la psychose paranoïde » : la réussite de sa volonté propre sera l’aliment de son triomphe (volonté de maîtrise, désir de puissance) et de sa chute : ils existent s’ils réalisent. Pour se faire, il y a séparation du monde en :

– le groupe (qui est bon) … idéal commun, insignes, ressemblance (et réduction du langage à des slogans)

– les autres … mauvais (à mettre en camps de concentration ?)!

Psyché de l’adulte : Un regard perçant et une émotivité nulle, il s’amuse à repousser toutes les limites par l’exercice du pouvoir et de ses déviances. Il a vite fait le tour des choses : le monde réel lui parait morne et ennuyeux.

Les « rituels obsessionnels » sont utilisés au départ comme des « garde-fous » avant l’emballement de la machine mentale : tendance vraiment pathologique à se laver les mains à tout instant, à laver plusieurs fois son verre avant de l’utiliser… Craintes d’un accident imminent, d’une apoplexie, d’être ruiné (Arsenicum alb., Carcinosinum), obsessions (pb. Rate-pancréas). « Hypochondriaque » dit Hering.

Méchanceté (comportement agressif), car peurs (= énergie perturbée psychique). Irritable, violent dans l’adversité (Hering), pervers à l’occasion. Perte de mémoire des faits récents : le nom de ses amis, de ses livres, des endroits… (Baryta carb.). « Désir immodéré d’alcool » (Allen).

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Toujours plus mal à l’approche de la nuit où tous ses maux s’aggravent (face à face avec sa conscience !). La peur du malade cesse assez brutalement, dès que le jour se lève. NB. Aggravé la nuit car :

— la nuit est « Yin » (le Yang est alors au revers) → situation de plénitude de Yin (pervers), aussi aggravé par l’humidité et au bord de la mer !

— couché → stagnation = vide de Wei Qi (qui est à l’interne pendant le sommeil) → insuffisance de Yang

Psyché de l’enfant : Il combine les insuffisances et des dons exceptionnels selon les domaines. Incapable de se forcer, il ne cherchera pas à comprendre ce qu’il ne conçoit pas spontanément : nullité scolaire dans toutes les disciplines qui implique une certaine logique fastidieuse : calcul, grammaire… Retarde le plus possible le moment d’aller au lit, refuse de se laisser coucher car il appréhende la nuit (il dorme mal et a peur du noir = c’est l’heure du rendez-vous avec ses questions !). Impulsions violentes, car très dispersé (Mercurius).

Soma : Problème de « vide de Yin du Rein » → insuffisance de Yang du rein + stagnation → répercussions sur pôles Foie et Rate

MTC : « Le Yang du Rein soutient tous les Yang et en particulier celui de la Rate » (relation particulière avec l’estomac). « Il déprime, il désespère… il creuse des ulcères » (bouche, génital, jambes…), car lésion du Yin = structures.

• Rein-Vessie …

Les déformations congénitales (ex.: uretère double) et les assymétries corporelles.

L’otospongiose (Rein + Os) et l’ozène (plénitude Poumon par atteinte Rein).

L’insomnie totale des gens âgés, avec douleurs des jambes et céphalées de l’œil à l’occiput (trajet du méridien de Vessie).

Les paralysies (faciales, oculaires, surdité, aphonie, etc… SEP et Parkinson), car le Rein = « logis des moelles » (épinière) en MTC

Hémorroïdes et condylomes rectaux (l’anus est sur le parcours du méridien de Vessie)

Enurésie (le Rein commande les « orifices du bas »).

• Foie … Les problèmes gynécologiques : règles irrégulières et douloureuses (Foie = problème sang et yang), prurit vulvaire (Yang du Foie).

• Rate-pancréas … Langue rouge (Yang), fissurée (sécheresse), sialorrhée (ou leucorrhée) pendant le sommeil (Rate). Désir d’alcool (sucre = Rate, feu = Ming-Men).

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………..

      – la nuit, du coucher au lever du soleil

– l’humidité et les températures extrêmes – pendant l’orage

– à la pleine lune

– en changeant de position

– aux mouvements lents ou prolongés

– en altitude (différent de Medorrhinum) – les applications chaudes

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Les remèdes du groupe de l’OR

Les remèdes du groupe d’AURUM (l’Or superpolycrest du pôle conjonctif – Rein) présentent, plus encore que les autres groupes du pôle conjonctif, une problématique phallique évidente : un complexe de

supériorité manifeste, mais aussi « l’anxiété de conscience » d’un chef qui s’est identifié à sa « mission » et se croit chargé de devoirs. Le vide d’eau du rein donne beaucoup de symptômes auditifs et de vertiges, et perturbe la relation Rein-Cœur, ce qui induit des symptômes vasculaires.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Cistus canadensis

Elaies / Buxus / Corydalis Capsicum (N)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Stillingia (N)

Foie Asa foetida (N) / Ferula glauca Cœur Condurango (N)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (N : névrites / V : vertiges) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Aurum metal. (N) / Myrrha

Coeur Aurum bromatum / Aurum iodatum Poumon Platina (N) / Palladium (N)

Foie Guaco (N)

Rate Asterias rubens (N) / Conium (NV)

Aurum « L’étendard et le bouclier »

L’or est le plus stable des métaux, malléable et ductile. C’était le but souhaité par les alchimistes. C’est encore une valeur refuge dans les situations de crises.

Symbole : L’étendard, c’est à dire la quête du pouvoir + le bouclier, qui protège un affectif très fragile. « Que la force soit avec toi » (cf. le film « la guerre des étoiles ») : forme de pouvoir qu’il va exercer au sein d’un projet.

Causalité : Etre soi-même son propre idéal ! Etre le créateur de sa propre satisfaction… au sens propre l’enfant Aurum « ne se sent plus pisser », très vite il manifeste son arrogance.

Car si le phallus existe, et puisqu’il le possède, rien ne va lui résister, ni lui arriver à la cheville ! Très haute idée de lui-même : un complexe de supériorité manifeste, mais en vieillisant, « l’anxiété de conscience » d’un chef qui se croit chargé de devoirs.

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Problématique : Dans sa vision du monde, rien de superficiel.

Anxiété, car regard sur l’avenir (comme tout luètique, il regarde en avant, perte des repères du passé ++). Hyper-scrupuleux, hyper-sérieux, il prend tout à cœur (même la dérision). Sa crainte des maladies de cœur est le reflet de sa vulnérabilité émotionnelle. Balence permanente entre une position paranoïde et une position dépressive.

Une certaine forme de lucidité : n’a plus confiance qu’en lui, dans ses actes : manque de confiance dans le monde = pas d’espérance, remplacée par un dogme (manque de structure interne = Phosphorus).

Key-note : Accablé par « la bêtise humaine », il ne vit plus et ne laisse pas vivre les autres : « L’ordre règne à Santiago ». Tout est mentalisé, rien ne s’exécute plus !

Psyché de l’adulte :

Sorte d’idéalisme, il a un projet, il voit loin, mais ne voit plus autour de lui… identification à sa « mission ». De tous les gens qu’il voit autour de lui, pas un « ne tient la route ». Il peut arriver à comprendre que l’on ne soit pas de son avis, mais il en tire rapidement la conclusion que la relation est désormais impossible. Son émotivité sera sacrifiée à cette quête du pouvoir. Quand il se rend compte que ses options sont nulles et que le vide affectif est total (la destruction de la volonté de vivre débute toujours au niveau émotionnel), il se suicidera (suicide = désir de maîtriser jusqu’à sa propre mort).

Exigences

Jamais content de lui-même, ni des autres (Platina, Sepia), il est hanté par un idéal d’ordre et de perfection. Il ne baisse les bras que si l’adversaire est à la hauteur (a fait ses preuves) : il faut mériter pour obtenir son estime ! Croit chercher des adversaires à sa mesure, mais les supporterait-il ? Il attache un rôle essentiel à la situation matérielle, l’argent (instrument du pouvoir) a une grande importance pour lui.

Le petit enfant qui sommeille au cœur de tout Aurum, lorsqu’il est touché par la grâce de l’état amoureux, plus que tout autre remède, se sent pousser des ailes : les limites de son pouvoir, qu’il voulait immense semblent repoussés à l’infini. Aurum projette beaucoup sur son partenaire. Si c’est un Aurum de la quarantaine, il se choisit un ou une « partenaire », c’est une association où l’autre, si ce n’est pas « Pulsatilla » (choisie dans un moment de grande détresse émotionnelle) doit tenir sa place et être digne d’avoir été choisi(e). Gare à lui (elle) s’il démérite ! Le couperet tombe : il (elle) est sacrifié car il (elle) n’était pas à la hauteur.

Devoir national ?

Il arrive même à se convaincre que son ambition est un devoir national ou une mission divine : Jésus Christ, beau cas de « Phosphorus + Aurum » (cf. Jay Haley « Tacticiens du pouvoir » ed. ESF). C’est Napoléon qui cherche à prendre le pouvoir, puis à l’étendre et affermir ses positions en distribuant des rôles à ses proches, sans trop se soucier de leur volonté propre. Les autres ne sont considérés que comme les instruments de son pouvoir. Tout à son combat, il méprise leurs désirs, et n’hésitera pas à les sacrifier pour ce qu’il croit être l’intérêt général (cf. Agamemnon sacrifiant sa fille Ephigénie pour que les dieux lui envoient du vent). Devant l’échec, l’incompréhension ou le refus des autres, il refusera de se remettre en question pour se rigidifier.

Le travail comme une drogue (son combat moderne)

Il travaille de plus en plus, d’une façon pathologique et compulsive (Nux vom.), le travail sera longtemps pour lui un exutoire au malaise qu’il ressent dans sa vie émotionnelle toujours plus aride et déserte. Le décalage ira croissant, même la stratégie que représentait le travail échoue à son tour. Le voici alors submergé par le chagrin, la tristesse, la dépression (le « mort vivant »). Aurum (comme la plupart des remèdes luétiques) se révélera vraiment entre 35 et 40 ans.

« L’anxiété de conscience »

Trop sensible à la morale des choses, il est victime des stéréotypes transmis par le milieu familial et/ou social. Son intelligence ne lui a cependant pas permis de modérer son instinct possessif. Agressif et violent, il éclate dans une terrible anxiété de conscience devant un effroi, un amour contrarié, une contradiction ou une vexation. L’alcool dont il abuse le détend quelque peu (Luesinum, Lachesis). Le Hara-kiri (suicide rituel japonais) est un mode d’expression typique d’Aurum qui ne se remet pas de son échec, non pas pour

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ses répercussions sociales, mais car il n’a pas même pas été capable de conduire sa mission (considérée comme la justification de sa vie).

Auto-aggressivité

Pour avoir voulu nier l’émotionnel au profit de l’intellect, Aurum subira la revanche de l’affectif. Ainsi, dans sa dépression, c’est l’affectif qui est atteint et la volonté de vivre qui trouvait un support dans une agressivité tournée vers l’extérieur, se retourne contre elle-même. Cœur = joie, la dépression = la perte de la joie, c’est ne plus avoir la joie de se faire plaisir. Il est convaincu d’être responsable de son échec. Aurum, jusqu’auboutiste, s’appliquera lui-même son châtiment (correspondance entre le niveau émotionnel et les troubles cardiaques).

Le vieillissement

Il devient anxieux, irritable, puis déprimé et mélancolique. Ses schémas ne sont plus adaptés, surtout avec ses enfants (De Gaulle dixit : « C’est la chienlit »!). Comme le pin, il se dresse, solitaire, en désertifiant tout autour de lui. Etroitesse d’esprit, absence totale de plaisir en toutes occasions. Dur avec ses enfants qui doivent « mériter », car il a du mal a gérer un émotionnel de père. Seuls les jeunes enfants (vécus comme un moyen de se survivre) lui rendent un moment de gaieté et bonne humeur. Quand la souffrance est trop forte, l’émotionnel ingèrable, c’est la raideur qui vous protège quand la vie est trop dure. La rigidité morale et affective d’Aurum est son rempart contre le suicide, jusqu’au suicide. La dépression est latente, mais il ne fera pas une dépression nerveuse (Lycopodium), il s’auto-détruira physiquement.

« Voir clair dans ses actes … »

Remède du manque d’amour, du mal aimé qui n’a pas su se construire une identité. A défaut d’avoir une identité, il aura une personnalité. Scénario « sans amour » pathologique, Aurum est lucide avec aveuglement. Il ne veut pas reconnaître sa « faiblesse » (c’est déchoir) et s’acharne à être digne de lui-même. Il en attend autant des autres, malheur à celui qui faillira ! Il joue de la dramatisation, du sérieux qui maintient l’état de tension entre l’enfant « rebelle » et le parent « normatif » : c’est l’état de guerre permanent, car on ne lui a appris que cela. Il est toujours avant ou après un combat, il n’envisage la vie que comme ça (cf. Bernard Tapie), mais l’essentiel est ailleurs : il est malheureux au fond de lui, car il n’a pas la paix. Aurum sera sans pitié, s’il a mal au cœur, il s’arrachera le cœur : c’est la technique du samouraï. Si la vie avec l’autre n’est pas parfaite, pas de problème on se quitte ! Pas de demi-mesures, pas de compromissions que de toutes façons il ne peut pas gérer. Il n’a donc pas le choix : son intransigeance est sa façon de sauver l’essentiel, « son projet ». Et il tiendra… tant que son projet tiendra. Ses difficultés professionnelles, la pénurie d’argent, seront gérées comme le reste, en « force » et avec courage, mais s’il échoue dans sa lutte, il ne s’en remettra pas, car il ne peut envisager l’échec. Il n’a pas la capacité physique, il n’a pas la structure pour (hypo-structure → hyperfonction). Il n’est que Yang apparent et l’alcool dont il abuse pour se détendre, c’est du feng pour combattre un feu. Il n’a pas été construit pas l’amour maternel, ou mal construit car on ne lui faisait jamais confiance.

« … et marcher dans la vie avec espérance. »

Aurum marche vers son projet, mais pas dans la vie. Il a confiance en lui, guère dans les autres. Il n’attend pas grand-chose de la vie, c’est pour cela qu’il a un « projet ». C’est aussi la raison pour laquelle il n’atteindra que rarement la sagesse, car le combat est l’inverse de la sagesse. C’est sur ce dilemme que se joue le scénario d’Aurum. Pour espérer dans la vie, il faut avoir appris à le faire or Aurum n’en a pas eu l’occasion. L’espérance, c’est l’amour de lui-même et des autres. Aurum ne compte que sur lui pour réaliser son projet, sa mission. Il sera donc le chef, le meneur d’hommes, le guide (en allemand = Führer). Ce qui le conduit vite à des ambitions politiques. Aurum, malgré lui, tout en le réfutant, suit évidemment le chemin de son père, après l’avoir honni, rejeté. La quarantaine arrivant, il se rapproche du modèle de « papa ». Il prend d’ailleurs très au sérieux son rôle de père, inflexible, dur mais juste, « C’est pour son bien » … cf. « Sois un homme mon fils » (Kipling). L’enfance d’Aurum a été bercée de ces injonctions et il les reproduira fidèlement à son fiston, même s’il le nie, même si inconsciemment il se déteste de le faire.

Madame Aurum (dominante et normative), a peu « d’espaces en creux » où ils peuvent se blottir (fonction de chaleur, réconfort) gère la difficile programmation de ses enfants : « Ceci n’est pas digne de toi ! »

Psyché de l’enfant :

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Enfant qui se tient sur la défensive, mûri prématurément, il a très vite conscience de ce qu’il croit être ses responsabilités de chef (Lycopodium). Têtu, il refuse de lire les modes d’emploi : « Je trouverai tout seul ! » Il a horreur des jeux de société comme des jeux d’équipe (sauf pour commander !). Le bulletin scolaire indique qu’il est en retard et qu’il a peu de mémoire, mais capable d’être brillant dans une matière qui le passionne. Hypersensibilité au bruit (rein = oreille), ce qui n’est pas habituel chez l’enfant. Aurum a très tôt appris à cacher son « enfant rebelle », car il devait se conformer à l’image de l’enfant idéal que papa Aurum avait projeté. Il manifestera son aspect rebelle caché sans que rien ne l’ait clairement annoncé et l’entourage sera surpris. Les familles d’Aurum gèrent le « non-dit » (une famille normative induira un enfant rebelle, caché sous une apparence d’enfant idéal). Insomnie (Luesinum) ou sommeil troublé par des sanglots : les parents vous diront que l’enfant sanglote en dormant sans s’éveiller et sans cause de chagrin la veille au soir.

Soma : Remède d’action diphasique :

1ère phase : congestion vasculaire et hypertrophie

– syndromes cardio-vasculaires congestifs : angor, artériosclérose des gros vaisseaux, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque avec œdèmes.

– rhumatismes inflammatoires, surtout la spondylarthrite ankylosante (+ Phytolacca)

– l’urgence ORL : (os, face), l’otorrhée avec écoulement fétide et menace de mastoïdite (Capsicum), la sinusite aiguë (Mezereum), l’ozène (Lachesis), le glaucome (Phosphorus).

– les hépatites chroniques graves (syndrome de Korsakoff = avitaminose B) d’origine éthylique → polynévrite.

2ème phase : sclérose et destruction. C’est le remède plus destructif (et aussi le plus anxieux) du groupe luètique.

– le retard de développement, il ne pousse pas = petit Napoléon ! Troubles et indurations des organes génitaux :

* ectopie testiculaire, scrotum très médiocrement développé, orchite et épidymite chronique, adénome prostatique ++

* fibromes de volume important (Aurum muriaticum natronatum), kystes du sein (Conium, Asterias rub.)

– le vieillissement précoce (≠ de Baryta carbonica qui présente une pan hypo-endocrinie).

– la dépression avec risque suicidaire : Aurum parle de sa crainte de la mort mais ne dit jamais qu’il veut se suicider, il le cache, c’est l’entourage qui vous en parlera. Tandis que des remèdes comme Psorinum, Nux vomica ou Natrum sulf. parlent à tous moments de leur envie de suicide, mettent la famille en émoi et finalement ne font rien.

Cybernétique : Equivalent féminin dystonique = Platina (voir plus loin)

Pour P. Kollistch, ce sont les enfants Natrum muriaticum qui fournissent le plus de sujets Aurum / Platina (relation Rein-Cœur). Pour nous, il s’agit plutôt des enfants Phosphorus (au principe du « feu » qui brulera la structure → manifestations d’hyperfonction type Aurum).

C’est le plus coléreux des trois : Aurum / Lycopodium / Nux Vomica.

    Aggravé par : ……………………………….

– les émotions (soucis, désordres, bruits) – les efforts mentaux

– la nuit (du coucher au lever du soleil) – le froid et le temps couvert

– le mouvement

Amélioré par : …………………………………..

– le grand air, la fraîcheur

– les bains froids ou tièdes

– la musique, la marche ………………………………….. Antidoté par :

Bell., China, Cocc., Coff., Cuprum, Merc., Puls., Spigelia, Solan. nig.

Nous pouvons rajouter au groupe de l’Or un remède satellite « oublié » par P. Kollitsch et mis en avant par O.A. Julian :

Rauwolfia serpentina sorte d’Aurum met. vieillissant et dépressif : »le portrait du déclin » —

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Apocynacée

Inquiet avec insomnie de la 2ème partie de la nuit et troubles de mémoire

Dystonie circulatoire : alternance de rougeur et de pâleur, céphalée congestive

Impuissance (rêves érotiques, mais érection perturbée) avec tr. mictionnels (goutte à goutte). Aggravé au réveil, durant la digestion, amélioré à l’air frais.

NB. Formule de la démence sénile proposée par O.A. Julian :

Arnica (hg) + Cresol (ac) + Rauwolfia aa 30K

Platina Au

« La perfection »

Métal lourd, catalyseur, absorbant certains gaz à haute température (cf. les pots de voiture pour l’essence sans plomb et les piles à combustible du futur moteur à hydrogène).

Causalité : Les exigences, méfiance agressive et insatisfaction (Pulsatilla), surcompensation permanente des déceptions par une prise de pouvoir sur les autres (les hommes en particulier). « Promotion canapée » : quête d’hommes « en vue », qu’elle veut dominer … mais aime pourtant tellement qu’ils « soient à la hauteur » !!

Symbole : « All I want in life, is the best of everything » (cf. dialogue du film « Wall Street »).

Problématique : « Ce qui laid est mauvais, ce qui est beau est bon ! »

Celui suffit-il à donner un sens à la vie ? → « La prise de pouvoir … pour quoi faire ? ». Bloqué(e) dans la réalisation extérieure des « apparences », c’est un remède de Luèse, donc de pouvoir de réussir = vit le paradoxe de l’hyperconscience lucide et d’une admirable capacité à ne voir que ce qui lui convient (intense besoin de valorisation du Moi).

Key note : Froid et fourmillement de la peau avec sensation de « rampement »(cuir chevelu) Psyché de l’adulte : Orgueil et émotivité

« Ses rêveries de jeune fille ont toujours été au service d’une survalorisation d’elle-même » (J. Barbancey).

L’hypersensibilité est en relation avec son émotivité et la perception de l’harmonie des formes et des couleurs, pour finir en inquiétude permanente (comparez avec Nux vom., Chamomilla, Ignatia amara… autres nerveux hyperesthésiques améliorés par le mouvement). La sensation d’avoir atteint une forme de perfection, de présenter une personne impeccable les rassure = grand manque de confiance en soi, angoisse existentielle (Argentum). Le front lisse et haut, le regard lointain, les gestes mesurés, les propos acerbes et cinglants, cachent mal l’abîme de contradictions qui bouillonnent chez cette femme originale et dédai-gneuse, qui a beaucoup de mal à se donner l’apparence du conformisme. Jamais sûre d’avoir atteint son but, la plus petite moquerie, grossièreté… l’agresse et la déstabilise, ce qu’elle ne peut admettre : ou elle se réfugie dans un silence hautain et orgueilleux (« Je suis incomprise »), ou bien elle agresse verbalement (souffre des mots grossiers qu’elle ne peut entendre et pourtant elle aime tant les exprimer !).

« Miroir, dis-moi que je suis la plus belle ! « 

La meilleure démonstration de la réalité, de la consistance et de la perfection auxquelles elle aspire, c’est le regard des autres, des hommes en particulier : cherche « le partenaire à la hauteur » dont elle estimera qu’elle mérite l’amour (preuve de sa propre valeur en fait !). Don juanisme : elle est prête à tout pour amener le partenaire élu sous sa coupe. Elle l’entraîne vite dans son lit… d’autant plus que, sa sensualité ayant depuis longtemps été refoulée en frigidité, l’acte lui-même lui importe peu….! « Contradiction flagrante entre la violence de ses désirs et l’impossibilité de les contenter » (Lefort). Par contre, elle adore susciter du désir chez l’homme et ne supporte pas de lui être indifférente… malheur à lui s’il se libère du joug : elle n’est pas

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bonne perdante ! Platine accepte cependant que son « ex » la remplace, à condition qu’il admette que la remplaçante est moins belle qu’elle-même !

Passionnée …

Platina désire des relations intenses, riches d’émotions : ardente à vivre, avide de succès mondains, des plaisirs que permet l’aisance financière. Demandant sans cesse à être satisfaite de ses besoins sexuels… et l’étant au fond rarement. Elle est si passionnée, si exigeante, attendant tout de l’être aimé qu’il est pratiquement impossible de répondre à sa demande. En fait, elle est bloquée par le plus petit détail qui cloche : odeur, lumière, gestes du partenaire, elle le maudira en croyant le trouver peu enthousiaste à son égard, et prend sa tiédeur pour un affront… Comme Aurum, énorme besoin d’amour et crainte de se laisser aller pour quelqu’un qui n’en vaut pas la peine ! D’ailleurs, trahie, elle ne pardonne pas !

… et éternellement déçue

Cette femme originale, secrète et profondément inquiète, sera régulièrement déçue dans ses ambitions idéalistes, sentimentales en particulier. La déception la conduit d’un partenaire à l’autre, accumulant les échecs et ajoutant de nouvelles déceptions. Son appartenance luètique la rend relativement amorale, en fait, elle finit par se forger sa morale à elle, ce qu’elle ne trouve pas toujours confortable à vivre mais, au moins, c’est plus facile (Aurum). Pour assurer la supériorité sexuelle de son ego, les émotions et les instincts sont sacrifiés : les perversions sexuelles en résultent, comme l’instabilité et l’impatience jusqu’à l’évolution hystérique (en aggravation). S’acheminant avec une sorte de fatalité vers une autodestruction (alcool, cocaïne, abus en tous genres…), que son amour de la vie ou la certitude d’avoir raison envers et contre tous tentent d’endiguer… elle finit par souhaiter « en finir » (mais en beauté !), en faisant une « sortie » remarquée… car, comme Aurum, la conscience de son échec lui est insupportable.

Mère absente et épouse désenchantée ?

La routine la « tue » littéralement : elle est capable de provoquer des disputes rien que pour l’intensité des réconciliations… pour tester l’autre (et se rassurer ?)… « M’aime-t-il encore » ? Incorrigible « coquette », jusqu’où ira-t-elle ? Gros problème familial : polarisée par sa problématique personnelle, elle s’occupe peu de ses enfants, sauf si « Sepia + Platine = vive, intelligente, irritable » (dr Rouy).

… et DANGEREUSE pour la paix des ménages.

Elle a peu d’amies femmes… et pour cause, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fait peur à l’épouse bien pensante : « Je sais bien qu’il est attiré, mais jamais il osera… ce n’est pas une femme pour lui… il lui faut une femme calme qui a les pieds sur terre !! » dit l’épouse (Calcarea carb. ?) pour se rassurer. Platina affirme souvent des airs affranchis de femme heureuse de son célibat (« Enfin libre ! ») et fait preuve d’un peu trop d’affectation dans sa recherche de l’isolement qu’elle souhaiterait volontiers « au sommet et bien en vue » pour éviter de le trouver vexant ! Contrairement à Pulsatilla, elle n’a pas besoin de « petits câlins », mais que les autres la trouve bien et la pousse à « monter sur les planches ».

La femme d’affaires :

Si c’est une intellectuelle, elle trouvera dans les responsabilités professionnelles, l’assouvissement de son autoritarisme et le souci éminent de s’acquitter parfaitement de ses fonctions, un baume à ses blessures sentimentales (proche d’Aurum). Pourtant affreusement idéaliste, elle est toujours plus ou moins en quête de celui qui, celui que… l’homme parfait !! Elle ne conçoit la vie que dans un rapport de séduction, même dans ses rapports professionnels (Argentum nitricum). Elle se maquillera aussi bien pour aller au coin de la rue chercher le pain du matin, ou sortir le chien pour le pipi du soir que pour une soirée qui exige qu’elle soit… sublime !…des fois que… Elle ne tolère pas de se montrer sans son masque social, sa parure qui est aussi son armure !

L’idéalisation de son personnage …

Le plus souvent mince, voire maigre, Platina ressent comme une honte toute prise de kilos… elle a pourtant souvent beaucoup de mal à lutter contre l’empâtement, car ce n’est pas une sportive (çà décoiffe !). Elle alterne entre voracité et anorexie et s’astreint à des régimes draconiens associant laxatifs, extraits thyroïdiens et autres « coupe-faim » qui malmènent sa muqueuse gastrique/intestinale et son système nerveux. Jusqu’au-boutiste, elle est prête à aller jusqu’au suicide pour ne pas se voir vieillir. C’est une abonnée des instituts de beauté et des chirurgiens plasticiens (le Xème lifting ?).

Sensible et vulnérable :

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Goût inouï pour ce qui est beau, très sensible à l’harmonie des couleurs : horreur de la laideur ou même simplement de ce qui est « ordinaire ». Etre conforme à l’idée physique qu’elle se fait d’elle-même, un désir d’harmonie et de perfection vestimentaire jusqu’au moindre détail, qui la conduisent souvent au ridicule (intelligente ?!). Ecorchée vive, susceptible, son orgueil en fait souvent une incomprise, elle se croit méconnue. Serait plutôt timide qu’orgueilleuse (cf. Marylin Monrœ). Réflexes en dehors de la norme, attitudes inattendues ou paradoxales (pour les autres).

L’agressée agressive :

Platine ne se surestime pas, c’est une inquiète qui surcompense son manque de confiance en elle par cet extérieur agressif. Elle mord de peur de se faire mordre ! Hommes et femmes peuvent devenir Platina lorsque leur désir d’expression toujours brimée, leur personnalité blessée, les portent à une réaction de défense, les pousse à mépriser ceux qui ne les comprennent pas.

Personnalisée rigide et fragile, elle se remet très difficilement en cause (Aurum).

Il lui est très difficile d’avouer honnêtement qu’elle est rarement capable d’amour véritable. L’autre est surtout là pour la rassurer et la protéger = le père, le frère, l’amant… et le mari même parfois ! Rigueur, ténacité, rigidité annoncent une structure à tendance névrotique obsessionnelle et signent l’amputation de la féminité (œdipe mal digéré, comme Sepia). Une certaine incoordination du jugement. Comme Argentum, angoissée et précipitée (par manque de confiance en elle !). Mélancolie le soir avec peur de la mort (Causticum). Peur de tout et à propos de tout. La peur est un de ces traits saillants. Impulsion à tuer les autres ou soi-même (Luèse), la vue d’un couteau la fascine et la pousse à s’en servir comme arme homicide, peur phobique de la mort (Aurum) et du sang (Silicea).

Psyché de l’enfant : le désir de plaire

C’est l’agressif orgueilleux, décompensé, se croit plus malin que tout le monde, n’accepte de rentrer dans un groupe que s’il peut commander à sa guise (Luèse). L’émotivité (perte du sens de la proportion) et le désir anormal de déguisement sont habituels chez ce remède. En période pré-pubertaire : les filles « font la roue devant les garçons » et même devant les hommes adultes. Refoulement sexuel (Conium).

De l’enfant vers l’adulte … puis ménopausée :

Soma : Spasmes, crampes et névralgies

!hyperesthésie :

Douleurs avec contractions à tous les niveaux : « Comme un cercle serré autour de… » (Cactus)

Intolérance au moindre attouchement – même médical – (réflexes violents ou anormaux), vaginisme ++ (Lilium tig.). Fourmillement du cuir chevelu et chute des cheveux (par hypercholestérolémie ?).

Céphalées à l’intensité ondulante (Stannum).

!spasmodidité psychogène : ovarialgies, kyste fonctionnel de l’ovaire gauche, stérilité (+ Thuya occ., si Chlamydiae). Constipation « loin de chez soi » (7 ch) : elle a du mal « à se laisser aller » hors de ses toilettes personnelles !

!insomnie, palpitations, angoisses précordiales (Aurum). Pas faim, ou au contraire faim féroce (Kent). !micropsie (= illusion que les objets sont plus petits par rapport à soi), ce qui est une forme de mépris inconscient.

!métrorragies foncées, voir noires.

Cybernétique : Les « trois grands » de l’orgueil et du manque de confiance en soi sont :

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Platina remède orgueilleux par excellence (l’orgueil de ne pas laisser apparaître ses faiblesses ?), dans le langage populaire on dirait « qu’elle (il) frime » malgré ses peurs, alors que pour Lycopodium on dirait « il y

croit » malgré le manque de confiance en soi et pour malgré sa fragilité.

Phosphorus dans son orgueil « qu’il en est plein »

 Aggravé par : ……………………………….

– les émotions, frustration

– le toucher, la fatigue nerveuse

– excès sexuels (ou refoulement), les règles – le soir et la nuit (Luèse)

Amélioré par : ……………………………

– au soleil (et par les cabines UVA !) – en marchant à la fraîcheur …………………………….. Antidoté par : Bell., Puls.

Conium

Au

« Gâteux et libidineux »

La grande Ciguë est une ombellifère qui sécrète un alcaloïde (alpha-propyl-pipéridine) qui est poison sensitivo-moteur. Utilisée dans l’antiquité pour calmer les états d’excitation (« herbe de la fureur »), elle peut entraîner délire, hallucinations, convulsions.

Causalité : D’après Kent : « symptômes mentaux et nerveux chez les veuves et veufs soudain privés de leurs relations sexuelles ». Pour nous, il s’agit plutôt de pulsions inemployées, par interdits parentaux ou religieux => frustrations, carrière amoureuse ratée : cas des cancers du sein si fréquents chez les bonnes sœurs.

En MTC : continence sexuelle = plénitude Rein qui attaque Rate et Foie.

Psyché : La psychose maniaco-dépressive, dans sa phase aboulique.

Epuisement du corps et de l’esprit qui va se constituer lentement et entraîner un ralentissement général de toutes les activités de l’être. Ralentissement général et digestif, paresse musculaire et mentale (pas de mémoire, plus de concentration possible), somnolence de jour, sorte de délire sans fièvre, discontinu. Craint la solitude (grand peureux = VB, comme Psorinum), ne s’intéresse à rien (car pas d’imaginaire).

Dépression, mais avec irritabilité, susceptibilité (facilement vexé, antipathie : ne peut supporter ses amis pendant sa grossesse) → troubles sexuels à type d’impuissance ou d’éjaculation précoce chez l’homme, de l’hyper-excitation jusqu’à l’hystérie (perte des repères !) chez la femme.

Key-notes : Réveil par la transpiration. Se sent très malheureux tous les 15 jours.

Soma : Aspect typique de somatisation : triangle « Yin-Yang » = Rate -> Rein + manifestations Foie Remède de Sclérose en plaques (avec vertiges) et de divers cancers, il signe la présence d’un « feu » qui va ravager la structure (des organes nobles).

1 – Hyperesthésies (liées à l’insuffisance de sang = problème pôle Foie), avec parésies localisées (insuffisance du Rein = moelle épinière et Foie = commande de la fonction) :

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→ Paralysie ascendante (idem Manganum dans la SEP ou SLA) débutant par des engourdissements, parésie vésicale (jet intermittent). Désirs (Foie) avec érections insuffisantes (Rein).

→ Photophobie et douleurs de globes oculaires, avec parésie des oculomoteurs (Foie) et chute des paupières sup. (Curare, Physostigma), larmoiement excessif, orgelets (Foie et Rate).

→ Vertiges, aggravés par tous mouvements, mais disparaissant les yeux fermés, la nuit, couché (plénitude de Yin, idem Luesinum).

→ S’évanoui après la selle.

2 – Indurations glandulaires (liée à un trouble de la Rate-pancréas… qui gère les chairs) ou

ganglionnaires, non inflammatoires :

→ Atrophie des seins (Estomac) avec indurations : vide de sang (Foie + Rate→ cancer = Yin pervers,

→ Adénopathies indolores, nodules testiculaires ou ovariens et fibromes utérins,

→ Prurit après un ictère, surtout vaginal (et/ou anal),

→ Anorexie : signe l’attaque sur la Rate-pancréas (adaptation), intolérance à l’alcool → K (squirrhe) de l’estomac (remède palliatif des douleurs). Il (elle) est réveillé(e) par sa transpiration (insuffisance de Wei Qi, idem Mercurius et Luesinum), sueurs des paumes dès qu’il s’endort.

Cybernétique :

Cancer du sein : Conium aspect flétri avec nodules (remède de sein « vide ») Asterias (au) inflammation et latéralité droite

« Mou, lymphatique, irritée par la contradiction, sensible à la moindre émotion, elle exprime par le biais de son sein gauche toutes ses peurs intériorisées » (Ziegel).

Phytolacca (k) pas d’atrophie, douleurs aggravées aux règles et au toucher (remède de « plénitude »)

Carbo animalis (ch) idem, mais douleurs et dilatation des veines proches Remède de métastases ganglionaires.

Il y a quatre cigues (ombellifères) dans la matière médicale :

– Conium (au) … remède de vertiges, de SEP et de K du sein

– Cicuta virosa (cu) … remède de méningite avec spasmes au toucher

– Aethusa cynapium (ca) … la cigue des jardins, remède de régurgitations de lait du nourrisson. – Phellandrum aquaticum … toux et douleurs des seins.

  Aggravé par :

……………………………….

– tout effort physique ou mental

– en regardant bouger choses et gens (vertiges) – en levant les bras, allongé tête basse

– après une blessure

– l’alcool, la nuit, la lumière, le bruit

– en prenant froid

– par les excès sexuels ou la continence

Amélioré par : …………………………

– la marche

– en laissant pendre ses jambes

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Proche :

Condurango (au) Asclépiadacée

Cancer du sein (avec rétraction du mammelon), de l’estomac, de la langue

(NB. toutes ces localisations sont sur le méridien de l’Estomac !)

Avec crevasses de la commissure des lèvres (mais 22 autres remèdes au Kent !).

Asa foetida

Au

« Le reflux gastro-oesophagien »

Ferula asa foetida (ombellifère toxique) est une plante robuste pouvant atteindre 2,5 m. de haut, au riche suc laiteux. Elle contient 5% d’une essence soufrée, des résines et de la coumarine.

Problématique : La somatisation passe par un premier stade de dysneurotonie majeure.

Psyché : Grave dysfonction sensitivo-motrice …

Hyperesthésie à la douleur, au toucher, hyperréflexie (sujets gras et spasmophilie ++), paresthésies, myoclonies (mouvements choréiformes hystériques ?).

Perte de conscience subite pour des causes minimes (syncopes). Epilepsie à aura gastro-oesophagienne.

Soma : 1/ Les ganglions semi-lunaires (trajet du nerf Vague)…

Spasme œsophagien empêchant la déglutition, sensation de boule pharyngée, météorisme gastrique important, de la simple aérophagie –> la hernie hiatale. Toux (par reflux œsophagien), dyspnée ou asthme après les repas

2/ Plus rarement :

– Douleurs osseuses (tabès ? // Fluoricum acidum).

– Stase veineuse sur insuffisance ventriculaire gauche (Carbo vegetabilis), jusqu’au stade des ulcères de jambe suintants.

 Cybernétique : Modalités :

Remède dysneurotonique d’Aurum, Palladium ou Platina

La moindre émotion augmente une flatulence déjà marquée

Aggravé la nuit, en mangeant, par la pression locale. Latéralité gauche

Capsicum annum Au

« Le mal du pays »

Le piment rouge (solanacée) contient des saponosides amers de nature stéroïdienne. Classiquement utilisé dans le traitement des otites et mastoïdites, il est aussi connu comme médicament pour calmer les insomnies provoquées par le « mal du pays ». La nostalgie n’apparaîtra peut-être que dans la velléité de garder un brin d’accent « de là-bas » et dans une certaine humidité du regard en évoquant « le bon vieux temps » … ou au contraire dans l’oubli (parfois volontaire ?) de ses origines ou de sa langue maternelle (les vieux « repères »). Les épices stimulent le poumon (en MTC), c’est à dire l’identité primitive du sujet.

Causalité : Transplantation ou déménagements de toutes sortes (Carbo animalis, Phosphoricum acid.)

Psyché de l’enfant : Indolent mais têtu, frileux et maladroit. Insomniaque et d’humeur chagrine, il veut qu’on le laisse tranquille sinon il s’emporte. Très oublieux : on les envoie faire une commission et ils reviennent sans ce qu’on les a envoyé chercher (rate ++).

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Psyché de l’adulte : Dépressif, idées de suicide, hypochondrie (Argentum)

Sédentaire détestant le sport, nostalgique avec un net laissez-aller aux sucreries ou à l’alcoolisme (Aurum, Lachesis). Se réveille la nuit en criant, comme s’il allait mourir.

Soma : Gros (3 ème degré au Kent) … car il mange tout ce qui se présente (pb. rate-pancréas ++) Inflammation « de la bouche au rectum » : stomatite, pharyngite, sinusite (Aurum), douleurs des oreilles pendant la toux (enfants des crèches à qui l’on propose des drains transtympaniques), adénopathies cervicales douloureuses. Œsophagite, gastrite, rectite, hémorroïdes brûlantes, cystite.

Soif pendant la fièvre. Joues écarlates avec sensation d’éclatement de la tête. Enrouement (surmenage de la voix), toux explosive (postillonne partout quand il tousse) : « remède explosif » (P. Schmidt)

Névralgies, prurit et éruption aggravés par le grattage.

Modalités : Aggravé par le froid et l’alcool.

Les remèdes du groupe de l’ARGENT

Les remèdes du groupe ARGENTUM (ambassadeur du pôle Rate – désadaptation) présentent beaucoup de symptômes physiques des acides (d’ailleurs Argentum nitricum est un sel de Nitricum acidum). La problématique est cependant différente : il (elle) est agité et phobique, car incapable de choisir (car choix = limites) : il (elle) veut tout faire à la fois !

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Adamas (bipolaire ?)

Nepenthes (dyspeptique et frigide) Caltha palustris (artérite oblitérante)

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Olibanum (l‘encens)

Foie Astragalus (hallucinations) Cœur Plutonium nitricum (burn-out)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang … L’énergie/chaleur …

Rein Coeur Poumon

Uranium nitricum (néphropathie diabétique) Argentum metallicum (fébricule) Argentum iodatum (laryngite)

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Le Yin/Yang … Foie Argentum nitricum

La Lymphe … Rate Ornithogalum (fleur de Bach) …………………………………………………………………………………………………………..

Notez que nous pouvons rajouter au groupe de l’argent deux remèdes satellites « oubliés » par P. Kollitsch :

Caltha palustris

Nepenthes

Populage, renonculacée toxique (comme Pulsatilla),

Plante vasculaire et hypolipémiante en 1D (cf. PRS)

Remède d’éruptions bulleuses des jambes (méridien de l’estomac), pemphigus.

Aristolochiacée de Malaisie (NB. plante carnivore !!)

Sorte d’Argentum nitricum (précipitation, angoisses, phobies, désir de sucre) vieillissante (selon O.A. Julian)

Femme ménopausée, dépressive, fatigable et capricieuse, troubles digestifs et hypersomnie. Frigidité ++, douleur de l’ovaire gauche, règles en avance, abondantes, coxarthrose gauche Aggravée la nuit, améliorée à l’air frais (la marche au grand air).

 Argentum nitricum « Trouver le bon rythme, au bon moment »

Nitrate d’argent (AgNO3), cristaux transparents, sans odeur, de saveur métallique, puis caustique, noircissant rapidement à la lumière (cf. les radiographies).

Symbole :

Causalité :

La simulation et l’apparence de réussite,

comme solution à la perte des repères dans l’espace et le temps.

(Ambassadeur de la Rate-pancréas dans la pôle Rein = il a perdu ses repères !)

Trouver le bon rythme au bon moment, différencier la partie et le tout

Tout garder au risque d’éclater ? Accepter de lacher une partie pour sauver le tout ? Son incapacité à choisir (choix = limites) s’apparente au refus de grandir :

C’est un adolescent attardé (poursuite de comportements infantiles).

Juge le monde à sa capacité d’amasser de l’argent, des biens matériels, et des signes extérieurs manifestes de réussite financière.

  Attitude de fuite dans l’affolement pour échapper à l’irrationnel de ses angoisses de la nuit. Psyché de l’adulte : Il a découvert avec horreur qu’il est tombé dans un monde implacable dont la loi

est: « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » ! Il n’accepte pas le prix à payer et a pris une habitude de

Key-note :

C’est « Le faux original qui fait semblant par refus de considérer en face ses pensées torturantes » (Kent).

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simulation : l’agitation désordonnée (Mercurius), pour fuir l’angoisse de son incapacité à donner un sens à sa vie.

Son état de manque total de protection, sa crainte du jugement (héritage de l’enfance ?), sa panique en public, l’ont poussé à choisir « le chemin masqué de l’hypocrisie » (Masi). C’est le « Speedé », conducteur d’une « GTI », le « Je sais tout » du syndrome parisien : superficiel et dispersé. Il veut de tout, il veut être partout et ne profite de rien. Agacé par les gens trop ralentis et en particulier par ceux qui font la queue devant les guichets. C’est un « don Juan » qui prend et jette les filles, sans but réel défini, il est incapable de décider, car il a peur de perdre. « Il brûle d’impatience au propre comme au figuré » (Guermonprez) : accélération du rythme, nervosité, précipitation, besoin de maîtriser le temps, « toujours un train d’avance ». Grand phobique = angoisse par anticipation qui le fait agir vite, il va d’ailleurs au devant de ce qui l’effraie. Il a donc peur, peur d’être seul et de la foule ! Peurs multiples, de devenir fou, de la mort (Aconit). Beaucoup d’idées, de pensées, qui le rendent anxieux, hâtif, précipité, l’obligeant à sortir et à marcher jusqu’à ce qu’il se fatigue (Lilium tigrinum). Nervosité d’anticipation, trac, mais aussi confusion des événements passés !

Il est attiré par le vide (d’un pont, d’une fenêtre…), mais plus que tout, il a peur que quelque chose lui tombe dessus ++. La note vertigineuse est indispensable à la prescription d’Argentum nitricum, à la limite, quelque soit sa modalité : aggravé en fermant les yeux et/ou en regardant couler l’eau et/ou en étant sur les hauteurs et/ou en regardant de hauts édifices. C’est le « Raider » boursier, à l’américaine : l’exploitation dans l’excès ! Puis perte d’ambition : fait des châteaux en Espagne le jour et de mauvais rêves la nuit. Hypocondriaque agité et phobique, il se donne le vertige dans l’action …! Mais contrairement à Gelsemium, il prend si facilement la fuite. C’est l’homme en situation d’attente (féminine) qui se sent castré (luèse)!il s’agite !

Psyché de l’enfant : Instable, impulsif et phobique

Le « vif argent » : c’est l’enfant à qui sa mère demande d’aller faire une course, qui est déjà parti avant d’avoir entendu ce qu’il doit aller chercher. Remède des adolescents après surmenage intellectuel exagéré (Cocculus, Kalium phos.). Névrose d’angoisse existentielle des adolescents, qui souvent décompense sur un mode spasmophilique ou un faux aspect dépressif.

Soma : 1/ Spasmes et parésies = il a des crampes et tremble

– Tachyarythmie et angor dysneurotonique (Cactus et Spigelia),

– Epilepsie, suite de peurs ou pendant les règles. Mydriase

– C’est le ballonnement et les éructations chez un dysneurotonique précipité, anxieux (qui évoluera vers l’ulcus), ou/et avec asthme digestif (dans ce cas accompagné d’Asa-fœtida). Anorexie avec grande soif (Sulfur).

– Migraines avec sensation que la tête est agrandie, énorme, améliorées par un bandage serré.

2/ Irritation et ulcérations des muqueuses

– Blépharite, conjonctivite, kératite (ex.: Argentum nitric. D6 + Euphrasia D4 en collyre iso-larmes),

– Sensation d’une écharde dans diverses parties du corps : gorge, anus, urètre … (Nitricum acidum),

– Ulcération du col utérin (Kalium bichrom.), leucorrhée muco-purulante, balanite ulcérée,

– Colopathie fonctionnelle (Lycopodium), diarrhée aussitôt après avoir mangé ou bu (China, Podophyllum), à la moindre émotion (avant d’aller à la messe, au théatre, à une invitation …)

– Désir de sucre (gâteaux, chocolat …) qui aggravent la gastralgie.

Cybernétique : Argentum nitric., « accéléré » affecte plutôt l’intellect,

alors qu’Aurum, « ralenti », affecte essentiellement le moral et les émotions.

Ne pas confondre, dans l’incoordination hâtive :

Argentum nitricum = accéléré pour tout faire à la fois,

Medorrhinum = précipité pour être partout à la fois.

Problématique différente, résultat identique de trois remèdes des « temps modernes » :

– Argentum nitricum, fait semblant pour sauver les apparences et par ses activités multiples,

   perd le sens des objectifs importants de sa vie, —

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– Arsenicum album, en se noyant dans les détails, perd le fil directeur,

– Staphysagria, avale des couleuvres, « fait semblant », se tait pour sauver les apparences.

Aggravé par :

………………………….

– la nuit

– les endroits fermés et la foule

– l’émotion : incertitude anxiété

– en regardant en bas (vertiges de hauteur ++) – le sucre, en buvant froid

– couché sur le côté droit

– à bicyclette, en voiture …………………………

Latéralité gauche

Amélioré par : …………………………….

– l’air frais, les bains froids

– le mouvement, la pression forte

– en plein vent (c’est le seul !) ……………………………

Antidotes :

Ars., Calc. c., Lycop., Nat. mur., Merc., Sil., Phos., Puls., Rhus, Sepia, Sulfur

A comparer avec : Argentum metallicum

Remède qui affecte les nerfs et leurs gaines (c’est à dire la transmission des messages) → altération des facultés de raisonnement

Psyché : Soma :

« Mélange d’arrogance et de réserve » (Scholten)

– la laryngite (haute dilution) avec toux sèche, aggravé au parler et au rire

– l’ovarite ou orchite chronique. La fièvre et tous les excès de chaleur.

Adamas

Ag « Diamonds are forever »

« le court-circuit » métal blanc malléable

Le diamant est un cristal de carbone pur, hexagonal, à la différence du Graphite, qui contient 10% de Fer et a une structure lamellaire. Il cristallise à haute pression et forte température, c’est à dire à grande profondeur dans l’écorce terrestre. C’est le corps qui possède la plus grande dureté : il raye même l’acier, c’est pourquoi on ne l’avait pas encore expérimenté : sa première trituration doit être réalisée diamant contre diamant, il n’est mélangé au lactose que par la suite. C’est la pierre la plus recherchée, pour la qualité de sa dispersion lumineuse, ses significations magique et religieuse.

A noter que, pour Rudolf STEINER, les phénomènes de cristallisation – durcissement marquent la prédominance (excessive) du pôle neuro-sensoriel (Rein + Cœur) sur le pôle métabolique (Poumon + Foie). Une telle évolution caractérise le vieillissement, avec ses phénomènes de sécheresse et d’auto-immunité. La pathogénésie homéopathique d’Adamas a été réalisée ces dernières années par la « Dynamis school », école homéopathique écossaise, sous la direction de Jeremy SHERR.

Psyché : Une « toute puissance » luétique qui s’épuise …

– idées claires, décisions faciles, objectives, est direct avec les autres, très critique (Aurum) – besoin d’organiser, impatience, hyper activité (Argentum)

– hypersensibilité (odeurs, sons) et désir d’harmonie (Platina)

– indépendant(e) et rebelle, devient irritable, désire être seul(e) et tranquille (Sepia)

– se sent trahi(e), humilié(e), insulté(e), frustré(e), suspicions, idées paranoïdes (Causticum)

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– colère froide, intolérant, agressive, se sent coincée dans un rôle, ne veut pas parler – épuisement, tout demande des efforts, mémoire faible, insomnie (Luesinum)

– dépression, se sent vieux, désinvesti(e), anxieux du futur, de tout (Rauwolfia)

– horreur d’être touché(e), désintérêt sexuel (Nepenthes)

Soma : Sécheresse (Alumina), vertiges (Conium) et frilosité

– douleurs changeantes et aiguës (Oxalicum acidum)

– lassitude, sensation de lourdeur et crampes (Conium)

– céphalée occipitale, cou raide, dorsalgies (cf. chaîne postérieure = rein) – congestion nasale et toux (Ammonium mur.)

– gastralgies (petit appétit), selles sèches.

Modalités : < debout immobile, au froid, par l’alcool – périodicité lunaire > au chaud, au lit, en s’étirant, par la soupe

Plutonium nitricum Ag

« Le Burn-out »

Le Plutonium est le plus lourd des éléments ayant fait à ce jour l’objet d’une dilution homéopathique. C’est un élément transuranien artificiel instable de nombre atomique 94, découvert en 1941. Ce métal très lourd peut se présenter sous 15 formes isotopiques différentes, les plus communes sont les Plutonium 238+239+240+241+242. Seul l’isotope 239, d’une période radioactive de 24 065 ans, est utilisé en raison de son caractère fissile. Il avait progressivement disparu de la surface de la terre et fut recréé artificiellement dans les réacteurs nucléaires.

Mn Fe Co Ni Cu Tc Ru Rh Pd Ag Re Os Ir Pt Au

Lanthanides Nd PmSmEu Gd

Actinides … U Np Pu … éléments transuraniens

Le rayonnement émis par le Plutonium est susceptible d’endommager gravement le noyau de la cellule, en particulier l’ADN, entraînant des réplications fautives, à l’origine de lésions cancéreuses (un dépôt de quelques microgrammes de Plutonium dans l’os ou le poumon suffit à déclencher chez l’homme un processus cancéreux) ou de mutations génétiques. C’est précisément le caractère mutagène de ce métal, ainsi que sa fixation dans les organes lymphoïdes, qui a conduit à proposer son utilisation comme remède homéopathique de l’épidémie du SIDA, au sens où l’entend Samuel Hahnemann aux § 100 à 104 de l’Organon, c’est-à-dire pour lequel la similitude ne s’étend pas seulement aux symptômes présentés par un malade pris isolément, mais à ceux de la maladie infectieuse elle même, dans la mesure où ils sont identiques chez tous les malades atteints. C’est dans cette perspective que Veratrum album avait servi à combattre l’épidémie de choléra qui sévit en Europe en 1830. Un laboratoire homéopathique français accepta de réaliser des dilutions comprises entre 7 et 30 CH aux fins d’expérimentation chez des patients séropositifs ou atteints de SIDA déclaré. Comme on s’en doute, les résultats furent dans l’ensemble décevants.

Quelques mois plus tard un homéopathe anglais, Jeremy SHERR, réalisait la pathogénésie du nouveau remède au sein de l’école qu’il dirige à Northampton, The Dynamis School For Advanced Homoeopathic Studies. Enfin, un article paru récemment, dans la revue internationale Homoeopathic Links sous le titre « Plutonium – The Suppression of the Person’s Nucleus », expose les résultats d’une seconde pathogénésie, réalisée à partir de la même souche par l’équipe allemande de Friedrich RITZER et Hans EBERLE.

Pour ces différents auteurs : « L’idée centrale de Plutonium est le sacrifice de son propre chemin intérieur, de sa propre destinée, ou encore la négation et le blocage de ses ressources intérieures. Ainsi, l’homme n’est pas à même de tirer un enseignement de sa destinée. Son essence, son être («le noyau atomique») se

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Luesinum

Carcinosinum Plutonium nitricum

Plumbum Uranium nitricum

Argentum nitricum

désintègre en des personnalités différentes (le terme «personnalité multiple» est actuellement très utilisé en psychothérapie). Ces personnalités différentes subissent de nombreuses contraintes et sont perçues comme des masques ou comme des rôles différents que l’individu tente de jouer de manière anxieuse et compulsive. C’est pourquoi de gros efforts sont consentis pour compenser ou pour dissimuler cette désintégration. Des idéaux élevés et la rechute dans l’épuisement chronique (syndrome de fatigue chronique), la dépression et des sentiments d’infériorité résultent de cette désintégration. Lorsque l’essence ou l’être se désintègre, une tension extrême et des sensations de panique peuvent survenir. L’entourage prend cela pour une «volonté inébranlable», pour des accès d’agressivité irraisonnée ou pour une dépression sévère ».

Notre lecture diathésique des symptômes de ces différentes pathogénésies est plus précise, c’est un remède : 1/ de la sphère luétique, comme Aurum et Luesinum (problématique phallique de violence : pulsion d’agression irraisonnée et de peurs, aggravation nocturne),

2/ du groupe d’Argentum nitricum (agitation par refus de choisir et perte des repères),

3/ proche d’Uranium nitricum (le métal lourd le plus proche chimiquement), remède classique de la néphropathie diabétique (axe pancréas -> rein),

4/ avec des aspects de douleurs et de parésies (des sacralgies intenses le forçent à marcher à quatre pattes, fatigue paralysante) évoquant Plumbum (métal lourd qui constitue la dégradation ultime de tous les noyaux instables),

5/ et les symptômes de désadaptation de Carcinosinum (douleur morale, vécu d’exigences et d’obligations : on lui en demande trop, vers l’évolution tumorale).

       En résumé, nous avons à présent à notre disposition Plutonium nitricum (Ag), qui s’est révélé être le remède, très actuel, des « BURN OUT », c’est à dire des épuisements luétiques dans un travail forcené, avec crainte de l’échec et sentiment permanent d’une menace existentielle (se désintégrer ?!). Pour sa prescription vous devrez vous appuyer sur l’intensité de la souffrance psychique (fatigue, anxiété ou/et dépression) : la situation est vécue comme désespérée !

Rappel pratique : évitez évidemment les dilutions basses (30 CH minimum), étant donné l’extrême toxicité du produit, et complétez votre prescription d’une plante alimentaire ou de quelques sels biochimiques qui « nourriront » les structures souffrantes sous-jacentes. En cas d’aggravation thérapeutique, pensez à Luesinum qui semble être le remède antidote.

Les « Rois mages »

L’Or, l’Encens et la Myrrhe sont les présents qui furent offert par les « rois mages » (astronomes ?) à l’enfant Jésus dans sa crèche, raconte le nouveau Testament. C’est aussi le nom d’une préparation du laboratoire Weleda, qui les associe dans le traitement des traumatismes, des troubles cardio-vasculaires du système nerveux central, ainsi que des séquelles d’encéphalite.

Aurum (au) D 30

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L’Or est le remède des engorgements circulatoires chroniques, aboutissant à la sclérose ou à la nécrose. Au niveau céphalique, on observe :

– des céphalées congestives : la face est rouge et luisante, poussée d’HTA

– des névralgies dentaires et/ou une mastoïdite ou sinusite frontale

– une inégalité pupillaire et il voit seulement la moitié inférieure des objets.

Myrrha (au) D 6

Le Balsamier d’Arabie, Commiphora abyssinica (Burséracées), est un parfum rituel et un aromate très

anciennement connu.

Sa pathogénésie signale sa polarité pour les soins des plaies ulcéreuses ou des caries osseuses indolentes (Syphilis ?). Son utilisation médicale traditionnelle se faisait en le triturant avec de la graisse de dromadaire ( !), pour ses effets emménagogue, aphrodisiaque et surtout vulnéraire (antiseptique et cicatrisant).

Olibanum (ag) D 12

L’Encens, Boswedia carterii (Burséracées), a été utilisé de tout temps dans les cérémonies religieuses, car il

favorise l’extase mystique. Sa pathogénésie fait état d’une aphonie, ou voix rauque, chez les arthritiques. Son utilisation médicale traditionnelle se faisait en le triturant avec du miel, comme médicament de la toux. Il était aussi réputé pour les aigreurs d’estomac, les lithiases rénales et les tachycardies.

Les baumes de ces deux arbustes ont été l’objet d’un commerce florissant de la part des égyptiens et des phéniciens. Elles sont présentes dans tous les traités de médecine, depuis l’antiquité, comme vulnéraire et dans les maladies nerveuses. Ces arbres ont de petites fleurs dioïques et des larmes de résine odorante sur un tronc noueux et épineux (adaptation à la sècheresse – Rein/moelles).

Le groupe de l’Aluminium

Le groupe de l’ALUMINIUM est bien connu de la plupart des confrères. La sécheresse y domine la tendance à l’ulcération, d’où les lithiases et la goutte qui en sont les thèmes récurrents.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Heracleum (G)

Mahonia / Senna / Tamarix gallica Pariera brava (L) / Uva ursi (C)

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Ledum palustre (douleurs ascendantes) Foie Ethylicum (zoopsie)

Cœur Kalmia latifolia (névrite)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (C : cystite / G : goutte / L : lithiase) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang … L’énergie/chaleur …

Rein Coeur Poumon

Alumina (Al2O3)

Lithium carb. (G + cardialgies) Ajuga reptans

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Le Yin/Yang … Foie Lycopodium (GL) / Berberis (CL)

La Lymphe … Rate Chimaphila umbellata (C + induration prostatique) …………………………………………………………………………………………………………..

Lycopodium

Al

« S’adapte, mais ne change pas »

Lycopodium (mousse terrestre, appelée aussi Pied de loup) est une Lycopodiacée, c’est à dire une plante primitive dont la forme adulte est haploïde. La mousse est un végétal indestructible, immuable dans sa forme, qui s’adapte et croit, même en milieu hostile. Les cendres contiennent : Alumina + Ferrum + Phosphoricum acidum + Silicea.

Symbole : Pierre sur le foie = amertume, pensées dures dont on n’arrive pas à se débarrasser.

Causalité : Remède de l’analité : à côte des moments où il se sent puissant, fort, tyran, maître du jeu (je maîtrise, je contrôle), il y a toujours la menace, la possiblité que tout ceci se retourne et qu’il se retrouve impuissant, faible, vidé (mon dehors est parti avec le dehors !)

1/ désir permanent d’être reconnu (reconnaissance sociale : c’est un luètique !)

2/ complexe de supériorité qui se développe sur un manque de confiance en soi et envers les autres!

« Manque de confiance dans sa force » (S. Hahnemann)

Key-notes : S’adapte mais ne change pas : il changera la scène, le décor, la fin de l’histoire … mais jamais le « personnage central » (c’est à dire lui-même) !

Pleure quand on le remercie.

Problématique : Lycopodium va se guérir de toutes ses blessures narcissiques de sa journée de petit chef dans l’intimité de son cabinet de toilette et qu’il est le roi sur son trone

Par extension, ça va devenir la problématique du don, et du don par amour en particulier…. 1/ l’homme social … ou comment concilier :

– l’estime de soi (les galons) et le désir de pouvoir (Luèse), – un manque de confiance total dans ses idées.

2/ la vie privée … ou comment concilier :

– le besoin d’affection (de démonstration d’affection, il se satisfera des apparences !) – l’incapacité de s’investir affectivement (… il en aura pour son argent ?!).

Psyché de l’adulte : Un hyper-émotif totalement cérébralisé

La supercherie : une estime de soi de façade, car aucune confiance dans ses idées personnelles. Peur constante que les autres ne découvrent la vérité au sujet de sa faiblesse intérieure. Bluff permanent : il exagère ses réussites, ses capacités, le nombre et la qualité des gens qu’il connaît. De plus, c’est un crédule, abusé par les apparences et les noms « ronflants », très sensible aux signes extérieurs de richesse.

La RECONNAISSANCE et la revanche sociale

Il a besoin d’être honoré et reconnu comme un leader. Il excelle dans les fonctions dites « de prestige » qui lui fournissent un poids social (magistrat, médecin, ingénieur …). Il est dictatorial et tyrannique avec son entourage, dès qu’il a la possibilité de le dominer : comme tous les lâches, il ne s’attaque qu’à plus faible que lui !!

CONSERVATISME

Lycopodium est un « conservateur », aimant l’ordre, s’habillant « vieux ». Il aime ce qui est classique, ce qui est reconnu de bon goût (ex.: le label Lacoste ?). Introverti, aimant peu le sport, il a, dès quarante ans, l’aspect d’un intellectuel en mauvaise condition physique.

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LES PREJUGES (aspect sycotique du remède)

« Les petites choses l’agacent » (Bœricke). C’est un obstiné à l’intelligence aiguë, mais étroite (il a des préjugés et des œillères !) N’est vrai que ce qui est écrit ou communément admis. Champion des statistiques, il est aussi très impressionné par les galons et les décorations. Beau remède du médecin à qui l’on a asséné des vérités fondamentales qu’il ne devra jamais remettre en question. Il se prend au sérieux dans le cadre de sa mission de médecin de campagne (les galons !) et/ou des pompiers (les décorations ?!), dont il a la plus haute idée. C’est une grande victime du syndrome de Petter : planificateur non créatif, il adaptera et tirera fort bien partie des innovations et changements proposés par les autres, il finira d’ailleurs par se persuader que ces idées sont les siennes !

Amour du pouvoir … et opportunisme

Sa mémoire est accommodante, il enjolive le passé, s’applique à maintenir l’harmonie sociale en effaçant les mauvais souvenirs (il connaît son talon d’Achille : sa tendance à se décevoir lui-même, il ne doit donc pas laisser le doute s’insinuer en lui). Ainsi il mettra un point d’honneur à bien vivre son divorce, restant en bons termes avec son ex… son positivisme le réconforte ! Pour ne pas se décevoir, il refuse de voir l’inacceptable et le désagréable, incapable de se remettre en cause (ex.: Daladier à Munich). Alors, il s’adapte aux circonstances en poursuivant ses desseins personnels… mais c’est une adaptabilité opportuniste, de façade, sur rigidité profonde.

La « real politique »

Pour lui, la vérité d’aujourd’hui peut être l’erreur de demain ! Il a la compréhension de la vérité du diplomate, du politique ou de l’homme de loi : l’impossibilité de concevoir l’inacceptable et sa mentalisation extrême lui permettent d’agir, même en milieu hostile (indestructibilité de la mousse!), c’est là sa véritable force. Intolérant à la contradiction, il dit préférer la conciliation à la rupture : diplomatie- lacheté. Il évite toujours les discussions : préfère se taire, « ne pas voir », plutôt que de se fâcher. Syndicaliste, il « occupe le terrain », sans chercher à élever le niveau des gens qui l’entourent (garde ainsi le pas sur eux). Jaloux, envieux du bonheur et de la réussite des autres, c’est toujours meilleur dans l’assiette du voisin. « Il n’est pas normal que lui profite, si moi je ne peux pas le faire » : nivellement par le bas, sauf pour lui évidemment (c’est le petit chef) !! Autoritarisme (≠ de l’autorité naturelle d’Aurum). Critiqueur perpétuel, têtu, se sentant au dessus des règles ordinaires de la vie, c’est un violent prêt à tout pour garder le pouvoir (Luèse).

Vie privée …

Intellectualisé à l’extrême, il est incapable de s’investir affectivement. « Il ressemble à la lune qui donne de la lumière, mais pas de chaleur véritable » (Coulter). Ses façons plaisantes et ses bonnes manières sont une forme de détachement et un substitut à des sentiments forts et élevés.

L’avare

L’affectif est bloqué. Parcimonieux, « avare » (dit Hering), il veut « en avoir pour son argent », alors il n’a pas de geste gratuit, « donnant-donnant » en amour, comme dans les affaires. Adepte du proverbe « un tient vaut mieux que deux tu l’auras ». Il ne se laisse jamais aller (peur de donner des armes à l’autre ?)… Il n’est pas caressant avec les enfants qui l’apprécient peu et le craignent souvent pour son aspect sévère, sec et rigide.

« Personne ne m’aime! » => « Tout le monde m’en veut » !

Lycopodium a une conscience douloureuse du présent, un réel besoin d’affection. Il pleure à la moindre joie, pleure quand on le remercie. Timide et sensible aux flatteries. Sur le plan conjugal, il choisit généralement :

* l’épouse docile, celle qui l’admire et le servira (= servitude contre mariage) … Sepia ?,

* il sera amoureux de celle qui, brillante, le valorisera aux yeux des autres (= valorisation contre amour) … Platina ?,

* ou bien, il trouvera brillante et intelligente celle qui, en le flattant, saura le charmer (= flatteries contre estime) … Pulsatilla ?,

C’est le troc, seule forme d’échange affectif qu’il connaisse !

Fuite des responsabilités

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Il recherche des situations où il pourra prendre son plaisir sans avoir à faire face aux responsabilités (fonctionnaire ?). Les passions de Lyco-podium étant impétueuses, mais de courte durée…. il recherchera la satisfaction sans s’impliquer ! Il manque de chaleur et de sensibilité, il a des fantasmes : c’est le roi de l’érotisme et du film porno. Son attitude envers la sexualité est superficielle, le plaisir (rapide, facile, sans efforts ni conséquences) est sa motivation principale : il fréquentera facilement des prostituées ! Pour lui l’amour est une technique qui s’enseigne dans les livres ou au cinéma ! Il a des pulsions sexuelles rares mais fortes, bien que de résultat médiocre → Selenium). « Convaincu de sa supériorité de mâle, il sera impuissant (ou éjaculateur précoce) avec la femme dont il est réellement amoureux » (Coulter). Médecin, il se spécialisera volontiers en « sexologie ».

La décompensation :

Auto-dépréciation et auto-accusation (ce qui fait de ce remède un excellent traitement de la mélancolie), de l’anxiété chronique et des dépressions. Prêt à toutes les compromissions pour prouver aux autres qu’il est quelqu’un de bien ! Il fuit, l’air hautain, toutes les occasions de ne pas être d’accord avec les autres, devant tout ce qui pourrait lui faire prendre conscience de sa faiblesse… Horreur de certaines gens, ne désire pas parler et cependant, n’aime pas rester seul. L’idéal serait de rester avec quelqu’un dans une pièce à côté (Causticum, Lachesis, Natrum mur., Pulsatilla, Sulfur). Passe des heures aux toilettes à lire des bandes dessinées (surtout le soir : « enfin tranquille ! »). « Besoin de savoir l’heure, qu’il sait, d’ailleurs, inconsciemment » (S.Vallespir). Fringales nocturnes (China, Phosphorus, Psorinum), en fait ne supporte pas l’idée d’avoir faim (mange de peur d’avoir faim !). Face à la maladie : il s’irrite de cet aveu de faiblesse, d’autant qu’il n’a aucune confiance dans les médecins (Arsenicum alb.)

Lycopodium femme (assez rare en fait) : secourable et délicieuse avec les autres, mais dictatoriale et étouffante avec ses proches, car elle ne supporte pas la moindre contradiction. Elle exercera – par exemple – dans le domaine du drainage colonique, une façon de mettre son obsessionalité en action !

Psyché de l’enfant : Capricieux, car mal aimé et jaloux

Dès l’abord vous êtes frappé par son aspect bougon et réservé. Il reste derrière sa mère, contracté, inquiet, malheureux. Tous les efforts que vous faites pour l’apprivoiser restent vains. Il ne veut pas dire bonjour, refuse le jouet que vous lui tendez. Il vous observe, au besoin vous juge, mais vous n’en tirez pas un mot. Lycopodium, c’est l’enfant crampon, accroché à ses parents, dont il se sent incompris, pas désiré, pas reconnu (maman Lachesis ?!). En s’opposant assez systématiquement, il cherchera la fessée (qui est pour lui un acte de reconnaissance), puis en grandissant, il voudra prouver qu’il est « quelqu’un de bien ». Il travaillera dur et choisira une profession valorisante (médecin ?), d’autant plus que sa mère lui a dit qu’il devait réussir, car il est plus intelligent que les autres… et il le croit ! Ne tolère pas qu’un camarade lui fasse la moindre remarque et il répond par des coups de poing et des mots acerbes (Aurum, Ignatia et Sepia). Profère des grossièretés vis à vis de ses camarades, les traite de « petits merdeux » et de « salauds ». Méticuleux, il prête difficilement ses jouets (différent de Arsenicum alb. qui est ordonné). Trop maniaque pour s’accommoder d’un compagnon de jeu qui ne soit pas rodé à ses propres habitudes. Irritable, irascible et boudeur, il devient taciturne. Dans le répertoire de KENT nous trouvons « se fait de la bile pour un rien ». Une mémoire défectueuse le gêne beaucoup dans ses études car il oublie beaucoup de choses précises, malgré cette

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lacune, il se place à la tête de la classe grâce à son travail acharné et ses fonctions de raisonnement et d’attention qui sont excellentes.

Soma : Faible et sec

Lycopodium, c’est la « Psore aggravée » de Hahnemann : l’insuffisant, le ralenti, le congestif, le stasé veineux (Pulsatilla). On observe une réduction globale de l’activité endocrinienne, une absence de chaleur vitale, un teint terreux. Il passe un maximum de temps assit et fuit les activités sportives. Aspect caractéristique aux âges extrêmes de la vie : émaciation de la partie supérieure du corps (Natrum mur.) + aspect semi-ascitique du ventre.

* ORL : constitution « lymphatique » = tendance à prendre froid

– faible capacité de résistance aux infections, facilement enrhumé, il ne peut néanmoins supporter la chaleur,

– la goutte au nez le matin (en buvant son café) et ronfle la nuit : coryza obstruant le nez (Nux vom., Ammonium carb.).

* digestif : le foie, l’ictère néonatal et la crise d’acétone (+ Senna). C’est un boulimique à l’appétit féroce (surtout la nuit), mais à la satiété facile (« les yeux plus grand que le ventre »). Il a faim même pendant la céphalée, les maux d’estomac ou la diarrhée.

– Lycopodium + Sepia = grands remèdes de l’anorexie du nourrisson et de l’enfant,

– aphtes et canitie précoce. Lithiase biliaire (cholestérolique), il supporte mal l’alcool,

– la digestion est lente, avec nausées et météorisme abdominal bas. Il somnole volontiers entre 14 et 15 h (excès de mousse au chocolat dont il raffole ?)

– constipation avec ténesme. Il est plus scrupuleux que Cyclamen : pas étonnant qu’il soit constipé ! Mal indiqué, il constipera votre malade de façon opiniâtre avec une distension abdominale basse.

* urinaire : la colique néphrétique droite (gauche = Berberis) avec urine foncée, lithiase urique (ou oxalique)

* peau : transparente, sèche et fine (qui ne transpire qu’à l’effort)

– petit enfant : le syndrome de Leiner-Moussus

– adolescent acnéique (dos ++), intertrigo, psoriasis, dyshydrose palmo-plantaire, … toujours un bouton quelque part (Psorinum)!

– cheveux gras et pellicules puis, chute des cheveux rapide et précoce.

* sexuel : fatigué, épuisé, donc plus ou moins impuissant, parfois même stérile.

– chez la femme, ovarialgie droite et sécheresse vaginale (Natrum mur., Graphites, Sepia …).

* métabolique : bon remède du diabète gras et de la micro-angiopathie diabétique.

– augmentation rapide et précoce de l’urée, l’acide urique et du cholestérol = artériosclérose et dyslipidémies athérogènes.

    —

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Aggravé par :

……………………………….

– les vêtements serrés (Lachesis, Sepia)

– la chaleur, le vent

– après le sommeil (hypo TA), au réveil

– en mangeant à satiété, les huîtres, les oignons, les crudités et les fruits (les indigestions)

– de16à20h

………………………………

Latéralité droite

Alumina « L’opposant »

Amélioré par : ……………………………….

– les boissons et les nourritures chaudes – les applications fraîches

– l’éructation

– le mouvement

(en se promenant à l’air frais)

– en urinant ………………………………..

Antidoté par :

Aconit, Camphora, Causticum,

Cham., Graphites, Pulsatilla

L’argile, Al2 O3, est une poudre blanche, amorphe, insoluble dans l’eau.

Symbole : Impulsif asthénique ! Se sent coupable et inadapté.

Causalité : Grand pouvoir de l’aluminium sur les facultés intellectuelles :

Alumina embrouille l’intellect au point que le malade est hors d’état de prendre une décision.

Problématique : La conscience de son identité est brouillée :

Dédoublement de la personnalité (Anacardium) sur problématique de désorganisation (Argentum). Alumina pense que personne ne peut lui porter secours, désespoir « objectif », résignation.

Key-notes : Le temps passe trop lentement. Prostration après les règles

Psyché de l’adulte : Dépression, phobies et impulsions

Difficulté à exprimer ce qu’il ressent (vague, imprécision, flou, confusion). Quand il dit une chose, il lui semble que c’est une autre personne qui le dit (Anacardium, Lachesis, Nux moschata, Valeriana, Veratrum album …) : le patient arrive à la conclusion qu’il devient fou. « Ce n’est pas une peur de la folie, mais une conclusion objective » (G. Withoulkas). Phobie des instruments tranchants (Platina, Silicea) ou piquants (aiguilles, couteaux). Impulsions incontrôlables à se suicider devant la vue du sang ou d’un couteau.

Les sensations sont transmises très lentement (Baryta carb.), il ne peut pas ordonner ses pensées, sorte de paresse psychique consécutive à la sensation illogique d’avoir commis un crime. Jamais satisfait, indécis, se lamente, s’ennuie partout où il est (Lycopodium). Faiblesse nerveuse et déficience organique, vieillissement précoce, paresse mentale avec torpeur (c’est un remède de la maladie d’Alzheimer). Lenteur et prostration de l’esprit plus marquée après les règles.

Psyché de l’enfant : Sa confusion mentale va parfois jusqu’à ne plus savoir où il est (Baryta)!

Très impressionnable (Ambra grisea). Lenteur de la pensée et de l’activité, mais voudrait tout faire à la hâte (Argentum nitr.). Désorienté le matin au réveil, il écrit souvent un mot pour un autre.

Soma : Déshydratation, vieillissement, faiblesse musculaire

– Sécheresse sur état catarrhal (apparence vernissée du pharynx) et atrophie cutanée (ex.: sclérodermie), impression d’avoir une toile d’araignée sur le visage (Graphites),

– Gros effort pour aller à selles et la selle est molle

– Dysphagie (ex.: syndrome sec de Gougerot-Sjogren, // à Causticum),

    —

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– Leucorrhée et coït douloureux : rapports impossibles,

– Parésies :

Cybernétique :

≠ Calcarea carbonica … de ne pas guérir.

≠ Arsenicum album …

Sont proches :

Alumen Alumina silicata

Incontinence urinaire (Causticum, Kalium carb., Silicea),

Paralysies locomotrices (ex.: syndrôme de la queue de cheval, SEP), engourdissement dès qu’il croise les jambes.

Ataxie, mimique pauvre (NB. bras chaud du coté paralysé ++).

Aggravation de Lycopodium (féminin le plus souvent), vers Aurum ou Platina Remède chronique de Sepia (pour P. Schmidt)

Complémentaire en aigu = Bryonia alba (autre constipé sec !).

personne solide qui ne présente que des troubles relativement mineurs et qui s’irrite le désespoir est lié au fait qu’il a une peur terrible de la mort.

Sulfate d’alluminium = Alun

Tendance à l’induration, partout où il y a une surface enflammée.

Silicate double d’Aluminium et de Potassium = Kaolin angine ulcéro-nécrotique, à fausse membrane.

Aggravé par : ……………………………

– la chaleur (d’une pièce, du lit)

– l’air sec

– le matin au réveil

– les pommes de terre et aliments froids – en parlant, assis

– après les règles

Amélioré par : ………………………………..

– l’air frais

– les températures douces

– l’exercice modéré ……………………………….

Antidoté par : Bryonia, Camph., Cham., Ipeca

Berberis Al

L’épine vinette (berbéridacée) est un arbrisseau à la pousse rapide. Ses fruits verts confits au vinaigre s’utilisent comme des câpres, mûrs, ses baies rouges corail entrent dans la fabrication de confitures. Constituants : alcaloïdes (surtout dans les racines), acides malique, citrique, tartrique et vitamine C.

Key-note : Son point noir = le crépuscule, les objets lui paraissent plus grands que réellement, il devient inquiet (Phosphorus, Causticum). Douleurs irradiant dans tous les sens, à partir d’un point.

Psyché : Dépression mélancolique, avec agitation

Malade au teint pâle et maladif, anémique vieilli ou/et exténué. Prématurément vieux et ridé, oublieux, indifférent, indolent. La moindre interruption coupe le fil de sa pensée.

Soma : Le remède de la relation Rein –> Foie, —

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Cybernétique :

Remède complémentaire de Lycopodium, typique de la relation Yin du Rein → Yang du Foie = spasmes, douleurs, agitation

proche de Lycopodium qui est le remède de la relation Eau du Rein –> Feu.

C’est un syndrome de chaleur (inflammation) : douleurs piquantes au niveau hépato-vésiculaire sur sécheresse : congestion des reins avec calculs urinaires,

avec des douleurs irradiantes (Vessie, VB …)

* Lombalgies (lombes = logis des reins en MTC) des coliques néphrétiques (troubles du métabolisme et de l’élimination des urates), urines sombres avec dépôt (mais absence de sang). Sensations de brûlures à la vessie et urètre lors de la miction. Aggravé en buvant de l’eau (pb. des plénitudes !).

* Vaginisme par feu/sécheresse : problème de vide d’eau ou de sang (frigidité ++), anémie avec dépression physique et psychique … ?

* Eruptions chroniques eczémateuses ou herpétiques, prurit cutané brûlant (avec ou sans éruption), aggravé par le grattage (c’est du Yang, car le problème est au Yin).

* Proche de Benzoïcum acidum, c’est un remède clef de la goutte (les accès n’ont pas lieux aux places habituelles : genoux et coudes) et des douleurs rhumatismales erratiques (tendino-musculaires).

* Ectasies veineuses (varices, hémorroïdes), céphalées type plénitude (< couché). Problème anal (eczéma, hémorroïdes, ténesme…) car « œil du Foie » et localisation méridien de Vessie. Complète bien Ratanhia (al) remède d’hémoroïdes brûlantes et de fissure anale + céphalée congestive pendant la selle.

* Douleurs de coliques hépatiques, paroxystiques, avec sub-ictère (jaunisse = humidité/chaleur à la VB), pyrosis ou ténesme rectal (constipation ou diarrhée incolore = insuffisance de VB), éructations aigres et bilieuses.

    BERBERIS

+ Caulophyllum (mg) = coliques de menstruation

+ Conium (au) = inflammation du sac lacrymal + Rhododendron = douleurs ligamentaires

R. Steiner a proposé l’association de Berberis (al) et d’Urtica urens (s) dans le traitement du myome utérin.

Aggravé par :

. le mouvement, secousses +++ (cas de Yang pervers, différent de Bryonia – également remède de sécheresse – mais causée par une chaleur au foyer digestif)

. la fatigue (ex.: en montant rapidement l’escalier), mais aussi couché (céphalée), le toucher et la pression

Amélioré : en urinant Latéralité gauche (la gauche est Yang en MTC)

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Remèdes du groupe des charbons « La galère »

A l’instar de Paul KOLLITSCH, nous traiterons ensemble les deux groupes des charbons, car si leurs natures et symptômes sont différents, ils représentent deux moments successifs d’une combustion.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) ………………………………………………………………………………………………………….. Humidité (oedèmes) Pancréas Castor equi (E)

Rein Colon Poumon

Terpine (bronchorrhée)

Juniperus (E)

Naphtalinum / Paraffinum (leucorrhée)

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Vent (soucis/poison) Foie Fuligo ligni (ulcérations)

Feu (destructeur) Cœur Carbo animalis (cancer) …………………………………………………………………………………………………………..

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (E : eczéma) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Petroleum (E)

Coeur Benzol (leucémie)

Poumon Carbo vegetabilis (asphyxie)

Foie Carboneum sulfuratum (ivresse alcoolique) Rate Graphites (E)

Causalité : Une tension émotionnelle « consumante », suite de griefs, de paradoxes et de conflicts ! Les émotions réprimées (non consumées ?) modifient peu à peu profondément les équilibres biologiques.

Problématique des Carbones : « Il n’a pas réussi à donner un sens à sa vie : il reste arquebouté sur un système des valeurs établies (Calc. carb., Graphites …). Il a peu d’estime pour lui-même, il est timide (Silicea), en réaction, is se rigidifie et se drappe dans sa dignité » (Scholten).

Graphites Ch1 « L’anémie graisseuse »

Carbone minéral impur (fossilisation des forets de conifères du secondaire) contenant une petite proportion de Fer et de Silice (différent de Petroleum : auto-digestion des forets de lycopodes géants de l’ère primaire). Variété de carbone cristallisé en lamelles hexagonales (feuilleté). Minéral gris noir, présentant l’éclat métallique, friable, gras et tendre au toucher, bon conducteur de la chaleur et de l’électricité.

Causalité : La vocation du carbone est d’être un lien entre les deux étages … Il permet l’articulation de deux choses l’une par rapport à l’autre. Il supporte toutes les pressions … il en est aussi le résultat (strates terrestres). Les grossesses multiples diminuent le « feu de Ming-men » → stagnation d’eau (= prise de poids) et plénitude du pôle poumon qui ne peut se vider (=> dermatose chronique).

    Problématique : « Son ambition est cachée sous le fatras de ses peurs » (Fayeton). —

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Il veut garder une structure qui lui appartienne, mais il est mou et il n’a qu’une force … celle de l’inertie. Il doit amortir sans se laisser écraser… N’a qu’une ambition : ne pas souffrir ! Graphites transmet la décision du pouvoir (Masi), il doit rester à sa place d’intermédiaire, il assouplit les rouages entre « la direction » (volonté) et les « employés » (échelons métaboliques sous-jacents).

Key note : Contradiction entre l’inertie (névrose) et le désir d’être utile (luèse) : l’indécision est constante !

Psyché de l’adulte : Hyper émotivité et sensiblerie des inactifs, perturbés par le plus petit incident. Sentiment inadaptation, d’insécurité, peur irraisonnée de changer d’état (il n’en a pas la force) = indécision.

Repli sur soi et immobilité

Ne bouge que quand il (elle) ne peut pas faire autrement (Calcarea carb.). Le dr Fayeton cite une de ses patientes : « Quand mon mari m’a trompée, j’ai bougé, j’ai changé. Il dit qu’ensuite je suis redevenue comme avant… Quand on me met la tête dans l’eau, je me redresse pour survivre. En fait je suis retombée dans la routine… la souffrance aiguise mes perceptions, dans la routine, je n’ai pas la conscience des choses ! »

Esprit lent à recevoir les informations

Une barrière (carapace, protection) empêche de pénètre les stimuli du monde extérieur : sorte de tampon entre l’air et l’eau, ne laisse plus passer l’air vers le rein. Vacuité de la totalité du système → blocage des communications (en MTC = voie des eaux). Les activités intellectuelles sont pénibles mais est capable de travaux de force. Aggravation au réveil (même les symptômes physiques) : torpeur, anxiété, peur de perdre quelqu’un ou quelque chose (Calcarea carb.).

Manque de sensibilité à n’importe quel stimulus : physique, mental, émotionnel.

« Le vide de l’intellect est dû au fait que seules quelques rares impressions parviennent à la conscience » (G. Withoulkas). Etablir un contact avec Graphites est difficile, il n’est capable que de réponses superficielles, son esprit empêchant quoi que ce soit d’y pénétrer. Ainsi peu à peu l’esprit, non alimenté va devenir complètement « vide » (en MTC, le rein, c’est aussi la moëlle épinière : déficit des afférences). Graphites a conscience qu’en lui-même tout est arrêté : cette sensation même empêche toute réflexion. Indécision, manque d’initiative (Baryta carb.). Besoin de justice (Lycopodium) et d’harmonie (son subconscient lui suggère des harmonies de lignes, qu’il n’a pas ?!). Justice et mesure, finissent par être une idée fixe, il compense incons- ciemment l’injustice par un souci d’équilibre, il remet les tableaux à l’horizontale, il range les tapis parallèles au mur, etc… (Arsenicum album).

Déficience de la mémoire (rate)

C’est la mémoire du présent qui est la première touchée, les événements récents n’ont pas de prise sur l’intellect et donc ne sont pas mémorisés. La mémoire « ancienne », antérieure au début de l’état Graphites, n’est pas affectée. Riche dans ses évocations du passé (différent de Baryta carb.). Extrême souci du détail, précision exagérée, tatillon (Arsenicum).

Soma : Hypofonctionnement métabolique et endocrinien

L’essentiel de la symptomatologie physique est concentrée sur la peau (MTC : « Les maladies par plénitude viennent du fils » et expression à l’avers) → épaississement (constitution d’une « barrière », peau épaisse par rétention de silice) et sclérose (après consomption). Les infiltrations affectent le derme par rétention de la silice en épaississant la peau et en provoquant une induration du tissu cellulaire sous cutané.

1 – la peau « qui pleure » :

– peau sèche, atone, puis gluante et infectée, mais sensation de brûlure interne avec engourdissement

– prurit et eczéma : atteinte élective des orifices et des plis :

* des paupières (orgelets, chalazions), fissures du coin des yeux, du pli rétro-auriculaire (oreille = rein)

* des bords du nez (croutes ++), perte de l’odorat et sécheresse

* des plis sous-mammaires, mamelons fissurés (Castor equi).

NB. l’association « Graphites + Calcarea carb. » (« Graphites homaccord » du lab. Heel) est particulièrement efficace dans ces indications.

        —

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– otite chronique, jusqu’à l’otospongiose (oreille = rein) : surdité, entendant mieux au milieu de bruit ! (Nitricum acidum)

– verrues du bord des ongles, ongles épais et cassants, cicatrices cheloïdiennes, ulcérations cancéreuses,

– herpès récidivant de toutes les parties du corps (surtout anus et organes génitaux externes),

– transpiration de la partie antérieure du corps (JM = poumon → rein).

2 – les autres fonctions sont « ralenties « :

– douleurs d’estomac, améliorées en mangeant. Haleine nauséabonde. Constipation chronique atonique.

– obésité sans hyperphagie : « Embonpoint maladif » dit Kent

– règles peu abondantes et espacées, leucorrhée à la place des règles (Cocculus). Frigidité (ou impuissance) – migraines, agitation, convulsions, catalepsie, sur fond de dépression mentale.

Cybernétique : Graphites = insuffisance thyroïdienne et surrénalienne : « Grosse, grasse, grise » Baryta carb. = insuffisance hypophysaire et pancréatique

Pulsatilla (si) = insuffisance thyroïdienne et ovarienne

Certains auteurs ont même décrit Graphites comme une « Pulsatilla qui s’ennuie ». Ces deux remèdes se succèdent souvent et se complètent bien.

     Aggravé par :

………………………………….

– les chagrins et vexations

– le froid, les courants d’air

– la chaleur du lit

– la lumière (photophobie)

– pendant les règles

– la suppression d’une éruption

– le sel et les aliments gras, les boissons chaudes – en se grattant

– la nuit (luèse)

Petroleum Ch1

« Sec et fissuré »

Amélioré par : ……………………………….. – le grand air

– la marche

– en mangeant

………………………………. Antidoté par :

Aconit, Arsenic. alb., Nux vom.

 Liquide incolore, explosif, insoluble dans l’eau, le pétrole est le produit de la fossilisation des grandes forêts de lycopodes géants des ères primaires et secondaires. Ses dérivés servent en médecine classique de topiques anti-fungiques.

Causalité : Rétrocession d’une éruption (traitement dermatologique classique ?)

Psyché : Confusion mentale :

Susceptible, irascible (car hypo-adaptable) → hébété permanent : il perd son chemin dans les rues (Baryta), croit qu’il y a d’autres personnes près de lui, que ses membres sont doubles… (symptômes neurologiques apparaissant parfois lors des fièvres graves, ex.: durant la fièvre typhoïde).

Vertiges du mal des transports (train, avion, bateau), avec mal de tête occipital et sensation de faim, aggravé au grand air (contrairement à Tabaccum).

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Soma : Peau sèche avec vésicules prurigineuses, évoluant vers une éruption humide qui creuse : eczèma occipital et génital (Rhus tox.), derrière les oreilles, au bout des doigts, etc… Herpès autour de la bouche (Natrum mur.). Bouquet d’aphtes. Engelures. Envie de bière (Kalium bich., Nux vom.).

Fissurations des paupières (cantus), lèvres, mamelons, parties génitales et anus. Sueurs nauséabondes des aisselles et des parties génitales (Silicea), prurit brûlant des pieds et des mains (Sulfur).

Cybernétique :

Aggravé par : Antidoté par :

Calcarea carb. ou Pulsatilla → Graphites (hypothyroïdien et ovarien) // à Antimonium crudum

Lycopodium → Petroleum (hyposurrénalien) // à Arsenicum album sorte de couple type « Laurel et Hardy » souvent rencontré en clinique !

L’hiver (frileux), la nuit (la faim et le prurit), aux changements de temps et avant l’orage (Phosphorus, Rhododendron).

Cocculus, Nux vom.

Carbo vegetabilis Ch2 « L’asphyxié »

Le charbon de bois est le résultat de la calcination de bois non résineux en vase clos : carbone impur qui contient des sels minéraux et du carbonate de potasse (Kalium carb.). Poudre noire, inodore et insipide qui absorbe les gaz.

Key-note : « Carbo vegetabilis guérit le malade quand celui-ci veut être éventé » (Kent).

Psyché de l’adulte : Indolent et obstiné

L’état mental (comme l’état physique) est lent, comme endormi, comme à demi-asphyxié : inaptitude à percevoir ou à rassembler les impressions que les circonstances devraient faire naître : indifférence mentale (Sepia). Manque d’assurance jusqu’à en être perdu : il ne sait même plus s’il aime ou non sa femme et ses enfants. Crainte de l’obscurité, des fantômes, des revenants (Arsenicum album).

Soma : L’encombrement par le CO2

Dyspepsie flatulente due à l’abus de matières grasses (Lycopodium, Pulsatilla) ou d’aliments avariés (Arsenicum alb.).

Veines engorgée, capillarite en réseau, hémorroïdes, acrocyanose, ulcères variqueux torpides.

Dyspnée et états cyanotiques : asthme à dyspnée continue, cœur pulmonaire chronique. C’est la « bouteille d’oxygène » de l’homéopathe, au décours des maladies invalidantes.

Aggravé par :

– les températures extrêmes (chaleur et refroidissements)

– les excès de toutes sortes : le surmenage, les aliments riches (sauces, lait, épices) – la suppression d’éruption ou d’élimination

Améliorépar: leséructations,lesjambessurélevées,l’airfrais(ouenétantéventé) Antidoté par : Arsenic., Camphora, Coffea, Lachesis, Ferrum

 —

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Carbo animalis Ch2

« Le petit vieux »

Poudre noire, absorbant les odeurs et l’humidité, obtenue par lavage à l’acide chlorhydrique des résidus d’abattoir (cornes, sabots et os).

Key-note : Il refuse de vieillir, pourtant la baisse de ses capacités d’adaptation est manifeste : isolement, rigidité, tristesse et anxiété.

Psyché : Introverti et anti-social

Triste, faible et frileux, il rejette les étrangers et se sent abandonné ! Mal loin de chez lui et de ses habitudes. Pensées de mort, désespoir, peurs du soir, du noir, du cancer…. « Confused hearing » : il ne peut localiser d’où viennent les sons.

Soma : Ralentissement et hypoxie -> tumeurs dures

Dyspepsie hypotonique : éructations, pyrosis, flatulence (aggravé par la viande) et constipation atonique, le moindre écart de régime provoque des problèmes digestifs).

Toux sèche et rauque, expectoration abondante et fétide, sueurs nocturnes épuisantes et malodorantes. Menorrhagies prolongées, malodorantes, irritantes.

Une indication spécifique : les sarcomes et squirrhes = indurations cutanées et ulcérations torpides (sein, col utérin…), avec adénopathies cancéreuses ++ et engorgement veineux de voisinage.

  Cybernétique :

Carbo vegetabilis

(blocage cardio-respiratoire)

Carbo animalis

(blocage plus digestif et sexuel)

plus indolent et obnubilé

plus de ballonnements et d’éructation

plus dyspnéique (désir d’air frais malgré sa frilosité).

plus triste et désir de solitude

plus constipé

polarité plus cutanée et lymphoïde.

L’adaptation

Pièce centrale de la construction de la personnalité, l’entrée en Latence, signe la fin des quatre stades pulsionnels (indifférenciation, oralité, analité, phalllique). On aborde maintenant l’aspect complexe de l’adaptation : la question fondamentale, c’est la question même de notre identité, on ne peut y echapper. L’apogée de la crise se fera durant la phase de développement de l’adolescence, ou de la maturité et de la vieillesse, la Sycose. C’est-à-dire les deux périodes de la vie où les bouleversements identitaires sont exacerbés par les modifications physiques et le désaccord entre l’image de soi et le regard des autres sur nous

La crise oedipienne, fin de la période de la luèse, désigne la mise en processus, la mise en travail de la question de l’identité, dans la découverte de la différence des sexes et des générations. Cette crise éclate entre 4 et 5 ans environ. Mais toute notre vie, nous allons continuer à organiser notre conflictualité oedipienne pour l’intégrer autant que faire se peut. En résumé, avec le complexe d’oedipe, l’individu est face à « l’impossible » : impossible d’être tout, de tout faire, il va donc falloir faire des choix… . Car la crise oedipienne a défini des limites et indique que ces limites doivent être dépassées pour s’en libérer : la

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crise oedipienne va permettre de résoudre le dilemme d’être tout et d’être au centre en remplaçant l’impossible par l’interdit.

« Tout de ce que tu ne peux pas réaliser de fait, tu peux l’avoir en représentation et en identification » par l’acceptation de la différence des sexes et des générations et par l’acceptation de l’interdit. La traversée de la crise oedipienne signe l’accès à la névrose (état de bonne santé mentale pour l’homme occidental), avec le mécanisme des désirs, des interdits et de la culpabilité. Ceux qui ont renoncé à la traversée de l’oedipe ou qui même ont refusé de l’aborder, sont des patients psychotiques ou présentant des pathologies du narcissisme. Remèdes du tuberculinisme = états limites, qui ne connaissent pas le sentiment de culpabilité (ne fonctionnent pas sur le principe du refoulement, corrollaire de la culpabilité), de responsabilité à la rigueur. C’est d’ailleurs ce qui vous permettra parfois de distinguer Pulsatilla de Calcarea carbonica, si semblables par bien des aspects !

Le Surmoi post-oedipien va mettre en place notre « disque dur interne » grâce auquel nous allons gérer tous les instants de notre vie : en psychologie, on dit que le Surmoi (la rate-pancréas en médecine chinoise, l’adaptation) c’est pour retenir la pulsion, c’est-à-dire ne pas faire tout et n’importe quoi. Alors l’adaptation va représenter pour l’homme en devenir, adulte puis vieillisant, le « disque dur interne » qu’il va interroger quand une question se pose : D’où je viens ? Qui suis-je ? Où je vais ? Que dois-je faire ?

A contrario, les remèdes de l’adaptation qui ne peuvent avoir recours à leur discriminant interne présentent tous des pathologies mentales (font tout et n’importe quoi, comme Mercurius) ou physiques (désordre alimentaire, obésité, gestion des chairs). L’adaptation, c’est « trouver du sens au caractère illogique de son existence éphèmere », c’est-à-dire organiser son système de survie et la grande question de l’identité : la Sycose sera le prolongement et l’exacerbation de ces problématiques à des degrés divers

Les stock-Nosodes

Pour P. Kollitsch, le passage des troubles fonctionnels (réversibles) vers les lésions organiques (irréversibles) se fait obligatoirement par le Mercure. La « Terre », cinquième élément chinois, n’est pas la cinquième diathèse que certains homéopathes ont voulu décrire, car elle correspond à un moment de bascule, de désadaptation brutale, une situation de blocage d’une des quatre autres diathèses. Elle n’existe donc jamais seule et n’a pas de vrai nosode, car la situation de vide chronique de cet élément central, au principe de l’alimentation, du sang, de l’énergie et de la mémoire, est incompatible avec la vie (pour rappel, dans les troubles lésionnels, la rate est toujours impliquée, voir « quand Freud rencontre Hanheman »)! Cependant, on peut lui attribuer :

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

  Rein Colon Poumon

Influenzinum / Pertussinum Marmoreck / T.R.

Streptococcinum / Staphylococcinum

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Candida albicans / Colibacilinum /Para-Typhoidinum B Foie Hydrophobinum / Tetanotoxinum

Cœur Pyrogenium

 L’eau …

Le sang … L’énergie/chaleur … Le Yin/Yang …

Rein Luesinum

Coeur Medorrhinum

Poumon Tuberculinum / Bacilinum / Friedman Foie Psorinum

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La Lymphe … Rate Diphterotoxinum /Carcinosinum ……………………………………………………………………………………

1/ Les « stock-nosodes » correspondent à des situations de blocage, suite de maladie infectieuse ou de vaccination (cf. tome 3, chapitre « isothérapie »), le conflit AG-AC étant mémorisé et limitant par la suite partiellement le métabolique physiologique (en particulier par épaississement du réseau de Jerne).

Parmi ceux-ci on peut remarquer quelques remèdes aux origines et utilisations peu connues : !Anthracinum … extrait de la rate d’un mouton malade du charbon (Hering 1830).

!Botulinum… toxine du bacillus botulinus, qui se développe dans la charcuterie avariée ou les conserves mal préparées.

!Cariesinum ou Pyorrhein … fragment de carie dentaire.

!Influenzinum … vaccin grippal (mélange de virus de type A et B) : pathogénésie clinique de O.A. Julian.

!Malandrinum… sécrétion caséeuse à odeur fétide du sabot postérieur du cheval, favorisée par l’humidité et le purin (H.C. Allen 1900).

!Melitagrinum… lymphe de vésicules d’eczéma du cuir chevelu (Skinner).

!Melitococcinum … Brucella melitensis, la fièvre de Malte.

!Morbillinum … sang de rougeoleux (Gross), toux chroniques qui ont suivi un état éruptif, conjonc- tivites qui ne guérissent pas….

!Oscillococcinum … diplocoque à grains inégaux, très mutagène : il devient pneumo, strepto … il « oscille » selon le pH du terrain (J. Roy). A ne pas confondre avec le sarcode (foie et cœur de canard) actuellement vendu avec cette appellation.

!Pertussinum … salive et sang d’enfant mort de la coqueluche (Clarke).

!Pyrogenium … viande décomposée par autolysat (Kent), pour toutes les affections focales (dentaires, sinusales, utérines ++…).

!Streptococcinum … germe connu depuis longue date pour ses complications immunes, il est porté par environ 10% de la population. Germe aussi impliqué dans la Scarlatine et dans de nombreuses albuminuries (séquelles de glomérulonéphrites)

!Varicellinum (VZVirus) … pour les cas de Varicelle ou de Zona (herpès-virus, infection fréquente chez les immuno-déprimés).

– etc …

Des études sur les capacités curatives des germes infectants sont aussi menées par l’Institut Pasteur (INSERM U786), ainsi Shigella flexneri est étudiée pour ses capacités à bloquer l’activation de gènes pro- inflammatoires lors des Mici (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin).

Certains stock-nosodes ont des pathogénésies plus étoffées :

Leprominum

« Le mystique qui a perdu la foi ! »

La lèpre est une maladie défigurante, redoutée et répandue dans les pays tropicaux. L’agent causal en est le bacille acido-alcoolo-résistant (idem BK) découvert par Hansen en 1873. Les lépreux peuvent être atteints de tuberculose, mais la tuberculose semble conférer une immunité contre la lèpre. Le bacille est de fait peu virulent, ce sont les réactions auto-immunes que sa présence induit qui font que la maladie évolue très lentement, mais de façon irréversible : anémie hémolytique, tendance à la suppuration, grosseurs et destructions des tissus. Les troubles évoluent en trois phases, comme pour la syphilis ou le SIDA. La pathogénésie a été effectuée par P. Vakil, sur 100 volontaires à Bombay.

Problématique : le Poumon reçoit les souffles de Shen … Leprominium a perdu le feu qui éclaire -> pas identifié au niveau spirituel (alors que TK, c’est au niveau affectif).

Psyché : Mélancolie religieuse

   —

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Intense sensation d’oppression, sans espoir, il s’isole et attribue sa maladie au destin … Désir de changement. Il porte des vêtements blancs (aversion pour le noir) : c’est un mystique qui cherche la lumière.

Soma : Névrites périphériques avec plaques d’anesthésie (Moelles du Rein) – Peau cireuse ou huileuse, plaques de dépigmentation, chute des cils, alopécie,

– Rhinite atrophique avec odorat perturbé. Otorrhée, aphonie (Poumon),

– Photophobie (Yang du Foie),

– Fonte musculaire (atrophie), gingivite saignante, fissure de la langue, nodules cutanés évoluant vers la fibrose (Rate).

Intérêt : Proche de Tuberculinum K., c’est un nosode du pôle Poumon qui correspond à des affections auto-immunes ectodermiques (peau et nerfs), mais qui aurait aussi un bon effet sur des lésions cutanées résistantes à tout traitement : Vitiligo, Sarcoïdose cutanée, Lichen plan, Sclérodermie (morphée), Lupus …

Cybernétique :

• Acute …

• Typhoid …

• Psora …

• Malaria …

• Ringworm …

• Sycosis …

• Cancer …

• Tubercular …

• Leprosy …

• Syphilis …

« The Miasmatic Spectrum » (par Rajan SANKARAN – Inde)

(Aconit) …

(Bryonia) …

(Sulfur & Psorinum) …

(China)

(Calc-sulf.) …

(Thuya) & Medorrh.) …

(Nitric. acid. & Carcinosinum) … Perfection (Calc. phos. & Bacillinum) … Change (Secale & Leprominium) … Isolation (Mercurius & Syphilinum) … Destruction

Tableau qui n’est pas très éloigné de notre propre conception des phases et de leurs nosodes : !Psorinum / Tubercul. (phases 1/2)

!Stock-Nosodes / Medorrh. (phases 3/4)

!Luesinum / Carcinos. (phases 5/6)

Carcinosinum « L’aptitude au malheur »

Tissu d’épithélioma du sein, encore appelé « Squirrhum ». L’idée en est venue au dr. Foubister (1952) qui a observé deux enfants nés de mêre cancéreuse et qui présentaient tous deux quatre symptômes caractéristiques :

– les sclérotiques bleutées – un teint gris / café au lait

– de nombreux naevi – une insomnie rebelle précoce

Ces symptômes ont ensuite été vérifiés sur 200 autres cas. L’expérimentation pathogénétique a été réalisée par le dr. Templeton (1958) sur 9 patients avec des 30 et 200 ch.

Symbole : Causalité :

« Le soucieux » (Templeton). L’anxiété de conscience des personnalités rigides ++

La loi de Hamer : « Pour faire un cancer, il faut et il suffit :

d’une vie de peurs et/ou de tristesses prolongées (= dramatisation), d’une tendance à l’auto-accusation (= culpabilisation),

d’une solitude affective (ou sensation de rejet) ».

Panic Critical Struggle

Trying Fixity

 —

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Key-note : Toute émotion est ressentie péniblement.

Psyché de l’adulte :

1/ une insécurité chronique : sens du devoir exagéré (Foubister).

 Antécédants de contrôle parental excessif (n’ont pas fait confiance à leur enfant). Rigidité de comportement

+ suppression émotionnelle = frustration chronique et harassement professionnel… chaque jour devient un combat mortel ! Un haut niveau d’engagement personnel… ce qui implique une auto-accusation facile : il prend la vie trop au sérieux et ne peut se détendre, ni être heureux. Acharné dans tout ce qu’il fait (comme Arsenic, Sepia, Aurum …). En conflit entre sa conscience et les conventions, il occupe son vide émotionnel de soucis divers : précision exagérée, tatillon, maniaquerie, « poussièrite », s’occupe de détails (Ars. alb., Silicea), se plaint d’avance (Calcarea carb.). Horreur des événements imprévus + hypochondrie avec peur d’une maladie mortelle (Luesinum, Thuya occ.). Affectivité exigeante : facilement collant (Pulsatilla). Pressentiments pessimistes : c’est la mère de famille qu’on est obligé de prévenir lorsqu’on doit rentrer plus tard que de coutume, sinon elle serait morte d’inquiétude, elle vous voit déjà sous un autobus ! (Au répertoire de Kent, on trouve aussi sur ce symptôme au 3eme degré: Argentum nitric., Causticum, Gelsemium, Graphites, Medorrhinum). Tendance suicidaire (Aurum, Naja …).

2/ une sensorialité particulière :

Insomnie rebelle, souvent dès la prime enfance (Luesinum). Extrême sensibilité aux réprimandes (Medorrhinum). Triste et ne peut pleurer (Natrum mur.)… ou pleure sans raison apparente. Ne tolère pas le bruit, mais adore la musique qui le fait pleurer (Nux vom., Natrum mur.). Aggravé par un séjour au bord de l’océan, mais amélioré à la Méditerranée (Natrum mur.).

Psyché de l’enfant : Instables et butés (= inadaptable), de plus aggravés par la consolation !

D’après S. Vallespir, beaucoup d’enfants qui dorment dans la position génu-pectorale (de la prière mahométane), après l’âge de trois ans, sont des enfants Carcinosinum (avant 3 ans, pensez à Lycopodium, Phosphorus ou Medorrhinum).

Soma : Tics des paupières, myoclonies de la face ou des jambes,

Altérations dermiques : grains de beauté trop nombreux, verrues, polypes, lentigo (taches de vieillesse brunes), poussée ganglionnaire (dans le répertoire de Kent : « enlarged glands » = rate).

Cybernétique : Ce n’est pas un miasme diathésique au sens hahnemannien du terme, mais plutôt « une série additionnelle d’avatars » physiques et psychologiques qui vont effondrer les régulations psychologiques, neuro-humorales et immunitaires du sujet.

C’est un remède assez réactif, à déconseiller chez les cancéreux dont les tumeurs évoluent (un cas personnel de cancer du sein, après une dose en 200K = 8 jours de fièvre à 40° !). Pour Foubister, remède à donner en doses 30/ 200/ MK, trois jours consécutifs.

    —

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Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………

– de 13h à 18h (Templeton)

– les courants d’air, en se découvrant,

le froid comme le chaud

– par la consolation et les contradictions – au bord de la mer

– en plein air, adore l’orage et les éclairs

– les fruits et les épices

– le rythme et la danse (Sepia) ……………………………………………… Latéralité alternante (Lac caninum)

Colibacillinum

Hôte habituel de l’intestin, son expression pathologique est celle du cycle entéro-rénal : Colon → Vessie (la « voie des eaux » en MTC). Il contient deux endotoxines :

• une entérotrope, irritant l’intestin, le foie et la vésicule,

• une neurotrope, perturbant le système nerveux central.

Causalité : Peur d’un parent (surtout du père), il (elle) s’agrippe à de vieilles idées, anxiété

Psyché : Tristesse (de la neurasthénie → psychose dépressive)

– absence de mémoire (Rate) → absence totale de précision

– timide irrésolu, perpétuellement hésitant, ne parvient pas à se décider (VB faible) : n’en finit pas de choisir s’il a un achat à faire (Pulsatilla).

Soma : Asthénie physique + états fébriles persistants (ou frilosité)

+ troubles digestifs atoniques (ballonnements) ou diarrhées chroniques

+ inflammation rénale subaiguë ou chronique (urines troubles, fréquentes et douloureuses) = « chaleur à la Vessie » en MTC

Modalités : Aggravé par le froid et l’humidité

Sont proches : * Le Sérum anti-colibacillaire (son semblable, sur le versant AC)

* Les Nosodes de Bach (homéopathe anglais du début du 20ème siècle) :

– Morgan pure = spasmes et congestion, introspection, hypochondrie, dépression, aggravé par la chaleur et avant l’orage

– Morgan Gartner = idem, sauf lithiase biliaire et rénale

– Mutabile, Paterson …

Candida albicans

C’est un champignon largement répandu, surtout depuis la large diffusion des antibiotiques. C’est un germe responsable de symptômes muqueux ou cutanés, parfois viscéraux, qui ne devient pathogène que dans certaines conditions : affections opportunistes révélatrices d’une immuno-dépression. Pathogénésie établie par J. Fallex en 1959. Les dilutions de 15 et 30 ch paraissent les plus actives.

Soma : Langue épaisse, sèche, crevassée, rouge. Gingivite importante, lèvres sèches et crevassées. Constipation, eczéma des plis (orteils et ongles, plis inter-fessier et sous-mammaires), Vulvite avec prurit → kraurosis.

NB. N’essayer pas de trouver un remède homéopathique spécifique des mycoses. Celles-ci apparaissent (marqueur biologique) lorsque le patient est dans une phase « humidité-chaleur » (en MTC, type Tae Yin,

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relation Rate-Poumon). Il suffit la plupart du temps de corriger l’alimentation, l’hygiene locale et les causes de cette dégradation du terrain, pour que la mycose disparaisse.

2 – les iso-thérapiques de remèdes :

A côté des stock-nosodes, il faut observer la place grandissante prise récemment dans la symptomatologie (mémorisation d’une iatrogénicité) par l’usage assez systématique de médicaments allopathique « modernes » tels que :

A / les substances s’opposant au développement des germes des maladies infectieuses : antibiotiques, anti- fungiques, sulfamides, anti-parasitaires et antiviraux. C’est en 1908 que Ehrlich formule le principe de la toxicité sélective d’un médicament, c’est à dire que le produit utilisé doit endommager le micro-organisme en cause, mais être relativement inoffensif pour l’hôte, contrairement aux antiseptiques qui étant fortement toxiques ne peuvent pas être administrés per os. On distingue classiquement les substances bactéricides (qui endommagent de façon irréversible les micro-organismes en cause) et les médicaments bactério-statiques qui inhibent temporairement la synthèse des macro-molécules bactériennes et nécessite l’action conjugée des défenses naturelles de l’organisme. Trois phénomènes apparaissent rapidement à l’usage :

!la sélection rapide de souches multi-résistantes aux antibiotiques (transmission chromosomique ou plasmidique),

!les effets immuno-suppresseurs (à différents niveaux selon les produits) de ces substances utilisées au long cours,

!les problèmes liés à la toxicité naturelle de ces médicaments, ainsi des :

• accidents sanguins = hypoplasies médullaires et anémies hémolytiques (cas des

sulfamides, chloramphénicol, INH, griséfuline …),

• accidents neuro-psychiques = atteinte de la 8ème paire (streptomycine, polymyxine),

crises convulsives (anti-tuberculeux), polynévrites,

• accidents rénaux = coliques néphrétiques (sulfamides), albuminurie -> anurie

(bacitracine, kanamycine …),

• accidents hépatiques = ictère (isoniaside, auréomycine, TAO, griséfuline …),

• éruptions cutanées = urticaire (ampicilline), érythème polymorphe, eczèma

(auréomycine), œdème de Quincke (péni. = 70 chocs mortels par an aux USA),

• accidents microbiens = collapsus, encéphalite ou syndrome perforatif liés à la lyse

microbienne trop rapide (typhus + chloramphénicol), phénomène d’Herxheimer (syphilis + pénicilline).

Les sulfamides, dérivés des colorants → Anilinum (as) dans les années 1940, aux symptômes proches des Charbons, cf. le syndrome de Liehl, surtout utilisés actuellement comme antiseptiques urinaires → Methylene blue (ca).

Les antibiotiques, d’origine fungique = Penicillinum, induisent rapidement un déplacement des équilibres de notre éco-système microbien interne, faisant évoluer une infection bactérienne aiguë en une mycose chronique (glossite atrophique, diarrhée, anorectite …), qui bénéficient du stock-nosode Candida albicans.

Les anti-fungiques (excès d’eau), dérivés pour la plupart du pétrole → Petroleum et Graphites : remèdes de sécheresse).

Les anti-parasitaires, dont les arsphénamines (amibiase) furent les premiers synthéthisés → China (as) pour le paludisme.

Les anti-viraux, comme l’AZT qui développe des symptômes hématologiques proches d’Arsenicum album, le DDI une pancréatite, le DDC des polynévrites …

Penicillinum

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Pathogénésie établie par M. Germonprez en 1966. La plupart des antibiotiques d’usage courant (les ampicillines et céphalosporines en sont dérivées).

Asthénie avec frilosité et obnubilation intellectuelle (Yang-ming = Estomac – G.I.). Fièvre trainante. Angine avec toux sèche et rauque, coryza et sinusite frontale, langue jaune et empreinte marquée des dents. Furoncles (visage et conduits auditifs), suintements muco-purulents, orgelets, verrues.

Tendance aux ecchymoses (rate ++), douleurs rénales et articulaires (avec œdème).

Aggravation : par le froid humide et le mouvement (Yang pervers) Amélioration au repos et par le temps sec et chaud.

Chloramphenicol

Souche d’antibiotique provenant d’un streptomyces, c’est le seul antibiotique contenant un radical NO2. Encore largement utilisé dans les fièvres typhoïdes (salmonelloses) et la méningite à bacilles de Pfeiffer. Pathogénésie établie par O. A. Julian en 1970.

Toxicologie grave : collapsus chez l’enfant, anémie aplasique chez l’adulte. Délire, confusion mentale, hallucinations, « restlessness » = impatience

(en MTC = vide d’énergie → besoin de Yang / mouvement)

puis tristesse, adynamie, dépression. Céphalées de 3 à 5 h. du matin (= poumon) battantes.

Anorexie, nausées et vomissements, malgré la faim (= pas d’énergie → ne peut digérer !). → diarrhée cholériforme.

Purpura, épistaxis, fièvre ou hypothermie (= vide de Qi → chaleur au sang : froid interne et saignements).

B / les substances s’opposant au développement des réactions adaptatives (désagréables) du sujet, dans l’inflammation :

# l’aspirine (Salicilicum acid.), le Methylsergide = Désernil® (antimigraineux) pathogénésie réalisée par Julian en 1979, les différentes classes d’AINS (anti-inflammatoires non-stéroïdiens), aux symptômes mercure-like évidents, les dérivés corticoïdes (la cortisone a une pathogénésie établie par Templeton en 1956).

!les tranquillisants, antidépresseurs et neuroleptiques, toutes substances dérivées des alcaloïdes de l’opium. De nombreuses pathogénésies de ces substances ont été établies, citons :

la Chlorpromazine (Paï en Inde en 1964, puis Julian en 1968) = Largactil®,

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l’Halopéridol (Julian en 1975) = Haldol®,

la Lévopromazine = Nozinan®, Majeptil® (Julian en 1968) …

!les analgésiques, comme la Xylocaïne, substances dérivées des alcaloïdes de Coca. !les toxiques employés dans un but cytostatique (anti-tumoral) :

chimiothérapie = Mercurius et radiothérapie = Radium bromatum (as).

 Les remèdes du Mercure

L’action des remèdes du groupe des MERCURES (Superpolycrest du pôle Rate-pancréas), sera essentiellement toxique. Ce sont tous des remèdes de désadaptation (suite d’intoxication, d’infection ou de soucis) dans le mal-être et l’engorgement lymphoïde (jusqu’à son expression purulente), il faudra donc les utiliser en hautes dilutions.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Rein Colon Poumon

Arnica montana / Hypericum

Calendula (SEP)

Mezereum (sinusite, démangeaisons erratiques)

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Apis mel. / Asclepias Foie Lachnanthes (NCB) Cœur Ailanthus (AG)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (A: angine G: Ganglions)

………………………………………………………………………………………………………….. L’eau … Rein Mercurius corrosivus (G) /

Le sang … Coeur Mercurius proto ou bi-iodatus (AG)

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L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Poumon Mercurius cyanatus (AG) / Euphorbium Foie Cinnabaris / Rhus toxicodendron

Rate Mercurius sol. (AG)

NB. La riche symptomatologie des « traitements mercuriels » au 19ème siècle a été remplacée par l’usage immodéré des AINS, des immunosuppresseurs et de la chimiothérapie.

Mercurius solubilis « Le Pirate »

Métal lourd, liquide et instable à la température ordinaire, très réagissant avec tous les métaux, métalloïdes et halogènes. Le Mercure n’est pas un constituant normal des tissus et avec les protéines organiques, il donne des radicaux cyanuriques très toxiques = prototype des anti-métabolites.

– affinité pour l’oxygène… congestion et inflammation (=> Sulfur et Arsenic),

– particulièrement diffusible … hydrogénoïde lymphatique (=> les Natrum et Kalium), – métal lourd ne décomposant pas l’eau … tendance à la sclérose (=> Aurum).

Symbole : Un double aspect pour ce grand remède :

– en aigu réactionnel = la nouvelle donne,

– en chronique = le tricheur.

Causalité : L’incapacité à retenir ses pulsions, à utiliser le Surmoi post oedipen le conduit à faire tout et n’importe quoi : c’est-à-dire que ce qui lui passe par la tête, il le met en actes. Faute de gestion d’un principe interne de discrimination, c’est l’impasse.

Problématique : En conséquence, pour faire « bouger les choses » et dans l’espoir que « ça change enfin », le temperament agressif sera sa réponse au malheur. Il espère trouver une

solution dans cette mise en mouvement désordonnée.

Il est mécontent de tout, de tous et de lui-même pendant une « traversée du désert » nécessaire avant tout changement. Quitter ses habitudes => solitude + réflexion vers une « terre promise » qui est un nouveau type de relation.

Key-note: L’instabilité (métal liquide !). Sans cesse, il « monte des coups » pour avoir l’impression de vivre, pour avoir le sentiment de faire « bouger » les choses !

C’est à dire qu’il s’éparpille, comme la goutte de Mercure que l’on fait tomber.

Psyché de l’adulte : La révolution

La certitude d’un lieu meilleur à atteindre lui donne le droit d’imposer sa révolution. Insolent, soupçonneux, critique, contestataire, c’est le militant sectaire qui souvent n’a trouvé des gens « biens » que dans une communauté ! Il se croit le droit de remettre le monde en ordre (suivant son ordre à lui).

Tout et n’importe quoi !

Excitation nerveuse avec agitation et mauvaise humeur, sur un fond de fatigabilité physique et cérébrale. Insensible aux malheurs des autres, pour oublier son « mal être », il n’hésite pas à leur faire payer les conséquences de ses propres folies. En futur luètique égoïste, il les impliquera jusqu’au bout dans ses projets, mais lui, reculera au dernier moment : tant pis pour ceux qui y ont cru. Lui par contre, s’est donné l’impression d’y croire : du chaos, il sortira bien quelque chose ! C’est le pirate inconséquent qui trompera sa famille et son entourage pour ressentir une certaine « fureur de vivre », un éparpillement dans la recherche des sensations.

La descente aux enfers

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C’est le passage indispensable avant de devenir un autre : remède carrefour. Tous les remèdes peuvent faire Mercure lorsqu’ils ont pris conscience qu’ils ont aboutis à une situation d’échec, qu’ils sont malheureux et qu’ils doivent changer. Révolutions, morts et résurrections successives, changements de peau …

Agressivité sociale

Lorsqu’on a raté son changement, on le fait payer aux autres : l’inconfort, « le mal-être » génère une méchanceté gratuite. Pour celui qui n’a pas compris que la clé du changement doit être cherchée à l’intérieur de nous-mêmes (pas de réflexion = rate). Il y aura donc agitation, précipitation dans laquelle rien ne s’accomplit …

Les impulsions sont une des caractéristiques dominantes

« Vulnérable à toutes les impressions, il est incapable de se concentrer dans une direction » (G. Withoulkas). C’est un symptôme qui va s’aggraver, peu à peu, il est assailli par toutes sortes d’impulsions : à frapper, à détruire, à tuer pour la plus légère offense, à tuer même la personne qu’il aime le plus ! (proche de Hepar sulf., mais différent d’Aurum pour qui c’est le désir de « se » tuer). Lorsque la pathologie progresse, l’impulsivité et la vulnérabilité accrues créent une sorte d’état paranoïde : il ressent chaque personne comme un ennemi.

Dégouté de tout

Individu fermé, il répugne à exprimer (par la parole) ce qu’il ressent, il répond lentement aux questions posées. Peu de volonté, peu de sensibilité affective, c’est un grand inquiet, d’abord agité et agressif, puis las et prostré.

Dépression et paralysie

Craintes et obsessions, somnolence de jour et mauvaise mémoire (rate), crampes ou tremblements des extrémités (Plumbum). Un raccourci du dr. Collet « le brouillon, tremblant et inefficace » : paresse cérébrale, esprit endormi, faiblesse nerveuse et tremblement.

Psyché de l’enfant : Impulsif, paresseux et méfiant … terreur du cabinet médical !

« Chef de bande », mais grand inquiet, sombre, agressif, de mauvaise humeur (Chamomilla), il « se vit mal ». Mauvaise mémoire: apprendra mal les règles de grammaire, les noms de rues et de personnes. Attention difficile. Parfois lenteur à répondre. Inapte aux mathématiques (surtout la géométrie) : pas d’esprit logique ! Se défendra relativement bien dans les épreuves orales et sera capable de soutenir des conversations d’un niveau très satisfaisant pour son âge (agité, volubile = ainsi il donne le change à sa lenteur d’esprit).

Soma : Inflammation aiguë avec tendance à la suppuration * des muqueuses = pus jaune-verdatre, irritant ++

Haleine fétide et hypersalivation, déchaussement des dents, formation de poches de pus = parodontopathies. Angine (fausses membranes ou phlegmon), blépharo-conjontivite, bronchite.

Entéro-colite dysentériforme (la diarrhée de cholécystite, avec ténesme nocturne).

Cystite, urétrites, métrite …

* delapeau

Transpiration nocturne grasse, qui ne soulage pas (si tache le linge en jaune = Rhus tox.). Transpiration froide en mangeant.

Eruptions érysipèlateuses, vésicules ou pustules avec tendance à l’adénite = impétigo, eczéma infecté, prurigo, herpès préputial … → ulcérations indurées extensives (ulcères vénériens).

* des organes nobles

Hépatites virales (- des hép. toxiques = Phosphorus), néphrite hématurique, périostite, pancréatite … Réactions de désintoxication violente sur les reins. Tremblements et agitation nocturnes (Tabes ++).

Remède à l’évolution luétique : congestion => inflammation => suppuration => sclérose

Tout gonfle et s’indure (amygdales, parotides, ganglions … ), tout peut suppurer, tout peut faire mal (surtout la nuit ++), tout sécrète, suinte, s’ulcère et peut nécroser (de l’angine purulente à la périostite) : pour beaucoup de psy. le pus est une expression somatique de l’agressivité !

Trois mots-clefs cliniques dans l’aigu : transpiration (nocturne) + frilosité + langue et haleine fétide Cybernétique : Mercure est un état d’instabilité

         —

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* avant le changement, c’est le moment ou tout redevient possible (ex.: à l’adolescence, « l’âge bête » puis le « mal de vivre »), où l’on teste toutes les possibilités avant un nouveau choix, les divorces …

* ou le renoncement à changer : il devient alors chronique … il s’aggravera progressivement :

dans l’inflammation vers … dans la sclérose vers … dans l’hypoxie vers …

Arsenicum et les Venins (Tub.), Aurum et les Acides (Luèse), les Charbons (la mort).

Il existe dix sels différents de Mercure qui ont tous une polarité bien spécifique :

Mercurius vivus le Mercure de l’enfant, car il existe un élément Magnésium au niveau de ses symptômes. Crampes et tremblements.

Mercurius solubilis le Mercure de la femme, très proche de Mercurius vivus

Un des trois remèdes alchimique de la matière médicale (avec Hepar sulf. et Causticum), c’est celui qui a bénéficié de la plus riche expérimentation pathogénésique.

Mercurius corrosivus le Mercure de l’homme, le plus puissant (Bichlorate de Hg), très spasmodique, à polarité digestive et urinaire, qui évolue vers les acides dans son aggravation.

Mercurius cyanatus le Mercure de l’angine diphtériforme, à fausses membranes, qui évolue vers les venins (pré-septicémique !).

Mercurius proto-iodatus le Mercure de l’angine à latéralité droite, puis gauche (= Lycopodium).

     Mercurius bi-iodatus

Mercurius aceticus Mercurius auratus Mercurius dulcis

Mercurius sulfuricus Cinnabaris

Aggravé par : ………………………………………………………………………………………………………….

le Mercure de l’angine à latéralité gauche, puis droite (= Lachesis), l’adénite lymphomésentérique (pseudo-appendicite).

le Mercure de l’œil, blépharo-conjonctivite.

le Mercure du nez, ozène, ostéite des os du nez, gomme syphilitique ?

le Mercure de l’oreille, otite moyenne catarrhale (Calomel) mais aussi problèmes prostatiques avec tenesme rectal.

le Mercure du tube digestif, diarrhée fétide (selles verdâtres), rectite.

le sulfate de Mercure, grand remède du gland : éruption, gonflement, inflammation

    – la nuit, l’air du soir (Luesinum)

– la transpiration

– couché sur le côté droit (foie douloureux) – à la chaleur du lit ou d’un feu

– les courants d’air (sur la tête),

en prenant froid : le chaud et le froid !

– le temps froid et humide (Rhus tox.)

– les changements de temps

– le temps nuageux

– rien … tout aggrave Mercure !

– les températures modérées ?

– envie (ou horreur) du beurre …………………………………….. Antidoté par :

Aurum, Asa f., China, Dulc., Hep., Iod., Kalium mur., Mez., Nitric. ac., Staph., Sulfur, Thuya occ. ……………………………………. Latéralité droite

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Amélioré par :

Arnica montana Hg

« Le meurtri »

C’est une plante vivace de la famille des composées, des pâturages de montagne, se terminant par un capitule (principe d’ordre) radié de pétales orangés très désordonnés. Contient des polyphénols et flavonoïdes.

Symbole : La vulnérabilité aux chocs, l’agressiblité émotionnelle.

Causalité : L’attaque directe de rate, le vécu d’un traumatisme, d’un stress, d’un surmenage ou d’émotions violentes, chez un patient qui ne peut en faire les frais (vide de sang – le liquide organique de l’âme – ==> aggressibilité aux chocs).

Problématique : Traumatisé, il n’a plus d’espoir.

Pour Arnica, bonheur rime avec tranquillité (rate = pulsion de repos). Aversion et rejet des gens, des situations, des lieux jugés « dangereux ». Peur d’être chahuté. Il prétend être le garant de l’invulnérabilité, de la « sécurité » de tous, lui si fragile… adaptation compensatoire !

Key-note : Meurtri de tout le corps, comme par un lit trop dur

(le tendino-musculaire est atteint, comme pour Rhus tox.).

Psyché : 1 – les peurs : « Peurs la nuit chez des sujets qui le jour sont parfaitement bien portants le jour et que l’on ne plaint pas parce que leur maladie semble n’être qu’un état imaginaire » (Kent), différent d’Opium, dont la peur persiste même le jour. Le patient Arnica essaie de cacher sa peur plutôt que de dire « J’ai peur ». Redoute le moindre espace libre à cause d’un choc possible !

2 – épuisement, désespoir après une épreuve, attitude de faux semblant …

Il désire être en paix : ne veut pas qu’on lui parle, il contredit tout le monde, refuse les conseils, ne veut pas qu’on l’approche, irritable et entêté, morose. En état de choc, il prétend n’être pas malade, renvoie son médecin et retombe sur son lit en état de torpeur : « Laissez-moi tranquille, je ne veux voir personne » (Bryonia alba). Lorsqu’il est frappé, il ne se sent plus bon à rien –> il abandonne ses responsabilités : « Il faudra qu’ils se débrouillent sans moi ! »

Soma : Les effets des traumatismes, du surmenage

La douleur : sensation de contusion, de meurtrissure, courbature (Phytolacca), entorse (Ruta), choc

opératoire (Camphora), décollement de la rétine, aphonie par surmenage vocal …

La surcharge cardio-vasculaire : l’HTA (malade pléthorique, hypersensible, asthénique), l’angor (en première intention, avec Cactus), réveil nocturne avec sensation de mort imminente (Aconit), la fragilité capillaire, le purpura (avec Hamamelis (fe), Lachesis ou Sulfuricum acidum), l’hypertrophie du muscle cardiaque par abus de sport : les « cœurs forcés ».

Les syndromes toxi-infectieux (« chaleur au sang » pour la MTC) :

– la coqueluche = l’enfant pleure avant la quinte (les toux persistantes après coqueluche, ou vaccination Tétracoq, Pentacoq …),

– l’érythème noueux = problème vasculaire ++ , les douleurs osseuses profondes,

– l’acné indurée, la pyodermite à éruptions symétriques (Natrum muriaticum), jusqu’aux syndromes typhiques ou infectieux avec choc.

– l’indigestion : vomissements avec odeur d’œufs pourris (H2S), selles en jets éclaboussants

     Aggravé par : ………………………………..

Amélioré par : …………………………………………

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Proches :

– allongé tête basse

– en s’étirant

– les enveloppements chauds …………………………………………

Antidoté par :

Aconit, Arsenic., Camphora, China, Ignatia, Ipeca

Bellis perennis (hg)

Atteintes traumatiques : ecchymoses avec endolorissement persistant ++ :

$ tendino-musculaire, ex. doigt à ressort (Ruta)

$ abdominales et pelvienne, après accouchement laborieux ou laparoscopie par

exemple

$ veineuse (varices) et sein. Aggravé au toucher

Calendula off. (hg) le soucis des jardins, composée aussi Antiseptique et cicatrisant :

$ plaies ouvertes, suppurantes (traumatismes génitaux, blessures par arme à feu) $ brûlures de l’œil, de la bouche, de l’œsophage (corps étranger)

$ atteintes ganglionnaires (abcès, Hodgkin, leucémies)

$ plaies du SN (Hypericum), trauma cortical (Natrum sulf.) ou dégénératif (SEP)

Hypericum (hg) le milleperthuis Blessures des nerfs sensitifs :

$ Névralgies (sciatiques, coccygodynies) $ Sinistrose et délire de revendication.

Millefolium (hg) l’herbe à la coupure, composée aussi

Hémorragies de sang rouge vif (épistaxis, hémoptisies, hématémèse, métrorragies), très liquide (coagulation ?) sur congestion localisée fébrile parfois, ou suite de suppression (règles, écoulement) … sans cause objectivable !

Le patient n’est pas amélioré par l’écoulement (contrairement à Melilotus)

Aggravé par les efforts et la nuit. Antidoté par Ars. Iod., Coffea

Apis mellifica Hg

– les blessures : coups, surmenage, entorses – le toucher

– le mouvement

– après le sommeil

– l’alcool

– la chaleur

la paquerette, composée aussi

  L’abeille : hyménoptère (proche d’Apium vivus : la partie postérieure de l’insecte)

Causalité : L’état mental a pu prendre naissance à la suite d’une grande frayeur ou d’un choc psychique profond, mais aussi la suppression d’une éruption, sécrétion ou excrétion (Arsenicum, Sulfur, Zincum …)

Problématique :

Key-note :

Psyché :

Impossibilité de voir clair dans ses actes

L’eau → esprit → lucidité (Mercure = rate = moi adulte), le qualitatif … Apis : esprit brouillé. Noyé dans ses problèmes, il n’a plus de discernement.

Rêve qu’il vole dans l’air (comme une abeille ?!) Difficulté de penser (très jaloux et maladroit)

→ Délire marmonnant alternant avec stupeur dans les états aigus.

(Arsenicum album). Désespoir irraisonné, pleure constamment sans raison. La nuit, gémissements et cris

Crainte de la mort imminente et particulièrement crainte d’un ictus (Aurum), crainte d’être empoisonné

continus qui ne le réveillent pas (œdème cérébral ?). —

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Comme la plupart des poisons et venins, le malade peut présenter des phases d’irritation, d’excitation et d’incoordination puis de la dépression paralytique :

1/ Phase sthénique = soupçonneux et irritable, jalousie avec rage (Hyosciamus)

Le malade roule la tête d’un côté à l’autre et s’enfonce dans l’oreiller. 2/ Phase asthénique = indifférent pour tout ce qui pourrait le rendre heureux

Trouble dans la coordination des idées, comme dans celle des mouvements. Maladresse des mains (laisse tomber les objets), fait des faux pas.

Cybernétique : « Apis est à l’eau ce qu’Arnica est au sang » (D. Martinez)

Apis = vide de « feu », Arnica = vide d’énergie, les deux => plénitude, stagnation → chaleur

Apis est incompatible (inimical) avec les venins de serpents !

NB. Il a été préparé : Apis regina Reine des abeilles, pathogénésie de Swan, en 1886 !

Soma : Sa douleur est brûlante et piquante avec œdème inflammatoire localisé (Aranea diadema – Bovista)

* Céphalée avec battements et sensation de chaleur. Vomit tout ce qu’il mange, avec diarrhée (comme Veratrum album). Les « léchages » méningés avec température élevée et raideur de la nuque avec vomissements (Gelsemium et Bryonia : 2 autres remèdes d’œdèmes localisés).

* Les épanchements pleuraux ou péricardiques, le RAA.

* Toutes les infections oculaires avec œdème des paupières (ex. : orgelets), amygdalite avec œdème de la luette et absence de soif (différent de Bryonia).

* Y songer dans les aménorrhées par frayeur, les dysménorrhées de l’ovaire droit, l’enflure du prépuce et du scrotum, les urticaires géants.

  Aggravé par :

…………………………………..

– la chaleur en général (Opium) de la pièce, du lit

les boissons chaudes

les bains chauds

– le contact (même des cheveux), la pression

– après le sommeil, à 16 heures

– la suppression d’une éruption …………………………………. Latéralité droite qui évolue vers la gauche

Amélioré par : ………………………………….

– le froid en général … les bains froids

en se découvrant – l’expectoration

– le mouvement

Rhus toxicodendron Hg

« Le rhumatisant agité »

Sumac vénéneux, Anacardiacée (NB. même famille qu’Anacardium orientale).

Causalité : Manque d’amour, ressentiment, amertume chronique, vengeance.

MTC : Yin de rate insuffisant (aggravé par l’humidité) → insuffisance de Yang du rein (bulle d’eau) → insuffisance de Yang du foie = expression tendino-musculaire. Remède de vide de Yang : amélioré par le mouvement.

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Psyché : Douleurs et agitation au cours d’états infectieux ou rhumatismaux

Agitation extrême nuit et jour avec grande inquiétude, imagine sans arrêt ses déplacements, jusqu’au délire tranquille avec marmonnement. C’est le baromètre humain : pleure quand il pleut !

Soma : La douleur péri-articulaire avec sensation de dérouillement progressif, sur raideur.

% Sensation de courbature généralisée, gonflement et rougeur des articulations, lumbago et sciatique.

Soif +++ et désir de lait froid.

% L’éruption vésiculeuse : herpès labial et vaginal (œdème et prurit de la vulve). Les ganglions qui

  sortent « en une nuit ».

Aggravé par : …………………………….. l’exposition au froid humide

– les courants d’air

– après ou pendant la transpiration

le repos et début du mouvement (dérouillage), et après l’effort (à la fatigue)

la nuit, après minuit.

avant l’orage.

Amélioré par : ……………………………….

le mouvement continu

la chaleur (bains, enveloppements) les frictions

en se tenant le ventre

par les saignements de nez. ………………………………. Latéralité gauche.

 Le groupe du Baryum

Le BARYUM est un Calcium lourd, donc aggravé. Son groupe rassemble des remèdes de désadaptation intellectuelle (déficit mental ou Alzheimer), hormonale (retard de croissance, fatiguabilité ou déminéralisation) et lymphoïde (tendance à la prise de poids, HTA). Sur le pentagramme des régulations, il fait face à l’Iode (thyroïde), qui est aussi accéléré que Baryta (parathyroïdes) est ralenti.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Dysfonctions internes (polycrests et satellites) :

(H: HTA)

Rein Colon Poumon

Tribulus (impuissance) / Sumbul Nux moschata

Opium

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Helleborus

Foie Coca / Lactuca

Cœur Strontium carbonicum (H)

 —

200

…………………………………………………………………………………………………………..

L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Les sels de Strontium (intermédiaire entre le Calcium et le Baryum dans la table des éléments) représentent l’aspect maigre de Baryta.

Rein Strontium nitricum

Coeur Baryta iod. (H) / Strontium iodatum (H) Poumon Strontium muriaticum

Foie Baryta muriatica (H)

Rate Baryta carbonica (H)

Baryta carbonica

Ba

Une autre forme de survie : « du ralenti … au retardé … le non-vivre »

Baryum : métal lourd de poids atomique 137 (homologue lourd du Calcium sur la table de Mendeleiev), décomposant l’eau. Toxique grave, déshydratant, durcissant et sclérosant, qui touche plus les centres moteurs que sensitifs.

Symbole : « L’activité cérébrale et les relais sensoriels ne fonctionnent plus qu’au ralenti pour assurer la survie de cet être « fœtalisé » dont le désir de mort n’est pas nommé, mais symbolisé par un état de « non-vivre » (J. Barbancey).

Key-note : Il vit dans un futur qui l’effraie +++ : ralenti, commence tout et ne finit rien (Argentum nitricum).

Causalité : Etat de dégradation, séquelle d’une atteinte somatique à implications psycho- pathologiques :

1 – enfant : aberration génétique (ex.: trisomie 21), anoxie cérébrale lors de l’accouchement, encéphalopathie néonatale, toxicose grave, hérédité marquée par toute intoxication (alcoolisme, syphilis, etc…),

2 – adulte : acceptation névrotique d’une situation où le mécanisme réactionnel de repli (régression) d’un adulte dépourvu ou faiblement pourvu d’autonomie et de maturité,

3 – plus vieux : les signes dégénératifs, physiques et psychiques de la sénilité progressive, l’involution psychologique et l’athérosclérose (HTA fréquente) du vieillard : la mort lente !

Problématique : Mémoire complètement défaillante, lenteur de l’idéation

→ retard d’acquisition de l’autonomie et de la socialisation.

« L’apparence est celle de la débilité mentale, de l’inadaptation socioprofessionnelle ou de l’adaptation à un petit niveau et de la régression affective » (J.Barbancey). Moins il est atteint, plus il a la douloureuse conscience de ses limites… Les cicatrices des situations pénibles subies dans l’enfance et mémorisées de façon indélébile aggravent les sentiments d’auto-dépréciation et de rejet, d’autant plus que sa vie d’homme (ou de femme) est la plupart du temps amputée d’une vie sexuelle pratique d’adulte → manifestations morbides de type psychasthénique ou obsessionnel.

Psyché de l’enfant : Etat particulier de déficit des fonctions instrumentales : retard évolutif, retard mental → insécurité → nécessité de stabilité, de calme du cadre et du rythme de

vie (Rate = pulsion de repos) …

Le nourrisson : Amorphe, tétant difficilement, lenteur de l’éveil perceptif, persistance de l’incoordination gestuelle des premières semaines (progrès très lents), distinction très lentement acquise du Moi et Non-Moi et de la recon-naissance de l’entourage, retard de la parole, retard moteur et des contrôles sphinctériens.

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201

Le jeune enfant : Otites catarrhales fréquentes, blépharite suintante, enfant frileux, spasmes œsophagiens, inertie sphinctérienne. Il ne reste pas longtemps à son jeu, le délaisse vite, par défaut de concentration (≠ d’Argentum, qui lui veut en faire plusieurs à la fois). Déficit général et limitations vont être soulignés par le début de la scolarité (≠ de Natrum mur., retardé par timidité excessive et perte de ses moyens à chaque contrôle).

L’élève : Lenteur perceptive → « la peur de mal faire ». Correspond aux « queues de classe », débiles légers ayant un retard dans le développement somatique et psychique, voués aux redoublements, aux « classes de transition », aux consultations spécialisées (bons clients des orthophonistes ++). Ne déchiffre que partiellement les objets, il ne perçoit pas les relations entre eux, il ne mémorise pas… « Il faut lui redire constamment ce qu’il oublie aussitôt, car ce n’est ni compris, ni appris, ni classé dans un ensemble cohérent » (Barbancey) : leçon bien apprise la veille et complètement oubliée le lendemain matin : c’est un désastre ! Il lui faut une pédagogie très concrète, très pratique, du niveau analytique le plus simple, car il a souvent un certain bon sens : « Il est capable d’imiter, très peu d’adapter, presque jamais d’inventer, ni d’accéder à la pensée symbolique » (Barbancey).

Dans le meilleur des cas, bien encadré, apte à des tâches imitatrices et répétitives dont il s’acquitte scrupuleusement, il pourra accéder à une socialisation dépendante et limitée, mais lui permettant une certaine adaptation. Maladresse gestuelle, dyslatéralité, parfois bègue, à vocabulaire restreint → difficile intégration → l’enfant est facilement effrayé. Il n’aime pas jouer avec les autres et s’assied dans un coin, il se cache la figure dans les mains… car il ne comprend pas les règles des jeux, il suit comme il peut ses camarades… mis en face d’une agitation, il va devenir Gelsemium (trac), et s’effondrer pour la moindre bagatelle avec parfois une réaction involontaire de brutalité qui amène les autres enfants à le repousser ! Il se réfugie alors auprès des plus petits…, il donne l’impression de ne pas penser, il préfère souvent l’isolement, mais c’est une solitude orchestrée (à la différence de Sepia) …

L’adolescent : Accentuation de la dysharmonie, l’intégration affective de l’éveil psycho-sexuel est nulle ou très partielle. Nanisme dystrophique chez la fille (type Turner) ou obésité avec envahissement graisseux, menstruation tardive. Gynécomastie chez le garçon. Pulsions mal contrôlées, inhibitions affectives, mauvaise évaluation de la situation → parfois délits sexuels, mal prévus ou mal organisés, passivité des filles qui se laissent violer pour faire comme les copines ! Mais, c’est le plus souvent un adolescent timide, honteux, bien conscient de sa disgrâce.

C’est l’âge crucial où il va :

– trouver une forme d’épanouissement à sa mesure (si environnement favorable),

– ou bien être définitivement refusé et se refuser à « être »,

– ou bien culpabiliser devant la déception familiale et tenter une surcompensation maladroite et touchante dans une soumission qui limite encore plus ses chances de progrès.

Psyché de l’adulte : Intellectuellement, affectivement, socialement pauvre et limité… avec toute une potentialité de culpabilité, d’agressivité latente et accusatrice à l’égard de la société, de la malchance, de la fatalité (Mercurius)… Irrésolu et soupçonneux, il sursaute facilement et à tendance aux vertiges et même aux évanouissements. Timide, craintif, apathique, anxieux (peur de manquer, peur de l’eau, peur que quelque chose lui arrive…) et somnolent, Baryta carbonica évolue lentement vers une fixation statique complète de son handicap. Son état actuel est une forme de régression et correspond aux différentes étapes d’une intoxication :

1 – Régression endogène d’individus irritables et manquant de courage, n’ayant pu s’adapter aux stress de l’existence, aux difficultés professionnelles et sentimentales : sentiments d’échecs et incapacités mènent à Baryta carbonica le malade qui choisit le renoncement et l’abandon de la lutte et de l’espoir comme refuge contre l’angoisse et un vécu trop douloureux… Désintérêt, renfermement sur soi-même et refus du contact avec un monde perçu comme décevant, dangereux, agressif, dont il ne veut rien savoir… Pauvreté de l’expression verbale, projets flous sans conviction ni crédibilité, épaississement des traits et du corps, air de débilité, somnolence diurne, aspect figé, pseudo parkinsonnien… inattentif, oublieux de ce qu’il vient de dire, tracassé et scrupuleux à l’excès, inquiet de son avenir, irrésolu, triste, commençant tout et ne

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finissant rien, sa fatigabilité était extrême… « Trop expansif, trop affectueux, il s’emporte pour les moindres choses, jusqu’à la fureur » (Gallavardin).

2 – La régression exogène des intoxications médicamenteuses des petits psychopathes chez lesquels se superposent et s’intriquent les effets secondaires des médicaments psychotropes (tous dérivés des opiacés) et les symptômes pathologiques qui ont nécessité leur prescription ! Ou les anciens alcooliques (plus ou moins sevrés) installés dans une situation de retrait masochiste.

Psyché du vieillard : Champions séniles d’une tradition agressivement figée : ralentis ++ Ralentissement métabolique et stagnation = érosion des facultés mentales, vieillissement précoce.

– sénilité précoce avec affaiblissement mnésique : type d’aphasie bien connue, l’amnésie de Wernich qui commence aux noms propres, plus tard s’étend aux noms communs, puis véritable régression grammaticale, aux adjectifs et enfin aux verbes → réduction des intérêts, oubli des repères usuels, pouvant aller jusqu’à une complète désorientation dans le temps et dans l’espace,

– infantilisme de certaines personnes âgées, petite démence involutive avec tristesse : « Tristesse pour des banalités, désespoir » dit Hering, dégoût de la vie, méfiance, troubles sensoriels interprétés comme des agressions extérieures, insécurité → comportements agressifs de rétorsion.

– survient ensuite un progressif amaigrissement avec tremblement (Parkinson ?), rigidité et incoordination gestuelle : marche à petits pas, rires et pleurs spasmodiques, mauvais contrôle sphinctérien, confusion mentale (Hyosciamus, Bufo) = états lacunaires cérébraux.

  Soma :

Le ralentissement est :

. nutritif

. lymphatique

. endocrinien

Troubles psychiques, neuro-végétatifs, diencéphaliques et neuro-moteurs + induration ganglionnaire, glandulaire, artérielle et nerveuse.

frilosité, gros foie, selles bilieuses (ou constipation), calculs salivaires développement asymétrique en longueur et en largeur (symptôme clef). engorgement ganglionnaire (odontalgie à chaque menstruation)

ex.: amygdalite chronique + ganglions cervicaux indurés,

thyroïde et para-thyroïdes, ovaires, testicules et prostate,

sein (atrophie). « Profonde faiblesse musculaire progressive » écrit Kent.

  . vasculaire et nerveux artério-sclérose, HTA → démence sénile

paralysie progressive + « tendance convulsive » (Kent).

Cybernétique : Comme Calcarea carb., indiqué plutôt aux âges extrêmes de la vie, mais :

– Calcarea carb. est un déminéralisé, lent, qui a peur de la solitude,

– Baryta carb. est un intoxiqué ralenti, qui désire rester seul.

Baryta carb. et Strontium carb. déplacent le calcaire : altérations du squelette ++ (ostéoporoses) et artères en « tuyaux de pipe ».

Mais Baryum et Strontium vont s’opposer totalement dans leurs tendances endocrinologiques : Baryta carbonica → hypophysaire …….. laxités ligamentaires du sujet gras, Strontium carbo. → androgènes ……… fibrose généralisée, sujet plus maigre.

D’autres sels de Baryum (et de Strontium, son analogue plus léger), sont moins connus mais méritent d’être utilisés car très fidèles :

 —

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Baryta acetica Baryta iodata Baryta muriatica Baryta nitrica Baryta phosphorica Baryta sulfurica

idem Baryta carb., avec paralysies plus accentuées et prurit sénile,

idem, avec action plus marquée sur l’infiltration ganglionnaire et boulimie, idem, avec inflammations et suppurations, rétention chlorée des urémiques, « Je me sens ridicule à une fête entre amis » (Scholten)

idem, mais hypersensible aux moqueries

idem, avec troubles trophiques cutanés et muqueux,

Strontium carbonicum vertiges et bouffées de chaleur, rhumatisme goutteux, alternant avec diarrhée,

Strontium iodatum Strontium nitricum

idem, avec artériosclérose plus marquée, idem, avec eczéma derrière les oreilles.

Aggravé par :

………………………………

– la compagnie

– en pensant à ses maux

– le froid et l’humidité (pieds et tête)

– couché du côté gauche, ou sur la zone douloureuse – les odeurs

– le soir (anxiété ++)

– le mouvement (faiblesse musculaire)

Amélioré par : ………………………………..

– les enveloppements chauds ………………………………. Latéralité droite ………………………………. Antidoté par :

Ant. tart., Bell., Camph., Dulc., Zincum

Opium Ba « Anesthésié »

L’opium est le latex qui s’écoule de la capsule du pavot (Papaver somniferum, papavéracée). Il contient 25 alcaloïdes différents, dont 10% de morphine (endorphine-like). Il fut utilisé depuis le début des temps pour ses vertus sédatives et antispasmodiques. Ce pouvoir analgésique est central, s’accompagnant d’hyper- idéation, l’opium et la morphine n’ont pas d’action au niveau périphérique et, contrairement à la cocaïne, ne peuvent pas servir d’anesthésiques locaux.

Causalité :

Key-note :

Psyché :

Torpeur, indifférent à tout (ne pas confondre alors avec Sepia), immobile, mais dans un état de bien être… « Même s’il a 40° de fièvre, qu’il est couvert de transpiration, que le pouls est rapide, que la respiration est stertoreuse, il déclare qu’il se sent bien et qu’il n’a besoin de rien ! » (Kent).

Suite de : joie excessive, de peur, de colère ou de honte ou de frayeur (Gelsemium)., mais aussi de traumatisme, d’intoxication ou de maladie

Sidéré → tableau de congestion cérébrale passive (prodrome de l’ictus ?)

Croit que certaines parties du corps gonflent et vont éclater !

Obnubilation

 —

204

Période d’excitation réactionnelle avant ou après la phase comateuse, exaltation de l’idéation dont la peur est la grande caractéristique : dans son délire, il voit des animaux ou des démons…. il garde longtemps l’impression d’effroi qui en résulte. Il peut avoir des convulsions, des vomissements, de la diarrhée…

NB. équivalent = Thebaïcum (pour ne pas effrayer le malade avec le nom d’Opium !).

Réalise le tableau complet de délirium tremens :

— phase sténique : hypersensibilité, spasmes de la gorge, mouvements spastiques, excitation sexuelle violente, sens moral émoussé, menteurs …

— phase asthénique : « ivre-mort » = torpeur, sans douleurs, ni souffrance, ne désire rien, expression hébétée.

Soma : Absence de douleurs

Indolence (comme Stramonium), mais myosis et ptôsis des paupières, avec face rouge (ou pâleur de cire) et sueurs chaudes. Il est bien sûr constipé sans désirs, par atonie intestinale avec beaucoup de gaz… peut lâcher ses selles et ses urines sous lui dans son lit. Au cours de la fièvre, le malade transpire abondamment alors que les autres sécrétions sont arrêtées (sueurs = liquide organique du cœur : les maladies par plénitude viennent du fils !). Il a trop chaud dans son lit et cherche à se découvrir (Sulfur, Glonoïnum). Merveilleux remède d’apoplexie, d’hémorragie cérébrale (// Arnica, Helleborus, Apis), d’abus d’excitants ou d’analgésiques (Nux vom.). Retenons-le dans l’aménorrhée ou la pelade après frayeur et la crise d’épilepsie suite de peur.

Cybernétique : aigu de Baryta carbonica, bouche sèche et soif,

ce qui le différencie de Gelsemium qui n’a pas soif !

Insensibilité ++ : il est quelquefois utile de donner Opium 30 ch aux malades qui ne réagissent pas aux remèdes en apparence bien choisis.

A été proposé comme préventif de la « mort subite du nouveau-né », lorsque la mère a subit une intense frayeur lors de la grossesse.

  NB. Dose à passer le matin, sinon va réveiller le patient

Aggravé par : ……………………………..

la peur, les émotions, la joie

les odeurs

l’alcool et les stimulants

pendant et après le sommeil

l’arrêt des éliminations ou éruptions la chaleur.

Proche :

qui ne pourra plus dormir !

Amélioré par : …………………………………

en se découvrant, au froid. …………………………………

Antidoté par :

Acetic. ac., Bell., Cham., Cic., Coff., Cuprum, Gels., Ipeca, Merc., Mur. ac., Nux Puls., Verat., Zincum

Chloralum (ba) C2HCl30

Le constant besoin de dormir, les terreurs nocturnes des enfants L’urticaire aux anesthésiques

Helleborus Ba « Hébèté »

Ellebore noir (renonculacée)

anesthésique chimique

Causalité : Encéphalopathies (méningite, toxicose …), épilepsie post critique …

En dehors des lésions corticales patentes, peut être utilisé lors de profonds états dépressifs ou chez certains enfants souffrant d’hospitalisme (désert affectif -> régression).

205

Psyché : Stupéfait et apathique, reste assis sans rien dire, soupirant, se mordillant les lèvres. Passivité et insensibilité, lent à répondre parce que lent à comprendre. La consolation, comme la joie de l’entourage l’aggrave car il a simplement besoin de repos, de tranquillité. Idée fixe qu’il va mourir ou qu’il a compromis son salut par ses péchés.

Soma :

Cybernétique :

Modalités :

Mouvement roulant de la tête sur l’oreiller, jour et nuit, avec marmonement. Mouvements involontaires ou automatiques des membres, maladresse des mains. Yeux grand ouverts, mydriase, strabisme.

Lèvres sèches craquelées, vésicules autour de la bouche. Bruxisme.

La rate (dans son aspect cortex cérébral) bloquée !

Apis … le même « cri méningé », plus aigu

Opium … sidéré, peurs, convulsions, myosis Hydrophobinum … avec excitation motrice violente.

Aggravé le soir (16 à 20 heures), en se découvrant

Nux moschata Ba

« La narcolepsie »

Myristica moschata est un arbre tropical dont on utilise l’amande qui contient une essence piquante et âcre, utilisée comme condiment. Son tableau toxique rappelle l’intoxication botulique : sécheresse extrême des muqueuses, asthénie intense et obnubilation.

Key-note : A la sensation que son cerveau ballote dans le crâne.

Psyché : Hallucinations et somnolence

Présente parfois une sorte de « clairvoyance », mais « tombe dans les pommes » à la moindre cause : rend la vie impossible à son entourage qui vit dans la crainte de ses manifestations hystériformes (Lilium tigr.). Vertiges, incoordination, sensation de flotter en l’air (Sticta, Valeriana, Phosphorus). Asthénie physique et morale : se meut dans un rêve et ne s’intéresse à rien, ne pense qu’à dormir, reste des heures immobile, penché en avant, la tête entre les mains sans dire un mot (Opium). Tout à coup, en lisant ou en écrivant, disparition des pensées, perte de mémoire.

Soma : Rhumatisme tendino-musculaire et dérèglement sympathique :

– Sécheresse de toutes muqueuses (la langue colle au palais) et de la peau (sans soif) + ballonnement gastrique intense (Kalium carb.), surtout chez les enfants et femmes âgées.

– Sensations cénesthésiques faussées : fourmillements, engourdissement, grossesse nerveuse (Croccus sat., Thuya occ.).

– Céphalée battante du rebord orbitaire gauche.

– Constipation avec selles difficiles à expulser, par inactivité rectale. Inappétence.

Cybernétique : Aggravation de Belladonna, régleur dysneurotonique de Baryta carb., comme Opium (stupéfaction) et Coca (timidité).

  Aggravé par :

………………………………..

le froid humide, les bains, les courants d’air

le vent, le brouillard, les pieds au froid

la grossesse et les règles

les émotions, l’effort physique ou mental (coups et secousses) …………………….

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Amélioré par : …………………………….. la chaleur

le climat sec

couché sur le coté douloureux. Antidoté par :

Camph., Gels., Laur., Nux, Opium,

Valer., Zincum

Remèdes du groupe de l’Etain

Le groupe de l’ETAIN est caractérisé par des remèdes asthéniques (groupe ambassadeur du Poumon dans la Rate-pancréas) et immunodéprimés (cf. grand méridien TAE-YIN, Poumon-Rate = les glaires jaunes et les sueurs nocturnes en sont une caractéristique). Remèdes clefs des insuffisances cardio-respiratoires (bronchite chronique, DDB, emphysème, Tuberculose pulmonaire …) .

Contraintes externes de type : gérée par le pôle :

RS :

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…………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Balsamum peru

Myosotis

Oleum caryophylli (Clou de Girofle)

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Eriodictyon (Yerba santa) Foie Hyssopus (convulsif) Cœur Silphium (émaciation)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Cetraria islandica (dépressif) Coeur Aspidosperma (Quebracho) Poumon Stannum iodatum (bronchorrhée) Foie Stannum (douleurs et crampes) Rate Marrubium

Les plantes du groupe de l’étain :

Tous remèdes de la tuberculose et du catarrhe chronique des voies respiratoires …

Aspidosperma (sn) Quebracho, apocynée du Bresil Soma: bronchite asthmatiforme, dyspnee d’effort, paleur et cyanose

Balsamum peru (sn) Baume du Perou, fabacée (Myroxylon balsamiferum) Contient : HE (antiseptique), resines (cicatrisantes)

Psyché : tendance megalomaniaque (grand arbre !)

Soma: fievre avec toux grasse et vomissements, crachats purulents

Balsamum tolu (sn) Proche du precedant.

Cetraria islandica (sn) Lichen d’Islande Lichen (plante primitive) Contient : mucilages, acides antibiotiques

Psyché : désespoir caché, parfois jusqu’à la pulsion suicidaire (PMD ?) Soma: dyspnée, expectoration (sang, pus), diarrhee chronique

Hyssopus off. (sn) Hysope, labiée

Contient : HE convulsivante (attention !), tanins, glucoside, choline

Psyché : multiplie les efforts pour être à la hauteur, tente de realiser quelque chose de grand (surcompensation, idem Stannum)

Soma : sinusite, bronchite chronique avec expectoration difficile, ecchymoses palpebrales, convulsions

Marrubium off. (sn) Marrube blanc, labiée Contient : HE, tanins, fer et potassium, amer (marrubine) Soma: asthme avec sensation de froid

Myosotis annua (sn) Myosotis, borraginacée

Contient : mucilages, silice

Soma: toux grasse émetisante, avec expectoration muco-purulente et sueurs nocturnes

Oleum Caryophilli (sn) Clou de Girofle, myrtacée

Psyché : le crispé, problèmes de choix non résolus.

Soma : douleurs dentaires, fievre avec abondante expectoration purulente

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Silphium cyrenaicum (sn) Composee

Soma: toux incessante avec emaciation et sueurs nucturnes

Stannum « L’épuisement » (physique, psychique et immunitaire)

Ce polycrest « oublié » de la plupart des auteurs est un métal paradoxal. « L’étain est en effet un métal au comportement particulier : d’un beau brillant, il refuse de s’oxyder à la température ordinaire, il est en outre le seul à avoir une odeur (poumon). Contrairement aux autres métaux, au-delà de 160¡, au lieu de se ramollir, il durcit et devient friable au point de pouvoir être pulvérisé. A moins 18°, il se transforme en une poudre grise (l’étain gris). Comme l’eau, il diminue de densité sous l’influence du froid. A noter deux propriétés contradictoires : c’est un métal mou à structure cristalline. Il a un double visage : allié au cuivre, il lui confère la dureté en formant le bronze ; ajouté au plomb, il donne un alliage plus fusible que chacun de ses constituants, ce qui le fait utiliser pour la soudure dite « à l’étain » (cette soudure contenant en général 33% d’étain, doit à celui-ci sa fluidité qui lui permet de couler et de s’insinuer entre les pièces à réunir). On ajoute également un peu d’étain au métal des caractères d’imprimerie (fait de plomb, antimoine et étain) pour accroître sa fusibilité et sa fluidité… » (V. Bott)

Dans la nature, on rencontre l’étain sous forme d’oxyde, la cassitérite (cristaux bruns, très brillants, dont la forme élémentaire est un prisme à base carrée). Celle-ci forme des filons dans les granits (= quartz + mica + feldspath), où elle a tendance à se substituer au feldspath. La cassitérite joue alors le rôle de lien entre les 2 extrêmes : elle participe ainsi à la fois du quartz (cristal par excellence, force de structuration) et du mica (s’apparente à l’élément liquide avec ses lamelles superposées). Nous retrouvons dans l’étain la force cosmique du quartz avec sa structure cristalline (il durcit le bronze), et la malléabilité qui le rapproche de l’élément liquide à « structure feuilletée » (notion de fluidité immobilisée). Ces propriétés se manifestent sur le plan thérapeutique : l’excès de consistance, l’excès de fluidité, l’éclat factice de celui qui n’est ni d’or, ni d’argent, mais qui veut paraître et que cela épuise !

En physiologie humaine, l’étain est l’oligo-élément activateur de la gastrine. Toxicologie aiguë : à l’état de traces, son action est assez proche du silicium, mais purement spasmodique et toxique = gastro-entérite, convulsions puis paralysies motrices et respiratoires. Seule utilisation allopathique de l’étain colloïdal : vermifuge et anti-staphyloccocique, plus récemment dérivés organo-métalliques aux propriétés insecticides et fongicides.

Problématique : immobilisation (hypoadaptabilité → bloqué) + rejet de la nouveauté (Mercurius), surcompensation (orgueil = Aurum) et épuisement progressif (Phosphorus)

Pour celui :

– qu’un événement inattendu étonne, pétrifie (en grec, stanos = force / en anglais, stone = pierre / en latin, stagno = rendre solide, durcir),

– qui a une trop haute idée de lui-même et qui brille d’un éclat quelque peu usurpé comme celui de l’étain.

Psyché : Un orgueilleux (Phosphorus, Aurum…), dérouté par les événements inattendus, les émotions, la frayeur (Silicea), épuisé par l’acharnement à « faire semblant » (Arsenicum album, Lycopodium…), mais qui garde intacte sa sensibilité émotionnelle (Tuberculinum). Distrait, inefficace, faiblesse de l’esprit, parfois nervosité hystérique. Impossibilité de se concentrer, refus de rencontrer qui que ce soit, refus de communiquer… Femmes mélancoliques avant leurs règles que celles-ci soulagent moralement (différent de Lachesis, agressive avant ses règles).

Recalé à l’examen de la vie, ce fanfaron épuisé, est-il admissible par équivalence grâce à sa « dispense médicale » ? –> le bénéfice du doute ? Les tuberculeux gardent jusqu’au bout l’espoir de guérir (ne se rendent en général pas compte de leur état), sauf les tuberculeux Stannum qui, malgré l’orgueil et la sensibilité intacte, désespèrent de guérir et sont résignés à la mort. « Contrairement au désespoir plein

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d’anxiété de Calcarea carbonica ou d’Arsenicum album, Stannum a un désespoir fondé sur une réalité » (G. Vithoulkas).

Soma : L’épuisement, une symptomatologie d’intoxiqué chronique :

1 – état hémorragipare → anémie progressive (l’hémoglobine est réduite par les sels d’étain) : inapte à tout effort, la peau est semblable au cuir, maigre, pâle, les yeux brûlants, sa fatigue est sans équivalent… Frilosité (Arsenicum alb., Plumbum…), avec sensation de « vide interne ». Sueurs nocturnes importantes dans la fièvre (ex.: tuberculose, HIV en réactivation …).

2 – catarrhe irritatif chronique des muqueuses : enrouement / laryngite des chanteurs, acteurs, professeurs… quintes de toux dès qu’ils se mettent à parler. Chaque refroidissement se localise sur les bronches → accumulation de mucus dans la trachée, dyspnée avec toux grasse et expectoration abondante : « Atteinte élective de l’appareil respiratoire » (P. Kollitsch), cf. cas de DDB ou d’anciens tuberculeux qui se plaignent de refroidissements fréquents, grippes et troubles bronchiques récurrents.

Episodes de diarrhée sur fond de constipation (Plumbum). Leucorrhées et sueurs profuses. C’est le remède de la matière médicale qui se rapproche le plus des états d’immuno-déficience grave (le SIDA en particulier !). NB. Tout est jaune dans Stannum, le teint est jaune cuivré, la langue, les crachats, la leucorrhée… (jaune = couleur de la rate)

3 – parésie du système nerveux périphérique : « Extrême faiblesse avec crampes » (Nash)

Faiblesse musculaire, impression que les membres sont pesants (Kalium carb.) « comme du plomb » : crampes des écrivains (Kalium bromatum, Zincum…), des couturières, avec tremblements (Gelsemium). Sensation de faiblesse particulière au niveau du thorax : sensation de vide interne dans la poitrine, de défaillance au creux de l’estomac. Essoufflé au moindre effort (Helionas), il saisit toutes les occasions de s’allonger. Ereinté en montant un escalier et plus encore en le descendant. Obligé de s’asseoir pour faire sa toilette. Ptoses et parésies locales : bearing-down, inactivité rectale, rétention d’urine… Il se sent tellement faible qu’il a la certitude qu’il va mourir dans les jours prochains, mais il n’a pas peur de la mort, il sait simplement que la mort est proche ! Il n’a plus la force de lutter, uniquement celle de se désespérer.

Névralgies et spasmes qui augmentent et diminuent d’intensité progressivement (Platina, Phosphorus, Spigelia …). Suivant la marche diurne du soleil dans ses crises névralgiques, le cycle lunaire dans sa congestion muqueuse (apogée vers 5 heures du matin, et 2 heures de l’après-midi). Céphalées, névralgie du trijumeau : c’est le « mangeur d’aspirine », dysménorrhées…. « Abondance de douleurs » (Kent).

Cybernétique : Le plus malléable des métaux est le remède des ondulations dans le temps,

Le moins résistant (aux températures extrêmes), le remède de l’usure progressive.

En résumé : inadaptation + orgueil = surcompensation et épuisement

Différent de Phosphoricum acidum : son épuisement est d’origine émotionnelle, son caractère dominant est l’apathie (plus rien ne le touche). Au contraire, Stannum garde sa sensibilité émotionnelle : « La jeune phtisique peut éprouver des sentiments, mais elle est incapable de tomber amoureuse » (G. Vithoulkas). Même faiblesse que Muriaticum acid. qui correspond à des états aigus, fièvres ou septicémies, mais lui n’est pas conscient de son état. Opium (ba) lui aussi pense que tout va bien.

Dépression + hypersensibilité = Stannum / Chamomilla / Ferrum phosphoricum

Tuberculose pulmonaire évoluée = Stannum / Pulsatilla / Kalium bichromicum

Syndrome arthrosique à évolution douloureuse ondulante = Stannum / Ruta (si)/ Strontium carb.

Traitement anthroposophique par Stannum : excès de consistance et excès de fluidité = troubles de l’organisme – eau en rapport avec le foie et le rein/surrénale :

1 – tendance au durcissement, au dessèchement et aux processus de stagnation : Cirrhoses, ascites, œdèmes ou certains eczémas en relation avec des troubles hépatiques : Stannum metal. D8 à D12

Dépression, manie ou alternance des deux (PMD) : métaux végétabilisés en injections sous cutanées :

       —

210

– problèmes hépatiques chroniques, dégénératifs : Taraxacum stanno cultum D3, sujets indolents et frileux , dépressifs

– pb. hépatiques aigus, congestifs : Cichorium stanno cultum D3 , sujets maniaques, agités.

Kystes ovariens : Alumen crudum 0,1 % / Cuprum met 0,0002 % / Nitricum acidum 0,23 % / Stannum met 0,2 % / excipient qsp 100%

Syndrome de Ménière ou hypertension intra crânienne : une injection de Stannum en D20

Glaucome : injections sous cutanées de Stannum met. D20 à D30 et instillations oculaires de collyre Stannum met. D8 / Succinum D6 aa.

2 – Perte de la forme :

L’hydrocéphalie : onguent au plomb dans la région de l’épi et, le matin, onguent à l’étain sur le front (Stannum D1 25 % ungt.). Per os, Stannum met D15 à D 20 trit. deux fois par jour (gros comme un pois mélangé au lait du biberon) + bonnet muni d’une feuille d’étain à porter durant la nuit (indications de R. Steiner).

Tous les épanchements inflammatoires : pleurésie, péricardite, ascite et hydarthrose → injections sous- cutanées (loco dolenti) de Stannum D8 à D10 (éventuellement associé à Bryonia D6) + onctions avec Stannum met. D1 onguent.

Bronchites : Stannum D10 / Bryonia D3

L’arthrose : indication majeure, car c’est à la fois un dessèchement et une perte de forme des cartilages articulaires –> Stannum 1 puis 5 % trituration, gros comme un pois 3 fois par jour, + Phosphorus in oleo D3 (1 goutte puis 2 puis 3, tous les matins) puis on redescend à 2 puis à une goutte ; arrêt du traitement Stannum / Phosphorus 2 semaines puis reprise.

R. Steiner préconisait des bains ou des enveloppements additionnés d’une cuillerée à soupe de Cassitérine 0,1 % dans la scarlatine pour prévenir les complications (néphrites et rhumatismes). De même, il a recommandé Cassitérite D2 en alternance avec Cuprite dans deux cas de Basedow.

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………

      – tout effort ou émotion – le fait de parler

– la consolation

– la pression forte (Bryonia)

– l’expectoration …………………………………… Antidoté par : Pulsatilla

Les remèdes du groupe du Plomb

Le groupe du PLOMB est également un ensemble de remèdes d’états bloqués, dans un contexte de de névrite, de paralysie (blocage) et de spasmes (c’est le groupe du Cuivre qui lui fait face sur le Foie) avec vaso-constriction intense. La cause en est toxique (ex. : plombier-zingueurs) ou neuro-dégénérative (ex. : Parkinson sénile).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle :

RS :

 —

211

…………………………………………………………………………………………………………..

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Oleander (céphalées-vertiges) Boletus satanas (diarrhée) Ustilago (méno-métrorragies)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Lathyrus (le pois chiche !)

Foie Agaricus (le LSD)

Cœur Secale cornutum (gangraine)/ Thallium (décalvante)

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Plumbum tetra ethylicum (dépression) Coeur Viscum album (HTA)

Poumon Plumbum chromicum (coliques)

Foie Plumbum (atrophie musculaire)

Rate Plumbum iodatum (induration mammaire)

Le système de forces saturnien signifie un principe d’action qui se sépare de la totalité de l’univers, s’isole, se rend indépendant, se délimite, s’individualise : il suit ses propres lois et forme son propre monde (acquiert une autonomie). « Cet élément d’isolation en contradiction avec l’environnement est condamné à s’y harmoniser et donc à se détruire lui-même » (Alla Selavry) = les processus plomb mènent à la maturation, au vieillissement physiologique et finalement à la mort. Le plomb apparaît là où une substance vivante se décompose : il est le poison insidieux de la civilisation. Dans le règne végétal, les conifères sont attribués à Saturne …

Plumbum

« Si vous m’aviez connu avant ! »

Métal lourd (nombre atomique 82), bi ou trivalent, qui se situe entre le Thallium et le Bismuth. Le plomb est utilisé surtout dans des alliages (caractères d’imprimerie, fabrication de peintures et accumulateurs).

Symbole : Il représente l’aboutissement de la dégradation nucléaire de tous les métaux lourds → la fin des transmutations !

Seul métal mou à la température ambiante = c’est le remède de toutes les rigidités. Anthroposophie : « Le plomb se nourrit de Saturne, Saturne se nourrit du plomb » (Paracelse).

« Le plomb dirige les processus organiques vers l’ossification, la sclérose » (R. Steiner).

Causalité : Intolérance viscérale à la limitation dans son choix, sa décision, ses mouvements, sa liberté. L’âge, la maladie sont des limitations : il ne supporte pas la contrainte qu’ils représentent, il se méprise pour devoir les subir, car il a conscience d’être diminué (différent de Baryta carb. qui depuis longtemps n’a plus conscience de rien !).

Problématique : Le principe même de limitation, d’interdiction le met dans un état second, le dépersonnalise, le provoque, et le pousse à transgresser l’interdit ! S’il ne peut le transgresser par impossibilité physique, il ne se contrôle plus. Le risque, comme le scandale, le stimulent (façons de lutter contre son apathie). En MTC, cas de « Rate froide », c’est à dire vide de Yang par attaque d’humidité… beaucoup de champignons (remèdes du groupe)

    Psyché : Nostalgie de son état ancien : « Si vous m’aviez connu avant ! » —

212

Dans la mythologie, Saturne est le maître du temps : il régit le passé de la terre : « Saturne ressemble à la mémoire de notre système solaire » (R. Steiner).

Le tableau Plumbum se présente en général chez des sujets « bons vivants », satisfaits d’eux-mêmes, ayant vécu une vie égoïste, ayant toujours recherché et su s’accorder le meilleur en toute chose (Sulfur). Individualisation – limitation : froid et nettement limité vers l’extérieur, il développe de la chaleur interne. Possessivité, avidité → rigidité, manque de flexibilité mentale (en corrélation avec l’artériosclérose). Le déséquilibre de la dynamique de formation / élimination du plomb (produit naturellement, il doit être excrété, transpiré, sinon il détruit l’organisme) → sclérose → état paralytique aux différents niveaux de l’organisme.

Conscient de leur état, leur impuissance (à tous les niveaux) les rend physiquement malades, ils sont furieux contre eux-mêmes. Refus de perdre ce à quoi on est successivement attaché sur le parcours de sa vie, fixation cristallisée par les diverses situations de frustrations conduisant à une exaspération de l’avidité (complexe saturnien !). Intolérance à la limitation physique et psychique, qui déclenche ce que l’on voudrait précisément éviter. Ruminant sur des choses interdites, le désir de l’interdit disparaît dès que celui-ci est levé… il refuse de se soumettre, il se sent provoqué par les interdictions (les pulsions submergent un Surmoi post oedipien défaillant) … comme s’il s’agissait d’une injustice → frustrations et colères. « S’ils recherchent une excitation, c’est au niveau des interdits » (Withoulkas).

Niveau intellectuel :

« Ce sont les mêmes forces qui sont à l’œuvre dans le durcissement du plomb et l’organisation intellectuelle » (Steiner). Toutes les taches intellectuelles demandent un effort au patient : léthargie des fonctions mentales, le patient fait d’énormes efforts pour tenter de coopérer et s’applique pour répondre. Torpeur et ralentissement au niveau de la perception des stimuli sensoriels, un ralentissement au niveau de la compréhension et de la réaction : ralentissement ne veut pas dire absence (Plumbum ≠ Baryta carb.). C’est l’interdit qui lui permet de retrouver sa vigueur sexuelle en le stimulant suffisamment… Il désoriente son entourage, et contrebalance l’état d’apathie qui l’envahit.

Niveau émotionnel :

Hyper-irritabilité alternant avec dépression et mélancolie : sorte d’état dépressif anxieux du sujet obstiné. Exagération des troubles, tendance à tricher pour exagérer sa forme de maladie → état hystériforme complet (le sujet est normal s’il se sait seul, mais il simule la maladie, voir l’insensibilité à la piqûre s’il se sent observé)… finalement l’apathie l’emporte.

Soma : Première période sténique = excitation, contractures et spasmes (proche de Cuprum) Deuxième période toxique = fibrosclérose progressive, HTA, paralysie (proche de Baryta),

car la tendance naturelle du plomb dans l’organisme est de s’accumuler (en particulier dans le système nerveux central où il a un effet d’inhibiteur enzy-matique). « Ils sont plutôt maigres, le teint cireux (perturbation de la synthèse de l’hémoglobine), des rides accusés, des pores dilatés » (Withoulkas).

Troubles neurologiques : « Le plomb influence très fortement l’activité neuro-sensorielle » (R. Steiner). Manifestations proche de la maladie de Parkinson : faiblesse, spasmodicité, tremblement, faciès figé… Suite d’une attaque cérébrale ? (spécialement si paralysie des extenseurs : la main tombante). Tremblements dus à sa faiblesse musculaire. Spasmes des muscles affectés, paralysie spasmodique (≠ de Alumina, paralysie flasque) qui affecte plus particulièrement les mains et les membres supérieurs. Parésie de la paupière supérieure droite, paralysie indolore avec hyperesthésie des parties non affectées (= SEP).

Troubles digestifs : Parésie de la vessie ou du rectum (spasme du col, rétention d’urine, constipation chronique). Syndrome abdominal aigu avec arrêt des matières et des gaz, ventre plat non contracturé, sensation d’une corde tendant l’ombilic vers l’arrière !

Désordres circulatoires : Palpitations couché sur le côté gauche (Lachesis et Phosphorus). Décharges électriques et crampes. Amélioration par la friction (Phosphorus) qui stimule la circulation. Transpiration des pieds (Silicea).

           —

213

Troubles vasculaires et rénaux : poussées hypertensives (liées à un état de glomérulo-néphrite chronique, souvent conséquence d’un syndrome entéro-rénal), avec arrêt de la sécrétion sudorale (≠ élimination du plomb) par contraction des fibres muscu-laires des vaisseaux sanguins (Rouy).

  Cybernétique :

Plumbum sulfuratum Plumbum iodatum

Plumbum tetra ethylicum

(adjuvant du super-carburant !)

 Hypertension spasmodique chez des sujets à circulation périphérique intense aux pieds brûlants (complémentaire de Sulfur).

Artérite de la jambe gauche avec tremblements (+ Oxalicum acidum). Néphrite chronique hypertensive.

Paralysies faciales avec névralgies après exposition au froid

(+ Cadmium sulf.), avec douleurs intolérables (Chamomilla).

Hypotension avec bradycardie et hypothermie (Camphora et Convallaria). Nervosité avec irritabilité, peurs, insomnie et cauchemars.

Avortements répétés des HTA (NB. réactif des PRS pour la famille du Pb.).

le temps clair, le grand air

le mouvement, la fatigue, la compagnie le toucher, en palpant des objets doux.

Amélioré par :

Antidoté par : Alum., Ant. crud., Ars., Bell., Cocc., Hepar, Kreos., Nux. v., Opium, Petr., Plat., Zincum

Agaricus

Pb

« Le cerveau au ralenti »

Agaricus muscarius (Agaricinée), « Amanita » dans le Hering, est un champignon hallucinogène utilisé traditionnellement par les peuples vikings, car il contient du LSD !

Psyché de l’adulte : Désorientation temporo-spatiale : refuse tout effort, l’esprit est lent, mais le malade est loquace, rit et chante.

C’est un remède d’ivrogne, de délire niais : divagation et paroles incohérentes, mouvements involontaires, myoclonies, tics de la face, des yeux et des paupières. Diplopie, ophtalmie avec larmoiment.

Plumbum aceticum

Aggravé par :

Psyché de l’enfant :

Soma :

Retard cérébral qui l’a fait parler tard (Natrum mur. et Baryta carb.), maladroits qui ne tiennent pas en place. A l’école : paresseux à l’écriture épouvantable, cahiers raturés, griffonnés.

la pression forte, le massage. Eprouve le grand désir de s’étirer

Excitabilité du système nerveux central et périphérique. —

214

Le spasme et le tremblement (des doigts, des paupières…), avec dans l’impression de douleur et de paresthésie, cette sensation de « froid de glace » (vaso-constriction, comme Veratrum). Le patient sera figé, mais avec impression d’un tremblement intérieur « dans tout le corps », algies lombo-sacrées aggravées assit, palpitations. Il rendra service dans les engelures rouges avec démangeaisons brûlantes (Secale).

 Cybernétique : Secale cornutum

Ustilago maidis Modalités :

Aggravé par :

Amélioré par :

Aigu de Plumbum, proche de deux autres champignons :

L’ergot de seigle (pyrénomycète) → (= la « DHE ») Anxiété pleine d’effroi.

Froid intense (beau remède du shunt artério-veineux), mais ne peut supporter d’être couvert.

Remède des pertes de sang entre les règles, à la moindre cause (= le « Methergin »).

le grand air et le froid, le vent et l’humidité, avant l’orage l’effort (mental, le coït …. ), l’alcool

le toucher et la pression locale

le matin et pendant les règles

le mouvement lent Antidoté par : Calcarea, Pulsatilla, Rhus

Viscum album Pb

« La révolte »

Le Gui, lauranthacée, plante dioïque primitive est un épiphyte (pas de racines) hémiparasite des arbres, de symétrie radiaire parfaite, qui fleuri l’hiver (à contre-saison, comme le houx et l’hellébore). Pour le biochimiste, contient des alcaloïdes, saponosides et viscotoxines : substances à la fois cytostatiques et immuno-stimulantes.

En anthroposophie, il est utilisé après fermentation et ultracentrifugation comme remède du cancer, le VAF (Iskador) est classé en différentes sortes selon l’arbre qui le porte, ainsi on distingue :

 VAF Quercus (le gui du chène) VAF Mali (le gui du pommier) VAF Abiestis (le gui du sapin) VAF Pini (le gui du pin)

tumeurs de l’homme

tumeurs de la femme jeune tumeurs ORL

tumeurs de la femme ménopausée tumeurs bronchiques.

VAF Ulmi (le gui de l’orme)

Utilisé selon les indications de R. Steiner en séries de 7 injections en variant les concentrations :

de 0,00001 à 0,001 = de0,001à0,1= de0,01à10mg = de0,1à20mg =

poussée de multiples verrues

carcinome in situ, ou immunostimulation après exérèse tumorale envahissement ganglionnaire

métastases multiples.

Psyché : Le dépressif hypersensible… hyper-réagissant !

Phase sténique : Hypersensibilité au bruit (Theridion) et brusquerie des gestes.

Nervosité et spasticité émotionnelle extrême, jusqu’à l’épilepsie ! Phase asthénique : Apathique, fatigué, épuisé…

mais agité et frileux, aversion à la compagnie (il veut être seul). Soma : Perturbations de l’axe neuro-sympathique

215

– céphalées frontales améliorées à l’air frais et aux applications froides,

– les vertiges et bourdonnements d’oreilles, aggravés aux mouvements (Magnesia, Phosph., Conium…), – prurit « en collier » de la région maxillo-cervicale, avec ou sans éruption.

Puis perte du contrôle des fonctions cardiaque, respiratoires et digestives :

– les spasmes (nervosité, brusquerie des gestes) et convulsions, jusqu’aux absences épileptiques

– dyspnée, toux sèche, asthme bronchique

– angine de poitrine (Cactus), tachycardie paroxystique et HTA (en 1D, le Viscum est nettement hypotenseur), ou au contraire bradycardie et hypoTA avec frilosité, les « jambes lourdes comme du plomb ». – congestion portale : nausées (améliorées en mangeant), ballonnement abdominal, tendance diarrhéique.

Mot-clef : La réaction neuro-sympathique qui va aux extrêmes

Aggravations : à la chaleur, penché en avant (céphalées), la nuit (réveil de 1 à 3h du matin).

Oleander

Pb

« Ne me forcer pas »

Nerium oleander, le Laurier rose, est un petit arbre ornemental de la région méditéranéenne, aux feuilles persistantes, qui contiennent un latex toxique, des flavones et des hétérosides cardiotoniques.

Problématique : Remède des cardiaques obèses et indolents, flatulents qui abusent de nourriture et d’alcool (foie et cœur -> rate bloqué).

Psyché : Indolence

Compréhension lente et difficile, mémoire faible -> aversion pour le travail intellectuel, inaction, apathie. Tristesse irritable, susceptibilité (des paresseux, des débiles légers, de certains obèses), le moindre effort l’abat !

Soma :

* Céphalées avec troubles visuels (strabisme, diplopie) ou vertiges, douleurs des globes oculaires (Paris quadrif., Onosmodium, Physostigma)

* Eruptions de la tête (eczéma, impétigo), éruption rétro-auriculaire et à la limite frontale du cuir chevelu (Viola tricolor, Graphites, Antimonium crud.)

* Faim et soif intense (glouton) avec incontinence de gaz et de matières (Aloe, China, Sulfur)

* Cardialgie et palpitations avec memebres froids et engourdis (tremblements des mains, paraisies, dérobement des genoux)

Modalités : Aggravé par l’effort intellectuel, le froid, les courants d’air (en se désabillant) Amélioré passagèrement par l’alcool

Les Acides

« Ils sont « trop » !! »

Les acides constituent des remèdes particuliers, car c’est le moment où tout bascule : le blocage de l’adaptation évolue vers une somatisation en aigu (Rate ! Rein) sur fond de sécheresse. Il faut alors éviter

     —

216

les simplifications abusives : doser l’acidité dans les urines et tenter de compenser celle-ci par la prescription de sels alcalins ne sert à rien, car l’acidité est locale (le corps fonctionne sur un modèle compartimental).

7 acides minéraux :

Nitricum acidum Fluoricum acidum

Muriaticum acidum Phosphoricum acidum Sulfuricum acidum Picricum acidum

Chromicum acidum

7 acides organiques :

Aceticum acidum Citricum acidum Hydrocyanicum acidum Benzoicum acidum Lacticum acidum Carbolicum acidum Oxalicum acidum Cresol

Aggravation de :

Causticum (= le faux altruiste) Mercurius (= la nouvelle donne)

Lachesis (= la passionaria) Phosphorus (= le joueur)

Sulfur (= le philosophe déguenillé) Aurum (= le chevalier)

Kalium bichromicum (= la déception)

Arsenicum album

 » (= le syndrome d’échec) Mercurius cyanatus

Aluminium (ou Lycopodium)

« 

Charbons

Aurum

Plumbum

Clef némotechnique :

le vrai râleur

le désordre amoureux ? « Je vais conclure ! » l’intolérance

le prostré, nostalgique le clochard (alcoolique) l’étendard… déployé ? (= priapisme!)

l’ulcéré

vidé (diabète consomptif)

le cachectique

la tétanisation

raideurs et arthralgies goutteuses l’épuisé musculaire

prostré (typhus), mais tendu trop de calculs (rénaux) ! l’urémique

  Comment repérer un état acide ? : LE MALADE A MAL, car il est dans une situation de FEU qui dévore ses structures… Les acides ont une série de symptômes en commun :

1 – la causticité : inflammation et ulcérations de la peau et des muqueuses (comme Mercurius, sauf Phosphoricum acid.). MTC : manifestions de type « Yang » non-contrôlé à l’avers, par vide de « Yin » (lésions des structures par sécheresse)

• digestives = gingivite, vomissements et diarrhée putride, fissure buccale ou anale

• respiratoires = oppression et toux / vaginales = leucorrhée acide irritante,

• peau et poils = la chute des cheveux, les sueurs généralisées.

2 – l’intoxication neuro-musculaire : précipitation, irritabilité et épuisement (= acidose / surtout Lacticum acidum, comme les Natrum et les Kalium).

3 – une tendance hémorragique sur terrain anémique (= Venins)

4 – des modalités particulières d’aggravation : nocturne (ou matinale),

par le froid (sauf Fluoricum acidum),

par le café (contient de l’acide cholégénique).

Comme les acides correspondent à des états biologiquement dépassés de tous les autres remèdes, nous les avons largement utilisé (car ce sont de très bons réactifs chimiques), ainsi les PRS possèdent quatre réactifs acides :

  BENZOICUM ACID. CARBOLICUM ACID. CHLORANILINUM ACID. PICRICUM ACID.

Marqueur d’ACIDES Marqueur de CHARBONS 2 Marqueur d’ARSENICUM Marqueur d’AURUM

217

Sulfur

Stannum

Carbo 2 Lycopodium

Natrum oxalicum Natrum sulfurosum

Benzoïcum acid. Picricum acid.

Aurum

Causticum

Mercurius

Natrum citricum

Natrum bichromicum

Natrum fluoratum

Natrum formicum

Natrum nitratum Carbolicum acid.

Natrum mur.

Nous en avons bien sûr testé d’autres et découvert que certains de ceux-ci avaient de forts coefficients de Lacticum acid.

corrélation avec deux de nos remèdes (rapprochements qui n’étaient pas si clairs dans le schéma du groupe

qu’en faisait P. KOLLITSCH) : Nitricum acid.

proche de Aceticum acidum Les sels du PRS sont d’excellents remèdes de ces situations, ainsi :

NATRUM MUR. STANNUM

Fluoricum acid.

proche de Lacticum acidum

Sulfuricum acid. Natrum aceticum

corrige corrige corrige corrige corrige corrige corrige corrige

Aceticum acidum

Citricum acidum

Chromicum acidum

Fluoricum acidum Aceticum acid.

Formicum acidum Nitricum acidum Oxalicum acidum Sulfuricum acidum

Phosphoricum acid. Phosphorus

 Chloranilinum acid. Arsenicum

 Remèdes de blocage de l’adaptation (rate) + vide d’eau (rein) –> situations de FEU qui dévorera les structures… il faut bien différencier :

le « FEU physique » qui est combattu par un FONG (« vent », agression → révolte),

le « FEU psychique » qui ne peut être combattu que par un autre FEU (« Shen » → idéal).

 —

218

Le groupe des ACIDES rassemble les remèdes de l’insuffisance du pôle lymphoïde, que se manifeste sur l’axe Rate!Rein, par la sécheresse, une atteinte des structures (ulcérations) et des manifestations inflammatoires et douloureuses de surface (Yang apparent).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (sur stagnation) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Oenothera biennis (NAD) Benzoïcum acidum (goutte) Formica rufa (cystite)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Citricum acidum / Citrus aurantium

Foie Hydrocyanicum acidum (évanouissements/convulsions) Cœur Carbolicum acidum

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rien ne sert de doser l’acidité des urines, inutile aussi de prendre des substances alcalinisantes ou des tampons (l’organisme a déjà sept systèmes tampons très puissants) : l’acidité n’est que localisée ! La solution consiste à améliorer l’hydratation des tissus (régulation hormonale par les plantes) et disperser les manifestations douloureuses et inflammatoires par l’acide correspondant. Si vous hésitez, utilisez le CHI « AC5 » (voir tome 3).

Nitricum acidum Ac

« Le vrai râleur »

HNO3 = état acide de la fonction ammoniaque (NH3)

Causticum (le stade alcalin) correspond aux problème d’épuration et à un sentiment d’insécurité… le « faux altruiste »

Nitricum acidum (le stade acide) correspond aux brûlures et aux sentiments de frustrations… le vrai râleur !

Key-note : « L’écharde » : sensation d’une aiguille perçante dans l’endroit malade.

Psyché de l’adulte : La HAINE = aigri, déprimé et ruminant

Il pose à son médecin des tas de questions sur un ton énergique et agressif pour recevoir des réponses qui apaiseront ses inquiétudes. L’agressivité des questions, le ton de reproche sur lequel il les pose est un symptôme qui doit toujours faire penser à ce remède (Lachesis). Détestable compagnon, de mauvaise humeur dès le matin. Toujours éreinté, épuisé, tremblant. En colère contre ses propres fautes, mais indifférent au reste (refuse la consolation). Ombrageux, irritable et mécontent, rancunier (à des inimitiés invétérées). Forte tête : terriblement tétu ! L’état mental est meilleur en voiture (Chamomilla).

Soma : La douleur : hyperesthésie (il a mal !!)

Irritation inflammatoire de la peau, des muqueuses et des orifices cutanéo-muqueux. Sécrétions sanguinolentes et putrides, avec « sensation d’écharde ». Ulcération et verrues saignantes des orifices : petit épithélioma saignant du nez, ulcération des commissures des lèvres, fissure anale, etc…

Rein Picricum acid./ Salicylicum acid./ Oxalicum acid. Coeur Nitricum acidum (émaciation)

Poumon Phosphoricum acidum / Muriaticum acid.

Foie Sulfuricum acidum (ecchymoses et aphtes)

Rate Aceticum acidum (diabète)

  —

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Un aspect déplorable (d’autant plus que tout sent mauvais !) : émaciation avec anémie (acides = hémorragies), grand frileux aux sueurs profuses. Mains « pleines de verrues », crane chauve (ou plaques douloureuses sur le cuir chevelu).

Tremblements lors des colères. Il se mord tout le temps la langue et l’intérieur des joues (problèmes de déglutition ?).

Cybernétique : nombreux symptômes communs avec Petroleum (intoxiqué sthénique également).

Aggravé par : ………………………………

– les moindres causes : le contact,

les secousses, le bruit – le lait, après manger

– le froid (surtout humide)

– les changements de temps

– la chaleur du lit

– l’effort mental

– la nuit, le soir (comme tous les acides → luèse) – les traitements mercuriels

– les règles

Fluoricum Ac

Amélioré par :

………………………………..

– les mouvements doux, la conduite automobile

– les climats tempérés

– la pression constante

– les écoulements muqueux, annoncent la guérison ………………………………..

Antidoté par :

Aconit, Calc. carb., Conium,

Hep., Merc., Mez., Sulfur ………………………………..

Latéralité droite

Symbole : Causalité :

Key-note :

Silicea = déminéralisation générale … le manque d’amour,

Fluoricum acidum = reminéralisation perturbée … le désordre amoureux !

L’optimiste : hyperactif, infatiguable et volage = il a l’inconscience de sa dispersion.

Aggravation de Mercurius (réaction au mal-être), il ressent un bien-être anormal sur fond d’épuisement cérébral.

Prostré dans sa phase asthénique, il a de l’indifférence pour ceux qu’il aime le mieux !

acidum « L’irresponsable »

Le fluor est un des quatre halogènes (avec le chlore, le brome et l’iode). Toxicologie : en micro-doses répétées (cf. les dentifrices fluorés ou bi-fluorés !), il bloque la thyroïde (le fluor prend la place de l’iode), en macro-doses (les rejets des usines d’aluminium) = ostéonécrose des maxillaires (maladie du bétail).

Le produit utilisé est une solution saturée à 40% de gaz acide fluorhydrique (HF) : instable, toxique, incolore et fumeux de couleur jaune-verdatre. Son odeur est suffocante. Il décompose la Silice et les silicates selon la réaction : SiO2+HF —> SiF4 +2 H20

L’acide fluoridrique est, par contre, un liquide incolore, très avide d’eau. Il attaque le verre (c’est pourquoi on l’emploie pour les gravures sur verre). « C’est d’ailleurs l’antidote de Silicea, lorsque celui-ci a été donné trop longtemps » (Kent)

 Psyché de l’adulte : Instabilité des intérêts, de l’activité et des pulsions affectives (difficulté à retenir ses pulsions car le Surmoi est inopérent)

Tendance à être toujours content de lui (Sulfur), liaisons multiples, conduites asociales (menteurs, chapardeurs, excès alcooliques et sexuels). Il court après toutes sortes de choses pour exciter son imagination → luèse). « C’est, dit Kent, le genre d’individus qui deviennent des coureurs » : vrais (ou faux) « Casanova ». C’est un instable, amélioré par le changement (de maison, de femme, de travail…), mais il a

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besoin de société (spectateurs et gens à parasiter). Légèreté d’esprit, toujours satisfait de lui-même, prend tout en riant (cf. Michel Blanc dans le film « Viens chez moi, j’habite chez une copine »). Instable professionnel et affectif, utopiste aux projets démesurés et originaux, il crée des « instants d’émotion » pour s’opposer à son sentiment général d’impuissance (Mercurius).

Soma : Grand remède de toute suppuration du tissu conjonctif, il est surtout à retenir dans la fistulation (il est fidèle à la luèse dont il est l’ambassadeur, sur le pôle de l’adaptation).

L’ORL est complètement pris : ça coule du nez, des yeux et des oreilles (otorrhée)…

Fissures des orifices (anales, lacrymales et des mamelons), langue fissurée et gastrite chronique. Ptoses et hyperlaxités (aggravation de Calcarea fluorica) : varices, ectasies et malformations veineuses, ulcères variqueux pruriants, prolapsus rectal à la défécation. Acouphènes et hypersensibilité aux bruits (Aurum) Polarité osseuse ++ : exostoses des os longs (- os courts = Hekla lava), otite et mastoïdite chronique (Aurum). Caries des racines, dents friables (Staphysagria) et fistules dentaires, maxillaire sup. surtout (Silicea). Alopécie sur cheveux secs (Baryta carb., Selenium, Thallium …). Coccygodynie, Maladie de la Peyronie.

C’est le remède des brûlures aux rayons X (Radium bromatum).

Les pieds et les mains transpirent (Silicea), la plante des pieds est brûlante.

NB. à chaque fois le prurit est violent et aggravé par la chaleur (≠ autres acides) + les bords sont rouges et indurés.

Cybernétique : Les remèdes fluoriques : éclat et séduction

     Calcarea fluorica Magnesia fluorica Natrum fluoricum Kalium fluoricum Ammonium fluoricum Fluoricum acidum Hekla lava (si)

peur de la pauvreté et tr. de la minéralisation ++

pathogénésie récente (1984) du dr O. A. Julian

la pulsion incestueuse (pathogénésie récente du dr O. A. Julian) « ambitieux, malgré leurs limites » (Scholten)

pas encore de pathogénésie !

ci dessus

contient également du fluor

Lapis albus = Calcarea silico fluoratum

Natrum silico fluoratum

Et … trois autres silicates mis au point par Pol Henry et expérimentés biologiquement : Manganum silico fluoratum / Kalium silico fluoratum / Magnesia silico fluoratum

 Aggravé par : …………………………………

– la chaleur (d’une pièce ++)

– la nuit (= luèse)

– l’alcool et le vin rouge (Zincum)

Amélioré par :

……………………………….

– les bains (et douches) froids

– l’activité physique (marche, idem Rhus tox.) – les courtes siestes

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Psyché :

Soma : –

– – – –

Avide d’eau, Aceticum acidum induit dans l’organisme des œdèmes

Œdèmes des jambes et des pieds, ascite → anasarque (Natrum sulf.)

dyspnée améliorée couché sur le ventre (Medorrhinum).

Soif avec salivation abondante, polyurie et sueurs profuses (surtout la nuit). Dyspepsie acide → gastro-entérite aiguë (diarrhée douloureuse, profuse et épuisante). Anémie (sueurs froides) et débilité, suite de perte de liquides organiques (China).

– les aliments acides

– la tête penchée en arrière

– en mangeant ……………………………… Antidoté par : Silicea

Aceticum acidum Ac

« L’acido-cétose diabétique »

Le vinaigre (CH3 -COOH) a une toxicologie professionnelle par inhalation de vapeurs : céphalées, irritation des muqueuses respiratoires, conjonctivite et sialorrhée (la salive est le liquide organique de la rate-pancréas).

Key-note : Symbole :

Certain qu’un malheur va survenir (symbole de son état acide), il se plaint sans cesse.

Kent dit : « Une grande confusion d’esprit : ne reconnaissant même plus ses proches, ni ses propres enfants », à rapprocher des troubles de conscience du pré-coma diabètique.

Soif inextinguible, mais ne peut supporter le sel et ne boit plus dès qu’il a de la fièvre.

Le diabète : tristesse profonde, la vie est terne et amère !

Cybernétique : proche de Lacticum acidum dans l’acidose du diabète (COOH – CHOH – COOH) s’oxyde en Oxalicum acidum (COOH – COOH) = la douleur

Il est proche de Veratrum alb. (as) dans les cas de vomissements avec diarrhée, refroidissement général et prostration.

Kreosotum Ac

« Rongé »

La Créosote (huile resineuse incolore et inflammable) est un mélange de phénol (Carbolicum acidum) et de crésol produit par la distillation du goudron de hetre (Fagus sylvatica). Antiseptique remarquable, elle est

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utilisée depuis fort longtemps comme conservateur de la viande et du poissson (fumage). Teste avait remarque l’opposition de ses effets : « conserve la matiere morte et tue la matiere vivante » !

Remède des âges extrèmes de la vie, son inadaptation sera surtout somatique : – bébé fragile, cris fréquents, lors des poussées dentaires compliquées

– enfant maigre, énuretique, aux infections respiratoires multiples

– adolescente aux règles abondantes et aux troubles cataméniaux nombreux

– vieillard sec et dénutri, bronchiteux ou cardiaque, alcoolique ou diabetique.

Psyché : « Stupide, oublieux, maussade et irritable » (Boericke)

Angoisse interiorisée, toute émotion est suivie de l’envie de pleurer (Pulsatilla). Insomnie, car l’agitation diurne se poursuit toute la nuit (Luesinum). Insatisfaction : rien ne convient, tout est rejete apres avoir été un court moment désiré (Chamomilla). Dépression, pense au suicide.

Soma: Peau et muqueuses = inflammation brûlante + infection + hemorragie

– gingivo-stomatite, caries multiples, pyorrhee, perlèche, haleine fétide

– ORL : coryza, blepharo-conjonctivite, tracheo-bronchite avec toux douloureuse et expectoration abondante, hémoptisie possible,

– digestive: ulcus à brulures et vomissements tardifs, gastro-entérite -> dysenterie, violent erythème fessier, amaigrissement rapide,

– genito-urinaire : prurit brulant du vagin et de la vulve, leucorrhee et metrorragies, urethrite …

– prurit violent (Carbolic. acid.) ou brUlures cutanees (radiotherapie, lupus), ulcerations des cancers ‘ »

Phosphoricum acidum Ac

« Une curieuse indifférence »

L’acide phosphorique (H3P04) est utilisé – en petite quantite – depuis bien longtemps dans la formule des « fortifiants » allopathiques (ex: lonyl). La débilite habituelle des acides est particuulierement marquée chez ce remède.

Causalité :

Problématique :

Psyché :

Sorte de stupeur : ne se plaint pas, ne demande rien, semble se laisser aller. Triste et peu enclin a parler (Kalium phos.), il parait confus. Indifferent aux autres et à ses affaires. Récuperation remarquable après un petit somme (Ars. alb., Phosphorus, Nux, Sepia), i1 redevient hypersensible et peut alors être précipité, angoisse pour l’avenir, colèreux … Besoin constant d’agripper quelque chose avec ses mains (Kalium brom.). Insomnie d’endormissement et vers 5 heures du matin.

Soma : Le radical acide est le temoin de troubles cataboliques -> acidose (Natrum phos.), d’ou des manifestations sur la peau (sueurs), les muqueuses respiratoires, digestives (diarrhée indolore et inodore), urinaires et genitales, les vaisseaux (hémorragies), les muscles …

Cœur … sueurs froides profuses, yeux cernés, paleur du visage, céphalées frontales et au vertex,

Rate … amaigrissement après chagrin (Alumina) surtout des mb. inférieurs (faiblesse des jambes, crampes), dyspepsie acide (éructations), colite (flatulences et diarrhée pale), mais faim nocturne (Psorinum), herpes …

Suite de stress psychique (choc affectif ou chagrin prolonge), ex: enfant devenant asthmatique quand les parents se separent, ou physique: perte de liquides vitaux (China), de fievres malignes ou excès de remèdes allopathiques.

Litteralement « vidé » = état d’épuisement perpétuel avec absence de réactivite physique et psychique.

 Le radical phosphore oriente son action sur le systeme nerveux …

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Samarskite

Y0.2 RE0.3 Fe3+0.3U0.2 Nb0.8 Ta0.2 O4

La Samarskite est un minerai cristallin radioactif, composé de Tantale, de Niobium, de Cérium, d’Yttrium, de Fer et de Manganèse. Son nom vient du Colonel Vasili SAMARSKY, directeur de la mine en Oural, où la découverte a été faite en 1847. Depuis, d’autres sites en ont révélé, en particulier au Canada, au Groenland et en Norvège.

La pathogénésie en a été faite par C.M. BOGER en 1935 (ce fut son dernier proving – avec 640 symptômes), sur 20 sujets et qui fut récemment traduite par notre éminent confrère Robert SEROR, d’Oloron Sainte-Marie (France).

Que savons-nous de ses différents composants ?

* Le Niobium (41) est un Vanadium (23) lourd (groupe de Phosphorus – remède de dégénérescence hépato-vasculaire et rénale), comme le Tantale (73). Le Cérium (58) appartient à la même lignée, mais c’est une « terre rare », série des lanthanides qui bénéficie d’une pathogénésie du groupe du cuivre : vomissements réflexes et toux spasmodique.

* L’Yttrium (39) dont les homéopathes ne savent pas grand-chose.

* Ferrum metallicum (fe) : anémie (tendance hémorragique) avec poussées congestives.

* Manganum metal. (mn) : anémie, parésies et arthralgies (dont la goutte).

Calcium Titane Vanadium Chrome Fer Manganèse Strontium Yttrium Niobium Molybdène

Tantale Cérium

………………………………………………………………………………………………….. PSYCHISME : Agitation de l’esprit et du corps (Sulfuric. ac.), ne peut concentrer sa pensée sur une chose, veut faire quelque chose, mais ne sait pas quoi (Fluoric. ac.). Confusion, obnubilation (les mêmes idées reviennent dans sa pensée sans fin).

Se sent malheureux, avec aucune volonté, se sait  » minable « , désire fermer ses yeux, veut être seul et au calme. Tout lui demande un effort. Irritabilité avec accès soudains d’impatience, de colère, avec tendance à la violence (Nitric. ac.).

Dépression le matin. Dégoûté de la vie (Picric. ac.). Pensées suicidaires (par pendaison).

SENSORIUM : Vertiges importants (Salicilic. ac.), surtout le matin, avec épuisement : titube, doit se raccrocher, se rattraper aux choses. Lipothymies, avec les jambes tremblantes puis crampes (Lactic. ac., Muriatic. ac., Picricum ac.).

TÊTE : Afflux de sang à la tête, comme si elle allait éclater, avec une sensation de chaleur (Salicilic. ac). Maux de tête circonscrits : occiput (Picric. ac.)., tempe gauche, oreille interne gauche (Fluoric. ac.) puis front ou vertex. Élancement vif sur l’un ou les deux yeux. Les yeux sont fatigués et brûlent (Nitric. ac., Phosp. ac.), comme si on était sorti au vent. Sensation comme si les globes oculaires allaient éclater.

BOUCHE : Bouche très sèche (Muriatic. ac.), mais absence de soif. Gencives douloureuses au toucher le matin. Revêtement lingual épais et jaune. Sensation d’avoir de nombreuses épingles qui lui piquent la langue (Nitric. ac.).

APPÉTIT – DIGESTION : Aucun appétit. Nauséeux le matin (Carbo. ac., Sulfuric. ac., Tartaric. ac.). Sensation de plénitude gastrique, éructations (Acetic. ac.). La vésicule biliaire est sensible. Beaucoup de

                                   —

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gaz abdominaux (Salicilic. ac). Besoins urgents d’aller à la selle, sans effet. Constipation et selles grumeleuses, avec vertiges.

RESPIRATION – CŒUR : Irritation du larynx (Carbo. ac., Nitric. ac.), petite toux avec expectoration de glaires incolores (Hydro. ac.). Douleurs sourdes dans la région du cœur, doit défaire son col pour être soulagé. Palpitations, extrasystoles (Hydroc. ac., Muriatic. ac.).

TENDINO-MUSCULAIRE : Douleurs lombaires (Oxalic. ac.), le matin, en se levant (se sent faible et fatigué), puis la douleur remonte, et se situe entre les épaules durant tout le reste de la journée. Coccyx douloureux (Picric. ac.). Sensations ou douleurs brûlantes dans les coudes, les poignets, les genoux (face interne) et les chevilles (Benzoic. ac.).

Mains tremblantes (Sulf. ac.), difficiles à contrôler en écrivant, tout lui tombe des mains. Douleurs dans les articulations des mains et des doigts (Lactic. ac.). La nuit, la paume des mains est brûlante (cf. chaleur des 5 cœurs en MTC).

GÉNÉRALITÉS : Les douleurs apparaissent et disparaissent rapidement (Carb. ac., Sulfuric. ac.). Bouffée de chaleur le matin. Fièvre et frissons (Salicilic. ac.), qui alternent avec des sueurs (Carbo. ac., Nitric. ac., Phos. ac.).

Démangeaisons brûlantes dans différentes parties du corps (Carbo. ac., Fluoric. ac.), plaques d’urticaire face interne des cuisses et les genoux (NB. trajet méridien Foie).

SOMMEIL : Insomnie d’endormissement et agitation toute la nuit. Une sensation de mort imminente le réveille, rêves de persécution, de pendaison. S’éveille fatigué et las.

AGGRAVATION : par l’air confiné et la fumée de tabac

Le toucher est insupportable (Nitricum ac., Salicilicum ac.), mais la pression forte > la douleur, quelqu’en soit le type. Le matin, au lit, entre 4 et 5 heures du matin et vers le soir et la nuit.

Le temps pluvieux, orageux, l’air humide et froid semble me traverser de part en part.

AMÉLIORATION : au grand air. Par temps clair et frais (Fluoric. ac.). Par le mouvement continu.

ANTIDOTÉ par Arsenicum alb., Nux vomica (s) et Rhus toxicodendron (hg).

…………………………………………………………………………………………………..

Ce remède présente de nombreux symptômes du blocage de l’axe Rate!Rein, évoquant une pathologie de type « ACIDE » (désadaptation d’un système lymphoïde insuffisant). Ces passages en « phase acide » sont spectaculaires dans la vie du patient, qui fait alors le siège de votre cabinet, car « il est mal » et ce à tous les niveaux :

!psychologiquement : agité ou prostré, agressif ou dépressif,

!les symptômes physiques sont invalidants (douleurs, brûlures, vertiges …) et ils apparaissent et/ou changent de place très vite,

!aucun remède classique ne convient !

Ces phases ne durent heureusement pas très longtemps, mais peuvent se succéder, précédant généralement une évolution vers la déminéralisation (Rein), la décompensation vasculaire (Cœur) ou le ramollissement cérébral (Rate).

Ce remède toxique (c’est-à-dire à n’utiliser qu’en hautes dilutions), encore peu utilisé, nous a paru avoir une remarquable valeur thérapeutique dans la Maladie de Ménière et les syndromes vertigineux.

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La Sycose

ou « Comment organiser son système de survie ? »

« Inspirés parce que nous avons vécu dans notre enfance, nous nous mettons en quête de personnages pouvant tenir des rôles que nous créons » (Pamela Lewin). Constitution d’un script de vie supplétif et autorisé qui servira de référentiel tant qu’il sera effectif, mais toujours vécu dans l’inconfort.

Ça ressemble à un projet de vie, ça en a la couleur, l’odeur mais en fait c’est contraignant et pathologique jusquà la somatisation. Car dans le scénario, les rôles sont empruntés, dans un projet de vie, c’est le sujet qui est en cause.

Les remèdes de Sycose seront particulièrement actifs aux périodes « clefs » de nos bouleversements des données antérieures (identitaires en particulier) à l’adolescence (presque tous les adolescents ont une phase Natrum muriaticum) et à la mise à la retraite (on présente alors le remède de Sycose de sa diathèse pré- existante !), quand l’adaptation est mise à mal par le désaccord entre l’image qu’on a de soi, que l’on voudrait avoir et celle de nous que nous renvoie le regard d’autrui. C’est donc un point de départ double : dialectique par rapport à soi, dialectique par rapport à autrui.Triple même avec l’absence de projet de vie par incapacité à discriminer ce qui est secondaire de ce qui est essentiel. Dans la Sycose, rien n’est jamais acquis, si ce n’est une culpabilité étouffante.

Le recours sera alors de fonctionner sur la base du « script » qui supplée à l’absence de jugement personnel. Ce script est conforme à l’idée que l’on s’est forgé sur son idéal dans son jeune âge (ou la problématique dominante de sa diathèse) et varie dans ses formes mais jamais dans son fond : suivre l’avis communément admis sans le remettre en cause : il inhibe la spontanéité et la souplesse adaptative dans la résolution des problèmes et des relations humaines… Ainsi :

– pour Pulsatilla, l’idée fixe c’est l’appartenance : « Un jour mon Prince viendra … »,

– pour Calcarea carbonica, c’est l’immobilisme (dans son scénario : unité de temps, unité de lieu, unité d’action, du grand classique !),

– pour Phosphorus, c’est l’impossibilité de s’attacher réellement, et son script à lui … c’est le happening permanent !!

– pour Platina, c’est « une certaine forme d’harmonie » et un rôle taillé sur mesure pour ELLE !

A la limite, certains remèdes s’en sortent mieux : ainsi, Lycopodium a une idée fixe, c’est certain : la diplomatie. Cela l’autorise à adapter constamment sa technique pour assouvir sa soif de pouvoir et de reconnaissance sociale : il change les seconds rôles, le script de la scène, jamais le personnage principal… et cela le rend incontournable dans un rôle qui n’est jouable que par lui. C’est « l’acteur aux cent mille costumes » (puisqu’il retourne sans cesse sa veste !!).

Le scénario supplée au silence de notre « centrale de renseignements » personnelle (l’adapation, le surmoi, disque dur interne). Il remplace la décision logique de la rate-pancréas. C’est la différence entre un objectif (cadre libre, personnel, adaptable) et un scénario/script qui est contraignant ; car le script induit une pré-écriture et la distribution de rôles, un comportement pré-établi, inflexible, d’inadaptation, donc patho- logique jusqu’à la cassure (= la somatisation)…!! Tous les remèdes de Sycose sont des remèdes de conservatisme, de refus de remise en cause des idées communément admises, de peur de la réflexion personnelle, par crainte du changement de la forme, pour rester dans le strict cadre du scénario. Car tout changement de l’esprit entraîne un changement de corps ! Cet attachement à la forme (possessions, passé, plan de vie, etc…) est la manifestation psychique de ce que, dès sa naissance le bébé, l’enfant, l’adolescent, l’adulte seront confrontés à la nécessité d’atribuer du sens aux choses, à la vie même (donner du sens à l’illogique, au paradoxe qu’il faut accepter de vivre pour mourir un jour ?)

Le recours aux idées toutes faites peut être un recours, ça rassure. Car la signification et la symbolisation impliquent une interprétation, toujours : nous interprétons en fonctions de nos théories habituelles, lesquelles sont l’émanation de la manière dont nous sommes organisés psychiquement.

Le scénario rassure, car on est alors « conforme ». On préfère le confort du rabâchage de papa/maman, le rôle qu’on endosse, celui que l’on attribue ? Le mauvais engrangement des connaissances, des expériences, des explorations et de l’apprentissage de l’enfance, détruit toute possibilité de confiance en un avenir personnel et original et de prise de conscience qui permettrait de renverser la vapeur !!

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Ce recours aux idées toutes faites sera aussi une réponse à l’autre question essentielle de la Sycose qui est la dimension du caché, du sacré, du divin, la recherche des causes secrètes (recours aux sectes !), la réponse à l’énigme (est énigme, tout ce qui échappe à la compréhension immédiate).Quel est le secret ? Découvrir les forces occultes qui leurrent le monde et faire partie des élus (ceux qui ont été reconnus et échapperont au destin mortel !). On doit avoir recours à des principes tenus secrets, aux causes occultes.

Il y a confusion entre l’idée que l’on se fait de soi et de l’image que l’on renvoie : il y a identification du soi avec le sentiment de propriété, ça comprend beaucoup de choses : notre corps, notre nom, notre statut social, notre passé, nos possessions (y compris nos connaissances, le conjoint, nos enfants…), nos idées, nos croyances, donc l’image que nous faisons de nous-mêmes et celle que nous désirons que les autres aient de nous. Le problème essentiel est que le Moi (c’est à dire notre rôle dans le script que l’on s’est choisi) est ressenti comme un objet que chacun possède et que cet objet est à la base de notre sentiment d’identité (ma propriété constitue moi-même et mon identité). Si mon Moi est constitué par ce que j’ai, alors, je suis immortel, si les objets que j’ai sont indestructibles : grâce à la puissance légale des « dernières volontés » la disposition de nos biens est déterminée pour les générations futures. Le « conservatisme » social et affectif permet de préserver l’immortalité…

Quelques citations :

« Après avoir pensé, l’homme choisit son idéal. Quand il trouve le moyen d’y accéder, c’est la sagesse. L’homme sage n’est pas encombré de préjugés, il possède la vacuité qui lui permet de percevoir Shen (la vertu, l’unité divine) » (Daniel Martinez). « L’homme disponible est sage, il ne peut encombrer son esprit, il met entre lui et les attachements de ce monde une vitre teintée… Il faut lâcher prise » (Bossuet).

« Le véritable adulte est celui qui sait redevenir petit enfant, abolir son mental et se laisser porter par l’événement vers la terre nouvelle de son être en acceptant de ne rien comprendre. Là, sur cette terre nouvelle, l’intelligence lui sera donnée. Il n’accusera personne (≠ Sycose), mais se remettra totalement en question pour que la lumière pénètre plus loin en lui » (De Souzenelle). »Etre, c’est pénétrer à travers la surface et plonger dans la réalité » (Eric Fromm). « C’est donner une réalité à ses rêves (imaginaire) et non pas laisser le scénario dicter le cours de notre existence » (Pamela Levin).

La Sycose, c’est le jugement comme mode de fonctionnement (sycotique) et une désadaptation du système de référence. Les préjugés sont considérés comme le rapport au monde (soi et les autres), ils induisent culpabilisation, griefs intériorisés, rumination silencieuse (= dramatisation), les non-dits (refus de confrontation avec le réel) et leurs corollaires somatiques : angoisses, insomnies, peurs, névroses, troubles cardio-vasculaires qui sont des « pathologies de l’esprit ».

Les « mots-clefs » de la Sycose :

Trouble identitaire majeur, culpabilité, reconnaissance, la conformité au principe de réalité autorisée a été mémorisé et accepté… besoin d’être accepté (jugement) et aimé (narcicisme) par un groupe qui conditionne et assure l’action. NB. les rites d’initiation permettent le déplacement d’un malaise psychique sur une situation maîtrisable.

Pour Henri Laborit : « cet ammoncellement de préjugés indispensables à la survie du sycotique devient un inconscient autorisé culturel et il se fixe définitivement dans un discours logique lequel lui fournit un accoutrement qui le fait ressembler à la réalité » …

La conscience se bâtit sur cet « inconscient autorisé » : « Les motivations, les idées, les passions conscientes sont un mélange de fausses informations, de parti pris, de passions irrationnelles, de rationalisations, de préjugés, où des parcelles de vérité surnagent çà et là donnant la fausse-certitude que l’ensemble du mélange est vrai et réel » (Eric Fromm). Le processus de la pensée tente d’organiser ce magma d’illusions selon les lois de la logique et de la vraisemblance. Ce niveau de conscience est supposé refléter la réalité : c’est le schéma que nous utilisons pour organiser notre survie (les fausses justifications, « béquilles » qui étayent notre vie)

« La vie est difficile », vérité d’évidence, dira-t-on, mais vérité masquée par les mensonges qu’on se fait à soi- même, par les protections sociales dont nous sommes bardés, par la certitude dans laquelle nous sommes entretenus que tout doit aller bien, par l’habitude que nous avons de surseoir à la résolution de nos problèmes.

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Nous passons notre vie à nous « dé-sycoser ». C’est un processus simple (bien que rarement effectué) qui passe par : —-> le « feu » de la fièvre sur le plan somatique (d’où l’utilité des affections saisonnières !),

—-> un travail psychologique en situation duelle (affronter le regard d’autrui non jugeant) pour accèder à une prise de conscience + aide à la remise en question

Les gens ne choisissent pas, dans une situation donnée, la meilleure solution, mais la solution la moins insatisfaisante en fonction de leur degré d’information et de leur capacité réelle d’action.

« Voir clair en ses actes et marcher avec espérance dans la vie » (Descartes)

Medorrhinum « Les préjugés »

Lysat de sécrétions urétrales blennorragiques (gonocoques) en dehors de tout traitement. Neisseria gonorrhée est proche de Neisseria Meningitidis… les déterminants AG du gonocoque ressemblent curieusement à ceux de la méningite, d’où beaucoup de symptômes d’obnubilation !

Lesbonnesquestions: Pensez-voussouvent: »Pourquoipasmoi? », »Ilnefautpasavoirl’airde… », « Etes-vous méfiant ? », « Ne pouvez-vous vous détachez du passé ? » …

« Avez-vous la nostalgie d’un « paradis perdu ? »

Symbole : Problématique propre aux nosodes : ils expriment les situations de « vide » de l’élément en cause (« Feu » – Coeur – en MTC pour Medorrhinum) : vide de sang et de feu => l’eau est partout !

NB. Dans ce cas, l’élément se remplit d’une énergie « perverse », c’est-à-dire pas adaptée (un Shen troublé est un Shen non nourri !).

Causalité : Le fichier mémoire (rate) engrange normalement les informations, les sensations, les souvenirs, les images. Dans le cas de Medorrhinum, ce sont des « clichés », préjugés qui n’ont rien à voir dans le concept : c’est une énergie perturbée. L’intégration de ces éléments dans le concept fait partie de la création (devenir, spirale). La conceptualité se fait par identification : ces informations conscientes synthétisées et digérées (notre centrale de renseignement) sont confrontées à la réalité des situations. Elles nous permettront de nous y adapter « justement ». « Au contraire, les clichés (cet « inconscient autorisé » et pathologique, dit Laborit, contrairement à l’inconscient injustement refoulé qui est bon et qui doit être libéré, ramené à la surface comme souvenirs conscients, but de la psychanalyse), se branchent parfois de façon permanente dans le circuit et se comportent comme une identité indépendante avec pouvoir d’action sur le physique et le psychique » (D. Martinez) —-> cercle vicieux pathologique, idée fixe, etc… « Quand le

 —

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YI (entité viscérale de la Rate en MTC, le service de renseignements) est déconnecté, le Hun (entité viscérale du Foie) prend les commandes par réflexe d’adaptation comportementale… L’insuffisance de Yi amène l’individu à se gérer d’une manière réflexe (organique ou émotionnelle) » (D. Martinez).

L’absence de références personnelles (rate) et d’imaginaire (foie) a pour conséquences :

1 – les préjugés suppléent à l’absence de référentiel / mémoire = énergie « perturbée »,

2 – les pulsions, les automatismes prennent les commandes (manifestation de l’imaginaire non géré), 3 – l’inconfort et la souffrance –> mentalisation / accélération / somatisation : axes Rate/Rein/Coeur.

Les préjugés : Medorrhinum se définit par rapport aux autres : l’information venue « de l’extérieur » est, pour lui, le système de référence (pas la rate, information personnelle) = pathologie de l’identification. Désadaptation de ce système de référence avec :

– sensibilité exacerbée (Tuberculinum), il voit à travers les gens avec clarté, anticipe leur évolution, – mais juge en fonction de sa vision du monde « tordue » —-> procès d’intention, griefs, intériorisation des problèmes —->

1) plans de domination hypertrophiques compensatoires (= excroissances tissulaires),

2) rumination « silencieuse » (sauver les apparences, aux yeux des autres… et de soi-même ?)

et, en aggravation : la culpabilisation et l’auto-punition ++

La Sycose, dans l’évolution du patient vers le cancer ou l’auto-immun (cf. la réticulo-endothéliose chronique = le réseau d’idiotypes), c’est en fait la mauvaise identification par désadaptation du système de référence (les autres, au lieu de soi-même), la gestion difficile d’un système de survie (les préjugés) avec le désir de sauver les apparences (même à ses propres yeux), l’aigreur, la destruction = mais où est l’ennemi ?

Medorrhinum, c’est le processus pathologique pervers, intériorisé, la longue incubation silencieuse (= le non-dit) de la maladie qui explosera en une véritable éruption volcanique (les maladies éruptives sont une nécessité, toutes les transformations sont précédées par un feu !).

Problématique : Cherche à occuper l’espace (comme preuve de son existence ou pour compenser son auto-dépréciation ?), à prendre du volume pour que les autres soient obligés de lui faire de la place), veut être partout à la fois : « Poussez-vous d’là, que je m’y mette ! ».

Santé = processus d’équilibre dynamique s’appuyant sur une double sécurité :

– externe … problème de jeunesse (ex.: Calcarea carb., Natrum mur.) – interne … problème de l’âge mur (ex.: Causticum, Kalium …)

Chez le sycotique, les « relations d’analité » (goût du contrôle) vont prédominer => manie de l’ordre (collectionnisme), parcimonie (désir de posséder), entêtement (critique ++), avec des « échappements hystériques ». NB. ≠ de l’oralité : optimisme / avidité (Psore) et du stade phallique : ambition à affirmer (Luèse).

Psyché : L’hyperstructure : les excès de « l’être » dans l’espace,

En surcompensation (anxiété teintée de culpabilité) —-> « l’égolatrie », la démesure : c’est « la grenouille qui se voulait plus grosse que le boeuf ».

– L’image travestie : « Le Sycotique triomphant et suffisant est soupçonneux, méfiant, car il sait bien qu’il ne trompe personne, même pas lui-même avec son auto-déification » (Masi).

« Les courtisans » : produit de l’égoïsme (++) et de la cupidité, exploitation de l’entourage, son origine se trouve dans l’ambition. Capable d’amour, mais toujours moins qu’il ne s’aime lui-même, et les personnes en qui il projette ses sentiments seront toujours l’occasion d’entretenir l’amour de soi.

– Condition pathologique de l’excès, de l’ostentation, des phénomènes d’accélération. Incapable de maintenir un état d’équilibre : c’est, ou bien le débordement (sécrétions organiques, pulsions, sautes d’humeur, sexualité) ou bien le refoulement (suppression des écoulements, timidité, introversion, culpabilisation sexuelle, perte de la sensibilité et des forces physiques = les normes de la vie grégaire

jugulent les pulsions !).

    —

229

1) précipitation (rein-Luèse). « Fait tout à la hâte, même les choses désagréables » (H.C Allen)

Il repousse tout jusqu’au dernier moment, puis agit avec précipitation (mélange de Gelsemium – Psore – et d’Argentum Nitricum – Luèse -) : il saute sur la deuxième marche avant la première. Précipitation intérieure, il tourne en rond en pensant : « Je dois faire ceci, je dois faire celà ! », mais s’il fait quelque chose, n’a ni organisation, ni méthode. Ne veux rien perdre… dans l’immobilisme (cf. de nombreux hommes politiques ?) !

LA CONNAISSANCE NAIT DE L’ACTION, elle est expérimentée par la fonction exploratrice qui permet d’engranger l’expérience vécue (et donne la connaissance). « Les désordres somatiques (c’est-à-dire l’angoisse somatisée), liés à l’agression psycho-sociale résultent de l’inhibition de l’action » (Laborit). Chez Medorrhinum, l’inhibition de l’action de la petite enfance (Calcarea carbonica) —-> Rate vide —-> aggressibilité psycho-sociale —-> ANGOISSE —-> action désordonnée : pour calmer son angoisse, impatienté par l’approche méthodique, Medorrhinum se lance dans la mélée avant d’avoir compris ce qu’il cherche…

≠ de Psorinum, incertain, pour lequel l’action n’est possible que sur la base d’une connaissance profonde de la situation,

≠ de Calcarea carbonica, pour laquelle l’inhibition de l’action de la petite enfance a entraîné des peurs paralysantes qui prolongent son incapacité à faire.

LA PRIORITE DU MOMENT, il s’y consacre absolument. INTENSE ACTIVITE cérébrale, surtout la nuit. « FASCINE par la beauté, le sexe, l’argent » dit Ortega. En effet : « La mélancolie, le remords, la culpabilité et l’auto-accusation côtoient sans peine le côté rabelaisien et l’appétit de vivre » ! (C. Coulter).

FORME ERUPTIVE des paroles. Il parle par « rushes », ses propos sont décousus (MTC : Shen non contrôlé), en éclats psoradiques (pulsionnels) comme si sa vie en dépendait… il se répète souvent. S’il a été interrompu dans son discours, il les reprend exactement au même point, à la syllabe prêt… ! (contrairement à Sulfur, dont on ne peut arrêter le flot de paroles qui coule comme l’eau du robinet).

2) irritabilité (les pulsions non contrôlées, expression de son imaginaire non construit). Manipulateur par instinct, il ne peut agir autrement. « De son point de vue, son comportement semble justifié… mais il étiquette comme hostile et antagoniste quiconque proteste contre son comportement (mauvaise identification), et n’accède pas à ses souhaits et demandes personnelles » (C. Coulter). Présomptueux, irritable et insolent, il feint la puissance et la domination, en fait, ressent une profonde sensation d’incapacité ce qui est très inconfortable…

Contraste entre : – la polarité génitale (pense continuellement au sexe, extraversion) —-> Luèse

– le pôle intellectuel (perte de la puissance mentale, timidité, introversion) —-> sensation de vulnérabilité, mauvaise foi relationnelle : « C’est pas moi, c’est ma soeur …! » —-> Sycose et brutalité (« les brutes sont des lâches ») ! –> Psore (pulsions).

MEDORRHINUM TRAVESTIT SON IMAGE (défaut d’identification). Comme Thuya occidentalis (na), « Il cherche à se faire passer pour autre chose que ce qu’il est réellement » (G.Withoulkas), mais alors que Thuya occidentalis est obsessionnel et lent, Medorrhinum est précipité.

LES PREJUGES. Appréhension d’anticipation, sensation de « déjà-vu », « clairvoyance » (dit Kent), c’est le spécialiste des procès d’intention (Lachesis). Il projette sur les autres ses propres complexes et sa tournure d’esprit manipulatrice : il les voit avec suspicion !

LA GESTION DU NON-DIT. « La langue est le bourgeon du Coeur » dit la MTC : elle exprime ce que le Coeur a aimé. « Le Verbe est la première manifestation du divin » dit la Bible. L’image permet le mot, la parole, le cliché génère le « non-dit »… car parler de ses troubles leur donne une réalité et le problème du sycotique c’est la confrontation du cliché avec la réalité (problème d’Ignatia en particulier) : la réalité surgira dans la souffrance, et il faut l’éviter même au prix de la somatisation (les mots que l’on n’a pas dit = Staphysagria, Natrum muriaticum). Désir de sauver les apparences (faire « comme si » pour lui et les autres), ruminations, culpabilisation … auto-destruction… se tromperait-il d’ennemi ?

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L’INCUBATION SILENCIEUSE. Le processus pathologique a évolué sourdement, à l’intérieur… Medorrhinum a peu de symptômes (mais déjà lésionnels), il succombera à un mal « que l’on n’a pas vu venir » (≠ à Psorinum qui a une abondance de symptômes fonctionnels).

3) mémoire défaillante (vide de l’élément Feu = idéation –> vide de l’élément Terre = mémoire).

Soma : « Patient intoxiqué, dont le métabolisme est empoisonné par un mal à l’évolution lente et chronique » (Hodiamont). Mal que l’on peut à présent identifier comme l’épaississement chronique du « réseau de Jerne », à la suite de l’exposition répétée à divers structures antigénique (infections chroniques ou vaccinations multiples), nosode de la sycose que O.A. Julian appelait déjà « ‘immunose » ! —-> tendance à l’accumulation (hyperstructure pathologique) dans le squelette (ostéophytose), comme au niveau de la peau (verrues) ou des muqueuses (papillomes).

1 – infection (génitale) chronique –> profusion des sécrétions au niveau des muqueuses (poumon) : – écoulements muco-purulents des salpingites ou prostatites (les chlamidiaes et autres mycoplasmes ont remplacé le gonocoque —-> stérilité d’origine infectieuse (Aristolochia, Hydrastis),

– écoulements chroniques (efforts d’élimination), en particulier : sinusite, leucorrhées et l’érythème fessier du nourisson (post vaccinal ?) —-> chez l’enfant : les catarrhes ORL incessants (Dulcamara),

– diverses affections cutanées pruriantes : eczéma, psoriasis, intertrigo, ulcères suintants …

– transpiration fétide (sueurs = liquide organique du coeur en MTC), comme toutes les sécrétions.

2 – rhumatismes : raideur douloureuse chronique des articulations (rein) :

– avec dérouillage (Rhus tox., Thuya occ.), améliorés par l’humidité (Causticum), mais aggravés par l’orage (Causticum, lui, ne présente pas d’éliminations catarrhales),

– pelvispondylite (Aurum, Phytolacca), sciatiques, arthrites, tendinites, talalgies ++, métatarsalgies (c’est-à dire crampes de la plante des pieds) ++ … « Il est rare que les rhumatisants n’en aient pas besoin comme remède réactif » (P. Schmidt).

3 – excroissances des tissus (rate-pancréas : les chairs ne sont pas gérées ! // à l’exubérance mentale), sur fond d’anémie :

– Sycose, en grec signifie « verrue » = polype du nez, des sinus, de la vessie, verrues pédiculées, épithélioma baso-cellulaire …

– anémie sans état hémorragipare (vide de sang) : asthénie et frilosité (froideurs localisées, ex.: bout du nez et des seins),

– inappétence : Medorrhinum mange peu, mais il grossit (il faut qu’il se protège = hyper-structure), ≠ à Tuberculinum, qui mange beaucoup, mais reste mince –> il doit se nourrir, car géré par le feu).

– désir de stimulant : d’alcool (coeur), de sel (rein), de sucre (rate) : la conjugaison des trois ne se rencontre que chez Medorrhinum.

– empatement par la base (« gros culs » = immobilisme et hypertrophie), comme la plupart des remèdes sycotiques.

4 – spasmes et douleurs variées :

– douleurs élançantes, coupantes … répugne à être touché ou même effleuré (Kalium carb., Tarentula …), secousses dans les jambes en s’endormant (Zincum).

– toutes les douleurs apparaissent et disparaissent brusquement et sont améliorées couché sur le ventre, ou en « attitude genu-pectorale » (comme Calcarea phos, Lycop., Phos., Sepia et TK),

– l’asthme amélioré couché sur le ventre et en bord de mer, donc aggravé à la montagne (modalité rare).

5 – « L’un des nombreux usages de ce remède est de guérir les maladies héréditaires des enfants » (Kent). Exemple : nosode du mongolisme qui complémentera bien Baryta carbonica.

Cybernétique : L’impatience… car victime d’anxiété d’anticipation : Medorrhinum sur le mode obsessionnel (remède du bégaiement et de dyslexie), Argentum nitricum sur le mode névrotique.

Amélioré par un séjour au bord de l’océan (l’appel du large ?), dont la vue lui permettrait de sonder de

      —

231

nouveaux niveaux de conscience, il est différent de Natrum muriaticum que le bord de mer replonge dans l’inconscient collectif dont il tente de sortir.

Préssé et soucieux, morose dans la journée (augmentation des douleurs)… gai et détendu (augmentation de l’excitation) lorsque vient le soir : noctambule souvent, contrairement à Luesinum.

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………..

 – le temps sec et froid

– avant l’orage

– le toucher, une pièce fermée

– après les repas

– après avoir uriné

– le jour (les douleurs)

– la nuit (les symptômes mentaux)

– les premiers mouvements (rhumatismes) – en se penchant en avant (céphalées)

– couché sur le ventre (dyspnée)

– penché en arrière

– en s’étirant, au mouvement (Rhux tox.) – l’air frais, en s’éventant

– au bord de la mer, au soleil

– après les repas

– le temps humide (rhumatismes) …………………………………… Antidote : Ipeca ………………………………….. Latéralité gauche

232

La famille des Kalium « Les principes »

La deuxième moitié de la vie conduit en général à un changement de perspective, lié à une prise de conscience : un parcours a été effectué, un passé s’offre au Moi qui cesse également de se considérer comme disposant d’un avenir sans limites, mais prend conscience de sa limitation dans le temps, de l’échéance mortelle ! Le Moi doit renoncer à une forme de continuité (d’abord bien sûr, la continuité biologique) et inventer des formes substitutives : il est là confronté à la fois à l’exigence du maintien d’un sens donné à la vie, jusqu’au bout, et à l’épreuve de réalité de la fin de cette dernière… L’homme cherche en général, à s’inscrire dans le temps, à y laisser sa propre marque (Aurum), à arrêter le temps (Calcarea carb. par la régression et le conservatisme), ou alors, il vit avec nostalgie le futur comme un passé en train de se faire (Natrum muriaticum) et promis à l’effacement (et lutte contre l’effacement du passé), il peut aussi prendre le parti de nier magiquement la réalité du déroulement temporel qui l’entraîne (Argentum nitricum).

Causalité : Les potassiums cherchent à circonscrire le futur, à le limiter aux bornes de leur vie rétrécie et « comme il faut », dans des perspectives matérialistes : c’est une façon de maîtriser le temps et l’espace (inhibition de l’action exploratrice), de réduire le devenir de leur moi (cœur) à un domaine « contrôlable » (pouvoir = rein).

Psyché : L’échec de l’adaptation : ils se cramponnent à la notion de devoir.

Les kalium ont un type de personnalité similaire : la seule réalité qui demeure est un Moi fixé à des événements que n’entraînent plus la marche du temps —-> personnalité fermée, rigide, conservatrice, (peur du mouvement, du changement), pleine de retenue, très conventionnelle… puisqu’ils n’ont pas l’adaptabilité nécessaire (rate) —> étroitesse de vue (pouvoir d’exister : cœur) et perte de pouvoir (pouvoir de réussir : rein) = irritabilité, insomnie et angoisse du futur du Moi condamné.

Symbole : Les objectifs matérialistes confrontés au vieillissement organique et mental (= axe rein – cœur)!Le temps et le Moi momifiés : rigidité, dogmatisme, moralisme.

Soma : La perméabilité active de la membrane cellulaire et le transfert du potassium dans les espaces extracellulaires et sériques nous fait prendre conscience de l’importance de son métabolisme.

Une déficience marquée s’exprime aussitôt par une faiblesse musculaire avec paralysie des muscles respiratoires et modifications de l’ECG (paralysant du cœur). Les oedèmes sont fréquents (yeux, chevilles etc…). Pour Leeser : « L’élément Sodium est marin alors que l’élément Potassium est terrestre et forme l’humus fourni par les végétaux ».

NB. Les Kaliums sont aggravés par le froid et rarement indiqués quand il y a de la fièvre, Les Calciums sont aggravés par l’humidité, les Natrum par la chaleur.

Le groupe du POTASSIUM, superpolycrest du pôle cœur, ressemble beaucoup au Sodium (problème d’eau – liquide fluide -, de chaleur et de lymphe), mais intéresse surtout le Sang (liquide visqueux). Les sueurs (liquide organique du cœur) profuses aggravent le vide de Sang, or c’est celui-ci qui est à la base de toutes les pathologies organiques.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : Remèdes sentinelles : …………………………………………………………………………………………………………..

         Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Kalium muriaticum (SS) Kalium bichromicum Kalium iodatum

Pancréas Phytolacca (gorge et sein)

Foie Kalium bromatum / Alfalfa

Cœur Erodium (urticaire géant) / Geranium (ulcus)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

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Un remède comme Hydrastis, où le phénomène de glaires (TAN) est prédominant, est un remède où l’atteinte est double : humidité et chaleur (sur stagnation).

Dysfonctions internes (remèdes de structure) : (SS = sels de Schüsller) …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang (acidité)…

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Psyché :

Key-note : Soma :

C’est un déprimé irritable, comme tous les Kalium (et Causticum), querelleur ++, comme Arsenicum, problème de maîtrise : anxieux, mécontent, jaloux de la santé des autres.

S’arrête si on lui adresse la parole.

1 – toute la gamme des éruptions squameuses symétriques, avec démangeaisons intolérables à la chaleur (Hydrocotyl, Petroleum, mais différent d’Ars. alb.) : eczema sec ou croûteux, psoriasis, rash, zona, lichen plan, indurations (durillons), jusqu’à l’épithélioma.

2 – l’asthme, après exposition au vent (Sambucus, Rumex acet.)

Crise nocturne de 2 à 3 h du mation, ce qui la situe entre celle d’Arsenicum alb. et celle de Kalium carb., avec grande soif.

Causalité : Key-note :

L’étroitesse à tous les niveaux, « ils vivent pour leur petite famille modèle » (Scholten).

Impuissance chez les obèses

Rein Kalium nitricum (le salpètre) les oedèmes Coeur Kalium carbonicum

Poumon Kalium phosphoricum (SS) / Caesium

Foie Kalium sulfuricum (SS) / Kalium silicatum Rate Gentiana lutea

Kalium arsenicum

L’arséniate de potasse, ou « liqueur de Fowler », provoque une profonde intoxication de l’organisme, mais son action plus centrifuge le fait différer par de nombreux symptômes d’Arsenicum album.

 le toucher, le bruit, la chaleur du lit (éruptions), de 1 à 3 heures du matin (asthme)

Aggravé par :

Améliorépar: lesjourspluvieux,lachaleur(Arsenicumalb.)

Kalium bichromicum « Les glaires »

Bichromate de potassium (Cr2K2O7) = le ciment. Tous les sels de potasse ont des symptômes communs : l’asthénie musculaire, la tendance aux éruptions, l’exacerbation avant les périodes menstruelles et l’aggravation périodique de 1 à 4 heures du matin.

Patient indolent, fatigable et frileux, malgré son aspect floride :

1) phases de dépression longues, patient neurasthénique (comme tous les Kalium = atonie),

2) entrecoupées de phases d’excitabilité courtes (induites par la présence de l’ion chrome), durant lesquelles tout doit paraître beau : « Polisseurs de pommes » (Vithoulkas). Obséquieux (collants, comme leurs sécrétions) !

Psyché :

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Soma : Alternances morbides et périodicité entre :

ses gastralgies (au printemps et en été) et ses rhumatismes (à l’automne et l’hiver).

1 – inflammation ulcérative de la peau et des muqueuses :

– éruption cutané (eczéma) évoluant vers des ulcères (ex.: variqueux) indolents, torpides (à « l’emporte pièce »),

– muqueuses respiratoires : coryza aigu à l’écoulement jaune, visqueux et collant,

– angine à fausses membranes + tendance ulcérative, avec œdème de la luette (Apis) et langue rouge vernissée,

– sinusite maxillaire (Lachesis, Melilotus) ou sinusite frontale avec céphalée sus-orbitaire droite,

– bronchite avec une toux violente, qui a lieu après avoir mangé !

– gastrite ou œsophagite (Condurango), avec vomissements visqueux et ballonnements : le fameux « désir de bière » … pourtant si mal tolérée,

– diarrhée dysentériforme avec ténesme, langue sèche, vernissée,

– leucorrhée avec prurit vulvaire brûlant (madame), ou ulcération du gland et du prépuce (monsieur).

2 – rhumatismes (tendino-musculaires) et sciatalgies

– douleur de sciatique gauche est intermittente et améliorée par le mouvement, la flexion (Rhus tox.),

– douleurs erratiques, tendineuses ou capsulaires, localisées à de petites places, apparaissant et disparaissant brusquement.

Cybernétique : Le comparer à Pulsatilla, presque les mêmes sécrétions, avec le même type de douleurs erratiques !

Remède aux caractéristiques luétiques qui accompagne (ou suit bien) Mercurius et Arsenicum alb. (métalloïdes toxiques aussi!). Souvent utile au décours d’une affection cancéreuse muqueuse (oesophage- estomac) ou osseuse (métastase douloureuse, avec Aurum).

Kaliums moins connus :

Kalium aceticum (diurétique allopathique)

Kalium chlorosum (l’eau de javel) les amygdales

Kalium cyanatum la langue (Sempervivum), névralgies faciales périodiques Kalium nitricum (le salpêtre) les muqueuses respiratoires (polypes) et digestives (allergie ++,

ex. asthme de Vidal), eczéma du nombril

   Kalium permanganicum Kalium picricum (explosif) Kalium silico-fluoratum Mica (Al et K de Silice)

la gorge, ulcérations + adénopathies

jaunisse (Myrica)

chronique de Pulsatilla, d’Aurum et de Lycopodium le vitiligo (?)

« L’effet des sels potassiques est diabolique, insidieux et profond, avec des résultats hors de proportion avec la quantité absorbée. C’est un malheur pour l’humanité et une des causes principales des maladies chroniques pernicieuses que l’habitude de boire si abondamment des eaux alcalines » (Pierce).

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………

– le froid humide, en se découvrant

– au grand air, au printemps

– mais aussi le temps chaud

– le matin (de 2 à 3 heures), et après le sommeil – l’alcool, la bière ++

– en tirant la langue

– en supprimant un catarrhe

– la chaleur

– le mouvement ……………………………….. Antidoté par :

Arsenic., Lachesis, Pulsatilla ……………………………….. Latéralité droite de la céphalée

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Kalium bromatum « L’angoisse ! »

KBr est un sel utilisé en thérapeutique allopathique depuis 1851 (Locock), comme anti-spasmodique, calmant, anti-épileptique. Progressivement abandonné, car les doses massives utilisées induisaient des états de psychasthénie, d’excitation sexsuelle puis de torpeur ébrieuse.

Causalité : L’angoisse (différente de l’anxiété) de notre temps : envahissement de toute la personnalité, repli douloureux sur soi, peurs et désespoir sont étroitement mêlés, pouvant aller jusqu’à cette fin ultime qu’est le suicide : « Impulsion suicidaire pour échapper à un danger imaginaire » (Duprat). Les pertes de mémoire et l’engourdissement d’un malade fatigué cérébralement par des soucis d’affaires (intellectuels) ou des excès sexuels —-> sentiment permanent d’insécurité d’une personnalité en retrait, non affirmée.

Problématique : Kalium bromatum est le remède de différentes formes d’angoisse.

« A comme illusion d’être l’objet de la colère de Dieu » (Spring). « L’oeil vide du poisson » dit le dr. Ziegel, mais avec des caractères spécifiques aux différents âges de la vie.

Psychédel’enfant: L’angoisse à dominante organique (= somatisée), c’est-à-dire non directement verbalisée mais manifestée indirectement au niveau du corps. « Avec l’acquisition de schémas intellectuels, l’enfant traduit son angoisse sous formes de peurs plus ou moins rationnelles ou symboliques » (Barbancey).

1 – Agitation des mains (ou chewing gum) = enfant « touche à tout », Kalium bromatum est le mauvais élève agité, insouciant, acnéique, qui a des tics (onycophagie ++) et gesticule… mouvements spastiques des mains, crispations et étirements des doigts accompagnés d’une expression du regard et du visage témoignant des sentiments anxieux caractéristiques de leur affectivité troublée.

Affectif non satisfait —-> immaturité nerveuse : les mouvements de l’enfant Kalium brom. expriment « une angoisse tactile qui renvoie à l’ambivalence de leurs sentiments vis à vis de leur propre corps : crainte et plaisir mêlés » (J. Barbancey) —-> excitabilité génitale précoce, insensibilité particulière quand ils tombent ou se blessent (Stramonium), très émotifs et répugnant aux échanges affectueux (ces symptômes peuvent être le prélude d’une évolution psychotique).

2 – Troubles du sommeil = se promène souvent la nuit ou bien fait des discours les yeux ouverts (Silicea)… somnambulisme (signe de fragilité nerveuse, attention : l’automatisme moteur peut précéder l’automatisme mental), grincements de dents (contexte d’oxyurose ?)… Les terreurs nocturnes de Kalium brom. apparaissent vers 2 h du matin : l’enfant crie, on le trouve contracté dans son lit, parfois glacé de peur mais inconscient : hallucination terrifiante pouvant s’accompagner d’énurésie (MTC : « la peur saisit le rein ») ; l’enfant peut conserver un vague souvenir de mauvais rêve —-> peur d’aller au lit… craint d’être seul la nuit… (NB. différent chez Stramonium, où les terreurs nocturnes démarrent vers 23 h). Elles sont brusques et intenses, le faciès est rouge, chaud, paroles bafouillées : la voix rassurante de la maman, le changement de position entraînent un demi-réveil, des soupirs qui font cesser la crise, ne laissant aucune espèce de souvenirs.

Psyché de l’adolescent :

L’adolescence = remaniement bio-psychologique de la personnalité + vulnérabilité affective. Syndrome psychique allant de la simple dépression irritable à l’asthénie intellectuelle majeure et à la limite jusqu’à l’hébéphréno-catatonie. Lenteur de l’idéation, perte de la mémoire, de l’initiative et de tout intérêt actif, troubles de l’élocution, troubles de l’élaboration des idées, hallucinations et interprétations délirantes, puis indifférence progressive, asthénie, analgésie, pseudo-paralysies sensorielles, expression d’hébétude puis d’imbécilité et d’idiotie. « Délire démoniaque » entretenu par des sentiments de culpabilité.

Psyché de l’adulte : Les névroses d’angoisse de l’adulte jeune

– phase sténique : excitation motrice (surtout des mains, comme Tarentula) et irritation mentale, avec

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insomnie, bruxisme nocturne ou somnanbulisme,

– puis : asthénie intellectuelle intense, obnubilation, lenteur du cours de la pensée, difficulté d’élocution, bégaiement, utilise un mot pour un autre, ne sait plus construire ses phrases = états alcooliques, délirium tremens, agitation maniaque, aphasie, chorée ou épilepsie …

– enfin, émotivité puérile (pleurs incontrolables), immaturité affective, dépression et obnubilation. Perd la mémoire, oublie tout. Tremblements et incoordination.

Psyché du vieillard : « Affaiblissement de l’intelligence, conscience douloureuse de la diminution de ses facultés » (Allen). Retour de certaines modalités de l’enfance, agitation incessante des mains, accrue par la maladresse, le manque de coordination et l’inquiétude : « Le malade touche sans cesse ses vêtements, tâte poches et boutons, tapote les bras de son fauteuil, frotte la crosse ou le pommeau de sa canne ; la vieille dame ouvre et ferme sans cesse son sac, à la recherche d’un objet… mais elle serait bien en peine de dire lequel ! » (Barbancey). La détresse du malade usé, remède d’angoisse et de désespoir, de « délire de préjudice » du vieillard qui se sent rejeté, inutile, terrorisé face au néant.

Soma : 1 – la faiblesse nerveuse, musculaire et circulatoire des Kalium

– Excitation sexuelle —-> satyriasis ou nymphomanie, puis frigidité, kystes ovariens (ou testiculaires), metrorragies des fibromes,

– Chorée ou épilepsie (pendant ou après les règles), cérébro-sclérose par insuffisance circulatoire et hypo- oxygénation tissulaire (avec Vinca minor 1 DH 30 gouttes/jour pour son action mnémo-stimulante).

– Thyroïdite, goitre.

2 – l’irritabilité du Brome sur la peau et les muqueuses

– acné juvénile ou kystique, eczéma humide, pityriasis. Kystes sébacés, loupes.

– troubles laryngés, faiblesse vocale, tendance à la toux (Bromium) en particulier durant la grossesse. Diarrhées puis constipation atonique (Plumbum).

     Cybernétique : L’agitation des mains …

Remède de « Shen troublé », complémentaire de Medorrhinum, Car, comme lui, remède de dyslexie et de bégaiement.

Sulfur : enfant aux mains toujours en mouvement, mais en action définie Medorrhinum : enfant agité et globalement remuant

Agaricus (pb) : enfant hyperkinétique

Bufo (cu) : le débile, aux mouvements incoordonnés.

Aggravé par : …………………………………… – l’effort mental, les émotions

– les excès sexuels et la puberté

– périodiquement : – la nuit

– l’été (la chaleur)

– à la nouvelle lune

Amélioré par : …………………………..

– en étant occupé

– à l’air frais (peau) ………………………….. Antidoté par :

Camph., Helonias, Nux et Zincum

Kalium carbonicum « Ubu-roi »

Le carbonate de potassium (K2CO3), est une poudre blanche cristalline, très soluble dans l’eau. Il présente la frilosité, la transpiration, la mentalité craintive et égocentrique de Calcarea carb., soulignés par l’asthénie de Kalium.

Causalité : « La pré-retraite »: 50 ans, mis sur la touche = ça le prend aux tripes … râleur, critique, borné et insomniaque… vers la sinistrose !

 —

237

« Perennité d’une identité qui s’érige face aux autres, à son corps et à tout ce qui fait le monde du sujet vieillissant ou plutôt à leur dévastation progressive. Et cette affirmation peut aller jusqu’à dénier la réalité même de ces changements angoissants pour investir en force tels moments, telles expériences à valeur fondatrice de cette identité qui est tout ce qui reste… Le Moi régressant parfois jusqu’au narcissisme infantile (Moi enfant hypertrophié) et se détournant d’un monde réel qui n’apporte plus que des frustrations » (Henri Bianchi).

Problématique : Désir constant d’émettre un jugement (Sycose) sur tout : sa pensée est sans nuances, il juge en termes de « noir » et de « blanc », de « bien et de mal » de « vrai et de faux » … car « Moi parent normatif » hypertrophié (Calcarea carb.). Tout est perpétuellement « sous contrôle » (Arsenicum alb.) —-> état de tension permanente d’un esprit systématique, étroit, rigide, inflexible, routinier, sans nuances, conventionnel, dogmatique exerçant une pression constante sur toutes ses expériences, son comportement, ses émotions.

Key-note : Sensation constante que l’estomac est plein d’eau.

Psyché de l’adulte : Le « coup de vieux » : figé dans ses routines, la règle certifiée, dans un contexte établi et timoré, immuable et fonctionnel. Kalium carb. est fatigué, hypersensible… irritabilité ++ suscitée par la rigueur, la mentalisation : il ne supporte aucune déviation à sa façon de voir. Rigidité ++, rétrécissement égoïste des champs d’intérêts, insomnie opiniâtre, maniaquerie pour des détails (Arsenicum alb.), goût immodéré pour le blanc (= sans nuances) —-> obstiné mais épuisé, frileux, les nerfs à vif, le démenti qu’apporte le terme de la vie à la validité de toute règle justifie sa dépression et sa crainte perpétuelle de ce qui va lui arriver … Chatouilleux, il ne peut supporter d’être touché (Cyclamen, Medorrinum), tressaillement violent même si on l’effleure : ne supporte donc pas d’être palpé ! Il se querelle avec les siens et avec tout le monde, pourtant ne peut supporter d’être seul : il se plaint constamment (Nitricum acidum). Le moindre bruit le rend littéralement malade (Aurum) et il peut avoir tant de frayeur qu’il aura des tremblements.

Psyché de l’enfant : Grande faiblesse générale et extrême sensibilité

Angoisse au creux de l’estomac (Ignatia) : si on le touche, tout de suite il a peur, il en tremble presque. Le moindre bruit, le plus léger choc, le moindre contact provoque un sursaut de surprise, parfois même une véritable crise de tremblements.

Soma : « La cuirasse mentale (Cœur) fait obstacle à la force vitale (Rein) pour utiliser cette voie d’expression que sont les symptômes mentaux et émotionnels (Foie), ceux-ci sont alors dérivés avec une puissance dévastatrice vers le niveau physique, affectant en premier lieu les organes vitaux » (Withoulkas). Défaillances organiques multiples —-> gênes et douleurs (de toutes espèces, en toutes places). Ex. : douleurs dentaires (aggravées par le chaud et le froid, mais améliorées à la pression).

1 – Coeur-poumon : fatigabilité musculaire et cardiaque : dyspnée et transpiration au moindre effort (// à une insuffisance surrénalienne ?), tachyarythmie (effet bêta-bloquant du remède), crise cardiaque (de 2 à 3 h. du matin), insuffisance respiratoire et asthme amélioré dès que le temps est humide, toux dyspnéisante (Antinonium tartaricum, Stannum), OAP…

2 – Tube digestif et colon : expression symptomatique du contrôle mental excessif au niveau du plexus solaire… anxiété éprouvée à l’estomac comme si c’était une peur : « Kalium carb. est un malade peureux chez qui toutes les sensations sont transmises à l’estomac et qui éprouve de l’anxiété, de la peur ou de l’appréhension dans la région de l’estomac quand on lui touche la peau » (Kent). Difficulté à avaler, fausses routes alimentaires, hernie hiatale, météorisme ++ (Carbo veg.), constipation, hémorroïdes procidentes (Nux vom.).

3 – Rein et articulations :

Rachialgies et gonarthrose, douleurs erratiques aggravées au froid, oedème (de l’angle interne de la paupière sup.) avec oligurie —-> ascite.

           Cybernétique : Triade de KENT : sueurs + rachialgies + faiblesse et peurs incontrôlées. —

238

Il est désespéré de guérir et furieux de sa dépendance,

comme ces deux autres frileux hypoadaptables : Arsenicum alb. et Psorinum.

Aggravé par : ………………………………….

– le froid air, eau, les courants d’air

après l’effort, l’hiver

en passant du chaud au froid

– de 2 à 3 heures du matin

– avant les règles

– couché sur la zone douloureuse (ou côté droit)

Amélioré par : ………………………………

– la chaleur ou au grand air

– assis avec les coudes sur les genoux – par l’humidité ! ……………………………….. Antidoté par :

Camph., Coffea, Dulcamara ………………………………… Latéralité gauche

Kalium iodatum « L’allergique »

L’iodure de potassium (Lugol) se présente sous forme de cristaux cubiques et transparents (Natrum muriaticum), de saveur amère et salée. C’était autrefois un traitement de la Syphilis !

Psyché : Drogué du travail, « Kalium iodatum présente un fort degré d’irritabilité, de cruauté et de brusquerie de caractère » (Kent). Il est acariâtre avec ses enfants et sa famille, grossier, puis triste et pleurnichard —-> Kalium carb.).

Il a besoin de mouvement (Iodum) : anxieux, va et vient sans cesse. Au repos, épuisement nerveux et mental (sa mémoire sombre), ce qui le rend irritable à l’extrême (Hepar sulfur).

Soma : 1 – Irritation des muqueuses (et de la peau) avec œdème

– Conjonctivite « allergique », avec larmoiement. Iritis.

– Du coryza du rhume des foins, jusqu’à la rhinite atrophique ou l’ozène. Asthme, toux et œdème pulmonaire.

– Sinusite frontale avec douleur de la racine du nez et ganglions cervicaux (Calcarea iod.)

– L’écoulement urétral (noter l’atteinte des 2 pôles opposés !) plus ou moins supprimé par le traitement allopathique (associé à Stannum, on obtient d’excellents résultats).

– Les ulcères du col utérin (Kalium bich.), fibromes et tumeurs utérines ou mammaires (flétrissement des seins).

– L’acné (Kalium brom.), l’eczéma bulleux et le pemphigus, jusqu’à l’urticaire géante.

2 – Inflammation des séreuses articulaires (Kalium bichromicum)

Douleurs périostées (erratiques) nocturnes des tibias chez l’adolescent (Ruta). Périarthrites et sciatiques – améliorée en marchant, « Sorte de Rhus tox. chaud » dit Hodiamont.

3 – Perturbation du métabolisme thyroïdien (le radical iodum) :

Le malade a très soif, il est souvent diarrhéique et maigrit. Troubles du rythme cardiaque. Goitre sécrétant, maladie de Basedow…

Cybernétique : Kalium iodatum évolue vers :

—-> Phytolacca (k) puis Mercurius, dans la résolution des indurations lymphatiques et ganglionnaires —-> Mezereum (hg) et Hepar sulfur (ca), dans l’infiltration dure du tissu fibro-conjonctif.

    Aggravé par :

…………………………………

– la chaleur, mais le froid au niveau des muqueuses ! – la pression, le toucher, les chocs

Amélioré par : ……………………………. – le mouvement

– l’air frais, le grand air

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– la nuit (Mercurius),

– l’humidité, les changements de temps – les traitements mercuriels (et AINS) – la nourriture froide

(les symptômes externes) ……………………………

Antidoté par :

Amm. mur., Ars., China, Merc., Rhus, Sulfur, Valeriana

Remède à ne pas le confondre avec : Kalium muriaticum (sel de Schuessler)

Clef des troubles de l’hydratation cellulaire, qui évoluera vers Thuya occ. (na)

Remède des auto-intoxications vaccinales (beaucoup plus fidèle que Thuya occ., qui correspond surtout à la vaccination variolique) ou médicamenteuses, rhinites blanchâtres, bronchites muqueuses, aphtes, dysenteries… Les exsudations fibrineuses (enduits et écoulements blancs), ex. diphtérie.

Psyché : « Se sent le devoir d’être un bon parent et de prendre soin de sa famille » (Scholten)

Kalium phosphoricum « La dépression nerveuse »

Ce sel biochimique de Schuessler (KH2PO4), très soluble, est un constituant naturel des cellules nerveuses.

Causalité : Suite d’échec scolaire ou de surmenage intellectuel (comparer Aethusa et Natrum carbonicum).

Psyché de l’adulte : Incapacité à comprendre, à retenir, à réfléchir : c’est le sel des étudiants surmenés.

– Perte de confiance en soi par sensation de vide cérébral (perte de la mémoire de fixation),

– Etudiant hyperémotif, sensible (Tuberculinum), timide et craintif, qui n’a pas les moyens de sa politique,

– Mal du pays (inadaptable qui ne se trouve bien nul part), peur des voleurs et redoute d’être mêlé à la foule (agoraphobie),

– Le remède est indiqué quand étudier est un devoir qui s’accompagne de troubles du sommeil (Lachesis) ou de somnambulisme.

Psyché de l’enfant : Grognon, pleurnicheur, il a l’air complètement épuisé et parle dans son sommeil.

– Très sensible aux émotions joyeuses, le bruit et le toucher le font tressaillir. Agitation nerveuse des pieds (Zincum).

– Terreurs nocturnes (Kalium bromatum, Stramonium), avec cris perçants et réveils en sursauts.

Soma : Chaleur … les circuits nerveux ont fumé !

– Remèdes des angoisses, dépressions, insomnies, migraines, vertiges, troubles de mémoire, épuisement, surmenage …

– Dépression après l’accouchement (// China).

– La céphalée des étudiants, l’asthénopie, mais aussi ses terreurs nocturnes, après une maladie ou un surmenage.

– Douleurs névralgiques, comme Magnesia phos., mais Kalium phos. est amélioré par les applications froides.

– Prostré après un rapport sexuel (Lycopodium, Selenium…).

Cybernétique : « Le jour où l’organisme a perdu phosphore et potasse, il évolue vers un état de dénutrition qui le conduit à Silicea » (A. Rouy) —-> lorsque « votre » Pulsatilla est anormalement frileuse, pensez à Kalium phos. !

Patient(e) tuberculinique déprimé(e), asthénique, aux sécrétions jaune d’or, aggravation de Calcarea phosphorica ou d’Ignatia amara (na).

   —

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NB. En anthroposophie, on utilise les comprimés de « Kalium phosphoricum composé » dans les cas de fatigue nerveuse = Aurum metal. praep. D 10 + Biodoron D 3 + Kalium phosph. D6

Tous les symptômes sont améliorés (temporairement) en mangeant (rate-pancréas), comme Anacardium !

Aggravé par : …………………………. le moindre souci l’excitation (bruit, lumière) la fatigue nerveuse

la douleur

l’air sec et froid

la puberté

Amélioré par : ………………………….

la distraction

le sommeil

les repas

les mouvements doux ………………………… Unilatéralité des symptômes

Kalium sulfuricum Sorte de « Pulsatilla chronique »

Sulfate de potassium, K2SO4, Sel de Schuessler de saveur amère et salée. Key-note : Ne pleure pas, bien que chronique de Pulsatilla !

Psyché de l’adulte : Manque de confiance en lui, mais il se doit d’être bon envers ses partenaires. Timidité et angoisses le soir, se décourage, jamais content. Peur de tomber, des gens, de tout (idem Calcarea carb.)!

Psyché de l’enfant : Plus d’entêtement que chez Pulsatilla

Lourd et apathique, paresseux, il n’aime pas travailler, alors que Pulsatilla (regardée) manifeste (un moment) zèle et intérêt.

Soma : Stagnation … aggravation de Kalium muriaticum dont les sécrétions s’apparentent à celles de Pulsatilla.

Sécrétions jaunes épaisses, non irritantes (contrairement à Kalium bichromicum) de l’épiderme et les muqueuses :

– eczéma suintant, psoriasis (très pruriant et desquamant), verrues des orifices (Cinnabaris, Antimonium crudum),

– nez bouché, toux grasse, catarrhe de la trompe d’Eustache (comme pour Kalium muriaticum, mais ici avec perte de l’ouïe),

– oxalurie.

  Aggravé par : …………………………..

– la chaleur (de l’air, d’une pièce) – le bruit, le soir

– la consolation

Amélioré par : ………………………… – l’air frais, en marchant

– la diète …………………………. Latéralité gauche

Hydrastis Ka « Démotivé »

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Hydrastis canadensis est une renonculacée, dont le rhizome noueux contient trois alcaloïdes déprimant le système nerveux bulbaire et excitant les centres vaso-moteurs. Il fut utilisée traditionnellement par les allopathes comme hémostatique utérin, alors que les indiens cherokees en faisait un usage anti-tumoral (Clarke).

Causalité : Key-note :

Psyché :

– Il « se traîne », grande dépression de l’esprit, dégoût de sortir, de lire, écrire, de se distraire.

– La mémoire s’affaiblit, il devient sombre, mélancolique, désagréable, souhaite la mort qu’il considère comme proche et certaine.

Soma : 1er stade : élimination toxinique ++

Action catarrhale sur les muqueuses, inflammation chronique avec sécrétion abondante jaune, épaisse et visqueuse :

– rhinite, blépharo-conjonctivite, sinusite (Kalium bichromicum) avec sécrétion nasale aqueuse excoriante, catarrhe tubaire, laryngite et bronchite, leucorrhée épaisse et excoriante (métrite au stade torpide et ulcéreux) —-> hémorragies.

– atonie gastrique avec éructation (Chelidonium) : faim, mais il ne peut manger (estomac plein d’un pervers), aphtes, constipation de selles dures et sèches (ou au contraire, épisodes de diarrhée biliaire). C’est un remède d’hémorroïdes sur constipation par abus de laxatifs.

2 ème stade : blocage métabolique

Les états pré-cancéreux buccaux, ORL ou du col utérin, mais aussi le patient cachexique au stade terminal.

Cybernétique : Des problèmes de muqueuses, au stade sténique d’élimination toxinique (// à son nosode : Medorrhinum), jusqu’à un état de dépression générale.

Aggravé par (car hypo-adaptable ++) :

– l’air froid, les vents froids, les courants d’air, mais aussi la trop grande chaleur – les repas (mauvais état gastro-hépatique)

– les saignements répétés

– la nuit et le matin (ralentissement circulatoire)

– le grand âge.

Phytolacca Ka

« La gorge et le sein »

Intoxication grave (médicamenteuse, vaccins, mercurielle = anti-métabolites) —-> la dégénérescence cancéreuse.

Irritable et aggravé après le repas, à la différence d’Anacardium (am).

Du simple laisser-aller, à la déchéance avancée :

   —

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Phytolacca decandra est une plante vivace américaine. Elle est riche en histamine et en saponosides. Les cendres de sa racine contiennent beaucoup de potasse.

Causalité : L’impact d’un instinct maternel sycotique !

Surprotection + attitude autoritaire et tranchante —-> problème émotif et affectif personnel.

Key-note : « Tout se passe au niveau du sein chez Phytolacca » (Kent).

Psyché : Crampes (vomissement ou convulsions) et prostration alternants. Egoïste (comme Graphites) il ne pense qu’à lui.

Dépression : dégout pour tout effort, parfois dégout de la vie, mais peur de la mort.

Soma : Intoxication générale de l’organisme (Hydrastis) —-> engorgement lymphoïde :

1 – « Roi des remèdes de la gorge » (P. Schmidt), en TM dans l’angine aiguë (// Mercurius ou Kalium bichr.), la parotidite ou la gengivite (// Calendula TM), avec brulure à la base de la langue (fissurée), déglution difficile, trismus.

2 – de la 9 à la 30 ch dans les problèmes du sein, de la simple mastose, galactorrhée ou congestion de l’allaitement (menace d’abcès), jusqu’au cancer du sein (Conium ou Asterias).

3 – les rhumatismes avec raideurs (Arnica, Eupatorium) ou contractures musculaires : sensation de meurtrissure de tout le corps exemple : talalgie aggravée par la marche, améliorée les pieds en position haute.

4 – douleurs erratiques (yeux, céphalées, dents, sciatique …), à type de lancements brefs et rapides. Besoin de mordre constamment quelque chose de dur.

Cybernétique : « Remède de syphilis, avec Mercurius dont il est le draineur végétal essentiel et principal » (Léon Vannier).

  Kalium iodatum Kalium muriaticum Kalium bichromicum

—-> Phytolacca —-> Mercurius Lampsana communis (ka)

Hydrastis (ka)

Aggravé par : ……………………………… le mouvement – en avalant

Amélioré par : ………………………………….. le repos, couché sur le ventre

le temps sec

les boissons froides. …………………………………… Latéralité gauche

– en se levant

le froid, l’humidité, les nuits froides

mais aussi la chaleur et les boissons chaudes (≈ Apis) les changement de temps.

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Les remèdes du groupe Calcium

Le groupe des CALCIUM se situe sur le cycle Sheng (qui gère les structures). Les Calciums sont les ambassadeurs du pôle Foie (Yang/thésaurise le Sang) au sein du pôle Cœur (Chaleur/mobilise le Sang). Dans ce groupe, nous observerons donc des problèmes constants de :

– Froid et de fatigue, car si « vide de Sang!vide de Qi et de Yang »

– Emotionnels, car si « vide de Sang, l’esprit n’est plus à sa place » (Solanées)

– Obésité, car « le Yang insuffisant ne peut limiter le Yin ».

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Rein Colon Poumon

Tamus com. / Cheiranthus / Symphytum Calcarea oxalica

Hepar sulfur / Myristica / Plantago

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (œdèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Calcarea iodata

Foie Hyosciamus / Stramonium …

Cœur Belladonna / Cantharis / Eupatorium

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang …

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Calcarea lactosa

Calc. lacto-phosphorica Calc. hypophosphorosa Calcarea acetica Calcarea arsenicosa Calcarea oxalica Calcarea muriatica

l’anémie des hémophiles, avec céphalée —-> Ferrum) anémie avec migraine et vomissements

pyélonéphrite, colibacillose

dysménorrhée et migraine

néphrite avec albuminurie

lithiase rénale oxalique

besoin de soins et d’attention,

eczéma et alopécie (réactif du vieux test biologique de Burstein) « Phobies » (Scholten), angoisses d’anticipation, peur d’être ridicule

Rein Calcarea muriatica

Coeur Calcarea fluorica / Lapis albus Poumon Calcarea phosphorica

Foie Calcarea sulfurica

Rate Calcarea carbonica

Il existe de nombreux sels de calcium dans la matière médicale et beaucoup sont peu connus :

Calcarea nitrica

Calcarea caustica (la chaux éteinte) déminéralisation et talalgies

rhume de l’enfant adénoïdien, goitre de la puberté enfants nerveux, irritables, troubles gastriques

furoncles des conduits auditifs, du coccyx. Acné du front frilosité et émaciation

Calcarea iodata

Calcarea bromata

Calcarea picrata

Calcarea silicata

Lappis albus (silico-fluorate de calcium) tumeurs fibreuses avec hémorragies, ganglions indurés

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Les autres sels calcaires (Calcarea fluor., Calc. phosph., Calc. sulf.) sont développés plus loin … Le groupe du calcium comprend aussi quelques substances biologiques qui en sont riches :

Calcarea calcinata Conchiolinum Ova tosta

(l’écaille d’huître calcinée) (la nacre)

(la coquille d’œuf calcinée)

tendance verruqueuse périostite, ostéite, ostéomyélite leucorrhée et lombalgies.

Calcarea carbonica « Non, non, et … non ! »

Calcaire prélevé dans la couche moyenne de la coquille d’huître (après élimination de la nacre = Conchilinum). Poudre blanchâtre insoluble dans l’eau et l’alcool, soluble dans les acides en donnant un dégagement de gaz carbonique. Principal constituant : Ca CO3 + petites quantités de chlorures, de phosphates et de magnésium.

Symbole : Consolide et rigidifie. Le Carbone et la Silice sont chimiquement proches. Causalité : La projection des peurs maternelles —-> inhibition de l’action exploratrice

1ere conséquence : impossibilité de découvrir les limites, c’est-à-dire ces expériences qui déterminent les frontières du comportement acceptable (= ce que j’ai le droit d’être) et de la sécurité (= ce que j’ai le droit de faire) et qui constituent le stock de référence du fichier mémoire (le soi), qui nous sert à traiter nos besoins, nos sentiments, notre pensée, à établir notre position dans le réseau social.

« A 2 ans, nous décidons pour la première fois si l’accès à une nouvelle indépendance constitue une menace, une victoire, ou quelque chose qui se trouve à mi-chemin entre les deux… les expériences que nous vivons lors ce cette première étape, forment la base des conclusions qui décideront du type d’informations que nous nous autoriserons à capter et à traiter tout au long de notre vie » (P. Lewin).

2ème conséquence : la constitution d’un scénario supplétif à l’absence de la « centrale de renseignements ». C’est-à-dire que Calcarea carb. va s’interdire de décoder les nouvelles informations, va vivre dans un constant sentiment d’insécurité, va associer la relation de dépendance à l’affection qu’on lui porte, va se refuser la possibilité d’évolution et de changement. « Rester petit », c’est-à-dire demander aux autres de faire ce que l’on pourrait faire soi-même. Les structures, le plan horizontal, le point d’appui ont été mis en place, mais il n’y a pas de mouvement, de fonction créatrice… « Si tu veux toucher le ciel, accroupis toi ! »… Oui !, mais à condition de pouvoir se lever (verticaliser). « Calcarea carb. a les pieds sur terre » dit- on, c’est certain, et l’on peut ajouter : pas que les pieds d’ailleurs ! (cf. son large bassin !) —-> alors, évidemment, vu d’en bas, tout parait monstrueusement dangereux… D’ailleurs, Maman l’avait prévenue. Donc, si elle se brule les ailes, c’est de sa faute (culpabilité ++)

Problématique : 1 – Le respect de la règle et la « stabilité » (hyper-structure ++) !

a – blocage au foyer inférieur

Car pas de réflexion, pas d’idée, pas d’image intégrée dans le concept (fondement de l’expérience), pas de mémorisation de l’expérience vécue (rate) qui est le lien entre le passé et le futur :

—-> pas de volonté (de faire), rein faible = passivité, —-> l’eau n’éteint pas le feu (Shao Yin) = pathologies en « ite »

—-> gestion des informations, des sensations, des souvenirs en clichés (pathologie de l’image). Nous apprenons à créer notre propre vision du monde en manipulant des images, des concepts issus de notre environnement

Ratage du passage à l’étage de l’être, car il n’y a pas eu de synthèse inné-acquis :

         —

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—-> confusion du « çà » et du « moi »,

—-> pas de développement d’un esprit libre, disponible. Immaturité du « moi » non réalisé, pas d’idéal …, —-> aucune prise de conscience n’est possible,

MTC: « Sang et énergie sont l’esprit individuel de l’homme »… Calcarea carb., c’est vide de sang et vide d’énergie …

b – Ré-agir ou subir ?

« Dans la mesure où nous agissons en harmonie avec les conditions de notre existence, et que nous sommes conscients que ces conditions sont réelles et nécessaires, nous savons la vérité sur nous mêmes » (Eric Fromm). Spinoza dit : « Notre pensée souvent agit et très souvent subit, car dans la mesure où nous avons des idées adéquates nous agissons nécessairement, et, dans la mesure où nous avons des idées inadéquates, nous subissons (souffrons) nécessairement ». C’est à dire que celui qui appréhende mal le monde (mauvais décodage des informations), sera l’éternelle victime de ses erreurs d’interprétation. En refusant de remettre en cause sa vision du monde, il se condamne au non-être !

c – « Etre » implique la faculté d’être actif (activité libre, où l’on a la conscience de soi-même et de ses motivations) : la passivité exclut l’être, car c’est la conception consciente qui fait l’homme. Calcarea carbonica recrée dans le présent, une tragédie bâtie sur les vieilles conclusions du passé… Elle se condamne à l’horizontalité et à la mortalité —-> conservatisme, attachement (et peur de manquer) pour les biens matériels puisque l’immatériel lui est interdit !

2 – métabolisme ralenti (hypo-fonction ++) : « Je fais ce que je peux ! »

L’élément carbone = CO2 (pôle poumon) signe le vide d’énergie + complexe d’infériorité + manque de confiance en soi (cf. la contine : « Si tu tombes, tu te tues … ») = victime du SIA (système inhibiteur de l’action = limitation permanente de l’action exploratoire) : tout l’aggrave !… même le coït dont d’ailleurs il (elle) n’abuse pas.

Pour se construire une image vivable du monde, Calcarea carbonica a besoin d’un système permanent et de repères indiscutables. Il (elle) ne peut donc se passer de modèles qui le sécurisent, de références à la loi (extérieure = contrainte) et plus encore à l’expression concrète de la loi : la règle sociale et morale, rassurante qui pérennise les institutions, etc …etc… !

Psyché : Personnage discipliné, calme, méthodique, prudent, régulier, stable, passif, entêté, conservateur, respectueux de la lettre, formaliste (organisation obsessionnelle de son angoisse), grégaire et qui a besoin d’être autorisé (c’est-à-dire protégé par l’autorité, couvert par un supérieur !). C’est donc un homme (une femme) honnête par respect de la règle, c’est certain, mais également par crainte des complications… mais qui ne refusera pas à l’occasion les petits profits illégaux, les dissimulations fiscales prudentes, quelques petites infractions réglementaires, dérisoires revanches sur toute une existence de soumission.

     —

246

NB. Pour R. Steiner (comme en MTC d’ailleurs), la « maladie mentale » n’existe pas, il s’agit en fait de « névrose d’organe », c’est à dire de perturbation de l’esprit (= pensée juste), liées à un défaut d’alimentation ou de contrôle correct des différents « corps » (= niveaux organiques) :

Dans le cas de Calcarea carb., il s’agit d’adaptations compensatoires aux insuffisances ou excès des divers éléments en cause :

 Ne pas vouloir Ne pas imaginer Ne pas savoir

élément rein représente le vouloir vivre, le « sel de la vie »

si insuffisant —-> ne pas faire

élément foie spiritualisation de la matière

intuition créatrice (pas d’intuition sans mémorisation), verticalisation élément rate « service de renseignements »

si insuffisant —-> gestion réflexe de l’organique et de l’émotionnel

   Ne pas voir, ne pas entendre, ne pas comprendre

élément coeur clair-entendance, clair-voyance

donc ne pas bouger (hypofonction), mais se protéger (hyperstructure)

« comme maman » —-> « règne » de l’élément poumon (corps physique) hyper-matérialisation de l’esprit,… car : « J’ai peur (vide de sang), je n’y arriverai pas (vide d’énergie, Carb. = CO2) et de toutes façons… ça ne va jamais » (abandon, renoncement et dénigrements compensatoires) ! »

Instinct de conservation, la vie foetale, les automatismes ++

Key -note : Pour Calcarea carbonica, un monde harmonieux (c’est-à-dire vivable) est un monde qui ne bouge pas ! Elle a PEUR et en particulier que les autres remarquent sa confusion.

« Pathologie de l’esprit » :

Plutôt que de donner un mauvais renseignement, le « fichier mémoire » n’en donnera pas du tout —-> confusion mentale (avec l’âge, évolution rapide vers Baryta carbonica). L’atteinte au plan émotionnel (foie) entraîne une détérioration du mental (l’émotionnel nourrit le spirituel) : l’homme (ou la femme) Calcarea carbonica prête attention à des choses sans importances, il (elle) est obsédé par les détails insignifiants (les ragots, les leçons à donner, « les jugements » qui rassurent), il parle de choses sans intérêt et fait des plaisanteries idiotes.

Nivellement par le bas … désire ramener les autres à son niveau par la pitié.

Kent dit : « Calcarea carbonica mène aux pensées petites, c’est-à-dire entraîne l’esprit à la petitesse ». Les faits divers de la télévision et des magazines sont un exutoire à son désir constant de s’apitoyer sur la misère du monde (« ils sont comme moi, les pauvres… ») en réalité, cela la rassure : « On a bien du malheur et il y en a pour tout le monde ! ».

Peur de perdre son contrôle (= perdre le lien rationnel) dans les situations de « stress » et de surmenage physique ou intellectuel. Vit dans la terreur que les autres s’aperçoivent de sa confusion mentale, il (elle) éprouve une grande reconnaissance envers quelqu’un qui le (la) comprenne… Au cours d’un dîner (situation de stress), où il (elle) accompagne son conjoint, ne peut prendre part à la conversation générale : « Je n’ai rien d’intéressant à dire », et le repas fini accablera le malheureux partenaire de reproches : « Je ne voulais pas venir, tu m’as obligé(e), tu ne m’as pas adressé la parole de la soirée, tu me trouves nulle, tu ne penses qu’à toi, ces gens sont prétentieux, tu as vu sa femme ? Pour qui se prend-elle ? Quelle vulgarité… et elle ne m’a pas dit un mot… on a raté un super film à la télé… Tu aimes çà, toi, les filles genre

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mannequin… tu sais, les planches à pain ?… Tu trouves que j’ai grossi ?, c’est bien connu, les hommes sortent avec les maigres mais rentrent avec les grosses… C’est pas une fille (un garçon) pour lui ! ».

Tricherie et évitement : les fausses justifications qui justifient le script.

Madame Calcarea carbonica fera le catéchisme et prêchera la charité chrétienne (les dogmes qui rassurent, la pérennité des institutions dont l’église et le mariage, les collèges catholiques et les études classiques, les cours de piano) : elle insistera pour inviter les copains d’école de ses enfants (celà leur fera du bien d’avoir enfin l’image d’une famille heureuse, car chez eux, les pauvres… !!) et ensuite elle se posera en victime accablée de taches ménagères et familiales : « Je me dévoue pour le bien de tous ».

Ne décolle pas de l’image traditionnelle de la famille :

Pour Calcarea, le bonheur, c’est maman « sous la main », le mari « aux pieds » et les enfants devant la télévision. « Tous ensemble à la maison »… Elle a physiquement besoin de la proximité de sa maison. Elle doit savoir qu’elle peut revenir sur ses pas, à sa base = sa maison (espace de sécurité), pour éprouver un sentiment de sécurité : loin de chez elle, pour subsister, elle se cramponne à l’image de son foyer. Elle parle des aménagements qu’elle fera faire, sa nouvelle salle de bains, une cuisine toute équipée avec plein de gadgets dont elle n’osera jamais se servir (c’est nouveau !), mais qui satisfont son désir de « tout » avoir ! Se refusant à imaginer qu’elle puisse être abandonnée, car en fait le craignant tellement, elle accable de ses reproches les « amis » qui ont succombé au divorce : « Jamais, je ne ferai vivre çà à mes enfants ». Elle donne des conseils à tout le monde, se mêle de ce qui ne la regarde pas … le jugement, la sentence est tombée : c’est bien… c’est mal !

Le « bon sens de la ménagère et les bornes du réel, la sagesse des nations et des proverbes » servent en même temps de parade à sa propre fantasmatique … c’est la critique constructive …!

Les jugements de Calcarea carbonica sont fondés sur des données « objectives », qu’il (elle) tient pour absolues, refusant d’emblée de les discuter. « La remise en question du « réel » lui est, à la lettre, insupportable » dit J. Barbancey… Rationaliseur, il (elle) s’accroche solidement à ce qu’il considère comme « réel, rationnel et raisonnable »… « Ne prends pas de risques, sois fonctionnaire ; tu pourras profiter de tes week-ends pour arranger la maison, et on pourra y recevoir maman tous les dimanches ».

Culpabilisation – dramatisation (comme Natrum muriaticum, Lachesis et Sepia) :

« Tu n’es jamais libre pour m’aider, tu as des horaires de fou, tu ne vois pas grandir les enfants, tu le regretteras …. Pourquoi tu n’embrasses jamais maman ? ». « Maman » : c’est le refrain entre les couplets de l’éternelle plainte de Calcarea carbonica …

« Tu ne gagnes pas assez ! Tu te fais exploiter !… les untel, eux, ils ont changé de voiture et à Noël, ils partent aux Baléares !… Je suis crevée, je n’arrête pas dans cette maison ». « Si je dis cela, c’est pour ton bien ».

Besoin d’entasser (peur de manquer, peur de l’imprévu) en particulier de la nourriture, comme au corporel, Calcarea fait des « réserves » ! Toujours en train de grignoter, « a un constant besoin de gratification orale » (C. Coulter). Désir de beaucoup de nourriture pour se sentir assez fort et partir à la « découverte du monde » (soyons prévoyant !). « C’est incroyable, le frigo est plein à craquer et il n’y a jamais ce qu’il faut, je n’ai pas eu le temps de préparer le dîner, on mange des pâtes ! Pour moi ce sera une religieuse… Mum !… c’est bon… demain, je commence mon régime … »

Scènes de la vie conjugale …le grand désordre

La brosse à cheveux est sur le buffet de la cuisine à coté ou dans la corbeille à pain, sur la cuisinière, les tâches laissées par les crêpes faites avant hier, dans le tiroir de gauche du buffet de la cuisine (c’est simple, il suffit de chercher le tiroir le plus aisément accessible), on trouve pêle-mêle : 5 plaques de chocolat, les serviettes de table, des miettes de pain rassis, des caramels, « nuts » et autres « bounty » pour les petits creux, sur les étagères de la cuisine, une bonne vingtaine de livres traitant des régimes amaigrissants, à côté de 10 livres de recettes (jamais ouverts, pour faire un steak-frites, ce n’est pas la peine !), la vaisselle d’hier est déposée dans le lave-vaisselle qui n’a pas eu le temps de tourner : « Il n’y a plus de produit de lavage, je n’ai pas eu le temps d’aller en chercher, tu veux bien y aller ? « … Dans le salon… face à une énorme télévision allumée en permanence, fiston Sulfur est vautré sur le canapé, une pile de vidéocassettes à portée de main, avec sur la table basse le paquet de biscuits du goûter et les boites vides de Coca Cola (ou de bière, suivant

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l’âge). Oubliée dans un coin, la pile de linge à repasser… et dans le placard imprudemment ouvert par le conjoint (« Où as-tu mis mes chaussettes ? « ), une avalanche d’objets hétéroclites : la pompe à vélo côtoie le fer à repasser, le cirage que l’on cherche depuis 8 jours, des médicaments, du chocolat (réserve de secours !), les jouets du gamin, les chemises à porter à la teinturerie, la lettre à l’URSSAF qui devait être postée le 15 du mois dernier… etc … !

Avidité : toujours plus, jamais assez, jamais comme il faut (impulsions non contrôlées)

Car évidemment ceux qui ont moins (de santé, de pouvoir de séduction, de talents, d’argent) envient ceux qui ont plus ! Ils n’en ont jamais assez, ne sont jamais satisfait, leur désir d’amasser ne connaît pas de satiété, puisque « La satisfaction de ce désir ne remplit pas le vide intérieur, l’insatisfaction et le sentiment d’insécurité qu’il est censé vaincre » (Fromm).

Calcarea carbonica ne peut profiter de l’instant, ne peut mettre à profit le jour présent, car est incapable de libérer son esprit, de prendre de la hauteur (vacuité), de réaliser son inconscient. Incapable de concevoir une vision du futur, de maitriser l’abstrait, de prendre conscience de ce que l’on souhaite réellement… Dans ses rares moments de lucidité : « Je le laisse décider de tout, ensuite je prétends que c’est à cause de lui que je ne fais rien ». Incapable « d’imaginer un rêve », elle laisse le scénario lui dicter le cours de son existence (dépendance).

Ne peut quitter maman :

En MTC, il est dit : « Le principe matérialisé de Shen (l’esprit) est le Po (premier maillon, la naissance de la forme, l’entité viscérale du poumon)… le Po est la matérialisation de Shen au niveau du corps par la mère » … Ainsi, la mère est garante de la mise en place des structures. L’esprit détermine la forme puisqu’il l’a intégrée ; la matière est l’agent de l’esprit par la voie du sang… le sang du cordon ombilical que Calcarea carb. ne coupera jamais pour que l’esprit prenne possession de la forme. Calcarea carb. cherche à retrouver la chaleur du ventre maternel, la protection du foetus baignant dans le liquide amniotique (huitre baignée par l’eau de mer ?) et qui filtre les informations à travers maman : c’est le remède des retards de développement et de maturité (car voudrait prolonger une vie d’enfant protégé). Toute la psychologie de Calcarea carbonica reflète la dominance persistante des modèles parentaux (ou de leurs substituts symboliques) en tant que références à la réalité… « rester petit ». Calcarea carb. cherche systématiquement à reproduire le schéma maternel, puisqu’elle voit le monde à travers la vision de maman (idées pré-conçues).

Pas créatif, mais gestionnaire planificateur : la bureaucratie est un syndrome sycotique. Précis et prudent dans l’instant, il (elle) est prévoyant(e) à l’égard de l’avenir ; il (elle) a besoin de prévisions et de programmes, d’horaires et d’ordres du jour, avec tout ce que celà signifie de besoin de déjouer l’imprévu (Arsenicum alb.). On le (la) rencontre fréquement à tous les niveaux des administrations et dans la comptabilité (fonctionnaires des impôts par exemple) ! Gérant péniblement la vie domestique ou le budget de l’état (jamais assez), Calcarea carbonica est un(e) planificateur : spécialiste des « plans de carrière »… surtout pour les autres ! Elle excelle dans l’art de faire rentrer (par la loi, la règle) de l’argent dans les caisses (argent gagné par les autres de préférence, exemple : les impôts).

Immobilisation, neutralisation et fossilisation de l’agent « dérangeant »

Elle rentre dans sa coquille dès que l’extérieur lui parait hostile (c’est-à-dire les 3⁄4 du temps !) comme Natrum muriaticum, autre sycotique. Calcarea carb. se sent incapable de regarder en face (donc de réaliser = rendre réel) ce qui peut la déstabiliser et voudrait ceindre sa vie d’une muraille inattaquable: c’est une coquille épaise, fixée au rocher, impénétrable du dehors ; elle est régulièment (rythmes) et passivement recouverte par l’eau : symbole de l’émotionnel non géré, la passivité, la plongée dans l’inconscient collectif. Comme l’huître enkyste le grain de sable irritant pour en faire une superbe perle, Calcarea carb. travestit l’image du monde et le personnage qu’elle y joue pour une sensation de sécurité : Marché de dupe qui n’abuse qu’elle et ses semblables : convulsions, tétanie, crises nerveuses, palpitations et insomnies, angoisse, transpiration de la tête en particulier (vide de Yin du coeur —-> Yang apparent).

Le refus de voir, de savoir … donc de changer

Elle utilise une grande partie de son énergie à se cacher ce qu’elle sait (connaissance refoulée) au profit d’une image falsifiée et illusoire —-> malaise… car notre inconscient est organisé pour percevoir la réalité, celle que l’on ne veut pas voir (« le saint est celui qui n’a plus d’inconscient « = qui a réglé ses problèmes) —-

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> rancœur, angoisse. Car « être » reviendrait à pénétrer à travers la surface et à plonger dans la dure réalité : aie, aie aie !! Tout doit être ramené au point de départ pour pouvoir décoder le scénario.

Calcarea carbonica : l’anti-héros

Les Héros sont ceux qui ont le courage de quitter ce qu’ils ont, de partir en supportant l’incertitude (disponibilité : vacuité). « Se couper la tête pour collaborer à notre propre développement en respectant l’impulsion vitale » (P. Lewin). Savoir abandonner un passé familier pour atteindre ces terres nouvelles, inconnues ou notre rêve devient possible. A l’opposé, Calcarea carbonica vit dans la prison de l’appartenance à ce qu’il a, donc à quelque chose qui lui est extérieur et qu’il (elle) cherche à contrôler, à maîtriser, à conserver. Il faut cesser de contester, de refuser, éviter de saboter les étapes du développement. Car s’il se définit par rapport à son avoir (même ses connaissances et l’enseignement qu’il a reçu en fait partie), s’il s’identifie à ses fonctions, à ses croyances, que devient-il s’il les perde, qui est-il ? Le Moi (ce qui en fait office) est confronté à la menace de la perte et est « mobilisé » par le désir de sauvegarder une « forme d’identité »…

Sécurité – insécurité : du nouveau, quelle horreur !!

Si on néglige de tirer parti des étapes passées, nous ne faisons que répéter ce passé et donc nous limiter au « déjà connu » ! Tout élément nouveau est à priori considéré comme dangereux : ainsi retournera tous les ans en vacances au même endroit, « Car là, au moins, on sait où on met les pieds  » ! Craintes, insatisfaction, vie timorée, inquiétude perpétuelle, soupçons… peur des voleurs (Natrum muriaticum), des changements politiques et économiques, de la maladie, de la mort (peur du cancer et des maladies de cœur !!!), peur de la liberté et de la révolution, peur de voir les enfants s’émanciper, le changement sous toutes ses formes, l’inconnu ! Incapable de s’adapter à toute nouvelle situation, le stress est aussitôt compensé par une boulimie alimentaire (la première adaptation est alimentaire) et un intense besoin de dormir. Elle se sent fatiguée et sans force, seul l’immobilisme lui permet de retrouver un semblant d’équilibre. Ne pas avancer, se reposer sur ce que l’on possède, sur ce que l’on a toujours cru, c’est rassurant car ce que l’on a, on le connaît … on s’y accroche, on s’y sent en sécurité. « Chaque nouveau pas renferme le danger de l’échec, et c’est la raison pour laquelle les gens ont si peur de la liberté » (Fromm). Calcarea carbonica réduit les autres en esclavage pour son bien-être, sa sécurité personnelle : avec égoïsme, elle coupe les ailes de son entourage sous prétexte que elle, elle a peur de voler !

Les Peurs +++ (vide de sang) mais aussi impulsions ou fugues (adolescents).

Peur de grandir —-> inhibition du pouvoir de faire. Paniquée à l’idée de recevoir (« Je ne serai pas à la hauteur ») les patrons ou amis de son mari à la maison. « Qu’est-ce-que je vais leur faire à dîner ? ». Son choix enfin fait (avec l’aide de maman), après avoir acheté de quoi nourrir un régiment (des fois qu’il n’y ai pas assez), elle se lance… avocat mayonnaise, gigot flageolets et charlotte au chocolat nappée de chantilly… « La nouvelle cuisine quelle horreur » et tout au long du repas : « C’est raté, je sais bien que c’est raté… pas assez cuit, trop cuit, pas assez gros (jamais trop gros !) », cherchant sans cesse à se disculper, à être rassurée ou félicitée sur ses qualités ménagères (entre autres)… elle fera finalement la tête trois semaines durant, en disant : « Ne me refais plus jamais un coup pareil » !

Condamné à l’impuissance par peur de sortir du scénario

Résistance passive, inertie et obstination : impassible et léthargique, il (elle) finit par décourager toutes les tentatives d’aide de son entourage ; il refuse de coopérer avec ceux qui veulent lui donner « un coup de main pour s’en sortir » (une vraie tête de mule !) : « Inutile, je n’y arriverai jamais, çà ne m’intéresse pas ». Dans les situations délicates, n’a jamais de solutions à proposer (il y a longtemps qu’elle est rentrée dans sa coquille) et est systématiquement contre celles que l’on lui propose. Incapable de changer ses habitudes, il (elle) n’écoute aucune des remarques et suggestions qui peuvent lui être faites ; « J’ai toujours fait comme çà, je ne vois pas pourquoi je changerais maintenant » (réponse typiquement sycotique).

Manque de perséverance

Craignant la vie d’adulte trop compétitive, voyant le monde avec des œillères, « manquant de détermination » (Hahnemann), sans ambition, Calcarea carb. progressera à l’ancienneté ; il (elle) craint le risque, la vie aventureuse et veut savoir où il (elle) met les pieds. Pour souhaiter vivre à côté, en retrait du souci général de course et de compétition, il (elle) recherchera les activités où il (elle) n’en rencontrera pas, arguant du fait que « l’on perd le sens de la vraie valeur du travail bien fait au détriment d’un travail survolé »…

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S’aggravera en —-> Baryta carb. ou Opium : incapacité à soutenir un effort intellectuel et même à l’entreprendre, difficulté à concentrer son peu d’énergie pour agir efficacement. Il (elle) ne peut reproduire ce qu’il a entendu énoncer par manque de concentration. Incapacité à finir les études qui ont été commencées.

Gestion de l’espace – gestion du temps :

Calcarea carbonica peut tout de même effectuer un certain travail à condition :

1 – de ne pas lui demander d’être présente à 7 heures du matin : toujours en retard le matin : impossible de se lever – énorme besoin de sommeil -, « colle aux draps »,

2 – de lui laisser du temps : il ne faut pas être pressé, inutile d’être sur son dos tout le temps, vous aggravez les choses,

3 – de structurer son environnement : facilement distrait et égaré par les petits détails,

4 – et de procéder par étapes : ne peut sérieusement prendre le travail en main dans sa globalité, chaque chose en son temps, ne pas attendre d’éclairs de génie. « Il agit mieux si vous le laissez seul et lui permettez d’agir à sa manière » (Whitmont). Préférez pour la secrétaire Calcarea les tâches assises et répétitives : en réunissant ces conditions, elle se montrera aimable, disponible et relativement efficace, dans la mesure de ses moyens ! C’est un exécutant méthodique, calme, patient, capable de trouvailles techniques ayant pour but une simplification du geste et une diminution de l’effort ! « Calcarea travaille lentement et consciencieusement, empilant pierre après pierre » (Whitmont) et Catherine Coulter ajoute : « Calcarea carbonica se contente d’avoir des activités, ce n’est pas un homme d’action ». Calcarea carbonica n’est pas synonyme d’idiot, mais de laborieux, fastidieux et affreusement peu créatif (il y a de l’être dans la création). Craint tous les excitants (c’est fatigant !) sauf le téléphone (pas un standard téléphonique, c’est la panique !) qui est une de ses passions (pour raconter sa vie aux « copines » ou à maman), bavardage +++ (Lachesis).

Qu’est-ce-qui peut faire bouger madame Calcarea carbonica (transitoirement)?:

1 – La chasse au mari (désir de possession, MON mari), cf. la « femme américaine » vue dans les « soaps opéras ». Efficacité : tant que l’heureux homme ne s’est pas engagé ! Les pressions s’exercent jusqu’aux fiançailles officielles (à défaut des fiançailles officieuses, à deux feront l’affaire)… « Cà y est, j’en tiens un !! » Il a accepté, dialogue : « Dis moi, mon chéri … attends moi ce soir, je viens te chercher à la sortie du bureau, on passera devant chez Pronuptia, je te montrerai la robe qui me plairait … et après tu m’invites au restaurant ?… Maman m’a parlé d’un super bouchon… tiens, j’ai oublié de te dire : elle nous propose d’aller en Espagne avec elle cet été !… super, non ? »… « On pourrait aller vivre chez maman, c’est pas drôle pour elle… depuis que papa l’a abandonnée… et puis on économiserait un loyer ! Comme cela, je pourrais me mettre en disponibilité… tu veux bien, n’est-ce-pas ?… J’aimerais bien prendre des cours de peinture sur soie (d’art plastique, d’œnologie, de yoga, de spiritualisme, de gravure, d’art floral, etc…) et puis… Je crois que je suis enceinte … Tu es content ? ». Ne sait pas gérer le désir : l’incapacité à vivre la sexualité donc la spiritualité (sa finalité), la condamne à l’horizontalité.

2 – L’achat du vélo d’appartement ou le streching devant la télé ; efficacité : 8 jours (et encore !) « Il n’y a pas de quoi rire… si j’essaye de maigrir… c’est pour TE faire plaisir… et tu trouves çà drôle, ingrat ! »

3 – Faire construire SA maison. Efficacité : tant que le mari n’a pas signé le Plan Epargne Logement.

4 – La menace du divorce : efficacité 6 mois (si la menace est réelle …).

Monsieur a pris une maîtresse (plus jeune, plus mince et surtout moins revendicatrice que madame)… 1er réflexe : « C’est une passade, çà ne tiendra pas, ce n’est pas une femme pour lui »… 2ème étape (2 mois plus tard) : « Elle le mène par le bout du nez, et il ne s’en rend même pas compte, heureusement que je suis là pour lui ouvrir les yeux »… 3ème étape (4 mois plus tard) : Sauve qui peut… Alors là tout est bon : esthéticienne, astrologue (cartomancienne ++), coiffeur, insomnie, régime draconien, chantage aux enfants/à ses parents, petites annonces pour recherche de travail : « Je t’assure que je vais changer / me prendre en charge »… Dessous affriolants (bas résille et petites culotte noires : « Puisque c’est ce qu’il aime maintenant ! » 4ème étape : « Le chien ! … il est parti, après tout ce que j’ai fait pour lui, quelle ingratitude… à moi les années de privation et maintenant qu’il a enfin réussi, grâce à moi, c’est ELLE qui va en profiter… Ah, ma fille, je te l’avais bien dit, les hommes sont tous des s…!… Au fait, ma chérie (Maman à fifille), montres- moi la bague de fiançailles que Robert t’a offert… hum ! Il n’a pas fait un gros effort… celle de Marie-Ange, mais si tu sais bien, la fille de Ginette, ma collègue aux impôts, et bien, elle

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est beaucoup plus grosse !… N’oubliez pas de venir déjeuner à la maison dimanche… Tiens ! Je ne t’ai pas dit, je me suis inscrite à des séances de sophrologie, super sympa, après les cours on va manger le couscous dans un de ces petits bistrots, je ne te dis que çà … la semaine prochaine, je commence un nouveau régime… je te tiens au courant !! »

« Ca serre ! »

Calcarea carbonica choisit des vêtements amples qui dissimulent les formes (surtout après le couscous !)… Ne peut supporter les vêtements qui serrent la taille (idem Lachesis, Sepia … ). Comme Lycopodium, « pépé » Calcarea carbonica —-> Baryta carbonica) préfèrent les bretelles aux ceintures, il s’y sent plus à l’aise pour le tiercé du dimanche matin et la belote de l’après-midi !!

« Ne me laissez pas toute seule… »

Aggravée par la solitude, amélioré(e) en parlant à quelqu’un d’autre (comme Pulsatilla, Phosphorus, Arsenicum…). Si la solitude se prolonge longtemps, il commence à se parler à lui-même et imagine des voix.

Le jeune enfant Calcarea carbonica

C’est « la petite peste » : accès de colère, il fait des caprices pour un oui pour un non. C’est typiquement l’enfant qui au super-marché (où maman Calcarea l’a traîné pour la sortie quotidienne : elle n’a jamais acheté ce qu’il faut !), il fait la comédie pour qu’on lui achète des bonbons : la mère refuse mollement, l’enfant hurle, trépigne, se roule par terre ; la mère cède, évidement : « Jérôme, arrêtes ou je te donne une gifle (qu’il n’aura jamais et il le sait), tu vas voir ce que va dire ton père ce soir ! » En fait, le père non seulement n’aura pas le droit de réprimander le gamin, mais c’est lui qui va en prendre plein les oreilles : « Ton fils (ta fille) est insupportable, évidement tu n’es jamais là… Tu ne vas pas en plus le frapper, le pauvre petit ! »

L’enfant Calcarea carbonica chipote à table : il grignote toute la journée et a un appétit très sélectif aux heures des repas. Il refusera systématiquement sa viande et les légumes verts (« Tu n’aimes pas celà mon chéri ? »), mais se goinfrera de pain, pâtes, etc… avec la bénédiction de maman qui pour son « 4 heures » lui achètera deux pains au chocolat (« Mais il n’a rien mangé à midi ! ») + un pour elle évidement : « Si je ne mange pas dans l’après-midi, j’ai des vertiges ! ». Peut bouder des jours entiers pour que l’on cède à son caprice (Lycopodium). Bébé insupportable loin de chez lui (ne dort plus, etc …), de ses habitudes, de son paysage familier (intransportable car hypo-adaptable). Peur d’être seul, peur du noir, peur d’aller au lit (une petite lumière pour s’endormir = Stramonium, son aigu), cauchemards, terreurs nocturnes. « L’enfant est effrayé par tout ce qu’il voit » (Hering).

Soma : Balance permanente entre symptômes mentaux et physiques : çà ne va jamais !

« L’action du calcium est double :

– d’une part, c’est un élément essentiel des protéines (= albuminates de Ca ou Mg) : aucune assimilation ne pourra se faire sans le calcium, qui apparaît comme un grand catalyseur de la nutrition,

– d’autre part, son action sur l’eau en fait un remède hydrogénoïde dont l’hydratation excessive se traduit par une diminution de l’ostéogenèse, du catarrhe des muqueuses et de l’atonie des glandes, symptômes qui, joints aux troubles de l’assimilation, donnent le tableau complet du lymphatisme ». (P. Kollitsch)

Les retards de croissance du bébé : retard et déformation du squelette, fontanelles ouvertes tardivement, apparition tardive des dents puis précoce des caries. Enfant lourd, marchant tard. Cyphose ou hyperlordose des gros. Genu valgum, talus valgus, affaissement des voûtes plantaires (pieds plats). Epiphysites de croissance, myopie.

Nourrissons suralimentés (en lait en particulier, problème de rapport à la mère ?) : excès pondéral (aspect de « bébé cadum ») + acidité de tout le tube digestif. Eructations, vomissements, diarrhées (Magnesia carb., Rheum) ou météorisme permanent (Carbo veg.), l’enfant se sent mieux lorsqu’il est constipé (c’est l’inverse pour l’adulte). Plus tard, intolérance au lait, mais adore les œufs (riches en phosphore) et le sucre.

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Exsudations (éliminations des métabolismes ralentis) :

* Peau sale = « croûtes de lait » (eczéma) du cuir chevelu (Antimonium cridum), sueurs aigres de la tête (durant le sommeil ou l’exercice), érythème fessier, impétigo pruriant (Graphites). Eczéma atopique du nourrisson. Psoriasis, urticaire et toutes sortes de verrues !

* Muqueuses fragiles : infections ORL, coryza au moindre changement de temps (surtout allant vers le froid). Il est alors excellemment accompagné d’Hepar sulfur avant la phase suppurative ! Hypertrophie des amygdales, adénopathies molles et indolentes (sous-maxillaires ++). C’est aussi un remède de verminose, en 30 CH, la veille de la nouvelle lune (surtout chez un peureux, à tendance convulsive).

L’adolescent indolent, l’élève « moyen » qui « peut mieux faire » : ni bruyant, ni turbulent, peu hardi, souvent même craintif : « Ecolier consciencieux, mais pas passionné et parfois paresseux plus qu’il n’est indocile » (Barbancey), léthargie, inertie, placidité, tout effort le (la) fatigue mentalement et physiquement : « Se sent le cerveau paralysé par le plus petit effort pour parler » (S. Hanneman). « Lymphatique », hypersensible au froid et à l’humidité, tendance allergique, de l’eczéma —-> rhume des foins. « La poignée de main est molle, comme s’il n’y avait pas d’ossature » (C. Coulter). Il s’intéresse aux sports, mais à titre de spectateur (la télé !) ou de supporter épisodique !

L’adulte frileux, inactif et fatigable :

1 – Stagnation par « vide de QI et de sang du cœur » —-> « Le malade a une circulation tellement affaiblie, il a tant de troubles au cœur, que celui-ci palpite au moindre énervement » (Kent). Problèmes de stabilité circulatoire: céphalées vasculaires, dyspnées, palpitations. Extrêmement frileux mais sueurs froides « régionales » (transpiration de la nuque, des mains, de la poitrine, des genoux …avec mauvaise odeur). Hypertrophie anarchiques : diabète gras, polypes (du nez, de la vessie, de l’utérus, recto-sigmoïdien …), nodules des seins, verrues planes, lipomes…

2 – Puis « feu du Cœur » par mauvaise alimentation (c’est à dire pulsion du foie), et non contrôlé par le rein — –> mal être (Shen troublé = Solanées) —-> agitation, incohérences, insomnies. Jusqu’à l’épilepsie durant la pleine lune, le soir ou la nuit.

3 – Puis trouble du rythme (= Poumon) : Ovaires = cycles long et règles courts et faibles, dépression pendant et avant les règles (Comparer Sepia et Lachesis), dysménorrhées, métrorrhagie (fibromes), aménorrhée par contacte de l’eau froide (Pulsatilla).

Madame Calcarea carb. a souvent de gros seins… mais toujours des difficultés d’allaitement, elle aussi a un bassin large, mais c’est la reine de la césarienne !

4 – et « le feu (Cœur) sèche les liquides (Rein) » => remède de lithiase rénale en 7 CH ou en 200 K, 1 dose par semaine. Urines foncées, mictions difficiles, cystalgies (Vessie). Vertèbres = remède du dos en général (douleurs L5-S1, voussures, lumbago, torticolis), il est une base indispensable, toujours sur une sensation de froid. Exostoses (Hekla lava).

L’adulte vieillissant :

Avec l’âge, viennent les raideurs et les engourdissements, physiques et psychiques. Ses excès alimentaires et sa vie de sédentaire encrassent. Il a des lipomes et des polypes, des calculs vésicaux et des adénomes. Ses articulations s’enkylosent de nodosités (Rhus tox.) s’encroutent et se bouchent de plaques d’athérome. Puis son intelligence faiblit, sa sensibilité se refroidit, son intérêt est somnolent… c’est l’aieul fonctionnellement

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et lésionnellement paralytique (Baryta carbonica).

Cybernétique : Calcarea carb. (« l’angoisse » + « le refus ») sera complémenté par :

Belladonna et les Solanées Cina (cu)

Hepar sulf. (ca)

Thuya occ.

Antimonium crudum Graphites

Baryta carbonica et Opium Carbolicum acidum

en aigu (peurs / épilepsie / spasmes …) les verminoses

la phase lymphoïde pré-suppurative

la névrose obsessionnelle

les excès alimentaire, croûtes de lait, impétigo

les problèmes dermatologiques (jamais la peau nette) désadapté et ralenti

évolution sur-aiguë

et Silicea dans les suppurations chroniques : aspect « Laurel et Hardy » de ces deux remèdes !!

Aggravé par : …………………………………..

– le froid : l’air froid et humide

le bain, les refroidissements

les changements de temps

– l’exercice : mental et physique, la fatigue oculaire

la pression des habits

– les efforts d’adaptation : les problèmes dentaires

Antidoté par : ……………………………………. Bismut., Bryonia, Camph., China, Ipeca, Iodum, Nitric. acid., Nux vom., Sepia, Sulfur.

– le lait

au réveil, à la puberté,

Calcarea fluorica Ca

« Le bossu ! »

Les sels de Calcium = l’adaptation au réel (Rate-pancréas), Fluor = halogène de la Luèse. CaF2, est un des douze sels de Schüssler. Pour cet auteur, les sels calcaires sont les remèdes du tissu conjonctif. On le trouve en effet à la surface des os, dans l’émail des dents, les fibres élastiques et l’épiderme.

Causalité : Raisons acquises ou congénitales : alcoolisme, hérédo-syphilis, hérédo-alcoolisme, pathologies néo-natales, rachitisme… il pousse en biais, de travers : c’est la dysharmonie! Sa vie sera une lutte inégalement heureuse et soutenue pour surmonter le handicap de la dysharmonie ——> sentiment de futilité, d’inutilité, se sentir inadéquat, impuissant, coupable —-> rejet de soi-même.

Problématique : L’adaptation à la réalité est fonction de l’image que chacun a de son propre corps.

Pour Calcarea fluorica, la prise de conscience de son corps et de sa disgrâce esthétique déterminera sa relation au réel et au monde extérieur —-> il choisira de déformer le réel, expression et conséquence de sa dysharmonie et refus de la difficulté à accepter sa propre image, qui est son sort et avec laquelle il lui faudra bien vivre …!

Key-note : Peur de la pauvreté

Psyché de l’enfant : Surcompensation de la disgrâce physique par l’hypertrophie de la virtuosité intellectuelle (quand ils sont doués !). Facilité d’assimilation, avidité de connaissance, mémoire bien organisée (rate), goût pour la discussion et désir de réussite (Luèse). Esprits analytiques, ils se perdent parfois dans les détails par excès d’application (ils collent au texte !), mais « Intelligence des aspects inédits,

 —

254

voire saugrenus ou choquants (Luèse), parti pris d’originalité qui donne une sorte de fantaisie à des intelligences moyennes » dit J. Barbancey.

Enfant indiscipliné, euphorique par surcompensation (Iodum), avec parfois des difficultés à fixer son attention (Luesinum)… Certains enfants guérissent mal de la blessure narcissique primitive —-> anxiété latente, insécurité, timidité, honte, maladresse, sont émotifs et craintifs, jaloux du petit frère « si mignon »… quête affective, instabilité caractérielle « pour attirer l’attention des adultes »… recherche d’une relation privilégiée avec le professeur… parfois jusqu’à l’autopunition.

Psyché de l’adolescent : Il projette son insatisfaction de lui-même sur sa vision du monde.

Le futur l’effrait. Vêtements douteux, besoin d’abîmer et de souiller, sexualité incertaine (les punks ?).

Psyché de l’adulte :

Il essaie de prendre son parti de son triste sort, mais le besoin de réparation de la blessure narcissique (sur- compensation) sera toujours une importante motivation (exemple : Toulouse-Lautrec). Une certaine plasticité sur le plan mental (idem physique), très doués pour l’imitation, voire le pastiche ou la caricature (parfois cruelle). Méthodique, tenace et réalisateur, courageux et volontaire, vite séduit par tout nouvel intérêt, enthousiaste quand il est valorisé par ses réussites, il s’investit dans les succès scolaires et professionnels, mais il échoue souvent dans ses entreprises par mauvaise appréciation de la réalité, fatigabilité ++ (irrégulier dans l’action continue et l’effort prolongé) indécision, ou par auto-punition (aspect mercuriel !).

II supporte très mal son échec… dystonie de l’humeur : euphorie et découragement alternent tandis que croissent les besoins de sécurité —-> avarice (préoccupé par des problèmes d’argent, crainte irraisonnée d’être ruiné, besoin de posséder d’épargner)… il devient alors intellectuellement déprimé : incapable de concentration, souffre d’insomnie avec afflux d’idées (cauchemars) de 3 à 5 heures du matin. Paradoxalement, la vie lui ayant appris à bouger pour survivre, « Par sa variabilité, il peut garder jusqu’à un âge avancé, des possibilités d’adaptation et de résistance qui sont sa force cachée » (J. Barbancey)… et puis en vieillissant… il finit par ressembler à n’importe qui !

Soma : Problème d’hydratation …. vers fibrose et induration

1 – Asymétrie, dystrophie, hyperlaxité des tendons (supporte mal la station debout): remède des laxités ligamentaires (pieds plats, entorses et luxations répétitives) et des ptôses viscérales (prolapsus utérin). Obstruction du canal lacrimal (// Argentum nitricum, Pulsatilla, Silicea).

2 – Remède dentaire : émail déficient ou absent, polycaries, dents irrégulières, agénésies, voute assymétrique, fistules dentaires (vers Fluoricum acid.)… Décalcification fluorique (la « fluorose ») : excroissances et indurations périostées, rachitisme, épiphysites de croissance, exostoses…

3 – Remède des endothélium vasculaires : artériosclérose précoce, HTA, cataracte, varices, angiomes et naevi, taches de naissance (NB. la double tendance hémorragique + déminéralisation de tous les calciums).

4 – indurations post traumatique ou rayons X. Ganglions indurés, tendons indurés (maladie de Dupuytren) ou nodules indurés (du sein, des paupières = chalazions). Fissures ou suppuration sur induration.

Cybernétique : Une pathogénésie de Calcarea fluorica réalisée à Stuttgart a montré des signes évidents d’hyperthyroïdie avec amaigrissement, boulimie, tremblement des mains, état de hâte, anxiété, inquiétude intérieure et même sur trois sujets, des réactions au niveau de la glande thyroïde (fait prévisible, car le fluor est un halogène qui prend facilement la place de l’iode). D’après la pathogénésie de Stuttgart, et si l’on adopte l’optique du dr. Bernard, Calcarea fluorica apparait comme un « Sulfur maigre » assez proche de Iodum, mais pas frileux. Pensez à ce remède dans le goitre exophtalmique.

      Aggravé par : – les premiers mouvements (Rhus tox., Fluoricum acid.) – le froid, l’humidité (Calcarea carb.)

– les changements de temps Latéralité gauche —

255

Calcarea phosphorica Ca

Le phosphate tri-calcique, Ca 3 (PO4)2, est un des douze sels de Schuessler. Pour Schüssler et ses élèves, les sels calcaires sont les remèdes du tissu conjonctif, par trouble simultané du métabolisme du Calcium et du Phosphore.

Problématique : Se tenir à distance du réel (Rate) et de ses contraintes en s’évadant « par le haut » (Phosphorus), c’est-à-dire par une fuite dans l’imaginaire …

« Le monde lui parait injuste et il faut porter sa croix » (D. Grangeorges).

Psyché de l’adulte : Hyper-activité intellectuelle, mais asthénie psychique et émotionnelle.

« Le pire qui puisse m’arriver, c’est qu’on pense que je suis stupide » (Scholten). Comme Phosphorus, il prend l’habitude de dominer les autres intellectuellement ou physiquement. Il expose ses idées, debout, sans inhibition et il parlera volontiers de ses prouesses sportives. Esprit tourné souvent vers une certaine tendance artistique (Tub.) : « C’est une sorte d’Alfred de Musset, de Baudelaire » dit S. Vallespir. Désire faire de longs voyages (Phosphorus), car il ne se sent bien nul part : « bougeotte » due à son instabilité et son incapacité de fixation. Nymphomanie avant les règles. En aggravation, grande dépression mentale manifestant la faiblesse nerveuse et l’anxiété morale (jalousie).

Psyché de l’enfant : Etudiants impatients et agités, au rendement intellectuel défectueux, malgré une intelligence vive. C’est un fatigable, faiblesse de l’attention (exemple: en fin de dictée, fait des fautes sur les mots qu’il a bien écrits au début). Enfant hyper-émotif, sensible, très impressionnable, sentimental, il a besoin de tendresse et d’encouragement. En aggravation, sera maussade, de mauvaise humeur, ne comprenant rien. Le mensonge lui offrira un refuge facile, surtout si on le gronde. Peur de tout, surtout la nuit où l’enfant se réveille en criant (Stramonium). Conscient de ses insuffisances : maux de tête, vertiges ou diarrhée, chaque fois qu’ils vont en classe.

Soma : Chaleur

1 – Remède de déminéralisation, fracture (ou tassements), douleurs des symphyses, dystrophies osseuses, rachitisme : le tissu osseux. Il faut y penser pendant la dentition (vomissements), pour les retards dentaires (// Calcarea fluor. et Silicea). La PSH calcifiante et l’ostéoporose.

2 – Appétit exagéré, désir de sucreries, d’aliments épicés, fumés et salés (!), diarrhée fréquente avec gaz abondants et fétides, hémorroïdes procidentes.

3 – Albuminurie ou phosphaturie de l’adolescence. Leucorrhée « comme du blanc d’œuf ». Dysménorrhée avec règles abondantes. Enurésie.

4 – Coryza chronique, adénopathies (non inflammatoires), angines récidivantes, toux, sueurs profuses aggravées la nuit (Tuberculinum).

        Aggravé par :

l’exposition aux changements de temps, le froid humide, courants d’air, l’orage, la fonte des neiges

les troubles de la dentition, la puberté

l’effort mental (en pensant à ses maux)

les pertes de liquide organique (China) les fruits, le cidre

en position allongé.

Calcarea sulfurica Ca

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Symbole :

Réactions au « choc du réel » : Foie (émotionnel) + Rate (expérimentation du réel) + Cœur (aspiration à la personnalisation et socialisation) = le « triangle du sang » de la MTC.

« Le désir d’être apprécié »

CaSO4, le sulfate de calcium ou gypse, mélangé à l’eau, se transforme en platre (masse solide et dure, utilisée comme enduit de surface). Chimiquement proche d’Hepar sulfur, sa première pathogénésie date de 1847 (Withy). C’est un des douze sels biochimiques de Schuessler.

Problématique : Appréhender le réel tel qu’il est, avec projet de le maitriser, de le conformer si possible à son désir (Sulfur). Mais « il se lamente de na pas être apprécié » (Scholten).

Psyché : Agressif et jaloux, hypersensible à tout et à tous, mauvaise humeur et irritabilité ++ lorsque les évènements lui déplaisent ou lui résistent (idem Hepar sulf.) … « Le malade a l’esprit absent ; il est irritable et se met facilement en colère. Il n’aime pas répondre aux questions… Plein de haine pour les gens qui ne lui plaisent pas, toujours pressé, impatient, hystérique, oublieux. Faiblesse d’esprit allant jusqu’à l’imbécilité. Dégout de la vie » (Kent).

Soma : Stagnation … donc chaleur locale et suppuration

Remède des suppurations cutanéo-muqueuses prolongées, indolores :

– de la peau : furoncles ou abcès ouvert mais lent à guérir, acné, impétigo, eczéma infecté, pyodermite… mais peu de douleurs et d’inflammation,

– des muqueuses : conjonctivite ou blépharite chronique (croûtes le matin), angines, otite, dilatation des bronches, gonorrhée ou leucorrhée (pus épais et sanguinolent)…

– du conjonctif : fistule, écoulements purulents, sécrétions d’aspect caséeux… asthénie brusque, après les éliminations.

D’autres symptômes : rhumatismaux (coccygodynie), digestifs (ballonnements, coliques) et généraux (migraine), sont aussi à noter.

 Cybernétique :

Calcarea carbonica évoluera vers :

Hepar sulfur (abcès en formation), malade frileux, < par le froid avec Myristica (Ca) = panaris ou chalazion,

ou Gun powder (Ca) = furoncle, dermatose suppurative, herpès

Mercurius … la phase purulente (aiguë)

enfin Calcarea sulfurica (chronique) = les suppurations indolores des sujets lymphatiques,

aggravé par la chaleur (car stagnation ++).

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………….

– le toucher

– le froid humide (Calcarea carb.)

– la chaleur d’une pièce (idem Pulsatilla et Kalium sulf.) – après les repas (les symptomes digestifs)

– le mouvement, la marche (les céphalées et vertiges)

– les bains, le grand air – en se découvrant

– la chaleur locale

Les Solanées Ca

Le « choc du réel »

257

Causalité : Problématique : Psyché :

La perte des références : la « traversée du désert » = sans les bornes des repères de la Loi (loi familiale et sociale).

Contradiction entre une liberté (vécue comme une abandon affectif) et l’impossible usage de cette liberté faute de moyens …

Problème des peurs (pérennisées) –> cherchez les désirs cachés et les bénéfices secondaires.

   La crainte de la socialisation dans un avenir incertain et frustrant, le passage obligatoire et difficile par une accoutumance au réel … Les difficultés d’intégration avec la prise de conscience de la sur-valorisation théorique du savoir et sa dévalorisation pratique dans la recherche de la socialisation = un futur et des espérances aléatoires. La déception, l’humiliation et l’angoisse ou la pseudo-réussite, vécue comme un passe-droit ou un hasard, donc culpabilisée (car non due à la valeur intrinsèque du patient) => l’échappement dans le déni du réel (aspect schizophrénique) avec :

– dislocation des fonctions psychiques, troubles de la pensée (barrages, stéréotypies…), – hiatus affectif : froideur, paradoxes, bizarreries,

– discordance entre l’affectif / la volonté / l’intellect / la raison,

– constitution d’un monde fait d’imaginaire et de réel… ou séparation d’avec le réel,

– et symptômes associés : les automatismes mentaux —-> le délire paranoïde … Cybernétique :

Les solanées sont les remèdes aigus de Calcarea carbonica : expression de l’explosion des peurs et des désirs cachés !

Calcarea carb. s’aggrave en aigu et perd ses références : – dans l’espace = les solanées

Belladonna et Mandragora évoluant vers Mercurius… l’inflammation domine,

Hyosciamus et Stramonium évoluant vers Opium (ba)… les symptômes mentaux dominent. – dans le temps = les kaliums.

Mandragora

Ca

« La dépersonnalisation »

« Mandragora off. est une petite herbe méditerranéenne, une solanée dont la racine a une forme humanoïde (= Gingseng). Elle est utilisée dans l’antiquité comme somnifère (Dioscoride, chirurgien des armées de Néron, s’en sert avec succès comme anes-thésique). C’est depuis toujours un remède magique, prescrite à

        —

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doses pondérales, parfois mélangée à la Jusquiane ou à la Datura, pour ses propriétés analgésiques, hypnotiques et (supposées) aphrodisiaques. Toutes les solanées possèdent une série d’alcaloïdes comparables, où dominent l’atropine (+ excitante) et la scopolamine (+ sédative). Elles ont donné naissance à une vaste famille de médicaments d’hémi-synthèse : des mydriatiques, des antiasthmatiques, des antispasmodiques, des anti-diarrhéiques … », cf. « Drogues et plantes magiques » J.M. Pelt (ed. Fayard).

Causalité : Le conflit émotionnel (Feng), les troubles du « ça » => confusion du Soi et du Non-soi… la dépersonnalisation. La perte de la luminosité et du relief du décor, la sensation d’un flou envahissant avec sensation que le monde est devenu « froid » (= l’univers est désert et glacé !).

Problématique : Les tentatives d’intégration des pulsions affectives (Foie) aux imperfections du réel (Rate) … Injustices et absurdités / investissements émotionnels et aspiration à l’absolu.

Psyché : Excitation avec anxiété, peurs (loquacité irraisonnable, euphorie et pleurs).

Spasticité et endormissement (hypersensible aux bruits, au toucher, pertes de mémoire), jusqu’à l’impulsion à se pendre !

Soma : Hyperesthésie puis anesthésie

* Tête … Céphalée avec obnubilation, iritis, vision trouble (mydriase), bourdonnements d’oreilles, vertiges de Ménière

* Thorax … Angor et troubles circulatoires : syndrome de Raynaud, extrémités froides ++

* Abdomen … Nausées, vomissements, crampes, flatulences et éructations (V.B. + estomac), diarrhée ou constipation avec faux besoins.

* Appareil locomoteur … Arthrite (sorte de « Belladona froide ») ou sciatalgie… avec besoin de marcher ! = rhumatisme tendino-musculaire (foie)

Cybernétique : La congestion de Belladonna est plus active, battante, alors que l’obnubilation est moins nette.

   Aggravé par : ……………………………………………………………………………………………….

– au touché

– assis ou debout

– la nuit (de 2 à 5 h), le matin – le froid

– la pression forte

– en marchant

– en urinant (répression émotionnelle) – penché en arrière …………………………………..

Latéralité droite

Belladonna Ca

« La fièvre »

Atropa belladonna est une grande herbe des forêts d’Europe et d’Asie, aux baies noires redoutables. Atropa évoque la Parque antique, chargée de couper avec un ciseau d’or le fil des vies humaines. Belladonna rappelle en revanche les belles italiennes qui en faisaient usage sur les paupières afin de dilater leurs pupilles (pour l’éclat du regard !). Les symptômes de l’intoxication par Belladonna sont :

– La sécheresse des muqueuses buccales et pharyngées (comme dans le botulisme), – La dilatation pupillaire avec vision trouble et hyperesthésie à la lumière,

– Une céphalée battante intense,

– L’accélération du pouls, des vertiges et des tremblements,

– Une excitation cérébrale violente, des spasmes faciaux, parfois une éruption scarlatiforme, – Le coma … et la mort.

Amélioré par :

   —

259

Causalité : Lorsqu’une toxine, une infection, une maladie quelconque provoque une congestion active, aiguë, intense du système nerveux central —-> congestion du cerveau : la crise toxicomaniaque d’excitation et violence jusqu’au délire … « Ces états mentaux n’accompagnent que rarement les affections aiguës, mais constituent un état souvent propre plus ou moins chronique, ou accompagnent seulement une phase paroxystique de maladies chroniques » (Hodiamont).

Problématique: Imagination exaltée mais trompeuse —-> abondance d’idées et d’images incohérentes (excès de Shen = pervers, car l’eau – du rein – n’éteint pas le feu – du cœur -) —-> jusqu’à la perte de la compréhension et de la mémoire.

Symbole: La fièvre avec hyperesthésie sensorielle. Son indication ne sera posée qu’accompagnée d’une mydriase +++ et de sueurs chaudes. Malade sténique abattu (à la différence d’Aconit), « tout le sang est à la tête ».

Psyché : L’excitation et la violence sont présentes partout, dans tous les états, dans toutes les circonstances. Aversion pour le bruit et la société, aggravation à la lumière (Yang), horreur des liquides parcequ’ils vont provoquer des spasmes pharyngés, mais l’amélioration par une nourriture légère est marquée chez Belladonna, c’est une chose peu connue. Crédule jusqu’à la puérilité, goût exagéré pour les dépenses et les frais de toilette (Platina). Grande anxiété, il a peur, jusqu’à croire que ses infirmières lui veulent du mal (à alterner avec Stramonium dans le délire). Symptômes mentaux toujours actifs, jamais passifs : il n’y a pas de « délire doux » dans Belladonna ! Dans ses hallucinations, il est entouré d’animaux (cas de l’enfant à 40° de température).

Soma : Les congestions aiguës localisées fébriles (calor – rubor – dolor), avec muqueuses sèches (soif), mydriase et transpiration (sueurs chaudes).

– les douleurs lancinantes, battantes, apparaissant et disparaissant brusquement,

– parfois avec excitation motrice (délire violent, convulsions), alternant avec abattement profond (ex.: réveil effrayé en s’endormant, cherche à sortir du lit, à s’enfuir…).

– remède d’angine rouge, d’éruption cutanée fébrile, de RAA, d’insolation, de congestion occulaire (glaucome / exophtalmie du Basedow) ou utéro-ovarienne (chaleur + rougeur du territoire intéressé)…

Cybernétique : aiguë de Calcarea carbonica … vers Mandragora (son chronique)

   Aggravé par : …………………………………

. la chaleur ( du soleil ++ ) et l’air froid

. l’après midi ( 15 heures )

. les courants d’air, après avoir pris froid

(ex: coupe de cheveux, lavage de tête)

. l’arrêt de la transpiration

. la lumière, le bruit, les secousses

. la contradiction, la compagnie

. la pression locale, le toucher

. le mouvement, penché en avant

Hyosciamus Ca

« Le délirant »

Amélioré par : ………………………………. . les lumières tamisées

. penché en arrière

. le repos au lit (immobile) ………………………………. Latéralité droite

Hyosciamus faleslez, la Jusquiane noire, est une herbe du bassin méditerranéen et du moyen orient. On pense que la prètresse de Delphes prononçait ses oracles sous l’influence de la fumée de ses graines calcinées.

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Problématique : Désorienté et confus : la bouffée délirante hallucinatoire.

 Key-notes : Etat de stupeur, mais quand on lui parle d’une voie forte, il reprend conscience, vous répond, puis retombe dans sa stupeur. Gratte ses doigts ou ses couvertures, veut tout le temps quitter son lit et s’en aller !

Psyché : Perversion des idées, jusqu’au délire confusionnel puis dépression progressive.

Etat d’irritation entretenu par des phobies systématiques, soupçonneux ++, méfiant et jaloux, jusqu’à la paranoïa, sur fond de peurs (de la solitude et de l’empoisonnement par exemple). Parle de ses occupations habituelles, veut s’y adonner, les récapitule mentalement, c’est une espèce de délire –> qui peut confiner au marmonement continuel, hébétude avec confusion mentale dans la sénilité (cf. maladie d’Halzeimer). Tendance querelleuse, agressif envers les autres, très violent jusqu’à tuer ! Et pourtant a peur d’être touché, trahi, empoisonné, mordu… phobie de l’eau qui court (Hydrophobinum). Activité cérébrale incessante (non inflammatoire), désordonnée : alternance de délire et de prostration : voit des gens, entend des voix, s’échappe, mord, aboie, montre ses organes génitaux… tendance à l’exhibitionnisme (mais ne peut coucher que tout nu dans son lit !), gestes ridicules, singeries …

Soma : Excitabilité neuro-musculaire avec perversion des sensations.

Dans son délire, le malade se réveille pour donner une réponse avant de retomber dans le sommeil (seuil de vigilance ?) !

Soubressaux musculaires et crampes des membres et des orteils. Mydriase, donc aggravé par la lumière. Toux spasmodique épuisante, hoquet (ou asthme nocturne) avec insomnie et besoin de se dévêtir complètement.

Convulsions ou épilepsie : crises précédées de vertiges ou de tics (Cuprum).

Cybernétique : C’est l’enfant peureux qui fait le pitre en classe (sur Calcarea carb. ou Natrum mur.).

C’est l’impuissant (ou éjaculateur précoce) qui traite sa femme de « salope » !

C’est la démarche des pervers et des sadiques, avec les phases d’excitation et de dépression —-> Hepar sulfur, mais celui-ci veut faire du mal, plus que tuer, il aimerait plus torturer que tuer, donc moins impulsif et délirant que Hyosciamus.

         NB. : Les remèdes de la colère :

– « rouge » (visage empourpré) :

– « pâle » :

Aggravé par : ……………………………… – les émotions (peur, jalousie) – le contact, le froid

– couché, le sommeil

Nux vomica

Hyosciamus (ca) et Stramonium (ca) Calcarea carbonica

Pulsatilla (si)

Natrum muriaticum et Staphysagria (na) Platina (au)

Petroleum (ch)

Arsenicum alb.

Amélioré par : ………………………………. – assis (dans le lit)

Stramonium Ca « L’enfant sauvage »

Datura stramonium, Solanacée – « l’herbe du diable »- des sorciers mexicains ou des rites vaudous. Sa composition est voisine de celle de la Belladonne (scopolamine et alcaloïdes).

261

Causalité : Certains états nerveux extrèmes du jeune enfant : les états de tension, d’excitation psychomotrice d’allure violente avec indifférence totale aux circonstances pour masquer la culpabilité et/ou la peur.

Problématique : L’enfant terrible, parfois inconscient de la présence d’autrui, et paniqué par la solitude … => aucune défense contre ses fantasmes terrifiants qu’il prend pour la réalité,

=> le dialogue hallucinatoire, les terreurs nocturnes et le somnambulisme jusqu’au délire terrifié (autisme ?).

Key-note : Insensibilité à la douleur… il peut se cogner, se brûler, se blesser et ne manifester aucune souffrance. Pupilles dilatées, insensibles à la lumière.

Psyché de l’adulte : « Le mythomane insomniaque »

Logorrhée intarissable (traduisant une hyperexcitation cérébrale qui n’a plus de frein ?) : bavardage joyeux, fou, incohérent avec les yeux ouverts, tendance à jurer… Il est dans un monde où nous ne le suivont pas (mythomane !). Craint l’obscurité et la solitude (Radium brom.), a surtout des hallucinations dans le noir, mais aussi aggravé par une lumière brillante (cf. la mydriase des solanées). Hallucinations en crises : il voit des animaux, des fantômes … Il cherche à frapper ou à mordre. Terreurs nocturnes (Borax, Kalium brom.), mais aussi peur des tunnels, peur des chiens, hydrophobie (soif vive avec aversion pour les liquides). Conclusion : couvre une grande partie des symptômes de la crise des manies aiguës.

Psyché de l’enfant : Très agité, ne peut rester en place, courant et circulant partout.

Sauvage, détruit tout ce qu’il touche (Chamomilla) —-> agressif envers lui-même ! Rendu jaloux par la naissance d’un petit frère ou d’une petite soeur, tendance à la cruauté, sans qu’il s’agisse d’un pervers. Violentes terreurs nocturnes, par peur de l’obscurité. Quand il dessine, il fait des dessins d’animaux terrifiants. Délire religieux (prières incessantes) ou d’accusation, par exemple : jeune fille, naïve et candide, qui vers l’âge de 10-15 ans, est pieuse d’une façon vraiment exagérée (du mysticisme à l’hallucination !).

Key-note de l’enfant : Hurle jusqu’à ce que sa voix soit rauque.

Soma : Excitabilité neuro-musculaire —-> hallucinations ou le délire loquace.

Troubles nerveux et mentaux avec absence de douleurs, ce qui peut conduire à l’automutilation !

Agitation et spasmes : tics de la face, strabisme, dysphagie spasmodique, chorée, convulsions à la vue d’objets brillants +++ .

Céphalée congestive battante (visage chaud avec mains et pieds froids) avec mydriase : y songer dans la fièvre avec anurie et les affections méningées (ex.: encéphalite suite de vaccin rougeole).

             Cybernétique : Belladonna —-> —->

Hyosciamus —-> Hepar sulf. excitation / délire furieux

Stramonium —-> Opium (Ba)

la dépression ou la stupeur domine / délire terrifié

Aggravé par : ……………………………… l’obscurité et les objets brillants

la solitude (peurs)

après le sommeil, les jours nuageux la suppression d’une éruption

les excès sexuels.

Amélioré par : ……………………………….. la lumière douce (veilleuse)

en compagnie

NB. Il existe d’autres solanées (moins connues) dans la matière médicale homéopathique : Elles sont surtout nombreuses dans le groupe du Calcium :

262

Alkekenge (l’amour en cage) =

Bougmancia (solanée péruvienne) = Duboisia (Duboisie, solanée australienne) = Solanum lycopersicum (la Tomate) = Solanum tuberosum (la Pomme de terre) = Solanum nigrum (la Morelle) =

Solanum oleracerum (Morelle du Brésil) = Solanum carolinense (solanée américaine) =

Plus rares ailleurs : Capsicum annum (au) =

Dulcamara (na), la douce-amère = Fabiana imbricata (al) = Tabacum (am) =

inflammation ou incontinence urinaire céphalées et tr. digestifs

conjonctivite chronique

céphalée congestive, migraine

crampes des mollets et des doigts

méningite : céphalées, vertiges, tr. de la vue … inflammation et crevasse des seins

épilepsie infantile

la boulimie des réfugiés, otite aiguë, mastoïdite

les troubles du froid humide (éruptions, rhumatismes..) l’insuffisance biliaire avec calculs.

la vagotonie (vertiges, sueurs froides, palpitations …)

Hepar sulfur Ca

« Les nerfs à vif »

Hepar sulfur est un des trois remèdes « alchimiques » de la matière médicale, il se prépare par calcination (= destruction structurelle) d’écaille d’huitre (hyper-structure) et de fleur de soufre (hypo-fonction) = c’est encore un remède d’état « révolutionnaire ». Ce sulfure de calcium était déjà employé empiriquement avant Hahnemann comme topique des démangeaisons.

Causalité : « Ça le démange » : les nerfs à fleur de peau —> ne supporte aucune pression, si minime soit-elle !, qu’elle soit physique ou morale ; tout est ressenti comme des blessures, affronts… Le débordement : –> injures, grossièreté ++, méchanceté, désirs de vengeance (le non-dit),

–> abcès et pus (= colère qui bout et déborde).

Key-note : Perpétuel agité (Argentum/Medorr.) avec horreur de la bêtise :

« C’est idiot… quel imbécile ! », voilà Hepar sulfur et son haussement d’épaules !

Psyché de l’adulte : Hypersensible, grossier, irritable et violent :

« Ce monde est pourri, il faut y mettre le feu, après on y verra plus clair » (D. Grangeorges).

D’abord faiblesse générale et hypersensibilité (irritation mais garde encore son contrôle), puis surexcitation, il fait tout avec précipitation et agitation (élocution rapide et des violences du langage, comme Medorrhinum). Hypersensibilité au mental comme au physique : au froid ++, aux contacts, au bruit, aux odeurs … à la douleur. Puis il sort de ses gonds, impulsions violentes, sans cause (Mercurius), destructeur (impulsions meurtrières), il a la manie de mettre le feu aux choses (remède de pyromanes ++). Enfin phase de dépression, surtout le soir, lorsque leur mémoire leur renvoie une image d’eux-mêmes qui leur est insupportable : triste le soir (Causticum) —-> idées de suicide…(= retourne l’agressivité vers eux).

Rappelons la boutade de Kent à l’occasion de son étude d’Hepar sulfur : « J’aimerais mieux me retrouver seul, enfermé dans une chambre avec six grands noirs armés de poignards, que dans les mains d’un médecin ignorant qui prescrit de hautes dilutions ».

Psyché de l’enfant : Réagissent avec hostilité à leur milieu

Prend froid facilement (Calcarea carb.), hypersensible à la douleur et au moindre contact (le tout dans un contexte pré-suppuratif). Impulsions à faire du mal, à mettre le feu (cœur – sycose = remède d’enfants

      —

263

pyromanes). « C’est un petit monstre » dit Nebel. Entre les phases violentes : mollesse, apathie, paresse, découragement, tristesse, faiblesse de mémoire.

Soma : 1 – indiqué dans tout début de supppuration (30 K minimum) : il résorbe l’inflammation quand la suppuration est encore évitable, ou au contraire fait crever l’abcès quand l’évacuation du pus devient indispensable (< à 30K). Mais attention : il force l’organisme à trouver une issue au pus (qui sent mauvais ++), c’est ce qui fait d’Hepar sulfur une « arme à double tranchant » :

– à employer dès qu’il s’agit d’une suppuration « drainable » (flegmon de l’amygdale, panaris, furoncle, abcès du sein ..)

– à éviter absolument si c’est un abcès profond (sinusite, ovarite, abcès du poumon ou du foie …)

–> dans ces cas, lui préférer Mercurius et les remèdes de son groupe, comme Siegesbekia (hg).

Remède des catarrhes suppurants des muqueuses respiratoires : rhino-sinusite (pensez à Medorrhinum si la situation est chronique), laryngite, bronchite (bon expectorant), métrite (// Pyrogenium) et ulcération du col, eczèma infecté chronique… Toujours avec un pus fétide, « comme un vieux fromage » !

2 – névralgies avec sensation d’épine enfoncée dans l’endroit douloureux (Nitricum acid.) : habituellement en relation avec un état inflammatoire pré-suppuratif (odontalgie, sinusite, otite, bartolinite, colique néphrétique, etc …). Intouchable, il est irrité par le bruit, le moindre courant d’air …

3 – spasmes des sphinters : coliques, ténesme et constipation (fissure anale), spasmes vésicaux (et ne peut uriner), faux croup ou asthme (amélioré par l’air humide).

Cybernétique : Remède violent (à l’aspect luétique, proche de Mercurius), qui s’oppose à ses deux constituants : au lymphatisme de Calcarea carb. et à l’engorgement de Sulfur. Il représente l’aboutissement brutal de leurs excès combinés. Dans son évolution psychique, l’enfant Pulsatilla (stagnation ++) s’aggrave parfois aussi en Hepar sulfur ! Il est proche de Nitricum acid. par sa mentalité (violents), ses symptômes (sensation d’écharde), ses modalités (frileux), mais Hepar est plus suppuratif (abcès), alors que Nitricum acid. construit des condylomes et des polypes.

NB. C’est le remède le plus frileux de la matière médicale, après viennent Silicea, Psorinum et Nitric. acid.

  Aggravé par : ……………………………………….

– l’air froid et sec (l’hiver, le vent froid…)

– le moindre courant d’air (découvert)

– au bruit, au toucher (simple pression externe),

à l’effort physique

– couché sur le côté douloureux – la nuit (Luesinum)

– les traitements mercuriels

Cantharis Ca

 » La brûlure « 

Coléoptère, mouche vésicante. Contient un alcaloïde, la cantharidésie, abondante dans leurs organes génitaux. La consommation de grenouilles, provoqua au siècle dernier, chez les légionnaires français en campagne au Maroc, qui s’en étaient régalés abondamment, un priapisme avec dysurie immobilisant la troupe !

Causalité : Patient agressif et revendiquant, de la colère qui consume jusqu’au délire furieux.

264

Amélioré par : ……………………………………

– la chaleur

– les enveloppements chauds et humides – le temps humide (Causticum)

– après avoir mangé (adore le vinaigre) …………………………………… Antidoté par :

Acetic. ac., Ars., Bell., Silicea

Psyché : L’irritation violente, c’est le remède mental de ceux qui repoussent les autres

 Excitation violente, parfois jusqu’au délire érotique, insolence, blasphème, frénésie, cris, colère, besoin de mordre (Solanées) ! Le délire de Cantharis est aussi violent que celui de Stramonium, en fait, son délire serait surtout sexuel, manies érotiques (Murex, Tarentula et Platina). Comme Stamonium aggravation à la vue des objets brillants et de la lumière et même hydrophobie.

Soma : Inflammation aigue d’installation rapide.

– peau … Eruptions érysipélateuses brûlantes à larges vésicules (différent de Rhus tox., non pruriant), remède utile dans les brûlures du 2ème degré, avec urines rares.

– arbre génito-urinaire … Douleurs brûlantes dans la vessie avant, pendant, et surtout en fin de miction. C’est un goutte à goutte pénible avec pyurie, souvent albuminurie, parfois hématurie et ténesme (Cannabis sativa).

Erections vives persistantes et douloureuses (Picricum acidum)

– les autres muqueuses … Oeil : fureur en se frottant les yeux. Amygdalite phlegmoneuse, ou aphtes brûlants, avec dysphagie (Capsicum).

Cybernétique : Calcarea carb. … Belladonna —-> Coccus cacti —-> Cantharis —-> Apis mel. —-> Mercurius corr.

Remède ayant été proposé pour traiter la « rage », car symptômes de dysphagie, délire spastique, hydrophobie, tendance à mordre ! Explication : le « feu » (du pôle cœur), après avoir brûlé la vessie (cystite), le rein (albuminurie, anurie), s’attaque aux « moelles » (pôle rein), et accessoirement à la peau (phlyctèmes), pôle poumon.

  Aggravé par : ……………………………………….. – en urinant

– par le froid

– par la vue des objets brillants

– l’eau (touchée, vue, entendue !)

– au toucher des parties douloureuses du larynx, en buvant (dysphagie)

Amélioré par : …………………………………….. – la chaleur

– le repos …………………………………….. Antidoté par :

Aconit, Apis, Camph., Kalium nitr Laur., Pulsatilla, Rheum ……………………………………. Latéralité droite

Eupatorium perfolatum Ca

Composée

Remède des fièvres périodiques (accès tous les 24/36 ou 48 heures) :

– Grippe, malaria ou hépatite virale (avec jaunisse), cholescystite …

– Migraines périodiques, avec vomissements de bile (Yang de VB) sur Sepia ou Natrum mur.

Caractères généraux :

Le malade frissonne et désire être couvert

Courbature généralisée avec aggravation par le mouvement

Soif, mais dégout de la nourriture (nausées biliaires)

Céphalées aggravées par la lumière et pas améliorées par la transpiration.

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Les remèdes du groupe de l’Iode

Le groupe de l’IODE contient peu de remèdes. Ce groupe se situe sur le cycle Sheng (qui gère les structures). Il est l’ambassadeur du pôle Rate (Lymphe/adaptation) au sein du pôle Cœur (Chaleur/mobilise le Sang).

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidité)

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Ephedra (GE) Laminaria (GE) Fucus vesic. (G)

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : (G = goitre / E = exophtalmie) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Badiaga (G) Foie Scutellaria Cœur Lycopus (GE)

 L’eau …

Le sang (acidose)…

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Ce groupe comprend divers « remèdes marins », riches en iode : * Végétaux = Laminaria digitale (Io) algue

Fucus vesiculosus (Io) goémon

* Etres para cellulaires =

Badiaga (Io) éponge d’eau douce

Goitreux obèse

Rhume des foins, adénite, ptosis paupière gauche

Rein Spongia (GE) Coeur Iodum (GE) Poumon Chlorum

Foie Oleum jecoris Rate Bromum

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Spongia tosta (Io) éponge calcinée Spasmes : croup ou dyspnée cardiaque (endocardite) La toux sifflante est améliorée en mangeant et en buvant chaud !

Goitre exophtalmique, indurations

* Animaux supérieurs = Oleum Jecoris aselli (Io) huile de foie de morue Rachitisme

Iodum « Le vorace »

Halogène de poids élevé, toxique comme un métal lourd. Répartition de l’iode dans le corps humain = 1/5 dans la thyroïde, 2/5 dans les muscles. Les hormones thyroïdiennes sont l’élément moteur de la thermorégulation.

Causalité :

Key-note :

Psyché :

Si je me repose, je deviens fou ! Je dois bouger toute la journée (comme Argentum nitricum, Kalium bromatum et Chamomilla). Pour le dr. Grangeorges, Iodum, c’est: « trop d’action, pas assez de contemplation », il a besoin de faire quelque chose tout de suite, il se consume dans l’excès. Irritabilité, brutalité, impulsions à faire le mal, au meurtre (Hepar sulfur, Mercurius). Lorsqu’ils s’amusent avec leur frère ou avec leur sœur, ils ramassent quelque chose et les frappent !

Etourdi, il donne de l’importance aux détails (Arsenicum alb.), la poussière par exemple = névrose obsessionnelle par manque de mémoire (trop rapide) + anxiété toxique (Rate ++). Toujours affamé, jamais rassasié, anxieux et irritable s’il ne mange pas (Anacardium).

Soma : 1 – hyperthyroïdie (30 ch ou XMK, pas moins)

Appétit vorace avec amaigrissement et fatigue, érétisme circulatoire et tremblements des extrémités,

2 – mais aussi possibilité d’un diabète dont il a les gros symptômes : la faim + la soif + l’amaigrissement,

3 – inflammation chronique des muqueuses (otite séreuse) et de la peau, avec sécrétions très irritantes : larmoiement (exophtalmie), aphtes, laryngite, avec toux sèche, croupale (Bromum, Chlorum), asthme (fréquent chez un enfant violent), tous types de dermatoses : de la papule à l’ichtyose.

4 – les indurations glandulaires (Sulfur iodatum) : goitre, nodules des seins, fibrome utérin … et ganglionnaires du cachectique, évoluant vers l’atrophie (seins, testicules ou ovaires).

Cybernétique : Remède chaud comme Sufur, induré comme Mercurius, il est froid comme les Charbons, quand il est malade !

Manque d’ordre (rate) et mauvaise distribution de l’activité (le feu purifie, mais détruit), Relations fusionnelles dévorantes ?… Le divorce est souvent le premier symptôme de l’hyperthyroïdie !

Ne supporte ni la faim, ni la chaleur, ni la plaisanterie !

 Besoin de s’agiter pour chasser ses obsessions et désir de vengeance, jusqu’à être violent.

    Aggravé par : ………………………………..

– la chaleur d’une pièce, des couvertures – la fatigue, en montée, en parlant …

– mais aussi le repos !

– à jeun

– la nuit

Amélioré par : …………………………………….

– l’air frais et les boissons froides

– les repas

– la marche (l’anxiété, la nervosité) ……………………………………..

Antidoté par : Ant. tart., Apis, Ars., Aconit, Bell.,

Camph., China, Coffea, Ferr., Graph., Grat., Hep., Opium, Phos., Spong., Sulfur, Thuya occ.

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Bromum

Io

« Le fragile ORL »

Halogène présent dans l’eau de mer (60 cg./litre) et dans certaines eaux minérales, présence aussi récemment mis en évidence dans l’hypophyse. Irritant de l’arbre respiratoire, comme chlorum. Pathogénésie de C. Hering.

Psyché : Anxiété avec sentiment de culpabilité (Kalium bromatum), pire le soir —> hallucinations dans l’obscurité, impression d’être poursuivi par quelqu’un, peur des revenants.

Soma : 1 – irritation des muqueuses, avec production de fausses membranes

Muqueuses respiratoires : après un « coup de chaud » (contrairement à Aconit), aspect de diphtérie, de croup (spasmes et suffocation), asthme amélioré au bord de la mer. Muqueuses digestives : entéro-colite muco- membraneuse (Colocynthis), ulcus gastrique des fumeurs …

2 – tendance à l’induration progressive et indolore des glandes et ganglions : des oreillons à la furonculose et à l’acné (sur le visage et les épaules), jusqu’à l’ulcère des squirrhes du sein.

3 – alors que les sécrétions augmentent : ptyalisme (glandes salivaires), larmoiement (gl. lacrymales), ménorrhagies (ovaires), diarrhée (V.B.), hyperthyroïdie (thyroïde).

Cybernétique : Ressemble assez à Pulsatilla quand à ses modalités thermiques… identique à Chlorum et proche de d’Hepar sulf. ou d’Hydrocyanic acid. dans le faux croup.

Remède proche : Chlorum « Hypersensible, il demande l’attention de ses proches » (Scholten) Dyspnée expiratoire avec spasmes glottiques

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………

  . la chaleur humide, renfermée (ex: pièce surchauffée) . les refroidissements, les bains de mer

. la poussière

. jusqu’à minuit

. les saignements de nez

. à la mer

. le mouvement ………………………………….

Antidoté par :

Am. carb. Camph., Magnesia carb., Opium

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Les remèdes du groupe des Ammonium

Le groupe des AMMONIUM est l’ambassadeur du pôle Rein (Yin/volonté) au sein du pôle Cœur (Sang/Shen). Il est en outre sur un des axes des triangles de l’Eau (C/P/Rn) et des Feux (R/F/C). « Ces remèdes se comportent comme les Natrum et les Kalium, mais aggravés, car l’ammoniaque (R-NH3) est un produit de décomposition laissant présager une atteinte grave du foie et des reins, d’où une tendance urémique » P. KOLLITSCH.

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Rumex (toux sèche incessante) Anagallis / Sarsaparilla Caladium / Colombo / Tabacum

Froid (et traumatismes)

Sécheresse (acidose)

Chaleur (glaires) …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Colon Poumon

Humidité (oedèmes)

Vent (soucis/poison)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Pancréas Senega (crachotte et graillone sans arret) Foie Anacardium / Cocculus

Cœur Guaiacum / Verbascum

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 L’eau …

Le sang (acidité)…

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe … …………………………………………………………………………………………………………..

Rein Ammonium mur. (sur Albumines basses) Coeur Lobelia / Menispermum (hypo TA) Poumon Ammonium carbonicum

Foie Causticum

Rate Mentha piper. / Zingiber

Causticum, le principal remède du groupe, remède d’agitation (Yang : ne peut tenir en place) sur dégradation de la structure (Yin – sec) est à la limite des réactions de Froid (Rein/sclérose : ankyloses, paralysies localisées) et de Sécheresse (vertiges, verrues cornées, constipation …).

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« Il existe un certain isomorphisme entre les sels de d’ammonium et les sels de potassium correspondants, à celui-ci répond en thérapeutique une analogie dans les relations qu’Hering ne manque pas de constater dans sa matière médicale » (A. Rouy). Ils présentent une affinité particulière pour les muqueuses et le tissu conjonctif :

Ammonium aceticum glycosurie, polyurie et diarrhée (Kalium aceticum), l’articulation coxo-fémorale

Ammonium benzoïcum colibacilose urinaire (// Cantharis et Terebenthina), crise goutteuse Ammonium bromatum (le cétavlon) toux fatigante, incessante, suffocante, chez les obèses

Ammonium iodatum Ammonium phosphoricum Ammonium picricum Ammonium sulfuricum Ammonium valerianicum

catarrhe laryngé des vieillards, névralgies occulaires

état chronique goutteux, tophies des doigts

céphalée occipitale droite (Chelidonium, Sanguinaria)

rancune envers l’époux, varices et ulcère variqueux

insomnie nerveuse avec tachycardie et précordialgies (comparer Coffea).

Pour Jan Scholten, les Ammonium sont « les remèdes de l’amertume, de la rancœur : il y a beaucoup de colère en eux » !

Causticum

Am « L’anarcho-syndicaliste »

Un des trois remèdes alchimiques de la matière médicale, « l’esprit âcre des alcalis » était une étape sur le chemin de « l’or potable », distillat de potasse caustique = mélange à parties égales d’hydroxyde de calcium, de sulfate acide de potassium et d’eau. L’alcalinité forte du produit (Ammonium sulfurosum) le situe entre les remèdes hydrogénoïdes (affinité pour l’eau), dans la lignée des natrums et kaliums, mais aggravé comme les ammoniums (aspect Sycose) et les métaux lourds, par ses scléroses, paralysie, ankylose (aspect Luèse).

Causalité : Vision idéaliste du monde démantie par la réalité.

L’injustice et l’oppression blessent profondément ce patient aux reins fragiles (antécédents de glomérulo- néphrite ou de peur sidérant le rein ?) : sens aigu de la justice sociale (ou de ce qu’il considère comme tel), mais intolérance à toute forme d’autorité (aspect luétique = énergie perturbée au rein). Particulièrement vulnérables du fait de leur hypersensibilité (émotionnel aggressible : foie insuffisant), sincères et honnêtes dans leur indignation, ils deviennent des « anarchistes » sur un mode idéaliste (pour un monde meilleur, donc imaginaire).

Hyper-réactivité + malnutrition générale (rate-pancréas) = agitation + irritabilité, puis aggravation progressive et dépression avec inhibition (vide de foie = plus d’imaginaire), anxiété (vide de cœur), et peur (vide de rein) de l’avenir (axe rein-cœur) : le malade passe « en vide », c’est à dire qu’il va …

–> décompenser sur le plan moral parce qu’il n’a plus ni envie (foie), ni foi (cœur), ni courage (rein) pour faire encore face,

–> décompenser sur le plan somatique : faiblesse et paralysie de tous les organes, en particulier du système nerveux et du système musculaire.

Problématique : Mécontents et déçus par la vie, ils sont critiques jusqu’au cynisme (agressivité commune aux acides). Dépression avec inhibition : paralysé de peur (rein ++) et de désespoir (Kalium carb.). Les chagrins et vexations sont terribles pour cet extraverti activiste, critique et révolutionnaire, parfois méchant mais paradoxalement compatissant à toutes les misères du monde (extrême sympathie envers la souffrance d’autrui) … intériorisation, sorte de « crispation intérieure » qui l’oblige à se replier sur

       —

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lui-même ! « Au début, il voulait détruire le monde parce qu’il n’était pas ce qu’il aurait du être, maintenant, il se confronte à ses propres limites, il y a diminution des réflexes, induration, raccourcissement des tendons, perte générale de la flexibilité » (Withoulkas).

= raideur mentale et physique …

« Au fur et à mesure que la maladie évoluera vers l’état parétique, l’anxiété apparaîtra, la faiblesse dominera, il deviendra craintif, anxieux, vite effrayé, inquiet pour la moindre chose, appréhendant constamment un malheur ou une catastrophe » (Hodiamont) = l’insécurité.

Psyché de l’enfant : Causticum est le remède le plus souvent indiqué lorsqu’une dysharmonie d’évolution apparaît à la période d’affirmation du Moi, chez le très jeune enfant qui fait l’expérience de la première scolarité : parce que c’est un âge charnière, le psychisme de l’enfant est plus fragile, plus exposé aux traumatismes psycho-affectifs (enfant inhibé par un choc émotionnel qu’il ne peut exprimer ?)… Le comportement turbulent, le langage mal articulé, les colères qui pouvaient être acceptés ou minimisés par la famille prennent une valeur très différente à l’école. L’enfant se montre rapidement inadapté, agressif, isolé, destructeur, anxieux, l’expression tendue, l’attitude traquée… L’enfant Causticum présente une agitation désordonnée et une maladresse gestuelle, une opposition entêtée. Il est méfiant, incapable de fixer son attention, le langage embrouillé, des phases d’excitations intenses et d’immobilité inquiète, timide et pleurnicharde… Il a des impulsions coléreuses et de grands élans affectifs, manifestations de son « anxiété flottante, imprécise, vague »… Il ressent un sentiment de menace avec des phantasmes imaginaires, des peurs précises (terrorisé à la tombée de la nuit parce que l’obscurité est pour lui peuplée d’imprécises menaces). Il ne supporte pas la violence (rein), ni le repos : ne peut rester plus de 10 minutes tranquille.

Psyché de l’adulte : « Je souffre de mes rhumatismes et de la dissolution des mœurs »

Esprit critique, discuteur, soupçonneux, contradicteur, il (elle) ne tolère aucune forme d’oppression pour lui ou pour les autres : c’est la grand-mère « contre-manifestante », qui inonde de lettres d’injures les hommes politiques, qui se déclare volontiers « anarco-syndicaliste » ! Personnalité sensible, excitable, prompte à réagir (hyper-fonction = rein)… Il se met en colère pour des riens (Yang du foie), se fâche et cherche querelles pour des bagatelles. Se sent obligé(e) de redresser les tords de son entourage (Sepia), le fait parfois sans ménagement et s’en estime « dur(e), mais juste ». Besoin d’une emprise sur la destinée des autres (beaucoup de chiromanciennes, d’astrologues…), à défaut d’avoir prise sur sa propre destinée (comparer Lachesis). Faux altruiste : projette son sentiment d’insécurité sur les autres. Intellectuel, ayant tendance à philosopher, analysant les choses avec sagacité, il lutte contre la perte progressive de sa puissance intellectuelle et a encore conscience de glisser vers un état d’imbécilité… jusqu’à sombrer enfin dans un état d’hébétude, de perte de mémoire avec une sorte de passivité fataliste et la complète paralysie de ses facultés mentales du type sénile (parésie) : « Vieillard parétique, amaigri, affaibli, envahie par la pensée de sa précarité et de sa mort, ayant la hantise d’être assassiné et guettant dans l’angoisse tous les bruits nocturnes » (J. Barbancey). Au stade ultime, inattentif, il ne comprend pas ce qu’on lui dit, répète les questions, se trompe en parlant ou en écrivant, et sombre dans l’imbécilité (Baryta carb.) !

Soma : Caractère progressif de tous ces processus de détérioration : ce n’est pas un état qui apparait soudainement.

1 – il faut beaucoup de temps à son excitation initiale (contrairement à Aconit) :

— ne garde pas une position plus de 5 minutes (Tarentula, Kalium bichromicum, Crocus…), en effet car la sécheresse!fibrose du conjonctif!ralentissement (para sympathique)!bouge sans cesse (faux ortho- sympathique tendino-musculaire).

— insomnie de 3 à 6 heures du matin (montée du Yang) + crampes des pieds améliorées en mangeant (car vide de Yin) : remède de faim nocturne (Psorinum …).

2 – pour s’inverser et produire cette crispation paralysante :

— au niveau du système nerveux, de la musculature et du tissu conjonctif : paralysies localisées … paralysie faciale à frigoré, ptosis de la paupière supérieure (sans cause compressive = Yang du foie), dyskinésie œsophagienne, paralysie des extrémités, dysfonctionnement du sphincter vésical (incontinence ou rétention), prolapsus rectal … ataxie locomotrice, myopathie, SEP, myasthénie d’installation progressive, aphonie pire le matin qu’elle qu’en soit la cause (Causticum 200K).

— si suppression d’une éruption cutanée par des applications locales de cortisone (pression surrénale –> attaque pôle coeur) ou de pommade à l’oxyde de Zinc –> atteinte du système nerveux (douleurs à type de décharge électrique) et aggravation au niveau émotionnel et mental.

                     —

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— irritation chronique et sécheresse (jusqu’au syndrome sec de Gougerot parfois !) des muqueuses et de la peau (vide d’eau du poumon) :

a/ respiratoires = rhume des foins (Rumex), sensation d’obstruction nasale en position allongée (tout spécialement la nuit), dyspnée après la selle.

b/ digestives = appétit vite rassasié –> maigreur + constipation.

Petite key-note somatique : les selles passent mieux debout !

Schmidt dit : « Il faut tenir compte du négativisme de l’enfant qui cherche à imposer sa volonté depuis très petit. La première manifestation, c’est le pot de chambre : quand vous le mettez sur le pot il ne veut pas y aller, il reste une heure là-dessus, on se fâche, on fait des tas d’histoires et cela ne sert à rien, et il est bien content. Il reste comme vissé dessus sans rien faire, puis il se lève et à ce moment là, on voit la selle qui sort ». Désir de bains chauds (froid externe) et de boissons glacées (feu interne). Soif d’alcool (feu + sucre).

c/ et génitales = tristesse avant les règles, frigidité féminine par sexualité mentalisé (feu), ne passe pas souvent à l’acte ! Vaginisme même parfois (Sepia, Platina …).

– production de tissus fibreux : rhumatismes articulaires déformants (Guaiacum) et ankylosants (Calcarea fluorica), tumeurs bénignes = lipomes, neurinomes, fibromes, verrues sur le visage et à l’extrémité des doigts, au niveau de l’ongle (Graphites), qui peuvent saigner facilement.

Cybernétique : Remède d’exigence, manifestation d’une surcompensation à un rétrécissement de vie (à ce qu’elle ne peut plus faire),

Feu (Shen) sur vide de sang (Xue) / vide d’énergie (Qi) / vide d’eau (vide de Yin du rein). Sécheresse de corps et d’âme … pour se mettre à l’abri de sentiments qu’elle ne peut assumer !

Causticum provient préférentiellement de Sepia (pour la Psore), Aurum ou Platina (pour le Luèse), mais pas d’Arsenicum alb., qui lui est exigeant pour des détails, alors que l’essentiel lui échappe.

La raideur mentale et physique va évoluer en aigu sur deux modes =

–> asthénique : Cocculus (vertiges, hypo-TA, insomnie), –> agressif : Anacardium (impulsions contradictoires).

« Rhus tox. et Causticum sont les deux grands remèdes de la faiblesse paralytique des muscles qui ont été soumis à une tension excessive, ou quand il y a eu surmenage des muscles avec refroidissement » (Kent).

Causticum est un remède sec, aggravé par le temps sec et froid, mais pensez aussi à = Asarum (s), Hepar sulf. (ca), Nux vomica, Sepia, Spongia (io) …

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………

      – le vent froid, les rafales de vent

– les températures extrêmes, changements de temps (= vide de Yang à l’avers, pas de Wei Qi)

– courbé, les exercices physiques

– le café

– de 3 à 4 heures ou le soir ………………………………

Latéralité droite

– les boisons fraîches, mêmes glacées – le temps humide et doux

– en se lavant

– la chaleur du lit

– les mouvements lents et doux ……………………………………. Antidoté par :

Asa f., Coloc., Dulc., Guaiacum, Nux vom.

Ammonium carbonicum Am

« Ne peut rien sentir ou ressentir »

Le fait que l’acide glutamique fixe une molécule d’ammoniaque pour former la glutamine, nous éclaire sur les troubles des centres nerveux et de la musculature, quand il y a déficience hépatique, comme le font ressortir les pathogénésies des sels d’ammonium. A la lourdeur et l’hypoxémie du radical carbone (CO2), s’ajoute à l’irritabilité et la faiblesse du radical ammonium (2NH4O + 3CO2): c’est un remède d’altération

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profonde de l’état général. Introduit par Hahneman en 1828 et classé par lui comme « homéopsorique » en 1835. C’est un sel cristallin blanchâtre, que portait les dames dans leur sac, en cas de « pâmoison » !

Problématique : « Mon pêre est un con ! » (Scholten). L’impossibilité d’oublier => fixé sur les événements désagréables du passé, rumination, faiblesse et lassitude générale, sensation d’un problème imminent.

Psyché de l’adulte : « Obèses dyspnéiques et somnolents, cyanosés, inactifs (syndrome de Picwick ?), femmes grasses, frileuses, asthéniques, s’évanouissant facilement » (Guermonprez). Hypersomnie (constamment assoupi) et obnubilation diurne (Baryta carb.), aspect livide. Esprit lent et étroit : ne voit que le petit côté des choses (remède de sénescence ++).

Psyché de l’enfant : L’enfant débile ou autiste : indifférent, obstiné, irritable, grossier ou fantasque. Malpropres (aspect sale, pas soigné, aversion de l’eau !), énurésique, ne peuvent se moucher (craint l’épistaxis) et détestent être lavés : la saleté est caractéristique (comparer Antimonium crudum, Sulfur, Psorinum).

Soma : Insuffisance respiratoire et cardio-rénale

— Nez bouché et toujours plein (le coryza des personnes agées : ne peut manger sans le mouchoir à la main, sinon une goutte tombe dans la soupe !), blépharo-conjonctivite ou furoncle au bout du nez, dort la bouche ouverte (toux pire de 3 à 5 h du matin), bronchite chronique ou emphysème : râles sibilants et expectoration difficile (Antimonium tart.), dyspnée au moindre effort (Kalium carb.)

— Céphalée battante avec fortes palpitations et tendance syncopale (Veratrum alb.), insuffisance cardiaque droite, angine de poitrine.

— Anémie avec tendance hémorragique (sang noir) : gencives gonflées et saignantes, épistaxis (en se lavant le visage ou les mains !), taches purpuriques (Arnica, Lachesis), hémorroïdes chroniques, règles abondantes et irritantes.

— Trouble de la nutrition avec altération du parenchyme hépatique et de la fonction biliaire (ex.: kyste hydatique du foie).

— Atteinte rénale : oligurie, hématurie, albuminurie, urémie = pâleur et bouffissure de la face, puis cyanose et collapsus (Carbo veg.).

— Tous les écoulements sont âcres excoriants (panaris).

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………..

      – le froid humide et froid (jours nuageux +)

– pendant les règles

– la nuit (de 3 à 4 heures du matin)

– en se lavant …………………………………………………………………………………….. Latéralité droite Antidoté par : Arnica, Camph., Hepar

Ammonium muriaticum Am

« Ressentiment envers sa mère »

Un des plus anciens remèdes homéopathiques, puisque expérimenté par Hahnemann lui-même. Son action est proche d’Ammonium carbonicum, mais en diffère par l’irritabilité du radical « chlore », qui s’ajoute à celle du radical « Ammonium ».

NB. les halogènes bloquent et irritent = pôle Rate-pancréas (proche de Mercurius),

les ammonium (NH3) ont des symptômes cardio-rénaux = pôles Rein (N2) vers Coeur (H2), les carbonates ont tous des symptômes hypoxiques = pôle Poumon (CO2).

– la pression locale (céphalées, gastralgies ..) – les douleurs diminuent étendu sur le dos

– en mangeant

   —

273

Psyché : « L’amertume, la rancœur, le ressentiment envers sa mère » (Scholten)

Dépressif comme Ammonium carb., mais avec plus d’irritabilité (à cause de l’ion chlore) et aggravation le matin. Retrouvé à la rubrique « Misantropie » du répertoire de Kent, il subit les effets d’un chagrin => insécurité et pleurs perpétuels…

Soma : 1 – congestion des muqueuses avec catarrhe abondant (lié à l’ion chlore)

— Nez bouché avec perte de l’odorat, conjonctivite, pharyngite et laryngite inflammatoire avec toux sèche et suffocante (Antimonium tartar., Iodum …),

— Eructations, nausées, constipation avec gaz et évacuations diarrhéiques (Magnesia mur.), hémorroïdes saignantes, constipation (Lycopodium)… « Tous les muriatiques ont des selles émiettées » (Dewey),

— Hyperménorrhée avec leucorrhée irritante, aggravée à chaque miction.

2 – raideurs et douleurs tendineuses (Causticum, Rhus tox., Rhododendron)

— Il agit plus spécifiquement sur le tissu fibro-aponévrotique et le talon : talalgie chronique avec aggravation nocturne (Allium cepa, Manganum …),

— Lombo-sciatique aggravée assis et améliorée couché (200K), concomitante avec un problème hormonal (Bovista, Thuya occ.),

— Douleurs de moignons d’amputation (Allium cepa, Hypericum), sensibilité persistante des vieilles entorses (Rhus tox., Symphytum),

— Le rhumatisme psoriasique, couvert d’après A. Rouy par ces trois remèdes : Ammonium mur., Castor equi (ch) et Sarsaparilla (am).

— Dermatose : taches « café au lait » (Carcinosinum).

     Aggravé par :

– le froid et l’humidité

– le matin : tête et thorax

– l’après-midi (après les repas) : abdomen – le soir : la peau, les membres, la fièvre – les règles

Amélioré par : – l’air frais

– les bains chauds

…………………………………. Antidoté par : Coffea, Hepar, Nux

Anacardium orientale Am

« Le coléreux indécis »

Anacardiacée (même famille botanique que la Mangue et Rhus tox !), c’est la noix de cajou : fruit double (dur et huileux dessous + tendre et juteux au dessus !). C’est Hahnemann lui-même qui l’a expérimenté.

Causalité : Il a deux volontés (= rein, sexualité) dont l’une annule ce que l’autre lui ordonne de faire

et pas de mémoire … il a occulté une expérience passée, dont il ne veut pas se souvenir —>

  Faiblesse et diminution de la vision Surdité, bourdonnements d’oreille Obstruction nasale

Indigestion

= « ne pas voir » (Foie, imaginaire, libido), = « ne pas entendre » (Cœur, entendement), = « ne pas sentir » (Poumon, identité),

= « ne pas manger » (Pancréas, adaptation),

Engourdissement, prostration du cerveau = « ne pas se souvenir » (Rate, mémoire), ne pas faire le rapport entre le passé et le présent…décrochage du réel !

« Des yeux aux boyaux partout bouché… bouchon dedans, dehors bandeau serré, mentalement s’opposent deux volontés, à qui se fier, jamais il ne sait … Anacardium pensez quand le patient veut jurer et blasphémer… » (Margaret Tyler).

274

Problématique : Dédoublement, impression d’avoir fait un mauvais choix : une voix leur dit de faire le bien, tandis que l’autre les incite à faire le mal (le tendre, le dur !). C’est bien le remède des impulsions contradictoires (comparer Mercurius) engendrées par un conflit intérieur… et des illusions de l’imagination.

Symbole : L’obsession du doute : « le dur… le tendre »… rejet de soi-même, par peur ou manque d’amour. Il perd le contact avec la réalité et réagit agressivement à son entourage.

Key-note : Obnubilation sensorielle, mais c’est un dyspeptique que le fait de manger améliore toujours (un temps) au physique comme au moral (voir aussi Kalium phos., Lachesis, Chelidonium, Sepia, Spigelia, Zincum …. = nourrir la rate-pancéas, pour mieux contrôler le rein !)

Psyché de l’adulte : Anacardium restaure la mémoire d’évocation et la « bonne volonté »

Pense qu’il est double (bisexualité latente ?). Soupçonneux, irritable, méchant (mais « c’est l’autre le responsable »), il persécute l’entourage qui « paie » la facture de son propre malaise… (Lachesis). Ses envies sont incompatibles avec la morale commune : a le goût de l’injure, la tendance à chercher ce qui vexe, le génie pour trouver le trait qui blesse, l’insolence et la méchanceté voulues (Mercurius), cette absence de ménagement pour l’adversaire, ce cynisme que l’on rencontre de façon presque constante chez les maniaques…. (dissociation de la personnalité des schizophrènes // Kalium brom.). De l’égocentrisme de défense (hypochondriaque et mysanthrope) jusqu’au délire de persécution, paranoïa (ceci classe Anacardium comme remède d’aggravation dysneurotonique de Lycopodium). Extrème souci du détail, précision exagérée, tâtillon (Arsenicum album).

Psyché de l’enfant : Instable, manque de courage et de volonté pour étudier.

Brave gosse en somme, ayant d’excellentes intentions à l’égard de son entourage et pourtant enclin à faire du mal… Coléreux, emporté avec esprit de contradiction, cruel parfois, insensible, le repas est le seul moment qui apaise cet ouragan. Obnubilation sensorielle et faiblesse de la mémoire (Cyclamen). Remarquable remède d’enfant autiste.

Soma : 1 – perte brusque de la mémoire, avec mauvaise humeur, surtout après surmenage (ex.: étudiants après leurs examens) ou suite d’intoxication (tabac, narcotique, calmants….).

2 – céphalées par le travail cérébral, névralgies constrictives, améliorées en mangeant « Sensation dans la tête comme après un accès de débauche » (Hahnemann).

(pensez aussi à : Baryta carb., Calcarea phosph.., Ignatia amara., Thuya occ., Natrum muriaticum., Niccolum., Zincum)

3 – douleurs gastro-duodénales à jeun (Chelidonium, Graphites, Kalium carb.) : Tachyphagie, gastrite avec crises de salivation et ténesme rectal (constipation atonique + besoins urgents).

4 – Symptomes cutanés d’irritation proche des Rhus, prurit aggravé par le grattage (Yang)

Cybernétique : Causticum (Am) –> décompense sur le mode agressif et confus en Anacardium, C’est le remède des intoxiqués : – du travail (vieux « rats de bibliothèque »)

– des alcooliques, toxicomanes et drogués allopathiques

– des paranoïdes, hallucinés, maniaques ou schizophrènes !

        —

275

Aggravée par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………

l’effort mental

l’émotion (peur, ennui, colère) la marche rapide, le mouvement l’air froid et les courants d’air

à jeun, le soir jusqu’à minuit.

en mangeant ++

les bains chauds ………………………………………………

Antidoté par : Clematis, Croton tig., Coffea, Juglans, Ranunc. bub., Rhus tox.

Cocculus indicus Am

Le « Burn-out »

Anamirta cocculus, ménispermacées, est un arbrisseau grimpant dont le fruit rouge contient 1% d’un poison azoté (la picrotoxine) aux propriétés enivrantes, convulsivantes à fortes doses. Ce poison est utilisé dans les rivières pour engourdir les poissons et ainsi les attraper plus facilement.

Causalité : Key-note :

Psyché :

Hypersensibilité aux bruits (Theridion), aux odeurs (Colchicum, Ignatia), aux secousses… disposition à prendre tout en mal : susceptible, irritable (ne supporte pas la contradiction). Sensation de vide mental : le temps passe trop vite, avec vertiges et migraines (ne pas confondre avec Argentum nitricum).

2 – puis « engourdi » : anesthésie et paralysie (mais polarité médullaire différent d’Opium)

Faiblesse physique et dépression psychique vont de pair : distrait et oublieux, il se rend à peine compte qu’on l’interroge (état d’ivresse alcoolique ou d’intoxication par les barbituriques), lenteur de compréhention et lenteur des réponses ++. Curieusement : état d’inconscience apparent seulement, car il sait tout ce qu’il se passe et est même capable parfois de se rappeler ou de décrire ce qui lui arrive, mais il n’a un pli sur le visage et ne bronche pas, il peut même avoir une apparence d’extase avec un sourire sur le visage.

Soma : Douleurs + spasmes, puis parésie

— Mal des transports, aggravé en plein air et en regardant tout espèce de mouvement (différent de Tabacum). Vertiges, accompagnés d’une sensation de faiblesse et de nausées!syndrome de Ménière.

— Insomnie consécutive de veilles prolongées (Arnica, Kalium phos.),

— Céphalées occipitales intenses, névralgie du trijumeau, jusqu’à la paralysie faciale,

— Météorisme abdominal douloureux, dysménorrhée améliorée par le flux,

— Contractures musculaires, crampes, engourdissement puis tremblements (Zincum), chorée ou crise épileptique des sujets hypersensibles. Crampe des écrivains, dérobement des jambes en marchant (Conium).

Aggravé par : Antidoté par : …………………………………………………………………………………………………

– le mouvement (voitures, bateaux…) Camph., Cham., Cuprum, Ignatia, – la moindre excitation (retard de sommeil, épuisement, Nux vomica

Soucis, anxiété, vexation ou manque de sommeil des veilles prolongées (Pathologie des étudiants, des veilleurs de nuit, des gardes-malades…!).

Vertiges nauséeux, associés au dérangement mental.

1 – Période d’excitation sensorielle et motrice (le bulbe et le nerf vague) : spasmophiles ++

    —

276

la douleur, le bruit, le toucher, les émotions …) – le froid, au grand air (différent de Tabacum)

– en mangeant

– pendant les règles

– vers minuit (Arsenicum alb.)

Sarsaparilla Am

Les Salsepareilles ou Smilax sont des arbrisseaux tropicaux de la famille des Asparaginées (Liliacées). On utilise les longs et minces rhizomes dont la réputation est « anti-scrofuleuse » en médecine populaire.

Psyché : Découragé, taciturne, se froissant facilement

Faiblesse d’esprit chez les sujets syphilitiques, amaigris ou vieillis avant l’âge (proche d’Abrotanum et d’Hydrastis).

Soma : Patient intoxiqué qui réagit par des efforts d’élimination, fortement marqués au niveau de la peau et des voies urinaires :

1 – Maladies cutanées à fissures (proche de Petroleum) : eczéma sec, gerçures des extrémités, entre les doigts de pieds, douleurs et brûlures aux parties latérales des doigts et des orteils. Eruptions des parties génitales, herpès du prépuce ou de la vulve (Mezereum), jusqu’au lupus.

2 – Symptômes urinaires (proche de Berberis) : sable urinaire ou cystalgie calculeuse, ténesme vésical ou douleur vésicale violente en fin de miction, frisson en urinant, qui part de la vessie.

3 – Douleurs rhumatismales, parfois avec tophi goutteux. Cybernétique : Eruptions péri-orificielles (d’après A. Rouy) =

Aggravé par : …………………………………………………………………………………………..

en fin de miction (douleur)

au printemps, la nuit (rhumatisme) l’humidité froide

la suppression d’une gonorrhée

les aliments chauds (nausées)

la nuque ou la poitrine découverte debout. ……………………………………….. Antidoté par : Bell., Merc., Sepia ……………………………………….. Latéralité droite.

Guaiacum « La poussée de polyarthrite »

Résine du bois de Gaiac : « Il guérit le rhumatisant goutteux qui a une hérédité tuberculeuse » (Kent)

Remède des rhumatismes sub-aigus ou chroniques, avec amaigrissement et tendance aux ankyloses. L’articulation est gonflée, rouge et chaude. Aggravé par le mouvement, la chaleur et la pression locale (différent de Bryonia et Colchicum), la nuit.

Lobelia inflata Le tabac indien

Nausées épouvantables avec sensation que le cœur va s’arrêter (Gelsemium, Digitalis, Latrodectus)

277

Amélioré par :

…………………………… Latéralité unique

 Eczéma palpébral ————————

Sarsaparilla / Pulsatilla / Kalium iodatum Sarsaparilla / Graphites / Clematis erecta (si) Sarsaparilla / Castor equi (ch) / Petroleum

Eruption génitale humide Eruption génitale crevassée

————- —————–

Suite de suppression (éruption, sécrétion …) En homéopathie, nous avons d’autres Lobelia :

Lobelia cardinalis

Lobelia dortmana Lobelia erinus Lobelia purpurascens Lobelia syphilitica

Tabacum

Idées noires pendant la digestion, gai mais incapable de se concentrer sur un sujet déterminé pour en parler raisonnablement. Il est aggravé par le moindre mouvement.

Verbascum thapsus « La névralgie du trijumeau »

Le Bouillon blanc est une scrofulariacée, comme la digitale, espèce pectorale du codex.

C’est le remède clef de la névralgie du trijumeau et des migraines, dans un contexte de sécheresse.

La douleur commence à l’articulation temporo-maxillaire ou à l’oreille, elle peut s’accompagner de toux ou de coliques.

Il est aggravé par le froid et les changements de température, le toucher et la pression locale.

remède de brûlures de la bouche et la gorge (Petroleum, Silicea) Maux de tête occipitaux des cervicarthroses

remède de cancers du pylore

squirrhe du sein

grippe, intoxication par le CO2

rhinopharyngite avec douleurs à la racine du nez (Cuprum).

« La nausée tabagique »

Les remèdes du groupe du Sodium

En homéopathie diathésique, le groupe des SODIUM c’est l’ambassadeur du pôle Poumon (Energie) au sein du pôle Cœur (Sang). On est en outre sur un des axes des triangles de l’Eau (C/P/Rn) et de la Lymphe (C/Rt/P). Cette mise en place explique déjà la plupart des symptômes des remèdes du groupe, dont un des symptômes le plus net est que « les liquides ne sont pas au bon endroit ». Voyons ce qui se passe, si au sein du groupe, nous faisons intervenir les contraintes externes :

Contraintes externes de type : gérée par le pôle : RS : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes) Sécheresse (acidose)

Chaleur (glaires)

Rein Colon

Poumon

Chamomilla / Rhododendron

Borax (aphtes et vertiges)

Theridion (intolérant au bruit et vertiges) Lac caninum

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…………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (oedèmes) Vent (soucis/poison)

Pancréas Aranea diadema / Dulcamara

Foie Ambra grisea / Ignatia amara (déception ) /

Origanum (TOC) / Staphysagria (non-dit) / Valeriana… Cœur Sabina / Thlaspi / Drymis (saignements + caillots)

Feu (destructeur) …………………………………………………………………………………………………………..

Les remèdes présentant des symptômes d’ulcération (ex. les aphtes de Borax) sont des remèdes de sécheresse, l’acidité locale (secondaire) étant responsable de l’atteinte de la structure.

Dysfonctions internes (polycrests et satellites) : …………………………………………………………………………………………………………..

 Certains Sodium sont moins connus :

Natrum aceticum Natrum bichromicum Natrum bromatum Natrum citricum Natrum formicum Natrum sulfurosum Natrum iodatum Natrum nitricum Natrum oxalicum Natrum selenicum Natrum silico-fluoratum Natrum telluricum

l’allergie

la dépression

le diabète sucré

le foie et la coagulation

la spasmophilie

diarrhée avec selles écumeuses

–> Arsenicum alb. –> les Kalium

–> Iodum

–> les venins

–> les acides

Rein Natrum muriat. (suite de deuil le plus souvent) Coeur Natrum phosphoricum / Abrotanum

Poumon Natrum carb. / Cyclamen

Foie Natrum sulfuricum

L’eau …

Le sang (acidose)…

L’énergie/chaleur …

Le Yin/Yang …

La Lymphe …

profonde (atteinte hydrogénoïde du SRE). Il a, dans le groupe des Sodium, de nombreux satellites selon les différentes polarités d’atteinte : Teucrium marum (polype nasal)/ Fraxinus americana (fibrome)/ Sabal serrulata (prostate) … …………………………………………………………………………………………………………..

Rate Thuya occ. est un remède complexe, d’action chronique et

–> Staphysagria ou Thuya occ. « Tristesse, anxiété et agitation : seul dans son combat pour exister » (Scholten) « Incapable de profiter de la vie, tout plaisir est interdit » (Scholten), rhinorrhée

le rein (lithiase oxalique)

clef des peaux grasses, laryngite tuberculose osseuse, caries

clef des peaux sèches, eczéma

–> Lycopodium ou Aurum –> Sulfur ou Graphites

–> Lachesis

–> Petroleum.

Natrum muriaticum

Na

« Souvenirs, souvenirs… C’était mieux avant ! »

Symbole : Structure (tétragonale) + fonction (le sel absorbe, retient et condense, il cristallise et conserve) + information (le sel se dissous dans l’eau) = identification (il donne du goût aux choses, de l’éclat, du piment, du caractère à la conversation = « avoir de l’esprit », « mettre son grain de sel » …).

INCOMMUNICABILITE : le sel permet de rétablir le « courant » entre soi et les autres, la communication, LA CONSCIENCE UNIVERSELLE : Natrum muriaticum que le bord de mer (sel dissous dans

l’eau) replonge dans l’inconscient collectif dont il tente de sortir (= électrolyte).

———> Le culte des souvenirs … Narcissisme fondé sur la douleur !

– pour justifier l’incommunicabilité (repli sur soi-même : intraversion), – comme preuve de son existence,

279

– tentative pour s’individualiser (se libérer de l’inconscient collectif).

Causalité : Le deuil (chagrin d’un amour de jeunesse ?), il a tout perdu = chagrin intériorisé —> l’AMBIGUITE (tout ou rien) : Besoin de tendresse insatisfait —> car exigeant(e) quand à la qualité et la sincérité de l’amour qu’elle désire inspirer, elle préfère essayer de s’en passer —> inhibition affective.

Natrum muriaticum érige en principe personnel qu’il n’a besoin de personne (il surestime ses propres capacités !), or il va provoquer les autres pour susciter leur intérêt, car il a besoin d’eux … tout en se l’interdisant : il est prisonnier de son système !

Le manque d’amour interdit toute possibilité d’identification et d’adaptation :

—> attirance et rejet, désir et interdiction et leurs corollaires : la rancœur et la culpabilité, —> l’enfermement de l’introversion —> régression et dépendance (Tuberculinum).

Key-note : Fierté ombrageuse. Impossibilité d’uriner en présence de quelqu’un (pudique ++) Larmoiement avec la toux (Burnett)

Psyché : Natrum muriaticum a deux aspects : Névrotique (l’adolescent intraverti)

Psychotique (cf. le « Syndrome de la mère morte »)

Il est semblable à Phosphorus dans l’hypersensibilité épidermique (« écorché vif ») et la grande vulnérabilité aux chocs émotionnels. Mais, alors que Phosphorus, personnalité ouverte, embrasse le monde… et trouve dans ce reflet l’image de ce qu’il est (et la preuve même qu’il existe), Natrum muriaticum, personnalité fermée, victime de ses « préjugés », afin de se mettre émotionnellement à l’abri, de se préserver, repousse les émotions par peur d’être déstabilisé… se refuse par là-même toute possibilité de savoir qui il est, où il est, où il va.

INTROVERSION : il cherche à garder le contrôle de la situation… rumination « silencieuse », procès d’intention, griefs, intériorisation des problèmes et en aggravation : la culpabilisation vécue dans la solitude… autopunition… autodestruction… se tromperait-il d’ennemi ? Le pire ENNEMI de Natrum muriaticum, c’est LUI-MEME !

Le repli sur soi comme principe d’existence (l’introversion), c’est l’INADAPTATION, le contraire du mouvement, donc de la vie. C’est l’emprisonnement donc LA DEPENDANCE du système qu’il a généré —-> Schizophrénie. Natrum muriaticum, c’est l’escargot de la matière médicale : il se risque de temps et temps à sortir une corne… puis l’autre… et rentre dans sa coquille dès qu’effleuré (d’ailleurs, on fait dégorger l’escargot dans le sel !). En permettant à l’écran permanent de sa dépression latente, d’être l’optique déformante à travers laquel il considère les choses et les gens (les préjugés), Natrum muriaticum s’enferme dans son bocal, se met en conserve (sel = saumure). Il est sa propre et première victime.

L’enfant Natrum muriaticum

Alors qu’il a faim de tendresse et de nourriture, l’enfant Natrum muriaticum commence à élaborer un mode relationnel alogique, revendicatif et autopunitif (potentialité névrotique ++) dans sa prise de conscience des notions de plaisir et de souffrance, dans ses relations avec sa mère et dans son propre corps où la peur et l’angoisse indiquent la grande fragilité du Moi : les situations de frustration et les émotions sont alors intériorisées, c’est à dire niées en imagination (= non-dit) sans être pour autant acceptées. Cette peur s’exprime non par des cris et une vigoureuse protestation, mais aussi par des troubles symboliques … hypotrophie, retard psycho-moteur : « L’enfant Natrum mur. est une sujet lent à parler et à marcher, au- dessous de la taille et du poids normaux, plus calmé par la fermeté que par la douceur, repoussant les caresses » (Duprat)… conduite d’opposition : refus des caresses, refus alimentaire.

La puberté de Natrum muriaticum

Les modifications morphologiques et psychologiques qui accompagnent la puberté sont accentuées par l’instabilité endo-crinienne, mentale et affective : les premières pulsions sexuelles sont très souvent refusées (consciemment ou non). Retard pubertaire : adolescents maigres, frileux, acnéiques, que le soleil et le bord de mer améliorent au niveau de la peau (habituellement grasse et au teint verdâtre), mais aggravent quant à leur nervosité et la fragilité de leur sommeil…

        —

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Fantasmes érotiques chez le garçon : tour à tour excité et inquiet (la maigreur de ses pectoraux, de son thorax et de ses biceps est jugée humiliante), il se masturbe et culpabilise.

Règles tardives, épuisantes, irrégulières pour la fille (cycles anovulatoires) = retard de maturation pubertaire ce qui ne favorise pas les premiers rapports sexuels… Certaines font quelques expériences par dépit, idéologie intellectuelle ou pour faire comme tout le monde : être plus sûres d’elles, plus épanouies (ce qui est rarement le cas). Elles s’avouent souvent déçues, ressentant peu de plaisir du fait de leur difficulté à se laisser aller à la tendresse (blocage mental), de leur sécheresse vaginale et de préoccupations obsédantes quant à leur aspect physique : dysmorphophobie, crainte de l’obésité (anorexie, refus de l’instinct de vie, refus d’évolution sexuelle), seins trop petits, pilosité excessive des jambes, etc… Redoutant d’être et de rester frigide, elles éprouvent une réelle difficulté à accepter la sexualité conjugale.

« L’homosexualité peut représenter un des échecs de l’évolution psycho-sexuelle de Natrum mur. : homosexualité passive chez le garçon (dépendance matérielle et affective auprès d’un partenaire qui quelquefois l’exploite), homosexualité affective chez la fille, qui est le plus souvent dominatrice, jalouse, exclusive » (J. Barbancey).

Remède de l’état transitoire, de la recherche de l’Ego, qui ne peut s’effectuer que dans la solitude et le repli sur soi : extrême pudeur des sentiments, refus de s’engager dans une expérience émotionnelle, fuite dans la solitude : ils tentent de se suffire à eux-mêmes, refusent les contacts avec le monde extérieur (= intro- version), aspiration à un refuge idéaliste dans des fantasmes de pureté.

Incommunicabilité (sentiment d’incompréhension permanente) et susceptibilité : ils se sentent blessés par le moindre geste pouvant faire supposer qu’on les ridiculise ou les rejette (orgueil blessé). « Adolescents craignant les sorties avec le sexe opposé, de peur d’être repoussés. Des offenses imaginaires peuvent les faire souffrir » (G.Withoulkas). Remède des adolescents rejetant un système de référence qui ne leurs correspond plus (les parents) pour devenir adultes sans avoir encore expérimenté leurs opinions personnelles. Remède aussi des « éternels adolescents », incapables de quitter leurs parents (refus de grandir): « S’il vous plaît, aimez-moi ! J’ai tant besoin de me sentir accepté, compris ! ».

L’AMBIGUITE : Désir d’INDEPENDANCE dans la DEPENDANCE

La distribution des rôles (fonction rate/pancréas). Remède-clef du diabète maigre (Phosphorus), décompensé par refus d’une partie de lui-même (cf. le « supplice de Tantale » : puni par les dieux pour avoir sacrifié sa fille, une partie de lui-même, à ses ambitions, il devra souffrir la faim et la soif jusqu’à la fin des temps). Le diabétique n’est jamais rassasié (hypoglycémie cellulaire + hyperglycémie sérique = mange et maigrit !), reste toujours sur sa faim (= insatisfaction permanente) et manger accroît sa culpabilité (= aggravation après avoir mangé) : indépendance – dépendance vis à vis de la nourriture. Il voudrait transcender l’événement (haut du corps maigre, comme aspiré par LE CIEL) et reste collé à LA TERRE par la base (empâtement / cellulite du bas du corps).

La quête d’approbation (le regard des autres comme jugement = aspect tub.), le désir d’être aimé, d’être « comme il faut », de se conformer au moule : vogue vestimentaire (L’UNIFORME qui ne les distingue pas des autres, contrairement à Phosphorus) et alimentaire. Choix de couleurs neutres, non voyantes (le noir, le gris, le bleu, le brun, le beige…). Remède indiqué chez les enfants trop parfaits, trop consciencieux, trop soucieux de bien faire et terriblement anxieux (en corollaire, sens profond de la responsabilité).

Sorte de « Droopy » : « You know what ? I’m happy ! »

Recherche morbide et en même temps refus de la COMPASSION d’autrui : Natrum muriaticum croit lire dans les yeux de tous qu’ils ont pitié de lui, cela le fait pleurer. Il pense que son état misérable est très clair aux yeux de tous : il souffre de la compassion des autres, tout en trouvant plaisir à avoir compassion de soi! Pourtant il lui est difficile de se détacher des autres (c’est le solitaire dont la vie est compliquée du besoin de compagnie).

Sérieux : « La vie est une chose sérieuse ! »

Attentifs à ne pas révéler leur vulnérabilité émotionnelle, ils tenteront d’éviter d’être ridiculisés. Attitude de défiance et refus des situations délicates : ils peuvent passer pour timorés, orgueilleux, alors qu’ils sont en fait réservés et surtout constamment sur la défensive. Paradoxalement, c’est ainsi qu’inconsciemment, ils

         —

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suscitent la moquerie et attirent rebuffades et humiliations, car le monde n’est pas tendre pour les timides et les complexés !

C’est la gestion du non-dit, car parler de ses troubles leurs donne une réalité (Staphysagria), il se tait donc par désir de sauver les apparences (faire « comme si » pour lui et les autres) et « Il pleure lorsqu’il parle de ses problèmes » (J.T. Kent). Alors Natrum muriaticum travestit son image (défaut d’identification). Comme Thuya occ., « Il cherche à se faire passer pour autre chose que ce qu’il est réellement » (G.Withoulkas). D’ailleurs, il ne sait pas qui il est vraiment… Il a le regard fuyant, de celui craignant que sa difficulté à se définir soit démasquée. Par contre, il n’hésitera pas à dire ce qu’il pense de faits qui ne le concernent pas directement : ainsi, à la maîtresse de maison qui lui demandera ce qu’il pense de son gateau-maison, il répondra: « De toutes façons, je n’ai jamais aimé la noix de coco… donc je ne peux pas vous répondre » !

IL EST SON PIRE ENNEMI

Les préjugés : il pense le monde en termes d’absolu : le bien/le mal, le vrai/le faux, le correct/ l’incorrect ! Appréhensions d’anticipation. Il projette sur les autres ses propres complexes : il les voit avec amertume et suspicion !

L’opposition systématique : Il prend souvent le contre-pied de toute opinion (hypo-adaptable + préjugés), réagit à contre-sens (allergies ++) et voit toujours les choses sous leur aspect le plus noir. Hypersensibilité à toutes les influences du milieu environnant (= réaction hystérique) : hypersensibles au bruit, à la lumière, à la fumée de cigarette, allergies, eczémas. Ainsi il considère que la relation avec autrui, surtout amoureuse, lui apporte plus de chagrins que de joies. Son sourire semble cacher des larmes et le bilan fait quasi systématiquement est toujours négatif à ses yeux.

L’incubation silencieuse et solitaire, car ils n’extériorisent pas leurs sentiments pour les autres —> situation ambiguë, chagrin et angoisse —> introversion encore plus grande —> se placent en situation de victime (Calcarea carb.), car ne disent pas ce qu’ils ressentent réellement et s’exposent à des rebuffades inconscientes des personnes vers lesquelles ils sont le plus attirés : sentiment d’être trahis !

La cible idéale du mal d’amour ! Personnage romantique avec son énorme potentiel de souffrance, de désespoir, de chagrin … Il fait systématiquement le choix le plus douloureux dans la situation la plus compliquée : s’amouracher d’une personne mariée ou d’une personne de condition inférieure (c’est « L’Amant de Lady Chatterley » !), c’est aussi une façon de réaliser l’inaccessible et utopique amour, celui qui ne se réalisera jamais, mais après lequel on pourra soupirer pendant si longtemps…

La souffrance morale : toute humiliation personnelle est vécue comme la « fin du monde ». « Comment réagirais-je dans une telle situation, serais-je capable de la supporter ? », « Si une chose ne marche pas, il l’exagère hors de toute proportion et chaque aspect de la vie peut devenir un sujet de désespoir » (G. Withoulkas). De la même façon, il se dénigre plus que nécessaire et attribuera un éventuel succès à la chance et non à son mérite personnel !

La rétention : Il n’oublie jamais une injure ; rancunier, il cultive les souvenirs douloureux et ne prend plus plaisir à rien (l’information ne passe plus), depuis la plus tendre enfance, les impressions sont absorbées profondément et retenues tenacement (c’est « la mule du Pape » de Daudet !).

La culpabilité peut devenir un facteur puissant de motivation : de même qu’il n’oubliera pas les injures subies, il ne pourra effacer de sa mémoire celles qu’il a infligé aux autres. Il cultive alors son sentiment de culpabilité (enfin un rôle ? –> vers Cyclamen). Il remontera parfois loin dans le passé, jusqu’à la petite enfance, pour trouver une justification à cette attitude (Lac caninum). Culpabilité en relation avec le fait de manger (différent de Calcarea carbonica). Illusions d’amaigrissement ou d’obésité (dysmorphophobies ++).

Mécanisme permanent de contrôle —-> tendance hystérique ou obsessionnelle, en particulier des enfants et des ado-lescents: pleurent, hurlent et se roulent par terre… Tension nerveuse pour les plus âgés : fou rire incontrôlable (Crocus sativus) et crise de larmes hystérique (Ignatia amara). Après une longue période de souffrance intérieure se produit parfois un effon-drement –> dépression, le sujet devient irrationnel, il est

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submergé par un déferlement émotionnel –> claustrophobie (Valeriana, qui ne peut supporter à l’extérieur ce qu’il s’impose à l’intérieur de lui-même) –> rigidité au niveau émotionnel et mental. Hypocondrie, maniaquerie, peur de la contamination microbienne (attitude obsessionnelle concernant les moindres détails sanitaires et sexuels : jusqu’au vécu de viol !).

LE PASSE CRISTALLISE … ils pleurent ce qu’ils ont perdu !

Son point de repère à partir duquel, peut-être, se bâtir une identité. Pour Natrum muriaticum, le temps n’est pas le « grand guérisseur » ! Au contraire le passé (son « trésor de guerre ») est mis à l’abri, « sous cloche », afin qu’il ne puisse s’échapper. Il ne se consolera jamais de la mort d’un être aimé, se complaît dans le chagrin et le rappel des moments douloureux (y trouve sa raison de vivre). Il s’attache à ses souvenirs, mêmes pénibles, par la vertu de l’habitude (c’est sa famille !) il les réexamine périodiquement… « C’est tout ce qu’il me reste ! » Il rejette tous ceux qui veulent les lui faire oublier… »Pour son bien », pour lui changer les idées… Ne veut pas être consolé ou aidé. Remontées acides, ressentiments, des difficultés à exprimer également sa colère, ce qui l’envenime.

Cybernétique : Les Natrum signent un problème d’eau et de feu qui se manifeste sur l’axe Poumon- Foie (tristesse, peau, muqueuses, tr. des règles), à la différence des Ammonium et des Kalium qui se manifestent sur l’axe Rein-Coeur +++ !

La deuxième moitié de la vie conduit en général à un changement de perspective lié à une prise de conscience : un parcours a été effectué. Un passé s’offre au Moi qui cesse également de se considérer comme disposant d’un avenir sans limites, mais prend conscience de sa limitation dans le temps, de l’échéance mortelle !). L’homme cherche en général, à s’inscrire dans le temps, à y laisser sa propre marque (Aurum), à arrêter le temps (Calcarea carb.) par la régression et le conservatisme ou alors, il vit nostalgiquement par anticipation ce passé en train de se faire (Natrum muriaticum) et promis à l’effacement (et lutte contre cet effacement) ou alors il prend le parti de nier magiquement la réalité du déroulement temporel qui l’entraîne (Argentum nitricum).

Sycose = ne peut se détacher du passé Adolescent … l’émergeance difficile d’une individualité Adulte … la difficulté de s’affirmer (vis à vis des autres)

Agé … ruminera les occasions perdues (d’un hypo-adaptable).

Le groupe des sels de Sodium présente l’aspect des troubles de : l’énergie du Tuberculinisme (vide de Qi et identité) + la structure de la Sycose (vide de sang et de Shen).

Soma : Le Sodium règle la teneur en eau (équilibre osmotique) d’où découle l’assimilation de tous les autres sels.

1/ assimilation réduite = dénutrition malgré un appétit augmenté – ou une anorexie mentale ++ Maigreur du haut du corps (Lycopodium) + lumbago chronique + bassin large et culotte de cheval (filles). Frilosité, mais transpire surtout des extrémités, avec crainte de la chaleur (soleil).

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Céphalées et migraines des étudiants (suivant la courbe solaire).

Problème de sang : fièvre récurrente, anémie (China) —> leucémie (Benzol).

2/ dérèglement endocrinien profond = hyperthyroïdie surtout (= catabolisme augmenté) Deshydratation malgré une soif intense (bouche sèche) et désir de sel … acné (sur peau mixte), aménorrhée ou règles tardives, vagin sec ou leucorrhée irritante (–> frigidité). Natrum muriaticum est la clef des troubles de la « pompe à sodium » : le patient est donc fatigable (plus que fatigué), il se plaint d’un constant manque d’énergie (épuisement… mais repart après un bref sommeil). Spasmophile : paresthésies, maladroit dans son épuisement (casse tout !).

3/ défaut d’élimination =

a – baisse de toutes les sécrétions (Natrum mur. retient l’eau et les liquides) : œdèmes localisés, constipation de selles sèches (aggravée par le stress et l’émotion), congestion des sinus… jusqu’à l’œdème cardio-rénal (// Sérum d’anguille).

b – extériorisation anarchique : coryza spasmodique (écoulement aqueux abondant), migraine, asthme, eczéma sec, urticaire (Apis, Urtica …), herpès (= les « pleurs » de la peau).

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………….

 les émotions, la consolation périodiquement = de 9 à 11 heures

après les règles

un jour sur deux

à la pleine lune

à la chaleur du soleil, l’été (malgrè frilosité) au bord de la mer, à l’humidité

l’effort physique ou mental

la quinine (et le paludisme)

pendant la puberté

le grand air

les bains frais

le repos, la transpiration

à la montagne

la respiration ample et la transpiration avant le petit déjeuner

couché sur le coté douloureux …………………………………………. Antidoté par : Ars., Phos., Sepia, Nux

Natrum carbonicum Na

« Le patient thermomètre »

Le Carbonate de soude, Na2CO3, est au carrefour de deux systèmes physiologiques :

– l’anhydride carbonique, qui est véhiculé par le sang veineux pour s’éliminer par la respiration (poumon), – le bicarbonate de soude (largement utilisé par les allopathes), qui règle l’acidité et l’alcalinité du milieu intérieur.

Problématique : CO + Na = la difficulté à penser (problèmes de mémoire et de concentration) ! La fatigue = « Hypersensible et vulnérable, il se sent seul et peu apprécié » (Scholten)

!asthénie intellectuelle (idéation difficile, incapable d’un effort soutenu)

!asthénie morale, car pas de confiance en soi —> découragement et crainte de l’avenir, rumination, désolation et agressivité inhibée (Natrum), impossibilité d’acquérir une autonomie affective (= la dépendance de Calcarea carb.).

Key note : « Le paria » (Sankaran).

Abruti, il se traîne lamentablement, peut rester des heures immobile, inactif, sans penser.

Psyché de l’adulte : « L’usure » : vécu douloureux d’incapacité et d’indignité

La faiblesse de Calcarea et l’irritabilité contenue de Natrum : caractère « bourru », toujours las et confus.

– hypersensibilité sensorielle : ne supporte aucune lumière brillante (surtout réfléchie dans un miroir = problématique schizophrénique ?), le moindre bruit le fait tressaillir. La sensibilité à la musique est maximum (Aurum, Natrum mur., Sepia et Nux vomica)

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– hypersensibilité psychologique : émotivité avec tendance au retrait ; ne peut supporter certaines personnes (sans pouvoir en donner le raison) ; aversion pour la société, découragement, pleurs en secret, isolation. Déprimé mélancolique –> psychose délirante, parfois avec idée suicidaire. « Les émotions et le bruit lui sont insupportables » (H. Bernard).

Psyché de l’enfant : Sentiment d’insécurité, indécision et perte des fonctions intellectuelles

Jeunes gens carboniques, hypersensibles, qui en période d’examens ont la tête vide, ils ne peuvent plus apprendre quoi que ce soit, surtout si inaction par temps chaud (l’été) ou humide (l’orage).

Soma : 1 – dyspepsie (ptose abdominale)

Il a faim, mais « tout lui reste sur l’estomac » : rote constamment (et souvent chroniquement traité par du bicarbonate de soude!). Alternance de diarrhée et de constipation, avec beaucoup de gaz. Soif incessante, extrême aversion pour le lait.

2 – rhumatismes chroniques

– faiblesse musculaire générale, laxité articulaire (entorses) et ptôse (Calcarea fluor.). Luxations récidivantes de la première côte. Maladie de Lobstein (les « os de verre »).

3 – ralentissement circulatoire : capillarite, varices, lymphangite, œdèmes. – doigts boudinés, qui « s’endorment la nuit ».

– céphalées congestives au soleil ++, coup de chaleur (avec Belladonna, son aiguë). Vertiges, anémie.

4 – avec irritation et malnutrition des muqueuses et de la peau

– coryza au premier froid humide, rhume des foins, muguet buccal, cystites colibacillaire et leucorrhée épaisse.

– peau sèche, herpès (vésicules, puis ulcères), verrues.

Cybernétique : Perturbation du métabolisme de l’eau, comme tous les carbonates, et notamment Kalium carb. Les systèmes de climatisation sont insuffisants : aggravé par la chaleur et par le froid

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………….

  la chaleur du soleil (sur la tête), le temps lourd mais aussi le froid, l’hiver, les courants d’air, l’orage, l’humidité, la pleine lune …

les émotions, la musique

les farineux, le lait.

par le moindre effort et l’immobilité !

le mouvement lent, en se frictionnant les repas, la transpiration. ……………………………………….. Antidoté par : Camphora ……………………………………… Latéralité gauche (Thuya occ.)

  Natrum sulfuricum Na

« Le patient baromètre »

Le sulfate de soude est présent dans de nombreuses eaux minérales, ce « sel biochimique de Schüssler » est utilisé en allopathie pour ses propriétés hépatiques et digestives.

Causalité : Troubles mentaux provenant de traumatismes crâniens ou vertébraux.

Etat dépressif (se sentent émotionnelement abandonnés) à évolution subaiguë sans manifestations dramatiques : l’apathie intellectuelle et physique, la tristesse et le sentiment obsédant d’échec, d’indignité, de culpabilité évoluent sournoisement : il existe pourtant un véritable risque suicidaire …!

Problématique : La dépression saisonnière (printemps ou automne, car la fraîcheur et l’humidité l’aggravent). Correspond en MTC à une attaque de « chaleur-humidité » sur la Rate-Pancréas (rôle des graisses, alcools, sucres). La fonction montée-descente ne se fait pas, le Foie et la VB expriment beaucoup de signes cliniques. Si la chaleur domine, il y a forte soif, si c’est l’humidité, il n’y a pas de soif.

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Key-note : Il est joyeux après une élimination : après la selle, après avoir uriné, après avoir transpiré, après les règles… c’est-à-dire amélioré par la dispersion d’une « plénitude à l’interne ».

Psyché : Obsessions morbides (ex.: illusion d’être nu) et impulsions suicidaires

« Le sujet est très déprimé : se remuer, entreprendre un travail, prendre une décision devient pour lui un pénible effort. Ayant, comme Natrum carb., conscience du ralentissement progressif de ses facultés biologiques, il devient inquiet, triste, renfermé et hargneux » (H. Bernard). Cette apathie évolue vers un dégoût de la vie avec impulsion au suicide (Naja). « La même tendance mélancolique que Natrum carb., mais le tropisme centrifuge de Sulfur se manifestera chez Natrum sulf. par des extério-risations explosives, sous forme de colères brusques, violentes, avec rougeur de la face, hurlements, bris d’objets, ce dont le carbonique n’est plus capable » (H. Bernard).

Soma : Stagnation majeure

1 – remède des maladies de surcharge (la langue est chargée, gris-verdâtre ++) :

Déficience des éliminations centrifuges (Sulfur) = troubles hépatiques, vésiculaires, arthrite, diabète, écoulements verdâtres brûlant, suintant abondamment, parfois purulent… Patient intoxiqué chronique, amélioré passagèrement par un écoulement : conjonctivite, otite, eczéma, herpès, toux, diarrhée (de type Rate -> Rein en MTC = chrong-Mo, différent de de Natrum carb.)… La jeune fille Natrum sulfuricum se désole de sa tendance à l’obésité (à la cellulite ++, comme Thuya et Graphites), mais sans grands efforts de régime ou de gymnastique (Calcarea carb.).

2 – les œdèmes, suite de choc… un des remèdes de l’infarctus du myocarde, des œdèmes post-commotionnels (// Apis), de l’ictus blanc (// Helleborus). Les problèmes post chirurgicaux (constituant essentiel du « D 5 » formule CHIT). La néphrite scarlatineuse. Cicatrices anciennes, douloureuses quand le temps change.

3 – les arthrites et périarthrites, aggravées par l’humidité et le repos.

Cybernétique : Natrum sulfuricum, maussade, inquiet, pour tout dire antipathique, partage avec Aurum la caractéristique d’avoir des idées de suicide, mais non par suite de l’anxiété de conscience, plutot par dégoût pour la compagnie, mélancolie, profonde dépression.

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………………

     l’humidité : l’air de la nuit (à 4h) les caves

le repos

couché sur le côté gauche

les blessures à la tête

le toucher, la pression, en se relevant le soir (à la fatigue)

le vent, la lumière (soleil)

les éliminations

le grand air (sec)

les changements de position (les douleurs) ……………………………………… Latéralité gauche

Natrum phosphoricum Na

« Acide…de s’être fait berner ? »

Un des douze sels de Shüssler, Na2HPO4 est le remède essentiel des équilibres acido-basiques, impliqué dans le métabolisme de l’eau extra-cellulaire (hyper-acidité -> douleurs, par le biais de l’acide lactique -> crampes, des urates et des acides gras), dont la dysfonction entraine une perte de vitalité du système nerveux (élément phosphore) et une auto-intoxication avec dénutrition généralisée (élément sodium).

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Causalité : Suite de verminose (Silicea), d’excès de travail intellectuel (Kalium phos.), de mauvaise nouvelle, de vexation (Natrum mur.), d’excès sexuels, de traumatisme du crane ou de la colonne vertébrale (Natrum sulf.), d’excès de sucre (qui produit de l’acide lactique), au cours d’une leucémie.

Psyché : Hypoadaptable, confus, sensation de vieillissement : limités dans leurs relations. « Ils portent un secret en eux » (Vitoulkas)

Foie … Irritabilité nerveuse, timide, susceptible (se vexe facilement), peureux, rèves de portes fermées et de voies sans issue.

Coeur … Céphalées par l’effort mental (sensation de tête lourde).

Rate … Mauvaise mémoire : impossibilité de se souvenir.

Poumon … Tristesse, mélancolie aggravée par la musique.

Rein … Dépression, tendance suicidaire. Un des cinq « toniques homéopathiques » pour le dr. Troup (de San Francisco).

Soma : Remède des gastralgies et colopathies acides, des rhumatismes de surcharge (goutte ++), Acidité générale des sécrétions (sueurs ++, muqueuses respiratoires et digestives).

* Foie … Strabisme (au cours des verminoses)

* Rate … Digestion lente et incomplète des aliments, vomissements, selles diarrhéiques, enduit blanc jaunatre à la base de la langue ++, muguet chez le nourisson, adénite, verrues. La couleur des excrétions est le jaune (Stannum). Urticaire. Adénopathies multiples.

* Poumon … Muqueuses anémiques, ulcérées. Prurit nasal et rhinite muco-purulente, angine (Kalium bichromicum), asthme. Peau terne qui s’irrite facilement (prurit, eczèma, urticaire …).

* Rein … Cheveux cassants, plaques d’alopécie. Polyurie (diabète insipide ?). Goutte articulaire (hydarthroses).

Modalités : Aggravé par les graisses et le lait, l’humidité, pendant les règles.

Abrotanum Na « l’athrepsique »

Dans la vaste famille des Composées, le genre des Armoises est un ensemble d’herbes et de sous- arbrisseaux, la plupart aroma-tiques, en majorité originaires des steppes de l’Eurasie et de l’Amérique septentrionale. On en connaît plus de cent espèces, la plupart utilisées en thérapeutiques dans leur pays d’origine. En France, on emploie l’Estragon (A. dracunculus), l’Armoise commune (A. vulgaris), l’Absinthe (A. absinthium), la Maritime (A. maritima) et l’Aurône (A. abrotanum), dont les vertues étaient censées préserver des maux d’estomac, des morsures de serpents et de la possession démoniaque ! « Toutes les artemisia sont placées sous le signe de Diane chasseresse, déesse de la chasteté… ces plantes aideraient à supporter la chasteté. Dans le cas d’abrotanum, il s’agirait de la chasteté imposée à l’homme durant la grossesse, par peur d’avorter ! » (B. Vial). Comme beaucoup de plantes steppiques, les armoises sont sans éclat, avec des fleurs exiguës : en supprimant les fleurs périphériques de son capitule, elles le rendent inatractif pour les insectes et fécondables seulement par le vent. Elles sont le remède de l’individu terni, atrophié dans ses fonctions (sexuelles) et alternant ses éliminations toxiniques comme le font les capitules de la plante : au gré des à-coups du vent.

Causalité : Suite d’infection digestive (grippe intestinale) ou d’intoxication médicamenteuse.

Psyché : Patient toujours irrité et de mauvaise humeur (parce qu’il meurt de faim … foyer moyen bloqué ?). « Vampirise tous ceux qui passent à sa portée » D. Grangeorges.

Frileux, sensible, il souffre quand on le touche, quand on le tourne. Un certain manque de coordination (surtout chez l’enfant) —> gaucherie ++

Soma : Grand remède des métastases et des alternances (diarrhée et constipation, rhuma- tismes et poussée hémorroïdaire, rhumatismes et diarrhée, rhumatismes et manifestations viscérales, etc …).

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Les armoises sont spécialement indiquées dans les troubles de l’élimination d’un organisme à assimilation difficile : symptômes (psoro-tuberculiniques) hypo-nutritionnels, anémiques, goutteux et surtout métastatiques : appétit excessif + amaigrissement = a toujours faim… parce qu’il vomit tout et a de la diarrhée —> l’amaigrissement progresse de bas en haut (différent de Natrum mur. et Iodum). Le type sensible est décrit comme « émacié de bas en haut, avec gros ventre et jambes maigres, le faciès pâle, ridé prématurément, en un mot vieilli ».

* Enfant maigre (surtout des jambes) à la peau sèche, déshydratée et ridée (on peut la pincer, elle ne revient pas à son état normal, sorte de Silicea atonique), nourrisson qui saigne du nez ou de l’ombilic, qui ne peut tenir la tête droite.

* Adulte dont les rhumatismes inflammatoires (goutte) alternent avec ses symptômes cardiaques ou digestifs (coliques, ulcus, diarrhée …) : la « métastase » (= changement d’une maladie en une autre) doit toujours faire penser à ce remède. Tremblements, engourdissement des mains, des pieds et des jambes. Celà confine à la chorée, au petit mal !

   Cybernétique : Natrum Muriaticum ———> Abrotanum ———-> ou Iodum (Coeur) vers Thuya occ. (Rate)

Quand Hepar sulf. se révèle insuffisant pour les furoncles. Nosode qui correspond bien (chronique) : Marmorek

Phosphorus (Poumon)

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………

– l’air froid et humide, le brouillard

– la nuit

– la suppression d’élimination (éruptions, sécrétions, exsudations …)

Ambra grisea Na

« Il a craqué ! »

– la selle

– le mouvement

Matière solide, fortement odorante, brun-grisatre, qui flottent sur la mer des régions tropicales, se ramolissant comme de la cire à la chaleur. Son origine longtemps mystérieuse est liée aux concrétions biliaires de certains cachalots (digestion de l’encre des sèches avalées ?). Contient du cholestérol, de l’acide benzoïque et de l’ambréine. Remède expérimenté par Hahnemann en 1927, travaux repris par Allen, Clarke et Hering.

Problématique : L’excitation hystériforme et le repli sur soi … pour dissimuler les soucis répétés ou un « coup de vieux ». Remède des professions de contact qui soudain craquent, ne pouvant plus supporter personne avec l’impression que les gens leur « pompe l’air ». Cette psychasthénie est masquée par un « yang apparent » mental et comportemental.

Key-note : Incapable de faire quoique ce soit devant quelqu’un qu’il ne connait pas ! Impossibilité d’aller à la selle quand il y a quelqu’un dans le voisinage.

Psyché de l’enfant : Timide et anxieux sur constipation obstinée et ténesme …

L’enfant ne peut aller à la selle en présence de quelqu’un. D. Grandgeorge interprète ce symptôme comme une « angoisse de dévoration » : l’enfant refuserait d’aller au pot de peur qu’on lui prenne une partie de lui- même avec la selle (?!). Ce symptôme ne se retrouve pas chez l’enfant plus grand car il est alors normal de s’isoler aux WC.

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Psyché de l’adulte : La compagnie est mal supportée

Anxiété dans la foule, peur des gens, malaise dans une pièce emplie de monde. Psychasthénique impressionnable, il ne supporte pas la conversation qui l’irrite, le rend anxieux, l’épuise, capable de parler, mais semble abruti, répète d’abord les questions avant de les comprendre (Baryta carb.). Il ne veut plus rire, ne supporte pas le sourire des autres -> état dépressif avec alternance constante d’humeur : passion fugitive ou abattement.

Foie … Excité(e), irritable, locace (Lachesis) : passe d’un sujet à l’autre (coq à l’âne), parle en posant sans cesse des questions (curiosité passagère et fugace). Rèves lascifs.

Coeur … Anxiété et transpiration de tout le corps la nuit. Incapable de s’endormir (accumulation de soucis), une fois au lit, doit se lever et se promener.

Rate … Compréhention lente (lit sans comprendre), se sent stupide, absence de mémoire. Flux de pensées désagréables (obligée de revivre des moments désagréables) -> illusion d’être entouré de diables : « grimaces et visages distordus qui lui viennent à l’esprit, ne peut s’en débarrasser » (souvenir d’expérience passée de caractère désagréable ?).

Poumon … Timide, pudique, rougit (Pulsatilla), géné(e) en société … pour ne pas montrer son état ? Mélancolie, passe des jours à pleurer.

Rein … Perte du gout de vivre, excitation sexuelle (masturbation), prurit génital ou intertrigo

Soma : Individus prématurément vieux, manquant de réaction (Kalium carb., Lycop. …) Foie … Perte de force musculaire (very exhausted), spasmes et paresthésies.

Coeur … Céphalées périodiques (tous les deux jours), rougeurs de la face, palpitations, goitre.

Rate … Tremblements (convulsions chez l’enfant), démarche chancelante. Verrues. Langue jaune-grise. Poumon … Ecoulement gris, épistaxis ou sécheresse nasale, douleurs de gorge au moindre courant d’air, toux, dyspnée asthmatiforme. Varices des membres inférieurs, mains froides.

Rein … Les cheveux deviennent gris et tombent, les ongles sont cassants. Vertiges (chez le vieillard).

Cybernetique : Ambra grisea semble être une sorte d’Ignatia amara vieillie ou surmenée qui complètera bien les natrums et surtout Natrum mur., émotionnellement très vulnérable qui recherche la solitude comme lui.

Aggravé par :

la présence d’autres personnes (aggrave tous ses symptômes)

la moindre stimulation, exemples : la musique (idem Natrum mur.) et la lumière (Natrum carb.).

Aristolochia clematitis Na « L’endométriose »

Les Aristoloches doivent leurs effets à un alcaloïde, l’aristolochine qui se trouve concentré à l’état frais dans les semences. L’acide aristolochique est un poison violent des micro-vaisseaux : il manifeste une toxicité digestive (avec gastro-entérite, diarrhée, vomissements, selles sanglantes), pelvienne (urétrorragie, avortement), nerveuse (névrite), hépatique (dégénérescence graisseuse du foie) et rénale (la « néphrite des Balkans » a été identifiée comme une intoxication alimentaire chronique de la farine par les graines d’Aristoloche). Ce qui a conduit à en interdire l’usage au dessous de la 12 CH.

La nature a réalisé avec ces fleurs un redoutable piège : l’insecte, à peine entré dans la corolle, glisse sur l’enduit cireux qui en garni l’intérieur et se trouve empèché de remonter par une barrière de poils. Plus tard, lorsque la fleur se fane, les poils se déchessent et les prisonniers, soupoudrés de pollen sont libérés et assurent la fécondation d’autres fleurs. La plante a été employée depuis Dioscoride (1er siècle). Galien la recommandaient pour faciliter l’accouchement. Elle fut employée au Moyen-Age et par les médecins arabes, puis fut la base d’une fameuse poudre dite « du Prince de la Mirandole » qui calmait la goutte. Abandonnée au XIXe siècle, elle fut remise en lumière par H. Leclerc pour ses effets sur l’utérus (Aristo =

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excellent, et Lochia = accouchement) et sa valeur comme vulnéraire. Son emploi externe, dans les ulcères chroniques des jambes, a ensuite été reconnu par de nombreux auteurs. Les parties utilisées sont la racine et les feuilles, considérées par les classiques comme diurétique, antigoutteuse, fébrifuge, emménagogue et vulnéraire. Elle est expérimentalement active dans la gangrène gazeuse.

Psyché : Humeurs extrèmes alternants : aspect maniaco-dépressif

– hypersensible inconsolable, psychisme amélioré pendant les rêgles, aggravée avant et après (insomnie pré- menstruelle),

– fatigable, patraque, besoin de manger malgré un état nauséeux, sensation de vertiges, de froid, non amélioré par la chaleur externe (sauf localement).

Soma : Remède-clef de la suppression des rêgles : aménorrhée secondaire (Whitmont). Remède des endométrioses (et plus généralement des congestions du petit bassin : on peut ainsi l’utiliser dans certaines prostatites), des hypoménorrhées ou dysménorrhées.

– cystite chronique, eczèma ou herpès vulvaire (Calendula)

– congestion veineuse améliorée à l’air frais (Pulsatilla), mais elle a soif !

– faim insatiable, malgré colite ou diarrhée

– peau sèche, extrémités froides avec engelures. Coryza aqueux ou muco-purulent, avec céphalée, amélioré au grand air.

   Cybernétique :

Les symptômes mentaux de Sepia

Les symptomes physiques de Pulsatilla L’humeur d’ Ignatia amara L’irritabilité de Mercurius

Borax

Na « L’enfant inquiet »

Borax = le bi-borate de sodium (Na2 B4 O7, poudre blanche alcaline, astringeante) est un topique utilisé contre le muguet et les aphtes. Le Bore est un oligo-élément des êtres vivants dont la présence constante est admise par les physiologistes qui restent muets quant à son rôle exact. Ce bi-borate de sodium se comporte d’abord comme un sel de sodium, le radical bore exalant ses vertues irritantes sur les muqueuses et le système nerveux.

Key-note : Timide et craintif, il tressaille de tout son corps chaque fois qu’il éternue.

Psychédel’adulte: Le peureux qui sursaute au moindre bruit (Theridion) et qui s’aggrave avec agitation extrême, angoisses, à tout mouvement de descente (balançoire, ascenseur, mal d’avion ou de bateau… au contraire, c’est Coca qui a l’aggravation en montant) = hypersensibilité de la 8ème paire cranienne. Humeur instable, passant brusquement du rire aux larmes (Ignatia amara, Pulsatilla) = déséquilibre nerveux. L’anxiété de Borax augmente progressivement avec la tombée de la nuit (Causticum), mais elle cesse brutalement vers 23 heures.

Psyché de l’enfant : Hypersensible et inquiet

Chez Borax, c’est tout bruit soudain à proximité qui est cause de terreur (comparer : Kalium bromatum, Zincum, Ignatia). C’est le nourisson dont le sommeil est coupé de sursauts parcequ’auprès de lui, on a fermé un livre, tourné une clé, parceque sous la fenêtre une auto est passée ou parcequ’un chien a aboyé. L’enfant a peur et crie quand on le penche en avant ou quand on l’incline pour le mettre dans son berceau : convient à l’inquiétude, à l’angoisse des tout petits enfants.

Soma : Irritation inflammatoire des muqueuses :

– Muqueuses oculaires et nasales irritées, granuleuses : blépharite (oeil collé le matin), entropion (Natrum mur.), crevasses du canthus interne (Natrum mur., Graphites …), kératite (Pusatilla), albugo (opacité de la cornée).

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– La stomatite aphteuse saignant facilement (Nitricum acid.), avec soif. Herpès labial. Diarrhée fétide et « brulante » en post-prandial.

– Les brulures urètrales (mictions urgentes d’un enfant qui crie avant et pendant la miction) ou leucorrhée « comme du blanc d’oeuf » (Calcarea phos.) avec dysménorrhée membraneuse.

– La peau est pale, sèche, ridée et malsaine et elle suppure à la moindre écorchure ou plaie. Cybernétique : Natrum mur. —–> Borax —–> Thuya occ. —–> Boricum acidum.

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………..

 . les mouvements de descente

. les bruits soudains

. le froid, l’humidité, peu couvert . les fruits

. à 23 heures

. après la selle (Natrum sulf.) ………………………………… Antidoté par : Cham. Coffea

Gingko biloba Na

Le Noyer du Japon ou « Arbre aux quarante écus », est le conifère le plus primitif. C’est donc le pionnier de l’apparition des plantes à graines sur terre. Cet arbre est dioïque, c’est à dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles (qui seuls donnent des fruits). On utilise à présent largement ses feuilles riches en flavones comme tonique vasculaire (cf. Tanakan® et Gingkor®). Sa pathogénésie est réçente, elle évoque par tous ses symptômes un vide de sang du foie –> chaleur ++.

Psyché : Peurs et auto-critique, épuisement, difficulté à penser, troubles de la mémoire.

Soma : Céphalée sus-orbitaire gauche ++

Amygdalite gauche (Yang), la langue est jaune et le malade se plaint de coliques Gastralgie brulante, mais appétit conservé

Eruptions vésiculeuses sur peau sèche

Crampe des écrivains (pb. tendino-musculaire)

Douleurs « rénales », oligurie, bourdonnements d’oreilles (rein)

 Cybernétique : comparer avec :

Aggravé par le froid et l’humidité

Bryonia alba (ph) = chaleur au foyer digestif (> pression) Cantharis (ca) Lachesis (ve) et Millefolium (s) = plénitude Spigelia (cu) = avec tachycardie

Amélioré par le repos, couché, la chaleur

 Ignatia amara

Na

« Et maintenant que vais-je faire, quelle sera ma vie … ? » dit la chanson

La fève de Saint Ignace (loganiacée, comme Nux vomica), est une liane volubile originaire des Philippines, acclimatée en Cochinchine et dans les Indes Orientales. Les feuilles sont larges et ovales, les fleurs blanchâtres, axillaires, le fruit est une baie cortiquée (jusqu’à 13 cm de diamètre). Elle contient des graines nombreuses gris-brûnatres couvertes de poils au milieu d’une pulpe jaunâtre. On utilise la graine sèche. Elle fut introduite en Europe par le jésuite Camelli qui lui donna son nom actuel en souvenir D’Ignace de

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Loyola, fondateur de son Ordre. Elle est connue en Extrême Orient et utilisée comme remède et comme poison. Très proche de la Noix vomique par sa grande richesse en alcaloïdes, la strychnine représente plus de 60 % des alcaloïdes totaux.

Problématique : Le choix à faire, quand le mode de fonctionnement, « de survie », que l’on a adopté, s’enraille et que l’on est incapable d’imaginer un système supplétif. Ignatia est une liane et comme telle représente « La rupture d’un plan de croissance préétabli » (B. Vial). C’est-à-dire l’inadéquation d’un script, d’un scénario (plan de vie préétabli) et du réel, lorsque les membres de son entourage ne collent plus aux rôles qu’il (elle) leur a attribué —> court-circuit conscient-inconscient au moment du choix … Problème décisionnel de la valeur à donner aux choses (cœur), le poids de la décision, quand on n’a pas de repère- étalon pour juger de la toxicité de l’information. Emotivité bousculée (foie) par la vie en société, comprimée, non exprimée, refoulée, complexée et imaginaire nul : centrale de renseignement (rate) inopérante –> vision du monde en clichés (les rôles du script) qui ne résiste pas à l’épreuve de la dure réalité (le réel !).

La communication extérieure (envers la société) est bloquée par le blindage sycotique = pré-jugement –> il (elle) ne comprend pas les autres : « Pourquoi n’agissent-ils pas comme je m’y attendais ? ».

La communication intérieure est court-circuitée.–> il ne se comprend pas lui-même : « Pourquoi ne suis-je pas comme eux, qu’ai-je fait ? », « Pourquoi pas moi » (rancœur de l’orgueil bafoué) ?, « Pourquoi moi » (la somatisation) ?. Révoltée contre elle-même, avant de l’être contre les autres » (S. Vallespir).

Tout cela entraîne un comportement névrotique = expression du dérèglement de l’attitude de l’individu envers la vie et la société, envers lui-même.

Celui-ci va s’exprimer par bouffées :

La « crise nerveuse où alternent rires, larmes, cris et sanglots, avec agitation désordonnée, soubresauts convulsifs, réactions hyperesthésiques et violentes aux bruits, à la lumière, aux paroles encourageantes, pouvant aller jusqu’à l’évanouissement, le tout se terminant progressivement par des soupirs violents, des bâillements, des larmes et une abondante émission d’urines aqueuses » (Barbancey), comparez Moschus (cu) et Valeriana (na).

L’expression hystérique comme moyen de communication avec la société (l’autre) : l’inconscient réprimé s’exprime par accès et symboliquement ; la déception s’exprime de façon inconsciente avec une variabilité extrême… donc, comportement paradoxal (cerveau inconscient non logique) =

–> aggravé par la consolation (aspect logique, conscient, cerveau gauche), –> amélioré par la distraction ++ (inconscient, cerveau droit).

Key-note : L’isolement et les réactions paradoxales du « syndrome d’échec ».

Causalité : « Le poids des mots, le choc des photos » (le réel) –>

Comment les recevoir (décodage), quelle valeur leur attribuer (encodage),

Comment « vivre avec » (hypersensibilité émotionnelle)… la souffrance comme révélateur du réel.

Psyché : L’émotion somatisée est extériorisée de façon paradoxale.

La crise d’hystérie est une demande d’aide, c’est une tentative de communication inconsciente : « Ce coeur qui bat, pour qui, pour quoi ? et ce matin qui revient pour rien …! » dit la chanson. Quand Ignatia se suicide, c’est un « suicide-chantage » : c’est son mode de communication, son langage hystérisé, « Intéresses-toi à moi, regardes-moi » : la quête d’identité (tub.).

Le scénario

« Ce sont des « drames psychologiques » comparables à des pièces de théâtre, divisées en scènes et en actes, avec des rôles attribués à des personnages. Au fil des années, nous avons souvent oublié et refoulé le drame familial sur lequel s’appuie notre script. Néanmoins, nous continuons d’en jouer des adaptations dans notre vie quotidienne. Inspirés par ce que nous en avons (ou n’avons pas) vécu dans notre enfance, nous nous mettons en quête de personnages pouvant tenir les rôles que nous créons » (Pamela Levin). « Dans cette attente, nous choisissons les gens qui conviennent pour jouer le rôle de la mère, du père,

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frères, sœurs, mari, amant, fiancé, ou d’autres personnages importants » (Eric Berne). Lorsque ceux à qui nous avons attribué ces rôles refusent de les jouer, nous en concevons une profonde déception : rien ne correspond plus à rien, il faut supprimer le scénario… Ignatia est incapable aussi bien de l’adapter, que de le supprimer !

Le malaise existentiel

L’anxiété (vide de Yin du Cœur), souvent sans raison apparente ou consciente, qui prend à la gorge (cf. points « portes du ciel » en MTC), empêche que l’attention se fixe et qui dérive sur une action détournant de soi-même.

La disproportion entre le motif et l’effet, la cause réelle et les réactions observées. Emotionnel agressible : « Ignatia vit la sensation de choix comme le drame de sa vie et en même temps il (elle) a une rancune contre les autres qui ne l’aident pas à choisir, ou l’obligent à choisir » (Masi).

La recherche du contrôle pulsionnel

Allant tantôt dans le sens d’une sur-adaptation excessive (jusqu’à l’inhibition), souvent sur la corde raide, à la limite de l’adaptation et ne se maintenant sur cette fragile instabilité que par le jeu des contradictions… tantôt s’effondrant dans la désadaptation : ses nerfs ont craqué !

La difficile maitrise des instincts

Pour accepter le principe de la réalité (Yi), il est nécessaire de contrôler les pulsions (Hun) : ce contrôle indispensable passe par leur acceptation préalable, c’est-à-dire un équilibre à obtenir entre les mécanismes défensifs du Sur-moi (et du Moi) et le dynamisme pulsionnel du Ca (libido). Cet équilibre ne peut s’obtenir que par une « remise à zéro du compteur » mémoire. C’est là que se situe le problème d’Ignatia…

Soma : Remède d’urgence, le plus tôt possible après une forte émotion (ce peut être une réaction parfaitement légitime).

Action précieuse également sur le second temps, rapide ou lointain d’un choc émotionnel, de ses prolongements et ses décompensations :

1 – spasmes —> dérèglement total du système nerveux sympathique :

En MTC : Yang non contrôlé = tension de la carapace externe sur vide interne, puisque l’élément Cœur n’est pas rempli par l’élément précédent (foie), lui-même non contrôlé par le rein.

!tension nerveuse perpétuelle, avec fond d’hypersensibilité générale : grande sensation de fatigue (épuisé!), pousse de profonds soupirs ++

!spasmes polymorphes avec tendance aux larmes et pathomimie : syndromes douloureux ou fonctionnels (digestifs le plus souvent) copiés inconsciemment sur l’entourage ou l’information médicale ambiante. ! »boule hystérique » à la gorge, qui l’empêche de manger (déroute l’ORL !), ou au plexus solaire : VB / Estomac (le pain quotidien du gastro-entérologue !) = peurs, refus, inhibitions (processus défensif de répression).

!spasmodicité périphérique jusqu’à l’incoordination motrice : tremblement, maladresse des mouvements allant jusqu’à évoquer la chorée.

2 – migraines, vertiges et insomnie (Shen troublé)

Le méridien du Cœur passe au cerveau : 22 VG = « le clou d’Ignatia », sensations de plénitude douloureuse du cerveau, parfois pression crampoïde dans le front et l’occiput avec obscurcissement de la vue, rougeur de la face et larmoiement.

– état véritablement dépressif avec abattement, rumination taciturne, crise de désespoir, jusqu’à la tentative de suicide théatrale.

– tous ces symptômes sont aggravés par les contrariétés, la consolation (logique = consciente), le surmenage nerveux, et au contraire améliorés par la distraction (= inconscient), comme Helonias (mg).

     Cybernétique :

Calcarea carbonica Ignatia amara

Il faut se libérer du scénario pour réaliser un idéal de vie, un rêve d’avenir :

se contente de reproduire le passé

est à la frontière passé-présent = moment du choix / sorte de fracture

 —

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(dépression réactionnelle après chagrin: remède d’aigu) Natrum muriaticum se retire dans le passé et le cultive comme un mythe

(le passé est devenu son présent). L’anxiété a différentes causes/mécanismes :

Ignatia amara Carcinosinum Aconit (s)

Natrum muriaticum Nux vomica Lachesis Staphysagria (na)

l’anxiété sans raison apparente (déception cachée ?) l’anxiété par anticipation

l’anxiété par crainte imminente

l’anxiété par chagrin intériorisé

l’anxiété par colère (« feu du Foie » qui s’élève pour devenir un « feu du Coeur ») l’anxiété par jalousie et désir de revanche

l’anxiété par indignation non verbalisée.

Comparaisons fondées sur la composition (Guermonprez) :

« Les alcaloïdes des strychinos exercent une action générale excitante du système nerveux, action qui, en augmentant les doses, devient convulsivante, augmentant de façon notable la réflectivité (médullaire) pouvant aller jusqu’à la tétanisation. Nux vomica et Ignatia diffèrent par la proportion de leurs principaux alcaloïdes. Leurs matières médicales témoignent de l’hyper-excitabiité neuro-musculaire, viscérale et psychique avec les nuances qui les opposent :

Ignatia amara a des causes psycho-émotionnelles : chagrin, contrariétés,

Nux vomica a des causes somatiques : intoxication, excès.

Ignatia amara subit et se renferme, Nux vomica agit et agresse. Ignatia se plaint de points, Nux vomica de crampes. Ignatia a des douleurs et des troubles paradoxaux, Nux vomica est logique dans ses excès ».

En MTC : Yang du foie non controlé = Nux vomica si extériorisé / Ignatia amara si intériorisé. Différentiel des remèdes « suites de chagrins et contrariétés »:

 Ignatia amara Lachesis

Natrum muriaticum Staphysagria

Aurum

deuil silencieux, « vécu dans les tripes », puis hystérisé,

deuil bavard et revanches à prendre,

deuil (culte du souvenir) silencieux ; attitude de repli, ruminations … culpabilisation silencieuse, « vécue dans la tête », puis somatisée sur le pôle uro-génital.

désespoir du deuil, sentiment d’irréparable (le guerrier vaincu ?).

  Remède aigu de :

Natrum muriaticum (intégration du réel), fils du rein (la peur blesse le rein),

Sepia : spasmes (VB), problèmes gynéco., ruminations (imaginaire nul : le chagrin blesse le foie !).

Natrum muriaticum et Ignatia amara se rejoignent sur Kalium phosphoricum, l’aspect « Shen perturbé » des épuisements nerveux.

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………..

– les émotions : griefs, chagrins, soucis, peur, blessures …

– l’air froid

– les odeurs, le toucher – le café, le tabac

– les changements de position

– en urinant

– en étant seul

– la pression locale (= vide d’énergie) ……………………………. Antidoté par :

Acetic. ac., Arnica, Cocc., Cham., Pulsatilla

Chamomilla

Na

« D’une mouche, il fait un éléphant »

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Camomille commune allemande, ou Matricaire, composée sauvage, aux propriétés stimulantes et toniques qui la font employer en infusions contre les affections d’estomac, les coliques, la dysménorrhée… le nom de matricaire vient d’ailleurs de « matrix », indiquant par-là ses effets sur l’utérus.

Causalité : Punition et culpabilité –> congestion, blocage, avec hyperexitabilité neuro-sensorielle (comme Lachesis).

Key-note : Sensation d’avoir les organes génitaux attirés vers le haut (différent de Sepia !)

Psyché de l’adulte : L’hypersensibilité à la douleur et ses conséquences sur l’humeur

Irritabilité extrème : ne peut supporter qu’on le regarde, lui parle ou qu’on approche –> s’efforce de le manifester en se rendant le plus désagréable possible à son entourage. Capricieux (il veut autre chose à chaque instant), jamais satisfait, toujours mécontent, souvent impoli, il abuse de la compation d’autrui et « A foi dans l’esclavage » dit S. Vallespir. « Celà peut aller jusqu’à la frénésie, une folie du désespoir, parfois une véritable rage » (Hodiamont).

Sait très bien qu’il est ainsi, mais ne peut agir autrement, il dit que cela lui est impossible, parce qu’il souffre trop ! L’accès de colère provoquera des troubles fonctionnels importants. L’agitation alterne avec les phases de prostration (indiqué dans le sevrage des toxicomanies ++). Conclusion : la résignation et la patience sont des contre-indications formelles de Chamomilla.

Psyché de l’enfant : Intolérance sensorielle,

mais calme et tranquille quand on le porte (mouvement régulier et lent +++).

Dans la fièvre, l’enfant a la tête brûlante, ainsi que les pieds qu’il sort du lit (Sulfur). Grande soif d’eau froide. Enfant capri-cieux et coléreux dès qu’il a un rhume, a toujours besoin de s’occuper, particulièrement désagéable de 9 heures du soir à minuit. Troubles du sommeil fréquents, il ne peut s’endormir (Belladonna), rêve souvent, parfois les yeux grands ouverts.

Soma : Toutes les hypersensibilités à la douleur

Problèmes dentaires ++ (la joue est rouge et chaude), otalgies, névrites du zona, nausées ou coliques (Magnesia phos.), congestion pelvienne, dysménorrhée, hémorragies ou leucorrhée, accouchement hyperalgique (Magnesia phos.)… « Les plaies ne guérissent pas facilement et deviennent très douloureuses » (C. Dunham).

Cybernétique : Remède aigu de Thuya occ. (blocage de l’adaptation – aspect obsessionnel), qui n’agit pas longtemps, à répéter assez souvent, surtout en ch (ex.: 30 Ch, 1 à 3 fois par semaine)

Attention ! Il se confond parfois avec Nux Vomica ou Aconit, car Chamomilla est aussi un congestif, mais sans stase portale.

A ne pas confondre aussi, plus près de Nux Vomica : la Chamomille romaine = Anthenis nobilis (cu), qui a des symptômes gastriques plus accusés, coryza, larmes et éternuements + +.

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………………. – la colère, l’émotion, la poussée dentaire – en étant porté, par le mouvement – l’air frais et humide, le vent, en prenant froid, la nuit – le climat tempéré, en transpirant

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– le café, les narcotiques, l’alcool – la chaleur et les applications froides ! ……………………………………………………………………………………………………….

Latéralité gauche

Antidoté par : Aconit, Alum., Borax, Camph., China, Cocc., Coff., Coloc., Con., Ignatia, Nux, Puls., Valeriana

Crocus sativus

Na

« Le remède des gens qui rient »

Iridacée : le Safran (condiment) est pour Bhattacharyya (dans « la science du tridosha »), un des remèdes- clefs du sub-continent indien ! Ses stigmates contiennent des pigments caroténoïdes et un peu d’huile essentielle.

Key-note : Alternance de tendresse extraordinaire, de morosité et de fureur.

Psyché de l’adulte : Les patients qui ne peuvent vous regarder ou vous parler sans rire

L’excitée : danse, saute, siffle, rire excessif, inattendu, hors de propos ou à contretemps. Fantasmes. Impression que quelque chose de vivant est dans son ventre (voir Sababilla et Thuya occ. = grossesse nerveuse ?).

Psyché de l’enfant : Rit bêtement à tout propos (cf. le petit rire spasmodique en fin de phrase de certaines jeunes filles !). Désir d’embrasser tout le monde (Phosphorus), mais susceptibilité marquée, fou rire hystérique (Cannabis indica). Sensible à la musique rythmée (Tarentula).

Soma : Douleurs oculaires névralgiques, céphalées battantes, hémorragies nasales formant des caillots, baillements spasmodiques. Constipation des enfants.

Aggravé par : Amélioré par : …………………………………………………………………………………………

– le mouvement (les hémorragies) – la puberté, la grossesse, les rêgles – la chaleur

– en lisant

– la nuit et le matin

– au grand air …………………………………….. Antidoté par : Aconit, Bell., Opium

Cyclamen

Na

« Scrupuleuse et mélancolique »

Cyclamen europeum (primulacée) au tubercule arrondi riche en sels de Calcium, Potassium, Magnésium, Fer et Silice et saponine (purgatif).

Causalité : Le chagrin et l’insécurité : l’amertume !

C’est un remède de suppression : des règles, de lactation, d’une éruption …

Key-note : Croit qu’elle est seule au monde et que chacun la persécute pour une mauvaise action. —

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Problématique : Hyper-idéation, mais engourdie sensoriellement et faiblesse de la mémoire –> entêtée et critique, changements d’humeur avec confusion d’esprit.

Psyché de l’adulte : Hanté(e) par le remord. Se réfugie dans le silence et la solitude.

Profondément malheureux, elle ne travaille plus, recherche la solitude et déprime : pleure constamment, soupire, peu sociable, souvent même irritable. Idées de persécution (Anacardium, Drosera, Thuya occ.). Peur d’avoir mal fait, manque de confiance en lui, auto-dépréciation, croit qu’elle n’a pas accompli son devoir (Thuya occ.). Scrupuleuse et mélancolique, aussi exigeante pour elles-mêmes que pour les autres (Sepia). S’imagine avoir commis une mauvaise action, avoir mal soigné son enfant, avoir eu des pensées coupables….

Psyché de l’enfant : Craint de ne pas suffisamment savoir sa leçon ou réussir ses devoirs, se fait des reproches injustifiés. Scrupulosité pathologique qui le rend triste, dépressif et quelquefois irritable. Il reste des heures à écouter de la musique, seul dans sa chambre, plongé dans une demi-obscurité.

Soma : Patiente frileuse …

!aux règles irrégulières (dysménorrhée avec hyperménorrhée, aménorrhée, galactorrhée au moment des règles !), avec troubles visuels, céphalées et vertiges ! Insomnie avant les règles. Hoquet pendant la grossesse.

!aux organes sensoriels émoussées : troubles visuels ++ (diplopie, strabisme convergent, migraine ophtalmique) ou auditifs (dureté d’oreilles) et diminution de l’odorat (les aliments paraissent salés), avec dyspepsie (diarrhée aggravée par le café) et hoquets après les repas —> jusqu’à l’anorexie mentale ++

! aux nombreuses sensations anormales : que quelque chose bouge dans son ventre (Crocus, Thuya), qu’il ne peut bouger ses membres, crampes des écrivains … tout, même la salive, a le goût salé !

!à l’absence complète de soif dans la journée (Pulsatilla), mais qui se manifeste le soir, au moment où les mains et la face se réchauffent.

Cybernétique : Certains ont pu dire : « Pulsatilla + Natrum muriaticum = Cyclamen »

Aggravé par : Amélioré par : ………………………………………………………………………………………………….

  – le froid, l’air frais

– assis, le repos

– les aliments gras, le café

– le soir après 19h

– la suppression des règles, de la lactation

Dulcamara Na

« Le brouillard »

– le mouvement (Pulsatilla, Petroleum)

– durant les rêgles (au niveau mental)

– en pleurant (écoulement aussi !) ……………………………………… Antidoté par : Camph., Coffea, Pulsatilla

Solanum dulcamara est une solanacée (Belladonna, Stramonium …) peu toxique, très répandue en Europe dans les lieux humides. Elle est riche en gluco-alcaloïdes et en saponosides stéroïdiques. L’expérimentation fut faite par Hahnemann lui-même.

Problématique : Une attaque de « froid-humidité » sur la Rate-Pancréas, entraine des situations de type TAE-YIN (Rate-Poumon): engorgement par les « glaires » (Tan en chinois).

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Soma : 1 – les catarrhes muqueux et éruptions cutanées des sujets sensibles au froid humide

– grand remède ORL (Sanguinaria), que les inhalations soulagent (ganglions cervicaux ++ : l’adénoïdien), otalgies la nuit.

– nausées, ballonnements et diarrhée liquide de fin d’été, après un « chaud et froid »… ou alternance diarrhée- constipation.

– eczèma humide des joues, impétigo, herpès, verrues plates de la face et des mains.

2 – arthrite, alternant avec les éliminations (le fameux « état arthritique »)

– rhumatisme proche de celui de Rhus tox., apparaissant au moindre refroidissement (ou transpiration supprimée par le froid). « Dulcamara est plein de douleurs rhumatismales, il est brisé de partout a les articulations enflammées, rouges, sensibles au toucher et gouflées » (Kent).

Cybernétique : Remède frileux avec tendance à l’engorgement lymphatique, comme beaucoup de remèdes hydrogénoïdes : Natrum sulf., Calcarea carb., Thuya occ., Aranea diadema (na)…

Aggravation : Amélioré : …………………………………………………………………………………………….

    le froid humide, les boissons froides le soir, la nuit

couché sur le dos, penché en avant pendant le repos ………………………………….. Latéralité gauche

la chaleur (sauf la toux)

par le mouvement (le Yang)

sur le coté ………………………………………… Antidoté par :

Camph., Cuprum, Ipeca, Kali carb., Mercurius

Lac caninum Na

« La dévalorisation »

Lait de chienne (riche en hormone = LH et en Zinc), considéré par les romains comme antidote des poisons.

Symbole : Le lait, en MTC, est sous la dépendance de l’estomac (viscère de la rate-pancréas). C’est une substance alimentaire, exprimant le droit d’exister (instinct de conservation) à son premier stade. Ce liquide vital est porteur d’une notion de tendresse (sa sécrétion n’est possible que par la mort des cellules excrétrices… et « il n’y a pas meilleure preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »). L’énergie vitale (droit d’exister et de faire) reçue nourrira le nouveau né, lui permettant ainsi de se développer (droit d’être).

Causalité : Pas le droit d’exister, pas le droit de faire, pas le droit d’être … enfant pas désiré ?

La mémorisation d’un vécu douloureux par le nouveau-né, des réactions négatives de la jeune mère se pliant difficilement au sacrifice de sa liberté, imposé par les soins constants à donner et au désir de retrouver un corps « normal » (problème de l’allaitement) ?

Problématique : La dévalorisation —> pas de désir de vivre

Psyché : Angoisses (inhibition de l’action), avec exaltation et illusions (différent de la rate-pancréas : le réel). Nervosité avec peurs, qui va jusqu’à la faire sangloter. Lac caninum est un(e) hypersensible angoissé(e). Dès qu’un symptôme apparait, il pense que c’est une maladie, il a peur de contracter une horrible maladie. « Ce remède intensifie l’imagination. Le sujet est irrésolu, rempli de pensées tourmentantes, il ne peut rassembler ses idées » (Kent)… (idem Alumina). Impression d’erreur sur son identité, il « se fuit » jusque dans la réalité de son corps : sensation que tout est irréel, s’imagine épié (Thuya occ.), insulté, méprisé… (= négation du pouvoir d’exister). Illusions de voir des serpents, des araignées, des figures laides ou hideuses. Non seulement rêve de serpents, mais croit en voir (Argentum nitricum et Lachesis se contentent d’en rêver). « Lac caninum perturbe fortement le plan psychique, trouble profondément la force vitale, intoxiquant l’organisme à la manière d’une toxine infectieuse grave, comme

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dans la diphtérie » (Kent). La jeune femme se sent incapable d’avoir des enfants (explorez la relation « mère-fille » antérieure ++).

Soma : Inflammations par chaleur, sur vide de sang

A la gorge en particulier (points « fenètres du ciel » en MTC) et dans le territoire du méridien tendino- musculaire du Foie (émotionnel). NB. la gorge = lieu d’expression du « verbe » … ne se sent pas le droit d’être !

Maux de gorge pendant les règles (contrairement à Magnesia carb. pour qui c’est avant les règles) Inflammation des muqueuses, avec fausses membranes : … ou annoncant un avortement pathologique (?!). Céphalées battantes, passant alternativement d’un côté à l’autre de la tête.

Congestion et hypersensibilité des seins : remède du sevrage lacté (Pulsatilla) et de la grossesse nerveuse chez les chiennes.

La sciatique droite, sous oestro-progestatifs.

   Cybernétique :

Proches …

Lac felinum

Lac vaccinum

Lac vaccinum coag.

Lac defloratum

Lac caprinum Lac humanum

Natrum mur. —> Lac caninum —> Cyclamen (ou Thuya occ.)

lait de chatte lait de vache lait caillé

douleurs occulaires plus marquées (–> foie)

céphalée avec constipation chronique et rhumatismes (= vide d’eau) céphalées et nausées au cours d’une grossesse

(= contre-courant énergétique au niveau de rate-estomac)

lait de vache écrémé migraines hebdomadaires des hépatiques constipés. Améliorées par la pression et les applications froides. Obsessions suicidaires lait de chèvre

lait de mère humaine

Récemment ont été réalisées les pathogénésies de laits de différents animaux : comme il fallait s’y attendre, toutes ont en commun « le désir de protéger des enfants en danger » !

Lac loxodonta Lac leoninum Lac lupinum Lac delphinum Lac equinum

lait d’éléphant africain lait de lionne

lait de louve

lait de dauphin

violence, brutalité, faim

rage, problèmes de respect des figures d’autorité se met en danger

calme, joue et s’amuse

ennui, frustration, irritabilité

lait de jument

actuellement utilisé pour les soins du psoriasis et les états d’immuno-déficience (rate –> poumon).

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………

– le toucher, les secousses, mouvements – pendant les règles

– la chaleur

– le matin, puis le lendemain soir

– le grand air

– le froid (Ledum pal.)

– le repos, couché ……………………………….. Alternance de côtés des symptômes

– la nuit

 Staphysagria

Na

« Le non-dit : indignation silencieuse »

Renonculacée, « l’herbe aux poux » est une grande plante herbacée pouvant atteindre 1m. La graine sèche, partie utilisée, contient un alcaloïde proche de l’aconitine.

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Symbole :

Causalité :

Key-note :

La suppression émotionnelle, pour « faire bonne figure », mais attention à la somatisation (cf. le Système Inhibiteur de l’Action) –> ce dépit fait le lit des somatisations (cancer ?!).

Cache son indignité dans une souffrance silencieuse, vieux chagrins secrets qui bouillonnent à l’intérieur, ressentiments, blessures profondes d’amour-propre.

Hypersensible et orgueilleux : vexé, il « garde tout sur l’estomac ».

Psyché de l’adulte : Pourquoi le silence ?

Parler d’une offense ou d’une blessure permet habituellement d’en réduire la portée. Staphysagria choisi l’indignation contenue comme un stimulant qui sert en outre de barrage au débordement émotionnel de sa personnalité hypersensible (pb. de gestion du « non-dit » : tant qu’on en parle pas, cela n’existe pas ?). Comportement placé sous le signe de la frustration : par éducation, il peut se dominer, il observe l’impulsion qu’il sent naître en lui, alors il fait une colère rentrée, donc des troubles urinaires ou digestifs. Importance du « qu’en dira-t-on ». Il torture sa conscience car il cherche à sauver la face : « Si je gueule, qu’est-ce que les autres vont penser de moi ?! » Il est alternativement plein d’espoir et découragé, soutenu par le désir de se prouver / de leur prouver son pouvoir d’endurance. Besoin de maintenir sa dignité et le respect de lui-même (fierté !), même sous la contrainte extrème. « Moi aussi, j’ai besoin de respect et d’admiration » : se sent impliqué dans toutes les injustices (Causticum). Il se révolte, même pour des choses qui ne le regarde pas ! Il prône des idéaux de fraternité, d’harmonie conjugale et de solidarité professionnelle, etc… et rumine de vieilles injures ou des critiques injustifiées (Natrum mur.). Souffre d’un sentiment d’orgueil dominé, d’un chagrin refoulé, d’une colère inexprimée. Il en résulte une répugnance pour la société, une humeur sérieuse et silencieuse. Susceptibilitée maladive, mais très indulgent pour lui- même (Lycopodium). Obsession sexuelle, mais timidité à l’égard du sexe opposé (onanistes ou homosexuels ?).

Psyché de l’enfant :

Atmosphère familiale autoritaire, intransigeante, les parents n’acceptant aucune réplique ou bien enfants devenus dans le groupe scolaire la « tête de turc ». Staphysagria, positivant l’indignation et développant le sens critique, améliorera ces sujets, en permettant un certain rejet parental qui les fera évoluer vers une personnalité autonome, mais il faudra obtenir de l’entourage une attitude plus compréhensive et parfois un changement d’école afin d’obtenir un nouveau contexte. Très susceptible (toute moquerie sur son physique le vexe profondément), trop facilement indigné et rouspéteur, surtout le matin. Bouge, tellement il est inquiet : il ne tient pas en place (Argentum, Causticum, Medorrhinum). Solitaire par vexation, aversion à être touché. Dans la période de l’adolescence il se réfugiera dans l’onanisme, poursuivi par des idées sexuelles obsédantes. Jette à toute occasion des choses dans le feu (Hepar sulfur).

Soma : 1- hyperesthésies (IG ⇔ Vessie = Tae Yang)

— génito-urinaire : cystalgies à urines claires (la « cystite émotionnelle de la jeune mariée »), ténesme vésical: le goutte à goutte après la miction, hyperesthésie vulvaire (Platina), douleurs déchirantes aggravées par le moindre contact, bon remède de dyspareunie.

— prurit erratique et psychogène, éruptions : eczèma des organes des sens (yeux / bouche et oreilles), chalazions, orgelets à répétition (aux règles).

— mal aux dents, aggravé pendant les règles

— perçoit un tremblement intérieur constant.

2- tumeurs molles : verrues pédonculées et papillomes des parties génitales diathèse cancérinique épithéliale = Thuya occ. + Staphysagria + Nitricum acidum.

Cybernétique : Ignatia amara = réaction hystérisée, Staphysagria = réaction culpabilisée,

Chamomilla = le chantage affectif

– forme le « quatuor de la colère » avec Aurum / Lycopodium / Nux vomica

– forme le « trio du stress » avec Argentum nitricum et Valeriana (3 grands remèdes de notre époque).

    —

300

Comme Staphysagria qui « avance et recule dans l’attaque », ils sont tous timides et hypersensibles :

Ambra grisea (mg) Natrum muriaticum

Lycopodium (al)

Anacardium (am) Nux vomica (s) Platina (au) Aurum

impressionnable, tellement il (elle) est débordée

la rumination des griefs, « chien perdu sans collier »,

fier/ irrité : les « remontées acides »

coléreux et hautain, « mord pour qu’on s’intéresse à lui »

(NB. Lycopodium + Staphysagria = goutte et eczèma)

indécis, coléreux et même méchant, « mord pour avoir une caresse » impulsif et coléreux, se vexe vite, « aboit mais ne mord pas »

choquée (orgueil puis dédain), « lévier fier et fragile »

irritation et incompréhention, « chien battu qui ne cherche plus les caresses »

(orgueil puis dépression)

Staphysagria est le régleur de leurs colères rentrées, de leur orgueil vexé, de leurs frustrations. Il diffère d’Ignatia amara (« la déception »… d’elle même ou des autres), idéaliste romantique qui laisse éclater ses frustrations et reproches personnels de façon hystérique, pleurnicharde et paradoxale. On trouve aussi sous la rubrique « Bad effects following indignation » au Kent : Colocynthis (cu) « Ca ma fait chier » et Ipeca (ph) « Tonton, pourquoi tu tousses ? ».

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………………..

 les émotions : chagrins, vexations, indignation, querelles le moindre contact, les excès sexuels et l’onanisme

les coupures et la chirurgie (offenses physiques ?)

les boissons froides

la nuit

les traitements « mercuriels » (chimiothérapie et AINS)

Theridion

Na Latrodectus variolus

– la chaleur

– le repos

– après avoir mangé ……………………………….. Antidoté par : Ambra, Camph.

 Araignée américaine à l’abdomen globuleux. Pathogénésie de C. Hering en 1832)

Key-note : Psyché :

Soma :

Cybernétique : Modalités :

« Chaque bruit pénètre le corps entier, particulièrement dans les dents » (Hering)

Agitation compulsive : tricote, lave le linge … mais aversion à travailler

Marche maladroitement quand il est excité. Sensation d’avoir la tête séparée du corps. Le temps passe trop rapidement.

Vertiges, nausées, céphalées, douleurs

Caries, nécroses osseuses, rachitisme : « pain in bones, as if broken » (Hering) Appétit capricieux

Remèdes des situations de sécheresse (acidose) du groupe des Sodiums (en regard du groupe du Germanium, qui rassemble les autres araignées).

Aggravé par le moindre bruit, en fermant les yeux, par le mouvement, le toucher, la lumière

301

Thuya occidentalis Na

« Sous influence »

Grand conifère (jusqu’à 15 mètres de hauteur), très envahissant, les branches s’enracinent pour former un bouquet d’arbres : il s’impose ! Arbre toxique, imputrescible, imparasitable, aboutissement des gymno- spermes : a raté la mutation de sa sexualité… « Quand l’homme exprime ses sentiments, la plante expose ses formes, ses couleurs et ses parfums » (R. Steiner).

Symbole : « La névrose phobique… puis obsessionnelle »

« Il voudrait tout contrôler, mais devant la fuite du temps, il est pris de vertiges » (Grandgeorges)

Etat de peur irrationnelle, diffuse, systématique ou systématisée, qui oblige le malade à éviter les situations qui engendrent chez lui une angoisse invincible. Echec du processus d’adaptation, c’est pour D. Martinez un véritable « nosode » du pôle Rate-Pancréas.

« Dans la névrose hystérique, le refoulement d’une pulsion inconsciente libère une force active qui se convertit au niveau du corps, cette force active se transforme en angoisse que le sujet tente de lier à un objet extérieur : ceci constitue la névrose phobique » (J. Barbancey).

Causalité : La névrose phobique intervient quand il y a difficulté à intégrer une nouvelle image de soi (adaptation ++). « Le névrosé tente par son comportement, par le langage du corps, comme l’a dit Janet, d’exprimer ce qu’il ne peut exprimer par le langage parlé, son inconscient, et d’y faire s’y interesser les autres » (Laborit).

Pour tous ces remèdes de Sycose, le problème de départ est le même : constitution d’un « script de vie » supplétif et autorisé qui servira de référentiel tout au long de la vie. Quand il devient impossible de s’y conformer, le choc du réel provoque une souffrance… une angoisse dont la racine est une expérience vécue ou imaginée de détresse sans recours. Cette souffrance est l’épreuve à dépasser pour « voir et savoir », c’est un problème global qui ne peut être traité que par une transformation de la compréhension que l’homme a de lui-même à la surface de la planète, en acceptant d’être clair avec soi-même / avec les autres (nouvelle image de soi)… tous les remèdes de Sycose refusent cette solution qui exige de « changer », ils choisissent l’évitement…

– Medorrhinum se précipite dans l’action et la démesure du Moi (égolatrie),

– Calcarea carbonica est paralysée par ses peurs et revit les inhibitions de l’action, les besoins d’aide et de protection de sa petite enfance, qu’elle n’a jamais quittée,

– Natrum muriaticum va rentrer dans sa coquille et se « confire » dans le passé, niant le présent et la réalité qu’il représente,

– Ignatia amara a une réaction de refoulement pulsionnel avec inhibition afin de nier l’image génératrice du trouble, court-circuit cerveau droit/cerveau gauche pour ne pas voir la réalité (= « débranchée ») et, d’Ignatia, Barbancey dit : « Si ton oeil te scandalise, arraches le…! » : pseudo-cécité, pseudo-paralysie, etc … – Thuya occidentalis va être envahie par cette angoisse invincible à laquelle elle va donner une cible privilégiée… ce qui constituera sa névrose phobique… elle cristalisera son angoisse sur un sujet donné : les idées fixes, « Fantômes et revenants (Hun), bloquent la communication, manifestations psychiques d’une cause organique hépato-vasculaire » (D. Martinez).

Problématique : « La névrose obsessionnelle est une maladie de la personnalité qui se traduit par l’émergence de phénomènes obsessionnels à caractères compulsifs contre lequel le sujet lutte par des rites conjuratoires devenants eux-mêmes obsédants » (Bergeret).

Key-notes :

Psyché :

Le nez coule pendant la selle (P. Schmidt) ou transpiration de la lèvre supérieure … symptôme d’humidité (Rate!Poumon / GI).

Sensation d’un clou que l’on enfonce dans le front gauche, amélioré par la pression.

Manque de confiance en soi —> agressibilité —> agressivité Fixité de la pensée, dévalorisation du moi, dépression et soumission.

302

« Le fond psychique est fait d’agressivité forte, tenue en échec par toutes sortes de stratagèmes, de conduites soumises, de scrupules excessifs, de méticulosité, d’avarice avec parfois, des décharges sadiques de violence, de saleté » (Barbancey).

Les peurs trouveront leur sédation (temporaire) dans une soumission aux maitres (et à leurs dogmes). Le sentiment de culpa-bilité se verra apaisé par la confession/punition, mais augmentera la soumission et culpabilité futures… Scrupulosité de cons-cience pour des banalités, pour des petites choses : « Comme ces religieuses qui se confessent vingt fois par jour pour des bétises, comme par exemple de n’avoir pas baissé la tête quand on récitait le Gloria » (Masi).

Processus rituels… en particulier :

– thèmes religieux et métaphysiques, recherche d’une forme de spiritualité (ex.: « Je VEUX connaitre Dieu et en avoir la preuve » … il pense qu’il est très léger, éthéré, l’esprit séparé du corps, qu’il est un fantôme).

– thèmes de pureté et de protection corporelle (inacceptation du charnel) : persuasion d’une fin prochaine et d’une incapacité fonctionnelle définitive … interrogation constante que le malade pose à son propre corps (idées fixes) : j’ai un cancer, d’ailleurs je sens quelque chose de vivant dans le ventre… « les jambes sont comme du verre » (Kent).

– thèmes d’ordre (vérification compulsive), de rigueur, de soumission : il est le jouet d’une puissance étrangère (sensation d’être en guerre), d’un démon, d’un sort jeté ++ (cliente des exorcistes !)

– thème de culpabilité, du châtiment : il a la sensation d’avoir fait du mal … sensation d’être suivi, surveillé (Drosera) par son double (doutes sur son identité personnelle ?), que quelqu’un marche à côté de lui !

– thèmes relatifs à l’écoulement du temps (se refugie dans le futur, en rèvant à des jours meilleurs, les vacances… »cà ira mieux demain, quand … ! »)

– thème de l’auto-satisfaction, de la jouissance : être le point de mire de l’assistance (sur Lachesis).

Soma : 1 – catarrhe muqueux épais, surtout génito-urinaire :

Utile en aiguë dans les blennorrhagies (// Cannabis sat., Cantharis ou Mercurius) ou les vaccinations (Variole autrefois, Hépatite B à présent), dans les cas trainants, lorsqu’il y a un écoulement purulent verdatre : cystite ou prostatite chronique, leucorrhée persistante, herpès récurrent des parties génitales, rhinorrhée ou otorrhée fétide, bronchites chroniques de l’enfant.

2 – rhumatismes et névrites :

Ostéo-arthrite de hanche (// Xanthium strumarium), ou arthrite des grosses articulations (même modalités que Rhus tox.), Otosclérose (Graphites).

Céphalées unilatérale droite (au début), obnubilante, avec raidissement de la nuque. Otosclérose (Graphites) Sensations anormales, ovarialgie gauche, comme « d’avoir quelque chose de vivant dans le ventre » (grossesse nerveuse ? // Lac caninum ou Pulsatilla), « Comme si les membres était en bois » (Clarke), sensation d’un clou que l’on enfonce dans l’éminence frontale gauche, amélioré par la pression.

Les douleurs augmentent et régressent progressivement (Stannum).

3 – asthénie, anémie et déminéralisation : Palpitations, avec bouffées congestives le soir. Varicosités.

« Absence d’appétit, avec dégout de la viande et des pommes de terre » (Burnett), nausées, éructations, beaucoup de gaz après les repas, constipation avec envies inefficaces (Graphites).

Ongles des mains et des pieds abimés et déformés, caries et déchaussements dentaires (paro. complexe), Peau grasse infultrée (peau d’orange) et luisante (transpire pour un rien), furoncles fréquents, acné du dos.

4 – toute sortes d’excroissances …

(mais attention : 52 remèdes au répertoire de Kent, dont 9 au degré 3 !) :

Verrues molles, fibromes utérins, polypes, condylomes : véritables choux-fleurs douloureux, suintants ou saignants. Leuco-kératoses humaines et podo-dermite ulcéro-végétante du cheval (indication vétérinaire).

Cybernétique : Remède des désadaptations,

de tout ce qui n’a pas été digéré, au physique, comme au psychique !

1/ Classé par P. Kollitsch dans le groupe du Sodium (vide de Shen-feu),

2/ son expression est à la Rate-pancréas (proche de Mercurius, car c’est un arbre envahissant dont toutes les parties sont toxiques) … « Voir clair dans ses actes ? » (perte des repèdes : mémoire et logiques).

            —

303

3/ et qui a sa manifestation principale sur l’axe Rate -> Rein = non-contrôle des chairs (obésité) et de l’eau (peurs), puis « accélération à l’avers » : Chrong-mo (verrues, fics …).

4/ Poumon pas nourri : plus de gestion de l’humidité (glaires, cellulite, transpiration)

5/ Foie vide : imaginaire pauvre … « et marcher avec espérance dans la vie ? ».

Deux conifères ont des pathogénésies proches :

– Cupressus lawsoniana (na) Remède expérimenté par Burnett sur lui-même, qui lui a

provoqué des douleurs d’estomac. Il peut être utile dans les condylomes de la bouche.

– Cupressus australis (na) qui provoque des douleurs piquantes, avec sensation

générale de chaleur. C’est un remède de rhumatismes après gonorrhée (FLR ?)

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………….

le froid humide mais aussi la chaleur du lit périodiquement : 3 – 4 heures du matin, en lune montante, pendant les règles, chaque année (venins)

en urinant, par le toucher, le mouvement les vaccins et traitements mercuriels. ……………………………………. Latéralité gauche.

Valeriana Na

« Les calmants »

la chaleur – le climat chaud

– en se couvrant la tête

les éliminations, les éternuements en croisant les jambes. ………………………………… Antidoté par :

Camph., Cham., Cocc., Merc, Puls., Sulfur, Staph.

Plante herbacée (Valérianacée), creuse et cannelée. Sa racine contient des acides organiques et iridoïdes (proche de Viburnum).

Causalité : Complexes, dus à des « refoulements ».

Problématique : Inadaptation à l’entourage et à son travail : ne se sent nulle part à sa place, désire partir, mais ne sait pas où … tout lui devient étranger, il (elle) n’a plus de repères,

tout semble faux …

Psyché : Extase et hystérie … impression d’être entouré de dangers, impression d’être dans un rêve. « Les symptômes mentaux surviennent la nuit : voit des images, des animaux et des hommes… sensation de lévitation » (Kent).

Soma : Regard sauvage… « Grand remède des manifestations nerveuses inclassables » dit Kent.

– Hoquets du nourrisson nerveux, peureux de l’obscurité et par la solitude (Stramonium) –> insomnies.

– Hypersensibilité, excitation, spasmes et névralgies diverses, intolérance à toute douleur (Chamomilla), besoin constant de bouger (Causticum), crampe de l’écrivain, sciatique améliorée en marchant, aux changements de position.

– Remède des dysneurotonies de la ménopause.

Cybernétique : Bon régleur de Natrum mur. et d’Argentum nitricum, comme Ambrea grisea, Chamomilla et Ignatia.

Aggravé par : Amélioré par : ……………………………………………………………………………………………..

le repos et l’énervement !

debout et assis (douleurs du rachis)

les changements de position, en marchant en se massant (crampes), en mangeant.

304

le soir, avant minuit ………………………………………… au froid, aux courants d’air Antidoté par : Bell., Coff., Camph., Puls.,

Mercurius

Matière médicale des remèdes gazeux

« Réflexion sur le tableau des corps simples : il est curieux de constater qu’en dehors du carbone, l’action des trois grands métalloïdes de la chimie organique n’a pas donné lieu à des pathogénésies. En effet, ni l’oxygène, ni l’azote, ni l’hydrogène ne sont employés, bien que cependant ce soit par rapport à leur action chimique que l’action chimique de tous les autres corps simples puisse être jugée … Une autre donnée nous est offerte par l’abondance avec lequel un corps se rencontre dans l’organisme : à de rares exceptions près, on peut dire que plus un corps est répandu dans l’organisme, plus les phénomènes pathologiques qu’il provoque soient fréquents et moins graves. Exemples : le Soufre, le Phosphore et l’Arsenic sont en abondance décroissante et en gravité croissante, de même le Sodium, le Potassium et l’Or ». Extrait de « Matière médicale thérapeutique » de P. Kollitsch.

En effet, si les homéopathes sont passés maîtres dans l’art d’utiliser à des fins thérapeutiques les corps simples sous forme solide et liquide, ils ont, jusqu’à ces dernières années semble-t-il, oublié d’importants remèdes gazeux. Pourtant, l’ensemble du métabolisme de base de la vie est gazeux, comme l’avait déjà parfaitement compris R. Steiner au début du siècle (cf. son « Cours aux agriculteurs ») :

Premier niveau : la vie, c’est C.O.N.H ! C’est à dire Carbone + Oxygène + Azote + Hydrogène, symphonie jouée à quatre instruments. Le Carbone et les trois éléments gazeux constituent les clefs du métabolisme cellulaire (oxydo-réduction) :

 N  » H « 

aux phénomènes nerveux et réflexes / Rein à l’organisation de la chaleur / Coeur

à la mise en place des structures / Poumon

C commande

O aux processus métaboliques / Foie

Second niveau : comme l’ontogenèse répète la phylogenèse, la biosynthèse répète la biogénèse

CH4 + méthylation = glucides + CO2 (carboxylation) = acides gras + NH3 (amylation) = acides aminés

  —

305

Ces trois éléments constituent les clefs du métabolisme intermédiaire (biosynthèse immédiate). CO2 : régulation de la circulation cérébrale (S.N.Central) et de l’équilibre acido-basique (avec NH3) NH3 : les neuromédiateurs, exemple : Tryptophane (a.a.) + décarboxilation = Sérotonine

Tyrosine (a.a.) + hydroxylation = Dopamine Dopamine + hydroxylation = Nor-adrénaline Nor-adrénaline + méthylation = Adrénaline.

Troisième niveau : le métabolisme énergétique

CH4 + NH3 = C2N2 (cyanogène), clef de la synthèse des bases puriques (ADN-ARN),

CH4 + H2O = CH2O (formaldéhyde), clef de la synthèse des lipides complexes et de l’ATP, SO2 (bioxyde de soufre), activateur général du métabolisme oxydatif.

La matière médicale homéopathique possède déjà plusieurs gaz dynamisés : Arsenicum hydrogenisatum (AsH3), Carboneum oxygenisatum (CO), Chlorum (HCl), Fluoricum acidum (HF), Ozonum (O3), Phosphorus hydrogenatus (PH3), Sulfurosum acidum (SO2), Sulfur hydrogenisatum (SH2)… Mais la première application empirique de ces gaz fut sans conteste les cures thermales :

La carbothérapie thermale (CO2) est un complément utile du traitement médical classique, de la chirurgie vasculaire et des angioplasties. Les eaux thermales de Royat (massif central) sont fortement gazeuses à leur émergence, le CO2 dissous (pur à 99,5%) ayant une puissante action vasodilatatrice, sous forme de bains carbo-gazeux ou de bains de gaz sec, associés dans certains cas à des insufflations sous-cutanées de ce gaz.

Nous avons été les premiers à proposer ces remèdes gazeux en granules dilués et dynamisés (en 12 ch). Avec la « formule choc » : « Une cure thermale à domicile », nous avons développé successivement :

Deux coffrets d’isothérapie gazeuse séquentielle, associations de dix gaz, dont la posologie est simple : Lundi, mercredi et vendredi, deux granules du tube n°1

Deuxième semaine idem (il y a eu 6 prises)

Troisième semaine idem, mais avec le tube n°2

Quatrième semaine idem (il y a eu 6 prises)

Cinquième semaine idem, mais avec le tube n°3

Et ainsi de suite jusqu’au tube n°9 (quatre mois) et on recommence …

Le tube n°10 ne sert que lors des épisodes aigus (on suspend alors le cycle).

« All.Stop » pour le terrain allergique (action polydiathésique de type Yang – fonction) : O2 + H2 + CO2 + N2 + SO2 + CH4 + C2N2 + NH3 + CH2O et AsH3

Tube1 = semaines 1+2 Oxygenum (O2) 12 CH

clef de la respiration cellulaire (substance nécessaire au mouvement et à l’entretient de la vie)

Tube 2 = semaines 3+4 Hydrogenum (H2) 12 CH clef des phénomènes d’échange métabolique (donneur d’électrons)

Tube 3 = semaines 5+6 Anhydridum carbonicum (CO2) 12 CH

clef de la carboxylation = synthèse des acides gras et régulation de la circulation cérébrale

Tube 4 = semaines 7+8 Nitrogenum (N2) 12 CH clef de l’amylation = synthèse des acides aminés

   —

306

Tube 5 = semaines 9+10 Anhydridum sulfurosum (S02) clef de la sulfo-conjugaison = détoxication cellulaire

Tube 6 = semaines 11+12 Methanum (CH4) clef de la méthylation = synthèse des glucides

12 CH 12 CH 12 CH 12 CH

Tube 7 = semaines 13+14 clef de la synthèse

Tube 8 = semaines 15+16 clef de la synthèse

Tube 9 = semaines 17+18 clef de la synthèse

Cyanogenum (C2N2) des bases puriques (ADN/ARN)

Ammoniacum (NH3)

des neuro-transmetteurs et de l’équilibre acido-basique (avec CO2)

Formaldehydum (CH20) 12 CH de l’ATP et des hormones stéroïdiennes

Tube 10 = en cas de crise allergique seulement Arsine (AsH3) 12 CH clef de la tansmission synaptique

« Rhuma.Stop » pour arthrose et ostéoporose (action polydiathésique de type Yin – structure) : O2 + H2 + C2N2 + N2 + CH3SH + IH + C2H4 + SiH4 + SF6 et Sb (CH3)3

Tube1 = semaines 1+2 Oxygenum (O2) 12 CH

clef de la respiration cellulaire (substance nécessaire au mouvement et à l’entretient de la vie)

Tube 2 = semaines 3+4 Hydrogenum (H2)

clef des phénomènes d’échange métabolique (donneur d’électrons)

Tube 3 = semaines 5+6 Cyanogenum (C2N2) clef de la synthèse des bases puriques (ADN/ARN)

Tube 4 = semaines 7+8 Nitrogenum (N2) clef de l’amylation = synthèse des acides aminés

Tube 5 = semaines 9+10 Mercaptanum methylatum clef de la sulfo-conjugaison = détoxication cellulaire

Tube 6 = semaines 11+12 Iodo hydricum acidum (iH) clef du métabolisme thyroïdien et para-thyroïdien

Tube 7 = semaines 13+14 Ethylenum (C2H4) clef de la méthylation = synthèse des glucides

Tube 8 = semaines 15+16 Silanum (SiH4)

clef de la synthèse des neuro-transmetteurs et de la genèse des formes (exostoses)

Tube 9 = semaines 17+18 Sulfur hexafluoratum (SF6) 12 CH clef de la minéralisation osseuse et des inflammations vasculaires

Tube 10 = en cas de crise algique seulement Trimethyl stibine Sb (CH3)3 12 CH clef de l’inflammation ostéo-articulaire : lumbago / torticolis / PSH .

Un problème d’adaptation posologique est parfois rencontré : le phénomène de relance métabolique peut entraîner une brève réactivation (heureusement de courte durée <12h) des symptômes du malade, ou quelques nausées, céphalées, vertiges… Ce phénomène impose de suspendre les prises jusqu’à disparition

307

12 CH 12 CH 12 CH

(CH3SH) 12 CH 12 CH

12 CH

12 CH

de ces troubles. La reprise du cycle ne pose alors généralement plus de problème. Jeune ou personne sensible : possibilité 2 prises seulement par semaine (on change alors de tube toutes les trois semaines).

Si l’amélioration survient en cours du protocole, on aura intérêt à aller jusqu’au bout, afin de consolider ce résultat. En cas de réponse incomplète, nous vous conseillons de reprendre le protocole initial (il reste assez de granules dans les tubes pour deux autres séquences, c’est à dire un an de traitement !).

Il est à noter que la micro-immunothérapie gazeuse permet également d’améliorer de nombreux cas d’asthénie, de nervosisme, d’insomnie, de boulimie ou d’anorexie, de tétanie et de convulsions…

A la suite de l’arret de la vente de certains nosodes, suite à l’affaire de « la vache folle », nous avons été amené à concevoir des trousses « Nosodes-like » de quatre remèdes gazeux, destinés à épauler/remplacer les Nosodes, qui reste actuellement très contestés dans certains pays d’Europe :

 « T.gaz » (vide d’Energie du Poumon = Tuberculinum) « P.gaz » (vide de Yang du Foie = Psorinum)

« S.gaz » (vide de Feu du Cœur = Medorrhinum) « L.gaz » (vide d’Eau du Rein = Luesinum)

CO2 CH4 C2N2 SiH4

O2 CH2O N2O SO2

H2 C2H2 NH3 PH3

N2 NH3 HCN N2O SO2 SH2 SF6 CH3SH

« A.gaz » (Désadaptation = les Stock-Nosodes)

Sous forme de 4 doses en 12 CH, à prendre une dose chaque dimanche, ce qui en optimise l’efficacité.

 NB. La faculté de médecine est d’ailleurs en train de découvrir les propriétés de vasodilatation et anti- agrégants plaquettaire du Monoxyde d’azote ou Oxyde nitrique (NO), gaz élaboré au sein des cellules endothéliales, qui est un puissant vasodilatateur des vaisseaux cérébraux qui, contrairement aux neurotransmetteurs classiques, diffuse sous forme de gaz dissous et agit à distance sans récepteur membranaire. Les neurotransmetteurs classiques, comme l’Acétylcholine, la Sérotonine, l’ADP agissent sur la microcirculation cérébrale par le biais de la formation de NO.

Hydrogenum

Voici des années que nous nous lamentions de l’absence dans la matière médicale homéopathique du premier atome de la table de Mendeleïev et du plus important (quantitativement, car c’est la substance de base des étoiles) métalloïde de l’univers : l’hydrogène. Rien qu’au niveau du corps humain, il représente 10% de notre poids ! Il a deux isotopes : le Deutérium et Tritium, rares, qui ont été très recherchés, car constituants de « l’eau lourde » utilisée dans les premiers réacteurs nucléaires.

 Table de Mendeleïev : Groupe 1 Groupe 2 etc … H (1)

Li (3) Be (4) —

308

Na (11) Mg (12) K (19) Ca (20) Rb (37) Sr (38) Cs (55) Ba (56)

Cette pathogénésie à été réalisée par la « Dynamis school », école homéopathique écossaise, sous la direction de Jeremy SHERR. Elle a pris 4 ans et a été terminée en 1992. Elle comporte 1100 symptômes, dont 305 concernent l’esprit (Mind). Nous avons identifié ces symptômes avec les codes de l’auto-questionnaire de SYNERGIE (pour ceux d’entre vous qui possède le logiciel), pour mieux les étudier.

Psyché : se sent « vieux » : psychorigide, égoïste (440), irritable et confus

– oublieux, tr. de la mémoire récente (156), fait des erreurs (lettres, chiffres)

– irrésolu (217), veut que quelqu’un décide pour lui, désire de l’aide

– lenteur d’idées et de mouvement (094), pourtant s’agite, impatient (093) !

– appréhensions, peurs de mal faire, trac (060)

– pensées persistantes (086), anxiété sans raison

– désir de solitude et de ne rien faire, peu impliqué, détachement, indifférent

– insécurité, aversion à être touché (se sent vulnérable)

– triste, morose (164), introverti, s’apitoie sur lui-même

– dépressif, résigné, apathique (447). Pense au suicide, à la mort (084)

– irritable, critique, coléreux sans raison, querelleur (062)

– loquacité (173), sautes d’humeur, intérêt homosexuel (350)

– sensible aux jugements, suspicion, sentiments paranoïdes (se sent rejeté)

– théorise, philosophe, parle à Dieu (095)

– altruiste (Causticum), veut se dévouer, charitable

Soma : désadaptation neuro-sensorielle progressive

– vertiges (232), aggravés en bougeant la tête

– maux de tête occipito-frontaux, avec pulsations et nausées (051)

– migraine oculaire (257)

– écoulement nasal clair (blanc d’œuf), renifle (179). Prurit des oreilles

– bouche sèche (144) et douleurs dentaires (134), mal de gorge, toux grasse (191)

– nausées aggravées par le thé. Soif de boissons froides

– constipation (207)

– palpitations (107) et peurs ressenties au cœur et à l’estomac

– tension musculaires, raideurs : cervicalgies (235) et lombalgies (< par la toux)

– extrémités froides, jambes faibles, panaris.

Modalités : aggravé le matin (358), par le froid, périodicité annuelle

Dans l’approche systémique que nous avions faite de l’utilisation thérapeutique des gaz, s’appuyant sur la réflexion anthroposophique, l’hydrogène est le principal remède gazeux du pôle cœur. A ce niveau, la problématique identitaire (Sycose) est permanente, posée à l’adolescence lors de la poussée pubertaire, puis ressurgissant durant la période du vieillissement, sorte d’adolescence à l’envers. Les manifestations décompensées sont celles de la névrose hystérique (avec sa classique instabilité d’humeur), sur une personnalité souffrante, rejetée, blessée, peu sûre d’elle.

Les remèdes homéopathiques correspondants les plus proches sont :

Medorrhinum = le stéréotype (pas de sens critique) : agir sans penser, penser sans agir. Fermé à toute création, il confond les statuts et les rôles.

Kalium carbonicum = réactivation des expériences négatives : détresse extrême

Causticum = réactivation des expériences de frustration précoce : révolté(e), avec son satellite vertigineux et épuisé : Cocculus (am)

Thuya occidentalis = réactivation du noyau de culpabilité : obsessionnel, avec Ignatia amara (na) dysneurotonique et Crocus (na) migraine ophtalmique.

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309

Oxygenum

L’air contient 21% d’oxygène en volume. Le poids de l’oxygène respiré quotidiennement dépasse le poids des aliments avalés !

Une première pathogénésie a été effectuée par : Dr Chetna N. SHUKLA (Inde), sur cinq de ses étudiants en dose unique de 30K, suivi de quelques semaines de recueil des symptômes, qui ressemblent tout à fait aux problématiques de SULFUR, comme notre tableau de correspondance nous le laissait supposer.

Psyché : Se sent fort, confiant, indépendant, confiance en lui, dort mieux, quête d’idéal. Accès de paresse, d’irritabilité, de colère. Egoïste. Très critique

Désir de reconnaissance. Se sent indispensable.

Soma : Démangeaisons, rash, impression de chaleur, améliorée dans un bain chaud

Désir d’alcool et de boissons chaudes. Dérangé par le bruit

NB. Anhydridum carbonicum (CO2, le dioxyde de carbone) a bénéficié d’une pathogénésie effectuée par les Drs Louis Klein et Jackie Klasson, mais nous n’avons pas encore eu connaissance des détails de celle-ci.

Les gaz rares

Néon

Pathogénésie également réalisée par la « Dynamis school », sous la direction de Jeremy SHERR en 1997. Le Néon, découvert en 1898 (signifie « nouveau ») est un « gaz rare », ce qui signifie que sa couche périphérique d’électrons est saturée (8) : il ne réagit chimiquement avec rien, s’isole en restant même à l’état atomique ! Créé au sein des soleils, c’est le 3ème élément le plus important de l’univers, après l’Hydrogène et l’Hélium). Il constitue 1/65 000 de l’atmosphère terrestre et possède trois isotopes naturels. C’est un gaz très utilisé (tubes éclairants, TV et lasers à gaz) pour la lumière qu’il irradie sous un courant haute tension.

Psyché : Néo-réalité (clivage = psychose)

– somnolent, agité et confus, hallucinations, visions et rêves colorées

– anxiété constante et perte de contrôle : irritabilité, gaieté, tristesse et indifférence – désorientation temporo-spatiale (Agaricus), sensation d’étrangeté

– oublieux, erreurs de mots, difficulté de concentration

Soma : Sécheresse (peau, muqueuses, nez, langue, selles …) et prurit cutané, céphalées < par le bruit, mal de dents, flatulences douloureuses, extrémités froides.

Cybernétique : Les autres gaz rares (Hélium, Néon, Argon, Krypton, Xénon) s’opposent aussi à l’Hydrogène qui est le remède du retour vers l’unité (idéal, pensée claire, personnalité accomplie, vertu – Shen). Nous avons d’ailleurs, il y a quelques années, essayé les différents gaz rares dans certains états dépressifs chroniques, avec quelques succès, mais nous avons dû rapidement interrompre l’expérimentation devant les réactions induites, trop fortes. Ces remèdes présentent néanmoins un intérêt certain, car les psychoses (à évaluer en milieu spécialisé et sous contrôle des neuroleptiques) étaient jusqu’à présent en hors de portée des remèdes homéopathiques classiques.

« La vérité a beau briller à nos yeux de tout l’éclat de l’évidence, jamais son existence n’est admise sans discussion par ceux qu’elle veut éclairer » P. Schmidt

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310

Homéopathie : les ouvrages essentiels

Bibliographie

HAHNEMANN S. « Organon de l’art de guérir » (Boiron, copie de l’édition française de 1824) HAHNEMANN S. « Les maladies chroniques » (Maisonneuve)

KENT J.T. « La science et l’art de l’homéopathie » (traduction P. Schmidt, Maisonneuve) KENT J.T. « Matière médicale » (2 tomes)

KOLLITSCH P. « Matière médicale thérapeutique » (Maloine 1955 et réédition Hélios 1989) WHITMONT E.C. « Psyche and substance » (ed. North atlantic books)

Homéopathie : autres ouvrages intéressants

HODIAMONT « Homéopathie et physiologie » (Similia 1983)

HODIAMONT « Les plantes médicinales en homéopathie » (Debrus-Tensi 1983) HODIAMONT « Venins et remèdes du monde animal en homéopathie » (Bruxelles 1957) ORTEGA P. S. « Les miasmes » (Unitec, Genève)

ROUY A. « Enseignements sur la thérapeutique homéopathique » (2 tomes, Similia 1989) VOISIN H. « Matière médicale du praticien homéopathe » (Maloine 1976)

BAUR J. « Avatars et aventures du médicament homéopathique »

SCHMIDT P. « Cahiers du groupement hahnemanien de Lyon » (une cinquantaine de brochures) BARBANCEY J. « Pratique homéopathique en psycho-pathologie » (Ediprim, 1977 )

JULIAN O.A. et HAFFEN M. « Homéopathie et terrain » (lab. Lehning)

PELLETIER A. « Si l’homéopathie m’était contée » (Lyon 1985)

COULTER C. C. « Portraits of homeopathic medicines » (2 tomes, North Atlantic Books 1986) COULTER H. L. « Science homéopathique et médecine moderne » (ed. Elephas 1991)

GIBSON MILLER R. « Relationship of remedies with approximate duration of action » SCHOLTEN Jan « Homéopathie et minéraux » (Pays-bas 1996)

VERMEULEN Frans « Synoptic 2 » (CLV éditions 1996)

GRANGEORGES D. « L’homéopathie exactement » (R . Jollois, tomes 1 et 2)

Psychologie clinique :

ISRAEL L. « Le médecin face au malade » (ed. Dessart)

311

ISRAEL L. « Initiation à la psychiatrie » (ed. Masson)

« Inventer le réel » Cl. Rabant (ed. Denoël)

« Psychologie, psychiatrie » C. Koupernik, C. Gaidamour, J.J. Scheider (Flammarion) « Biologie de la conscience » G. M. Edelman (ed. O. Jacob)

« Les trois cerveaux de l’homme » P. MacLean et R. Guyot (ed. R. Laffont) « Psychologie médicale » Ph. Jeammet, M. Reynaud, S. Consoli (ed. Masson 1993) « Les somatothérapies » R. Meyer et G. Liénard (ed. SIMEP)

« Les cycles de l’identité » Pamela Lewin (ed. InterEditions 1986)

« Le symbolisme du corps humain » Annick de souzenelle (ed. Dangles 1984) « L’esprit du grenier » Henri Laborit (Grasset 1992)

« Avoir ou Etre ? » Eric Fromm (collections Réponses/ robert laffont 1978)

« T’es toi quand tu parles » Jacques Salomé (Albin Michel 1991 )

« Le Moi et le temps » Henri Bianchi (Dunod 1987 )

« Le visuel et le tactile, Essai sur la psychose et l’allergie » Sami-Ali (Dunod 1984 ) « Le poids du réel, la souffrance » Denis Vasse (éditions du Seuil 1983) « Psychothérapies médicales » J. Guyotat (éditions Masson)

Analyse Transactionnelle :

« Que dites-vous après avoir dit bonjour » E. Berne (ed. Tchou)

« L’analyse transactionnelle » J.M. Vergnaud / P. Blin (ed. « les éditions d’organisation ») « Le triple moi » G. Jaoui (ed. Robert Laffont)

« Des scénarios et des hommes » C. M. Steiner (ed. Epi)

« Analyse transactionnelle et émotions » F. English (ed. Epi)

La Médecine Traditionnelle Chinoise :

« Précis d’acuponcture chinoise » Académie de MTC Pékin (ed. Dangles)

AUTEROCHE B., NAVAILH P. « Diagnostic en médecine chinoise » (ed. Maloine 1991) AUTEROCHE B. et M, DEMONT M. « Matière médicale chinoise » (ed. Maloine 1992) MACIOCIA Giovanni « Les principes fondamentaux de la MTC » (ed. Satas 1992).

MACIOCIA Giovanni « La pratique de la médecine chinoise » (Satas, 1997)

ROSS Jeremy « Organes et entrailles (ZANG FU) en MTC » (France médic. 1989)

MARTINEZ D. « Les entités viscérales » et « Maladies des 7 sentiments » (association ARIEC, Lyon) FISCH G. « La médecine traditionnelle chinoise » (ed. LEP, 1994)

EYSSALET J. Marc « Le secret de la maison des ancêtres » (Guy Trédaniel)

Liste de tous les remèdes mentionnés dans cet ouvrage, par ordre alphabétique :

Chaque remède est suivi, entre parenthèse, du code de sa famille, sauf les Nosodes et Stock-nosodes.

Abrotanum (na) 271/279 Absinthium (cu) 127 Aceticum acidum (ac) 210/215 Aconit napelus (s) 95/102 Actea racemosa (s) 95/107 Adamas (ag) 160/163 Aesculus (s) 95 Aethusa cynapium (cu) 127/130 Agaricus (pb) 205/207 Agave americana (ge) 58 Agnus castus (s) 95

Agrimonia (mg) 112 Ailanthus (hg) 187 Ajuga reptans (al) 166 Aletris (mg) 112 Alfalfa (k) 226 Alkekenge (ca) 255 Allium cepa (s) 95/108 Allium sativum (as) 53 Aloe (s) 95 Alumen (al) 171 Alumina (al) 166/170

312

Alumina silicata (al) 86/171 Ambra grisea (na) 271/280 Ammonium aceticum (am) 262 Ammonium benzoïcum (am) 262 Ammonium bromatum (am) 262 Ammonium carbonicum (am) 262/265 Ammonium iodatum (am) 262 Ammonium muriaticum (am) 262/266 Ammon. phosphoricum (am) 262 Ammonium picricum (am) 262 Ammonium sulfuricum (am) 262 Ammonium valerianicum (am) 262 Ampelopsis (mg) 111 Anacardium orientale (am) 262/267 Anagallis (am) 262 Angustura (s) 103 Anhalonium (zn) 74 Anilinum (as) 185 Antimonium crudum (as) 52 Antimonium arsenicosum (as) 54 Antimonium iodatum (as) 54 Antimon. sulfuratum aureum (as) 54 Antimon. sulfuratum rubrum (as) 54 Antimonium tartaricum (as) 53 Antipirine (as) 44 Anthracinum 180 Apis mellifica (hg) 186/190 Apocynum (as) 52 Aranea diadema (na) 271 Areca catechu (mn) 140 Argentum metal. (ag) 162 Argentum iodatum (ag) 160 Argentum nitricum 161 Aristolochia clematitis(na) 281 Arnica montana (hg) 186/190 Arsenicum album 45 Arsenicum iodatum (as) 44 Arsenicum sulfuricum flavum (as) 48 Arsenicum sulfuricum rubrum (as) 48 Arum triphyllum (si) 81/91 Asa foetida (au) 149/158 Asarum (s) 95 Asclepias (hg) 186 Aspidosperma (sn) 201 Asterias rubens (au) 149 Astragalus (ag) 160 Aurum metal. 150 Aurum bromatum (au) 149 Aurum iodatum (au) 149 Avena sativa (zn) 74/78 Aviaire 31

Bacillinum 30 Bacillinum testium 31 Badiaga (io) 259 Balsamum peru (sn) 201

Baptisia tinctoria (as) Baryta acetica (ba) Baryta carbonica (ba) Baryta iodat. (ba) Baryta muriatica (ba) Baryta phosphorica (ba) Belladonna (ca)

Bellis perennis (hg) Benzoicum acidum (ac) Berberis (al) Bismuthum (as) Boletus satanas (pb) Borrago (mg)

Borax (na)

Bothrops (ge) Botulinum Bougmancia (ca) Bovista (mg)

Bromum (io)

Bryonia alba (ph)

Bufo rana (cu) Bungarus fasciatus (ge) Buxus (au)

Cactus (zn)

Cadmium sulfuricum (zn) Caesium (k)

Caladium (am)

Calcarea acetica (ca) Calcarea arsenicosa (ca) Calcarea bromata (ca) Calcarea calcinata (ca) Calcarea carbonica (ca) Calcarea caustica (ca)

Calcarea fluorica (ca)

Calc. hypophosphorosa (ca) Calcarea iodata (ca)

Calc. lacto-phosphorica (ca) Calcarea lactosa (ca) Calcarea muriatica (ca) Calcarea nitrica (ca) Calcarea oxalica (ca) Calcarea phosphoric (ca) Calcarea picrata (ca) Calcarea silicata (ca) Calcarea sulfurica (ca) Calendula (hg)

Caltha palustris (ag) Camphora (as)

Candida albicans

Cannabis indica (zn) Cantharis (ca)

Capsicum anuum (au) Carbolicum acidum (ac) Carbo animalis (ch2)

   49

   197

   194

   194

   194

   197

237/252 191

210

172

54

205

111 271/282

58/66 180

255 111/116 259/260 40 127/131 60

149

74

74

227

262

237

237

237

237

238

237

237/247 237

237

237

237

237

237

237

237

237

237 237/249 186/191 160

49 180/184 74/77 237 149/159 210 174/178

313

Carbo vegetabilis (ch2) 174/177 Carcinosinum 180/182 Carduus (mg) 111 Castor equi (ch1) 174 Castoreum (cu) 127 Causticum (am) 263 Cenchris (ge) 58/66 Cereus bomplandii (zn) 76 Cereus serpentinus (zn) 76 Cetraria islandica (sn) 201 Chamomilla (na) 271/287 Cheiranthus (ca) 237 Chelidonium (ph) 41 Chimaphila umbellata (al) 166 China (as) 50 Chininum arsenicosum (as) 50 Chionantus (as) 32 Chloramphenicol 185 Chlorum (io) 259/261 Chromicum acidum (ac) 210 Cicuta virosa (cu) 127/131 Cimex (fe) 134 Cina (cu) 131 Cinnabaris (hg) 187 Cinnamonum (si) 81 Cistus canadensis (au) 149 Citricum acidum (ac) 210 Clematis erecta (si) 81/91 Cobaltum (zn) 74 Coca (ba) 194 Cocculus indicus (am) 262/269 Coffea (s) 95/108 Colchicum (as) 51 Colibaccilinum 180/183 Colocynthis (mg) 111/124 Colombo (am) 262 Conchiolinum (ca) 237 Condurango (au) 149 Conium maculatum (au) 157 Coralium rubrum (s) 95 Corydalis (au) 149 Crataegus (ge) 58 Cresol (ac) 210 Crocus sativus (na) 288 Crotalus horridus (ge) 58/67 Crotalus cascavella (ge) 58/67 Croton tigl. (s) 95/106 Cumarinum (zn) 74 Cubeba (mg) 111 Cuprum 127 Cuprum aceticum (cu) 127/130 Cuprum arsenicosum (cu) 130 Cuprum oxydatum (cu) 127/130 Cuprum sulfuricum (cu) 127/130 Curare (mn) 138/142 Cyclamen (na) 271/289

Cydonia (fe) 134 Cynodon dactylon (zn) 78

Denys 31 Digitalis (as) 51 Dioscorea (mg) 125 Diphterotoxinum 180 Drosera (cu) 127/132 Drymis (na) 271 Duboisia (ca) 255 Dulcamara (na) 271/290

Echinacea (ge) 58 Elaies (au) 149 Elaps (ge) 58/66 Ephedra (io) 259 Equisetum (si) 81 Erigeron (fe) 134 Eriodictyon (sn) 201 Erodium (k) 226 Erysimum (si) 81 Ethylicum (al) 166 Ethyl sulfur dichloratum (ph) 32 Eupatorium (ca) 237/258 Euphorbium (hg) 187 Euphrasia (s) 109

Fabiana imbricata (al) 255 Ferrum aceticum (fe) 135

Ferrum arsenicosum (fe) 135 Ferrum bromatum (fe) 134 Ferrum carbonicum (fe) 135 Ferrum citricum (fe) 135 Ferrum cyanatum (fe) 135 Ferrum iodatum (fe) 135 Ferrum magneticum (fe) 135 Ferrum metal. (fe) 134 Ferrum phosphoricum (fe) 134/136 Ferrum muriat. (fe) 134/136 Ferrum picricum (fe) 134/136 Ferrum sulfuricum (fe) 134/136 Ferula glauca (au) 149 Fluoricum acidum (ac) 210/213 Formica rufa (ac) 212 Fraxinus americana (na) 271 Friedmann 31 Fucus vesic. (io) 259 Fuligo ligni (ch2) 174

Gallium (si) 92 Gambogia (mg) 112 Gentiana (k) 227 Geranium (k) 226 Gingko biloba (na) 283 Gelsemium (mn) 141

314

Germanium (ge) 72 Glonoïum (s) 109 Glycyrrhiza (s) 95 Granatum (cu) 127 Graphites (ch1) 175 Guaco (au) 149 Guaiacum (am) 262/270

Hamamelis (fe) 134 Hekla lava (si) 81/86 Helianthus (fe) 134 Helleborus (ba) 194/199 Heloderma (ge) 58 Helonias (mg) 111/125 Hepar sulfur (ca) 237 Heracleum (al) 166 Hordeum (zn) 74/78 Hydrastis (k) 234 Hydrocyanicum acidum (ac) 210 Hydrophobinum 180 Hyosciamus (ca) 237/253 Hypericum (hg) 186/191 Hyssopus (sn) 201

Ignatia amara (na) 271/284 Indium (fe) 134 Influenzinum 180 Ipeca (ph) 42 Iodum (io) 259

Iris versicolor (ph) 32

Jaborandi (mn) 138/142 Juglans regia (s) 109 Juniperus (ch1) 174

Kalium arsenicosum (k) 227 Kalium bichromicum (k) 226/227 Kalium bromatum (k) 226/229 Kalium carbonicum (k) 226/230 Kalium chlorosum (k) 228 Kalium iodatum (k) 226/232 Kalium muriaticum (k) 226/233 Kalium nitricum (k) 227/228 Kalium permanganicum (k) 228 Kalium phosphoricum(k) 227/233 Kalium picricum (k) 228 Kalium silicatum (si) 86/226 Kalium sulfuricum (k) 227/234 Kalmia latifolia (al) 166 Kreosotum (ac) 215

Lac caninum (na) 271 Lac defloratum (na) 291 Lac felinum (na) 291 Lac vaccinum (na) 291 Lac vaccinum coag. (na) 291

Lachesis (ge) 60 Lachnanthes (hg) 187 Lacticum acidum (ac) 210 Lactuca (ba) 194 Laminaria (io) 259 Lapis albus (ca) 81/237 Lathyrus (pb) 205 Latrodectus (ge) 71 Ledum palustre (al) 166 Leprominum 181 Lilium tigrinum (mg) 111/126 Limulus (cu) 127 Lithium carb. (al) 166 Lobelia (am) 262 Lolium temulentum (mn) 138 Luesinum 147 Lycopodium (al) 166 Lycopus (io) 259

Magnesia carbonica (mg) 112 Magnesia iodata (mg) 115 Magnesia muriatica (mg) 111/113 Magnesia phosphorica (mg) 111/115 Magnesia silico fluoratum 86 Magnesia sulfurica (mg) 111/116 Magnolia (s) 95 Mahonia (al) 166 Mandragora (ca) 251 Manganum aceticum (mn) 139 Manganum carbonicum (mn) 139 Manganum metallicum (mn) 139 Manganum muriaticum (mn) 139 Manganum oxydatum (mn) 139 Manganum silico fluoratum 86 Manganum sulfuricum (mn) 139 Mangifera (fe) 134 Marmorek 31 Marrubium off. (sn) 201 Medorrhinum 221 Medusa(mg) 111 Melilotus (s) 95 Melitococcinum 180 Menispermum (am) 262 Mentha piper. (am) 262 Menyanthes (si) 81 Mercurius aceticus (hg) 189 Mercurius auratus (hg) 189 Mercurius corrosivus (hg) 187/189 Mercurius cyanatus (hg) 187/189 Mercurius dulcis (hg) 190 Mercurius proto iodatus (hg) 187/189 Mercurius solubilis (hg) 188 Mercurius sulfuricus (hg) 190 Mercurius vivus (hg) 189 Mezereum (hg) 186 Mica (k) 228

315

Millefolium (hg) 191 Morbillinum 180 Moschus (cu) 127/133 Murex (mg) 111 Muriaticum acidum (ac) 210 Mygale (ge) 71 Myosotis (sn) 201/202 Myristica (ca) 237 Myrrha (au) 149

Naja (ge) 64 Naphtalinum (ch1) 174 Nasturtium (ge) 58 Natrum aceticum (na) 271 Natrum bichromicum (na) 271 Natrum bromatum (na) 271 Natrum carbonicum (na) 271/276 Natrum citricum (na) 271 Natrum formicum (na) 271 Natrum iodatum (na) 271 Natrum muriaticum (na) 271/272 Natrum nitricum (na) 271 Natrum oxalicum (na) 271 Natrum phosphoricum (na) 271/279 Natrum selenicum (na) 271 Natrum silico-fluoratum (na) 86 Natrum sulfuricum (na) 271/278 Natrum sulfurosum (na) 271 Natrum telluricum (na) 271 Nepenthes (ag) 160 Nicollum (fe) 134 Nitricum acidum (ac) 210 Nuphar luteum (mn) 138 Nux moschata (ba) 194/199 Nux vomica (s) 95/104 Nymphea alba (mn) 140

Oenanthe crocata (cu) 127/130 Oenothera biennis (ac) 212 Oleander (pb) 205 Oleum caryophylli (sn) 201/202 Oleum jecoris (io) 259 Olibanum (ag) 160/165 Opium (ba) 194/198 Origanum (na) 271 Ornithogalum (ag) 160 Oryza sativa (zn) 78 Oscillococcinum 180 Ova tosta (ca) 237 Oxalicum acidum (ac) 210

Paeonia (s) 95 Paraffinum (ch1) 174 Para-Typhoidinum B 180 Pariera brava (al) 166 Palladium (au) 149/156

Paris quadrifolia (ge) 71 Passiflora (cu) 127 Penicilinum 185 Pertussinum 180 Petasites (si) 81 Petroleum (ch1) 177 Phosphorus 33 Phosphoricum acidum (ac) 210/216 Physostigma (mn) 138/142 Phytolacca (k) 226/235 Picricum acidum (ac) 210 Plantago (ca) 237 Platina (au) 154 Plumbum (pb) 205 Plumbum aceticum (pb) 207 Plumbum chromicum (pb) 205 Plumbum iodatum (pb) 205/207 Plumbum sulfuratum (pb) 207 Plumbum tetra ethylicum (pb) 205/207 Plutonium nitricum (ag) 160/163 Prionurus (ge) 58 Prunus spinosa (ph) 32 Psorinum 143 Pulsatilla (si) 87 Pyrogenium 103/180

Quassia amara (as) 74

Radium bromatum (as) 55 Ranunculus bulb. (s) 95/106 Rauwolfia serpentina (au) 152 Rayons X (as) 55 Rheum (mg) 125 Rhododendron (na) 271 Rhus toxicodendron (hg) 187/193 Robinia (s) 95/110 Rubia tinctoria (si) 81 Rumex (am) 262 Ruta (si) 81

Sabal serrulata (na) 271 Sabina (na) 271 Salamandra (cu) 127 Salicylicum acid. (ac) 212 Salvia (si) 81 Samarskite (ac) 217 Sambucus (cu) 127 Sanguinaria (ph) 32 Sanicula (si) 81 Sarsaparilla (am) 262/269 Scrophularia (si) 81 Scutellaria (io) 259 Secale cornutum (pb) 205/208 Selenium (s) 110 Senecio (fe) 134 Senega (am) 262

316

Senna (al) 166 Sepia (mg) 117 Sérum anti-colibacillaire 183 Sérum d’anguille (ge) 58 Serum equi (s) 95 Silicea (si) 81 Silicium met. (si) 86 Silphium (sn) 201/202 Solanum carolinense (ca) 255 Solanum lycopersicum (ca) 255 Solanum nigrum (ca) 255 Solanum oleracerum (ca) 255 Solanum tuberosum (ca) 255 Solidago virga aurea (s) 95/110 Spartium (mn) 138 Spengler 31 Spigelia (cu) 127 Spongia (io) 259 Squilla maritima (as) 44/52 Stannum (sn) 202 Stannum iodatum (sn) 201 Staphylococcinum 180 Staphysagria (na) 271/292 Stellaria media (si) 81 Sterculia (zn) 74 Sticta pulm. (s) 95 Stillingia (au) 149 Stramonium (ca) 237/254 Streptococcinum 180 Strontium carbonicum (ba) 194 Strontium iodatum (ba) 194 Strontium muriaticum (ba) 194 Strontium nitricum (ba) 194 Strophantus (ph) 32 Sulfur (s) 96 Sulfur iodatum (s) 95 Sulfuricum acidum (ac) 210 Sumbul (ba) 194 Symphytum (ca) 237 Syzygium (ph) 32

Tamarix gallica (al) 166 Tamus com. (ca) 237 Taraxacum (ph) 32 Tarentula cubensis (ge) 69 Tarentula hispanica (ge) 57/69 Tellurium (s) 95 Terebenthina (mn) 138/143 Terpine (ch2) 174 Tetanotoxinum 180 Teucrium marum (na) 271 Teucrium scorodonia (si) 81 Thallium aceticum (pb) 205 Theridion (na) 271/301 Thiosinamine (si) 81 Thlaspi (na) 271

Thuya occidentalis (na) Tilia europaea (mn) Tribulus (ba)

Triticum sat. (zn) Tuberculinum Tuberculinum bovinum Tuberculinum residuum

Uranium nitricum (ag) Urtica urens (s) Ustilago (pb)

Uva ursi (al)

V.A.B.

Valeriana (na) Vanadium (ph) Vanilla planifolia (mg) Varicellinum Veratrum album (as)

Veratrum viride (ph) Verbascum (am) Viburnum opulus (mg) Vipera (ge)

Viscum album (pb)

271/293 138

194

78

26 30

30

160

95 205/208 166

30 271/296 42

126

180 44/56

32/56 262/270 126 58/68 205/208

74

75

75

75

74

75 74/75 74/75 75

75 262

317

Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zincum Zingiber (am)

aceticum (zn) arsenicicum (zn) bromatum (zn) cyanatum (zn) oxydatum (zn) phos. (zn) picricum (zn) sulfuricum (zn) valerianicum (zn)

Les affections dermatologiques

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Anatomie et physiologie

dermatologique …

La peau est un organe composé d’un double feuillet : une couche superficielle, plus ou

moins cornée, de même origine tissulaire que le système nerveux et une couche

profonde, plus souple, fibro-graisseuse et très vascularisée. Ses rôles sont multiples

et essentiels :

1. c’est un organe protecteur … premier rempart contre les agressions du monde

extérieur, soleil et microbes surtout,

2. c’est un organe sensoriel … le tact est un sens fondamental, les poils et les ongles

participent à sa différenciation,

3. c’est un organe d’absorption … l’eau, certaines graisses et de nombreux oligo-

éléments traversent la peau,

4. c’est un organe d’élimination … les glandes sudoripares ont d’ailleurs la structure

et la fonction de « petits reins »,

5. c’est un organe de régulation thermique … par ses phases de vasoconstriction

(au froid) et de vasodilatation + transpiration.

Séméiologie dermatologique …

Les dermatologues insistent sur l’importance diagnostique de la lésion

élémentaire : enflure, infiltration (importance de la palpation), vésicule,

papule (plus grave), macule, desquamation …

la prise en compte des symptômes subjectifs : prurit (démangeaisons

avec ou sans éruption), sensation de brûlure …

les modalités de localisation (ex.: plis des coudes) et de périodicité (ex.:

aggravé durant l’hiver) …

On distinguera aussi la dynamique du trouble :

Maladie aiguë : brûlure, toxidermie, dermite infectieuse …

Dermatose chronique : eczéma, psoriasis, verrues …

Affection immuno-génétique : ichtyose, maladie de Recklinghausen …

Dermatologique histoire …

La « dermato-vénérologie » est une spécialité qui date du premier

congrès mondial de Paris en 1889. Elle fut longtemps centrée sur le

diagnostic et la discussion clinique, car la thérapeutique se limitait à la

photothérapie de la tuberculose cutanée, à la radiothérapie des cancers

de la peau et aux traitements mercuriels, puis arsenicaux de la syphilis !

Elle s’enrichit progressivement de l’histologie, puis dès les années 1950

de l’apport des corticoïdes, véritable révolution des dermatoses

inflammatoires, puis des anti-histaminiques, des antibiotiques et anti-

fungiques, des antiviraux et de la cyclosporine plus récemment…

Le grand symptôme : les démangeaisons (prurit)

On distingue 2 types de prurits :

—> amélioré par le grattage (peut se gratter jusqu’au sang !)

• « stagnation de sang » par vide d’énergie = chaleur locale. Quand on gratte,

on amène de l’énergie

• reste à trouver si c’est une « stagnation par plénitude » (de sang ou de

lymphe) ou « par insuffisance » : corriger l’anémie

—> aggravé par le grattage : cas de « feu » (type : piqure d’abeille, crise

d’urticaire, empoisonnement médicamenteux …)

Il existe des prurits :

• « siné matéria » en dehors de toute dermatose, exemples : l’augmentation

de la bilirubine, l’insuffisance rénale, les intoxications médicamenteuses …

• « psychogène », avec tic de grattage ?

• « génital » ou « prurit voluptueux », qui peut avoir tout un tas de causes,

dont psychogène (frustration ?)

.

Autre symptôme :

les surélévations

• macule = petite tache rouge non surélevée

• papule = ferme au toucher ne contient pas de liquide

• papule épidermique = verrues

. vésicules : contiennent du liquide

— Infectieux = herpès – zona – varicelle

— Allergique = eczéma …

Interrogatoire d’une dermatose …

Y’a-t-il des maladies de peau dans la famille ? (eczéma – psoriasis)

Affection dermatologique présente à la naissance ? :

• angiome (tâches rouge)

• eczéma atopique (a commencé avant l’âge de 6 mois)

Comment évolue-t-elle ? : régulier ? / périodes de poussée ?

Qu’est-ce qui aggrave ? / qu’est-ce qui améliore ?

Qu’elles sont les habitudes alimentaires ? d’hygiène ? (ex.: œdème des paupières

par allergie au vernis à ongle !)

Contact avec les animaux (porteur de parasites ?)

Antécédents familiaux, exemple : le diabète gras peut donne des lésions cutanées

Enormément de dermatoses sont liés aux médicaments (ex.: antibiotiques à rash).

La recherche étiologique portera sur l’existence d’une

maladie de système (allergies, diabète, syphilis, varices …) et

sur les facteurs susceptibles d’altérer la peau :

––> certains sont externes : coups de soleil, températures extrêmes, les contacts

répétés avec des produits irritants (lessives, essence, moisissures, eau salée …),

les abus de crèmes et de parfums,

––> certains sont alimentaires (conservateurs, adjuvants, alcool, tabac et caféine

= épuisent les réserves en vitamines) ou dues des agents chimiques (maladies

professionnelles : colorants, chrome, nickel-cobalt …).

—> beaucoup sont médicamenteuses :

1.Pénicillines … mycose ou furonculose, urticaire, œdème de Quincke

2.Rifampicine … pemphigus (présence d’auto-AC circulants)

3.Sulfamides … maladie sérique, syndrome de Lyell (qui met en jeu le pronostic

vital) !

4.Hypotenseurs et diurétiques … lichens érosifs, hypertrichose, éruptions

bulleuses ..

Facteurs susceptibles d’altérer la peau (suite) :

1. Radiothérapie … peau sèche, chute des cheveux et des ongles

2. Salicilés (aspirine) … vascularite

3. Bêta-bloquants … éruptions psoriasiformes, lichenoïdes ou lupiques

4. D-pénicillamine, Captopril, Lithium … pemphigus, lichens, exanthèmes divers

5. Tétracyclines … érythèmes pigmentés, pseudoporphyrie, onycholyse …

7. Anticonvulsivants, vit. B12, Chlore ou Brome … acné, furoncles …

8. ACTH et Halopéridol … pilosité (sourcils, narines, oreilles …)

9. Anticoagulants … nécrose hémorragique

10. Corticoïdes par voie générale … peau sèche et desquamante, aspect cushingoïde

11. Corticoïdes locaux… acné, atrophie cutanée, télangiectasie et hypertrichose !

NB. Ces toxidermies médicamenteuses demandent une enquête méticuleuse, elles sont

présentent chez 90% des patients allergiques.

.

Aspirine et AINS —> blocage SRE et porosité intestinale … CURCUMIUM

IPP —> pb. Foie et Rein (jusqu’à l’oedème cérébral !) = MINERALIUM

Anti-coagulants oraux (Eliquis) —> blocage Foie = DETOXIUM

Statines et Fibrates —> perte vit. Q10 = CHOLECONTROL

Biphosphonates (ostéoporose) —> acidification = MINERALIUM + HORMONIUM

Antibiotiques (répétés) —> immunodépression = IMMUNIUM

Corticoïdes —> blocage pancréas (diabète) = ANTI-AGIUM

Anxiolytiques et somnifères —> constipation = ENERGIUM

Pilule … déficits en vit. B2, B6, B12, C et E, en magnésium, sélénium et zinc

Et, quand un symptôme vous parait bizarre, regardez les effets secondaires des

médicaments pris par votre patient, ex.: vertiges sous IRS (antidépresseurs)

Prendre conscience du rôle délétère de certains

remèdes allopathiques … les remplacer/compenser ?

« Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui ne l’est pas

est inutilisable. » P. Valéry

La dermatologie est une spécialité médico-chirurgicale qui a ses

spécificités :

—> une riche iconographie d’affections rarement reliées à leurs causes

—> l’important impact psychologique dans les dermatoses chroniques

—> de fréquentes « métastases » (changement de lieux et de formes du

trouble manifesté)

—> des traitements symptomatiques simplifiées, essentiellement le

couple « antiseptique + corticoïdes » !

—> lors des traitements étiologiques, des résultats en « tout ou rien »

Emonctoires …

Rappelons qu’au sein du corps, l’élimination des déchets se fait selon cinq

voies préférentielles :

• Le REIN pour tous les déchets solubles

• Le FOIE pour les déchets gras (lipides insolubles)

• Le POUMON pour les déchets gazeux

• Le COLON pour les déchets fibreux

• La PEAU constituant un « émonctoire accessoire » qui ne se manifeste

normalement qu’en situation pathologique !

« La guérison cutanée ne sera définitivement obtenue que lorsque la maladie interne sera

maîtrisée définitivement » R. Bachelerie.

Les cheveux = Rein Les ongles = Foie

Nos outils de réflexion et d’action …

Notre travail va consister à relier les dermatoses à leurs causes

organiques profondes. Notre méthode est originale :

—> Une approche systémique de ce type d’affections, qui les relie aux

fragilités des pôles organiques et aux antécédents personnels et familiaux du

patient : la notion de « phases de Reckeweg »

—> Un diagnostic de biologie fonctionnelle : les Bilans Nutrition-Santé (BNS),

IMUPRO et BNT qui éclaireront la situation et fourniront des solutions de

corrections optimales et physiologiques de l’espace immunitaire.

—> Un traitement interne spécifique, homéopathique ou de micro-nutrition

qui pourra guérir physiologiquement la dermatose, ce qu’un traitement local

ne soulagera qu’incomplètement.

Le corps humain comprend plus de 200 tissus différents, que l’on peut

regrouper en 5 grandes « équipes » organiques :

■ Organes métaboliques (Foie/VB/tendino-musculaire/androgènes)

■ Organes vasculaires (Coeur/vaisseaux/IG/thyroïde)

■ Organes lymphoïdes (Rate-Pancréas/Est./sein/cortex/hypophyse)

■ Organes de défense (Poumon/GI/ORL/Peau/Oestrogènes)

■ Organes conjonctifs (Rein/Vessie/Os et cartilage/utérus/prostate)

Allez plus loin …

les repères organiques

Le terrain « intoxiqué », chaud et humide … Foie/VB – androgènes

Le terrain « dystonique », chaud et sec … Poumon/Colon/ORL/Peau – ovaires

Le terrain « vasculaire », froid et humide … Cœur/vaisseaux/IG – thyroïde

Le terrain « déminéralisé », froid et sec … Rein/vessie/Os – surrénales

Spécialisations et interactions des pôles organiques entre eux …

Ces quatre aspects ne suffisent pas à décrire la multitude des situations observées en

clinique, surtout lors des phénomènes aigus. Il nous faut donc considérer qu’il existe une

situation « intermédiaire » de blocage des régulations, qui peut d’ailleurs se décomposer en

deux :

1.Le blocage « lymphoïde », humide, parfois avec pus (exemple: sinusite)

2.Le blocage « acide », sec, parfois avec ulcération (ex.: ulcère d’estomac)

Interactions des pôles organiques entre eux … suite

La notion de « pôles organiques » …

La dermatologie correspond donc aux manifestations à la peau de

toutes sortes de dysfonctions :

Qui se situent dans le même pôle organique : Poumon-Colon-ORL …

Celles qui manifestent la dysfonction de pôles organiques voisins :

—> Le rein (eau) … pour les manifestations de dermites humides

—> Le foie (sang) ou le coeur (feu) … pour les manifestations de type

dermites sèches

—> Le système lymphoïde pour les « glaires »

Parfois, comme nous allons le voir, plusieurs pôles sont impliqués !

Solutions de micronutrition, selon les « pôles organiques » …

Il faudra préciser le type de trouble à ce niveau organique :

■— dysfonction affectant la fonction (Yang) … Foie/VB = CURCUMIUM –

FERRO-MAX

■— dysfonction affectant la structure (Yin) … Rein/vessie = MINERALIUM –

SYNERGIUM Oméga3 – HORMONIUM

■— dysfonction affectant la le sang (Xue) … Cœur/IG = SYNERGIUM Q10

■— dysfonction affectant l’énergie (Qi) … Poumon/Colon = VITAMINIUM –

DERMODIUM

■— blocage de l’adaptation (Tan = glaires) … Rate-pancréas/estomac =

BROMELIUM

C’est H. Reckeweg, qui en 1955 a modernisé les travaux de S. Hahnemann (les 3 diathèses

homéopathiques) en 6 phases :

Les trois premières phases correspondent à des affections bruyantes, mais récupérant

sans séquelle. Les trois phases suivantes correspondent à des lésions organiques

évidentes.

Le patient a une histoire …

Phases 1 + 2 = pathologies de stagnation / inflammation aiguë …

maladies aiguës, caractérisées par des glaires et la fièvre.

Phases 3 = maladies allergiques (IgE), au nombre de 5 = une par

pôle organique (vu plus haut) ou de surcharge

■ Phases 4 = Acidose locale sur sécheresse tissulaire : le patient est fatigué,

irritable, raide, il va se plaindre de douleurs chroniques, de lithiases, de fissures et

d’ulcérations cutanéo-muqueuses (ex.: fissure anale, ulcus gastrique …).

Le passage en phase 4 est lié à une inflammation chronique de bas grade dont il faut

chercher la cause : infections chroniques (hépatite, maladie de Lyme,

chlamydiase …) ou des intolérances alimentaires (surtout gluten, lait, œuf …)

■ Phases 5 + 6 = Maladies auto-immunes, puis cancer, qui sont des maladies

inflammatoires chroniques froides, destructrices.

A ce stade, les thérapeutiques allopathiques puissantes utilisées peuvent compliquer un

tableau clinique d’un « feu » destructeur d’organe, combattu par :

— l’eau … les corticoïdes

— les poisons … immuno-supresseurs ou chimiothérapie

— un contre-feu … chirurgie ou radiothérapie

Le patient à une histoire (2) …

Le « BNS », profil biologique basé sur

des tests effectués en phase colloïdale

(conditions du vivant) est un examen

qui permettra d’objectiver les différents

niveaux de dysfonctionnement organique

(fragilités internes ?) et de « prévenir »

les complications susceptibles d’apparaître

(optimisation des régulations et amélioration

de l’adaptation globale du sujet ++).

Un bilan biologique du terrain ?

Les examens de biologie fonctionnelle… BNS

Nous utilisons le Bilan Nutrition-Santé (BNS12), test sérique qui va nous donner une

image synthétique du terrain du patient:

6 tests quantitatifs (protidogramme et euglobulines) destinés à objectiver et à

hiérarchiser les troubles immunitaires et le stress oxydatif.

6 tests qualitatifs objectivant la sensibilité à différents sels (Mn, Iode, Zinc,

Calcium…) par le biais de tests de provocation (NB. ce ne sont pas des dosages !)

des principales régulations métaboliques.

Le protidogramme révèle les manques (hypo : eau/sang/énergie …)

comme les inflammations (aiguës : hyper Alpha1+2 /chronique :

Bêta/Gamma)

Les résultats du BNS sont quantifié statistiquement et expliqués

par un système expert … ici, tout est entre +1 et -1 écart-

type : normal, même s’il y a une petite hypo Gamma.

Les tests métaboliques …

Iode / Zinc … les troubles hormonaux (Thyroïde – Oestrogènes)

Calcium / Manganèse … les troubles lipidiques (exogène – endogène)

Ammonium / Acide … l’équilibre acido-basique (sucre – acide urique)

Attention, ces tests ne sont pas des dosages, mais des « tests de

provocation » qui explorent les régulations correspondantes. En hyper, le

trouble est aigu, actuel – en hypo, le trouble est chronique – ancien.

Chaque test peut avoir une signification différente en fonction de la

clinique (ex.: le Zinc qui est cofacteur de plus de 80 enzymes …

Solutions de micronutrition, selon les phases

Pour les affections qui nous intéressent:

Phases 1 et 2 : L’état inflammatoire aigu (hyper Alpha1 + 2) = CURCUMIUM

+ VITAMINIUM + IMMUNIUM

Phases 3 : Manifestations allergiques = hypo Bêta + Gamma + hyper/hypo

Iode = VITAMINIUM + FLORIUM ou PREBIOMAX

• La souffrance vasculaire (hyper Alpha2 + Bêta) = SYNERGIUM Q10

Phase 4 : Intolérances alimentaires / acidose tissulaire (hypo Albumines et

hyper Alpha 1) + hyper/hypo Iode et Zinc = MINERALIUM + ANTI-

AGIUM + ENTERO PROTECT + HORMONIUM

Phase 5 : L’auto-immunité (hyper Bêta + Gamma + EuGlobulines) =

ANTIOXYDIUM + DETOXIUM

Phase 6 : Le terrain cancéreux … plus compliqué !

Les résultats du BNS sont comparés aux « profils thérapeutiques »

des plantes (+ de 120) sur les paramètres du BNS, que l’ordinateur

possède en mémoire.

Les 6 plantes proposés + 3 Fleurs de Bach (à polarité émotionnelle)

+ 3 HE (cas aigus) sont choisis pour avoir l’effet optimum sur un

maximum de paramètres.

Cette phytothérapie ciblée micro-dosée modifie profondément les

régulations du milieu intérieur (dès la 3ème semaine). Ces plantes,

riches en vitamines, ac. gras essentiels, phythormones, etc …

soutiennent et prolongent l’effet souvent spectaculaire de la

sérothérapie.

Les plantes …

Conclusions …

Le BNS est un outil biologique qui va vous permettre :

-> d’objectiver les points faibles des régulations. En comprenant ce qui

est en jeu, le patient calme ses angoisses et comprend l’intérêt du

changement des mauvaises habitudes,

-> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant

parfois des antécédents lourds et des traitements complexes),

-> de recadrer les différentes interventions dans une stratégie

cohérente.

Les classiques ont

bien pris conscience

que les causes

cachées parfois

digestives) ont des

manifestations

multiples …

conséquences d’une

« inflammation de bas

grade » qui perturbe

progressivement le

système immunitaire

Tout se tient !

Névrite infectieuse à « herpès virus » (VZV, agent de

la Varicelle) avec manifestations cutanées (vésicules

flasques et louches) comparables à l’herpès, mais

localisées le long d’un trajet nerveux, unilatéralement,

accompagnée d’adénopathies et de troubles sensitifs,

laissant fréquemment des séquelles douloureuses.

Le virus quiescent peut être réactivé par une maladie

systémique, une vaccination ou un traitement immuno-

suppresseur. Il existe maintenant un vaccin dont nous

n’avons pas l’expérience ! Le malade peut se présenter

à des stades différents de la maladie:

APPARITION DES SYMPTOMES SENSITIFS (prurit,

vésicules et troubles vasomoteurs): la douleur

s’installe sur le trajet nerveux.

Dermatose de phase 1 et 2 …

Varicelle / Zona

Mezereum (hg) … brûlures, vésicules à liquide louche, vite recouvertes

d’une croute.

D’autres remèdes peuvent s’imposer selon les symptômes :

Ranunculus bulbosus (s) … zona intercostal ou temporo-orbitaire,

vésicules confluentes, douleurs brûlantes aggravées par le froid et

l’humidité.

Les complications neurologiques sont fréquentes : il s’agit

principalement d’une névralgie post-herpétique, d’une paralysie des

nerfs crâniens ou périphériques dans le territoire du nerf atteint (5 %).

Hypericum perforatum (30 CH minimum) … douleurs en éclairs, avec

engourdissement, aggravées par les secousses et les mouvements.

Dermatose de phase 1 et 2 … Varicelle / Zona

Herpès

Autre virus du « groupe Herpès », de localisation buccale ou génitale,

récidivant à la moindre baisse du système immunitaire …

Pulvis niger (gun polder) 4CH trois granules trois fois par jour, dès les

premiers symptômes … recourir et espace les poussées

Croton tiglium (s) … Herpès ana-génital, brûlures intenses.

Micronutrition : IMUNIMUM + VITAMINUM

DERMODIUM et DETOXIUM PLUS si traine ou récidive souvent

Dermatose de phase 1 et 2 …

Une forme clinique fréquente (10 à 15% de tous les cas de zona) est

l’atteinte oculaire, qualifiée de « zona ophtalmique ». Celui-ci traduit

l’atteinte du ganglion de Gasser (territoire ophtalmique du

Trijumeau), il débute par des douleurs frontales ou orbitaires

associées à une anesthésie cornéenne avec œdème palpébral. On a

décrit des complications oculaires (conjonctivite, kératite), en

particulier si l’éruption cutanée siège au niveau de la pointe du nez.

Le bilan ophtalmologique doit être précoce, avec étude de la

sensibilité cornéenne.

Euphrasia (s) … photophobie, larmoiement

ajoutez : ANTI-OXYDIUM et SYNERGIUM Q10

Dermatose de phase 1 et 2 … Herpès et Zona

Pour la MTC, ce sont les

manifestations locales d’un

phénomène « chaleur +

humidité » général. Ce

sont des infections

superficielles, rarement

systémiques, qui

s’observent chez les

patients immunodéprimés

(HIV, corticothérapie,

chimiothérapie, greffés

etc…).

Dermatose de phase 1 et 2 … les mycoses

La leishmaniose

cutanée (ou bouton

d’orient) provoque

des lésions cutanées,

principalement des

ulcères, sur les

parties exposées du

corps.

Dermatose de phase 1 et 2

… parasitoses

Dermatose de phase 2 … l’ACNE

Affection banale de l’adolescence essentiellement (« Fen Ci » en MTC), mais

toujours difficile à traiter, car point de rencontre d’une maladie de

« chaleur » (aggravée avant les règles, car stagnation) –> expression à la peau,

en haut : dos et face (car la chaleur monte !) par « vide d’eau », car trouble

hormonal associé : sécheresse cutanée.

Si localisée au front = V.B. (vésicule biliaire) / aux pommettes = Gros

intestin / au collier de barbe = Estomac

Roaccutane (Vit. A acide), utilisée pour le traitement de l’acné, induit une insuffisance

hépatique (avec augmentation des triglycérides et du cholestérol), une sécheresse

généralisée avec chute des cheveux, malformations osseuses, diabète, des crises

d’épilepsie et même parfois une tendance suicidaire !

L’acné …

Deux aspects différents s’observent

en clinique comme sur les BNS :

1/ la stagnation prédomine : comédons et microkystes (séborrhée et

hyperkératinisation). BNS en hyper Albumines, dont les remèdes

homéopathiques principaux sont :

Natrum muriaticum … éruptions acnéiques symétriques à « têtes

blanches »

Sulfur iodatum … rougeurs importantes (acné polymorphe juvénile).

Micronutrition = VITAMINIUM + SYNERGIUM-OMEGA3

L’acné … 2

2/ la sécheresse et l’inflammation sont au premier plan : acné nodulo-

kystique : lésions tubéreuses violacées sur séborrhée intense, BNS en

hyper Gamma, dont les remèdes homéopathiques seront :

Kalium bromatum (chaud) … acné pustuleuse, du dos ++, adolescent

anxieux, agité, « mal dans sa peau », somnambule

Thuya occ. (glaires) … acné du dos, aggravé après une vaccination

ou Silicea (froid) … les phases suppuratives.

Micronutrition = HORMONIUM + ANTI-OXYDIUM

L’acné … 3

Quand le système immunitaire d’un individu est mis en contact une seconde fois

(ou de façon répètée) avec un même antigène, il peut répondre de façon inadaptée

et excessive à la sollicitation antigénique : cette réponse conduit à la notion

d’hypersensibilité. Gell et Coombs ont défini quatre types d’hypersensibilité, en

fonction de la rapidité de réponse à la pénétration de l’AG dans l’organisme…

1/ Dans les réactions immédiates, les allergènes sont surtout des protéines, le

mécanisme de la réaction est sérique (IgE) et le traitement centré sur les anti-

histaminiques (B. Halpern 1942),:

Type 1 = le « choc anaphylactique »,

Type 2 = la « réaction d’hypersensibilité immédiate » : 5 affections allergiques

classiques qui peuvent alterner, selon les fragilités organiques sous-jacentes …

Dermatoses allergiques de phase 3 …

La classification de Gell et Coombs …

■ Pollinose / rhume des foins / conjonctivite … Foie et VB

■ Migraine (céphalée unilatérale battante) … Cœur-vaisseaux

■ Urticaire / œdème de Quinke … Rate-pancréas (système lymphoïde)

■ Asthme (dyspnée expiratoire) … Poumon – colon – peau

■ Eczéma (commence par des bulles d’eau) … Rein- surrénales

■ Le cas de l’atopie (eczéma de la petite enfance) est particulier : déficit génétique (Rein)

avec intolérance au lait de vache, réaction fortes aux vaccinations, désensibilisations

inutiles … l’enfant va se promener entre les différentes manifestations allergiques, 1/3

de ces enfants guérira à la puberté, un autre 1/3 vers 20 ans et le dernier 1/3

continuera à être ennuyé toute sa vie …

Les allergènes …

2/ Dans les réactions différées, les allergènes sont des substances chimiques

(textiles modernes, solvants, inhalation de gaz…), ou biologiques : la réaction

se manifeste plusieurs heures à plusieurs jours après et les tests cutanés

sont souvent négatifs. La réaction est surtout porté par les éosonophiles et les

IgG et le traitement centré sur les corticoïdes.

Type 3 = l’allergie semi-retardée : manifestations digestives, cutanées ou

rhumatismales (maladie sérique, intolérances alimentaires)

Type 4 = l’allergie retardée (ex.: dermite de contact).

L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte

de la tolérance vis-à-vis de substances à priori inoffensives : les « allergènes ».

Ces affections, en plein essor dans les pays développés, constituent un ensemble

de pathologies très diverses de formes et de conséquences, tout en partageant

un ensemble de caractéristiques typiques, que nous allons étudier.

Les solutions allopathiques, dans le domaine des allergies, consistent en des

thérapeutiques suppressives qui s’attaquent aux manifestations pathologiques,

mais ce faisant, risquent d’en renforcer la cause !! Car la nature de la cause est à

l’inverse de la manifestation – donc attitude qui favorisera les rechutes :

patients et praticiens doivent réfléchir si de tels traitements sont bien

nécessaires ?!

Depuis la généralisation des polyvaccinations,

le taux des petits patients allergiques a été x par 4 !

—> Anti-histaminiques (l’histamine est le principal médiateur de la réaction

allergique) qui sont relativement efficaces pour soulager les symptômes des

allergies … Mais ils peuvent provoquer des effets secondaires importants

(surtout somnolence et prise de poids)

—> Corticoïdes aux effets secondaires mineurs en spray, plus importants

per os, surtout lors de l’utilisation prolongée : prise de poids, œdèmes,

déminéralisation, diabète …

—> La désensibilisation ou hypo-sensibilisation spécifique (HSS)

C’est l’un des plus anciens traitements de fond des allergies. L’HSS fait

preuve d’efficacité dans trois cas seulement : la rhinite aux acariens,

l’asthme pollinique et l’hypersensibilité aux venins d’hyménoptères.

—> Les cures thermales, aux effets proches de l’homéopathie.

Les médicaments de l’allergie

Ci-dessus, réaction allergique au Brufen (AINS) chez une enfant !

3/ Les causes physiques (chaleur, froid, lumière, vent…) et les stress émotifs, sont des

« agents immatériels » qui dérangent les spécialistes qui s’accrochent à la nécessité d’un

conflit AG/AC. Pourtant leur existence n’est plus discutable et laisse à l’approche

globale de ces affections un large champ d’investigation !

Dans ces cas, la désadaptation touche également le système sympathique (adaptation

rapide), que le système hormonal (adaptation durable) aux différents stress …

Les allergènes (3)

Epidermo-dermite vésiculeuse (= bulle d’eau), faite d’une série de lésions

(petites vésicules) qui coexistent et/ou se succèdent : elles éclatent, suintent et

se recouvrent de croûtes provoquant de fortes démangeaisons. Progressivement

la peau s’épaissie et se dessèche à l’endroit des lésions, elle finit par se

craqueler, se fissurer et devenir douloureuse.

Cause : paresse du rein (parfois génétique = atopie) qui épure mal les toxines et

ces toxines sortent à la peau. Maladie d’humidité, comme l’asthme, d’ailleurs, si

l’on met de la cortisone sur l’eczéma, risque de « sortir dedans » en crises

d’asthme !

Le traitement de base de ces troubles est la relance du cycle de Krebs :

VITAMINIUM + FEROMAX (si tendance anémique – végétarien ?)

Dermatose de phase 3 … l’eczéma

Traitement en l’absence de BNS :

1/ Phytothérapie : Tisane à boire et à verser dans l’eau du bain (chez le

bébé

́

) avec : Chamomilla / Juniperus com ./ Sambucus nigra / Urtica

dioica / Viola tricolor aa

2/ Localement, la formule CODEX : « Cérat de Galien » ou Hippophae

rhamnoïdes oleum D1, pommade Weleda (nourrissante et émoliante).

3/ Traitement anthroposophique :

Le « jus de bouleau » (feuilles – lab. Weleda) constitue une cure

végétale intéressante, qui relance les fonctions d’épuration rénale

Les différentes manifestations

allergiques … L’eczéma

1/ un petit groupe de patients jeunes avec des co-morbidités allergiques

(atopie, rhume des foins, asthme …) aux BNS, hypofloculants, hyper Alpha2 +

hypo Bêta + Gamma

Plantes = Agave americana / Aloe off. (gel cutanée ++)/ Curcuma xanth. (as) /

Cupressus sempervirens / Citrus vulg. (gel douche)/ Sarsaparilla (lésions

fissuraires avec des symptômes urinaires) …

2/ les plus nombreux sont les BNS de patients plus âgés : hyper Bêta +

Gamma et Iode ou Zinc … Lésions suintantes avec des co-morbidités

diverses : surpoids, dépression, troubles de mémoire …

Plantes = Borrago off. / Juglans regia / Juniperus com. / Mahonia (al) / Rosa

canina / Rumex acetosa / Solidago V. / Staphysagria / Triticum vulg. / Urtica

urens …

Nous avons étudié les BNS de 50 patients consultants

pour un eczéma. Il nous est apparu que l’on pouvait

classer ces bilans en deux grandes catégories :

BNS d’un cas d’eczéma corporel

étendu, durant depuis plus de 20

ans, qui montre bien les nettes

perturbations biologiques sous-

jacentes : hyper Bêta et Gamma

(inflammation chronique avec

augmentation du complément et

des anti-corps), hyper test au

Zinc (typique des grandes plaies

coulantes) et Iode (marqueur

des processus allergiques)

l’eczéma

« Erythème papuleux prurigineux »… renflements fugaces sur la peau (papules)

accompagné

́

s d’une rougeur cutanée.

1/ Identifiez les facteurs déclenchants :

■ Alimentaires: lait, œufs, arachides, poissons, céleri … (IMUPRO)

■ Additifs : colorants, arômes et conservateurs

■ Venins d’insectes : abeilles, guêpes …

■ Médicaments : pénicilline, AINS, vaccinations, hormones …

■ Facteurs physiques : froid, chaud, frottements, soleil …

Conseil téléphonique : APIS (> froid) ou URTICA URENS (< froid et exercice) 9CH

2/ traitez un « rein sec » : VITAMINIUM + ANTI-AGIUM

Plantes : Erodium cicutarium ++ (clef des urticaires géants)

Les différentes manifestations allergiques … L’urticaire

Une forme

particulière

d’urticaire : le

dermographisme

Phénomène cutané

réversible que

certains utilisent

pour faire de l’art !

L’œdème de Quincke est un « œdème angio-neurotique », est proche de l’urticaire,

mais d’infiltration plus étendue. Il s’agit d’une réaction immédiate, ou à quelques

minutes, après la prise d’un médicament (ex.: péniciline), d’un aliment (ex.:

cacahouète) ou d’une piqûre d’insecte. On a pu observer des cas liés aux cosmétiques

et des teintures de cheveux, comme des atteintes au niveau des muqueuses génitales

à la suite de gels anticonceptionnels !

Il donne lieu à des enflures spectaculaires, pouvant induire une asphyxie par atteinte

oropharyngée et un choc du fait de l’anaphylaxie. Le traitement est donc urgent et

nécessite la prescription d’adrénaline et de corticoïdes si cela ne cède pas.

En urgence, on peut proposer = Histaminum ou Poumon-histamine 15 CH

Avec BROMELIUM (anti oedèmatieux)

Les différentes manifestations allergiques …

L’œdème de Quincke

Un exemple

typique …

avec

BROMELIUM

C’est une hypersensibilité retardée de type 4, selon la classification de Gell et Coombs. Elle

peut ê

̂

tre de nature passagère ou chronique, limitée (zones de contact, les mains par exemple)

ou intense.

Le nickel est l’allergène le plus fréquent et

concerne 10% des femmes. On doit aussi

rechercher le cobalt, les sels de chrome (dans

le ciment), les conservateurs de cosmétiques

(savons, crèmes, lotions, détergents …),

caoutchouc (latex, gants professionnels),

certains médicaments (lanoline, désinfectants,

anesthésiques locaux …), substances végétales,

colorants (teintures capillaires …) …

La dermite ou « eczéma de contact »

Tests épicutanés, pour le diagnostic d’une allergie retardée à

Les périodes de fatigue, d’énervement et de douleurs chroniques se

développent par désadaptation humorale, post stress psychologique ou

somatique – alimentaire, microbien, vaccinal ou médicamenteux, sur

fond de sécheresse tissulaire (Albumines et Euglob. basses au BNS).

Elles correspondent à une « acidose localisée » (Rate à Rein en MTC),

car le pH du corps est parfaitement stable (7 systèmes tampons) et le

corps multicompartimenté.

Il est donc parfaitement inutile de contrôler le pH urinaire, comme de

prétendre alcaliniser le milieu intérieur (Alkabase …)!

La phase 4 « d’acidose localisée sur sècheresse

tissulaire » est la situation qui s’observe souvent vers la cinquantaine dans nos cabinets …

Précédées ou non par des allergies, les intolérances alimentaires commencent

plus tard dans la vie, car pathologie de phase 4

Elles sont une conséquence de la sécheresse tissulaire qui distend les liaisons

inter-entérocytaires. Les manifestations sont de type :

à Dyspepsie (gaz, diarrhée, remontées acides, douleurs abdominales …)

à Dermite sèche avec prurit (relation Colon – peau de la MTC !).

à Manifestations inflammatoires tendino-musculaires

à Fatigue chronique et dépression (pb. de neuro-transmetteurs)

La présence de ces symptômes impose la pratique d’un bilan IMUPRO …

On comprend bien la différence qu’il y a entre allergies et …

Autre examen de biologie fonctionnelle… IMUPRO

Pour connaitre les contraintes externes alimentaires, nous utilisons, si besoin,

les tests d’intolérances (dosages de AC anti-aliments). On peut doser de 22 à

250 aliments différents). Ces inflammations digestives de bas grade

apparaissent lors des phases 4 (sécheresse tissulaire, acidose localisée, fatigue

et douleurs chroniques). Elles ont une symptômatologie variable (digestive,

cutanée et rhumatismale) et des conséquences multiples :

Au delà de sept ou huit allergènes fortement positifs (le plus souvent :

lait, gluten et œuf), c’est le signe d’une perméabilité forte (le « leaky

gut » = intestin poreux) qui ne pourra se corriger que par :

1/ l’exclusion des aliments en cause, sur 1 an minimum !

2/ la correction de la dysbiose (réduction des sucres et alcool) :

FLORIUM (si diarrhée) et PRE-BIOMAX (constipation)

3/ puis par l’apport de glutamine (cicatrisant de la muqueuse):

ENTEROPROTECT

4/ et de l’inflammation hépatique induite : DETOXIUM

Lire un bilan IMUPRO …

5/ traitement des manifestations induites en phase 4 / intolérances alimentaires :

ANTI-OXYDIUM (réduire inflammation et douleurs)

MINERALIUM (traitement de l’acidité tissulaire locale)

HORMONIUM (compenser la sécheresse tissulaire globale)

6/ et de leurs conséquences :

SERENIUM (apport en Tryptophane – aa fragile, précurseur de la sérotonine)

SYNERGIUM OMEGA3 + FERRO-MAX (facilitent la synthèse des neuro-médiateurs)

Des relations entre allergènes (aériens/alimentaires) compliquent le tableau… Exemples :

Armoise commune = pommes, cannelle, gingembre, muscade …

Bouleau = abricot, kiwi, noix, carotte, cerises, figue, poire …

Acariens = crevettes et crustacés, escargots …

On comprend bien la différence qu’il y a entre allergies et …

Les excroissances bénignes de la peau :

« C’est la rate-pancréas qui gère les chairs » dit la MTC …

—> kyste sébacé (mou) – angiome – lipome (kyste sébacé gros et dur)

—> causées par des virus : les verrues, les condylomes ou les molluscums

—> Naevus ou « fleur de cimetière » bénin (gros grain de beauté)

Dermatose de phases 3/4 …

En homéopathie, il faudra choisir parmi une trentaine

de remèdes aux localisations et particularités

différentes… On se basera aussi sur les causes

déclenchantes (immunodépression, polyvaccination …)

Le BNS permettra de mettre en évidence les

anomalies de terrain qui sous-tendent leur apparition.

En attentant un traitement spécifique, on pourra

conseiller : ANTI-AGIUM et DERMODIUM

Dermatose de phases 3/4 … les verrues

Lésions nodulaires,

inflammatoires et

douloureuses des grands

plis (aisselles, aines)

évoluant vers la

suppuration et la

fistulisation …

ANTI-OXYDIUM

DERNODIUM et

SYNERGIUM OMEGA3

limitent les symptômes

Une affection

lymphatique génétique …

la maladie de Verneuil

La maladie

de Recklinghausen est

la plus fréquente des

phacomatoses avec un cas

sur 3000 naissances et elle

se révèle souvent à

l’adolescence .… Le risque

de neurofibrosarcome est

de 5% environ !

Autre affection

génétique …

Elle se manifeste par une couperose

(jusqu’au rhinophyma) des zones faciales

sur lesquels peuvent apparaître des lésions

acnéïformes. Elle est assez fréquente (5%

des européens), surtout des femmes entre

30 et 50 ans, de type caucasien clair. Elle

est bénigne, mais peut avoir des

répercussions psychosociales considérables

car le faciès rubicond peut faire penser à

la consommation d’alcool !

DERMODIUM +

SYNERGIUM Q10 et SYN. OMEGA3

Dermatose de phase 4 … la rosacé

Dermatose vasculaire chronique du visage, évoluant par poussées

Dermatose squameuse chronique, qui touche environ 3 % de la population

en Europe. On y observe une suractivité les lymphocytes T dans la peau,

avec libération de cytokines qui déclenchent l’inflammation et une

prolifération anormale des kératocytes. Les formes sont variées et le

traitement reste délicat, car reflet de troubles multiples :

 » Immunitaires familiaux : un tiers des cas commence dès l’enfance (on

peut voir un psoriasis des couches !), parfois déclenché par un vaccin

(autrefois variole, parfois BCG …).

 » La dermatose est réactivé par les conflits affectifs sur

tempérament nerveux-bilieux (insuffisance hépatique).

 » Se compliquant dans 10% des cas d’un rhumatisme inflammatoire !

Autre dermatose de phase 4 … le psoriasis

Une étude américaine (« Arch. Dermatol. » juin 2009) le confirme : Le

psoriasis n’est pas qu’une maladie de peau, car l’inflammation n’est

pas que locale, elle majore le risque : de diabète de type 2, de goutte

et de dyslipidémie, d’HTA, d’infarctus du myocarde, d’artériopathie

périphérique et d’accident vasculaire cérébral ! Cependant, traiter de

façon « agressive » le psoriasis n’améliore pas notablement le risque

de survenue des complications vasculaires.

Toujours faire un BNS + IMUPRO (avec les exclusions qui s’imposent)

Il se complique dans 10% des cas d’un rhumatisme inflammatoire

d’évolution proche de la polyarthrite !

Dermatose de phase 4 … le psoriasis

On en observe diverses formes :

• Psoriasis de peau sèche et craquelée sur différentes zones du

corps telles que la paume des mains, les coudes, les genoux …

• Psoriasis qui desquame sous forme de plaques épaisses en

laissant des zones de peau rouge. La sécheresse de la peau

s’accompagne d’une sensation de brûlures et de démangeaisons

• Psoriasis du cuir chevelu avec formation de pellicules et de

squames

Pour la MTC, la « maladie de la squame argentée » a pour cause

un « vide de sang du foie » qui va entrainer une « stagnation

chaleur » du pôle coeur, qui s’exprimera à la peau, et en

particulier sur les méridiens Tsi-Pie (coudes et genoux).

Le traitement allopathique est « local et prolongé » : les corticoïdes locaux

et la vitamine D (Daivonex – de structure spatiale voisine de la cortisone !),

la PUVA – thérapie (car les UV sont immuno-supresseurs), le Néotigason

(Soriatane) qui a des effets dévastateurs au niveau du foie et des cheveux,

la Ciclosporine ou le Méthotrexate, les anti TNF-alpha et même les AC-anti

lymphocytes ont été essayés dans les formes étendues.

Quelques remèdes homéopathiques font merveille :

—> Sepia (mg) chez les femmes

—> Lycopodium (al) chez les hommes

Avec Staphysagria (na) les non-dits ou Ignatia amara (na) la déception

+ DETOXIUM / ANTI-OXYDIUM / DERMODIUM / SYNERGIUM Oméga3

Traitements du PSO…

Cette dermatose est particulièrement sensible au stress, de deux façons

différentes :

• les poussées sont très souvent associées à des périodes de fatigue

nerveuse et d’hypersensibilité émotionnelle,

• la gêne physique qu’il procure, et parfois la honte de son aspect corporel,

sont stressantes en elles-mêmes et contribuent au maintien du trouble !

Pour la MTC, la « maladie de la squame argentée » a

pour cause un « vide de sang du foie » … Or, « le foie

gère l’émotionnel » et « le sang calme le vent » !

« La lésion cutanée est

un masque de souffrance

donné à voir aux autres »

(J. Guir).

La psychologie n’est pas à négliger …

Pour évaluer les troubles psychologiques associés,

on peut avoir recours au « Bilan des Neuro-

Transmetteurs » (BNT) …

Un bilan urinaire simple (www.mybiobox.com) …

qui débouche sur un traitement optimisé

On y observe différents déficits :

• hypo Dopamine/Nor-adrénaline/Adrénaline …

ENERGIUM – IODIUM – ZENIUM

• hypo Sérotonine : SERENIUM

• hypo ou hyper GABA-Glutamine : MAG-ZENIUM

• et toujours, si besoin : FERO MAX / SYNERGIUM-

OMEGA3 / ENTERO PROTECT (si intolérances)

Auto-immunité (phase 5)

contre les mélanocytes,

c’est une affection

chronique, spectaculaire

et fréquente qui n’a pas

de cause évidente, ni de

traitement réellement

efficace … Essayez :

DERMODIUM +

DETOXIUM-PLUS

Le vitiligo

Vascularites,

lupus et scléro-

dermie : « le feu

interne dévore la

structure ! » dit

la MTC …

Pathologies graves

et évolutives …

Pathologies auto-immunes … la phase 5 !

Traitement classique hospitalier lourd

(corticoïdes, plaquenil et immunosuppresseurs)

Vascularites,

lupus et scléro-

dermie : « le feu

interne dévore la

structure ! » dit

la MTC …

BNS et IMUPRO

obligatoire !

Pathologies auto-immunes … la phase 5 !

Sécheresse tissulaire (hypo Albumines + Alpha1)

Auto-immunité (hyper Bêta + Gamma)

Stress oxydatif important (Euglobulines)

Lupus et sclérodermie

Principe du traitement physiologique des MAI :

—> éliminer les épines irritatives (alimentaire = IMUPRO)

—> remettre de l’eau (ce qui réduira l’inflammation)

—> et protéger le foie (feed-back de l’excès d’AC)

Traitez le stress oxydatif : ANTI-OXYDIUM

La sécheresse : SYNERGIUM-OMEGA3 / HORMONIUM

Les lésions cutanées : DERMODIUM

Relancer le métabolisme hépatique : DETOXIUM PLUS

L’atteinte vasculaire associée : SYNERGIUM Q10 ou ANTI-AGIUM

De la phase 5 à la phase 6 ?

Le suivi de ces patients démontre qu’après trois années, 30% des

patients traités par immunosuppresseurs développeront un cancer ! Même

s’ils vont bien, un suivi physiologique évitera une telle décompensation.

Lorsque que le cancer se révèle, ces patients bénéficieront d’un

traitement classique visant à éradiquer le volume tumoral … mais le plus

souvent, rien n’est fait pour restaurer les équilibres immunitaires et

métaboliques nécessaires à une guérison véritable …

D’autant que les traitements lourds (chimio et radiothérapie) induisent

eux-même des perturbations spécifiques qu’il sera bon de compenser …

D’abord, faire la différence entre trois types de cancers cutanés aux

évolutions et pronostics bien différents :

Les cancers de la peau … phase 6 !

• « Basocellulaire » : petite ulcération, crouteuse, chronique ou zone

cornée qui cède pas. Petit cancer débutant qui apparaît sur les régions

exposées au soleil. Très fréquent à partir de 60 ans (malignité limité,

ne se développe pas vite et ne se métastase pas)

• « Spinocellulaire » un peu plus grave, ulcéro-végétant (se présente

comme un ulcère et à l’intérieur un champignon charnu pousse), il peut y

avoir une extension lymphatique dans de rares cas.

• « Mélanome malin » : très dangereux, tumeur noir ou blanche. Si elle

se développe sur un naevus = changement de couleur et micro

hématome. A opérer le plus tôt possible, car métastase rapidement et

se soigne difficilement (résistante aux chimio et rayons)

Les cancers de la peau

… phase 6 !

Critères de

diagnostic du

« Mélanome malin »

… ne pas perdre de

temps !

Les cancers…

phase 6 !

Néo-vascularisation

= hyper Alpha1 +

Cuivre

ANTI-OXYDIUM

ANTI-AGIUM

BROMELIUM

CURCUMIUM

DETOXIUM PLUS

IMMUNIUM …

Conclusions …

La consultation est un moment privilégé qui va vous permettre :

-> d’objectiver les points faibles des régulations :

« fragilités internes ». En comprenant ce qui est en jeu, le

patient calme ses angoisses et comprend l’intérêt du

changement des mauvaises habitudes,

-> d’apprécier les « contraintes externes » (allergènes

respiratoires, cutanés ou digestifs), l’urgence de la situation

et les priorités (patients ayant parfois des antécédents

lourds et des traitements complexes),

-> de recadrer les différentes interventions dans une

stratégie cohérente à court et moyen terme. Gérer le réel !

Conclusions (suite) …

Au fil des consultations, vous serez amenés à repenser l’équilibre

biologique et psychologique de votre patient : calmer ses troubles,

l’aider à retrouver un équilibre physiologique satisfaisant et à

apprivoiser les soucis du quotidien …

Parfois, nos ambitions vont être limitées par l’espacement des

consultations de surveillance, le suivi relatif du traitement (d’où l’intérêt

de prescrire peu de produits, mais ciblés), les manques dans les régimes

d’éviction …

Mais vous avez mené l’enquête, posé un diagnostic fonctionnel précis et

indiqué des solutions efficaces : vous avez pris du plaisir et pouvez être

fier de vous !

Thérapeu-

tique =

Soyez un

« sniper » :

l’effet le plus ciblé devra

toujours être recherché

« L’homéopathie est une méthode toxico-

mimétique, car tout l’art du médecin

homéopathe consiste à trouver le sosie

médicamenteux qui ressemble le plus au

malade à guérir. Alors que le médecin

allopathe trouvera des solutions pour agir

sur la maladie du moment (expression

terminale), le médecin homéopathe va

s’intéresser au malade, aux différentes

façons dont il se comporte, qui

préexistaient avant l’apparition du trouble

et qui en sont la cause » P. Schmidt.

La consultation

homéopathique …

Le site : www.medecine-

integree.com vous offre un

cours complet et gratuit de

formation à l’homéopathie,

profitez-en !

La consultation homéopathique (2)

Cette thérapeutique élégante et

très efficace est cependant

difficile à mettre en œuvre, car

elle nécessite un relevé complexe

des symptômes personnels du

patient et une connaissance

approfondie des symptômes de

la plupart des 2000 remèdes de

la Matière Médicale

homéopathique !

Ici, organisation des 25 familles

de remèdes …

Le drainage …

Cette pratique s’appuie sur le fait que « Un redoublement du Yin se manifeste

dans le Yang et réciproquement » (Su Wen chapitre 5), mais il est deux cas où

nous devons formellement la contre-indiquer…

1 – Dans les obésités ! C’est ce que la MTC appelle un « syndrome froid = le Yin

en excès (graisse, eau …) exclu le Yang » … il faut commencer par disperser le

Yin en excès et se rappeler que « dans la plénitude de Yin, il y a un

refroidissement interne » (cf. Calcarea carbonica).

2 – En situation d’hyperfonction pathologique (excès de Yang), c’est à dire

dans les syndromes allergiques ou inflammatoires ! C’est ce qui s’appelle en

MTC un « syndrome chaleur = le Yang en excès exclu le Yin » … il faut

commencer par « disperser le Yang en excès », et se rappeler que « dans la

plénitude de Yang, il y a un échauffement externe » (cf. Arsenicum album).

Les dangers du drainage …?

« Une plénitude est une surabondance de Qi malfaisant » : commencez par éliminez

l’énergie perturbée ! Donc :

—> en cas de surpoids, proposez un régime alimentaire adapté et évitez absolument

toutes les « plantes drainantes » proposées par vbotre pharmacien qui auront

exactement l’effet inverse !

—> dans la maladie inflammatoire, prescrivez un traitement spécifique, qui consistera

souvent à compenser les manques …

Pour améliorer l’état général de la peau, vous pouvez toujours conseiller :

• les « anti-oxydants » : vitamines A, C, E, Zinc et enzymes = SOD, Catalase,

Glutathion, Peroxydase,

• les activateurs de la synthèse du collagène : complexe de viamines B, Cuivre et

Magnésium, acides aminés = cystéine, méthionine,

• les activateurs de cicatrisation : Manganèse, Sélénium et Silicium,

Les dangers du drainage …!

Bibliographie :

■ RENAUD M.C. « Séméiologie et observation médicale » (Med-line 2001)

■ SERVAN-SCHREIBER David « Guérir sans médicaments, ni psychanalyse  » (Robert

LAFFONT, 2003)

■ HENRY Françoise et J.Yves : « La médecine demain ? ” (ed. FFMI 2012)

■ HENRY J.Yves : « Précis d’homéopathie diathésique » (ed. IMH 2015)

■ HENRY J.Yves : « Les stratégies anti-âge” (ed. FFMI 2021)

■ HENRY J.Yves et CATTAERT C. : « C’est du chinois ! ” (ed. FFMI 2021)

■ HENRY J.Yves : « C’est dans la tête, docteur ?” (ed. FFMI 2022)

■ HENRY J.Yves et CASTEL Hervé : « Compléments alimentaires et alicaments” (ed. FFMI –

Physionat 2022) … et quelques autres !

■ Pour les BNS et BNT : www.mybiobox.com. et la chaine Youtube : Mybiobox.TV

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C’EST DU CHINOIS !

LA MTC A L’USAGE DES PRATICIENS OCCIDENTAUX

C’est du chinois !

La MTC à l’usage

des praticiens occidentaux

Jean-Yves HENRY Catherine CATTAERT

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur, Jean-Yves HENRY s’est toujours impliqué dans divers travaux de recherches et développements de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

La compréhention progressive des fondamentaux de l’homéopathie et de la MTC, qui ne sont pas éloignés, ont changé profondément sa vision du monde et sa com- préhension de la dynamique des affections de ses patients.

 Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux. Ceux-ci soutiennent les progrès apportés par une vision systémique de la santé, car il s’applique à développer un concept clair des fragilités organiques et psycho- logiques, au carrefour de la santé et de la nutrition.

Catherine CATTAERT est pharmacienne d’industrie, spécialisée en cosmétologie. Après avoir élevé ses enfants, elle reprend des études de Médecine Traditionnelle Chinoise, participe à la création de la FFMI et termine une spécialité d’acupuncture en publiant un mémoire comparatif des principes de la MTC et de l’homéopathie.

Remerciements :

Nous voudrions ici manifester notre reconnaissance aux confrères amis (Jean-Paul MEUNIER et J. Laurent BARBIER), professeurs (Daniel MARTINEZ et Francis HUMBERT) et collaborateurs qui nous ont aidé à formuler nos hypothèses de travail et à valider ces théories. Ce livre est aussi dédié à nos patients, car par leurs judicieuses questions et observations, ils nous ont permis d’affiner, de faire connaître et évoluer les mé- thodes que nous vous proposons aujourd’hui.

ISBN : 978-2-9701488-4-5

© Jean-Yves Henry & Catherine Cattaert, 2021.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Table des matières

Avant-propos ……………………………………………………………………………………..7 — Première partie : la théorie —

Chapitre 1. Un peu d’histoire et de géographie………………………………………..9 Troncs célestes et les branches terrestres……………………………………………..13 Le Yi King …………………………………………………………………………………………..13

Chapitre 2. La consultation en MTC : les « 8 principes » ………………………….17 Yin-Yang ……………………………………………………………………………………………18 Xu-Shi ……………………………………………………………………………………………….20 Han-Re ……………………………………………………………………………………………..23 Biao-Li ………………………………………………………………………………………………23 L’examen de la langue ……………………………………………………………………….24 La prise des pouls……………………………………………………………………………….26

Chapitre 3. Les régulations ………………………………………………………………….28 Les « cinq éléments »………………………………………………………………………….28 Les « cinq volumes » …………………………………………………………………………..34 Les rythmes (journaliers et saisonniers) ……………………………………………….35 Les « trois foyers » ……………………………………………………………………………..38

Chapitre 4. Les causes des maladies ……………………………………………………..40 Les six contraintes externes…………………………………………………………………40 Les fragilités internes ………………………………………………………………………….43 Le JING …………………………………………………………………………………………….43 Les entrailles curieuses ……………………………………………………………………….43

Chapitre 5. Les symptômes………………………………………………………………….45

Chapitre 6. Les méridiens et points remarquables ………………………………….48 Les étoiles de Ma Dan Yang …………………………………………………………………54 Les huit « merveilleux vaisseaux »………………………………………………………..56 Principes du traitement en MTC …………………………………………………………..59

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Chapitre 7. Les « maladies des 7 sentiments »……………………………………….61

Chapitre 8. Quelques grands syndromes……………………………………………….64

Les maladies de pénétration du « froid pervers »…………………………………..64 Les maladies de pénétration de la « chaleur nocive »……………………………..66 Les atteintes par l’« humidité perverse » ……………………………………………… 68 La douleur : syndrome « Bi » ou « Tong » ……………………………………………..68 Le syndrome atrophique……………………………………………………………………..73 Les vertiges ……………………………………………………………………………………….74

— Seconde partie : la pratique —

Chapitre 9. Les traitements : puncture, ventouses et moxas……………………76 Massages des méridiens……………………………………………………………………..78 Des solutions modernes ……………………………………………………………………..80

Chapitre 10. Recettes efficaces pour débuter ………………………………………..82 La technique des 4 aiguilles …………………………………………………………………82 Quelques associations de points pour commencer…………………………………84 Acupuncture et esthétique………………………………………………………………….88

— Troisième partie : élargissement de la méthode —

Chapitre 11. Apports de l’Occident à la MTC et vice-versa ………………………90 L’électropuncture ………………………………………………………………………………90 Les aimants ……………………………………………………………………………………….91 L’homéopathie diathésique…………………………………………………………………91 Comparaison des méthodes ………………………………………………………………..99 Le « bilan nutrition santé »………………………………………………………………..102

Chapitre 12. BEN CAO GANG… la pharmacopée chinoise ………………………107 La diététique chinoise……………………………………………………………………….114

Bibliographie……………………………………………………………………………………117

Avant-propos

« Aude Sapere » (Ose savoir)

La médecine traditionnelle chinoise est déconcertante aux yeux des praticiens occidentaux, qui la plupart du temps n’en retiennent que l’aspect le plus mys- térieux : l’acupuncture. Pourtant, après cinq années d’études et des années de pra- tique, ses principes me semblent finalement simples. Comment est-ce possible ?

 Si le rôle du médecin a longtemps été confondu avec celui du prêtre, c’est qu’une vision médicale ne peut s’élaborer qu’à partir d’une vision du monde, d’une « philosophie » qui met en cause l’homme au sein du macrocosme (environnement climatique, biologique et social) et dans son devenir (naissance, croissance, repro- duction et vieillissement). Chaque civilisation a élaboré sa conception des choses,

 donc sa relation au monde et une approche médicale différente.

La médecine occidentale s’est organisée autour de la notion centrale du diagnostic nosologique. Celui-ci est posé en regroupant les symptômes typiques de la maladie ou « symptômes pathognomoniques ». Lorsque celui-ci est posé, un traitement chimique est prescrit, défini généralement après de longues et coûteuses études, répondant aux critères de l’EBM – « médecine des preuves ». La chasse aux élé- ments perturbants externes (toxiques et microbes) occupe le devant de la scène. La chirurgie intervient largement en cas d’échec de la médecine.

En Orient, l’observation pragmatique des phénomènes physiologiques et la com- préhension de leurs interactions a fait que c’est plus le diagnostic fonctionnel qui est mis en avant et c’est sur les régulations internes que les différentes actions thérapeutiques seront orientées. La MTC, c’est d’abord la mise en évidence d’un trouble de « l’ordre interne », alors qu’en Occident, on recherche d’abord à agir sur les « causes externes ».

Si la médecine occidentale excelle dans l’analyse des phénomènes (le corps humain comprend 200 os, 600 muscles, des milliers de réactions chimiques différentes…), la MTC a développé une approche synthétique des phénomènes cliniquement observables (sécheresse, chaleur, glaires…). Autre particularité, la notion d’une énergie (invisible) qui circulerait selon des trajets bien définis : les « méridiens ».

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Evidemment, ces approches « bottum-up » et « top-down » ne sont pas facilement conciliables ! D’autant que, si pour le praticien occidental, la guérison correspond à la disparition des symptômes de la maladie, pour le praticien oriental, la santé n’est retrouvée que quand les régulations ont récupéré une certaine harmonie fonctionnelle.

Il est – de plus – difficile de rendre compréhensible les différents aspects d’une pensée symbolique transmise par des idéogrammes (problèmes de traduction) et ce malgré leur transcription internationale en lettres latines (le « Pin Yin », qui se lit d’ailleurs différemment de la prononciation française habituelle !).

Nous compléterons cette présentation des fondamentaux de la MTC et de certaines de ses applications par des comparaisons ponctuelles avec l’homéopathie, doctrine médicale utilisant les poisons dilués pour agir sur les régulations, donc comme une sorte de MTC occidentale, où le diagnostic nosologique n’est aussi que secondaire.

Ceci explique d’ailleurs que de nombreux praticiens européens ont effectué la double formation, malgré la longueur et la difficulté des études. Certains d’entre eux ont d’ailleurs remarqué les similitudes d’effets des remèdes homéopathiques et de certains points d’acupuncture. Nous avons été parmi les premiers à présenter une étude systémique de ces relations, avec un tableau des 275 principaux re- mèdes, etayée par une biologie spécifique, les « Bilans Nutrition-Santé ».

Ce petit ouvrage fait le tour des principales logiques de la MTC. Nous y avons ponc- tuellement ajouté quelques points pour ceux qui veulent s’initier à la puncture. Ceux-ci sont importants pour traiter telle ou telle pathologie, mais ils n’auront un effet net et durable que dans la mesure où vous avez pris le temps d’identifier et de traiter les grands syndromes (vide – plénitude…) qui sous-tendent les dys- fonctions de chaque patient.

La médecine est une et toutes les perspectives médicales ont leurs avantages et leurs limites. Un peu comme les différents points de vue d’une même ville. Nous souhaitons par dessus tout que chaque approche éclaire la pratique des autres. Si ce petit livre pouvait y contribuer, nous serions satisfaits.

Chapitre 1

Un peu d’histoire et de géographie

La Chine est un des grands empires antiques. Son étendue est sensiblement égale à celle de l’Europe entière. Pour les européens, ce fut longtemps un pays lointain, mystérieux, immense, prisé pour sa soie et ses porcelaines… Contrairement aux autres empires, dont beaucoup furent des théocraties (égyptienne, Inca, Christia- nisme, Islam…), c’est un pays où diverses religions et philosophies ont fait bon ménage, une sorte de « monde sans dieu », où le pragmatisme a toujours été mis en avant.

Les sages chinois ont fait le constat que le corps était un tout, que tous les organes et substances étaient reliés entre elles et que la maladie n’était que le résultat d’un déséquilibre de l’univers interne. Ils ont fait des analogies entre le macrocosme et le microcosme qu’est le corps humain, analogies qui se révèlent logiques et per- mettent la mémorisation. Ainsi, pour les chinois, l’homme microcosme est le reflet

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de l’Univers macrocosme, santé et maladie ne peuvent être appréhendées en dehors de ce concept. La médecine chinoise devient un prolongement de cette sagesse, le DAO (littéralement : « la voie »).

Yin et Yang sont deux concepts opposés et complémentaires. Ils permettent de décrire comment les choses fonctionnent les unes par rapport aux autres et ex- pliquent le phénomène continu des changements naturels.

L’idéogramme qui signifie YIN se décrit comme le côté ombragé d’une colline. Il est associé à des qualités comme le repos, le froid, l’obscurité, l’intérieur, la diminution.

L’idéogramme qui signifie YANG se décrit comme le côté ensoleillé d’une colline, Il est associé à des qualités comme la chaleur, le mouvement, la lumière, l’extérieur et l’accroissement. Toute chose a les deux polarités, le Yin et le Yang se créent mutuellement et s’équilibre l’un l’autre.

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Le plus ancien document médical en notre possession est le célèbre « Canon de la médecine » (475-221 AC). C’est l’ouvrage de référence, il est composé de 2 livres, de 9 rouleaux chacun : le SU WEN (su = origine, wen = dialogue) et le LING TCHROU (livre des aiguilles), formés tous deux de 81 chapitres. C’est la période clé de la MTC (période d’ailleurs de l’école hippocratique en Europe !).

C’est aussi l’époque des 100 écoles philosophiques et scientifiques et surtout celles du :

— Confucianisme (assez conservateur), crée par GONG QIU, dans le royaume de Lu

— Taoïsme (plus progressiste), avec trois maîtres principaux : LAO TSEU (500 AC), LIÉ ZI (400 AC) et TCHOUANG TSEU (300 AC)

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 De 1500 à 700 avant JC, deux dynasties, les Shang et les Zhou, vont forger succes- sivement l’identité culturelle de la nation chinoise, une identité bâtie par la guerre,

 le bronze et l’écriture en idéogrammes.

Vers 220 AC, le royaume Ts’in (le plus à l’est) unifie l’empire sous Che Houang Ti (premier empereur – dont le mausolée aux soldats de terre cuite est à présent bien connu), celui-ci débute la construction de la « Grande muraille », dont les travaux se prolongeront pendant 16 siècles, atteignant 6700 Km de long. Vers 600 après JC, a eu lieu le creusement du « grand canal » (du nord au sud du pays – alors que les trois grands fleuves vont d’est en ouest) et l’irrigation de terres arides, ce qui per- met le développement du commerce, de l’artisanat et de l’agriculture. A partir de 1100 après JC apparaissent l’utilisation de la boussole, de la poudre, de l’imprimerie…

 Alors que l’empire arabo-musulman atteignait sa plénitude au 12e siècle (Damas avait une université prestigieuse, des banques, l’éclairage public et le tout à l’égout !), l’empire chinois a vu son apogée au 14e siècle, quand la flotte de Zheng He (1371- 1433) le grand eunuque, forte d’une centaine de grandes jonques, a, au cours de cinq expéditions, relié la Chine à l’Inde et à l’Afrique, ramenant même une girafe pour égayer le jardin de l’empereur à Pékin ! Ceci 80 ans avant que Christophe

 Colomb, sur trois petites caravelles ne découvre l’Amérique par erreur…

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Une cosmogonie : les 10 « troncs célestes » et les 12 « branches terrestres »

 Un des fondements de la philosophie chinoise est « l’homme entre ciel et terre ». Les « troncs célestes » se succèdent selon un cycle dénaire et les « branches ter- restres » selon un cycle duodénaire. Ces deux systèmes de qualifications complé- mentaires, sont imbriqués les uns dans les autres. Ceci conduit à soixante modalités différentes d’associations. On peut projeter celles-ci dans les cycles des années, des

 mois, des jours et des heures…

 Ces termes s’appliquent à l’astrologie chinoise (Ba Zi). Chaque branche terrestre est liée à un animal et à un méridien (donc 12). Chacun des troncs célestes est lié à un élément et à une caractéristique Yin-Yang (d’ou 5 éléments*2 = 10). C’est par exemple en s’appuyant là-dessus qu’on sait que 2021 est l’année du Bœuf (branche terrestre) de Métal -Yang (tronc céleste).

Pour les Chinois, les nombres sont considérés comme des référentiels servant à décrire le réel :

• Le chiffre cinq fait référence à la Terre et aux cinq « substances » : le Bois, le Feu, la Terre, le Métal et l’Eau. Le chiffre dix = 2 fois 5 évoque l’ensemble des organes et entrailles (Zang-Fu)

• Le système central de référence qui est la Terre appartient à un système spatio- temporel, avec les quatre directions (nord-sud/est-ouest) et temporel avec ses repères cycliques saisonniers.

• Le chiffre six fait référence au ciel et aux six « énergies climatiques ».

• Le chiffre douze (deux fois six) fait référence aux lunaisons annuelles net aux heures de la journée

Le Yi King

     Longtemps considéré comme un ouvrage de divination, le « Livre (Jing) des Change- ments (Yi) » ne fait que constater le changement est la vie même. Ses 64 hexa- grammes, figures qui expriment cette vérité universelle en termes de yin et de yang, ne sont pas censés « prédire l’avenir » : leur structure et les commentaires qui les accompagnent, imprégnés de sagesse, peuvent aider tout un chacun à trouver l’adéquation harmonieuse entre le projet qu’il mène et l’ensemble dans lequel il

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 s’inscrit. Ainsi, le Yi Jing peut être utilisé comme un outil moderne d’investigation, à la fois pour l’action quotidienne et pour la connaissance de soi.

 A la période MING (1368-1644), l’accent est mis sur la grande différence entre les maladies externes et les maladies internes, qui sont les maladies de la profondeur, qui nécessitent l’utilisation des plantes (en formules complexes).

Sur le plan médical, il y eut différentes écoles :

– Vers 1100, Lu Wan Su élabore « La théorie de la chaleur-feu et la notion des énergies perverses ».

– Ecole de la pathologie des « Zang et des fu » (organes – entrailles)

– Ecole de la « tonification de la rate »

– Ecole de « l’attaque des énergies perturbées » dans laquelle sont mises en place les

  techniques de traitement des énergies perturbées : sudation vomification –

 purgation.

 Les livres médicaux chinois sont peu connus en Occident, les références principales sont : le NAN JING le DA TCHRENG l’I SO JU MEN

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 La Chine actuelle compte neuf langages principaux, mais une seule écriture (ce qui est pratique : toutes les tentatives pour instaurer une écriture phonétique ont échoué). Sociologiquement, la Chine est « autoritaire et égalitaire » (cf. Emmanuel TODD, comme la Russie, d’ailleurs, ce sont ces deux grandes nations qui ont adopté

 un temps le système communiste !).

Avec 2 millions de médecins (6 ans de formation) pour 1,3 milliards d’habitants (la moitié des standards européens), la Chine est encore sous-médicalisée et son système de santé est très inégalitaire, mais en constante amélioration. On observe la parfaite coexistence dans le même hôpital de la MTC qui traite les cas chroniques et de services de pointe à l’occidentale qui gèrent plutôt l’aigu : urgences, réani- mation et chirurgie. Il n’y a pas de médecine ambulatoire, tout se fait à l’hôpital, c’est au patient de gagner la structure !

  La Chine finance aujourd’hui des milliers de programmes de formation à la MTC et des sessions de perfectionnement : « Si on veut faire de la médecine chinoise aujourd’hui, c’est facile de trouver une bourse », confirme le Dr. Lin Shi Zhi, chef du service de MTC à l’hôpital de Bangkok. Les enjeux économiques sont importants : la Chine exporte près de 3 milliards d’euros de produits de MTC (aiguilles, plantes,

 livres…) tous les ans.

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Mini glossaire :

Gu Qi … énergie alimentaire Wei Qi … énergie défensive Yuan Qi … énergie ancestrale Huo … le feu

Zang (trésor) … organe

Kan (bouclier) … foie

Jin Ye … liquides organiques

Shi … humidité

Zao … sécheresse

Feng (se prononce fong) … le vent Fu … viscère (organe creux)

et d’autres que nous découvrirons ensemble !

Chapitre 2

La consultation en médecine traditionnelle chinoise :

les « 8 principes »

Un symptôme traduit la modification d’un comportement (trouble organique et/ou psychologique). Il est soit révélateur d’une souffrance (hypo-fonction = lésion primaire) ou d’une adaptation nécessaire (hyperfonction compensatrice => lésion secondaire).

En MTC, pour structurer la consultation, le praticien utilise « le chant des huit principes » (Ba Gang), qui résume les références indispensables à évaluer pour prétendre traiter un patient : le trouble est-il de nature ?

YIN (structure) – YANG (fonction) … la nature de la manifestation

Vide (XU) – Plénitude (SHI) … le déséquilibre de base

Froid (HAN) – Chaleur (RE) … le type d’inflammation

Externe, surface (BIAO) – Interne, profondeur (LI) … le lieu de la manifestation

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Quand il y a déséquilibre, donc expression pathologique, ces quatre repères servent à dire à quel niveau et dans quel sens le déséquilibre se produit, donc quel doit être le type de correction à appliquer. Celle-ci repose essentiellement sur l’acupuncture (si la maladie est dans la fonction) et/ou la phytothérapie chinoise (si le trouble a atteint la structure). Le Qi Gong (mouvements qui guérissent) visant surtout à tonifier l’énergie, donc la libre circulation du sang et de l’énergie, car : « Si l’énergie et le sang circulent, les maladies ne peuvent apparaître ».

A. YIN (structure) – YANG (fonction)

« Le Yin et le Yang guident le principe de toute chose. Le Yang se transforme en Qi, le Yin se transforme en matière vivante. » (SuWen, chap. 5).

La MTC précise le niveau des relations « Structure – Fonction », mais aussi « Sang – Energie », leurs deux niveaux intermédiaires :

« Le Yang protège, réchauffe et mobilise le Yin »

« Le Qi mobilise le sang » le QI circule dans les méridiens

« Le sang et les liquides organiques (Xue) lubrifient les structures » « Le Yin est la base matérielle du Yang, ils sont indissociables »

Durant la consultation il sera fondamental de préciser à quel niveau d’organisation fonctionnelle se situe le problème ? Quelques questions suffisent à préciser le cas :

— Problème de fonction : « Le Yang réchauffe et protège » = FRILOSITE, mais améliorée à l’exercice (dérouillage matinal ?) : insuffisance de Yang du Foie (car c’est le Foie qui gère le Yang – la mise en mouvement).

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— Problème d’énergie : « Qi » est un terme difficilement traduisible, qui repré- sente les différentes énergies vitales qui interviennent dans la mise en mouvement. Pour préciser de quel Qi on parle, on lui ajoute un nom ou un adjectif : ainsi, on parlera de « Tian Qi » (Qi du Ciel), « Gu Qi » (Qi des aliments), « Wei Qi » (énergie défensive), « Zong Qi » (énergie respiratoire), « Yuan Qi » (énergie ancestrale)…

« Le Qi est la source et accompagne tous les mouvements au sein du corps Le Qi gouverne la rétension des substances et des organes du corps

Le poumon est le maitre du Qi, le Qi mobilise le sang. »

Symptôme d’insuffisance = FATIGUE. C’est l’énergie qui met le sang en mouvement. Si manque d’énergie = le malade a les pieds et les mains froids.

— Problème de sang (Xue) ou de liquides organiques (Jin Ye) …

« Le Xue nourrit et humidifie les tissus, il contrôle le vent – émotionnel

Le sang est la mère du Qi, le cœur est le maitre du sang, le foie thésaurise le sang La rate-pancréas maintient le sang dans les vaisseaux » – coagulation

Symptôme d’insuffisance = ANEMIE (ferritine basse) : sécheresse tissulaire et risque inflammatoire (par acidité locale sur sécheresse tissulaire : fatigue/douleurs/ irritabilité/fissures ou ulcérations).

— Problème de structure « Le Yin est la base matérielle du Yang » = typique des lésions d’organes. Il faudra alors préciser la localisation tissulaire du trouble : avers (organe interne) ou revers (viscère, peau ou muqueuses) ?

Se rappeler aussi que : « La cause d’un trouble est de nature inverse à sa manifes- tation », d’où :

— chaque fois que l’on parle de sang, la cause est à l’énergie et vice-versa,

— chaque fois que l’on parle d’eau (ex. sécheresse ou œdèmes), la cause est au feu (ex. : inflamation vasculaire ou stase),

— chaque fois qu’un viscère (organe creux) s’exprime, c’est que l’organe (plein) demande du Yang (hypo- fonction ?)…

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    Symptômes

manifestations

et vice-versa !

fonction (Yang) ———

organe creux (entraille)

superficie (avers) ——

plénitude —————

chaleur ——————

énergie ——————

feu ————————

———— structure (yin)

— organe plein (trésor) — profondeur (revers) ———————— vide ———————— froid ———————— sang ———— eau (liquides)

causes

à rechercher

                                               B. Vide (XU) – Plénitude (SHI)

De quel type de problème s’agit-il ? La confrontation du correct (bon – Zheng Qi) et du pervers (mauvais, car excès, donc pas à sa place – Xie Qi) se traduit toujours par une croissance de l’un au détriment de l’autre. « La plénitude est une surabon- dance de Qi pernicieux, le vide une défaillance de Qi essentiel. » (Su Wen ch. 28).

1/ Plénitude … Cette énergie perturbée peut être d’ordre psychologique (peur, chagrin ou émotion rentrée) ou somatique. Le diagnostic de plénitude est simple : le patient est aggravé par tout apport de l’élément concerné, exemple : œil rouge (foie) aggravé par la lumière vive (Yang), la saveur du pôle foie (acide), la pression locale…

La plénitude s’observe surtout dans les phases de début :

* dans les maladies dues à des stagnations :

– abondance de mucosités (sèches = lithiases) ou glaires (Tan) – amas de nourriture non transformée (Shi Ji)

– caillots de sang (Yu Xue) qui bloquent la circulation (phlébite) – humidité répandue dans le corps (œdèmes)

* des maladies de chaleur/feu : – fièvre importante (Zhuang Re) – constipation et anurie

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– délire (Kuang Zao)

– poumon : souffle rauque et bruyant …

On observe en fait plusieurs situations cliniques :

— Yang en excès (Yin normal) disperser le Yang

Cause : agent perturbateur de nature yang (chaleur, vent, …) qui peut être interne ou externe (canicule, alcool, colère …). L’excès de Yang apporte de la chaleur perverse.

— Yin en excès (Yang normal) régime alimentaire

Maladies à caractère chronique. Cause : agent perturbateur de nature yin (froid, humidité…), peut être interne ou externe. L’excès de Yin apporte du froid pervers

— Excès de Yang apparent, mais normal (sur Yin faible)

Tonifier le yin pour calmer le yang. Cause : vide de yin interne (de sang par exemple)

— Excès de Yin apparent, mais normal (Yang faible)

Tonifier plutôt le yang pour calmer le yin. Cause : vide de yang interne.

— Double vide de Yin et de Yang : c’est un faux équilibre !

Vide vrai avec des symptômes de froid et de chaleur combinés. Principe de traitement dans ce cas : tonifier les « merveilleux vaisseaux » (voir plus loin)

Le plus difficile en médecine est justement la détermination d’un état de plénitude, d’une insuffisance ou d’un vide vrai. Car des symptômes de plénitude peuvent en

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fait cacher une insuffisance sous-jacente. Nous insistons sur le fait que « les symptômes sont toujours de nature opposée à leur cause ».

Les plénitudes se manifestent souvent par des écoulements = s’ils améliorent, ils signent une plénitude ou la dispersion d’une énergie perturbée, s’ils aggravent, c’est une insuffisance de liquide organique (sang, eau et/ou sels minéraux).

De plus, il faut envisager que les causes et les manifestations se rencontrent sur des pôles organiques différents. Cas du psoriasis = manifestation (chaleur et sécheresse sur la peau – poumon), par (cause) insuffisance de sang du foie !

2/ Les insuffisances … question : tonifié par sa saveur, par une pression locale ?

L’insuffisance apparaît sur :

* des organismes à constitution fragile,

* au cours des maladies qui usent l’énergie essentielle (Jing Qi) :

– transpirations importantes,

– vomissements, diarrhée, hémorragies…

Elle est améliorée par la pression locale, les massages, certaines positions, qui ré- vèlent un vide de Qi ou de Yang à l’interne ?

Les symptômes cliniques seront rapportés à un état de plénitude (trop) ou d’insuf- fisance d’une (ou plusieurs) de ces structures ou fonctions. Les hyperfonctions pouvant masquer des insuffisances de structure et vice-versa. Exemples :

douleur = symptôme d’une plénitude localisée,

paresthésie = symptôme d’une insuffisance localisée.

* Désirs alimentaires = adaptations comportementales de nécessité, pour suppléer une insuffisance. Chaque pôle organique est tonifié par sa saveur. Typiquement l’envie de sucre pour « adoucir » une situation vécue.

* Aversions = signent la présence d’une énergie perturbée (comportement de lutte contre une plénitude).

* Améliorations et aggravations : symptômes généraux qui signent une adaptation de nécessité : « Je sais que ça me fait mal, mais je ne peux pas m’en empêcher ! »

3/ ou le vide … Le diagnostic de vide est parfois rencontré : c’est toujours une « maladie chronique grave que tout aggrave ». Le patient est aggravé par la saveur du pôle en cause. Le vide de « bonne énergie » implique son comblement par une énergie « perverse » (car pas à sa place !). Les situations de « vide » correspondent

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à des patients qui hantent les cabinets médicaux, multiplient les examens et les traitements, sans trouver de soulagement.

C. Froid (HAN) – Chaleur (RE)

« Froid et chaleur sont les changements du Yin et du Yang. » (Su Wen)

— Syndrome froid (inflammation de bas grade ?) :

Acupuncture : 3/4/12 JM – 4/14/20 TM – 4GI – 36 Est – 6 R – 23 V

Par Vide de Yang = Refroidissement externe

→ Froid à l’externe (> par la chaleur, tisanes ++) : interroger sur le Rein

Par Excès de Yin = Refroidissement interne

→ Froid interne + chaleur externe, car il repousse le yang en surface : interroger sur Rate-pancréas.

— Syndrome chaleur (Yang) :

Acupuncture : 6 JM – 20/26 TM – 3 F (Tai Chong) – 6 MC (Nei Guan) – 25/40 Est

Sur Vide de Yin = « chaleur-vide » (homéo = Ferrum phos./Sepia) → Chaleur interne + froid externe (sueurs froides) : nourrir le Yin

Sur Excès de Sang = « chaleur plénitude » (Belladonna/Lachesis) → Chaleur externe (< par la chaleur) : éliminer la chaleur

Evolution : le froid en excès se transforme en chaleur (ou inversement)

Dans les phases finales des maladies graves, on peut observer une chaleur aux paumes des mains, à la plante des pieds et à la région précordiale : « Wu Xin Fan Re » (Oppression des cinq cœurs) qui signe un Yang apparent sur lésion de structure.

     D. REVERS (externe, surface – BIAO) – AVERS (interne, profondeur – LI)

 Concerne le lieu de la manifestation :

Une maladie qui évolue de l’interne à l’externe s’améliore (ex. : asthmeeczéma) Une maladie qui évolue de l’externe à l’interne s’aggrave (ex. : eczémaasthme). Cette façon de voir rejoint celle des homéopathes, avec la « loi de Hering ».

Les sueurs, signe important dans le diagnostic en MTC Sueurs chaudes = liquide organique du cœur

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L’ouverture des pores de la peau est sous le contrôle de Wei QI (l’énergie défensive)

Transpirations froides = vide de Qi et de Yang

Transpirations au moindre effort, vide de Qi : fatigués, ils transpirent facilement. Seulement la nuit = vide de Yin, le Yang non-controlé qui vaporise les liquides

Localisée … Cœur = tête Poumon = mains Foie = aines Rate = aisselles

Rein = pieds

Symptôme clinique, selon la primauté … du vent (et contrainte psy) = de la chaleur = de la sécheresse = du froid (qui mange le yang) = de l’humidité =

L’examen de la langue

agitation tuméfaction dessication œdèmes diarrhée

 L’examen de la langue détaille 3 zones :

La racine, en relation avec le foyer inférieur (Rein-Foie)

Le milieu, en relation avec le foyer moyen, transformation (Rate-pancréas) La pointe, en relation avec le foyer supérieur (Cœur-Poumon)

Et 3 couches :

La salive (liquide du pôle Rate-pancréas)

L’enduit (présence de glaires / épaisseur / couleur) Le corps de la langue (couleur / aspect / localisations)

L’enduit permet de déterminer l’état énergétique de chaque organe : Enduit humide = présence d’Humidité perverse, syndrome Froid. Enduit sec = les Liquides sont touchés, risque de syndrome Chaleur.

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  Enduit gris = syndrome superficiel.

Enduit blanc = syndrome Froid.

Enduit jaune = syndrome Chaleur interne.

Enduit noir = problème alimentaire ? (café, réglisse…)

Enduit épais, gras = syndrome Humidité, accumulation de Glaires Enduit brillant = Vide du Qi et du yin de l’estomac

Enduit peu abondant, mince = syndrome de Vide Rate-pancréas

La langue (corps) :

Langue rose = état de bonne santé.

Langue rouge / enduit jaune-sec = syndrome chaleur (liquides en vide)

Langue pâle / enduit blanc-humide = syndrome Yin, vide, froid.

Langue violette = plénitude Foie et Rein. Chaleur excessive.

Langue noire = vide de Sang grave, par excès de Chaleur (noire et sèche) ou par excès de Froid (noire et humide).

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Langue gonflée = syndrome stagnation-chaleur dans la Rate-Estomac et Cœur. Langue maigre et mince = Insuffisance de QI et de Sang : Vide, Froid.

Langue crevassée = sécheresse ou vide de Sang, chaleur excessive qui blesse le Yin. Langue épineuse et mouchetée = chaleur excessive qui « blesse les liquides orga- niques ». Signe d’intoxication, gravité

Langue qui garde l’empreinte des dents = vide de Qi de Foie ou de Rate

Mobilité :

Langue déviée = attaque du Vent. (Paralysie / Ictus).

Langue tremblante = vide de Foie (agitation du Vent) qui ne contrôle plus la Rate. Langue rétractée = vide du yin des Reins.

Langue parétique, paralysée = vide de Qi et du Sang de la rate-pancréas.

La prise des pouls

La prise des pouls (6 à chaque poignet) nécessite un apprentissage long et une pra- tique régulière.

  Droit superficiel Droit profond Gauche superficiel Gauche profond

Pouce Barrière Pied …………………………………………………………………………………….. GI Estomac TR

Poumon Rate-pancréas MC

IG VB Vessie

Cœur Foie Rein

 Il y a plusieurs modèles sur la signification des pouls. Celui qui vous est présenté ci-

 Un raccourci élégant consiste en la prise du pouls médian droit (Rate-pancréas) sur lesquels on va identifier les caractères des autres pôles (doux, glissant, tendu, mou, râpeux…). Elle renseigne donc sur l’état des 12 méridiens principaux.

Concernant la prise des pouls, étant donné la difficulté d’apprentissage, j’aurais tendance (ainsi que pour la langue d’ailleurs) à l’utiliser comme « garde-fou » : la plupart du temps, il y a assez d’éléments objectifs dans la somme des symptômes. Ces observations sont à utiliser pour vérifier que l’on n’a pas omis un grand vide/ plénitude, ou chaleur/ humidité, un agent pathogène…

dessus en est un.

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NB. Les Bilans Nutrition-Santé (BNS) constituent un équivalent biologique à la prise des pouls chinois, quantifiant objectivement l’état fonctionnel des organes et viscères, comme nous le verrons plus loin.

Le diagnostic en MTC s’appuie sur la somme des symptômes (ZHENG) + état de la langue et des pouls. Ce diagnostic détermine :

La nature du désordre (Qi, Sang, Liquides Organiques, Yin, Yang, glaires, chaleur…)

La localisation du Zhang-Fu (organe et viscère) concerné.

Comme en homéopathie, la « somme des symptômes » est primordiale. Exemple : la « Toux » :

1. Toux + dyspnée + expectoration = Qi du Poumon

2. Toux + douleur dans la poitrine + obstruction de la gorge = Qi du Cœur

3. Toux + douleur de l’hypochondre droit = Qi du Foie 4. Toux + lombalgies = Qi du Rein

Les « cinq éléments »

Chapitre 3

Les régulations

Le modèle de macro-physiologie le plus simple et le plus performant a été mis au point depuis longtemps : il s’agit du « pentagramme des régulations » de la MTC. Celui-ci intègre les notions d’homéostasie par des régulations thermostatées et hiérarchisées (feed-back positifs et négatifs).

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Ce modèle présente le fonctionnement organique selon une organisation de cinq ensembles de tissus spécialisés ou « pôles organiques » (organisés autour d’un organe et de son viscère) :

Le BOIS = pôle métabolique (Foie + Vésicule biliaire) Le FEU = Pôle vasculaire (Cœur + Intestin grèle)

La TERRE = Pôle Lymphoïde (Rate-pancréas + Estomac) Le METAL = Pôle muqueux (Poumon et Colon)

L’EAU = Pôle conjonctif (Rein + Vessie)

Pôle métabolique = fonctions physiologiques du BOIS (Foie + VB + Tendons et muscles + androgènes). Tonifié par la saveur acide (vinaigre/cornichon/citron…). Points clefs = 3F / 18 RM (ou Vaisseau Conception, habituellement noté VC ou RM pour Ren Mai)

– « Le BOIS est stratège, la VB juge et décide »

– Il gouverne la libre circulation du Qi, calme le vent (bouclier des émotions) – Il stocke le Sang, gouverne les Tendons et les muscles

– Il s’ouvre aux Yeux et se manifeste dans les Ongles

– Le foie fait monter. Couleur verte.

Pôle vasculaire = fonctions physiologiques du FEU (Cœur + IG + vaisseaux + thyroïde). Tonifié par la saveur amère. Points clefs = 7 C / 20 DM (ou Vaisseau Gouverneur)

– « Le Cœur souverain dirige, c’est le bonheur paisible »

– Il mobilise le Sang et contrôle les vaisseaux, gère la Chaleur

– Il abrite Shen (Esprit, personnalité, vertu) – Couleur rouge.

– Il s’ouvre à la langue (bourgeon du cœur) et se manifeste dans le visage

Pôle lymphoïde = fonctions de la TERRE (Rate + Pancréas + Estomac + Cortex + Hypo- physe + Seins) : le pus ! Tonifié par le sucré. Points clefs = 36 Est / 12 RM (point Mu de l’Estomac et nœud du Tai Yin [rate] et grand point du Réchauffeur Moyen) :

– Gouverne la transformation (adaptation) et le transport des nutriments

– Gèrelamémoire(idées–aliments–immunité)

– Ellegouverneleschairs(obésitéetmaigreur)

– EllemaintientleSangdanslesvaisseaux(coagulation) – Elles’ouvreàlaboucheetsemanifestedansleslèvres – L’Estomacfaitdescendre–laRatefaitmonter

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Pôle cutanéo-muqueux = fonctions physiologiques du METAL (Poumon + GI + ORL + peau + Thymus + Sous-cortex + Œstrogènes) : limites du corps, rythmes et système immunitaire. Tonifié par la saveur piquante. Points clefs = 4 GI / 7 P

– IlgouverneleQietlaRespiration

– Ilaunefonctiondedescenteetdediffusion(eau,aliments)

– IlmobiliseetrèglelaVoiedesEaux(ShueTao)

– IlgouvernelaSurfaceduCorps(WeiQi)

– Ils’ouvreaunezetsemanifestesurlapeauetlesystèmepileux

Pôle conjonctif (organes de soutien) = fonctions physiologiques de l’EAU (Rein + Vessie + Os et cartilages + Surrénales) : Tonifié par la saveur salée (saveur recherchée en cas insuffisance). Points clefs = 4 DM / 4 RM

– IlstockeleJing-Qi(énergieancestrale–nonrenouvelable:l’inné)

– Il est la base matérielle du Yin et du Yang

– Ilestleréservoirdel’Eauetdessix«entraillescurieuses»trèsimpliquéesdans le processus de vieillissement (voir plus loin)

– Ils’ouvreauxoreillesetsemanifestedanslescheveux.

– Il commande l’ouverture des orifices du bas.

 La répugnance des 5 viscères :

Le Foie craint le vent

Le Cœur hait la chaleur

La Rate-pancréas hait l’humidité Le Poumon hait le froid

Le Rein hait la sécheresse

Leurs liquides :

Les larmes

Les sueurs (chaudes) La salive

La rhinorrhée L’urine

Régulations de ces différents pôles :

Ces cinq pôles organiques travaillent en synergie et interactions constantes par le biais de 25 (5×5) régulations intriquées qui gèrent les flux :

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A – Le cycle d’engendrement (SHENG) intéresse surtout le matériel (Yin). Un défaut dans ce cycle va s’observer rapidement : la transmission des affections selon le cycle d’engendrement peut donner lieu à deux types de situations pathologiques l’une bénigne, l’autre grave.

• Lorsque la transmission s’effectue de la mère au fils, c’est-à-dire dans le sens de l’engendrement, l’affection est bénigne.

• Lorsque l’affection se transmet du fils vers la mère, sens contraire du cycle d’engendrement, elle est grave.

« Les maladies par plénitude viennent du fils, les maladies par insuffisance viennent de la mère ». Exemple (mère-fils) : lorsque l’Eau ne peut nourrir/humidifier le Bois, c’est que le Yin du Rein est insuffisant et ne peut alimenter le Foie (Bois). Les manifestations cliniques correspondant à la déficience du Yin du Rein sont : siffle- ments d’oreille, lombes douloureuses et troubles sphinctériens.

Au niveau du Foie, les symptômes qui apparaissent sont liés à l’insuffisance du Yin et du Sang : vertiges et émaciation, lassitude, engourdissements des membres, voire mouvements spasmodiques des extrémités ou même tremblements et spasmes convulsifs.

B – Le cycle de contrôle (KO) intéresse surtout les fonctions (Yang), ce qui permet d’éviter l’emballement. Il comporte deux exceptions :

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– Le yin de la rate soutient le yang du rein, le yin du rein soutient le yang de la rate. Cette relation rate-rein est tellement importante qu’elle est régulée par un mer- veilleux vaisseau : Chrong Mai (voir plus loin)

– Le rein contrôle et nourrit le cœur (cf. triangle de l’eau)

Ce mode de régulation peut diverger de deux façons pathologiques :

 La « conquête » (CHENG) qui est une situation pathologique provoquée par l’excès de domination.

Exemple : lorsque le Bois est en excès et « soumet la Terre » : les fonctions de digestion de la Rate et de l’Estomac sont désorganisées (ex. hernie hiatale, ulcus gastrique, selles pâteuses…).

 « L’outrage » (WU), également appelé révolte, est un processus pathologique dû à l’inversion du cycle de domination.

Exemples :

A – lorsqu’un « Feu du Bois » trop vigoureux fait violence au Métal, cela affecte les fonctions de purification et de descente de l’énergie du Poumon, ce qui peut provoquer une « hépatisation du poumon » avec des douleurs dans le thorax et les flancs, un goût amer dans la bouche, de l’agitation physique et mentale, un pouls tendu et rapide…

B – lorsque le poumon est envahi de sang, il va bloquer les fonctions du cœur (cas de l’œdème aigu du poumon).

Les lois d’engendrement, de domination, de conquête et d’outrage permettent d’expliciter les influences pathogènes que peuvent exercer les cinq organes entre eux et les lois de transmission des processus pathologiques.

NB. Les fonctions de montée/descente sont intéressantes pour décrire certains symptômes et relations organiques. Elles sont issues du tableau général des trans- formations et transports alimentaires présenté comme la « séparation du pur et de l’impur » qui décrit les différentes phases métaboliques. Nous ne le développerons pas dans cet ouvrage.

Les principes du traitement sont simples : « inhiber le fort et soutenir le faible ».

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 Quelques remarques cliniques au sujet de cette classification :

* Lors de problèmes rhumatismaux, il faudra bien différencier les troubles de type : – Tendino-musculaires = liés au Foie (exemple : tendinite après vaccin hépatite B)

– Ostéo-articulaires = liés au Rein (minéralisation) et aux surrénales (problème d’eau et d’inflammation chronique).

* Lors de problèmes sexuels, il faudra bien différencier les troubles de type :

– baisse de libido, liée au pôle Foie (désirs) / VB (interdits)

– impuissance, liée au pôle neuro-vasculaire : Rein / VessieCœur

-simple symptôme secondaire à une autre dysfonction endocrine, exemple: thyroïde ou hypophyse.

* Les problèmes nerveux : bien différencier les troubles de type :

– mémoire, idéation = liés au Cortex (partie blanche du cerveau = Rate-pancréas)

– instinct de conservation = Sous-cortex (partie noire du cerveau = Poumon)

– problème moteurs, vertiges = liés au tronc cérébral et à la moelle épinière (Rein).

* Les problèmes liés à la ménopause = difficultés d’adaptation : Hypophyse et Ovaires, mais aussi, selon le cas : Rate, Pancréas, Cortex…

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Les « cinq volumes »

Une évaluation des « cinq volumes » (l’eau, le sang, l’énergie, le yang et la lymphe) qui sont répartis et échangés entre ces 5 pôles est indispensable Chaque volume intéressant spécifiquement trois de ces pôles organiques.

On comprend vite que toute pathologie chronique s’appuie sur la dysfonction synchrone de trois des cinq pôles du pentagramme. Il faudra donc évaluer l’état des « cinq volumes » :

Triangle de l’eau … (évalué sur le BNS par les Albumines) = se met la pression ?

Problème (triangle de l’eau) : Rein/surrénales – Cœur – Poumon

Triangle du sang … (Alpha1 globulines) = anémie ou pb. tendino-musculaires Problème (triangle du sang) : Cœur/vaisseaux – Foie – Rate

Triangle de l’énergie … (Alpha2 globulines) = fatigue ou pb. cutanéo-muqueux Problème (triangle de l’eau) : Poumon/GI – Rate – Rein

Triangle du yin-yang … (Bêta globulines) = insuffisance ou engorgement hépatique Problème (triangle Yin-Yang) : Foie/VB – Rein – Rate

Triangle de la lymphe … (Gamma globulines) insuffisance ou excès d’AC Problème (triangle des glaires) Rate-pancréas – Poumon – Cœur

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On parle du « triangle du FEU » (Rein/Foie/Cœur) quand le Rein (sec) n’humidifie plus le bois (Foie) qui s’enflamme, d’autant plus qu’il n’y a plus d’eau pour contrôler le feu du Cœur. C’est celui des décompensations terminales !

Il s’agit là de problèmes de structure, souvent anciens, parfois génétiques (on retrouve ces mêmes fragilités dans la famille) qui ne vont pas se régler en quelques minutes, mais :

Par l’apport de nutriments spécifiques dans les insuffisances,

ex. : fer dans les anémies / vit. B et Magnésium dans les fatigues, etc. Par régulations internes dans le cas des plénitudes.

Exemple : stimuler le foie va limiter l’excès des anticorps (rate).

Les rythmes

1/ Journalier : hypo et hyperfonctions périodiques

La MTC décrit le pic d’activité maximale des organes et viscères (avec les énergies externes qu’ils contrôlent) pendant sa magnitude de 2 heures (le méridien couplé, selon la loi midi-minuit est à son minimum), cette succession constituant les bases de la chronobiologie.

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  Ces régulations sont intéressantes, surtout :

Pour comprendre les insuffisances d’organes, exemple : l’hypoglycémie de 11 h en relation avec un problème rate-pancréas,

 Pour disperser une plénitude par les relations « midi-minuit ».

2/ Saisonnier :

Durant chacune des quatre saisons, l’énergie du ciel tonifie l’élément correspondant. L’énergie climatique devient perverse en cas d’excès / d’avance ou de retard / d’insuffisance du Qi essentiel.

Selon les chinois, la vie d’un homme est superposable aux quatre saisons d’une année :

Le printemps … l’enfance et l’adolescence / le BOIS / matin / l’émergeance du Yang L’été … l’âge adulte / Le mouvement FEU / midi / l’apogée du yang

L’automne … l’âge mur / le METAL / soirée / le repli sur soi, intériorisation

L’hiver … la vieillesse / L’EAU / la nuit / l’apogée du Yin

Les intersaisons 18 jours (humides) sont sous la dépendance de la RATE-PANCREAS

La maladie apparaît quand l’équilibre entre ces éléments est rompu.

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Régulations saisonnières = qui est l’empereur de la saison ?

 Le Foie est aggravé en automne …

Le Cœur est aggravé en hiver …

La Rate est aggravée au printemps …

Le Poumon est aggravé en été …

Exemple : dermatose type chaleur, aggravée en été (le feu fond le métal). Le Rein est aggravé en 5e saison … soulagé par la saveur amère.

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soulagé par la saveur douce (petit fils) soulagé par la saveur piquante soulagé par la saveur salée

soulagé par la saveur acide

Les « trois foyers »

Foyer supérieur = Cœur + Poumon (les problématiques d’être)

Wei Qi l’énergie défensive (défense immunitaire)

Zong Qi énergie respiratoire (système cardio-vasculaire et respiratoire)

Foyer moyen = Rate-pancréas (adaptation et mémorisation = les réponses logiques) Gu Qi énergie nourricière (métabolisme alimentaire)

Zong Qi + Gu Qi = Zhen Qi (force vitale)

Foyer inférieur = Rein + Foie (les problématiques d’avoir) Yuan Qi énergie ancestrale (capital génétique)

Dérèglement de la montée et de la descente (base du mouvement alterné des organes) : l’Estomac fait descendre, la Rate fait monter l’énergie des aliments… jusqu’au Poumon qui fait descendre l’eau et le Qi jusqu’au Rein, qui fait monter l’eau jusqu’au cœur (soutien mutuel). On observera ainsi :

* Une dyspnée ou toux asthmatique si le poumon ne peut faire descendre l’eau

* On observe des éructations nauséabondes ou des nausées, une aérophagie, lorsque l’estomac n’assure plus sa fonction.

* Une diarrhée d’aliments non digérés lorsque la Rate n’assure plus la montée.

De plus, le Foie fait monter le Yang et le Cœur assure la descente du feu.

 Il existe une autre façon de représenter les interactions des cinq pôles organiques (ou « mouvements ») du pentagramme :

     Avec la Rate-pancréas au milieu, pour mettre en évidence la relation directe du pôle lymphoïde avec les quatre autres, ainsi que les fonctions de montée et de descente des 4 pôles.

Sur trois niveaux :

Pôle supérieur = Cœur + Poumon (les fonctions d’être) Pôle moyen = Rate-pancréas (l’alimentaire)

Pôle inférieur = Rein + Foie (les fonctions d’avoir)

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Chapitre 4

Les causes des maladies

La survenue brutale évoque une origine externe. L’apparition progressive indique plutôt une origine interne.

Principales causes des maladies en MTC :

– Externe = climatique (dont traumatismes, alimentaire, parasites …) – Interne = excès d’un des 7 sentiments (cause affective ou sexuelle)

Les six contraintes externes

La MTC a une vision réactionnelle du « système interne – pentagramme » s’orga- nisant face à des « contraintes externes » que la MTC a également modélisées en six types s’opposant deux à deux : le feu et le froid, l’humidité et la sécheresse, la chaleur et le vent. Ces termes sont aussi symboliques, comme nous allons le voir…

Ces « six contraintes externes » sont gérées par six méridiens principaux couplés. Ceux-ci jouent le rôle de sentinelles, rentrant en action dès que la contrainte externe correspondante se fait sentir : …………………………………………………………………………………………………….

Le froid (Han) et les traumatismes … TAE YANG — géré par IG <–> Vessie (de nature Yin, qui « consomme » le Yang)

…………………………………………………………………………………………………….

 La MTC développe une approche causale des affections, car « pour qu’une porte s’ouvre, il faut qu’une clef rencontre une serrure » ! De même lorsqu’une affection se développe, on observe la présence conjointe de contraintes externes et de fragilités internes :

  La chaleur (Shu) et les maladies infectieuses … SHAO YANG — TR <–> VB La sécheresse (Zao) et les tr. hormonaux … YANG-MING — GI <–> Estomac

 L’humidité (Shi) et troubles alimentaires/allergiques … TAE YIN — Rate <–> Poumon

Le vent (Feng) l’empoisonnement et les soucis … TSUE YIN — Foie <–> MC (de nature Yang, qui mobilise le Yin)

Le feu (insolations et irradiations) … SHAO YIN — Rein <–> Cœur

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NB. SHAO : veut dire jeune, qui vient de naître / TAE : grand, suprême MING : lumineux / TSUIE ou JUE : absolu, fin.

Ces contraintes climatiques vont se manifester par les symptômes suivants :

— Le FROID (ou les traumatismes) vont générer frilosité, raideurs (dérouillage matinal +++), céphalées ou algies unilatérales intenses, pouls superficiel ou LENT. La fièvre est le résultat de la lutte entre l’énergie correcte et l’énergie nocive.

Acu : libérer la surface, chasser le vent = 20 VB + 12 DM + 4 GI et 3 IG

— La CHALEUR réchauffe (infection ?) frissons, transpiration, nausées, vertiges … Pouls RAPIDE (homéo = Chaleur par « coup de Froid » = Aconit (s))

Acu = 12 et 14 DM + 2/5 TR + 43 VB

— La SECHERESSE fait mal (arthralgies) constipation, fissures … Langue jaune et sèche. Angoisse et agitation. Pouls GRAND

Acu : rafraîchir et produire des liquides = 32 V + 6 Rt + 6 Rn + 1 et 7 IG + 7 P

— L’HUMIDITE (allergies ou œdèmes) va générer des gonflements, douleurs de localisation fixe et lourdeur de la zone ? … Pouls MOU

Homéo = Rhumatisme d’Humidité (Shi Bi) = Natrum sulf.

Acu : Réchauffer foyer moyen, disperser le froid = 10/11/12 RM + 36 Est + 2 Rt + 20V

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— Le VENT (Feng = soucis ou empoisonnement), fait bouger : il va générer des douleurs erratiques, suite d’efforts, d’émotions, de changement de temps, sur insuffisance de Qi et/ou de sang. Pouls SUPERFICIEL

Acu : tonifier le sang = 6 et 12 RM + 18/21/26/52 V + 14 F + 4 Rt + 6 MC

— Le FEU (lésionnel) évapore, saignements, ulcérations … Crainte du froid, non améliorée par la chaleur. Transpiration profuse. Pouls PROFOND.

Homéo = Feu par excès de Froid = Ipeca (ph), par excès de Sécheresse = Bryonia (ph) Acu : stimuler le Yin, disperser la chaleur = 3 et 10 Rn + 7 IG + 8 C + 3 et 8 MC

Mais elles interviennent le plus souvent couplées, exemples :

— Vent + Froid = agitation et douleurs (point privilégié = 4 GI)

— Vent + Froid + humidité = rhumatismes (36 Est + 38 Est – épaule)

— Vent + Froid + Sécheresse = douleurs (6 MC)

— Vent + Chaleur = prurit, transpiration, yeux rouges (14 DM / 3 MC / 10 P / 40 Est) — Vent + Chaleur + Humidité = aphtes et troubles digestifs

— Vent + Chaleur + Sècheresse = toux et douleurs thoraciques. Attention, risque de CHONG FENG (l’ictus = Arnica).

— Humidité + Froid = glaires et ganglions (Dulcamara (na)

— L’Humidité et la Chaleur s’associent volontiers (l’un en profondeur et l’autre en surface, exemple du traumatisme : Natrum sulfuricum).

— Le Froid en surface se développe volontiers sur la Sécheresse en profondeur (cf. Causticum), exemple : rhizarthrose du pouce (à la ménopause) = Froid (micro- traumatisme) sur Sécheresse (par carence hormonale).

La notion de « Vent » inclut les contraintes psychologiques (fréquentes dans notre monde moderne vivant « en climatisé », mais sous des contraintes émotionnelles multiples) obéissent aux règles des « maladies des sept sentiments » (voir plus loin). Quand on est en présence d’un patient « borderline », on parle de « Vent interne » (drogues, surmenage, sentiments déréglés) qui sera classiquement traité par les méridiens Poumon et GI qui contrôlent Foie et VB !

Conseils alimentaires (foyer moyen) …

FROID = évitez les légumes crus et les boissons froides HUMIDITE (et glaires) = évitez le lait et les fromages

CHALEUR (inflammatoire) = évitez l’alcool et les épices

VENT = évitez les aliments irritants (rhubarbe, champignons…)

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L’effet de ces « énergies saisonnières » va varier d’un sujet à l’autre, certains seront très affectés, d’autres indemnes. Parfois, les symptômes n’apparaissent qu’au mo- ment où la fonction de ce système est stimulée (effet à long terme), exemple : une « chaleur » excessive sur le pôle Foie au printemps, se manifestera en été (ex. : les angines d’été). Les excès de ces énergies externes donnent des réactions brutales et graves, les défauts se traduisent par des affections qui traînent en longueur.

Les fragilités internes concernent des problèmes d’insuffisance (ou de plénitude) des organes et de leurs viscères (Zang/Fu). En pathologie, on observe que ceux-ci décompensent par trio, chacun gérant un liquide organique, comme vu plus haut.

Le JING : les essences

L’être humain est porteur d’un potentiel hérité, qu’il va transformer au cours de sa vie et transmettre à sa descendance. Jing constitue le support des mécanismes de procréation (les informations que nous appelons génétiques et épigénétiques) : c’est le « programme ». On distingue deux types de Jing : le Jing inné celui qui est fourni par les deux parents lors de la procréation (que la MTC attribue au pôle rein). Ce qui rend la vie possible, c’est le Jing acquis (que la MTC attribue au pôle rate- pancréas). Une bonne hygiène de vie et une diététique adaptée permettent de tirer de notre alimentation une quantité adéquate de Jing acquis et donc d’économiser notre capital de Jing inné.

La MTC parle ainsi de « ciel antérieur » (Jing inné, présent à la naissance = rein) et de « ciel postérieur » (Jing acquis = entretien et adaptation de la rate-pancréas). La

Pour le médecin chinois, la vieillesse correspond à l’épuisement de « Yuan Qi », l’énergie ancestrale Jing, donnée à la naissance et non renouvelable.

Les entrailles curieuses

Le pôle Rein-Vessie renferme aussi les « six entrailles curieuses » « QI Heng Zhi Fu »

qui vont être impliquées en tout premier lieu dans le processus de vieillissement :

  Les fragilités internes

  MTC insiste sur la nécessité de se montrer économe du stock de Jing Inné en ayant un mode de vie qui nous permette de récupérer du Jing de nos aliments et de notre

 respiration.

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Pour les Chinois, « entrailles curieuses » est vu dans le sens de rare, surprenant, qui n’est pas ordinaire, unique en son genre. Elles ne reçoivent ni aliments, ni déchets, ne véhiculent que du « pur » (sang, quintessence, bile)

Elles sont organisées en trois couples :

1) Le cerveau + Moelle épinière Ling Tchou 33 : « Le cerveau est la mer des moelles » 2) Les Os (Moelle osseuse) et Les Vaisseaux

3) La Vésicule biliaire (fonction hormonale) et l’Utérus (prostate)

Les entrailles particulières ont des relations étroites avec les cinq organes : • Le Cerveau est en relation avec le Cœur, la Rate-pancréas et les Reins

• Les Os (et cartilages) et Vaisseaux avec Rein, Cœur, Poumons

• La Vésicule et l’Utérus avec Rein, Foie et Rate-pancréas.

 NB. Les dents sont le surplus des Os (les entrailles curieuses étant également

 nommées organes à l’extraordinaire pérennité…)

Chapitre 5

Les symptômes

Voici une liste de symptômes classiques, regroupés en fonction de leurs polarités organiques (symptômes rattachés aux dysfonctions, hépatiques, cardiaques…). En auto-questionnaire, nous demandons à nos patients de ne les cochez que si c’est évident, si vous pouvez dire « ça c’est moi ! ». Si vous hésitez ou si le symptôme est ancien, ne le sélectionnez pas.

Symptômes à rattacher au pôle FOIE (gère le Yang / réservoir du Sang) Emotif : timidité, peureux (insuffisance de VB)

Coléreux, agité (Hun)

Difficulté d’endormissement, cauchemars (Hun)

Frileux (mais amélioré par le mouvement) (insuff. de Yang) Anémié (dosage de la Ferritine basse ?) (insuff. de sang du foie) Ongles secs et cassants (sang du Foie)

Crampes / Spasmes (Yang bloqué)

Tendinites / Périarthrite / avec dérouillage matinal (Yang pervers) Conjonctivite (œil rouge) (excès de Yang)

Hémorroïdes (sortent/saignent) (plénitude de sang du foie) Lithiase biliaire (sécheresse)

 hypercholestérolémie

Hypolipémiants / IPP / Anticoagulants oraux

Saveur acide (citron pur, vinaigre, cornichons, etc.) recherchée Pollinose (rhume des foins)

Symptômes à rattacher au pôle POUMON (gère le QI / la sécheresse) Tristesse : mélancolie, chagrin… (Po)

Fatigué (aggravé par l’exercice physique) (insuff. de Qi)

ORL répété (angines/otites/sinusites…) / Bronchites (Glaires et chaleur) Dermatologie : Acné (sécheresse) / Furoncles / Psoriasis (Chaleur) Constipation (> à 2 jours) (insuff. de Qi / sécheresse)

Varices / Cellulite (stagnation par vide de Qi ou de sang) Sueurs nocturnes (insuff. de Wei Qi)

Tabac (> à 10 cigarettes/jour)

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Saveur piquante (poivre, moutarde, tabasco, etc.) recherchée  Asthme

Symptômes à rattacher au pôle CŒUR

Angoisses et préjugés (vide de Shen)

HTA (plénitude Cœur) / HypoTA (insuffisance cœur ou sang) Troubles du rythme (tachycardie/bradicardie) (pb. Intestin grèle) Hyper/hypo thyroïdie (feu du cœur)

Saveur amère (café, etc.) recherchée

 Migraine

Hyper/hypo-tension artérielle

Insomnie d’endormissement (plénitude VB – shen perturbé) Réveil précoce (vide d’eau du rein – shen perturbé)

Symptômes à rattacher à la pôle RATE-PANCREAS (la nutrition – le volume des chairs) Anorexie / Boulimie / Régime en cours ?

Aérophagie / Gastralgies / Ulcère d’estomac

Langue et haleine chargées (plénitude)

Diabète / surpoids (appétit de sucres ou d’alcool) Troubles de mémoire notables

Obsessions / idées fixes

Tranquillisants / Somnifères / Neuroleptiques Tics / Tremblements (obsession du mouvement) Diarrhée (plus de 3 jours et 6 selles/jour) Lipomes / Verrues multiples (volume des chairs) Douleurs (chroniques ou répétées – syndrome Bi) Aphtes / Gingivite / Parodontose

Fistule, fissure anale, ulcère variqueux (sécheresse – feu) Herpès récurrent / Zona (mémoire immunitaire) Hématomes faciles / Epistaxis / Purpura (hémostase) Accès goutteux (hyper uricémie)

Urticaire ou œdème de Quincke (pervers sur Rate + Rein sec) Vaccins récents (< à 10 ans) : B.C.G. / Hépatite B / F. jaune / Covid 19

Symptômes à rattacher au pôle REIN (réservoir de l’EAU + YIN + JING) Dépression : envie de rien … ou Autoritarisme

Albuminurie / énurésie

Vertiges (vrais / syndrome de Ménière)

Bourdonnements d’oreilles bilatéraux (vide d’eau du rein) 46

Lithiase rénale (calculs)

Cystites répétées (chaleur sur la vessie)

Chute cheveux (importante)

Arthrite/Arthrose : cervicale, dorsale, lombaire, sciatique, hanche, genoux Ostéoporose (faiblesse du Yin et hormones)

Paralysies (atteinte des moëlles – entrailles curieuses)

Corticothérapie (en cours ou récente)

Saveur salée recherchée

 Eczéma

Si vous êtes une FEMME :

Pilule contraceptive ou THS (ménopause) en cours

Aménorrhée, hypoménorrhée (insuff. sang / froid interne – > par la chaleur) Dysménorrhée (améliorée avec les règles = plénitude)

Leucorrhées / Bartholinites (chaleur)

Mastose (sein = organe lymphoïde : blocage Qi de l’estomac)

Fibrome utérin (entraille curieuse)

Hystérectomie (vide de Yin de rein)

Interruption volontaire de grossesse / Fausse couche

Si vous êtes un HOMME :

Adénome prostatique (entraille curieuse) Trouble de l’érection

Chapitre 6

Les méridiens et points remarquables

L’acupuncture est une pratique médicale qui utilise quelque 360 points du corps, répartis sur des trajets (en réseaux) qui, à première vue, paraissent bien mysté- rieux. En fait, il s’agit probablement des zones de pliures des trois volets embryolo- giques et comme pour les remèdes homéopathiques, seuls une cinquantaine de « grands points » sont d’usage courant.

Les méridiens Yang descendent pour faire monter le Yin à travers le thorax. NB. Il n’y a que des méridiens Yang à la tête.

Aux orteils = 1 (Rein – Foie – Rate–pancréas) —> Poitrine 21 Rt – 14F – 27 Rein Puis de la poitrine vers les mains = 11 Poumon – 9 Cœur – 9 MC

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A partir des mains = 1 (TR – GI – IG) vers la tête (relais) = 1 (VB –Est – Vessie) Puis de la tête vers les pieds = 45 Est – 44 VB – 67 Vessie

Nous pouvons schématiser les logiques sur lesquelles nous allons travailler par le schéma suivant :

Les manifestations aiguës de surface, douleurs, rougeurs… se traitent par les :

Tsin kan (méridiens tendino-musculaires) Points de réunion Yin bas (Rn/F/Rt) = Points de réunion Yin thorax (P/C/MC) = Points de réunion Yang haut (GI/TR/IG) = Points de réunion Yang face (V/Est/VB) =

3 RM

22 VB

13 VB

18 GI / 5 Est / 18 IG

Affections suite d’insuffisance/plénitude, de troubles climatiques… se traitent par les :

Vaisseaux Luo (vaisseaux secondaires – relient organes et entrailles)

Méridiens principaux (12) avec leurs « points shu antiques » Trouble psychologique et/ou chroniques (vides)… se traitent par les :

Tsin pie (méridiens distincts) … autour des coudes et genoux Merveilleux Vaisseaux (4 x 2)

Points remarquables des douze Méridiens principaux

A – Les 60 points SHU-ANTIQUES (PSA), sont situés aux extrémités des membres et régulent la distribution de l’énergie dans les méridiens principaux. Ils sont associés aux cinq éléments (SHU signifie « transport »).

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• JING … (TING) « point Source / Puit » = disperse le VENT (foie)

Elimine le facteur psy (Vent = agitation mentale et angoisse)

Libère les stagnations dans le méridien, si le Yin est touché (ex. : 9 MC = insolation / 1 Rate = convulsions). A faire saigner.

• YING … (IONG) « point Jaillissement » évacue CHALEUR (cœur).

Second point du méridien, fébrifuges (des organes/viscères respectifs, ex. C8, E 44)

• SHU … (IU) « point Rivière » évacue HUMIDITE (rate) sensation de lourdeur. Cas des “obstructions douloureuses” intermittentes : arthralgies (ex. 41 Est)

• XI (JING) … « Point Fleuve » corrige le SEC (poumon) –> douleurs des articulations, os et tendons (le vide de Yin se manifeste dans le Yang)

Stagnation de Qi et Sang : voix, toux et asthme… (ex. : 5 GI / 8 P…)

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• HE (RO) … « point Mer » corrige le FROID (rein) –> Humidité et chaleur locale Manifestations sur les viscères, la peau et les muscles (le yang est touché) Troubles digestifs : perte appétit et diarrhée (ex. : 36 Est. / 34 VB…)

Parmi ces points, on parle de points « BEN » (PEN) lorsque le PSA est de la nature du méridien (c’est le point clef de l’élément).

B – Sur les méridiens principaux il existe d’autres points remarquables, ainsi :

* Points « LUO » (LO) – « de connexion » : points de liaisons entre les méridiens couplés (organes/entrailles). Méridiens secondaires distincts (MSD), intéressants dans les

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dissociations structure/fonction. Les points Luo servent à équilibrer, mais plus le malade est grave, moins on peut le tonifier !

* Points « XI » (TSRI) – « crevasse », points des GLAIRES : débloquent la circulation de QI et du sang.

C – Technique des points couplés « BEI SHU – MU » (IU-rivière et MO-collecteur, ou point « héraut », sensibles à la pression si l’organe souffre)… Points d’action directe sur les organes et les viscères = relance la fonction de ces organes. Le froid externe (traumatismes) répond bien à la technique SHU- MU, exemple : ventouses sur le dos, pierres chaudes sur le ventre !

 Shu

C7–D1 14 DM

D1 11V

D2 12V

D3 13V

D4 14V

D5 15V

D7 17V

D9 18V

D10 19V

D11 20V

D12 21V

L1 22V

L2 23V

L3 4TM

L4 25V

S1 27V

S2 28V

Mu

22 RM

1P

17 RM 14 RM

14F 24 VB 13F 12 JM 5JM 25 VB 29 Est 25 Est 4JM 3JM

Les « cent fatigues »

Point HUI des Os (ROE – réunion)

FENG MEN « porte du Vent »

Poumon (second espace intercostal)

MC / Point HUI du QI

Cœur (sous la xiphoïde)

Point HUI du Sang du Foie

Foie (sous le mamelon)

VB (sous le 14 F)

Rate / Point HUI des Organes (11 côte gh.) Estomac / Point HUI des Entrailles

TR (milieu ombilic/pubis)

Rein (extrémité 12ème côte)

Sexualité / Gynéco « chasse le froid »

GI (latéral ombilic)

IG (deux distances pubis) : tr. du rythme Vessie (dessus symphyse) : sexuel

D – Technique des points « IU – YUAN » (système LO) rétablit l’équilibre Yin-Yang/ sang-énergie. Point de déblocage (viscères) des insuffisances de Yang (attention, ne fonctionne pas si c’est une énergie perverse) :

IU (Lo) 9 P 3 Rt 7 C 3 R YUAN 4 GI 42 Est 4 IG 64 V

7 MC 3 F

4 TR 40 VB

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  * Les points « fenêtres du ciel » (au niveau du cou) qui gèrent les énergies climatiques (à traiter au tout début ++ // aux « 4 barrières » = 3F et 4 GI) :

TAI YANG (froid) 10 V SHAO YANG (chaleur) 20 VB YANG MING (sécheresse) 18 GI

TAI YIN (humidité) JUE YIN (vent) SHAO-YIN (feu)

9 Est (ant. du SCM) 15 DM (côté 10 V) 16 IG (arrière SCM)

* Les douze « étoiles de MA DAN YANG » (célèbre médecin de la dynastie des Song, 1123 – 1183), dont l’effet est à rapprocher des douze sels de Schüssler (remèdes tissulaires décris au 19e siècle). Ces points sont situés sur 7 méridiens principaux et sur les membres.

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Pieds et chevilles :

3F

57 V 60 V 44 Est

Jambes : 40 V

34 VB 36 Est. 30 VB

(Calcarea sulf. – stagnation) … 4 barrières (avec 4 GI)

(Calcarea fluor. – hydratation) … crampes et anus (hémorroïdes) (Calcarea phos. – hydratation … diurèse, énurésie (talon d’Achille) (Natrum phos. – chaleur) … point eau (2 / 3 ème méta) fièvres

(Natrum mur. – hydratation) … rougeurs (pli de flexion genou) (Natrum sulf. – stagnation) … point HUI des tendons et des muscles (Silicea – stagnation) … pt Hui de l’abdomen inf. (sous tub. tibia) (Kalium phos. – chaleur) … pt. maitre mb inf. (arr. col fémur)

Poignets et bras :

4 GI

5 C

11 GI

7 Poumon

(Ferrum phos. – chaleur) … pt. maitre de la face / dents (Magnesia phos. – chaleur) … pt. LUO (un kun sur cubitus) langage (Kalium mur. – hydratation) … disperse la chaleur (pli du coude) (Kalium sulf. – stagnation) … Luo + JM (2 kun sur radial)

Il est conseillé de les coupler pour renforcer leur effet. Exemples : 4 GI + 3 F = sang + énergie (mise en relation Yin-Yang et haut-bas) 4 GI + 36 Est = affections gastro-intestinales (yang-ming)

4 GI + 44 Est = affections dentaires (yang-ming)

4 GI + 11 GI = Tête et face, ORL, migraine

30 VB + 34 VB + 3F = lombo-sciatique L5

3 F + 40 V = hémorroïdes, urticaire (chaleur au sang) 3 F + 36 Est + 22 RM = dyspnée

* Les points « FENG »…

Le concept de FENG (Vent) en MTC implique un symptôme d’apparition soudaine (rapide) et changeant (irrégulier) marquant une altération de la circulation du Qi ou du Sang (ex. : spasmes, convulsions, tremblements, tics…), qui peut avoir des conséquences catastrophiques dès qu’il s’associe à une autre énergie perturbée (ex. : chaleur + vent = prurit et plaques rouges à la peau) ou à des glaires (ex. : vertiges sévère, vision trouble, aphasie, paralysie…). Quelques point-clefs sont salvateurs :

20 (FENG CHI) + 31 VB (FENG CHE)… calme le Vent, Shen et le Yang du Foie

4 GI et 3 F (les »4 barrières ») … disperse le vent, dégage les méridiens

1 Rein (YONG QUAN) … calme Shen, ouvre les orifices des sens (personnes âgées) 12 et 17 Vessie (point HUI du sang) … nourrit le sang du Foie qui chasse le vent

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14 et 16 DM (Feng Fou) … calme le Vent et Shen (Shen troublé = délire)

NB. En homéopathie, ce sont les remèdes toxiques ou les hallucinogènes utilisés en

hautes dilutions qui jouent ce rôle.

Les huit « merveilleux vaisseaux »

Combinaison particulière de certains points des Méridiens principaux, ceux-ci, encore appelés « méridiens extraordinaires » (4 x 2). Ils sont ascendants (sauf DAI MAI, méridien ceinture) et liés au pôle Rein-Vessie. Ils entrent en fonction, en cas de besoin, pour « véhiculer Jing et harmoniser le sang et l’énergie, ainsi que le Yin et le Yang ». Dispositif de secours, leur effet est puissant : ces MV seront à utiliser dans les situations de VIDE, qui génèrent des manifestations chroniques graves, que tout aggrave, il faut donc utiliser les MV comme nos quatre nosodes homéopathiques.

Les 8 MV s’engendrent mutuellement : Dans le Yin :

CHRONG MAI (Chrong Mo : vaisseau pénétrant)

Point d’ouverture = 4 RP (Gong Sum) Point couplé = 6 MC (Nei Guan) Distribution de l’énergie, du sang et du Yin (sur l’axe Rate -> Rein)

Max. du Yin. Blocages respiratoires, digestifs, génito-urinaires (endocrino ++) Gère l’avers – revers.

YIN WEI MAI (Inn Oé)

Point d’ouverture = 6 MC (Nei Guan) Point couplé = 4 RP (Gong Sum)

Les relations : tempère, rassemble et protège (affections émotionnelles)

Le 6 MC du méridien Jue Yin de la main communiquent avec Yin Wei Mai au thorax. Ces points se réunissent au niveau du Cœur (douleurs au cœur ++), du thorax, de l’Estomac. En couple avec Chrong Mai.

YIN QIAO MAI (Inn Tsiao Mo ou encore Yin Keo)

Point d’ouverture = 6 Rein (Zhao Hai) Point couplé = 7 P (Lie Que)

« Harmonise le Yin », l’énergie Yong – nutritive (œdèmes : fait monter les liquides) Le 6 Rn communique avec le Yin Qiao. Ils se réunissent au niveau de la gorge, du poumon et du diaphragme.

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  REN MAI (Jenn Mo = Vaisseau conception)

Point d’ouverture = 7 P (Lie Que) Point couplé = 6 Rn (Zao Hai) Gère le yin du sang qui « nourrit la vie » (affections gynécologiques +) Chasse le froid du sang (anémie, asthme et laryngite)

Puis dans le Yang :

DAI MAI (Tae Mo) Vaisseau ceinture

Point d’ouverture = 41 VB (Zu Lin Qi) Point couplé = 5 TR (Wai Guan) Répartit le yang de surface, entre le haut et le bas, contrôle son retour à l’intérieur.

Les hyperstructures patho (SYCOSE en homéo.) … les problèmes « avers-revers »

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YANG QIAO MAI (Yang Tsiao Mo)

Point d’ouverture = 62 V (Shen Mai) Point couplé = 3 IG (Hou Xi)

MV qui gère l’excitation (clef des insomnies ++), la mobilisation (sciatalgie), le transit digestif, l’acné…

Les hypofonctions (PSORE en homéopathie) … gère le « gauche-droite »

YANG WEI MAI (Yang Oé)

Point d’ouverture = 5 TR (Wai Guan) Point couplé = 41 VB (Zu Lin Qi)

La thermorégulation, l’énergie défensive (ceinture thoracique)

Shao Yang de la main qui communique avec YWM au point de 15 TR (Tian Liao). Les hypostructures (TUBERCULINISME en homéopathie) … gère le « haut-bas »

DU MAI (Tou Mo ou Dai Mai) Vaisseau gouverneur

Point d’ouverture = 3 IG (Hou Xi) Point couplé = 62 V (Shen Mai)

« protège la manifestation naissante » du Ren Mai, absorbe le yang en excès, en relation avec Wei Qi, chasse le vent (clef des torticolis, lombalgies)

Maximum du Yang. Les hyperfonctions (LUESE en homéopathie) … gère le « devant – derrière »

Pour Ph. SIONNEAU, les MV vont permettre de mieux se gérer dans l’espace :

 TM/RM = AV-AR Yang-Yin Wei = haut-Bas

DM/Chrong = Centre et périph. Yang-Yin Tsiao/ = Droite/Gh

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Plus classiquement :

Le Couple Chong – Dai gère bien les rapports Sang (le Chong Mai est la Mer du Sang) / Energie (le Dai Mai, méridien Ceinture, permet de se « ceindre les Reins » pour effectuer nos tâches).

Le Couple Yin Wei – Yang Wei gère bien les limites (et les liens) Internes (Yin Wei : donc vulnérabilité émotionnelle) et Externe (Yang Wei, d’où les vulnérabilités climatiques, horaires, défensives…).

Le Couple Yin Tsiao – Yang Tsiao gère bien les fonctions (le mot Tsiao a un lien avec une mise en mouvement) : fonctions internes (Yin Qiao : nutrition, mouvements du yin – liquides) et externes (Yang Tsiao : surexcitation, lombalgies, insomnies, mou- vements du Yang en général).

Le Couple Ren – Du enfin gère l’aspect Yin-Yang, avec Ren (Ren est lié au fait d’être enceinte, d’où les symptomatologies gynécologiques, « maternelles », de sang) et Du (qui « gouverne » à la manière d’un père de famille, très lié au Yang, au monde extérieur)

Les « deux points d’ouverture » de chacun de ces MV seront poncturés ensemble. On pique ces points sur les côtés opposés selon le sexe : le point d’ouverture du méridien traité du côté gauche (+ Yang) chez les hommes, et du côté droit chez les femmes, et le point d’ouverture du méridien couplé du côté opposé. Par exemple, si on veut se servir de Ren Mai chez un homme, on va piquer 7 P à gauche et 6 Rn à droite ; chez une femme, on piquerait 7 P à droite et 6 Rn à gauche. Le point d’ouverture du Méridien traité (Ren Mai) est piqué en premier (dans cet exemple, c’est 7 P qui est piqué en premier). Lorsqu’on regroupe les MV de cette façon, ils ont des zones d’action communes sur le corps, à savoir :

− Ren Mai et Yin Qiao Mai : abdomen, poitrine, poumons, gorge, visage.

− Du Mai et Yang Qiao Mai : face postérieure des jambes, dos, colonne vertébrale, cou, tête, yeux cerveau.

− Chrong Mai et Yin Wei Mai : face interne des jambes, abdomen, poitrine, cœur, estomac.

− Dai Mai et Yang Wei Mai : face externe des jambes, partie latérale du corps, épaules, face latérale du cou.

Principes du traitement en MTC

Aigu … évaluer les niveaux du problème = débloquer et remettre en route.

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Chronique … activer les régulations générales et utiliser les points clefs anatomiques ou liés à la pathologie.

En MTC, on distingue les traitements orientés vers le niveau de la dysfonction : Symptomatique … on parle de traitement des « branches »

Adaptatif … on parle de traitement au niveau du « tronc »

Causal … on parle de traitement au niveau des « racines »

N.B. Pour disperser un organe en plénitude, on devra : faire SAIGNER son point TING et agir sur son viscère (points Luo) ou/ et son midi-minuit

Ex.: Foie Cœur(insomnie7et8C) MC (vasculaire 7 MC) Rate (HMD = 9 Rt) Poumon (asthme 11 P) Rein

Niveaux : IG – Vessie (froid) VB – TR (chaleur)

–>VB(44VB)etIG –>IGetVB(44VB=Nuxvom.)

–> TR et Est. (cf. les symptômes de l’infarctus !) –> Estomac (40 Est) et TR (mise en mouvement) –> GI (1 et 11 GI) + Vessie (40 et 67 VS)

–> Vessie et GI (purgation)

= faire uriner

= faire transpirer

= faire vomir, purger

Est – GI (sécheresse)

dès que la pathologie est dans la structure (Yin) = phytothérapie +++

Chapitre 7

Les « maladies des sept sentiments »

« Quand l’esprit retrouve paix et harmonie, le corps retrouve santé et force. » Philippe Chancellor

La MTC est une approche psychosomatique, fondée sur le concept d’organes porteurs d’émotions. En effet, l’homme est en permanence à l’écoute, de façon inconsciente, des processus mémoire de son propre corps : quand nous parlons, nous réagissons, une partie de notre discours est empreinte de nos expériences antérieures, nous y mêlons ce que nous lisons en nous-mêmes, et nous l’exprimons aussi dans les processus internes de nos organes.

En MTC, on postule que les activités mentales sont sous la dépendance directe des organes et de leurs viscères. Les contraintes psychiques induisent des modifications comportementales selon le moment et les circonstances :

Les « 7 sentiments » sont gérés par des « entités viscérales » ou GUI (fantômes) :

– La Joie va au Cœur … SHEN (identité épanouie – vertu ou conscience organisa- trice), la langue (parole) est le « bourgeon du cœur ». C’est pourquoi il est dit en MTC : « Lorsque le Maître est clairvoyant, les serviteurs sont calmes… dans le cas contraire les douze organes sont en danger. » Délire = SHEN troublé

– La Colère va au Foie … HUN (envies, la libido, l’oralité et l’analité)

– Les Soucis et l’Excès de réflexion vont à la Rate … YI

(la mémoire, la solution logique, mais aussi les pensées obsessionnelles)

– La Peur va au Rein … ZHI (le « vouloir vivre », le phallique)

– La Tristesse et la Mélancolie vont au Poumon … PO

(le narcissisme, l’insécurité, l’instinct de conservation).

Les sentiments et l’énergie :

– La colère fait remonter l’énergie … Mais trop de colère nuit au Foie

– La joie la retarde … Mais trop de joie nuit au Cœur

– La tristesse la disperse … Mais trop de tristesse nuit au Poumon – La réflexion la trouble … Mais trop de réflexion nuit à la Rate

– La peur la fait descendre … Mais trop de peur nuit au Rein

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Les GUI sont des informations reçues à un moment précis, à l’insu du YI (la logique). S’il y a remémoration, le GUI est réactivé et conduit l’individu à agir selon un schéma préétabli. Ce comportement inadapté est une aliénation. Les GUI sont des réponses inadaptées car toute douleur morale représente un danger si elle n’est pas réper- toriée, analysée, intégrée. Tout doit passer par la fonction mémoire de la Rate- pancréas (le fichier central).

* Sur le corps psychique, cela donnera des comportements anormaux sans rapport avec la réalité.

* Les douleurs émotionnelles s’impriment dans le HUN (action considérable sur le Sang et l’Esprit).

* Les douleurs physiques s’impriment dans le PO (action sur l’Energie), par des « stigmates », lésions organiques, dermatoses chroniques…

Les Chinois ne peuvent concevoir un trouble psychique, émotionnel sans une pathologie d’organe sous-jacente, de la même façon un excès, maladie d’un des sept sentiments nuira à l’organe. Eternelle indissociabilité de l’esprit et de la matière, du fonctionnel et du psychisme.

Les Chinois pensaient que pour obtenir le TAO qui mène à SHEN (esprit posé – conscience apaisée), il importait qu’un Homme, dans le souci de perpétuer ait : « fait un enfant – écrit un livre – planté un arbre ». Le SHEN brille dans les yeux de l’homme éveillé. L’expérience amène à la perpétuation et à l’Homme réalisé : CHONG REN.

Il m’est arrivé de demander à D. Martinez, mon maître en MTC, « quel était le but de la vie ». Il m’a répondu que « c’était de remplir Shen, Gui du cœur » (c’est-à-dire de se construire une personnalité équilibrée et heureuse).

Ma seconde question fut « comment il convenait de remplir Shen ». Sa réponse fut éclairante : « On remplit Shen par les expériences vécues dont on a su tirer les leçons ! » Je pensais évidemment aux nombreux peureux qui refusaient toute nou- velle expérience (ex. Calcarea carb.) et aux agités qui les multipliaient sans jamais réfléchir aux conséquences (ex. Argentum nitricum).

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Il agouta alors : « Si l’on ne rempli pas Shen, celui-ci va s’encombrer d’angoisses et de préjugés ! » (ex. Kalium carbonicum ou Medorrhinum)

Il existe une vingtaine de points à l’action psychique particulière, citons par exemple le 20 TM (Pae roe) qui disperse un Yang psychique perturbé (agitation colérique).

Chapitre 8

Quelques grands syndromes

Les maladies de pénétration du « froid pervers »

« Toutes les maladies chaudes sont de la catégorie des atteintes du froid. » Su Wen ch. 21

Théorie des « six grands méridiens ». Elle décrit la désadaptation progressive des régulations du patient face à des ruptures d’équilibre, lors de la rencontre d’une faiblesse interne avec une (ou plusieurs) contrainte externe trop forte ou hors saison. C’est la fameuse histoire de la clef et de la serrure… Analogie qui marche bien aussi : le corps est un château fort, les invasions extérieures ne sont possibles que sur des points de fragilité de la muraille.

La pathologie évoluera alors en glaireschaleursécheressefeu !

Lorsqu’un pôle est insuffisant (exemple : « vide d’eau du Rein »), son état déficient va être aggravé par les conditions externes qui lui seront défavorables (ex. : le froid et la frayeur usent le Yin du Rein –> manifestations « feu » du cœur, de type Aconit).

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1/ La STAGNATION, favorisée par l’insuffisance de Qi (amélioré au repos) ou de Sang, se manifeste de trois manières :

GLAIRES (catarrhe / pus / cholestérol / tartre …): douleurs en «coup de couteau »

… dissoudre les GLAIRES = 40 Est. (FONG LONG) + 6 et 9 Rt

ŒDEMES (eau = aggravés par l’humidité)

… éliminer l’HUMIDITE en tonifiant la Rate : 36 Est. (pt. Ben)

et le Yang des reins (qui fait circuler l’eau) : 20 Ves. (pt. Shu de Rate)

MUCOSITES (plus épais –> lithiases)

… mobiliser le SANG (responsable contractures) : 6 MC (Nei koann – MV)

2/ La CHALEUR = exemple : articulations chaudes, rouges et gonflées.

Sur plénitude de Yang (Belladonna) ou de sang (Lachesis)

Sur insuffisance d’EAU, de SANG et/ou de YIN du Rein (chaleur-vide : Sepia/Caust.).

3/ La SECHERESSE … la chaleur va évaporer les liquides organiques. Les tissus secs (donc douloureux) présenteront des fissures et des ulcérations (acidose localisée).

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4/ le FEU … détruira les structures, d’autant plus facilement qu’il n’y aura pas de liquide pour l’éteindre, cas des ictus, infarctus, MAI…

Les maladies de pénétration de la « chaleur nocive »

Théorie des quatre couches. Cas des maladies fébriles de nature épidémique (Wen Re Lun), du choc anaphylactique, des intoxications graves… La CHALEUR nocive (XIE WEN) affectera directement les « quatre couches » énergétiques de l’organisme. De la surface à la profondeur, ce processus FENG (c’est-à-dire Anti-Génique) dé- clenche une production de FEU (fièvre > à 39°) qui peut pénétrer au travers des 4 couches, qui sont (de la surface à la profondeur) :

  WEI (l’énergie défensive) QI (l’énergie motrice) YONG (l’énergie nourricière) XUE (le sang)

organes peau et colon (GI)

organe Poumon, VB …

organe Rate – Pancréas

organes Cœur et MC, puis Foie et Reins

Essayer toujours d’évacuer la CHALEUR = 14 TM (C7/D1)

+ marteau « fleur de prunier » localement (jamais de moxa !)

+ points Jing (extrémités) des méridiens correspondants à faire saigner.

1re couche : WEI QI … Les « attaques externes » touchent l’épiderme et les mu- queuses en premier (digestives aussi). La peau et les poils étant « l’avers du Poumon » en MTC, on observe :

— une fièvre (sans frissons), des céphalées et des courbatures qui suivent le trajet des TSIN KAN (les méridiens tendino-musculaires),

— des maux de gorge (quelle qu’en soit la cause, car « la porte du Poumon est la gorge »), toux, crachats, nez bouché,

— les bords de la langue et la pointe sont rouges (excès de Yang).

Faire transpirer le malade + 13 TM / 4 GI / 20 VB / 7 P (pt Luo du Poumon)

Cette phase correspond en homéopathie aux remèdes fébrifuges suivant : Aconit (s)

en aigu, Apis (hg), Ferrum phos. après l’accès, si le patient ne peut se rétablir.

2e couche : QI … Plus grave, car si l’énergie est atteinte, la fonction est compro- mise ! Frissons : Wei Qi est vaincu ! Peut succéder à une atteinte de la première couche ou correspondre à une attaque directe, on observe :

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– une fièvre avec sueurs +++, soif et agitation anxieuse –> jusqu’au délire de l’accès fébrile

– la langue est rouge avec enduit jaune (si sec : la chaleur a consommé les liquides)

– le tableau varie selon l’organe atteint :

Poumon = expectoration jaune et épaisse, avec oppression thoracique, Colon-Estomac = douleurs abdominales et diarrhées (la « grippe intestinale »), Vessie = mictions difficiles et rougeâtres.

Rafraîchir, faire circuler … 15 IG et 18 GI (toux et expectoration) Points de la fièvre : 43 V / 15 IG + 12 et 13 V (feng)

1-5-7 Poumon (énergie perturbée) / 10 P (point chaleur du poumon)

Cette phase correspond en homéopathie au stade des remèdes pré-suppuratifs : Belladonna (ca), Bryonia (ph), Cantharis (ca), Hepar sulfur (ca)…

3e couche : YONG … La nutrition et les liquides sont concernés (anorexie). Signes d’aggravation du stade précédent :

– forte fièvre (surtout le soir) avec délire et agitation, – éruptions possibles, langue rouge et pouls rapide.

Rafraîchir, disperser la chaleur … 20 TM et 40 V à saigner

12 JM / 36 Est (point Ben, qui ne tonifie pas directement la Rate : il offre toute l’énergie du Yang Ming – point Terre de la Terre – pour aider la rate à traiter l’humidité) / 6 et 10 Rt / 4 GI / 7 C / 6 MC

Avec constipation : 32 Est / 6 TR

Cette phase correspond en homéopathie au stade des remèdes Mercuriels : Mercurius sol., Cinnabaris (hg), Mezereum (hg) … en sub-aigu, c’est parfois à Iodum qu’il faudra penser (amaigrissement et engorgement ganglionnaire).

4e couche : XUE … « Chaleur au sang », dernier stade de la pénétration de la ma- ladie, le danger est important car le « sang et les liquides organiques » concerne des organes tels que le Cœur, le Foie et les Reins. Le « sang », de nature YIN (= structure) est un liquide organique, un élément de nutrition et de défense. Chose importante, le psychisme est toujours concerné, car « le sang véhicule l’esprit »… la vie du malade est en jeu !

Causes :

— suite de pénétration des autres couches (traitement mal conduit, ex. : HIV+)

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— attaque directe : empoisonnement, choc sérique ou accès palustre.

Signes :

— fièvre avec agitation et confusion mentale +++, raideurs musculaires (Foie) — hémorragies et dessèchement (bouche, gorge, lèvres)

— langue écarlate, sèche, racornie…

Tonifier le Yin et le sang, protéger le cœur … 17 et 40 V / 4 et 6 MC / 6 et 10 Rt / 20 VB (calmer le vent) / 3 et 14 F

Les atteintes par l’« humidité perverse »

Ces affections sont traitées grâce à la théorie des trois réchauffeurs. Les membres sont lourds, l’esprit est paresseux, les troubles digestifs sont constants. L’enduit lingual est blanc et gras.

Drainer l’humidité : 6/9 Rt + 3 P + 10 RM + 6 MC + 11 GI + 36 /44 Est + 3F + 3Rn

Ladouleur:syndrome«Bi»ou«Tong»?

Une des causes fréquentes de consultation est la douleur. La MTC, qui réfléchit depuis 30 siècles aux douleurs aiguês et chroniques, nous fournit un cadre de compréhension synthétique des phénomènes qui la sous-tendent :

 Selon la MTC, le concept de douleur se divise en syndrome Bi et syndrome Tong.

1/ L’idéogramme Bi signifie « blocage ». Les Bi, ou « syndromes d’obstruction douloureuse », sont fréquemment rencontrés en acupuncture. Le syndrome Bi est une plénitude localisée au niveau de la peau, des muscles, des vaisseaux, des tendons, des os et des méridiens. Ils sont la conséquence de l’obstruction des méridiens par l’association des « trois démons » (Vent-Froid-Humidité) :

Au chapitre 43, Su Wen dit : « Lorsque les trois Qi du Vent, du Froid et de l’Humidité s’associent, ils donnent un Bi. Lorsque le Qi du Vent prédomine, il en résulte le Bi Circulant ou Bi Erratique (Xing Bi). Lorsque le Qi du Froid prédomine, il entraîne le Bi Douloureux (Tong Bi). Lorsque le Qi de l’Humidité prédomine, il définit le Bi Fixe ou Bi de l’Humidité (Zhuo Bi). »

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 L’ensemble des symptômes qui font suite à un blocage des mouvements de l’énergie (Qi) peuvent être considérés comme maladies de « Bi ». Une gorge douloureuse et enflée accompagnée d’une sensation de blocage respiratoire est dite « Bi de la gorge » (Hou Bi). Le blocage de Qi au thorax entraîne une douleur dite « Bi du thorax » (Xiong Bi). La difficulté à la déglutition accompagnée de vomissements est appelée « Bi des aliments » (Shi Bi), etc.

Qui dit « douleur + chaleur localisée » dit STAGNATION (zone rouge et gonflée)

• brutalement = recherchez une contrainte externe surtout

• progressivement = recherchez une fragilité interne.

Le mécanisme de cette stagnation peut être :

1. Un obstacle … FROID en MTC = traumatisme, unilatéral / glaires (ex. : crachats) / mucosités = glaires sèches (ex. : lithiase) = douleur intense en « coup de couteau »

2. Une plénitude générale … HUMIDITE (gonflement, lourdeur), les articulations sont douloureuses, leurs mouvements limités

3. Du VENT (qui s’ajoute aux autres problèmes) : douleurs ERRATIQUES, suite d’efforts, d’émotions ou de changement de temps

• Le Vide de Yang entraîne le Froid de l’extérieur… soif de boissons froides

• L’excès de Yang entraîne la Chaleur de l’extérieur

• Le Vide de Yin entraîne la Chaleur de l’Intérieur

• et l’excès de Yin entraîne le Froid de l’Intérieur.

A vérifier par les modalités :

• aggravé par le mouvement … tendino-musculaire du foie (Yang)

• aggravé par la chaleur locale … Cœur (Sang)

• amélioré par la chaleur locale = vide de Qi (Poumon) stagnation ++

• amélioré par la pression locale … vide de Qi local

• soif ? … vide d’eau (Rein)

  Le traité « Miroir d’or de la médecine » (Yi Zong Jin Jian) classe les Bi selon le Vide et la Plénitude : « Le Bi Vide signifie que ce syndrome survient chez des malades dont le Sang et le Qi sont en Vide, le Bi Plénitude désigne les différents Bi des malades dont le Sang et le Qi sont en plénitude. »

Su Wen au chapitre 62 : « Régulariser les méridiens », écrit :

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 Les causes principales des Bi sont les suivantes :

• Des horaires anarchiques au lever et au coucher et le surmenage qui blessent le Qi et le Sang, affaiblissent les méridiens et fragilisent les défenses de l’organisme. C’est à cette occasion que les Pervers externes pénètrent dans le corps.

• Un habitat froid ou humide, une activité professionnelle et toute circonstance exposant au Froid, au Vent et à l’Humidité sont des conditions favorables à la pénétration des Pervers Vent-Froid-Humidité dans l’organisme.

• Un abus d’alcool, une alimentation trop riche ou insuffisante qui blessent le Qi de la Rate entraînant la production interne de Mucosités et d’Humidité qui circulent alors dans les méridiens.

• Une alimentation excessive qui blesse le Jing et le Sang. Au contraire, le Vide de Yin (maigreur) entraîne l’excès du Feu et le Sang n’arrive plus à nourrir les Tendons. • La stagnation des Sept Sentiments (la Colère, la Joie, le Choc émotionnel, les soucis, la Tristesse, l’Excès de Réflexion, la Peur), et la stase de Sang dans les méridiens.

• Des hématomes ou une stagnation de Sang après traumatismes externes.

 Tous ces phénomènes aboutissent à la même évolution et entravent la circulation de Qi et de Sang dans les méridiens favorisant l’apparition de maladies de Bi.

Sur le plan thérapeutique :

Li Shicai, dans son livre « Lectures recommandées pour un médecin » (Yi Zong Bi Du), écrit : « Pour traiter un Bi erratique, l’essentiel est de disperser le Vent en dissipant le Froid et en éliminant l’Humidité. Pour traiter le Vent, il convient dans un premier temps de traiter le Sang ; quand le Sang circule, le Vent se disperse. Il est toujours nécessaire d’ajouter des médications qui tonifient le Sang. Le traitement du Bi douloureux consiste à dissiper le Froid (tonifier le Feu), en s’aidant d’une dispersion du Vent et d’un assèchement de l’Humidité (harmoniser la Rate). »

Les techniques utilisées seront :

— la tonification, en cas de vide des méridiens, avec dépression

— la moxibustion et la chaleur dans la stagnation froide qui obstrue les méridiens — la puncture afin de faire circuler le Qi du méridien dans les zones contracturées et tendues

— et la saignée des petits vaisseaux Luo le long de leur trajet, ou les ventouses, en présence de stagnation du sang.

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 Ces points doivent être complétés par d’autres en vue d’un traitement étiologique. Voici quelques exemples :

• Chasser le Vent : 5 TR (Wai Guan), 4 GI, 20 VB (Feng Chi) et 12 V (Feng Men).

• Expulser le Froid : 2 Rn (Ran Gu), 4 RM (Guan Yuan).

Un syndrome « Bi » (douloureux) peut évoluer rapidement et se manifester sous forme de :

GLAIRES = obstruction des liquides organiques : douleurs en « coup de couteau », phénomène favorisé par l’insuffisance d’énergie (Qi) (amélioré au repos) ou de Sang (tendance anémique).

CHALEUR = zones chaudes, rouges et gonflées, cf. remèdes homéo = Belladonna, Lachesis…). Visage rouge, transpiration, soif d’eau froide, patient agité et irritable, langue avec enduit jaune, forte fièvre avec pouls rapide et fort.

La manifestation se localisera alors sur l’organe le plus fragile :

— FOIE = tendons … douleurs et raideurs (entorses, péri-arthrite scapulo-humérale, torticolis…)

— CŒUR = stase de sang … phlébites

— RATE (volume des muscles) … faiblesses + acidité (ex. : crise de goutte)

— POUMON (Qi) = prurit … avec sensation de froid et transpiration des extrémités (vide de Wei Qi)

— REIN (sécheresse) = déformations … arthrites et polyarthrites (ex. : Polyarthrite rhumatoïde, Spondylarthrite…)

Celles-ci vont se manifester à travers un stress oxydatif (à vérifier sur la biologie BNS) et correspondent en homéopathie à des remèdes congestifs comme Belladonna (ca) ou Lachesis (ge).

 • Dessécher l’Humidité : 9 Rt (Yin Ling Quan), 36 Est (Zu San Li) et 7 Rn (Fu Liu).

• Clarifier la Chaleur : 14 DM (Da Zhui), 4 GI (He Gu), 11 GI (Qu Chi) et 34 VB (Yang Ling Quan).

• Dissiper les Mucosités : 6 MC (Nei Guan) et 40 E (Feng Long)

    2/ Le syndrome Tong, souvent de cause interne, est une manifestation inflam- matoire et douloureuse localisée, qui se développe sur une insuffisance de Yin, de Yang, ou avec perte de la fonction énergétique (Qi) et production interne de stase de sang, avec mucosités troubles. Il se localise dans les Cinq Organes, les Six

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 Entrailles et dans les Entrailles particulières (Cerveau, Moelle, Os, Vaisseaux, Vésicule biliaire et Utérus).

• de Yang … raideurs et frilosité (car le yang mobilise et réchauffe)

• d’énergie (Qi) … asthénie (fatigue non améliorée par le repos)

• de sang … anémie + douleur sourde, plus localisée (ex. : une joue rouge et l’autre blanche)

• de Yin (fibrome, kyste, maigreur ou obésité…).

Le syndrome Tong débute souvent par des paresthésies (les « fourmis ») qui signent une insuffisance localisée (donc améliorée à la pression locale) ! Il correspond en homéopathie à des remèdes congestifs localisés comme Ferrum phos (fe), Bryonia (ph), ou Sepia (mg). Pommettes rouges, bouche sèche, mais boit par petites quan- tités, fébricule en fin de journée, patient anxieux, langue rouge et sèche, pouls filant.

La méthode d’équilibrage des méridiens du Dr. Tan

C’est une méthode simple et efficace pour disperser les douleurs aiguës, qu’elles soient musculo-ligamentaires (entorse, lombalgies, cervicalgies…) ou autres (cé- phalées, digestives, etc.). Cette approche simple – à quatre aiguilles également – vise à disperser la douleur en équilibrant l’énergie des méridiens. Le diagnostic et le traitement se font en fonction des méridiens concernés et de liens systémiques entre les méridiens. La méthode se développe en 3 temps :

1. Diagnostic du méridien touché

2. Déterminer les méridiens à traiter 3. Choix des points.

L’auriculopuncture du Dr. Nogier

Le « pouls de Nogier », aussi appelé RAC ou VAS, consiste en une sensation de tension perçue au radius du patient, réaction d’alerte quand une lumière ou une pointe s’approche d’un point d’acupuncture. Cette méthode, qui s’apprend en quelques minutes, est d’ailleurs très pratique pour trouver les points à traiter.

 Les deux méthodes que nous évoquons ci-dessous sont utilisées pour disperser les syndromes Bi et Tong :

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Ayant déjà largement décrit ces deux méthodes dans notre précédent ouvrage : « Solutions des douleurs aiguës et chroniques », nous ne les développerons donc pas ici.

Le syndrome atrophique

 La MTC considère le Syndrome atrophique (WEI ZHENG), c’est-à-dire un flétris- sement des muscles et des tendons, avec incapacité de marcher, sans douleur (sauf à un stade évolué). Cette vision englobe quelques affections cliniquement déter- minées, comme la Myasthénie, la SEP, la SLA, la Poliomyélite, la dystrophie muscu- laire progressive, mais aussi bien des cas frustres (névrites, encéphalites avec déficits sensitifs et moteurs…) que nous étiquetons mal en Occident. Celui-ci est attribué à six principaux facteurs, qui peuvent se combiner :

Facteurs externes qui induisent un aspect de « plénitude » :

 1. Le « vent-chaleur » (ZHONG FENG) : prurit et plaques rouges sur la peau. La paralysie survient après une phase fébrile : cas des paralysies après la rougeole ou la poliomyélite.

2. L’humidité externe qui va obstruer les méridiens (chaleur + humidité = TAN). C’est dans cette catégorie que nous pouvons faire rentrer l’effet sycosant du vaccin contre l’hépatite B.

3. Les troubles alimentaires : laitages, crèmes et graisses animales perturbent les fonctions de la Rate-pancréas (humidité). Ceci explique les bons résultats obtenus par le régime Seignalet (sans laitages ni gluten, peptides digestifs inducteurs de réactions immunes).

Facteurs internes qui induisent un aspect « d’insuffisance » :

1. Le surmenage et les excès sexuels (?!) qui épuisent le Rein et le Foie.

2. Les traumatismes physiques qui induisent une stagnation du Qi et du Sang.

3. Les chocs émotionnels (cf. maladies des 7 sentiments) qui épuisent le Cœur et

la Rate.

         L’évolution se fait en quatre phases :

1) DECLENCHEMENT : « Vent-chaleur » ou « Humidité externe » (enduit gras) sur « vide de Rate » = jambes raides, paresthésies, vision brouillée, vertiges…

MTC = 6 et 9 Rt (dissout l’humidité), 40 Est (dissout les glaires), 12 JM et 20 V Homéo = Gelsemium (mn) tremblements, ou Phosphorus (faiblesse irritable)

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 2) DEBUT : « Vide de Rein et de Foie » (langue rouge, avec ou sans enduit) = Vision brouillée, faiblesses des jambes, vertiges, mictions urgentes…

MTC = 23 V et 3 Rn (tonifie le rein), 18 V et 8 F (tonifie le Foie) + 4 TM (Yin) Homéo = Alumina (syndrome de la queue de cheval) ou Conium (au) paralysie ascendante, avec troubles visuels et vertiges.

3) ETAT : « Yang apparent du Foie » = Raideurs des membres, vertiges, vomissements MTC = 41 VB (méridien ceinture), 6 Rt et 36 Est (Yang-Ming = nourrit le sang) Homéo = Plumbum (spasmodique) ou Manganum (flasque)

4) EVOLUE : s’aggrave en « Vent du Foie » = Tremblements, spasmes des jambes, paralysies…

MTC = 3 F + 20 VB (calme le foie et le vent) / 4 TM et 17 Vessie (nourrit le sang) Homéo = Abrotanum (na) l’amyotrophie, Hydrophobinum (troubles de la déglutition, lors des encéphalites)

Gingseng (s) REN SHEN Clematis (si) WEI LING XIAN

Dans notre expérience, la phytothérapie a un impact particulier, grâce à l’effet merveilleux, découverte des BNS, de CALENDULA OFF. 1DH, 30 gouttes par jour, qui suspend la récidive des poussées chez la majorité des patientes (cf. patho- génésie = son efficacité cicatrisante ectodermique). Parfois, cette plante n’apparaît pas sur le profil : on choisira alors la labiée (plantes de la lymphe) qui convient le mieux aux symptômes du moment ou Oenothera biennis (ac) cf. Michel Dubray.

Comme dans toutes les affections touchant la structure, la MTC utilise des com- plexes de phytothérapie, dans lesquels on retrouve quelques plantes que nous connaissons bien :

Glycyrrhizza glabra (s) GAN CAO

Cinnamomum (si) ROU GUI Paeonia (s) BAI SHAO

Angelica sinensis (na) DANG GUI

 Les vertiges

Un symptôme qui peut avoir de nombreuses causes. Pour la MTC, les « vertiges » ont différentes étiologies :

Un « Vent du Foie » (Neijing) … migraine, ictus

Un « Qi qui n’atteint pas la tête » … hypo TA, pincement vertébral

Un « Vide de la Mer des Moelles » … suite de ponction lombaire / SEP 74

Une « présence de Glaires » … cholestérol élevé (selon ZHU DANXI)

Un « Vide général » … anémie / athéromatose (ZHANG JING YUE, 1634)

Il faudra alors vérifier et traiter spécifiquement les causes de celle-ci :

Insuffisance de Yang Stagnation de Qi Insuffisance de Qi Stagnation de Sang Insuffisance de Sang Insuffisance de Yin

Rate, Rein, Cœur Poumon, Foie, Cœur Rate, Poumon, Rein Foie, Cœur

Foie, Cœur, Rate

Rein, Foie, Cœur, Poumon

Chapitre 9

Les traitements : puncture, ventouses et moxas

 L’acupuncture est une branche de la médecine chinoise : on établit un diagnostic selon le modèle chinois, et, pour les remèdes, on utilise les outils thérapeutiques

 suivants :

 1 – Les aiguilles (qui a dit « aïe » ?!) ou les rouleaux

2 – La moxibustion : « Comme la femme supporte la moitié du ciel, les moxas sup- portent la moitié des maladies. » (Proverbe chinois).

 En MTC, l’idéogramme du mot « acupuncture » est composé des deux signes : « aiguille » et « feu ». L’utilisation de la chaleur est courante en occident aussi, car on a toujours utilisé les bouillottes et les cataplasmes, puis à présent le sèche- cheveux et les lampes infrarouges.

En Chine, les MOXAS (terme japonais) ou KAO (terme chinois), se pratiquent avec un rouleau d’Armoise compressé porté à incandescence (température locale de 500° + rayonnement infrarouge) ou à défaut une simple cigarette. On approche le rouleau allumé du point que l’on veut traiter, jusqu’à ce que la sensation devienne désagréable (trente secondes environ), on l’écarte alors puis on recommence plu- sieurs fois (trois minutes environ).

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 Cette méthode a été décrite dans le premier ouvrage occidental sur la MTC, par l’anglais W. TEN RHYNE, Dissertation au sujet des rhumatismes, de l’acupuncture, en 1683. On peut aussi utiliser un petit cône allumé sur une rondelle de gingembre, ou sur une aiguille longue (méthode particulièrement efficace sur les arthroses rachidiennes – cas de notre chienne terre-neuve de 12 ans, qui allongée sur le flanc, avec une demi-douzaine d’aiguilles longues et fumantes dans le dos, ressemblait à un gâteau d’anniversaire !

L’application de pierres chaudes sur le dos (nerfs sympathiques) et l’abdomen (nerfs parasympathiques), très à la mode actuellement, s’en rapproche, ce qui est logique, car c’est au niveau YU-MO qu’il est recommandé d’utiliser les moxas. Il existe aussi à présent des « moxateurs » (petit appareil électrique de stimulation thermique infrarouge). Personnellement, j’ai vécu une expérience intéressante : la cheville foulée sur un chemin de montagne, j’ai pu regagner la vallée après traite- ment de quelques points de cheville, chauffés à l’aide d’une loupe concentrant les rayons du soleil.

Indications privilégiées des KAO (Moxas) : les cas chroniques (exemples : rhuma- tismes dégénératifs, douleurs rebelles). Plus la maladie est Yin (froide), plus les KAO font merveille. Autre intérêt : la facilité avec laquelle le patient peut se traiter lui- même, pour peu que l’on lui ai montré les points à stimuler. Si l’on est en face d’une plénitude vraie d’un organe (donc à disperser), celle-ci se traite en tonifiant son viscère et son midi-minuit. Utilisez des cigares « smokeless » !

Contre-indications = la fièvre et l’HTA, les régions chaudes (enflammées) ou brûlées.

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 3 – Les ventouses (méthode idéale pour dégager les stagnations)

 4 – Pour les praticiens qui n’apprécient pas de « piquer », il reste la solution tradi- tionnelle du massage des points et méridiens à la « pièce de monnaie » : le Gua sha, ou aux doigts : le Tui Na.

Suivant – ou non – le sens de la circulation de l’énergie, ils se font généralement avec le pouce, en passages (une vingtaine) de plus en plus appuyés, parfois en recherchant « la ficelle » (dermalgie réflexe). On peut aussi ne faire qu’un seul point cutané à pincer (Chin Si Na), à rouler (Chan Chuan Na) ou à vibrer (Yao Na), cette action locale étant suivie par le massage d’un autre territoire linéaire (P’ing Tui). On peut enfin masser latéralement plusieurs lignes à la fois (Tsé Tui). Exemples : Massage du blocage de l’épaule … de 5 C vers 3 C puis 11 GI

Massage du torticolis … 10 V à 11 Vessie

Massage des céphalées … 2 V rotatif sus orbitaire puis 21 TR (rotatif)

Massage facial … 3 Est vers 7 Est puis 3 Est vers 2 VB

Massage du pied … 41 VB vers 38 VB + si œdème : 62 V vers 58 V

Massage jambes lourdes … 1 vers 6 Rn puis 9 Rn, enfin 60 V vers 54 V

Massage du dos … de part et d’autre de DM + Tae Mo, latéralement de L1 jusqu’à l’épine iliaque supérieure.

Massage du sciatique … 36 à 40 V, puis jusqu’au point Ting si nécessaire.

5 – Le terme « Shiatsu » veut dire « l’art de manipuler le Qi à travers la pression » afin de lever les stagnations de l’énergie et de faire circuler le Qi. Cette pratique japonaise qui utilise les doigts, mais aussi les paumes, les coudes, les genoux et les

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pieds, est particulièrement efficace dans les troubles fonctionnels et l’équilibre psycho-émotionnel. C’est la version japonaise du Do-In, massage bien-être global avec pour but de repérer les déséquilibres énergétiques et de les corriger en les stimulant.

6 – Le « Jin Shin Jyutsu » japonais est une variante simplifiée du Shiatsu, codifiée par Jirö Murai, qui insiste sur l’harmonisation par le toucher des 26 endroits du corps où elle se concentre.

 Deux différences fondamentales cependant entre la MTC et le Shiatsu : —> le shiatsu reconnait 24 méridiens et non 12

—> la prise des pouls est remplacée par la palpation de l’abdomen

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Des solutions modernes

 L’irradiation au laser athermique (sous contrôle du RAC – pouls de Nogier)

La peau est un isolant électrique efficace. Les « plaques » ont cependant des failles, qui sont le « souvenir » des zones de pliage de l’ectoderme embryonnaire (cf. Origami – art japonais). En effet, un papier plié pour faire un homme dévoile dans ses lignes de pliage l’axe des méridiens d’acupuncture.

Une cellule qui meurt émet des photons en quantité. La poncture serait en fait un moyen archaïque d’émission photonique sur une longueur d’onde correspondant au vivant. Le moxa réalise la même chose, mais de façon plus massive. Un petit laser rouge athermique (pointeur de 200 mV) déclenche aussi une bonne stimulation (comme l’attestent les réactions au pouls).

L’utilisation de mini-laser rouge (300 mwatts environ – une centaine d’euros) permet à présent d’avoir des résultats rapides et évidents, sans manipuler d’aiguilles, pratique qui n’est pas à la portée de tous, en Occident. La lumière du laser a ten- dance à tonifier, mais avec celui-ci vous pouvez aussi disperser une plénitude vraie d’un organe en tonifiant son viscère et son midi-minuit.

L’aromapuncture, qui consiste à déposer sur le point à traiter une goutte d’HE correctement choisie et de masser doucement :

  HE de Sariette

HE de Basilic

HE de Pin sylvestre

VS/IG HE de Menthe Rein/Cœur VB/TR HE de Lavande Foie/ MC GI/Est HE de Genévrier P/Rt-Pancréas

Cette méthode offre l’avantage de l’efficacité en traitant les syndromes Bi, comme les blocages sur les méridiens. En revanche, il faut bien être conscient qu’on ne traite pas forcément la cause. Pour ce faire, une approche neuralthérapique et les BNS devront être utilisés (développés plus loin).

 La « chromatothérapie » proposée par C. AGRAPART qui a une autre grille de lecture : Aiguille = traumatisme = froid

= réaction Feu (si stimulation courte)

= réaction Humidité (stimulation longue sur un méridien Inn)

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= réaction Sécheresse (stimulation longue sur un méridien Yang)

Il propose aussi l’application de couleurs ponctuellement sur les points, c’est la « chromapuncture ».

Chapitre 10

Recettes efficaces pour débuter

Règles générales :

« On tonifie à gauche et l’on disperse à droite ». En fait, c’est plus compliqué…

* Pour disperser un méridien (en plénitude), on peut poncturer ou masser =

– son viscère, si c’est un méridien d’organe (point LO, ex. : 37 VB pour le Foie)

– faire saigner son point JING (d’extrémité : 1 Foie) si « chaleur », une goutte suffit – poncturer le point Luo de son « midi-minuit » (ex. : 7 IG pour le Foie)

* Pour tonifier un méridien, rien ne vaut les Moxas =

– on utilisera la technique BEI SHU – MO (ex. : 14 F + 18 Vessie) pour stimuler l’organe – et la technique IU-YUAN dans une situation d’insuffisance de Yin ou de Yang (ex. pour le Foie : 3F et 40 VB).

* Pour tonifier ou disperser un élément, on utilise la méthode à 4 aiguilles de Yanagiya Sorei (voir ci-dessous).

La technique des 4 aiguilles

• de nutrition Sheng • de contrôle Ko.

Selon la théorie des Wu Xing 五行, un élément en difficulté est soit en :

• Insuffisance : son Zheng Qi est affaibli

• Plénitude : l’élément est attaqué par un Xie Qi 邪气 (agent pathogène). On fera des punctures unilatérales : tonification à Gauche, dispersion à Droite.

     La technique des 4 aiguilles a été mise au point par Yanagiya Sorei, acupunteur japonais de la première moitié du 20e siècle. Le but de cette méthode est de rééquilibrer un élément en s’appuyant sur les règles des 5 éléments :

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 La « technique des 4 aiguilles » vise à rééquilibrer l’élément concerné en utilisant les règles de nutrition Sheng et Ko. Pour faire appel à un élément (pour aider un autre insuffisant), on puncturera donc :

o son point-maître (point Ben)

o et le point le représentant dans l’élément en difficulté. Ainsi, pour faire appel au Métal pour aider le Bois, on piquera le point Métal du Métal et le point Métal du Bois !

 Devant une insuffisance :

Si un élément est en vide, cela signifie que son Zheng Qi est affaibli. Il ne s’agit pas ici de remettre de l’énergie directement (on fera appel aux plantes pour cela), mais de permettre une bonne nutrition de l’élément par sa Mère. Donc on appelle alors la Mère qui va nourrir son fils.

De plus, chaque élément est soumis au contrôle (voire au rétro-contrôle) exercé par sa Grand Mère. On atténuera donc ce rétro-contrôle, en disant à la personne qui exerce le contrôle sur l’enfant d’aller « voir ailleurs ». Ainsi devant une insuffi- sance du Foie (Bois), on :

 1/ appellera sa mère (Eau) :

o tonifier le point Ben (Eau) de la Mère (Rein) : Rn10 (point eau du Rein) o tonifie le point Eau du Foie : F8

2/ régule le contrôle de la Grand Mère (Métal) :

o disperser le point Ben de la Gd Mère : P8 (point Métal du Métal)

o disperser le point Métal du Foie : F4

 Devant une plénitude :

Une plénitude représente un excès de Xie Qi (Agent Pathogène, qui attaque l’Elément). Pour dégager cet « agent pervers », on va le draîner, en faisant appel au Fils (théorie des 5 Eléments). On met en mouvement alors le point Maître (Ben) du Fils, ainsi que le point représentant le Fils sur l’élément en plénitude.

De plus, on fait appel à la Grand Mère pour qu’elle apaise son petit-fils (c’est-à-dire pour qu’il renforce son contrôle sur l’élément). On tonifie ainsi le point Ben de la Grand-Mère, ainsi que le point la représentant sur l’élément empêtré.

Ainsi dans un cas de plénitude du Foie, on va ainsi :

 • tonifier le point Ben de la Grand Mère Métal : P8 (point métal du Métal)

• tonifier le point représentant la Grand Mère : F4 (point Métal du Foie)

• disperser le point Ben du Fils Feu : C8 (point Feu du Feu)

• disperser sur l’élément le point Feu (Fils) : F2 (point Feu du Bois)

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 — En cas de Vide :

Elément en Vide / Points Mère (tonifier à Gauche)

P (Métal) GI (Métal) E (Terre) Rte (Terre) C (Feu)

IG (Feu) Vessie (Eau) Rn (Eau) MC (Feu) TR (Feu)

VB (Bois)

F (Bois)

— En cas de Plénitude :

Elément en Excès / Points P (Métal)

GI (Métal)

E (Terre)

Rte (Terre) C (Feu)

IG (Feu) Vessie (Eau) Rn (Eau) MC (Feu) TR (Feu)

VB (Bois) F (Bois)

9 P – 3 Rt

11 GI – 36 E 41 E – 5 IG

2 Rt – 8 C

9 C – 1 F

3 IG – 41 VB 67 V – 1 GI

7 Rn – 8 P

9 MC – 1 F

3 TR – 41 VB 43 VB – 66 V 8 F – 10 Rn

Grand-Mère (tonifier à Gauche) 10 P- 8 C

5 GI – 5 IG

43 E – 41 VB

1 Rt – 1 F

3 C – 10 Rn

2 IG – 66 V 54 V – 36 E

3 Rn – 3 Rt

3 MC – 10 Rn 2 TR – 66 V 44 VB – 1 GI 4 F – 8 P

 Quelques associations de points pour commencer

Vous savez déjà, à présent, tester et travailler sur :

 Les « trois foyers », avec quelques points du REN MAI (Vaisseau Conception) : F.inf. = 3/4/6 RM

F. moyen = 12 RM

F. sup. = 17/18 RM

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Les 5 éléments avec quelques points essentiels :

Foie 3 Foie (pt. Iu et terre) Cœur 7 Cœur (pt. Iu et terre) Rate 36 Est (pt. Pen) Poumon 4GI

Rein 4DM

+ 18 RM (l’émotionnel)

+ 8 MC (pt. Pen)

+ 12 RM (pt nœud de Tae Yin)

+ 6 RM (mère du Qi : toutes les nations) + 4 RM (point des tr. de la structure)

Sang et l’Energie avec les « quatre barrières » = 3 F et 4 GI (bilatéral) Points de « 100 fatigues » : 14 DM et 22 RM + 3 IG + 62 Vessie Point de réanimation : 26 DM

Fièvre : 5 Cœur (pt. Luo/ MDY) + 23 RM (pt. Ren Mai)

En cas de Vide de Qi ou de Yang : 6 TR (Zhi Gou) + 36 Est + 6 RM (Qi Hai)

En cas de Vide de Sang : 6 TR + 36 Est + 6/10 Rate + 4 RM + 17 V

En cas de Vide de Yin : 6 TR (Zhi Gou) + 36 Est (Zu San Li) + 6 Rn (Zhao Hai) + 4 RM + 3 Rn + 6 Rt

Dysharmonies Foie/Rate : détoxication du Foie, hépatites chroniques… 43 E (c’est le point Bois) + 3 F (Tai Chong)

 Disperse les stagnations : 6 TR (Zhi Gou) + 36 Est (Zu San Li)

 Disperser la Chaleur (interne/externe) : 40 VB (Qiu Xu) + 5 TR (pt. Luo) + 11 GI + 40 V + 44 Est

Tonification du Yang et du Yin des Reins

23 V (Shen Shu) + 7 Rn (Fu Liu) + 4 RM (Guan Yuan)

Tonification du Sang du Foie et par conséquent sur les yeux et la vue.

36 Est (Zu San Li) + 18 V (Gan Shu) + 4 GI (Ro Kou) + 37 VB (pt. Luo)

Cette association est remarquable pour les fatigues visuelles ou la baisse de l’acuité visuelle dues à des surmenages ou à la vieillesse.

Une stagnation de Qi d’origine émotionnelle obstrue ces méridiens et provoque des cervicalgies, dorsalgies ou lombalgies = 3 IG (Hou Xi) + 62 V (Shen Mai), avec : Cervicalgies : + 20 VB (Feng Chi) + 10 V (Tian Zhu)

Dorsalgies : + 11 V (Da Zhu) + 14 DM (Da Zhui)

Lombalgies : + 23 V (Shen Shu) + 25 V (Da Chang Shu)

      85

Traitement des six « contraintes externes » :

– Froid

– Chaleur

– Sécheresse

– Humidité

– Vent

– Feu

1 V / 4 + 8 RM (moxa ombilic) / 36 Est 1 VB

8 Est. / 10 et 11 V

12 RM

16 VG (Feng Fou)/ 12 V (FengMen)/ 20 VB (FengTchi) 23 VC / 14 TM / 64 V / 11 GI

Répertoire de points à utiliser selon la localisation :

Ceux-ci sont importants pour traiter telle ou telle pathologie, mais ils n’auront un effet net et durable que dans la mesure où vous avez pris le temps d’identifier et de traiter les grands syndromes (vide – plénitude…) qui sous-tendent ces dys- fonctions : vous traitez un patient, pas un symptôme !

Il faudra toujours penser à faire circuler l’énergie, ainsi pour traiter une douleur/ blocage d’épaule, on fera localement : 15 GI + 14 TR + 1 P et en contro-latéral : 34 VB (clef des tendons) + 41 VB.

………………………………………

Lo du membre supérieur : Yang = 8 TR / Yin = 5 MC Lo du membre inférieur : Yang = 39 VB / Yin = 6 Rt ………………………………………

Thorax = 40 Est + 1 P

Douleur des trapèzes : 21 VB (Jian Jing) Douleur de l’omoplate : 6 TR (Zhi Gou)

Cœur = Bronches = Spasmes digestifs = Utérus =

Vessie =

Anus =

14 et 15 V / 17 RM + 6 MC + 5 C 12/13 V + 7 P + 40 Est (pt. des glaires) 4 Rt + 25 et 36 Est

5 RM + 6 Rt (réunion des 3 Yin)

3 RM + 9 Rt + 23 Vessie

1 et 20 TM + 20 et 57 V

Répertoire de points à utiliser selon la pathologie :

Acné (Fen Ci) … 6 TR + 4/11 GI + 3 F + 22 RM Aérophagie … 6 MC (Nei Koann) + 36 Est. (Sou San Li)

86

Coude (tennis elbow) = Crampes des mollets = Cystite (voir aussi plus loin)

Dents (douleurs) =

Dépression (voir plus loin) Diarrhée =

Doigts (douleurs) = Dysménorrhée =

Eczéma (Shi Chen) = Epistaxis =

Epilepsie =

Engelures, pieds froids = Enurésie =

4GI+17IG+11P(ChaoChang)

7 MC (Ta Ling) + 7 C (Chenn Menn) C5(TongLi)+6P+22RM+18GI(FouTrou) 5IG+3Rn+1GI

plénitude Poumon sur Rein insuffisant

Angine =

Angoisses, trac =

Aphonie =

Aphtes =

Asthme =

17/20 et 21 RM + 4 GI + 7 P + 40 Est + 12/13 V

Baisse de la vue = 36 Est. + 37 VB (Koang Ming)

Bronchite chronique, emphysème = 40 Est (pt. maitre des glaires) 12 et 13 V + 4 GI + 1/9 Poumon

Céphalées/Migraines=

Cervico-brachialgies = Chevilles =

Coliques nephrétiques = Coliques hépatiques = Constipation =

17et20TM+4GI+3F+20VB+7P(LieTsue) Points qui règlent l’énergie et le sang à la tête 20 VB + 10 V + 5 TR (acouphènes)

4/5 Rt + 41 Est + 60/62 V + 34 VB (entorse)

23 V + 6 Rt + 3 Rn

34 VB (Qi du Foie) + 3/14 F + 4 GI

6 TR (Qi des 3 foyers) + 3 Rt + 28 VB + 1 F + 6 Rn 34 VB + 1 et 11 GI + 10 TR

57/65 Vessie + 37 VB + 3 F

6/7 et 45 Est + 1/4 GI + 21 TR

25/36/44 Est + 6/8/12 RM (moxa) + 9 Rn 3 et 5 TR (Wai Koann, pt. Luo) 25Est+4Rn

9P + 4 GI + 17/18/20/40 V

3Est+20VB

20et26TM+12RM+3IG

3/5 TR + 1/3 Rein (moxa)

6 Rt + 36 Est + 23 et 67 V (moxa)

36 Est + 6 Rt (SAN YIN JIAO – 3 Yin) + 4 RM + 7 MC 20 + 26 TM + 1 R + 6 MC + 36 Est

 + points locaux : 5 Est pour les dents mandibulaires et 20 TR pour les dents

 maxillaires

Ejaculation précoce =

Etat de choc =

Fatigue, épuisement, surmenage = V 43 (Gao Huang Shu) + E 36 (Zu San Li)

Frigidité = Gastralgies =

Genoux =

Grippe =

Hanches (douleurs) =

6Rt(réunion3Yin)+5DM 12RM+6MC+4Rt+36Est 9Rt+8F+34VB+34Est 14TM+4GI+20VB 30+41VB

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Hémorroïdes =

Herpès buccal =

Hoquet =

Insomnie d’endormissement = RM 3 (Zhong Ji) + C 5 (Tong Li) + 12 VB et 18/19 V

1 F + 32/57 Vessie + 20 VG 3 F + 4 Est (pt. Yang Tsaio) 17 V + 6 MC

Jambes lourdes =

Œil (baisse de la vue) =

Oreilles (sifflements) =

Paralysie faciale =

Poignet =

Psoriasis =

Règles douloureuses/ irrégulières = 4 et 6 RM + 29 Est + 1/6 Rt

37 VB + 32 Est + 6 Rt (3 Yin)

1 V + 4 GI + 20 / 37 + 44 VB (si rouge) + 36 Est 19 IG + 5 TR + 20 VB

17/23 TR + 2 Est (pt. Yang Tsaio) + 14 VB

7 MC + 5 GI + 6 IG

10 Rt (mer du sang) + + 7/9 P + 4 GI + 36 Est

Réveil précoce =

Sciatique =

Toux =

Transpiration : points à choisir selon les caractéristiques de la transpiration :

Transpiration excessive = vide de Wei Qi (qui contrôle les pores de la peau Transpiration la journée = excès de Yang

Transpiration la nuit = vide de Yin

Transpiration excessive et sentant mauvais = Feu

Urticaire = 40 V (Oe Tchong) + 8 F + 31 VB

Vomissements / coliques hépatiques = 6 MC + 12 RM + 36 Est + 1 Rt + 5 TR Vertiges, bourdonnements d’oreilles = 1 MC + 1 F (2 points Ting)

+ 8 Est (pt. des vertiges) + 3 et 7 R + 23 V

Douleursvertébrales= Cervicales=

Dorsales =

Lombaires =

Zona = 6 Tr (pt. Pen) + 34 VB

Acupuncture et esthétique

Lifting MTC … à tonifier au doigt – bilatéralement

Ou par moxa / laser / aromapuncture. Il faut stimuler ces 10 points en priorité :

— Mains et avants-bras —

6 MC (Nei Koann – luo) « Barrière de l’interne » … sédatif, pt. « bonne humeur »

(2 travers de doigt au dessus du poignet interne)

36/45 Est + 21V + 6 Rn 30 VB + 60 V

13 V + 8 P (pt. Pen)

60V(62V/3IG) 43 V (62 V / 3 IG) 23 et 36 Vessie

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4 GI (Ro Kou) Etoile de MDY, pt. maître de l’énergie et de la face (entre le pouce et l’index)

5 TR (Oé Koann – luo) « Barrière de l’externe », digestion, pt. de la couperose (2 travers de doigts au dessus du poignet externe)

— Front … rides frontales —

14 VB (Yang Paé) 24 TM (Chenn Ting) Yin Tang

Réunion avec YANG WEI MAI (MV)… céphalées et paraisies Rhinite, anxiété, insomnie (racine des cheveux)

Point HM, (troisième œil)

— Face et joues … rides intersourcillaires —

1 Vessie (Tsing Ming)

23 TR

1 VB

Trae Yang

Réunion Yang et Yin Tsiao MAI (MV) (angle de l’œil – pompage)

(queue des sourcils)

(extrémité externe de l’œil)

Point HM … migraine, névralgie trijumeau ou dents (rides de la patte d’oie)

— Bouche … rides naso-labiales — 26 TM / 4 Est. / 19 et 20 GI

— Menton —

26 RM

Chapitre 11

Apports de l’Occident à la MTC et vice-versa

L’électropuncture

Les Dr. Voll (en Allemagne) et Niboyer (en France) ont objectivé la moindre résisti- vité de la peau au niveau des points d’acupuncture. Cela a généré de multiples appareils de détection et de traitement.

Une des applications les plus spectaculaires de cette découverte est l’utilisation de petits appareils de stimulation électrique rythmée, qui se branchent sur les aiguilles à l’aide de pinces et permet d’obtenir et de maintenir des analgésies.

  90

Les recherches les plus abouties dans ce domaine me paraissent être l’approche japonaise du RYODORAKU, par mesure électrique de points Ting et correction différentielle, dès 1951 par le Dr. Yoshio Nakatani. Ci-dessus programme infor- matique de détection et de traitement des points selon cette méthode : RYODORAKU RESEARCH INSTITUTE LTD. http://www.ryodoraku.co.jp/

Les aimants

De petits aimants ronds peuvent être placés sur les points, après avoir testé au pouls le pôle qui paraît le plus indiqué. Ils sont maintenus en place 24 à 48 h par un sparadrap. Cette méthode a ses adeptes et semble particulièrement intéressante sur les points d’ouverture des merveilleux vaisseaux.

L’homéopathie diathésique

La matière médicale homéopathique (MM) est une base de données respectable, âgée de plus de deux cents ans, qui peut se prévaloir du travail de dizaine de milliers de praticiens, à travers le monde. Cependant l’étude de celle-ci est compliquée, car les remèdes dépassent à présent deux mille références et les symptômes sont parfois contradictoires (ex. : constipation et diarrhée de Sulfur), ou se ressemblent beaucoup, à tel point que le répertoire devient indispensable pour la plupart des utilisateurs.

  « L’idéal thérapeutique consiste à rétablir la santé d’une manière rapide, douce et permanente, à enlever et à détruire la maladie dans son intégralité, par la voie la plus courte, la plus sûre et la moins nuisible, cela d’après des principes clairs et

 intelligibles. » (S. Hahnemann, dans l’Organon 1815, 2e paragraphe).

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De nombreux auteurs ont cherché à mettre en évidence un « ordre interne » au sein de celle-ci, à commencer par S. Hahnemann lui-même, qui a classé les remèdes par rapport à ses trois grandes diathèses, c’est-à-dire « fragilités » (psorique, syco- tique, luétique).

L’analyse systémique, considère chaque élément de cette base de faits (relations des remèdes aux symptômes) comme faisant parti d’un ensemble dont on peut étudier l’organisation et les relations internes. Le premier médecin qui fit une tentative coordonnée dans ce sens, fut P. Kollistch (cf. Matière médicale thérapeutique, en 1955) qui avait regroupé remèdes et nosodes en fonction de leurs symptômes, dans une vision hippocratique (chaud ou froid / humide ou sec). Il aboutissait à une hiérar- chisation des 2000 remèdes de la MM regroupés, en 24 « familles thérapeutiques », chacune centrée autour d’un anion ou cation de la table de Mendeleïev.

Lors de mes années d’études de la MTC, il m’est apparu évident que les principaux symptômes de ces familles de remèdes correspondaient parfaitement à la sympto- matologie décrite par les dysfonctions des cinq « pôles organiques » de la MTC (25 régulations du pentagramme, le 24e groupe de Kollitsch étant en fait double : Ch1/Ch2)… En fonction de leur position sur le pentagramme, on comprend que chacune de ces familles de remèdes agit directement sur les régulations de un ou deux pôles organiques. Au sein de chaque famille, tel ou tel remède aura une troi- sième polarité, ce qui explique les similitudes et les différences symptômatiques observées pour ces différents remèdes.

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Le phosphore règle l’énergie, cf. le métabolisme de l’ATP, il prend feu hors de l’eau. Le rein entretien les structures par la filtation des sels minéraux et de l’eau.

Le soufre gère le foie. cf. la sulfo-conjugaison et le recyclage de l’acide lactique.

Le potassium, par son excès ou son manque, gère la contraction cardiaque.

Le mercure est un bloqueur métabolique puissant avec une affinité pour les graisses.

Il était ainsi possible de comprendre le pourquoi des symptômes de chaque remède, ainsi que de leurs modalités : améliorations, aggravations, saveurs recherchées… Ce qui revient à observer et à admettre que la MTC et l’Homéopathie agissent de façon proche sur les mêmes régulations organiques et psychologiques !

On peut aussi reprendre la Matière médicale homéopatique dans les mêmes lo- giques que celles de la MTC :

1 – Dynamique et manifestations des éléments

Ainsi par exemple, quand on a compris que le remède SEPIA (mg) corrige les symptômes d’un « vide de sang du foie », mémoriser et retrouver facilement l’ensemble de la problématique émotionnelle et organique de ces patientes. Idem

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pour LACHESIS (ge) qui présente une « plénitude, stagnation, chaleur au sang » donc améliorée par les écoulements. Idem pour SULFUR, à la riche pathogénésie (6 000 symptômes au répertoire de Kent !) qui présente le tableau d’une « insuf- fisance de Yang du foie » qui va générer frilosité, stagnation et chaleur localisée. ACONIT (s) présente un tableau de « feu du cœur par vide d’eau du rein et bois sec ». BELLADONNA (ca) présente un tableau de « plénitude de Yang », etc.

Il existe 4 types de remèdes en homéopathie :

– Les remèdes toxiques … utilisables en hautes dilutions uniquement, dispersent les hyperfonctions pathologiques

– Les remèdes alimentaires … à utiliser en basses dilutions, pour compenser les insuffisances

– Les constituants naturels du corps (ex. : 12 sels de Schuessler, à rapprocher des étoiles de Ma Dan Yang)… qui peuvent être utilisés en hautes et basses dilutions, selon le but recherché.

– Les Nosodes, remèdes fabriqués à partir de tissus infectés)… qui sont les spécifiques des situations de « Vide d’un élément » comme les Merveilleux vaisseaux de la MTC !

       94

2 – Les trois foyers, version homéopathique

 3 – Horaires d’aggravation

Comme en MTC, on observe des aggravations horaires caractéristiques de certains remèdes :

Arsenicum album …

Kalium carbonicum … 2à 3h

Thuya occ. (na) 3h

Belladonna (ca) … 3à 4h

Natrum sulfuricum … 4à 5h

Sulfur … 11H etc.

4 – Evolution des symptômes

La systématisation de l’évolution pathologique est à rapprocher de la vision de S. Hahnemann, au 19e siècle, avec ses 3 diathèses :

1à 2h du matin

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Psore … maladies manifestées par des rougeurs (Foie/Poumon) Sycose … maladies manifestées par des excroissances (Rate-Pancréas) Luèse … maladies manifestées par des ulcérations (Rein-Cœur)

Cette façon de présenter l’évolution pathologique a été reprise et détaillée au 20e siècle par H. Reckewek, dans son « tableau des phases », qui systématise la dé- gradation progressive du terrain tel qu’il est décrit en MTC : stagnationchaleur sécheressefeu (lésions organiques).

5 – L’aspect psychologique

Comme pour les polarités organiques des « maladies des sept sentiments », l’homéo- pathie définit des diathèses (fragilités) psychologiques. Dans cette conception diathésique, il est essentiel de prendre en compte les avatars de la construction de la personnalité en relation avec les problématiques de vie de nos remèdes (cf. le livre de Françoise HENRY, Quand Freud rencontre Hahnemann) qui constituent donc de puissants repères des troubles du comportement :

PO/Poumon (1re année de vie) … Problématique fusionnelle et narcissique. Patients créatifs et rêveurs… Evolution : « border-line » (états limites = addictions, sexualité déviante, manipulateurs, pervers-narcissiques) –> épisode délirant, psychose.

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HUN/Foie (2e année de vie) … Gestion de l’altérité, de la différentiation. Patients besogneux ou jouisseurs. Problématique de contrôle des pulsions et désirs, de l’oralité à l’analité. Névrose d’angoisse –> attaque de panique. Névrose phobique.

ZHI/Rein (3 et 4e année de vie) … Problématique phallique de domination, de contrôle des autres. Ambitieux… Evolution dépressive ou perversité. Névrose obsessionnelle –> Troubles obsessionnels compulsifs, Paranoïa ou Psychose maniaco-dépressive.

YI/Rate (5 à 7e année de vie) … Après la crise œdipienne, intériorisation des interdits (= socialisation). Puis vient la phase de latence (7 à 12 ans : école enfantine). Patients désadaptés, mal-être et douleurs –> passage à l’acte ?

SHEN/Cœur (à partir de la puberté) … Problématique identitaire et sociale : les courtisans ? Vers la Névrose hystérique et le syndrome de Peters (courtisan an- goissé et inefficace).

Cette mise en avant de l’histoire du patient est importante, car un remède bien choisi pourra opérer un changement de perspective, modifiant fonction et structure, libérant bien des inhibitions et préjugés, pour assurer un plus d’autonomie.

Les diathèses homéopathiques expriment une situation chronique d’échec lors d’une des étapes du devenir. Les polycrests homéopathiques sont l’expression symbo- lique (et la solution) d’un comportement pathologique au sein de celle-ci.

6 – Causes des maladies

On peut affiner l’analyse : on remarque que dans chacun des 25 groupes de remèdes de la MM, il existe cinq « remèdes de structure » (utiles pour la correction des fragilités internes) et six « remèdes sentinelles » (pour la correction des contraintes externes) !

Par exemple, pour le groupe du Phosphore (« empereur » du pôle Métal), relations externes et internes :

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 Contraintes externes : gérée par : …………………………………………………………………………………………………………..

 Froid (et traumatismes) Rein

Chaleur (sur stagnation) TR

Sécheresse (acidité) Colon …………………………………………………………………………………………………………..

Humidité (œdèmes) Pancréas

Vent (soucis/poison) Foie

Feu (destructeur) Cœur …………………………………………………………………………………………………………..

Fragilités internes : …………………………………………………………………………………………………………..

Ipeca

Chelidonium

Bryonia alba « Le coléreux sec »

  Ethyl sulfur dichloratum Veratrum viride (délire) Sanguinaria (papaveracée)

 L’eau … Rein Le sang … Cœur L’énergie/chaleur … Pmn Le Yin/Yang … Foie La Lymphe … Rate

Prunus spinosa (le Kirch !) Strophantus (la Ouabaïne) Phosphorus

Chionantus / Taraxacum Iris versicolor (pancréatite)/ Syzygium (diabète)

…………………………………………………………………………………………………………..

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Comparaison des méthodes

 A – La cystite, ou « syndrome de miction douloureuse » (Lin) en MTC est une « chaleur sur la Vessie », expression d’une « chaleur dans le réchauffeur inférieur » (Rein-Foie) = cystalgie, pollakiurie et pyurie.

 En cas de cystite, la médecine chinoise recommande en premier lieu d’éviter les aliments sucrés, pimentés ou gras, le tabac, l’alcool ou encore le fromage. Il est également déconseillé de manger : ciboulette, oignon, ail, graine de fenouil, vinaigre, arbouse, cerise, châtaigne, litchi, crevettes, viande de mouton et de bœuf. En re- vanche, les fruits, les légumes frais et certaines légumineuses sont recommandés, car ils favorisent la production d’urine et la diminution de l’humidité.

 Points symptomatiques = 3 DM + 9 Rt + 23/28/58 Vessie + 3 Rn

• Apis mel. (hg) … brûlure du méat, amélioré les fesses dans l’eau froide.

• Cantharis (ca) +++ … ça « brûle fort et tout le temps »

• Capsicum (au) … aggravé les fesses dans l’eau froide (différent d’Apis), avec otite ou hémorroïdes.

• Formica rufa (ac) … symptôme entéro-rénal typique (après une diarrhée), avec flatulences

• Benzoïcum acidum (ac) … cystites, diarrhée et arthralgies goutteuses

• Berberis (al) … dépôt blanchâtre dans les urines (antécédents de lithiase ?).

• Lycopodium (al) … sur fond de diabète et de dépression masculine MTC : 22/28/39/63 V + 28 Est + 9 Rt + 3/6 RM + 2 Rn (cf. Maccioca)

• Arnica montana … traumatisme local répété : rapport sexuel ou sondage urinaire (avec hématurie)

 La MTC en distingue six mécanismes de cystites :

1. La chaleur-Humidité par « vide de Rate-pancréas » … (exemple diabète) : urines troubles –> rétention

  MTC : 3 RM + 22/28/63/66 V + 28 Est + 3 Rt + 11GI (cf. Maccioca)

2. La « Pierre, car la chaleur évapore les liquides » … micro-lithiase : calculs dans les reins ou la vessie

  3. Le « vide de Qi + plénitude du foie par tension émotionnelle » = ballonnement abdominal et fuites urinaires / traitement de l’équilibre psychologique

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• Ignatia amara (na) … dyskinésie des sphincters, après contrariétés ++

• Lilium tigrinum (mg) … avec migraines

• Staphysagria (na) … rancune : cystite après rapports sexuels, ça brûle avant et après miction.

MTC : 3/5/6 RM + 28/62/64 V + 3/5/8 F + 6 Rt + 36 Est + 20 DM + 7P + 6 Rn + 3 IG

• Arnica (hg) … contexte traumatique (sondage ?)

• Mercurius corrosivus … cystite compliquée = albuminurie, oligurie (néphrite ?) et ténesme

• Terebenthina (mn) … avec coliques et hématurie de sang noir MTC : 3 F + 2/6 Rn + 3 et 4 RM + 17/28/63 V + 10 Rt

• Argentum nitricum … uréthrite après rapport sexuel

• Hepar sulfur (ca) / Kreosotum (ac) … les urines sentent mauvais ++

• Uva ursi (al) ou Pariera brava … hématurie + albuminurie, brûlure en début de miction.

MTC : 3/6/9 RM + 22/23/28 V + 7 Rn + 28 Est + 6/9 Rt + 11 GI (si fièvre)

• Arsenicum album … post-chimiothérapie ou traitement anti-inflammatoire prolongé

• Sarsaparilla (am) … cystite et dépression, avec sécheresse (peau ridée ou eczéma)

• Silicea … suppuration intermittente et/ou Equisetum hiemale (si)… miction impérieuse + cystalgie en fin de miction

MTC : 21/28 V + 4/6 RM + 4/20 DM + 36 Est + 6/9 Rt + 3 Rn

  4. Le « Sang par lésion de Rate ou/et Feu du Foie » (fureur ?) … hématurie

  MTC = 28V + 10 Rt

 5. Les « urines troubles » = pus, urétrite

  MTC = 11GI (fièvre)

 NB. Lorsqu’une infection urinaire survient chez un homme, elle est souvent liée à une hypertrophie bénigne de la prostate ou à une inflammation de celle-ci (prostatite).

 6. La « Fatigue (aggravation des 5 cas précédents), par vide de Rein (grosse

  prostate, hystérectomie ?) qui se manifestera par un Yang de Vessie » : mictions

 fréquentes ou anurie

100

B – La DEPRESSION

• Sulfur … accès dépressif plusieurs fois dans la journée, // eczéma, prurit…

• ou Nux vom. (s) … avec colère

• Sepia … « se force pour tout » (irritable, critique) // congestion portale et ptose.

• ou Helonias (mg) … triste et languissante, mais améliorée par les distractions.

 Un autre exemple de l’intérêt du rapprochement « Orient-Occident », à travers l’homéopathie diathésique est le syndrome DEPRESSIF. Ce sont des états qui ne correspondent pas à une névrose spécifique, ce sont des « états réactionnels transi- toires » (YU ZHENG), tableau clinique où la MTC distingue cinq affections différentes :

• Le « burn out » (GAN YU) d’origine Foie : MTC = 3F + 5MC + 18/47V

 • La dépression par « vide de Sang du cœur et de Qi de la Rate » (XIN PI LIANG XU), le patient s’agite, débordé d’informations :

MTC = 7C + 6Rt + 15/20V + DM24 (calme Shen)

Argentum nitricum … hypochondriaque obsessionnel

• Ladépressionpar«videdeSangetdeYinduCœur»: MTC = 15/44V + 7C + 7Rn + 6Rt

• Kalium brom. (jeune), Kalium phos. (intellectuel épuisé) ou Kalium carb. (retraité).

• ou Hydrastis (ka) … dégoût de sortir, de lire, d’écrire : tout est un effort

• Ignatia amara (na) … avec « boule hystérique » (Mei He Qi)

• Thuya occ. … infiltration tissulaire (prise de poids post MST ou vaccin ?) et hyper- sensibilité émotive. Dépression matinale barométrique, vers la somatisation (polypes et cancer ?).

• Lycopodium … perte du goût de l’action et de sa confiance en lui. Irritable, susceptible, avec mauvais réveil, pleure, trous de mémoire…

• Causticum (am) … sec et agité

• ou Cocculus (am) … engourdi physique et psychique, taciturne et hypersensible.

• Aurum … remède de l’évolution bipolaire. 101

 * Le « Rein et le Cœur ne communiquent plus » (XIN SHEN BU JIAO) : MTC = 7C + 7 Rn + 15/23 V + 1 Rn

 * Le « vide du Yang des Reins » (déficience du ZHI – l’âme du Rein = capacité réalisatrice) : MTC = 4/6 RM + 4 DM + 23V

• Picricum acidum … désintéressement taciturne de tout (sur Aurum le plus souvent), problèmes sexuels

NB. La dépression doit être différenciée de la « tristesse mélancolique » (Shan Bei), par vide de Qi du Cœur et du Poumon = 13/15V + 42/44V + 7C

Le « bilan nutrition santé » (BNS24)

Dans son ouvrage de 1982, Le test de réactivité sérique : une approche scientifique de l’homéopathie, le Dr George R. Henshaw décrit une méthode de testing direct des remèdes homéopathiques dans le sérum des malades. La possibilité d’apprécier in-vitro l’effet des remèdes, couplé à la répartition de ceux-ci sur le pentagramme des éléments permet de mieux comprendre sur quel organe et dans quel sens les dysfonctions se développent.

Les recherches de FFMI ont visé depuis plus de 30 ans à la mise au point de ce « scanner biologique » simple, reconstituant une image cohérente du fonctionne- ment du patient à partir de la confrontation d’un petit nombre de données bio- logiques (quantitatives et qualitatives).

 102

Le BNS, ensemble de tests sériques effectués dans les conditions du vivant (c’est- à-dire en phase liquide), permet d’objectiver et de quantifier :

1/ Les structures :

– L’état de sécheresse des tissus (Albumines et Euglobulines basses)

– L’état inflammatoire, aigu (hyper Apha1 + 2)

– La souffrance vasculaire (hyper Alpha2 + Bêta)

– La tendance allergique (hypo Bêta + Gamma + Iode)

– L’auto-immunité (hyper Bêta + Gamma + EuGamma)

2/ Les contraintes externes par le niveau et le type du stress oxydatif

Les Euglobulines du BNS24 évaluent assez bien le rôle joué par les six « contraintes externes » :

      HYPER Eu Alpha

Feu

HYPO Eu Alpha

Eu Bêta

Vent

Eu Bêta

Eu Gamma

Humidité

Eu Gamma

Sécheresse

Froid Chaleur

3/ Les fonctions :

– Les BNS testent l’effet d’une vingtaine de sels qui explorent l’activation des régulations qui dépendent d’eux (cf. leur localisation sur le pentagramme). Ce ne sont pas des dosages des éléments réactifs utilisés, mais de véritables « tests de provocation » :

Si ceux-ci sont élevés, le patient présente les symptômes du remède.

Si le test est bas, c’est une dysfonction chronique ou ancienne.

Le BNS se révèle un outil biologique précieux qui va vous permettre :

—> d’objectiver les points faibles des régulations. En comprenant ce qui est en jeu, le patient calme ses angoisses et comprend l’intérêt du changement des mau- vaises habitudes,

—> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant parfois des antécédents lourds et des traitements complexes), ainsi l’utilité réelle des anti- oxydants, des Oméga3 et/ou des probiotiques sera objectivée.

—> de recadrer les différentes interventions dans une stratégie organique cohé- rente, avec un objectif à long terme.

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 L’automat de chimie liquide qui réalise les tests du BNS

Dans l’exemple ci-dessous, on observe :

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Un hypo Alpha 1 + Bêta … suggère un « vide de sang du Foie »

Une augmentation Acide et Argentum … axe Rate – Rein : MV Chrong Mai

Le BNS est une sorte de prise des pouls (mais examen biologique stable, car lié au génome) que nous avons à présent à disposition.

Cet examen de biologie fonctionnelle a un volet thérapeutique : elle propose (par le calcul sur des banque de données) en correction spécifique, une phytothérapie ciblée micro-dosée, qui agit sur les régulations du milieu intérieur (perceptible dès la 3e semaine). Ces plantes, riches en vitamines, acides gras essentiels, phythormones et anti-oxydants, dans des rapports idéaux, constituent un traitement physiolo- gique et bon marché.

Le praticien devra déterminer, sur le panel de plantes proposées par la méthode, un axe de traitement correspondant à ses fragilités organiques objectives.

La phytothérapie est un traitement d’ensembles organiques complexes par des ensembles végétaux complexes. Seul l’ordinateur se révèle capable d’intégrer l’ensemble des valeurs biologiques pour fournir une résultante significative fiable !

En Occident, on utilise essentiellement la phytothérapie dans l’optique du « drai- nage »,

  méthode chère au Dr. L. VANNIER dans les années 1930, qui vise à accélérer

 les processus d’élimination, par la prescription d’une plante unique en basse dilution (la plante nourrit la structure) pour relancer une fonction (d’épuration) défaillante !

   Cette pratique (voir schéma ci-dessous) s’appuie sur le fait que « Un redoublement du Yin se manifeste dans le Yang et réciproquement » (Su Wen, chapitre 5) :

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 Mais il est des cas où nous devons formellement la contre-indiquer…

1. Les structures (Yin) en excès, c’est-à-dire les obésités ! Nous avons tous dans notre clientèle des patient(e)s qui, ayant absorbé quelques gouttes par jour d’une petite plante (TM ou 1D) paraissant bien indiquée, ont pris en quelques semaines une dizaine de kilogrammes bien difficiles à reperdre ! C’est ce que la MTC appelle un « syndrome froid = le Yin en excès (graisse, eau…) exclut le Yang »… il faut commencer par disperser le Yin en excès (c’est-à-dire proposer un régime hypo- calorique normo-glucidique) et se rappeller que « dans la plénitude de Yin, il y a un refroidissement interne » (ex. : Calcarea carbonica).

2. Les hyperfonctions pathologiques, c’est-à-dire les syndromes allergiques ou inflammatoires ! C’est le cas de ce qui s’appelle en MTC un « syndrome chaleur = le Yang en excès exclut le Yin »… disperser le Yang en excès, et se rappeller que « dans la plénitude de Yang, il y a un échauffement externe » (ex. : Arsenicum album).

Chapitre 12

BEN CAO GANG… la pharmacopée chinoise

La phytothérapie chinoise diffère notablement de l’occidentale. Le traitement « de base » consistant en la prise quotidienne d’un demi-litre de tisane (TANG = eau + feu), décoction de 75 grammes de plantes, comprenant 3 à 12 constituants, durant une douzaine de jours. La modernité apparaissant sous la forme de 12 sachets quotidiens thermocollés (auparavant, les plantes hachées étaient remises roulées dans les feuilles du « quotidien du peuple » local). La présence de nombreuses racines et écorces a fait choisir des procédés de concas-

sage ou de râpage, puis de décoctions ou de torré- faction (au miel ou à la farine) ou avec un adjuvant (alcool ou vinaigre de riz, graisse). On peut également prescrire des pilules (WAN), des poudres (SAN) ou des emplâtres (KAO).

Photo prise au Viet-nam d’une préparation de prescription phytothérapique

Les planches chinoises anciennes classent les plantes en 24 groupes, selon leur habitat (montagne, terrain humide…) ou leur forme (champignons, plantes grim- pantes, arbres…) et, bien sûr, leurs saveurs. Les plantes toxiques (qui ont la pro- priété de chasser le Qi pervers) sont atténuées par divers traitements (cuisson, etc.) pour réduire leur toxicité.

La Matière médicale chinoise comprend (comme son équivalente européenne !) environ 160 plantes fondamentales. La moitié de celles-ci sont connues et aussi utilisées en Occident. Parfois, l’action principale utilisée par les Chinois est fort différente de la nôtre, ainsi la Réglisse est une plante des glaires en MTC, alors qu’en Occident, c’est son effet anti-inflammatoire digestif qui est mis en avant !

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La prescription s’effectue selon quatre critères :

1. Traiter les 6 « facteurs iatrogènes »

2. Utiliser les « cinq saveurs » (cf. 5 éléments) + la saveur neutre (Rein), l’astringeant (Foie), l’aromatique (Poumon), etc.

3. Prendre en compte les « quatre tendances directionnelles » =

* la montée (Sheng) (+ fleurs) / la descente (Jiang) (+ racines)

* l’externe (Piao) (+ Yang) / l’interne (Li) (+ Yin)

4. Le lieu d’action = la capacité de tonifier ou de disperser tel ou tel méridien.

Insuffisance (Xu) / Plénitude (Shi)

Nous avons réuni ci-dessous quelques unes des plantes les plus fréquemment utilisées. Certaines d’entre elles possèdent une pathogénésie homéopathique qui est signalée par la famille de remèdes à laquelle elle est rattachée, exemple : Cortex Cinnamomum (si) (la cannelle, du groupe du silicium).

L’élément Foie – VB

Insuffisance de Yang du foie … (réchauffe le « froid » du foie)

 Wu Zhu Yu RouGui

Li Zhi He

Yin Yang Huo

Fructus Evodiae (rutacée) … disperse le froid et l’humidité CortexCinnamomum(si) …stimulant,antiseptiqueintestinal Fructus Litchi

Herba Epimedii (berberidacée) … impuissance, tendinite

Insuffisance de Qi du foie …

Xiang Fu Yu Jin Chai Hu Qing Pi

Rhizoma cyperi (na) … analgésique, anti-inflam., dysménorrhée Curcuma xanthoriza (as) … renvois et vomissements

Bupleuri sinense (ombellifère)… antipyrétique, tranquillisant Citrus aurantium (ac) (vit. B1 + C) … fortifiant, antalgique,

Insuffisance de Sang du foie …

Dang Gui

Bai Shao Yao Shu Di Huang Gou Qi Zi

Radix Angelica sinensis (vit. B12) … disperse le « vent humide » : tous pb. gynéco, sédatif, anti-inflammatoire, œdèmes

Radix Paeonia alba (s) … tr. menstruels, analgésique, antispasm. Rehmanniae praep. (scrofulariacée) … cardiotonique, hépatique Fructus Lycium sinensis (solanée) (vit. A/B1/B2/C, Ca. + Fe + Phos.) hypoglycémiante, hypocholestérolémiante, hypotensive

Insuffisance de Yin du foie …

Shu Di Huang Radix Rehmanniae praep. …

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Gou Qi Zi Fructus Lycium sinense …

Shan Zhu Yu Fructus Cornus sanguinea (as) … antisept., analgésique, astringente.

Plénitude de Yang du foie … (pour disperser la chaleur)

Ju Hua Gou teng Zian Ma

Chrysanthemum morifolium (astéracée) (vit B1) … anti-infectieux Ramulus Uncariae cum uncis (rubiacée) … anti-convulsivant Rhizoma Gastrodiae (orchidée) … migraine, vertiges

Disperse le Feu de la VB …

Long Dan Cao Zhi Zi

Qing Hao

Yin Chen Hao

Radix Gentianae (k) « bile du dragon » :

cholécystite, dermatose, leucorrhée, métrite

Fructus Gardeniae jasminoïdes (rubiacée) …

fébrifuge, hémostatique, tranquillisante

Artemisiae annua (cu) vide de Yin –> manifestation chaleur Artemisiae capillaris (astéracée) … hépatite virale

Tonifie la VB … fait écouler la bile

Yu Jin

Ku Shen

Jin Qian Cao

Curcuma xanthoriza (as) Radix Sophorae flavescentis Herba Lysimachiae

L’élément Cœur – IG

Insuffisance de Yang du Cœur …

Rou Gui Cortex Cinnamomum (si)

Gan Jiang Rhizoma Zingiberis (am) riche en vit. A + B2 + C … « libère l’externe » :

stomachique (diarrhée), anti-inflam., analgésique, cardiotonique. Insuffisance de Qi du Cœur …

 Gan Cao Ren Shen

Dang Shen Fu Ling

Glycyrrhiza (s) …anti-inflammatoire, antispasm., expectorant Radix Gingseng (s) riche en mucilages et vit B … tonique général, hypolipémiant, sédatif

Codonopsis pilosulae (campanulacée) vit. B1/B2) … tonique général Poria cocos … diurétique (oligurie, œdèmes) et sédative : insomnie

Insuffisance du Sang et du Yin du Cœur …

Dang Gui Radix Angelica sinensis

Dan Shen Radix Salvia (si) labiée, tonique et sédative, tr. gynéco.,

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Suan Zao Ren Ziziphus spinosa (vit. A, B2, C), « nourrit le cœur et calme l’esprit » Bai Shao Yao Radix Paeonia alba (s)

Apaiser le Shen du Cœur … (action tranquillisante)

Wu Wei zi

Ye Jiao Teng Fu Shen

Suan Zao Ren

Fructus Schisandra sinensis (magnoliacée) cholagogue, antitussive, astringente, analgésique Caulis Polygoni multiflori

Poria cocos (vide d’eau + Shen perturbé)

Semen Ziziphi spinosae … vu plus haut

Disperse le Feu du cœur … (anti-inflammatoires)

Huang Lian Zhi Zi

Mu Tong Lian Qiao Xin

Rhizoma Coptidis (renonculacée) humidité + chaleur Fructus Gardeniae

Caulis Akebia trifoliata … antipyrétique et diurétique Fructus Forsythiae suspensa (oléacée) …

diurétique, anti-inflammatoire, fébrifuge, cardiotonique Réchauffer l’intestin grèle … (insuffisance de l’intestin grèle)

Rou Dou Kou Wu Yao

Rou Gui

Semen Myristica fragans (ca) … s’utilise grillé, enrobé de farine Radix Linderae

Cortex Cinnamomum (si) … vu plus haut

Le triple réchauffeur

Lian Qiao Xin Fructus Forsythiae suspensa (oléacée) … vu plus haut

Le maître du cœur

Chai Hu Radix Bupleurum falcatum (apiacée) fébrifuge, antiseptique, analgésique Mu Dan Pi Paeonia (renunculacée)

« chaleur au sang » : hypotenseur, sédatif

L’élément Rate-pancréas

Insuffisance de Yang de la Rate-Pancréas …

Gan Jiang Rhizoma Zingiberis (am) … vu plus haut Rou Dou Kou Semen Myristica (ca)

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Insuffisance de Qi de la Rate-Pancréas …

Huang Qi Ren Shen Dang Shen Shan Yao Zhi Ke Chen Pi

Astragalus membranus (fabacée) … diurétique, immunostimulant Radix Gingseng … vu plus haut

Radix Codonopsis pilosulae

Rhizoma Dioscorea (mg) troubles digestifs avec asthénie Fructus Aurantii (ac) rutacée …

Pericarpium Citri reticulatae (ac) rutacée … tonique, digestive (nausées, éructations), mucolytique

Cortex Magnoliae off. (s) … troubles digestifs :

nausées et vomissements … tonique, anti-amibien

Hou Po

Plénitude d’humidité de la Rate …

Huo Xiang Cang Zhu Fu ling Ban Xia

Herba Agastachi

Atractylodis macrocephala (astéracée) … tonique, digestive Poria cocos

Rhizoma Pinelliae (aracée) antiémétique, mucolytique

Disperser le feu de l’estomac …

Zhi Mu Huang Qin

Huang Lian Da Huang

Rhizoma Anemarrhenae

Radix Scutellaria baicalensis (io) analgésique, antipyrétique, hypotenseur, cholagogue, sédatif

Rhizoma Coptidis (renunculacée) sédatif, fébrifuge

Radix Rhei

L’élément Poumon- GI

Insuffisance de Yang du Poumon … réchauffer le froid du poumon

 Ma Huang Gan Jiang Xi Xin

Zi Wan

Insuffisance de Qi du Poumon …

Huang Qi Ren Shen Dang Shen

Radix Astragali (papillonacée) Radix Gingseng (s) … vu plus haut Radix Codonopsis pilosulae

Herba Ephedrae sinica, spasmolytique (asthme, toux), fébrifuge Rhizoma Zingiberis (am)

Herba Asari (aristolochiacée) « disperse le froid et le vent » douleurs et inflammations ORL

Radix Asteris

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Bai He Bulbus Lilii (liliacée) … toux sèche + épistaxis, anxiolytique Insuffisance de Yin du Poumon …

Tian Men Dong Mai Men Dong Shan Yao

Shu Di Huang

Asparagus (ca) … diurétique, antiseptique, expectorant

Radix Ophiopogonis (liliacée) … chaleur + sécheresse : toux sèche Rhizoma Dioscorea (mg)

Radix Rehmanniae

Disperse la Chaleur du Poumon …

Sang Ye Huang Qin Zhi Zi

Gua Lou Pi Chai Hu Xing Ren

Folium Mori

Radix Scutellaria baicalensis (labiée) … vue plus haut

Fructus Gardeniae

Pericarpium Trichosanthis (cucurbitacée) … antitussif, fluidifiant Radix Bupleuri sinense

Semen Armeniacae amarum

Le Gros Intestin

Wu Mei

Shi Liu Pi Huo Ma Ren Da Huang Yu Li Ren

Prunus Mume

Pericarpium Granatum (cu) Semen Cannabis (zn) Rheum off. (mg)

Semen Pruni (ac)

arrête la diarrhée … déconstipe …

stomachique, laxative béchique et dépurative

L’élément Rein-Vessie Réchauffer le Yang du Rein …

 Rou Gui

Yin Yang Huo Ba Ji Jian

Cortex Cinnamomum … vu plus haut

Herba Epimedii

Radix morindae off. (rubiacée) (riche en vit. C) arthralgies, analgésique, hypotenseur, stérilité Fructus Psoraleae (fabacée) tonique

Bu Gu Zhi

Nourrir le Yin du Rein …

Shu Di Huang Xuan Shen Shan Zhu Yu Gou Qi Zi

Radix Rehmanniae praeparata

Radix scrofularia ningpoensis (si) … colite Fructus corni

Fructus Lycii … vue plus haut

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Renforce les Os et articulations …

Du Zhong Cortex Eucommiae ulmoïdes (vit. C) …

antalgique, anti-inflammatoire, diurétique Huai Niu Xi Radix Achyranthis bidentatae

La Vessie, favoriser la diurèse …

Fu Ling

Zhu Ling

Ze Xie

Che Qian Zi Gou Ji

Poria coco … vue plus haut

Polyporus umbellatus

Rhizoma Alisma orientale … diurétique

Semen Plantaginis (plantaginacée) … diurétique, cystite Rhizoma Cibotii … énurésie et spermatorrhée …

Quelques remèdes d’indication particulière :

Seu ki ts’ing Pai t’eou wong Tsao Kie

Yi mou ts’ao

K’ouan tong

Ilex chinensis (s) … antiseptique, cicatrisant

Anemona Pulsatilla (si) renonculacée … antidiarrhéique Gleditsia sinensis (fabacée) … engorgement des seins Leonorus sibiricus (hg) labiée …

emmenagogue, calme les contractions utérines Tussilago (si) présentée grillée au miel.

Elle comprend aussi des minéraux (ex : LONG GU = Calcarea phos.) et des animaux (ex. FENG HUANG YI = Ovi galli pelicula (ca).

Zhen Zhu Mu Dai Zhe Shi Ci Shi

Mang Xiao Long Gu

Mu Li Hua Shi

Nacre (Concholinum) … Yang du Foie

Ferrum metal. (Minerai de fer) … Yang du Foie

Fer (Oxyde de fer) … Yang du Foie

Natrum sulfur. … GI (purgatif)

Calcarea phos. … Rein tr. neuro-psy. (sédatif) et gynéco. Calcarea carb. … Rein astringeant (leucorrhée, ménorrhagies) Silicate de Mg (le talc) … Est. + Vessie (cystite)

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La diététique chinoise

En Occident, une alimentation équilibrée est appréciée par la répartition entre les protéines, les lipides et les glucides. En Asie, elle doit contenir les différents élé- ments pour être équilibrée, il s’agit d’un système logique, puisqu’il tient compte des saisons et des besoins spécifiques de chacune d’entre elle. Pour composer son assiette, il suffit de tenir compte du tableau suivant afin de nourrir/stimuler (couleurs et saveurs) les cinq organes et viscères nécessaires à un bon équilibre dans un apport énergétique adéquat.

Bois (pôle Foie) ……………………………………..

Céréales : Blé, Boulgour, Couscous, Epeautre, Germe de blé.

Viandes : Poule, Canard.

Légumes : Légumes sec, Choux blanc, Germe de soja, Haricot, Tomates Epices/condiments : Vinaigre, Persil.

Feu (pôle Cœur) ……………………………………..

Farineux : Sarrasin, Amarante, Quinoa, Seigle.

Viandes : Mouton, Agneau, Brebis, Cheval, Grillade.

Légumes : Choux de Bruxelles, Laitue, Endive, Mâche, Betterave rouge, Artichaut, Chicorée, Pissenlit

Epices/condiments : Basilic, Cacao, Curcuma, Origan, Poivre rouge, Thym, Geneviève, Sauge.

Terre (pôle Rate-pancréas) ……………………………………..

Céréales : Millet, Maïs en épi, Polenta, Orge.

Viande : Bœuf.

Fruits : Dattes, Figues, Pruneau, Pomme, Banane, Poire, Raisin, Melon, Mangue, Papaye, Pastèque.

Légumes : Fenouil, Oignon frit, Haricot vert/blanc, Courge, Carotte, Chou rave, Potiron, Rutabaga, Aubergine, Brocoli, Bette, Poivron, Salsifis, Asperges, Epinard, Courgette, Concombre.

Epices/condiments : Cannelle, Safran, Vanille.

Métal (pôle Poumon) ……………………………………..

Céréales : Avoine, Riz.

Viandes : Cerf, Faisan, Pintade, Chevreuil, Lièvre, Sanglier, Oie, Lapin, Dinde, Caille. Légumes : Oignons, Poireau, Raifort, Radis noir/rose/blanc, Cresson.

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Epices/condiments : Poivre de Cayenne, Piment, Curry, Gingembre, Ail, Basilic, Cumin, Aneth, Estragon, Gingembre, Cardamone, Coriandre, Laurier, Marjolaine, Muscade, Clou de girofle, Origan, Romarin, Ciboulette, Moutarde, Anis, Thym.

Eau (pôle Rein) ……………………………………..

Viandes : Porc, Jambon cru/cuit, Viande fumée, Viande en salaison,

Poissons : Anguille, Crevettes, Homard Cabillaud, Langouste, Sardine, Sole, Thon, Poisson fumés, Perche, Truite, Flétan, Carpe, Saumon …

Fruits de mer : Huîtres, Calamar, Caviar, Crabe, Ecrevisse, Moule.

Légumes secs : Haricots, Lentilles, Fèves, Soja, Pois chiches. Champignons Epices/condiments : Sel, Sauce au soja.

Les aliments chauds protègent du froid : La viande d’agneau, l’ail, le poivre, la noix de muscade, le piment et les boissons chaudes et alcoolisées exercent un effet thermique évident (ils augmentent le Yang). La capacité de fonctionnement d’un organe se trouve altérée lorsqu’il manque de chaleur (mauvaise circulation de l’énergie). Il est alors indispensable de consommer des mets chauds en période froide afin de maintenir l’énergie circulante dans nos organes. Attention cependant de ne pas consommer un vin chaud avant de braver le froid. En effet, ce dernier vous réchauffera et ouvrira les ports de votre épiderme pour évacuer cette chaleur. Or, une fois dehors, le froid rentre alors plus facilement dans votre organisme.

Les aliments tièdes stimulent l’activité : Les aliments tièdes sont les suivants : poireaux, oignons, gingembre frais, coriandre, marjolaine, café et vin rouge. De part leur effet stimulateur, ils vous aident à lutter contre le froid et leur consommation est donc vivement conseillée en période hivernale. Leur ingestion produit de la chaleur et permet d’éliminer les toxines. Notamment les bouillons de viandes ou les soupes de légumes qui vous apportent énormément de chaleur après leur ingestion.

Les céréales : Elles ont la particularité d’être équilibrées entre le yin et le yang, elles sont donc neutres et apportent de l’énergie à de nombreux organes. C’est pour cela que l’alimentation chinoise en comprend autant. En plus, les céréales ont une digestion lente, qui a pour conséquence un effet de satiété prolongé (pas de fringales dès 11h), ainsi qu’une diffusion progressive de l’énergie. Il est donc forte- ment conseillé de consommer un petit déjeuner avec des denrées chaudes (flocons de céréales, semoule d’épeautre ou de millet accompagnée de fruits et de noix), car ils procurent une satiété durable. Les céréales apaisent l’esprit, en effet une alimentation carnée ne lutte pas contre le stress. Les céréales vous apportent des glucides, des minéraux et des fibres.

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La viande : Vous avez peut-être déjà entendu que la viande était « mauvaise pour la santé » notamment parce qu’elle acidifierait le sang (radicaux NH des acides aminés) et apporterait des toxines (grasses). Il vous revient de prendre le soin de choisir votre viande et la (petite) quantité qui vous convient. L’accumulation des toxines dans l’organisme est le plus souvent due à un manque d’apport hydrique qui diminue la diurèse.

Les légumes secs : Ils ne sont pas consommés en quantité suffisante en Europe. Pourtant, ils regorgent de constituants chers à une bonne santé. Les lentilles, pois chiches et haricots blancs devraient être consommés au moins une fois par semaine pour un apport en fibres, mais également vitaminique et minérale. Vous pouvez également rajouter du gingembre frais, du curcuma ou d’autres épices afin d’amé- liorer leur digestibilité.

Tous les légumes verts ont la faculté de pouvoir activer la fabrication de votre tissu sanguin. La fraîcheur qu’ils apportent doit favoriser leur consommation au prin- temps et en été. Cependant, il ne faut pas composer un repas uniquement de ce type de denrées, car il faut toujours équilibrer votre alimentation. En effet, les légumes verts, souvent consommés froids provoquent un épuisement de yang, vous sentirez alors un froid interne, une baisse des défenses immunitaires, des troubles de la concentration, des problèmes de la digestion…

Les aliments froids luttent contre la chaleur : Les fruits exotiques, tisanes de plantes, tomates, concombres, yaourts, algues et le sel sont des aliments froids. Consom- més de manière raisonnée, ils ont une action totalement bénéfique sur notre organisme pendant les périodes estivales. Cependant, l’excès de ces derniers « hors saison » provoque une pénétration trop importante de froid dans notre corps. Il en découle un affaiblissement du tube digestif et des désagréments intestinaux no- tamment avec l’ajout invétéré de glaçons dans notre boisson pour nous rafraîchir davantage. Or, dans les pays chauds, les habitants consomment des tisanes qui ne provoquent pas de chocs thermiques.

Conclusion

L’alimentation chinoise peut être une bonne alternative pour les malades ou le sportif qui a toujours besoin d’une alimentation adaptée à son effort, mais aussi à sa saison.

 Bibliographie

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Pharmacopée

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TCHOUANG TSEU, la sagesse au quotidien (BDLys, 2003)

EYSSALET J. Marc, Le secret de la maison des ancêtres (Guy Trédaniel) Shen, l’instant créateur (Guy Trédaniel)

KESPI J. Marc, L’homme et ses symboles en MTC (Albin Michel, 2002) PIALOUX Marc-Xavier, Le souffle du dragon (1999)

PAN Ailian, Océan d’énergie (Décarie – Maloine, 1993)

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HENRY Fr. et J.Yves, Vade-Mecum d’homéopathie diathésique (Hermès, 1995) HENRY Fr. et J.Yves, La médecine demain ? (IMH, 2012)

  HENRY Françoise, Quand freud rencontre Hahnemann (IMH, 2009)

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GOUDOT-PERROT A., Cybernétique et biologie, Que sais-je ? n°1257 (Presses universitaires de France, 1973)

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 www.cfa-mtc.org

www.gera.fr site de J.Marc Essalet www.sionneau.com site de Ph. Sionneau www.medecinechinoise.org

www.nfpmtc.fr

Ouvrages disponibles via FFMI

Biologie fonctionnelle :

La médecine demain ?, F. et J.Y. Henry (170 pages)

Introduction à la méthode des BNS et à l’approche hollistique … en français La medicina de manana ? … en espagnol

What kind of medicine for tomorrow ? … en anglais

Traductions :

Le test de réactivité sérique (125 pages)

L’ancêtre des BNS, traduction de l’ouvrage de G. Henshaw

L’esprit et la matière (220 pages)

Première traduction de l’ouvrage fondamental de E.C. Whitmont (1982)

L’homéopathie diathésique :

Le précis d’homéopathie diathésique, J.Y. Henry (160 pages)

Les rapports entre homéopathie, MTC et pathologie organique Les gaz en homéopathie, J.Y. Henry (65 pages)

La trilogie homéopathique :

Quand Freud rencontre Hahnemann, Françoise Collin-Henry (240 pages) Matière médicale diathésique, F. et J.Y. Henry (308 pages)

Répertoire de médecine intégrée, F. et J.Y. Henry (382 pages)

Copie d’un ouvrage de référence hors commerce : Matière médicale homéopathique, P. Kollitsch (860 pages)

Les posters didactiques :

Poster 1 = Homéopathie et MTC Poster 2 = Les 3 abords de la MMH Poster 3 = Génèse de la subjectivité

Clinique (J.Y. Henry) :

L’art de la consultation (110 pages)

Retrouve ton poids de forme (110 pages)

Solutions des douleurs aiguës et chroniques (110 pages)

Le cancer, causes, formes et traitements adjuvants (110 pages)

Les huiles essentielles (100 pages)

Comprendre et se débarrasser des allergies et intolérances alimentaires (112 pages) Les stratégies anti-âge (150 pages)

Les maladies auto-immunes et neuro-dégénératives (132 pages)

La médecine anthroposophique au 21e siècle (110 pages)

Imprimé en France en décembre 2021 Dépôt légal : janvier 2022

Le test de réactivité sérique :

une approche scientifique de l’homéopathie

par le

Docteur George R. Henshaw

ancien maître de stage en pharmacologie

au Collège médical de New York

et à l’Hôpital des Fleurs de la 5ème avenue.

Ex-président de l’Institut américain d’homéopathie

et du Congrès médical pan-américain d’Homéopathie.

Titre original : « A scientific approach to homeopathy »

Première édition en 1980, imprimée aux USA, par Exposition Press (Hicksville, New York) .

Recueil de conférences et d’articles décrivant, dès 1929, les premières recherches en homéobiologie

(méthode qui devait plus tard donner naissance aux Profils de Réactivité Sérique) et les différentes

théories successivement proposées pour expliquer l’action du remède homéopathique.

Traduction et diffusion médicale de cet abrégé dans un but purement scientifique.

2

Introduction

Le mot Médecine est un terme général qui désigne le diagnostic et le traitement des malades. C’est

la science et l’art de la prévention, de la guérison et du soulagement des symptômes, de toute

anomalie décelable. Toute cause qui perturbe une physiologie normale est interprétée comme une

maladie et diagnostiquée en tant que telle.

Le docteur Samuel Hahnemann savait parfaitement que tout changement physiologique aboutit à

une maladie. L’un de ses premiers postulats fut : »La plus noble et l’unique mission du médecin est

de rendre la santé aux malades ». C’est au cours de ses premières années d’exercice qu’il acquit la

conviction que les méthodes de médecine générale, pratiquées au dix-huitième siècle, étaient dans

une large mesure inappropriées ou inefficaces. Découragé par cette aspect grossier de la médecine,

il renonça à exercer en clientèle pour rechercher d’autres moyens de traitement. Déjà à cette époque

il imaginait un changement radical de la médecine en tant que manière de soigner les malades.

Après une étude longue et approfondie de la pharmacologie, de la toxicologie et de la matière

médicale de son temps, il commença ses expérimentations. Sa première et plus renommée eut lieu

en 1790, sur l’extrait de l’écorce de Quinquina, médicament extrêmement puissant connu à présent

sous le nom de quinine. Il fit l’expérience d’abord sur lui-même, en absorbant de grandes quantités

de ce médicament, et se créa ainsi artificiellement un état pathologique se manifestant par des accès

de frissons et de fièvre. D’autres expériences s’ensuivirent. A partir de ce moment là, il se consacra

entièrement à la recherche clinique et en 1796, il énonça sa maintenant célèbre loi « Similia

similibus curantur », c’est à dire : les semblables sont guéris par les semblables.

En même temps qu’il se livrait à ces expériences, il écrivait de nombreux articles médicaux, mais ce

ne fut qu’en 1808 que le mot « homéopathie » apparut pour la première fois dans la littérature

médicale, et ce dans un article de Samuel Hahnemann s’intitulant « Conseils pour l’utilisation

homéopathique des médicaments dans la médecine générale », publié dans la revue d’Hufeland en

Allemagne. Pendant presque cinquante ans, de 1790 à 1839 , il se livra à des expérimentations sur

quatre-vingt dix neuf médicaments et nota ses observations de leurs actions sur le corps humain.

Les notes figurant dans « La matière médicale pure » et « Les maladies chroniques » d’Hahnemann,

représentent, d’après le docteur William Boericke dans son introduction à la traduction de la

sixième édition de l’Organon d’Hahnemann, « de loin les travaux de recherche les plus précis et les

plus riches qu’un observateur ait menés dans toutes les annales de l’histoire de la médecine » (avant

ou après Hahnemann).

Hahnemann était un chercheur persévérant et infatigable, qui s’était donné comme but premier de

rechercher la cause de la maladie et un moyen de l’éliminer. Il disait « Supprimez la cause des effets

et vous supprimez la maladie ». Ce postulat résume le sens donné actuellement à l’homéopathie.

Supprimez la cause, en tout premier lieu les poisons qui se trouvent dans le sang, et en supprimant

la maladie vous provoquez la guérison. Mais la cause peut s’avérer singulièrement compliquée, et à

l’époque où il énonçait son postulat, il pouvait ne pas en avoir réalisé toutes les implications. Car en

plus des toxémies, il convient de prendre en compte de nombreuses irrégularités du métabolisme,

dont l’interaction d’anomalies dans la chimie du corps, le déséquilibre en hormones, en vitamines et

en minéraux, et les effets secondaires de ces pathologies. Néanmoins, la toxémie étant à la base des

maladies aiguës et chroniques, le principe du traitement s’apparente au retrait d’un corps étranger de

la peau pour en permettre la guérison.

3

L’Organon cite une autre de ses observations majeures, qui s’est trouvée vérifiée, selon laquelle le

remède actif n’a pas d’effet directement stimulant ou déprimant sur l’organisme. Il possède

cependant le pouvoir d’éliminer les agents nocifs, tels que les toxines, les allergènes, etc. … Il écrit

en effet plus loin « Il n’y a de guérison que si la force vive du mal a été extirpée du corps », (la force

vive du mal est vue comme un poison pathologique). De plus, ce « poison » peut altérer l’environ-

nement cellulaire, et il a été démontré qu’il va provoquer une réaction du SRE, par son relargage au

cours du processus de la guérison.

De1800 à 1900, un grand nombre de médecins confirmés s’intéressèrent à cette nouvelle approche

médicale et en devinrent les adeptes. De grandes quantités de produits nouveaux et qui n’avaient

pas encore été essayés firent l’objet d’expérimentations, selon la méthode décrite par Hahnemann, et

les résultats en furent répertoriés et insérés dans la Matière médicale homéopathique. Le début du

vingtième siècle fut le témoin d’expériences complémentaires. Le professeur Albert Hinsdal, un

chercheur éminent du Collège de Médecine Homéopathique de l’Université de l’état de l’Ohio,

réalisa de nombreuses expériences en cherchant une raison au comportement des remèdes, mais les

résultats de ses travaux ne se montrèrent pas entièrement concluants quant à la réaction spécifique

du remède.

Pendant les premières années où j’exerçais et réfléchissais aux expériences du professeur Hinsdale,

ainsi qu’aux démonstrations de laboratoire en sérologie du professeur Stearn, lui aussi à l’Université

de l’état de l’Ohio, il me vint à l’esprit qu’un poison du sang ou tout autre agent nocif d’aspect

anodin provoquant une maladie pourrait être détecté grâce à une substance curative en dilution

homéopathique, qui identifierait le poison en même temps qu’un remède particulier. Quelques

années plus tard, dans les années 30, grâce à l’amitié du Président Claude A. Burrett , du Collège de

Médecine Homéopathique et de l’Hôpital des fleurs de la Cinquième Avenue de New York, et sous

la direction du Professeur Linn J. Boyd , directeur du Département de Médecine, l’occasion me fut

donnée de réaliser les travaux d’expérimentation qui débouchèrent sur la mise au point complète du

test de Sensibilité du Sérum au Remède. Une brève description du test figure dans le Dictionnaire

Médical Américain de Dorland sous le nom de « Test d’Henshaw », qui devait plus tard être connu

comme les « Tests de sensibilité du sérum aux remèdes ».

Le but de ce test de floculation est de révéler des informations additionnelles concernant le

comportement des médicaments et de détecter le remède le mieux approprié à chaque malade. De

plus, ces recherches ont donné la preuve que des remèdes qui ne sont que partiellement indiqués

pouvaient contribuer à dissocier les toxines présentes dans l’environnement cellulaire des tissus

concernés et aider ainsi au processus de guérison. Ceci pourrait expliquer l’amélioration constatée

dans de nombreux cas où le remède homéopathique exact n’a pas été prescrit. Les déficiences ou les

excès (par exemple de vitamines, de minéraux et d’hormones) devront faire l’objet de recherches

ultérieures en ce qui concerne leur dosage.

A l’époque d’Hahnemann, personne ne se représentait, sans parler de l’étudier, l’action intrinsèque

des métabolismes cellulaires. Ce ne fut pas avant le début du vingtième siècle que les combinaisons

chimiques de la biologie – plus tard la cellule elle-même – firent l’objet d’études approfondies. Il est

maintenant de notoriété publique que la molécule orientable de la vie, connue sous le nom d’ADN,

dirige la formation des molécules de protéines compliquées qui conditionnent le fonctionnement du

corps et la construction des tissus. Il est maintenant possible de comprendre comment un toxique

(poison) d’aspect anodin peut conduire des cellules ou des tissus à changer de comportement, ou

bien peut les modifier pour créer une symptomatologie typique, le changement pouvant être

lésionnel si les structures même de la cellule viennent à être endommagées.

4

La publication des documents qui suivent accompagne le développement d’un intense travail de

recherche personnelle visant à mettre au point une méthode pratique de détection de la cause

première de toute maladie ou affection. Il a été prouvé, grâce à des expériences répétées, que ce

procédé justifié par les résultats obtenus (présentées d’ailleurs dans diverses revues médicales), est

une méthode rationnelle pour soigner les cas graves.

Chapitre 1

Nouvelle méthode de détermination du similimum par un test sérique de floculation

Lu devant le bureau des pathogénésies, à la quatre-vingt septième convention annuelle de l’Institut

américain d’homéopathie, à Cleveland, en juin 1931. Extrait du « Journal de l’institut américain

d’homéopathie » de septembre 1932

Depuis les débuts de l’homéopathie, il existe une seule méthode de sélection du médicament

approprié à chaque malade. Bien qu’en théorie cette méthode soit basée sur l’ensemble des

symptômes, elle se limite en fait essentiellement aux symptômes subjectifs. Le malade décrit ses

symptômes qui, naturellement, se composent presque exclusivement de plaintes subjectives, ce qui

entraîne une analyse subjective des dites descriptions par le médecin. La prescription se trouve

donc basée sur les descriptions du malade, vagues et prêtant souvent à confusion, et sur le jugement

du médecin qui inévitablement se trouve souvent influencé par son expérience antérieure ainsi que

d’autres facteurs trop complexes à analyser. De toute façon le résultat manque de certitude et

conduit fréquemment à des différences d’opinion quant aux besoins réels du malade.

La médecine en général a régulièrement évolué vers des méthodes objectives, devenant ainsi plus

scientifique et sujette à démonstration. L’homéopathie se doit également de progresser dans cette

voie scientifique si elle veut être largement reconnue. Cependant, pour être les meilleures, les

méthodes homéopathiques doivent prendre en compte les phénomènes objectifs, et qui plus est des

facteurs qui pris isolément n’ont que peu de signification, tels que température, numération

globulaire, résultats d’analyse d’urine, etc… à condition que ce soit en conjonction avec des

phénomènes d’une nature plus générale et néanmoins spécifique. Bien que les premiers aient leur

importance, ils ne sont pas en eux-mêmes déterminants et devraient servir davantage à suivre le

progrès du traitement qu’à le prescrire.

Pour en arriver là , la maladie doit être abordée sous deux angles :

1/ les effets induits par la maladie elle-même,

2/ les réactions propres au malade.

Les deux représentant la totalité du cas. Pour ce qui est des réactions propres au patient, la méthode

classique pour appréhender un cas revient à exploiter dans leur intégralité les manifestations

subjectives. Les manifestations objectives, pour autant qu’elles se traduisent par des changements

dans les cellules et les fluides du corps, se trouvent en grande partie ignorées, pourtant la guérison

passe par leur intermédiaire. De part sa nature chimique, sa capacité d’absorption, sa surface

d’échange et ses innombrables autres qualités, le flux sanguin est de la plus haute importance. Il

semble donc que notre méthode de sélection des médicaments doit être basée sur un test sanguin, et

en particulier sur quelques-uns de ses phénomènes spécifiques.

Il existe à l’heure actuelle tout un éventail de réactions sérologiques, telles que les tests de

coagulation, de précipitation, de floculation et de fixation du complément. Mais un test, pour être

5

pratique et trouver un emploi général, ne doit être ni trop compliqué ou long, ni requérir un

appareillage coûteux ou des réactifs trop difficiles à se procurer ou à fabriquer. Pour en étendre

l’application, il ne doit pas exiger de l’utilisateur beaucoup de connaissances ou de formation. Le

test de floculation répond à ces exigences, de plus il est couramment employé dans l’identification

spécifique des substances biologiques. Parmi les tests disponibles, le test de floculation fut donc

perçu comme offrant plus de possibilités que les autres méthodes. Si un tel test pouvait être mis au

point, il procurerait un résultat objectif d’importance et constituerait un « plus » extrêmement

précieux au processus de choix du remède homéopathique, et nous disposerions d’une méthode

objective pour déterminer le similimum et faire la preuve de son efficacité.

Afin de mettre ces idées en application, il fut décidé de mener une étude préliminaire avec le

cyanure de mercure et la toxine diphtérique. La toxine diphtérique est disponible en solution

standardisée. De même Mercurius cyanatus est un composé chimique relativement simple,

disponible à un taux de pureté élevé et se prêtant facilement aux méthodes quantitatives. De plus,

Mercurius cyanatus jouit d’une réputation clinique enviable dans le traitement de la diphtérie,

résultant aussi bien de son utilisation avant l’ère de l’antitoxine que de son utilisation actuelle en

association avec cette dernière.

Il existe de nombreuses théories sur le mécanisme du fonctionnement de l’antitoxine diphtérique, et

parmi elles prédomine l’action de type chimique. C’est à dire que l’antitoxine se combine avec la

toxine comme un acide à une base. Si l’on prend comme hypothèse qu’un acide particulier s’unit à

une base donnée, la spécificité de la réaction se trouve expliquée. Vue sous cet angle, il est

impossible de comprendre l’action du Mercurius cyanatus sans accepter qu’il stimule d’une certaine

manière la formation d’antitoxine.

On peut cependant mentionner ici une autre théorie, à savoir que l’action serait de nature physique

et non chimique. On peut l’expliquer à l’aide d’un exemple. Si on dissout de l’atropine dans de l’eau

et que tout de suite après l’on mette des têtards dans cette solution, les animaux meurent en

quelques secondes. Si par contre, on laisse reposer quelques jours cette solution avant d’y mettre les

têtards, les animaux ne s’en montrent pas affectés, même après dix-huit heures d’immersion. La

solution ancienne diffère donc d’une certaine façon de la solution fraîche. Si on ajoute à la solution

ancienne une petite quantité d’hydroxyde de sodium les têtards meurent en quelques secondes,

comme dans le cas de la solution fraîche. Si on examine cette expérience d’un peu plus près au

moyen d’un ultramicroscope, voici ce que l’on observe : dans la solution fraîche, les colloïdes ou

particules de taille inférieure au micron se trouvent dans un état extrêmement dispersé et des

milliers de particules s’agitent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du champ d’observation. Si on

examine la solution ancienne, on y voit quelques grosses concentrations de molécules et pas de

particules de taille inférieure au micron. Si maintenant on ajoute une goutte d’hydroxyde de sodium,

les concentrations d’atropine se dispersent et la solution devient à nouveau active. En d’autres

termes, l’activité de l’atropine dépend dans ce cas de facteurs physiques.

Si nous revenons à présent sur notre problème de diphtérie, on peut avancer qu’en plus de la

possibilité d’une réaction chimique spécifique entre la toxine et l’antitoxine, il est également

possible que toute substance qui peut provoquer l’agrégation colloïdale de la toxine, dénommée

floculation, puisse rendre la toxine inopérante. On pourrait ainsi admettre que le Mercurius

cyanatus, ou un produit apparenté, pourrait provoquer une réaction de floculation avec la toxine :

comme nous ne souhaitons expliquer aucun des phénomènes que nous sommes sur le point de

relater, cet aspect-ci ne sera pas traité en détail dans cet exposé préliminaire.

6

Bien que nous pensions que le test ait un grand potentiel, il semble préférable de ne s’en tenir pour

le moment qu’à des observations générales. La technique détaillée du test a été communiquée à

d’autres chercheurs afin qu’elle puisse être convenablement contrôlé et nous l’exposerons dans une

communication ultérieure. Bien entendu, nous devrons attendre pour cela confirmation de nos

résultats par des chercheurs indépendants.

Au commencement de l’expérience mettant en jeu Mercurius cyanatus et la toxine de la diphtérie,

plusieurs dilutions différentes de chaque agent furent préparées, avec comme diluant du sérum

physiologique stérile ordinaire, ainsi que des concentrations de Mercurius cyanatus, allant de 2 à 30

DH. Le sérum physiologique fut employé avec l’intention de simuler le solvant normal des fluides

du corps humain, rapprochant ainsi la réaction du test de ce qui pourrait se passer à l’intérieur du

corps. D’autres diluants, tels que l’eau distillée et l’alcool dilué furent essayés sans succès. Chacune

des dilutions de l’agent toxique fut ajoutée en couche sus-jacentes aux diverses dilutions et

concentrations de l’agent médicinal. Dans certains des tubes à essai, un anneau de floculation

apparut nettement à la ligne de contact.

Ceci conduisit à de nouvelles expériences destinées à produire la floculation présentant le contraste

le plus accentué. Des concentrations essayées, c’est la 6 DH qui donna les meilleurs résultats. Dans

l’étape suivante, l’agent toxique fut ajouté à du sérum sanguin prélevé sur un individu normal et

examiné avec des résultats similaires. On entreprit ensuite d’autres expériences qui mirent en jeu du

sérum sanguin de malades comme agent toxique et les remèdes les mieux indiqués comme agents

médicinaux.

Au début, les difficultés les plus importantes rencontrées furent la lecture de la floculation et la

synthèse du cas, de façon à englober tous les remèdes appropriés possibles. Après avoir mené à

bien un nombre satisfaisant de tests, on observa que l’on était en présence de trois types de résultats:

Sérum dilué (7 mm)

Remède D3 ou D6 (15 mm)

1 et 2 3 4

7

1 une floculation blanche à la ligne de contact, nette et dense

2 une bande moins nette et plus légère, qui s’élargissait à travers le sérum sus-jacent

3 une bande plus dense qui s’élargissait plus rapidement à travers le sérum sus-jacent

1. Dans les cas aigus, la floculation blanche et dense à la ligne de contact est particulièrement

accentuée, et au cours du test, ce sont les concentrations 3 et 6 DH qui l’ont le mieux provoquée.

On considère cet anneau comme une réaction positive au médicament. Il faut habituellement moins

de trente minutes à cet anneau pour se former.

2. Le deuxième type de bande décrit, qui se développe dans le sérum sus-jacent, peut être

identifié dans plusieurs tubes et particulièrement dans ceux qui contiennent des médicaments qui

paraissent proches des médicaments appropriés. Cette réaction n’est pas considérée comme

positive, à ceci près que les malades semblent réagir en partie aux médicaments produisant cette

bande.

3. La troisième bande, dense et qui s’élargit rapidement dans le sérum sus-jacent, est également

considérée comme une réaction positive, particulièrement dans les cas chroniques. Elle peut

également se produire dans des cas aigus de durée prolongée, lorsque la bande du premier type est

absente. Il a été noté que plus le sérum est dilué et moins il apparaît de bandes légères, celles-ci se

formant plus lentement. De plus, chaque médicament peut réagir avec sa propre intensité.

L’importance de ces résultats sera étudiée plus en détails ultérieurement.

Plus le nombre de cas examinés augmentait et plus les résultats devenaient réguliers et fiables.

Après avoir examiné soixante-quinze cas, on estima que le test méritait d’être étudié au laboratoire

par l’expérimentation sur des animaux, et des dispositions furent prises en ce sens au Collège de

Médecine Homéopathique et à l’Hôpital des Fleurs de New York. En raison de nombreux

problèmes apparus depuis lors, nous ne rendrons compte pour le moment que d’observations

préliminaires. Cependant le succès clinique du test fut jugé si révélateur qu’il nous apparut revêtir

une importance suffisante pour justifier cet exposé préliminaire.

Les premières expériences eurent pour but de mettre en évidence des résultats négatifs ou positifs

avant et après déclenchement artificiel d’une maladie. Etant donné qu’Auguste Bier a mené des

expériences approfondies sur Sulfur comme remède curatif de la furonculose et l’a trouvé efficace

dans un pourcentage élevé de cas, il fut décidé de provoquer des abcès similaires chez les animaux

utilisés, en leur administrant des injections sous-cutanées de staphylocoques dorés pathogènes.

Pour cette expérience préliminaire, on sélectionna des lapins et on utilisa vingt-deux médicaments

couramment prescrits contre des inflammations locales aiguës purulentes, dont Sulfur. Ces produits

furent préparés au moment des tests par les docteurs Boericke et Tafel. Le lot se composait de cinq

lapins apparemment sains. Au premier examen avant l’injection, le lapin n° 1 montra une réaction

positive (+) à Baptisia et Graphites. On découvrit qu’en dépit de leur bonne santé apparente les

lapins les plus vieux pouvaient provoquer une légère floculation, peut-être à cause d’anciennes

infections non dépistées. Les lapins les plus jeunes ne présentaient que peu ou pas de floculations,

deux d’entre eux montrant des réactions totalement négatives aux médicaments employés.

A la suite de ce premier examen, on inocula au lapin n° 1 un centimètre cube de staphylocoques en

suspension moyennement opaque dans du sérum physiologique, et au lapin n° 2 un dixième de

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centimètre cube de la même suspension. Les deux lapins survécurent, mais seul le n° 1 développa

des abcès. Ces abcès furent mis en culture et jugés positifs, ayant développé une colonie pure de

staphylocoques dorés pathogènes. Quatre jours après l’injection, sa température était de 40,3° C.

Cinq centimètres cubes de sang furent alors prélevés et examinés comme précédemment. Les

résultats furent Belladonna (++++), China et Echinacea (+++), Mercurius solubilis, Kali iodatum et

Sulfur (++). Le lapin n° 2 ne fut pas examiné car il ne produisit pas d’abcès en raison de la petite

quantité de liquide injecté.

Onze jours après l’injection, le sérum du lapin n° 1 fut de nouveau examiné. L’abcès était

légèrement plus gros, mais la température était tombée à 38,2° C. Cette fois les résultats furent

négatifs à Belladonna, à nouveau positifs (++) à Sulfur et (+) à Calcarea sulfurica, Kalium iodatum,

Echinacea et China. Vingt-cinq jours après l’injection, les abcès continuaient à s’étendre

légèrement. La température était de 38,8° C. A l’examen, les résultats se montrèrent plus nettement

positifs que précédemment à Sulfur, certains des autres médicaments entraînant une légère

floculation.

Les lapins n° 3 et 4 furent examinés avant injection, leur température étaient respectivement de

39,9 et 38,7° C. Le n° 3 réagit négativement à tous les médicaments. Le n° 4 donna (+) avec

Kalium iodatum , Rhus toxicodendron et Sulfur. Tous deux reçurent une injection d’un centimètre

cube d’une suspension de staphylocoques légèrement plus dense que la première utilisée. Le n° 4

fut découvert mort soixante heures après l’injection. Le n° 3 avait un petit abcès à l’endroit de la

piqûre et une température de 39,4°C. Aucun autre effet ne fut noté. L’examen révéla (+) avec

Belladonna , Calcarea sulfurica , Kalium iodatum , Rhus toxicodendron et Sulfur. Le lapin n° 5 fut

examiné sans injection avec des résultats négatifs.

Nous sommes pleinement conscient que les expériences ci-dessus ne revêtent pas un caractère

décisif et ne mettent pas en jeu des lots importants d’animaux. D’un autre coté, elles s’avèrent plus

révélatrices que nous ne l’attendions, car l’application du test sur l’animal impliquait certaines

difficultés expérimentales non encore rencontrées dans les cas cliniques. Nous avons néanmoins

pensé qu’elles méritaient d’être mentionnées.

Il est intéressant de remarquer chez le lapin infecté, le changement de remède actif, de Belladonna à

d’autres substances, à mesure que l’abcès devenait plus ancien. Il est également intéressant

d’observer que des animaux présumés identiques peuvent s’avérer différents et même être porteurs

d’une maladie non dépistée. Ces problèmes comme beaucoup d’autres sont en attente d’études

complémentaires.

Exposé de cas :

Cas 1. A.B…., un homme de trente trois ans, était atteint de coryza provoqué par un temps

froid et humide. Il présentait un écoulement nasal aqueux, une inflammation de la muqueuse nasale

et une légère toux d’irritation. La réaction biologique ne fut positive qu’à Bryonia. On lui donna

Bryonia 6DH, qui entraîna une amélioration immédiate et le jour suivant le malade était débarrassé

de ses symptômes de rhume.

Cas 2. G.B.…, dix neuf ans, était atteint de broncho-pneumonie. Il eut de la fièvre pendant

dix jours. Sa température rectale la plus élevé fut de 39,5° C. Après le troisième jour, il fut pris

d’un léger délire avec fixité du regard. Le délire diminua avec l’arrêt de la fièvre, mais la fixité du

regard, la perte de mémoire et l’anorexie continuèrent. On lui fit une prise de sang le treizième jour,

après que des remèdes apparemment tout à fait indiqués se soient montrés sans effet. Le test donna

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une réaction positive à Veratrum viride. C’est ce qui lui fut prescrit avec une amélioration

immédiate qui se poursuivit jusqu’à complète guérison.

Cas 3. W.P…., un homme de cinquante et un ans, souffrait d’anthrax multiples à la suite

d’une grippe lorsqu’il fut vu par l’auteur pour la première fois. Il avait 37,7° C de fièvre et son pouls

battait à 74/mn. Il souffrait de vives douleurs dans les zones concernées. Plusieurs furoncles

superficiels se déclarèrent, ainsi qu’un gros abcès périrectal, dans la région de la prostate,

accompagné de dysurie. Celui-ci fut incisé et vidé. Les reins étaient sensibles avec dans les urines

du pus et des cylindres. Il était agité, souffrait d’aérophagie et de gaz intestinaux. Son état

s’aggravait s’il mangeait froid et s’améliorait s’il mangeait chaud. Son auscultation thoracique était

mauvaise, et il se sentait épuisé. Il avait toujours été sujet à des furoncles indurés, ou qui se

résorbaient lentement. On lui donna Calcarea sulfurica et son état s’améliora de façon remarquable.

Plus tard, après interruption du traitement, les symptômes réapparurent. On lui fit alors un test

sanguin qui montra une réaction positive à Calcarea sulfurica, en concordance avec la prescription

antérieure et démontrant que la Matière médicale et le test se valent. Il guérit à la suite de cette

prescription et il s’est toujours bien porté depuis, à ceci près qu’il doit avoir recours de temps à autre

au même remède.

Cas 4. N.M…., une femme de quarante trois ans, était atteinte de dépression mentale

caractérisée et d’irritabilité nerveuse et sensorielle. Elle devenait parfois surexcitée et restait

souvent éveillée la nuit pendant de longues périodes au cours desquelles elle parlait abondamment.

En période de nervosité, elle souffrait et urinait fréquemment. Quand elle était lasse, elle s’enrouait.

Elle voyait devant ses yeux des tâches noires qui ressemblaient à des poussières éphémères, et ce

phénomène s’accentuait lorsqu’elle était nerveuse ou surexcitée. Depuis l’année précédente ses

règles étaient anarchiques. Elle était frileuse, avait froid aux mains et aux pieds et par moments ses

mains étaient engourdies et la picotaient. Par moments, son visage s’empourprait par plaques

irrégulières, en particulier quand elle pensait à elle. Elle était constipée et souffrait d’hémorroïdes

qui empiraient après ses règles, période pendant laquelle elles sortaient et saignaient légèrement.

Une numérotation globulaire complète révéla : hémoglobine 60% ; globules rouges : 5,070

millions; leucocytes : 10 000 ; polynucléaires : 77 %; petits lymphocytes : 13 %; gros lymphocytes

: 2 %; mononucléaires : 5 %; éosinophiles : 3%. Sa tension artérielle : 19 – 17/ 12. On lui trouva

(+) d’albumine dans les urines. Ses amygdales, petites et enfoncées, étaient parfois douloureuses.

On en fit l’ablation. Son sang fut testé et donna un résultat positif à (++++) avec Aurum natronatum

muriaticum et avec Mercurius corrosivus. On lui administra en alternance ces deux produits qui

entraînèrent une amélioration générale. Cinq mois plus tard, on fit un autre test qui donna (++) avec

Aurum natronatum muriaticum et (++++) avec Mercurius corrosivus. On continua les médicaments

trois mois, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’amélioration apparente. Elle présentait alors comme

symptômes mentaux marquants un abattement accompagné de pensées suicidaires, et un sentiment

obsessionnel d’infériorité. On examina de nouveau son sang. Cette fois-ci, il montra une réaction

négative à Aurum natronatum muriaticum et à Mercurius corrosivus et positive à Platina et Thuya.

Son état se remit à s’améliorer lorsqu’elle pris ces deux médicaments et jusqu’à présent ce progrès

s’est poursuivi.

Cas 5. G. J.… , une femme de cinquante trois ans, souffrait de convulsions depuis douze

ans, de une à cinq attaques toutes les cinq à six semaines, à intervalles de deux à quatre heures ou

plus. Elles commençaient généralement dix à quinze minutes après le coucher. Les convulsions

étaient toujours précédées de crampes abdominales. Pendant la convulsion, elle tombait dans un

coma qui durait à peu près dix minutes, après quoi elle s’endormait pour se réveiller en toussant une

demi-heure plus tard. Ces attaques étaient souvent suivies de maux de tête et de douleurs dans le

bas de la colonne et dans l’abdomen. Son état empirait si elle se trouvait un tant soit peu contredite

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ou contrariée, elle se sentait alors faible et était atteinte de tremblements. Son appétit était irrégulier

et elle était constipée. Elle n’avait jamais eu ses règles depuis la naissance de son fils, vingt et un

ans auparavant. Le test sanguin donna une réaction positive à Kalium bromatum, qui amena une

amélioration satisfaisante de son état. Ce cas, comme tous les cas chroniques, nécessite des tests

répétés suivis de traitements appropriés pour atteindre les meilleurs résultats.

Chapitre 2

Le test de floculation et la détermination du remède simile

Lu devant le bureau du congrès médical, au quatre-vingt neuvième congrès annuel de l’institut

Américain d’Homéopathie, à Chicago, le 22 juin 1933. Tiré du « Journal of the American Institute of

Homeopathy »

Tout au long de l’année passée, nous nous sommes principalement attachés à comprendre quelques

unes des caractéristiques les plus courantes du test et à revoir les travaux précédemment accomplis

sur le déclenchement artificiel de maladies chez l’animal. Les conditions dans lesquelles le test se

montre particulièrement applicable sont :

1 – quand il n’y a pas d’indications précises en faveur d’un remède particulier,

2 – les maladies aiguës qui développent des complications,

3 – les états de crise qui ne réagissent pas à des médicaments apparemment bien choisis,

4 – tous les cas aigus, à caractère sérieux, afin de vérifier la prescription (provoque-t-elle une

réaction complètement positive ?),

5 – tous les cas chroniques qui justifient un traitement,

6 – les cas bénins (à un stade infra-clinique) où les symptômes sont vagues et ne permettent pas

d’établir une similitude complète du cas.

Au cours des traitements, on a observé que la dose devait être faible sans être renouvelée trop

fréquemment. Ceci est particulièrement important chez les cas chroniques. De plus, le remède ne

devrait pas être continué après arrêt d’amélioration ou d’évolution favorable de l’état général du

malade, mais un autre test devrait être fait afin de poursuivre le traitement. Dans les cas aigus, une

amélioration devrait se manifester très rapidement après la prise du remède. Une amélioration

immédiate n’est pas inhabituelle, mais un amorce d’amélioration doit apparaître dans les premières

vingt-quatre heures. Il y a des exceptions, comme les infections aiguës et généralisées et les

maladies chroniques, qui masquent une maladie aiguë, ou ont affaibli profondément les méca-

nismes de défense des tissus du malade.

Exposé de cas :

Cas 1. C.D…. , une jeune femme de vingt huit ans, contracta une laryngite subaiguë qui

persista pendant deux semaines sans amélioration. L’enrouement s’aggravait à chaque utilisation

des cordes vocales, ce qui, comme elle était chanteuse, était très fâcheux. On fit un test de

floculation qui réagit positivement à Ammonium causticum. On lui donna Causticum en 3 DH à

des intervalles de deux heures avec une nette amélioration au bout d’une journée, et dès le

deuxième jour, elle était en état de poursuivre son tour de chant sans rechute.

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Cas 2. Une femme de trente-six ans était atteinte de coryza et de pharyngite accompagnée

d’une légère toux. On lui prescrivit Belladonna. Elle fut réexaminée deux jours plus tard, mais au

lieu d’aller mieux, elle souffrait d’une aggravation générale des symptômes. Elle se plaignait alors

d’un écoulement nasal abondant accompagné d’une sensation de brûlure et d’élancements dans toute

la tête. Elle souffrait de douleurs fulgurantes et lancinantes et d’écoulements dans l’œil droit et

l’oreille droite. Elle avait mal à la gorge et la déglutition était douloureuse. Elle toussait toujours

légèrement et contrôlait alors mal sa vessie. Elle était parcourue de frissons, mais n’avait pas de

courbature. Elle avait froid aux mains et aux pieds. La sensation de froid commençait dans sa

poitrine et irradiait jusqu’à la tête. On lui fit alors un examen de sang qui donna une réaction

positive (++++) à Aconit. Ce médicament lui fut prescrit et le lendemain tous les symptômes

régressèrent. Le deuxième jour confirma l’amélioration qui se poursuivit jusqu’à la guérison

complète.

Cas 3. E.D…. , une jeune femme de vingt-sept ans avait touché du Sumac vénéneux une

semaine avant l’apparition des symptômes. Elle remarqua tout d’abord de petites plaques d’urticaire

et des cloques sur ses mains, ses avant-bras, ses genoux et ses jambes, qui empiraient au plus léger

mouvement et au moindre contact qui déclenchait alors une intense démangeaison. La déman-

geaison se trouvait momentanément soulagée si elle grattait ou frottait les zones atteintes, mais les

papules et la rougeur empiraient. Son état s’aggrava régulièrement, jusqu’à ce que deux semaines

après le contact avec la plante, elle se mit à souffrir de nausées et de vomissements. Cet état là ne

dura qu’un jour et fut suivit de maux de tête et de vertiges qui empiraient dès qu’elle se mettait à

bouger. A ce moment là (deux semaines après le contact), on fit un test qui donna une réaction

positive à la fois à Rhus toxicodendron et à Anacardium orientale. Ils lui furent prescrits en 30 DH

et en alternance, à raison d’un comprimé toute les deux heures (soit une prise de chaque remède

toutes les quatre heures). Tout d’abord une amélioration presque immédiate se manifesta après

chaque prise de remède, mais au bout de quelques prises, les symptômes de la malade se mirent à

s’aggraver après chaque prise de remède. Elle prit alors deux comprimés de chaque remède par

jour, soit un comprimé quatre fois par jour, avec pour résultat une amélioration progressive et

constante, et cinq jours plus tard elle était complètement débarrassée de ses symptômes.

On notera que les deux médicaments ayant réagit positivement dans ce cas appartiennent au même

ordre, celui des anacardiacées. Il est intéressant d’ajouter que bien qu’il soit plus courant de

prescrire les remèdes homéopathiques séparément, on remarquera que dans certains de ces cas où le

test suggérait l’emploi de plus d’un remède, deux substances furent administrées en alternance.

Quelque objection que l’on puisse faire sur le plan théorique à ce procédé, les résultats obtenus

s’avèrent en fait plus concluants que pourraient le croire beaucoup de ceux qui emploient un seul

remède à la fois.

Cas 4. C.M…. , est une jeune femme de seize ans, enceinte de six mois. Elle fut tout d’un

coup prise de convulsions et se trouvait en pleine crise lorsque l’auteur la vit pour la première fois à

5h30 de l’après-midi. Diagnostic : éclampsie. Elle était très forte et de type lymphatique. Son visage

avait un aspect tout bouffi, son regard était fixe et elle écumait. Elle présentait un léger œdème des

pieds dont la peau était chaude et sèche. Sa tension artérielle était de 160/120. On traita les

convulsions tout d’abord au chloroforme, puis à la morphine (dosée à 3 centigrammes). Vu son

aspect général, sa peau chaude et sèche et la soudaineté de l’attaque, on lui administra en alternance

Apis mel. et Aconitum. Un obstétricien fut appelé en consultation. A minuit, elle était toujours sans

connaissance, bien que n’ayant pas eu de nouvelles convulsions depuis environ 7h 30 du soir, mais

on jugea bon de l’hospitaliser. Dès son admission, on lui administra du bromure de sodium à haute

dose, de l’hydrate de chloral (à 6 décigrammes par voie rectale) et de la morphine (à 1,5 centi-

grammes) à la demande, contre les convulsions, ainsi que des irrigations du colon à l’eau tiède. A

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cause de ces prescriptions, le traitement homéopathique fut interrompu. Le lendemain matin son

aspect et son état général avaient empiré, avec rétention d’urine et prolongation de la perte de

conscience. On lui plaça une sonde urinaire. L’après-midi, son état s’étant encore détérioré avec un

pouls très rapide : une saignée de 500 cc fut pratiquée pour faire baisser la tension. On fit alors un

test de floculation qui donna la même réaction positive à trois remèdes : Apis, Gelsemium et

Belladonna. Le lendemain matin l’amélioration était si nette qu’il était difficile de réaliser qu’un tel

changement fut possible. Elle repris conscience, recommença à uriner normalement et sa tension

revint progressivement et régulièrement à la normale. L’albumine (++++) et les cylindres dispa-

rurent des urines, et six jours après le début des symptômes, elle donna le jour sans difficulté à un

fœtus mort-né, sans qu’il y ait eu besoin de provoquer l’accouchement. Par la suite, sa conva-

lescence ne se déroula pas aussi bien, car elle fut atteinte d’une pyélite, vraisemblablement causée

par la sonde urinaire, suivie d’une bronchite provoquée par un courant d’air dans la chambre, et

juste avant la date prévue pour son départ, d’une légère phlébite fémorale, mais qui conserva un

caractère bénin.

Cas 5. J.F…. , une petite fille de huit ans, souffrait depuis l’âge de onze mois d’une pyélite

qui se manifestait par des poussées aiguës à intervalles variables. Le bilan urinaire décela la

présence d’albumine, de cellules et de pus. Depuis 1931, en plus de l’albumine et du pus, ses

analyses urinaires révélaient à chaque fois des micro calculs. Elle était alors petite et fluette, d’un

poids au-dessous de la moyenne et elle avait le teint bistre. Elle avait une dentition fragile et les

gencives qui saignaient facilement. Elle avait souffert d’abcès dentaires pendant plusieurs mois

d’affilé. Elle avait été, par le passé, sujette à de fréquentes attaques d’épistaxis, mais allait mieux de

ce point de vue. Elle avait un petit appétit et préférait les hydrates de carbone, en particulier les

bonbons et les bananes, à toute autre nourriture. Elle aimait certains fruits, par exemple les pommes

crues, mais par goût n’avait jamais mangé de légumes. N’ayant jamais soif, elle ne buvait jamais

beaucoup d’eau. Elle avait toujours froid. Elle aimait déambuler nue, mais se refroidissant vite, elle

devait s’habiller pour garder sa chaleur. Elle était d’un naturel affectueux et agréable quand elle se

sentait bien et reposée, mais elle se fatiguait vite et manifestait alors une irritabilité prononcée, en

particulier lorsqu’elle était malade. En juin 1932 un pédiatre diagnostiqua une pyélonéphrite

chronique. Son sang fut alors examiné et montra une réaction positive à Magnesia muriatica. Ce

médicament lui fut prescrit en 6 DH à raison d’un comprimé par jour. Un mois plus tard, il fut noté

une amélioration générale de ses symptômes. Deux mois plus tard, l’amélioration se poursuivant, le

médicament fut arrêté. Elle fut examinée en décembre 1932 et ne manifestait alors aucun de ses

symptômes antérieurs. Elle mangeait et profitait normalement. Le 20 mars 1933, son analyse

urinaire donnait : densité : 1.021; couleur : jaune clair et limpide ; réaction : acide ; albumine :

néant; sucre : néant ; acétone : néant ; acide acétique : néant; bilirubine : néant ; leucocytes : en

petit nombre ; calculs : néant. Le 29 mai 1933 son analyse donnait : densité :1.013 ; couleur: jaune

paille et limpide ; réaction : alcaline ; albumine : néant ; sucre : néant ; acétone : néant ; bilirubine :

néant ; leucocytes : occasionnels et calculs : néant.

Cas 6. M.C…. ; cette femme de quatre-vingt un ans contracta une infection des voies

aériennes supérieures le 5 janvier 1933, conséquence d’un état d’épuisement général, qui évolua très

tôt en bronchite. A cette époque, ses symptômes étaient une faiblesse, une toux superficielle avec

irritation rétrosternale, un enrouement et un léger chatouillement dans la gorge. On lui donna tout

d’abord Gelsemium et ensuite Phosphorus. Pendant un certain temps sa bronchite empira, mais

aucun signe de pneumonie n’apparut. Le quatrième jour, elle se plaignait d’une douleur dorsale dans

la région thoracique inférieure et la région lombaire supérieure, atténuée par le repos. La bronchite

persistait tout en ayant changé de caractère. On lui donna alors Bryonia alba, mais sans amélio-

ration notoire. Le 19 janvier, elle se mit à se plaindre d’une douleur et d’une enflure de son poignet

droit. En plus de la bronchite, on diagnostiqua une fièvre rhumatismale. Sa toux était devenue

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spasmodique et elle était prise de pénibles quintes qui duraient environ une heure et commençaient

habituellement entre 8 et 9 heures de soir. On lui donna alors Rhus toxicodendron. Le 21 janvier les

douleurs et l’enflure avaient gagné les autres articulations et se traduisaient par des élancements

violents. La zone la plus douloureuse et la plus enflée s’étendait depuis la cheville jusqu’à 7

centimètres au dessus du genou droit. Tout mouvement, contact ou poids aggravait la douleur. Elle

était agitée, mais n’osait pas bouger à cause de la douleur qui empirait entre 3 et 6 heures du matin.

Sa peau était sèche et ne présentait jamais aucune trace de transpiration. Le début de l’inflammation

des articulations marqua l’amélioration de la bronchite et elle souffrit moins de sa toux. Le rythme

cardiaque s’accéléra et elle manifesta une tachyarythmie prononcée. Elle avait une sensation

d’épuisement au moindre effort. A ce moment là, le test sérique révéla des réactions également

positives à Cactus grandiflorus et Capsicum. On lui donna ces remèdes en concentration 6 DH et en

alternance, un comprimé de chaque toutes les deux heures. Dès le lendemain, son état s’était

amélioré à tous les niveaux. Le rythme cardiaque fut le premier à réagir au traitement, étant devenu

régulier et moins rapide en trois jours. Les douleurs et l’enflure des articulations diminuèrent de

jour en jour jusqu’à complète guérison et la bronchite disparut entièrement. A coté de cet état aigu,

une douleur des hanches, dont elle souffrait depuis plus de dix ans, plus prononcée à gauche,

s’estompa progressivement et finit par disparaître. Ce cas prouve sans ambiguïté l’avantage qui peut

être retiré d’une prescription exacte et le soulagement rapide et continu qui peut en être attendu.

Cas 7. Le cas qui suit, un empoisonnement au plomb, prouve l’exactitude du test de

floculation, connu plus tard sous le nom de « test de sensibilité sérique aux remèdes ». Un jeune

homme de trente-quatre ans, qui avait passé ses dix dernières années comme compositeur dans une

pièce où l’on fondait souvent du plomb, fut admis à l’Hôpital des Fleurs de la cinquième avenue, à

New York. Il était gravement atteint d’une maladie cardio-vasculaire et rénale à un stade extrême-

ment avancé, avec hémorragies et dyspnée. On réalisa le test sérique avec le but précis de détecter

toute réaction au plomb ou à ses composés. Le chromate de plomb à 5 DH (1/100 000) révéla une

forte réaction (++++). Malheureusement il était moribond et il expira deux semaines plus tard. Une

autopsie confirma qu’il était mort d’un empoisonnement au plomb, révélant l’exactitude du test de

sensibilité sérique aux remèdes.

Une année supplémentaire d’études a tendu à confirmer nos premières impressions ainsi que la

valeur du test, aussi bien en nos mains qu’aux mains d’autres chercheurs qui ont rigoureusement

suivit la technique indiquée. Bien que ce soit un procédé très simple, il demande beaucoup de soins

ainsi qu’une bonne interprétation si l’on veut obtenir des résultats probants.

Chapitre 3

Etude de nouveaux remèdes au moyen du test de floculation

En raison de découvertes récentes, c’est avec un enthousiasme accru que nous nous sommes

penchés à nouveau sur les premiers enseignements tirés du test de floculation. En 1929, fut réalisée

une étude préliminaire de réaction de médicaments (dans les diverses concentrations habituelles de

la pharmacopée homéopathique) avec une toxine bactérienne. Dans une première expérience, on

utilisa Mercurius cyanatus et la toxine diphtérique. Mercurius cyanatus fut sélectionné en tant que

corps simple, pour son taux de pureté élevé et parce qu’il se prête facilement aux méthodes

quantitatives. De plus, il fut choisit pour sa réputation de remède classique dans le traitement de la

diphtérie, aussi bien par son utilisation avant l’ère de l’antitoxine que pour son utilisation actuelle,

en association avec cette dernière. Du Mercurius cyanatus fut trituré avec du lactose en des

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concentrations allant de la deuxième à la trentième décimale, puis dissous dans du sérum

physiologique à raison d’environ 0,3 cc par comprimé de 6 centigrammes. Cette préparation fut

mise en contact (méthode de la couche mince) avec de la toxine diphtérique active en solution et les

changements à l’interface furent observés sur des périodes définies. On constata qu’une réaction

apparaissait rapidement entre les deux solutions. Les expériences se succédèrent jusqu’à ce que soit

mis au point un test suivant lequel le sérum sanguin du malade pouvait être examiné à l’aide d’un

nombre suffisant de remèdes en différentes solutions et choisis d’après leur symptomatologie vis à

vis du malade, dans le but de démontrer objectivement une réaction entre l’un des remèdes et le

sérum utilisé. On découvrit que les remèdes provoquant les réactions biologiques les plus

significatives avaient entraîné, après avoir été prescrits, des réponses thérapeutiques extrêmement

satisfaisantes chez le sujet dont le sérum était examiné.

Afin de vérifier ces découvertes, des expérimentations sur quelques animaux furent accomplies au

Collège médical de New York. Les premières expériences consistèrent à provoquer artificiellement

une maladie dans le but de mettre en évidence des résultats à la fois positifs et négatifs avant et

après la manifestation de la maladie. On employa à cet effet des lapins à cause de leur faculté

d’adaptation évidente à cette recherche. En raison de sa nature simple, on utilisa le staphylocoque

doré pour provoquer des abcès multiples de la peau. Les résultats de ces expériences démontrèrent

que des remèdes tels que Belladonna, China, Rhus toxicodendron et Mercurius solubilis réagis-

saient de façon positive aux premiers stades de développement des abcès, alors que Sulfur, Zincum

sulfuricum et d’autres réagissaient de façon positive aux stades ultérieurs. On apprit également que

les lapins ne doivent recevoir aucune nourriture, quelle qu’elle soit, pendant douze heures ou plus

avant la prise de sang; sinon on ne peut pas obtenir de sérum suffisamment limpide pour le test. Au

cours d’expériences ultérieures, on détermina l’effet de la toxine diphtérique en doses sub-léthales

sur les sérums de jeunes lapins en bonne santé; on étudia ainsi la réaction de ces sérums avec un

groupe de médicaments habituellement prescrits contre la diphtérie. On trouva des réactions

positives avec Viscum album, Arum triphyllum, Kalium bichromicum et Mercurius cyanatus.

Pendant que se déroulaient les expérimentations sur l’animal, un groupe important de patients fut

examiné, ainsi que leur sérum. Ces examens concernaient le sérum de sujets souffrant d’une grande

diversité d’affections, aussi bien aiguës que chroniques. Des résultats exceptionnellement bons

firent suite à des prescriptions s’appuyant sur les réactions mises en évidence par ces examens

biologiques. Certains de ces cas ont été exposés dans des communications précédentes.

Etant donné l’état actuel de nos connaissances de la Matière Médicale, il est quasiment indis-

pensable au médecin de pouvoir s’appuyer sur une méthode biologique. On peut de cette façon

éliminer les remèdes qui ne réagissent pas aux tests, et si besoin est, étendre l’examen à des

remèdes additionnels ou à d’autres concentrations jusqu’à ce qu’une réaction nettement positive soit

obtenue. Parmi les meilleurs résultats beaucoup furent obtenus de cette manière, autrement dit en

élargissant les essais à d’autres médicaments supposés moins bien indiqués, ou en répétant

entièrement le test avec une série différente de médicaments. Un cas exceptionnel mentionné dans

un exposé précédent en fournit un excellent exemple : une enfant avait eu une première attaque de

pyélite à l’âge de 11 mois. Lorsqu’elle fut examinée à l’âge de huit ans, de l’albumine, des

leucocytes et des calculs granuleux étaient encore présents dans ses urines et sa maladie s’était

progressivement aggravée. On diagnostiqua une pyélonéphrite et, en un an, grâce à l’effet d’un

remède, Magnesium muriaticum, sélectionné par le test de floculation et administré pendant deux

mois, son état s’améliora radicalement à tous points de vue, si bien que avant la fin de l’année les

urines et les fonctions rénales étaient redevenues normales. Cinquante remèdes sélectionnés et

examinés montrèrent tous des réactions négatives. Parmi ceux qui furent ajoutés au test se trouvait

Magnesium muriaticum à la sixième décimale qui donna une réaction fortement positive.

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Au cours des deux dernières années, des recherches basées sur le test de floculation ont entraîné

l’étude d’un certain nombre de produits chimiques, dont certains récemment mis au point et d’autres

nouveaux venus dans le domaine de l’homéopathie, parmi lesquels les acides aminés, les hormones

et les vitamines. De ces produits, ce sont les vitamines qui ont fait l’objet des études les plus

détaillées.

Au début des expériences avec les vitamines, chacune d’elles fut préparée en dilutions à 1/10,

1/100, 1/1000 et quelques unes à 1/10 000. Ces différentes concentrations furent étudiées à l’aide de

la technique du test sérique. Les vitamines ne furent pas toutes testées. Parmi celles qui étaient

disponibles à l’état pur, les suivantes ont été employées : acide ascorbique, acide nicotinique,

riboflavine, chlorure de thiamine et D2. L’acide ascorbique et l’acide nicotinique furent préparés en

dilutions à 1/10, 1/100 et 1/1000, et les autres avec en plus la dilution à 1/10000.

On observa en premier lieu avec quelques-unes des vitamines à la dilution 1/10 une réaction nette

et se produisant souvent immédiatement à la ligne de contact entre les deux solutions. Cette

réaction présente un caractère prononcé et prend de l’ampleur si les tubes sont laissés à température

ambiante. Elle prend la forme d’une précipitation à l’interface s’élargissant lentement vers le haut à

travers le sérum sus-jacent pour donner une zone de réaction étendue; elle est exceptionnellement

dense, d’aspect homogène et de couleur blanche, gris clair ou légèrement marron. A son début elle

est très semblable à la réaction précédemment décrite comme la n° 4. Elle diffère de la réaction n° 4

en ce sens qu’elle s’élargit vers le haut à travers l’agent sus-jacent, elle se distingue des n° 1 et n° 2

par l’aspect plus régulier de la zone de réaction, et du n° 3 par l’apparition, au début, d’un précipité

caractéristique et par la consistance généralement plus dense de la zone de réaction. A mesure qu’un

nombre croissant de sérums était examiné on constata que la réaction variait en intensité et que le

moment où elle apparaissait variait lui aussi. Avec certains sérums, elle apparaît tout de suite et

produit immédiatement une floculation caractéristique dense et importante. Avec d’autres sérums, il

faut selon la vitamine de quelques secondes à deux heures ou plus. Une réaction qui met longtemps

à se déclarer se montre habituellement de faible intensité par rapport à une réaction se produisant

immédiatement. On a également observé qu’avec certaines vitamines, en particulier les acides

ascorbique et nicotinique, des réactions se produisaient aussi avec la dilution à 1/100, lorsque la

réaction était rapide et importante avec la dilution à 1/10. Quand elles se produisaient, ces réactions

avec la dilution 1/100 étaient toujours plus faibles que les réactions avec la dilution à 1/10.

En second lieu, on observa la formation de réactions normales de floculation allant du n° 1 aux n° 3

(forte, moyenne ou légère) avec des dilutions plus grandes de vitamines. En règle générale elles se

produisaient dans les tubes qui contenaient des dilutions de vitamine à 1/100 , 1/1000 et 1/10000.

Il s’est avéré impossible de détecter les réactions de la riboflavine en dilution à 1/10 et 1/100 à

cause de la couleur jaune prononcée de la vitamine. Les cinq vitamines employées ont toutes donné

des réactions, mais avec des variations suivant les sérums. En clair, de nombreux sérums ne

présentent aucune de ces réactions alors que d’autres produisent une floculation avec l’une ou

plusieurs des vitamines. Ce phénomène est fréquent avec la vitamine D2 en dilution à 1/1000 et

1/10000 ; moins fréquent avec le chlorure de thiamine en dilution à 1/100 , 1/1000 et 1/10000 ;

encore plus exceptionnel avec l’acide nicotinique en dilution à 1/100 et 1/1000 , assez rare avec

l’acide ascorbique aux mêmes dilutions ou avec la riboflavine en dilution à 1/1000 et 1/10000.

Ces vitamines se montrent donc très réactives et donnent des floculations nettes et bien définies

lorsqu’elles sont mises en contact du sérum de cette manière. Ces réactions présentent deux

caractéristiques distinctes. Des expérimentations et des observations approfondies ont permis de

mettre au point une double graduation du test. Nous les avons désignées réactions vitaminiques

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primaires et secondaires. Les premières correspondent aux réactions plus ou moins constantes avec

la dilution à 1/10 et les secondes correspondent aux réactions de floculation qui apparaissent de

façon irrégulière avec les dilutions à 1/100 , 1/1000 et 1/10000. La réaction vitaminique primaire a

été numérotée 4 V afin de la distinguer de la réaction n° 4 décrite précédemment. Le « V »

correspond à « vitamine » et a été choisi pour l’identifier comme une réaction vitaminique primaire

bien distincte. Les réactions secondaires ne nécessitent aucune identification spéciale.

Afin de mettre en application pratique cette réaction vitaminique primaire, le test de floculation à

l’acide ascorbique fut comparé à une analyse quantitative de l’acide ascorbique dans le sérum

sanguin dans les laboratoires clinique du Collège médical de New York. L’analyse quantitative

donna des valeurs comprises entre 1,9 mg/100 cc et 2,59 mg/100 cc. Dans chaque cas le test de

floculation donna des réactions faibles, moyennes ou fortes aux dilutions 1/10, exactement super-

posables avec les résultats quantitatifs. Dans le cas à 2,59/100 d’acide ascorbique, la dilution à 1/10

réagit fortement et la dilution à 1/100 faiblement. Les sérums montrant des quantités d’acide

ascorbique inférieures à 2,59, d’après la méthode quantitative, réagirent négativement en dilution à

1/100 dans le test de floculation. Le but de cette application est de montrer l’intérêt potentiel de

cette réaction vitaminique primaire comme le test de déficience vitaminique et de mettre en

évidence un déséquilibre relatif entre les différentes vitamines. Des observations cliniques ont

confirmé cette déduction. Les réactions vitaminiques secondaires présentent au moins autant

d’importance que les primaires. Elles constituent de véritables graduations du test de floculation en

variant comme décrit ci-dessus de n° 1 à n° 3 (a, b ou c) et elles apparaissent dans les dilutions de

vitamines qui ne donnent pas lieu à réactions primaires, à l’exception de la dilution à 1/100 qui peut

parfois en donner. En présence d’une réaction secondaire, on considère qu’un certain mécanisme

retarde ou gène l’assimilation de la vitamine considérée. Il est possible que la présence de cette

réaction signifie que le corps possède un système physiologique qui permet de protéger la vitamine

ingérée ou stockée; il est plus plausible de croire qu’elle apparaît au cours d’événements métabo-

liques normaux ou anormaux, indépendamment de la présence de la vitamine ou de sa bio-

disponibilité.

Cependant, la prescription de vitamines en concentration correspondant à celles des remèdes testés,

lorsqu’il existe une réaction secondaire dans le test sérique, donne de bons résultats. Elles sont

administrées à la concentration la plus élevée qui réagisse et en doses moins fréquentes que pour les

remèdes homéopathiques habituels. La vitamine D2 prescrite à 1/10000 est par exemple admi-

nistrée en comprimés triturés de 6 centigrammes de une à trois fois par jour. Nous nous sommes

attachés dans les remarques qui précèdent à présenter nos conclusions sans intention aucune

d’énoncer un mode d’emploi bien défini de la substance mentionnée.

Résumé :

Nous avons revu l’historique du test de floculation et décrit les expériences conduites avec des

produits chimiques, des composés chimiques de synthèse, des hormones et des vitamines. Nous

avons présenté des observations indiquant que beaucoup de ces nouveaux composés donnent des

réactions semblables aux réactions de remèdes plus classiques. Nous estimons que ce test peut être

utilisé pour analyser les déficiences vitaminiques et endocrines, ainsi qu’un déséquilibre éventuel

dans ces deux domaines. Les travaux déjà accomplis donnent en outre à penser que beaucoup de

ces nouveaux produits chimiques méritent d’être essayés afin de déterminer leur champ d’action.

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Chapitre 4

Substances sans pathogénésies utilisées comme remèdes homéopathiques

Il existe de nombreuses substances ayant des effets toxiques sur toute forme de vie, végétale ou

animale. Cette toxicité peut être étudiée d’après son aptitude à modifier la physiologie des plantes et

des animaux, qu’ils soient pris individuellement ou en groupes. A également été étudiée l’inaptitude

à agir normalement dans certaines circonstances d’autres substances qui font partie intégrante de la

physiologie de la vie normale. Autrement dit, nous nous sommes attachés à détecter les compor-

tements anormaux ayant une influence sur les processus métaboliques et en provoquant un risque

pathologique. Ces anomalies peuvent être un manque d’assimilation, une réaction de neutralisation

avec une autre substance, une modification de structure ou une déplétion. Nous les avons inclus

dans notre étude au même titre que les substances thérapeutiques classiques, en créant des

conditions qui affectent à la fois les plantes et les animaux, reconnaissant cependant que notre

premier souci est la vie animale et en particulier celle de l’homme.

Un grand nombre de substances extrêmement toxiques se sont trouvées par le passé employées aux

cotés de produits plus anodins. Elles ont par la suite été étudiées et répertoriées dans une matière

médicale, un ouvrage de référence et un guide des plus précieux pour l’exercice de la médecine. La

pharmacopée homéopathique et la matière médicale sont toutes deux réputées pour leur classement

sélectif de ces substances. C’est comme remèdes homéopathiques qu’elles sont le mieux connues.

Ces remèdes ont été étudiés et leurs effets ont été interprétés en termes de changements physio-

logiques et consignés dans la matière médicale en tant que manifestations symptomatiques.

Cependant la matière médicale ne contient pas toutes les substances naturelles ou synthétiques

susceptibles de perturber la physiologie et de produire des symptômes simulant une maladie. Par

ailleurs, il est impossible de dresser une liste exhaustive de toutes ces substances, puisqu’elles n’ont

pas été essayées homéopathiquement parlant et qu’un grand nombre des produits de synthèse

viennent juste d’être découverts.

Vingt acides aminés constituent le premier groupe de substances supplémentaires auxquelles furent

appliqués à fins d’étude les principes homéopathiques, allant de l’Alanine à la Valine. Ils furent

préparés en triturations de 6 centigrammes, chacune entrant dans cinq dilutions décimales allant de

1/100 à 1/1000 000, donnant ainsi cent nouvelles préparations. Ces dernières furent toutes soumises

au test de floculation et donnèrent de nombreux résultats positifs. Se détacha de ce groupe la

Proline qui se révéla extrêmement utile dans le traitement des cardiaques atteints de précordialgie.

L’Histidine est un autre acide aminé qui réagit souvent de façon positive dans certains cas de

syndromes gastriques à un stade pré-ulcéreux. L’Isoleucine et la Norleucine sont efficaces contre

certains types de maux de tête. On a trouvé que la Tyrosine pouvait guérir certaines formes de

diabète précoce. On utilise la Valine chez les malades qui dorment mal en raison de son effet

relaxant qui favorise un sommeil paisible.

Le groupe suivant à avoir été étudié se composait des vitamines disponibles et des dérivés de

vitamines. Il se révéla en plus qu’ils réagissaient à des moments différents. En cas de réaction

positive avec une vitamine particulière, on la prescrit en préparation homéopathique, généralement

à la concentration à laquelle elle réagit. En plus du flocula habituel, deux des vitamines, l’acide

ascorbique et l’acide nicotinique en dilution à 1/10 , précipitent immédiatement sur tous les sérums

dilués. La dilution à 1/100 donne parfois une réaction semblable, mais on a remarqué la présence

d’un facteur temps, à savoir le temps que le précipité met à se former à partir du moment où les

deux solutions entrent en contact. Ce délai varie habituellement de 30 secondes à cinq minutes ou

18

plus et c’est de façon soudaine que le précipité apparaît dans ce laps de temps. Cette réaction fait

penser à une utilisation du test comme indicateur de déficience. En d’autres termes une apparition

rapide de cette réaction pourrait indiquer que le sérum sanguin contient une quantité suffisante de la

vitamine considérée; par contre une apparition tardive pourrait dénoter une déficience importante

de la même vitamine. S’il y a déficience, la vitamine est administrée en doses suffisantes jusqu’à

correction de cette déficience. Lorsque la vitamine entraîne une réaction de floculation normale,

elle est alors prescrite à la concentration qui donne la meilleure réaction.

Un autre groupe à avoir été étudié fut celui des allergènes alimentaires, allant de la pomme au

froment, en passant par la levure. Trente-huit allergènes alimentaires différents furent étudiés. Ils

furent tous préparés en six dilutions décimales allant de 1/10 à 1/1000 000. Ce groupe de remèdes

se révéla très actif et donna de fréquentes réactions de floculation avec les aliments en question. Se

distinguèrent notamment le café, le cacao, les œufs, le lait et le froment. Le bœuf, le porc et les

autres viandes réagirent moins fréquemment. Les réactions se produisant avec cet ensemble

d’aliments ne permettent pas d’assimiler le test à un test d’allergie bien que l’on puisse le considérer

comme tel. Notre expérience n’en apporte cependant pas de preuves. La thérapie alimentaire

consiste à prescrire les allergènes suivant la méthode homéopathique habituelle.

Le groupe suivant à avoir été observé fut celui des acides gras. Douze d’entre eux furent préparés en

six dilutions allant de 1/10 à 1/1000 000. Il s’agissait des acides butyrique, caproïque, caprylique,

caprique, lanique, linoleïque, myristique, oleïque, palmitique, stéarique et undécylénique. Nous

estimons utile de faire quelques commentaires sur le niveau de saturation et la valeur nutritive des

acides gras. En préparant ces acides gras, nous n’avions aucune assurance qu’ils réagiraient de façon

normale au test de floculation, étant des corps gras, mais il s’avéra que, grâce à la méthode

homéopathique de trituration au lactose, la dispersion des globules gras était telle qu’ils diffusaient

facilement à travers le sérum physiologique et se prêtaient aussi bien au test que d’autres

substances. Beaucoup de ces acides gras ont réagit positivement ou négativement aux divers

examens. Il n’y a pas pour le moment de mode d’emploi bien défini. Ce sont les acides stéarique et

linoleïque qui ont réagit le plus fréquemment. On estime qu’ils peuvent avoir un rôle à jouer dans le

traitement de l’artériosclérose, mais les travaux accomplis sont trop limités pour permettre de

formuler une conclusion. Rappelons que doivent figurer dans toute alimentation équilibrée les

acides gras polyinsaturés linoleïque, linolénique et arachidonique que l’on dénomme « acides gras

essentiels », puisque l’on sait que le corps humain ne peut en réaliser la synthèse, mais qu’ils sont

essentiels à une nutrition normale.

Les acides nucleïques constituent un autre groupe de substances présentant un grand intérêt. Onze

d’entre eux furent étudiés, allant de l’adénine à l’uracile en passant par l’acide désoxyribonucleïque

(ADN) et l’ acide ribonucleïque (ARN). Ils furent préparés sous forme de trituration normale mais

en quatre dilutions seulement : 1/100 , 1/1000 , 1/10 000, 1/1000 000. Ces acides se sont montrés

extrêmement actifs vis à vis du test. Même si quelques-uns se sont révélés jusqu’à présent inactifs et

si tous ont parfois réagi négativement, la plupart d’entre eux ont cependant donné des réactions

positives assez fortes sur divers sujets. Ils ont apparemment tous un lien avec le métabolisme

cellulaire, mais nous n’avons pas encore trouvé la raison pour laquelle un acide réagit chez un sujet

et pas chez un autre. Nous savons par contre que ces substances se montrent actives vis à vis du test

et qu’elles pourraient constituer un auxiliaire précieux pour l’examen de tous les malades.

Aucune conclusion n’a pu être dégagée de l’étude d’un groupe de six stéroïdes végétaux, tous

préparés suivant la méthode habituelle en six dilutions de comprimés triturés, soit trente six

préparations supplémentaires. Bien que cette étude n’ait pas été très poussée, les quelques examens

réalisés ne laissent pas présager d’une grande activité.

19

Les autres substances préparées suivant la méthode habituelle des cinq ou six dilutions sont les

suivantes : le Triphosphate d’adénosine (ATP), la Sérotonine, la Chlorophylle, le Cholestérol, la

Cortisone, la Testostérone, l’Œstrogène et quelques autres. Les expérimentations conduites dans ce

groupe ont été très limitées. Nous avons obtenu quelques réactions, mais les résultats ont été en

général négatifs. Jusqu’à présent rien ne nous permet de prétendre que ces substances présentent un

quelconque intérêt pour leur utilisation en floculation.

De toutes ces nouvelles substances étudiées, il est démontré que ce sont les allergènes alimentaires,

les acides aminés et les acides nucléiques qui présentent le plus grand intérêt et réagissent de telle

sorte qu’ils peuvent être sélectionnés comme remèdes homéopathiques à fin thérapeutique. De

nombreux malades se sont rétablis après avoir été traité avec ces substances à la suite d’un test

positif.

Nous avons examiné de nombreux médicaments homéopathiques d’usage peu courant et avons

trouvé que quelques uns donnent une réaction nettement positive. Ces médicaments se sont révélés

des auxiliaires thérapeutiques précieux. Certains d’entre eux donnent une réaction de type 4 (il

s’agit d’un précipité et un tel résultat ne doit pas pour autant orienter la prescription). Des exemples

en sont Zincum muriaticum 3DH, Zincum valerianatum 3DH et Plumbum iodatum 3DH. En raison

de ces résultats, ces médicaments ne devraient jamais être prescrits en dilution inférieure à la 3DH,

car la réaction qui s’ensuit est apparemment une précipitation d’albuminate de zinc ou de plomb.

L’éventualité d’une telle réaction mériterait d’être étudiée avec beaucoup d’autres remèdes,

notamment tous les composés de métaux lourds. Ce qui précède constitue une brève description de

nombreuses substances homéopathiques supplémentaires, dont certaines offrent un potentiel

thérapeutique important.

Chapitre 5

Homéopathie et laboratoire

Présenté devant la Commission d’Homéopathie à la 104 ème réunion anniversaire de l’Institut

Américain d’Homéopathie, le 16 juin 1948 à Atlantic City, New Jersey. Tiré de la Revue de

l’Institut Américain d’Homéopathie de mai 1949 .

C’est la justesse de jugement de ceux qui prescrivent qui fait le succès de l’Homéopathie. Dans le

passé, ces pionniers déterminèrent par l’expérience l’effet de chaque médicament sur un groupe de

personnes aussi normales qu’il leur était possible de sélectionner. Ils mirent en pratique les obser-

vations précises qu’ils faisaient de chacun des médicaments (pathogénésies) sur des malades

souffrant d’états présentant une symptomatologie semblable à celle qu’ils observaient au cours des

essais de ces mêmes médicaments. Ils constatèrent que cette méthode donnait de bons résultats. Ils

multiplièrent les expériences et ce pour divers médicaments. Leurs observations furent consignées

et transcrites dans une matière médicale qui contient les descriptions de centaines de médicaments.

Un grand nombre d’entre elles étaient exactes jusque dans leurs plus petits détails, d’autres l’étaient

moins, du fait de nombreux facteurs extérieurs provenant tout naturellement de différences dans les

réponses physiologiques et de la nature même du médicament ou de la substance faisant l’objet de

l’expérience. Notre matière médicale a donc grossi au fil des ans jusqu’à devenir un ouvrage très

volumineux et bien souvent incommode qui, sans autre forme d’aide, fait de la prescription une

20

tâche délicate et parfois inefficace quant à ses résultats. En d’autres termes, la matière médicale

homéopathique d’aujourd’hui, avec toutes ses répétitions, ses recouvrements en matière de

symptomatologie médicamenteuse, ses imprécisions quant aux symptômes et tous les médicaments

et substances inutiles dont elle se compose, est plus que le médecin moyen ne peut en absorber

lorsqu’il doit prescrire dans des cas compliqués ou difficiles.

Afin de prescrire avec plus de succès ces mêmes médicaments, un test de floculation fut mis au

point dans le but de détecter le remède qui donne la réaction la plus forte chez un sujet donné. Ce

test constitue une méthode de laboratoire pour la détermination du remède indiqué. Il s’agit

essentiellement d’une réaction entre le sérum du malade et une sélection de remède ayant trait au

cas. On a découvert avec précision qu’une réaction de floculation franche se traduisait par une

tendance au rétablissement chez le malade. Ceci s’est avéré particulièrement vrai des cas aigus, à tel

point que l’on pouvait souvent prédire dès la fin du test les résultats à attendre chez un malade

donné. Ceci conduisit à d’autres expérimentations jusqu’à ce qu’aujourd’hui le test, outre son

utilisation avec tous les médicaments homéopathiques, soit employé avec un grand nombre d’autres

substances préparées selon la méthode habituelle des triturations homéopathiques.

Nous en avons réalisé une confirmation expérimentale par l’induction pathologique chez des

animaux au Collège médical de New York. Une des études consistait en la production d’abcès

multiples chez les lapins grâce à une série d’injection de staphylocoques dorés pathogènes. Cette

expérience fut spécialement choisie pour déterminer l’action de Sulfur sur les sérums des lapins

ainsi contaminés, étant donné que Sulfur occupe une place de premier plan dans le traitement des

furoncles et des abcès. Les résultats enregistrés à cette époque montrèrent des réactions diverses

avec un certain nombre de médicaments administrés à des stades différents. Parmi ceux qui

donnèrent des réactions positives avec le plus de régularité figuraient Sulfur, Belladonna, China,

Kalium iodatum, Mercurius solubilis, Echinacea et Rhus toxicodendron. On remarqua également

que certains lapins contaminés passaient d’un remède à un autre à mesure que les abcès évoluaient.

Ceci s’avéra particulièrement vrai de Sulfur dans la mesure où il réagit dans l’ensemble plus

positivement avec les sérums des lapins souffrant d’abcès anciens, alors que le contraire se produisit

avec Belladonna et d’autres médicaments semblables, à savoir que les réactions à ces médicaments

étaient plus prononcées aux premiers stades inflammatoires de l’infection. Des expériences

ultérieures déterminèrent l’effet de la toxine diphtérique en doses sub-léthales sur les sérums de

jeunes lapins en bonne santé. Elles étudièrent la réaction des sérums à un groupe de médicaments

couramment prescrits contre la diphtérie. On trouva des réactions positives avec Arsenicum album,

Arum triphyllum, Kalium bichromicum et Mercurius cyanatus.

Le test de floculation consiste à mettre en contact, en dilutions convenables, le remède homéo-

pathique et le sérum du malade, une réaction s’ensuivait entre les deux solutions. Il présente un

grand intérêt du fait qu’il permet de démontrer de façon objective et scientifique le comportement

d’un remède homéopathique dans un tube à essai avant de le donner au sujet. On peut de cette façon

déterminer à coup sûr, avant de le lui administrer, le remède qui lui conviendra. A contrario, nous

avons également démontré de façon objective qu’un remède ne produisant pas de réaction n’aura

aucune influence sur le sujet.

Le test est réalisé en évaluant tout d’abord l’histoire pathologique du patient et en choisissant à

partir de cette symptomatologie tous les remèdes qui pourraient avoir trait au cas. Si cette étape

présente une quelconque difficulté, on examine une large gamme de remèdes et on en choisit un

nombre important à essayer. Il est tout à fait fondé d’élargir la liste des remèdes examinés, car un

remède qui peut paraître parfaitement indiqué peut ne pas réagir du tout alors qu’un autre présentant

apparemment peu de similitudes réagira. De telles situations démontrent clairement combien

21

l’homme de l’art peut se tromper dans son choix sans une vérification en laboratoire. En consé-

quence, la méthode de prescription par essai et erreur basée seulement sur l’usage de la matière

médicale et du répertoire retarde les résultats et conduit fréquemment à des échecs. On conçoit

aisément qu’un remède ne réagisse pas, à moins que le remède et le sérum ne soient destinés à

réagir ensemble. On a cependant découvert qu’un remède réagit à certaines concentrations et pas à

d’autres. Un médicament que l’on estime indiqué et qui donne un résultat négatif à une dilution ne

signifie pas nécessairement qu’il doive être écarté. On doit s’assurer que toutes les autres dilutions

donnent des résultats négatifs avant de l’éliminer. Mais on aura en revanche d’autant plus de

chances de trouver un autre remède qui réagisse que l’on poussera plus loin les recherches.

Lorsque plus d’un remède réagit, ce qui arrive fréquemment dans beaucoup de cas cliniques, on

choisit habituellement celui qui donne la réaction la plus forte. Le test fera l’objet d’un compte-

rendu consignant chacune des réactions en cas d’examen d’un grand nombre de médicaments. On

pourra alors s’y référer pour choisir d’autres remèdes si le premier remède sélectionné pour le

traitement ne permet pas d’obtenir d’amélioration supplémentaire. Ce compte-rendu pourra ainsi

souvent rendre de grands services pendant deux ou trois mois ou plus, au cours du traitement d’un

cas chronique. Il pourra par contre s’avérer nécessaire de répéter immédiatement avec une autre

série de remèdes un test qui n’aura pas abouti à une réaction satisfaisante. Il y a pour ce faire deux

raisons particulières :

1 – La variabilité des symptômes du patient. Il arrive très souvent que de nombreux symptômes

importants soient passés au second plan, voire même peu exprimés, entraînant ainsi une erreur dans

la sélection des remèdes.

2 – Le sujet peut se trouver dans un état physiologique complexe pouvant influer la maladie et

faisant que sa symptomatologie s’écartera de la symptomatologie apparue au cours du test du

remède indiqué, ce qui peut à nouveau conduire à une erreur dans la sélection des remèdes.

Il est, pour ces raisons, tout à fait improbable qu’un remède puisse être convenablement choisi sans

l’aide du laboratoire. De nombreux cas sont ainsi justiciables d’une prescription homéopathique

minutieuse, confirmée en laboratoire. Un remarquable exemple en est les maladies cardiaques qui,

si leur degré n’est pas trop grave, répondent mieux en moyenne à des remèdes homéopathiques

convenablement choisis qu’à toute autre forme de thérapeutique. On peut traiter de la même

manière une vaste majorité de maladies dans le but de prévenir ou de retarder une pathologie

chronique. Il existe également de nombreuses affections mineures que les médecins ont toujours du

mal à identifier, en raison du caractère souvent vague et peu révélateur des symptômes subjectifs

qui s’y rapportent, et qui, bien que se prêtant de façon idéale à la prescription homéopathique, sont

néanmoins la cause de handicap et de souffrance. Le test de floculation permet de déterminer avec

facilement les remèdes nécessaires à cette catégorie de malades. Nous devons donc nous efforcer,

en étudiant et en prescrivant les remèdes homéopathiques, d’éviter tout jugement thérapeutique

approximatif susceptible de retarder le rétablissement du malade et de le décourager, c’est alors que

le test de floculation peut apporter son aide.

Avant de pouvoir prescrire un remède particulier en confiance, il est indispensable que des

résultats, tant négatifs que positifs, aient été obtenus avec divers échantillons de sérum. Nous avons

noté de nombreuses variations dans ce domaine. On a observé que le même médicament soumis à

des examens fréquents sur une longue période donne parfois des réactions invariablement positives

et du même aspect sans qu’une seule réaction négative ne puisse être obtenue. Bien que ce phéno-

mène demande à être plus amplement étudié, nous avons l’impression qu’une substance étrangère

contamine le médicament ou qu’il se combine lui-même à des substances du sang communes à tous

22

les sérums. Et puis pour des raisons inconnues, il arrive qu’un médicament qui donnait des réactions

régulièrement positives devienne négatif. La durée de leur pouvoir de réaction varie également.

Certains médicaments se montrent positifs sur de longues périodes, par exemple une saison ou plus,

et puis plus ou moins soudainement deviennent constamment négatifs. Mais en règle générale, un

médicament qui apparaît positif dans un cas, sera négatif dans un autre, en particulier lorsque le

deuxième sujet se trouve dans un état différent. Par ailleurs si les médicaments n’ont pas été bien

préparés, il se peut que l’intensité de leur réaction varie mais il se peut également que tel

médicament réagisse alors que tel autre ne donnera aucune réaction. Nous avons parfois fait cette

observation.

Selon toute vraisemblance, c’est dans le domaine de la biochimie que devraient avoir lieu les plus

grands progrès à venir de la médecine, qu’il s’agisse de l’étude des toxines et des produits de la

nutrition, des anticorps, des hormones et de la formation des enzymes, ou des substances du

métabolisme. La détection de ces substances se fera par la mise en œuvre de réactions plus fines

faisant appel à des dilutions obtenues en laboratoire. Pour autant qu’on puisse en juger, le test de

floculation a fait la preuve de sa grande valeur en tant que méthode mettant en évidence ces

réactions. Il a déjà été appliqué avec succès à une gamme étendue de substances allant des remèdes

homéopathiques simples, aux vitamines, à des éléments nutritifs et des allergènes.

L’homéopathie est particulièrement adaptée pour ce type d’étude et elle remportera des succès

d’autant plus grands qu’elle aura développé ces méthodes. Un groupe de trois ou quatre médecins

intéressés par l’homéopathie qui travaillerait avec une laborantine et s’installerait dans une clinique

indépendante, ou dans l’un des divers dispensaires de nos hôpitaux, serait en mesure de démontrer

sur le champ la supériorité d’une prescription faisant appel à cet auxiliaire biologique objectif pour

déterminer le remède le mieux indiqué chez le malade considéré. En plus de la prescription des

remèdes homéopathiques courants, ce groupe pourrait élargir le champ de son travail en

expérimentant de nombreuses autres substances qu’il n’a pas encore été envisagé d’utiliser en

homéopathie. Devraient en faire partie les vitamines, les acides aminés, les acides gras, les stérols,

les phospholipides, etc…, ainsi que les divers allergènes. Autrement dit toutes les substances ayant

trait au métabolisme cellulaire ou à son dérèglement pourraient faire l’objet d’un bilan biologique de

routine.

Des études importantes ont été récemment consacrées aux acides aminés. On a découvert que

certains acides aminés sont très actifs en dilution. Ces dilutions varient de 1/10 à 1/1000 000 et ces

différents taux produisent tous des réactions en fonction du sérum du sujet considéré. S’il n’y a

qu’environ 26 acides aminés, nous en avons préparé séparément 20 en six dilutions chacun, allant

de 1/10 à 1/1000 000. Sur ces 20, on a découvert que certains se comportent de façon plus

nettement positive que d’autres dans les tests au sérum. Ceux qui réagissent le plus fréquemment

sont l’Histidine, l’Isoleucine, la Méthionine, la Norleucine la Proline et la Valine. Ceux qui

réagissent le moins fréquemment sont l’Alamine, l’Arginine, la Glycine, l’acide Glutamique (sauf en

dilution à 1/10 et 1/100 où il réagit avec tous les sérums), l’Hydroxyproline, la Leucine, la

Phénylalamine, le Tryptophane et la Tyrosine. Ceux qui réagissent de façon occasionnelle sont

l’acide Aspartique (sauf en dilution à 1/10 et 1/100, où il réagit lui aussi à tous les sérums), la

Lysine, et la Thréonine.

Une autre substance que nous avons étudiée en même temps que les acides aminés est l’Histamine.

Son caractère actif a également été mis en évidence par le test de floculation. En particulier

beaucoup de malades souffrant d’allergies y sont sensibles et elle a donné toute satisfaction dans le

traitement de ces cas, guérissant souvent complètement les symptômes tout en étant mieux tolérée

23

qu’une thérapie antihistaminique. En traitement la concentration du médicament peut varier de

1/1000 à 1/1000 000, mais 1/10 000 est la concentration la plus fréquemment employée.

C’est le rôle majeur qu’ils jouent dans le métabolisme général du corps humain qui me fit

sélectionner les acides aminés pour cette étude. Tout le monde sait que ce sont les constituants des

protéines. La rupture des protéines est effectuée par les enzymes de la digestion. Les molécules

protéiques se trouvent dégradées en chaînes de polypeptides, puis en peptides et finalement en

acides aminés. Ces acides aminés sont transportés par le sang vers chaque cellule du corps, où ils

prennent part à la formation structurelle des tissus. Bien que la digestion en soit la seule source

d’apport, ces acides aminés ne sont pas les seuls à être présents dans le flux sanguin, car ils

s’échangent continuellement d’un tissu à l’autre, et leur affinité sélective vis à vis des diverses

structures cellulaires concourt à une certaine uniformité de la physiologie normale.

Les réactions biologiques effectuées avec des acides aminés sont à ce point encourageantes qu’il

nous semble judicieux de procéder à quelques rappels sur leur histoire, ainsi que sur celle des

protéines, et sur le rôle qu’ils jouent dans le métabolisme animal et végétal. L’histoire de la

découverte des nombreux acides aminés en tant que composants des protéines est celle d’un progrès

lent mais régulier. La chimie des protéines remonte à l’an 1820, lorsque la glycine fut découverte

par hasard dans la gélatine. Et ce n’est pas avant 1899 que le cystine fut reconnue comme faisant

partie de la molécule de protéine ou en fut isolée. Les études se poursuivirent et l’emploi des

méthodes d’analyse physico-chimiques au début du 20ème siècle, ajouta aux travaux des premiers

chercheurs. De grands progrès ont été récemment accomplis, et la chimie des acides aminés et des

protéines constituera, lorsqu’elle aura été parachevée, l’un des chapitre marquant de l’histoire de la

biochimie.

Un acide aminé se définit au sens strict comme un acide organique contenant un ou plusieurs

groupes aminés interchangeables, ou sous un angle différent, un substitut d’ammoniaque contenant

un ou plusieurs groupes d’acides organiques. Ce sont les substances de base, les éléments

constitutifs des protéines, de la même façon que les protéines sont les unités structurelles des tissus.

Les protéines varient considérablement de par leur contenu en acides aminés. Chez quelques

protéines, certains acides aminés peuvent être absents ou présent seulement à l’état de traces, tandis

que la proportion d’autres acides aminés particuliers est relativement forte. Par exemple, la Glycine

est absente de l’Albumine, présente en faibles quantités dans la globuline et relativement abondante

dans la Gélatine, alors que la Kératine, les protéines des cheveux, ainsi que d’autres catégories

semblables de tissus épidermiques, ont des teneurs élevées en Cystine et que la gélatine est très

déficiente en Cystine.

24

de l’azote et du soufre du sol, et du carbone, de l’oxygène et de l’hydrogène de l’atmosphère. Par

contre les animaux doivent ingérer des protéines toutes faites qui sont ensuite dégradées et

réarrangées pour satisfaire leurs propres besoins car chaque espèce renferme des protéines

distinctes dans ses tissus. D’où la question : quelle quantité de protéines devons nous manger pour

jouir de la meilleure santé possible ? Les besoins du corps varient à tous les stades de la vie, tels

que la croissance, la grossesse, la lactation et l’âge mûr. Les besoins d’un adulte normal sont estimés

à environ un gramme de protéine par kilogramme de poids corporel. Les quantités indiquées

représentent ce qui d’après les experts correspond à l’état de santé optimal. Mais le problème se

complique du fait que les besoins en une substance peuvent changer lorsque les quantités des autres

substances auxquelles elle se trouve métaboliquement associée se trouve modifiées.

On emploie le terme de « bilan azoté » pour déterminer les besoins en protéines de l’individu. Il y a

équilibre en azote lorsque l’azote de l’alimentation est égale à l’azote des excrétions, c’est à dire

principalement l’azote des urines. Quand l’azote des urines dépasse l’azote alimentaire, comme dans

le cas d’une fièvre, de quelques maladies chroniques et d’une faible consommation de protéines,

c’est un bilan négatif qui s’établit. Réciproquement, les périodes pendant lesquels le besoin et la

consommation de protéines s’accroissent sont normalement génératrices d’un bilan azoté positif. La

quantité de protéines qui suffit tout juste à assurer l’équilibre en azote de l’individu, autrement dit

qui fournit assez d’azote pour compenser la perte par les urines, satisfait ses besoins minimum, mais

elle n’est pas tout à fait suffisante durant la croissance (le bilan en azote devant être positif) et la

reconstitution des tissus après une blessure.

Les besoins de l’individu en azote ne sont pas seulement quantitatif, c’est à dire satisfait par une

nourriture contenant une quantité suffisante de protéines. La qualité des protéines est également un

facteur important de par son aptitude à créer un équilibre et un bilan positif en azote. Ce sont en

effet différentes sortes de protéines qui doivent fournir en quantités suffisantes tous les acides

aminés nécessaires aux besoins des divers tissus. A un moment donné, il peut se produire une

demande beaucoup plus forte d’un certain acide aminé selon le type de réorganisation ou de

renouvellement des tissus.

Les acides aminés, entrant dans le sang après la digestion, sont acheminés par la veine porte

jusqu’au foie qui en retient une partie pendant que le reste continue dans la circulation générale, où

il se crée un équilibre réversible entre le sérum sanguin et les tissus. En général la concentration des

tissus en acides aminés est environ dix fois plus forte que celle du plasma sanguin, même à jeun, et

c’est à l’intérieur des tissus que se produit la synthèse des composants azotés du corps, les réactions

en étant régulées par des enzymes appelés protéases intracellulaires. Les acides aminés retenus par

le foie subissent une désamination conduisant à une libération d’ammoniaque et à un résidu non

azoté, le carbonate. Le carbonate peut suivre plusieurs chemins possibles. Il peut être ré-aminé, il

peut être directement oxydé en combustible, il peut être converti en glucose ou en graisse. Les

acides aminés désaminés ne sont cependant pas tous générateurs de sucre : certains d’entre eux

produisent des acides gras, de l’acétone et d’autres substances. Des études d’animaux diabétiques

ont révélé que 100 grammes de protéines peuvent fournir jusqu’à 60 grammes de glucose.

On connaît comparativement peu de choses du processus anabolique des protéines, mais l’une des

plus importantes réactions intracellulaires fait intervenir la sélection des acides aminés, nécessaires

à l’élaboration des protéines permanentes du corps qui sont caractéristiques de chaque individu, et

on doit ici faire mention du facteur endocrinien et de son influence sur la rapidité de la synthèse, en

particulier les mécanismes encore mal compris des hormones anté-hypophysaires. Les tissus

spécialisés, ainsi que les hormones et les enzymes, ont une teneur particulièrement élevée en

certains acides aminés, ce qui leur permet de se comporter d’une manière caractéristique et de jouer

25

un rôle particulièrement important dans le métabolisme. Les protéines ingérées sont transformées

26

masculin, avait subit immédiatement après l’accouchement une grave hémorragie nécessitant des

transfusions et du plasma pour combattre le choc. Elle fut plus tard affectée d’une psychose du post-

partum tardive alors que l’enfant avait environ 6 mois. Elle se plaignit tout d’abord de nervosité,

puis d’imaginer qu’elle frappait son bébé à coups de couteau. Son état empira progressivement

jusqu’à ce qu’elle en arriva à redouter de rester seule avec l’enfant. Elle ressentait une impulsion

presque irrésistible à poignarder ou à blesser le bébé à la vue d’un couteau ou d’un objet pointu.

Cette idée l’obsédait à tel point qu’elle devait s’en aller dans une autre pièce et y rester plusieurs

minutes, avant que l’intensité de son obsession ait suffisamment décru pour qu’elle puisse

poursuivre son travail. Ce symptôme mental prédominant, ainsi que la nervosité générale s’accom-

pagnait d’un tremblement intérieur ou d’un sensation de vacillement, de fréquentes crises de larmes,

de nausées et de douleurs de l’épigastre. Elle s’imaginait qu’elle avait un ulcère de l’estomac. Elle se

plaignait aussi d’essoufflements, de palpitations et d’avoir l’impression que son cœur allait s’arrêter.

Elle affirmait qu’elle avait un ulcère gastrique et une maladie cardiaque grave. Une réponse

négative ne la satisfaisait que momentanément et elle répétait la même question jour après jour. Le

16 octobre 1947 elle pesait 60 kilos, elle avait une tension de 10-11/7 et un pouls à 104. L’analyse

d’urine se révéla négative et la numération globulaire normale. Un test de floculation montra un

résultat positif à Sulfur et à Crataegus. On lui donna Crataegus à 1/1000 à raison de 2 comprimés

de 6 centigrammes quatre fois par jour et Sulfur à 1/1000 000 à raison de 2 comprimés de 6

centigrammes deux fois par jour. Son état commença immédiatement à s’améliorer, ses obsessions

de persécution diminuèrent rapidement au point qu’elle ne craignait plus de blesser son enfant, puis

disparurent progressivement. Il en fut de même pour les symptômes du cœur et de l’estomac et

depuis, cela fait huit mois maintenant, elle se porte normalement. Elle dit qu’elle se sent bien.

Un autre cas quelque peu semblable fut celui d’une femme de 45 ans au début de sa ménopause.

Elle avait eu ses premières règles entre 11 et 12 ans. Elle les eut toujours régulièrement, tous les 28

jours, jusqu’à trois mois avant son premier symptôme, lorsque ses règles se déclarèrent avec 5 jours

d’avance mais avec un écoulement moitié moindre de l’écoulement habituel et ne durant que la

moitié du temps normal. Au cours des quatre derniers mois, elle a souffert d’une tension pré-

menstruelle inhabituelle, souvent très forte, avant le début de l’écoulement. Aux environs du mois

de mai 1947, elle se mit à avoir peur de se jeter sous un train. Elle ressentait un épuisement

physique total ainsi qu’une extrême nervosité. Il lui semblait qu’elle allait « voler en éclats ». Elle

était toujours très déprimée. Elle n’avait pas envie de se suicider, mais les couteaux aiguisés ou les

lames de rasoir lui faisaient toujours peur et elle craignait de ne pouvoir s’empêcher de s’ouvrir les

veines ou de se blesser. Des pensées morbides ayant toutes rapport à la violence l’assaillaient. Elle

appréhendait la solitude. On lui donna des œstrogènes et de la progestérone (ensemble puis

séparément). Cette thérapeutique de substitution lui fit faire des progrès, mais ces troubles

continuèrent à se reproduire. On lui donna également divers remèdes indiqués pour son état, dont

Arsenicum album et Cimicifuga. Le 23 avril 1948 un test de floculation donna une réaction positive

à Cyclamen. On lui donna Cyclamen à 1/1000 à raison de 2 comprimés de 6 centigrammes quatre

fois par jour, obtenant ainsi une amélioration immédiate. Ses symptômes disparurent rapidement et

maintenant elle se sent bien mentalement, ne souffre plus de troubles dépressifs et n’a plus de

pensées suicidaires.

Le cas suivant a pour but de montrer qu’une simple maladie infectieuse à un stade aigu peut souvent

ne pas guérir complètement et entraîner des complications ou un syndrome chronique, si on ne

trouve pas le bon remède : un garçon de 6 ans fut atteint d’une angine et d’une pharyngite aiguës.

Sa température oscillait entre 37°8 et 37°9 pendant les premiers jours de sa maladie, puis baissa

entre 37°2 et 37°8, mais fut longue à revenir à la normale. Au bout de quelques semaines, il se mit

à avoir des tics et à rouler fréquemment des yeux. Il était également nerveux, se fatiguait facilement

et dormait mal. Peu après l’apparition des tics, on lui fit un test de floculation qui donna une vive

27

réaction à Agaricus muscarius. On lui donna ce remède à 1/1000000. Ses symptômes diminuèrent

rapidement à partir de ce moment-là et en peu de temps il guérit complètement.

Chapitre 6

Test de floculation et prescription

Lu à la réunion de la Société de Médecine Homéopathique de l’état de Pennsylvanie le 4 octobre

1950 à Hershey, Pennsylvanie. Tiré de la revue Hahnemannienne de 1951.

Les homéopathes ont tous fait la même expérience, à savoir qu’un remède correctement sélectionné

va parfois agir vite et avec efficacité, voire même de façon miraculeuse, tandis qu’à d’autres

moments des remèdes tout aussi bien choisis seront incapables d’agir correctement, voire même

n’agiront pas du tout. Bien que ce côté fâcheusement incertain de la prescription homéopathique ait

embarrassé la profession depuis la découverte des lois de la similitude et explique les nombreux

volumes de la matière médicale et des répertoires, l’efficacité de la médecine homéopathique en

général a largement récompensé ceux qui l’utilisent et l’enthousiasme dont ont fait preuve ses

chercheurs a permis de développer une matière médicale étonnamment exacte pour la plupart des

agents médicinaux connus à l’époque où se déroulèrent ces expériences.

Par son action moléculaire, la pratique de l’homéopathie confère à cette dernière une grande valeur

thérapeutique. La règle des similitudes ne fait qu’accroître son utilité. Un remède n’a pas besoin de

produire des effets identiques à l’affection qu’il doit guérir, car la similitude peut n’être que partielle,

ce qui étend son champ d’application. Par conséquent, un grand nombre de remèdes similaires au

lieu d’un seul auront un effet curatif sur une affection particulière, ceci expliquant en grande partie

le succès des thérapeutiques homéopathiques aux mains de divers médecins homéopathes dont les

points de vue sont différents. C’est l’un des plus grands avantages de la loi de similitude qui lui

permet d’être appliquée avec succès, bien qu’avec des degrés d’efficacité différents, par un grand

nombre de médecins à travers le monde. C’est ce qui explique que certains médecins obtiennent un

taux de réussite plus élevé que leurs confrères moins habiles. Néanmoins, plus un remède se

rapproche d’une complète identité, ou possède une affinité chimique avec l’affection particulière

faisant l’objet du traitement, et meilleur est le résultat global obtenu.

La pratique de l’homéopathie révèle d’autres différences. Il est remarquable d’observer que

nombreux sont les exemples où un cas va répondre rapidement à un remède bien choisi, alors qu’un

autre cas, à la symptomatologie semblable ou apparemment identique, ne donnera aucune réponse

ou bien réagira d’une manière lente et indécise. L’étendue de cette diversité dans les guérisons,

ajoutée aux différences d’opinion des médecins relatives au similimum, a conduit l’auteur au cours

de ses premières années d’exercice de la médecine, à s’interroger et ensuite à étudier la raison pour

laquelle un remède tout à fait indiqué n’agit pas de façon satisfaisante dans tous les cas.

Il lui vint à l’esprit qu’il devait être possible de mettre au point un test facilitant l’évaluation, dans le

cas de sujets sérieusement atteints, d’un certain nombre de remèdes bien adaptés, afin de déterminer

le plus efficace d’entre eux. Sachant que le sang transporte toutes les substances qui influent sur un

corps sain ou malade, on trouva judicieux de conduire des expériences sur le sérum sanguin. Une

expérience préliminaire mit en jeu la toxine diphtérique et les remèdes couramment prescrit contre

la diphtérie. Il en résulta la présence d’une réaction avec certaines dilutions de sérum. On poursuivit

28

alors l’expérience dans un but de clarification et de normalisation. On finit par mettre au point un

test suffisamment pratique pour être d’un usage général, simple d’utilisation et ne nécessitant pas

d’appareillage ou de réactifs coûteux. Il répondait aux conditions requises pour identifier de façon

spécifique les remèdes ou autres agents thérapeutiques et substances biologiques, il offrait donc

plus de possibilités que les autres méthodes et fournissait en même temps les indices objectifs

d’importance d’un grand intérêt pour la prescription.

Le Collège Médical et l’Hôpital des Fleurs de la 5ème avenue de New York nous donna l’occasion

d’étudier et de continuer à faire la preuve du test grâce à l’action de remèdes préparés homéo-

pathiquement sur des sérums d’animaux et, ultérieurement de malades de cet établissement ainsi

que du Metropolitan Hospital. Ces expériences ayant précédemment fait l’objet de communications,

il nous suffira de mentionner qu’elles confirmèrent les affirmations antérieures.

Etudier la Matière médicale et le répertoire, afin de sélectionner un ensemble de remèdes

susceptibles de provoquer la meilleure réaction, s’est avéré constituer la partie difficile de l’examen

des malades. Très fréquemment, des remèdes soigneusement étudiés, et à priori bien indiqués

d’après les manuels homéopathiques, ne donneront aucun signe de réaction, alors qu’un remède

rarement prescrit donnera souvent une réaction fortement positive. Tout au long des expéri-

mentations et de la mise au point du test de floculation, nous avons fait une observation

particulièrement importante, à savoir que les remèdes connus sous le nom de polycrest n’ont

généralement pas réagi plus fréquemment que d’autres remèdes homéopathiques actifs et se sont

souvent révélés défaillants dans les occasions où on s’attendait le plus à ce qu’ils réagissent. A titre

d’explication, on peut avancer deux raisons :

A . Il se peut que la fréquence de prescription de ces remèdes polycrests ait annihilé une

substance susceptible de floculer.

B . Il se peut qu’ils aient chez les malades une action thérapeutique particulière, d’où leur utilité

dans de nombreuses affections, qui ne donnent pas lieu à floculation de sérum.

Ces découvertes insolites ont néanmoins eu pour conséquence de nous faire étendre, pour un

malade donné, le groupe de remèdes à examiner à tous ceux auxquels il peut être envisagé de faire

appel, surtout lorsqu’il s’agit d’un cas difficile.

La recherche d’un similimum dans la Matière médicale et le répertoire est rendue difficile, surtout

pour les cas compliqués, par les conditions suivantes :

1. Un grand nombre de remèdes demandent à être différenciés. Nombreux sont ceux qui

présentent une pathogénésie douteuse par rapport à la symptomatologie des sujets.

2 . La pathogénésie (= action médicamenteuse) de nombreux remèdes n’a pas encore été

pleinement identifiée.

3 . Il arrive souvent que de nouvelles préparations, présentant un intérêt thérapeutique en

homéopathie, ne soient pas mentionnées dans la Matière médicale.

4 . Les symptômes subjectifs du sujet prennent une dimension variable. Très souvent ceux qui

sont importants passent au second plan, voire même sont passés sous silence.

5 . Le sujet peut se trouver dans un état complexe qui influe sur les effets produits par sa

maladie, de telle sorte que sa symptomatologie s’écarte de la symptomatologie apparue au cours du

test du remède indiqué, ce qui rend impossible, sans recourir à un test objectif, toute prescription

homéopathique exacte.

La forme actuelle de la Matière médicale rend l’usage d’une méthode de laboratoire extrêmement

souhaitable. Il est ainsi possible d’éliminer les remèdes inaptes à donner une réaction au test et, si

29

besoin est, d’étendre l’examen à des remèdes supplémentaires ou à d’autres dilutions que celles déjà

examinées, jusqu’à ce qu’une réaction positive et définitive soit obtenue. Parmi les meilleurs

résultats beaucoup ont été acquis de cette manière, autrement dit en étendant le test à d’autres

médicaments à priori moins bien indiqués ou en refaisant entièrement le test avec une série

différente de médicaments.

Un cas remarquable, mentionné dans un rapport antérieur, en fournit un excellent exemple : une

enfant avait eu à 11 mois sa première attaque de pyélite. Lorsqu’elle fut examinée à l’âge de 8 ans,

on trouva dans ses urines la présence d’albumine, de leucocytes et de cylindres, et sa maladie avait

progressivement empiré. On diagnostiqua une néphrite mais en quelques mois son état s’améliora à

tous points de vue grâce à l’effet d’un seul remède, Magnesia muriatica, sélectionné par le test de

floculation et administré pendant deux mois. Avant la fin de l’année, l’urine et les fonctions rénales

étaient redevenues normales. Les cinquante remèdes sélectionnés et examinés s’étaient montrés

négatifs. Parmi les remèdes ajoutés au test se trouvait Magnesia muriatica à 1/1000 000 (= D6) qui

provoqua une forte réaction positive.

De nombreux cas sont justiciables d’une prescription homéopathique minutieuse confirmée en

laboratoire. Un remarquable exemple en est les maladies cardiaques qui, si leur pathologie n’est pas

trop avancée, répondent en moyenne mieux à des remèdes homéopathiques bien choisis qu’à toute

autre forme de thérapeutique. On peut traiter de la même manière un grand nombre de maladies

dans le but de prévenir ou de retarder une pathologie chronique. Il existe également de nombreux

troubles fonctionnels, que les médecins ont toujours du mal à identifier, en raison du caractère

souvent vague et peu révélateur des symptômes subjectifs qui s’y rapportent, et qui, bien que se

prêtant de façon idéale à la prescription homéopathique, sont néanmoins la cause de gène et de

souffrance. Le test de floculation permet de déterminer avec fiabilité les remèdes nécessaires à cette

dernière catégorie de malades. Nous devons donc nous efforcer, en étudiant et en prescrivant les

remèdes homéopathiques, d’éviter toute incertitude susceptible de retarder le rétablissement du

malade et de le décourager; c’est là que le test de floculation vient à notre aide.

Selon toute vraisemblance, c’est dans le domaine de la chimie que devraient avoir lieu les plus

grands progrès à venir de la médecine, qu’il s’agisse de l’étude des toxines et des produits de la

nutrition, des anticorps, des hormones et de la formation des enzymes, ou d’autres substances du

métabolisme tissulaire. La détection de ces substances se fera par la mise en œuvre de réactions

plus fines faisant appel à des dilutions obtenues en laboratoire. La science homéopathique est

spécialisée dans ce type d’études et elle remportera des succès d’autant plus grands qu’elle se sera

plus développée. Pour autant qu’on puisse en juger, le test de floculation a fait la preuve de sa

grande valeur en tant que méthode mettant en évidence ces réactions. Il a déjà été appliqué avec

succès à une gamme étendue de substances autres que les remèdes homéopathiques simples. Au

premier plan de celles-ci, figurent les produits chimiques médicinaux les plus récents, pour lesquels

l’usage en homéopathie était une nouveauté. Toutes les vitamines, hormones et acides aminés

disponibles furent ensuite l’objet d’examens et de rapports.

Depuis notre dernière publication nous avons fait porter nos efforts sur la préparation et l’étude des

acides gras, de certains stéroïdes et allergènes alimentaires. Chacun d’eux fut préparé en comprimés

triturés de 6 centigrammes et à des dilutions de 1/100 à 1/1000 000 (= D3 à D6) en utilisant le

lactose comme base. Quelques-uns furent préparés en dilution à 1/10 afin de faciliter l’observation

de leur comportement particulier. Les acides gras suivants furent étudiés : butyrique, caproïque,

caprylique, caprique, laurique, linolénique, linoléïque, myristique, oléique, palmitique, stéarique et

undécylénique. Ayant affaire à des graisses, substances normalement insolubles en solutions

aqueuses, il était naturel que le comportement de ces préparations nous causa quelques inquiétudes.

30

On découvrit au bout de quelques expériences qu’en dilution moléculaire jusqu’à 1/100 presque tous

ces acides se mettaient en suspension dans le sérum physiologique, ce qui leur permettait de se

comporter normalement dans le test de floculation ainsi qu’on l’avait observé à l’origine, et qu’au

dessus de 1/100 toutes les dilutions moléculaires se comportaient de façon satisfaisante lorsqu’elles

réagissaient, en donnant des résultats clairs et précis. Les acides gras sont d’importants composants

biologiques et nous avons étudié leur comportement à la fois en physiologie normale et en

pathologie, en obtenant des résultats comparables à ceux de notre étude sur les acides aminés.

Nous avons, dans notre dernier exposé, fait référence aux allergènes alimentaires comme à des

substances qui pourraient se prêter de façon satisfaisante au test de floculation. L’albumine de l’œuf

fut tout d’abord préparée en 6 dilutions allant de 1/10 à 1/1000000, expérimentées sur le sérum de

nombreux sujets. On observa que chacune de ces diverses concentrations réagissaient selon les

sujets. Le sérum d’autres sujets ne donnaient aucune réaction. Certains des sujets qui réagissaient

étaient reconnus allergiques aux œufs, alors que d’autres ne l’étaient pas. Ceux qui ignoraient leur

allergie n’avaient jamais subi de test concernant cette allergie, et à leur connaissance, les œufs

n’avaient jamais provoqué chez eux de symptômes objectifs ou subjectifs. L’absence de symptômes

objectifs s’expliquait par l’absence d’atteinte tissulaire observable et il n’y avait pas de symptômes

subjectifs non plus, car même si un tissu, tel que le lit vasculaire, se trouvait affecté, aucun

symptôme ne se manifeste classiquement au début de l’évolution pathologique. Après cette

expérience initiale sur l’albumine de l’œuf, des dilutions identiques, préparées avec d’autres

allergènes alimentaires, donnèrent d’aussi bons résultats. La liste en fut étendue aux aliments

suivants : pomme, asperge, haricot, bœuf, betterave, blé noir, choux, carotte, cacao, café, poulet,

maïs, palourde, lait de vache, jaune d’œuf, pamplemousse, agneau, laitue, avoine, orange, pois,

cacahouète, pomme de terre, porc, pruneau, riz, saumon, épinard, fraise, haricot vert, tabac, tomate,

thon, blé et levure. On prépara six dilutions de chaque, comme décrit ci-dessus. Les aliments ayant

réagi le plus fréquemment sont le cacao, le café, le lait, l’œuf, le blé, diverses viandes et divers

légumes. Les autres aliments donnent habituellement des réactions moins fréquentes.

Parmi les stérols, nous nous sommes procuré du cholestérol et du stigmastérol et les avons préparés

dans les 5 dilutions habituelles allant de 1/100 à 1/1000 000. Le cholestérol constitue un carrefour

métabolique. Il entre dans la constitution de toutes les cellules animales. L’animal peut le

synthétiser à partir des aliments. De nombreux produits chimiques physiologiques sont dérivés de

ce stérol courant. Le cholestérol a réagi positivement au test de floculation à maintes occasions,

surtout avec les maladies mettant en cause le métabolisme du cholestérol. Les stérols végétaux sont

connus sous le nom de phytostérols. On connait comme phytostérols importants l’ergostérol, le

stigmastérol, le sitistérol et le brassicastérol. Parmi ceux-ci nous n’avons pu nous procurer et tester

que le stigmastérol. Les expériences menées à ce jour ont été limitées, mais le stigmastérol s’est

montré jusqu’ici inactif et n’offrant aucune perspective d’une quelconque valeur thérapeutique.

Nous souhaitons mentionner parmi les autres préparations réalisées en dilution de 1/100 à 1/1000

000 et testées, l’acide cholique et l’acide désoxycholique trouvés dans la bile, et l’acétate de

diosgenine, une saponine extraite des patates douces sauvages (Trillium frectum). A ce jour, toutes

ces substances ont donné des résultats négatifs au test de floculation, mais il faut remarquer que

nous n’avons pas disposé de cas cliniques nous permettant d’espérer des réactions positives.

L’étude des divers allergènes alimentaires a pour but de déterminer le degré de sensibilité à

l’aliment dans un cas précis. Cette détermination présente un intérêt particulier pour les affections

dont la pathologie ne se manifeste pas par des indications objectives ou des symptômes subjectifs

tels que des dérèglements précoces du foie, des reins, du système vasculaire, etc… Dérèglements

grâce auxquels on peut remonter directement à l’irritation continuelle causée par les aliments

31

32

d’influencer l’échange biochimique qui affecte l’organisme malade. Les thérapeutiques d’excitation

ou de freination ont certes leur place en médecine, mais elles ont également des limites bien

définies, tandis que l’homéopathie, de part la nature même de la micro-dose, ne connaît aucune

limite d’application, ni d’efficacité.

Toutes les substances médicinales sont utilisables efficacement en préparations homéopathiques.

Pendant la période d’essai de ces médicaments, de grandes quantités de ces préparations furent

testées sur des personnes aussi normales que possible. De 1500 à 2000 substances furent soigneu-

sement répertoriées. Bon nombre de ces préparations se révélèrent présenter peu d’intérêt. D’autres

firent preuve de leur grande valeur thérapeutique contre de nombreuses affections sérieuses et

comparativement un petit nombre de remèdes, connus sous le nom de remèdes polycrests, se

montrèrent inestimables dans la pratique quotidienne de la médecine homéopathique. Il est évident

que pour être efficaces, ces préparations doivent correspondre à l’affection particulière à traiter.

Ceci représente une tâche énorme, et toute personne voulant devenir experte à l’utilisation de

remèdes disponibles, se doit d’étudier la Matière médicale et de l’interpréter avec circonspection. Il

en découle la mise au point de répertoires afin de faciliter l’analyse des symptômes nécessaires à la

détermination parfaite du remède. Ceci conduit à utiliser de façon extensive les répertoires, ce qui

représente encore une tâche monumentale, et malgré tout, ce travail laisse subsister en maintes

occasions des incertitudes.

Le laboratoire devenant de plus en plus un facteur déterminant de l’exactitude des résultats face à la

maladie sous toutes ses manifestations, nous décidâmes de tenter une série d’expériences en

laboratoire dans le but d’étudier l’action des remèdes homéopathiques sur le sérum sanguin. Nous

reconnaissions, en commençant ce travail expérimental, que le sang constitue le véhicule porteur le

plus important de l’organisme grâce à sa grande capacité d’absorption à l’égard d’innombrables

substances, tant normales qu’anormales. Il était alors facile de comprendre que toute substance

anormale réussissant à pénétrer dans le corps, entre en contact avec le sang et, par conséquent, que

l’on puisse éventuellement déceler dans le sang d’un individu tout écart par rapport à la norme causé

par une maladie.

Des recherches approfondies sur le lien sérum – remède, d’abord sur des animaux, puis plus tard sur

des malades, furent conduites au Collège médical de New York et à l’Hôpital des Fleurs de la

cinquième avenue de la ville de New York. D’expérience en expérience, on en arriva à la

conclusion que c’était lorsqu’une substance contenue dans le sérum du malade donnait une flocu-

lation avec un certain remède homéopathique, qu’une réaction satisfaisante se produisait. De plus, il

fut mis en évidence que lorsqu’une telle réaction se produisait, le remède administré au malade

s’avérait satisfaisant en tant que traitement homéopathique. Il s’ensuivit de nombreuses expériences

qui permirent de perfectionner le test, si bien qu’il est maintenant fiable et donne toujours une

réaction lorsqu’un médicament indiqué (pour un certain malade) est mis en contact avec une

dilution convenable de son sérum. Les quelques cas suivants vont démontrer l’efficacité de ce test :

1 – Le premier était celui d’un malade, âgé de 66 ans, amené à l’hôpital communal, à Montilair

dans le New Jersey, venant de l’Hôpital Général de New Britain dans le Connecticut, dans un état

de coma allant parfois jusqu’au délire. Il était amaigri et anémié à l’extrême et avait de l’albumine

dans les urines. Ce malade, un employé de l’hôpital, était alors incapable de s’exprimer avec clarté,

même dans ses moments de lucidité. Quelques semaines avant son admission à l’hôpital, il avait eu

un abcès périrectal qui avait été opéré à l’hôpital de New Britain. On lui avait fait subir les

traitements les plus récents avec pour tout résultat un déclin progressif de l’état général, jusqu’à ce

que les médecins responsables fassent savoir à la famille qu’ils avaient abandonné tout espoir de le

sauver. La famille me demanda alors si je voulais bien le prendre en charge. J’acceptai de le soigner

33

et il fut transféré à Montelair. Il arriva en ambulance dans l’état décrit plus haut. Un chirurgien le

regarda et affirma que nulle autre opération n’était nécessaire. Un urologue l’examina et ne trouva

rien d’anormal à part une petite infection de la vessie. On le mit à l’homéopathie en complément

d’un traitement classique, mais les remèdes prescrits n’amenèrent pas de réaction satisfaisante.

Comme il n’y avait pas d’amélioration, on fit un test de floculation qui révéla une réaction positive à

Tarentula hispanica. Lorsqu’il prit ce médicament, une réaction presque immédiate se produisit. Il

sortit de sa stupeur et de son délire, commença à s’alimenter convenablement et fit des progrès dans

tous les domaines. Son affection rénale disparut complètement. L’hôpital le renvoya dans sa

famille, où il poursuivit son traitement jusqu’à complète guérison. Il reprit son ancien emploi à

l’Hôpital Général de New Britain, à la grande surprise des médecins qui le virent revenir en parfaite

condition physique.

2 – Un autre cas fut celui d’une femme, âgée de 72 ans, qui était amaigrie et anémiée à

l’extrême, pesant 42 kgs, qui habitait Oxford dans l’Ohio. Elle fut examinée pour la première fois le

3 novembre 1949. Elle se plaignait « du ventre », sur un fond de constipation et d’anorexie. Depuis

un an, elle souffrait également du thorax, bien que les douleurs ne fussent point violentes. Sa

tension émotionnelle était considérable, probablement suite au souci que lui créait son affection

abdominale. Elle avait une tension de 19/10,5 et un pouls à 88. L’examen révéla 3 orifices de

colostomie résultant d’opérations antérieures, dont le dernier fonctionnait très mal. Un examen

radiographique montra le trajet des anses intestinales reliant les colostomies et permit de constater

que le rectum et l’anse sigmoïde étaient intacts et en bon état, bien que le rectum n’ait pas

fonctionné depuis la première colostomie datant de deux ans. Après discussion, on l’opéra pour

essayer de rétablir la continuité de l’intestin. On retira la colostomie ainsi qu’une anse intestinale

intermédiaire. On ne trouva aucun signe de pathologie intestinale. L’extrémité libre de l’intestin fut

alors anastomosé à la portion sigmoïde du colon et l’abdomen fut refermé. Peu après l’opération, les

fonctions intestinales se remirent à fonctionner normalement. Elle recommença à s’alimenter

comme une personne normale et reprit du poids. Sa tension avait baissé à 16-17/9 et elle souffrait

moins de sa poitrine. Nous avions alors une cliente très reconnaissante. Elle revint quatre ans plus

tard, souffrant de douleurs très vives du thorax qu’on diagnostiqua comme de l’angine de poitrine.

Ses douleurs devenaient de plus en plus fréquentes et violentes en s’accompagnant d’une sensation

de poids dans le haut de la poitrine et la faisant souvent se réveiller. Elle éprouvait une impression

de serrement de la poitrine si elle se dépêchait. Ses premières douleurs de la poitrine remontaient à

1948 époque à laquelle, comme nous l’avons mentionné, elle s’était trouvée en proie à une tension

émotionnelle considérable. Au cours des dix derniers mois ses douleurs avaient beaucoup empiré,

sa tension était encore à 15-16/9, ce qui n’était pas exagérément élevé, et son pouls battait

régulièrement à 92/mn, mais l’acuité de la douleur la faisait fréquemment paniquer. Un cardiologue

l’examina le 30 novembre 1953 et diagnostiqua une coronaropathie. On lui conseilla de prendre un

comprimé de Péritrate quatre fois par jour et d’avoir sur elle de la Trinitrine à 1/150 ème en cas de

crise. Pendant cette même période la prescription homéopathique habituelle n’avait amené aucun

résultat satisfaisant. Le 2 décembre 1953, on fit un test de floculation avec Latrodectus mactans qui

donna une bonne réaction. On lui fit prendre ce remède le 5 décembre et elle nous informa une

semaine plus tard que sa douleur dans la poitrine avait bien diminué. Le 17 décembre, elle se

sentait beaucoup mieux à tous points de vue, libérée de l’appréhension qu’elle ressentait

précédemment et ne ressentait plus de douleur dans la poitrine. Le 28 décembre la douleur n’avait

pas reparu. Elle était de nouveau active, menait une vie normale sans plus appréhender d’avoir à

souffrir et passait des nuit complètes. Au bout de quelques jours, elle retourna chez elle dans l’Ohio.

Je la vis à nouveau trois ans plus tard en novembre 1956 et elle me dit alors qu’elle n’avait pas fait

de rechute.

34

3 – Le cas suivant fut une néphrite aiguë chez une fillette de 14 ans. D’après sa mère, ses seuls

symptômes étaient de la lassitude ainsi qu’une sensation générale de malaise. Ses amygdales étaient

très grosses et il fut décidé d’en faire l’ablation. Elle fut hospitalisée pour cette opération et le bilan

préopératoire montra qu’elle avait de l’albumine ainsi que des cristaux dans les urines. L’opération

s’en trouva annulée et comme elle ne présentait aucun symptôme satisfaisant pouvant servir de base

à la détermination d’un remède, on lui fit un test de floculation. Ce test donna une réaction parfaite

à Ferrum arsenicosum. C’est ce qu’elle prit comme remède et en l’espace de quelques jours, elle se

sentit mieux et l’albumine diminua. Après une semaine de traitement, une analyse d’urine révéla

mois d’albumine. Au bout de 10 jours elle n’avait que peu et au bout de 2 semaines l’analyse ne

montra plus trace d’albumine ni de calcul. Six semaines plus tard, il n’y avait toujours rien dans ses

urines et elle se sentait dans l’ensemble bien. Bien que toujours grosses, ses amygdales donnaient

l’impression d’aller mieux. Elle s’était rétablie et se sentait tellement bien, que sa mère décida de ne

plus lui faire subir l’ablation des amygdales. Depuis lors elle s’est toujours bien portée.

En présentant ces cas, notre seul but était de montrer la précision du test et l’efficacité du remède

ainsi sélectionné. Dans l’exercice de la médecine, environ 75% des malades peuvent être soignés

avec succès par des médicaments homéopathiques prescrit sur une base clinique. Un certain

nombre des 25% restants vont présenter des difficultés quant au choix de la bonne prescription

lorsque l’homéopathie est indiquée. C’est de cette petite proportion de malades que dépend le succès

ou l’échec médiatique de l’homéopathie. Le public va juger un médecin d’après son aptitude à

réussir avec cette catégorie de malades. Cette population doit être traitée avec une exceptionnelle

précision si l’homéopathie veut avoir un avenir digne de ce nom. Arriver à une précision de cet

ordre au niveau de la prescription signifie tout d’abord une recherche clinique de la part d’au moins

deux médecins homéopathes bien formés … un groupe plus important serait préférable. Ce travail

serait trop lourd pour pouvoir être accompli par un seul médecin et tout particulièrement s’adresser

aux 25% de malades difficiles. Ils devraient faire l’objet d’un contrôle sérieux comprenant à la fois

une étude de leurs antécédents et un examen clinique complet. Si certains de ces malades

apparaissent justiciables de traitements différents et éprouvés, ces derniers devraient leur être

recommandés. Si les indices sont en faveur d’un traitement homéopathique, celui-ci devrait être

déclenché sur le champ, en revoyant à fond le cas, dans le but de faire un tour complet de tous les

remèdes y afférent, avec ensuite un test de floculation, suivi de la prescription du remède ayant

donné la réaction la plus franche. Si le test échoue, on devra chercher dans une autre direction. On

évitera de cette façon tout retard dans l’établissement de la prescription exacte, de façon à obtenir

une guérison rapide et la satisfaction du malade.

Il y a, à l’heure actuelle, grand besoin d’une telle thérapeutique. Ce groupe de recherche homéo-

pathique pourrait à chaque succès préciser dans un fichier les indications de chaque remède pour

finir par mettre au point un système de classement qui, sur pression d’un bouton, ferait apparaître

sur une carte par ordre alphabétique tous les médicaments qui conviendraient à une affection

particulière relevant de la thérapie homéopathique. L’étude du répertoire des remèdes s’en trouverait

simplifiée et l’utilisation du test de floculation facilitée puisqu’il y aurait moins de remèdes à

différencier, ce qui contribuerait à en répandre l’usage. Ceci conduirait alors à une plus grande

précision dans la prescription et à un usage répandu des remèdes avec un besoin moindre du test. Il

est toutefois important d’étudier et de soigner avec le remède homéopathique qui convient à leur cas

précis, et de leur faire arrêter tout remède qui ne donne pas de résultats, tous les malades qui

demandent à être soignés pour un affection inhabituelle, ainsi que ceux qui ne répondent pas à un

traitement ordinaire.

Pour progresser et continuer de jouer un rôle en médecine, l’homéopathie se doit d’aller de l’avant,

d’améliorer ses méthodes, et par dessus tout de redonner la santé aux malades dans les délais les

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plus brefs. S’adjoindre des techniciens de laboratoire aux méthodes éprouvées introduirait cet

élément de progrès. Quand nous en serons là, l’intérêt du public pour l’homéopathie s’en trouvera

renouvelé. Cet intérêt renouvelé suscitera chez d’autres médecins et un public enthousiaste le désir

de voir former de nouveaux praticiens. Lorsqu’ils se trouveront confrontés à cette demande, les

collèges ajouteront à leur curriculum des cours d’enseignement post-universitaire répondant à ce

besoin. C’est en atteignant un tel niveau que la vérité contenue dans la loi de similitude assurera à

l’homéopathie une place durable dans l’avenir.

Chapitre 8

Notions fondamentales de chimie des protéines appliquées aux nouvelles substances de synthèse

dont le test de floculation a mis en évidence le potentiel thérapeutique.

Présenté à la commission des pathogénésies à l’occasion de la 114 ème réunion anniversaire de

l’Institut Américain d’Homéopathie à l’hôtel New York, à New York le 26 juin 1958. Tiré de la

revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de janvier-février 1959.

La chimie des organismes vivants a fait ces dernières années l’objet d’un regain d’études. L’expéri-

mentation biologique a évolué de la stimulation pure et simple des muscles par les médicaments à

l’étude au microscope électronique des gènes et du cytoplasme des cellules. Ce sont en effet les

substances qui contrôlent les processus de la vie. On a découvert que ces éléments fondamentaux

de la vie peuvent être décomposés en structures moléculaires. On sait par conséquent que l’origine

des cellules commence par une combinaison de molécules dans un ordre qui permet de former une

cellule normale complète.

Les développements cellulaires ne sont cependant pas tous normaux. Sans des contrôles physio-

logiques qui sont constamment en alerte, toute altération moléculaire pourrait conduire à une

pathologie catastrophique. Certains contrôles se trouvent stimulés lors d’affections aiguës. Il se peut

par exemple, que la nature ait conçu le rhume banal ou d’autres infections aiguës comme un

mécanisme de protection physiologique se manifestant habituellement par de la fièvre et les

symptômes qui l’accompagnent. Il provoque dans les cas sérieux une réaction catabolique rapide

qui décompose les cellules secondaires ainsi que les molécules de protéines formées de manière

anormale. De cette façon, il aide à purger le système de ses déchets en excédent, ainsi que des

substances qui peuvent être à l’origine de maladies, et il entraîne la réorganisation et le retour d’une

construction cellulaire plus normale. S’il finit par guérir, le malade doit par la suite connaître une

amélioration de son état de santé. De ce point de vue, on peut considérer comme risquée pour l’état

de santé à long terme, toute idée de défense préventive contre le rhume banal ou la grippe. Après

tout, la santé a pour but une physiologie normale et celle-ci dépend d’une biochimie normale.

La physiologie est l’ensemble des fonctions des organismes vivants et de leurs éléments. Chaque

élément fait intervenir un arrangement complexe de cellules. Chaque cellule fait intervenir les

milliers de protéines différentes qui la composent. Ces protéines accomplissent une grande diversité

d’actions en suivant une séquence précise qui permet à la cellule de vivre. Ce sont des molécules

géantes, d’une taille, d’une complexité et d’une diversité très grandes. On ne commença à com-

prendre la chimie de la matière vivante qu’en 1828, date à laquelle l’allemand Friedrich Wohler

réalisa la première synthèse in vitro d’une substance organique, l’urée. Ses successeurs ont mené à

36

bien la synthèse d’un grand nombre de molécules organiques comparativement simples, telles que

des sucres, des alcools, des savons, des corps gras, des acides de fruit, les hydrocarbures de charbon

et du pétrole et ainsi de suite. Au cours du siècle dernier, des scientifiques du monde entier se sont

consacrés à la chimie organique. La biochimie détermina donc la structure des substances

organiques simples. Elle classa des substances organiques plus compliquées et fit l’inventaire de

leurs propriétés, puis participa à l’apparition de produits synthétiques nouveaux comme les

colorants, les parfums, les médicaments, les combustibles, etc… Mais il ne fut pas possible

d’analyser par les mêmes méthodes d’autres membres plus compliqués de la famille des composés

organiques tels que les protéines. Autrement dit, les chimistes ne purent pas les séparer par

dissolution, fusion, cristallisation et autres procédés du même genre. La cellulose, par exemple, le

principal composant du bois, se refusait à fondre et durcissait et se décomposait lorsqu’elle était

soumise à la chaleur. Le même phénomène se produisait également pour la laine, la soie, l’amidon

et le caoutchouc. Il est arrivé aux biochimistes de produire fortuitement de grosses molécules

organiques, mais ils furent chaque fois déçus, car les matières obtenues étaient toujours résineuses,

cireuses, gluantes ou collantes et ne pouvaient être purifiées en une substance cristalline claire.

C’est ainsi que la chimie des macromolécules ne fut sérieusement abordée qu’après 1920. Quelques

essais d’analyse chimique de la cellulose, du caoutchouc, de l’amidon et des protéines avaient eu

lieu après 1880, avec pour seule conclusion que ces produits se composaient principalement de

carbone, d’hydrogène et d’oxygène. En poursuivant leurs travaux sur des composés plus com-

pliqués, les chercheurs en vinrent à la conclusion que la caractéristique distinctive principale des

molécules de ces substances devaient être leur grande taille, ce qui faisaient que leurs propriétés

étaient aussi différentes de celles d’autres matières organiques simples. Ces grosses molécules

devinrent connues sous le nom de molécules géantes ou polymères (du grec « nombreuses parties »).

On en déduisit alors qu’elles étaient constituées de plus petites molécules, appelés monomères,

sortes d’unité de construction. Ces blocs sont de trois sortes différentes :

– sucres simples, dans la cellulose et l’amidon

– isoprène, dans le caoutchouc

– acides aminés, dans les protéines.

Un polymère est donc une combinaison chimique complexe de monomères. Bien que les

polymères, comme les caoutchoucs et les plastiques, aient été fabriqués en quantités commerciales

depuis la fin du 19ème et le début du 20ème, les procédés de fabrication étaient tous empiriques.

Les principes régissant la structure et le comportement des polymères étaient encore inconnus. Les

chimistes possédaient une certaine connaissance de la manière de les fabriquer mais ne connais-

saient pas leur construction chimique. Vers la fin des années 1920, les recherches progressèrent

rapidement sur ces différents points. Des procédés de polymérisation furent développés et affinés.

On trouva que les polymères se formaient en suivant un modèle général. En fait, les chaînes de

polymères sont formées par la liaison bout à bout de monomères comportant quelques fois

plusieurs milliers de modules. Ces chaînes peuvent alors se grouper de deux façons différentes en

anneau pour former une molécule en forme de boule, ou rester droite en formant des faisceaux plus

ou moins rigides. Les monomères peuvent s’accrocher les uns aux autres, bout à bout, suivant

différentes configurations comme la configuration atactique (où les groupes se disposent au

hasard), la configuration isotactique (où tous les groupes sont situés du même coté de la chaîne) ou

la configuration syndrotactique (où les groupes sont disposés alternativement et en séquence

régulière de part et d’autre de la chaîne).

Il existe deux méthode pour former des polymères. L’une est la condensation, l’autre est l’addition.

Le premier procédé est assez lent et a tendance à s’arrêter avant que les molécules aient atteint une

grande taille. La seconde méthode peut produire des molécules géantes de taille pratiquement

37

illimitée. Elle ajoute les monomères les uns après les autres et construit rapidement une chaîne qui

peut en théorie continuer à croître indéfiniment jusqu’à épuisement de la réserve de blocs de

construction. Ces derniers ne possèdent pas des crochets chimiques intégrés, au contraire des

monomères obtenus par condensation : les crochets doivent être crées. Un tel crochet peut être crée

de diverses façons, chacune d’entre elles nécessitant un catalyseur ou enzyme. Un seul catalyseur

actif peut, par exemple, polymériser des monomères au rythme de 250 000 à l’heure. Des molécules

géantes peuvent être synthétisées en moins de temps qu’il n’en faut à un organisme vivant pour les

produire. Cependant ces composés complexes fabriqués de toutes pièces ne présentent aucune

ressemblance fondamentale avec un organisme vivant. Grâce à un catalyseur ou enzyme, les

créatures vivantes construisent leurs polymères en suivant un motif bien défini. On a toutefois

également observé qu’une molécule grossissant à partir d’un complexe catalytique à la surface d’un

cristal se comporte comme un cheveu grandissant à partir de sa racine, autrement dit les

monomères s’ajoutent à la racine. De ce point de vue, on peut donc dire qu’il existe une certaine

ressemblance avec un tissu vivant.

Les cellules vivantes se composent essentiellement de molécules de protéines géantes. Des milliers

de protéines différentes entrent dans la composition d’une cellule vivante. Elles accomplissent des

milliers d’actions différentes en suivant la séquence exacte qui permet à la cellule de vivre. Il s’agit

là d’un processus extrêmement délicat et d’une complexité considérable. On sait que ce sont des

molécules géantes d’une taille, d’une complexité et d’une diversité très grandes et chacune parait

avoir été conçue très spécifiquement en vue de la tache particulière qui lui est dévolue. Les

protéines sont, comme les polymères d’origine synthétique, des chaînes d’unités répétitives. Ces

unités sont les groupes peptides composés de monomères appelés acides aminés. Il existe plus de

25 acides aminés, chacun possédant son groupe secondaire sous forme d’une grappe distinctive

d’atomes autour d’un radical permanent. Ces groupes s’unissent pour former les unités peptidiques,

qui s’unissent à leur tour pour donner naissance à la chaîne polypeptidique. Les protéines sont donc

des polypeptides à la structure compliquée et très spécifique. Chaque protéine possède un nombre

et une séquence unique de groupes secondaires qui lui confèrent une taille et une identité chimique

particulière. Les protéines se distinguent également par le fait qu’elles s’organisent apparemment

dans une configuration unique, qu’elles semblent conserver aussi longtemps qu’elles font preuve

d’une activité biologique.

Il existe également des configurations où les protéines (chaînes polypeptidiques) se tordent pour

former une spirale. Le collagène (la protéine de la peau) serait formé de trois polypeptides en

spirale enroulés l’un autour de l’autre. De même, on sait que les acides nucléiques, fondement de la

chimie génétique, ont la structure d’une spirale double. Il a été démontré que la molécule de

collagène est extrêmement longue et fine et qu’elle constitue la molécule la plus asymétrique isolée

à ce jour. Si on chauffe légèrement une solution de collagène, les bâtonnets de collagène se

trouvent rompus de manière irréversible. La solution se solidifie et on obtient de la gélatine. La

raison pour laquelle on ne peut pas revenir en arrière fut clairement révélée lorsque l’on découvrit

que les molécules de la solution chauffée avaient un poids d’environ un tiers de celui du collagène

originel. Il apparut que la grosse molécule de collagène s’était rompue en trois chaînes polypep-

tidiques. Dans une brûlure du premier degré, le collagène de la peau se décompose donc de manière

irréversible.

Passons maintenant des protéines aux acides nucléiques. Les protéines peuvent être considérées

comme les matières essentielles de la vie et les acides nucléiques comme ses plans de construction.

Il existe deux sortes d’acides nucléiques : l’acide désoxyribonucléique et l’acide ribonucléique. Le

premier des deux, ou acide désoxyribonucléique (ADN), est toujours trouvé dans le noyau de la

cellule. Le second, ou acide ribonucléique (ARN), réside principalement dans le cytoplasme, à

38

l’extérieur du noyau. Ils se ressemblent beaucoup chimiquement. Ils se composent chacun d’une

longue chaîne de molécules de phosphates et de sucres, avec de petits groupes secondaires ou

bases, accrochés aux sucres. Dans l’ADN, le sucre est du Désoxyribose, dans l’ARN il s’agit d’une

molécule légèrement différente appelée Ribose. L’une des quatre bases qu’ils contiennent est

différente. L’ARN contient de l’Adénine, de la Guanine, de la Cytosine et de l’Uracile. Les bases ne

se succèdent pas dans un ordre régulier et on pense que leur séquence revêt dans chaque cas une

signification particulière et détermine la fonction de la molécule. Des études au microscope

électronique ont révélé que l’ADN est en fait une molécule double, à deux chaînes enroulées en

spirale l’une autour de l’autre. Bien que l’ARN soit moins connu, on pense qu’il présente une

certaine analogie de construction, encore que les examens aux rayons X laissent pressentir une

structure plus irrégulière.

De nombreuses raisons incitent à penser que l’ADN constitue la matière génétique de la vie (ce

qu’on avait coutume d’appeler les gênes), ou un élément important de celle-ci. On associe toujours

l’ADN aux chromosomes et jamais à aucune autre partie de la cellule. Chaque ensemble de

chromosomes semble contenir une certaine quantité fixe d’ADN. On en arriva à ces conclusions

grâce à de nombreuses expériences sur des plants de haricots. Les cellules du haricot présentent en

effet l’avantage d’avoir de très gros chromosomes, de telle sorte qu’il est possible d’en distinguer les

différentes parties au microscope et de les voir se scinder. Les chromosomes sont stables et vivent

dans un environnement chimique particulier, à l’intérieur du noyau de la cellule. Un changement de

cet environnement immédiat peut, en plus de leur relation structurelle, modifier l’action bio-

chimique et génétique des cellules. On a également découvert que l’ADN peut être extrait du noyau

de la cellule au moyen d’une solution saline. Il s’agit d’un traitement chimique très doux, et pourtant

il vient aisément à bout des liens qui relient les molécules de DNA entre elles, ainsi qu’aux

molécules de la protéine. Que ces liens puissent être rompus aussi facilement constitue un argument

de poids contre toute thérapeutique à base de médicaments concentrés.

Le microsome est une combinaison de protéine et d’acide ribonucléique (ARN). Il s’agit d’une petite

particule trouvée dans le cytoplasme de la cellule vivante. Il existe une théorie selon laquelle les

acides nucléiques contrôlent l’élaboration des substances vivantes qui caractérisent chaque

organisme : ses protéines. L’ADN en contient les plans originaux et les transporte d’une génération

à l’autre. L’ARN en constitue les tirages de travail qui sont utilisés pour la synthèse des protéines.

Le contrôle de leur production s’effectue de manière assez directe par l’intermédiaire de la séquence

des bases chez chaque acide nucléique qui détermine l’ordre particulier dans lequel s’assembleront

les acides aminés dans les chaînes polypeptidiques qui composent la protéine. Cet ordre revêt une

importance primordiale, car de lui dépendent le caractère et la fonction de la protéine. En première

approximation cette hypothèse semble correcte. Elle permet d’expliquer une quantité considérable

de faits biochimiques et elle possède la solidité que l’on associe à la simplicité et à la généralité.

Nous tournant à présent sur la fonction de l’ARN, on le trouve surtout associé à des protéines, dans

le cytoplasme de la cellule. On pense que ces particules contiennent les gabarits d’où sont issues des

protéines spécifiques. En y participant, l’ARN gouverne donc la formation de nouvelles protéines.

L’hémoglobine du sang de cheval n’est pas exactement identique à celle du sang humain, et la

molécule d’insuline diffère elle aussi légèrement d’une espèce animale à l’autre. On a découvert que

l’hémoglobine à hématies falciformes (Thalassémie = une maladie mortelle ) ressemble exactement,

pour autant qu’on puisse le voir, à l’hémoglobine normale, à une exception près : dans l’hémo-

globine normale, qui contient de nombreuses unités d’acides aminés, environ 300 en tout, il y a

deux unités d’acide glutamique, dans l’hémoglobine à hématies falciformes, l’une des unités d’acide

glutamique a été remplacée par une unité de valine. Il est intéressant de noter qu’il suffit du

changement d’un acide aminé sur environ 300 pour provoquer l’affection mortelle que constitue

39

l’anémie à hématies falciformes. Il est encore plus intéressant de constater qu’un gène, ou l’ADN,

peuvent être à l’origine d’une modification aussi minime. Les gènes n’agissent pas seulement de

façon énergique, ils peuvent également agir en douceur.

A tous points de vue, la biologie se rapproche de plus en plus du niveau moléculaire. C’est ici, au

royaume de l’hérédité, que nous avons affaire aux polymères et que nous ramenons les contrôles

décisifs du processus de vie à la question de l’ordre précis dans lequel les monomères s’assemblent

en une molécule géante. Les protéines et les acides nucléiques sont deux sortes de polymères

naturels (= molécules géantes). Ils sont organisés dans les cellules et les tissus des organismes

vivants et peuvent être considérés comme monomères de structures plus grandes. Ces macro-

molécules s’organisent alors pour former les structures hautement spécialisées des cellules et des

tissus. C’est apparemment un processus spontané qui dépend des propriétés spécifiques inhérentes

de chaque molécule. Ces monomères géants pour l’élaboration des tissus, peuvent être polymérisées

là où elles sont fabriquées ou peuvent se trouver transportées sous forme inactive vers une autre

partie de l’organisme, où elles seront activées et polymérisées à la demande. Le fibrinogène par

exemple, une protéine soluble, est toujours présente dans le sang et se polymérise en fibrine

insoluble pour donner un caillot lorsqu’un saignement se produit.

La fonction des polymères naturels varie suivant leurs propriétés. La Kératine, protéine principale

des cheveux, de la corne et des ongles, possède une grande résistance à la traction. Le Collagène se

trouve dans la peau, les tendons ainsi que les os, les dents et les tissus conjonctifs lâches.

L’Elastine est une protéine flexible des ligaments, des tissus conjonctifs et des fibres élastiques.

Ces polymères sont plus ou moins passifs. D’autres, comme la protéine du muscle, se comportent

de façon active et changent lorsqu’ils subissent une influence chimique ou toute autre stimulation.

La contraction est une propriété commune à un très grand nombre de structures biologiques autres

que le muscle, telles que le flagelle ondulant du spermatozoïde, ou les pseudopodes fluides de

l’amibe et toutes peuvent posséder un mécanisme moléculaire commun. Il existe d’autres polymères

d’une longueur sans commune mesure avec leur largeur. Ce sont les protéines fibreuses des cellules

nerveuses appelées neurofibrilles. Elles sont très longues et font moins de 30 à 40 Angström de

large (l’Angström est égal à un millionième de centimètre).

Les anticorps forment une autre famille de protéines. Ce sont des protéines tissulaires qui sont

sécrétées par les cellules immuno-compétantes de l’organisme et induites par la présence de

molécules étrangères. Ils sont tellement spécialisés qu’ils ne réagissent qu’avec un seul intrus, à

l’exclusion de tout autre.

La chimie de la matière vivante fait intervenir un grand nombre de substances et la spécificité de

leurs réactions fait classer les molécules de la biochimie à part des molécules de la chimie

classique. Les produits chimiques non organiques réagissent par famille, indépendamment de leur

composition ou de leur structure, de la même façon qu’un acide réagit avec une base. Une molécule

biologique possède au contraire par sa structure une aptitude à reconnaître et réagir avec un motif

moléculaire particulier, ce qui rend possible la grande diversité des réactions chimiques qui

constituent le phénomène de la vie. La spécificité chimique à un niveau très élevé constitue l’une

des études les plus importantes en biochimie, car elle détient les réponses à des questions capitales,

par exemple pourquoi tel virus n’infecte que tels tissus d’un organisme ou pourquoi tels médica-

ments présentent la même sélectivité.

Les travaux accomplis sur plusieurs catégories différentes de substances utilisées dans le test de

floculation ont été exposées dans des publications antérieures. Les diverses substances à y être

mentionnées, en plus des remèdes homéopathiques, se trouvaient être les acides aminés, les acides

40

gras, les allergènes alimentaires, certains allergènes d’origine animale, les vitamines et un grand

nombre de stéroïdes à la fois d’origine végétale et animale, dont la cortisone et le cholestérol. Il a

été par la suite possible d’obtenir en concentrations décimales allant de 1/100 à 1/1 000 000 : l’acide

désoxyribonucléique, l’acide ribonucléique, l’acide nucléique de la levure, l’acide nucléique du

thymus, la désoxyribose, la ribose, l’adénine, la cytosine, la guanine, la thymine et l’uracile. Une

autre préparation a avoir été utilisée dans le test est la Sérotonine, dont la formule chimique est « 5

hydroxysulphate de Tryptamine et de Créatinine ». C’est une substance qu’on trouve dans le sang, le

cerveau et certaines tumeurs et qui fut découverte il y a dix ans seulement. Soumises au test de

floculation, toutes ces préparations se sont montrées actives. Autrement dit, elles ont toutes réagi

positivement en diverses occasions, alors qu’en d’autres occasions aucune réaction ne se produisit.

C’est ce principe qui permet de juger de la valeur pharmaceutique d’une substance au cours du test

de floculation. Si la réaction est toujours positive, la substance ne doit pas être prescrite. Si les

résultats sont toujours négatifs le test de floculation ne donne aucune raison de la prescrire.

Il est encore trop tôt pour évaluer les dernières substances mentionnées. Nous avons obtenu des

résultats prometteurs dans des situations de souffrance tissulaire, telles que des éruptions cutanées,

diverses tumeurs et certaines maladies du collagène, mais l’état actuel de développement de nos

séries de tests ne nous permet pas de formuler des conclusions définitives. Des réactions apparais-

sent fréquemment avec les cas les plus chroniques bien qu’il ne soit pas inhabituel d’obtenir des

réactions positives dans des affections aiguës. Il fut trouvé que les sucres, ainsi que les bases des

acides nucléiques donnaient un plus grand nombre de réactions que l’ ARN et l’ADN. On peut

interpréter ces faits comme l’indication que les diverses parties d’une molécule géante complète,

font preuve dans le test d’une plus grande activité que la molécule qu’ils composent, tout comme les

acides aminés, qui sont les monomères des molécules protéiques, qui ont prouvé une plus grande

réactivité au test que les molécules complexes qu’ils constituent.

Pour que la construction des tissus soit parfaite, chaque cellule doit être parfaite, ainsi que toutes les

protéines et les molécules d’ADN et d’ARN. Et pour qu’elles soient parfaites, les atomes et les

monomères qui les forment doivent être parfaits. Les monomères constituant la plus petite unité

chimique, leur perfection devrait avoir pour conséquence la normalité de la cellule vivante et de ses

composants, ainsi que sa capacité biologique à se reproduire.

La pharmacopée est composée de substances existant à l’état naturel, comme les plantes et leurs

alcaloïdes, les minéraux, les venins de diverses espèces animales etc… Ces substances se sont

révélées exceptionnellement précieuses pour le traitement de nombreuses affections. Elles ne

suffisent pourtant pas à soigner toutes les maladies. Les recherches se sont par conséquent

poursuivies afin de découvrir de nouvelles substances encore plus adaptées, qui aident à soigner les

maladies que l’on considère aujourd’hui comme incurables. Grâce à une meilleure connaissance de

la chimie des polymères, ces travaux ont évolué des matières existant à l’état naturel vers des

substances synthétiques. On observa que ces nouveaux produits chimiques polymérisés sont

souvent capable d’exercer un effet biologique profond sur les organismes vivants. Ceci a conduit à

utiliser en biologie quantité de matières nouvelles qui peuvent jouer un rôle vital en physiologie.

Un grand nombre d’entre elles pourraient être essayées et ajoutées à la matière médicale homéo-

pathique. En dehors des produits biochimiques de synthèse employés aujourd’hui en médecine

courante, les domaines des enzymes, des phospholipides et d’autres restent encore à explorer dans

leur totalité. Il est tout à fait possible qu’une expérience pratique de l’activité de ces substances

procure des indices concernant d’autres substances d’un intérêt encore plus grand.

Résumé :

41

Nous avons revu quelques principes fondamentaux de la chimie des protéines, afin d’établir une

corrélation entre la biologie et les composants moléculaires de la vie cellulaire. Nous avons essayé

de démontrer l’activité de plusieurs substances nouvelles en tant qu’agents thérapeutiques à l’aide du

test de floculation. Les premières observations laissent à penser que diverses substances synthé-

tiques nouvelles, jusqu’ici négligées, pourraient ouvrir une voie thérapeutique nouvelle.

Chapitre 9

Homéopathie et maladies chroniques, considérations d’ordre théorique et pratique

Présenté au 30 ème Congrès Pan Américain de Médecine Homéopathique qui se déroula aux

Bermudes du 10 au 17 octobre 1959. Tiré de la Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de

Mars/Avril 1960 .

Les médecins homéopathes sont depuis de nombreuses années extrêmement conscients de

l’évolution actuelle de la médecine. Ils ont dû maintenir leur clientèle, malgré leur marginalisation,

par la seule qualité de leurs résultats thérapeutiques. Cette évolution a entraîné de nombreux

désavantages pour l’Homéopathie. On a assisté à un déferlement gigantesque de toutes sortes de

« médicaments miracles » imaginables. Des vaccins de tous genres sont apparus. La chute du nombre

de médecins et de collèges homéopathiques a porté atteinte à son prestige. Moins de jeunes

médecins diplômés s’intéressent à la médecine homéopathique. Beaucoup de jeunes familles

délaissent la voie homéopathique que leurs parents avaient pourtant eu la sagesse de choisir. On

assiste à une tendance accrue à la spécialisation, avec un accent particulier sur la généralisation des

renvois confraternels, surtout des obstétriciens vers les pédiatres.

Tous ces événements ont porté préjudice à la popularité de la médecine homéopathique, alors qu’en

dépit de tous les progrès de la médecine actuelle, les problèmes posés par la maladie n’ont pas

diminué d’intensité, ils se sont au contraire considérablement multipliés. Cette augmentation a

plusieurs raisons :

– en premier lieu, les antibiotiques qui arrêtent l’invasion bactérienne avant que l’auto-immuni-

sation ne soit complètement réalisée contre une infection donnée. Il en résulte une guérison sans

résistance immunologique qui prédispose le sujet à des infections ultérieures. Les antibiotiques sont

également la cause d’une augmentation des mutations bactériennes qui accroissent le problème des

infections.

– en second lieu, on a mis au point d’innombrables médicaments palliatifs. Ces stimulants ou

dépresseurs ne soulagent que temporairement. Ils sont à leur tour la source d’une succession

continuelle de pis-aller. Il en résulte que les maladies chroniques ne sont pas guéries et conduisent à

des formes de pathologie encore plus évoluées.

A notre époque et pour la plupart des malades, la question n’est pas d’avoir à sa disposition un large

éventail de remèdes. La question est bien celle du danger potentiel de la médication ainsi que de

l’amélioration de leur état de santé à l’issue du traitement. La thérapeutique par stimulation et

freinage qui constitue l’essentiel de la médecine générale ne supprime pas l’agent causal mais lui

ajoute un fardeau supplémentaire. C’est beaucoup pour des tissus déjà mis à l’épreuve par un agent

nocif. Elle inflige en outre souvent des dommages cellulaires. En administrant ce type de théra-

42

peutique, on espère que la physiologie du malade va rejeter la substance et on s’attend à ce qu’à

l’issue du traitement prescrit, le sujet ait été guéri ou du moins débarrassé de la cause de sa maladie

d’origine. Si la cause du mal ne s’est pas éliminée d’elle même au cours de cette première phase du

traitement, on recommence en répétant la même méthode ou en essayant une méthode différente.

Ce processus se poursuit jusqu’à ce que le malade finisse par guérir, succombe à une certaine

combinaison de thérapie médicamenteuse et de maladie, ou se décourage et arrête le traitement.

En se plaçant aux antipodes de cette conception de la médecine, on peut réfléchir au pourquoi de la

thérapeutique homéopathique. Elle est scientifiquement conçue pour corriger des réactions

dangereuses qui culminent en une maladie. Le but de cette méthode de traitement est de faciliter

l’élimination d’agents nocifs spécifiques qui sont les précurseurs de la maladie.

– premièrement, le remède homéopathique se combine directement dans le corps au poison

générateur de la maladie pour former un produit final insoluble ou autre qui pourra être éliminé par

les voies normales,

– deuxièmement, il existe une théorie suivant laquelle le remède homéopathique encourage la

résistance du corps, de la même manière qu’un vaccin suscite une réponse de l’organisme à une

infection donnée. De nombreux médecins homéopathes soutiennent ce point de vue,

– troisièmement il y a tout lieu de croire en l’existence d’une action biologique autre, encore

inexpliquée.

La recherche progresse continuellement dans un grand nombre de directions. L’une d’entre elles a

mis l’accent sur l’importance des oligo-éléments dans le sol. Le mystère de ces terres arables stériles

qui occupent de grandes surfaces de la planète est resté inexpliqué jusqu’à un passé très récent où

on a découvert, en particulier en Australie, pays qui conduit un grand nombre d’expérimentations

sur le sol, que certains oligo-éléments sont indispensables. Des terres potentiellement cultivables y

ont été abandonnées à cause du manque de certains éléments dont plantes et animaux ont besoin en

quantités infinitésimales. 20 à 30 éléments existent à l’état de traces dans la matière vivante.

Certains de ces éléments ne sont pas nécessaires et peuvent se trouver présents par hasard, mais

d’autres, sans que nous soyons sûrs de leur nombre, sont indispensables à des organismes plus

évolués. Les oligo-éléments ainsi que les vitamines, sont souvent appelés « micro-nutriments ».

Les oligo-éléments aujourd’hui reconnus comme essentiels à la vie végétale sont au nombre de sept:

le Fer, le Manganèse, le Cuivre, le Zinc, le Molybdène, le Bore, le Chlore. Les formes supérieures

de la vie animale en ont également besoin de sept, les cinq premiers ci-dessus, plus le Cobalt et

l’Iode. Ils sont tous employés en homéopathie. Cette liste va sans aucun doute s’allonger avec les

développements de la recherche. Nous possédons déjà des indications, bien que non concluantes,

suivant lesquelles les plantes ont besoin de Cobalt, de Sodium, de Vanadium et les animaux de

Sélénium, de Brome, de Baryum et de Strontium. Les besoins du corps humain en oligo-éléments

sont connus depuis plus de 100 ans. Mais ce n’est que récemment, il y a à peu près dix ans, que l’on

a découvert que la terre avait besoin de ces éléments à l’état de traces. Sans eux il ne peut y avoir de

croissance. Il suffit de quantités infinitésimales pour rendre un sol stérile productif, par exemple 5

grammes de Molybdène à l’hectare, et ce qui est encore plus remarquable, c’est le fait qu’une dose

de l’élément précité reste efficace pendant au moins dix ans. Un tel traitement provoque une

réaction franche et immédiate chez le trèfle. Les éléments faisant habituellement défaut dans les

terres à culture sont le Cuivre, le Zinc et le Molybdène. Le Cuivre et le Cobalt sont ceux dont les

moutons et le bétail ont en général le plus besoin pour être en bonne santé et avoir un bon

rendement. Plantes et animaux ont besoin de Cuivre. L’un des avantages de l’homéopathie est de

reconnaître le besoin de cette forme de thérapeutique et de l’administrer avec succès.

43

Le métabolisme chimique de la plante fait actuellement l’objet d’une étude impressionnante de la

vie végétale. Toute la question est de savoir pourquoi les plantes produisent certains poisons ou

alcaloïdes qui, bien qu’utiles en médecine, ne sont en général d’aucune utilité à la plante elle-même.

La plupart des alcaloïdes ne paraissant pas plus aider la plante qu’ils ne l’affectent, la sélection

naturelle n’a ni favorisé ni gêné leur formation. Les alcaloïdes constituent une famille de composés

biochimiques végétaux qui se singularise par les effets profonds que beaucoup d’entre eux ont sur la

physiologie des animaux. Depuis les temps les plus reculés, ils sont connus et utilisés comme

remèdes, poisons et hallucinogènes. On dit que l’Aconit est catalogué comme trop toxique pour

servir de remède, sauf en doses trop faibles pour être efficaces, tandis qu’à l’autre extrême, la

Caféine et la Nicotine, les plus familiers des alcaloïdes, sont respectivement absorbés et respirés

quotidiennement par une fraction importante du genre humain. On notera ici que le poison violent

qu’est l’Aconit est utilisé depuis la découverte de l’homéopathie par Hahnemann, et qu’il constitue

l’un des plus grands remèdes homéopathiques. On notera également que la Caféine et la Nicotine,

ces alcaloïdes de consommation courante, ne sont mentionnés que comme des remèdes plus ou

moins obscurs dans la pharmacopée homéopathique.

Tous les alcaloïdes proviennent des plantes, mais toutes les plantes ne produisent pas d’alcaloïdes.

Presque toute la famille des Pavots produit des alcaloïdes, le Pavot somnifère en fabriquant environ

20 sortes différentes, tandis que l’Aubergine en est presque dépourvue. Certains alcaloïdes, comme

la Morphine, ne se rencontrent que dans les plantes d’une seule famille, tandis que d’autres comme

la Nicotine, sont trouvés non seulement dans le tabac, mais aussi dans de nombreuses plantes non

apparentées au tabac, comme la primitive Prêle des marais. On décrit souvent les alcaloïdes comme

des structures extrêmement complexes, la mise au jour de la structure de la Strychnine et de la

Morphine a montré à quel point leur architecture chimique est complexe. Par opposition la Conine,

alcaloïde de la Ciguë, possède une structure des plus simples. Par ailleurs, peu de choses différen-

cient les composés alcaloïdes d’autres composés contenant de l’azote que l’on trouve dans les

plantes et qui sont pour la plupart synthétisés à partir d’acides aminés. Mais on n’en connaît pas

suffisamment à leur sujet du point de vue chimique pour pouvoir les classer dans une rubrique

particulière. On pense qu’il s’agit de sous-produits qui se forment lorsque certaines substances de la

cellule de la plante se contrarient et produisent un alcaloïde au lieu de leur produit normal. La

Trigonelline, l’un des alcaloïdes les plus simples que l’on trouve dans de nombreuses graines de

plantes ainsi que dans certaines espèces d’oursins, n’est ni plus ni moins que de l’acide nicotinique

avec un groupe méthyl (CH3 ) en plus. L’acide nicotinique (un facteur des vitamines B) étant l’un

des composants les plus couramment rencontrés dans les cellules végétales et les groupes méthyl

étant également courants, puisqu’issus de cette molécule commune qu’est la Choline, on voit tout de

suite comment cet alcaloïde peut se développer de façon spontanée.

Notre vision anthropocentrique nous porte à croire que les alcaloïdes doivent jouer un rôle

relativement important chez les plantes qui les fabriquent. Il est donc surprenant de découvrir que

beaucoup d’entre eux ne possèdent absolument aucune fonction identifiable chez la plante et ne sont

que des produits fortuits ou accidentels du métabolisme du tissu végétal. Mais alors se pose la

question, que peuvent-ils bien faire dans les plantes ? Il semble qu’ils ne soient fabriqués que

comme sous-produits ne rendant aucun service métabolique fonctionnel à la plante, ou qu’ils ne

soient produits que parce qu’elle possède un certain arrangement bien défini de gênes. Si ce sont

des déchets provenant de la décomposition des substances en cause, il n’existe apparemment aucun

moyen de les éliminer et ils s’accumulent donc tout simplement dans les tissus de la plante. Des

exemples en sont la Quinine, qui s’accumule dans l’écorce des Quinquina et la Nicotine, qui

s’accumule dans les feuilles des plants de Tabac. Il en est de même pour la Pomme de terre qui

emmagasine des alcaloïdes dans ses feuilles, mais pas dans ses tubercules. D’ingénieuses greffes

expérimentales ont fourni des preuves supplémentaires selon lesquelles de nombreux alcaloïdes,

44

une fois synthétisés, deviennent inertes et ne jouent aucun rôle dans le métabolisme de la plante,

que ce soit dans ses racines ou dans son feuillage. Le plant de Tabac, par exemple, fabrique de la

Nicotine dans ses racines, l’alcaloïde migrant ensuite jusqu’aux feuilles. Pourtant si on greffe le haut

du plant de Tabac sur la racine d’un plant de Tomate qui ne produit pas de nicotine, l’absence de

l’alcaloïde n’empêche pas le plant de Tabac de prospérer. Réciproquement un haut de plant de

Tomate greffé sur une racine de plant de Tabac s’imprégnera de nicotine sans qu’aucun effet néfaste

n’apparaisse.

Par contre, les alcaloïdes contenus dans les plantes ne sont pas tous inactifs. Certains font partie

d’autres structures métaboliques de la plante. L’alcaloïde Hordénine, par exemple, se transforme en

Lignine, la substance plastique qui dans la structure de la plante lie entre elles les fibres de

cellulose, mais toutes les plantes ne se servent pas d’Hordénine comme intermédiaire pour faire de

la Lignine. Il est cependant réconfortant de connaître au moins un cas où un alcaloïde possède un

rôle identifiable. Des botanistes ont imaginé que le goût amer de certains alcaloïdes pouvaient

dissuader un animal de manger une plante qui en contient et que d’autres plantes, contenant des

alcaloïdes toxiques, pouvaient carrément tuer les organismes pathogènes qui les attaquent. Une

variété de tomate sauvage produit en effet un alcaloïde qui la protège contre la moisissure du

Fusarium, un champignon qui attaque fréquemment la tomate cultivée. Il convient cependant de

traiter cette notion de « protection » avec prudence, car ce qui se révèle toxique à l’encontre d’une

variété d’organismes générateurs de maladies peut en nourrir une autre, ou en être apprécié.

Le métabolisme d’une plante est comme un laboratoire de chimie en activité. Des précurseurs

qualifiés ont démontré que les alcaloïdes qui ne sont d’aucune utilité pour une espèce de plantes

sont issus de produits chimiques extérieurs ou à l’état libre. Nous savons également que, d’un point

de vue chimique, le métabolisme du règne animal est semblable à la vie végétale, à ceci près qu’il

est plus compliqué. En raison de la complexité de la vie animale, il est possible qu’un plus grand

nombre d’erreurs puisse se développer et produire une plus grande diversité de substances

anormales sur le plan physiologique. Dans de nombreux cas, ces substances peuvent se comporter

comme des poisons endogènes, provoquant ainsi une maladie, si l’homéostasie chimique n’est plus

respectée.

Ceci nous amène à nous pencher brièvement sur les virus. On pourrait, comme pour la formation

des alcaloïdes, concevoir une théorie selon laquelle les acides nucléiques participent à la structure

d’un polymère de synthèse, manifestant des caractéristiques rappelant la vie. La structure résultante

serait un virus. Ce processus ne serait pas très éloigné de la fibrine insoluble qui provient de la

polymérisation du fibrinogène soluble lorsqu’il y a saignement. La combinaison des acides

nucléiques fournirait, quant à elle, les caractéristiques rappelant la vie. Une fois formés, leur nature

serait telle qu’ils pourraient se transmettre par les voies contagieuses classiques, gouttelettes de

salive ou autres, continuer de vivre et contaminer une autre personne. Etant communs à toutes les

espèces, les virus se développeraient à la fois chez les plantes et les animaux. Un schéma précis de

formation de certains virus dans l’organisme, tels que celui de la rougeole, pourrait se développer

chez un ou plusieurs individus et démarrer une épidémie. C’est au cours de la campagne de collecte

du plasma pendant la guerre qu’on trouva que quelques donneurs de sang étaient porteurs du virus

de l’hépatite et que le mélange de leur sang à celui des autres entraînait une contamination à 100 %

de ceux-ci. Les virus pouvant contaminer l’homme existent en grand nombre, 150 au moins étant

spécifiques et 80 ayant été découverts ces cinq dernières années. Les laboratoires ne cessent de

faire état de nouveaux virus. On estime qu’il se produit chaque année approximativement 100

millions d’infections virales humaines aux Etats Unis, ce qui représente 3 à 4 infections par

personne et par an. On s’interroge toujours sur l’origine de ces virus en nombre aussi grand et aussi

45

divers et on se demande pourquoi ils restent dans l’ombre pendant des périodes aussi longues. Ce

qui précède ne prétend pas prouver l’origine des virus, mais exprime une possibilité.

La raison de cette explication approfondie de quelques unes des caractéristiques des alcaloïdes et

autres substances, est de montrer que la chimie de la plante n’est pas forcément entièrement

conforme à ses besoins, et que des produits chimiques de différentes sortes se synthétisent lorsque

les constituants adéquats ont toute possibilité de s’unir. Ces substances inutiles qui proviennent du

laboratoire chimique de la plante ou de l’animal, vont prendre naissance et s’accumuler dans

l’organisme. Elles peuvent rester solubles, être transportées dans le sang (chez l’animal) et se

trouver peu ou pas du tout éliminées. Lorsqu’elles sont toxiques et s’accumulent, elles finissent par

atteindre un certain seuil critique, deviennent nocives pour un tissu avec lequel elles possèdent une

affinité particulière. Il en résulte un état pathologique, allant de la simple inflammation à la tumeur

ou à la névrose. Les bactéries et virus présents vont intervenir et participer à l’affection finale.

Chez les animaux, la partie liquide du sang présente un pouvoir dissolvant étendu, tout comme la

sève d’une plante. Elle agit comme une éponge liquide et absorbe sur son parcours, tout ce qui est

soluble, transportant de ce fait les toxines (bactériennes ou virales), tous les allergènes ou produits

chimiques biologiques toxiques imaginables, partout où se manifeste une maladie. Tout ce que

nous venons de voir, s’ajoutant à notre réflexion sur les oligo-éléments, donne des causes de la

maladie une explication plausible à laquelle il n’a pas été jusqu’à présent prêté beaucoup attention.

Nous avons l’habitude de penser aux causes principales de la maladie en termes de bactériologie et

de virologie, mais se pose toujours la question de la prédisposition à laquelle nous n’avons jamais

convenablement répondu, c’est à dire pourquoi des maladies chroniques de gravités diverses se

développent chez un individu plutôt que chez un autre.

Que ces substances proviennent de poisons chimiques, d’allergènes de différentes sortes, de virus

ou de bactéries, la médecine devrait connaître des médicaments capables de les détruire à un stade

précoce, avant qu’elles atteignent des niveaux critiques; des remèdes qui neutraliseraient ces

poisons. Ces remèdes existent et la Matière médicale homéopathique met en lumière la patho-

génésie médicamenteuse d’un grand nombre d’entre eux. La nature de la maladie peut revêtir des

aspects très variables et obliger à étudier une grande quantité de ces remèdes pour couvrir de façon

exhaustive, d’un point de vue curatif, tous les composés chimiques toxiques pouvant se manifester

chez un individu (y compris les dérivés anormaux et sous-produits résultants de leur activité

chimique). Le nombre de ces composés chimiques est toutefois limité, car il est rare d’entendre

parler d’une maladie qui n’ait pas déjà été découverte.

C’est pourquoi riche de tous les médicaments qu’elle contient, la Matière médicale homéopathique

sert d’encyclopédie de travail au stade de la prescription. Chaque cas est traité spécifiquement.

Chaque médicament décrit dans la Matière médicale attaquera la cause d’une maladie dont il peut

reproduire expérimentalement les symptômes. Chaque remède doit, pour donner des résultats

parfaits, être convenablement sélectionné et prescrit conformément à la loi de similitude. Les

nouveaux médicaments doivent être rajoutés à la Matière médicale au fur et à mesure de leur

découverte et de la démonstration de leurs qualités.

Pour conclure, nous allons présenter, à titre d’exemples, deux cas qui témoignent clairement du

développement insidieux des maladies chroniques avant toute apparition de symptômes subjectifs

ou objectifs majeurs. Ils montrent également que des complications aboutissent parfois à une

meilleure sélection du médicament. Ces cas servent enfin à démontrer qu’un test de laboratoire peut

aider à découvrir une réaction entre la substance qui est la cause première de la maladie et un

remède homéopathique, ainsi que le résultat qui peut en être obtenu.

46

Relevé de cas :

Cas 1: Mr G…. de 59 ans, mesure 1,55 m et pèse 74 kgs. Il avait subi l’ablation des

amygdales à l’âge de 4 ans. On trouva pour la première fois de l’albumine dans ses urines en

novembre 1943. En 1946, on dépista un diabète gras, avec glycosurie, allant de l’état de traces à 50

gr/litre et une glycémie qui, au plus haut, atteignit 1,69 g/ml. Un régime adapté fit baisser son

diabète. Il n’avait jamais souffert d’hypertension artérielle. Il avait habituellement 11-12/7 de

tension, avec des extrêmes à 10/6,5 et 14/8 et il avait un pouls régulier qui battait entre 70 et 80. Il

ne se sentit jamais bien pendant toute cette période. Il était souvent sujet à des infections des voies

respiratoires supérieures, il souffrait de maux de tête, d’accès de vertiges fréquents, d’une vision

brouillée avec difficulté d’accommodation. Il se plaignait d’avoir des moments de confusion

mentale, pendant lesquels, d’après lui, il n’avait pas les idées claires. La plupart du temps, il se

sentait fatigué et se plaignait de ne pas se sentir en forme.

Il se plaignait parfois de douleurs et d’une raideur dans le cou, ainsi que de raideurs de toutes les

autres articulations, surtout des doigts. Il ne sortait d’un rhume que pour en attaquer un autre et tous

duraient de quelques semaines à quelques mois. C’est d’une fatigue générale et d’une vision

brouillée, accompagnées de légère confusion mentale, qu’il souffrait le plus constamment. Ces

symptômes persistèrent et s’accompagnèrent d’une dégradation progressive de son état général,

jusqu’à ce qu’il subisse sa première attaque d’iridocyclite le 12 février 1948. Il fut soigné par un

spécialiste qui obtint une guérison en un laps de temps normal, bien qu’elle ne fut pas totalement

satisfaisante. Le 6 mars 1948, il fit une rechute, accompagnée de symptômes de larmoiement et de

brûlure de l’œil, « comme si on l’avait aspergé de poivre ». Il fut à nouveau soigné par un spécialiste

et à nouveau, son œil guérit. A cette époque, on lui fit prendre Capsicum en parallèle avec le

traitement du spécialiste. Il réagit mieux qu’à l’accoutumée et tout se passa bien entre cette seconde

attaque et le 2 octobre 1948, où il eut une sciatique droite. Après s’être rétabli, il alla bien jusqu’au 5

juin 1950, où il fit une rechute d’iridocyclite qui aggrava un rhume. Il en guérit en une semaine,

mais sa vision brouillée persista. Le 28 octobre 1950, il eut une autre attaque d’iridocyclite à l’œil

droit et fut de nouveau envoyé chez un spécialiste, mais sa guérison fut lente et le 26 décembre

1950, toujours au même œil, une inflammation accompagnée d’une intense rougeur sombre du

globe oculaire se déclara, le patient faisant à nouveau état d’une sensation de brûlure piquante. Les

rechutes devenant de plus en plus rapprochées, on craignit qu’une attaque ne finisse par entraîner

des complications sérieuses de la vue.

Le 27 décembre 1950, on fit un test de floculation qui réagit à Capsicum. On lui donna Capsicum 3

DH, cette fois sans l’assistance du spécialiste. Deux jours après, son œil allait beaucoup mieux et il

finit par guérir complètement, plus vite et plus franchement qu’il ne l’avait fait avec les traitements

antérieurs, sauf en mars 1948 où on lui avait donné Capsicum mais pas suffisamment longtemps. Il

guérit également de sa vision brouillée, de sa lassitude et autres symptômes associés dont sa fatigue

mentale, et il lui est arrivé de passer 2 à 3 ans d’affilée sans un rhume. D’autre part, il n’a souffert

jusqu’à aujourd’hui d’aucune rechute d’iridocyclite. On notera, ainsi que le révéla plus tard le sujet,

que pendant les vingt années ou plus qui avaient précédé ses attaques, la vision de son œil droit

avait été teintée de rouge et que, depuis sa dernière guérison, cette coloration a disparu et sa vision

est absolument claire.

Cas 2 : Mr J…. , 59 ans, mesure 1m75 et pèse 80 kgs. Nous l’avons suivi depuis le 5 juillet

1947, date à laquelle il avait 14-15/7 de tension et un pouls régulier battant à 92/mn. Il se plaignait

alors de douleurs dans le dos, le cou, les genoux, les épaules et les bras. Ces douleurs étaient

comme des brûlures, se produisaient de façon épisodique dans la journée et se trouvaient aggravées

47

par les mouvements. Le repos lui procurait toujours un soulagement et son sommeil était rarement

troublé. Il souffrait d’une pelvispondylite rhumatismale. Un examen radiographique révéla une

arthrite, avec ankylose des vertèbres dorsales inférieures et lombaires et des articulations sacro-

iliaques. La douleur était toujours latente, mais donnait lieu à des crises aiguës à intervalles

irréguliers. Il souffrait également d’affections secondaires, comme de fréquentes attaques de

tendinite et de myalgie du cou, de douleurs se prolongeant jusqu’aux nerfs sciatiques des jambes. Il

était sujet à des rhumes plus ou moins espacés. Le 25 juillet 1952, des orgelets apparurent aux deux

paupières, mais il en guérit sans problème. Le 26 janvier 1953, il fut atteint de conjonctivite aux

deux yeux, il en guérit, mais assez lentement. Le 30 avril 1955, des radiographies révélèrent de

nombreux calculs de la vésicule biliaire mais, comme il ne se plaignait d’aucun symptôme ou gêne

précis, une opération immédiate ne s’imposait pas. Le 15 juin 1955, il se plaignait d’une douleur

musculaire dans toute une partie du dos. Le 16 mars 1957, il fit état d’une zone douloureuse dans la

partie supérieure de l’abdomen qui se révéla légèrement à moyennement sensible à la palpation.

Ces symptômes légers de la vésicule biliaire le firent admettre à l’hôpital pour une cholécystotomie.

Il se rétablit sans problème et eut l’impression, au bout de quelques semaines, que ses douleurs

arthritiques avaient diminué, mais cette amélioration fut de courte durée et les périodes de crise

continuèrent. Le 17 septembre 1957, il eut une très grosse crise de douleurs, à type de coliques

abdominales hautes, accompagnée de difficultés respiratoires. Le 20 septembre 1957, il eut une

deuxième crise du même genre. A cause de cette douleur intense qui gênait sa respiration et

puisqu’il avait déjà eu une cholécystotomie, on lui conseilla de voir un cardiologue. Celui ci

l’examina le 1er octobre 1957 et ne lui trouva rien au cœur. On en déduisit alors qu’il était resté un

calcul qui s’était dégagé du canal biliaire pour donner les symptômes bien particulier de la colique

hépatique. Il n’eut pas d’autre crise. Il continua à souffrir pendant tout 1957 et 1958 de douleurs

arthritiques plus ou moins intenses. Le 6 septembre 1958, il fut atteint d’une inflammation de la

pupille gauche, iridocyclite accompagnée d’une douleur lancinante et d’une rougeur prononcée de

l’œil. On lui donna Belladonna, des gouttes d’Atropine et une pommade ophtalmique à la

Pénicilline qui ne provoquèrent aucune réaction satisfaisante. On l’envoya alors chez un spécialiste

qui lui prescrivit le traitement habituel, dont une pommade à la Cortisone, mais l’inflammation de

l’œil se poursuivit avec très peu ou pas d’amélioration.

Le 21 septembre 1958, alors que son œil était encore très fortement enflammé, on réalisa un test de

floculation avec Kalmia latifolia qui donna une bonne réaction à la fois en 3 et 6 DH. Ce remède

lui fut prescrit en 6 DH et l’inflammation de l’œil diminua rapidement. Son arthrite bénéficia

également d’une amélioration. Il a depuis lors continué à prendre Kalmia 6 DH et l’amélioration de

son arthrite s’est poursuivie, bien qu’il soit loin de s’être rétabli de son affection chronique. Ce cas

montre comment la complication qui affecta l’œil conduisit à la sélection, par le test de floculation,

d’un remède qui s’avéra tout aussi bien indiqué contre l’iridocyclite que contre l’arthrite.

Chapitre 10

Biologie de la Santé et de la Maladie

Préparé à l’intention de la Commission de Médecine Clinique pour la 117 ème réunion anniversaire

de l’Institut Américain d’Homéopathie à Mackinac Island, Michigan, le 14 juin 1961. Tiré de la

Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de Juillet-Août 1962.

48

La biochimie a fait de grands progrès au cours de ces dernières années. Nous avons appris qu’une

seule cellule est faite de milliers de parties différentes. On nous dit que chacune de ces cellules

contient quelques dix mille enzymes ou plus, ainsi qu’un nombre égal de gènes. Ces enzymes, ainsi

que toutes les autres parties de la cellule, sont des protéines construites d’après un modèle instauré

par l’acide désoxyribonucléique dans les gènes, d’après les fonctions particulières de la cellule en

question, le tout suivant un plan qui vit le jour au commencement de la vie sur la terre. Ce plan,

établi par les gènes, n’a jamais cessé d’être respecté par tous les genres de vie et par chaque espèce

en particulier. C’est le plan type de toute synthèse protéique qui dit à un organisme combien et

quelles sortes de protéines il faut construire. Il gouverne pour chaque organisme le cheminement

ordonné, depuis la cellule unique de l’embryon jusqu’à l’adulte pleinement formé. Il couvre tous les

mécanismes de fonctionnement de la matière vivante, simples ou complexes. Il en résulte une inter-

action coordonnée de centaines de milliers de molécules de protéines différentes. La substance

contenue dans les gènes et qui joue le rôle de chef d’orchestre, l’acide désoxyribonucléique (ADN)

se transmet de génération en génération à travers l’immensité des âges. Ce sont des molécules

géantes spécifiques qui assurent la continuité de la matière vivante et garantissent que, tout au long

de son évolution, une girafe restera une girafe et un moustique un moustique.

Un deuxième type de grosse molécule, l’acide ribonucléique (ARN), transforme les instructions des

gènes aux chantiers de construction où il dirige l’assemblage des protéines. La cellule vivante est

l’endroit où toutes ces opérations sont menées à bien. Des études au microscope électronique ont

montré que les cellules ne sont pas des amas informes de protoplasme mais qu’elles possèdent une

anatomie élaborée et ressemblent à des machines vivantes. La peau, les muscles, les os, le sang, les

vaisseaux sanguins et les organes internes sont tous composés de protéines. Les enzymes sont

également des protéines fabriquées dans la cellule. On peut les assimiler aux rouages qui font

tourner les machines situées à l’intérieur de chaque cellule. L’individualité de chaque être vivant

traduit le caractère unique de la configuration de ses molécules particulières de protéines. Toutes

les réactions biologiques prenant place dans un corps sain ou malade sont modelées par la cellule et

en font partie. La biochimie est l’étude de la structure et du comportement de cet ensemble de

spécificités protéiques, manifesté par les cellules de tout organisme. Dans leur état normal,

autrement dit lorsque les cellules, les tissus environnants et les liquides sont normaux, vierges de

toute substance étrangère ou infection, leur physiologie tendra vers un bon état de santé.

Tout bouleversement de la biochimie normale entraîne une déstabilisation de la physiologie, donc

un état pathologique. La maladie évolue vers la guérison ou la mort. S’il y a guérison, celle-ci

dépend de l’aptitude de la cellule, ou d’un groupe de cellules, ou de tout l’organisme à opposer une

résistance à l’envahisseur par le biais de son mécanisme cellulaire, que ce soit directement ou par le

jeu d’anticorps ou d’autres moyens. Nous aurons alors une guérison spontanée. Mais, si la maladie

est à un stade critique, cette guérison doit alors s’appuyer sur une assistance thérapeutique pour

pouvoir s’affirmer. Dans ce cas en effet, les structures cellulaires du corps ne peuvent résister sans

aide à l’assaut de la maladie. Soit qu’il manque un mécanisme de défense, soit que la défense en

place soit incapable de faire face à l’attaque mortelle. La thérapeutique médicale a alors une

importance primordiale. Elle abrège la maladie. Elle réduit la gravité des symptômes. Elle empêche

les complications. Elle limite ou retarde l’apparition d’une dysfonction chronique.

La substance qui se trouve ainsi à l’origine d’une maladie peut être un virus. Il semblerait que les

virus soient les causes les plus nombreuses des infections et qu’ils gagnent actuellement du terrain,

en raison, vraisemblablement, d’une régression des maladies bactériennes résultant de l’usage

important des antibiotiques. Les virus sont si petits qu’ils peuvent facilement se loger par centaines

dans une seule cellule. Ces dernières années ont permis d’augmenter de manière importante notre

connaissance de leur comportement et de leur reproduction. Le microscope électronique fait

49

ressortir les objets en relief grâce à des procédés de contraste interférentiel à base d’oxyde

d’uranium (autrement dit, on donne aux virus examinés une forme tridimensionnelle). Les virus

sont les objets les plus simples présentant les propriétés fondamentales des structures vivantes. Ils

sont capables de se dupliquer, bien qu’ils aient besoin pour cela de l’aide d’une cellule vivante.

Cette cellule peut se trouver tout aussi bien dans des bactéries que dans un organisme animal ou

une plante. Ils peuvent, par un processus de contamination, pénétrer dans un corps bactérien et le

détruire. C’est ainsi que d’innombrables variétés de virus sont les pires ennemis de nombreuses

sortes de bactéries. Mais ceci est un autre aspect du problème de l’équilibre de la vie dans la nature.

Lorsque survient une infection virale, le virus pénètre dans les cellules normales de son choix et se

multiplie à l’intérieur de ces cellules, en s’associant à leurs composants (ARN et ADN). Autrement

dit, ils produisent dans la cellule une nouvelle structure génétique qui interfère avec la construction

génétique qu’elle possède déjà. Après s’être multipliés, ils quittent cette cellule pour en contaminer

d’autres, en la laissant infirme ou sans vie. Les virus ont apparemment besoin de l’ARN des cellules

pour poursuivre leur régénération et, aussi longtemps qu’ils pourront envahir des cellules pour en

consommer l’ARN, ils continueront à posséder des caractéristiques rappelant la vie, à croître et à se

reproduire.

La vie biologique possède des mécanismes pour lutter contre ces infestations. La production

d’anticorps constitue l’une de ces protections. L’anticorps, étant également une substance protéique

produite par une hypersensibilité de la cellule à un antigène, s’emploie à neutraliser la substance

étrangère en cause et la rend inoffensive, éliminant donc la source de l’infection. Autrement dit,

chaque anticorps est fait sur mesure : il ne réagit qu’avec l’antigène qui lui correspond, ou une

substance très voisine. Ces anticorps sont tous des protéines sériques et se trouvent dans la fraction

des gammaglobulines du sérum. On peut donc regarder la thérapeutique sous deux aspects : l’aspect

allopathique et homéopathique. Pour le premier, il s’agit d’actions de stimulation ou en dépression

des fonctions physiologiques. D’un point de vue homéopathique, la thérapeutique agit par

combinaison directe du médicament et du poison en cause, cela pouvant être démontré, ce qui

entraîne une désintoxication. Il n’y a ni stimulation, ni affaiblissement. La médication allopathique

n’a pas pour but de faire effectuer de plus grands efforts aux cellules, puisqu’elles sont déjà en lutte

avec la maladie, ni de les affaiblir pour amoindrir leur résistance. Les médicaments homéo-

pathiques sont environ deux mille et leurs pathogénésies ont été répertoriées dans la Matière

médicale homéopathique. Ces remèdes sont prescrits suivant les indications de cette dernière et

après que l’ensemble des symptômes et des résultats de l’examen du sujet ait permis d’exercer un

choix rigoureux.

Si l’affection est de nature tant soit peu complexe, la guérison complète d’un point de vue homéo-

pathique demande une prescription extrêmement minutieuse et habile. Une étude très poussée de la

Matière médicale et du répertoire permet de grandes réussites. Mais malheureusement des

affections de nature semblables ne réagissent pas de la même manière à des remèdes apparemment

bien sélectionnés. Même entre les mains d’un praticien entraîné, le choix d’un remède se traduira

souvent par un échec ou aura un effet mitigé plutôt que positif. Ceci se comprend aisément, si l’on

considère le caractère polymorphe des processus biologiques auxquels nous sommes constamment

confrontés. Ce n’est pas toujours la faute du médecin s’il se trompe, car la biologie du malade, de

par sa nature complexe, ne se conformera pas entièrement à la décision thérapeutique. Nous devons

donc chercher une aide différente de celle dont nous avons bénéficié dans le passé. Cette assistance

peut provenir du laboratoire. Ce n’est que par vérification au moyen d’une méthode biologique

objective, que nous pourrons tenir pour certain, avant de l’administrer, qu’un remède est bien celui

dont nous avons besoin pour soigner une affection particulière.

50

Nous disposons à présent d’un procédé de laboratoire qui s’ajoute à une Matière médicale très riche.

Grâce à ce test de laboratoire, le médecin peut rapidement s’assurer en cas de doute que tel

médicament répond bien à ses besoins. Il est connu sous le nom de « test sérique de floculation ». Si

on constate que le médicament sélectionné contre une affection particulière ne réagit pas au test, il

y a alors tout lieu d’hésiter à le prescrire, car il n’aura pas d’effet notable sur le malade. Il peut avoir

une certaine action, mais en règle générale le malade n’en tirera pas grand chose s’il en fait un usage

prolongé. Il existe néanmoins des exceptions, car il arrive que les remèdes polycrests et certains

remèdes de fond soient indiqués, sans pour autant manifester une réaction de floculation positive.

On a trop souvent observé que des remèdes qui devraient en toute logique réagir se montrent

inactifs. Telle est l’hypothèse que l’on peut émettre en attendant les résultats de travaux ultérieurs.

Il est indispensable, lorsque le test sérologique de floculation donne des résultats négatifs, de

chercher d’autres remèdes dans la Matière médicale, à l’aide d’autres symptômes, puis de leur faire

subir le test jusqu’à obtenir des résultats positifs.

On pourrait douter de la sélectivité du test de floculation, s’il révélait un remède que l’on estime

indiqué dès l’examen du premier groupe de remèdes sélectionnés. La biologie n’est pas aussi

complaisante. On ne lui fait pas dire oui, si c’est non. Il est donc impératif de passer en revue, si

nécessaire, tous nos médicaments pour découvrir le remède qui s’identifiera dans le test de

laboratoire à la substance biologique qui devient son complément contre la maladie. Ceci devra être

confirmé par des expérimentations ultérieures approfondies. En plus de l’identification d’un remède

précis contre une maladie, on peut se servir du test pour venir à bout d’affections complexes,

lorsque d’autres remèdes prennent le relais après que le premier remède prescrit ait porté ses fruits.

Ce sont des cas souvent très troublants pour le médecin qui tente de débrouiller une situation

présentant des causes multiples et pour laquelle il faut plus d’un remède pour susciter une réponse

satisfaisante.

On peut penser qu’une telle méthode est difficile et elle l’est de fait, mais les résultats obtenus par le

biais du laboratoire justifient nos travaux et prouvent d’une manière scientifique la supériorité de

notre concept homéopathique de la médecine, surtout pour détecter et éliminer les substances

toxiques existant à l’état permanent et qui sont souvent les causes profondes de la maladie. A

mesure que la pratique de cette méthode de recherche se développera, il se peut qu’on mette au

point d’autres tests de laboratoires qui nous apportent une assistance appréciable en aidant à

réaliser une prescription exacte. Tous les efforts de la médecine se trouvent nécessairement

confrontés aux mêmes problèmes biologiques et, par conséquent, à la même multiplicité des causes

de maladie. En tant que médecins homéopathes, nous avons l’avantage de disposer d’un grand

nombre de médicaments et autres produits chimiques médicinaux, ainsi que du pouvoir d’en faire

des remèdes qui guérissent de la maladie tout en étant atoxiques. Nous devons travailler à accroître

cet avantage et à perfectionner notre médecine. Les prodromes devraient par conséquent constituer

notre domaine de prédilection. Une maladie aiguë peut-être traitée rapidement. Si elle est de nature

chronique, nos moyens d’en détecter la cause à ses débuts, puis d’éliminer rapidement la substance

causale, arrêteront son développement et la feront régresser ou éventuellement la guériront. La

littérature homéopathique a, dans le passé, fait état de nombreuses guérisons authentiques quoique

apparemment impossibles. Dans l’avenir, notre force résidera dans une multiplication de ces

guérisons, preuves scientifiques à l’appui.

Nous avons déjà donné de nombreux et excellents exemples de guérisons par des médicaments

sélectionnés grâce au test de floculation. Nous allons brièvement présenter quelques cas qui

démontrent à nouveau l’efficacité des remèdes sélectionnés par ce procédé de laboratoire :

51

Cas 1 Arthrite. Le sujet souffrait de douleurs et d’enflures d’intensités variables dans de

nombreuses articulations. Le fait de manger du bœuf en provoquait toujours une aggravation. Un

test révéla une réaction positive à la viande de bœuf. L’allergène en 3 DH lui fut prescrit comme

remède et on lui conseilla d’éviter le bœuf dans son alimentation. Le rétablissement fut excellent.

Un tel cas n’est cependant pas courant et les soins ne sont habituellement pas aussi simples,

pourtant il illustre le résultat auquel on peut s’attendre lorsqu’on a prouvé la nature de l’allergène. Il

arrive également souvent qu’on trouve une origine simple (à condition de pouvoir la détecter) à une

maladie qui se déclare.

Cas 2 Constipation chronique. Le sujet raconta qu’il avait souffert toute sa vie de consti-

pation plus ou moins prononcée et qu’une fois, dans sa jeunesse, il s’était trouvé en proie à de

violentes nausées et vomissements après avoir mangé un Podophylle mûr. Un test révéla une

réaction positive à Podophyllum. Podophyllum 3 DH, remplacé plus tard par le 4 DH le guérit de sa

constipation.

Cas 3 Tumeur du sein droit chez un homme ayant dépassé la cinquantaine. La tumeur

faisait cinq centimètres de diamètre et grossissait régulièrement. Elle était indurée et se montrait

moyennement douloureuse. La tumeur datait d’environ deux mois. Comme il ne fut pas fait de

biopsie, il n’y eut pas de diagnostic histologique. Un test révéla une réaction positive à Condurango.

On donna Condurango 4 DH au malade et une guérison complète s’ensuivit en moins de 3 mois.

Cas 4 Pleurésie avec épanchement thoracique droit, d’origine tuberculeuse. Ce sujet fut

soigné à l’Isoniazide et à la Streptomycine, mais l’épanchement persistait. Un test révéla une

réaction positive à Mercurius sulfuricum. Après lui avoir donné Mercurius sulfuricum 6 DH, en

plus des antibiotiques, l’épanchement disparut rapidement et la partie droite du thorax et le poumon

redevinrent normaux.

Cas 5 Tumeur faciale. Un homme âgé de 87 ans avait sur le coté gauche de la figure une

tumeur plate proliférante qui s’étendit progressivement jusqu’à mesurer deux centimètres par un, et

un millimètre et demi d’épaisseur et que toute irritation comme le rasage aggravait et faisait saigner.

Cette grosseur datait de deux ou trois ans. Comme il ne fut pas fait de biopsie, on ne peut faire état

d’aucun diagnostic particulier. Un test révéla une réaction positive à Condurango et Guanine (la

Guanine est l’un des nucléosides). On fit prendre au malade Condurango 4 DH à raison de deux

comprimés trois fois par jour et Guanine 4 DH à une fréquence moindre. Il ne se produisit aucune

amélioration notable pendant plusieurs semaines, puis on remarqua que la taille de la tumeur

diminuait régulièrement. L’amélioration se poursuivit jusqu’à guérison complète, au bout de quatre

à cinq mois, ce coté de sa figure se retrouvant aussi normal et la peau aussi naturelle que celle de

l’autre coté. Ce cas était inhabituel et il se pourrait que chez une autre personne une affection

demande un autre remède, encore que si l’on peut guérir une fois ce genre d’affection, on en guérira

d’autres.

Cas 6 Epilepsie (grand mal). Ce sujet ne fut soigné que pendant une brève période. Les

remèdes prescrits ne semblaient pas améliorer son état. Un test révéla une réaction positive à

Kalium bromatum. On lui donna Kalium Bromatum 3 DH. Il arrêta le traitement au bout de

quelques semaines et on ne l’a pas revu depuis. On avait toujours supposé qu’il ne s’était produit

aucune amélioration et qu’il était allé se faire soigner chez un autre médecin. On apprit avec

surprise par un membre de sa famille environ treize ans plus tard, qu’il était guéri de son épilepsie.

Le parent du malade nous dit qu’il n’avait plus subi aucune attaque d’épilepsie à la suite de notre

traitement.

52

Cas 7 Irido-cyclite. Il s’agissait d’un homme âgé de 102 ans. Il fut examiné pour la

première fois le 14 novembre 1960. Il avait toute sa tête et son état général était bon pour son âge.

Il avait 13/7,5 de tension et un pouls régulier qui battait à 72. Il pesait 49 kg et mesurait 1m50. Le

31 décembre 1960, une rougeur apparut à son œil droit. On diagnostiqua tout d’abord une iritis. On

lui donna sans résultat un traitement à la fois local et interne. Le 12ème jour, le 11 janvier 1961,

son œil était devenu rouge foncé et douloureux et on diagnostiqua alors une iridocyclite. Un test de

floculation révéla une réaction positive à Plumbum chromatum 6 DH. On lui prescrivit ce remède

et en deux jours son état s’améliora de façon notable, et le 22 ème jour, son œil était redevenu

complètement clair. Il s’agit de cette grande catégorie de maladies communément connues sous le

nom d’infections des voies respiratoires supérieures ou rhumes banaux, qui sont provoquées

principalement par des infections virales. Que ce soit au début ou à n’importe quel stade de leur

évolution, un test de floculation positif suivi de l’administration du médicament identifié apporte

aux sujets un soulagement quasi immédiat, si bien qu’au bout de 24 heures, on constate un grand

mieux et, qu’au bout de 2 jours, les symptômes ont tellement diminué qu’ils ne se sentent plus

sérieusement indisposés. Le test de floculation pourrait se bâtir une réputation sur ce seul fait.

Nombre d’acides aminés se sont montrés actifs au cours des tests de floculation et quelques uns

d’entre eux se sont trouvés prescrits de façon spécifique comme suit :

1. Proline. On l’a utilisée contre les douleurs précordiales qui accompagnent souvent une respiration

forcée. On le donne à presque tous les cardiaques, que la douleur soit légère ou forte, à ses débuts

ou bien à un stade avancé. Bien qu’elle ne soit pas jugée suffisante pour les cas graves, elle a

montré qu’elle pouvait néanmoins apporter une aide satisfaisante et elle convient particulièrement

aux cas bénins. Elle est habituellement prescrite en 4 et 5 DH, une fois par jour, parfois avec une

fréquence plus grande.

2. Valine. On l’a utilisée contre l’insomnie. Elle a dans certains cas un effet relaxant. Après en avoir

absorbé une dose ou deux le sujet se détend et s’endort.

3. Tyrosine. Cet acide aminé a souvent fait ses preuves pour le diabète sucré, pris au début.

4. Méthionine. Elle a été utilisée avec succès dans des cas de constipation, lorsque le rectum est sec

et inactif. Elle semble posséder le pouvoir de sécréter un flot de mucus dans la région du rectum

permettant la libre évacuation des matières.

5. Isoleucine. On l’a fréquemment utilisé contre certains types de maux de tête, généralement du

côté gauche. Elle s’est montrée d’un grand secours dans le traitement de certaines migraines graves.

Elle a également été employée contre l’éclatement de la peau des doigts et des mains, surtout

lorsqu’il provenait d’une carence en acide nicotinique.

6. Norleucine. Elle a également été employée contre certains types de maux de tête, le plus souvent

du côté droit.

7. Histidine. Elle a donné de bons résultats dans les cas d’hyperchlorhydrie gastrique, accompagnée

de douleurs abdominales provoquées par la fermentation et les gaz.

D’autres acides aminés ont certainement un rôle à jouer, mais ils n’ont pas été à ce jour associés à

une affection quelconque. L’exploration d’autres médicaments et produits chimiques médicinaux

qui ne sont pas réellement assimilés à des remèdes homéopathiques devrait aussi faire partie de nos

53

travaux de recherches. Des substances comme les composés chimiques récents employés mainte-

nant en médecine, tous les allergènes, toutes les vitamines, les acides aminés, les acides gras, les

enzymes et les nucléotides, y compris l’acide désoxyguanilique, l’acide thymidylique et l’adénosine

triphosphate, devraient être préparés et étudiés sous l’angle homéopathique. Nous posséderions

alors, en plus de nos remèdes homéopathiques habituels, une matière médicale qui couvrirait la

grande majorité des maux dont peut souffrir l’humanité.

Résumé :

Nous avons attiré votre attention sur la structure moléculaire de la cellule et sur le fait que la

biologie de la cellule peut être le siège d’une physiologie anormale. Nous vous avons également

sensibilisés au besoin d’une identification précise du remède, par le biais d’une procédé de

laboratoire qui semble améliorer notre score dans les cas difficiles et minimiser la possibilité d’un

jugement inexact de la part du prescripteur. Nous avons brièvement mentionné 7 cas illustrant ce

point de vue.

Chapitre 11

Découvertes imprévisibles de la pratique médicale

Présenté au Congrès Pan Américain de Médecine Homéopathique au cours de la croisière des

Caraïbes du 2 au 12 Novembre 1962. Tiré de la Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de

juillet/août 1963.

Il est relativement courant pour un médecin d’avoir, comme clients, des gens qui se sont leur vie

durant soignés principalement à l’homéopathie. Si tous les médecins leur ayant prescrit des

médicaments à chacune de leur maladie avaient pu, chaque fois, en choisir un qui entraîne une

guérison complète, nous serions en droit d’espérer une physiologie parfaite et libre de toute

pathologie tout au long de leur vie. De telles conditions rendraient idéal l’exercice de la médecine.

Cette perfection est malheureusement inaccessible car :

– premièrement, peu de personnes viennent consulter leur médecin chaque fois qu’elles ont un

problème, surtout s’il s’agit de l’un de ces nombreux maux bénins qui traînent souvent en longueur

et laissent des séquelles,

– deuxièmement, le verdict du médecin, lorsqu’il est consulté, peut ne pas être dépourvu d’erreurs.

La prescription d’un remède inapproprié peut entraîner des effets secondaires supplémentaires chez

le sujet.

– troisièmement, il peut arriver de tomber gravement malade. On peut alors avoir à recourir à un

autre type d’assistance pour finir de guérir. L’organisme se trouve doublement atteint du fait de la

gravité de la maladie avec, en cas de guérison imparfaite, des conséquences importantes qui

viennent s’ajouter à la pathologie d’origine.

– quatrièmement, le métabolisme, s’il se trouve sous l’influence d’un déséquilibre et d’allergies

alimentaires, a des réactions qui s’ajoutent à ceux d’autres toxines.

54

Comme nous l’avons vu précédemment, il n’est pas rare pour un médecin d’avoir des clients ayant

été soignés principalement par l’homéopathie, bien qu’ils ne soient pas légion. Il est cependant peu

courant de disposer d’un dossier détaillé sur ces sujets à leur mort. Nous avons récemment eu la

chance d’avoir deux sujets dans cette situation. Tous deux avaient vécu plus longtemps que la

normale en dépit des nombreuses agressions pathologiques dont ils avaient été victimes, dont nous

donnons plus loin la liste. Tous deux ayant eu recours à des médecins homéopathes tout au long de

leur longue vie, nous en déduisons qu’ils furent principalement soignés par l’homéopathie.

L’un des deux sujets était un homme qui vécut jusqu’à l’âge de 72 ans, et dont la cause directe de la

mort fut une thrombo-embolie pulmonaire qui succédait à une embolie cérébrale survenue trois

semaines auparavant. Les embolies étaient la conséquence d’une thrombophlébite de la veine

fémorale gauche, avec un ulcère de la cheville gauche. L’autopsie révéla un total de 49 entités

pathologiques différentes.

Cet homme fut examiné pour la première fois le 14 Janvier 1955 et resta sous notre surveillance

médicale tout le reste de sa vie, jusqu’à sa mort le 8 Janvier 1961. Il fut hospitalisé pour la dernière

fois le 17 décembre 1960, avec à son admission un diagnostic d’accident vasculaire cérébral. Parmi

les maladies graves qu’il avait subies figuraient une diphtérie à 40 ans, une sténose coronaire à 50,

une prostatectomie transurétrale à 64, une cholecystectomie à 70 et une deuxième sténose coronaire

à 71 ans. Il fut hospitalisé pour la première fois à l’Hôpital Communal de Montclair en mars 1958,

pour une cholécystite gangréneuse et purulente sur une lithiase cholédocienne. Une cholecys-

tectomie avec appendicectomie fut pratiquée. Les calculs les plus gros trouvés dans la vésicule

biliaire mesuraient 11 cm de circonférence. Un électrocardiogramme donna des résultats qui

révélèrent un ancien infarctus postérieur. Ce sujet fut à nouveau hospitalisé en décembre de la

même année pour un infarctus du myocarde. Un électrocardiogramme montra que la paroi postéro-

latérale venait de subir des dommages supplémentaires. Il s’en sortit assez bien et quitta l’hôpital

quatre semaines plus tard. Sa troisième et dernière hospitalisation eu lieu deux ans plus tard, le 17

décembre 1960 à la suite d’une chute à la maison. Elle s’accompagnait d’une gêne de la parole, et

d’une perte complète de la vision dans l’hémi champ droit des deux yeux. Il se plaignait de douleurs

à la tempe droite et dans la région précordiale, ainsi que de crampes dans la jambe gauche. Un jour

plus tard, il fut atteint d’une paralysie faciale gauche. Il ne perdit jamais conscience et répondait si

on lui adressait la parole, mais son élocution était laborieuse. Son état s’améliora progressivement

les jours suivants. Sa parole se fit plus nette, sa paralysie faciale devint moins prononcée et il

retrouva peu à peu l’usage de la main gauche, tout en conservant une faiblesse du bras et de la main

gauches. La gêne précordiale disparut, mais l’hémianopsie resta pratiquement inchangée. Le 23

décembre, la douleur précordiale revint et il devint à la fois agité et somnolent. Son état

s’améliorant à nouveau, il reçut la permission de se lever, mais il se plaignit de vertiges. Le 1er

janvier 1961, il eut une chute de tension et il se plaignit à plusieurs reprises de douleurs dans la

poitrine, de faiblesse et d’essoufflements. Cette douleur s’intensifia et s’étendit à la partie inférieure

et antérieure gauche du thorax. Un électrocardiogramme confirma l’ancien infarctus postéro-latéral

et révéla, en plus, un trouble apparemment récent au niveau de la transmission intraventriculaire.

Une radiographie de la cage thoracique montra qu’un processus inflammatoire gagnait la base du

poumon gauche, causé, pensait-on, par une pneumonie. Les résultats du laboratoire confirmèrent ce

que l’on pensait. Douleur et dyspnée s’aggravèrent rapidement et le 8 janvier il fit une cyanose

brutale et expira.

Une autopsie très complète fut réalisée et on diagnostiqua les affections suivantes :

1 – Thrombophlébite de la jambe gauche avec

2 – Ulcère variqueux de la cheville gauche,

3 – Thrombose de la veine fémorale gauche,

55

4 – Thrombo-embolie pulmonaire ayant entraînée des

5 – Infarctus à divers degrés des lobes droit inférieur, gauches inférieur et supérieur,

6 – Œdème multifocal des poumons,

7 – Ancien infarctus à un stade avancé du lobe inférieur gauche du poumon gauche,

8 – Emphysème et fibrose pulmonaire modérés,

9 – Broncho-pneumonie, principalement du lobe inférieur du poumon gauche, s’ajoutant à une

10 – Pleurésie aiguë du poumon gauche,

11 – Congestion passive et chronique du poumon gauche,

12 – Pneumolythes,

13 – Anthracose pulmonaire modérée,

14 – Pleurésie chronique de cause indéterminée,

15 – Pneumonie interstitielle chronique de cause indéterminée,

16 – Sarcoïdose localisée des lobes inférieur et supérieur du poumon droit,

17 – Nécrose post infarctus du ventricule gauche (fibrose du myocarde) entourée de

18 – Fibrose localisée de l’endocarde du ventricule gauche,

19 – Myocardite interstitielle diffuse modérée,

20 – Fibrose légère de l’endocarde du ventricule droit

21 – Infiltration graisseuse modérée du ventricule droit

22 – Athérosclérose modérée des artères coronaires

23 – Athérosclérose localisée de l’aorte avec début de thrombose de la paroi

24 – Anthracose des vaisseaux lymphatiques trachéo-bronchiques

25 – Légère hépatomégalie de couleur sombre

26 – Hémangiome localisé du foie

27 – Légère congestion passive de la rate

28 – Lésion localisée de Rich des glandes cortico-surrénales

29 – Déplétion lipidique légère à modérée des glandes surrénales

30 – Goitre diffus, avec fibrose et calcification

31 – Kyste du rein gauche, de cause indéterminée et pouvant peut-être expliquer :

32 – Pyélonéphrite modérée

33 – Glomérulo-néphrite modérée

34 – Congestion passive modérée des reins

35 – Hyperplasie bénigne de la prostate (avec prostatite chronique) avec pour conséquences :

36 – Obstruction du col de la vessie avec

37 – Trabéculation secondaire de la paroi vésicale,

38 – Polype granulomateux de la muqueuse de la vessie

39 – Métaplasie squameuse de la muqueuse de la vessie avec astringence cellulaire

40 – Gastrite chronique avec début de métaplasie intestinale

41 – Infarctus multiple de l’iléon-jéjunum (visible à l’œil nu)

42 – Iléite à son stade ultime avec hyperplasie lymphoïde de cause indéterminée,

43 – Vaisseaux lymphatiques iléo-caecaux calcifiés et encapsulés, étiologie indéterminée,

44 – Occlusion thrombotique de l’artère cérébrale médiane droite ayant entraîné une :

45 – Encéphalomacie du lobe temporal droit (y compris l’enveloppe extérieure et le putamen)

46 – Artériosclérose cérébrale modérée

47 – Abdomen de post-cholécystectomie

48 – Abdomen de post-appendicectomie

49 – Prostatectomie trans-urétrale.

On voit, en analysant les affections ci-dessus, que beaucoup d’entre elles résultaient d’une infection

primaire suivie de complications au niveau du système thromboplastique de coagulation. Néan-

56

moins, on y trouve également un large éventail de manifestations morbides indépendantes,

progressivement invalidantes.

L’autre sujet, lui aussi de sexe masculin, vécut jusqu’à 75 ans et mourut d’un cancer métastatique du

foie, conséquence d’une tumeur prostatique. 38 entités pathologiques furent relevées sur ce dernier

cas. Il avait été soigné par homéopathie depuis son enfance. Il fit appel à nos soins pour la première

fois le 26 septembre 1947. Il fut examiné à intervalles irréguliers de septembre 1947, à janvier

1960, date à laquelle il fut atteint d’une forte poussée de zona, sur le 7ème nerf intercostal gauche.

On le suivit ensuite régulièrement jusqu’au 20 avril 1961. Le 29 mai 1961, il fit l’objet d’un examen

approfondi de la part d’un spécialiste de New-York qui le soigna jusqu’au 9 juin 1961. On le vit

ensuite le 3 juillet 1961, pour des douleurs aiguës dans la partie supérieure droite de l’abdomen qui

s’étendaient vers la gauche et faisaient du siège de la douleur une zone particulièrement sensible. Il

s’était senti assez bien jusqu’alors pour faire les trajets jusqu’à son bureau à New-York, bien qu’il

continuât de se plaindre d’une douleur au côté gauche de la poitrine, là ou l’on avait soigné

auparavant son Zona. Ses antécédents faisaient état d’un nombre remarquablement faible de

maladies graves. Il avait eu un anthrax au cou en 1916, et de ce moment-là aux environs de 1955, il

était apparemment resté en bonne santé et avait toujours mené une vie professionnelle active. C’est

alors qu’il commença à montrer des signes d’un léger déséquilibre mental. Il traversait des périodes

de plus en plus fréquentes de dépression légère et commençait à ressentir un manque d’intérêt pour

son travail. Ces manifestations se poursuivirent jusqu’au stade final de sa maladie, bien qu’elles ne

l’empêchèrent pas de se rendre au travail. On releva dans les analyses de laboratoire : leucocytes 10

300 ; hémoglobine 11,9 grammes ; hématocrite 38,5 % ; vitesse de sédimentation 20mm/ première

heure ; phosphatases acides élevés ; bilirubine totale 5,6mg/l ; un examen radioscopique indiqua un

processus pathologique de l’abdomen, provenant de la vésicule ou du pancréas. La cholécysto-

graphie fut impossible, car la vésicule ne concentrait pas le produit de contraste. Cliniquement on

pensa être en présence d’un carcinome du foie sans toutefois écarter complètement l’éventualité

d’une maladie de la vésicule biliaire. Il n’y avait pas trace de jaunisse. On pratiqua le 12 juillet une

laparotomie exploratoire et on trouva le foie métastatique. L’examen histo-pathologique révéla un

adénocarcinome assez bien délimité de l’ensemble du foie. L’opération ne permit pas d’en

déterminer le point d’origine. La période post-opératoire ne fut qu’un déclin progressif et le malade

expira le 20 juillet 1961. On réalisa là aussi une autopsie complète et détaillée qui permit de révéler

les 38 entités pathologiques suivantes :

1 – Adénocarcinome de la prostate assez bien délimité et principalement de type plexiforme :

a ) métastases au foie

b ) métastases aux vaisseaux lymphatiques pré-aortiques

c ) métastases aux os vertébraux (stade précoce)

2 – Broncho-pneumonie bilatérale récente et à un stade avancé

3 – Thrombo-embolie de l’artère pulmonaire droite (visible à l’œil nu),

4 – Emphysème et fibrose pulmonaires modérés,

5 – Congestion pulmonaire passive modérée

6 – Adhérences pleurales pariéto-viscérales à l’apex du poumon droit,

7 – Dépôts de calcaires localisés dans les vaisseaux lymphatiques trachéo-bronchiaux

(semblables aux vaisseaux lymphatiques d’une primo-infection),

8 – Lymphangite trachéo-bronchiale aiguë,

9 – Arthracose légère à modérée des vaisseaux lymphatiques trachéo-bronchiaux,

10 – Stratification et hyperplasie de la membrane cellulaire basale de la muqueuse laryngée,

11 – Œdème du larynx

12 – Laryngite chronique, légère à modérée

13 – Légère trachéite chronique

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14 – Thrombose de la paroi auriculaire droite du cœur (visible à l’œil nu)

15 – Atrophie myocardique

16 – Fibrose sous-endocardique du ventricule gauche

17 – Fibrose (légère à moyenne) du myocarde

18 – Artériosclérose modérée des artères coronaires

19 – Artériosclérose généralisée modérée, avec calcifications

20 – Artériosclérose modérée de l’aorte

21 – Ecchymoses des endothéliums aortiques

22 – Cholécystite chronique avec épaississement fibreux et thrombose des veines

23 – Lithiase de la vésicule biliaire

24 – Artériosclérose modérée de la rate

25 – Lésion de Bagentoss du pancréas

26 – Légère infiltration graisseuse du pancréas

27 – Lésion corticale de Rich des glandes surrénales

28 – Déplétion lipidique corticale des glandes surrénales

29 – Dégénérescence ischémique localisée des glandes surrénales

30 – Pyélonéphrite chronique modérée

31 – Néphroangiosclérose modérée

32 – Cystite chronique avec métaplasie squameuse

33 – Gastrite chronique avancée avec métaplasie intestinale

34 – Polype adénomateux du rectum

35 – Atrophie testiculaire modérée

36 – Dégénérescence de Lenger du diaphragme

37 – Péritonite chronique sous-diaphragmatique

38 – Fibrose interstitielle et involution de la glande thyroïde

Ces deux cas démontrent l’extrême difficulté qu’il y a à essayer de détecter par l’examen clinique

toutes les entités morbides qui sont susceptibles d’être présentes chez les personnes âgées. Au

mieux, on ne pourra découvrir qu’une petite partie de leurs états morbides même si, par le bénéfice

d’un diagnostic très habile, ces états se trouvent être les plus importants.

En homéopathie, nous disons depuis longtemps que les prescriptions doivent être basées sur la

totalité des symptômes, ce qui signifie l’ensemble de l’état morbide du malade, tel qu’il se traduit

dans les symptômes subjectifs et objectifs. Naturellement, ces derniers sont aussi assez subjectifs.

Le problème du traitement d’un cas chronique n’est habituellement pas aussi simple. L’équilibre

physiologique va en se compliquant avec chaque nouvel état pathologique et comme ils ne cessent

de se multiplier au cours des années, le processus finit par s’enraciner et l’espoir de le corriger

s’amoindrit. Il ne faut toutefois pas désespérer de ces cas. Les principes fondamentaux de la

médecine homéopathique s’appliquent au traitement de tous les troubles, curables ou incurables. Si

le cas est curable, le choix minutieux d’un remède entraînera la guérison. S’il est incurable, un

remède convenablement sélectionné minimisera les symptômes qui font souffrir le malade et le

soulagera.

Nous devons cependant dépasser le stade du soulagement, si nous voulons exercer une véritable

influence sur une pathologie débutante ou à un certain degré d’avancement. Une pathologie

chronique devient permanente si elle atteint un certain degré d’avancement, et la maladie peut alors

être généralement considérée comme incurable. Notre but n’est point de vouloir guérir les malades

condamnés. Il est d’empêcher ou de faire régresser, chaque fois que possible, le développement de

la pathologie; autrement dit de la stopper avant qu’elle n’atteigne un niveau incurable. Comment s’y

prendre ? Nous venons de passer en revue deux cas qui avaient été raisonnablement bien traités par

58

l’homéopathie, et bien que leurs manifestations pathologiques n’aient pas entraîné leur mort

précoce, leurs corps recelaient toutefois un nombre d’entités pathologiques beaucoup plus important

que ne le laissait prévoir une méthode de soins idéale.

Si nous voulons nous ériger en gardiens de la santé, il est essentiel de prendre chaque manifestation

morbide à ses débuts. Les imprécisions diagnostiques et thérapeutiques doivent être minimisées.

Chaque prescription se doit d’avoir un effet bien déterminé sur l’évolution de la maladie. Lorsque

nous en serons là, nous obtiendrons chaque fois un retour à une physiologie assez proche de la

normale et à un état de santé meilleur et plus durable. Pour atteindre un tel niveau de prescription,

et afin que le remède choisi puisse être vérifié, il est essentiel de se tourner vers d’autres moyens

que l’étude classique de la Matière médicale et du Répertoire. Si leurs indications nous font

sélectionner un remède particulier pour un sujet donné, nous n’avons aucune assurance, sans test de

laboratoire, d’avoir fait le bon choix. Si le médicament se montre inefficace, nous aurons perdu un

temps précieux et la pathologie du malade évoluera librement. Si l’examen en laboratoire d’un

médicament convenablement sélectionné nous donne l’assurance qu’il est définitivement indiqué

pour un sujet donné, nous saurons alors d’avance que sa pathologie aiguë diminuera à une vitesse

surprenante et sans complication, et sera suivie d’un retour rapide à un état de santé normal. Si c’est

un cas chronique, il y aura en général une amélioration. Il devient par conséquent aujourd’hui

impératif, pour garantir au malade une guérison rapide et complète, d’élaborer des techniques de

laboratoire qui permettent d’aider à sélectionner le remède indiqué. Une telle méthode pourrait fort

bien aboutir à faire diminuer le nombre des entités pathologiques les plus fréquemment rencontrées

chez les personnes âgées.

Nous avons passé en revue deux cas nous offrant un dossier médical détaillé, afin de démontrer

qu’en dépit d’une surveillance médicale constante, nombre de processus pathologiques peuvent se

développer. On notera cependant que ces soins médicaux aidèrent ces sujets à dépasser l’espérance

moyenne de vie, en dépit de leurs nombreuses pathologies. Nous avons fait remarquer combien il

est capital de faire une prescription exacte et pour ce, combien il est nécessaire de disposer de

moyens para-cliniques, comme le développement de techniques de laboratoire, pour vérifier in-

vitro le choix d’un remède, avant son utilisation in-vivo.

Chapitre 12

Médecine préventive

Tiré de la Revue de l’institut Américain d’Homéopathie de janvier- février 1963.

La recherche médicale s’est développée à un rythme phénoménal tout au long de ce dernier quart de

siècle. Un nombre considérable de chercheurs en biologie disposent de fonds importants. Leurs

recherches vont du comportement physiologique d’un tissu spécialisé, à la source même de la vie.

Ils ont appris combien la molécule que nous connaissons sous le nom d’ADN est essentielle pour

les organismes vivants. Leur domaine de travail couvre aussi bien la médecine préventive et la

thérapeutique, que les détails minutieux de l’analyse biologique. De vastes domaines de la

médecine restent cependant à explorer. Il faut découvrir rapidement pourquoi les tissus s’enflam-

ment, pourquoi les tumeurs grossissent, les causes exactes des névroses, ainsi que les réponses à

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sécrétions hormonales, des enzymes, des anticorps ainsi que de nombreuses autres substances

chimiques. Ces substances entretiennent les fonctions du métabolisme, c’est à dire une nutrition

normale, la production d’énergie, la protection contre les maladies et le remplacement normal des

cellules qui sont nécessaires à la perpétuation de la vie. Mais en plus de ces agents normaux, des

substances anormales nocives peuvent se former dans le corps et être absorbées par le sang. Elles

peuvent provenir d’un métabolisme irrégulier, d’infections ou bien d’une autre source. Leur nature

chimique simple ou complexe peut être étrangère à la physiologie et déclencher le processus de la

maladie. Le sang est logiquement le véhicule le plus absorbant du corps. Il est particulièrement apte

à garder en solution toutes les colloïdes avec lesquelles il se trouve en contact, qu’ils soient béné-

fiques ou nuisibles à la santé. Beaucoup de ces agents nocifs ne se laissent pas éliminer et, se

trouvant transportés vers chaque cellule par le sang, se comportent en poisons violents pendant une

durée indéterminée. Chaque poison possède une affinité déterminée à l’égard de certaines structures

du corps. Leur toxicité peut varier avec des effets allant d’une simple douleur musculaire, à une

maladie aiguë ou chronique grave. Le sang devient par conséquent l’endroit idéal où rechercher les

agents agresseurs du corps, autrement dit les substances génératrices de maladies. Notre problème

est de déceler ces substances et de les identifier par rapport aux troubles du malade. Pour y

parvenir, nous devons observer puis évaluer les résultats, afin d’être exact, par rapport au facteur

nocif de chaque malade. On ne devrait jamais renvoyer un malade à la suite d’un examen minutieux

qui n’a rien donné en lui disant « Nous n’avons rien trouvé d’anormal, donc vous n’avez rien. Ne

vous faites pas de souci et oubliez vos douleurs, car elles ne peuvent être que le fruit de votre

imagination ». Le malade a dans ces conditions toutes les chances de perdre espoir et de se retrouver

dans un état pitoyable. Il est en droit de penser qu’en consultant la profession médicale, il a fait

appel au service le mieux qualifié et qu’il n’a reçu aucune aide notable. Il aura donc tendance à

essayer les médecins les uns après les autres, jusqu’à ce qu’une pathologie finisse par se développer

et soit découverte. Des malades ont besoin de soins très tôt mais ne trouvent pas ce qu’il leur faut.

Ce sont ceux vis à vis desquels on peut exercer une action médicale préventive de façon

extrêmement satisfaisante et sur une grande échelle. Ces malades, s’ils sont convenablement

soignés au début de leur maladie, lorsque la cause de leurs maux n’est qu’une toxine qui n’a pas été

éliminée, se trouveront débarrassés de la source de leurs ennuis et l’éventualité d’une pathologie

ultérieure aura peut-être été évitée. Ce serait la médecine préventive idéale. Elle n’est naturellement

pas toujours possible, bien souvent, c’est le malade qui n’aura pas demandé de soins précoces, et

dans d’autres cas, il pourra ne pas faire preuve d’une bonne coopération pour le suivi thérapeutique.

Tous les médecins généralistes et surtout les médecins homéopathes ont l’habitude de s’occuper des

malades au stade infra-clinique. Un traitement bien choisi permet de guérir d’innombrables

maladies en puissance avant qu’il n’y ait eu un développement pathologique suffisant pour établir

un diagnostic précis par les méthodes habituelles. Souvent pourtant, ces mêmes médecins,

63

Nous nous sommes livrés à cet examen superficiel du problème des oligo-éléments parce qu’ils

constituent un aspect important de la médecine préventive. Mais il subsiste toujours une grande

inconnue en médecine préventive : le dépistage des facteurs déclenchants endogènes. Ce sont ces

substances, en grande partie contenues dans le sang, qui irritent les tissus jusqu’à ce qu’ils

réagissent, cette réaction pouvant prendre la forme d’une inflammation, d’une croissance excessive

(prenant la forme d’une hyperplasie ou d’une tumeur), ou d’une dégradation par nécrose. Il est par

conséquent capital de détecter ce poison par le biais d’un remède qui pourra le neutraliser. On

pourrait l’identifier en s’appuyant sur un diagnostic de remède et, à l’issue de ce diagnostic, les

malades atteints d’une affection curable présenteraient une guérison rapide lorsque la thérapeutique

indiquée leur serait administrée.

En résumé, nous avons présenté les principes de la médecine préventive, en décrivant comment des

agents nocifs qui se forment dans le corps, sont absorbés par le sang et transportés vers chaque

tissu. Ces agents ont pour conséquence une affection pouvant conduire à une maladie plus grave, si

elle n’est pas diagnostiquée et si la cause n’en est pas éliminée à ses débuts. Nous avons de surcroît

étudié quelques caractéristiques des déficiences en oligo-éléments chez les plantes et les animaux

qui pourraient affecter la population humaine et provoquer des complications pathologiques. Un

dépistage précoce pourrait également permettre de les éviter.

Chapitre 13

Le diagnostic de Remède

Présenté à la 119 ème réunion anniversaire de l’Institut Américain d’Homéopathie à Atlantic City,

New Jersey, les 23-27 juin 1963. Tiré de la « Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie » de

janvier-février 1964.

Le célèbre philosophe et médecin Hippocrate déplaça un jour le siège de la pensée médicale du

cœur à la tête. Il en arriva à la conclusion que c’est uniquement dans le cerveau que prennent

naissance nos plaisirs, nos joies, nos rires et nos plaisanteries, ainsi que nos soucis, nos peines, nos

chagrins et nos larmes. La même école de pensée considérait que le cerveau était le siège de la

formation des idées. Depuis lors, on a montré que certaines parties bien localisées du cerveau sont à

la fois les sièges et les organisateurs de la vue, de l’ouïe, de la parole, des sensations physiques et de

la plupart des mouvements, mais la plus grande partie des fonctions cérébrales reste encore

inexplorée.

On peut également avancer que la médecine d’aujourd’hui n’est toujours pas adaptée aux besoins de

la profession médicale moderne. Des progrès considérables, c’est vrai, ont été réalisés, aussi bien

dans le domaine des remèdes à effet physiologique qu’au niveau des médications infra-physio-

logiques, ainsi que pour les thérapeutiques d’appoint, dont la chirurgie. On fait réagir les tissus

spécialisés et leur composant le plus petit, la cellule, à des agents stimulants ou dépresseurs. En

utilisant ainsi ces médicaments spécialisés, on indique aux structures et aux organes du corps ce

qu’ils doivent faire, quand ils doivent le faire et jusqu’où ils doivent aller. Mais la longue liste des

expériences effectuées n’a pas jusqu’ici permis de couvrir tous les tissus, quoique l’on puisse

envisager des progrès dans cette voie. De nombreux organes malades se trouvent néanmoins avoir

dépassés le seuil pathologique critique qui leur permet encore de réagir aux remèdes stimulants.

64

En dépit de tous ces progrès, il subsiste aujourd’hui en médecine un domaine d’études plus vaste et

plus délicat qu’on ne l’estimait jusqu’ici. Convenablement définies et menées à terme, ces études

permettront de résoudre certains problèmes importants de complications qui apparaissent dès les

premiers stades de la maladie. Ces complications résultent des troubles induits par les substances

responsables de la maladie, pathologie que nous devrions au moins en partie empêcher. Le

pronostic dépend alors du sérieux avec lequel l’état du sujet est étudié, ainsi que du stade de la

pathologie au moment de l’examen. Son but est d’identifier et d’éliminer les substances qui

occasionnent les lésions tissulaires. Ces causes premières de la maladie sont en place avant que la

physiologie ne soit perturbée, elles sont toujours là tant que dure cette perturbation, et elles sont

encore présentes à l’apparition des symptômes organiques.

Dans notre profession, l’objectif numéro un devrait être de déterminer l’origine du processus

morbide, et si possible de détecter l’agent agresseur au tout début. Nous proposons à cet effet un

programme d’étude de chaque malade qui personnalise son comportement vis à vis de la maladie.

Nous dénommerons ce programme « le diagnostic de remède ». L’une des définitions du diagnostic

est la détermination de la nature de la maladie. Il y a de nombreuses sortes de diagnostics… pour

n’en citer que quelques-uns, nous avons les diagnostics : biologique, clinique, différentiel, direct,

par exclusion, de groupe, de laboratoire, histologique, physique, de provocation, régional, radio-

logique, sérologique et de privation. Il n’est donc pas déplacé de vouloir en ajouter un autre, le

diagnostic de remède. On peut voir le diagnostic de remède comme une autre expression du

« remède indiqué », un terme d’un usage répandu en homéopathie ; mais diagnostic de remède aurait

plutôt une signification plus précise ou plus exacte. Cette expression n’implique pas la même liberté

de passage d’un remède à un autre qui est sous-entendue dans le terme indication, et c’est en ce sens

un substitut plus exact. Etant donné le grand nombre de diagnostics qui existe déjà, il n’y a pas de

raison pour que l’introduction de ce précieux complément pour l’exercice homéopathique de la

médecine apparaisse comme abusif. Il devrait en résulter une vue plus réaliste des efforts du

médecin homéopathe. Ce diagnostic montrerait que l’étude d’un sujet a pour but de déterminer à sa

source la cause réelle de toute affection médicale. Cette détermination se ferait grâce au diagnostic

de remède. Il ne remplacerait aucun des autres types de diagnostic. Il s’appliquerait tout particu-

lièrement à la thérapeutique homéopathique et représenterait la première méthode du genre ayant

pour but de dépister l’agent causal de la maladie par le biais d’un seul réactif identifié comme

remède. Il jouerait le double rôle de révélateur de diagnostic en ce qui concerne la substance

étiologique et de révélateur d’un remède capable de soigner la maladie.

De la manière dont est pratiquée la médecine aujourd’hui, et si on exclut l’action de type

antibiotique et les carences vraies, on donne aux malades soit des stimulants, pour encourager le

tissu atteint à réagir, soit des substances frénatrices, pour faire reposer la structure malade. Ceci

revient à donner une béquille au malade pour l’aider à guérir. Nous avons la chance que de

nombreuses maladies aiguës, et surtout les moins graves, soient d’une durée limitée et guérissent

spontanément si on ne leur fait rien; même si elles ne sont pas soignées de manière idéale, la

plupart d’entre elles guériront quand même. La situation est différente avec les maladies

chroniques. Elles tendent à s’aggraver si elles ne sont pas soignées. Soignées avec des stimulants,

les zones malades vont être incitées à forcer, avec des dépresseurs une douleur insupportable va

devenir tolérable, mais aucun de ces médicaments n’est prévu pour éliminer le poison qui est à

l’origine de maladie. Ce n’est pas suffisant pour le traitement d’une maladie, qu’elle soit aiguë ou

chronique; il reste à explorer un domaine bien plus vaste que ne le laissent entrevoir les méthodes

d’aujourd’hui.

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Nous pouvons, à présent, dire avec certitude que la grande majorité des maladies trouvent leur

origine dans les fonctions moléculaires des cellules. Des corps chimiques, intrinsèquement

toxiques, ou des toxines issues de bactéries ou de virus peuvent occasionner des dérangements

moléculaires. Quel qu’ils soient, ils attaqueront les tissus sains jusqu’à ce qu’une pathologie se

déclare. Déficits et affaiblissements des tissus, s’il s’en présente, seront également responsables

pour une part de ce déséquilibre ou de ces perturbations. Cette pathologie peut revêtir la forme

d’une inflammation, d’une névrose ou d’un néoplasme. Mais il est vital, indépendamment de sa

cause, de les dépister avant qu’elles n’aient provoqué des dommages sérieux et de prolonger ce

dépistage par la mise en place d’un traitement qui élimine ces substances causales, et ainsi de

permette dans tous les cas bénins une régression de la pathologie suivie de guérison.

La pathologie à une longue histoire. Les médecins, lorsqu’ils commencèrent à s’en occuper,

l’étudièrent d’un point de vue morphologique. Il s’agissait avant tout de morphologie sommaire.

Leur soin fut alors d’établir un lien entre lésions et symptômes, mais il s’agissait de lésions

importantes et ils accordèrent peu d’attention aux troubles de la fonction en tant que responsables

de la maladie du sujet. Le concept de la cellule permit plus tard d’établir un lien entre structures et

fonctions qui projeta un éclairage supplémentaire sur la maladie. Ce maître de la chaire de

pathologie que fut Rokitansky (de Vienne) ne reprenait-il pas encore au milieu du 19ème siècle la

vieille théorie des humeurs ?. Il disait que la pathologie des humeurs relevait du bon sens pratique

et que le siège principal de la maladie se trouvait dans le sang. Il prétendait que la maladie

consistait en un mauvais mélange des éléments du sang. Ses idées se trouvèrent cependant bientôt

réduites à néant par le brillant pathologiste berlinois Rudolf Virchow, qui fut l’un des plus grands

hommes de l’histoire de la médecine. Ce fut Virchow qui le premier expliqua la thrombose, la

leucémie myéloïde, les maladies pigmentaires, la décalcification par les métastases et une foule

d’autres maux. Sa plus grande œuvre fut néanmoins la doctrine de la pathologie cellulaire qu’il

dévoila en 1858. Le concept en était que la cellule est l’unité du corps concernée par la santé et la

maladie, autrement dit qu’une maladie qui affecte un organe affecte toutes les cellules de cet

organe. Puis il écrivit, en 1898 : « Nous devons nous efforcer de comprendre ce qui se passe au

cours d’un processus morbide. Nous devons nous attacher à disséquer la cellule, à la démonter

pour trouver ce que chacune de ses parties apporte à la fonction cellulaire et comment ces

éléments ont pu se dérégler au cours de la maladie ». Cela se passait en 1898, mais ce n’est que ces

dernières années que nous avons appris à disséquer les cellules au moyen de l’ultracentrifugation, à

observer ses éléments au microscope électronique et à déterminer leur rôle à l’aide de la cyto-

chimie.

Ces dernières années ont également connu le développement de toutes sortes d’équipements et de

techniques de laboratoire et les travaux se sont déplacés de la cellule morte vers le fonctionnement

intime de la cellule vivante. Nous cherchons à déterminer comment fonctionnent les différentes

parties de la cellule vivante, comment elle reproduit de nouvelles protéines d’après le plan pour

lequel elle a été conçue et comment la cellule toute entière se trouve coordonnée en une unité

unique de façon à perpétuer le vie. Nous connaissons l’ADN depuis quelques années et le voyons

toujours comme une découverte récente, mais, d’un point de vue historique, il est bon de rappeler

qu’il fut isolé des noyaux des cellules pour la première fois en 1868 par Miescher. C’était deux ans

tout juste après que Mendel ait énoncé la science de la génétique, en 1866, mais il fallut environ 80

années de plus pour prouver que l’ADN est le véritable porteur de l’information génétique.

On peut voir d’emblée, d’après ce bref exposé des réalisations de ces deux grands pathologistes,

qu’aucun d’entre eux n’avait de théorie exacte et complète sur l’origine des maladies. Mais en même

temps aucun des deux n’avait complètement tort. Nos connaissances actuelles nous permettent de

pénétrer au cœur de la physiologie et de la biochimie, ce qui n’était pas possible à l’époque où ces

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deux grands hommes apportèrent leur contribution à la science médicale. En dépit des insuffisances

de leurs théories, notre conception actuelle de la maladie n’est guère plus qu’une combinaison de

leurs idées. On peut en effet voir notre concept actuel de la maladie comme un désordre de la

structure cellulaire, un déséquilibre des fonctions chimiques du corps, des toxines à l’état libre dans

le sang ou une combinaison des trois.

Lorsque nous commençons l’examen d’un malade, qu’il s’agisse d’une affection aiguë mineure ou

d’une maladie chronique bien implantée, nous ne pensons qu’à aider cette personne. Nous en

évaluons soigneusement la symptomatologie. Si elle est simple, nous pouvons arriver assez

rapidement à une bonne prescription, tout en ayant également la satisfaction de savoir que le

malade réagira très probablement au remède, et se rétablira rapidement dans un laps de temps

raisonnable. Notre confiance n’est pas aussi grande lorsque nous nous rendons compte que nous

avons à faire à un cas compliqué, nous savons qu’il exigera un examen plus approfondi. Il se peut

que nous obtenions un succès total ou partiel, si nous sommes au fait de la Matière médicale, mais

en aucun cas nous ne saurons réellement si nous avons fait une bonne prescription avant d’avoir

obtenu une réaction satisfaisante de la part du malade. Si cette réaction ne se produit pas, nous

devrons alors reprendre l’examen et rechercher un autre traitement.

Nous pouvons, en utilisant cette méthode, prendre la mesure de notre malade et faire la synthèse de

son cas, en vue de sélectionner un remède indiqué qui, bien qu’il ne soit pas toujours exact, peut

néanmoins se révéler adapté à son état. Parce que ce remède sera très proche de l’exactitude, l’état

du malade aura tendance à s’améliorer ou même parfois à guérir. S’il ne guérit pas, il deviendra

alors nécessaire de le revoir afin de prescrire un autre remède plus indiqué. Nous n’avons toutefois

aucune assurance que ce nouveau remède conviendra mieux au sujet. La méthode du « diagnostic de

remède » que nous proposons ici, établirait en revanche de façon définitive, grâce au test de

floculation, le remède à prescrire chez un cas donné.

Prenons l’exemple du cas simple de cette musicienne ayant une infection des voies respiratoires

supérieures et souffrant depuis deux semaines d’une laryngite aiguë. Comme elle chantait, cette

affection était très gênante et son enrouement s’aggravait lorsqu’elle se servait de sa voix. On lui

avait prescrit sans résultat satisfaisant les remèdes de crise habituels, dont Phosphorus. Un test de

floculation révéla une réaction positive à Ammonium causticum en 3 DH. Ce remède la soulagea le

jour même et deux jours après elle était complètement guérie.

De nombreux cas de maladies plus graves ont prouvé la valeur du diagnostic de remède. Par le

diagnostic de remède, on a étudié, évalué et soigné avec succès des affections comme l’arthrite,

l’épanchement pleural tuberculeux, l’éclampsie, la fièvre rhumatismale, la néphrite, l’angine de

poitrine, l’iridocyclite, certaines tumeurs bénignes et bien d’autres cas. Afin d’illustrer le bien fondé

de la prescription personnalisée chez les malades et l’efficacité du diagnostic du remède lorsque le

diagnostic pathologique est identique, nous allons exposer trois cas aussi sérieux les uns que les

autres :

Le premier cas concerne un homme de 48 ans qui avait souffert à 6 reprises en 2 ans d’attaques

d’iridocyclite à l’œil droit et à qui un spécialiste avait donné à chaque fois un traitement local en

plus d’un remède indiqué. Chaque fois, son œil guérissait, mais il ne connut jamais de guérison

franchement satisfaisante, et une fois, la dernière, son œil mit plusieurs semaines à guérir. La

probabilité d’un autre attaque, et pour finir la possibilité de la perte de la vue, nous firent pratiquer

un test de floculation après cette sixième attaque qui révéla Capsicum 3 DH comme diagnostic du

remède. Son œil s’éclaircit rapidement à la suite de la prescription de ce remède, sa vision

s’améliora nettement et il n’a connu aucune rechute au cours des douze années suivantes.

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Le deuxième cas concerne un homme de 58 ans qui souffrait depuis 10 à 15 ans d’arthrite

généralisée et qui fut atteint d’iridocyclite à l’œil gauche. Il fut lui aussi soigné par un spécialiste et

on lui donna également des remèdes indiqués, mais son œil resta toujours enflammé, les trois

semaines suivantes n’amenant qu’une amélioration partielle. C’est à ce moment qu’un test de

floculation indiqua Kalmia latifolia comme diagnostic du remède. La prescription de Kalmia fut

suivie en l’espace de deux jours d’un éclaircissement immédiat de l’œil, qui se poursuivit jusqu’à

guérison complète, et cinq ans plus tard il n’avait connu aucune rechute. Son arthrite s’améliora

également.

Le troisième cas concerne un homme de 103 ans qui développa progressivement une iridocyclite de

l’œil gauche au cours d’une période de 2 à 3 semaines. Il avait déjà souffert au cours des quelques

années précédentes d’attaques qui se produisaient chaque année à peu près à la même date. En plus

d’un remède indiqué, on lui administra un traitement local sans assistance de spécialiste. Son œil ne

marqua aucune amélioration au cours des deux semaines suivantes. Etant donné la détérioration

progressive de son œil, on fit un test de floculation qui indiqua Plumbum chromicum 6 DH comme

remède. Ce dernier lui fut prescrit et donna un résultat aussi satisfaisant que dans les deux cas

précédents. Deux jours après, son œil allait nettement mieux et il était tout à fait clair au bout de dix

jours. Il a maintenant 105 ans et n’a pas fait de rechute au cours de ces deux années.

Ces cas démontrent tous l’efficacité du test de floculation pour établir un diagnostic de remède.

Nous avons décrit ce test dans des documents antérieurs. C’est en raison de leurs symptômes

objectifs évidents que nous avons sélectionné les trois derniers cas. Nous avons pu de cette manière

observer et suivre facilement dans chaque cas le cours de la maladie en passant par ses stades les

plus graves jusqu’à la guérison complète. De plus, un diagnostic de ce niveau démontre la précision

procurée par la personnalisation du cas. Le remède est par la même occasion indiqué avec un degré

de précision tel qu’aucune autre méthode existant à ce jour ne peut rivaliser.

Résumé : Nous avons énoncé les raisons qui justifient à nos yeux le diagnostic de remède. Nous

nous sommes brièvement référé à deux pathologistes de renom et avons exposé leurs vues sur les

origines de la maladie. Nous avons en partie accepté leur raisonnement et l’avons appliqué aux

recherches intervenues plus récemment en biochimie et physiologie, afin d’établir un diagnostic de

remède particulièrement adapté à la thérapeutique homéopathique. Nous avons repris et passé en

revue quatre cas à l’appui de cette méthode complémentaire d’étude homéopathique des malades.

Chapitre 14

Choisir un remède

Présenté à l’Institut Américain d’Homéopathie à Cleveland, Ohio, en juin 1964.

La tâche essentielle du médecin est de choisir un remède en individualisant son patient et, cette

recherche du remède idéal constitue toujours la clef de voûte d’un bon exercice de l’homéopathie.

Cette méthode permet à des praticiens habiles de soigner avec succès leurs patients d’un point de

vue médical. L’homéopathie est une branche de la médecine qui utilise une large gamme de

médicaments. Les médecins homéopathes sont formés aux bases fondamentales, aux principes et à

la philosophie de l’homéopathie et chacun d’entre eux étudie un grand nombre de ces médicaments.

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Le but premier de leur étude est d’établir un lien entre la pathogénésie du remède, les symptômes

relevés et les observations faites sur le sujet : une compétence d’expert est nécessaire pour bien

maîtriser les nuances qui séparent tous les remèdes homéopathiques. La Matière médicale homéo-

pathique répertorie une multitude de remèdes ayant fait leurs preuves et qui, lorsqu’ils sont

correctement utilisés, constituent une base solide pour le traitement de la plupart des maladies.

Celle-ci contient cependant beaucoup de remèdes qui n’ont pas été pleinement testés et certains qui

n’ont pas été testés du tout. Il y a donc, dans la pratique courante, des exemples de cas qui néces-

sitent des médicaments que l’on ne connaît pas suffisamment pour les prescrire, à moins que l’on ne

les soumette à certains tests supplémentaires, afin de faire la preuve de leur efficacité.

L’homéopathie permet à son stade actuel de développement de guérir de nombreux malades. Un

plus grand nombre encore se trouvent soulagés, mais nombreux sont les malades soignés qui ne

guérissent pas aussi rapidement qu’ils le devraient. Certains ne connaîtront aucune amélioration

avec la méthode de prescription actuelle. La médecine homéopathique ne doit pourtant pas s’en

trouver découragée, car aujourd’hui tout médecin homéopathe qui s’attache à étudier la Matière

médicale et à appliquer les remèdes tels qu’il les trouve indiqués, obtiendra un taux de réussite

satisfaisant chez sa clientèle. Ces remarques dénotent néanmoins un besoin important en recherche

homéopathique, recherche qui aura un caractère à la fois scientifique et enthousiaste. Nous n’avons

qu’à suivre certains des progrès les plus récents provenant de travaux en recherche cellulaire pour

réaliser toute l’étendue des développements que l’homéopathie pourrait accomplir. Ces études

expérimentales sont en train de nous faire découvrir que chaque particule ultramicroscopique

appartenant à une seule cellule a une fonction définie à assumer et que chaque cellule forme une

entité complète, avec sa propre anatomie, qui comprend tous les organes nécessaires à la

perpétuation de la vie. Il n’est pas rare aujourd’hui de lire que des cellules végétales restées en

sommeil des années, voire des siècles, au cœur de la plante et qui ont déjà terminé leur cycle de

croissance, ont été poussées à croître de nouveau et à se diviser comme de jeunes cellules

embryonnaires dans des conditions spéciales d’environnement et de nutrition. On est forcé de

reconsidérer les perspectives de l’avenir éventuel de la médecine, si on réfléchit à ces phénomènes

scientifiques. Si on se souvient que toutes ces cellules possèdent dans leur structure la même

information génétique, que leur croissance s’arrête à un certain stade de leur développement et ne

reprendra pas, à moins d’un changement dans leur environnement, on a de bonnes raisons de croire

qu’un remède préparé homéopathiquement, donc micro-dosé par nature, peut stimuler ou affecter

d’une certaine façon les cellules ou leur environnement.

Cette recherche a ouvert une ère nouvelle pour la compréhension de la vie cellulaire. Quelque

chose a changé le pouvoir de croissance des cellules, en le stoppant ou en le faisant redémarrer

suivant les circonstances. On estime à présent que ce rôle de contrôle ne peut provenir que de

l’extérieur de la cellule et on a découvert que le stimulus est fourni par un certain facteur chimique

qui vient au contact de la cellule. On conçoit aisément qu’une cellule soit complète en elle-même,

mais que, suivant son environnement chimique, cette même cellule devienne inerte ou active quant

à sa croissance, constitue une découverte récente. Il n’y a rien de neuf en ce qui concerne les

changements de structure ou la croissance anormale des cellules (que l’on connaît sous ces aspects

pathologiques), mais le mécanisme de ces changements n’a jamais été totalement éclairci, et ce n’est

que dernièrement que nous avons acquis une meilleure perception des forces qui favorisent les

changements pathologiques. Les travaux menés sur ces forces qui entourent la cellule nous

permettent de mieux comprendre pourquoi tel sujet transpire abondamment, alors que tel autre ne

transpire pas du tout. Ils expliquent pourquoi tel sujet est atteint d’arthrite, alors que tel autre souffre

de névralgies ou pourquoi tel sujet a une tumeur, alors que tel autre vivra toute se vie sans présenter

aucun signe de pathologie sérieuse.

69

Ce n’est pas aller contre la démarche scientifique que d’émettre l’hypothèse que le remède

homéopathique est aisément assimilable et peut pénétrer l’environnement chimique de la vie

cellulaire. Ce remède peut modifier cet environnement en en changeant la structure chimique ou en

provoquant la neutralisation des toxines qui évoluent à la périphérie des cellules et présentent une

certaine nocivité. On sait avec certitude que l’assimilation se fait à partir de toutes les muqueuses et

que la muqueuse buccale constitue le meilleur emplacement pour l’absorption d’un remède homéo-

pathique. Le remède passe alors directement dans le sang et se trouve transporté vers la structure

cellulaire où il fera effet. Grâce à cette compréhension accrue du comportement cellulaire, nous

bénéficions d’une meilleure connaissance et d’une explication partielle du mécanisme de guérison

déclenché par les remèdes homéopathiques. Ce que nous avançons là ne constitue pas une

explication complète de la thérapeutique homéopathique mais présente un début de solution à

l’énigme scientifique qu’est encore l’homéopathie.

Intéressons- nous à la technique de la prescription. Il est important de savoir que c’est l’environ-

nement de la cellule qui en contrôle les actions. Il est également important de savoir que les abords

des cellules ne se composent pas seulement de fluides interstitiels mais qu’ils sont immergés dans la

circulation sanguine et tous ses composants, y compris les éléments anormaux qui peuvent affecter

les fluides du corps. Que ces abords soient porteurs de maladie ou simplement déficients en une

certaine substance, et les cellules réagissent de façon anormale et génèrent des symptômes. Ce sont

principalement ces symptômes qui doivent orienter la thérapeutique.

La prescription physiologique (c’est à dire allopathique) est d’abord basée sur le diagnostic.

Autrement dit, tous les symptômes se trouvent résumés en un seul diagnostic qui fait alors appel à

un programme de médication bien défini et standardisé pour la maladie en cause. Le choix du

traitement ne tient pas vraiment compte de la grande variété des symptômes exprimés par le sujet.

Ce choix ne fait pas du tout intervenir le changement survenu dans l’environnement des cellules

concernées par la maladie, car on sélectionne comme médication un protocole préétabli pour cette

maladie particulière et le soulagement ne peut provenir que de la stimulation ou de l’affaiblissement

des tissus auxquels cette médication s’adresse (bien que l’on puisse se demander si ces remèdes ne

finiront pas par avoir des effets perturbateurs sur les cellules à la longue).

La prescription homéopathique, s’appuie principalement sur le regroupement de tous les symptômes

exprimés par le sujet et les constatations tirées de son examen clinique. Le traitement ne demande

pas nécessairement l’établissement d’un diagnostic nosologique, mais les homéopathes le font

quand même et, de la même manière que ceux qui font des prescriptions physiologiques, bien que

leur but premier soit l’identification des maladies et non la recherche d’un traitement standard.

La thérapeutique antibiotique est d’abord préventive. Comme son nom l’indique, le médicament

d’une certaine manière affecte ou tue les bactéries qui lui sont vulnérables et arrête leur invasion.

Les toxines nocives émises par cette source bactérienne cessent alors de s’accumuler aux abords des

cellules et la guérison s’ensuit. Comme nous l’avons mentionné plus haut, les réactions des cellules

aux influences stimulantes de leur environnement sont les facteurs qui déterminent les symptômes

du sujet. Ces symptômes sont par conséquent une résultante de ce que les cellules doivent

supporter. La prescription homéopathique est donc orientée vers les symptômes qui sont provoqués

par ces substances anormales. Le remède est choisi pour corriger ces anomalies. De nombreux

remèdes homéopathiques qui ne sont que partiellement indiqués contre ces affections, peuvent

cependant modifier dans le bon sens l’environnement tissulaire. L’état de nombreux malades finira

ainsi par s’améliorer sans peut-être pour autant connaître une véritable guérison. C’est peut-être là

que réside le succès de nombreux prescripteurs qui manquent d’expérience et ce qui explique que

l’homéopathie soit universellement acceptée.

70

De plus, dans l’école médicale homéopathique, il arrive que beaucoup de médecins tout à fait

compétents ne prescrivent pas de la même manière. Autrement dit, deux médecins, même s’ils

obtiennent tous deux de bons résultats avec leurs clients, peuvent ne pas toujours arriver à la même

conclusion en ce qui concerne un remède indiqué. Ils vont choisir, chacun, un remède différent

pour le même malade et tout laisse à penser que ces deux remèdes seront efficaces. Des pres-

criptions homéopathiques différentes donneront ainsi souvent des résultats satisfaisants même s’ils

ne sont pas toujours des plus efficaces. Ceci peut donc expliquer les succès de nombreux médecins

dont les prescriptions diffèrent. Cette différence peut se trouver influencée par leur connaissance

précise des remèdes, leur faculté de visualisation des indications, leur expérience particulière d’un

petit nombre de remèdes couramment utilisés, leur emploi d’une gamme étroite de remèdes et par

leur habitude à prescrire d’après la totalité ou seulement quelques-uns des symptômes. Nous savons

que beaucoup de remèdes homéopathiques ne sont pas prescrits de façon idéale. Nous savons

également que les remèdes polycrests sont universellement appréciés. La raison de leur popularité

pourrait résider dans l’affinité spécifique qu’ils présentent vis à vis d’un grand nombre des

conditions anormales qui se manifestent dans l’environnement des cellules, en plus de leur pouvoir

à en modifier la chimie et à favoriser par là une amélioration générale menant à la guérison. C’est

ce qui expliquerait le grand succès de leur utilisation. En dehors de la gamme des polycrests, les

bons résultats ne peuvent être obtenus que grâce à un grand degré d’exactitude dans la sélection des

remèdes.

L’essentiel de notre propos est d’expliquer pourquoi l’homéopathie connaît le succès dont elle a

toujours bénéficié depuis sa découverte. Au cours du premier siècle de son histoire, l’homéopathie

fut considérée comme supérieure à la médecine allopathique, telle qu’elle était exercée à cette

époque mais, peu à peu, le développement des connaissances médicales et de ses applications ont

fait que l’homéopathie n’a pas pu progresser au même rythme. Elle rencontre toujours autant de

succès que jadis, mais elle n’a pas progressé autant qu’elle l’aurait pu. Ce n’est pas seulement qu’il

faille plus de médicaments, les médicaments actuellement disponibles doivent aussi être choisis

avec une plus grande précision. Il est capital que chaque prescription soit efficace si l’on veut

progresser. Chaque maladie curable devrait répondre au traitement. Un diagnostic de remède

devrait être réalisé, afin de garantir la précision de la prescription et des résultats fiables. Le test de

floculation nous l’apporte et il permet au prescripteur d’examiner autant de remèdes que nécessaire

jusqu’à obtention d’une réaction satisfaisante. Il s’agit donc là d’une méthode idéale pour choisir un

remède.

Bien que la prescription homéopathique habituelle, avec tout le soin qui lui est apporté, permette

d’obtenir d’excellents résultats pour un pourcentage élevé de sujets, il y en a toujours une forte

minorité qui ne réagit pas à cette méthode classique de prescription homéopathique. Ces sujets

demandent une étude supplémentaire et ont besoin, afin que leur traitement soit efficace, d’un

diagnostic de remède qui donne des résultats satisfaisants à la fois pour le malade et son médecin.

De surcroît, ces résultats aboutissent fréquemment de façon remarquable à la guérison du malade.

71

Chapitre 15

Valeurs cachées de quelques remèdes inusités

Présenté à l’Institut Américain d’Homéopathie en septembre 1965. Tiré de la Revue de l’Institut

Américain d’Homéopathie de janvier-février 1966.

Les progrès de la science nous en font découvrir chaque jour un peu plus sur la vie. Ce n’est que

récemment que l’enseignement classique a annoncé que la vie débutait spontanément à partir d’une

cellule unique. Nous savons maintenant que des milliers de minuscules particules chimiques se

combinent en suivant un ordre rigoureux pour donner naissance à cette cellule unique. Nous ne

comprenons pas encore parfaitement l’origine de cet ordre, ni comment il se fait que ces particules

se combinent de manière aussi parfaite dans la nature. Et pourtant, des formes grotesques

apparaîtront s’il y a un défaut d’harmonie dans la structure qui la rende anormale vis à vis de la

vraie nature de la vie. Ces structures anormales trouvent leur origine dans les cellules et se

développent rapidement en ce que nous nommons une pathologie. La rapidité de l’évolution de

cette pathologie varie en fonction de l’agent causal et du genre de détérioration infligée à la cellule.

Les médecins ont pour rôle de combattre la maladie depuis l’antiquité. Ils ont épisodiquement, au fil

des ans, réalisé des percées dans l’étude de ce phénomène, jusqu’à ce que les connaissances de la

médecine moderne dépassent largement tout ce qui avait pu être acquis dans le passé. Mais malgré

ce progrès, la médecine est encore loin de ce que devrait être son avenir. La source fondamentale

de tout problème médical est un trouble physiologique. Ce trouble est causé par une irritation.

Cette irritation est habituellement causée par un poison, nous entendons par là toute substance qui

réagit de manière anormale avec la structure affectée. Cette substance anormale peut provenir d’une

infection, d’une matière toxique vis à vis du métabolisme, d’un allergène ou de toute substance

pouvant perturber les cellules d’un organisme. Le tissu normal doit cependant subir une irritation

causée par une seule ou une combinaison de substances avant que la maladie ne puisse se mani-

fester, avec pour conséquence une inflammation, une tumeur ou une névrose. Quelle qu’elle soit,

elle donnera naissance à une manifestation infectieuse aiguë particulière, à un dérangement méta-

bolique ou à une combinaison de ces maladies. On devrait traiter ce processus, quel qu’il soit, au

stade le plus précoce possible.

Les composants cellulaires de la vie, surtout de la vie animale, livrent une lutte perpétuelle contre

les intrus. Cette caractéristique se manifeste de nombreuses façons. Elle se traduit par le compor-

tement de phagocytose des leucocytes et leur pouvoir d’augmenter rapidement leur nombre, par la

production d’anticorps, par l’action extrêmement bénéfique d’autres substances chimiques à rôle

protecteur, et par la mise en place de leurres biologiques. L’un des premiers signes de trouble

cellulaire, surtout en cas de maladie aiguë, est le changement de la température du corps, mis en

évidence par un refroidissement ou une fièvre. D’autres signes de toxicité suivent et la gravité de la

réaction provoquée dans la physiologie détermine le niveau de cette perturbation.

Lorsqu’on ne la fait pas tomber avec des antipyrétiques, la fièvre est, tout au long d’une maladie

aiguë, le meilleur indicateur de son évolution. Cette attaque particulière cesse lorsque l’on maîtrise

et finit par éliminer les agents pathogènes agresseurs. Le nombre des phagocytes qui s’était accru

régresse, ainsi que les autres moyens de défense. Bien qu’ils ne soient plus nécessaires, les anticorps

continuent à être présents et pourront ultérieurement agir à nouveau comme moyen de défense

contre le même envahisseur. Certains resteront actifs durant toute la vie de l’individu, alors que

d’autres finiront par se désintégrer et perdre leur efficacité. Il est donc de première importance pour

72

gérer une maladie de prendre en compte les défenses naturelles du corps comme un adjuvant

thérapeutique essentiel. On devrait éviter tous les médicaments ayant une action de suppression de

ces ressources naturelles. On doit en revanche sélectionner et utiliser ceux qui complètent et

s’ajoutent ou stimulent ces défenses. Les antibiotiques forment une catégorie à part. Ils agissent en

bactériolytiques spécifiques. En tuant l’organisme bactérien à sa source, ils font rapidement

régresser la manifestation infectieuse. Ils ne s’appliquent cependant qu’aux infections bactériennes.

Ils n’ont que peu d’effet sur la vaste majorité des infections virales et ils n’ont aucun autre effet sur

les autres maladies.

Les remèdes homéopathiques se montrent toujours bénéfiques dans le traitement des maladies. En

neutralisant les toxines des infections, ils accroissent la rapidité de la guérison. Dans le cas des

maladies chroniques, ils permettent à la guérison de se développer, en éliminant l’agent agresseur.

Dans le cas des maladies pernicieuses ou malignes, ils calment les symptômes en affaiblissant les

endotoxines. Le grand nombre des remèdes homéopathiques permet de personnaliser le traitement

de chaque malade. Si les symptômes demandent un remède inhabituel, ce remède devrait pouvoir

être trouvé, mais il se peut qu’il fasse partie des remèdes partiellement ou pas du tout éprouvés. S’il

n’a pas été suffisamment éprouvé, le test de floculation pourra alors le confirmer, et le remède ainsi

sélectionné influencera favorablement le cours de la maladie de par sa spécificité.

Dans l’exercice de la médecine homéopathique, le grand problème est de déterminer le remède

avant de soigner le malade, et donc de diagnostiquer la cause de la maladie à travers un remède et

de définir le traitement. Ceci peut être réalisé grâce au test de floculation qui est une méthode de

laboratoire mettant en évidence l’effet d’un remède sur le sérum d’un malade donné, avant d’en

commencer le traitement et donnant au médecin l’assurance que le remède sélectionné agira. En

général, ce genre de traitement soigneusement sélectionné entraîne une régression de la maladie.

Dans le cas contraire, c’est que les maladies sont d’une nature pernicieuse et maligne qui résistera à

tout traitement médical. Les remèdes choisis sur la seule base des similitudes répertoriées se

montrent habituellement bénéfiques vis à vis de nombreuses maladies moins graves, mais on ne

peut pas toujours compter sur eux pour les grands malades. Chez ces grands malades, il faudra au

moins un remède reconnu avec précision et sélectionné grâce au test de floculation pour obtenir les

meilleurs résultats.

Le dépistage et l’élimination de l’agent agresseur dès ses toutes premières manifestations

constituent donc la réussite médicale, arrêtant ainsi à ses débuts, quand c’est possible, le processus

de développement pathologique. On a soigné ainsi de nombreux cas, bien souvent avant que l’on ait

pu dire que la maladie s’était installée. Les malades qui sont soignés par cette méthode bénéficient

de l’aide la plus importante qui soit, car cette approche supprime, avant même son développement

ce qui serait devenu une pathologie bien établie. Il s’avère primordial, afin d’arriver à un succès

aussi positif, de maîtriser un nombre de remèdes plus grand que ce que le médecin a l’habitude de

prescrire. Il arrive souvent que l’on ne pense pas au remède important, ou qu’on ne le sélectionne

pas parce qu’on ne peut pas l’associer à l’affection qui fait l’objet du traitement, en partie en raison

d’un manque de connaissance du médicament ou du besoin d’un médicament non répertorié. Aussi

reste-t-il un grand nombre de remèdes inhabituels à explorer et à utiliser afin de satisfaire les

besoins médicaux de tous les malades. La méthodologie homéopathique est conçue dans ce sens et

elle a fait ses preuves.

Nous obtiendrons un pourcentage de succès beaucoup plus grand dans le traitement de la maladie,

lorsque nous aurons entrepris une étude sérieuse pour aller plus loin dans l’emploi de tous les

remèdes intéressants, y compris les nombreux remèdes partiellement connus et toutes les autres

substances médicinales qui restent à explorer. La Matière médicale homéopathique contient environ

73

1500 remèdes actifs. Bon nombre d’entre eux peuvent être classés comme inhabituels, puisqu’ils ne

sont pas d’un usage courant en prescription. Un grand nombre d’entre eux sont pourtant intéressants

et, à ce jour, le seul moyen de les évaluer en dehors d’une pathogénésie clinique sur des personnes

en bonne santé, est de les expérimenter en laboratoire (cette expérimentation, connue sous le nom

de « test de réactivité sérique aux remèdes », est expliquée dans son intégralité dans l’édition de

septembre-octobre 1964 de la Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie). Ce serait là le

procédé d’évaluation le plus simple et le plus prometteur de tous les médicaments peu connus ; il

pourrait également constituer une méthode de premier plan et des plus efficaces pour revoir des

médicaments déjà testés, afin d’éliminer de nombreux symptômes secondaires, ou sans rapport avec

le cas.

Un exemple de cas grave nécessitant une étude de remède soigneuse fut celui d’une malade âgée de

60 ans qui fit une polynévrite thoracique. Tous les nerfs de l’ensemble du système respiratoire

étaient atteints. L’activité cardiaque devint irrégulière ce qui s’aggrava de troubles de la circulation

périphérique. Son attaque débuta le 1er décembre 1964, après une période de réceptions tardives et

de sommeil insuffisant. Alors qu’elle assistait à un service religieux, elle fut soudain saisie d’une

crise de nerf, accompagnée d’une dyspnée associée à une faiblesse générale, une chaleur des mains,

des tremblements violents et des frissons. Son pouls devint irrégulier et s’accompagna d’une

sensation de forte angoisse, sur fond de dyspnée. Elle fut emmenée à l’hôpital où on lui administra

un tranquillisant et un sédatif. Les analyses de routine du laboratoire se révélèrent négatives et, à

part une arythmie sans rapport avec le cas, l’électrocardiogramme se montra normal. Après une nuit

de repos, le tremblement et la douleur à la poitrine avaient disparu et dans l’ensemble elle se sentait

mieux, bien qu’encore faible. Elle quitta l’hôpital avec pour instruction de continuer à prendre son

sédatif léger, si elle se sentait nerveuse. Elle se reposa quelques jours chez elle et son état

continuant à s’améliorer, elle reprit ses activités habituelles. C’était début décembre, une période

agitée, car les enfants devaient rentrer pour les vacances. Elle se sentit obligée de faire certains

travaux avant leur arrivée. Elle se mit à consacrer moins de temps au repos et quelques jours plus

tard subit une autre crise semblable à la première, mais plus grave. Son pouls était tout aussi

irrégulier, son angoisse était aussi forte et sa respiration rapide, les muscles de ses épaules et de son

dos étaient extrêmement contractés et douloureux et elle avait les bras et les mains engourdis. Elle

était très inquiète et angoissée de ce qui lui arrivait. On put au début la soulager provisoirement en

lui massant le dos et les épaules, mais jamais très longtemps. Au début, les crises ne duraient que

d’une à cinq minutes, mais au bout de quelques jours l’essoufflement, l’engourdissement et cette

angoisse extrême ne la quittaient plus. On l’hospitalisa de nouveau le 21 décembre 1964 et on lui fit

de nouveau subir les examens de routine, dont une analyse de sang. On lui fit des radiographies du

crâne et du dos, ainsi qu’un électroencéphalogramme et un autre électrocardiogramme qui se

révélèrent tous normaux. On lui fit prendre des tranquillisants à haute dose et au bout de cinq jours,

elle parut suffisamment calme pour pouvoir retourner chez elle. Une fois chez elle, toute

diminution de la dose de tranquillisants s’ensuivait d’un retour des symptômes. Elle continuait à mal

dormir, à se sentir faible et agitée. Les somnifères ne lui procuraient qu’un sommeil court et agité.

Elle trouvait épuisant à l’extrême les sons et les activités normales de la vie familiale. Elle ne

pouvait ni lire, ni regarder la télévision ou écouter la radio. Toutes ces activités lui occasionnaient

vertiges, nausées et gène respiratoire prononcée. Parler lui produisait le même effet. On la

dérangeait le moins possible. Elle avait la bouche et la gorge très sèches et une constipation

continuelle. Elle garda un bon appétit tout au long de sa maladie et resta à son poids normal. Le

souffle court, l’angoisse, l’engourdissement des bras et des mains, les douleurs musculaires dans le

dos et les épaules ne la quittaient pas. On fit un test de floculation le 15 janvier 1965 et Natrum

arsenicosum réagit en 3 et 6 DH. Deux autres remèdes provoquèrent une réaction, Corydalis et

Stillingia, mais en concentrations plus faibles. On sélectionna Natrum arsenicosum comme remède

principal et on lui fit prendre en 6 DH, à raison de 2 comprimés toutes les 2 heures. On observa une

74

nette amélioration en l’espace de 2 jours qui fut suivie de progrès. Au bout de 2 semaines, elle put

se lever et se déplacer pendant de courtes périodes sans prendre autant de calmants. Même si elle

souffrait toujours d’un grand nombre de ses symptômes, ceux ci étaient devenus moins violents. Sa

respiration redevint normale assez rapidement. Ses douleurs au dos et aux épaules, ainsi que

l’engourdissement de ses bras et de ses mains s’atténuèrent, puis disparurent. Son sommeil redevint

normal et peu de temps après, toute l’angoisse qu’elle avait ressentie au début la quitta. On lui fit

prendre Corydalis et Stillingia comme remèdes supplémentaires en plus de Natrum arsenicosum, à

cause de leur réaction au test. Je pense qu’ils participèrent à la guérison, mais il fut impossible d’en

apprécier l’effet avec précision. On les lui fit prendre pendant la période la plus critique de son

affection pour aider à inverser le cours de la maladie. Natrum arsenicosum resta néanmoins son

remède principal et c’est celui qui contribua le plus à changer le cours de la maladie, à favoriser la

guérison.

Nous avons exposé ce cas parce qu’il s’agissait d’une maladie aiguë, très grave, dont l’issue avait

causé énormément d’inquiétude au médecin comme au malade. Même si Natrum arsenicosum n’est

pas à strictement parler un remède inhabituel, il n’est pas non plus un remède fréquemment indiqué

et, puisqu’il fut utilisé avec un plein succès dans ce cas particulier, il nous parait souhaitable d’en

faire mention. Les deux autres remèdes, Corydalis et Stillingia *, sont eux, très inhabituels et

méritent d’être mentionnés comme remèdes intéressants dans des cas particuliers.

* Remèdes du groupe Aurum, cf. « Matière médicale thérapeutique de P. Kollitsch », page 301

Chapitre 16

Quelques paramètres importants en Homéopathie

Présenté à la 116ème session scientifique annuelle de l’Association des Médecins Homéopathes de

l’état de New York le 14 avril 1966. Tiré de la Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de

mai-juin 1966.

La littérature homéopathique est pleine de nuances concernant l’indication des médicaments. Il y a

couramment recouvrement entre les pathogénésies de deux remèdes. On découvre que le complexe

symptomatique de bien des médicaments de la même famille présente bon nombre de caractéris-

tiques identiques. De plus, un très grand nombre de modalités est commun à de nombreux remèdes

de la Matière médicale. Ce fait surprenant, au lieu d’être un handicap à la prescription homéo-

pathique, s’avère contribuer à la réussite thérapeutique. Tous les maux que cause une maladie

revêtent des aspects différents selon le comportement biologique du sujet. De même qu’il n’existe

pas deux sujets présentant une symptomatologie identique, il n’existe pas davantage deux

médicaments distincts présentant la même pathogénésie médicamenteuse. Chacune d’elles diffère et

cette différence fait que c’est un médicament plus qu’un autre qui simule une maladie spécifique.

Hahnemann avait découvert que le remède provoque une réaction dans le sens de la guérison

d’autant plus forte que la similitude entre remède et maladie est plus grande. Cette similitude ne

peut pas toujours être mesurée par la simple ressemblance d’un symptôme à un autre, surtout

lorsqu’une précision rigoureuse est primordiale. Dans les cas où une prescription parfaite est

nécessaire, on devrait, en complément de la comparaison symptomatologique, établir par un test

75

l’existence d’un homologue biologique du médicament avant de pouvoir assurer que le remède sera

pleinement efficace dans ce cas donné.

Il faut donc un test qui confirme la similitude médicamenteuse. Une raison importante en est que

les malades ne peuvent pas toujours donner une description correcte de leurs symptômes. Ils

peuvent être amenés à donner trop d’importance à des symptômes mineurs et en oublier de plus

importants, conduisant ainsi à des inexactitudes et rendant plus difficile, voire souvent impossible,

une bonne prescription. Seul un test de laboratoire peut fournir la preuve objective de la nécessité

d’un médicament avant qu’il ne soit prescrit.

Il n’est pas toujours indispensable de recourir à un vérification précise en laboratoire pour arriver à

des prescriptions homéopathiques satisfaisantes; nombreux sont les exemples d’affections mineures

et courantes, en particulier celles qui présentent une évolution subaiguë, pour lesquelles on n’a

souvent besoin de guère plus qu’une impulsion thérapeutique pour faciliter la guérison. On devrait

cependant sélectionner le remède très soigneusement et, en s’appuyant sur de solides moyens

biologiques dans les cas aigus et sérieux ou chroniques, qui ne réagissent pas au traitement

habituel. Dans ces conditions et si la maladie n’est pas maligne, on pourra s’attendre à une réponse

raisonnablement bonne. Elle sera parfois spectaculaire.

Pourquoi, peut-on se demander, existe-t-il une telle différence entre des sujets qui ont tous la même

maladie et ne réagissent pas de la même manière ? C’est parce qu’il n’y a pas deux sujets qui aient

les mêmes antécédents biologiques, et que, par conséquent leur physiologie réagit de façon

différente au même agent causal. Un exemple fut celui d’un malade qui fit une Rectocolite ulcéro-

hémorragique. On sélectionna en vue d’un test les remèdes habituellement indiqués pour les colites

hémorragiques. Des 60 remèdes sélectionnés, seul Belladonna, celui dont on attendait le moins une

réaction à cause de la connaissance que l’on avait de sa symptomatologie, donna une réaction

positive. Une réponse pratiquement immédiate suivit la prise de ce remède, suivie de guérison en

l’espace d’une à deux semaines. Le malade fut non seulement satisfait mais surpris, car il avait

précédemment eu une crise qui avait été soignée, mais avait persisté plusieurs mois, le laissant

nerveux, amaigri et affaibli.

Le genre d’examen qui fut utilisé dans le cas ci-dessus consiste en une réaction de floculation entre

un remède indiqué et le sérum du malade. On l’appelle « test de floculation », il s’agit de déposer une

couche de sérum du malade sur le remède à examiner. Le groupe des remèdes étudiés et le sérum

doivent tous deux être préparés dans des conditions appropriées. La plupart des examens de

floculation ont été réalisés avec des remèdes à la troisième ou sixième dilution décimale. On a

trouvé qu’en règle générale, plus la concentration d’un certain remède est faible et moins les

indications obtenues sont spécifiques et que, plus sa concentration est élevée, plus les indications

obtenues sont nettes et précises. La conséquence de cette double constatation est que l’on a jugé

souhaitable, chaque fois que possible, de réaliser le test avec 3 concentrations ou plus de chaque

remède. Les dilutions capitales seraient la teinture-mère et les troisième et sixième dilutions

décimales. Le test s’en trouve compliqué, mais on en tire des informations intéressantes sur chaque

remède. Cela permet également d’éviter d’éliminer de nombreux médicaments utiles qui ne

réagissent pas en dilutions élevées et contribue à l’intérêt du test. Le même critère doit cependant

s’appliquer à toutes les concentrations des remèdes, les unes par rapport aux autres ; autrement dit,

les résultats obtenus avec des sérums différents ou dans des conditions différentes doivent s’avérer

négatifs, soit positifs.

Des expériences supplémentaires ont été récemment menées sur les teinture-mères et les premières

dilutions décimales. Les remèdes polycrests présentent un intérêt particulier. On a découvert qu’en

76

teinture-mère ces remèdes produisent fréquemment une floculation, alors que leurs troisième et

sixième dilutions se révèlent négatives. Les réactions obtenues à partir de ces basses dilutions

produisent un plus grand nombre de floculations, mais se révèlent peu spécifiques. Ces résultats

conduisent à élargir l’emploi de divers médicaments et justifient quelque peu les recouvrements

symptomatologiques depuis toujours remarqués dans la Matière médicale. La teinture-mère aura

néanmoins un effet bénéfique sur le malade, si l’on admet comme critère qu’elle doive donner une

floculation normale avec son sérum, tout en se montrant négative avec d’autres. D’autres remèdes

ayant réagi au cours du même test peuvent constituer des prescriptions additionnelles intéressantes.

Que le sérum d’un malade flocule avec des solutions à faible concentration de certains remèdes qui

se trouvent étroitement associés à ses antécédents est bien la preuve des nombreuses variables de

l’homéopathie. Cela signifie que pour donner un résultat la prescription ne doit pas toujours être

limitée à un remède unique considéré comme « spécifique ». Cela justifie également que deux

médecins homéopathes prescrivent des remèdes différents en obtenant tous les deux un résultat

satisfaisant.

Dans l’ensemble, ces variables, que les tests de floculation ont mises en lumière dans les teinture-

mères et les faibles dilutions, confèrent à la prescription homéopathique un caractère plus général

et moins critiquable. Autrement dit, il ressortira toujours quelque chose de positif d’une

prescription, même si elle n’est pas très affinée, pourvu qu’il y ait un semblant d’indication du

remède sélectionné. Il s’agit là d’une donnée très importante en homéopathie, sans laquelle elle ne

connaîtrait pas le succès qu’elle a eu sous sa forme actuelle. L’homéopathie n’aurait pas pu survivre

si la prescription de chaque remède devait être d’une précision très pointue pour pouvoir donner des

résultats acceptables, parce que les résultats obtenus avec les médicaments prescrits, pour certains

de manière assez floue, ne seraient pas suffisamment efficaces pour procurer aux malades le degré

de soulagement qu’ils reçoivent de toute évidence de la méthode, telle qu’elle est actuellement.

Ce n’est pas parce que ces constatations confirment la facilité avec laquelle l’homéopathie peut être

prescrite, qu’une prescription plus méticuleuse et qui produira des résultats largement supérieurs

doit s’en trouver découragée. Il n’y a, aujourd’hui, aucune autre procédure de sélection qui puisse se

comparer au test de floculation pour choisir un remède et établir une prescription plus précise dans

les cas de maladies aiguës ou chroniques. Même si de nombreux médicaments en faibles concen-

trations réagissent ou floculent, ce qui démontre largement leur utilité et facilite le travail de

prescription, la prescription homéopathique n’est pas pour autant toujours facile et sans danger. Les

praticiens devraient faire preuve d’une grande prudence lorsqu’ils s’écartent du groupe des remèdes

connus sous le nom de polycrests et autres remèdes satellites présentant en général peu de risque.

Nombre de médicaments très actifs ou toxiques comme Antimonium arsenicosum, Calcarea ars.,

Lachesis, Argentum iodatum, et bien d’autres, en particulier les métaux lourds, se montrent nocifs à

des concentrations au dessous de la sixième décimale, du moins s’ils sont prescrits sans être

parfaitement indiqués.

La recherche moderne est en train de réaliser des études approfondies sur les différents virus en tant

qu’agents oncogènes. On pense que beaucoup de tumeurs, si ce n’est leur totalité, sont causées par

des virus, bien que les tumeurs ne révèlent pas toutes leur virus. On a découvert, en poussant les

recherches plus loin, qu’il y a deux grandes catégories de virus : ceux qui contiennent de l’ARN et

ceux qui contiennent de l’ADN, ces deux catégories présentant une curieuse différence de compor-

tement. On peut retrouver les virus de la première catégorie dans les tumeurs qu’ils provoquent. Un

virus à ADN ne peut pas être isolé dans la tumeur qu’il produit. Mais on peut retrouver dans cette

tumeur l’antigène du virus qui constitue la substance perturbatrice. Il s’agit là d’une découverte très

importante qui explique que des médecins homéopathes aient, dans le passé, revendiqué la guérison

de tumeurs. Le remède homéopathique s’est toujours montré un moyen idéal de neutraliser des

77

antigènes, qu’ils soient produits par un virus ou qu’ils proviennent d’une toute autre source, comme

dans le cas des allergies ou des auto-intoxications.

Si les premiers médecins n’avaient pas pu apporter la preuve de ce qu’ils avançaient, c’était parce

que les tumeurs qu’ils avaient réussi, plus ou moins par hasard à soigner, étaient suivies d’un autre

cas présentant une variable différente, et qu’ils n’étaient pas toujours à même de découvrir cette

seconde variable et de réitérer la guérison précédente. Autrement dit, ils ne pouvaient recommencer

à sélectionner de façon parfaite un remède agissant contre une substance différente, génératrice

d’antigènes et cause de la tumeur, même si cette tumeur appartenait à la même catégorie. La proba-

bilité de réussir la sélection parfaite d’un remède par une méthode de laboratoire est maintenant

beaucoup plus importante, et elle devrait permettre de soigner les tumeurs (si elles ne sont pas

malignes) avec succès. Ces enseignements, concernant les substances génératrices de tumeurs,

devraient constituer une découverte très encourageante et favoriser la recherche homéopathique,

indépendamment évidemment du traitement chirurgical qui varie selon leur type et leur locali-

sation.

En suivant le même raisonnement, si l’on peut soigner les tumeurs pendant ou après leur dévelop-

pement, il n’y a aucune raison pour qu’un malade ne puisse pas être également traité au stade pré-

tumoral, à l’aide de remèdes sélectionnés par une méthode de laboratoire. En effet l’agent causal,

qu’il s’agisse d’un antigène viral ou d’une autre substance, doit obligatoirement précéder le

développement de la tumeur. Citons, pour illustrer cette étude, un début de cataracte soigné

récemment avec un remède homéopathique, sélectionné par le biais du test de floculation et sur

laquelle on obtint une régression des caractéristiques affectant le champ de la vision. Le remède

prescrit était Anagallis. Le traitement de ce cas est toujours en cours.

Les patients sont des individus qui souffrent de maladies, mais celles-ci se développent chez ces

individus avant qu’ils ne deviennent malades. Par exemple une arthrite, une tumeur ou toute autre

maladie n’apparaissent pas de façon soudaine. Le potentiel évolutif de chaque affection commence

à exister bien avant que les premiers signes de la maladie ne se manifestent. Ce potentiel est lié à la

présence d’une substance qui provoquera une maladie aiguë ou chronique particulière. S’il s’agit

d’une maladie chronique, elle pourra mettre très longtemps à se développer. Pendant cette période,

le test de floculation pourrait mettre en évidence un remède capable de neutraliser l’agent agresseur;

et ceci deviendra encore plus évident avec la poursuite des études sur le comportement des

médicaments et avec une meilleure connaissance de leurs caractéristiques. Ceci pourrait nous

amener jusqu’à prédire les affections potentielles au stade infra-clinique. De plus, leurs maladies

seraient retardées, ou ne se déclareraient jamais, si elles étaient soignés en adoptant des méthodes

biologiques : il serait possible de guérir l’individu avant qu’il ne devienne vraiment un malade.

Nous allons maintenant exposer un dernier cas, afin de mettre l’accent sur la nécessité d’élargir

l’examen de chaque remède à plusieurs concentrations et surtout, d’y inclure les teinture-mères

lorsque l’on peut les adapter au test. Une femme de 69 ans entra à l’hôpital en septembre dernier en

pleine crise cardiaque, avec un grave œdème pulmonaire, dyspnéïque et présentant une cyanose

prononcée. Après lui avoir fait subir les examens hospitaliers habituels et avoir étudié le rapport du

laboratoire, on diagnostiqua une crise cardiaque aiguë, une tachycardie auriculaire paroxystique, un

bloc de la branche droite, un bloc auriculo-ventriculaire du 1er degré, une endocardite aseptique

subaiguë sur une maladie cardiaque congénitale. Elle put quitter l’hôpital au bout de trois semaines.

Un diagnostic identique avait été fait lors d’une précédente hospitalisation, quelques mois plus tôt,

où on lui avait administré des doses massives de Pénicilline, surtout pour combattre son endo-

cardite subaiguë. En dépit de cette thérapeutique intensive à la Pénicilline, portée en deux occasions

jusqu’à 4 millions d’unités par jour pendant cinq jours consécutifs, elle demeura fébrile tout au long

78

de ses deux mois d’hospitalisation et, malgré une baisse progressive de sa température au cours de

cette période, elle ne fut à aucun moment totalement exempte de fièvre. Elle finit par devenir

résistante à le Pénicilline que l’on arrêta. On essaya alors d’autres antibiotiques, mais sans succès.

En plus de cette fièvre latente, il ne s’était produit aucune amélioration du flutter auriculaire. On fit

un test de floculation en juillet sans obtenir de résultats exceptionnels. Des 64 remèdes examinés,

seuls Aconitum napel. en teinture-mère et Aconitum ferox à la sixième dilution décimale donnèrent

des réactions correctes. On lui fit prendre ces remèdes après que toute autre médication ait été

stoppée. Elle connut une légère amélioration pendant un temps, mais sa réaction ne fut pas très

bonne et elle se retrouva vite en situation de crise aiguë, qui obligea à l’hospitaliser de nouveau.

Dès qu’elle se remit de cette nouvelle crise cardiaque, on fit un autre test de floculation. Cette fois-

ci on y ajouta Echinacea et Rhus tox. en teinture-mères. Ils n’avaient pas fait partie du premier test

et ils donnèrent tous deux des réactions fortement positives. On lui donna alors ces deux remèdes

en alternance, sous forme de teinture-mère qui donnèrent une bonne réaction. Elle commença à se

sentir mieux, retrouva l’appétit, prit des forces et sa température baissa (bien qu’elle ne soit pas

redevenue normale). Au delà de cette diminution de la fièvre, le progrès le plus frappant fut l’effet

bénéfique sur le rythme cardiaque qui redevint normal, avec un pouls régulier et sans palpitation

variant entre 70 et 80. Elle s’est trouvée sous surveillance et soins constants depuis sa sortie

d’hôpital, le 8 octobre 1965 et son état continua à évoluer favorablement jusqu’à il y a 2 mois. Elle

contracta à ce moment là une grippe qui se transforma en pneumonie virale, mais dont elle guérit

sans complication supplémentaire, et son état continue maintenant à s’améliorer. Sa température

varie actuellement entre 37°6 le matin et 37°2-37°5 plus tard dans la journée. Cette malade n’a pas

complètement guérie mais, considérant la gravité de ses troubles, dont la maladie cardiaque

congénitale, son état s’est amélioré de façon remarquable. Il convient de noter que le traitement

consistait en deux teinture-mères sélectionnées par le biais du test de floculation, démontrant ainsi

les possibilités nouvelles offertes par les nombreux types de prescription homéopathique.

Chapitre 17

Le test de floculation vu sous l’angle de la chélation,

les divers aspects du comportement des teinture-mères

Présenté devant la Société Médicale Homéopathique de l’état de Pennsylvanie à Lancaster, le 20

septembre 1967. Tiré de la Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie de novembre-décembre

1967.

Les médicaments destinés à soigner les maladies de l’homme firent l’objet d’une étude unique en

son genre. Elle remonte aux tous premiers rapports concernant les effets de substances toxiques sur

les tissus. La plupart des substances médicalement actives étaient auparavant constituées d’extraits

ou de sécrétions d’organismes animaux et végétaux. Elles formaient, avec les substances minérales,

le contenu de notre première Matière médicale. Puis vint l’ère des produits chimiques de synthèse,

ceux dont les recherches ont montré qu’ils possédaient des propriétés médicinales. Ces produits

sont largement utilisés par la médecine moderne. La taille de ce dernier groupe est en train de

prendre des proportions relativement énormes, élargissant considérablement le nombre de médica-

ments disponibles. En dépit de cette abondance de remèdes, la demande en nouvelles substances

médicinales continue à croître, les derniers en date étant les agents chélateurs. Ils présentent la

particularité de capturer d’autres substances, en particulier les métaux. Le principe de leur action est

de pouvoir se combiner à la structure chimique d’une substance toxique et de la modifier pour la

79

transformer en une forme éliminable par l’organisme. Ils présentent pour la pharmacologie un

principe d’action et un potentiel de développement que les laboratoires du monde entier sont en

train d’explorer de manière intensive.

La preuve peut être faite que de nombreux médicaments possèdent cette propriété particulière de

pouvoir modifier la structure des toxines, notamment des toxines endogènes, et de les rendre

inoffensives sous une forme qui leur permette d’être facilement éliminées. Les médicaments

capables de produire un flocula en milieu sanguin se rangent très probablement dans cette

catégorie. Les médicaments en préparations homéopathiques formeraient donc une composante

importante de cette catégorie. En dilution, allant de la teinture-mère à la sixième décimale, ces

médicaments donnent naissance à des floculations spécifiques au cours des tests sérologiques de

remède. On peut pour cette raison considérer qu’ils possèdent, comme décrit plus haut, le pouvoir

de se combiner aux toxines. Comme ils se sont toujours révélés être de précieux remèdes pour

soigner tous les maux relevant de la médecine, cette interprétation tend à justifier le principe de

l’action chélatrice.

La chélation est un phénomène relativement courant, car on peut l’associer à nombreuses

substances familières. Des exemples très connus sont les chélateurs naturels, comme l’hémoglobine

qui contient du Fer, la chlorophylle qui contient du Magnésium et la vitamine B12 qui contient du

Cobalt. Il y a également les enzymes, comme le cytochrome oxydase qui contient à la fois du Fer et

du Cuivre. Il en existe beaucoup d’autres, dont les antibiotiques. Depuis quelques années, la

chélation est largement employée comme antidote dans les cas d’empoisonnement accidentel.

Certains produits chimiques se combinent par exemple à de nombreux poisons, comme l’Arsenic, le

Plomb et d’autres matières très toxiques et les rendent inopérants. L’importance médicale des agents

chélateurs dépend du fait qu’un très grand nombre de médicaments réagit avec les substances

toxiques. C’est particulièrement vrai des substances endogènes qui dérèglent la physiologie des

organismes vivants et engendrent une pathologie pouvant résulter en un grand nombre de maux

différents. Le métabolisme normal est dépendant, en dehors de la chélation induite par les

médicaments, de l’effet chélateur de nombreuses matières, dont les oligo-éléments, et de beaucoup

d’autres substances impliquées dans l’élaboration et la reconstruction des tissus. La force de la

liaison chélatrice compte pour beaucoup dans ce genre de fonction. Suffisamment importante pour

transporter la substance vers sa destination qui est la cellule, elle doit être aussi suffisamment faible

pour la remettre, une fois dans la cellule, à un autre agent chélateur, favorisant ainsi le fonction-

nement normal de la cellule. Etant donné cet échange entre agents chélateurs, il faut mettre au point

des moyens expérimentaux de mesure d’affinité entre les diverses substances, de telle sorte qu’il n’y

ait pas domination des unes par les autres dans une situation critique.

D’un point de vue thérapeutique, les possibilités des médicaments chélateurs sont énormes. On peut

les sélectionner et les préparer pour qu’ils dépistent les métaux et autres substances toxiques et s’y

associent pour former des composés qui seront évacués par l’organisme. Quelques-uns ont déjà été

sélectionnés dans ce but. Comme nous l’avons déjà mentionné, certains d’entre eux apportent des

matières indispensables aux tissus ou aux substances qui en ont besoin. D’autres sont capables de

s’associer aux bactéries et aux virus, ou à leurs toxines, pour les rendre inoffensifs sous une forme

qui permette à l’organisme de les évacuer. Des expériences ont en revanche permis de découvrir

que la chélation présente de nombreux dangers. Beaucoup de facteurs viennent contrarier l’effet du

médicament chélateur que l’on introduit dans un organisme vivant. De nombreuses substances

entrent en compétition avec le médicament ou le chélateur et donnent naissance à de nouvelles

combinaisons, en plus de celle pour laquelle il est destiné. Par exemple, un agent chélateur qui

présente dans un tube à essai une affinité prononcée pour le Mercure, va se trouver à ce point

affaibli dans le corps par des facteurs contraires qu’il n’arrivera pas à combattre un empoisonnement

80

par le Mercure. Le même agent fera pourtant preuve d’une très grande efficacité pour éliminer le

Zinc du corps, à cause de la faiblesse de ces mêmes facteurs contraires vis à vis du Zinc, et ceci

bien qu’il présente dans l’absolu une affinité presque un million de fois moindre pour le Zinc que

pour le Mercure.

On ne peut pas toujours évaluer les agents chélateurs en fonction de leur affinité chimique, car

d’autres obstacles viennent se dresser entre leurs cibles et eux. Une certaine hydrophobie d’une

molécule de graisse peut, par exemple, se révéler difficile à pénétrer ou bien c’est la grosse

molécule d’un médicament qui souvent ne parvient pas à destination. On peut surmonter ces

difficultés en utilisant des médicaments solubles dans la graisse et très triturés, ce qui augmente

ainsi leur pouvoir de pénétration. Nous connaissons, de plus, des cas où des enzymes rendent

inopérants ou détruisent les médicaments. Ou bien, c’est le contraire qui se produit : cette dernière

situation peut entraîner de graves conséquences si un médicament vient affecter ou détruire des

enzymes ou autres substances vitales et priver les tissus de ces importants composés chimiques.

Parmi les poisons dangereux figurent les agents à noyau instables comme le Plutonium, le

Strontium 90, le Caesium 127, ainsi qu’un certain nombre de radio-isotopes qui peuvent être

mortels s’ils ne sont pas, immédiatement ou très rapidement, retirés du corps. La première ligne de

défense pourrait alors être constituée par un agent chélateur qui agirait en l’espace de quelques

minutes au niveau de l’estomac ou au début du parcours intestinal et transformerait le poison en un

composé insoluble et inoffensif, empêchant ainsi son absorption par les tissus ; cela servirait à

stopper la progression du poison radioactif avant que les tissus ne puissent l’absorber, en le piégeant

dans les intestins pour finir par l’éliminer. De nombreuses substances ont fait la preuve de leur

efficacité dans ce domaine.

Le problème est différent une fois que des matières, comme les poisons radioactifs ou d’autres

éléments instables, ont envahi les tissus du corps, car on doit alors sélectionner un chélateur qui

évacue carrément l’atome pernicieux. On doit pour ce faire prendre de grandes précautions, car

nombre de chélateurs choisis dans ce but peuvent s’associer plus fortement à d’autres substances

qu’à celle à laquelle ils sont destinés. Si c’était par exemple le Strontium qui soit l’envahisseur, il se

pourrait que ce soit le Calcium qui se trouve plus fortement fixé que le Strontium, ce qui aurait

pour conséquence de priver le corps d’un élément vital au lieu d’en éliminer le poison.

La chélation, dont le principe est de dépister le poison et de l’évacuer, offre des possibilités qui

peuvent être amenées à connaître un grand développement. Le principe de la chélation peut

recevoir une application beaucoup plus étendue que le simple empoisonnement accidentel. On peut

s’en servir, non seulement contre des maladies spécifiques, mais aussi dans la perspective plus large

de la santé en général, qui comprend les causes cachées des grands processus pathologiques. On

sait, depuis de nombreuses années, que dans certaines conditions des médicaments homéopathiques

spécifiques provoquent une floculation dans le sérum sanguin. Cette floculation est un genre

d’interaction chimique. On a émis l’hypothèse qu’elle soit de nature électrochimique colloïdale

mais, il est très probable que l’on puisse un jour découvrir qu’il s’agisse d’une simple chélation.

Quelque soit la décision finale adoptée quant à sa forme, l’allure des résultats obtenus assimile son

effet à celui d’une chélation, car le médicament préparé de manière homéopathique se combine à

une substance du sérum sanguin pour produire un composé insoluble, ayant l’aspect d’un flocula qui

s’élève dans le tube à essai. Les observations cliniques permettent d’émettre la théorie suivant

laquelle ce flocula insoluble se trouve dans une forme susceptible d’être facilement éliminée par

l’intermédiaire des excrétions. On aboutit de cette façon à l’élimination de la cause du processus

morbide, ce qui permet ensuite à la maladie de régresser.

81

Les dilutions de médicaments homéopathiques ont été étudiées en grand nombre. La présente étude

s’est limitée principalement aux dilutions inférieures à la sixième décimale. On a découvert que

chaque médicament est d’autant plus actif que sa dilution floculante est plus faible. On a ainsi

prouvé que pour beaucoup de médicaments les teinture-mères donnent plus fréquemment naissance

à une floculation que des dilutions plus élevées. Etant donné la fréquence de leurs réactions, on les

considère comme moins spécifiques pour la prescription, mais ceci ne veut pas dire qu’elles doivent

être négligées, car chaque réaction a une signification, même si on ne la comprend pas totalement.

Le degré de la réaction est une caractéristique de la réponse des teinture-mères, ainsi que des

dilutions supérieures. Ce degré varie avec le sérum examiné, ainsi qu’avec le stade évolutif de la

maladie. Avec un sérum, une telle teinture-mère peut se révéler inactive, alors qu’avec un autre elle

montrera une légère réaction et qu’avec un troisième, elle produira une floculation intense, toujours

avec le même médicament. On en déduit que la réponse est conditionnée par la quantité de

substance floculante, disponible dans le sérum au moment de l’examen.

Quand on examine le sérum d’un malade à l’aide d’une sélection de médicaments, tous sous forme

de teinture-mère, beaucoup d’entre eux donnent des réactions, mais à des degrés qui varient de

façon importante. Certains ne réagissent pas du tout. On obtiendra un éventail de réactions différent

si on examine le même groupe de remèdes avec le sérum d’un autre malade. La teinture d’Aconit

pourrait par exemple produire une floculation avec un sérum, mais se montrer négative avec un

autre. Les teinture-mères de certains médicaments produisent en revanche une floculation avec les

sérums de tous les sujets examinés jusqu’ici, quoiqu’il y ait variation du degré de la réaction

mesurée d’après la densité du flocula. Ce n’est pas parce qu’un médicament sous forme de teinture-

mère provoque une forte réponse et n’en provoque pas s’il se trouve en dilution supérieure qu’on

doive le prescrire uniquement la teinture-mère. On peut le donner la troisième ou à la sixième

dilution ou, éventuellement à une dilution supérieure et obtenir de bons résultats ; cela reste l’art du

médecin. Mais la plus grande réussite du test de floculation consiste à découvrir un remède qui

réagit à la sixième dilution décimale. Pour atteindre ce stade, il faudra peut-être passer

complètement en revue à l’aide du test de diagnostic du remède l’ensemble des 1 500 remèdes

actifs.

Ce comportement caractéristique des teinture-mères est riche de signification. Ainsi qu’on peut le

démontrer par un test sérique, il indique que les médicaments homéopathiques sont actifs. Il révèle

que les malades abritent au fond d’eux mêmes, à travers leurs réactions aux médicaments, le

pouvoir de faire se manifester les maladies. Il permet de comprendre pourquoi deux sujets dont le

diagnostic nosologique est identique présentent des ensembles symptomatiques différents. Il

explique de même les changements de symptômes qui peuvent intervenir au cours d’une maladie,

qu’ils soient accompagnés ou non de changements de réaction aux médicaments. Il justifie la

surveillance périodique des malades, en particulier des malades chroniques, afin de dépister toute

nouvelle évolution. Il aide à comprendre pourquoi, chez un même sujet, tel médecin verra les

indications d’un certain remède et tel autre valorisera les signes d’un autre remède et pourquoi ces

deux remèdes, s’ils sont prescrits, peuvent donner des résultats tout aussi satisfaisants l’un que

l’autre. Il offre une explication du phénomène des rechutes successives. En effet, la maladie peut

avoir, dans un contexte chronique, des causes multiples et une succession coordonnée de remèdes

convenablement sélectionnés est alors nécessaire pour dévoiler cette chronicité. Il démontre qu’il

peut y avoir plus d’un remède pour une totalité présumée de symptômes, totalité qui est un idéal

rarement atteint. Il permet finalement de comprendre pourquoi, tout médecin homéopathe qui

étudie la Matière médicale, peut exercer avec succès l’homéopathie : il y trouvera des indications de

remèdes pour tout sujet qui viendra le consulter. Les résultats observés allant du simple mieux-être

au succès total.

82

Chapitre 18

Le test de sensibilité sérique aux remèdes

L’homéopathie est une pratique médicale extrêmement satisfaisante. Exercée par des médecins de

haut niveau, elle guérit rapidement, en douceur et de façon permanente, restaurant ainsi la santé des

malades. Les pathologies incurables ou malignes constituent des exceptions à cette règle générale,

l’homéopathie permet tout de même d’y apporter une atténuation.

La santé se trouve altérée sous l’effet d’une cause ayant la forme d’une substance irritante associée à

un environnement cellulaire en mutation. Cette véritable cause est le secret caché de la maladie,

qu’elle soit inflammatoire, nécrotique ou néoplasique et constitue l’influence perturbatrice qui se

trouve à la source des déficiences, des troubles endocriniens et des altérations du sang. La

substance irritante peut être formée de toxines d’agents infectieux, d’antigènes de diverses sources

ou de poisons endogènes en nombre et variétés incalculables. La source de l’irritation, quelle qu’elle

soit, engendre une maladie, si elle arrive à surmonter le niveau de résistance des tissus, la santé ne

pouvant alors être rétablie qu’à l’aide d’un traitement médical. En cas d’empoisonnement aigu par

une substance irritante ayant une affinité sélective pour un tissu donné, il se manifeste des

symptômes, aussi bien subjectifs qu’objectifs, qui peuvent déboucher sur un diagnostic et un

traitement.

Le traitement allopathique a pour but d’encourager le tissu atteint à faire preuve d’une plus grande

résistance. La médication homéopathique a pour but, de neutraliser le poison qui irrite le tissu et qui

le fait réagir d’une manière anormale, allant jusqu’à se traduire par des symptômes cliniques. La

cause irritante se trouve éliminée si on la traite par la méthode homéopathique et les symptômes

régressent au fur et à mesure que le tissu atteint retrouve son état normal. Rien ne permet de

supposer que cette cause spécifique soit toujours la même chez des sujets dont le diagnostic est

identique. De nombreuses substances irritantes différentes peuvent générer le même type de

pathologie et c’est pour cette raison qu’on ne peut se reposer dans tous les cas sur le même remède

homéopathique pour obtenir le traitement le plus efficace. On sait bien que les symptômes peuvent

varier d’un sujet à un autre, alors qu’ils présentent la même affection. La raison en est les

différences de l’agent causal qui amènent des réponses différentes de la part des tissus et, par

conséquent, des indications de remède différentes.

Un test extrêmement spécifique, connu sous le nom de  » test sérique de diagnostic de remède », a été

mis au point d’après le principe de la floculation, afin de sélectionner avec précision le remède

indiqué chez des sujets présentant un même diagnostic, mais une symptomatologie différente. C’est

dans le cadre de prescriptions concernant des affections chroniques et compliquées qu’il remporte

ses plus grands succès. Les remèdes sélectionnés par cette méthode permettent de guérir

rapidement les cas aigus, sans retard ni complications. Le « test sérique de diagnostic de remède »,

connu également sous le nom de « test de sensibilité du sérum au remède », revêt un intérêt

particulier lorsque la précision a une importance capitale. Il est tout spécialement précieux dans les

cas compliqués où un grand nombre de remèdes demandent à être différenciés, beaucoup d’entre

eux pouvant révéler une pathogénésie médicamenteuse incomplète par rapport à la sympto-

matologie du sujet. Les divergences entre les symptômes et les constatations faites sur les malades

sont autant de raisons supplémentaires pour son emploi. Il arrive en effet souvent que les

symptômes importants soient négligés ou soient même passés sous silence. Ce test permet par

83

ailleurs de faire usage de beaucoup de préparations nouvelles, intéressantes d’un point de vue

homéopathique, mais n’ayant pas fait l’objet d’une pathogénésie.

De nombreuses hypothèses ont été émises sur la façon dont les remèdes homéopathiques induisent

la guérison. On a avancé une théorie suivant laquelle il se produit une réaction immunologique,

telle que la formation d’anticorps qui neutralisent l’agent agresseur. On en a déduit que les

composants protéiques des médicaments prescrits encouragent les cellules à s’immuniser en

produisant des anticorps. Cette théorie n’est pas universellement acceptée, de même qu’un certain

nombre d’autres qui ont été proposées. Une des raisons de ce refus est le délai qui s’en suivrait pour

obtenir la guérison, car il contredit la réponse rapide habituellement obtenue par des remèdes

convenablement indiqués.

Un remède homéopathique peut néanmoins influer de façon très diverse la biologie d’un individu. Il

ne va pas, par exemple, se contenter de neutraliser une toxine, il pourra en plus modifier l’environ-

nement cellulaire de telle sorte que la réponse de la cellule évoluera vers la normalité. On doit par

conséquent s’intéresser à l’environnement cellulaire. En effet, un agent déclenchant peut n’être

responsable que d’une partie de l’évolution d’une maladie; étant donné que l’environnement peut

modifier aussi bien l’aspect de la maladie que la forme de ses symptômes et de ce fait changer

l’indication du remède. Les nombreuses modifications de l’environnement cellulaire expliquent des

troubles physiologiques, tels que la sollicitation exagérée ou l’hypoxie des éléments cellulaires.

L’état de son entourage interstitiel fait qu’une tumeur grossit ou reste en sommeil. Un remède

homéopathique peut facilement influencer cet environnement cellulaire. Il le peut à cause de son

état physique très dispersé qui permet au sang de l’assimiler et de le dissoudre facilement, et ce

faisant de le transporter jusqu’aux tissus les plus éloignés.

Un autre processus biologique qui demande à être étudié avant de définir le mode d’action de

l’homéopathie est le processus de la chélation. La chélation est une combinaison chimique, à

liaisons faibles, souvent accompagnée d’échanges libres, qui fait qu’une substance se fixe sur une

autre avec modification des propriétés chimiques des deux. Un poison se trouve ainsi transformé en

une substance non toxique qui permet une élimination facile de la toxine. La chélation étant

pratiquement instantanée, on peut ainsi comprendre, si ce principe est applicable aux médicaments

homéopathiques, qu’un remède donné puisse neutraliser rapidement le poison qui cause une

maladie, et ceci quelle que soit son origine. Le médicament et la toxine peuvent donner naissance à

une association étroite et non toxique qui se trouve alors facilement évacuée par les systèmes

d’élimination. Le corps se trouve donc débarrassé à la fois de la toxine et du médicament, ainsi que

de tout effet rémanent du médicament, comme le démontre la floculation qui se produit au cours du

« test sérique de diagnostic du remède ». En ayant pour fondement le dépistage et l’évacuation du

poison, la chélation offre des possibilités qui peuvent être largement étendues, grâce à une étude

approfondie de tous les remèdes homéopathiques. En marquant un tournant décisif pour la

compréhension de l’homéopathie, il constitue une explication supplémentaire et intéressante de son

succès.

Le « test sérique de diagnostic de remède  » (les droits concernant les détails du test, tels qu’ils

figurent dans ce chapitre ont été déposés par l’Institut Américain d’Homéopathie) consiste en

l’examen sérologique d’un ensemble de remèdes homéopathiques présélectionnés, à la suite d’un

examen général de la symptomatologie du sujet. Le remède indiqué pour le cas en question

s’identifie au cours du test par une zone de floculation, visible à l’œil nu, qui se forme à la ligne de

contact entre le remède et le sérum. Le test se décompose en quatre étapes : établissement des

antécédents et examen, consultation du répertoire pour le choix des médicaments, prélèvement de

sang et test proprement dit. Ci-après figure une description détaillée du test :

84

A . Appareils et produits nécessaires :

1 . Une seringue de 10 cc usage unique, avec aiguille

2 . 50 à 100 petits tubes à essai (de préférence de 6 mm de diamètre intérieur)

3 . 3 râteliers (circulaires de préférence) numérotés pour recevoir les tubes à essai

4 . Un nombre suffisant de petits flacons, avec des bouchons étiquetés au nom de

chaque remède (toujours utiliser le même flacon pour chaque remède au cours des

tests répétitifs.)

5 . 50 à 100 compte-gouttes de laboratoire

6 . Une pipette de 10 cc

7 . Un bêcher de 200 cc

8 . Une pipette compte-gouttes spéciale à pointe fine (pour recouvrir de sérum dilué la

solution médicamenteuse) ou bien une burette, un petit tube de caoutchouc et une

aiguille de calibre 20 de 6 centièmes (avec un tube de 12 à 18 cms entre la burette et

l’aiguille)

9 . Une centrifugeuse

10 . Un tube de centrifugeuse gradué pour diluer le sérum

11 . Carbonate de sodium (pour alcaliniser le diluant)

12 . Un indicateur pH (simple papier de tournesol)

13 . Eau distillée

14 . Chlorure de sodium en comprimés de 1 gramme

15 . Les remèdes préparés de manière homéopathique par trituration ou par dilution et

allant de la teinture-mère à la sixième décimale.

B . Séquence

1 . L’établissement des antécédents et l’examen : obtenir et relier entre eux l’ensemble

des symptômes subjectifs et objectifs et des constatations faites sur le malade.

2 . La prise de sang : prélever à jeun de 6 à 12 cc de sang à l’aide de la seringue de 10 cc

(la quantité étant fonction du nombre de remèdes à tester). Laisser le sang reposer à

température ambiante jusqu’à légère exsudation du sérum, puis placer au

réfrigérateur avant emploi.

3 . Consultation détaillée du répertoire afin d’établir une liste de tous les remèdes

étroitement associés au cas étudié. Numéroter la liste par ordre alphabétique pour

identification ultérieure. On accordera le plus grand soin à la sélection des remèdes à

examiner afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles.

C . Préparation

1 . Après avoir sélectionné les remèdes, préparer les flacons en étiquetant à l’encre les

bouchons au nom des remèdes, en s’assurant de toujours employer le même flacon

pour chaque remède, s’il y a répétition du test. Après le test, rincer soigneusement

les flacons à l’eau chaude et les faire égoutter en position verticale environ 15

minutes (sur du papier absorbant). Les agiter pour enlever les traces d’eau et les

poser horizontalement à coté des bouchons correspondants jusqu’à ce qu’ils soient

complètement secs. Une fois secs les reboucher et les ranger en vue de tests

ultérieurs.

2 . Après avoir dressé la liste des remèdes et les avoir numérotés, introduire 3

comprimés de 6 centigrammes de chaque remède dans le flacon qui lui est attribué.

En ce qui concerne les remèdes en solution, ajouter 3 gouttes de la dilution dans le

flacon correspondant après y avoir introduit 3 comprimés de lactose pur.

3 . Le diluant consiste en 100 à 200 cc de sérum physiologique (la quantité étant

85

fonction de l’importance du test) préparé avec 1 comprimé de 1 gramme de chlorure

de sodium pour 110 cc d’eau distillée. Alcaliniser à pH 6 (ou moins) avec du

Carbonate de sodium (une plage étroite de pH est capitale pour le test)

4 . Placer les petits tubes à essai sur les râteliers numérotés d’après la liste des remèdes

sélectionnés.

D . Procédure de laboratoire

1 . Ajouter 1 cc de sérum physiologique dans chacun des flacons contenant un remède

et agiter vigoureusement. Ne les laisser reposer que le temps nécessaire au liquide

pour se stabiliser,

2 . Transférer à l’aide d’un compte gouttes médical environ 0,5 cc de la solution

surnageante dans chaque flacon dans le tube numéroté correspondant (la solution de

remède atteint dans chaque tube une hauteur d’environ 1,5 cm)

3 . Centrifuger le sang et, à l’aide de la pipette compte-gouttes à pointe fine, transférer 1

à 2 cc de sérum dans le tube de centrifugeuse gradué et diluer au sérum

physiologique (1 volume de sérum pour 5 volumes de sérum physiologique).

Bien mélanger les deux liquides,

4 . Recouvrir de sérum dilué le remède dissous dans chaque tube à essai à l’aide de la

pipette compte-gouttes à pointe fine ou de la burette appareillée. La hauteur de la

colonne de sérum est d’à peu près 7 mm (on peut utiliser une burette et une longue

aiguille fine reliées par un petit tube à la place de la pipette compte-gouttes),

5 . Laisser reposer les tubes contenant les solutions de 2 à 4 heures à température

ambiante, puis lire les réactions sous un éclairage convenable. L’éclairage devrait

être situé derrière les tubes et légèrement au dessus de l’interface. La zone de

réaction s’étend jusqu’en haut de la phase sérum si les tubes reposent plus de 4

heures, rendant impossible la lecture des résultats. Toutes les réactions débutent à la

ligne de contact des solutions du remède et du sérum (niveau de l’interface).

E . Réactions (cf. schémas plus haut)

– la réaction n° 1 consiste en une partie inférieure dense et nette

( à la ligne de contact ) accompagnée d’une zone plus légère s’élevant à travers le sérum.

– la réaction originellement notée n° 2 est très largement identique à la n° 1

– la réaction n° 3 est caractérisée par une densité homogène au dessus de la ligne de contact.

– la réaction n° 4 consiste en un précipita très net à la ligne de contact qui s’enfonce en

s’élargissant à travers la solution du remède

F . Identification des réactions (voir aussi G ci-dessous)

1 . Des signes + (de 1 à 4 ) sont employés pour indiquer les rapidité et hauteur relatives

de la réaction,

2 . Des nombres (1, 3 et 4 ) désignent le type de la réaction suivant la description faite

en E ci-dessus. La réaction n° 1 est une floculation avec une base dense et une zone

plus légère s’élevant à travers le sérum. La réaction n° 3 est une floculation de

densité homogène s’élevant à travers le sérum. La réaction n° 4 est un précipité très

net qui s’enfonce en s’élargissant à travers le remède,

3 . La densité de la réaction est indiquée par une lettre : « a » forte, « b » moyenne, et « c »

légère

G . Interprétation des réactions du test :

86

Les réactions ++++ 1 a ou ++++ 3 a sont indicatifs d’une réaction forte et d’un remède à prescrire.

Des réactions plus faibles correspondent à une réponse moindre du remède in-vivo. Les réactions +

1c ou + 3c désignent les réactions les plus faibles et ces remèdes se montrent rarement efficace.

On ne devrait jamais baser une prescription sur une réaction de type n° 4. Quelques remèdes

donnent une réaction positive de type n° 3 avec tous les sérums : on l’interprète comme une réaction

du remède à une certaine substance normale contenue dans le sérum, telle qu’une enzyme ou autre

matière chimique vitale. Il vaut mieux ne pas en tenir compte pour la prescription.

Il s’ensuit qu’il faut qu’un remède se soit montré positif avec le sérum du patient en cause et négatif

avec d’autres pour qu’on puisse le prescrire en confiance. Le test devrait révéler une prédominance

de résultats négatifs, puisque théoriquement, il ne devrait y avoir qu’une réaction franchement

positive.

Chapitre 19

Le choix du remède par la voie de la floculation sérique

Document lu au cours du 24 ème Congrès de la Ligue Homéopathique Internationale, à Athènes en

septembre 1969.

Le « test sérique de diagnostic de remède » consiste à faire l’examen sérologique d’un ensemble de

remèdes homéopathiques présélectionnés, à la suite d’un examen général de la symptomatologie du

sujet. Le remède indiqué pour le cas en question s’identifie au cours du test par une zone de

floculation, visible à l’œil nu, qui se forme à la ligne de contact entre le remède et le sérum. Le test

se décompose en quatre étapes : établissement de la fiche clinique avec les antécédents et l’examen,

la consultation du répertoire pour le choix des médicaments, le prélèvement de sang à jeun et le test

proprement dit.

Le test est basé sur le principe qu’un remède, préparé de manière homéopathique, réagit avec toute

toxine vis à vis de laquelle il possède une affinité chimique, pour la transformer en une matière

floculée que l’on peut observer, non toxique et inabsorbable par l’organisme. La précipitation de

cette dernière permet d’éliminer rapidement la substance toxique, ainsi que le médicament,

puisqu’ils sont chimiquement liés entre eux. Cette combinaison ne présente pas de caractère

toxique. Ce processus biologique, qui pourrait être une chélation, se produit presque immédia-

tement après que le remède homéopathique soit entré en contact avec le sang, milieu porteur de la

substance provoquant la maladie. Dans certains cas, surtout chez les sujets âgés ou chez des

malades chroniques, l’emploi d’un premier remède indiqué peut modifier l’état du sujet et rendre

nécessaire la réalisation de tests supplémentaires pour pouvoir continuer les soins.

87

Chapitre 20

Pouvoir destructeur des toxines et défenses organiques

Présenté au 40ème congrès annuel des Médecins Homéopathes Pan-Américains à Honolulu,

Hawaï, en octobre 1969. Tiré des « Annales de la thérapeutique Internationale » d’octobre 1969.

Comme leur nom l’indique, les toxines se montrent nocives vis à vis des tissus normaux. Leur

pouvoir destructeur peut aussi bien revêtir la forme d’un poison très meurtrier et expéditif, que celle

d’un poison lent mais persistant, qui met un certain nombre d’années pour faire effet. Dans le cas où

l’intoxication revêt une forme excessivement rapide, la fièvre monte brusquement et la mort peut

survenir en l’espace de quelques heures à un jour ou plus, selon la virulence de la toxine et la

résistance du sujet. Les toxines qui sont moins ou faiblement toxiques attaquent les tissus

lentement, en provoquant une réponse instantanée, faible ou nulle mais leurs effets vont traîner,

durer et induire des changements dans les tissus, jusqu’à ce qu’un déséquilibre de la physiologie se

produise et entraîne un état pathologique.

L’histoire fait état de nombreuses épidémies infectieuses extrêmement virulentes. L’exemple le plus

récent de pandémie grave est la grippe espagnole de 1918 : au cours de cette épidémie, la mort

survenait fréquemment au cours de la première semaine et des millions de gens furent victimes de

cette maladie redoutée. L’un des plus terribles fléaux mortels connus sévit de 1348 à 1350,

lorsqu’une infection, connue sous le nom de « peste bubonique » et propagée par des puces vivants

sur certains rongeurs, causa la mort d’un quart de la population de l’Europe. Plus tard, en 1899 à

Hong Kong, 95% de tous ceux qui contractèrent cette maladie en moururent. Ce sont les antibio-

tiques qui constituent le meilleur traitement de ce fléau extrêmement virulent, à condition qu’ils

soient pris dans les 36 premières heures. La plupart des cas pris après 48 heures ne survivent pas.

C’est ce que nous enseigne une épidémie récente. Des autopsies montrèrent que ce ne sont pas les

bactéries mais les exotoxines produites par les bactéries qui entraînèrent la mort. Autrement dit, les

malades moururent de toxémie bactérienne. Les examens révélèrent que le sang et les organes des

victimes étaient exempts de bactéries, ce qui montra que les antibiotiques avaient tué les bactéries,

mais que les toxines et leurs effets s’étaient perpétués en entraînant la mort.

La mort ayant été causée par la substance fabriquée par les bactéries, l’identification de cette

substance et la détermination de la manière dont elle exerce ses effets donnèrent lieu à des

expériences. On découvrit que le bacille Pasteurella pestis donnait naissance à plusieurs substances

ayant le pouvoir de favoriser la production d’anticorps. On étudia en particulier l’une de ces

substances, extrêmement virulente et appelée toxine de la peste murine. Les chercheurs commen-

cèrent par extraire la toxine de la cellule bactérienne et en éliminer toutes les autres substances dans

le but d’obtenir une toxine à l’état pur. On découvrit, au cours des expériences menées sur le

mécanisme de l’action de la toxine de la peste murine, que différentes espèces animales présentent

des prédispositions variables à cette toxine. Les souris et les rats s’y montrent très sensibles. Les

lapins, les chiens et les singes s’y montrent extrêmement résistants. Ces observations conduisirent à

étudier les effets de la toxine sur divers tissus. Etant donné la rapidité avec laquelle cette toxine

particulière entraînait la mort, on en conclut que les mitochondries devaient jouer un certain rôle.

Les mitochondries sont des corpuscules situés à l’intérieur de la cellule et qui constituent les sites

actifs de la respiration du tissu animal. Autrement dit, ils forment la chaîne respiratoire des cellules.

On émit en outre l’hypothèse d’une rupture de la membrane mitochondriale par la toxine, affectant à

son tour le système cellulaire de transport des électrons et entraînant la mort. On découvrit que les

mitochondries du cœur figuraient parmi les types de cellule les plus sensibles, rendant ainsi la

88

toxine plus meurtrière. On découvrit également, que toute modification de la toxine ou sa désac-

tivation par la chaleur ou par action de réactifs chimiques, empêchait la respiration mitochondriale

de se trouver inhibée, expliquant ainsi en partie les effets différents de la toxine de la peste murine

chez les animaux vivants.

On se livra à d’autres expériences dans le but de contrôler cette supposition. On découvrit au cours

de ces expériences une différence entre les membranes mitochondriales de diverses espèces

sensibles à la toxine. La toxine pouvait rompre cette membrane plus facilement chez certaines

espèces que chez d’autres, ce qui expliquait la différence entre les rats et les lapins. La rupture de la

membrane s’accompagnait d’un arrêt du fonctionnement normal de la chaîne respiratoire cellulaire

avec mort imminente. Les chercheurs se sont alors interrogés sur le processus de fabrication de

cette violente toxine par le bacille Pasteurella pestis. La toxine se compose en fait de deux

protéines, toutes deux extrêmement nocives et entraînant les mêmes retombées biologiques. Il

existe une différence importante entre ces deux protéines : l’une possède 30% de Tryptophane

(acide aminé) de moins que l’autre, et moins de Tryptophane que de Cystine. D’après certaines

expériences, la teneur de la cellule en Tryptophane pourrait déterminer la vitesse de synthèse de la

toxine et son degré de toxicité. Autrement dit, la quantité de toxine synthétisée et son degré de

toxicité pourraient dépendre de la quantité de Tryptophane contenue dans les bactéries.

Ce qui précède constitue un exemple de synthèse de toxine extrêmement violente et destructrice par

un bacille unique, le Pasteurella pestis ; mais la nature peut contenir plus de mille toxines

différentes, faiblement toxiques pour la plupart, dont une ou plusieurs pourraient affecter un

individu. Elles peuvent être absorbées par le sang ou d’autres fluides du corps, pénétrer les tissus

pour les empoisonner et perturber une physiologie jusqu’ici normale. Ces toxines sont la cause de la

plupart des maladies et de leurs différents aspects cliniques. Elles proviennent d’infections

bactériennes ou virales, d’allergies (provoquées par des allergènes), des produits chimiques de

toutes sortes, ou de métabolites toxiques d’origines variées. Tous les organismes sont au cours de

leur vie exposés à des toxines, certaines plus virulentes que d’autres. Tous, afin de survivre,

possèdent un mécanisme physiologique interne de protection. Le mélange extrêmement complexe

des protéines du plasma, ces substances qui sont à la source des réactions immunologiques,

constitue leur protection biochimique la plus importante. Ces mécanismes interviennent de façon

naturelle dans le corps pour éliminer les substances étrangères et participent en permanence au

processus de désintoxication. Ils demandent pratiquement tous à être stimulés par un agent

agresseur spécifique pour induire la formation d’anticorps et combattre cette invasion spécifique;

c’est ce qui doit obligatoirement se produire lorsque, par manque d’exposition antérieure, la

physiologie n’est pas préparée à se défendre contre la toxine particulière qui l’attaque. S’ils sont déjà

présents par suite d’une infection antérieure ou d’une vaccination, les anticorps vont déclencher une

réponse immédiate avec neutralisation spontanée des toxines, arrêtant ainsi à ses débuts le

processus morbide qui se serait sinon développé. S’il n’y a, en revanche, pas eu création antérieure

d’anticorps et si la toxine appartient à une variété extrêmement virulente, une réaction immuno-

logique suffisante peut ne pas avoir le temps de se développer pour former des anticorps

susceptibles de contrer l’assaut avant qu’il ne soit trop tard. La maladie peut alors submerger la

réponse physiologique et causer la mort, comme dans le cas du bacille de la peste.

Il existe, en dehors des réactions immunologiques, de nombreuses sources de désintoxication

physiologique spécialisée; parmi celles-ci figurent le foie ainsi que d’autres organes du SRE, les

cellules sanguines et toutes les réactions biochimiques se déroulant à l’intérieur du corps. Toutes

contribuent à protéger l’organisme contre les poisons. On aurait moins besoin d’assistance médicale

si, comme c’est le dessein de la nature, toutes les substances agressives se trouvaient promptement

éliminées. Mais malheureusement il y a certaines toxines qui résistent à tous les processus immuno-

89

logiques et autres formes de désintoxication. Ces substances toxiques, aussi faiblement toxiques

qu’elles puissent être, peuvent subsister des semaines ou des mois, voire des années, dans

l’organisme et, soulagement ou guérison n’interviendront qu’au prix d’une intervention médicale.

Leur présence constitue une irritation continuelle et sélective du tissu sain pour lequel elles

possèdent une affinité spécifique et finit par évoluer vers une pathologie déclarée.

La physiologie est l’action combinée des fonctions chimiques et des structures cellulaires d’un

organisme. La pathologie prend naissance dans les cellules. Lorsqu’il y a perturbation de la

physiologie normale, les cellules réagissent en se trouvant stimulées, affaiblies ou bien modifiées,

perdant ainsi leur continuité tissulaire ce qui entraîne une pathologie. L’apparition chez un sujet de

symptômes est une indication précoce de la perturbation de sa physiologie par une substance

étrangère. Ces symptômes sont les signes avant-coureurs d’une maladie comme, par exemple, dans

le cas de l’arthrite, lorsque certaines articulations commencent à faire souffrir, ou même dans le cas

de l’hypoglycémie qui n’est pas une infection, mais un trouble résultant d’une production anormale

d’insuline, provenant d’un désordre glandulaire global.

Quelque soit la cause de cette perturbation, on doit utiliser l’approche scientifique la plus fine pour

soigner le malade. Lorsqu’il s’agit d’une toxine que les ressources naturelles du corps ne parviennent

pas à contenir ou se montrent incapables d’éliminer, on peut aider efficacement le malade à guérir

en faisant appel aux moyens techniques les plus performants. Il faut soumettre tous les sujets qui

présentent un problème médical (de grande ou moyenne importance) à un examen détaillé, en

utilisant tous les moyens modernes à notre disposition. D’abord pour établir un diagnostic complet.

Ensuite, ils devraient être soumis à des examens supplémentaires visant à déterminer un remède

homéopathique indiqué. Au cours de cette étude on réalisera, en cas de doute ou d’incertitude

concernant le médicament réellement indiqué, un test sérique de floculation, afin d’établir un

diagnostic de remède exact qui déterminera la prescription la plus efficace. Si une réaction

fortement positive n’apparaît pas parmi un premier groupe de remèdes, on examinera d’autres

remèdes et on répétera le test jusqu’à ce qu’on mette en évidence une réaction en rapport avec l’état

du sujet. On prescrira un remède qui donne une forte réaction positive dans la concentration où il

réagit ou, si l’on préfère, dans une concentration supérieure. De nombreux sujets peuvent n’avoir

besoin que d’un seul remède pour guérir complètement, mais il peut s’avérer nécessaire, s’il n’y a

plus signe de rétablissement, de réaliser des tests complémentaires pour poursuivre le processus

d’amélioration.

Naturellement, toutes les maladies n’ont pas à faire l’objet d’un étude aussi complète et minutieuse.

Un médecin connaissant bien la Matière médicale peut traiter avec les méthodes habituelles de

prescription la majorité des sujets présentant une symptomatologie courante. Ses malades se

rétablissent de façon satisfaisante avec l’aide des ressources naturelles de leur corps. Le premier

impératif du traitement des malades est néanmoins de déterminer et d’agir sur la cause de leur

maladie. Cette cause est à l’origine de la maladie et elle doit être détectée et retirée. Si la cause du

symptôme est une écharde plantée dans le derme, on la retire et la guérison s’ensuit. Si c’est l’une

des nombreuses toxines absorbées par le sang qui donne naissance à des symptômes, on doit

également l’enlever si on veut obtenir une guérison. Toute maladie a une cause. Les causes des

maladies sont dans leur écrasante majorité des toxines provenant de bactéries, de virus ou de l’une

des autres sources précédemment décrites. Quelle que soit leur origine, les toxines sont donc les

principaux précurseurs de la maladie. Le problème est de les dépister et, les ayant dépistées, de

s’assurer de leur élimination. Il n’y a pas de meilleure méthode qu’un examen de laboratoire pour

détecter une toxine absorbée par le sang. Le test sérique de diagnostic de remède en est une. Non

seulement, il peut détecter la toxine, mais il identifie également le remède particulier qui lui

correspond et le sélectionne ainsi à l’intention du malade. Une fois prescrit, ce remède, changera

90

(par chélation ou par le biais d’un autre mécanisme) la toxine en substance non toxique comme le

révèle la floculation produite. C’est l’amélioration de l’état des malades qui fait supposer que cette

substance floculée est rendue inoffensive et se trouve évacuée du système par un processus

quelconque d’élimination.

Résumé : Nous avons expliqué en détail le pouvoir destructeur d’une toxine extrêmement virulente,

mais il faut se rappeler que, comme leur nom l’indique, toutes les toxines sont destructrices. Il se

peut que beaucoup d’entre elles soient faiblement toxiques, lentes à agir et que certaines subsistent

pendant des années. Il n’en reste pas moins qu’elles irritent les tissus aussi longtemps qu’elles sont

présentes dans le système. Un fois qu’elles ont saturé le corps au delà d’un certain seuil de

résistance, elles créent des symptômes et représentent un problème médical. La réussite du

traitement repose sur le choix, pour chacune d’entre elles, d’un remède convenable qui parviendra à

les éliminer. Le traitement de toute maladie provenant d’un poison endogène consiste donc à agir

sur celle-ci.

Chapitre 21

Retour sur les citations d’Hahnemann dans l’Organon

Nous allons reprendre ici bon nombre des citations exprimées par Hahnemann dans l’Organon en

les regardant sous l’angle de la médecine moderne. La plus importante est son affirmation qu’un

médicament « actif » ne possède aucun pouvoir physiologique direct sur l’organisme qui puisse

entraîner une guérison. Autrement dit, il ne stimule, ni n’affaiblit l’activité cellulaire, mais neutralise

et élimine la cause de la maladie. L’expérience a démontré que cette affirmation était cohérente

avec les résultats de ses travaux. Il déclare « qu’il n’y a pas de guérison possible tant que la

substance morbide n’a pas été extirpée du corps » et que « toute tentative de soin faisant appel à un

médicament ou autre produit puissant dans le but de stimuler ou d’affaiblir la physiologie

tissulaire, non seulement s’ajoutera au fardeau d’un organisme déjà surchargé, mais ne réussira

pas à rétablir la santé ».

Il dit plus loin pour compléter cette affirmation que « les malades ainsi soignés peuvent souvent se

rétablir en dépit de ce traitement adverse, même s’ils sont sérieusement malades, à condition de

posséder une force vitale suffisante pour combattre ce fardeau supplémentaire ». Il soutient

cependant que cette pratique ne va pas dans le sens de l’obtention des bons résultats et n’est pas

recommandée, si l’on veut que la médecine scientifique atteigne son plus haut niveau. Il fait ici

référence à la force vitale comme à un facteur de santé. Il semble avoir employé le terme de force

vitale dans un double sens. Il parle à certains moments d’une force vitale morbide et à d’autres,

d’une force vitale de la santé.

Il affirme à nouveau que « lorsque la cause de la maladie est retirée dans son intégralité, il y a

guérison ; lorsqu’elle n’est retirée que partiellement, il y a palliation ». Il déclare « qu’il est arrivé

que des médecins de la vieille école obtiennent des guérisons spectaculaires, mais avec des

médicaments dont la réaction, soit par hasard, soit pour toute autre raison, était fondamentalement

homéopathique et contraire aux méthodes thérapeutiques ayant cours à l’époque ». Il se peut tout

aussi bien que de nombreux remèdes allopathiques de la médecine moderne réagissent d’une

91

manière fondamentalement homéopathique, en particulier les médicaments qui n’imposent pas une

réponse physiologiquement active.

Il parle de la maladie comme, « étant uniquement un dérangement dynamique ou spirituel du

principe vital  » et avance « qu’une guérison ne peut avoir lieu que grâce à la réaction d’un remède

correctement choisi contre la force vitale morbide ». A l’époque où il écrivait l’Organon, on ne

connaissait ni bactéries, ni virus, ni toxines, ni hormones, ni enzymes et anticorps en tant que tels,

si bien qu’il appela la cause de la maladie « force vitale morbide » afin de pouvoir s’y référer. La

médecine devait anéantir cette force vitale morbide pour obtenir la guérison. Il se réfère donc à la

force vitale comme à une substance qui doit être éliminée pour que la guérison puisse avoir lieu. Il

continue en disant « qu’il suffit de retirer la maladie naturelle sans affaiblir, blesser ou torturer le

malade, en lui administrant le médicament sous sa forme la plus simple et en doses infimes ». « La

maladie naturelle » dit-il « se trouve vaincue et au fur et à mesure de sa guérison, le malade

recouvre ses forces en même temps que son état s’améliore ».

Etant donné qu’on ne pouvait trouver aucune raison visible à la maladie, mais sachant qu’il y avait

nécessairement une raison à ce dérangement, il l’appela « dynamique » (idée de puissance, carac-

térisée par l’énergie) ou « spirituelle ». Il éluda toute idée de cause physique observable, sous prétexte

qu’à son époque, on n’avait pu découvrir aucun phénomène physique permettant d’expliquer la

maladie. S’il avait pu bénéficier des connaissances de la science médicale actuelle, il aurait sans

aucun doute accepté d’appeler « toxine » ou « allergène » la force vitale morbide, et « chélation » ou

« neutralisation » la réaction du remède. Il parle en effet tout au long de ses écrits du remède

réagissant avec quelque chose, qu’il appelle force vitale de la maladie, faute d’un meilleur terme. Il

savait qu’une transformation prompte, durable et complète s’opérait chez le sujet, mais il ne pouvait

pas en connaître la véritable raison scientifique telle que nous la connaissons aujourd’hui. De son

temps, il n’en existait aucune explication.

A l’appui de sa théorie dynamique du principe vital actif, il soutenait : « qu’on n’avait aucune

substance morbide ou poison à montrer comme cause de la maladie dans les cas de goutte ou de

scrofule ». Il parlait pourtant continuellement de remèdes homéopathiques réagissant contre la force

vitale. Dans son esprit, cette force vitale de la maladie devait donc être une substance et, en termes

de science moderne, il ne peut s’agir que d’une toxine ou d’une sorte de poison. Personne n’ayant vu

une toxine de son temps, on peut comprendre qu’il prétendît qu’elle était invisible. N’ayant aucune

connaissance des virus et de la manière dont ils se transmettent, Hahnemann en vint à déclarer que

« le moindre souffle de respiration émanant du corps d’une personne atteinte d’une variole suffit à

provoquer la même maladie chez une autre ». On ne savait pas à cette époque, que les virus

contagieux était des corps microscopiques présents dans l’aérosol provenant d’un éternuement,

d’une toux, ou de la parole et qui, après avoir rapidement séché dans l’atmosphère de la pièce,

flottaient des heures durant et pouvaient ainsi se trouver respirés par un visiteur qui contractait donc

la maladie, si sa résistance propre autorisait un tel développement. Il était sûr que les sécrétions et

excrétions visibles de matière n’étaient pas la cause de la maladie, mais il ne savait pas qu’elle

pouvait être un virus non détecté dans l’air.

Expliquant de façon similaire les manifestations de crises qui se produisent chez certaines maladies

infectieuses bactériennes (comme la pneumonie à pneumocoques), il déclarait que « la force vitale

reste dans beaucoup de cas un mystère, comme toutes les opérations internes des fonctions

organiques vitales ». S’il devait écrire à la lumière de la science moderne, il saurait que les

organismes infectieux encouragent chez leur hôte, après un certain nombre de jours, la production

d’un flux abondant d’anticorps, qui combattent les manifestations graves des bactéries et des toxines

qui leur correspondent et, en provoquant leur destruction rapide, entraînent une chute de la fièvre et

92

une cessation des symptômes. Autrement dit, le rétablissement survient comme si une dose massive

d’un remède parfaitement indiqué agissait. Nous avons affaire à une réaction du malade, appelée

crise, suivie d’un rétablissement complet et les anticorps qui en sont responsables resteront dans

l’organisme, prêts à réagir contre toute attaque ultérieure de la même maladie.

Les processus physiologiques n’ont pas tous un aboutissement constructif. Hahnemann parle de

« l’action peu intellectuelle (ou irrationnelle) de la force vitale dans de nombreuses maladies », qui

« si on la laisse faire, suit une mauvaise pente, le malade n’arrivant souvent pas à survivre ». Ces

cas, dit-il, « nécessitent la prescription homéopathique la plus intelligente possible, pour pouvoir

inverser le cours adopté par cette force vitale irrationnelle ». Dans ces conditions , »le remède

préserve les forces de l’individu, tout en venant à bout de la maladie de manière directe et rapide ».

Il ajoute « qu’il faut un véritable traitement homéopathique pour empêcher ou retarder une issue

fatale chez les cas chroniques sérieux ».

Il met en garde contre « toute tentative d’imitation de la force vitale, car celle-ci n’est pas gouvernée

par la raison ou la connaissance, et est un agent producteur de maladies visibles ». Et en plus, « la

nature à l’état brut, si on n’intervient pas, se montre imparfaite au plus haut point, et même

nuisible ». Il cite encore la « force vitale morbide » comme cause réelle de la maladie. L’interprétation

la plus vraisemblable qu’on pourrait en faire serait celle d’une substance de nature toxique. Il

déclare également que « la force vitale qui est la cause de la maladie est différente de la force vitale

de la santé ». Autrement dit, la force vitale morbide est anormale et, agent causal de la maladie, elle

ne peut pas en même temps jouer un rôle dans la guérison; mais il y a bien, suivant ses termes, un

force vitale automatique énergique « que l’on peut solliciter grâce à un remède choisi de manière

homéopathique pour vaincre la maladie et permettre au sujet de recouvrer un état de santé

normal ». On pourrait l’expliquer par le pouvoir naturel de récupération du malade qui se trouve

renforcé par l’action d’un remède indiqué sur la maladie concernée.

Tout au long de ses écrits, Hahnemann mentionne un rétablissement rapide, en douceur et

permanent de la santé, comme le critère primordial de la prescription homéopathique. Il savait

qu’elle était due à une extraction du corps de ce qu’il appelait un agent morbide, mais il n’avait

aucun moyen de savoir comment elle se produisait. Il disait bien néanmoins que le remède n’a pas

le pouvoir d’affecter l’organisme. Une interprétation moderne en serait l’absence de toute activité

cellulaire directe, comme la stimulation ou la freination de toute sorte de perturbation de la

physiologie normale. Il ne savait pas qu’un remède pouvait neutraliser la soi-disant force vitale

morbide par des moyens chimiques ou biologiques et, par conséquent, éliminer d’une manière

inoffensive et non irritante la substance se trouvant à l’origine de la maladie. Il offrait une expli-

cation floue et dans l’ensemble confuse, de la façon dont le remède homéopathique y parvenait,

mais remarquait correctement que la cause de la maladie se trouvait éliminée avec la plus grande

douceur. Il ne bénéficiait pas des méthodes de laboratoires les plus récentes et se trouvait, par

conséquent, incapable de tirer aucune conclusion de ses constatations. Il en vint à expliquer ces

phénomènes en s’appuyant sur une force vitale de la santé par opposition à la force vitale morbide,

mais encore une fois, ses explications n’étaient pas claires.

La première expérience célèbre d’Hahnemann fut réalisée avec China officinalis en l’an 1790. En

prenant lui-même quatre drachmes de China, deux fois par jour, il se produisit chez lui des accès de

frissons et de fièvre semblables aux symptômes de la malaria. Entre ce moment et l’année 1839,

pendant une période de 50 ans, il se livra à des expérimentations sur 99 médicaments et consigna

les observations qu’il fit de leurs actions sur le corps humain. Ces notes, qui figurent dans « la

Matière médicale Pure » et « les Maladies Chroniques », représentent les travaux de recherche les plus

93

importants sur l’action médicale, les plus précis et les plus fertiles de toutes les annales de l’histoire

de la médecine qui aient été menés par un seul observateur, que ce soit avant ou après Hahnemann.

Hahnemann conclut alors lui-même : « Jusqu’à présent, personne n’a jamais enseigné cette méthode

de soins homéopathiques, personne ne l’a mise en pratique. Mais si d’aventure, comme je peux le

prouver, cette méthode était la seule qui détienne la vérité, on peut penser que des fragments

entiers en seraient découverts au cours de chaque ère, si elle restait inconnue pendant des milliers

d’années ». Il ajoute: « il se peut qu’elle échappe longtemps aux observations de l’homme avant que

n’arrive l’heure prévue par la providence où ses rayons perceront irrésistiblement les nuages de la

prévention et annonceront l’aube d’un jour qui brillera d’une lumière vive et éternelle pour le plus

grand bien de la race humaine ».

Chapitre 22

Un regard neuf sur l’Homéopathie

Il y a presque 200 ans, c’est à dire tout au long du 19ème et 20ème siècle, des médecins brillants

suivirent le chemin tracé par le docteur Samuel Hahnemann et développèrent une méthode de

médecine qui s’étendit de l’Europe au monde entier. Elle est toujours connue sous le nom

d’homéopathie. Elle fait appel à une forme d’utilisation nouvelle des médicaments qui n’avait jamais

été prônée auparavant. Ses principes de base incitèrent ces médecins pionniers à passer au peigne

fin les règnes animal, végétal et minéral, pour trouver des substances qui se prêtent à la

thérapeutique et puissent soigner les maux de l’humanité. Ils se servirent des apports médicinaux

qu’ils découvrirent pour étendre leurs expériences à l’intérieur de leurs spécialités respectives,

jusqu’à ce que la Matière médicale fût complète et contînt une volumineuse symptomatologie,

permettant une application rapide et précise de leurs travaux. Au cours du siècle dernier, elle attira

un nombre important de praticiens qui développèrent une méthode de soins supérieure à celles de

leurs contemporains, pour les maladies aiguës, comme pour les chroniques.

Des citoyens influents et fortunés vinrent rapidement appuyer un mouvement grandissant qui donna

à l’homéopathie droit de cité, tout d’abord dans l’Est, puis dans l’ensemble des USA. Ville après

ville, des hôpitaux consacrés à l’homéopathie se construisirent. Afin de répondre à cet intérêt

général pour l’homéopathie et à l’explosion du nombre de jeunes étudiants désireux de recevoir une

formation en homéopathie, des collèges de médecine orientés vers l’homéopathie s’implantèrent du

littoral Est à la Côte Ouest. Des sociétés se créèrent afin d’assurer la protection des personnes

concernées et le développement des connaissances scientifiques. Notre première société médicale

nationale vit le jour en 1844, sous le nom d’Institut Américain d’Homéopathie. C’était 4 ans avant la

fondation de l’Association Médicale Américaine. Cette époque connut un enthousiasme croissant

vis à vis de l’homéopathie, enthousiasme qui se poursuivit tout au long du 19 ème siècle.

C’est au cours de cette période que des critiques commencèrent à ébranler cette nouvelle méthode

médicale en expansion. Un nombre croissant d’adversaires s’engagea dans une controverse

injustifiée. Ils fondèrent leur attitude sur le raisonnement que le nombre des médecins homéopathes

finirait par se trouver réduit si un contrôle pouvait être exercé sur la capacité d’enseignement de

l’homéopathie. Le premier pas important dans cette direction se traduisit, à l’instigation princi-

palement du fameux rapport Flixnor, par l’inspection de tous les collèges de médecine, dans le but

de définir des normes concernant l’équipement et le personnel d’enseignement. Ceci représenta un

94

travail important pour la plupart des collèges d’homéopathie. Cette difficulté se trouva néanmoins

allégée lorsque de nombreuses universités d’état les accueillirent en tant que collèges universitaires

distincts de médecine homéopathique. Cet arrangement parut acceptable à l’Institut Américain

d’Homéopathie qui n’avait pas prévu l’avenir. Il en résulta que de nombreux collèges d’homéopathie

rejoignirent ces universités d’état qui leur communiquaient une impression de sécurité et de

protection adoptive.

Peu après qu’ils se soient établis sur ces nouveaux sites où les possibilités nouvelles apportées par

l’université leur offraient des perspectives d’expansion, la pression se manifesta de nouveau. Elle

s’appliqua cette fois-ci en direction des administrateurs de l’université, pour qu’ils mettent fin à

l’existence de deux collèges de médecine séparés à l’intérieur d’une même université, sous prétexte

que deux méthodes de médecine différentes n’étaient pas nécessaires et étaient donc indésirables.

C’est en 1921 que l’université du Michigan fut la première grande université à fermer son collège de

médecine homéopathique, et l’année suivante, en 1922, l’université d’état de l’Ohio fit la même

chose, fermant ses portes au collège de médecine homéopathique de l’Ohio. D’autres universités

suivirent, jusqu’à ce qu’il ne restât plus, au bout de quelques années, que trois collèges de médecine

homéopathique indépendants. Il s’agissait du « Collège Médical Hahnemann » à Philadelphie, du

« Collège Médical Homéopathique et de l’Hôpital des Fleurs de la 5ème avenue » à New York, et du

« Collège Médical Homéopathique du Massachussets et de l’Hôpital général du Massachussets » à

Boston. Ces trois derniers collèges d’homéopathie abandonnèrent l’un après l’autre leur programme

d’enseignement de l’homéopathie, en raison en partie du manque d’intérêt des étudiants et du

manque de professeurs d’homéopathie à plein temps, s’ajoutant aux remplacements de personnel par

du personnel non formé à l’homéopathie. Il n’y a actuellement aucun collège d’enseignement de

l’homéopathie aux Etats Unis. Aux environs de 1925, on rapporta le commentaire suivant d’un

membre de premier plan de l’ALMA : »dans 25 ans, l’homéopathie n’existera plus, car il n’y aura

plus personne pour l’enseigner ». Il subsiste cependant un cours post-universitaire de deux semaines

au « Collège d’Etat de Millersville », à Millersville, en Pensylvanie.

Au début du siècle, et particulièrement entre 1910 et1920, des facteurs supplémentaires partici-

pèrent au déclin de l’homéopathie. Les hôpitaux généraux devinrent plus spécialisés. Peu de

médecins homéopathes diplômés devinrent des spécialistes. Des spécialistes allopathes se virent

affectés aux hôpitaux homéopathiques de l’époque, dont les chefs de département se trouvèrent

bientôt remplacés par des médecins formés à l’allopathie. Cette même période vit s’élaborer les

vaccins et plus tard arriva l’ère des antibiotiques, une grande découverte médicale qui réduisit

rapidement l’avantage que présentait la thérapeutique homéopathique pour combattre les infections

bactériennes. A la suite de ce développement supplémentaire de la médecine allopathique, un

nombre de médecins homéopathes, estimé à au moins 30 000 sur l’ensemble des USA, suivit la

tendance prédominante de l’époque et s’orienta vers l’allopathie. Si bien qu’il n’y a plus aujourd’hui

dans notre pays que quelques médecins homéopathes. L’homéopathie a perdu tous ses hôpitaux

d’origine. Ils ont été repris par les professionnels allopathes en raison du manque de médecins

homéopathes. La continuelle découverte d’antibiotiques, le progrès de la médecine spécialisée et le

phénoménal développement des unités de soins intensifs dans tous nos grands hôpitaux, aboutissent

maintenant à la disparition de l’homéopathie des hôpitaux et au déclin de son prestige en médecine

générale.

La médecine allopathique est pourtant loin d’être complète. Les points forts de cette technique

médicale majoritaire sont le traitement des infections bactériennes, essentiellement grâce aux

antibiotiques et aux unités de soins intensifs actuelles dans les hôpitaux, mais la chronicisation de

ces cas demande une action beaucoup plus sophistiquée qui fait que la médecine devra s’attaquer

plus énergiquement à leurs causes. Les méthodes actuelles de la médecine allopathique sont

95

incapables de procurer un type de soins adapté à la majorité des cas viraux et des cas chroniques,

dont beaucoup sont des maladies de dégénérescence associées au vieillissement et aux carences,

ainsi que dans la majorité des auto-intoxications. L’avenir de l’homéopathie se jouera sur le

traitement de ces cas chroniques dont fait partie le domaine immense de la toxicologie. Le nombre

croissant de malades qui s’intéressent à l’abord thérapeutique homéopathique est une manifestation

supplémentaire de la possibilité qu’a l’homéopathie de faire la preuve de son excellence.

Nous entrons sans le réaliser pleinement dans une ère nouvelle de la médecine. Nous avons connu

l’ère de l’anatomie, puis celle de la pathologie, l’ère de la bactériologie avec les antibiotiques; nous

pourrions connaître à partir de maintenant une ère de la toxicologie. Les toxines sont la cause la

plus difficile à cerner de la pathologie, qu’elle soit aiguë ou chronique. Elles se sont toujours

révélées être la cause indécelable la plus courante de la maladie, qu’elles proviennent de bactéries,

de virus ou d’autres sources. L’homéopathie est équipée pour réussir dans cette ère. Hahnemann

l’indiquait il y a 150 ans lorsqu’il disait : « Il n’y a pas de guérison tant que la force vitale morbide

n’a pas été anéantie » ; la force vitale morbide en question pourrait n’être rien d’autre qu’une toxine

pathogène.

Dans son état actuel, l’homéopathie ne pourra jamais retrouver sa place perdue au sein des centres

hospitaliers. Elle doit porter son regard ailleurs. Elle peut organiser des cliniques complètement

équipées dans des régions stratégiques et se faire une clientèle. Le premier pas et le plus important

serait de créer une première clinique. Cette clinique devrait être assez grande pour attirer et recevoir

plusieurs médecins homéopathes très motivés, pour abriter des installations et un personnel de

laboratoire convenables. Une fois installée, des médecins homéopathes du pays entier seraient

invités à y faire des séjours de 2 à 4 semaines et à prendre part au traitement des malades. Chaque

cas ferait alors l’objet d’une étude complète. Dans l’éventualité d’une campagne visant à obtenir des

subventions, les fonds disponibles devraient être consacrés en priorité à la région la plus propice à

l’installation d’une clinique complètement équipée afin d’en mesurer le succès. Répétant la

démarche de ces adeptes influents du 19ème siècle, lorsqu’ils fondèrent leurs hôpitaux d’homéo-

pathie, d’autres cliniques pourraient être lancées, après que cette première ait fait ses preuves.

Nous présentons les cas suivants pour montrer que l’on peut avoir une conception scientifique de

l’homéopathie. Tous ces cas furent soignés avec succès grâce à l’application du « test de sensibilité

sérique aux remèdes » :

Cas1 – Maladie de Ménière : un homme de 51 ans se plaignait de très forts vertiges et de

bourdonnements d’oreilles. Les remèdes qui se trouvèrent sélectionnés en différentes occasions

grâce au test de sensibilité furent Picricum acidum, Sulfur et Mercurius vivus. Son état s’améliora

dès le début du traitement et cette amélioration s’est poursuivie depuis. Il ne souffre plus maintenant

que d’une légère sensation de vertige lorsqu’il tourne brusquement la tête. Le bourdonnement

d’oreilles fut le premier symptôme à disparaître.

Cas 2 – Arthrite rhumatoïde prise à ses débuts chez une femme de 74 ans : la douleur et l’enflure

commencèrent dans le genou gauche, et deux mois plus tard avaient gagné les deux poignets. Le

test de sensibilité se révéla positif avec Calcarea Silicata et Rhus toxicodendron. Elle guérit en

quelques semaines.

Cas 3 – Hépatite virale chez un homme de 28 ans : la maladie débuta par une faiblesse générale et

des vomissements. Une semaine plus tard, il était atteint de jaunisse et souffrait du foie et de la

vésicule biliaire. Des contrôles de routine révélèrent un antigène australia positif, un S.G.P.T. à

3950 (la normale allant de 5 à 35), 10,96 mg de bilirubine totale (chiffre élevé, la normale étant de

96

1.5), 18,94 g/l de phosphate alcaline (normale : 4,5 à11). Les tests de sensibilité se montrèrent

fortement positifs avec Chelidonium et Carduus marianus. On lui fit prendre ces 2 remèdes en

alternance, et il fit des progrès rapides. Le 7 ème jour après le premier test, le S.G.P.T. était tombé à

899, et le bilirubine directe à 2,24. Ce traitement amena, sans subir aucun changement, une

guérison complète. Il quitta l’hôpital le 11ème jour et s’est toujours bien porté depuis.

Cas 4 – Arthrite rhumatismale chez une femme de 65 ans qui fut hospitalisée 2 fois, dont la

première pendant 17 jours, puis elle garda le lit chez elle pendant 7 mois. En février 1973, elle fut

atteinte d’une grave iridocyclite de l’œil gauche. Elle mit plusieurs mois à en guérir. Sa deuxième

hospitalisation eut lieu en novembre 1973 et dura 22 jours, suivie d’une autre période au lit chez

elle, cette fois de un mois. Au cours de sa longue maladie, elle subit, en plus de l’arthrite, de

nombreuses attaques de tachycardie paroxystique, dont certaines sérieuses. Elle guérit par ailleurs,

au cours de son traitement, d’un psoriasis dont elle avait souffert toute sa vie adulte. Les remèdes

qui se trouvèrent sélectionnés et prescrits d’après le test de sensibilité furent en premier lieu Thuya

occidentalis, Guaiacum, Rhus toxicodendron, Strontium carbonicum et Strontium iodatum. Il a

fallu s’y prendre à plusieurs reprises au cours de sa maladie pour sélectionner les remèdes. Elle

vaque maintenant à ses occupations journalières et passe l’été sur la côte en ne souffrant que très

peu, malgré un gonflement résiduel de certaines articulations.

Chapitre 23

Remarques supplémentaires sur l’Homéopathie

Présenté devant la Société de Médecine Homéopathique de Pennsylvannie, à Gettysburg en

Pennsylvanie, le 6 octobre 1977. Compléments apportés en mars 1979.

C’est au cours du 19ème siècle que l’homéopathie connut son plus grand développement. Com-

mençant avec la première expérience d’Hahnemann en 1790, puis se développant tout au long des

50 années suivantes, l’homéopathie s’imposa progressivement à tous points de vue comme une

méthode de médecine valable. Avant de mourir en 1843, il avait formé à la loi des semblables et à

ses principes un groupe de disciples consciencieux. Ce noyau de médecins grossit considéra-

blement au cours des 50 années suivantes. Ils expérimentèrent tous les médicaments et toutes les

nouvelles préparations disponibles, faisant passer les 99 médicaments d’origine de Hahnemann à

plus de 1 500 et classant leurs observations dans ce qui est la Matière médicale actuelle. Ces

médecins en attirèrent d’autres grâce aux succès qu’ils obtinrent dans le traitement de nombreuses

affections.

Le public prit rapidement connaissance de cette méthode thérapeutique en pleine expansion et, dans

tout le pays des citoyens influents et fortunés devinrent convaincus de la valeur scientifique de ce

nouvel art de guérir. Afin de le promouvoir, ils fondèrent des collèges et hôpitaux dévolus à

l’homéopathie depuis la côte Est jusqu’à la côte Ouest des USA. Ces collèges et hôpitaux prospé-

rèrent en acquérant, grâce à l’aide de spécialistes homéopathes diplômés, une réputation de premier

ordre pour le traitement des malades.

Quelques années plus tard, au début du siècle, on assista dans tous les collèges et hôpitaux à des

demandes de spécialistes, ainsi qu’à de nouveaux progrès des méthodes allopathiques. Cette période

97

connut également une amélioration des vaccins, bientôt suivie de l’arrivée des antibiotiques qui ont

fait la preuve de leur efficacité pour combattre de nombreuses formes d’infection bactérienne. Les

antibiotiques, en particulier, réduisirent rapidement l’avantage présenté par l’homéopathie dans les

cas d’infection bactérienne. C’est pour cette raison, parmi d’autres, que les collèges et hôpitaux

d’homéopathie ont cessé d’exister en tant qu’institutions homéopathiques et que l’homéopathie s’est

trouvée, principalement par la volonté des organisations nationales et fédérales, laissée à l’initiative

du médecin homéopathe isolé.

Une seule voie nous reste ouverte si nous voulons que l’homéopathie retrouve une place dans notre

pays. Il faut commencer par mettre sur pied une clinique, d’une taille suffisante avec un personnel

adapté où les malades seraient complètement pris en charge par des médecins tournés vers l’homéo-

pathie; puis réussir à soigner scientifiquement ces malades, jusqu’à leur guérison ou jusqu’à ce

qu’une amélioration satisfaisante ait été obtenue. Avec une telle référence en arrière plan, une

réputation finira par s’établir et d’autres cliniques de ce type pourront s’ouvrir. De tels check-up et le

traitement méticuleux des malades sont aujourd’hui une nécessité. Il n’y a aucune autre méthode

médicale qui convienne aussi bien aux pathologies chroniques ou complexes. La médecine

conventionnelle n’opère pas suivant le principe homéopathique de détection et d’élimination de la

cause réelle de la maladie qui, dans la majorité des cas finit par se retrouver en grande partie sous

forme d’auto-intoxication dans les liquides circulants du corps et des tissus.

L’homéopathie du futur ne peut pas être une répétition de celle du passé, quoique les principes

scientifiques de cette dernière devront être conservés dans leur intégralité. Elle nécessitera par

contre des développements supplémentaires pour augmenter son taux de réussite chez les malades

graves. Bien qu’en médecine générale une prescription homéopathique méticuleuse soit le

traitement homéopathique habituellement reconnu des cas aigus comme des cas chroniques, ce

traitement n’est pas suffisant pour des affections à complications graves. Une attention particulière

devrait être consacrée aux symptômes fonctionnels exprimés. Ce sont les plus importants de tous

pour les malades faisant l’objet de traitements de routine et ils devraient s’accompagner d’un

examen clinique minutieux, à la recherche d’une pathologie réelle. En général, si on réussit à

soigner efficacement une affection prise à ses débuts, on parvient à éviter qu’elle ne donne

naissance à des complications conduisant à une maladie plus grave.

Il est important de disposer de méthodes de laboratoire, si on veut que l’homéopathie fasse des

progrès dans le traitement des maladies graves. Chaque sujet en particulier devrait subir une étude

analytique poussée. Il faudrait mettre sur pied une méthodologie de recherche. Il faudrait en savoir

plus sur la réponse physiologique des remèdes homéopathiques et la réaction de chacun d’eux sur le

sang et les cellules sanguines. Leurs actions sur les leucocytes pourrait constituer une étude

importante. L’étude des seuls lymphocytes permettrait d’aller très loin dans le détail, car on sait déjà

beaucoup sur la réaction immunitaire de ce type remarquable de cellule sanguine. On a découvert

que ces cellules font preuve de spécificité lorsque leurs récepteurs sont en contact avec un antigène.

Autrement dit, une cellule donnée n’est capable de répondre qu’à un antigène ou au plus, à un

nombre limité d’antigènes présentant une structure moléculaire semblable. Ceci implique que les

récepteurs situés à la surface de la cellule se montrent très spécifiques vis à vis de l’antigène. Ceci

peut en partie expliquer la préférence de l’homéopathie pour la prescription d’un seul remède. Mais

on ne connaît pas la nature des récepteurs des cellules, ni combien il en faut de sortes pour répondre

aux différents antigènes auxquels un organisme doit faire face.

Une autre étude pourrait traiter de l’environnement cellulaire et du changement, par les remèdes,

des propriétés d’absorption de diverses substances pathologiques qui ont une influence sur la

conversion cellulaire. Il est possible, avec les connaissances que nous possédons maintenant des

98

cellules et de leur environnement, de comprendre comment ces cellules et groupes de cellules

peuvent être amenés à changer leur comportement ou à subir diverses modifications de la part d’un

poison à l’aspect anodin. Ainsi peut apparaître une symptomatologie individualisée, ce qui est un

principe reconnu de l’homéopathie ou, s’il y a atteinte ou modification quelconque de l’histologie,

une pathologie. Certains types d’anomalies biologiques sont causés par un mauvais métabolisme

des acides aminés, acides nucléiques ou acides gras. La correction de ces troubles passe par un

traitement sélectif de l’acide en question sous forme de remède. L’étude des carences ou excès en

vitamines, minéraux et hormones nécessite des recherches complémentaires, en particulier quant à

leur dosage.

De nombreuses maladies sont classées comme malignes, en particulier le cancer. Bien qu’une

tumeur, identifiée comme cancéreuse ne produise pas toujours des métastases, beaucoup en font et

les cellules qui se détachent peuvent se reproduire dans un autre tissu. Les cellules produites par

une tumeur maligne ne forment pas toutes de nouvelles tumeurs. Car l’écrasante majorité des

cellules qui partent dans le sang meurent très rapidement sous la pression constante des nombreuses

défenses anti-tumorales. Les cellules qui parviennent à échapper à ces défenses se trouvent, pour la

plupart, arrêtées dans les ganglions lymphatiques régionaux ou d’autres tissus avoisinants. Là, elles

développent une néo-vascularisation et forment de nouvelles tumeurs (« Cancer Metastasis », les

métastases du cancer, par Garth L. Niclson, dans le « Scientific American » de mars 1979). Une fois

diagnostiqué, le cancer nécessite un traitement spécialisé, faisant appel à la chirurgie et à d’autres

méthodes de soins s’ajoutant à un remède homéopathique, convenablement sélectionné par rapport

au malade.

Le dispositif composite des défenses anti-tumorales qui inclut l’immunologie normale du sang et

des réseaux lymphatiques constitue la première défense importante contre la malignité tumorale.

Des expérimentations poussées en laboratoire ont permis de vérifier que cette défense est incapable

d’avoir un effet destructeur sur les cellules malignes, en particulier celles qui partent dans le sang et

les vaisseaux lymphatiques. Il faudrait aider ce dispositif par un traitement d’appoint. Le foie étant

un organe clef des processus fonctionnels (divers et multiples), capable de faire la synthèse d’un

très grand nombre de composés chimiques utilisés par le métabolisme et les activités physio-

logiques du corps, ces substances d’appoint peuvent être apportées par l’extrait de foie. L’adminis-

tration de piqûres de foie concentré après une intervention chirurgicale peut, outre le fait qu’elle

permet de maintenir la résistance du corps, intervenir comme un stimulant de défenses anti-

tumorales, aider à détruire les cellules anormales.

Bien que la cause exacte du cancer n’ait pas été découverte, il y a de plus en plus d’indices que des

dommages infligés à l’ADN des cellules pourraient les perturber au point qu’elles donneraient

naissance à un cancer. Nombreux sont les agents pouvant infliger des dommages à l’ADN et, un

ADN endommagé pourrait altérer l’information de construction de la cellule, créant ainsi une

cellule anormale. Cette altération pourrait conduire à la formation d’une cellule cancéreuse. De

plus, des expériences ont montré dans certains cas que des ADN désorganisés pouvaient être

corrigés. Par conséquent, la nature polymorphe sur le plan chimique de l’extrait de foie brut décrit

ci-dessus, pourrait avoir un impact direct en aidant à corriger l’ADN endommagé des cellules

cancéreuses. Cette théorie se trouve confortée par le traitement de sujets avec la méthode suivante :

un procédé d’appoint valable pour les patients cancéreux consiste en l’administration d’extrait de

foie injectable (2 mg B12 par cc), à raison d’une piqûre intramusculaire de 2 cc par jour pendant

une à deux semaines. Après quoi, 2 fois par semaine pendant un à deux mois suivant la gravité;

puis une fois par semaine jusqu’à ce qu’on puisse espacer les piqûres au rythme d’une toutes les 2 ou

3 semaines et finalement, une toutes les 4 quatre semaines. Ce traitement peut être maintenu aussi

longtemps qu’il parait nécessaire pour tenter d’éliminer toute possibilité de rechute.

99

Au début de l’élaboration de la doctrine homéopathique, l’action intrinsèque des cellules et de

l’environnement cellulaire n’avaient pas été envisagée, et encore moins explorée. Ce n’est pas avant

le début du 20 ème siècle que les combinaisons chimiques de la biologie et plus tard, la cellule elle-

même, firent l’objet d’une étude poussée. Tout le monde sait maintenant (comme nous vous l’avons

dit dans l’introduction) que la molécule directionnelle de la vie, ou ADN, est un long filament

composé de séries de 4 nucléosides disposés de façon ordonnée, mais dans des pourcentages

divers, que sa copie active, l’ARN, commande la synthèse des acides aminés nécessaires à la

production des multiples combinaisons de molécules de protéines demandées par les fonctions du

corps et la reconstitution des tissus. Bien que la médecine ait progressivement franchi des étapes

depuis le tout début de son histoire, elle se montre toujours incapable de détecter et d’éliminer cette

probable toxine invisible qui est le réel précurseur de la maladie. C’est ce qu’explique avec

insistance Hahnemann à travers ses nombreuses assertions sur la thérapeutique, lorsqu’il met

l’accent sur l’élimination de « la force vitale morbide » (= la toxine pathogène) avant de pouvoir

espérer une guérison.

Chapitre 24

Deux mille remèdes en action

Discours d’acceptation de la Présidence (21 juillet 1971)

On peut naturellement s’attendre à ce que tout ce qui se dit à un congrès médical ait un rapport avec

la médecine ou les problèmes médicaux. Ce sont des sujets qui nous intéressent, mais qui

intéressent aussi le public en général. Ce qui nous intéresse en particulier, c’est l’homéopathie et

comment en faire bénéficier au mieux le public. C’est une méthode de traitement qui réchauffe le

cœur de ceux qui l’étudient, apporte le confort, le soulagement et la guérison à ceux qui l’acceptent

et résiste aux critiques sévères des nombreuses personnes qui s’y opposent, par manque de

connaissance ou de compréhension, ou par un refus obstiné de vouloir en évaluer les principes.

Beaucoup de ceux qui critiquent notre méthode sont sincères et ces critiques auraient du nous

encourager à progresser. Nous savons tous qu’Hahnemann établit son point de vue personnel de la

médecine par un examen minutieux de tous les cas d’empoisonnement qu’il put trouver dans la

littérature médicale de son temps. Il n’arrêta jamais ses recherches. Ce n’est qu’après des années

d’études qu’il orienta son attention, par un remarquable coup du destin, vers les essais de médica-

ments sur l’homme sain. Quand on lui posait le problème « qu’est ce qu’un poison ? », il faisait

ressortir qu’un médicament doux pouvait, suivant la dose ou la méthode d’application, se trans-

former en poison et également, qu’un médicament violent pouvait se transformer par dilution en

agent curatif convenable. Il affirmait que c’était le dosage qui pouvait faire d’un remède un poison

ou d’un poison un remède.

L’homéopathie s’est reposée pendant de très longues années sur ces recherches et ne s’est pas mise

en devoir de se développer comme elle l’aurait pu. Il est aujourd’hui indispensable de la réévaluer.

Son potentiel doit être mieux exploité, afin que la prescription soit rendue plus objective et les

résultats plus constants. La pratique qui en est faite aujourd’hui n’accroît pas son pouvoir

d’attraction vis à vis des nouveaux malades. Nous devons absolument obtenir des résultats

100

supérieurs à ceux que nous sommes capables d’atteindre maintenant. Ce n’est pas impossible, mais

nous ne pourrons y arriver sans de nouveaux progrès.

Nous avons à notre disposition deux mille remèdes au moins qui peuvent avoir un effet très

profond. Ils sont hiérarchisés sur trois degrés et classés par ordre alphabétique dans notre Matière

médicale. Notre problème de médecin est de les choisir judicieusement. Utilisés individuellement,

ils peuvent supprimer une douleur cardiaque ou bien, si la maladie prend un cours différent, c’est

encore l’un de ces deux mille remèdes (ou plus) qui vaincra le processus pathologique en voie de

développement, en l’arrêtant et, dans de nombreux cas, en le faisant régresser. Il est devenu capital

de pouvoir y arriver. Si nous prenions le temps de regarder travailler ces remèdes dans un tube à

essai, nous pourrions réaliser avec quelle puissance ils peuvent éliminer un nombre considérable

des maux, auxquels nous sommes confrontés en permanence.

Nous ne pouvons pas continuer avec la seule ancienne méthode clinique. Nous devons prendre une

nouvelle direction. L’homéopathie de demain ne peut pas se contenter d’être celle d’hier telle que

pratiquée par le passé. Cette époque est révolue. On ne pourra jamais stimuler l’imagination et nous

assurer le soutien du public en l’immobilisant ; elle n’attirera pas non plus les hommes de science.

Il est devenu capital de revaloriser l’exercice de l’homéopathie, de rechercher le pouvoir qui repose

dans nos remèdes. Autrement dit, d’insuffler une nouvelle vie à l’ancienne méthode, de façon à

pouvoir lui faire faire ce que l’on souhaite, quand on le désire, si le besoin s’en manifeste. Il nous

faut remplacer l’ancienne méthode de sélection des médicaments par quelque chose de nouveau et

de toujours plus efficace. Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer sur ce point capital.

Le potentiel de la médecine homéopathique dépassant largement ce que nous connaissons aujour-

d’hui, nous serons récompensés au delà de toute espérance si nous travaillons sérieusement à unir

nos efforts et à les faire aboutir. Nos familles de remèdes homéopathiques regorgent d’une énergie

que l’on peut mettre en évidence dans un tube à essai et qui attend simplement, d’être mieux mise en

valeur et correctement appliquée aux maux de l’humanité. On pourrait à cet égard la comparer aux

compagnies aériennes. Celles-ci ne possédaient à leurs débuts que de petits avions et de petits

aéroports, mais leurs avions n’ont pas cessé de grossir et leurs aéroports de s’agrandir, si bien

qu’aujourd’hui les gens remplissent les aérogares pour prendre l’avion. C’est bien un avenir comme

celui-là qui se prépare pour l’homéopathie, car nombreux aujourd’hui sont les sceptiques qui

attendent avec impatience que leurs affections soient mieux soignées, affections qui doivent être

neutralisées avant de dégénérer. Plus tôt nous commencerons et plus vite nous acquerrons une

méthode de sélection des remèdes à la fois meilleure et plus moderne pour répondre aux besoin de

médecine homéopathique.

George Bernard Shaw a dit : « Le progrès commence par la remise en cause des idées reçues ».

Il a dit également : « L’homme raisonnable se conforme au monde. L’homme déraisonnable attend

du monde qu’il se conforme à lui. Des hommes déraisonnables dépend donc le progrès ».

Victor Hugo a dit : « Une idée vaut mieux qu’une armée quand le moment est propice ».

A. Whitney Griswold a dit : « Les empires de l’avenir seront ceux de l’esprit ».

Et Langston Hughes : « Accrochons nous aux rêves, car si les rêves meurent, la vie est comme un

oiseau à l’aile brisée qui ne peut pas voler. Accrochons nous aux rêves, car si les rêves passent, la

vie est comme un champ stérile sans rien à manger ».

101

Chapitre 25

Et maintenant ?

Tiré de « La Revue de l’Institut Américain d’Homéopathie » de juin 1973.

Les médecins possèdent une formation scientifique et clinique. On les considérait par le passé

comme des notables et comme l’élite de notre société. Ils faisaient montre d’une certaine assurance

qui les rangeait dans la classe des médecins : ceux qui ont pour mission de protéger les vivants des

menaces de la maladie et de la mort. Cette image, quoique très appréciée par de nombreux

médecins, ne satisfaisait pas leur ambition de faire progresser la finalité de leur profession. Ils se

mirent à penser en termes de causes sous-jacentes.

Vint ensuite la période de l’anatomie et de la physiopathologie qui s’accompagna d’un grand intérêt

pour l’autopsie et fut suivie d’innombrables méthodes analytiques de tous les fluides du corps, la

plus haute priorité étant réservée au sang. Ils acquirent la certitude, en comparant les résultats de

nombreuses autopsies et analyses, de pouvoir découvrir la réponse aux problèmes posés par la

maladie. Les résultats pathologiques et les tests biologiques d’une ampleur grandissante se

traduisirent par des statistiques telles, que la dimension du médecin changea de celle d’humaniste à

celle d’homme de science médicale.

En tant qu’hommes de science, ils se livrèrent à des recherches plus approfondies sur les causes

profondes de la pathologie. Ils crurent avoir abouti : la cellule représentait à ce moment là la plus

grande découverte médicale de tous les temps. Les cellules sont si petites qu’il en tiendrait 6 à 8

dans la circonférence d’une tête d’épingle. La cellule connut alors son heure de gloire. Elle fut

colorée, étudiée et comparée à d’autres cellules normales et anormales. Elle fournit la réponse à de

nombreux états pathologiques. Elle attira l’attention de toute la profession médicale et, aujourd’hui

encore, les médecins sont impressionnés par la quantité de troubles histologiques qu’ils découvrent

à l’autopsie. L’atteinte cellulaire est vue comme une conséquence terminale de la maladie. Leurs

observations les encouragent et ils recherchent une pathologie semblable chez leurs malades. S’ils

découvrent un tissu atteint chez un sujet, ils essaient de l’exciser, en espérant mettre ainsi un terme

à cette maladie là.

Les médecins se sont donc mis à s’intéresser à l’anatomopathologie et aux analyses biologiques, ce

qui fait qu’ils ne sont pas suffisamment versés dans la prévention, ou suffisamment formés à réagir

aux tous premiers signes de la maladie, d’où le découragement des gens qui cherchent à se faire

aider dès le début et à qui on dresse un bilan négatif des observations objectives réalisées. Par

ailleurs, médecins et hôpitaux sont en permanence surchargés de malades aux pathologies évoluées

ou terminales. Ils n’ont guère le temps de se concentrer sur les états dysfonctionnels. Pourtant, si

leurs patients étaient convenablement soignés au début, ceci permettrait d’éviter ou d’atténuer la

pathologie. Autrement dit, un traitement précoce permettrait de guérir sans complication de

nombreux malades ou de faire prendre à leur maladie un cours qui la rendrait insignifiante. Il s’agit

là de la raison d’être et du but de la médecine préventive.

Les études ne s’arrêtèrent cependant pas aux analyses ou à la cellule isolée. On découvrit par la

suite que les cellules possédaient une anatomie propre complète et que chacune contenait au moins

dix mille éléments constitutifs, ainsi que des quantités infimes de chacun des nombreux composés

102

chimiques nécessaires à leur bon fonctionnement. L’étude des malades fit donc des progrès tout au

long de cette période. Les bactéries ont eu droit à leur part d’étude et c’est maintenant au tour des

virus d’en être l’objet. Bactéries comme virus peuvent être observés au microscope. Mais il y a

toujours, en dehors de la bactérie ou du virus visible, la toxine bactérienne ou d’autres toxines

spécifiques que l’on ne peut pas voir. Bien qu’il n’existe aucune sorte de grossissement qui les rende

accessibles à la vision, ce sont les vrais précurseurs de la maladie et on doit les traiter comme tels.

Certains peuvent être rendus visibles et donc détectés par précipitation, mais on ne sait pas

exactement combien. Même si les carences alimentaires ou d’éléments annexes, comme les oligo-

minéraux et les vitamines, jouent un certain rôle, ce sont les toxines pathogènes qui sont la cause

principale des maladies, car elles irritent ou empoisonnent la cellule vivante normale et causent sa

destruction ou une altération de ses structures, conduisant à un état pathologique. Comme

Hahnemann le déclarait dans l’Organon et le répétait fréquemment : « Il ne peut y avoir de guérison

sans anéantissement de la force vitale morbide », cette « force vitale morbide » en langage

d’aujourd’hui pourrait se traduire par toxine pathogène. La médecine a progressivement franchi ces

diverses étapes pour se rapprocher de la notion de cette toxine invisible et, l’avenir de la

thérapeutique réside dans le succès du traitement de ces poisons cellulaires. Ce besoin concerne

particulièrement les poisons qui se montrent résistants aux processus normaux de désintoxication

du corps. Ils sont le plus souvent bactériens, mais ce peut être des allergènes ou des métabolites

anormaux, leur source et leur gravité variant avec chaque sujet, ainsi qu’avec son état de santé de

base.

Prescrit avec précision, un remède homéopathique individualisé élimine ces substances toxiques en

les neutralisant, soit par phénomène de chélation, soit par le biais d’un processus du genre

anticorps-antigène, ou bien en utilisant une combinaison des deux. Ce type de réaction aboutit à

une guérison spectaculaire. En plus de la neutralisation des toxines, les remèdes qui font l’objet

d’une prescription moins fine ont d’autres effets, tels que le pouvoir de dissocier les poisons

présents des tissus concernés. Le remède peut, de cette manière, réduire à néant une substance qui

pénètre et s’implante dans les tissus. De nombreux remèdes homéopathiques ainsi prescrits

entraînent une réponse satisfaisante de la part des sujets et aboutissent à leur guérison finale, mais

ils demandent, en général, plus de temps et leur action n’est jamais aussi spectaculaire que dans les

cas d’une chélation directe ou d’une attaque du genre anticorps-antigène de la toxine spécifique. Le

remède homéopathique possède probablement une autre méthode d’attaque, peut-être plus lente, par

son pouvoir de modification de l’environnement cellulaire des tissus perturbées, y compris lorsqu’il

intervient sur une structure chimique anormale, facilitant ainsi le retour à la normale de la physio-

logie des organes.

La relation de cause à effet des traitements homéopathiques a toujours fait l’objet de raisonnements

variés. Mais, au vu du grand nombre d’améliorations entraînées par les médicaments homéopa-

thiques issus de prescriptions fines (comme de prescriptions plus relatives), il est probable que des

processus de comportement, tels que ceux décrits ci-dessus, soient une réalité et méritent par

conséquent d’être soumis à un examen critique.

 Webinaire formation pro

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   L’art de la consultation

Dr. Jean-Yves HENRY

IMH – FFMI

Tel.: 07 71 56 34 51 www.medecine-integree.com

  Un art difficile qui ne s’apprend pas bien dans les livres …

n Cequisepasseentrelepatientetsonthérapeute,par-dessusle bureau du cabinet et autour de la table d’examen, n’est pas quantifiable.

n L’empathieetlaconfianceyrencontrentlaprécisiontechniqueen un contrat non écrit qui devrait les conduire rapidement vers une meilleure compréhension des problèmes rencontrés et au choix de solutions (les plus physiologiques possibles) à mettre en œuvre pour surmonter la difficulté actuelle.

n On appelle Med́ ecine inteǵ reé l’association des approches médicales « douces, complémentaires, naturelles, alternatives, holistiques… » qui font appel aux ressources du patient et tendent au rétablissement de l’homéostasie, associées à l’occasion avec les traitements de la « médecine académique » qui ont fait leurs preuves dans les cas aigus ou graves.

 La consultation allopathique …

n Un symptom̂ e traduit la modification d’un comportement. Il est révélateur d’une souffrance (lésion primaire, psychologique ou somatique) ou d’une adaptation nécessaire (hyperfonction compensatrice avec risque de lésion secondaire).

n Pourlespraticiensdemédecinenaturelle,ilnesuffitpasdeposer un diagnostic nosologique (définir la maladie sur les critères universitaires) afin de proposer un traitement chimique classique. Ils doivent se rappeler que dans pres̀ de 50% des cas, le diagnostic nosologique (de maladie) est faux ou incomplet !

n Cediagnosticnosologiqueestparcellaire,parcequ’iln’indique presque toujours que la phase terminale de l’évolution de la maladie considérée … Or, toute thérapeutique n’opérant que sur les manifestations ne peut entrainer que des déboires !

 La consultation allopathique (2)

n « Dominants et normatifs, les allopathes sont des grands chasseurs de symptômes ! » F.Henry dans « Quand Freud rencontre Hahneman ».

n Nous vivons une situation paradoxale : la médecine universitaire (allopathie) est de plus en plus puissante, tant au niveau de la précision diagnostique (ex.: biologie spécifique, scanner …) que thérapeutique (ex.: antibiotiques, hormones, neuroleptiques …), alors que les patients se sentent perdus, ayant l’impression d’être « découpés en rondelles » entre les différentes spécialités, intoxiqués par des traitements suppresseurs aux effets trop ponctuels, sans véritable logique derrière ce qui leur arrive !

n Le rituel de la consultation est codifié dans un petit manuel que chaque médecin se doit d’avoir sur son bureau est qui se nomme « Les références médicales opposables ». On y trouve dedans une liste d’affections, et pour chacune, les examens à demander, ainsi que les traitements qu’il convient de proposer, sous peine de sanctions de la part de la sécurité sociale et du conseil de l’ordre !

    n Les autorités médicales et politiques valident ces pratiques standardisées, qui visent à raccourcir le temps de consultation dans une optique comptable. La délivrance d’une feuille de maladie et le tiers payant de la « carte vitale » ritualise ces « parcours de soins » où le patient, en quet̂ e du sens de ce qui lui arrive reste profondément frustré.

n Quand le praticien n’arrive pas à poser de diagnostic nosologique précis ou qu’il n’existe pas de traitement efficace, ou encore que les métastases (changements de forme et de lieu de la maladie) se succèdent, le patient et le praticien se découragent et un sentiment d’impuissance et de frustration s’installe dans leurs rapports épisodiques.

 La consultation en MTC (1) …

n En médecine traditionnelle chinoise, pour structurer la consultation, on utilise « le chant des huit questions », qui précise les références indispensables à évaluer pour prétendre traiter un patient : le trouble observé est-il de nature ?

n Structure/fonction (Yin/Xue/Qi/Yang) … La qualité de la manifestation n V̀ ide / pleń itude (Shi/Xu) … la pathogénicité induite par le déséquilibre

n Externe / interne (Biao/Li) … son lieu de manifestation et son évolution n Froid / chaleur (Han/Re) … type d’inflammation (inflam. – sclérose)

n Ces quatre repères servent à dire à quel niveau et dans quel sens le déséquilibre se produit, donc quel doit être le type de correction à appliquer.

 La consultation en MTC (2) …

n La MTC complète cette analyse globale par une approche causale de l’affection, car lorsqu’une affection se développe, on observe la présence conjointe de « contraintes externes » et de « fragilités internes » :

n La survenue brutale évoque le rôle déterminant d’une contrainte externe. n L’apparition progressive indique plutôt une fragilité interne.

n La MTC en a théorisé six causes externes, faisant référence aux situations climatiques et les reliant aux méridiens qui les régulent le mieux :

• – le froid (et les traumatismes) … régulations « Vessie/Intestin grèle »

• – la chaleur (et les maladies infectieuses) … régul. « VB/TR »

• – la seć heresse (et les tr. hormonaux) … régulations « Colon/Estomac »

• – l’humidité (et l’alimentation riche) … régulations « Poumon/Rate »

• – le vent (les empoisonnements et les soucis) … régul. « Foie/MC »

• – le feu (insolations et irradiations) … régulations « Rein/Cœur »

 La consultation en MTC (3) …

Une des causes fréquente de consultation est la douleur. La MTC, qui réfléchit depuis 30 siècles aux douleurs aiguës et chroniques, nous fournit un cadre de compréhension des phénomènes qui les sous-tendent :

n Douleurs = syndrome « Bi », c’est à dire pleń itude locale sur obstruction n L’existence de parestheś ies (les ‘fourmies’) signe au contraire une

insuffisance localisée (donc améliorée à la pression locale) !

Un syndrome « Bi » peut évoluer rapidement et se manifester sous forme de :

n CHALEUR = zones chaudes, rouges et gonflées, douleur aggravée par la pression locale (plénitude)

n GLAIRES = obstruction des liquides organiques : douleurs en « coup de couteau », phénomène favorisé par l’insuffisance d’énergie (Qi) (amélioré au repos) ou de Sang (tendance anémique).

    La consultation naturopathique …

n Les symptômes existants et les examens clinique et biologiques qui suivront doivent vous permettre de poser un diagnostic de dysfonction, donc d’envisager une thérapie de correction naturelle et spécifique.

n Il faudra neǵ ocier avec le patient les changements (prise de conscience pas forcément souhaitée) neć essaires à l’amélioration durable de son cas. Les conseils nutritionnels et médicamenteux éventuels seront rares et simples, sous peine d’être mal compris/suivis.

n Pour ce faire, nous nous appuierons sur l‘histoire du malade, qui met en perspective ses fragilités psychologiques et constitutionnelles … en nous méfiant des symptom̂ es bizarres induits par les vaccins récents ou les remèdes chimiques en cours (leurs effets secondaires) !

 La consultation naturopathique (2)

Pour Hippocrate déjà, la maladie etait la conséquence d‘une perte des équilibres du corps sous des contraintes externes diverses et répétées, d‘autant plus que les reǵ ulations internes se révèlent fragiles (génétiquement ou par l‘usure de l‘âge).

Le problème est complexe, car ces dérèglements peuvent perturber des systèmes complexes, schématiquement représentés de la façon suivante :

1. Système nerveux central (pulsions, interdits, émotions et mémoire)

2. Système Nerveux Sympathique (régulations organiques)

3. Système Endocrinien (stimulations durables)

4. Système Réticulo-Endothélial (différents types d’inflammation)

5. Tissus : récepteurs – stockage – élimination

 La consultation naturopathique (3)

n Quand le patient rentre dans votre cabinet, il est angoissé par l’apparition de symptômes désagréables qu’il ne s’explique pas. Bien sûr, il consulte pour que vous le soulagiez, mais surtout – c’est implicite – il souhaite comprendre ce qui lui arrive. Dès que vous êtes capable de démonter les logiques qui se cachent derrière les symptômes présentés, son angoisse s’apaise, la confiance s’installe.

n Un symptôme est révélateur d’une souffrance (lésion primaire, psychologique ou somatique) ou d’une adaptation nécessaire. Mais surtout, il est à replacer dans le cadre de « l’aventure humaine » de votre patient.

n Paradoxalement, ce sont parfois les patients chez lesquels vous avez eu le moins de résultats qui vous seront les plus fidèles ! En effet, votre tenacité à comprendre ce qui leur arrive et à les soutenir, force finalement leur admiration.

  Comment organiser votre consultation ?

n Vous occuperez les premières minutes à mettre le malade en confiance : explorez ses modes de fonctionnement habituels, ainsi il est important de connaître son niveau d’études, son environnement socio-professionnel, familial (nombre et âge des enfants), parler de ses hobbies, de l’origine du nom de famille (son origine provinciale parfois), tout ceci sur un mode amical. Il s’agit de l’étudier, comprendre la langue de ses préjugés, afin de comprendre comment et sur quels critères il se gère réellement.

n La difficulté consiste en deux attitudes opposées que le praticien devra alternativement adopter :

A / « Vous venez me voir pourquoi ? » être non-directif … c’est à dire à l’écoute des symptômes vécus du patient qui devront être noteś avec leurs modaliteś , de la façon (parfois baroque) dont le malade l’énonce. Laissez-le exposer librement son problème … mais :

• trop loquace, ramenez-le à son sujet.

• trop de doléances : demandez-lui de commencer par le plus important.

   Comment organiser votre consultation (2) ?

• muet et intimidé : mettez-le en confiance, n’insistez pas pour avoir une réponse. Une première consultation peut ne servir qu’à « faire connaissance ».

• trop joyeux ou désinvolte : attention, ces comportements peuvent cacher une dépression masquée (le « rire du pendu » ?!).

B/ Objectivez le réel !

n Veillez à ne pas vous laisser influencer, c’est à dire que vous devrez démystifier systématiquement les « étiquettes médicales » proposées par le patient : « allergie » (quelle manifestation ?), « colite » (quelles douleurs ?), « stress » (quelles contraintes ?), « migraine » (ou céphalalgies ?), « rhumatismes… » (mobiles ou non ?).

n Vous devrez comprendre et démonter la « theó rie de la cause »: explications de causalité souvent fantaisiste, que le patient a élaboré afin de trouver une logique à ce qui lui arrive, qu’il ne comprend pas et qui l’angoisse.

  Affinez les symptômes présentés par votre patient

« Valoriser le symptom̂ e » : le praticien devra focaliser – pour chaque

symptôme – son interrogatoire en cinq questions :

– Depuis quand ? … Circonstances d’apparition : un bain froid, une chute, un

stress …

– Comment ? … Sensations (brûlures, enflures, sécrétions, etc ..), ce que la personne ressent

– Où ? … Localisation objective (faire préciser le lieu et la profondeur) et subjective (irradiations des douleurs)

– Quand ? … Modalités : toutes les conditions modifiant, augmentant ou diminuant les sensations ressenties par le sujet (ex.: influences météorologiques, le mouvement, la chaleur, positions, etc ..)

– Avec quoi ? … Signes concomitants : alternances (irritabilité, peur, tristesse, etc..), symptômes curieux, bizarres, que la physiologie ne permet pas d’expliquer, à rechercher avec soins car ils caractérisent le malade. Exp. : sciatique améliorée en urinant, crampes abdominales après vexation

  Les repères organiques

Rattachez ces symptômes à un dérèglement organique. Le corps humain comprend plus de 200 tissus différents, que l’on peut regrouper en 5 grandes « équipes » organiques :

n Organes met́ aboliques (Foie/VB/tendino-musculaire/androgènes) n Organes vasculaires (Coeur/vaisseaux/IG/thyroïde)

n Organes lymphoid̈ es (Rate-Pancréas/Est./sein/cortex/hypophyse) n Organes de def́ ense (Poumon/GI/ORL/Peau/Oestrogènes)

n Organes conjonctifs (Rein/Vessie/Os et cartilage/utérus/prostate)

Puis, il faudra préciser le type de trouble à ce niveau organique : n — dysfonction affectant la fonction (Yang) … Foie/VB

n — dysfonction affectant la structure (Yin) … Rein/vessie

n — dysfonction affectant la le sang (Xue) … Cœur/IG

n — dysfonction affectant l’énergie (Qi) … Poumon/Colon

n — blocage de l’adaptation (Tan) … Rate-pancréas/estomac

 Les symptômes du pôle métabolique (Foie/VB/tendino-musculaire) …

Qui gère le Yang = fonction / mise en mouvement

  n Emotif ?

n Timidité ?

n Coléreux ?

n Frileux (mais amélioré par le mouvement) … insuff. de Yang du Foie n Anémié (Ferritine basse ?) … insuff. de Sang du Foie

n Calcul biliaire (opéré ou non) … sécheresse

n Crampes / Spasmes … Yang du Foie bloqué (sur vide de sang ?)

n Tendinites / Périarthrite (dérouillage) … acide lactique = foie

n Conjonctivite (œil rouge) … branche interne du méridien du foie

n Hémorroïdes (sortent/saignent) … hypertension portale

n Psoriasis (dermite sèche et chronique) … vide de sang du foie

Remèdes-type : CURCUMIUM – DETOXIUM – FERO-MAX – OPTIVISIUM et ENERGIUM ou ZENIUM

foie = bouclier des émotions

insuffisance énergie VB

sentiment du foie en plénitude de Yang

 Cas clinique intoxiqué (foie-VB) …

Un homme de 59 ans vient consulter pour des douleurs musculaires apparues il y a 4 ou 5 mois. Ce patient dit n ’avoir aucun antécédent médical. Il paraît en excellent état général, pratique le jogging, mais après 2 à 3 kilomètres, même à rythme modéré, il ressent des douleurs qui affectent les cuisses et les mollets et qui s’estompent à l’arrêt de l’effort : il craint d’avoir une artérite, comme son père !

L ’examen vasculaire et neurologique est normal !

On apprend qu’il reçoit depuis 6 mois un traitement hypolipémiant (alors que son taux de cholestérol initial était peu élevé) … les douleurs disparaîtront en quinze jours !

Dans le cas d’une hypercholestérolémie est familiale, on peut envisager de prescrire CHOLECONTROL à minima …

 Les symptômes du pôle IMMUNITAIRE (Poumon/Colon/ORL/Peau) …

Qui gère l’énergie = fatigue et stagnation

n Tristesse : mélancolie, pleure …

n Fatigué (et aggravé par l’exercice physique) … vide de Qi n Infections ORL répétées (angines/otites/sinusites …)

n Bronchites fréquentes, crachats …

n Dermatologie : Acné vulgaire / Furoncles / Mycose

n Prurit amélioré par le grattage … chaleur par stagnation n Varices / Stripping … stagnation du sang

n Constipation (1 à 2 selles/semaine), cause à préciser :

n — par vide d’énergie (fatigué) ou médicaments sédatifs n — par sécheresse (selles en « crottes de biques »)

n — par spasmes (nervosité, intoxication ethyl ?)

Remèdes-type : ENERGIUM – IMMUNIUM – FLORIUM – DERMODIUM et SERENIUM

 Les symptômes du pôle LYMPHOIDE (Rate/Pancréas/Estomac/cortex/seins) … Qui gère l’adaptation et la mémoire

n Obsessions / idées fixes / soucis constants

n Anorexie / Boulimie (trouble du comportement alimentaire)

n Tics /Tremblements … obsessions du mouvement

n Troubles de mémoire … récente/ancienne ?

n Langue et haleine chargées … chaleur

n Aphtes / Gingivite / Parodontose … chaleur

n Aérophagie / Gastralgies / Ulcère d’estomac

n Lipomes / Verrues multiples … les chairs ne sont pas gérées

n Mastose (nodules seins) … glaires

n Diarrhée (> 3 jours et 6 selles/jour) … plénitude

n Herpès (récurrent) / Zona

n Hématomes faciles / Purpura (bleus quand on se cogne) … coagulation

Remèdes : BROMELIUM – MINERALIUM – CHOLECONTROL et MAX-ZENIUM

 Les symptômes du pôle VASCULAIRE (Cœur/vaisseaux/IG/ Thyroïde) …

Qui gère la chaleur et la circulation du sang

n Anxiété forte / Angoisses sans cause … vide de Shen (identité) n Hyper Tension artérielle (traitée ou non)

n Troubles du rythme cardiaque … intestin grèle ?

n Œdèmes maléolaires … insuffisance cardiaque

n Problème de sommeil :

n — Difficulté à s’endormir … problème de VB ?

n — Réveil précoce (3 ou 4h du matin) … pb. surrénales ? n — Sommeil globalement perturbé … problème rein ?

n Problème thyroïdien (arrêtez les dentifrices au fluor !) : n — nodule simple / goitre … hypo progressive/familiale

n — Maladie de Basedow ? … hyper auto-immune

n — Maladie de Hashimoto ? … hypo auto-immune

Remèdes : SYNERGIUM-Q10 – SYN. OMEGA3 – ANTIOXYDIUM – et IODIUM

 Les symptômes du pôle CONJONTIF (Rein/vessie/os et cartilages/utérus ou prostate) … Qui gère l’eau et la structure

n Dépression : envie de rien, se dévalorise

n Vertiges (vrais / Ménière)

n Bourdonnements d’oreilles … uni ou bilatéraux ?

n Cystites (répétées)

n Lithiase rénale (calculs urinaires) … sécheresse

n Chute cheveux (importante) … sécheresse

n Adénome prostatique / Fibrome utérin

n Impuissance / Frigidité … d’envie ou de réalisation ?

n Arthrite/Arthrose : cervicale, dorsale, lombaire, sciatique, hanche, genoux ? n Ostéoporose (traitée ou non)

Remèdes : ANTI-AGIUM – SYNERGIUM OMEGA3 – CARTILIUM et HORMONIUM ou STIMULIUM-PLUS

 Autres points importants …

Allergies :

n Pollinose / rhume des foins / conjonctivite … foie

n Migraine (céphalée unilatérale battante) … coeur

n Urticaire / œdème de Quinke … rate-pancréas

n Asthme (dyspnée expiratoire) … poumon

n Eczéma (commence par des bulles d’eau) … Rein

Atopie (eczéma de la petite enfance, puis autres allergies) Intolérances alimentaires : Laitages / Gluten / Œufs / autres ?

Femme :

n Pilule contraceptive, stérilet hormonal ou THS / hystérectomie ?

n Dysménorrhée (règles douloureuses) / Règles régulières ?

n Leucorrhées (pertes blanches) / Antécédents grossesse / IVG

    Le patient a une histoire …

C’est H. Reckeweg, qui dans les années 50 a modernisé les travaux de Hahnemann (les 3 diathèses) en 6 phases :

Ces trois premières phases correspondent à des affections bruyantes, mais récupérant sans séquelle. Les trois phases suivantes correspondent à une désadaptation hormonale, avec des lésions organiques évidentes.

 Phases 1 + 2 = pathologies de stagnation / inflammation aiguë … maladies aiguës, caractérisées par des glaires et la fièvre.

Phases 3 = maladies allergiques (IgE), au nombre de 5 = une par pôle organique (vu plus haut)

  Le patient et son histoire (2) …

n Phases 4 = Acidose locale sur seć heresse tissulaire : le patient est fatigué, irritable, raide, il va se plaindre de douleurs chroniques, de lithiases, de fissures et d’ulcérations cutanéo-muqueuses (ex.: fissure anale, ulcus gastrique …).

Le passage en phase 4 est lié à une inflammation chronique de bas grade dont il faut chercher la cause : infections chroniques (hépatite, maladie de Lyme, chlamydiase …) ou des intolérances alimentaires (surtout gluten, lait, œuf …)

n Phases 5 + 6 = Maladies auto-immunes, puis cancer, qui sont des maladies inflammatoires chroniques froides, destructrices.

A ce stade, les thérapeutiques allopathiques puissantes utilisées peuvent compliquer un tableau clinique d’un « feu » destructeur d’organe, combattu par : l’eau … les corticoïdes

les poisons … immuno-supresseurs ou chimiothérapie un contre-feu … chirurgie ou radiothérapie

 La phase « d’acidose localisée »

Les périodes d’énervement et de douleurs chroniques qui se développent post fatigue et stress (désadaptation humorale) sont liées à une sécheresse tissulaire (Albumines basses au BNS).

Elles correspondent une « acidose localisée » (Rate à Rein en MTC) Acidité limitée localement, car le pH du corps est parfaitement stable (grâce à ses 7 systèmes tampons) et le corps multicompartimenté.

Il est donc parfaitement inutile de contrôler le pH urinaire

(qui dépend de l’eau et des acides aminés absorbés la veille),

comme de prétendre alcaliniser le milieu intérieur !

Utilisez plutôt : ANTIOXYDIUM, MINERALIUM et HORMONIUM ++

  Le patient et son histoire (3) …

n Le soutien psychologique d’un praticien à l’écoute des souffrances et angoisses du patient est alors essentiel à ce stade. Il faudra expliquer et dédramatiser le discours hospitalier.

n La thérapeutique naturelle devra être adaptée aussi souvent que nécessaire. C’est une telle attitude active de soins qui permet le plus souvent de limiter les dégâts et d’éviter les récidives !

n A tous les stades, une thérapeutique physiologique bien conduite peut permettre une amélioration, mais alors les symptômes de phases moins graves peuvent alors réapparaître ! Pas de panique, c’est bon signe.

n La réflexion commune, les explorations complémentaires et les conseils prodigués seront bien sûr très différents d’une phase à l’autre !

 Un cas clinique grave …

Une femme de 62 ans, enveloppée, consulte car, depuis trois mois, elle a mal « partout », nuit et jour et a maigri de 5 Kg (sans régime). Les douleurs sont « osseuses », à type de brûlures, majorées par la toux ou les éternuements …

Ce type de douleurs (avec radiculalgies thoraciques) évoque un processus malin : métastase, myélome ou Lymphome ?

La VS est à 98 mm, le BNS est hyperfloculant

en Gamma. La découverte d’un pic monoclonal confirme le diagnostic de myélome multiple.

 Un cas clinique grave (2) … le BNS24 Examen sérologique d’évaluation du terrain … normalement, tous les paramètres (immunitaires et métaboliques) doivent être proches de zéro !

Aspect « explosé » d’une hyper gammaglobulinémie massive (pic monoclonal !) au dépend des autres groupes protéiques qui sont effondrés …

= CURCUMIUM

+ ANTI-OXYDIUM + DETOXIUM

en attendant la prise en charge hématologique ++

  Faire la synthèse du cas !

n Cela consiste à confronter les données de l’interrogatoire symptômatique avec l’histoire du patient et les données objectives de son examen clinique. La biologie fonctionnelle (BNS / BNT / IMUPRO) vous aidera à hiérarchiser les différentes dysfonctions mises en évidence.

n La plupart des patients ont déjà consulté un confrère. Récupérez le maximum de renseignements sur les examens effectués, le diagnostic posé et les traitements entrepris. Ne vous engagez sur rien dont vous ne soyez sûr (il y a un certain nombre de détraqués du tourisme médical et ceux-là, il faut mieux les tenir à distance, car tout ce que vous direz / ferez sera déformé et colporté !).

n Méfiez-vous aussi de :

— l’empathie qui n’a jamais aidé personne : vous n’êtes pas l’ami du patient ! — la position de soutien prolongée qui est aussi une forme de prise de pouvoir. — la position de « savoir » qui bloque l’échange : « nous cherchons ensemble ! »

 Une stratégie thérapeutique +++

n Les principes du traitement naturopathique sont simples, et si l’on compare le patient à un « verre plein », on peut les résumer ainsi :

1/ le praticien « draine », c’est à dire qu’il vide le « mauvais » du verre,

2/ il « nourrit », c’est à dire que l’on propose à présent de le remplir de « bon », 3/ puis il « agite », c’est à dire dynamise/relance les régulations « paresseuses ».

n Il faudra privilégier le traitement de l‘organe atteint, une thérapie qui visera surtout les organes de « détoxication » (relance des émonctoires) …

Toxines liquides … reins Toxines grasses … foie Toxines gazeuses … poumons Toxines fibreuses … colon Nb. émonctoire accessoire = la peau !

n Surtout ne pas tout faire à la fois SVP !

    Thérapeu- tique =

Soyez un

« sniper » : l’effet le plus ciblé devra toujours être recherché

 La consultation psychologique …

Vous n’êtes pas psychothérapeute, mais en restaurant son physique, vous avez amélioré son émotionnel. Or certains symptômes présentés peuvent être l’aboutissement d’un već u de problem̀ es sans solutions (il a tendance à faire « toujours plus de la même chose » !) = la seule « voie de sortie » est alors une expression au niveau tissulaire !

Il existe pourtant une autre solution, c’est de faire la rev́ olution au niveau de sa subjectivité (l’image du monde de ce patient). Mettre des mots sur ses eḿ otions va permettre de les regarder à distance, donc qu’elles soient moins perturbantes.

 La consultation psychologique (2)

Explorez minutieusement tout ce que le patient a fait pour résoudre son problème jusque

-là, car la solution adopteé constitue le problem̀ e !

Vous étudierez sa relation à l’autre et au monde (illusions

positives ou négatives), le type d’organisation de « ses pulsions » (fusion, oralité, analité, phallique, identitaire), ainsi que ses « mécanismes de défense » …

 La consultation homéopathique …

« L’homéopathie est une méthode toxico-mimétique, car tout l’art du médecin homéopathe consiste à trouver le sosie médicamenteux qui ressemble le plus au malade à guérir. Alors que le médecin allopathe trouvera des solutions pour agir sur la maladie du moment (expression terminale), le médecin homéopathe va s’intéresser au malade, aux différentes façons dont il se comporte, qui préexistaient avant l’apparition du trouble et qui en sont la cause » P. Schmidt.

 La consultation homéopathique (2)

   Cette thérapeutique élégante et très efficace est cependant difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite un relevé complexe des symptômes personnels du patient et une connaissance approfondie des symptômes de la plupart des 2000 remèdes de la Matière Médicale homéopathique !

Ici, organisation des 25 familles de remèdes …

 Conclusions …

La consultation est un moment privilégé qui va vous permettre :

  -> d’objectiver les points faibles des régulations. En

comprenant ce qui est en jeu, le patient calme ses

angoisses et comprend l’intérêt du changement des mauvaises habitudes,

-> d’apprécier l’urgence de la situation et les priorités (patients ayant parfois des antécédents lourds et des traitements complexes),

-> de recadrer les différentes interventions dans une stratégie cohérente. Gérer le réel !

 Conclusions (suite) …

Au fil des consultations, vous serez amenés à repenser l’équilibre de votre patient : calmer ses douleurs, l’aider à retrouver la fonction perdue et à apprivoiser les soucis du quotidien …

Parfois, nos ambitions vont être limitées par la plasticité mentale (cf. âge biologique !) et les déformations acquises, l’espacement des consultations de surveillance, le suivi relatif du traitement (d’où l’intérêt de prescrire peu de produits, mais ciblés), le manque de pratique d’activités sportives et psychostimulantes …

Mais vous avez mené l’enquête, posé un diagnostic fonctionnel précis et indiqué des solutions efficaces : vous avez pris du plaisir et pouvez être fier de vous !

  Bibliographie :

n RENAUD M.C. « Séméiologie et observation médicale » (Med-line 2001)

n SERVAN-SCHREIBER David « Guérir sans médicaments, ni psychanalyse « 

n HENRY Françoise et J.Yves : « La médecine demain ? ” (ed. FFMI 2012) n HENRY J.Yves : « Précis d’homéopathie diathésique » (ed. IMH 2015)

n HENRY J.Yves : « Les stratégies anti-âge” (ed. FFMI 2021)

n HENRY J.Yves et CATTAERT C. : « C’est du chinois ! ” (ed. FFMI 2021) n HENRY J.Yves : « C’est dans la tête, docteur ?” (ed. FFMI 2022)

n HENRY J.Yves et CASTEL Hervé : « Compléments alimentaires et alicaments” (ed. FFMI – Physionat 2022)

n Pour les BNS et BNT : www.mybiobox.com. et Youtube : Mybiobox.TV

 (Robert LAFFONT, 2003)

 Pour plus de détails, commandez : (l’’abord du malade en MTC, naturopathie, psychothérapie et homéopathie – ed. FFMI 2021)

Les gaz en homéopathie

Jean-Yves HENRY est médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur. Il s’implique depuis quarante ans dans des travaux de recherches et dévelop- pement de bases de données biologiques et de systèmes-experts d’aide au diagnostic et au choix thérapeutique.

Il a publié, avec son épouse Françoise, plusieurs ouvrages médicaux, dont : une Matière Médicale diathésique et un Répertoire de Médecine intégrée, qui organisent la pathologie et la thérapeutique en créant des liens entre l’homéopathie, la MTC, la psychologie, la physiologie et la biologie sérique.

Marie MASSON est docteur en pharmacie, qui s’est formée durant ses études universitaires à Grenoble à l’homéopathie au sein de FFMI. A présent jeune maman, elle exerce ponctuellement et continue à se perfectionner dans notre belle discipline.

 Il est webmaster du site www.medecine-integree.com qui fédère plusieurs centaines de médecins, pharmaciens, vétérinaires, dentistes, ostéopathes et paramédicaux qui soutiennent les progrès apportés par une vision systé- mique de la santé.

Jean-Yves HENRY

Les gaz en homéopathie

Une avancée pour l’homéopathie et le concept systémique en médecine

Avec la nouvelle pathogénésie de N2O (le gaz hilarant), thèse de doctorat en pharmacie de Marie MASSON

Faculté Francophone de Médecine Intégrée www.medecine-integree.com

Remerciements

Nous voudrions ici manifester notre reconnaissance à tous les confrères, professeurs et collaborateurs qui nous ont aidés pratiquement dans nos cours et travaux, ainsi qu’à formuler nos hypothèses et théories.

ISBN : 978-2-9701333-2-2

© Jean-Yves Henry, 2019.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Table des matières

Introduction ………………………………………………………………………………… 7

Les eaux thermales …………………………………………………………………….. 10 Le « cours aux agriculteurs » de R. Steiner …………………………………….. 12 La « biothérapie gazeuse » de R. Fix ……………………………………………… 13 Un procès en sorcellerie ……………………………………………………………… 17 La table de Mendeleïev ……………………………………………………………….. 18 Notre approche systémique ………………………………………………………… 23

ALL.STOP ………………………………………………………………………………… 28 La méthode NAET ……………………………………………………………………. 30 RHUMA.STOP ………………………………………………………………………….. 35 Les Nosodes gazeux …………………………………………………………………. 37

Les pathogénésies des gaz …………………………………………………………… 39 Les pathogénésies anciennes …………………………………………………….. 39 Les gaz carbonés ……………………………………………………………………… 43 Les pathogénésies modernes …………………………………………………….. 44 Les gaz rares ……………………………………………………………………………. 47

Nouvelle pathogénésie de N2O …………………………………………………….. 51 Autres études universitaires ………………………………………………………… 59 Cas cliniques ……………………………………………………………………………… 61 L’homéopathie gazeuse en pratique …………………………………………….. 63

Conclusion …………………………………………………………………………………. 65 Bibliographie ……………………………………………………………………………… 66

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Introduction

« Attendre que la maladie apparaisse cliniquement pour la traiter, c’est forger les armes après avoir déclaré la guerre, creuser le puits au moment où l’on a soif. » (Nei-King-Sou-Ouen)

Depuis plus de deux siècles, à la suite des travaux de S. Hahnemann, des générations de milliers de médecins homéopathes ont prescrit – et conti- nuent de prescrire – des remèdes dilués et dynamisés, essentiellement à partir de substances solides (triturations) et liquides (solutions).

Pourtant, chacun sait qu’il existe trois états de la matière : solide, liquide et gazeux ! Ainsi, la substance la plus directement nécessaire à l’entretien de la vie est une substance gazeuse : l’oxygène. D’ailleurs, les chercheurs ont démontré depuis longtemps que la vie est apparue sur terre à partir des gaz constitutifs de l’atmosphère primitive (vapeur d’eau, ammoniac, méthane – cf. 1). Cet oubli est d’autant plus étonnant que, sur les quatre substances constitutives de la matière vivante (C, H, O, N), trois sont de nature gazeuse.

Nombreux (2) ont d’ailleurs été les homéopathes qui se sont posés la question :

« Réflexion sur le tableau des corps simples : il est curieux de constater qu’en dehors du carbone, l’action des trois grands métalloïdes de la chimie or- ganique n’a pas donné lieu à des pathogénésies. En effet, ni l’oxygène, ni l’azote, ni l’hydrogène ne sont employés, bien que cependant ce soit par rapport à leur action chimique que l’action chimique de tous les autres corps simples puisse être jugée… Une autre donnée nous est offerte par l’abon- dance avec lequel un corps se rencontre dans l’organisme : à de rares ex- ceptions près, on peut dire que plus un corps est répandu dans l’organisme, plus les phénomènes pathologiques qu’il provoque soient fréquents et moins graves. Exemples : le Soufre, le Phosphore et l’Arsenic sont en abondance dé- croissante et en gravité croissante, de même le Sodium, le Potassium et l’Or. » Extrait de Matière médicale thérapeutique de P. KOLLITSCH, en 1955.

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 Tableau 1. Proportions de corps simples dans l’univers

La matière médicale homéopathique avait cependant déjà accumulé l’ex- périence de quelques gaz dynamisés, comme le Chlore (HCl), l’Ozone (O3), l’Oxyde de carbone (CO), etc. Mais personne n’avait encore systématisé la place de ces remèdes à l’action particulière, au sein de la matière médicale homéopathique, ni organisé leur prescription sous forme séquentielle, afin d’obtenir le meilleur effet de la façon la plus simple. Ce livre est la somme de notre expérience de 25 ans de pratique de l’homéopathie gazeuse, expérience à notre connaissance unique et qui nous parait promise aux plus grands développements.

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  Figure 2. Proportions de corps simples dans le corps humain

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Les eaux thermales

La première utilisation empirique des gaz en médecine fut sans conteste les cures thermales :

Schéma 3. Il faut différentier les cures « thermales », où l’eau est bue par le curiste au griffon, c’est-à-dire avec ses gaz dissous, des eaux « minérales », vendues en pharmacies ou en grandes surfaces, où seule persiste la compo- sition minérale de l’eau.

A notre connaissance, ii n’existe que deux pathogénésies homéopathiques des eaux minérales :

Carlsbad aqua… eau de source de cette station tchèque, ouverte en 1347 (cf. Synoptic 2 p. 241) qui contient un mélange de sels laxatifs. Cette eau est utilisée classiquement pour le traitement des maladies de foie et le diabète.

Sanicula aqua (si)… eau de source canadienne (cf. Kollitsch p. 352). Consti- pation avec grosses selles, expulsées douloureusement, incontinence d’urine et leucorrhée fétide.

Or, les eaux profondes jaillissent après s’être chargées dans leurs longs trajets souterrains de sels minéraux et de gaz (à pression et température importantes), et après avoir subi une dilution et une dynamisation naturelles. Certaines de ces eaux sont d’ailleurs très riches en gaz. Exemples : Luchon (gaz soufrés), Royat (gaz carbonique)…

La fameuse « crise thermale », qui s’observe bien souvent à la fin de la première semaine de traitement, n’est pas sans rappeler les aggravations thérapeutiques de nos remèdes homéopathiques, et peut bien sûr survenir

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à l’introduction d’un nouveau gaz dans les cycles de prescription que nous proposons.

Les substances physico-chimiques de base sont les mêmes en hydrologie que dans nos matières médicales : il nous paraît évident que nos confrères « hydro- pathes » s’attaquent, comme nous, aux mêmes affections diathésiques, ma- lades chroniques, « laissés pour compte » par les beaux succès de la chimie du médicament.

Certaines eaux thermales sont particulièrement riches en gaz, comme Royat, où le gaz carbonique (CO2) est récupéré et utilisé en injections sous-cutanées, pour le traitement des pathologies vasculaires.

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Le « cours aux agriculteurs » de R. Steiner

Les médecines homéopathiques et anthroposophiques ont en commun qu’elles utilisent des remèdes dilués et dynamisés. En ce qui concerne les gaz, dont nous n’avions que peu de pathogénésies, nous pouvons essayer d’appliquer la méthodologie proposée par R. STEINER, qui consiste à choisir le remède d’après une similitude élargie.

En effet, en dehors de la similitude de symptômes, il peut exister une similitude de nature, de processus, de forme, d’évolution, de comportement, de propriétés physiques ou chimiques, etc. Bref, le choix du remède anthro- posophique repose sur ce que l’on peut appeler une « similitude phéno- ménologique ».

C’est en juin 1924 que R. Steiner, dans une série de conférences aux agri- culteurs, évoque l’intérêt des relations qu’il y a à entretenir avec le sol, les plantes et les animaux, en rupture avec les méthodes agricoles particulières à notre époque matérialiste et mécanique. Il y évoque le rôle des gaz dans les processus vivants et l’intérêt que les médecins auraient à les utiliser en thérapeutique.

Pour R. Steiner aussi, la vie, c’est Carbone + Oxygène + Azote + Hydrogène, symphonie jouée à quatre instruments. Le Carbone et les trois éléments gazeux constituent les clefs du métabolisme cellulaire (centré sur l’oxydo- réduction) :

C commande

O » aux processus métaboliques / éthérique – Foie N » aux phénomènes nerveux et réflexes / astral – Rein H » à l’organisation de la chaleur / moi – Cœur

Silice (quartz et argiles) = 47% de l’écorce terrestre … planètes lentes et FRUITS

En polarité avec le Calcium – Sodium / Potassium … planètes rapides et FLEURS

à la mise en place des structures / physique – Poumon

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La « biothérapie gazeuse » de R. Fix

Nous avions rencontré le Dr. R. FIX lors d’un séminaire anthroposophique à Dornach (Suisse). Celui-ci, dans les années 80, m’avait proposé de me revoir à Colmar avec une vingtaine d’autres confrères amis. Il nous dit alors avoir lu attentivement les « Cours aux agriculteurs » de R. Steiner, à l’époque non encore traduits, et commencé à préparer des remèdes gazeux, dilués et dynamisés, au sein d’un préparatoire homéopathique lorrain. Il s’agissait de dilutions en D6 dans de l’argon (gaz rare, donc peu susceptible d’interférer avec le gaz dilué) qui servait de solvant.

Les remèdes gazeux ainsi élaborés se présentaient sous forme de petits flacons de 25 ml, remplis de « rien » ! Et sous nos yeux incrédules, il nous a expliqué comment procéder : on remplissait une seringue pleine d’air ambiant, puis on introduisait cet air dans le flacon à l’aide d’une petite aiguille. On prélevait alors le mélange intérieur (gaz dilué dans l’argon + air introduit) que l’on allait injecter sous la peau du patient, pratique courante pour le CO2 thermal à la cure de Royat. Les injections endorectales seraient préférées pour les enfants et les traitements d’entretien.

Le choix des différents gaz et leur fréquence d’utilisation étant laissés à notre entière responsabilité ! Pour développer cette méthode, il avait créé la SIBIG (Société Internationale de Biothérapie Gazeuse) et évoquait la loi d’identité et les principes révélés par R. Steiner, une cinquantaine d’années plus tôt :

Premier niveau :

Comme l’ontogenèse répète la phylogenèse, la biosynthèse répète la biogénèse CH4 + méthylation = glucides

+ CO2 (carboxylation) = acides gras

+ NH3 (amylation) = acides aminés

Ces trois éléments constituent les clefs du métabolisme intermédiaire (bio- synthèse immédiate) :

CO2: régulation de la circulation cérébrale (S. Nerveux Central) et de l’équilibre acido-basique (avec NH3).

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NH3 : les neuromédiateurs, exemples :

Tryptophane (a.a.) + décarboxilation = Sérotonine Tyrosine (a.a.) + hydroxylation = Dopamine Dopamine + hydroxylation = Nor-adrénaline Nor-adrénaline + méthylation = Adrénaline

Second niveau : le métabolisme énergétique

CH4 + NH3 = C2N2 (cyanogène), clef de la synthèse des bases puriques (ADN- ARN),

CH4 + H2O = CH2O (formaldéhyde), clef de la synthèse des lipides complexes et de l’ATP,

SO2 (bioxyde de soufre), activateur général du métabolisme oxydatif.

Pour R. Steiner, l’acide cyanhydrique (HCN) occupe une place centrale au sein du métabolisme cellulaire. Nous avons, en effet, quelques difficultés à concevoir que ce poison expéditif puisse jouer un tel rôle. Pourtant les études récentes tendent à lui donner raison :

– En 1952, Miller et Urey entreprirent des expériences pour déterminer dans quelles conditions la vie était apparue sur terre, à partir des substances et des conditions disponibles à cette période. L’atmosphère primitive com- prenait du méthane, de l’ammoniac, de l’hydrogène et de la vapeur d’eau. Sous rayons UV et décharges électriques, ils donnèrent naissance à de l’acide cyanhydrique et du cyanogène, puis à des acides aminés.

– Cette molécule se retrouve en particulier dans la synthèse de l’adénine (combinaison de 5 molécules d’acide cyanhydrique). Cette adénine, en pré- sence de ribose donne naissance à un nucléotide : l’adénosine qui, par combinaison avec un triphosphate conduit à l’ATP.

La complexation de quatre molécules d’acide cyanhydrique conduit au di- amino-maléodinitrille qui, par hydrolyse en présence de cyanogène, donne naissance à la Guanine, qui constitue, avec l’adénine les deux bases puriques nécessaires à la synthèse des acides nucléiques.

– Notons encore que le cyanogène intervient comme agent de couplage dans les réactions de polymérisation qui transforment les acides aminés en

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protéines… Protéines structurelles d’une part et enzymes d’autres part (fonctions).

3e niveau : les gaz complexes (SH2 / PH3 / SiH4 / N20…), aux actions que nous détaillerons plus loin, l’oxydo-réduction étant un des mécanismes fonda- mentaux de l’activité vitale.

Je repartis donc avec plusieurs dizaines de petits flacons et commençai alors mes expériences. Il m’apparut tout de suite que, si l’injection de 2 ml de gaz, prélevé dans le flacon, sous la peau était simple, elle avait deux inconvé- nients majeurs :

1. les symptômes provoqués étaient souvent désagréables ou violents, avec peu de différence, quel que soit le gaz utilisé,

2. les infirmières que nous chargions de continuer la série d’injections nous prenaient pour des « fous » : injecter de l’air d’un flacon qui ne contenait rien ?!

Après une année d’expériences et un second séminaire à Colmar, qui ne m’avait guère plus éclairé, je demandais à rencontrer Roger Fix lors d’un souper, pour lui proposer de changer la forme et la dilution de ces remèdes. Celui-ci me l’a alors interdit, m’expliquant qu’il avait déposé plusieurs brevets sur sa méthode de préparation des remèdes gazeux dilués et dynamisés, afin de s’en réserver le bénéfice.

Jugeant la menace peu crédible, car l’existence de plusieurs antériorités de gaz utilisés comme remèdes homéopathiques rendait ces brevets caducs, je me mis à réfléchir à ce qui permettrait de développer l’utilisation de ces remèdes à l’action curieuse…

Il était clair qu’il fallait passer l’information des gaz dynamisés en D6 sur de l’eau, ce qui rendrait les dilutions faciles, puis sur des granules à l’ultime étape, ce qui en banaliserait l’utilisation pour le patient.

Pour ce faire, je considérais cette D6 un peu comme une souche qu’il fallait laisser s’imprégner sur de l’eau durant une lunaison. Dès lors, dans un flacon de gaz dilué de 25 ml, j’injectais 10 ml d’eau distillée et je dynamisais ce flacon (50 coups) au moins trois fois par jour pendant 28 jours.

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Au terme de ces quatre semaines, cette solution, en étroit contact avec le gaz dynamisé, est montée en 12 CH (D 24). Pourquoi cette dilution, me dites- vous ? Pour trois raisons essentiellement :

1. C’était une des dilutions favorites de S. Hahnemann, qui utilisait surtout des 6, 12 et 30 CH).

2. Parce que nous sommes là au niveau du nombre d’Avogadro : il n’y a statistiquement plus de molécule présente dans la solution : on ne pourra donc pas nous faire le reproche de la toxicité de ces produits !

3. A cette dilution, les effets violents observés précédemment, avec les 6 DH gazeuses, disparaissaient.

Second problème : la posologie ! En effet, nous sommes en présence de substances puissantes, mais physiologiques, qui – pour la plupart – n’ont pas encore de pathogénésies. Or, R. Fix avait observé que la répétition des injections sous-cutanées à 48h d’intervalle avait un effet cumulatif qui plafonnait au bout d’une demi-douzaine d’injections.

Notre nouvelle forme de remèdes gazeux, à cette nouvelle dilution, nous est rapidement apparue comme obéissant à la même règle.

Restait à concevoir un cadre de réflexion pour leur utilisation ciblée.

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Un procès en sorcellerie

Un de nos bons confrères, J. François B., spécialisé en rhumatologue et exerçant dans la ville thermale de Vittel, avait – comme moi – découvert les petits flacons de gaz dilués et dynamisés du Dr. Fix. Il entreprit de les injecter en péri-articulaire, puis en intra-articulaire, à la place de la cortisone, avec des résultats tout à fait satisfaisants sur plus de 150 patients.

Evidemment, cette pratique hétérodoxe ne manqua pas d’attirer sur lui les foudres de la CPAM d’Epinal qui saisit le Conseil de l’Ordre des médecins de Lorraine en décembre 1993 !

Ce gentil confrère a expliqué avoir arrêté les injections de cortisone à la suite de l’arrêt cardiaque d’une patiente (1 cas sur 500 000 disent les statistiques) !

Dans son jugement, le Conseil de l’Ordre de Lorraine a déclaré cette pratique illusoire et non éprouvée (expert : le Pr. Royer, pharmacologue à Nancy) et le condamna, avec l’argumentaire suivant : « Le fond n’est pas de savoir si les produits injectés procurent une amélioration physiologique ou pas, mais de se donner les moyens de mettre en place une véritable méthode de validation des effets. Or, cette affaire n’a qu’un aspect ésotérique qui révèle d’une décision prise à la suite d’une pulsion irrationnelle. Employer un procédé illusoire, c’est priver un patient d’un procédé qui pourrait ne pas l’être. »

La peine notifiée le 2 juin 1994 a été une interdiction d’exercer d’un mois et de 990 francs de frais de justice.

Ce procès a un retentissement dans le Républicain lorrain sous la forme d’un article ayant pour titre : « Les curieuses injections d’un médecin de Vittel », article repris dans l’Est républicain.

Remarque : encore une fois, nous avons à faire à un « préjugé » de la part de gens qui n’ont aucune expérience pratique dans la méthode qu’ils sont chargés d’expertiser !

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La table de Mendeleïev

Jan SCHOLTEN (homéopathe hollandais) et Rajan SANKARAN (homéopathe indien) se sont récemment essayés à organiser les symptômes comporte- mentaux marquants des remèdes homéopathiques selon leur place au sein de la table de Mendeleïev (tableau périodique des éléments) et à leur attribuer une polarité.

Colonne 1 (Hydrogène, Lithium, Sodium, Potassium, Rb, Cs, Fr)

Désir d’appartenance à une famille, à un groupe, immaturité, dépendant comme un enfant / manque de confiance en soi. Fait les choses parce qu’il faut les faire, sans se poser de questions.

Colonne 2 (Béryllium, Magnésium, Calcium, Strontium, Baryum, Ra)

Besoin d’encouragement et de protection, peu sûr de lui. Observateur, timide, il veut faire partie du groupe, mais il n’a pas l’impression d’y avoir sa place.

Colonne 3 (Scandium, Yttrium, Lutécium, La, Lu, Ac, Lr)

Confusion par rapport à lui-même (Je ne sais pas ce que je veux, ni ou je vais). Il faut changer d’identité, s’adapter pour avoir l’impression d’être accepté : doute, essaie « pour voir », se dévalorise et se décourage.

Colonne 4 (Titane, Zirconium, Cérium, Hafnium, Thorium, Rf)

Tente le premier pas (proposition, contrat…). Je sais ce que je veux, j’y vais. Cela va-t-il marcher ? S’étonne lorsqu’il réussit. Aide le groupe, car le groupe l’aide à exister.

Colonne 5 (Vanadium, Niobium, Praséodyme, Tantale, Pa, Db)

Est dans la préparation de l’action. Remet à plus tard, car le but semble inatteignable. Tombe malade « juste avant » de démarrer quelque chose : utile quand grand potentiel, mais difficulté à choisir ou à s’engager. Je ne peux pas faire plus, je ne suis pas sûr du résultat.

Colonne 6 (Chrome, Molybdène, Néodyme, Tungstène, Uranium, Sg)

Je vais leur montrer, je cours le risque ! Défie et ose : capable d’initier, il est dans l’action forcée et inévitable. Lutte avec soi-même, prouver, courage…

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  Tableau 4. Tableau périodique des éléments

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Colonne 7 (Manganèse, Technétium, Pm, Rhénium, Np, Bh)

Est dans l’action et s’entraine. Renforcer, soutenir : jusqu’où je peux aller ? « C’est en forgeant que l’on devient forgeron. » Attend de l’encouragement, de l’aide, il a le sens de la coopération.

Colonne 8 (Fer, Ruthénium, Sm, Osmium, Pu, Hs)

Agit et tient bon en résistant. Calcule, planifie, se bat contre l’apathie des autres : notion d’endurance, de pression extérieure. Notion de temps (date limite). Mettre en valeur, faire face à l’opposition. Lutte contre les règles, la discipline (lanthanides).

Colonne 9 (Cobalt, Rhodium, Eu, Iridium, Am, Mt)

Echec ou succès, sens de la perfection. Notion de performance. Etape avant le sommet. Peur d’échouer au dernier moment et de perdre la face.

Colonne 10 (Nickel, Palladium, Gd, Platine, Cm, Ds)

Je suis au top : il ne peut rien m’arriver ! Succès, victoire, sensation d’être un maître, autorité naturelle. Rigide, hautain, Indépendance, besoin de symétrie, d’équilibre, parfois excentricité.

Colonne 11 (Cuivre, Argent, Tb, Or, Bk, Rg)

Me défendre pour rester en place. Conserver, contrôler, maintenir les acquis et se développer. Contrôler aussi l’agressivité et cacher ses faiblesses.

Colonne 12 (Zinc, Cadmium, Dy, Mercure, Cf, Cn)

Menace, vigilance constance et combat acharné pour éviter de perdre. Sus- picion, se sent manipulé. Combat aussi le chaos intérieur et la désorganisation tissulaire.

Colonne 13 (Bore, Aluminium, Gallium, Indium, Ho, Thallium, Es)

Attaques sévères, risque de lâcher : il est dépassé ! Nécessité de restriction, de recul. Nostalgie, amertume, parfois cynisme, sarcasmes. Protéger les vieilles idées du déclin.

Colonne 14 (Carbone, Silice, Germanium, Etain, Er, Pb, Fm)

Rupture, la structure perd son efficacité : coquille vide, fatiguée. Veut masquer sa faiblesse, évite les responsabilités. Façade intacte, mais vide

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intérieur. Sensation de menace imminente, que quelque chose de terrible peut arriver. Peut être cynique ou déprimé.

Colonne 15 (Azote, Phosphore, Arsenic, Antimoine, Tm, Bismuth, Md) Faiblesse, érosion de la structure, échec, capitulation, « passe la main ». Notion de lourdeur et de faiblesse (ex. : Plumbum dans les neuropathies). Défi d’un dernier combat que l’on sait perdu (ex. : Thallium qui se sent maléfique).

Colonne 16 (Oxygène, Soufre, Sélénium, Tellure, Yb, Po, No)

J’ai tout perdu, je laisse filer : vit dans la paresse et la négligence.

Colonne 17 (halogènes : Fluor, Chlore, Brome, Iode, At)

Trahison, tout s’effrite, la structure emprisonne. Il lâche prise pour s’échapper ou au contraire se cramponne aux choses et les prend sans demander la permission (passage à l’acte ?)

Colonne 18 (gaz rares : Hélium, Néon, Argon, Krypton, Xénon, Rn)

Le calme après la tempête : enfin le repos ! Ni limites, ni structure, je ne suis plus là… une transformation est peut-être en route (comme dans un cocon ?).

Remarque : 3 colonnes de remèdes de « combat » :

colonne 6 : lutte avec soi-même pour faire quelque chose de très difficile colonne 8 : lutte, résistance, endurance, pression extérieure

colonne 12 : lutte car l’autre va prendre le pouvoir (sabotage, manipulation).

       …………………………………………………………………………………

1re ligne (série « Hydrogène »Hélium)

Problème d’incarnation (to be or not to be ?). Impression que la personne n’est pas là. Les enfants de cette série ne réclament rien, se plaignent peu !

2e ligne (série « Carbone » LithiumNéon)

Naissance et enfance. Angoisse de perte, dépendance, notion d’égocentrisme. Faible personnalité, besoin d’être confirmé : « je peux le faire ».

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3e ligne (série « Silice » NatrumArgon)

Adolescence. Conscience de soi, affirmer ses choix. Remèdes de relations, de famille, de communauté…

4 e ligne (série « Fer » Kalium  Krypton)

Adulte : travail, tâche, devoir, règles, routine, sécurité par le travail et l’argent. Besoin de stabilité (même géographique), capacité à se protéger.

5 e ligne (série « Argent » Rubidium  Xenon)

Créativité et performances, veut exprimer son ego, être brillant, mais peur de réaliser…

6 e ligne (série « Or » Caesium  Radon)

Age mûr. Responsabilités, réalisation personnelle, ambition, mais lourdeur du pouvoir et des responsabilités. Blessé par l’échec… Lanthanides = maladies auto-immunes.

7 e ligne (actinides : Francium  Ununoctium)

Accablés par le devoir et les responsabilités… Radioactifs = notion de maladies graves, d’explosion.

La communauté homéopathique anglo-saxonne a fait sienne cette systé- matique intéressante, mais qui présente – à notre avis – de multiples inconvénients. Nous utilisons plutôt une grille de lecture psychosomatique, déduite de la lecture de la riche symptomatologie homéopathique par la médecine chinoise, comme nous allons vous l’expliquer ci-après.

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Notre approche systémique

La matière médicale homéopathique dans une approche systémique donne un nouvel éclairage aux polarités d’action des remèdes, mariant l’approche de la MTC avec la biochimie, la psychologie et la biologie fonctionnelle.

De nombreux auteurs ont cherché à mettre en évidence un « ordre interne » au sein de la Matière médicale homéopathique, à commencer par Hahnemann lui-même, qui a classé symptômes et remèdes par rapport à ses trois dia- thèses (terme que l’on pourrait traduire par « fragilités ») : psorique (maladies qui se manifeste par des rougeurs), sycotique (hypertrophies), luétique (ulcérations).

En étudiant S. Freud, nous avons compris l’intérêt d’une approche d’un sys- tème sous trois angles complémentaires : topique (organique), économique (diathésique) et dynamique (réactionnelle).

1. L’approche topique : Paul Kollistch (cf. Matière médicale thérapeutique, 1955) regroupe remèdes et nosodes en fonction de leurs symptômes. Il aboutit à une hiérarchisation des 2 000 remèdes de la Matière médicale, regroupés en 24 « familles thérapeutiques », chacune étant centrée autour d’un anion ou cation de la table de Mendeleïev. Il nous a été facile de systématiser sa classification par rapport au pentagramme de la MTC (véritable modèle macro physiologique des régulations) :

Schéma 5. Polarité d’action des

25 familles (les Charbons étant divisés en deux groupes distincts, selon qu’ils peuvent brûler, ex. Petroleum, ou qu’ils ont déjà brulé, ex. Carbo veg.) de remèdes homéopathiques, placées dans le pentagramme chinois des régulations. Une telle vision des choses permet d’expliquer le mécanisme organique des symptômes et des modalités de chaque remède !

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2. L’approche économique : H.H. Reckeweg (cf. L’homotoxicologie, 1955), dans son « Tableau des phases », définit 6 stades évolutifs des fragilités orga- niques, qui affinent parfaitement la description des trois diathèses hahneman- niennes, réalisée 150 ans auparavant :

Phases Humorales = troubles fonctionnels 1. Excrétion = stagnation, ex. : constipation 2. Inflammation = chaleur, fièvre/pus

3. Déposition = Allergies surpoids

Psore

Psore (et Tuberculinisme) Sycose humide

Phases Cellulaires = troubles lésionnels

4. Imprégnation = acidose locale, lithiases

5. Dégénéréscence = Auto-immunité, vascularites 6. Dédifférentiation = Cancers

Sycose sèche / acidose Luèse

Luèse (Cancerinisme)

3. L’approche dynamique : Françoise et J.Y. Henry (cf. Matière médicale diathésique, 2009) décrivent, au sein de chacune de ces 25 « familles théra- peutiques », deux types différents de remèdes :

– Des remèdes « réactionnels », qui s’opposent spécifiquement aux « contraintes externes », que la MTC systématise en 6 types (feu/froid – vent/chaleur – humidité/sècheresse) .

– Des remèdes de « fragilités internes » qui vont mobiliser les cinq différents volumes des organes d’un pôle (eau, sang, énergie, yang et lymphe).

Nous obtenons donc une grille de 6 (remèdes de contraintes externes) + 5 (remèdes de fragilités internes) x 25 = 275 remèdes (des 3 règnes). L’étude des similitudes symptomatiques (psycho et soma) des remèdes des mêmes lignes et colonnes est stupéfiante en plus d’être extrêmement didactique.

Le choix des dilutions dépend de la nature du remède (toxique/alimentaire/ nosode), de l’ancienneté et du type des troubles en cause (hyper/hypo structure ou hyper/hypo fonction).

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  Figure 6. Poster résumant l’approche diathésique de la matière médicale (disponible sur le site de FFMI https://www.medecine-integree.com/les-posters-dhomeopathie/)

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Notre travail s’est développé sur trois plans :

1. D’abord, se mettre en quête d’une méthode simple et efficace pour passer l’action de ces remèdes gazeux en phase liquide, puis sur des granules, à une dilution qui ne produisait pas de réaction désagréable, comme nous l’avons décrit précédemment ;

2. Ensuite, comprendre à quel niveau organique ces remèdes agissent ;

3. Enfin, comment les utiliser (synergie et réduction des effets secondaires) et définir leur domaine d’action privilégié ?

Nous avons été les premiers à proposer ces lots de remèdes gazeux en granules dilués et dynamisés (en 12 CH). Avec la « formule choc » : « Une cure thermale à domicile » ! Nous avons développé successivement :

Deux coffrets d’homéopathie gazeuse séquentielle, association de dix gaz, dont la posologie est simple :

– 1re semaine : lundi, mercredi et vendredi, deux granules du tube n°1

– 2e semaine idem (il y a eu 6 prises : on change de tube)

– 3e semaine idem, mais avec le tube n°2

– 4e semaine idem (il y a eu 6 prises : on change de tube)

– 5e semaine idem, mais avec le tube n°3

Et ainsi de suite, jusqu’au tube n°9 (ce qui va prendre quatre mois) et on recommence… il y a assez de granules dans chaque tube pour faire (au moins) trois cycles, c’est à dire une année de traitement.

Le tube n°10 ne sert que lors des épisodes aigus : on prend alors deux granules chaque matin en suspendant le cycle (des 9 autres) pendant une à deux semaines.

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 Schéma 7. Polarités des remèdes gazeux simples et complexes. On remar- quera que l’oxygène occupe la polarité de Foie, qui était dévolue à Sulfur en remède minéral. Par ailleurs, les gaz de Soufre se sont révélés être les clefs de l’adaptation (Rate-pancréas, pôle lymphoïde), rôle réservé au Mercure et à ses sels en remèdes minéraux !

Nous pouvons alors envisager des comparaisons d’action entre les remèdes gazeux et les remèdes classiques de notre matière médicale :

O2 = groupe de SULFUR et remèdes du pôle Foie H2 = groupe de KALIUM et remèdes du pôle Cœur Gaz de Soufre = remèdes du pôle Rate-Pancréas Gaz de Carbone = remèdes du pôle Poumon

N2 = groupe d’AURUM et remèdes du pôle Rein

GAZ complexes :

* O2 = Pôle Foie (foyer des oxydations)

N2O = axe des CHARBONS 2 et du MANGANESE

SO2 = axe du CUIVRE et du PLOMB

CH2O = remède de polarités complexes : Foie + Cœur + Poumon

* H2 = Pôle Cœur (lumière – Shen en MTC). La pathogénésie d’Hydrogène, réalisée par J. Sheer en 1992 (développée plus loin) comprend l’essentiel des symptômes de Medorrhinum, le nosode du pole Cœur, ce qui confirme la justesse de notre approche systémique.

Hélium et tous les gaz rares

IH = remède du groupe IODUM

* Les gaz de Carbone = Pôle Poumon (qui sert à éliminer de CO2)

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CO2 = axe de l’ARSENIC au MAGNESIUM … mais nous avons aussi les gaz : Arsine (AsH3) et Triméthyl Stibine (Sb CH3)3… remèdes de l’Arsenic

CH4 et C2H2 = axe du GERMANIUM (les venins) et des NATRUM

mais nous avons aussi la Phosphine (PH3)… remède du Phosphore C2N2 = axe de la SILICE et des CHARBONS 1… mais nous avons aussi le gaz :

Silane (SiH4) … remède de la Silice

* N2 = Pôle Rein (qui sert à éliminer l’urée NH4)

NH3 = axe de l’ALUMINIUM aux AMMONIUM

HCN = remède de polarités complexes : Cœur + Poumon + Rein

* Les gaz de Soufre = Rate-Pancréas – système lymphoïde (adaptation) SH2 = axe de IODUM aux BARYUM

SF6 … remède du groupe des ACIDES

(CH)3SH = remède de polarités complexes : Cœur + Poumon + Rate-Pancréas

Le coffret « All.Stop » pour le terrain allergique (action polydiathésique de type Yang – fonction). Il contient dix tubes des gaz suivants :

O2 + H2 + CO2 + N2 + SO2 + CH4 + C2N2 + NH3 + CH2O et AsH3

L’allergie est un terme définit par Cl. VON PIRQUET (1874-1929), formé de « Allo » (altéré) et « Ergion » (action ou réactivité). Quand le système immu- nitaire d’un individu est mis en contact une seconde fois (ou de façon répétée) avec un même antigène, il répond de façon plus intense à la sollicitation anti- génique : cette réponse peut être excessive et conduit à la notion d’hyper- sensibilité.

Gell et Coombs ont défini quatre types d’hypersensibilité, en fonction de la rapidité de réponse à la pénétration de l’AG dans l’organisme…

Type 1 = le choc anaphylactique, qui peut être mortel !

Type 2 = les cinq allergies classiques :

– Rhume des foins (dysfonction du foie)

– Asthme (dysfonction du poumon)

– Eczéma (dysfonction du rein- surrénale)

– Urticaire et œdème de Quincke (dysfonction de la rate-pancréas) – Migraine (dysfonction du cœur)

Type 3 = l’allergie semi-retardée (ex. : maladie sérique, intolérances alimentaires)

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Type 4 = l’allergie retardée (ex. dermite de contact).

L’organisation mondiale de la santé (OMS) classe les maladies allergiques au sixième rang des grandes maladies mondiales. En effet, près de 15% de la population du globe est affectée, et 30% des enfants entre 1 et 6 ans.

Malgré leur grand polymorphisme, les manifestations allergiques ont un support immunologique commun : la réaction d’hypersensibilité qui met en jeu trois acteurs principaux :

* les immunoglobulines : IgE (découverte en 1965) et IgG (impliquées dans les intolérances alimentaires),

* les cellules (mastocytes, éosinophiles et plaquettes, certains lymphocytes T) * et leurs médiateurs pré-formés ou néo-formés (histamine, héparine, leuco- triènes et prostaglandines).

L’inflammation constitue donc une composante importante de la réaction allergique et justifie l’utilisation de thérapeutiques adaptées (les résultats probants de nébulisât d’œufs de caille, riche en anti-trypsine en sont la preuve) !

Le patient peut devenir allergique au cours de son existence, dès les premiers mois (atopie) ou plus tard, à un moment particulier de sa vie, ainsi durant : – la « phase 3 » du tableau des phases de Reckeweg (stade de déposition – voir plus haut). La baisse du niveau de vigilance lymphocytaire (hypo Bêta + Gamma globulines), va s’exprimer par des manifestations « allergiques » inadaptés et à tous propos.

– la phase 4, d’acidose localisée sur sécheresse (hypo Albumines et hyper Alpha1) qui correspond à l’apparition des intolérances alimentaires.

Le traitement classique des allergies est la désensibilisation ou hypo- sensibilisation spécifique (HSS). A l’évaluation scientifique, il apparaît que l’HSS fait preuve d’efficacité dans trois cas seulement : la rhinite aux acariens, l’asthme pollinique (graminées, bouleau et ambroisie) et l’hypersensibilité aux venins d’hyménoptères (traitement de choix des formes graves de ce type d’allergie). Les universitaires sont à présent d’accord pour déconseiller cette méthode dans les cas de sensibilité à la poussière de maison, au Candida albicans, aux plumes ou aux allergènes alimentaires. Le mélange d’allergènes de natures différentes est d’ailleurs déconseillé dans le cadre

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d’une HSS. Il faut aussi éviter l’HSS chez l’enfant de moins de 5 ans et chez les asthmatiques contrôlés (compte tenu du risque de bronchospasme).

Les allergies alimentaires, responsables de symptômes digestifs (aphtes, vomissements, diarrhée…), mais aussi de manifestations extra-digestives comme une dermite, des tendinites, voire une fatigue chronique, repré- sentent environ 3% des problèmes de santé chez l’enfant et 15% chez l’adulte. Les aliments les plus fréquemment incriminés sont : le lait de vache, le blanc d’œuf, le gluten, les fruits à coques (les cacahuètes aux Etats-Unis), le poisson (morue), etc.

L’interrogatoire doit éliminer ce qui n’est pas une allergie, comme la consommation d’aliments riches en histamine (exemples : les fraises, les tomates, la banane, le chocolat, les noix et noisettes, les crustacés…). Le diagnostic se fonde sur la clinique et la positivité des tests sérologiques Melissa (IgG3 spécifiques, ex. : IMMUPROScreen ou 100), complétés si nécessaire par un test de provocation labial (en milieu hospitalier).

Le régime d’exclusion n’est pas toujours simple à effectuer en raison de l’in- corporation de l’aliment à des préparations culinaires variées. Notez en outre qu’il existe des sensibilités croisées, ainsi asthme et rhinite allergique au pollen de Bouleau vont de pair avec une sensibilité digestive à la pomme, la cerise et la noisette (démangeaisons du palais, éternuements, œdème des lèvres…) !

Dans une certaine mesure, on peut comparer la « désensibilisation aspéci- fique » du coffret ALL.STOP à la méthode NAET (Nambudripad’s Allergy Elimination Techniques).

Mme Nambudripad est une infirmière américaine, d’origine indienne (comme son nom l’indique), acupunctrice et chiropraticienne. Celle-ci était atopique et a donc souffert de manifestations allergiques multiples, jusqu’à ce qu’elle fasse deux découvertes :

A. Elle pouvait apprécier son intolérance à une substance par le biais des modifications neurovégétatives induites par la présence de celui-ci, sur la peau ou dans la bouche (un seul allergène à la fois), grâce à :

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– La méthode du testing musculaire kinésiologique (cf. MRT de G. GOODHEART en 1964), si possible au dynamomètre manuel (gradué de 1 à 100).

– La méthode du pouls, déjà proposée par NOGIER (France) dans les années 80.

– la méthode du testing électrique des points d’acupuncture, appareils de type Mora (Belgique) ou Végatest (Allemagne).

B. Elle pouvait se « désensibiliser » à celle-ci, via un contact corps-allergène au sein d’une séance d’acupuncture : après testing des points Mo – thoraco- abdominaux (pour savoir quels méridiens traiter) et traitement de ceux-ci selon la règle « Yu-Mo » et quelques points clefs de déblocage : 4 et 11 GI, 3 Foie, 7 Cœur et 6 Rate (durée de la séance 20 minutes environ).

L’explication qu’elle donne de ces phénomènes est – bien sûr – assez ésotérique : elle met en avant la notion de « charge énergétique considérée comme hostile », qui entraîne des blocages de l’énergie dans les méridiens.

Selon elle, aux Etats-Unis, la moitié de la population souffre d’une forme d’allergie plus ou moins grave. Elle inclut dans cette catégorie des mani- festations comme les céphalées, vertiges, troubles du rythme, bronchites répétées, arthrites … et considère que ces troubles « allergiques » font le lit d’affections beaucoup plus graves. Elle rend ainsi le phénomène d’allergie/ intolérance responsable du déclenchement de nombreux troubles : hyper- activité infantile, diabète, colite (sorte d’asthme des entrailles), candidose chronique, syndrome des jambes sans repos, psoriasis, épilepsie… et de l’aggravation de quelques autres : acné rosacée, myasthénie, sclérose en plaques, maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux…

Si de telles conceptions peuvent paraîtres exagérés, je ne suis pas contre cette idée : les manifestations allergiques caractérisant les phases 3 de RECKEWEG, on peut penser que, dans certains cas, ces phénomènes se répétant, ils peuvent être impliqués dans la dégradation de l’homéostasie (attesté par les tests de biologie fonctionnelle) et du passage brutal en phase 4 (sécheresse, acidose locale) ou 5 (maladies auto-immunes).

Elle distingue 8 catégories d’allergènes :

1. les allergènes inhalés, à réponse allergique prévisible et reproductible.

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2. les allergènes ingérés : aliments, boissons, médicaments, chewing-gum … qui génèrent des réactions immédiates ou très différées, violentes parfois (ex. : choc anaphylactique aux cacahouètes). C’est d’ailleurs dans ce domaine qu’elle fournit le plus de kits de substances à tester et conseille de toujours commencer par les « groupes alimentaires de base » : le groupe œuf (blanc, jaune et plumes), le groupe calcium (les laits), le groupe sucre (glucose, fructose, saccharose…) qui sont les trois groupes les plus souvent en cause. Il faudra aussi vérifier le groupe vit. A (poissons et fruits de mer), le groupe vit. B (les aliments complets), le groupe vit. C (fruits et légumes), le groupe des minéraux (Aluminium, Bore, Nickel…), le groupe des sels (NaCl, KCl, MgCl…).

3. les allergènes de contact : cosmétiques, latex, teintures, nickel, et tous les dérivés du pétrole (skaï, nylon, tergal…).

4. les allergènes injectés : sérums, vaccins, médicaments, piqûres d’insectes, prothèses mammaires…

5. les allergènes infectants, bactéries (ex. : le test tuberculinique), les moisis- sures et champignons.

6. les agents physiques : le chaud, le froid (syndrome de Raynaud), le soleil (vitamine D), l’humidité, les courants d’air…

7. les causes génétiques : cas de l’atopie et des familles d’asthmatiques.

8. les facteurs émotionnels, tout à fait évidents dans l’asthme et la migraine

par exemple.

Les résultats cliniques sont assez stupéfiants : 2/3 de guérisons environ, au bout de 18 mois. Mais la méthode est fastidieuse : il faut en effet tester et traiter chaque allergène qui donne une réponse au MRT, les uns après les autres (comptez une douzaine de séances par année), en dehors des périodes de crise. On constate, de plus, des intolérances croisées (ex. : pollens + sucres) !

D’autre part, pour que le résultat tienne, il est nécessaire de traiter conjoin- tement les engorgements hépato-vésiculaires et les troubles du colon (constipation, verminose, dysbiose …).

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Cette approche originale (et orientale) a une statistique de réussite sur les affections allergiques légèrement inférieure à la nôtre, qui associe :

– un « Bilan Nutrition-Santé » (BNS), examen de protidologie fonctionnelle ayant pour but d’évaluer et de corriger spécifiquement les troubles immunitaires et métaboliques du patient, sur 4 mois environ ;

– un « Bilan d’Intolérances Alimentaires» (Immuproscreen), effectué sur la même prise de sang, comprenant les tests sériques (AC IgG3) d’une vingtaine d’aliments essentiels, afin de mettre en place les évictions qui s’imposeraient ;

– un « coffret All.Stop », deux granules à prendre, trois fois par semaine, en alternant les tubes après 6 prises (9 tubes + 1 tube en cas de crise).

Cette triple approche va permettre une remise à niveau durable du système immunitaire par déblocage séquentiel des pôles organiques, selon la corres- pondance classique des Gaz/MTC, ex. : gaz de O2 = Foie, H2 = Cœur, gaz de Soufre = Rate, gaz de Carbone = Poumon, N2 = Rein (vue plus haut).

On remarquera cependant que si la durée d’une année de traitement pour obtenir un bon résultat est la même, le nombre de consultations (et de ce fait le coût) en est extrêmement différent.

. Détails d’action des 10 gaz du coffret ALL.STOP :

Tube1 = semaines 1+2 Oxygenum (O2) 12 CH Clef de la respiration cellulaire (substance nécessaire au mouvement et à l’entretien de la vie) et phénomènes d’oxydo-réduction.

Tube 2 = semaines 3+4 Hydrogenum (H2) 12 CH Clef des phénomènes d’échange métabolique (donneur d’électrons). Un des remèdes princeps des réactions allergiques.

Tube 3 = semaines 5+6 Anhydridum carbonicum (CO2) 12 CH Clef de la carboxylation = synthèse des acides gras et régulation de la circu- lation cérébrale (psychostimulant). Régulation de l’équilibre acido-basique.

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Tube 4 = semaines 7+8 Nitrogenum (N2) 12 CH Clef de l’amylation = synthèse des acides aminés

Tube 5 = semaines 9+10 Anhydridum sulfurosum (S02) 12 CH R. Steiner disait : « Le soufre est partout où il se passe quelque chose » ! Clef de la sulfo-conjugaison = détoxication cellulaire, troubles veineux, inflammations muqueuses.

Tube 6 = semaines 11+12 Methanum (CH4) 12 CH Clef de la méthylation = synthèse des glucides. Action sédative.

Tube 7 = semaines 13+14 Cyanogenum (C2N2) 12 CH Clef de la synthèse des bases puriques (ADN/ARN), avec HCHO. Action sur le métabolisme du calcium

Tube 8 = semaines 15+16 Ammoniacum (NH3) 12 CH Clef de la synthèse des neuro-transmetteurs et de l’équilibre acido-basique (avec le CO2). Autre remède princeps des réactions allergiques.

Tube 9 = semaines 17+18 Formaldehydum (CH2O) 12 CH Clef de la synthèse de l’ATP et des hormones stéroïdiennes (troubles sexuels).

Tube 10 = en cas de crise allergique seulement Arsine (AsH3) 12 CH Clef de la transmission synaptique et des réactions allergiques (cf. la classique pathogénésie d’Arsenicum album).

Un problème d’adaptation posologique est parfois rencontré chez ces patients hypersensibles : le phénomène de relance métabolique peut entraîner une brève réactivation (heureusement de courte durée < 12h) des symptômes du malade, ou quelques nausées, céphalées, vertiges… Ce phénomène impose de suspendre les prises jusqu’à disparition de ces troubles. La reprise du cycle ne pose alors généralement plus de problème. Dans le cas de jeune patient ou personne sensible : possibilité 2 prises seulement par semaine (on change alors de tube toutes les trois semaines).

Dans le cas de jeunes patients atopiques, on préconisera une seule prise semaine (le dimanche par exemple), on change alors de tube toutes les six semaines.

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L’ARTHROSE est la plus fréquente des affections rhumatologiques. Elle touche 50% des adultes et 85% des retraités. Il s’agit d’un ensemble d’atteintes articulaires où les mécanismes physiopathologiques commencent à être connus et dont l’élément central est une dégénérescence des cartilages associée à un remodelage de l’os sous chondral (ostéophytose).

Le cartilage articulaire est un tissu d’origine conjonctive (chondrocytes) sécrétant un gel de protéoglycanes très hydrophiles. Les protéoglycanes sont des molécules formées d’une protéine de liaison et de di-saccharines- sulfates. Elles peuvent capter des ions Ca ++ et Na + qui eux-mêmes attirent l’eau qui représente 75% du poids du cartilage.

L’ARTHRITE est une réaction synoviale aiguë, généralement secondaire à une arthrose. Etiopathogénie :

– des causes mécaniques : liées à des pressions trop élevées (ex. : dysplasie du cotyle, surcharges pondérales ou attitudes professionnelles),

– ses causes structurelles : le cartilage devient plus fragile par dépolyméri- sation des protéoglycanes, ce qui diminue l’élasticité. Les chondrocytes « activés » ont alors un rôle central, par prédominance du catabolisme : libération de radicaux libres et de cytokines (PGE2 et IL1) qui vont accélérer la destruction du cartilage.

L’OSTEOPOROSE est un phénomène dégénératif lié au déplacement de la charge calcique (Ca ++) de la trame osseuse vers le rein, les tendons et les tuniques vasculaires. Un tel phénomène se développe avec l’âge, favorisé par des déséquilibres ioniques (Baryum et Strontium) et endocriniens. L’hormono- thérapie substitutive post-ménopausique, comme les biphosphonates ne sont pas sans inconvénients et n’ont jamais fait ses preuves à long terme.

. Détails d’action des 10 gaz du coffret « Rhuma.Stop » pour les cas d’arthrose et d’ostéoporose (action polydiathésique de type Yin – structure) :

O2 + H2 + C2N2 + N2 + CH3SH + IH + C2H4 + SiH4 + SF6 et Sb (CH3)3

Tube1 = semaines 1+2 Oxygenum (O2) 12 CH Clef de la respiration cellulaire (substance nécessaire au mouvement et à l’entretien de la vie)

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 Tube 2 = semaines 3+4 Hydrogenum (H2) 12 CH Clef des phénomènes d’échanges métaboliques (donneur d’électrons)

Tube 3 = semaines 5+6 Cyanogenum (C2N2) Clef de la synthèse des bases puriques (ADN/ARN)

Tube 4 = semaines 7+8 Nitrogenum (N2) Clef de l’amylation = synthèse des acides aminés

Tube 5 = semaines 9+10 Mercaptanum methylatum (CH3SH) Clef de la sulfo-conjugaison = détoxication cellulaire

Tube 6 = semaines 11+12 Iodo hydricum acidum (iH) Clef du métabolisme thyroïdien (et parathyroïdien)

12 CH 12 CH 12 CH 12 CH

Tube 7 = semaines 13+14 Ethylenum (C2H4)

Clef de la méthylation = synthèse des glucides et facteur de croissance Semble stimuler les sécrétions hormonales.

Tube 8 = semaines 15+16 Silanum (SiH4) 12 CH Clef de la synthèse des neurotransmetteurs et de la genèse des formes (présence d’exostoses ?)

Tube 9 = semaines 17+18 Sulfur hexafluoratum (SF6) 12 CH Remède des hyperlaxités ligamentaires et des ptoses viscérales, Ostéoporose et décalcification, inflammations vasculaires.

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12 CH

Tube 10 = en cas de crise algique seulement

Trimethyl stibine (Sb (CH3)3) 12 CH

Clef de l’inflammation ostéo-articulaire : lumbago / torticolis / périarthrite… L’antimoine a une action sur la coagulation du sang, la peau (dermatoses)…

Intérêt de la méthode : il s’agit d’une « homéopathie gazeuse » d’utilisation préventive et curative, pour une rééquilibration globale du terrain rhuma- tismal, par une meilleure adaptation des réponses immunitaires aux stress mécaniques et hormonaux. Les remèdes proposés par la biologie fonction- nelle (les « Bilans Nutrition-Santé ») et le traitement médical classique qui peut être proposé en représentent un complément spécifique.

Si l’amélioration survient en cours du protocole, on aura intérêt à aller jus- qu’au bout, afin de consolider ce résultat. En cas de réponse incomplète, nous vous conseillons de continuer le protocole initial (il reste souvent assez de granules dans les tubes pour une quatrième séquence de quatre mois).

Il est à noter que ces coffrets d’homéopathie gazeuse, de par leur action de relance organique séquentielle, permettent également d’améliorer de nom- breux cas d’asthénie, de nervosisme, d’insomnie, de boulimie ou d’anorexie, de tétanie et de convulsions…

Par exemple, il n’est pas rare de recevoir l’appel d’une patiente ayant terminé son coffret « Rhuma.Stop » qui nous redemande un nouveau coffret pour l’année suivante, car « elle ne s’est jamais sentie autant d’énergie » !

Les « Nosodes-gazeux »

Après l’arrêt de la vente en France de tous les nosodes, suite à l’affaire de « la vache folle », dans les années 90, nous avons été amenés à concevoir cinq pochettes «Nosodes-like» de quatre remèdes gazeux, destinés à épauler/remplacer les Nosodes (remèdes homéopathiques fabriqués avec divers tissus infectés (antigènes et anticorps). Par la suite, certains de ces Nosodes ont été réintroduits par les laboratoires Boirons, mais à la condition expresse de passer à l’autoclave, ce qui réduit – bien sûr – leur efficacité à celle du bouillon-cube !

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Ces remèdes ont été décrits par S. Hahnemann dans son second ouvrage, Les maladies chroniques, et élaborés pour être utilisés dans des situations chroniques graves, que tout aggrave (même les remèdes homéopathiques correctement choisis) ! Ils sont donc indispensables aux praticiens homéo- pathes et doivent – si possible – être utilisé avant tout autre dans une de ces situations.

« Tub.gaz » (vide d’Energie du Poumon, donc fatigué = Tuberculinum) =CO2CH4 C2N2SiH4

« Psore.gaz » (vide de Yang du Foie, donc frileux = Psorinum) = O2 CH2O N2O SO2

« Sycose.gaz » (vide de Feu du Cœur, donc inondé = Medorrhinum) = H2 C2H2 NH3 PH3

« Luese.gaz » (vide d’Eau du Rein, donc sec = Luesinum) =N2 NH3 HCN N2O

« Ada.gaz » (désadaptation, donc bloqué « depuis une affection particulière » = les Stock-Nosodes, comme Carcinosinum)

= SO2 SH2 SF6 CH3SH

Ils sont présentés sous forme de pochettes de 4 doses en 12 CH, à prendre une dose chaque dimanche, ce qui en optimise l’ef- ficacité. Les résultats sont à la fois doux et durables et bien que certains des nosodes classiques soient de nouveau disponibles en France, bien des praticiens préfèrent à présent leurs équivalents gazeux.

A noter également que dans ces pochettes apparaissent des gaz qui n’étaient pas utilisés dans les coffrets ALL.STOP et RHUMA.STOP, ainsi :

– le Protoxyde d’azote (N2O), ou « gaz hilarant » – la Phosphine (PH3)

– l’hydrogène sulfureux (SH2).

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Les pathogénésies des gaz

Evidemment, la voie classique pour le choix thérapeutique de remèdes dilués et dynamisés reste l’étude des pathogénésies homéopathiques. Or, celles-ci restent rares en ce qui concerne les gaz.

A. Les pathogénésies « anciennes »

La matière médicale homéopathique avait déjà accumulé l’expérience de quelques gaz dynamisés :

Arsenicum hydrogenisatum (AsH3) … Kollitsch p. 329 (groupe de l’arsenic) Les symptômes d’Arsenicum album, avec des signes cardio-rénaux marqués : hématurie avec collapsus.

Carboneum oxygenisatum (CO) … Kollitsch p. 407 (groupe des charbons) Congestion cérébrale avec trismus, refroidissement, anesthésie et éruptions vésiculeuses.

Chlorum (HCl) … Kollitsch p. 67 (remède du groupe de l’iode)

Irritation violente des muqueuses respiratoires avec tendance spasmodique (laryngite striduleuse).

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Fluoricum acidum (HF) … Kollitsch p. 370 (groupe des acides)

Inflammation ulcérante de la peau (alopécie, fistule lacrymale, ulcère variqueux), des muqueuses (fistule anale, fistules dentaires) et nécroses osseuses (caries, fistule osseuse) avec démangeaisons violentes des orifices.

Ozonum (O3) Kollitsch p. 148 (groupe du magnésium)

Sensation de pesanteur pelvienne et violente douleur dans le sacrum.

C’est une forme particulière d’oxygène. L’ozone est une molécule constituée de trois atomes d’oxygène avec des propriétés de réactivité beaucoup plus rapide, si bien que l’ozone est dissout dans le sang 15 fois plus rapidement que l’oxygène.

O3 est un gaz pratiquement incolore, d’odeur désagréable, il est instable à température ambiante : il faut donc le synthétiser extemporanément avant son administration. A haute altitude, formé par dissociation photo-chimique, il protège la terre des rayons UV. A basse altitude, c’est un polluant de l’atmo- sphère de nos villes.

L’ozone est un oxydant réactif, toxique en grande concentration. Lors des pics de pollutions dans les villes, il est le plus facile à détecter, d’autant qu’il est toujours associé à plusieurs autres toxiques irritants des voies respi- ratoires et nocifs (NO). L’ozone concentré et les polluants constatés lors de ces pics vont donc créer une souffrance respiratoire pour un nombre gran- dissant de personnes.

L’ozonothérapie est une technique qui a pour but le soin de différents symptômes et affections par l’utilisation d’ozone en concentration faible. Les arguments en faveur ou contre cette pratique s’opposent et il n’existe, à l’heure actuelle, aucune étude épidémiologique ou méta-analyse des divers travaux présentés permettant de conclure.

Aucune de ces variantes n’est agréée par les agences gouvernementales de régulation des pratiques thérapeutiques. Historiquement cette méthode n’est pas nouvelle et a été pratiquée depuis la fin du 19e siècle. Le premier congrès de la société française d’Ozonothérapie s’est tenu à Lyon en 1986.

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Cette thérapeutique connaît un regain d’intérêt ces dernières années, surtout dans les pays de langue allemande.

Histoire de ses utilisations médicales :

1840. découverte par Schönbein au voisinage des étincelles

1857. premières tentatives de désinfection par l’O3

1902. traitement de la coqueluche par inhalation d’O3

1930. thèse du Dr. P. Mathis sur le pouvoir désinfectant et cicatrisant de l’O3 1936. essais hospitaliers à Paris et en Allemagne

1950. mise au point du « Nexion » par le Dr. Gisèle Armelin

1972. travaux du Dr. Hans Wolf à Dusseldorf

Effets biologiques de l’ozone, mis en avant par ses utilisateurs :

– anti-inflammatoire (réduit la VS) et analgésique

– immuno-stimulant (augmente l’activité phagocytaire des macrophages) – anti coagulant in vitro (Wenning, 1956)

– anti-infecteux (l’utilisation de l’ozone est fréquente pour rendre l’eau potable dans de grandes villes (Nice est la première à l’avoir utilisé), ainsi qu’en odontologie pour détruire les bactéries responsables des caries. En esthétique, nettoyage de la peau avec de l’eau ozonée

– cytostatique (Sweet, Kao et lee, 1980) sans toxicité, effet mutagène ou tératogène

Cette thérapie utilise l’ozone soit :

– en injections sous-cutanées, intra ou péri-articulaires (100 milligrammes d’O3/litre d’O2)

– par auto-transfusion (le sang du patient est prélevé, puis mélangé à un mélange gazeux de type oxygène-ozone et réinjecté),

– par lavement : voie recto-colique, souvent après un « drainage colonique ». – en dilutions homéopathiques, car ce gaz a bénéficié d’une pathogénésie homéopatique : c’est un remède du groupe du Magnésium

(Kollitsch p. 148). Bearing-down avec violente douleur au sacrum.

(Réf. Pierre Corson, Les Bienfaits de l’ozone, Guy Trédaniel éd., Paris, 1998.) Phosphorus hydrogenatus (PH3) … Kollitsch p. 312 (groupe du phosphore)

Phosphore indiqué dans les caries des dents et du maxillaire.

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L’Hydrogène phosphoré ou phosphine est le nom commun de l’hydrure de phosphore. Il s’agit d’un gaz incolore, asphyxiant et inflammable. Il est utilisé comme dopant dans l’industrie des semi-conducteurs et pour la destruction des insectes et des acariens dans les denrées et semences stockées (fûts, silos, bateaux, etc.), aussi utilisé pour tuer les taupes (cf. « Détaupeur »).

NB. Deux cas d’intoxication au Phosphure d’hydrogène (Lancet 6 mai 2002) :

1. Un produit à base de phosphure d’aluminium, destiné à tuer les mouches du tabac a été, en Allemagne, responsable d’une contamination au phosphure d’hydrogène, à l’odeur caractéristique d’ail (ou de poisson).

2. L’affaire se passe en 1965, dans un hôpital général au Royaume-Uni. Une femme de 37 ans a tenté de se suicider en ingérant un mélange de phosphure de zinc et d’eau. Après avoir procédé au lavage gastrique, une forte odeur de phosphure d’hydrogène est présente dans la pièce : un des médecins présentera des céphalées durant une heure.

Sulfurosum acidum (SO2) … Kollitsch p. 372 (groupe des acides) Amygdalite et stomatite avec tendance ulcéreuse.

Sulfur hydrogenisatum (SH2) … Kollitsch p. 75 (groupe du Soufre)

Patient de type Sulfur en état asphyxique prononcé ou en délire maniaque aigu.

Le sulfure d’hydrogène (H2S) ou hydrogène sulfuré est un composé respon- sable de l’odeur désagréable d’œuf pourri. C’est un gaz acide qui réagit avec les solutions basiques et les métaux tels que l’argent. C’est la raison pour laquelle les bijoux argentés noircissent lorsqu’ils sont longuement exposés à une atmosphère polluée. Le sulfure d’argent résultant de la réaction est de couleur noire.

Le sulfure d’hydrogène est naturellement présent dans le gaz naturel, les gaz volcaniques et les sources chaudes. Il peut résulter de décomposition bac-

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térienne de la matière organique. Il s’est révélé un puissant vasodilatateur et régulateur de la tension artérielle produit dans de nombreux tissus. Une étude chez la souris montre qu’il est synthétisé dans l’endothélium vasculaire par une enzyme, la cystathionine gamma-lyase (CSE). Là, il agit comme vaso- dilatateur et régulateur de la tension artérielle, égalant à ce niveau l’action d’un autre gaz, le Monoxyde d’azote (NO), dont on commence à comprendre l’importance en biologie.

Notons la publication d’Eric Blackstone dans Science du 25 avril 2005 qui met en évidence les propriétés remarquables du gaz SH2, utilisé à dose minime (80 ppm) dans l’air inhalé. Ce gaz à dose pondérale est toxique, car il interrompt la production d’ATP.

En micro-doses, les chercheurs observent un ralentissement métabolique, suivi d’une baisse de la température centrale. Ils ont ainsi obtenu chez les rongeurs un état proche de l’hibernation. La profondeur des effets observés est directement fonction des concentrations de gaz inhalé et de la durée d’ex- position. Surtout, le retour à l’air libre s’accompagne d’une normalisation sans séquelles.

Ces chercheurs ont bien sûr pensé que l’induction d’un ralentissement métabolique pourrait être utile dans des situations pathologiques telles que l’ischémie ou la reperfusion après une blessure, dans la conservation d’organes ou au cours des hyperthermies. Reste à s’assurer que d’autres mammifères non hibernants pourraient supporter sans dommage les effets du H2S.

Dans notre classification systémique, le SH2 se situe entre le pôle organique Rate-Pancréas (relancé par les gaz de Soufre) et le pôle Cœur (relancé par les gaz d’Hydrogène). Les groupes de remèdes correspondants dans les 5 élé- ments sont donc l’IODE (thermorégulation sur hyper activité) et le BARYUM (hypoactivité sur décrochage hormonal et ralentissement métabolique) !

Les gaz carbonés

Carboneum dioxygenisatum (CO2) … Le dioxyde de carbone

Résultat de tout métabolisme animal, il a bénéficié d’une pathogénésie effectuée par le Dr. Herrick, en 1995, puis par le Dr. Klein en 1997.

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Carboneum hydrogenisatum (C2H4) … L’éthylène

Cité par Allen dans son Encyclopédie de Matière médicale pure, sur la base des symptômes toxiques de son inhalation accidentelle.

Il y a aussi, parmi ceux-ci les gaz que nous utilisons : CH4 (le méthane), CH2O (la formaldéhyde), C2N2 (le cyanogène), (CH3)3-SH (le méthylmercaptan)…

Ce qui frappe à la lecture de ces dix pathogénésies, c’est la gravité du tableau clinique : la structure est atteinte, avec des spasmes ou un prurit violent. Nous y voyons la confirmation du niveau d’implication des gaz à la base du métabolisme tissulaire.

B. Les pathogénésies « modernes »

Hydrogenum

Voici des années que nous nous lamentions de l’absence dans la matière médicale homéo- pathique du premier atome de la table de Mendeleïev et du plus important (quantita- tivement, car c’est la substance de base des étoiles) métalloïde de l’univers : l’hydrogène. L’hydrogène est le carburant du soleil, donc à la base de toute vie sur terre… Rien qu’au niveau du corps humain, il représente 10% de notre poids! Il a deux isotopes: le Deutérium et Tritium, rares, qui ont été très recherchés, car constituants de « l’eau lourde » utilisée dans les premiers réacteurs nucléaires.

 Table de Mendeleïev : Groupe 1

H (1)

Li (3)

Na (11) K (19) Rb (37) Cs (55)

Groupe 2 etc.

Be (4) Mg (12) Ca (20) Sr (38) Ba (56)

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Cette pathogénésie a été réalisée par la « Dynamis school », école homéo- pathique écossaise, sous la direction de Jeremy SHERR. Elle a pris 4 ans et a été terminée en 1992. Elle comporte 1 100 symptômes, dont 305 concernent l’esprit (Mind). Nous avons identifié ces symptômes avec les codes de l’auto- questionnaire de SYNERGIE (pour ceux d’entre vous qui possède encore notre logiciel), pour mieux les étudier.

Psyché : se sent « vieux » : psychorigide, égoïste (440), irritable et confus

. oublieux, tr. de la mémoire récente (156), fait des erreurs (lettres, chiffres) . irrésolu (217), veut que quelqu’un décide pour lui, désire de l’aide

. lenteur d’idées et de mouvement (094), pourtant s’agite, impatient (093) ! . appréhensions, peurs de mal faire, trac (060)

. pensées persistantes (086), anxiété sans raison

. désir de solitude et de ne rien faire, peu impliqué, détachement, indifférent

. insécurité, aversion à être touché (se sent vulnérable)

. triste, morose (164), introverti, s’apitoie sur lui-même

. dépressif, résigné, apathique (447). Pense au suicide, à la mort (084)

. irritable, critique, coléreux sans raison, querelleur (062)

. loquacité (173), sautes d’humeur, intérêt homosexuel (350)

. sensible aux jugements, suspicion, sentiments paranoïdes (se sent rejeté) . théorise, philosophe, parle à Dieu (095)

. altruiste (Causticum), veut se dévouer, charitable

Soma : désadaptation neuro-sensorielle progressive

. vertiges (232), aggravés en bougeant la tête

. maux de tête occipito-frontaux, avec pulsations et nausées (051)

. migraine oculaire (257)

. écoulement nasal clair (blanc d’œuf), renifle (179). Prurit des oreilles

. bouche sèche (144) et douleurs dentaires (134), mal de gorge, toux grasse (191)

. nausées aggravées par le thé. Soif de boissons froides

. constipation (207)

. palpitations (107) et peurs ressenties au cœur et à l’estomac

. tension musculaires, raideurs : cervicalgies (235) et lombalgies (< par la toux)

. extrémités froides, jambes faibles, panaris

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Modalités : aggravé le matin (358), par le froid, périodicité annuelle

Dans l’approche systémique que nous avons faite de l’utilisation théra- peutique des gaz, s’appuyant sur la réflexion anthroposophique, l’hydrogène est le principal remède gazeux du pôle cœur. A ce niveau, la problématique identitaire (Sycose) est permanente, posée à l’adolescence lors de la poussée pubertaire, puis ressurgissant durant la période du vieillissement, sorte d’adolescence à l’envers. Les manifestations décompensées sont celles de la névrose hystérique (avec sa classique instabilité d’humeur), sur une person- nalité souffrante, rejetée, blessée, peu sûre d’elle.

Les remèdes homéopathiques correspondants les plus proches sont : Medorrhinum = le stéréotype (pas de sens critique) : agir sans penser, penser sans agir. Fermé à toute création, il confond les statuts et les rôles.

Kalium carbonicum = réactivation des expériences négatives : détresse extrême Causticum = réactivation des expériences de frustration précoce : révolté(e),

avec son satellite vertigineux et épuisé : Cocculus (am)

Thuya occidentalis = réactivation du noyau de culpabilité : obsessionnel, avec

Ignatia amara (na) dysneurotonique et Crocus (na) la migraine ophtalmique. Oxygenum

L’air contient 21% d’oxygène en volume. Le poids de l’oxygène respiré quotidiennement dépasse le poids des aliments avalés !

Une première pathogénésie a été effectuée par le Dr. Chetna N. SHUKLA (Inde), sur cinq de ses étudiants en dose unique de 30K, suivi de quelques semaines de recueil des symptômes, qui ressemblent tout à fait aux problématiques de SULFUR, comme notre tableau de correspon- dance nous le laissait supposer.

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Psyché : se sent fort, confiant, indépendant, confiance en lui, dort mieux, quête d’idéal. Mais aussi accès de paresse, d’irritabilité, de colère. Egoïste. Très critique.

Désir de reconnaissance. Se sent indispensable.

Soma : démangeaisons, rash, impression de chaleur, améliorée dans un bain chaud. Désir d’alcool et de boissons chaudes. Dérangé par le bruit.

Anhydridum carbonicum

Le dioxyde de carbone (CO2), a bénéficié d’une pathogénésie simplifiée effectuée par les docteurs Louis Klein et Jackie Klasson, en 1997.

Psyché : rêve de gens brûlés vifs et que leurs âmes montent au ciel ! Essaie de survivre dans un contexte de violence, impossibilité d’aider. Mélancolie, tristesse au sujet de vieux amis et de lieux anciens.

Perte du goût au travail, se sent perdu.

Soma : nausées et gaz, perte de l’appétit le soir.

Raideur des tendons, du cou et des épaules. Douleurs sacro-iliaques.

D’un point de vue diathésique, le carbone a une polarité poumon et l’oxy- gène une polarité foie, il se trouve donc sur l’axe Poumon-Foie, place dévolue à l’Arsenic et au Magnésium dans notre « pentagramme des remèdes ».

NB. Nous sommes à la recherche des textes originaux de ces pathogénésies des gaz, ou de nouvelles recherches les concernant : n’hésitez pas à nous contacter si vous pensez détenir des informations intéressantes.

Les gaz rares

Dernière colonne du tableau périodique des éléments, leur couche électro- nique externe saturée fait qu’ils ne se combinent à rien et restent donc à l’état gazeux, bien que très lourds pour certains.

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Hélium

Pathogénésie également réalisée par la « Dynamis school », sous la direction de Jeremy SHERR. Diverses dilutions ont été utilisées : 12CH / 30 CH / 200 CH / 1M

Psyché : désir d’être seul et de ne pas être dérangé

Froid et distant, il se coupe du monde, se cache derrière un livre, ferme portes et rideaux.

Aversion à discuter, à être touché ou à tout autre

contact social (irritable).

Passe du temps à méditer ou à prier.

Vit dans son monde, détendu s’il n’est pas perturbé par des circonstances extérieures.

Absence d’initiative, apathie jusqu’au sentiment de vulnérabilité et de dépression.

Tendance obsessionnelle à la propreté.

Vertiges de hauteur, peur de tomber.

Soma : Sensation que la tête se sépare du corps Sensation de flotter (Hydrogène), de légèreté (c’est un gaz léger) ou au contraire de pesanteur. Agitation et énergie ou au contraire fatigue et aboulie.

Frissons ou sensations de chaleur, de cons- triction (gorge) et de pression.

Périodicité (hebdomadière, annuelle).

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Néon

Pathogénésie également réalisée par la « Dynamis school », sous la direction de Jeremy SHERR en 1997. Le Néon découvert en 1898 (signifie « nouveau ») est un « gaz rare », ce qui signifie que sa

couche périphérique d’électrons est

saturée (8) : il ne réagit chimiquement avec rien, s’isole en restant même à l’état atomique ! Créé au sein des soleils, c’est le 3e élément le plus important de l’univers, après l’Hydrogène et l’Hélium. Il constitue 1/65 000 de l’atmosphère terrestre et possède trois isotopes na- turels. C’est un gaz très utilisé (tubes éclairants, TV et lasers à gaz) pour la lumière qu’il irradie sous un courant haute tension.

Psyché : néo-réalité (clivage = psychose)

Somnolent, agité et confus, hallucinations, visions et rêves colorées. Anxiété constante et perte de contrôle : irritabilité, gaieté, tristesse et indifférence.

Désorientation temporo-spatiale (Agaricus), sensation d’étrangeté. Oublieux, erreurs de mots, difficulté de concentration.

Soma : sécheresse (peau, muqueuses, nez, langue, selles…) et prurit cutané, céphalées < par le bruit, mal de dents, flatulences douloureuses, extrémités froides.

Cybernétique : les autres gaz rares (Hélium, Néon, Argon, Krypton, Xénon) s’opposent aussi à l’Hydrogène qui nous semble être le remède du retour vers l’unité (idéal, pensée claire, personnalité accomplie, vertu – Shen en MTC).

Nous avions d’ailleurs, il y a quelques années, essayé ces différents gaz rares sur des patients en état dépressif chronique, avec quelques résultats très positifs : ce fut le coffret « Depress.Stop ». Malheureusement, nous avons

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dû rapidement interrompre l’expérimentation devant certaines réactions induites, trop fortes.

Cette séquence de remèdes gazeux (qui sera à évaluer en milieu spécialisé) présente néanmoins à notre avis un intérêt certain, car certaines psychoses (autisme et schizophrénie) étaient jusqu’à présent la plupart du temps en hors de portée des remèdes homéopathiques classiques.

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Nouvelle pathogénésie de N2O

Le protoxyde d’azote (N2O)

C’est un gaz incolore, inodore, ininflammable dans les conditions normales d’utilisation, découvert par Humphrey DAVY. Il est utilisé comme agent de potentialisation des drogues anesthésiques et analgésiques, agissant par un mécanisme encore mal connu…

Utilisé habituellement à l’hôpital, le protoxyde d’azote (au doux nom de « gaz hilarant ») est parfois détourné de ce contexte thérapeutique et utilisé de manière festive chez de nombreux adolescents (cf. Le quotidien du Médecin, n°6726, 14 juin 2000).

Nécessaire à analgésie par le MEOPA, KALINOX

Cette pratique entraîne une euphorie comparable à une ivresse, souvent accompagnée de rires incontrôlables (d’où le nom de gaz hilarant) et de distorsions visuelles et auditives. De plus, l’inhalation modifie la voix qui devient particulièrement grave durant quelques secondes. L’apparition des effets est quasiment instantanée et leur intensité varie selon chaque

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personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité du produit consommé. Ils disparaissent rapidement, en 2 à 3 minutes. Cette pratique est encore légale et ne fait pas l’objet de dépistage.

Quelques études épidémiologiques signalent une augmentation de patho- logies rénales et hépatiques chroniques parmi les professionnels exposés aux gaz anesthésiques, dont le protoxyde d’azote.

Une première pathogénésie a été réalisée par le Dr. John Henry CLARKE, médecin anglais (1853-1931). Clarke avait en effet observé lui-même des symptômes toxicologiques, chez deux individus :

– une fille de 12 ans qui développa une congestion du poumon droit quelques heures après une anesthésie par N2O

– un homme de 30 ans qui souffrit d’ampoules/boursoufflures autour et à l’intérieur de la bouche à deux reprises après avoir inhalé du protoxyde et fut atteint de somnolence pendant des semaines après, ainsi que des tâches acnéiques sur le visage.

Ses amis lui rapportèrent en outre d’autres observations toxicologiques, comme celle d’un patient souffrant d’une maladie cardiaque valvulaire, qui eut un degré de lividité plus important que d’habitude durant l’anesthésie, et une tendance à la syncope ensuite.

Principaux symptômes relevés par cette ancienne pathogénésie :

ESPRIT. Exaltation inhabituelle de l’esprit ; augmentation des sensations agréables et de l’imagination ; désir involontaire de rire. – Absence de maîtrise de lui-même. – Esprit extrêmement sensible à la suggestion. – Après : étourdissement, rapide précipitation des pensées ; puis, perte de connaissance.

TETE. En allant en plein air, vertiges et titube. – Etourdissement après palpi- tations. – Sensation d’engourdissements de la tête, se propageant ensuite dans tout le corps, avant son paroxysme. – Douleur à la tête et le long de la colonne vertébrale, comme si elles étaient endormies. – Mal de tête après le retour à la conscience.

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YEUX. Pupilles largement dilatées (mydriase). – Pupilles d’abord dilatées, puis contractées. – Globes oculaires saillants.

OREILLES. Au retour à la conscience, les voix des autres semblent venir de très loin, ou être un murmure.

VISAGE. Visage livide avec perte de connaissance. – Visage gonflé. – Lèvres, oreilles et visage bleus ; puis, visage mat. – Acné. – Mâchoire fermement serrée.

BOUCHE. Sensation d’engourdissement au niveau de la bouche et de la tête, comme si elles étaient endormies. – Eruption de cloques au niveau du pourtour de l’intérieur de la bouche. – La pointe de la langue s’avance entre les dents.

GORGE. Faiblesse et sensation de constriction dans la gorge ; dysphagie.

ORGANES RESPIRATOIRES. Respiration : rapide ; profonde et stertoreuse. – Sensation de suffocation. – Toux avec hémoptysie. – Toux tôt le matin.

POITRINE. Douleur intense à la poitrine ; toux avec hémoptysie ; amélio- ration par une application chaude sur la poitrine ; il semblait que la chose qui obstruait la poitrine soit tombée dans l’estomac. Douleur aiguë à la poitrine aggravée par le fait de s’allonger sur le côté droit. – Congestion du côté droit de la poitrine et son terne à la percussion.

CŒUR. Grande lividité et tendance à s’évanouir (chez un patient cardiaque). – Palpitations ressenties au niveau du cœur puis ressenties et entendues dans la tête.

COU ET DOS. Tension sur les côtés du cou au niveau des carotides. – Tirail- lement du cou, comme si la peau était contractée ou raccourcie. – Sensation d’étirement des muscles lombaires.

ESTOMAC. Pression dans l’épigastre. – Nausées et vomissement lors du retour à la conscience ; suivis, le jour d’après, d’une crise de foie.

ANUS. Les douleurs hémorroïdaires dont il souffrait ont complètement disparu.

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ORGANES URINAIRES. Mictions involontaires.

ORGANE SEXUEL DE LA FEMME. Mouvements érotiques et illusions sexuelles. – L’anesthésie chez une femme allaitante a provoqué, le lendemain, une crise de foie, et le bébé est tombé malade.

GENERALITES. Mouvements rythmiques des bras et des jambes. – Convul- sions épileptiques (chez un épileptique) – Douleur au front là où l’aura commence (chez un épileptique sous gaz). – Augmentation des crampes musculaires. Faiblesse musculaire. – Douleurs musculaires au niveau des articulations réanimées.

Clarke résume la pathogénésie de la substance par « énurésie, épilepsie, hystérie et congestion pulmonaire ».

Ce gaz intéressant a fait l’objet d’une recherche de FFMI auprès d’une trentaine de nos étudiants volontaires et a été le sujet d’une thèse de doctorat en pharmacie qui a reçu la plus haute distinction en 2018.

Les protocoles pour l’organisation d’une pathogénésie sont nombreux. Ils varient selon les auteurs et les substances étudiées. Certaines pathogénésies sont d’ailleurs malheureusement publiées sans précision de la méthodologie employée.

Avant de débuter notre expérimentation proprement dite, chaque volontaire remplissait une fiche de renseignements le concernant pour une description de son état, recensant ainsi ses symptômes habituels. L’expérimentation durait ensuite sept semaines. Il était remis à chaque expérimentateur sept tubes de granules numérotés de « Semaine 1 » à « Semaine 7 », à employer dans cet ordre et dont les expérimentateurs ne connaissaient pas le contenu.

Le tube « Semaine 1 » contient des granules de lactose non imprégnés de remède, appelés « neutres », placebo qui permet d’éliminer les réactions subjectives à tout nouveau traitement, et les six suivants contiennent des granules de Nitrogenum oxygenatum, aux dilutions respectives suivantes : 4CH, 5CH, 7CH, 9CH, 15CH, 30CH. Chaque expérimentateur devait laisser fondre sous la langue trois granules du tube en cours, trois fois par jour, au

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moins 15 minutes avant les repas, et noter sur un « cahier d’observation » tout phénomène inhabituel, qu’il soit d’ordre physique, émotionnel, psychique, ou qu’il concerne ses habitudes ou son mode de vie. Ces données furent ensuite récoltées et analysées pour constituer la nouvelle patho- génésie de Nitrogenum oxygenatum.

GENERALITES. Fatigue diurne, lassitude ou démotivation, mais bonne humeur. Difficulté à trouver ses mots, déconcentré. Difficulté d’endormissement ou réveils nocturnes, rêves intenses, bizarres, érotiques ou incestueux.

TETE. Maux de tête, peau et muqueuses sèches. Orgelets et spasmes des paupières. Fatigue de la vue. Aphtes buccaux, maux de gorge.

COU – DOS – MEMBRES. Torticolis, contractures vertébrales, picotements (paresthésies) des coudes et des mains. Spasmes des cuisses, crampes aux mollets.

ABDOMEN. Crampes ou maux de ventre, nausées et aérophagie, diarrhée.

ORGANE SEXUEL DE LA FEMME. Mal au bas ventre, comme des règles (femmes ménopausées). Augmentation ou diminution des bouffées de chaleur.

Ces résultats sont globalement cohérents avec les données présentées par Clarke.

Le tropisme nerveux et pulmonaire est confirmé. En revanche, nous n’ob- tenons aucun symptôme urinaire et de nombreux symptômes n’avaient pas été mentionnés par Clarke.

Par ailleurs, une similitude apparaît entre certains symptômes observés durant la pathogénésie et les effets secondaires du protoxyde d’azote ap- paraissant à la suite de son usage à dose pondérale. En effet, nous retrouvons dans les deux cas :

– Nausées, vomissements, diarrhées, crampes abdominales – Picotement généralisé (paresthésie)

– Sédation excessive, somnolence, baisse de la vigilance

– Modifications des perceptions sensorielles

– Sensation vertigineuse. Maux de tête – Difficultés à parler

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– Perte de mémoire – Angoisse, agitation – Rêves

Les écrits de Clarke, les données du répertoire RadarOpus, les données fournies par l’utilisation du protoxyde d’azote à dose pondérale et notre nouvelle pathogénésie de Nitrogenum oxygenatum se valident mutuel- lement tout en se complétant.

Réflexions sur ce travail :

1.Parmi les observations des expérimentateurs, certaines apparaissent comme des symptômes provoqués par la substance, alors que d’autres s’apparentent plutôt à des guérisons engendrées par celle-ci. La distinction entre les deux n’est cependant pas toujours évidente à établir. Ainsi une de nos expérimentatrices s’est trouvé très bien sous N20 dilué et dynamisé et ne souhaitait plus arrêter !

2. Nous n’avons pas remarqué de modifications notables des symptômes observés en fonction du changement des dilutions au cours de cette patho- génésie. Un protocole plus court, avec réduction du nombre de dilutions testées, sera certainement moins compliqué à mettre en œuvre à l’avenir.

Place de N2O dans la série des remèdes homéopathiques :

Si nous utilisons le référentiel de Scholten, nous observons que N2O se situe N2 = 15e colonne + 2e ligne

O2 = 16e colonne + 2 ligne

Donc :

2e ligne (série « Carbone » du LithiumNéon)…

Naissance et enfance. Angoisse de perte, dépendance, notion d’égo- centrisme. Faible personnalité, besoin d’être confirmé : « je peux le faire »

Colonne 15 (Azote, Phosphore, Arsenic, Antimoine, Tm, Bismuth, Md)… Faiblesse, échec, capitulation. Défi d’un dernier combat que l’on sait perdu.

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Colonne 16 (Oxygène, Soufre, Sélénium, Tellure, Yb, Po, No)… J’ai tout perdu, je laisse filer : vit dans la paresse et la négligence.

Ce qui semble confirmer nos observations de symptômes de fatigue diurne, lassitude ou démotivation, angoisses, agitation…

Dans notre classification systémique de la MM, nous avons ordonné :

1. les 25 familles de remèdes dans les 5 groupes d’organes de la MTC ;

2. les cinq familles de gaz également dans ces 5 groupes d’organes de la MTC, conformément aux indications de R. Steiner. Soit :

– les gaz de Carbone = Pôle Poumon (qui sert à éliminer de CO2)

– N2 = Pôle Rein (qui sert à éliminer l’urée NH4)

– O2 = Pôle Foie (foyer des oxydations)

– H2 = Pôle Cœur (lumière – Shen en MTC).

– les gaz de Soufre = Rate-Pancréas – système lymphoïde

Si nous rapprochons cette double perspective, nous pouvons avancer que N2O se trouve sur l’axe ReinFoie, c’est à dire entre les groupes de remèdes Carbo2 (centré sur Carbo vegetabilis) et Manganum (centré sur Gelsemium).

Or, en fait Gelsemium, le Jasmin de Virginie, a été utilisé durant la guerre de Sécession américaine pour les anesthésies, quand les soldats sudistes manquaient d’Opium ! En comparant les symptômes de N2O et ceux de Gelsemium, on peut observer une certaine similitude… En effet, dans les deux cas, le remède est caractérisé par une inhibition intellectuelle et motrice, avec difficulté à se concentrer et à s’exprimer, accompagnée de diarrhées et de céphalées.

Cependant, le profil du remède homéopathique Gelsemium est hyperémotif et tremblant à l’idée d’un évènement précis (typiquement, un examen). Il se prépare à l’action, mais il est complètement inhibé, incapable de faire face à la situation : « les idées s’évanouissent et un néant s’ouvre devant lui ».

Le profil de Nitrogenum oxygenatum, lui, est globalement découragé et fatigué, et en perd la volonté. Physiquement, il souffre de paresthésies et de spasmes, sans tremblements. Intellectuellement, il semble plus déconcentré par un afflux désordonné et confus d’idées que par une sensation de « vide dans sa tête ».

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De plus, l’aérophagie et le manque d’énergie de Nitrogenum oxygenatum ne sont pas sans rappeler le remède Carbo vegetabilis du groupe « Carbo2 ».

Cette perspective systémique permet de mieux comprendre sur quelles régulations agit le N2O, le mécanisme des symptômes provoqués chez l’homme sain – et donc capable de soulager la personne malade.

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Autres études universitaires

Concernant l’utilisation médicale des gaz : elles sont rares.

1. La carbothérapie thermale (CO2) est un complément utile du traitement médical classique, de la chirurgie vasculaire et des angioplasties. Les eaux thermales de Royat (massif central) sont fortement gazeuses à leur émer- gence, le CO2 dissout (pur à 99,5%) ayant une puissante action vasodila- tatrice, il est utilisé sous forme de bains carbo-gazeux ou de bains de gaz sec, associés dans certains cas à des insufflations sous-cutanées de ce gaz.

2. La faculté de médecine a découvert les propriétés de vasodilatation et antiagrégant plaquettaire du Monoxyde d’azote ou Oxyde nitrique (NO), gaz élaboré au sein des cellules endothéliales, qui est un puissant vasodilatateur des vaisseaux cérébraux qui agit à distance sans récepteur membranaire. Son action est à comparer à celle du calcium.

Certains ont pu écrire que le cerveau exposé au téléphone portable pendant la communication serait mis en danger par l’excès de Monoxyde d’azote ?

L’augmentation de l’oxyde nitrique (NO) exhalé laisse supposer une possible élévation sanguine et locale au niveau de l’organe le plus exposé ! Cette aug- mentation localisée du NO pourra être source de radicaux libres oxydants, entraînant des dégâts cellulaires et consommant la mélatonine périphérique, c’est-à-dire avec des effets pro-tumoraux et accélérateurs du vieillissement.

Localement, le NO peut être neurotoxique. Au niveau de l’oreille externe, la vasodilatation peut être source d’échauffement et de rougeur, et pour l’oreille interne, de vertiges ou déséquilibres par modification des flux sanguins dans l’organe de l’équilibre (présent dans l’oreille interne).

Par ailleurs, il semble que l’exposition prolongée au portable puisse être à l’origine de certains troubles de l’audition ainsi que d’acouphènes.

3. Le Monoxyde de carbone (CO) et le Sulfure d’hydrogène (H2S) sont deux autres molécules endogènes « gazotransmetteurs » qui reçoivent un intérêt croissant. Les souris homozygotes mutantes, délétées en gène de l’enzyme

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produisant le H2S développent au fil du temps une hypertension marquée. Cela suggère aux chercheurs américains que l’activation pharmacologique de la formation de H2S puisse être une alternative pour le traitement de l’hypertension. En fait, disent-ils, « la plupart des maladies humaines ont probablement quelque chose à voir avec les gazotransmetteurs ».

(Réf. : « Une nouvelle voie pour traiter l’HTA : le Sulfure d’hydrogène, puissant vasodilatateur », Science, 24 octobre 2008, p. 587, Yang et coll.)

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Cas cliniques

1 – Madame Colette M., 30 ans, souffre depuis l’âge de 17 ans d’un asthme survenu dans les suites d’une amygdalectomie. Malgré quatre années de désensibilisation (de 18 à 22 ans) et trois cures thermales au Mont d’Or (de 23 à 26 ans), la situation s’aggrave jusqu’à nécessiter une corticothérapie permanente depuis l’âge de 28 ans, soit depuis deux ans. Un coffret ALL.STOP est prescrit.

Dès les premières semaines, elle constate l’apparition d’une éruption de la face et la disparition quasi complète des manifestations asthmatiques. La corticothérapie est donc réduite, puis suspendue. Des épreuves fonction- nelles respiratoires réalisées à la fin du troisième cycle de tubes se sont avérées normales.

2 – Madame Anne-Marie D., née en 1958, souffre depuis l’âge de 4 ans d’un asthme sévère, avec des crises survenant le matin au lever, difficiles à contrôler au Séretide (corticoïdes inhalés et broncho-dilatateurs). Elle signale par ailleurs des « crises de foie » et des céphalées fréquentes, des bronchites répétées nécessitant une couverture antibiotique quasi permanente. Un coffret ALL.STOP est prescrit.

Au sixième tube, elle fait une pneumonie aiguë, traitée par homéopathie. A la fin du second cycle (c’est à dire après 8 mois de traitement), on note la disparition de l’asthme, même s’il y a recrudescence des céphalées. Au bout d’un an et demi (6e cycle), on observe la disparition des crises, des troubles digestifs, des céphalées et des épisodes infectieux répétés.

3 – Madame G. M…, 35 ans, souffre d’un eczéma des mains, qui devient suintant et qui s’infecte ! A l’examen, les doigts sont gonflés et présentent de nombreuses fissures, les ongles sont déformés. L’impotence fonctionnelle est importante et finit par entrainer un état dépressif.

Elle évite de trop utiliser la cortisone, seul traitement qui semble avoir un certain effet. Un coffret ALL.STOP est prescrit. C’est en prenant le tube d’azote (polarité rein) que l’amélioration se manifeste. Après un premier cycle, les mains sont quasiment guéries et il ne persiste plus qu’un eczéma

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sec du tiers inférieur des avant-bras. Revue après un second cycle de 4 mois, il ne reste plus qu’une peau un peu rugueuse et ses ongles ont retrouvé leur aspect normal.

4–Monsieur M. M…, 46 ans, présente une épicondylite qui résiste à plusieurs traitements successifs, dont l’acupuncture. Lors de la prise des gaz d’un coffret RHUMA.STOP, l’amélioration est nette après le passage de O2 et SO2, jusqu’à une disparition progressive.

5 – Madame I. J…, 32 ans. Elle se fait traiter depuis 6 ans pour une rhinite allergique apériodique, apparue au décours d’une grossesse, avec frilosité et aggravation symptomatique au printemps et en été. Une pochette PSORE- GAZ est prescrit, qui entraine la disparition de toute manifestation allergique après la prise des 4 doses.

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L’homéopathie gazeuse en pratique

Les coffrets ALL.STOP et RHUMA.STOP, ainsi que les cinq trousses de Nosodes-gazeux, sont disponibles sur commande (pour les patients suisses) à:

Centrale Homéopathique & Pharmacie des Bergues

Quai des Bergues 25

CH – 1201 Genève

Tél. +(41)22 732 29 85 / Fax +(41)22 738 76 44 http://www.pharmaciedesbergues.ch/

Ou (pour les patients non-suisses) à : IMH – BP 96 – 01220 Divonne (France)

Le praticien prescripteur :

1. remplit une ordonnance de type standard (= nom et prénom du patient + adresse) qu’il signe et adresse à Pharmacie de Bergues à Genève (Suisse) ou à IMH (voir plus haut) accompagnée d’un chèque de 135€ du patient (à l’ordre de IMH), destiné à couvrir les frais de fabrication et d’expédition du coffret. En ce qui concerne la pochette des 4 Nosodes-Gazeux (voir ci- dessous), elle est facturée 35€.

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2. fournit éventuellement au patient une fiche d’observation clinique destinée : – à préciser, pour le patient, la séquence de prise des 9 tubes et éven- tuellement du dixième (si crise) ;

– à noter les probables modifications de ses symptômes, de semaine en semaine. Le patient présentera cette fiche à son médecin à la fin du protocole.

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Conclusion

Vous avez compris que, dès la découverte de ce versant inexploré de la matière médicale homéopathique, je n’ai cessé, avec quelques autres confrères curieux, de me passionner pour l’extraordinaire potentiel de ces remèdes qui nous laissent entrevoir un pouvoir de guérison remarquable, tout en étant un peu différents par leur nature, dans leurs effets et modalités d’utilisation, des remèdes homéopathiques classiques.

Si la période actuelle est plutôt difficile en Europe pour la pratique de l’homéopathie, de telles perspectives doivent nous encourager à proposer à nos patients ces remèdes naturels innovants qui leur permettront de se passer de la chimie allopathique, de ses coûts exorbitants et multiples effets secondaires.

Je félicite mes confrères homéopathes pour leur ténacité dans l’étude de la matière médicale, et j’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop d’y avoir rajouté un chapitre qui me semble important.

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Bibliographie ROSNAY J., Les origines de la vie, éd. Seuil, 1966.

KOLLITSCH Paul, Matière médicale thérapeutique, 1955, réédition Hélios, 1989.

PLAZY, Recherche expérimentale moderne en homéopathie, éd. Coquemart, Angoulême, 1967.

STEINER R., Cours aux agriculteurs, édition anthroposophiques romande, 1974.

ELSEVIER, Encyclopédie des gaz, Amsterdam, 1976. FIX R., La biothérapie gazeuse, SIBIG, Colmar, 1982.

DICKERSON R., « L’évolution chimique et l’origine de la vie », Pour la Science, 1978, 13, 26-43.

HENRY J.-Y et HENRY F. “PRS” Mémento de médecine naturelle, IMH, 2004. ImuPro100 et 300, « Une alimentation saine, les dangers potentiels pour

votre santé », R-BIOPHARM France.

NAMBUDRIPAD Devi S., Vaincre les allergies et les maladies dérivées, NAET, 2000, www.naeteurope.com.

SCHEER J., Pathogénésies « Hélium » et « Hydrogène ». “The molecules of life”, Scientific American (October 1985).

MASSON Marie, Synthèse des données en homéopathie sur la substance nitrogenum oxygenatum ou protoxyde d’azote et réalisation d’une nouvelle pathogénenésie, Thèse de Doctorat en Pharmacie, Université de Grenoble, 7 mai 2018.

CLARKE John Henry, « A Dictionary of pratical Materia Medica » volume II, partie 1, 1902.

Disponible sur : http://www.materiamedica.info/en/materia-medica/john- henry- clarke/index#N

« HENRY J.-Y, « L’homéopathie entre Gaz et Diathèses », article paru dans la revue alternative suisse Recto-Verso, octobre 2011 (reproduit ci-contre).

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Imprimé en France Mai 2019

Dépôt légal : juin 2019